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METROLOGIE THERMIQUE

[Université Abdelmalek Essaadi


FST de Tanger ]

[ Département de Physique ]

[METROLOGIE THERMIQUE]
Programme
[mesure de la température
mesure de la capacité thermique des matériaux composites
classification des techniques de mesure
principales techniques de mesures méthodes electrothermique
regime stationnaire
mesures simultanées de conductivité et de diffusivité
thermique capteurs de température conductivité thermique
quelques modèles conceptuels de la conductivite thermique
diffusivite thermique – mesure en régime dynamique et a
température ambiante
détermination de la diffusivité thermique (complément i)
méthode des quadripoles thermiques ]

[Pr : J.BEN ABDELOUAHAB ]


La Métrologie Thermique

1) Introduction
Trois questions permettent de délimiter le champ de la Métrologie Thermique :
1)quoi, 2)comment et 3)pourquoi.
-1) Pour répondre à la première question, on peut se restreindre à quatre groupes de grandeurs :
- la température
- les flux de chaleur
- les grandeurs thermophysiques liées à la matière
- les grandeurs thermophysiques liées aux interfaces
• Métrologie des températures
De façon classique, on sépare les mesures par contact mécanique, des mesures sans contact :
- pour les premières, il faut signaler les progrès sur les microthermocouples (de
quelques microns) soient utilisés seuls ou associés au microscope à force atomique ;
- pour les seconds, la mesure se ramène souvent à une mesure de flux radiatif ; on peut
noter les progrès sur les détecteurs (temps de réponse, bandes spectrales, matrices de
détecteurs
• Métrologie des flux

La mesure des flux reste difficile. En ce qui concerne les flux conductif et convectif, on peut noter la
généralisation des mesures par méthodes inverses, en utilisant les techniques identiques à celles utilisées pour
la caractérisation des matériaux.

• Métrologie des grandeurs thermophysiques


Il s'agit de caractériser en particulier les nouveaux matériaux ; les grandeurs à mesurer sont très nombreuses,
les nouveaux matériaux n'étant pas des solides homogènes, isotropes et opaques :
- liés à la conduction : la conductivité, la chaleur volumique, la diffusivité thermique, etc…
- liés au rayonnement : coefficient d'absorption, de diffusion, la fonction de phase, etc…
- liés à la convection ou au transfert de masse : viscosité, porosité, coefficients de diffusion, etc…
- liés aux changements de phase et aux transformations : enthalpie, etc…
Il faut noter d'une part, la généralisation et le développement des méthodes en régimes transitoires (un
panorama des méthodes est donné à la figure 1)

• Métrologie des interfaces


C'est la mesure des coefficients d'échange (interfaces solide-fluide), des résistances thermique de contact
(interfaces solide-solide) et des caractéristiques radiatives des surfaces (émission, absorption, réflexion,
transmission).
Les mesures sont incontournables, les modèles ne permettent pas encore de calculer une résistance de contact

, par exemple. On assiste aux forts développements des méthodes


inverses et méthodes instationnaires (en fait les mêmes que pour la caractérisation thermophysique des
matériaux). Se pose alors la définition de h et Rc en régimes variables.

-2) Par une "chaîne de mesure". La figure 2 explicite ce que on appelle une Chaîne de mesure et fait apparaître
les points clés :
- l'acquisition
- le traitement du signal
- l'identification de paramètres

Dans domaine des transferts thermiques, les efforts ont surtout portés sur l'identification des paramètres par
méthodes inverses ; avec la mise en évidence des diverses causes d'erreurs (figure 3), l'utilisation systématique
2
des études de sensibilité et des études stockastiques dans la mise au point des appareillages, enfin l'utilisation
d'algorithms d'inversion sophistiqués et robustes.

D'autre part, comme on l'a déjà vu, de nouvelles techniques s'appuyant sur des analyses statistiques ou sur
l'utilisation de la caméra infrarouge ont vu le jour, permettant de caractériser des systèmes plus complexes, en
particulier les systèmes hétérogènes ou anisotropes.

-3) Pourquoi ? C’est "pour maîtriser l'énergie"

le pourquoi actuel sont de trois ordres assez différents :

• un besoin de maîtriser les processus de fabrication


Pour diminuer les rejets et économiser l'énergie en particulier, c'est le domaine du suivi, du contrôle
automatisé et de l'optimisation des processus.
Cette maîtrise passe, en particulier, par la mesure et le suivi in-situ des températures.

• Un besoin de caractériser thermiquement les matériaux et les interfaces


pour d'une part les connaître et les améliorer et d'autre part alimenter les codes de calcul permettant la
modélisation du comportement des systèmes complexes.

• Un besoin de mettre en évidence les mécanismes fins à des échelles ou le calcul n'est pas encore très sûr
(flux localisé dans de grands systèmes par exemple)
la mesure des températures , des concentrations locales peut permettre de répondre à cette question.

3
2 Mesure de la température
-1 Thermomètre à colonne liquide
On utilise la dilatation linéaire d’un liquide en fonction de la température.

-2 Thermocouple
On utilise l’effet Seebeck : lorsque les deux jonctions de deux fils de nature différentes sont portées à des
températures différentes, il naît une différence de potentiel qui croît avec la différence de température :

Figure 3 .1 : Schéma de principe d’un thermocouple.

Des tables donnent pour chaque type de thermocouple la tension U(T) délivrée lorsque la jonction froide est à
0°C et la jonction chaude à T. La fonction U(T) peut être linéarisée sur des intervalles réduits de température
ainsi que le montre le tableau suivant.

Valeur de U(T) pour un thermocouple de type T (Cuivre-Constantan).

Les principaux types de thermocouples et la gamme de température dans


laquelle ils sont utilisables sont les suivants :
Type T : - 185 à +300 °C Cuivre-Constantan
Type K : 0 à 1100 °C Nickel-Nickel Chrome
Type R : 0 à 1600°C Platine-Platine Rhodium
Type G : 20 à 2360°C Tungstène-Tungstène Rhenium

U(T)= fct (T)


Dans les méthodes instationnaires de mesure des propriétés thermiques, la connaissance de la température
absolue ne présente pas d’intérêt, on a seulement besoin de mesurer une élévation de température entre deux
instants. On peut constituer une température de référence en réalisant deux blocs de matériau très
effusifs(cuivre, aluminium par exemple) dont on pourra considérer la température constante et uniforme
pendant la durée de la mesure compte tenu de leur forte capacité calorifique. On perce un trou de petit
diamètre dans chaque bloc et on réalise la jonction entre chaque fil du thermocouple et deux fils de cuivre
dans les trous pratiqués dans les deux blocs. On mesure ainsi aux bornes des deux fils de cuivre la tension aux

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bornes d’un thermocouple dont la soudure froide est à la température (constante) des blocs et dont la soudure
chaude est à la température que l’on veut mesurer. On en déduit la variation de température en assimilant la
courbe température = f (tension) à une droite sur de petits intervalles de température. Il est impératif d’isoler
les blocs électriquement (les entourer de ruban ou de vernis isolant) et préférable de les isoler thermiquement
(les entourer de polystyrène par exemple).

Figure 3.2 : Dispositif de réalisation d’une jonction à température constante.


La réalisation de la soudure de deux fils pour réaliser un thermocouple est délicate, on peut se contenter pour les
fils de faible diamètre de les torsader. Dans ce cas la température mesurée est celle du dernier point de contact
entre les deux fils.
La mesure d’une température de surface est délicate à cause du contact imparfait entre la soudure (ou la torsade)
des extrémités des fils et la surface dont on veut mesurer la température. Il subsiste toujours une résistance
thermique de contact entre les deux qui fausse plus ou moins la mesure. Il est préférable de réaliser un contact
séparé en appliquant (par un morceau de ruban adhésif si la température le permet) les extrémités des deux fils du
thermocouple sur la surface à une distance de quelques mm. Le contact électrique est alors réalisé par la surface
elle-même à condition qu’elle soit conductrice (si elle ne l’est pas on la recouvre d’une fine couche laque d’argent
conductrice). On mesure ainsi la moyenne des températures des deux points de contact en étant sûr qu’il n’existe
pas de résistance de contact, l’existence d’un défaut de contact est facilement repérable car il conduit à une tension
nulle aux bornes du thermocouple (circuit ouvert).
Lors de mesures en régime transitoire rapide, il est important que le thermocouple présente un temps de réponse le
plus faible possible. Plus les fils sont fins, plus le temps de réponse est faible, on a donc toujours intérêt à utiliser les
fils les plus fins possibles. On utilise souvent des fils d’un diamètre de l’ordre de 0,1mm achetés en bobine
présentant un temps de réponse de l’ordre de 0,1s.

-3 Thermistance
C'est un composant passif en matériau semi-conducteur. Si l'auto-échauffement par effet
Joule est négligeable, sa résistance varie avec la température selon la loi : R(T) = R(T0).exp
[B (1/T - 1/T0)] Vue d’une thermistance
Les températures sont exprimées en degrés Kelvin, B et T0 sont des constantes caractéristiques du composant.
Comme la résistance diminue avec la température on nomme parfois les thermistances résistances CTN (pour
coefficient de température négatif).
La caractéristique courant-tension présente pour les courants faibles une partie linéaire puis un plateau et
enfin pour les courants plus intenses une zone à pente négative qui correspond à l'auto-échauffement du
composant. La gamme d’utilisation est -50°C à 200°C.
-4 Résistance de platine
On utilise une résistance de platine sous forme de fil dont la résistance augmente quasi-linéairement avec la
température, on a par exemple pour une résistance Pt100 :
R = 100 + 0,3864 T
Avec : R Résistance ()
T Température (°C)
Valeur de la résistance d’un fil de platine en fonction de la température

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La gamme de température dans laquelle ils sont utilisables est de -200°C à +850°C.

-5 Détecteur IR
Ce sont des détecteurs optiques (photovoltaïques) de quelques mm2 qui génèrent un courant quand ils sont
exposés à un rayonnement infrarouge. Placés proches de la surface dont on veut mesurer la température, ils
délivrent un signal proportionnel à la température de surface si les écarts de température sont faibles
(linéarisation possible du flux radiatif proportionnel à T4). Leur intérêt est de permettre une mesure sans
contact donc sans perturbation de la surface dont on veut mesurer la température. Ils présentent également
un temps de réponse pratiquement nul ce qui permet d’étudier des phénomènes transitoires de quelques ms.
Ils nécessitent d’être maintenus à température constante la plus basse possible par utilisation d’azote liquide
ou d’élément Peltier, leur coût est relativement élevé.

