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des plasmas
Niveau : Master M1
2
2.2.1 - Rayonnement de freinage électron-ion 43
2.2.2 - Rayonnement de freinage atome-ion 47
2.3 – Continuum moléculaire 48
2.3.1 - Bremsstrahlung inverse 49
2.3.2 - Photoionisation simple et photoionisation dissociative 49
2.3.3 - Photodissociation 50
2.3 – Continuum total 50
2.3.1 - Variations suivant la température (cas d’un plasma thermique) 50
2.3.2 - Contributions des différents mécanismes au rayonnement continu 51
3
CHAPITRE I
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I.1 - Introduction
Le rayonnement peut être analysé par une approche ondulatoire ou particulaire. Pour
l’approche ondulatoire, la matière émet des ondes électromagnétiques sous l’effet de diverses
excitations. On réunit sous l’appellation rayonnement l’ensemble des échanges d’énergies à
distance entre les corps, par des ondes électromagnétiques. Ces échanges peuvent avoir lieu
lorsque les corps sont séparés par le vide ou par n’importe quel milieu intermédiaire
suffisamment transparent pour les ondes électromagnétiques. L’analyse du rayonnement se
fait à l’aide des méthodes de Fourier sous forme d’une superposition d’ondes
r
monochromatiques planes, de vecteur d’onde k représenté par une quantité de mouvement
r r
p = hk . Dans le cas d’une approche particulaire, ce rayonnement est assimilé à un gaz de
photons de fréquence ν et d’énergie hν auxquels nous appliquons la théorie cinétique des
particules en introduisant une fonction de distribution des vitesses. L’émission de tels photons
résulte de transitions entre les niveaux d’énergie supérieurs et les niveaux d’énergie inférieurs
des espèces, le phénomène inverse étant l’absorption.
Rayons Ondes
cosmiques radio Téléphonie
9
Sous l’effet de diverses excitations, la matière émet des ondes électromagnétiques et
peut également en absorber. Les mécanismes d’émission et d’absorption étant symétriques,
toute radiation émise peut être absorbée. Cependant, dire qu’un corps émet du rayonnement
ne signifie pas obligatoirement qu’il puisse en absorber partiellement ou totalement. C’est
pourquoi nous distinguons trois types de corps classés suivant leur capacité à absorber ce
rayonnement. Le premier type concerne les corps dits « opaques » ou « épais » lorsque le
rayonnement émis par un atome est absorbé dans son voisinage immédiat ou que le
rayonnement reçu de l’extérieur est fortement absorbé. Les seules radiations qui quittent le
milieu sont celles qui proviennent d’une couche infiniment mince sous-jacente à la surface.
Le second type correspond aux milieux semi-transparents dont le rayonnement émis peut
parcourir une distance importante avant d’être absorbé (c’est le cas des gaz présentant des
bandes d’absorption dans l’infrarouge tels le CO2, H2O, CO, CH4, NH3 ou bien possédant des
particules opaques en suspension comme les suies). Enfin, le dernier type représente les corps
transparents dont le rayonnement reçu ne subit aucune atténuation lors de la traversée de la
matière (cas du vide ou de quelques gaz comme l’air sec et l’azote dans l’infrarouge ou le
visible).
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rapporter les grandeurs monochromatiques à la fréquence ν. Lorsque l’on a surtout à
considérer des échanges radiatifs entre surfaces séparées par des milieux dont l’indice est
proche de l’unité (dont l’air), l’habitue a été prise de se référer plutôt à la longueur d’onde.
Cela n’est plus possible lorsqu’on aborde l’étude du rayonnement dans les milieux semi-
transparents non homogènes, au sein desquels il peut y avoir des variations d’indice de
réfraction. Nous serons donc amenés dans ce cours à utiliser des grandeurs indicées soit en
longueur d’onde λ, soit en fréquence ν.
Ø La composition spectrale où ces grandeurs sont dites totales (quand elles sont relatives à
l’ensemble du spectre du rayonnement thermique) ou monochromatiques (lorsqu’elles se
rapportent à un intervalle spectral étroit dλ centré sur la longueur d’onde λ), ces grandeurs
monochromatiques ou spectrales étant différenciées des grandeurs totales par l’ajout d’un
indice λ, ν ou σ.
Ø La distribution directionnelle du rayonnement où ces grandeurs prennent le nom
d’hémisphériques lorsqu’elles concernent l’ensemble des directions de l’espace selon
lesquelles un élément de surface peut émettre ou recevoir du rayonnement ou
directionnelles lorsqu’elles caractérisent une direction bien définie pour la propagation du
rayonnement et la surface considérée.
1.2.1 – Luminance
Pour définir le terme essentiel de luminance dans l’étude du rayonnement thermique,
considérons un élément stationnaire de surface dS dans son hémisphère de rayon unité (figure
2).
x
ds=sinθdθdϕ=dΩ
θ
dΩ
ds’=dscosθ=dΩcosθ
Projection de dS perpendiculairement
à la direction Ox.
Figure 2 – Luminance.
11
Cet élément de surface émet un rayonnement (quantité d’énergie) suivant une direction
donnée Ox caractérisée par un angle solide élémentaire dΩ entourant cette direction inclinée
r
d’un angle θ par rapport à la normale n de la surface. Le flux total d’énergie radiative émis
peut donc s’écrire :
r r
d 4φ = L(r , dΩ) ⋅ dΩ ⋅ dS cos θ
Si le flux est émis pour un intervalle spectral bien précis, celui-ci s’écrira :
r r
d 5φ λ = Lλ (r , dΩ) ⋅ dΩ ⋅ dS cosθ ⋅ dλ
Dans ce cas, nous définissons une luminance spectrale (ou monochromatique) dépendant de la
température T, de la direction Ox, de la nature physico-chimique et géométrique de la surface
mais également de la longueur d’onde (ou fréquence, ou nombre d’onde). Elle s’exprime alors
en W/m2/sr/m. Dans le cas d’un milieu semi-transparent, la luminance spectrale se rapporte
plutôt à une fréquence et s’exprime par conséquent en W.s/m2/sr.
Lν dν = Lλ d λ = LΩ d Ω = Lσ d σ = Lω d ω
ρν dν = ρ λ d λ = ρ σ d σ = ρ ω d ω
r r
d 3φ = ∫ L(r , dΩ) ⋅ dΩ ⋅ dS cosθ = F R ( S ) ⋅ d S
Ω
12
Ce flux est donc proportionnel à cet élément de surface dont le coefficient de proportionnalité
est noté M et appelé émittance telle que :
r
M (r ) = ∫ L(rr , dΩ) ⋅ dΩ ⋅ cosθ
d 3φ = F R ( S ) ⋅ d S = M (r ) ⋅ dS avec Ω = 2π
dΩ = sin θ ⋅ dθ ⋅ dϕ
Dans le cas le plus général où la luminance varie avec les angles θ et ϕ, c'est-à-dire L=L(θ,ϕ),
on a :
π
2 2π
M (r ) = ∫ ∫ L(θ, ϕ) ⋅ cos θ ⋅ sin θ ⋅ dθ ⋅ dϕ
θ =0 ϕ =0
Portant également les noms de flux surfacique émis, flux surfacique de la luminance ou
densité de flux de rayonnement (W/m2), cette grandeur dépend de la température T, de la
nature physico-chimique et géométrique de la surface. Pour un rayonnement centré sur
[λ,λ+dλ], nous pouvons définir une émittance spectrale Mλ dépendant de la température T, de
la nature physico-chimique et géométrique de la surface et de la longueur d’onde λ telle que :
d 4φ = M λ (r ) ⋅ dS
1.2.4 – Radiosité
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1.2.5 – Flux net surfacique
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1.2.6 – Flux total de rayonnement
Si l’on intègre ensuite ce flux de rayonnement sur toute la surface, on définit alors le
flux total de luminance (en Watt) :
r r r r
φ = ∫ ∫ L(r , dΩ) ⋅ dS ⋅ dΩ
ΩS
r r d 3φ r r r r r r
I (r , dΩ) = = L(r , dΩ) ⋅ dS cosθ = L(r , dΩ) ⋅ (n ⋅ u )dS
dΩ
Nous pouvons également définir l'intensité lumineuse spectrale Iλ par la relation suivante:
r r d 4φ λ r r r r r r
I λ (r , dΩ) = = Lλ (r , dΩ) ⋅ dS cosθ = Lλ (r , dΩ) ⋅ (n ⋅ u )dS
dΩ
r r
Nous pouvons donc relier l'intensité par unité de surface (n ⋅ dS) à la luminance au point P
r
pour la direction dΩ . Attention à ne pas confondre cette intensité avec le terme anglais
Intensity qui correspond à la luminance.
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1.2.8 – Emissivité
Nous verrons plus loin qu’un corps réel émet une fraction du rayonnement d’un corps
noir. Ce coefficient de proportionnalité s’appelle émissivité que l’on peut définir
hémisphérique totale ε et hémisphérique monochromatique ελ du corps considéré. On peut
ainsi définir des émittances totales ou spectrales, des luminances totales ou spectrales pour ces
corps telles que :
M λ (T ) = ε ⋅ M λo (T ) et M (T ) = ε ⋅ M o (T ) = ε ⋅ σT 4
M λo (T ) M o (T )
Lλ (T ) = ε λ ⋅ L (T ) = ε λ ⋅
o
λ et L(T ) = ε λ ⋅ L (T ) = ε ⋅
o
= ε ⋅ σT 4
π π
d 2φ1 = L1 ⋅ dS 1 cos θ1 ⋅ dΩ 1
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En supposant d la distance entre les 2 surfaces, seule une petite fraction du rayonnement va
arriver sur dS2 qui se caractérise par l’angle solide dΩ 1 qui peut s’écrire sous la forme:
Une telle grandeur permet donc de déterminer les paramètres distance et angle d'inclinaison
pour obtenir un éclairement maximum. Par intégration de l’éclairement sur toute la surface S2,
on obtient le flux dφ1 émis par dS1 vers dS2. En intégrant de nouveau dφ1 sur toute la surface
S1, on obtient le flux émis par S1 vers S2 :
F12 est un nombre sans dimension représentant la fraction du flux total hémisphérique partant
de S1 ( φ1 = πL1 S1 ) pour une surface isotrope de température T uniforme, et qui atteint la
surface S2 ( φ 2 = F12φ1 = F12 ⋅ πL1 S1 ). On remarque que F12 est une quantité purement
géométrique. Le flux émis simultanément par S1 et atteignant S2 s’écrira de la même manière.
