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Cours Télécommunications
UE 3EEP11
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Introduction
Ce cours, dédié principalement aux communications numériques avec ou sans fil, se veut introductif
des concepts de base sous tendant l’analyse et la conception des systèmes de communications
modernes.
En cherchant à décrire comment ces systèmes fonctionnent et quel est leur comportement en
présence de bruit, il est apparu nécessaire de disposer au préalable des connaissances mathématiques
fondamentales requises pour l’analyse du signal déterministe et des processus aléatoires.
L’analyse de Fourier et le concept de probabilités sont en effet les deux domaines clés qui permettent
une compréhension approfondie des systèmes de communication.
Une fois ces fondamentaux acquis, il est alors possible de passer en revue quelques une des
modulations phares opérées aussi bien dans le domaine analogique que dans le domaine numérique.
Dans le premier chapitre, après un bref historique, on dresse une vue panoramique d’un système de
communication (analogique ou numérique), et on décrit brièvement les principaux blocs : émetteur,
canal et récepteur. On évoque les deux modes de fonctionnement « analogique » et « numériques »
et on aborde qualitativement des grandeurs importantes des télécommunications qui caractérisent la
notion de quantité d’information.
Le deuxième chapitre rappelle les notions centrales que sont la « taille » d’un signal décrit au travers
des concepts d’énergie et de puissance. Son analyse, élargie notamment au domaine spectral, permet
d’aborder les notions de densité spectrale d’énergie et de puissance ainsi que de corrélation qui se
révèlent extrêmement pertinentes pour la caractérisation des processus aléatoires. Le chapitre se clôt
par une brève étude de l’impact des conversions analogique-numérique, et numérique-analogique.
Le troisième chapitre aborde, à travers les mathématiques de la modulation et du filtrage, les
communications, aussi bien analogique que numérique. On explicitera davantage les principales
l’aspect numérique en évoquant les principaux formats utilisés.
Le quatrième chapitre présente l’aspect bilan de puissance des communications. On y introduit très
brièvement les notions importantes de canal, d’antenne, et de propagation.
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I. Généralités sur les systèmes de communication
I. Bref historique
Avant d’arriver à la situation actuelle qui autorise des communications entre des milliards d’objets
connectés à travers le monde, de nombreuses innovations scientifiques et technologiques ont jalonné
le monde des télécommunications.
La première expérience humaine en matière de communication à distance est la communication
visuelle. Les romains avaient mis en place un système de signaux visuels sommaires pour échanger à
distance entre deux collines par exemple, ou encore l’utilisation de la fumée, pratiquée intensivement
par les nord-amérindiens.
En 1794 Claude CHAPPE introduisit le télégraphe aérien optique et mécanique. En positionnant d’une
certaine manière trois règles les unes par rapport aux autres, on pouvait coder des lettres de l’alphabet
et communiquer à distance des phrases complètes.
En 1832, Samuel MORSE, à l’origine du SOS, mit en place un télégraphe électrique qui utilisait les
derniers développements en matière d’électricité (courant, tension). C’est le début de l’aventure des
liaisons radio filaires.
En 1876 Graham BELL inventa le téléphone, autre liaison filaire et permit le « transport » de la voix
humaine.
La nature filaire de ces communications était naturellement incompatible avec les besoins de mobilité
nécessaire au développement des activités humaines. Or dès 1873, le traité de MAXWELL, qui permet
d’unifier la théorie électromagnétique démontrant l’existence des champs électromagnétiques, ouvrit
la voie aux communications sans fil.
En 1888, l’expérience de Heinrich HERTZ met en évidence la théorie de l’électromagnétisme de
MAXWELL et démontre l’existence des ondes électromagnétiques pouvant se propager sans support
matériel. L'émission d'ondes électromagnétiques (dans le domaine radio) induit à distance un courant
électrique dans une boucle réceptrice, dont les extrémités légèrement disjointes, deviennent le siège
d’arcs électriques.
En 1901, Gugliemo MARCONI réussit à envoyer, sans lien matériel, un message codé en Morse. C’est
le début de la radio sans fil, ancêtre des technologies Wi-Fi (Wireless Fidelity) et du développement de
la télévision, des communications par satellites et de l’internet.