Exemple :
Les détecteurs J10D sont des photodiodes à l'Antimoniure d'Indium
(InSb) de haute qualité fournissant une excellente performance dans
la région de longueur d'onde de 1 à 5,5 μm. La technologie mono
cristal à jonction p-n produit des détecteurs de grand vitesse et de
faible bruit avec une excellente uniformité, linéarité et stabilité.
Applications
Imagerie Thermique, Guidage par Infrarouge
Radiomètres, Spectrométrie

-6 Caméra IR
Ces cameras permettent de mesurer non plus une température ponctuelle mais un champ de grandeurs
proportionnelles à la température. Un calibrage à partir d’un corps à température contrôlée et d’émissivité
connue est nécessaire pour remonter aux températures. Le nombre d’informations à traiter devient très
important
et nécessite d’utiliser des techniques de traitement du signal performantes. Les applications sont multiples :
détection de défauts dans des plaques, mesure de champ de diffusivité thermique… Exemple :
Thermography Camera PV320T Electrophysics' PV320T is a
calibrated thermal camera incorporating a high resolution
(320x240) uncooled focal plane array.
Features:
-10° to 500°C calibration
2% accuracy
USB2.0 high speed output
0.08°C sensitivity
Broadband 3-14μm
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-7 Choix d’une méthode de mesure
Dans les applications de métrologie thermique instationnaire, le thermocouple présente l’avantage d’une taille
plus faible par rapport à la thermistance et la possibilité de mesurer une température ponctuelle par rapport à
la résistance de platine qui est plutôt utilisée pour mesurer une température moyenne sur une ligne ou sur une
surface. La grandeur à mesurer est une tension mesurable facilement à condition toutefois de disposer d’un
bon amplificateur compte tenu des faibles valeurs (de l’ordre de 0,04mV par °C) à mesurer.

Métrologie des matériaux


1. INTRODUCTION
Les techniques de mesures des propriétés thermophysiques (conductivité thermique, diffusivité
thermique et chaleur massique) sont classées selon la nature de l’excitation imposée (chauffage en
général) et aussi selon l’étude du régime (stationnaire ou instationnaire)

1.1 Classification des techniques de mesure


 Mode de chauffage

Différents critères peuvent être retenus pour effectuer une classification des techniques de mesure
relatives à la conduction thermique. Une première distinction peut être faite selon le mode de
chauffage de l’échantillon étudié; on a:
- les méthodes électrothermiques où l’on utilise des résistances électriques qui permettent de créer
un gradient thermique dans le matériau étudié.
Ces techniques sont les plus anciennes et l’appareillage utilisé est relativement peut onéreux. La
précision obtenue par certaines méthodes, en régime instationnaire, est excellente. Ainsi la méthode
du fil chaud, en régime transitoire, est actuellement la technique qui s’est imposée pour la mesure de
la conductivité thermique des gaz et des liquides. L’utilisation d’oscilloscope numérique à mémoire
permet de faire des enregistrements précis durant des temps extrêmement courts, ouvrant ainsi la
possibilité de nouvelles exploitations des données expérimentales.
- les méthodes photothermiques où l’échantillon est chauffé par l’absorption de photons ou, plus
rarement, par des électrons.
Bien que l’effet de chauffage d’un solide ou d’un fluide par la lumière ait été observé et étudié
depuis longtemps, ce n’est que relativement récemment que cet effet est utilisé pour la mesure des
propriétés de conduction. Si l’effet photoacoustique, par exemple, a été découvert dès 1880 par A.G.
Bell, il n’a été utilisé pour l’étude des propriétés thermiques des solides que depuis 1973 par
A.Rosencwaig.
Le chauffage pulsé ou modulé par un rayonnement a été seulement mis en œuvre depuis quelques
décennies, grâce aux travaux de W.J.Parker et al.(1961) en ce qui concerne la méthode flash, et à
ceux de R.D. Cowan (1961) pour le chauffage modulé.

 Régimes stationnaire et instationnaire


- L’établissement d’un gradient stationnaire de température à l’intérieur d’un matériau solide plan
permet une détermination simple de la conductivité thermique, puisqu’il suffit de mesurer les
températures des faces du matériau ainsi que le flux thermique qui le traverse.
Cependant, pour des matériaux solides peu conducteurs, le régime stationnaire sera long à s’établir,
des méthodes plus rapides ont donc été développées en mesurant des variations de température en
régime instationnaire puis en identifiant les résultats obtenus à ceux déduits d’un modèle théorique.
En ce qui concerne les liquides et les gaz, l’établissement d’un gradient stationnaire entraîne
l’apparition de mouvements de convection naturelle qu’il est difficile de prendre en compte. En
réalisant des mesures durant des temps très courts, en régime transitoire, on évite l’apparition des
phénomènes de convection, améliorant ainsi la précision des résultats.
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Dans les milieux poreux humides, l’établissement d’un régime permanent entraînerait une migration de
l’eau interstitielle alors que l’utilisation des sondes à choc thermique permet d’éviter en grande partie
ce phénomène.
D’autre part, les méthodes en régime permanent ne permettent d’atteindre que la conductivité
thermique alors que les transferts en régime transitoire font intervenir la diffusivité. L’étude
analytique des transferts en régime instationnaire permet, par identification avec les données
expérimentales, de déterminer éventuellement à la fois la conductivité et la diffusivité thermiques.

 Principales techniques de mesures

Les principales techniques de mesure des paramètres de la conduction thermique peuvent être
classées selon les critères précédents.
Parmi les méthodes électrothermiques, on peut distinguer selon la géométrique du système et les
modalités de chauffage:
En régime stationnaire: la méthode de la plaque chaude gardée; le chauffage d’un échantillon
linéaire cylindrique; le fil chaud; les cylindres coaxiaux;
En régime instationnaire: la méthode du fil chaud, la méthode par chauffage périodique; le
film chauffant.
Parmi les méthodes photothermiques, opérant en régime instationnaire, on peut distinguer selon
les modes de détection et de régime :
Les méthodes thermiques: en régime pulsé, appelé encore méthode flash; en régime modulé
avec une détection de la température de l’échantillon soit directe, soit par effet mirage ou
par photoréflexion ;
les méthodes acoustiques, correspondant à un régime modulé, comportent la
photoacoustique, la photodéformation et la détection piézoélectrique.

2. METHODES ELECTROTHERMIQUES - REGIME STATIONNAIRE

2.1 Plaque chaude gardée

 Principe de la méthode
Le principe du montage expérimental consiste à maintenir une différence de température T
entre deux plaques, A et B, planes, parallèles et portées respectivement aux températures constantes
Ta et Tb. Un échantillon du matériau à étudier, solide faiblement conducteur ou fluide, est placé
entre les plaques (Fig.1). Soit L son épaisseur ; Q , le flux thermique en régime stationnaire , par unité
de surface, transféré d'une plaque à l'autre; la conductivité thermique  du matériau est donnée par
QL
 (1)
T
T  T T
avec a b . Afin d'éviter les phénomènes de bord, la plaque A est entourée d'un anneau de

garde porté à la même température Ta . L’intervalle  , qui sépare l'anneau de garde de la plaque A,
est suffisamment étroit pour éviter une perturbation trop importante du flux thermique sur les
bords de la plaque. La précision des mesures dépendra de celle des différentes quantités figurant
dans l'équation (1) ainsi que des corrections à apporter à cette formule qui néglige divers phénomènes
thermiques.

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Pour l'étude de nombreux matériaux solides, la méthode de la plaque chaude est souvent
supplantée par la méthode flash ; cependant pour des matériaux nécessitant des échantillons
représentatifs de surface relativement importante, tels les isolant utilisés dans le bâtiment, cette
technique est toujours utilisée.
Pour l'étude des liquides et des gaz, la méthode de la plaque chaude semble de plus en plus
remplacée par la technique du fil chaud en régime instationnaire, sauf dans certains cas où cette
dernière technique n'est pas applicable.

 Plaque chaude bi-gardée pour l'étude des isolants

Dans un appareil à plaque chaude gardée traditionnel, deux échantillons sont disposés de part et
d'autre de la plaque chaude; ces échantillons sont eux – mêmes placés en sandwich entre deux plaques
froides (Fig.2). En régime permanent, on considère que la puissance électrique dépensée dans le carré
central de la plaque chaude est égale à la somme des puissances thermiques traversant les deux
échantillons.

La conductivité thermique apparente est donnée par :


1 q.e

2 S .T

 Plaque chaude bi-gardée

Un appareil orientable permettant des mesures de conductivité thermique de matériaux isolants, à


plaque chaude bi-gardée, a été réalisé par D.Fournier et S.Klasfels (1969). Cet appareil permet
d'effectuer des mesures de conductivité thermique d'un échantillon unique et non d'un couple
d’échantillons, comme c'est pratiquement toujours le cas. D'autre part, cet appareil permet de
modifier l'orientation des plaques, l'échantillon étant en place entre elles, de façon à mettre
éventuellement en évidence l'influence de la convention naturelle sur le flux thermique traversant
l'échantillon. Le principe de ce type d'appareil à plaque chaude bi-gardée est signalé par J.Achtziger
(1960).

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Dans un appareil à plaque bi-gardée, on supprime un échantillon et une plaque froide et on les
remplace par une autre plaque chauffante (Fig.3). Celle-ci est maintenue à une température telle que
le flux thermique entre la plaque gardée et la nouvelle plaque chauffante soit nul.
La plaque chaude bi-gardée comprend donc une plaque chaude gardée classique I à laquelle on
adjoint une plaque chauffante III la recouvrant entièrement sur une face. En rapprochant au
maximum les plaques I et III, on minimise les pertes latérales.
Un fluxmètre thermique de zéro II est placé entre les faces en regard de la plaque chaude gardée
I et de la plaque chauffante III. Ce fluxmètre est constitué par des thermopiles réalisées par un
tissage de fils de verre et de fils de thermocouples en chromel et constantan, d'un diamètre de 0,1
mm. Les soudures sont réalisées par points en grande série. La thermopile de garde latérale comporte
ainsi deux fois 400 soudures et la thermopile centrale, 1000 soudures.
Un espace de 1mm sépare le carré de la plaque chaude gardée, de sa garde latérale; les deux
éléments sont reliés par quatre ponts en résine époxy. Les dimensions latérales hors tout sont de
40x40cm, celles du carré central de mesure étant de 23x23cm. La plaque chauffante III comporte
une plaque de cuivre rectifiée sur sa face arrière, assurant à l'ensemble de l'appareillage une bonne
planéité; cette plaque de cuivre est isolée thermiquement sur sa face libre.

