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Année 2021-2022
2
TABLE DES MATIÈRES 3
5 Energie électromagnétique 45
5.1 Densité volumique d'énergie électromagnétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
5.2 Le vecteur de Poynting . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
5.3 Expression de l'énergie électromagnétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
5.4 Vecteur de Poynting complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
6 Réexion et réfraction 49
6.1 Rappel sur la propagation dans les milieux linéaires isotropes . . . . . . . . . . 49
6.2 Réexion et transmission par un dioptre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
6.2.1 Ondes incidente, rééchie et transmise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
6.2.2 Les relations de Snell-Descartes : une condition sur le vecteur d'onde. . . 54
6.2.3 L'amplitude rééchie : les formules de Fresnel . . . . . . . . . . . . . . . 56
6.2.4 Discussion physique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
2 TABLE DES MATIÈRES
3
Chapitre 1
La force de Lorentz
F⃗L = q E⃗ + ⃗v × B
⃗ (1.5)
avec ⃗ = ε0 E
D ⃗ et ⃗ = µ0 H
B ⃗
⃗
E est le champ électrique, ⃗
H est le champ magnétique, ⃗
D est l'induction électrique et ⃗
B
l'induction magnétique.
4 CHAPITRE 1. LES ÉQUATIONS DE MAXWELL
Ces équations portent le nom d' équations de Maxwell dans le vide. Cette dénomination
est trompeuse car ces équations s'appliquent en présence de charges et de courant c'est à dire
dans un vide qui contient de la matière, et donc qui n'est plus vide!
On les nomme ainsi par opposition aux équations de Maxwell dans les milieux que l'on
étudiera par la suite.
Il est également essentiel de retenir les unités de chaque grandeur :
Champ électrique ⃗
E
en V /m
Champ magnétique H⃗ en A/m
Induction électrique D⃗ en C/m2
Induction magnétique B ⃗ en T esla
Permittivité du vide : ε0 en F arad/m
Perméabilité du vide : µ0 en Henry/m
Densité de charges électriques: ρ en C/m
3
∂q
ρ = limdV →0
∂V
Courant électrique
Le courant I qui traverse une surface S est le ux du vecteur densité de courant ⃗j :
ZZ
I= ⃗
⃗j · dS. (1.8)
S
Une densité volumique de charge ρ animée d'une vitesse ⃗v produit une densité de courant ⃗j
égale à :
⃗j = ρ⃗v . (1.9)
1.3. CONTENU PHYSIQUE DES ÉQUATIONS DE MAXWELL 5
⃗j = 1
X
qi⃗vi . (1.10)
V
i∈V
∂ρ
+ div ⃗j = 0. (1.12)
∂t
⃗ = ρ
div E (1.15)
ε0
6 CHAPITRE 1. LES ÉQUATIONS DE MAXWELL
Cette équation, est la même qu'en électrostatique. Elle permet de déterminer comment les
charges électriques créent un champ électrique.
Les lignes de champ vont d'une charge positive à une charge négative.
⃗ =0
div B
Par analogie avec l'équation précédente on déduit que cette équation exprime qu'il n'existe
pas de charge magnétique: ZZ
⃗ · dS
B ⃗ = 0. (1.18)
Σ
Les lignes de champ se referment sur elle même car pas de charges magnétiques.
Maxwell Ampère
−→ ⃗ ⃗ ∂ D ⃗
rot H = j + (1.19)
∂t
Reprenons l'équation de la conservation de la charge et l'équation de Maxwell Gauss soit:
∂ρ
+ div ⃗j = 0. (1.20)
∂t
et
⃗ = ρ
div E (1.21)
ε0
On en déduit,
∂ ⃗
div(⃗j + ε0 E) = 0. (1.22)
∂t
qui pour une surface fermée peut s'écrire :
Z
∂ ⃗
(⃗j + ε0 E).⃗
n dS = 0. (1.23)
S ∂t
Appliquons cette dernière équation à la surface S enfermant une des deux plaques d'un
condensateur alimenté par un courant I de ⃗
densité j .
I
S
⃗j dans le condensateur. Ceci suggère de prendre comme courant total ⃗jt = ⃗j + ∂ (ε0 E)
⃗ et
∂t
d'écrire la forme intégrale du théorème d'Ampère sous la forme :
I ZZ ⃗
∂E
⃗ · d⃗l = I + ε0
H ⃗
· dS (1.24)
C Σ ∂t
ZZ
I= ⃗
⃗j · dS (1.25)
Σ
8 CHAPITRE 1. LES ÉQUATIONS DE MAXWELL
⃗
∂E
Lorsque le champ électrique est stationnaire ( = 0), il n'y a que le terme I et on
∂t
reconnaît le théorème d'Ampère de la magnétostatique. Dans le cas général, le second terme
est appelé courant de déplacement.
Cette équation exprime la manière dont un courant électrique est à l'origine d'un champ
magnétique. On remarquera qu'un champ électrique dépendant du temps crée lui aussi un
champ magnétique.
Maxwell Faraday
−→ ⃗ ⃗
∂B
rot E = −
∂t
Considrons le montage suivant :
I1
Dans le circuit de gauche un courant I1 (t) dont la valeur peut être modiée au moyen de
⃗.
la résistance variable R alimente une bobine C1 . Ce courant crée une induction magnétique B
Le circuit de droite comprend une boucle C reliée à un voltmètre. Soit S une surface (plane
ou non) reposant sur C , et φ(t) le ux de B⃗ à travers cette surface :
Z
φ(t) = ⃗ r,t).⃗ndS
B(⃗ (1.26)
S
où ⃗
E est le champ électrique créé. De plus V (t) varie en sens opposé à la variation du ux,
d'où le résultat fondamental :
1.4. PROPRIÉTÉS ET CONSÉQUENCES DES ÉQUATIONS DE MAXWELL 9
dφ
V (t) = − (1.28)
dt
ou écrit sous une autre forme :
Z Z Z
E(⃗ ⃗ =−d
⃗ r,t).dl ⃗ r,t).⃗ndS = −
B(⃗
∂ ⃗
B(⃗r,t).⃗ndS (1.29)
C dt S S ∂t
D'autre part il circule dans C un courant induit I(t) qui créé une induction magnétique
qui tend à s'opposer à ⃗
B (Loi de Lentz).
Ce résultat est très général et ne dépend pas de la forme des circuits choisis. De la dernière
f⃗.dl
⃗ = ⃗ f⃗.⃗ndS
R R
équation et se rappelant que :
C S rot
Nous déduisons :
−→ ⃗ ⃗
∂B
rot E = −
∂t
Cette équation décrit le phénomène d'induction: un champ magnétique qui varie temporelle-
ment est à l'origine d'un champ électrique. Ce champ est dénommé champ électromoteur :
I
⃗ · d⃗l = − dφ ,
E
C dt
ZZ
φ= ⃗ · dS.
B ⃗
Σ
le premier terme est nul car la divergence d'un rotationnel est nulle. Le troisième terme
peut se réécrire grâce à Maxwell Gauss.
Au nal:
∂ρ
div⃗j + =0 (1.32)
∂t
On obtient l'équation qui rend compte de la conservation de la charge. Ainsi, cette propriété
observée expérimentalement bien avant la théorie de l'électromagnétisme n'est pas à ajouter,
elle est déjà contenue dans les équations de Maxwell.
−→ ⃗ ⃗
∂B
rot E = − (1.33)
∂t
Si le champ magnétique dépend du temps on peut avoir un champ électrique avec une densité
de charge électrique ρ nulle. Il sut qu'il y ait un courant électrique :
⃗j dépend de t→B⃗ dépend de t → E ⃗ dépend de t .
On peut encore avoir plus et imaginer l'existence d'un champ électrique et d'un champ
magnétique en l'absence de charge et de courant.