1933, le début des modulations FM.
1979, le début de la téléphonie mobile
1990, le début du GSM
2005, on commence à évoquer les communications à 1 Gbits/s. Les choses s’accélèrent pour permettre
des communications très haut débit à différents niveaux d’échelle. On distingue alors les réseaux BAN
pour Body Area Network, PAN pour Personal Area Network, LAN pour Local Area Network, MAN pour
Metropolitan Area Network et Réseau cellulaires (GSM, UMTS, 4G, 5G).
Aujourd’hui, nous parlons d’objets connectés et de l’internet des objets.
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II. Schéma bloc d’un système de communication
On se propose dans ce chapitre, de donner une vue globale d’un système de communication. On
rappelle quelques propriétés établissant la différence entre le monde analogique et le monde
numérique, et on décrit brièvement les principaux blocs le constituant. Nous terminons par évoquer
le canal de propagation qui est une source non négligeable de corruption de l’information.
Un système de communication peut être modélisé sous forme d’un schéma bloc (Figure 1.1) traitant
les messages, de type analogique ou numérique, comme des entrées/sorties.
Ce schéma bloc est constitué d’une cascade d’étages comprenant l’étage d’émission (capteur, source,
modulateur, amplificateur, filtre, codage, multiplexage, antenne …), l’étage canal (propagation des
ondes électromagnétiques guidées ou rayonnées, phénomène multitrajets, interférences, brouillage,
distorsion, dispersion, bruit…) et un étage de réception (antenne, amplificateur, filtre, démodulateur,
détecteur, traitement du signal, décision…). Le message d’entrée est l’information à transmettre, il
peut être soit analogique soit numérique.
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2. Messages numériques et systèmes analogiques
Les messages numériques sont construits avec un nombre fini de symboles (alphabet, vocabulaire…)
représentés par un ensemble fini et connu de forme d’ondes.
• Deux symboles : message binaire ou binary (« 0 » ou « 1 »). Nécessite 1 bit
• M symboles : message M-aire ou M-ary (exemple M=4 : « 00 » ou « 01 » ou « 10 » ou « 11 »).
Nécessité 2 bits
• De manière générale, le nombre de bits nécessaire pour coder M symboles est 𝐾 = 𝑙𝑜𝑔2 𝑀
Ils peuvent être issus de messages analogiques préalablement numérisés, ou bien synthétisés ou
générés aléatoirement.
Le codage associé à cette séquence binaire peut prendre plusieurs aspects selon la forme d’onde
utilisée. Si par exemple on choisit une impulsion de base p(t) pour coder un « 0 » ou un « 1 », on peut,
selon le type de codage, rencontrer différents chronogrammes (figure 1.2) pour transmettre la
séquence « 111001011000 ».
3. La conversion analogique-numérique
Pour les raisons évoquées plus haut, le recours de plus en plus au « mode » numérique s’est imposée
comme une solution incontournable qui permet aujourd’hui des traitements et des opérations
complexes et parfois impossibles en analogique (filtrage anti-causal : anticipation des valeurs futures).
Cette solution n’a pu s’opérer que parce qu’il a été possible de numériser les signaux d’information
analogiques. On rappelle ici que la numérisation d’un signal nécessite
• Échantillonnage : discrétisation en temps du signal (pas temporel Te en seconde)
• Quantification : discrétisation en amplitude du signal (pas de quantification q en volt)
• Codage : transformation des valeurs décimales en valeurs binaire.
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IV. Quantité d’information, bande passante, SNR et débit
Nous avons évoqué précédemment, la nécessité de convertir le signal d’information d’origine (voix,
image, vidéo, donnée) en un signal électrique. Pour convertir fidèlement ce signal, il faut veiller à ce
que la quantité d’information par unité de temps, contenue dans le signal électrique, soit
identiquement la même que celle contenue dans le message d’origine.
Cette exigence est quantifiée par la notion de bande passante en Hz, qui joue un rôle majeur dans les
systèmes électroniques en général, et dans les télécommunications en particulier.