A B C D R

zone de mesure 0,25 m e E


Fluide de

refroidissement
e

0,50 m

A = Thermocouples
B = Isolation
C = Plaque de refroidissement à circulation d'eau
D = Plaque d'uniformisation de la température
R = Résistance chauffante
E = Echantillon
e = Epaisseur des échantillons (variable de 1 à 10 cm)
(les échantillons sont placés verticalement sur leur tranche)
Fig. 3. Plaque chaude bi-gardée
 Montage d'ensemble
La plaque froide est une plaque classique en cuivre, d'une épaisseur totale de 3cm, comportant une
double spirale carrée où a lieu la circulation d'un liquide. Les deux faces en cuivre ont une épaisseur
de 5mm chacune. La plaque froide peut être déplacée en restant parallèle à la plaque chaude gardée.
L'ensemble des plaques est fixé sur un bâti permettant d'assurer une rotation autour d'un axe
horizontal. Cette rotation peut avoir lieu lorsque le régime stationnaire est atteint pour une position
donnée ce qui permet de s'assurer que seule la convection naturelle peut être le phénomène
perturbateur éventuel.
Le système complet est situé dans une enceinte étanche vis-à-vis de l'ambiante ce qui permet
d'effectuer des mesures en atmosphère contrôlée. Le degré hygrométrique est maintenu
suffisamment bas pour empêcher toute condensation dans l'échantillon ou sur la plaque froide. Pour
cela, l'air envoyé dans l'enceinte est d'abord refroidi à une température inférieure à celle de la
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plaque froide puis réchauffé à la température désirée. Cette dernière est choisie égale à la moyenne
entre les températures des faces chaude et froide de l'échantillon.

 Régulation et mesures
Le carré de la plaque chaude gardée est alimenté en courant continu stabilisé à 0,02%. L'anneau de
garde et la plaque chauffante sont alimentés en courant alternatif régulé à 1%. Entre le carré central
et l'anneau de garde, les fluctuations de l'écart de température, calculé à partir de la f.é.m. de la
thermopile, sont de l'ordre de 0,004K. Entre l'arrière du carré central et la plaque chauffante de
garde, les écarts sont de l'ordre de 0,001K.
La puissance fournie au carré central de la plaque gardée est mesurée avec une précision d'environ
0,1%. Les mesures de température sont effectuées avec des thermocouples nickel-chrome/nickel
alliés de 0,2 mm de diamètre. Chaque thermocouple est comparé à un thermomètre à résistance de
platine étalon, ce qui permet de tracer sa courbe d'étalonnage à mieux que 0,5 V près.

Pour des produits isolants non rigides, les prises de température sont effectuées généralement à la
surface des plaques métalliques chaude et froide. Deux thermocouples de mesure sont positionnés au
centre de ces plaques; d'autres thermocouples de contrôles permettent de vérifier l'homogénéité de
la température de surface des plaques.
Le régime permanent est obtenu en 12 heures environ et sa stabilité a été vérifiée au cours des 6
heures suivantes. La reproductibilité des mesures effectuées sur un même échantillon, à plusieurs
mois d'intervalle, a été de 0,4%.

 Plaque chaude gardée pour l'étude des fluides

 Mesures à basse température


Un appareil pour l'étude de la conductivité thermique de l'hydrogène à l'état gazeux et liquide, a
été réalisé par H.M.Roder et D.E.Diller (1970). Les mesures sont réalisées dans une gamme de
température allant de 17 à 200K et à une pression de 15MN.m-2.

Dans cet appareillage (Fig. 5) la plaque chaude est formée d'un disque de cuivre de 31,67cm2 ; elle
est suspendue par 3 vis de nylon à la plaque de garde interne. Cette dernière est fixée à une garde
externe qui l'entoure. La plaque froide est formée par la face interne du récipient, en alliage de
cuivre et de béryllium, à l'intérieur duquel se trouve la plaque chaude.

La distante de séparation entre les plaques froides et chaude est assurée par trois cales de quartz
placées sous la garde thermique externe. Afin de réduire la convection, cette distance entre les
plaques est de 0,412mm.
Les températures sont mesurées par des résistances de platine situées au centre des plaques
chaude et froide. L'ensemble du système à plaque est placé dans un récipient en acier inoxydable
permettant de faire le vide à l'intérieur et de le remplir d'hélium assurant la réfrigération. Les
caractéristiques de la cellule sont déterminées en mesurant la capacité du condensateur que forment
les plaques froide et chaude séparées par le liquide diélectrique.

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 Influence des conditions expérimentales- Pertes convectives
En régime stationnaire, les transferts thermiques entre les deux plaques ont lieu principalement
par conduction mais il se superpose des transferts par convection naturelle. Si la lame de fluide est
légèrement inclinée.

2.2 Appareil de mesure rapide pour l'étude des isolants

Les appareils classiques à plaque chaude gardée, utilisés pour la mesure des isolants en plaque,
nécessitent un temps assez long pour atteindre le régime stationnaire, de l'ordre de 48 heurs. Un
appareil à mise en régime permanent rapide a été élaboré par D.L. Lang (1956) et réalisé par la suite
sous diverses formes commerciales aux Etats-Unis.

Une version de cet appareil a été réalisé par D.Fournier et al. (1966) en se référant aux principes
utilisés par D.L. Lang. Dans cet appareil, deux échantillons identiques du matériau étudié, de
40x40cm, sont placés de part et d'autre d'un fluxmètre de grande dimension: 20x20 cm (Fig. 4). Une
garde en polyéthylène entoure le fluxmètre, évitant toute circulation d'air entre les deux
échantillons.
Le sandwich ainsi constitué est placé entre deux cuves mobiles contenant chacune 40 litres d'eau.
Ces cuves peuvent être déplacées symétriquement par rapport au plan du fluxmètre, ce qui permet
d'assurer un bon contact entre la face de chaque cuve et de l'échantillon. L'eau de chacune des cuves
est maintenue à une température bien définie à l'aide d'une régulation. Les températures des cuves
étant différentes, un flux de chaleur traverse perpendiculairement les plans du fluxmètre et des
échantillons

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L'appareil est placé dans une enceinte régulée à une température égale à la moyenne arithmétique de
celles des cuves. Dans la zone centrale où se trouve le fluxmètre, on peut considérer que le régime
permanent conduit à un gradient linéaire dans les échantillons. Soit T la différence des
températures entre les cuves; E, la f.é.m. délivrée par le fluxmètre; L, l'épaisseur totale des deux
échantillons ; la conductivité thermique est donnée par :
KEL

L
où K est un paramètre caractéristique du fluxmètre qui peut être déterminé expérimentalement à
l'aide d'un appareil classique à plaque gardée.

La très faible capacité thermique apparente des isolants étudiés, permet d'atteindre le régime
permanent dans des temps relativement courts, ne dépassant pas 30 minutes. Les températures des
cuves qui possèdent une grande inertie thermique, ne sont pas affectées par la présence des
échantillons. La régulation conduit à des fluctuations de température da la face des cuves en contact
avec l’échantillon, inférieures à 0,1K ce qui permet d'obtenir des mesures reproductibles à mieux que
1%.

2.3 Gradient linéaire de température

 Mesures à haute température

On mesure le flux de chaleur qui traverse, en régime stationnaire, une barre métallique chauffée à
ses extrémités (Fig.7). Ceci peut être réalisé en mesurant l'élévation de température d'un liquide
dont on détermine le débit ou à l'aide d'un fluxmètre thermique d'un autre type. Deux
thermocouples, espacés entre eux d'une distance x , permettent de mesurer l'écart de température
T entre ces points.
La conductivité thermique se déduit directement du rapport des flux de chaleur Q par unité de
surface à celui du gradient thermique,

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soit:
Q x
 (3)
t
Si l'étude a lei dans le vide et à très basse Température, les pertes latérales seront faibles, mais
en général un dispositif spécial devra permettre de réduire ces pertes. Ceci peut être réalisé à l'aide
d'un four à gradient thermique dans lequel est placé l'éprouvette. On ajuste le gradient thermique du
four à l'aide de résistances chauffantes disposées le long du four, de façon à obtenir des
températures identiques à celles de l'éprouvette.
Un système plus simple peut être constitué par un cylindre creux, formé d'un matériau identique à
celui de l'éprouvette. Afin d'obtenir un gradient semblable à celui de l'échantillon étudié, ce cylindre
est également chauffé de la même manière que l'éprouvette. On obtient ainsi un tube de garde
analogue à la thermique utilisée pour la plaque chaude gardée.

 Mesures à basse température

La conductivité thermique de très nombreux métaux a été déterminée par H.M. Rosenberg (1955)
par la méthode du gradient thermique stationnaire (Fig. 8). Les échantillons utilisés sont des cylindres
de métaux très purs de 5cm de longueur et de 1 à 3mm de diamètre. La chaleur est fournie par une
résistance électrique (C) de 100  , à une extrémité de l'échantillon

L'autre extrémité est maintenue à basse température par une tige de cuivre (T) qui est en contact
thermique avec un récipient (H) contenant de l'hélium liquide. Le gradient de température obtenu le
long de l'échantillon est mesuré en deux points (C1 et C2) à l'aide de deux thermomètres à gaz qui
sont reliés aux points de mesure par des contacts en cuivre.

Ces thermomètres sont formés d'un cylindre de cuivre d'une contenance de 3cm3 et sont
connectés de chaque côté d'un tube en U contenant du phtalate de butyle permettant la mesure de la
différence des pressions donc des températures entre les deux thermomètres à gaz. La mesure du
courant et de la résistance électrique permet la détermination du flux thermique engendré à
l'extrémité de l'échantillon.

14
L'ensemble de l'appareillage est entouré d'un récipient de
cuivre maintenu sensiblement à la température d'étude
grâce au réservoir d'hélium liquide. Ce récipient isotherme
est placé dans une jaquette dans laquelle on fait le vide.
Afin de réaliser des mesures au-dessus du point d'ébullition
de l'hydrogène, une résistance électrique ( R ) d 200 
entoure la tige de cuivre arrivant en contact avec
l'échantillon. Ce chauffage permet d'obtenir des
températures allant jusqu'à 40K. Pour des températures
supérieures, de l'oxygène est condensé dans le conteneur à
l'hélium, puis évaporé sous pression réduite. La gamme de
températures explorée se situe ainsi entre 2 et 90K.
L'ensemble de l'appareillage est entouré d'un récipient de
cuivre maintenu sensiblement à la température d'étude
grâce au réservoir d'hélium liquide. Ce récipient isotherme
est placé dans une jaquette dans laquelle on fait le vide.
Afin de réaliser des mesures au-dessus du point
d'ébullition de l'hydrogène, une résistance électrique ( R ) d
200  entoure la tige de cuivre arrivant en contact avec
l'échantillon. Ce chauffage permet d'obtenir des
températures allant jusqu'à 40K. Pour des températures
supérieures, de l'oxygène est condensé dans le conteneur à
l'hélium, puis évaporé sous pression réduite. La gamme de
températures explorée se situe ainsi entre 2 et 90K.