Maxwell Faraday dit que B⃗ qui dépend du temps crée E
⃗ (qui dépend donc aussi du temps)
et Maxwell Ampère dit que E⃗ qui dépend du temps crée B ⃗ . Le champ électromagnétique
acquiert une existence autonome par rapport aux charges. Il est bien sûr nécessaire d'avoir
initialement des charges et des courants pour créer une onde électromagnétique, mais dès que
celle ci est émise, son existence ne dépend plus de ces charges et courants.
11
Chapitre 2
⃗ −→ ⃗
−→ −→ ⃗ −→ ∂ B ∂ rotH
rot(rotE) = rot(− ) = −µ0 (2.1)
∂t ∂t
−→ ⃗ ⃗
∂D ⃗
∂E
rot H = = ε0 (2.2)
∂t ∂t
En introduisant cette équation dans la précédente nous obtenons:
−→ ⃗
−→ −→ ⃗ ∂ 2 rotE
rot(rotE) = −µ0 ε0 (2.3)
∂2t
De plus on sait que mathématiquement la relation donné ci-dessous est toujours vrai.
−→ −→ ⃗ −−→
⃗ − ∆E
⃗ .
rot rot E = grad div E (2.4)
On obtient nalement,
⃗
∂2E −→ −→ ⃗ −−→
µ 0 ε0 = −rot rot E = − grad div ⃗ − ∆E
E ⃗ . (2.5)
∂t2
Enn Maxwell Gauss nous dit qu'en l'absence de charge la divergence du champ électrique est
nulle. L'équation obtenue pour le champ électrique est une équation de d'Alembert qui décrit
la propagation de l'onde dans le vide (sans charge ni courant) :
12CHAPITRE 2. PROPAGATION DES ONDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LE VIDE
⃗
∂2E
⃗ − µ 0 ε0
∆E = ⃗0. (2.6)
∂t2
ou encore
1 ∂2E ⃗
⃗−
∆E = 0. (2.7)
c2 ∂t2
car c= √1
ε0 µ0
On obtient dans tous les cas l'équation tridimensionnelle de propagation d'une onde ψ(⃗r,t)
à la vitesse c.
1 ∂2
(∆ − )ψ = 0 (2.8)
c2 ∂t2
où ψ est soit le champ électrique ⃗,
E soit le champ magnétique ⃗.
H
∂2φ 1 ∂2φ
− = 0. (2.9)
∂z 2 c2 ∂t2
On peut montrer que les solutions de cette équation sont de la forme :
Démonstration : Posons
u = z − ct
v = z + ct
et exprimons les dérivées de φ par rapport à x et t en fonction de celles par rapport à u
et v. On a :
∂φ ∂φ ∂u ∂φ ∂v ∂φ ∂φ
= + = + (2.11)
∂z ∂u ∂z ∂v ∂z ∂u ∂v
d'où
∂2φ ∂u ∂ ∂v ∂ ∂φ ∂φ ∂2φ ∂2φ ∂2φ
= ( + )( + ) = + 2 + (2.12)
∂z 2 ∂z ∂u ∂z ∂v ∂u ∂v ∂u2 ∂u∂v ∂v 2
De même,
∂φ ∂φ ∂u ∂φ ∂v ∂φ ∂φ
= + = −c +c (2.13)
∂t ∂u ∂t ∂v ∂t ∂u ∂v
d'où
∂2φ 2
2∂ φ
2
2 ∂ φ
2
2∂ φ
= c − 2c + c (2.14)
∂t2 ∂u2 ∂u∂v ∂v 2
2.2. LA PROPAGATION D'ONDES PLANES SCALAIRES 13
On obtient donc :
La solution F correspond à une onde plane progressive qui se propage à la vitesse c sans
se déformer vers les z croissants. La solution G est une onde plane progressive qui se propage
à la vitesse c vers les z décroissants.
On peut toutefois trouver des solutions particulières qui vérient certaines propriétés de
symétrie.
Le champ Φ est constant sur des plans orthogonaux à la direction de propagation ⃗u.
Le champ φ (z,t) vérie l'équation de propagation à une dimension dont nous connaissons
toutes les solutions. Si l'on choisit de ne conserver que les solutions qui vont dans la direction
et le sens du vecteur unitaire ⃗u, les solutions en onde plane s'écrivent
Solutions stationnaires
Le théorème de superposition permet de construire une nouvelle solution comme combi-
naison linéaire de deux solutions. L'espace des solutions est ainsi un espace vectoriel. Pour
le connaître, il sut en fait de connaître une base. Diverses méthodes permettent de trou-
ver de telles bases. Celles ci reposent sur l'utilisation de la transformée de Fourier ou plus
généralement de l'analyse harmonique. Il s'agit de trouver les solutions stationnaires.
14CHAPITRE 2. PROPAGATION DES ONDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LE VIDE
Il s'agit d'une valeur exacte depuis la dénition du mètre adoptée en 1983. La valeur de la
perméabilité magnétique du vide µ0 est aussi une valeur exacte car elle repose sur la dénition
de l'Ampère. Par conséquent, la valeur de la permittivité électrique du vide ε0 est elle aussi
exacte.
Il s'agit d'un onde monochromatique dont la pulsation est ω > 0 (en rad/s), k est le
nombre d'onde (en rad/m) et φ0 la phase à l'origine des temps et espace. Si on injecte
cette solution dans l'équation de d'Alembert, on obtient :
∂2φ 1 ∂2φ 2 ω2
− = E 0 cos (kz − ωt + φ0 ) (−k + ) = 0. (2.23)
∂z 2 c2 ∂t2 c2
Cette relation devant être vériée pour tout z et à tout instant t, on en déduit la relation
de dispersion
ω
k=± (2.24)
c
ω ω
Si k = , l'onde se propage vers les z croissants et si k=− , l'onde se propage vers
c c
les z décroissants.
2π
T = (2.25)
ω
La dépendance spatiale est harmonique, elle est caractérisée par le nombre d'onde k (en
rad.m
−1 ).k = ω
c (2.26)
A un instant donné, la distribution du champ électrique est spatialement périodique. La pé-
riode spatiale est la longueur d'onde λ (en mètre).
2π
λ= (2.27)
k
L'onde plane se propage à la célérité c sans se déformer. Le champ électrique redevient
égal à sa valeur initiale
- après s'être propagé sur une distance égale à la longueur d'onde λ
- au bout d'une période temporelle T. C'est à dire après s'être propagé de cT.
16CHAPITRE 2. PROPAGATION DES ONDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LE VIDE
λ = cT (2.28)
En un point donné le champ électrique oscille selon un segment de droite parallèle à ⃗ux .
On dira que l'onde est polarisée linéairement selon l'axe Ox .
Plus généralement, on appelle polarisation l'évolution de la direction du champ électrique
en fonction du temps en un point donné de l'espace.
Pour une onde électromagnétique plane monochromatique polarisée linéairement, le champ
électrique s'écrit:
⃗ = E0 cos ⃗k · ⃗r − ωt + φ0 ⃗u
E (2.29)
−→ ⃗ ∂B ⃗
rot E = − (2.30)
∂t
∂
∂x
E0 cos (kz − ωt + φ0 ) 0
∂
∂y × 0 = −kE0 sin (kz − ωt + φ0 ) (2.31)
∂ 0 0
∂z
⃗
⃗ = B
H
µ0
k
= E0 cos (kz − ωt + φ0 ) ⃗uy
ω µ0
E0
= cos (kz − ωt + φ0 ) ⃗uy (2.33)
η0
Nous pouvons donc récapituler les propriétés du champ électrique et du champ magnétique
pour une onde plane progressive.
Attention, les remarques qui suivent ne sont valables que pour une onde plane progressive
qui se propage dans la direction ⃗k .
Le champ électrique et le champ magnétique sont orthogonaux à la direction de propa-
gation (indiquée par le vecteur ⃗k ). On dit que ce sont des champs transverses.
