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Deuxième année LFPh
ELECTROMAGNETSME I
Partie 1
Kamel Khirouni
Raouia Jemai
3 COMPLEMENT DE LA MAGNETOSTATIQUE 31
3.1 COMPLEMENT D’ELECTROCINETIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
3.1.1 Courant et densité volumique de courant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
3.1.2 Densité surfacique de courant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
3
4 TABLE DES MATIÈRES
5.5.1 Solutions de l’équation des ondes dans le cas ou la grandeur ne dépend que d’une seule
variable de l’espace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
5.5.2 Signification physique des solutions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
5.5.3 Solutions générales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
5.5.4 Equation d’onde vérifiées par le champ éléctrique et le champ magnétique et leurs solutions 65
5.6 POTENTIEL ELECTROMAGNETIQUE RETARDE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
5.7 CHAMPS ELECTROMAGNETIQUES EN REGIME QUELCONQUE . . . . . . . . . . . . . . 68
5.8 Expressions des champs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
5.8.1 Structure des champs à grande distance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
5.9 ENERGIE ELECTROMAGNETIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
5.9.1 Travail de la force électromagnétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
5.9.2 Energie du champ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
5.9.3 Puissance rayonnée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
5.9.4 Conservation locale de l’énergie électromagnétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
5.10 APPROXIMATION DES REGIMES QUASIPERMANENTS (ARQP) . . . . . . . . . . . . . . . 73
6 TABLE DES MATIÈRES
Chapitre 1
COMPLEMENT D’ ANALYSE
VECTORIELLE
1.1.1 Gradient
1.1.1.1 Définition
−−→ →
−
Soit un champ scalaire g(OM). A un déplacement élémentaire d M est associée une variation élémentaire dg de g
−−→ →
− −−→
dg = g(OM + d M ) − g(OM)
−−−→
Le gradient de g en M est le vecteur noté gradM g tel que
−−−→ →
−
dg = gradM g · d M (1.1)
1.1.1.2 Propriétés
−−→
♠ grad g est orthogonal à la surface d’équation g = cte.
→
−
Dem : Pour tout déplacement élémentaire d M sur la surface Σ d’équation g = cte, la variation dg est nulle.
−−→ →
−
Par conséquent, grad g est perpendiculaire à tout déplacement d M tangent à la surface Σ. Il est donc
orthogonal à la surface Σ.
−−→
♠ grad g est dirigé vers les g croissants.
Dem :Soient deux surfaces Σ1 et Σ2 d’équation respectivement g = g1 et g = g2 telle que g2 > g1 . Soit un
→
−
vecteur d M dirigé de Σ1 vers Σ2 . On a
−−→ →
−
dg = grad g · d M > 0
−−→ →
−
et par suite grad g est parallèle à d M .
7
8 CHAPITRE 1. COMPLEMENT D’ ANALYSE VECTORIELLE
→
−
Si maintenant d M est dirigé de Σ2 vers Σ1 . On a
−−→ →
−
dg = grad g · d M < 0
−−→ →
−
et par suite grad g est antiparallèle à d M .
−−→
grad g est donc toujours dirigé vers les g croissants.
♠
Z B Z B
−−→ →
−
grad g · d M = dg
A A
= g(B) − g(A) (1.2)
Z B
−−→ →
−
La circulation grad g · d M est donc indépendante du chemin allant de A vers B.
A
♠ Il en résulte de la propriété précédente que le long d’un contour fermé (A = B)
−−→ →
−
I
grad g · d M = 0 (1.3)
♠ l’opérateur gradient peut être associé à plusieurs grandeurs physiques. On cite par exemple le :
• gradient du potentiel électrique (induit le phénomène de champ électrique
• gradient de concentration (induit le phénomène de diffusion de particules
• gradient de température (induit le phénomène de diffusion thermique
• gradient d’indice optique (induit le phénomène de déviation du rayon lumineux
∂g ∂g ∂g
♠ En coordonnées cartésiennes, dg = dx + dy + dz. Par conséquent, dans ce système de coordonnées, le
∂x ∂y ∂z
−−→
vecteur grad g associé au champ scalaire g a pour composantes
∂g
∂x
−−→ ∂g
grad g (1.4)
∂y
∂g
∂z
→
−
♠ Dans le système de coordonnées cartésiennes, on définit un vecteur nabla noté ∇ par
→
− →
∇ =−
ex + →
∂ − ∂ →
ey + −
∂
ez
∂x ∂y ∂z
On obtient facilement
−−−→ 1 −→ −r
gradM = 3
r r
−−−→ 1
= −gradP (1.5)
r
x
→
− −−→
♠ Si A est un vecteur uniforme et OM de coordonnées y alors
z
−−→ → − −−→ →
−
grad ( A · OM) = A (1.6)
→
− →
− − −−→
→
♠ Si A est un champ vectoriel, l’opérateur gradient le long du vecteur A est noté ( A · grad) et il est défini par
− −−→
→ ∂ ∂ ∂
( A · grad) = Ax + Ay + Az
∂x ∂y ∂z
− −−→
→ ∂g ∂g ∂g
( A · grad)g = Ax + Ay + Az (1.7)
∂x ∂y ∂z
→
−
Lorsque cet opérateur est appliqué à un champ vectoriel G , on a
1.1.2 Divergence
1.1.2.1 Définition
→
− →
−
Soit un champ de vecteurs A (M). Le flux de A à travers une surface fermée Σ délimitant un volume V est
→
− → −
ZZ
Φ= A ·d S
Σ
→
− →
−
La divergence de A notée div A est définie par
→
− → −
ZZ
A ·d S
→
− Σ
div A = lim (1.9)
V →0 V
Un champ de vecteurs diverge en un point M si son flux à travers une surface élémentaire entourant ce point est
non nul.
10 CHAPITRE 1. COMPLEMENT D’ ANALYSE VECTORIELLE
→
− → − →
−
ZZ ZZZ
A ·d S = div A dτ (1.10)
Σ V
1.1.2.3 Propriétés
♣ Un champ à divergence nulle a donc un flux nul à travers toute surface fermée : il est dit à flux conservatif.