2.4. Fil chaud

 Principe

Dans la méthode du fil chaud en régime stationnaire, un fil métallique chauffant est situé dans
l'axe d'un échantillon cylindrique, fluide ou solide.

Le fil de rayon r0, est maintenu à une température constante T0 grâce à un chauffage électrique
qui apporte un flux thermique. Q par unité de longueur. Un cylindre externe, de rayon r1 est maintenu
à une température uniforme et constante T1 (Fig. 9).
Si l'on suppose une conduction thermique purement axiale, pour un échantillon de conductivité
thermique  , l'intégration de l'équation de la chaleur conduit à l'expression:
2 (T 0 T 1 )
Q (4)
In ( r1 / r0 )

15
Le flux thermique peut être calculé grâce à la mesure du courant qui traverse le fil chauffant et à
celle de la résistance électrique de ce fil. La mesure de la température de l'enveloppe externe, T1,
s'effectue à l'aide d'un thermocouple. La température T0 du fil, peu différente de celle du cylindre
extérieur, peut être déterminée en mesurant la résistance du fil chauffant. La relation (4) permet
alors le calcul de la conductivité thermique  .

 Etude des fluides

Différents appareillage ont été utilisés pour le gaz (J.A.A. Snel et al-1979a) et pour liquides
(J.B.Irving et D.T.Jamieson-1976). Les difficultés expérimentales résultent de l'imperfection des
conditions expérimentales par rapport au modèle idéal conduisant à la formule (4). Lorsque les
corrections expérimentales sont faibles, on peut les considérer indépendamment les unes des autres.

 Convection naturelle – Le gradient de l'imperfection des conditions expérimentales par


rapport au modèle idéal conduisant à la formule (4). Lorsque les corrections expérimentales
sont faibles, on peut les considérer indépendamment les unes des autres.

 Excentricité du système- Il est difficile de maintenir parfaitement le fil dans l'axe du


cylindre extérieur. J.A.A. Snel et al. (1979 a) ont calculé l'influence de l'excentricité du
système sur la mesure de la conductivité. L'influence de ce paramètre devient rapidement
importante ce qui nécessite une excellente précision dans la géométrie de l'appareillage.
 Conduction axiale- Le fil étant de longueur finie, les pertes thermiques aux extrémités
engendre un gradient de température le long du fil. Snel et al. (1979a) ont déterminé la
température moyenne du fil pour des pertes égales aux extrémités. Leur travail ultérieur
sur la convection permet une meilleure approximation de la variation de température le long
du fil.

 Echanges radiatifs- Ces échanges sont difficiles à évaluer par suite de incertitudes
portant sur les émissivités du fil et de la paroi interne du cylindre. Il faut donc minimiser
ces effets radiatifs soit en utilisant des matériaux peu émissifs soit en se rapprochant
d'un corps noir afin de pouvoir calculer les échanges radiatifs et tenir compte de cette
correction.

 Non linéarité de la conductivité- La conductivité thermique doit être rapportée à une


valeur moyenne comprise entre T0 et T1. J.A.A. Snel et al. (1979a) ont montré que la
conductivité mesurée devait être rapportée à la température suivante :
In (r1  r0 )  r0 In (r1 / r0 )
T r  T1 T 0 (5)
(r1  r0 )In (r1 / r0 )
16
L'ensemble des corrections à effectuer conduit à une précision des mesures inférieure à celle
obtenue par la méthode du fil chauffant en régime instationnaire qui est décrite par la suite.

 Etude des solides

Le fil chauffant peut être entouré d'un matériau pulvérulent ou granuleux; il peut également
être enrobé dans un matériau fondu ou un mortier qui se solidifie.

Une étude expérimentale de la conductivité de la silice entre 300 et 2100K a été réalisée par
K.L. Waray et T.J. Connolly (1959) avec un fil chauffant enrobé dans un échantillon cylindrique de
silice. Un fil de tungstène est soudé à l'intérieur d'un cylindre de silice; il sert à la fois d'élément
chauffant et de thermomètre, par la mesure de sa résistance électrique. La surface extérieure du
cylindre de silice est maintenue à une température T1 par une circulation d'eau.

Le contact thermique entre le fil et le verre est en général excellent par suite de la technique
de soudure employée dans l'industrie du verre. Les pertes radiatives du fil sont estimées à 2% de
l'énergie électrique mise en jeu.

2.5. Cylindres coaxiaux

 Principe

Dans ce système, l'intervalle annulaire, entre deux cylindres concentriques, est faible (Fig. 10).
Les rayons respectifs des cylindres sont r0 et r1; ils sont maintenus aux températures T0 et T1. Le
cylindre interne comporte une résistance électrique qui engendre un flux thermique Q ; ce cylindre,
de longueur, L, est entouré complètement à ses extrémités par le cylindre externe. L'intégration de
l'équation de la chaleur donne pour expression du flux thermique:
2 L 
Q T  G T  K T (6)
In (r1 / r0 )
T  T T
où 0 1 ; G est un paramètre dépendant seulement des dimensions de la cellule ( R. Tufeu –

1971; B. Le Neindre – 1969).

L'intérêt de la méthode des cylindres concentriques est dû principalement à la possibilité de


déterminer directement et très précisément la valeur du paramètre K. Ce dernier est en effet lié à la
capacité électrique C du condensateur formé par le système cylindrique, par la relation:
17

K  (7)
C
où  est une constante dépendant du système d'unités choisi;  est la constante diélectrique du
fluide situé entre les cylindres formant les armatures du condensateur

2.6 Mesures simultanées de conductivité et de diffusivité thermique :

On suppose que le transfert de chaleur est unidirectionnel et que la plaque de cuivre et


l’échantillon sont homogènes (Figure ci dessous)

a1 et 1: diffusivité et conductivité thermiques de la plaque de cuivre.


a1 a2
To
1 2
Q
T1 T2
X
-1 0 L

Cuivre Echantillon

a2 et 2: diffusivité et conductivité thermiques de l’échantillon étudié.

Pour déterminer ces deux paramètres, on suit l’évolution de la température de la face chaude de
l’échantillon dont l’expression théorique s’écrit [SUBLET J.C. (1978)] :

 Bn e a1K n t
2
T (0, t )  T  ; avec: Bn  N / D
n 1
 O 1 QL  Q L 1 
N  1c1  (1  )  tg ( kl)    2 c2  ( ' cot g (k L)  2 )
'

 1k
2
cos(kl) 2 k   2 k k 
1c1  1 tg(kl)   2 c2  1 cot g (k ' L) 
D      
2  cos 2 (kl) k  2  sin 2 (k ' L) k' 
a1 QL
Avec : k’= kn T  k=kn
a2 S2
Les Kn étant les solutions de l’équation transcendante suivante :
1 a1 a
tg(kl)  tg ( 1 ) kl  1
2 a2 a2

18
En introduisant l’écart entre Texp(0,t) et Tth(0,t)=f(a1,1,l,a2,2) aux différents instants par des
méthodes numériques, on aboutit à la détermination des caractéristiques a 1 et a2.
Dans cette méthode, les mesures sont effectuées sur des échantillons de section carrée de 50
cm de côté et d’épaisseur variant de 1 à 10 cm. La norme française NF10021 veut que l’on opère sur
des matériaux secs.
Cette méthode compte parmi les plus classiques de mesure de la conductivité et la diffusivité
thermique, mais elle présente l’inconvénient de demander un temps d’expérimentation très long de
l’ordre de 48 heures par échantillon. Le montage technique est très délicat.

3.METHODE DU FLUX RADIAL OU METHODE DU CYLINDRE [CRAUSSE P. (1983)]

Le principe de cette méthode est le même que celui de la plaque chaude gardée, mais elle est
utilisée pour la mesure de la conductivité thermique de matériaux granulaires ou pulvérulents (sable
sec, terre ou tout matériau en vrac)
Le matériau est placé entre deux cylindres à bases circulaires concentriques de rayons R 1 et R2 et de
hauteur L (Figure ci dessous)

q
R2
R1

Transfert de chaleur radial.

Le flux de chaleur est crée par effet Joule dans le cylindre intérieur. Le cylindre extérieur est
refroidi par une circulation d’eau.
L’isolation aux extrémités de la cellule est assurée par deux embouts en makrolon (de conductivité
thermique de l’ordre de 0.275 w/m°C)
Le régime permanent est établi lorsque la différence de température T entre les deux isothermes
de rayons R1 et R2 est constante. Dans ces conditions, la conductivité thermique est donnée par :
R2
q Log ( )
R1
mes 
2 L T
avec :
q : puissance dissipée dans le cylindre.
R1 et R2 : les rayons des cylindres intérieur et extérieur.
L : hauteur de la cellule.

19
A cause des pertes thermiques au niveau de l’extrémité de la cellule de mesure, [COMBARNOUS M.
(1970)] propose comme valeur réelle de conductivité thermique.
  mes (1  E )
E: étant l’erreur due aux pertes thermiques.

La précision de mesure, mentionnée par les utilisateurs de la méthode, dans les cas les plus
défavorables est de l’ordre de 9%.
Comme la méthode de la plaque chaude gardée, cette méthode requiert aussi un montage technique
délicat et un temps d’expérimentation très long.
Les températures moyennes de mesure sont comprises entre 20°C et 50°C, ce qui empêche les
mesures à hautes températures.

4. METHODE DE LA SPHERE

La méthode de la sphère est aussi


utilisée pour la mesure de la conductivité
thermique des matériaux pulvérulents.
R1 et R2 sont respectivement des rayons
extérieur et intérieur de la sphère.
Lorsque le régime permanent est
établi, la conductivité thermique est
déterminée à partir de l’expression:
q 1 1
 (  )
4  T R1 R2
L’avantage de cette méthode, (vis à vis des méthodes précédentes), est sans pertes thermiques aux
extrémités de l’appareillage. Par contre, les difficultés liées à la réalisation technique, notamment le
positionnement de la sphère intérieure et l’amenée du courant, constituent un inconvénient majeur.

5. METHODE DE LA BOÎTE CHAUDE GARDEE

Un mur expérimental constitué par une juxtaposition, dans le sens de l’épaisseur, de matériaux
différents, sépare deux chambres d’essais dont les températures ambiantes sont réglables et
régulées.
Sur la paroi chaude à tester, on dispose d’une boîte parfaitement isolée de la salle d’essais. La
puissance fournie à l’intérieur de la boîte, par l’intermédiaire d’un système chauffant.