A0 = A0 eiφ (2.37)
de sorte que
A (t) = A0 e−iωt . (2.38)
Remarque 1
On dispose de deux choix pour dénir la notation complexe car un cosinus est la somme
de deux exponentielles conjuguées. On rencontre en pratique les deux choix possibles. La
convention dépend des traditions du domaine étudié. En électricité il est de coutume d'écrire
Remarque 2
Il est important de toujours se rappeler que la notation complexe est une convention. Pour
éviter toute confusion, chaque fois que l'on utilise la notation complexe on écrira le passage
complexe→réel et réel→complexe.
La notion d'amplitude complexe est extrèmement utile, que ce soit d'un point de vue
pratique pour calculer ou d'un point de vue plus conceptuel pour comprendre les phénomènes.
Toutefois, il est essentiel de ne pas oublier que les quantités physiques sont des grandeurs
réelles.
18CHAPITRE 2. PROPAGATION DES ONDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LE VIDE
Pour un champ vectoriel comme le champ électrique, chacune des composantes peut s'écrire
sous cette forme. Cela donne l'écriture compacte
⃗ (⃗r,t) = ℜ E⃗ (⃗r,t)
E (2.43)
Attention à ne pas se laisser emporter par la simplicité de cette écriture. Le champ réel s'écrit
Les phases φx (⃗r) , φy (⃗r) et φz (⃗r) sont a priori diérentes. C'est seulement lorsque ces phases
sont égales que l'on peut écrire le champ électrique sous la forme suivante:
⃗ (⃗r,t) = E
E ⃗ 0 (⃗r,t) cos (φ (⃗r) − ωt) . (2.47)
Dans cette situation, la polarisation du champ électromagnétique est linéaire en chaque point
de l'espace. Nous nous placerons toujours dans cette situation par la suite.
Equation d'onde
⃗
Pour une onde monochromatique E (⃗r,t) = E0 ej (k.⃗r−ωt) , la dérivée temporelle est :
∂2
E (⃗r,t) = −ω 2 E (⃗r,t) (2.48)
∂t2
Par conséquent l'équation de propagation devient :
ω2
∆E (⃗r) + E (⃗r) = 0 (2.49)
c2
Cette équation porte le nom d'équation de Dirichlet. On la retrouve en physique sous
de très nombreuses formes lorsque l'on s'intéresse aux solutions stationnaires: équation de la
chaleur (transfert thermique, diusion), équation de Schrödinger.
⃗ 0 ei(⃗k·⃗r−ωt+φ0 )
E⃗ (⃗r,t) = E (2.50)
∂ ⃗
E (⃗r,t) = ikx E⃗ (⃗r,t) , (2.52)
∂x
∂ ⃗
E (⃗r,t) = iky E⃗ (⃗r,t) , (2.53)
∂y
∂ ⃗
E (⃗r,t) = ikz E⃗ (⃗r,t) . (2.54)
∂z
2.4. LA NOTATION COMPLEXE ASSOCIÉE AUX ONDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES PLANES PROGR
Attention, cette relation n'est vraie que pour des ondes planes progressives monochroma-
tiques. Les diérents opérateurs s'écrivent alors :
∂ ⃗
E (⃗r,t) = −iω E⃗ (⃗r,t) (2.56)
∂t
−−→
grad E (⃗r,t) = i⃗k E (⃗r,t) , (2.57)
Lorsqu'on les appliquent à des ondes planes progessives monochromatiques, les équations
de Maxwell deviennent dans le cas général :
ρ
i⃗k · E⃗ = , (2.60)
ε0
i⃗k · B⃗ = 0, (2.61)
i⃗k × H
⃗ = ⃗j − i ε0 ω E.
⃗ (2.63)
soit
ω2 ⃗
2
⃗k i⃗k · E⃗ − i⃗k · i⃗k E⃗ =
E = i
⃗k
E⃗ (2.65)
c2
Soit
ω =
⃗k
c. (2.66)
On retrouve par ailleurs les relations que nous avions déjà établies dans le cas des ondes planes
progressives (mais pas nécessairement monochromatiques) dans le vide:
i⃗k · E⃗ = 0, i⃗k · B
⃗ = 0,
⃗ = 1 ⃗k × E,
H ⃗ ⃗
E⃗ = −η0 kk × H.⃗
η0 k
Le four à microondes est un sous produit du radar. Les microondes utilisées ont une
fréquence de 2,45 GHz. Elles sont résonantes avec une fréquence de transition de la molécule
d'eau.
Infrarouge
L'infrarouge s'étend entre les microondes et le visible. L'infrarouge est très souvent associé
au rayonnement thermique. C'est en eet dans cette gamme que les corps à température
ambiante rayonnent. On distingue trois types de rayonnement infrarouge :
2.4. LA NOTATION COMPLEXE ASSOCIÉE AUX ONDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES PLANES PROGR
En astronomie, l'infrarouge permet d'observer des objets trop froids pour rayonner dans
le visible.
Infrarouge proche
Rayonnement des géantes rouges et des étoiles rouges froides.
Infrarouge moyen
Planètes comètes et astéroides. Poussières chauées par les étoiles. Caméras thermiques :
détection de pannes, analyse des pertes thermiques.
Infrarouge lointain
Emission de poussières froides. Régions centrales des galaxies
Visible
Longueurs d'onde comprises entre 380 nm et 770 nm
violet 400 nm 450 nm
bleu 450 nm 520 nm
vert 520 nm 560 nm
jaune 560 nm 600 nm
orange 600 nm 630 nm
rouge 630 nm 750 nm
Ultraviolet
Longueurs d'onde inférieure à celles de la lumière visible.
Ultraviolet proche
UVA: Coup de soleil retardé, pigmentation instantanée, uorescence.
Ultraviolet moyen
UVB: Coup de soleil précoce, pigmentation retardée, aide à produire la vitamine D.
UVC: Pouvoir bactéricide trés élevé.
Rayons X
On distingue deux types de rayon X, les X mous avec une longueur d'onde de 5 à 100
Å et les X durs avec une longueur d'onde de 0.01 à 0.5 Å
22CHAPITRE 2. PROPAGATION DES ONDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LE VIDE
Rayons γ
Les rayons gamma sont des ondes électromagnétiques de longueur d'onde très faible allant
−12 m à 10−14 m. Ils sont produits par des réactions nucléaires.
de 10
23
Chapitre 3
3.1 Introduction
Jusqu'à présent, les charges électriques étaient libres de se déplacer. Il s'agissait par
exemple de charges isolées dans le vide, d'électrons et d'ions dans les plasmas ou des élec-
trons de conduction dans les métaux. Pour étudier ce type de milieu, les outils adéquats
étaient bien la densité de charge électrique et la densité de courant.
Ce n'est pas la situation générale, dans les atomes, les molécules ou la matière car les
charges sont liées les unes aux autres. Les constituants de la matière courante sont individuel-
lement neutres, tout en étant composés de particules chargées. Les propriétés électriques d'une
molécule telle que l'eau sont correctement décrites non pas par une charge électrique ou la
position de chacune des charges qui la composent mais par un moment dipolaire électrique. De
même les propriétés magnétiques d'un atome ou d'une molécule sont décrites par un moment
dipolaire magnétique.
De la même manière que nous avons été conduits à introduire ces outils au niveau micro-
scopique, il nous faut développer le même type d'outil à l'échelle macroscopique.
Les milieux diélectriques considérés ne contiennent pas de charges libres comme dans les
conducteurs, mais des charges liées formant les atomes et les molécules l'ensemble étant électri-
quement neutre (charge totale = 0) et nous supposerons que dans chaque volume élémentaire
les charges positives et négatives ont même centre de gravité (c'est à dire qu'il n'existe pas de
dipôle électrique).