1. Bande passante
Si on considère que la source d’information est un message sonore (voie, musique), on sait qu’il est
constitué d’une variation de pression d’air dont les fréquences sont comprises entre f1=20Hz et
# $#
f2=20Khz. Cette bande B=f2-f1, centrée sur la fréquence 𝑓" = ! % " , correspond à la bande passante
de l’oreille humaine agissant en tant que récepteur.
Un spectre type de la voie humaine est donnée figure 1.3 :
Convertir en haute-fidélité un signal sonore suppose donc que le signal électrique correspondant
occupe une bande passante équivalente.
Par conséquent tous les signaux échangés dans les systèmes de communication occupent une bande
passante B et peuvent être transmis en bande de base ou sur porteuse. Pour ce dernier type de
communication on veillera à toujours avoir B<<fC, avec fC la fréquence porteuse (carrier frequency) .
On comprend, à travers le concept de bande passante (en Hz ou s-1), que le nombre d’information à
véhiculer par unité de temps (en s-1 donc) ou taux d’information ou encore débit d’information, y sera
intimement et proportionnellement lié.
1 𝑛% 1.1
𝑝(𝑛) = 𝑒𝑥𝑝 4− 6
√2𝜋𝜎 % 2𝜎 %
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Figure 1.4 : Exemple de représentation temporelle d’un bruit gaussien.
Il est caractérisé par une valeur moyenne nulle et par son écart type s
Le rapport signal à bruit (SNR) est défini comme le rapport des puissances du signal et du bruit (on
évoquera ultérieurement plutôt la notion de densité de puissance). On montre que ce rapport peut
s’exprimer aussi en fonction des valeurs efficaces Seff du signal et s du bruit. Il vaut :
𝑆&## % 1.2
𝑆𝑁𝑅 = : ;
𝜎
𝑏𝑖𝑡𝑠 𝑆 1.3
𝐶: ; = Δ𝐹𝐿𝑜𝑔% (1 + )
𝑠 𝑁
Augmenter la capacité d’un canal, afin de transmettre plus d’information par unité de temps, consiste
donc à augmenter la bande passante (relation linéaire). On peut également augmenter la puissance
du signal S (peu écologique) ou plus préférable, réduire le bruit du récepteur.
Cette première entrée en matière suggère donc de maitriser un certain nombre de notions
fondamentales autour du signal, du bruit et des techniques d’analyse et de traitement (continue,
discrète, en temps, en fréquence, statistiques, probabilités….) .
V. La modulation
Le signal électrique porteur de l’information occupe une bande B dite bande de base. Pour le téléphone
cette bande dite « audio » occupe [0 - 3,5 kHz], et pour la télévision, elle est dite « vidéo », et occupe
[0 - 4,3 MHz]. Pour les signaux numériques, elle est reliée à la fréquence d’échantillonnage ou au débit
en bits/seconde.
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Si le signal informatif peut se propager convenablement d’un point A à un point A’, on parle de
communication en bande base. Cette communication se fait généralement de manière filaire ou sur
une fibre optique.
Si le signal informatif ne possède pas les qualités requises pour se propager, il faudrait alors le faire
porter par un signal qui dispose de ces qualités (fréquence de travail, taille des antennes, puissance de
sortie, absorption atmosphérique). L’opération mathématique qui permet ce « portage » s’appelle la
modulation. En d’autres termes le signal informatif module le signal porteur (une sinusoïde pure de
fréquence élevée, c’est à dire très supérieure à B) soit en amplitude, soit en phase ou encore en
fréquence. A la réception, le signal est démodulé et l’information en est extraite.
Le signal informatif est appelé signal modulant. On parle cette fois de communication sur fréquence
porteuse, de communication par modulation, ou de communication par transposition de fréquence.
Ce type de communication peut se faire sans fil à travers des antennes à l’émission et à la réception.
On peut aussi utiliser ce genre de transposition en fréquence pour réaliser du multiplexage fréquentiel
et permettre ainsi simultanément plusieurs communications.
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