♣ En coordonnée cartésiennes, on a d’après la figure (1.1
→
− → −
A · d S = (Ax (x + dx, y, z) − Ax (x, y, z))dydz
+ (Ay (x, y + dy, z) − Ay (x, y, z))dxdz
+ (Az (x, y, z + dz) − Az (x, y, z))dxdy
∂Ax ∂Ay ∂Az
= dxdydz + dxdydz + dxdydz
∂x ∂y ∂z
→
−
= div A dτ
D’où
→
− ∂Ax ∂Ay ∂Az → − →−
div A = + + =∇·A (1.11)
∂x ∂y ∂z
x
→
− −−→
♣ Soit le rayon vecteur r = OM de coordonnées cartésiennes y. En utilisant la relation (11), on obtient
z
div→
−r = 3
1.1.3 Rotationnel
1.1.3.1 Définition
→
− →
− − →
→ −
Z
Soit un champ de vecteur A . La circulation de A le long d’un contour Γ est A · d ` . Soit (→
−
e1 , →
−
e2 , →
−
e3 ) la base à
Γ
laquelle est rapporté l’espace.
1.1. OPERATEURS DIFFERENTIELS 11
→
− −→→−
Le rotationnel du vecteur A est noté rot A et a pour composantes
R →
− →
−
−→→− Γi A ·d `
(rot A )i = lim , i = 1, 2, 3 (1.12)
dSi →0 dSi
Cette définition signifie que la projection sur la normale à une surface élémentaire du rotationnel d’un champ
vectoriel est égale à la circulation, par unité de surface, de ce champ le long du contour associé à la surface (figure
1.2-a).
F IGURE 1.2 – Projection du rotationnel d’un vecteur et caractère tournant d’un vecteur à rotationnel non nul
Un champ de vecteur à rotationnel non nul en un point, effectue donc une rotation autour de ce point puisque sa
circulation sur tout contour associé au point est non nulle. Ceci permet de comprendre l’origine de la dénomination
" rotationnel" (figure 1.2-b).
→
− →
− −→→− →
−
I ZZ
A (M) · d M = rot A (Q) · d S (Q) (1.13)
Γ Σ
1.1.3.3 Propriétés
♠ Un champ à rotationnel nul a une circulation nulle sur tout contour fermé : il est dit à circulation conservative
♠ En coordonnées cartésiennes
−→→− − →
→ −
(rot A )x dydz = A · d `
= Ay (x, y, z)dy + Az (x, y + dy, z)dz
− Ay (x, y, z + dz)dy − Az (x, y, z)dz
∂Az ∂Ay
= dydz − dydz
∂y ∂z
Donc
−→→− ∂Az ∂Ay
(rot A )x = −
∂y ∂z
et par suite, par permutation circulaire, on obtient
1.1. OPERATEURS DIFFERENTIELS 13
∂Az ∂Ay
−
∂y ∂z
−→→− ∂Ax ∂Az
rot A = −
∂z ∂x
∂Ay ∂Ax
−
∂x ∂y
→
−
ex ey →
→
− −
ez
∂ ∂ ∂
=
∂x ∂y ∂z
Ax Ay Az
→
− → −
=∇∧A (1.14)
1.1.4 Laplacien
♠ La dérivation étant une opération linéaire, il s’en suit que les opérateurs différentielles sont linéaires.
→
− →
−
Exemple : Si U et V sont des champs scalaires, A et B sont des champs vectoriels et λ et µ sont des
constantes
−−→ −−→ −−→
grad(λU + µV ) = λ grad U + µ grad V
→
− →
− →
− →
−
∆(λ A + µ B ) = λ∆ A + µ∆ B
♠ En utilisant la loi de dérivation d’un produit (( f g)0 = f 0 g + f g0 ), on démontre les relation suivantes
−−→ −−→ −−→
grad(UV ) = U grad V +V grad U
−−→ → − → − →
− − →→ − → − − →→ − − −−→ →
→ − − −−→ →
→ −
grad( A · B ) = A ∧ rot B + B ∧ rot A + ( A · grad) B + ( B · grad) A
→
− →
− → − −−→
div(U A ) = Udiv A + A · gradU
→
− → − →
− − →→ − → − − →→ −
div( A ∧ B ) = B · rot A − A · rot B
−→ → − −→→ − → − −−→
rot(U A ) = U rot A − A ∧ grad U
−→→ − → − →
− → − → − → − − −−→ →
→ − − −−→ →
→ −
rot( A ∧ B ) = A div B − B div A + ( B · grad) A − ( A · grad) B
14 CHAPITRE 1. COMPLEMENT D’ ANALYSE VECTORIELLE
Exemple de démonstration :
→
− ∂(UAx ) ∂(UAy ) ∂(UAz )
div(U A ) = + +
∂x ∂y ∂z
∂U ∂Ax ∂U ∂Ay ∂U ∂Az
= Ax +U + Ay +U + Az +U
∂x ∂x ∂y ∂y ∂z ∂z
∂U ∂U ∂U ∂Ax ∂Ay ∂Az
= Ax + Ay + Az +U( + + )
∂x ∂y ∂z ∂x ∂y ∂z
−−→ →
− →
−
= grad U · A +Udiv A
Exemple de démonstration :
Formule du gradient
→
− −−→
ZZ ZZZ
Ud S = gradUdτ (1.16)
S V
Formule du rotationnel
→
− →
− −→−
ZZ ZZZ
A ∧d S = − rot →
au (1.17)
S V
1.3. COORDONNEES CURVILIGNES 15
→
− −−→ →
−
? Si E = −gradU, on dit que E dérive d’un potentiel scalaire U. Ceci est équivalent à