Le rapprochement des expressions nous donne :
S1 F12 = S 2 F21
- une partie φr du flux, total incident est réfléchie au niveau de la surface du corps sans avoir
pénétré à l’intérieur de celui-ci.
- une partie φa peut être absorbée au sein du volume du corps récepteur contribuant à élever
la température de celui-ci. On définit alors l’absorptance par la quantité :
φ
A= a
φi
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- une partie φT peut être transmise par le corps, c'est-à-dire qu’elle ressort du coté de la face
arrière. Ce flux radiatif est composé de rayonnements pouvant avoir subi à l’intérieur du
matériau des événements de différentes natures : transmission directe, transmission après
réflexions multiples à l’intérieur du milieu, diffusion par des particules… On définit alors la
transmittance par la quantité :
φ
T= T
φi
- une partie φR quitte la surface du matériau du coté de la face avant. Ce flux comprend φr
mais également le flux rétro-diffusé et les flux provenant de multiples réflexions internes
ressortant par la face avant. On définit alors la réflectance par la quantité :
φR
R=
φi
Ces grandeurs sont des propriétés volumiques extensives qui sont liées par la relation
suivante :
A+ R +T =1
A = a λ ; R = Rλ ; T = Tλ
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Lorsque le coefficient de transmission vaut T=1 ou très proche de 1, on parle de milieu
transparent, c'est-à-dire optiquement mince. C’est le cas par exemple du verre au
rayonnement du visible (TVisible=0.9) alors qu’il est opaque au rayonnement infra-rouge
(TIR=0) « absorbé » par le verre (effet de Serre).
Lorsque T=0 et t≠0, cela signifie que le corps ne transmet pas le rayonnement à une longueur
d’onde donnée. Le corps est semi-transparent, dit optiquement épais (épaisseur optique
importante). Le rayonnement reste un phénomène volumique mais le corps ne transmet aucun
rayonnement soit parce qu’il atténue fortement le rayonnement incident par absorption et/ou
diffusion, soit parce qu’il est géométriquement épais, soit les deux.
Lorsque T=0 et t=0, le corps est dit opaque. Dans ce cas, le rayonnement n’est plus un
phénomène de volume mais un phénomène de surface.
hν hν hν E2 , N2
Babsorption
12
B21 hν E N
A21 émissions
1, 1
19
Lorsque la particule active passe d’un état du niveau d’énergie supérieur 2 à un état du
niveau d’énergie inférieur 1, on parle d’émission spontanée. En première approximation,
l’énergie du photon hνo est égale à la différence des énergies E2 et E1 des niveaux considérés :
hν o = E 2 − E1 ; A2 → A1 + γ
E2 , N2 hν E2 , N2
E1 , N1 A21 E1 , N1
Dans le cas de l’émission spontanée, les photons sont émis dans toutes les directions, avec des
états de spin différents. L’émission spontanée est incohérente. Si on note N1 et N2 les
populations respectives des niveaux (1) et (2), c'est-à-dire le nombre d’atomes/molécules de
l’espèce active occupant des états des niveaux (1) ou (2) dans un élément de matière donné,
les évolutions des populations N1 et N2 dues au seul phénomène d’émission spontanée de (2)
vers (1) sont données par la relation :
dN 2 dN 1
= − 1 = − N 2 A21 avec A21 =
dt dt τ 21
Où τ21 désigne la constante de temps liée à l’émission spontanée (durée de vie radiative ~10-6
à 10-8s pour un niveau radiatif). A21 et τ21 sont des grandeurs caractérisant l’atome/molécule
isolé, donc indépendante des conditions thermodynamiques du milieu. Dans cette expression,
la disparition d’un atome/molécule sur un état de niveau 2 (dN2/dt<0) s’accompagne de
l’apparition de cet atome/molécule sur un état du niveau (dN1/dt>0). Ces phénomènes sont
donc proportionnels à la population N2 du niveau (2) et indépendants de la densité volumique
d’énergie radiative par unité de fréquence ρ(ν). La quantité A21 est le coefficient d’Einstein
d’émission spontanée de (2) vers (1).
hν o = E 2 − E1 ; A2 + γ → A1 +2γ
E2 , N2 hν E2 , N2
E1 , N1 B21 hν E1 , N1
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même sens), même état de spin (donc même polarisation). L’évolution des populations des
niveaux (1) et (2) dues au seul phénomène d’émission induite entre (2) et (1) s’expriment en
fonction du coefficient d’Einstein d’émission induite B21 et de la densité volumique d’énergie
radiative ρ(ν) :
dN 2 dN
= − 1 = − N 2 B21 ρ (ν )
dt dt
A la différence du phénomène précédent, l’émission induite d’un photon est proportionnelle à
ρ(ν). Pour favoriser l’émission l’induite, il convient donc de favoriser un déséquilibre radiatif
important en augmentant ρ(ν) et un déséquilibre du système matériel important en
augmentant N2. Le nombre d’atomes/molécules effectuant la transition de (2) vers (1), noté
N21, est donc la somme du nombre d’émissions stimulées par unité de temps (qui est
proportionnel à ρ(ν)) et du nombre d’émissions spontanées par unité de temps (qui est
indépendant de ρ(ν)), soit :
N 21 = A21 ⋅ N 2 + B21 ⋅ ρ (ν ) ⋅ N 2
N 1 g1 E − E1 g1 hν N 1 A21 + B21 ρ (ν )
= exp 2 = exp ou =
N2 g2 k bT g 2 k bT N2 B12 ρ (ν )
Importance du phénomène : On peut montrer que ce phénomène peut être utilisé pour une
amplification de l’onde lumineuse, les photons émis par ce processus étant en phase avec ceux
qui le provoquent.
1.4.3 – Absorption
L’absorption est le phénomène inverse de l’émission induite. Les conditions initiales
sont les mêmes que pour l’émission induite mais avec un atome/molécule occupant un état du
niveau inférieur (1): le photon incident disparaît tandis que l’atome/molécule passe d’un
niveau inférieur (1) vers un niveau supérieur (2). Ces transitions correspondent à une
interaction entre un atome et un photon, processus qu’on peut représenter par la réaction-
bilan :
hν o = E 2 − E1 ; A1 + γ → A2
E2 , N2 E2 , N2
hν B12
E1 , N1 E1 , N1
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Où B12 désigne le coefficient d’Einstein pour l’absorption. L’expression de la densité
d’énergie est déduite à partir des formules précédentes:
A21 + B21 ⋅ ρ (ν ) hν
N 2 ⋅ A21 + N 2 ⋅ B21 ⋅ ρ (ν ) = N 1 ⋅ B12 ⋅ ρ (ν ) et = exp
B12 ⋅ ρ (ν ) k bT
8πhν 3
ρ (ν ) =
A21 1
soit = ⋅
hν hν
c3
B12 exp − B21 exp − 1
k b T k b T
Pour que les deux formules soient identiques, les trois coefficients d’Einstein doivent être
reliés par les deux équations suivantes :
8πhν 3
g1 ⋅ B12 = g 2 ⋅ B21 soit A21 = ⋅ B21
c4
A température très élevée, nous avons kbT >> hν ainsi qu’un rayonnement intense ρ(ν) →∞.
Cette condition impose alors B12=B21. On peut alors réécrire la condition d’équilibre qui
s’apparente à la loi de Planck que nous verrons plus tard :
ρ (ν ) =
A21 / B21
hν
exp − 1
k bT
dΩ
M r
u
22
considère une transition d’un niveau supérieur (2) vers un niveau inférieur (1), c'est-à-dire une
raie, ainsi qu’une émission isotrope, le coefficient d’émission est non seulement proportionnel
à la probabilité de transition A21 mais aussi au profil local d’émission Peλ (λ , r ) , soit en
(W/m4/sr):
hν o hc
ε ν (r ) = A21 N 2 Peν (ν , r ) ou ε λ (r ) = A21 N 2 Peλ (λ , r )
4π 4πλo
avec λo (νo) la valeur de la longueur d'onde (fréquence) au centre de la raie (en mètre ou Hz).
d 5φνincident = Lνincident ⋅ dS ⋅ dΩ ⋅ dν
Ce flux est en partie absorbé dans l’élément de volume dV compris entre s et s+ds (soit
dV=dSds). On a donc :
d 6φνabsorbé = α ⋅ d 5φνincident = K (ν ) ⋅ Lνincident ⋅ dV ⋅ dΩ ⋅ dν
Dans le cas d’une raie correspondant à une transition du niveau inférieur (1) vers le niveau
supérieur (2), ce coefficient est proportionnel à la probabilité de transition en absorption B12, à
la densité locale du niveau absorbant N2 et au profil local d’absorption Paλ (λ , r ) centré en λo.