La résistance thermique est donnée par la formule :

1 q

Rth S T

Connaissant donc la résistance thermique, on peut calculer le coefficient  par la formule,

e

Rth

20
Cette méthode a l’avantage de permettre de mesurer la résistance thermique de murs
hétérogènes, dans des conditions réelles d’utilisation des matériaux dans l’habitat. Mais du fait du
dispositif expérimental composé de deux cellules parfaitement régulées, elle est très onéreuse et
demande des temps d’expérimentation assez longs.

6. METHODE DES BOÎTES

Le dispositif de mesure de la conductivité et de la diffusivité thermique (fig. 11), mis au point au


laboratoire de Thermique, Energie solaire et Environnement (LTEE), est basé sur ‘’la méthode des
boîtes’’ mise au point au laboratoire d’Etudes Thermiques et Solaires de l’Université Claude Bernard
de Lyon I (France)

Cette technique a pour avantage de caractériser simultanément 2 ou 3 échantillons de propriétés


thermophysiques et de structures morphologiques différentes.
La durée de mesure de conductivité est d’au moins 3 heures (selon la structure du matériau). Celle de
diffusivité est au maximum une heure.

6.1 Principe de mesure

La méthode des ‘’boîtes’’ peut être utilisée pour mesure en régime permanent (mesure de
conductivité thermique  ) et en régime transitoire (mesure de diffusivité thermique a) Cette
technique est basée sur l’écoulement unidirectionnel de chaleur à travers l’épaisseur d’un échantillon
parallélépipédique d’épaisseur e très faible par rapport aux dimensions de l’échantillon.
La conductivité thermique apparente n’est obtenue qu’après établissement du régime permanent.
Alors que la diffusivité thermique est obtenue en tout point de l’évolution du régime dynamique.

6.2 Description de l’appareillage de mesure

Résistance chauffante (R)


Ordinateur Bornier 35 cm Boîte
1 (B)
35 cm Echantillon (E)

Cables de liaison
Capacité
Centale d’acquisition des Isotherme (A)
données DIGITI SA10 100 cm
Cryostat

45 cm

Echangeur

200 cm

Fig. 11: Méthode des boîtes - cellule de mesure

6.2.1 Capacité isotherme A

C’est une enceinte fortement isolée par du styrodur de dimensions internes (46  93  200) cm3 joue le
rôle de l’ambiance froide.

21
L’enceinte est maintenue à une température assez faible allant jusqu’à –10°C, grâce à un échangeur
situé à sa base et alimenté par de l’eau glycolée refroidie par un cryostat.

6.2.2 Boîtes chaudes B

Elles sont identiques et au nombre de deux, ce qui permet de caractériser simultanément 2 matériaux
de propriétés thermophysiques différentes. Ces boîtes sont en contre-plaqué isolées de l’intérieur
par du styrodur et présentent chacune une face ouverte. Elles jouent le rôle de l’ambiance chaude
générée par un film chauffant (placé sur la partie interne de leurs faces supérieures) dont l’émission
de chaleur est contrôlée par un rhéostat.

6.2.3 Echantillon E

Les échantillons à mesurer doivent avoir une forme parallélépipédique de 27 cm de côté et d’une
épaisseur de 2 à 7 cm. Ils se placent entre la boîte et la capacité isotherme A de tel sorte que les
flux latéraux soient négligeables.
L’échantillon présente ainsi une face chaude du côté de la boîte et une face froide du côté de la
capacité isotherme (fig. 12)

En ajustant les températures sur les deux faces de l’échantillon, on crée un gradient de
température entre B et A de façon à annuler les phénomènes de convection sur les deux faces et que
les conditions expérimentales soient vérifiées :

- la densité de flux est constante en tout point.


- les lignes de flux sont normales au plan d’essai; l’écoulement de chaleur est ainsi unidirectionnel à
travers l’échantillon.

Remarques

- Si les dimensions des faces sont inférieures aux normes indiquées précédemment, on intègre
l’échantillon dans un cadre de polystyrène de 27  27 cm et on place des sondes sur les deux faces de
l’échantillon et sur le polystyrène.
- Avant toute manipulation les éprouvettes doivent subir des mesures de masse volumique avant et
après mesure afin d’éviter toute variation de masse due à l’absorption d’humidité lors de
l’établissement du régime permanent.

22
6.2.4 Capteurs de température

Les capteurs de température sont des thermosondes en platine (DIN 43760, 100 Ω à 0°C): Sondes SP
683 GAL pour la mesure de la température de surface et sonde M1 pour la mesure de la température
d’ambiance. Ces différentes sondes sont réparties en divers endroits de l’appareil, essentiellement
sur les deux faces de l’échantillon notées Tc etTF respectivement pour la face chaude et la face
froide. La sonde d’ambiance chaude sert à mesurer la température TB à l’intérieur de la boîte. On se
sert aussi de deux autres sondes d’ambiance Ta et TA respectivement pour la température de la salle
et pour la température à l’intérieur de la capacité.

Ces sondes sont liées à une centrale de mesure AOP disposant de 11 voies et donnant des informations
instantanées.

6.2.5 Acquisition des données

Elle consiste à mesurer les différentes températures, opération faite par une centrale ayant 11
entrées sondes platine et consiste aussi à mesurer les puissances dégagées par les résistances
chauffantes en passant par la mesure de la tension stabilisée appliquée, mesure faite de façon
automatique.
Le système d’acquisition des données est dirigé par un micro ordinateur à l’aide d’un programme de
mesure.

6.2.6 Régulation hygrométrique

Un système de régulation hygrométrique (fig. 13) peut être branché à l’installation de mesure
permettant de mesurer la conductivité thermique de matériaux en fonction de l’humidité de l’air
ambiant.

Ce système permet de faire varier séparément les hygrométries de l’air des deux côtés de
l’échantillon.

23
Boîte chaude 1 2
S D
1 1
Résistance chauffante
Echantillon
P
1
3

1
S
2

2 D2 4
Capacité isotherme
3 P2

Echangeur
4 1: sonde hygrométrique
2: débimètre
3: pompe
4: solution saline saturée

Fig.13: Dispositif expérimental avec régulation hygrométrique

Diverses valeurs d’humidité relative de l’air peuvent être obtenues de part et d’autre de
l’échantillon par l’intermédiaire des solutions salines saturées donnant une température de rosée fixe
(Température d’équilibre entre l’air et la solution saline) Cette température de rosée est mesurée par
des sondes hygrométriques spéciales.

Une double pompe permet la circulation continue de l’air à humidité relative choisie dans la capacité
isotherme et l’intérieur de la boîte.

Les débits doivent rester faibles afin d’assurer une humidité relative constante et d’éviter les
perturbations lors des mesures par une convection interne.

Le dispositif expérimental permet ainsi d’étudier toutes sorte de matériaux dans des
conditions réelles d’utilisation en température et en humidité.

Le tableau 1, donne les différentes humidités relatives de l’air en fonction de la température pour
différentes solutions salines saturées [ASCH G. (1982)]

Solutions Humidité relative (en %) à différentes températures (°C)


salines saturées 10° 20° 30° 40° 50°
Chlorure de Lithium 14 12 12 11 11
Chlorure de Magnésium 34 33 33 32 31
Chlorure de sodium 76 76 75 75 76
Sulfate de Potassium 98 97 96 96 96

Tableau 1: Humidité relative de l’air en équilibre avec différentes solutions salines saturées.

24
6.3 Conductivité thermique – Mesure en régime permanent et à température ambiante

6.3.1 Modèle théorique

En régime transitoire, l’équation fondamentale régissant le transfert de chaleur a pour équation :


T
(T )   c( )  Qi
t
avec:
Qi : Génération interne de chaleur, fonction des coordonnées spatio-temporelles.
   (T ) : Conductivité thermique appelée aussi pouvoir d’isolation de matériau, est exprimée en
SI en W/m °C.
 c : Chaleur volumique du matériau à la température T.

Dans le cas d’un transfert de chaleur unidirectionnel à travers un milieu inerte et homogène en
régime permanent l’équation de transfert de chaleur s’écrit :
d dT
( )  0
dx dx
Pour les matériaux poreux, la conductivité thermique apparente s’écrit:
 a  c   r  v
 c ,  r ,  v désignent respectivement les coefficients de conductivité thermique dues au transfert de
chaleur par conduction, rayonnement et convection .

Dans le cas où la conductivité thermique est supposée indépendante de la température et de la


variable d’espace. La répartition de température est linéaire et les isothermes sont des plans
parallèles à la surface S du milieu recevant le flux de chaleur q:
a
q  S  T
e
On suppose que les échanges dus au rayonnement et à la convection sont négligeables devant ceux par
conduction; ceci est dû au faible écart de température et au faible volume de la boîte de mesure.
L’équation précédente s’écrit alors:
c
q S . T
e
T  Tc  T f est l’écart de température entre les deux faces isothermes d’un milieu d’épaisseur e
(fig.12)

6.3.2 Mesures à hautes températures

Pour mesurer la conductivité thermique à températures élevées allant jusqu’à 500K, on remplace la
boîte chaude par deux boîtes de géométrie identique, chacune est munie à sa base d’une résistance
chauffante.
Les faces intérieures de chaque boîte sont isolées avec de la laine de roche qui assure une bonne
isolation thermique même pour des températures relativement élevées.
Les résistances sont alimentées en courant par un autotransformateur variable permettant de fixer
la puissance de chauffe désirée dans chaque boîte.

25
Aux bornes de la résistance chauffante supérieure R 1, on applique une tension V1 supérieure à celle
appliquée aux bornes de la résistance R 2 ( R1  R2 ), de façon à éliminer les transferts convectifs sur
les faces de l’échantillon normales aux flux.
Une fois le régime permanent est établit: (TB1 – TB2 est inférieur à 10°C), la conductivité thermique en
fonction de la température est calculée à partir de l’expression ci-dessous par la formule [EL
BOUARDI A.(1991)]
V12 V12 V22
 c(T ) (TB1  TB 2 ) 
R1 R1 R2
 (T )  e ; c(T ) 
S (T1  T2 ) TB1  TB 2  2Ta

Où c(T) est le coefficient de déperditions thermiques à travers les boîtes B 1 et B2.


Le même dispositif peut être utilisé pour la mesure de la diffusivité thermique à des températures
élevées en plaçant, à la base de la boîte B 1, une lampe de tungstène de forte puissance.