Appliquons à ce milieu un champ électrique, les charges positives et négatives seront sépa-
rées. Les centres de gravité ne coïncidant plus, il se crée dans chaque volume élémentaire un
dipôle innitésimal. Le volume élémentaire peut être un atome, une molécule ou une petite
région du diélectrique. Dans ce nouvel état le matériau est dit polarisé (voir gure 3.1).
La polarisation peut exister à partir d'autres phénomènes, nous ne rentrerons pas dans
ces considérations ici. On montre que pour un dipôle élémentaire, le moment dipolaire p⃗ est
24 CHAPITRE 3. ELECTROMAGNÉTISME DES MILIEUX
donné par ⃗,
p⃗ = αE où ⃗
E est le champ total à l'intérieur du diélectrique et α est appelé la
polarisabilité de l'élément de volume.
Soit N la densité volumique de dipôles, la polarisation du diélectrique est alors donnée
par :
P⃗ = N p⃗ = N αE
⃗ (3.1)
P⃗ = ε0 χE
⃗ (3.2)
Ea
champ crée par le dipole
(Champ appliqué)
− + − + − + − +
− + − + − + − +
dipole élémentaire
⃗ + P⃗ ) = 0
div(ε0 E (3.3)
⃗ = ε0 (1 + χ) E
D ⃗ = ε0 εr E
⃗ = εE
⃗ (3.4)
√
La quantité n= εr est appelée indice de réfraction du milieu (cette notation est couram-
ment utilisée en optique).
En résumé nous avons dans un diélectrique isotrope et linéaire (milieu LHI).
⃗ = εE
D ⃗ (3.5)
1
avec ε = ε0 εr , o ε0 = s'exprime en Farad/m et εr est sans dimension.
36π109
⃗ = ρa
div D (3.6)
F⃗ = q E⃗ + ⃗v ∧ B
⃗ (3.7)
Un cas particulier est celui d'un conducteur laire parcouru par un courant constant I et
soumis à une induction ⃗.
B Une charge élémentaire dq dans le l se déplace avec la vitesse ⃗v ,
on a ⃗
(dq)⃗v = I dl où d⃗l est une longueur élémentaire sur le l.
Celui-ci d'après l'équation précédente est donc soumis à une force d'origine magnétique
égale à :
⃗ ∧B
dF⃗ = I dl ⃗ (3.8)
⃗ = µ0 I
B (3.9)
2π d
26 CHAPITRE 3. ELECTROMAGNÉTISME DES MILIEUX
d M
I
d
B I dl R=Rur
Le champ magnétique ⃗
H dans le vide est déni à partir de ⃗
B par la relation :
⃗ = µ0 H
B ⃗ (3.10)
⃗
⃗ = B −M
H ⃗ (3.11)
µ0
où ⃗
M est l'aimantation ou densité volumique de dipôles magnétiques. Dans un milieu
linéaire est isotrope : ⃗ = χm H
M ⃗.
−−→ ⃗ ⃗
Ce champ magnétique vérie l'équation, rot H = 0 en l'absence de courants appliqués J⃗a .
−−→ ⃗ ⃗
Sinon, il est facile de voir que l'on obtiendrait rot H = ja .
Il s'en suit :
⃗ =µ0 H
B ⃗ +M
⃗ = µ0 H⃗ + χm H
⃗ = µ0 (1 + χm ) H
⃗ (3.12)
⃗ =µ0 µr H
B ⃗ = µH
⃗ (3.13)
et la matière ( il faut faire un eort pour déformer un atome ou pour orienter un dipôle). Cette
perte d'énergie (du point de vue des champs électromagnétiques) est appelé perte diélectrique.
Il est dicile de modéliser ces pertes mais en régime alternatif, on peut en tenir compte
relativement simplement.
Dans le cas d'un matériau à pertes on note :
⃗ = ε̃E⃗
D (3.14)
à l'origine de dissipation. Avant d'étudier les conducteurs réels, on considèrera une situation
modèle où ces deux phénomènes sont absents.
Dans cette situation idéalisée, on considérera qu'il n'y a pas de dissipation et que la réponse
est instantanée. On parlera alors de conducteur parfait ou de conducteur idéal.
⃗ int = 0.
ρint (⃗r,t) = ε0 div E (3.16)
Par conséquent, seule la densité surfacique de charge peut être diérente de zéro.
L'équation de Maxwell-Faraday permet de conclure qu'à l'intérieur d'un conducteur parfait
le champ magnétique ne peut dépendre du temps:
⃗
∂B −→ ⃗
= −rot E = 0. (3.17)
∂t
Dans un conducteur parfait le champ magnétique est nécessairement statique. On notera que
dans les supraconducteurs, le champ magnétique est nul (eet Meissner : lorsqu'un conducteur
passe de l'état normal à l'état supraconducteur, les lignes de champ magnétiques sont expulsées
de sorte que le champ magnétique devient nul à l'interieur du supraconducteur).
On déduit alors de l'équation de Maxwell-Ampère que les courants électriques sont néces-
sairement stationnaires, c'est à dire indépendants du temps :
⃗
⃗j = 1 − → ⃗
rot B − ε0
∂E
=
1 −→ ⃗
rot B. (3.18)
µ0 ∂t µ0
Les seuls courants qui peuvent dépendre du temps sont les courants surfaciques.
incident et en opposition de phase. Si la surface est un plan, on déduit par symétrie que le
champ émis par ces charges en mouvement vers l'extérieur du conducteur est le symétrique
du champ qu'il émet vers l'intérieur. On retrouve bien ce que l'on attend d'un miroir, avec
en suplément le fait que le champ rééchi subit un déphasage de π par rapport au champ
incident.
⃗
⃗j = σ E (3.19)
∂ρ
+ div ⃗j = 0. (3.20)
∂t
et
⃗ = ρ
div E (3.21)
ε0
En utilisant la relation ⃗,
⃗j = σ E on obtient :
⃗ = − ∂ρ = σ ρ(⃗r,t).
div σ E (3.22)
∂t ε0
d'où
σ
− t
ρ (⃗r,t) = ρ (⃗r,0) e 0 = ρ (⃗r,0) e−t/τ
ε (3.23)
ε0
où τ= .
σ
On en déduit que ρ (⃗r,t) décroit avec le temps. La quantité τ est appelée temps de relaxation
du milieu et se mesure en secondes. Ceci implique que dans un milieu de conductivité non
nulle il ne peut y avoir d'accumulation de charge.
30 CHAPITRE 3. LES ÉQUATIONS DE MAXWELL DANS UN MILIEU QUELCONQUE
−−→ ⃗ ⃗
rot E (⃗
r,t) = jω B
−−→ ⃗
r,t) = J⃗ (⃗r,t) − jω D
rot H (⃗ ⃗
⃗ (⃗r,t) = ρ (⃗r,t)
div D
⃗ (⃗r,t) = 0
div B
⃗ = εE⃗
D ⃗ = µH
B ⃗ J⃗ = σ E⃗
Dans un diélectrique ε, µ et σ sont des fonctions de ω, les milieux sont dits dispersifs. ε
et µ sont des quantités complexes. Si nous posons par exemple ε = ε′ + jε′′ , les variations
′ ′′
de ε et ε en fonction de ω ne sont pas indépendantes. ε′′ traduit l'absorption du milieu
et présente des maxima à plusieurs fréquences pour lesquels le champ se propageant dans le
milieu est fortement atténué. Un comportement semblable (atténuation) est dû à σ. Il est
′′
d'usage de caractériser l'atténuation par ε dans les diélectriques et par σ dans les métaux. ε′
a un comportement plus complexe et intervient dans la vitesse de propagation.
Ces variations peuvent rendre dicile une analyse multifréquentielle des champs, les com-
posantes spectrales se propageant à des vitesses diérentes, le champ total après superposition
31
Vous trouverez dans les tableaux donnés ci-dessous des exemples de permittivités, conduc-
tivités et perméabilité pour respectivement des diélectriques, conducteurs et matériaux ferro-
magnétiques. Ces valeurs peuvent varier entre diérentes publications, les conditions de leur
mesure n'étant pas identiques.