Il s’écrit sous la forme suivante (on passe en longueur d’onde pour une raie) :
h
K (λ , r ) = B12 N 1 Paλ (λ, r ) avec ∫ Paλ (λ , r )dλ = 1
λo raie
En tenant compte de l’émission induite considérée dans ce cas comme une absorption
négative du niveau bas (1) vers le niveau haut (2) avec pour probabilité de transition B21,
celui-ci s’écrit :
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h h
K ' (λ , r ) = B12 N 1 Paλ (λ, r ) − B21 N 2 Peλ (λ, r )
λo λo
N2 g2 hc
h P λ (λ, r) hc = exp −
soit K ' (λ, r) = B12 N1 Paλ (λ, r)1 − eλ exp − avec
N 1 g1 λk b T
λo Pa (λ, r) λk bT g B = g B
1 12 2 21
1.4.6 – Diffusion
* Le premier cas est relatif à une transition entre deux états électroniques de l’atome d’argon
Ar et de l’ion Ar+ représentés sur la figure 6. Il apparaît sur cet exemple que les écarts
énergétiques entre états électroniques sont de l’ordre de quelques eV ou quelques 104 cm-1 : si
le passage d’un atome ou d’un ion d’un état à un autre s’accompagne de l’absorption ou de
l’émission d’un photon, ce photon appartiendra donc aux domaines ultraviolet (UV), visible
ou proche infrarouge.
* Le deuxième cas est relatif à une transition entre états de vibration-rotation à l’intérieur du
même état moléculaire. Un niveau d’énergie rovibrationnel est en général fortement dégénéré
(cette dégénérescence est due à la vibration et surtout à la rotation mais aussi aux spins
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nucléaires). Les premiers niveaux de vibration-rotation de CO ont été représentés sur la figure
6: on pose v=0,1,2,3 les quatre premiers niveaux de vibration et J=1,2,3 etc. les premiers
niveaux de rotation associés à une valeur de v et ayant chacun une dégénérescence.
.
Figure 6 - Niveaux de Ar et Ar+ en eV, niveaux de vibration et de rotation de CO
25
émissivités naturellement inférieures ou égales à 1. Les lois caractérisant l’état de la lumière
dans un corps noir ont été établies à la fois expérimentalement et théoriquement :
La figure suivante représente une comparaison entre l’émittance du corps noir à une
température T, celle d’un corps réel de même température et celle d’un corps gris
« équivalent » à ce dernier. Lorsque le corps ne peut être considéré comme gris dans tout le
domaine de longueur d’onde de son rayonnement, on partage ce domaine en bandes spectrales
à l’intérieur desquelles le corps peut être considéré gris. A chacune de ces bandes correspond
une émissivité ε constante.
Figure 7 - Comparaison entre l’émittance du corps noir, celle du corps réel de même nature,
et celle du corps gris « équivalent » à ce dernier.
26
solide et par unité de longueur d’onde au voisinage d’une longueur d’onde donnée. Cette
grandeur correspondant à la luminance spectrale ne dépend que de la température T et de la
longueur d’onde λ (ou fréquence). La loi décrivant la luminance spectrale d'un corps noir à la
température T est donnée par Planck (° sert à identifier les grandeurs relatives au corps noir) :
−1
2hc 2
L (T ) = 5
o
exp hc − 1 avec c =
co
λ
λ λk b T nλ
−1
2hν 3 hν
B (T ) = L (T ) = 2 exp
o o
− 1
ν ν
c kbT
On constate que le maximum se déplace vers l’UV quand la température augmente et vers
l’IR quand elle diminue.
hc 2hc 2 hc
Approximation de Wien : on suppose >> 1 alors Loλ (T ) = 5 exp −
λk b T λ λk b T
hc 2k cT
Approximation de Rayleigh-Jeans : on suppose << 1 alors Loλ (T ) = b4
λk b T λ
27
2πk b5T 5
Ecrivons la loi de Planck sous une nouvelle forme telle que g (u ) = f (u ) avec
h4c3
u = hc / (λk bT ) f (u ) = u 5 / (exp(u ) − 1) . Pour tracer l’allure de la fonction, on calcule sa
u5
dérivée qui vaut
df (u )
= (5 − u − u exp(−u ) ) et qui s’écrit si exp(u)>>1 :
du (exp (u ) − 1)2
u5
df (u )
= (5 − u ) qui s’annule pour u = uo ≅ 4,9654
du (exp(u ) − 1)2
Nous constatons que cette luminance possède une valeur maximum en uo qui correspond à
une longueur d'onde λm pour une température fixée. Cette relation liant λm à la température
correspond à la première loi de Wien qui s’écrit :
λ m T = 2,898.10 −3 ( m.K )
Le tableau qui suit montre quelques valeurs de longueurs d’onde correspondant au maximum
d’émission de certains corps chauffés, en fonction de leur température T.
Ceci explique le fait que, pendant son échauffement, un corps n’émet d’abord que dans
l’infrarouge (pour des températures faibles, le maximum du rayonnement s'observe pour de
grandes longueurs d'onde), puis commence à rougir lorsque son spectre d’émission vient
empiéter sur le domaine du rayonnement visible en commençant par le rouge. Enfin, pour des
températures plus élevées, le maximum se déplace vers des longueurs d'onde plus courtes
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pour se trouver proche du domaine visible quand la température avoisine 6000K et finalement
atteindre le visible ce qui correspond à l’émission de la lumière blanche. Cette loi permet
donc de déterminer la position λm pour laquelle la température d'un corps rayonne comme un
corps noir. Cependant, la courbe représentant la loi de Planck montre que son spectre
d’émission est relativement peu étendu de part et d’autre de la longueur d’onde maximale
donnée par la loi de Wien. Cette extension est en fait plus importante pour λ > λmax que pour
λ < λmin. On appelle alors étendue spectrale d’un émetteur thermique à l’équilibre à la
température T l’intervalle de longueurs d’onde [λmax/2 ; /λ max] car on peut montrer que cet
intervalle, dissymétrique autour de λmax, concentre près de 96-98% de la puissance émise
8 λmax
∫L (T ) ⋅ dλ = 0,98 ⋅ σT 4 .
o
λ
λ max / 2
A partir de la courbe de f(u), le maximum est fixé à f(uo) ≅ 21,2 et dépend également de la
température, à savoir en T5. Ce point définit la seconde loi de Wien qui fournit l’ordonnée du
maximum d’émittance spectrale du corps noir pour une température :
Ces deux lois de Wien sont donc très importantes dans le transfert de chaleur du rayonnement
puisqu’elles nous indiquent le domaine spectral où se situe le maximum d’émission et par
conséquent nous permettent de choisir le matériel récepteur adéquat pour une gamme de
température bien connue.
29
∞
∞ ∞ 2πhk b4T 4 u3
M (T ) = ∫ M (T ) ⋅ dλ = ∫ π ⋅ L (T ) ⋅ dλ = ∫0 exp(u ) − 1 du
o o o
λ λ
o o co2 h 4
∞
2πhk b4 4 u3
que l’on peut écrire M (T ) = 2 4 ⋅ T ⋅ J en posant J = ∫
o
du . Le calcul de J se
co h 0
exp(u ) − 1
fait par développement de Taylor du dénominateur, et l’on trouve après quelques calculs
π4
classiques J = . On en déduit alors l’expression finale de la loi de Stefan-Boltzmann et
15
l’expression de la constante de Stefan:
2π 5 k b4 σs 4 2π 5 k b4
M (T ) =
o
⋅ T 4 soit Lo (T ) = T avec σs =
2 3
15c o h π 15co2 h 3
ε λ = aλ
Réécrivons le flux émis par le corps à travers une surface dS dans l’angle solide dΩ, à la
longueur d’onde λ :
d 3φ e = ε λ ⋅ Loλ ⋅ dS cos θ ⋅ dΩ
Réécrivons le flux absorbé par la surface dS, dans le même angle solide dΩ, à la même
longueur d’onde λ, en provenance de l’émetteur :
d 3φ a = a λ ⋅ Loλ ⋅ dS cos θ ⋅ dΩ
Or l’équilibre thermodynamique du corps implique l’égalité entre le flux émis et le flux
absorbé ce qui conduit à l’égalité précédente. Dans la pratique, ce n’est pas toujours le cas.
L’étude du comportement radiatif des matériaux a cependant montré que l’égalité reste
valable même en dehors des conditions d’équilibre thermodynamique et cela aussi bien pour
des grandeurs hémisphériques que directionnelles, mais uniquement dans le cas de
rayonnement monochromatiques. Il n’est généralement pas possible d’étendre la loi de
Kirschhoff au rayonnement total émis et absorbé par un corps, et par conséquent impossible
d’écrire ε=a. En effet, ε est une propriété du corps émetteur variant avec sa température. De
même, l’absortance totale du corps est la fraction de l’éclairement total E absorbée par le
corps sur l’ensemble des longueurs d’onde incidentes. Ainsi dépendant du corps récepteur par
l’intermédiaire de aλ mais aussi de la composition du rayonnement reçu intervenant dans la
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quantité Eλ, donc finalement de la nature et de la température du corps qui a émis le
rayonnement, on ne peut donc pas écrire l’égalité ε=a à l’exception des cas suivants :
- un corps gris puisque ces propriétés sont indépendantes de la longueur d’onde, donc
ελ=ε et aλ=a, soit ε=a.
- un corps noir pour lequel nous avons par définition ελ=1 soit ε=a.
Nous pouvons également définir de façon générale l’absorption et l’émission d’un corps en
fonction de la luminance spectrale. En effet, considérons un flux incident associé à un rayon
élémentaire se propageant dans dΩ en un point s normalement à la surface élémentaire dS
(figure 8).
dS(s) dS(s+ds)
r
u
dΩ(s)
dΩ(s+ds)
Figure 11 - Equation du transfert radiatif.