6.4 Définition du régime permanent

Le régime permanent est obtenu par contrôle de l’évolution de la température de la boîte TB. IL est
atteint lorsque TB reste constante pendant au moins une heure. Une température est dite constante
si l’erreur absolue sur sa valeur ne dépasse pas 1/10 de degré.

6.4.1 Conductivité thermique de matériaux consolidés

La conductivité thermique en régime permanent est donnée par:


qe

sT
où:
q: flux de chaleur traversant l’échantillon;
e: épaisseur de l’échantillon;
S: aire utile de l’échantillon;
T: écart de température entre les deux faces chaude et froide.

Le flux de chaleur à travers l’échantillon a pour expression:

q  p  p0
V2
p : puissance électrique émise par la résistance =
R
p 0 : puissance de chaleur dissipée à travers les parois latérales de la boîte de mesure.
p0  C.(Ta  TB )  C.T

C: étant le coefficient global de déperdition thermique à travers la boîte de mesure.

Pour évaluer expérimentalement le coefficient de déperdition C, il suffit de faire deux mesures de la


conductivité thermique apparente sur le même échantillon à des températures voisines [MOURTADA
A. (1982), EZBAKHE H. (1986), EL BOUARDI A.(1991)], La valeur théorique de C est donnée par
les formules de CARSLAW et AL 1973) cas d’un dière et LANGMUII, cas d’un coin] :

26
 ' 8 1
C4 ab  a2  b ( Log  2 Arctg 1)
d d '
 2
8
5 1 1 d2
 a  ( Log
'
 Arctg 2  2 Arctg )  0.6 2
 8 2 2 a
avec :
a=25cm :côté de la base carrée de la boîte.
B=12cm : hauteur intérieure de la boîte.
d1=4cm :épaisseur du styrodur d’une paroi verticale de la boîte.
d2=0.8cm : épaisseur du contreplaqué entourant la boîte.
d=d1+d2=4.8cm
d’=2d1+d2=8.8cm
 1=0.0325 w/m°C: conductivité thermique du styrodur.
 2=0.12 w/m°C: Conductivité thermique du contreplaqué.
 1 ' 1
 et 
d d1

d2 d' 2 d1

d2
1 2 1 2
Les valeurs calculées sont comprises entre 0.15 et 0.17W/K. La valeur adoptée par la suite est : C =
0.16W/K.
Finalement la conductivité thermique apparente a pour expression:
qe e V2
a   (CT '  )
ST ST R
e: épaisseur de l’échantillon;
S: aire des faces de l’échantillon normales aux lignes de flux; .
T: différence de température entre les deux faces de l’échantillon;
V: tension appliquée à la résistance chauffante en volts;
R: valeur de la résistance chauffante en ;
T' = Ta - TB: écart de température entre l’ambiance extérieure et la celle de la boîte chaude.

Remarques:
- Du fait de la surface intégrée de l’échantillon dans la boîte, la surface utile est légèrement
inférieure à l 2 . La surface corrigée figurant dans l’expression de  a est donc:
l  l' 2
S ( )
2
- Pour effectuer la mesure de T ' , il faut s’assurer que l’ambiance extérieure est stable depuis au
moins deux heures.

- T' doit être la plus faible possible, raison pour laquelle la tension d’alimentation V doit être bien
appropriée afin que les deux ambiances intérieure TB et extérieure Ta soient très proches.

6.4.2. Conductivité thermique de matériaux granulaires

Les granulats du matériau sont placés dans un cadre spécial ayant une forme identique à celle du
matériau consolidé (fig. 14)
Pour placer les granulats dans le cadre, on les soumet à une série de vibrations et de compressions,
opérations qui minimisent la porosité et réalisent un contact parfait entre les plaques de cuivre et les
granulats.
27
Le flux de chaleur créé traverse simultanément les surfaces du cadre en bois et des granulats.
Flux de chaleur Cadre en bois Sb

Granulats Sg

Plaques supports
en cuivre ST
e

Fig. 14: Bloc échantillon pour le matériau granulaire.

ST Sb e V2
a  ( )mes  ( )b ; mes  (  CT ' )
Sg Sg S T .T R

ST=Sb+Sg est la surface totale.


S g : surface des granulats.
Sb: surface du bois.
b : Conductivité thermique du bois du cadre extérieur.

6.4.3 Précision de mesure

Le calcul d’erreur commise sur la valeur de la conductivité thermique apparente donne :


 e S (T ) q  C(T ' )  T ' C
( ) mes    
 e S T (q  CT ' )


( ) mes : est exprimée en %

La précision de cette technique de mesure est de l’ordre de 6%

Comme il a été indiqué au paragraphe précédent, l’acquisition des données ( Ta , TA , TB , TF , P ) est


assistée par un micro-ordinateur à l'aide d'un programme de gestion.

7. QUELQUES MODELES CONCEPTUELS DE LA CONDUCTIVITE THERMIQUE

Tous les matériaux poreux humides, saturés ou non, sont supposés formés d’empilement de plusieurs
couches planes appelées strates. Selon l’orientation du flux de chaleur par rapport à ces strates on
peut en première approximation, distinguer deux modèles conceptuels de conductivité thermique:

28
7.1 Modèle série: le flux est orthogonal aux plans des strates

Par analogie électrique, où les résistances en série sont placées les unes après les autres, traversées
par le même courant, le matériau global est supposé constitué d’éléments disposés comme l’indique la
fig. 15 sont successivement traversées par le même flux de chaleur.
Flux de chaleur
qq

n
s
l
g

Fig.15 : Modèle série.

S : phase solide
l : phase liquide
g : phase gazeuse

La conductivité thermique issue de ce modèle est :

1
c 
(1  PT ) PT s PT (1  s)
 
s l g
avec:
PT: porosité totale.
s: degré de saturation des pores.

7.2 Modèle parrallèle: les strates sont parallèles au flux de chaleur

Dans ce modèle (Fig. 16), le flux thermique se partage entre les trois milieux précédemment
définis et placés en parallèle.

Flux de chaleur


n
s l g

Fig. 16 : Modèle parallèle. 29


La conductivité thermique est donnée par :

c  (1  PT )s  PT s l  PT (1  s) g
Ces modèles simplifiés série et parallèle permettent d’estimer les valeurs extrêmes de la
conductivité thermique apparente du milieu étudié.

7.3 Modèle série - parallèle (modèle de Krischer)

Le modèle série parallèle de Krischer est un compromis entre les deux cas précédents. Il
suppose que le matériau poreux est une série formée par un modèle série de conductivité   et un
modèle parallèle de conductivité  //, ce modèle néglige les résistances de contact entre les particules
du matériau.

Remarque:
Si le fluide se réduit au gaz (air sec par exemple) les conductivités thermiques série, parallèle
et apparente du milieu fictif s’écrivent :

1
//  (1  PT )s  PT g ;  
1  PT PT

s g
1 1
  ; c 
1  PT PT 1 
 
s g // 

PT , s , g : sont respectivement la porosité totale, les coefficients de conductivité thermique de la


phase solide et de la phase gazeuse.
 , (1   ) : désignent respectivement la fraction du milieu poreux disposée perpendiculairement et
parallèlement à la direction du flux de chaleur ( 0   1) .
Le calcul de  c nécessite donc la détermination de  s et .

7.4 Modèle de Krisher généralisé

C’est un modèle qui tient compte du phénomène d’évaporation (fig. 17). Les expressions des modèles
série et parallèle deviennent alors :
//  (1  PT )s  ( PT  W )bv  W l  ( PT  W )(1  b)g
1
 
1  PT W ( PT  W )b ( PT  W )(1  b)
  
s l v g
avec :
W: teneur en humidité.
b: coefficient d’évaporation.
- Si b = 0 (évaporation nulle), la conduction de la phase gazeuse est assimilée à celle de l’air sec ;
- Si b = 1 (évaporation intense), la conduction de la phase gazeuse se ramène à celle de la
30
vapeur d’eau.
 v: terme de conduction dû au phénomène de diffusion de la vapeur d’eau dans la phase gazeuse.

8. DIFFUSIVITE THERMIQUE – MESURE EN REGIME DYNAMIQUE ET A TEMPERATURE


AMBIANTE - TECHNIQUE DE MESURE

La diffusivité thermique d’un matériau décrit sa rapidité à véhiculer ou plus précisément à diffuser, la
chaleur sur une distance donnée. En régime transitoire, la connaissance de cette propriété thermique
est souvent d’une importance capitale dans divers secteurs de l’industrie et dans tous les domaines où
le matériau est, soit exposé à des contraintes de température sévères, soit le siège d’un flux
thermique particulier. Il peut s’agir d’un flux d’intensité élevée (chaleur à évacuer rapidement pour
éviter d’atteindre une température élevée) ou à l’inverse, d’un flux qui doit être maintenu le plus bas
possible (matériau d’isolation) Cette caractéristique ne peut être atteinte qu’en régime dynamique.

Beaucoup de techniques expérimentales s’imposent pour estimer la valeur numérique de cette


grandeur thermophysique. Le principe de toutes ces techniques consiste à envoyer une impulsion
thermique de courte durée «type Dirac » sur l’une des faces de l’échantillon et à analyser la réponse
sur la face opposée non irradiée.

8.1 Méthode du FLASH

Cette méthode est à l’origine de plusieurs méthodes d’estimation non de la diffusivité thermique mais
aussi pour évaluer d’autres paramètres thermiques comme la conductivité et la chaleur massique.

8.1.1 Méthode de PARKER [PARKER W.J.(1961)]

Les conditions d’utilisation du modèle de Parker sont :


- Echantillons cylindriques d’épaisseur e et parfaitement isolés latéralement
(fig. 18)
- Le transfert de chaleur est unidirectionnel ;
- L’impulsion thermique est d’une durée infiniment courte et supposée répartie uniformément
sur la face avant de l’échantillon.

31
qa

x
(fig. 18): Configuration du modèle de Parker.

Dans ces conditions, la résolution de l’équation de la chaleur par la méthode de séparation des
variables, nous donne l’évolution de la température sur la face non irradiée de l’échantillon :


qa
(1  2 (1) n e (  n . .a.t / e ) )
2 2 2
T (e, t ) 
(  c) e n 1
avec :
qa: énergie absorbée en J/m2.
e : épaisseur de l’échantillon.
La diffusivité thermique a et la chaleur volumique c du matériau sont déduites de l’exploitation de la
courbe traduisant l’évolution de la température (Fig. 19).
T

Tm

Tm
2

t
t1/2
Fig.19 Evolution de la température sur la face non irradiée en fonction du temps:
thermogramme
e2 qa
a 0.139 ; c 
t1 / 2 Tm e

Tm: température maximale.