ε′′
r ε′′
r
Matériaux diélectriques ε′r à 1 kHz ε′r à 3 GHz tanδ = à 1 kHz tanδ = à 3 GHz
ε′r ε′r
Cobalt 60 60
Nickel 50 50
Or 2,44 40,98
∆E⃗ + k 2 E⃗ = 0 (3.24)
∆H⃗ + k2 H⃗ =0 (3.25)
avec
k 2 = εµω 2 + jµσω si σ ̸= 0
ω 2 1
k 2 = εµω 2 = si σ = 0, avec v=√
v εµ
Les équations 3.25 sont dites du type Helmholtz. Le paramètre k2 est le nombre d'onde et
s'écrit encore (si ε et µ sont réels) :
σ
k 2 = εµω 2 + jµσω = µω 2 ε + j = ω 2 µε̃ = ω 2 µ ε′ + jε′′
(3.26)
ω
σ
où ε̃ est la permittivité complexe de partie réelle ε′ = ε et de partie imaginaire ε′′ =
ω
Nous supposerons par la suite µ réel.
D'autre part
33
2 2 σ
k = ω µ 0 µ r ε0 εr + j
ωε0
2
σ
= ω µ 0 ε0 εr + j µr
ωε0
2 σ
= k0 µr εr + j
ωε0
= k0 2 µr ε̃r (3.27)
ε′′ σ
tan δ = = (3.28)
ε′ ωϵ
On va chercher maintenant à dénir le vecteur k complexe qui traduit la propagation de
l'onde dans ce milieu. Pour cela on cherche les termes α et β qui vérient la relation :
2
(−α + jβ) = j2 k2 = −ω 2 µε̃ (soit k = jα + β ), il s'en suit :
On en déduit :
" r !#1/2
εµ σ2
α=ω 1+ 2 2 −1
2 ε ω
" r !#1/2
εµ σ2
β=ω 1+ 2 2 +1 (3.29)
2 ε ω
Remarques Générales :
⃗
∂D
1. Dans un milieu conducteur J⃗ = σ E⃗, de plus = jωεE⃗, donc le paramètre tanδ est
∂t
une mesure de l'importance relative des courants de conduction J⃗ et de déplacement
⃗
∂D
.
∂t
σ
Donc pour >> 1, le milieu est considéré comme un bon conducteur et k2 est une
εω
quantité imaginaire pure.
σ
En revanche, pour << 1 on a un bon diélectrique. Ainsi l'équation 3.29 se réduit à:
εω
34 CHAPITRE 3. LES ÉQUATIONS DE MAXWELL DANS UN MILIEU QUELCONQUE
r
σ ωµσ
>> 1 α=β≃
εω 2
σ2
r
σ σ µ √
<< 1 α≃ et β ≃ ω εµ 1 + (3.30)
εω 2 ε 8ω 2 ε2
Ces cas particuliers permettent de négliger J⃗ par rapport à jωεE⃗ ou l'inverse. Par la
suite nous utiliserons quelque fois le paramètre γ déni par γ
2= −k 2 .
ρ = 0 (3.31)
⃗
⃗j = σ E (3.32)
⃗ = 0
div E (3.33)
⃗ = 0
div B (3.34)
−→ ⃗ ∂B ⃗
rot E = − (3.35)
∂t
⃗
−→ ⃗ ⃗ + µ 0 ε0 ∂ E
rot B = µ0 σ E (3.36)
∂t
De même qu'en l'absence de charges, on obtient une équation de propagation pour le champ
électrique seul en calculant le double rotationnel du champ électrique
soit
⃗
∂2E ⃗
∂E
⃗ = µ 0 ε0
∆E + µ 0 σ (3.39)
∂t2 ∂t
35
Si on se restreint
à une onde plane se propageant selon l'axe Oz et polarisée selon Ox
E⃗ (⃗r) = E (z) ⃗ux cette équation devient
∂2
E (z) = −µ0 ε0 ω 2 E (z) − iωµ0 σE (z) . (3.42)
∂z 2
Les solutions de cette équation s'écrivent de manière semblable à celle des ondes progres-
sives
E (z) = E1 eikz + E2 e−ikz (3.43)
k 2 = µ0 ε0 ω 2 + iωµ0 σ. (3.44)
Ce nombre d'onde k n'est pas réel mais a une partie imaginaire non nulle. On parle donc
parfois de pseudo vecteur d'onde ou pseudo nombre d'onde.
Plutôt que de décrire le cas général, nous allons discuter les deux situations limites cor-
respondant aux situations ou l'un des deux termes du second membre est négligeable devant
l'autre. Ces deux situations sont les suivantes:
−→ ⃗ ⃗
∂B
rot E = − (3.45)
∂t
Soit, si l'on ne considère que la solution E1 eikz
ik ⃗uz × E⃗1 = iω B
⃗ (3.46)
Soit
⃗ = k ⃗uz × E⃗1
B (3.47)
ω
Attention k est complexe. Le champ magnétique est donc déphasé par rapport au champ élec-
trique.
36 CHAPITRE 3. LES ÉQUATIONS DE MAXWELL DANS UN MILIEU QUELCONQUE
r
p
2
√ σ
k = µ0 ε0 ω + iωµ0 σ = ω µ0 ε0 1 + i (3.48)
ε0 ω
r
√ σ σ µ0
≃ µ 0 ε0 ω 1 + i = k0 + i . (3.49)
2ε0 ω 2 ε0
Il apparaît une longueur caractéristique lp :
r
2 ε0
lp = . (3.50)
σ µ0
On peut donc écrire
1
k = k0 + i . (3.51)
lp
Les solutions à l'équation de propagation sont donc dans ce cas:
1
E (z,t) = E1 exp i k0 + i z − ωt (3.52)
lp
1
+E2 exp i − k0 + i z − ωt (3.53)
lp
− lz z
= e p ei(k0 z−ωt) + E2 e lp ei(−k0 z−ωt) (3.54)
− lz z
E (z,t) = E1 e p cos (k0 z − ωt + φ1 ) + E2 e lp cos (−k0 z − ωt + φ2 ) (3.55)
Le premier terme correspond à une onde qui se propage vers les z croissants tout en s'at-
ténuant tandisque la seconde correspond à une onde qui se propage vers les z décroissants
qui s'atténue elle aussi. L'amplitude de l'onde décroit de 1/e au bout de la distance lp . On
remarquera que cette distance d'absorption ne dépend pas de la fréquence. L'énergie perdue
par l'onde électromagnétique est transformée en chaleur par eet Joule.
k 2 = iωµ0 σ (3.56)
Cette longueur caractéristique est très petite devant la longueur d'onde dans le vide :
r r
2πδ √ 2 2ε0 ω
= k0 δ = µ0 ε0 ω · = ≪1 (3.59)
λ ωµ0 σ σ
puisque nous avons fait l'hypothèse de bon conducteur ε0 ω ≪ σ
La solution de l'équation s'écrit alors :
z z z z
E (z,t) = E1 e− δ ei( δ −ωt) + E2 e δ ei(− δ −ωt) (3.60)
z
z z
z
E (z,t) = E1 e− δ cos − ωt + φ1 + E2 e δ cos − − ωt + φ2 (3.61)
δ δ
Sur la gure donné ci-dessous nous avons représenté la variation du champ électrique en
rouge dans le cas où il y a un terme d'atténuation.
Chapitre 4
∆x ∆x ∆x ∆x ∂B1z ∂B2z ∆x
E2y ∆y − E2x − E1x − E1y ∆y + E3x + E4x =− + ∆y
2 2 2 2 ∂t ∂t 2
où E1y et E2y sont les composantes suivant y de⃗ 1 et E
E ⃗ 2 (champs dans les milieux 1 et 2
respectivement); E1x ,E2x : composantes suivant x ⃗
de E1 et E⃗ 2 en M2 ; E3x ,E4x : composantes
suivant x de ⃗1
E et E⃗ 2 en M1 .