Ce flux traversant l’élément de volume dV compris entre s et s+ds (dV=dsdS) est en partie
absorbé par le milieu semi-transparent (nous prenons ici cosθ=1) :
Or nous savons que tout milieu susceptible d’absorber du rayonnement est également
susceptible d’en émettre. Le flux émis dans l’angle solide élémentaire dΩ dans dV est par
définition :
d 6φνemis = ε ν (s ) ⋅ dV ⋅ dΩ ⋅ dν
Lorsque nous sommes à l’équilibre thermique, le flux absorbé est égal au flux émis et la
luminance, dans toutes les directions et en tout point, équivaut à celle du rayonnement
d’équilibre Loν (T ) définie par la loi de Planck. Par conséquent, nous pouvons écrire le
coefficient d’émission en fonction du coefficient d’absorption par la relation suivante
définissant la loi de Kirschhoff :
−1
ε ν (T ) 2hν 3 hν
ε ν ( s ) = κ (ν , s ) ⋅ L (T ) soit
' o
= ⋅ exp − 1
ν
κ ' (ν , T ) c2
k b T
d 6 φ émis
ν = ε ν ( s )dΩdVdν
d φ
6 net
ν =d φ
6 émis
ν −d φ6 absorbé
ν avec 6 absorbé
d φ ν = κ ' (ν, s ) Lν (s )dΩdVdν
31
où d 6 φémis
ν représente la puissance introduite par le plasma dans le pinceau lumineux et
d 6 φabsorbé
ν la puissance ôtée au pinceau lumineux par le plasma. Or à l’équilibre, la loi de
Kirschhoff nous permet d’écrire ε ν (s ) = κ ' (ν, s ) ⋅ Loν (T ) soit :
Ce flux net peut également s’écrire comme la différence entre la puissance émergente et la
puissance incidente, soit :
dLν ( s )
d 6 φ net
ν = [ Lν ( s + ds ) − Lν ( s )] ⋅ dS ( s ) ⋅ dΩ( s ) ⋅ dν ou encore d 6φνnet = ⋅ dV ⋅ dΩ ⋅ dν
ds
dLν (s )
= κ ' (ν, s ) ⋅ Loν (T ) − κ ' (ν, s ) ⋅ Lν (T )
ds 1442443
εν ( s )
Où κ 'ν représente le coefficient d’absorption corrigé de l’émission induite et Loν (T ) la
luminance spectrale du corps noir. Dans le transfert radiatif, on introduit généralement la
fonction source Sν(s) et l’épaisseur optique τ(ν,s) tels que :
ε ν ( s)
Sν ( s ) = et dτ = ± K ' (ν , s) ⋅ ds
K ' (ν , s )
dLν (s )
= Sν ( s ) − Lν ( s )
dτ
En résumé :
Lors de la traversée d’un élément, la luminance varie :
- diminue sous les effets de la diffusion (changement de direction), mais négligeable
- diminue sous les effets d’absorption du milieu : (dLλ ) abs = K (λ) ⋅ Lλ ⋅ dr
- augmente grâce à l’émission induite (absorption négative) : K (λ ) → K ' (λ )
- augmente avec l’émissivité propre du milieu : (dLλ ) emis = K (λ) ⋅ Loλ ⋅ dr
32
• Bilan radiatif :
dL λ
= K λ' . Loλ − K λ' . L λ
dr
Gaz monochromatique
directionnelle T, P, λ
dLλ ( s ) hc h hc
= λ
⋅ A21 ⋅ N 2 ⋅ Pemis λ
(r ) − ⋅ Lλ (T ) ⋅ B12 ⋅ N 1 ⋅ Pabs (r ) ⋅ 1 − exp −
ds 4πλo λo λo kbT
0 ξ X
dLν (s )
= κ ' (ν , s ) Lνo (T ) − κ ' (ν , s ) Lν (T )
ds 14 4244 3
εν
X X X
Soit : Lν ( X ) = Lν (0) exp − ∫ κ ' (ν , ξ )dξ + ∫ Lνo (ξ )κ ' (ν , ξ ) exp − ∫ κ ' (ν ,η )dη dξ
144442 0
44443 1 0
44444442 4444444
ξ
3
Terme I Terme II
Ø Le terme I, solution homogène de l’équation, représente la luminance initiale au point 0,
c’est à dire l’énergie radiative provenant de l’extérieur dans la direction considérée et
absorbée dans l’épaisseur X.
Enfin, en supposant que l’extérieur n’émet aucune énergie radiative vers le milieu, la
luminance totale en X dépend seulement de l’émission propre du milieu :
33
∞X X
L( X ) = ∫ ∫ Lνo (ξ ) ⋅ κ ' (ν , ξ ) ⋅ exp − ∫ κ ' (ν ,η ) ⋅ dη ⋅ dξ ⋅ dν
0 0 ξ
dLν ( x)
= ε ν − κ ' (ν ) ⋅ Lν (T ) soit
dx
( )ε
[
Lν ( x ) = A exp − κ ' (ν ) ⋅ x + ' ν ⋅ 1 − exp − κ ' (ν ) ⋅ x
κ (ν )
( )]
En x=0, on a comme source Lν (0) initiale donc au final on obtient :
ε
[
Lν ( x ) = Lν (0) ⋅ exp (− κ ' (ν ) ⋅ x ) + ' ν ⋅ 1 − exp (− κ ' (ν ) ⋅ x )
κ (ν )
]
Dans le cas d’un plasma homogène optiquement mince τ<<1, on a alors Lν ( x ) = ε ν ⋅ x alors
εν
que l’on obtient Lν ( x ) = = Sν pour un plasma optiquement épais.
κ ' (ν )
xo
xo
Lν ( x o ) = ∫ ε ν ( x ) exp − ∫ κ ' (ν , x' )dx ' dx
0 x
xo
xo
Soit Lν ( x o ) = ∫ εν ( x) exp (− τ (ν , x) ) ⋅ dx
0
0 0 0
34
Méthode rigoureuse (parenthèses):
On considère un élément de volume dV ayant un nombre de photons :
dn = f (r , Ω, t ) ⋅ dV ⋅ dν ⋅ dΩ
Pour sortir de l’espace des phases, nous pouvons le faire par l’intermédiaire de la variable ν
ou la variable Ω :
[ ]
∞
dn4
= − c ⋅ (dν ⋅ dΩ ⋅ dV ) ⋅ ∫ dν ' ⋅ ∫ dΩ' Diff r ,ν → ν ' , Ω → Ω', t f (r , Ω,ν , t )
dt 4π
14444444o444 44424444444444444 3
Sor tan t vers ν ',Ω '
[ ]
∞
+ c ⋅ (dν ⋅ dΩ ⋅ dV ) ⋅ ∫ dν ' ⋅ ∫ dΩ' Diff r ,ν ' → ν , Ω' → Ω, t f (r , Ω,ν , t )
4π
144444444 o
44 44424444444444444 3
Entrant dans ν ,Ω
df (r , Ω, t ) 1 dn
+ c ⋅ Ω ⋅ ∇f (r , Ω,ν , t ) = φ (r ,ν , t ) − c ⋅ Kν' (r ) ⋅ f (r , Ω,ν , t ) + ⋅ 4
dt dV ⋅ dν ⋅ dΩ dt
35
1 dLν
+ Ω ⋅ ∇Lν = ε ν − Kν' (r ) ⋅ Lν
c dt
∞
ν
+ ∫ dν ' ⋅ ∫ dΩ' ⋅ ⋅ φ (ν ' → ν , Ω' → Ω) ⋅ Lν (ν ' , Ω') − φ (ν → ν ' , Ω → Ω') ⋅ Lν (ν , Ω)
o 4π ν '
36
CHAPITRE II
37
D’après le premier chapitre, les phénomènes d’émission et d’absorption sont
caractérisés par les coefficients ελ(T) et κλ(T). Ces coefficients tiennent compte des différents
processus donnant naissance au continuum et aux raies et dépendent fortement de la condition
d’existence du plasma, de sa température, de sa composition et de la fréquence.
ENERGIE
Continuum
électrons libre-libre
libres
EEii,Zz++1 1
libre-lié
électrons
liés IONISATION
lié-lié
Eini ,,zl
Z
z −1)
avec i le niveau d’énergie de l’atome ou de l’ion de charge (Z-1)e, E (lim l’énergie limite
(Z −1) + (Z −1) + ( Z −1) +
d’ionisation de l’atome A , Ei l’énergie d’excitation de l’ion Ai créé, ∆EZ+
38
1
l’abaissement de la limite d’ionisation, Ee l’énergie de l’électron telle que Ee = meVe2 où
2
Ve représente la vitesse de l’électron. La distribution des vitesses étant continue, le spectre
des photons émis est continu et s’étend sur toutes les fréquences ν > ν min avec :
( Z −1) +
Elim − Ei( Z −1)+
ν min ≈
h
K Photoion (ν) ∝ ∑σ
niveaux _ i
Photoion
i (ν) ⋅ N i( Z −1)+ (T )
En émission, le nombre d’électrons ayant une vitesse [Ve,Ve+dVe] qui se recombinent par
unité de temps avec une particule ayant Z charges positives pour donner dans un état i (Z-1)
charges positives est donné par :
hν
ε νrecrad (T ) ⋅ dν = ⋅ N iZ + (T ) ⋅ N e (T ) ⋅ f (Ve ) ⋅ Ve ⋅ dVe ⋅ σ irecrad (v)
4π
,i
( Z −1) + 1 m V dV
Avec hν = Elim − Ei( Z −1)+ + meVe2 soit dν = e e e donc
2 h
h2ν
ε recrad
ν ,i (T ) ⋅ dν = ⋅ N iZ + (T ) ⋅ N e (T ) ⋅ f (Ve ) ⋅ σ recrad ( v ) ⋅ dν
4πme
i
39
Complément d’informations :
Or je veux connaitre le coefficient pour une fréquence donnée, je dois donc sommer sur tous
( Z −1) +
les niveaux qui vérifient hν > E lim − Ei( Z −1)+ (à chaque niveau i correspond une vitesse Ve).