T (e, t ) 1
t1/2: temps correspondant à 
Tm 2
Ce modèle néglige les fuites thermiques non nulles sur les faces périphériques et ne tient pas
compte du fait que la durée d’impulsion n’est jamais infiniment brève, et qu’elle est rarement répartie
d’une façon homogène sur la face avant de l’échantillon.

32
8.1.2. Méthode de PARKER corrigé [PARKER W. J. (1961)]

Les pertes sur la face recevant l’impulsion sont introduites par la condition aux limites à
l’entrée (x=0) :

T
 ho T ; pour t > 0 et 0<r<R
x
R: rayon du cylindre ;
h0: coefficient d’échange défini sur la face irradiée.

L’évolution de la température sur la face non irradiée est donnée par la fig. 20.
T(e,t)

Tm
T1
T2
Tm
2

t1/2 t1 t2 t
Fig. 20 Réponse en température de la face x=e d’après le modèle de Jenkins.

Dans ce cas l’expression de la température s’écrit :



(Bi20  U n2 ) aU n2

q
T (e, t )  2 a cos(U n )exp( 2 t )
(  c)e n1 ( Bi0  B 2
i0  U 2
n ) e
avec :
Bio=ho e/ : nombre de Biot sur la face recevant l’impulsion thermique.
Un: solution d’ordre n de l’équation transcendante suivante: U tg(U )Bio
La diffusivité thermique est alors donnée par :
e2 *
a( )t1 / 2
t1 / 2
où :
t1/2: est le temps expérimental correspondant à la demi élévation de température maximale
enregistrée.
t*1/2 = a t1/2 /e2: est un temps réduit qui ne dépend que de B io.

8.1.3. Modèle de A. Degiovani

La méthode de Degiovani [DEGIOVANI A.(1977)] tient compte des pertes thermiques sur toutes les
faces de l’échantillon cylindrique sans qu’il soit nécessaire de les évaluer. Pour déterminer la
diffusivité thermique, Degiovani tient compte également de l’influence de la position des capteurs de
température placés à une distance rc de l’axe sur la face arrière de l’échantillon. La Fig. 21: précise la
géométrie du modèle ainsi que les hypothèses concernant le choix des coefficients d’échange (ho  he
 hR ).

33
qa

ho
r

hR
hR

rc rc
he
x

Fig. 21: Configuration du modèle théorique de Degiovani.

En supposant que l’impulsion est brève et appliquée uniformément sur la face avant de l’échantillon,
l’expression de la température sur la face non irradiée de l’échantillon à une distance r c de l’axe du
modèle, est donnée par:

T * (e, rc , t * )  2 
n p
Anp Fp (rc )Gn (e)e
 npt *

avec :
Fp(rc) = Jo(Wp rc/R)
Gn(e) = Un cos(Un) + Bie sin (Un)
T*(e, rc, t*) = T(e, rc, t*) (  c.e)/qa: température réduite.
t* = a.t/e2: temps réduit (nombre de Fourier).
R: rayon de l’échantillon.
Les coefficients Anp et np sont donnés par:

U n2 2 BiR
Anp  . 2
U n  Bio 
2 2 sin( U n ) cos(U n ) 2
(U n  Bio )  2 Bio sin (U n )
2 2 ( Bi R
 W 2
p ) jo (W p )
Un
e2 2
 np  U n
2
 2 Wp
R

Bio= ho e/
Bie= he e/
BiR = hR e/

Un est solution de l’équation transcendante :

( Bio  Bie )U
tgU 
U 2  Bio .Bie
34
Wp est solution de l’équation :

W .J 1 (W )  BiR .J o (W )

Jo et J1 sont les fonctions de Bessel de première espèce d’ordre 0 et 1.

Le dépouillement du thermogramme expérimental permet d’évaluer la diffusivité thermique apparente


aux trois instants ti/j; temps au bout desquels la température de la face non irradiée est i/j fois la
température maximale

(1.150t 5 / 6  1.250t 2 / 3 )
a2 / 3  e 2
t 52/ 6
(0.761t5 / 6  0.926t1/ 2 )
a1/ 2 e 2
t52/ 6
(0.617t5 / 6  0.862t1 / 3 )
a1 / 3 e 2
t52/ 6

Ces trois relations ont été vérifiées numériquement sur un très large éventail de valeurs couvrant
tous les cas réels et même au-delà tel que :

0.1 < e/R < 10


La précision de cette méthode est de l’ordre de 9%.

8.1.4. Méthode de R. Yezou

Dans les modèles précédents, on ne fait pas intervenir la durée d’excitation t o de la face irradiée.
Comme ce temps n’est jamais infiniment bref, Yezou en tient compte dans son modèle. En plus, au lieu
d’une approximation affine de la température en fonction du temps et de l’épaisseur, il propose deux
relations issues d’une approximation parabolique. La méthode de Yezou utilise des échantillons de
dimensions (50  50  5) cm [YEZOU R.(1978)].

Les hypothèses de travail que l’auteur suppose expérimentalement vérifiées sont :


- Une des faces planes de l’échantillon soumise au rayonnement thermique pendant une durée t o et
l’excitation thermique est assurée par une lampe à incandescence de forte puissance (de l’ordre de
2000 watts) ;
- Transferts supposés unidirectionnels ;
- Modèle supposé linéaire: les grandeurs thermophysiques sont indépendantes de la température;
- Les coefficients d’échange superficiel sont supposés égaux sur les deux faces de l’échantillon.

L’évolution de la température sur la face non irradiée pendant et après échauffement, a été obtenue en
se basant sur la méthode de changement de fonction utilisée par [CARSLAW (1959)], elle est donnée
par:

- pour 0t  t o

35
 t
(1) K 1  aU K 2
2


e
T (e, t )  2q (1  e e )
 K 1 U K  Bi  2 Bi
2 2

- pour tto :
 2 to ( t t o )
(1) K 1  aU K 2  aU K 2


e
T (e, t )  2q (1  e e )(e e2 )
 K 1 U K2  Bi2  2 Bi
2 BiU
UK étant la solution de l’équation transcendante suivante : tg (U ) 
U 2  Bi2
h.e
Bi  est le coefficient d’échange adimensionnel (nombre de Biot).

Pour le calcul de la diffusivité l’auteur tient compte de la durée d’éclairement to et montre que sa
méthode se réduit à celle du signal bref si l’on prend comme origine des temps to/2. La diffusivité
thermique qui en résulte, est donnée par :
e2 t  t /2 t  t /2
a5 / 6  [0.713( 1/ 2 o ) 2  1.812( 1/ 2 o ) 1.037]
t5 / 6  to / 2 t5 / 6  t o / 2 t5 / 6  t o / 2
e2 t  t /2 t  t /2
a1/ 2  [ 0.4032( 1/ 2 o ) 2  0.1103( 1/ 2 o )  0.2027]
t1/ 2  to / 2 t5 / 6  t o / 2 t5 / 6  t o / 2
Les ti/j correspondent à la fraction i/j de l’augmentation de la température maximale, et sont
directement déduits du thermogramme expérimental.
Cette méthode dont, le dispositif expérimental est simple, est très adaptée pour les matériaux de
construction à granulats variés. Elle est aussi utilisée pour déterminer la diffusivité thermique des
matériaux compacts et granulaires. Sa précision est comprise entre 2 et 4 %.

8.2. Méthode des boîtes


Le dispositif de mesure est le même que celui utilisé pour la mesure de la conductivité thermique
apparente (§ 6.) L’échantillon E, placé dans une boîte B aux parois internes réfléchissantes, reçoit une
impulsion thermique d’une source de rayonnement thermique à flux constant constituée d’une lampe à
incandescence de puissance variable de 600 à 1000 Watts (fig. 22)
Seul le signal enregistré sur la face non irradiée (thermogramme expérimental) est utilisé pour
l’évaluation de la diffusivité thermique apparente a.
Un exemple de thermogramme expérimental est
donné sur la fig.19

36
8.2.1 Hypothèse et expérience

Les hypothèses de base de cette étude sont les suivantes:

- l’une des faces de l’échantillon est soumise à une impulsion thermique pendant un temps t 0

- le modèle est supposé linéaire: les grandeurs thermophysiques seront considérées comme étant
indépendantes de la température.

- les transferts sont supposés unidirectionnels, les dimensions choisies pour les échantillons
(notamment les épaisseurs) favorisent la réalisation de cette condition.

- les faces latérales de l’échantillon sont isolées, les coefficients d’échange h0 et he des faces
avant et arrière de l’échantillon sont déduits en utilisant des relations empiriques [AIDE MEMOIRE
DU THERMICIEN (1987)]

- L’échantillon représente un milieu homogène isotrope et de conductivité thermique indépendante


de la température.

8.2.2 Détermination de la diffusivité thermique (Complément I)

Le transfert de chaleur instationnaire unidirectionnel à travers un échantillon a pour équation :


 2 T ( x, t ) 1  T

 x2 a t
avec :
c: chaleur volumique de l’échantillon en J/m3K
: conductivité thermique de l’échantillon en w/m K;

a 2
: diffusivité thermique en m / s .
c
De cette équation on détermine l’expression de la température T(e,t) de la face non irradiée de
l’échantillon en fonction du temps, en utilisant la méthode des quadripôles thermiques [EL BOUARDI
1991]

Complément I : méthode des quadripôles thermiques

L'équation de Fourier de transmission de la chaleur se met sous la forme :


avec :

 T = 1 T
2

a t (1)
x
2

a : diffusivité thermique (a=(λ/ρc)) ;


ρc : chaleur volumique de l'échantillon ;
λ : conductivité thermique de l'échantillon.

37
La résolution de cette équation permet la détermination de la température T(e,t) de la face non

irradiée de l'échantillon en fonction du temps.

Pour la détermination de la diffusivité thermique a, nous considérons le cas des matériaux consolidés

et le cas des matériaux granulaires.

a. Matériaux consolidés

Afin de déterminer de la diffusivité thermique a, nous avons utilisé une méthode basée sur les

quadripôles thermiques associée à une méthode des moindres carrées itérative

En appliquant la transformée de Laplace à l'équation 1, en effectuant le changement de variable

T(x,t) = T(x, t) -To avec To = T(x,0), on obtient :

2
d T(x, p) p
= T(x, p) (2)
d x2 a

où T(x,p) représente la transformée de Laplace de T(x,t).

La même transformée de Laplace appliquée à l'équation donnant le flux de chaleur Q, donne :

dT(x,p)
Q(x,p)=  S (3)
dx
où S est la surface de l'échantillon.