Lorsque la surface enfermée par le rectangle tend vers zéro en faisant tendre ∆x vers zéro
et en admettant que ⃗1
B et ⃗2
B restent nis ainsi que ⃗1
E et ⃗ 2,
E nous obtenons :
⃗n ∧ E⃗1 − E
⃗2 = 0
∆x ∆x ∆x ∆x
H2y ∆y − H2x − H1x − H1y ∆y + H3x + H4x =
2 2 2 2
∂D1z ∂D2z ∆x
j1z + + j2z + ∆y
∂t ∂t 2
et lorsque ∆x tend vers 0 :
H2y − H1y = 0
⃗n ∧ H⃗1 − H
⃗2 = 0
⃗ restant nie) :
Alors l'expression précédente a pour limite (D
⃗ 1 = J⃗s
⃗n ∧ H (si le milieu 2 est parfaitement conducteur)
⃗ ndSmathcalV = ⃗
R R
SV D.⃗ V ρdx
En utilisant une approche similaire à celles décrites ci-dessus on a :
D1n = D2n = 0
ou
⃗n. D⃗1 −D
⃗2 = 0
Il y a donc continuité de la composante normale de ⃗
D au passage par S.
Si maintenant comme c'est le cas pour un conducteur parfait, il existe des charges libres
supercielles de densité ρs = lim∆x→0 ρ∆x, on montre alors en suivant le chemin décrit pour
42 CHAPITRE 4. LES CONDITIONS DE PASSAGE
la composante tangentielle de ⃗
H que :
D1n = ρs
ou encore
⃗ 1 = ρs
⃗n.D
Ainsi, ⃗ 1 = ρs
⃗n.D (si le milieu 2 est parfaitement conducteur)
B1n = B2n = 0
ou
⃗n. B⃗1 − B
⃗2 = 0
Remarques
1. Les quantités ρs et J⃗s sont des charges et courants induits, encore faut-il qu'ils soient
réellement superciels. Dans la réalité elles ne peuvent être distribuées que dans un
volume d'épaisseur nie. Le considérer comme superciel est une commodité pour alléger
les calculs en particulier pour des milieux où σ est élevé.
2. Pour un matériau parfaitement conducteur, J⃗S et ρs sont diérents de 0 et sont des
quantités induites par le champ appliqué.
3. Des conditions aux limites peuvent être établies sur le courant lors de la traversée d'une
surface. En utilisant la forme intégrale de l'équation de continuité, on peut montrer que :
∂ρs
⃗n. J⃗s − J⃗2 = − (4.1)
∂t
4. A la surface d'un conducteur parfait (milieu 2) soumis à un champ électromagnétique
sont induits un courant J⃗s = ⃗n ∧ H
⃗1 et une distribution de charges ⃗ 1 . Les autres
ρs = ⃗n.D
conditions s'écrivent :
⃗ 1 = ⃗0
⃗n ∧ E et ⃗ 1 = 0.
⃗n . B
⃗ t : Composante tangentielle de H
H ⃗ et ⃗n :
E Composante normale de ⃗
E
⃗n.E⃗ = En = ρs soit E
⃗ n = En ⃗n
ε1
4.4. COMPOSANTE NORMALE DE ⃗
B 43
et le trièdre direct ⃗ n ,H
E ⃗ t ,J⃗s a ses axes orthogonaux.
Interface entre deux diélectriques parfaits ⃗n ∧ ⃗1 − E
E ⃗2 = 0 ⃗n ∧ H⃗1 − H
⃗2 = 0
σ1 ̸= 0 et σ2 ̸= 0
ou E1tan = 0 H1tan = Js
σ1 ̸= 0 et σ2 = ∞ ⃗ 1 = ρs
⃗n . D ⃗1 = 0
⃗n . B
ou D1n = ρs B1n = 0
44 CHAPITRE 4. LES CONDITIONS DE PASSAGE
45
Chapitre 5
Energie électromagnétique
1
EC = CU 2 . (5.1)
2
où U est la tension aux bornes du consensateur.
La capacité d'un condensateur plan dont les armatures sont séparées par du vide est
S
C = ε0 , (5.2)
e
où S est la surface des armatures et e l'épaisseur du condensateur (distance sparant les deux
armatures). L'énergie électrostatique s'écrit donc
2
⃗
1
U
2 ε0 E
EC = ε0 Se = V (5.3)
2 e 2
1
Em = LI 2 . (5.6)
2
46 CHAPITRE 5. ENERGIE ÉLECTROMAGNÉTIQUE
L'inductance L d'un solenoïde de grande longueur l, dont la surface de la section est S et qui
comporte N spires est :
N 2S
L = µ0 . (5.7)
l
L'intensité du champ magnétique ⃗
B qui règne à l'intérieur est :
N
B = µ0 I. (5.8)
l
Par conséquent, tout comme pour l'énergie du condensateur, on peut mettre l'énergie du
solenoide sous forme d'un produit de son volume V par une densité d'énergie magnétique :
2
⃗
B
Em = V (5.9)
2µ0
La densité volumique d'énergie magnétique Um stockée dans le champ est ainsi:
2
⃗
B
Um = (5.10)
2µ
Z Z Z0
Em = Um dτ. (5.11)
Les expressions que nous venons d'écrire pour le champ électrique et ou le champ ma-
gnétique dans deux cas particuliers de système lectrostatique et magnétostatique nous per-
mettrons d'interpréter l'expression que nous allons obtenir en réalisant le bilan énergétique
complet du champ électromagnétique.
Z Z Z ZZ
d
Udτ =− P⃗ · dS
⃗ (5.12)
dt V Σ
La relation de conservation locale s'crit
∂U
+ div P⃗ = 0. (5.13)
∂t
Le vecteur de Poynting est un vecteur qui représente la densité d'énergie. Autrement dit,
la puissance électromagnétique P qui traverse une surface S est le ux du vecteur de Poynting
à travers cette surface: ZZ
P= P⃗ · dS
⃗ (5.14)
Σ
5.3. EXPRESSION DE L'ÉNERGIE ÉLECTROMAGNÉTIQUE 47
Lorsque l'on parle d'un faisceau lumineux, on appelle intensité cette puissance et on la
note I. La surface Σ considérée doit intersecter totalement le faisceau lumineux.
⃗ · −
→
⃗· −
→
div E⃗ ∧H
⃗ =H rot E − E ⃗
rot H (5.15)
! !
∂ ⃗
B ∂ ⃗
E
⃗ ∧H
div E ⃗ =H
⃗ · − ⃗ · ⃗j + ε0
−E (5.16)
∂t ∂t
2 2
⃗ ⃗
∂ µ0 H ε0 E
⃗ · ⃗j.
=− + −E (5.17)
∂t 2 2
Soit
2 2
⃗ ⃗
∂ 0ε E µ 0 H
+ + div E⃗ ∧H
⃗ = −E
⃗ · ⃗j. (5.18)
∂t 2 2
En l'absence de courants (⃗
j =0 ), nous pouvons reconnaître l'énergie électrostatique et
déduire l'expression du vecteur de Poynting. Dans les régimes dépendant du temps, l'énergie
électromagnétique a la même expression que dans les régimes statiques : c'est la somme de
l'énergie électrique et de l'énergie magnétique
2 2
⃗ ⃗
ε0 E µ0 H
Uem = + . (5.19)
2 2
Le vecteur de Poynting est proportionnel au produit vectoriel du champ électrique et du
champ magnétique
P⃗ = E
⃗ ∧H
⃗ (5.20)
Le terme ⃗ · ⃗j
−E est un terme source. ⃗ · ⃗j
E est la puissance cédée par le champ électroma-
gnétique aux charges par unité de volume (puissance dissipée par eet Joule).