On suppose que la fonction de distribution f(Ve) est maxwellienne, que la population des
niveaux est régie par la loi de Boltzmann, la loi de Saha pour les ions, que les taux de
transition sont les mêmes dans les deux sens de la réaction, et on utilise le fait que :
On obtient alors :
3
h4ν3 me 2 Ei( Z −1)+ − hν g i( Z −1) + photoion EiZ +
ε recrad
ν ,i (T ) = 2 2 ⋅ ⋅ N e N i ⋅ exp
Z+
∑ Z + σ i (ν) ⋅ exp −
me c 2πk bT k bT i gi k bT
2Z 1 r 2z r r
− r φ( α µ ) − r pour ≤ o
αµ αµ
V (r ) = o
− 2 z r r
pour ≤ o
r αµ αµ
40
1
1 9π 2 3
où µ est une constante définie par µ = , V(r) est le potentiel qui s’exprime en
4 2 Z1
Rydberg, r est la distance en unité arbitraire (ao), Z1 est le nombre de charge de l’électron
(atome ou ion), et z=Z1-N+1 avec N le nombre total d’électrons. φ(x) est la solution de
l’équation différentielle de Thomas-Fermi :
φ (0) = 1
d 2φ ( x )
3
Un développement en série de φ(x) pour les faibles valeurs de x a été déterminé par Schlüter
alors que la fonction φ(x) est déterminée par intégration numérique de l’équation différentielle
via une procédure de Runge-Kutta-Merson. Utilisant ce modèle, l’émissivité du plasma
relative à ce processus du continuum se met sous la forme :
1
hν Z + ( Z −1)+
3
8 2π 2 e 2 N e N
Z+
Z z2+
ε ν (T ) = 3 ⋅ ⋅ ⋅ 1 − exp − ⋅ g1 ⋅ ξ ν (T )
3c 3k b me3 4πεo QZint+ (T ) T k bT
1444424444 3
5, 44436 .10 −52 ( J .m 3 . K 1/ 2 .sr −1 )
avec ξ (νZ −1) + (T ) un coefficient appelé facteur de Biberman-Schlüter de A ( Z −1) et introduit par
Biberman et Norman. Ce facteur de Biberman, englobant toutes les difficultés de calcul et
corrigeant le modèle classique hydrogénoïde par l’utilisation de la mécanique quantique, se
déduit de la sommation des sections efficaces de photoionisation pour tous les niveaux
considérés :
ν Elim
( Z −1) +
− ∆E Z + E Z+ Photoion
3
exp ∑ g i( Z −1) + exp − i σ i (ν )
c kT
3h 4 c 4 3 4πε o i
3
( z −1) + k bT
ξ (T ) = ⋅
b
ν
32k b π 2 e 2 hν
144 42444 3 Z Z2 + ⋅ g1Z + ⋅ T ⋅ exp − 1
1,511015 .10 05 ( K .m )
k b T
41
de celle de l’hydrogène (1 voire 2 électrons gravitationnels), les sections efficaces de
photoionisation sont bien souvent calculées selon deux méthodes : la méthode du défaut
quantique parfois combinée avec une méthode variationnelle et l’approximation hydrogénoïde
développée par Okuda. Dans ce dernier cas, le principe consiste à remplacer dans l’expression
du coefficient spectral d’émission les sections efficaces de photoionisation σ iPhotoion par les
sections efficaces de Kramers σ iK (ν) telles que :
5
64π 4 m e 2 Z Z4 + l
σ Photoion
(ν ) = σ (ν) ⋅ G (ε) = 6 e
K l
3 5 ⋅ Gi (ε)
3h c 3 4πε o ν n
i i i
Où Gil (ε) correspond au facteur de Gaunt libre-libre qui représente par définition les
corrections quantiques au calcul classique de Kramers. Pour les espèces hydrogénoïdes, ce
coefficient est calculé par Karzas et Latter par continuité du facteur de Gaunt lié-lié. Nous
obtenons alors une formule approchée pour les ions hydrogénoïdes :
3
5
64π 4 me e 2 1 2 N e N Z + Z Z4+ hν Z Z + ⋅ ∆EZ +
ε ν (T ) = 2 ⋅ ⋅
2 3
⋅ ⋅ int ⋅ 3 / 2 ⋅ exp − − ⋅ S
3 3h c 4πεo 2πme kb QZ + (T ) T k bT k bT
1444444424444444 3
1,71919.10− 46 ( J .m3 .K 3/ 2 .sr −1 )
avec
g i( Z −1)+ E lim
( Z −1) +
− E i( Z −1) + n2 g o( Z −1)+ Z Z2 + ⋅ E Ryd
S= ∑ ( Z −1) + exp + ∑
ni5( Z −1) + n = n n 3 exp n 2 k T
kbT
( Z −1) +
E lim − Ei 1 b
42
qui propose une méthode permettant de calculer le profil alors que la photoionisation des
niveaux sans parents se superpose à des raies auto ionisées de résonance, les mesures de
Tondello qui mettent en évidence le chevauchement des raies auto ionisées rendant plus
délicat la mesure des paramètres qui définissent le profil selon la théorie de Fano, Lowke et
Liebermann qui calculent par la méthode du défaut quantique les sections efficaces de
photoionisation aux seuils d’ionisation, ou Warner qui montre que l’usage des fonctions
d’ondes individuelles pour chaque terme d’une configuration conduit à de meilleurs résultat
que l’adoption d’une fonction d’onde unique pour toute la configuration.
A + e − ⇔ A − + hν tel que hν = Ea + Ee
2 hν 3 hν
ε photo det
ν (T ) = 2 × exp − × N A− (T ) × σ photo det (ν)
c k bT
La longueur d’onde maximale du photon émis étant celle d’un électron de vitesse nulle, ce
processus ne peut exister que pour des longueurs d’onde inférieures à cette valeur limite. Ces
longueurs d’onde limites sont calculées à partir des affinités électroniques des ions négatifs
hc
puisque λ max = D’autres travaux les déduisent très souvent de la différence d’énergie
Ea
entre les niveaux fondamentaux de l’atome neutre A et de l’ion A-.
43
(électron, ion ou atome) passe d’un état libre à un autre état libre d’énergie cinétique moins
grande. On suppose que l’électron qui rayonne est soumis uniquement au champ électrique
d’un seul ion, le champ électrique créé par l’ensemble des autres ions (effet collectif) étant
considéré comme nul. Nous effectuons donc les calculs dans l’hypothèse de collisions
binaires. Un électron libre dans le champ d’un ion ou d’un atome peut absorber ou émettre de
l’énergie, selon que son énergie cinétique augmente ou diminue (cet électron peut être
accéléré ou freiné). Si sa vitesse finale Vf est supérieure à sa vitesse initiale Vi on associe le
phénomène à de l’absorption continue, dans le cas contraire à de l’émission continue. La
vitesse des ions est négligeable devant celle des électrons et la distribution des vitesses
électroniques est supposée maxwellienne.
1
A Z + + [e − ]Vi ⇔ A Z + + [e − ]V f + hν tel que hν = me V f2 − Vi 2
2
L’énergie rayonnée peut être calculée par la théorie électromagnétique classique ou par la
théorie quantique. Les électrons et les ions étant les seules espèces intervenant dans ce
processus, le coefficient spectral d’émission s’exprime dans l’approximation hydrogénoïde en
fonction de leur densité sous la forme:
ε νei (T ) ∝ N e N Z +T −1/ 2
Compléments d’informations :
Pour un plasma thermique, cela nous donne :
1
3
8 2π 2 e 2 2 Ne N
Z+
hν
ε νei (T ) = 3
3
⋅ Z + exp − × G Z + (ν, T )
3c 3k b me 4πε o
Z
1444 424444 3
T k bT
5 , 44436 .10 − 52 ( J .m 3 .K 1 / 2 . sr −1 )
∞
hc 1 meVi 2
× G (λ, T ) = ∫ g ff ( x, λ, T ) exp (− x )dx avec xo =
hc
exp − Z+
et x =
λk b T xo λk b T 2 k bT
44
Avec Vi la vitesse de l’électron incident. La borne inférieure xo est définie de telle sorte que
l’énergie cinétique minimum de l’électron soit égale à hν. Pour l’annuler, nous procédons
alors à un changement de variable :
meVi 2 ∞
2
1 m eV f
soit G Z + (ν, T ) = ∫ g ff ( y, ν, T ) exp (− y )dy
1
y = x − xo = − hν =
k bT 2 k bT 2 0
σ ff (Vi , ν)
5
64π 4 m e 2 Z Z4 +
g ff (Vi , V f ) = et σ K
= 6 e 3 5
σ Kff (Vi , ν) 3h c 3 4πε o ν n
ff
Grant et Johnston proposent plusieurs tables de ce facteur de Gaunt libre-libre gff en fonction
de trois variables ρ, ηi et ηf qui dépendent des vitesses initiale et finale des électrons :
Zα c Ze 2 Zα c Ze 2 Vi e2 1
ηi = ± =± ; ηf = ± =± ; ρ= ; α = ⋅
Vi hVi Vf hV f Vf 4πε 0 hc
−1 / 2
e2 1 e2 1 2k b T
⋅ ( y + x0 )
−1 / 2
soit ηi = ± Z ⋅ ⋅ = ± Z ⋅ ⋅ ⋅
4πε 0 hVi 4πε 0 h e
m
Vi hν x 1 hc
et ρ= = 1+ = 1+ 0 = 1+
Vf 1 2 y y λk b T
meV f
2
45
Le signe ± dépend de la source utilisée : Grant ou Johnston. Ces données tabulées sont
valables pour des valeurs de ρ comprises entre 1,01 et 1,8 et des valeurs de ηicomprises
entre 1E-03 et 40. Grant définit également une autre grandeur notée ξ telle que
ξ = η f − η i = η i ( ρ − 1) .
g semi _ class
(ki , k f ) = − 3
exp (± πξ ) x K i ξ ( x 2 )
d
2π dx x= ξ
ff
2 4
g cff (k i , k f ) = 1.0 + 0.21775 ξ
− −
3 − 0.01312 ξ 3
* Karzas et Latter:
Karzas et Latter proposent des facteurs de Gaunt pour des systèmes hydrogénoides et pour des
électrons non relativistes, dont les vitesses sont régies par la loi de distribution maxwellienne.