Z B
→
− →
−
la circulation E · d ` ne dépend que du point A et B (1.18)
IA
− →
→ −
la circulation E ·d ` = 0 (1.19)
C
−→→ − →−
rot E = 0 (1.20)
− →
→ −
dU = − E · d ` est une différentielle totale exacte (1.21)
→
− − →→ − →
− →
−
? Si B = rot A , on dit que B dérive d’un potentiel vecteur A . Ceci est équivalent à
− →
→ −
ZZ
B · d S ne dépend que du contour Γ limitant la surface S (1.22)
ZZS
− →
→ −
B ·d S = 0 (1.23)
→
−
div B = 0 (1.24)
∂→
−r
d→
−r = du1
∂u1
= kd →
−r k→
−
e1
kd →
−r k
où →
−
e1 est le vecteur tangent à S1 en M. En posant h1 = , on déduit que
du1
∂→
−r
→
− ∂u
e1 = 1 0 (1.25)
h1
∂→
−r
→
− ∂u
e2 = 2 (1.26)
h2
∂→
−r
→
− ∂u
e3 = 3 (1.27)
h3
16 CHAPITRE 1. COMPLEMENT D’ ANALYSE VECTORIELLE
Le vecteur d →
−r dans le cas de variation simultanée de u , u et u s’écrit
1 2 3
∂→
−r ∂→
−r ∂→
−r
d→
−r = du1 + du2 + du3
∂u1 ∂u2 ∂u3
= h1 →
−
e1 du1 + h2 →
−
e2 du2 + h3 →
−
e3 du3
kd →
−r k2 = (h du )2 + (h du )2 + (h du )2
1 1 2 2 3 3 (1.28)
→
−r = ρ→
−
eρ + z→
−
ez
On en déduit que
d→
−r = dρ→
−
eρ + ρdϕ→
−
eϕ + dz→
−
ez
→
−
d r = (dρ) + ρ (dϕ) + (dz)2
2 2 2 2
(1.29)
h1 = 1, h2 = ρ et h3 = 1
De la même façon, on démontre que pour les coordonnées cartésiennes (h1 , h2 , h3 ) = (1, 1, 1) et que pour
les coordonnées sphériques (h1 , h2 , h3 ) = (1, r, r sin θ).
Les coordonnées curvilignes permettent de donner une expression générale des opérateurs différentiels. Par
exemple, de
d→
−r = h du →
− →
− →
−
1 1 e1 + h2 du2 e2 + h3 du3 e3
∂g ∂g ∂g
dg = du1 + du2 + du3
∂u1 ∂u2 ∂u3
−r · −
= d→
−→
grad g
on déduit que
−−→ 1 ∂g → − 1 ∂g → − 1 ∂g → −
gradg = e1 + e2 + e3 (1.30)
h1 ∂u1 h2 ∂u2 h3 ∂u3
→
−
D’autre part, si A est un champ de vecteur de composantes (A1 , A2 , A3 ) dans (→
−
e1 , →
−
e2 , →
−
e3 ), on a
→
−
A (M) = A1 →
−
e1 + A2 →
−
e2 + A3 →
−
e3
1.3. COORDONNEES CURVILIGNES 17
→
− → −
A · d S = [(A1 h2 h3 )(u1 + du1 , u2 , u3 ) − (A1 h2 h3 )(u1 , u2 , u3 )]du2 du3
+ [(A2 h3 h1 )(u1 , u2 + du2 , u3 ) − (A2 h3 h1 )(u1 , u2 , u3 )]du3 du1
+ [(A3 h1 h2 )(u1 , u2 , u3 + du3 ) − (A3 h1 h2 )(u1 , u2 , u3 )]du1 du2
∂(h2 h3 A1 ) ∂(h3 h1 A2 )
= du1 du2 du3 + du1 du2 du3
∂u1 ∂u2
∂(h1 h2 A3 )
+ du1 du2 du3
∂u1
Par ailleurs
→
− → −
A · d S = divA dτ
= div A h1 h2 h3 du1 du2 du3
on en déduit que
→
− 1 ∂ ∂ ∂
div A = (h2 h3 A1 ) + (h3 h1 A2 ) + (h1 h2 A3 ) (1.31)
h1 h2 h3 ∂u1 ∂u2 ∂u3
h1 →
−
e1 h2 →
−
e2 h3 →
−
e3
−→→ − 1 ∂ ∂ ∂
rot A = (1.32)
h1 h2 h3 ∂u1 ∂u2 ∂u3
h1 A1 h2 A2 h3 A3
−−→ ∂U →− 1 ∂U →− ∂U → −
grad U = eρ + eϕ + ez
∂ρ ρ ∂ϕ ∂z
1 ∂ ∂U 1 ∂2U ∂2U
∆U = (ρ ) + 2 2 + 2
ρ ∂ρ ∂ρ ρ ∂ϕ ∂z
→
− 1 ∂ 1 ϕ ∂Az
∂A
div A = (ρAρ ) + +
ρ ∂ρ ρ ∂ϕ ∂z
−→ →
− 1 ∂A ϕ → ∂A ∂Aϕ 1 ∂Aρ →
]−
∂Az →
]− ]−
∂Az ρ
rot A = [ − eρ + [ − eϕ + [ − ez
ρ ∂ϕ ∂z ∂z ∂ρ ∂ρ ρ ∂ϕ
−−→ ∂U →− 1 ∂U →
− 1 ∂U → −
grad U = er + eθ + eϕ
∂r r ∂θ r sin θ ∂ϕ
1 ∂ ∂U 1 ∂ ∂U 1 ∂2U
∆U = 2 (r2 )+ 2 (sin θ ) + 2
r ∂r ∂r r sin θ ∂θ ∂θ r sin θ ∂ϕ2
→
− 1 ∂ 1 ∂ 1 ∂Aϕ
div A = 2 (r2 Ar ) + (sin θAθ ) +
r ∂r r sin θ ∂θ r sin θ ∂ϕ
−→→ − 1 ∂(rAθ ) →
]−
∂
rot A = 2 [ (r sin θAϕ ) − er
r sin θ ∂θ ∂ϕ
1 ∂Ar 1 ∂
− (r sin θAϕ )]→ − ∂Ar →
]−
∂
+ [ eθ + [ (rAθ ) − eϕ
r sin θ ∂ϕ ∂r r ∂r ∂θ
Chapitre 2
RAPPEL ET COMPLEMENT DE
L’ELECTROSTATIQUE
L’électrostatique qui s’intéresse à l’étude des effets des charges fixes est régi par des équations qui peuvent
s’écrire sous une forme locale
−→→ − → −
rot E = 0 (2.1)
→
− ρ
div E = (équation de Gauss locale ) (2.2)
ε0
ou sous une forme intégrale
− →
→ −
I
E ·d ` = 0 (2.3)
C
− →
→ − ∑ qintérieure
ZZ
E ·d S = (théorème de Gauss) (2.4)
Σ ε0
→
−
Au champ électrique E est associé la force électrique (qui coïncide avec la force de Lorentz puisque la