δP 1 Xh ⃗ i
⃗ (⃗ri ) 1
X
⃗ · ⃗j.
= qi E (⃗ri ) · ⃗vi = E qi · ⃗vi = E (5.21)
δV δV δV
i∈δV i∈δV
Nous remarquerons qu'il n'a rien fallu ajouter de supplémentaire aux équations de Maxwell:
la conservation de l'énergie est une conséquence des équations de Maxwell-Faraday, Maxwell-
Ampère et de l'expression de la force de Lorentz.
Soit V un volume limité par une surface S , l'intégration de l'équation (5.18) dans V conduit
à:
48 CHAPITRE 5. ENERGIE ÉLECTROMAGNÉTIQUE
Z Z Z
⃗ .⃗ndS = − d ε ⃗ 2 µ ⃗ 2
⃗ ∧H
E E + H d⃗
r − ⃗ Ed⃗
J. ⃗ r (5.22)
dt V 2 2
S V
Cette relation est l'expression du bilan des puissances ou théorème de Poynting. Il faut
−−→
noter que du point de vue mathématique, P⃗ et P⃗ + rot f⃗ pour tout f⃗ conduisent à la même
valeur pour l'intégration sur S.
Ce bilan doit satisfaire à la loi de conservation de l'énergie. Les termes de droite dans
P⃗ .⃗ndS
R
(5.22) représentent les pertes de puissance dans V, le terme de gauche
S représente le
⃗ = 1 E⃗ ∧ H
P ⃗∗ (5.23)
2
Il s'en suit que : P⃗ = Re P
⃗
On dénira les puissances actives et réactives par : P⃗act = Re P
⃗ et P⃗react = Im P
⃗ .
49
Chapitre 6
Réexion et réfraction
⃗ =0
div D (6.1)
⃗ =0
div B (6.2)
−→ ⃗ ∂B⃗
rot E = − (6.3)
∂t
−→ ⃗ ∂D⃗
rot H = (6.4)
∂t
⃗ = εE
D ⃗ (6.5)
⃗ = 1 B.
H ⃗ (6.6)
µ
⃗ (⃗r,t) = ℜ E⃗0 ei(⃗k·⃗r−ωt)
E (6.7)
B (⃗r,t) = ℜ B⃗0 ei(⃗k·⃗r−ωt) (6.8)
50 CHAPITRE 6. RÉFLEXION ET RÉFRACTION
i⃗k · B
⃗0 = 0 (6.10)
i⃗k × E⃗0 = − −iω B
⃗0 (6.11)
i⃗k × B
⃗0 = εµ −iω E⃗0 . (6.12)
Les conclusions sont similaires à celles que l'on obtient dans le vide:
⃗k · E⃗0 = 0 (6.13)
⃗k · B⃗0 = 0 (6.14)
⃗
B⃗0 = k × E⃗0 (6.15)
ω
Les ondes électromagnétiques sont transverses, c'est à dire que le champ électrique et le
champ magnétique sont orthogonaux au vecteur d'onde et orthogonaux entre eux. La relation
de dispersion est
k 2 = εµω 2 (6.16)
k = kr + iki (6.18)
On choisira pour le nombre d'onde k la racine de partie réelle positive. Si l'on prend pour
exemple un vecteur d'onde dirigé selon 0z .
⃗ = ℜ E⃗0 exp i ((kr + iki ) z − ωt)
E (6.19)
ω
il s'agit d'une onde plane qui se propage à la célérité v= ki tout en s'atténuant (si kr est
positif ) ou en s'ampliant (si kr est négatif ).
On notera de l'indice 1 les champs en z = 0+ c'est à dire dans le milieu 1 juste au dessus de
l'interface et de l'indice 2 les champs
−
en z = 0 . Ces relations sont :
⃗ N2 − D
D ⃗ N 1 = σ⃗n12 (6.21)
⃗N2 − B
B ⃗N1 = 0 (6.22)
⃗T2 − E
E ⃗T1 = 0 (6.23)
⃗ T2 − H
H ⃗ T 1 = ⃗jS × ⃗n12 (6.24)
⃗ N 2 − ε1 E
ε2 E ⃗N1 = 0 (6.25)
⃗N2 − B
B ⃗N1 = 0 (6.26)
⃗T2 − E
E ⃗T1 = 0 (6.27)
1 ⃗ 1 ⃗
BT 2 − B T 1 = 0. (6.28)
µ2 µ1
52 CHAPITRE 6. RÉFLEXION ET RÉFRACTION
Fig. 6.1 Le dioptre est le plan xOz.. Le demi-espace correspondant à y > 0 est empli d'un
milieu 1 d'indice optique n1 le demi espace correspondant à y < 0 est empli d'un milieu d'indice
optique n2 .
⃗ ⃗
E⃗ (x,y > 0,z,t) = E⃗i0 ei(ki ·⃗r−ωt) + E⃗r0 ei(kr ·⃗r−ωt) .
Tandis que dans le demi espace y < 0, une seule onde est présente. Le champ électrique
E⃗ (x,y < 0,z,t) est donc celui de l'onde transmise:
⃗
E⃗ (x,y > 0,z,t) = E⃗t0 ei(ki ·⃗r−ωt) .
6.2. RÉFLEXION ET TRANSMISSION PAR UN DIOPTRE 53
Fig. 6.2 Les vecteurs d'onde incident, transmis et rééchi sont dans un même plan: le plan
d'incidence. Ce plan est perpendiculaire à l'interface.
Comme chacune des trois ondes (incidente, rééchie et transmise) est une onde plane, le champ
magnétique s'exprime simplement en fonction des vecteurs d'onde et du champ électrique. En
notant α l'indice qui correspond à chacune des ondes (α = i, r ou t)
⃗
B ⃗α0 ei(⃗kα ·⃗r−ωt) = kα × E⃗α0 ei(⃗kα ·⃗r−ωt)
⃗α = B (6.29)
ω
n ⃗kα ⃗
= × E⃗α0 ei(kα ·⃗r−ωt) . (6.30)
c |kα |
T i(⃗ki ·⃗
r0 −ωt) T i(⃗kr ·⃗
r0 −ωt) T i(⃗kt ·⃗
r0 −ωt)
E⃗i0 e + E⃗r0 e = E⃗t0 e (6.31)
1 ⃗ T i(⃗ki ·⃗r0 −ωt) ⃗ T i(⃗kr ·⃗r0 −ωt)
1 ⃗ T i(⃗kt ·⃗r0 −ωt)
Bi0 e + Br0 e = B e (6.32)
µ1 µ2 t0
54 CHAPITRE 6. RÉFLEXION ET RÉFRACTION
Le membre de gauche de cette équation est diérent de zéro et constant, il en est donc
de même du membre droite. Par conséquent, les exponentielles complexes doivent elles aussi
être constantes sur tout le plan y = 0. Par conséquent, les composantes du vecteur d'onde
parallèles à l'interface du milieu sont identiques :
Supposons le vecteur d'onde de l'onde incidente dans le plan xOy ( kiz = 0 ), nous
déduisons immédiatement que les deux autres vecteurs d'onde sont dans ce même plan (krz =
ktz = kiz = 0) et nous pouvons exprimer la relation sur la composante
x en fonction des
nombres d'ondes kα = ⃗kα et des angles θα que font ces vecteurs d'onde avec l'axe Oy ,
normal à l'interface.
N'oublions pas qu'en outre, le module des trois vecteurs d'ondes est directement relié à
la pulsation de l'onde et à l'indice du milieu dans laquelle l'onde se propage. Si nous notons
ω
k0 = c le nombre d'onde dans le vide. Les modules des vecteurs d'onde sont :
⃗
ω
ki = ⃗kr = n1 = n1 k0 ,
c
⃗ ω
kt = n2 = n2 k0 .
c
Onde rééchie :
L'onde rééchie et l'onde transmise se propagent dans le même milieu, leurs vecteurs d'onde
ont donc le même module. Comme, en outre, leurs composantes selon l'axe Ox sont les mêmes,
nous déduisons que l'angle de réexion est égal à l'angle d'incidence:
n1 k0 sin θi = n1 k0 sin θr
soit
θi = θr .