Leurs calculs couvrent une gamme importante de températures et de longueurs d’onde mais
l’exploitation de leurs résultats graphiques reste laborieuse. Stallcop et Billman proposent
alors une forme analytique basée sur les résultats graphiques de Karzas et Latter. Cette
expression permet de calculer le facteur de Gaunt avec une erreur qu’ils estiment inférieure à
1% :
[ )]
n
T
g α 2 λ , 2
T
= ∑ a nm log10 2 log10 α λ
2
( m
α n,m α
46
1 2
u 2u 4u 2
( ) (1 + 2u ) − 0,0496 u2
3 3
g u, γ 2
= 1 + 0,1728 2 1 + +
γ γ 3 3
hc α 2 Ry
Avec u = σ et γ 2 =
kbT k bT
Aux très faibles valeurs de u, la formule de Menzel et Pekeris tend vers -∞ mais la région
spectrale concernée [0 ; 1000cm-1] joue un rôle négligeable dans les processus de transfert
radiatif.
* Conclusion :
Après plusieurs développements mathématiques, il est alors possible de définir plusieurs
expressions du facteur de Gaunt libre-libre selon les valeurs prises par ηi, ρ et ξ :
1.01 ≤ ρ ≤ 1.8
∀ξ Tables de Grant / Johnston
0.001 ≤ η i ≤ 40
ρ <1.01 ou ρ >1.8 −
2
−
4
ξ ≥ 0.069 g cff = 1.0 + 0.21775 ξ 3 − 0.01312 ξ 3
ηi < 0.001 ou ηi > 40
ρ <1.01 ou ρ >1.8 3 2
− 0.5772156649
ξ ≤ 0.02 g cOster = log
ηi < 0.001 ou ηi > 40 π ξ
ρ < 1.01 ou ρ > 1.8
0.02 < ξ < 0.069 Interpolation quadratique
ηi < 0.001 ou ηi > 40
Tableau 1 : Domaine de validité pour le calcul de gff
où Vi et Vf sont les vitesses initiale et finale de l’électron. Dans ce cas, le coefficient spectral
d’émission relatif au processus s’écrit sous la forme :
ε νea (T ) ∝ N a N e T 3 / 2
Compléments d’informations :
Dans le cas des plasmas thermiques pour lesquels le potentiel d’interaction électron-atome est
faible par rapport aux autres processus collisionnels, cette composante du rayonnement
continu s’avère beaucoup moins importante que les deux précédemment étudiées que sont la
recombinaison radiative et le rayonnement de freinage électron-ion. Du fait de ce faible
47
potentiel d’interaction, de nombreux auteurs utilisent une théorie semi-classique dans laquelle
la collision est caractérisée par un potentiel de boule de billard avec comme principal
particularité que le rayon de l’atome neutre est une fonction de la vitesse de l’électron tel que :
σ(Ve ) = πR 2 (Ve )
Où σ est la section efficace totale du choc élastique. Les forces d’interaction étant à courte
distance, on suppose alors que le choc est bref et que le module de l’accélération Γ peut se
représenter par une fonction de Dirac. Lors de la collision, l’électron subit un changement de
r
vitesse ∆υ = V2 − V1 en un temps τ de l’ordre de τ = b1 /V1 où b1 correspond au paramètre
d’impact. On suppose également que la fréquence émise est faible V2 ≈ V1 et l’on calcule
l’énergie rayonnée à partir de la formule classique de Larmor :
dW 2 e2 2
= 3 Γ (t )
dt 3c 4πε o
Cette dernière relation représente l’énergie rayonnée par unité de temps et de volume pour
une fréquence ν et pour un électron de vitesse Ve. En considérant une distribution des vitesses
de type maxwellienne, l’émissivité s’obtient par intégration de cette relation sur l’espace des
vitesses, tel que l’on est :
1 ∞
4π V∫o
ε νea (T ) = W (Ve , ν ) f (Ve , T ) d 3 υ
avec Na et Ne les densités des électrons et des neutres, et G(ν,T) exprimé en m2 et calculé par
une procédure de Gauss-Laguerre intégrant la section efficace élastique totale sur une
distribution maxwellienne des vitesses électroniques, tel que :
∞
hν 1 meVi2 1 meVf
2
48
photodissociation et la photoionisation, un photon avec une énergie de plusieurs eV pouvant
« casser » (dissociation) ou ioniser une molécule, la seconde représentée par des bandes
moléculaires superposées au fond continu résultant des transitions entre les niveaux
électroniques discrets de la molécule (non traitées dans ce cours).
Très souvent, nous trouvons dans la littérature des données sur le coefficient d’absorption (ou
section efficace d’absorption) dans les conditions standard (20°C et 1 atmosphère) en fonction
de la longueur d’onde, de la fréquence ou de l’énergie du photon. A basse température, le
spectre moléculaire se décompose en quatre processus : le Bremsstrahlung inverse
(contribution libre-libre), la photoionisation simple, la photoionisation dissociative et la
photodissociation (contribution libre-lié).
hc Brem
ε λ (T ) = Loλ (T ) ⋅ N e ⋅ N A2 ⋅ 1 − exp − ⋅ σ abs (λ , T )
λ k b
T
hc
ε λ (T ) = Loλ (T ) ⋅ ∑∑ N i , υ (T ) ⋅ σ iabs
,υ (T ) ⋅ 1 − exp −
i υ λk b T
photoabsorption correspondant à cet état. Toute la difficulté réside donc dans le calcul de
,υ (T ) qui s’avère différent selon le type de processus étudié. En effet, la connaissance des
σ iabs
fonctions d’onde des états initial et final de la transition est indispensable. Malheureusement,
la littérature ne fournit que très rarement de telles données pour tous les niveaux de vibration.
Nous avons donc souvent recours à une approximation qui considère la molécule à la
49
température ambiante (T=300K), dans son état électronique fondamental X, de niveau
vibrationnel υ = 0. Pour des températures supérieures, la section efficace d’absorption est
alors considérée comme constante, rendant ainsi le calcul de l’émission plus simple par la
relation suivante :
hc abs
ε λ (T ) = Loλ (T ) ⋅ N A2 (T ) ⋅ 1 − exp − ⋅ σ X ,o (T )
λk b T
2.3.3 - Photodissociation.
Ce phénomène concerne par exemple l’oxygène O2 et plus particulièrement la
( ) ( ) ( )
transition O2 3 Σu − → O 3 P + O 1 D . Le continuum correspondant appelé Schumann-Runge
est une composante importante du continuum moléculaire de O2. Pour des températures entre
4000K et 10000K et des longueurs d’onde comprises entre 139nm et 208.33nm, le coefficient
spectral d’émission se met sous la forme :
hc O2 _ SR
ε λ (T ) = Loλ (T ) ⋅ N O2 (T ) ⋅ 1 − exp − ⋅ σ λ
(T )
λk b T
4
10
79%Ar-20%H 2-1%Cu
2
10
0
10
κνcontinuum (cm-1)
+
-2 ionisation Ar
10
-4 ionisation Ar 5kK
10
10kK
15kK
ionisation H
10
-6 20kK
ionisation Cu
25kK
-8
10
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
fréquence (1015 Hz)
50
102
70% H O + 0% Air + 30% MgCl
2 2
1
10
10kK
100 15kK
10-1
K'C (cm-1)
20kK
10-2
25kK
30kK
-3
10
10-4
10-5
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
fréquence (1015Hz)
2.4.2– Contributions des différents mécanismes au rayonnement continu.
κνcontinuum (cm-1)
51
1
10
T=10 kK
0 T=15 kK
10
-1
10 T=20 kK
K'Continuum (m )
-1
-2
10 T=25 kK
-3 T=30 kK
10
-4
10 60% H 2 O + 40% Air
P = 0.1 MPa
-5
10
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
15
Frequence (10 Hz)
52
53
CHAPITRE III
54
Pour Ni atomes situés sur le niveau excité i à l’instant t, le nombre d’atomes passant de
l’état i à l’état j par seconde est défini par Ni→j=Aij×Ni. Nous rappelons que le coefficient
spectral d’émission de la raie correspondante s’écrit alors:
hν hν
ε νij (ν ) = o Aij N i Pvemis (ν o ) telle que ε raie
tot
(ν ) = ∫ ε νij (ν ) ⋅ dν = o Aij N i
4π 4π
avec Aij la probabilité d’émission spontanée, Ni la densité d’atome dans l’état excité i et
Pνemis (ν o ) le profil de la raie centrée en ν o qui représente la probabilité qu’un électron soit
émis à la fréquence ν au ours de l’émission. La forme du profil de la raie a une forte influence
sur le transfert radiatif de cette raie. Nous allons présenter successivement les phénomènes
responsables des élargissements et des déplacements des raies avant de rentrer plus en détails
dans l’expression mathématique de ces élargissements. Nous terminerons ce chapitre par des
notions relatives à l’’épaisseur optique et au facteur de fuite.
Remarque :
Pλ (λ o ); Pν (ν o ); Pσ (σ o ); Pω (ω o ) → Pλ (λo )dλ = Pν (ν o )dν = Pσ (σ o )dσ = Pω (ω o )dω
c 1
Avec λ = ; σ = ; ω = 2πν
ν λ
hν o = E 2 − E 2
Cette relation n’est vraie qu’en première approximation. Divers phénomènes physiques
modifient ou perturbent les énergies des niveaux ou, directement, la fréquence du photon émis
ou absorbé. En théorie, le profil de la raie caractéristique de la transition se traduit par un pic
de Dirac en νo. Cependant, au niveau expérimental, le profil enregistré présente une largeur
∆ν s’expliquant par l’intervention de phénomènes optiques (diffraction, largeur des fentes
55
non nulle) ou par un élargissement réel de la raie (figure 12) où ∆ représente le déplacement
de la raie et 2 δ 1 / 2 la largeur totale à mi-hauteur, δ 1 / 2 étant la demi-largeur à mi-hauteur.