→
−
vitesse v des charges est nulle)
→
− →
−
F = qE (2.5)
et le potentiel électrostatique défini par la relation
→
− −−→
E = −grad V (2.6)
Les expressions générales permettant un calcul direct du champ et potentiel électrostatique en un point M
sont
−−→ Z −→ ZZ −→ ZZZ −→
→
− 1 ∑ qi Pi M + λd`PM + σdSPM ρdτPM
E = −−→ −→ −→ + −→
(2.7)
4πε0
i kPi Mk3 Γ kPMk3 Σ kPMk3 V kPMk3
| {z } | {z } | {z } | {z }
(A) (B) (C) (D)
et
1 qi
Z ZZ ZZZ
λd` σdS ρdτ
V= ∑ −−→ + Γ k− → + −→ + −→
(2.8)
4πε0
i kPi Mk PMk Σ kPMk V kPMk
| {z } | {z } | {z } | {z }
(A) (B) (C) (D)
19
20 CHAPITRE 2. RAPPEL ET COMPLEMENT DE L’ELECTROSTATIQUE
où
(A) est la contribution des charges ponctuelles qi aux points Pi .
(B) est la contribution de la distribution linéique de charges de densité λ(P) sur la courbe Γ. d` est l’élément
de longueur de Γ entourant le point P.
(C) est la contribution de la distribution surfacique de charges de densité σ(P) sur la surface Σ. dS est
l’élément de surface de Σ entourant le point P.
(D) est la contribution de la distribution volumique de charges de densité ρ(P) dans le volume V . dτ est
l’élément de volume de V entourant le point P (Figure (2.1)).
Le potentiel électrique est défini à une constante additive près. S’il n’y a pas de charge à l’infini, il
est commode de choisir cette constante de telle façon que le potentiel soit nul loin des charges. Il est
toujours continu contrairement au champ électrostatique.
Nous allons étudier le comportement du champ électrique à la traversée d’une surface Σ chargée avec une
densité σ et séparant l’espace en deux régions 1 et 2 .
2.2.1 Discontinuité de la composante normale du champ électrique
→
−
Calculons le flux dφ de E à travers la surface d’un cylindre élémentaire dont les bases sont de part et d’autre
de Σ.
Si dφlat est le flux à travers la surface latérale, le flux dφ s’écrit
−
→ →
− − → →
−
dφ = E2 (M2 ) · d S2 + E1 (M1 ) · d S1 + dφlat
→
− →
−
Pour un cylindre aplati, on peut négliger dφlat . Comme en plus d S2 = dS−
n→ −→
12 et d S1 = −dSn12 , on obtient
2.2. RELATION DE CONTINUITE DU CHAMP ELECTROSTATIQUE 21
−
→ − → →
dφ = (E2 − E1 ) · −
n12 dS
σ
= dS
ε0
→
−
d’où l’équation donnant la discontinuité des composantes normales de E
− −
→ − →
n→
σ
12 · (E2 − E1 ) = (2.9)
ε0
−→ −→ →− →
−
Comme LK = kLKk T où T est le vecteur tangentielle à Σ, on en déduit que la composante tangentielle
du champ électrique est continue à la traversée de la surface Σ
E1T = E2T
Ce résultat peut aussi être exprimé sous la forme
− −
→ − → →
−
n→
12 ∧ (E2 − E1 ) = 0 (2.10)
22 CHAPITRE 2. RAPPEL ET COMPLEMENT DE L’ELECTROSTATIQUE
2.3.1 Rappel : Energie électrostatique d’une charge placée dans un champ électrosta-
tique
L’énergie potentielle électrostatique d’une charge q1 placée en M1 dans un champ extérieur est l’énergie
qu’on pourrait récupérer en éloignant la charge de sa position jusqu’à l’infini où le potentiel est nul.
C’est aussi le travail minimum fourni pour amener la charge q de l’infini au point M.
Si V (M1 ) est le potentiel électrostatique au point M dont dérive le champ électrostatique, on a
V (M1 ) = V21
q2
= −−−→
4πε0 kM2 M1 k
1 q1 q2
W=
4πε0 k− −−→
M2 M1 k
W est aussi le produit de la charge q2 par le potentiel V12 créé par q1 en M2 . L’énergie électrostatique d’une
distribution de deux charges est donc
W = q1V21
= q2V12
1
= (q1V21 + q2V12 ) (2.12)
2
Soit une distribution de n charges ponctuelles qi placées en Mi . On peut calculer l’énergie potentielle de
cette distribution en additionnant les énergies des charges deux à deux.