La réexion est dite spéculaire.
6.2. RÉFLEXION ET TRANSMISSION PAR UN DIOPTRE 55
Onde transmise :
Pour l'onde transmise, l'égalité des composantes selon l'axe Ox des vecteurs d'onde s'écrit :
n1 k0 sin θi = n2 k0 sin θt
ou encore :
n1 sin θr = n2 sin θt . (6.39)
Il s'agit de la loi de Snell-Descartes. Notons que l'obtention de cette relation est valable
quel que soit le type d'onde considéré : seul compte la vitesse de propagation des ondes dans
les milieux considérés.
Fig. 6.3 Les vecteurs d'ondes rééchis et transmis sont déterminés grâce aux deux conditions
suivantes. Le module du vecteur d'onde est proportionnel à l'indice du milieu. La composante
kx est la même pour les trois vecteurs d'ondes.
kt2 = ktx
2 2
+ kty (6.40)
soit
2
= kt2 − ktx
2
= k02 n22 − n21 sin2 θi
kty (6.41)
Si
2
n2 > n1 sin θi , ktz est positif et donc kz est toujours réel.
Si
2
n2 < n1 sin θi , ktz peut être négatif.
Tout dépend de l'angle d'incidence que nous devons comparer à l'angle θc appelé angle
critique et déni par
n2
sin θc = . (6.42)
n1
56 CHAPITRE 6. RÉFLEXION ET RÉFRACTION
Si 2
θi < θc kty est positif. Le vecteur d'onde est réel et l'onde transmise est une onde
plane progressive.
Si 2
θi > θc kty est négatif. La composante ky est imaginaire pur. On a dans le milieu 2
une onde évanescente. Par conséquent, aucune onde plane progressive ne se propage dans le
milieu 2. Nous verrons dans la section suivante que la réexion est totale.
Nous distinguons maintenant deux cas selon que la polarisation de l'onde incidente est
parallèle ou perpendiculaire au plan d'incidence.
Le champ électrique est selon l'axe Oz.il est perpendiculaire au plan d'incidence et donc
parallèle à l'interface entre les deux milieux. Le champ magnétique est dans le plan x0y .
6.2. RÉFLEXION ET TRANSMISSION PAR UN DIOPTRE 57
Les composantes parallèles à l'interface des champs magnétiques incident, rééchi et transmis
sont :
Ei + Er = Et (6.50)
Bi Br Bt
− cos θi + cos θr = − cos θt (6.51)
µ1 µ1 µ2
Soit
Ei + Er = Et , (6.52)
n1 n2
cos θi (Ei − Er ) = Et cos θt . (6.53)
µ1 µ2
Nous prendrons dans la suite les perméabilités magnétiques égales (µ1 = µ2 ) en nous
souvenant que lorsqu'elles sont diérentes, il faut remplacer dans les formules l'indice par le
rapport de l'indice et de la perméabilité.
De ces équations il ressort que les amplitudes Er du champ rééchi et Et du champ transmis
sont proportionnels à l'amplitude Ei du champ incident. Les coecients de proportionnalités
sont appelés coecients de réexion (r⊥ ) et de transmission (t⊥ ) . Ils sont dénis par les
relations :
Er
r⊥ = (6.54)
Ei
Et
t⊥ = . (6.55)
Ei
1 + r⊥ = t⊥ (6.56)
On en déduit :
n1 cos θi − n2 cos θt
r⊥ = (6.58)
n1 cos θi + n2 cos θt
2n1 cos θi
t⊥ = (6.59)
n1 cos θi + n2 cos θt
58 CHAPITRE 6. RÉFLEXION ET RÉFRACTION
Dans cette situation, les rôles des champs électrique et magnétique sont inversés.
Attention : pour ce cas, il y a deux conventions possibles pour dénir le trièdre de l'onde
rééchie. Nous avons choisi celle pour laquelle il y a continuité entre les trièdres lorsque l'inci-
dence est presque tangente à l'interface. Avec cette convention, il y a un problème à l'incidence
normale car alors les directions choisies pour orienter le champ électrique sont inverses.
Le champ magnétique est selon 0x . Le champ magnétique est dans le plan x0z et les
amplitudes sont :
Bi + Br = +Bt (6.64)
Soit
n1 (Ei + Er ) = n2 Et (6.66)
Er
r∥ = (6.67)
Ei
Et
t∥ = . (6.68)
Ei
60 CHAPITRE 6. RÉFLEXION ET RÉFRACTION
cos θi 1 − r∥ = cos θt t∥ (6.69)
n1 1 + r∥ = n2 t∥ (6.70)
On en déduit :
n2 cos θi − n1 cos θt
r∥ = (6.71)
n2 cos θi + n1 cos θt
2n1 cos θi
t∥ = (6.72)
n1 cos θi + n2 cos θt
n1 − n2
r⊥ = −r∥ = r = (6.73)
n1 + n2
2n1
t⊥ = t∥ = t = (6.74)
n1 + n2
La polarisation reste la même à la réexion et à la transmission.
6.2. RÉFLEXION ET TRANSMISSION PAR UN DIOPTRE 61
Lorsque l'indice du milieu sur lequel on se rééchit est plus grand que l'indice du milieu
dans lequel se propage l'onde incidente, le coecient de réexion est négatif, c'est à dire qu'il
y a un déphasage de π. Ce déphasage est nul si le milieu sur lequel on se réechit est d'indice
inférieur.
1 − 1,5
r= = −0,2 (6.75)
1 + 1,5
4% de la puissance lumineuse est rééchie. Si l'on s'intéresse à une vitre, c'est à dire deux
interfaces, la puissance rééchie est 8% de la puissance incidente.
Dans ce cas le vecteur d'onde est toujours réel. Les coecients de réexion des composantes
de la polarisation du champ parallèle et perpendiculaires au plan d'incidence sont diérents,
il y a donc un changement de polarisation à la réexion. Le coecient de réexion tend vers
1 lorsque l'on se rapproche d'une incidence rasante.
Soit :
soit
π
θi + θt = (6.82)
2
L'angle de Brewster est l'angle pour lequel l'onde rééchie et l'onde transmise sont per-
pendiculaires.
π
n2 cos θi = n1 cos − θi (6.83)
2
n2
tan θB = . (6.84)
n1
Fig. 6.9 L'angle de Brewster correspond à la situation où l'onde rééchie et l'onde transmise
sont perpendiculaires. L'onde rééchie dans le milieu 1 est due à l'émission des dipôles du
milieu 2. A l'angle de Brewster, lorsque l'onde incidente est polarisée dans le plan d'incidence,
les dipôles induits dans le milieu 2 sont alignés avec la direction de l'onde rééchie. Puisqu'un
dipôle n'émet pas selon son axe, cela signie que la puissance rééchie est nulle.
Lorsque de la lumière arrive de l'air sur une surface d'eau (indice n = 1.5) l'angle de
Brewster est
Fig. 6.10 Réexion d'une onde polarisée perpendiculairement au plan d'incidence à l'angle
de Brewster.
Dans ce cas le vecteur d'onde selon z est toujours réel. Les propriétés sont similaires au
cas précédent :
n2
tan θB = . (6.85)
n1
64 CHAPITRE 6. RÉFLEXION ET RÉFRACTION
or
2
= k02 n22 − n21 sin2 θi
ktz (6.87)
cela donne
cos2 θt = n22 − n21 sin2 θi
(6.88)
on a donc les mêmes formules avec cos θt imaginaire. Le module du coecient de réexion est
1 . La réexion déphase l'onde.