P(ν) ∆
P(ν)
Profil théorique Profil théorique Profil expérimental
(dirac) (déplacé et élargi)
2δ
νo ν νo ν
Le profil local de la raie dépend de l’atome émetteur, des propriétés du milieu au voisinage de
l’atome émetteur et trouve son origine dans l’élargissement naturel, l’effet Doppler et les
effets de pression (effet des collisions).
3/ 2
m mV 2
f (V ) = n ⋅ exp −
2πk bT 2k b T
Dans cette expression, n désigne le nombre de particules de l’espèce considérée par unité de
volume. La probabilité pour que la vitesse de la particule, supposée dirigée suivant Ox,
appartienne à [Vx, Vx+dVx] est obtenue par intégrations suivant Vy et Vz :
1/ 2
m mV x2
P(V x ) ⋅ dV x = exp − ⋅ dVx
2πk b
T 2k b T
r
Si n est le vecteur unitaire du trajet suivi par le photon, de la particule au point d’observation,
on constate dans le référentiel du laboratoire un déplacement de la fréquence ν du photon par
rapport à la fréquence νo dans le référentiel de la particule tel que :
r r
ν −ν o n ⋅ V
=
νo c
56
normalisée d’absorption ou d’émission (spontanée ou induite), à la fréquence ν, en régime
Doppler :
c m
1/ 2
mc 2 ν − ν 2
P (Vx ) ⋅ dVx = FD (ν −ν o ) ⋅ dν = ⋅ exp − o
⋅ dν
ν o 2πkbT 2kbT ν o
Avec
ln 2
1/ 2
ln 2 ⋅ (ν − ν o ) 2
∫−∞ FD (ν − ν o ) ⋅ dν = 1 soit FD (ν − ν o ) = π
+∞ 1
⋅ ⋅ exp −
δ D1 / 2
δD(1/ 2 2
)
Où δ D1/ 2 est la demi-largeur Doppler à mi-hauteur de la fonction FD. Ce qui nous conduit à :
FD (ν ) =
1 ν −ν
exp − 0
2
avec ∆ν D (ν o )=
(δ )
1/ 2 2
D
π ∆ν D ∆ν D ln 2
Lorsque la raie est élargie par des mécanismes d’élargissement indépendants, la convolution
des profils gaussiens conduit à un profil gaussien de largeur à mi-hauteur :
- les phénomènes d’émission spontanée, qui se produisent même à la limite d’un milieu
à très faible densité, la durée de vie à prendre en compte τi est alors donnée par :
τ i−1 = ∑ Aij
i
- les collisions dont l’effet global dans un mélange gazeux, sous certaines conditions,
diminuent la population d’un niveau i suivant la loi classique :
dNi 1 1
− = ⋅ N i avec = ∑ X ij
dt coll τ i ,coll τ i ,coll i
où la quantité Xij est analogue à Aij et correspond à une constante de vitesse globale qui
caractérise la désexcitation de la particule du niveau i vers le niveau j, par collisions avec
l’ensemble des espèces présentes dans le milieu.
Les deux causes mentionnées précédemment ont pour effet de modifier les énergies E1 et E2
des niveaux 1 et 2 couplés par la transition radiative, donc de modifier la fréquence du
57
rayonnement émis ou absorbé. Considérons l’évolution de population d’un niveau i, compte
tenu de l’ensemble des phénomènes de désexcitation de i vers les niveaux j, on a :
= ∑ (Aij + X ij )
dN i 1 1 1 1
= − N i avec = +
dt τi τ i τ i ,coll τ i i
N i = N io exp(− t τ )
Où N io représente la population à l’instant initial (début du train d’onde). Le signal émis entre
t et t+dt est donc, à une constante de proportionnalité près, donné par :
1 (2πτ )
S (ν − ν o ) ∝
(ν −ν o )2 + 1 (4π 2τ 2 )
( (
π (ν − ν o ) + δ L1 / 2
2 2
)) −∞
∆ν L
FL (ν − ν o ) =
1
avec ∆ν L (ν o ) = δ L1 / 2
π (ν − ν o )2 + (∆ν L )2
Lorsque la raie est élargie par des mécanismes indépendants, la convolution des profils
Lorentziens conduit à un profil Lorentzien de largeur à mi-hauteur :
58
1 ∆ν +∞
(
exp − (∆ν ∆ν D )
2
) 1 ln 2
d (∆ν ) = 1 / 2
1/ 2
( )
y + ∞ exp − t 2
FV = ⋅ L
π π ∆ν D 2
∫−∞ ∆ ν
2
δ
π π −∫∞ ( x − t )2 + y 2
( ) dt
(ν − ν o − ∆ν ) + L
2 D
2
ν−ν δ1L/ 2
avec x = ln 2 1 / 2 o et y = ln 2 1 / 2
δD δD
Il arrive aussi que l’on trouve le profil de Voigt exprimé en fonction de la fonction de Harris
H(a,b) tel que :
⋅ H (a, b )
1
FV =
π ∆ν D
exp(− y ² )
+∞ +∞
∆ν L ∆ν
avec H (a, b ) = ∫ H (a, b ) =
a
∫
b −∞ a ² + (b − y )²
dy ; a =
∆ν D
; b=
∆ν D
et
−∞
π
Au centre de la raie, le paramètre b est petit, ce qui signifie H (a, b ) ∝ exp(− b² ) qui
s’apparente au profil gaussien. Dans les ailes, b est grand ce qui nous conduit à
H (a, b ) ∝
a
qui correspond à la forme asympotique du profil Lorentzien. L’effet Doppler
π b²
se fait donc essentiellement sentir au voisinage immédiat du centre de raie : sa portée n’est de
l’ordre que de 3 δ D si on considère l’allure gaussienne du profil Doppler. A l’inverse, le profil
de Voigt est principalement dominé par le profil de Lorentz dans les ailes de la raie.
Sur les figures suivantes, les allures des profils Lorentz et Doppler et Voigt sont comparées
dans le cas où δ D1 / 2 = δ L1 / 2 , δ L1 / 2 =3 δ D1 / 2 et δ D1 / 2 =5 δ L1 / 2 .
δ D1 / 2 = δ L1 / 2 δ L1 / 2 =3 δ D1 / 2
59
δ D1 / 2 =5 δ L1 / 2 .
60
Les tableaux précédents appellent certains commentaires. Le profil de la raie à considérer
dépend en fait de l’application :
- dans des milieux en combustion par exemple, si on ne s’intéresse qu’au flux radiatif
globalement transféré, le recours au profil Lorentz, le plus simple à traiter, est justifier
si la demi-largeur Lorentz est supérieure ou égale à la demi-largeur Doppler. En effet,
c’est surtout la contribution des ailes de raie qui importe en transfert radiatif.
- Dans de la vapeur d’eau pure, les demi-largeurs des raies de H20 sont considérables :
cela est du au fait que les interactions sont fortes de type dipôles-dipôle (alors qu’elles
ne sont que de type dipôle-quadripôle pour des collisions de CO2 ave »c N2, O2 ou
CO2). Le profil est généralement de type Lorentz avec la même réserve que
précédemment.
- Dans l’atmosphère, la situation est beaucoup plus complexe compte tenu des très
fortes variations de pression.
2 e2 ω o2
&x& + δ ⋅ x& + ω o2 x = 0 avec δ = ⋅ ⋅ = 1,18.10 − 4 A&
3 4πε o c 3 m
Ei ∆Ei ∆Ei =
h
= hδ N ,i = h∑ Aik
τi k <i
h
Ej ∆Ej ∆E j = = hδ N , j = h∑ A jk
τj k< j
61
En l’absence de toute perturbation extérieure, la raie émise par un atome a un profil lorentzien
dont la demi-largeur à mi-hauteur est donnée par l’expression suivante :
i −1 j −1
∑ Aij ∑A ij
δ 1/ 2
=δ 1/ 2
+δ 1/ 2
telle que δ 1/ 2
= 1
δ 1/ 2
= 1
4π 4π
N N ,i N,j N ,i N, j
A2 P −1P = 2,34.10 7
5 1
A2 P −3P = 2,23.10 7 ∆ν = 1,14.10 −8 s −1
5 01
7
Ne I (6717 Å)
A2 P −3P = 0,32.10 7,17.10 8 ∆λ = 1,72mA&
5 1
A2 P −3P = 0,43.10 7
5 2
dn m mV x2
= ⋅ exp − ⋅ dVx
n 2πk bT 2k b T
Ce qui conduit à :
2k b T 3k bT
Vo = la vitesse la plus probable, Vquad = = 1,224Vo , la vitesse quadratique
m m
8k bT
moyenne, Vmoy = = 1,128Vo la vitesse moyenne. On note ν o (ωo ou λo) lorsque l’atome
πm
62
∆ω ∆ν ∆λ V x
est au repos et = = = lorsque l’atome est en mouvement. On peut donc relier
ωo νo λo c
∆ω D ∆ν D ∆λ D Vx
∆ν D (∆λ D , ∆ω D ) à la vitesse la plus probable Vo telle que = = = . On
ωo νo λo c
rappelle que la fonction de distribution des fréquences est obtenue directement à partir de la
distribution des vitesses puisque l’intensité de la raie spectrale est proportionnelle à la densité
des atomes émetteurs (voir profil Doppler).