Wi j = q jVi j
1 q j qi
=
4πε0 k− −−→
Mi M j k
2.3. ENERGIE ELECTROSTATIQUE 23
1
W= qiVi (2.13)
2∑i
1
Z
W= dq(M)V (M) (2.14)
2 D
On considère un volume V chargé avec une densité ρ. L’énergie électrostatique de cette distribution est
1
ZZZ
W= ρ(M)V (M)dτ
2 V
1
ZZZ
= ρ(M)V (M)dτ
2 Ω
24 CHAPITRE 2. RAPPEL ET COMPLEMENT DE L’ELECTROSTATIQUE
Comme
→
− →
− → − −−→
div(V E ) = V div E + E · grad V
→
− →
−
= V div E − k E k2
on a
1 →
− 1
ZZZ ZZZ
W= ε0 div(V E )dτ + ε0 E 2 dτ
2 Ω 2 Ω
− →
→ − 1
ZZ ZZZ
ε0
= V (M) E · d S + ε0 E 2 dτ
2 Σ 2 Ω
1 1 − →
→ −
Pour une sphère de rayon R, V varie en , E varie en 2 et dS varie en R2 . Par conséquent V E · d S varie
R R
1
en . Il en résulte que la première intégrale de W ci-dessus tend vers 0 lorsque le rayon R tend vers l’infini.
R
On obtient alors
1
ZZZ
W = ε0 E 2 dτ (2.15)
2 espace
Par ailleurs cette contraction n’a modifié le champ électrostatique que dans la région comprise entre les
sphères de rayons R0 − |dR0 | et R0 , où il est passé d’une valeur nulle à une valeur non nulle voisine de
Q
. La variation de l’énergie est donc
4πε0 R20
ε0 E 2
dW = dτ
2
2
ε0 Q
= (−4πR20 dR0 )
2 4πε0 R20
Q2
=− dR0
8πε0 R20
La variation de l’énergie est donc liée à la variation du champ. On dit que l’énergie est localisée dans les
régions de l’espace où existe un champ électrique non nul.
En particulier dans les régimes variables, il existe des situations où les sources du champ électrique dispa-
raissent mais il subsiste toujours un champ dans l’espace. Il en résulte de (47) et de la remarque ci-dessus,
que l’énergie électromagnétique est non nulle, alors que l’expression (46) prévoit le contraire. L’expression
(47) se généralise donc plus facilement aux régimes variables.
On appelle densité d’énergie, la quantité
dW
u=
dτ
D’après l’expression (47) on déduit que
ε0 E 2
u= (2.16)
2
L’équation aux dimensions de u est
ML2 T −2
[u] = (2.17)
L3
MLT −2
= (2.18)
L2
[Force]
= (2.19)
[Sur f ace]
Donc u a la dimension d’une pression. On l’appelle aussi pression électrostatique.
Soient deux distributions 1 et 2 continues s’étalant sur les volumes V1 et V2 (figure 2.5).
L’énergie potentielle de cette distribution est
1 1
ZZZ ZZZ
W= dq1 (M)(V1 (M) +V2 (M)) + dq2 (M)(V1 (M) +V2 (M))
2 V∞ 2 V∈
où V1 (M) est le potentiel électrostatique créé par la distribution 1 en M et V2 (M) est le potentiel électro-
statique créé par la distribution 2 en M.
1 1
ZZZ ZZZ
W= dq1 (M)V1 (M) + dq1 (M)V2 (M)
2 V∞ 2 V∞
1 1
ZZZ ZZZ
+ dq2 (M)V1 (M) + dq2 (M)V2 (M))
2 V∈ 2 V∈
26 CHAPITRE 2. RAPPEL ET COMPLEMENT DE L’ELECTROSTATIQUE
1
ZZZ
W1 = dq1 (M)V1 (M) est l’énergie propre de 1 si elle est était seule dans l’espace.
2 V∞
1
ZZZ
W2 = dq2 (M)V2 (M) est l’énergie propre de 2 si elle est était seule dans l’espace.
2 V∈
ZZZ
1
ZZZ
W12 = dq1 (M)V2 (M) + dq2 (M)V1 (M) est l’énergie d’interaction (ou l’énergie mutuelle)
2 V∞ V∈
des distributions 1 et 2 .
En réunissant, donc, deux distributions de charges, l’énergie totale n’est pas la somme des énergies propres.
Il s’y ajoute le terme d’énergie mutuelle.
En remplaçant V2 (M) et V1 (M) par leur expressions
dq2 dq1
ZZZ ZZZ
V2 (M) = −−→ et V1 (M) = −−→
V∈ 4πε0 kOMk V∞ 4πε0 kOMk
on démontre que les deux termes de W12 sont égaux. Il vient alors
ZZZ
1
ZZZ
W12 = dq1 (M)V2 (M) + dq2 (M)V1 (M)
2 V∞ V∈
ZZZ
= dq1 (M)V2 (M)
V∞
ZZZ
= dq2 (M)V1 (M) (2.20)
V∈
−
→ − →
Par ailleurs, si E1 et E2 sont les champs créés par 1 et 2 ; on a
1 −
→ − →
ZZZ
W = ε0 (E1 + E2 )2 dτ
2 espace
1 −
→ 1 −
→ −
→ − →
ZZZ ZZZ ZZZ
= ε0 E1 2 dτ + ε0 E2 2 dτ + ε0 E1 · E2 dτ
2 espace 2 espace espace
On déduit que
−
→ − →
ZZZ
W12 = ε0 E1 · E2 dτ (2.21)
espace
−−→ →
OM = −r
−→ →
OAi = −
ai
−−→ → −
AM= r
i i
−→
\ −−→
θi = (OAi , OM)
On a
1 qi
V (M) = ∑ (2.22)
i 4πε0 ri
D’après la figure (2.6), on a
ri2 = r2 + a2i − 2rai cos θi
− 21
a2i
1 1 2ai
= 1+ 2 − cos θi
ri r r r
ai
En faisant un développement limité en (qui est très inférieur à 1) et en se limitant au second ordre, on
r
obtient
1 a2i 3 4ai 2 cos2 θi
1 1 ai
= 1 + cos θi − 2 +
ri r r 2r 8 r2
(3 cos θi − 1)a2i
2
1 ai
= 1 + cos θi +
r r 2r2
En portant cette expression dans (2.22), on obtient que
1
V (M) s’écrit donc en une série de termes en ( )i , de plus en plus petit à mesure que l’exposant augmente.
r
Examinons à présent le comportement de quelques distributions particulières :
♠ Premier cas ∑ qi 6= 0
i
Ce cas se présente lorsque la distribution n’est pas électriquement neutre. Dans ce cas on peut se limiter au
premier terme de (52) :
1 qi
V (M) = ∑ (2.24)
4πε0 i r
L’ensemble des charges est équivalent à une seule charge q = ∑ qi placée en O. On dit qu’on a une distri-
i
bution unipolaire. C’est le cas de tout les ions polyatomiques.