A partir des équations 2 et 3, nous définissons l'équation d'état de l'échantillon sous la forme

matricielle suivante :

d T(x, p)   0 1/  S   T(x, p) 


  =
dx Q(x, p)  Sp / a 0  Q(x, p)

équation qui peut s'écrire aussi sous la forme :

d X(x,p)= -MX(x, p)
dx

dont la solution est donnée par :

X(x,p)= e-Mx X(0,p)

avec, e-Mx, Matrice de transition :

-Mx  A B
e = 
 C D 
38
Après développement linéaire de e-Mx, on trouve :

sh(x k)
A = D = ch(x k) ; B=
Sk
p
C =  S k sh(x k) ; k = ( )
a

x étant l'épaisseur de l'échantillon (x=e).

Les différentes relations liant les flux et températures sur les faces d'entrée et de sortie de

l'échantillon peuvent être représentées par un quadripôle thermique schématisé ainsi :

Q(0,p ) Q(e,p )
A B
T(0,p ) T(e,p )
C D

Les relations qui lient les paramètres d'entrées (T(0,p), Q(0,p)) du système à ceux de sortie

(T(e,p), Q(e,p)) sont données par :

T(0, p)= As T(e, p) + B s Q(e, p)


(4)
Q(0, p)= C s T(e, p) + D s Q(e, p)

As,Bs,Cs,Ds forment la matrice de transfert associée au système, qui est donnée par le produit des trois

 As Bs   1 0  A B  1 0
 =  (5)
C s D s   h oS 1 C D   h eS 1

matrices :

 A B
C D  quadripôle associé au milieu consolidé.
 

 1 0
 h S 1 quadripôles associés aux pertes sur les faces avant (i= 0) et (i= e) de l'échantillon.
 i  i 0, e L'

évolution de la température sur la face non irradiée de l'échantillon est donnée par :

39
Q(0, p)
T(e, p)= car Q(e, p)= 0 (6)
Cs

Nous appliquons ensuite la méthode de la transformée inverse de Laplace pour l'obtention de T(e,t) :

Ln(2) 10
T(e,t) =
t

i 1
Vi T(e, pi ) (7)

Vi étant des coefficients donnés [EL BOUARDI A. (1991)].

On cherche à faire coïncider au mieux l'expression analytique issue du modèle T(e,t) et la courbe
expérimentale Texp(e,t), par l'écart J : "critère" des moindres carrées :

n
J= [(T exp(e,ti ) - T(e,ho,he,a,ti )] 2 (8)
i=1

n
J(a)= [(T exp(e,ti ) - T(e,a,ti )] 2 (9)
i=1

Pour faciliter cette tâche et afin de donner des résultats significatifs, nous avons cherché à

minimiser le critère J en réduisant le nombre des paramètres dont il dépend. Le principe consiste donc à

déterminer le rapport (h0/he) qui minimise l'erreur relative commise sur la mesure de la diffusivité

thermique a en tenant compte des conditions expérimentales et des valeurs de h0 et he, fournies par la

littérature [AIDE MEMOIRE DU THERMICIEN (1987)]d'où :

b. Matériaux granulaires

L'échantillon de mesure est placé dans ce cas entre deux plaques en cuivre, est représenté par trois

murs placés en série dans la direction du flux de chaleur :

- deux plaques identiques en cuivre de diffusivité thermique a1 = λ1/ρ1c1.

- le milieu granulaire de diffusivité thermique a = λ/ρc.

Le schéma électrique équivalent de l'échantillon est représenté par la fig. 23.

 As B s   1 0   A1 B1  A B   A1 B1  1 0 
 =      
C s D s  ho S 1 C 1 D1 C D C 1 D1  he S 1

Q(0,p) Q(e,p)
A B (10)
T(0,p) C' C T(e,p)
1/ho 1/he
C D

Fig. 23 : Schéma électrique équivalent du système.

40
La matrice de transfert associée au système, dans ce cas, est donnée par :

 A B
C D  quadripôle associé au milieu granulaire.
 

 1 0 quadripôles associés aux pertes sur les faces


 S 1
hi  i 0, e avant et arrière de léchantillon.

 A1 B1
  quadripôle associé aux deux plaques-supports métalliques.
C 1 D1

Dans le cas des deux plaques métalliques identiques [EL BOUARDI A. (1991)] :

A1= D1 ; B1= 0 et C1= pρ1c1e1S

avec :
ρ1c1 : chaleur volumique des plaques métalliques.
e1 : épaisseur d'une plaque.
S : surface latérale de l'échantillon.
La réponse de la face arrière à une impulsion Q(0,p), appliquée sur la face avant de l'échantillon est

donnée par l'équation 6, où Cs est donnée par :

C s = R(p) + I(p) + RI(p) + K(p)


avec :
sh(x k)
R(p)= ( B i o + B i e ) ch(x k) + B i o B i e
xk

e sh(x k)
I(p)= (p  1 c 1 e1 + 2p  1c 1 ch(x k)
2
)
 xk

e sh(x k)
RI(p)= p  1 c 1 ( Bio + Bie )
 xk

K(p)= x k sh(x k)

R(p) : terme dû aux pertes sur les faces d'entrée et de sortie, par l'intermédiaire des deux
nombres de Biot :

Bio= (hoe)/λ et Bie= (hee)/λ

I(p) : terme dû à la présence des plaques-supports.

41
RI(p) : terme d'interaction « inertie thermique des plaques-pertes ».
K(p) : terme caractérisant le milieu granulaire.

Pour retrouver le cas du matériau consolidé, il suffit donc d'éliminer les termes qui font intervenir

les caractéristiques thermophysiques des plaques I(p) et d'interaction RI(p).

e
 ( p)
T e ( p)  s 0
R ( p )  I ( p )  RI ( p )  K ( p )

avec :
e2
2 sh p
e a
R ( p )  ( Bi 0  Bie )ch p  ( Bi 0  Bie )
a e2
p
a
e2
sh p
e a  2 p  c e e ch e2
I ( p )  ( p 1c1e1 )2 p
 e 2 1 1 1
 a
p
a
e2
sh p
e a
RI ( p )  p 1c1e1 ( Bi 0  Bie )
 e2
p
a
e2 e2
K ( p)  p .sh p
a a

e
q
T e ( p)  s
e2 e2
p .sh p
a a

Cette température dépend implicitement (par l’intermédiaire de nombre de Biot) de trois paramètres
h0, he, a

Soit :
Tc(e,t)=Tc(e,h0,he,a,t)

h0: coefficient d'échange à la surface d'entrée (x=0)


he: coefficient d'échange à la surface de sortie (x=e)
a: diffusivité thermique

Pour l'estimation de ces trois paramètres, on cherche à faire coïncider au mieux l'expression
analytique issue du modèle Tc(e,t) obtenue à partir de la méthode d’inversion numérique et la courbe
expérimentale Texp(e,t).
42
Le principe consiste donc à réduire au maximum l'écart J "critère des moindres carrés" donné par:

n
J (T
1
exp (e, t )  Tc (e, h0 , he , t )) 2

Où n est le nombre de points choisis sur le thermogramme expérimental.


Pour faciliter cette tâche, on cherche à réduire le nombre de paramètres du critère J. Le principe
consiste donc à déterminer le rapport h0/he qui minimise l'erreur relative commise sur la mesure de la
diffusivité a en tenant compte des conditions expérimentales et des valeurs de h 0 et he fournies par
la littérature

n
La minimisation du critère J (T
1
exp (e, t )  Tc (e, h0 , he , t )) 2

est obtenue par la méthode itérative et qui consiste à déterminer par approche successive les valeurs
de la diffusivité thermique a.

CONCLUSION:

La méthode qui vient d’être exposée permet d’interpréter l’expérience de mesure de la diffusivité
thermique apparente a par la méthode impulsionnelle de courte durée ( de l’ordre de 20 secondes) Elle
a pour avantage d’utiliser, quand il est nécessaire, tous les points du thermogramme expérimental en
leur attribuant un poids proportionnel à leur précision, plus exactement à la valeur réelle de la
diffusivité qui peut leur être associée.

La méthode permet aussi d’évaluer toutes les perturbations apportées à la mesure de la diffusivité
thermique des milieux pulvérulents lorsque l’échantillon de mesure se présente sous forme de
sandwich « métal-matériau-métal »

Enfin, sur le plan méthodologique, la démarche suivie est intéressante, car elle est facilement
adaptable pour la mesure des propriétés thermophysiques des matériaux compacts.

Complément II : Notion de porosité

43
Pore ouvert

Port fermé

Matrice solide

Schéma d’un milieu poreux

CI. Définitions et expressions des porosités :

Les différents types de porosités :

1. Porosité totale PT

La porosité totale PT est la fraction sans dimensions) du volume occupé par les pores ouvertes et
fermés :
Vp
PT 
Va
où Vp est le volume total des pores et Va le volume apparent du matériau poreux.

2. Porosité ouverte

La porosité ouverte P0 est la fraction (sans dimensions) du volume occupé par les pores ouverts :
VP 0
P0  où Vp0 est le volume des pores ouverts.
Va

3. Porosité fermée

La porosité fermée Pf est la fraction (sans dimensions) du volume occupé par les pores fermés :
VPf
Pf  où Vpf est le volume des pores ouverts.
Va

44
Les relations reliant les différentes porosités et volumes sont :

V p  V po  V pf
PT  P0  Pf

CII. Définition des masses volumiques

La masse volumique d’un matériau poreux peut s’expier sous trois formes différentes :

- la masse volumique réelle


- la masse volumique théorique
- la masse volumique apparente

1. Masse volumique apparente  a

La masse volumique apparente est le rapport entre la masse m du matériau poreux et son volume
apparent :
m
a 
Va
2. Masse volumique réelle r
m
r 
Va  V p0

3. Masse volumique théorique  th


m
th 
Va  V p
La masse volumique théorique est appelée aussi masse volumique de la matrice solide.

CIII. Relations entre masses volumiques et porosités

1. Porosité ouverte

m m
Sachant que  a  et r 
Va Va  V p0
La porosité ouverte est donnée par :

a
P0  1 
r

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2. Porosité totale

m m
Sachant que  a  et th 
Va Va  V p
La porosité totale est donnée par :

a
PT  1 
th

3. Porosité fermée

Sachant que PT  P0  Pf , la porosité fermée sera donnée par :

1 1
Pf   a (  )
r th

Pour déterminer les différentes porosités il est nécessaire de mesurer les différentes masses
volumiques.

Références

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Etude en régime stationnaire et dynamique des propriétés thermophysiques de matériaux poreux
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Annexe Caractéristiques thermophysiques

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