Le profil de la raie est un profil gaussien dont la largeur à mi-hauteur est plus
importante pour les éléments légers et des températures élevées. L’effet Doppler n’engendre
pas de déplacement du centre de la raie et la largeur à mi-hauteur Doppler est donnée par :
δ D (ν o ) = 2δ D1 / 2 (ν o ) = 2ν 0 ( mc 2
)
2k bT ln 2 1 / 2
= 2 ln 2 ⋅ ∆ν D
63
vitesse globale Xij. Le profil de la raie résultant des différentes causes d’élargissement par
collisions est un profil de Lorentz avec pour demi largeur à mi-hauteur δ1D/ 2 . L’étude de
l’élargissement par effets de pression fait intervenir deux problèmes différents :
Le traitement mathématique est complexe ce qui nous pousse à faire des approximations dont
la signification et la portée ne sont toujours pas très claires. La classification des effets de
pression peut donc sembler assez « touffue » car on peut la faire suivant différentes
perspectives qui s’enchevêtrent :
Toute ces possibilités nous conduit à différentes expressions pour les largeurs et demi-
largeurs à mi-hauteur selon le type d’élargissement qui dépend du type de collision entre
l’atome émetteur et la nature du perturbateur :
64
3.2.3.1 – Elargissement de Van Der Waals.
Le potentiel d’interaction est de la forme V (r ) = − hC 6 / r 6 (généralement attractif avec
C6>0) où r représente la distance entre l’atome émetteur et le perturbateur (atome neutre de
nature différente ou identique si le niveau supérieur de l’émetteur n’est pas lié au
fondamental) et C6 la constante d’interaction de Van Der Waals. Pour un tel élargissement, le
profil est de type Lorentzien dont la largeur à mi-hauteur (en mètre) et le déplacement (en
mètre) sont donnés par l’approximation des impacts :
λo23/5
2δ V1 / 2 = 8,16 ⋅ C 62 / 5 ⋅ Vo ⋅ No ⋅ 2δ V1 / 2
2πc Soit ≈ 2,75
3/5 λo2 ∆V
∆V = 2,94 ⋅ C 6 ⋅ Vo ⋅ N o ⋅
2/5
2πc
avec N0 la densité des perturbateurs neutres, V0 la vitesse relative moyenne des deux
particules et C6 la constante d’élargissement de Van der Waals (en m6/s). Ce phénomène est
important pour les plasmas à faible degré d’ionisation. Le déplacement correspond environ à
1/3 de l’élargissement et les raies sont majoritairement déplacées vers le rouge (effet
Lindholm).
Compléments d’information :
L’expression de cette constante C6 est obtenue à partir de la théorie de Ünsold :
C 6, k −1
∆E k = Vk ,l (r ) = −h 6 soit C 6, k = ⋅ V (r ) ⋅ r 6
r h
avec E ∞ et En l’énergie d’ionisation et l’énergie de l’état (n) de l’atome (en eV), EH est
l’énergie de Rydberg, et Z la charge de l’atome émetteur.
65
On trouve également d’autres théories qui conduisent à d’autres expressions de la largeur
totale (ou demi-largeur) à mi-hauteur et du déplacement :
* théorie du déphasage
* théorie de Lindholm et Foley
* Théorie de Weisskoff
* Autre théorie pour le déplacement
Notons enfin que l’interaction de Van Der Waals traitée dans le cas de l’approximation quasi-
statique conduit au profil de Holtzmark :
Pλ (λo ) =
(
1 ∆λ o )
1/ 2
exp −
π∆λo
avec
2
4πN 0 λ o
∆λ o = C 6
2
2 (λ − λ o ) 2 4(λ − λ o ) 3 2πc
3
1
g fond 2
e2 λ λ2
2δ = 5,48π ⋅
1/ 2
⋅ N o ⋅ ⋅ f res ⋅ o ⋅ o
4πε o m e 2π ⋅ c
r
g res
∆r = 0
avec g fond , g res les poids statistiques du niveau fondamental et du niveau de résonance, N0 la
densité du niveau fondamental, f res la force d’oscillateur du niveau résonnant et λ 0 la
longueur d’onde au centre de la raie.
66
3.2.3.3 – Elargissement Stark
L’interaction entre le champ électrique crée par les particules chargées et l’atome
émetteur provoque un élargissement des niveaux d’énergie de l’atome. Le potentiel résultant
de cette interaction particules-atomes dépend de la nature de l’atome émetteur : effet Stark
linaire avec un potentiel en 1/r² (pour les atomes hydrogénoïdes), effet Stark quadripolaire
avec un potentiel en r-3 ou effet Stark dipolaire quadratique pour un potentiel en r-4 (atomes
non hydrogénoïdes). Le profil de la raie émise est supposé Lorentzien sauf pour les raies de
l’hydrogène que nous traitons séparément.
Dans le cas d’un atome non hydrogénoïde, la vitesse des électrons est plus importante que
celle des ions, leur comportement vis à vis de l’émetteur et l’élargissement des raies émises
par les atomes sont plus difficiles à analyser. L’effet des ions étant souvent faible devant celui
des électrons, le profil résultant est de type symétrique et Lorentzien. Par contre les
déplacements et les largeurs totales à mi-hauteur dépendent à la fois du potentiel d’interaction
et du perturbateur (neutre ou ions) et s’obtiennent par l’approximation des impacts pour les
électrons et l’approximation quasi-statique pour les ions.
n ϑ ⋅ ro π πC2
∆ = 2π3 ⋅ C22 ⋅ ⋅ − + + ...
ϑ πC2 4 2V ⋅ ro
n πC 2 π 2 C 22
2δ1S/ 2 = 2π 3 ⋅ C 22 ⋅ ⋅ 0,923 − ln − + ...
V ⋅ ro 24V ⋅ ro
2 2
V
67
Effet Stark quadratique : pour les autres atomes (non hydrogénoïdes), le potentiel est de la
forme V (r ) = hC 4 / r 4 avec C4~10-12 à 10-14 cm4.s-1. Le calcul dans l’approximation d’impact
donne les expressions d’élargissement (en mètre) et du déplacement (en mètre) selon la nature
de la particule:
Lorsque l’on étudie cet effet, les électrons prédominent surtout sur l’élargissement et le
déplacement au centre de la raie alors que les électrons ont un effet plus important dans les
ailes. Pour tenir compte de l’effet de ces ions sur la demi-largeur à mi-hauteur, Griem
introduit des termes correctifs calculés dans l’approximation quasi-statique (on est sur les
ailes, loin du centre, donc la condition τcoll<<τdist est vérifiée):
3
1
1
3 e 2
2
R = ⋅
4π∑ N z +j ε0 k BT j j z j
∑ z+ + e
z 2
N + N
2δ Scorr = δ S (1 + 1,75 ⋅ A ⋅ (1 − α ⋅ R ))
1/ 2 1/ 2
j
avec
∆ Scorr = ∆ S + A ⋅ (1 − αR ) ⋅ 2δ1Scorr 3
4 ∑ zj
/2
3 z N 2
+
zj
+
4 C4 1
A = π∑ N z +j ⋅ ⋅ λ j
1/ 2
3 j π c δ S ∑ N +
zj
j
et α un coefficient qui prend la valeur 0,75 pour les neutres et 1,2 pour les ions.
Effet Stark quadrupolaire : la prise en compte du potentiel en r-3 dans l’interaction des
neutres ou des ions avec les électrons est importante au même titre que l’élargissement Stark
quadratique. L’élargissement des raies est donné sous la forme suivante selon la nature de la
particule :
2πc 2πc
68
Compléments d’information :
où L est le nombre quantique orbital et CL2L une constante donnée dans le tableau suivant :
L 0 1 2 3 >>1
CL2L 4 4 8
0
5 35 105
(2L+1)CL2L 4 4 8 1
0
5 7 15 2
Où fji représente la force oscillateur de la raie que l’on peut relier au coefficient d’émission
Bji, et de ce fait à Aij et Aji :
4ε o mhν
f ji = ⋅ B ji avec g i ⋅ f ij = g j ⋅ f ji
e2
69
ε ν ( x)
dL ν ( x ) S ν ( x ) =
= Sν (x) − L ν (x ) avec κ ' (ν, x )
dτ ν ( x ) dτ ( x) = κ ' (ν, x)dx
ν
Pour une raie étudiée suivant un trajet dans un plasma, l’épaisseur optique s‘exprime en
fonction des sections efficaces moyennes d’absorption photoniques σ hb ( ν) définies à la
fréquence ν, de la densité moyenne des atomes du niveau excité n , et de l’épaisseur du
plasma l :
τ hb
ν = σ hb ( ν ) ⋅ n ⋅ l
Par conséquent, dans le cas d’un plasma homogène et isotrope de dimension Rp, l'épaisseur
optique τ o calculée au centre de la raie peut se mettre sous la forme suivante :
πe 2o
τ o = τ νo = κ (T) ⋅ R p =
abs
νo n ⋅ f hb ⋅ R p ⋅ Phb ( ν o )
m ec
Dans un domaine spectral où l'absorption est très faible, nous pouvons supposer τo nulle. Le
milieu est alors dit transparent, simplifiant considérablement le calcul de la divergence du flux
radiatif. Pour la suite de notre étude, les profils d’élargissement, les épaisseurs optiques et les
facteurs de fuite sont donnés pour une transition d’un niveau haut h vers un niveau bas b.
Lorentz eo2 nb ⋅ f hb
τ
Lorentz
hb (δ1L/ 2 ) = 2 π ⋅ Rp
me c δ1L/ 2
e 2o α exp(− b 2 )
τhb (δ L , δ D ) =
Voigt
n ⋅ f hb ⋅ R p ⋅ hb ∫ 2 db
Voigt πm e c ∆ν D αhb + b 2
δL 2 ln 2
avec α hb = ln 2 et b = y
δD δD
70
optique monochromatique et la valeur du profil au centre de la raie, Pr(ν) le profil normalisé
de la raie, Λr s’exprime sous la forme:
∞ ∞
( ) τ P( ν )
Λ r = ∫ Pr ( ν) exp − n ⋅ P( ν) ⋅ σ hb ⋅ R p dν soit Λ r = ∫ P( ν) exp − o dν
o o P( ν o )
71
72