♠ Deuxième cas ∑ qi = 0 et ∑ ai qi cos θi 6= 0
i i
C’est le cas d’une distribution neutre globalement, mais qui n’est pas symétrique par rapport à l’origine.
Dans ce cas le premier terme de (52) est nul et on peut se limiter au deuxième terme :
1 ai qi cos θi
V (M) = ∑
4πε0 i r2
→
−r
→
−
ai qi · →
1 −
krk
=
4πε0 ∑
i r2
En posant
→
−p = q →
∑ i −ai (2.25)
i
on obtient
1 →−p · →
−
u
V (M) = 2
(2.26)
4πε0 r
C’est l’expression du potentiel électrostatique créé par un dipôle électrique de moment dipolaire →
−p et placé
en O. La distribution est dite distribution dipolaire de moment p .→
−
Montrons que le moment → −p est indépendant de l’origine O choisie
−p = q −
→ →
∑ i OAi
i
−−→ −−→
= ∑ qi (OO1 + O1 Ai )
i
−−→ −−→
= OO1 ∑ qi + ∑ qi O1 Ai
i i
|{z}
=0
−−→
= ∑ qi O1 Ai
i
Donc
∀O, −p = q −
→ →
∑ i OAi
i
1 qi ai 2 (3 cos2 θi − 1)
V (M) = ∑
4πε0 i r3
La distribution est dite quadripolaire.
Dans la suite, on considère une distribution dipolaire de charges formée par des charges qi placées en
→
−
des points Ai situés au voisinage de O et soumise à un champ éléctrostatique E .
→
−
Le champ E (Ai ) varie très peu entre les points O et Ai . En première approximation, on peut écrire
→
− →
− →
−
→
− →
− ∂E ∂E ∂E
E (Ai ) = E (O) + (O)xi + (O)yi + (O)zi + . . .
∂x ∂y ∂z
et par suite
→
− →
− →
−
→
− →
− ∂E ∂E ∂E
R = ∑ qi E (O) + ∑ qi (O)xi + ∑ qi (O)yi + ∑ qi (O)zi
i i ∂x i ∂y i ∂z
| {z }
=0
→
− →
− →
−
∂E ∂E ∂E
= (O) ∑ qi xi + (O) ∑ qi yi + (O) ∑ qi zi
∂x i ∂y i ∂z i
| {z } | {z } | {z }
px py pz
→
−
En particulier la composante de R suivant Ox est
→
− −p · −
R = (→
−→ →−
grad) E (2.27)
→
−
Cette résultante de force est généralement faible. Elle est nulle lorsque le champ E est uniforme. L’action
du champ est essentiellement un couple de forces qui a tendance à orienter la distribution dipolaire.
2.5.2 Moment agissant sur une distribution dipolaire placée dans un champ élec-
trostatique
30 CHAPITRE 2. RAPPEL ET COMPLEMENT DE L’ELECTROSTATIQUE
On a
→
− −→ →
−
Γ = ∑ OAi ∧ qi E (Ai )
i
" →
− →
− →
− #
−→ →
− ∂E ∂E ∂E
= ∑ OAi ∧ qi E (O) + (O)xi + (O)yi + (O)zi + . . .
i ∂x ∂y ∂z
!
−→ →
−
= ∑ qi OAi ∧ E (O) + des termes de second ordre en xi2
i
−p ∧ →
'→
−
E (O)
→
− → →
−
Γ = −p ∧ E (2.28)
−p · →
W = −→
−
E (2.29)
En considérant un dipôle rigide (dont le module k→−p k est constant) et en différentiant (59), on obtient
dW = −→ −p · d →
−
E − d→ −p · →
−
E
→
−
Le premier terme ne peut provenir que d’une translation du dipôle (subissant ainsi une variation de E ) et le
deuxième terme ne peut provenir que d’une rotation du dipôle (→ −p ne peut que tourner). On retrouve ainsi
les deux actions d’un champ électrostatique sur le dipôle : une force provoquant une translation et un couple
provoquant une rotation.
COMPLEMENT DE LA
MAGNETOSTATIQUE
On peut définir le courant électrique en utilisant la théorie des conducteurs. En effet, considérons deux
conducteurs A et B portant des charges QA et QB et de potentiels VA et VB tel que VA est supérieur à VB .
Relions ces deux conducteurs par un fil conducteur (filiforme pour négliger la charge qu’il porte). Alors il y
aura écoulement de charges jusqu’à ce que les potentiels s’égalisent à une valeur commune V . L’écoulement
des charges dans le fil dépend de son matériau. Donc le temps mis pour établir le nouvel état d’équilibre
dépend du conducteur.
Soit dq la quantité de charge écoulée au cours du temps dt. L’intensité de courant est
dq
I= (3.1)
dt
→
−
Cette intensité de courant est reliée à la densité volumique de courant J par la relation
− →
→ −
ZZ
I= J ·d S (3.2)
Σ
31
32 CHAPITRE 3. COMPLEMENT DE LA MAGNETOSTATIQUE
avec
→
−
J = ρ→
−
v (3.3)
où ρ et →
−
v sont respectivement la densité volumique et la vitesse des charges.
Si l’épaisseur e du conducteur est très faible, la distribution volumique de charge de densité ρ tend vers une
→
−
distribution surfacique de densité σ, l’élément de surface d S = dS→ −
n tend vers le vecteur d`→
−n ; l’élément
2 →
− →
−
de charge d q devient stocké dans la surface construite sur v dt et d` n (figure 3.3-b).
d 2 q = σ→
−
v dt · d`→
−
n
apparaît comme étant la quantité de charges qui traverse d` pendant dt. On définit le vecteur densité surfa-
→
−
cique de courant ks par
→
−
ks = σ→
−
v (3.4)
et on a
→
− →
Z
I= ks · −
n d` (3.5)
Γ
→
−
où →
−
n est la normale à d` dans le plan formé par d` et ks .
La magnétostatique concerne l’étude des interactions magnétiques en régime permanent, c’est-à-dire lorsque
les circuits sont parcourus par des courants permanents et que ces courant n’entraînent aucune accumulation
de charges.
Elle est complètement décrite par l’équation
→
− − →
→ −
ZZ
div B = 0 ⇐⇒ B ·d S = 0 (3.6)
S
→
−
qui exprime l’inexistence des charges magnétiques ou le fait que le champ B est à flux conservatif et par
l’équation
→
− − →
→ −
I
rotB = µ0 J ⇐⇒ B · d ` = µ0 Iint (3.7)
Γ
→
− →
−
F = q→
−
v ∧B (3.8)
Le champ magnétostatique obéit au principe de superposition. La loi de Biot et Savart permet de calculer le
champ créé par un ensemble de circuits en additionnant les champs élémentaires créé par des éléments de
→
−
courant Id ` :
→
− −→
→
− µ0 Id ` ∧ PM
Z
B = −→ (3.9)
4π Γ kPMk3
→
−
Pour des courants répartis en volume avec une densité volumique de courant J ou en surface avec une
→
−
densité de courant surfacique ks , on a l’égalité suivante
→
− → − →
−
Id ` = J dτ = ks dS (3.10)
Par suite, les champs créés par ces distributions sont respectivement
34 CHAPITRE 3. COMPLEMENT DE LA MAGNETOSTATIQUE
→
− −→ ZZ →
− −→
→
− µ0 J dτ ∧ PM →
− µ0 ks dS ∧ PM
ZZZ
B = −→ et B = −→ (3.11)
4π V kPMk3 4π Σ kPMk3
→
− −→→ − →
−
Comme div B = 0 et div rot A = 0 ; il existe mathématiquement un vecteur A tel que
→
− − →→ −
B = rot A (3.12)
→
−
A est appelé potentiel vecteur. C’est un outil mathématique sans signification physique. Son intérêt réside
→
− →
−
dans le fait que dans certains problèmes, il est plus facile de calculer A que B . D’après sa définition,
→
− →
−
le potentiel vecteur n’est pas unique. Il est défini à un gradient près. En effet, si A est une solution, A0 =
− −−→
→ →
−
A + grad f est aussi une solution. On impose à A d’obéir à une deuxième équation qu’on appelle condition
→
−
de jauge. En régime permanent on impose à A de satisfaire
→
−
div A = 0 (3.13)
3.3. NOTION DU POTENTIEL VECTEUR 35
→
− −−−→ 1 →
−r
−r = −
Pour calculer l’expression de A , utilisons l’équation (85) et le fait que gradM = − 3 avec →
→
PM. Il
r r
vient
→
− µ0 −−−→ 1 →
−
ZZZ
B = gradM ∧ J (P)dτ
4π V r
Or
−→ → − −→→ − −−→ →
−
rot( f A ) = f rot A + grad f ∧ A
donc
→
−
−−−→ 1 →
− −−→ J (P) 1 −−→→
−
gradM ∧ J (P) = rotM ( ) − rotM J (P)
r r r | {z }
→
−
=0
Il en résulte que
→
− !
→
− µ0 −−→ J (P)
ZZZ
B = rotM dτ
4π V r
ZZZ →− !
µ0 −−→ J (P)
= rotM dτ
4π V r
et par suite
→
−
→
− µ0 J (P)
ZZZ
A = dτ (3.14)
4π V r
En utilisant (84 ?) on obtient pour une distribution filiforme et pour une distribution surfacique de courant
→
− ZZ →
−
→
− µ0 Id ` →
− µ0 ks (P)
Z
A = et A = dS (3.15)
4π Γ r 4π Σ r
Utilisons la notion du potentiel vecteur pour calculer le champ magnétique créé par un dipôle magné-
tique formé par une boucle circulaire centrée à l’origine du plan (xOy), de rayon a et parcourue par un
courant d’intensité I. Calculons le potentiel vecteur en un point P du plan zOx très éloigné de la boucle. En
coordonnées sphériques, le plan (xOz) a pour équation ϕ = 0. Le point P a pour coordonnées (r, θ, 0). Par
ailleurs, on a
→
−
→
− µ0 I d ` (M)
dA =
4π k− →
MPk
36 CHAPITRE 3. COMPLEMENT DE LA MAGNETOSTATIQUE
→
−
En repérant le point M dans le plan (xOy) par ses coordonnées polaire (a, α), il vient d ` = adα−
u→
α =
→
− →
−
adα(− sin α ex + cos α ey ).
En plus on a
−→ −−→ −→
MP = MO + OP
= −a(cos α→
−
e + sin α→
−
e ) + r(sin θ→
x y
−
e + cos θ→
x
−
e ) z
= (r sin θ − a cos α)→
−
ex − a sin α→
−
ey + r cos θ→
−
ez
−→ 2a a2
kMPk2 = r2 (1 − cos θ sin α + 2 )
r r
− 12
a2
1 1 2a
−→ = r 1 − r sin θ cos α + r2
kMPk
a
Comme 1, on peut faire un développement limité de l’expression ci-dessus. En se limitant au terme
r
du premier ordre, on obtient
1 1 a
−→ ' r (1 + r sin θ cos α)
kMPk
Donc
2π
Z
→
− µ0 I a a
A = (1 + sin θ cos α)(− sin α)dα→
−
ex
4π r 0 r
Z 2π
a
+ (1 + sin θ cos α)(cos α)dα→
−
ey
0 r
µ0 I a2 2πZ
= 2
sin θ→−
ey cos2 αdα
4π r 0
µ0 I πa2
= sin θ→
−
ey
4π r2
Pour exprimer le potentiel vecteur en coordonnées sphériques, il suffit de remarquer que pour le point P, →
−
ey
→
−
coïncide avec eϕ . Il vient alors que
→
− µ0 I πa2
A = sin θ→
−
eϕ
4π r2
3.4. FORCE D’INTERACTION ENTRE DEUX CIRCUITS 37
→
− − →→ −
B = rot A
→
−er → −eθ →
−
eϕ
1 ∂ ∂ ∂
= 2
r sin θ ∂r ∂θ ∂ϕ
0 0 r sin θAϕ
µ0 2 2 cos θ
(Iπa )
4π r2
= µ0 2 sin θ
(Iπa ) 2
4π r
0
L’expression de ce champ magnétique est analogue à celle du champ électrique créé par un dipôle électrique.
On rappelle que le moment magnétique de la boucle est
−
→ →
−
M = Iπa2 →−ez = I S
→
−
où S est la surface de la boucle.
Il est facile de voir que le potentiel vecteur peut se mettre sous la forme
−→ −
→
− µ0 M ∧ → r
A = (3.16)
4π r3
Enfin remarquons que dans le cas d’une boucle quelconque
−
→ ZZ
→
−
M= Id S (3.17)
S
→
− →
−
∆ A = −µ0 J (3.18)
Cette équation est analogue à l’équation de Poisson reliant le potentiel électrique et le densité volumique de
→
− →
−
charge. Elle se résout avec la même procédure mathématique et permet de calculer A puis B .
Considérons maintenant deux circuits C∞ et C∈ parcourus par des courants électriques d’intensité I1 et I2 .
−→
Ces deux circuits créent des champs magnétiques et il en résulte des forces d’interaction. Soient B12 =
→
− →
−
µ0 I1 d `1 ∧ −r→ −→ µ0 I2 d `2 ∧ −r→
Z Z
12 21
3
le champ créé par C ∞ et B21 = 3
le champ créé par C∈ . La force qui
4π C∞ r12 4π C∈ r21
→
−
s’exerce sur un élément de longueur d `1 de C∞ est
−→ →
− −→
d F21 = I1 d `1 ∧ B21
→
−
De même, la force qui s’exerce sur un élément de longueur d `2 de C∈ est
−→ →
− −→
d F12 = I2 d `2 ∧ B12
Il en résulte que
→
− →
−→ →
− µ0 I1 d `1 ∧ −r12
Z
d F12 = I2 d `2 ∧ 3
4π C∞ r12
→
− →
− − →
− →
− →
− →
− −→ → → −
Comme d `2 ∧ (d `1 ∧ r→ −
→ −
→ −
12 ) = (d `2 · r12 )d `1 − (d `1 · d `2 )r12 , on déduit que d F12 est dans le plan (r12 , d `1 ).
−→ →
−
De même, on démontre que d F21 est dans le plan (− r→
12 , d `2 ). Le principe de l’action et de la réaction n’est
pas donc respecté par les éléments de force.
−→
Calculons la force totale F12
−→ µ0 I1 I2 1 h →− → → − →
− → − →i
Z Z
F12 = 3
(d `2 · −
r12 )d `1 − (d `1 · d `2 )−
r12
4π C∈ C∞ r12
Or
→
− →
−
→
− → d `1 →
− d `2 · d −
r→
Z Z Z Z
(d `2 · −
12
r12 ) 3 = d `1 3
C∈ C∞ r12 C∞ C∈ r12
→
− →
− −−→ 1
Z Z
= d `1 (−d `2 ) · grad
C∞ C∈ r12
→
− 1
Z Z
= d `1 −d( )
C∞ C∈ r12
=0
Par suite,
3.5. EQUATIONS DE CONTINUITE 39
→
− → − →
−→ −µ0 I1 I2 (d `1 · d `2 )−
r12
Z Z
F12 = 3
(3.19)
4π C∈ C∞ r12
De même ;
→
− → − →
−→ −µ0 I1 I2 (d `1 · d `2 )−
r21
Z Z
F21 = 3
(3.20)
4π C∈ C∞ r21
−→ −→
Comme −r→ −
→
12 = −r21 , on a bien F21 = −F12 .
Remarque : La force d’interaction est l’origine de la dfinition de l’ampre :
un ampère est l’intensité du courant qui, maintenu dans deux conducteurs parallèles de longueur infinie,
de section négligeable, et placés à une distance de 1 mètre l’un de l’autre dans le vide, produirait entre ces
deux conducteurs une force égale à 2 × 10−7 newton par mètre de longueur.
Cette définition équivaut à choisir la valeur numérique 4π × 10−7 NA−2 de la perméabilité magnétique du
vide µ0 .
Historiquement, la mesure de la force magnétique d’interaction a permis de définir l’ampère. Ensuite on a
défini le coulomb comme étant 1As puis le volt, l’ohm,...
→
−
Soit ks une densit superficielle de courant sur la surface Σ sparant une rgion 1 d’une rgion 2 .
3.5.1 Discontinuité de la composante tangentielle du champ magnétique
Calculons la circulation du vecteur champ magntique le long du contour ferm ACDEA applati de
la figure 4-9.
−
→ −→ − → −→
d C = B2 · DE + B1 · AC + d Clat
−
→ −→ − → −→
' B2 · DE + B1 · AC
−
→ − → −→
= (B2 − B1 ) · DE
→
− − −→
= µ0 ( ks · →
n0 )kDEk
−→ −→
Or →−n kDEk = −
0 n→ ∧ DE. Il en rsulte que
12
40 CHAPITRE 3. COMPLEMENT DE LA MAGNETOSTATIQUE
F IGURE 3.9 – Contour à cheval entre deux milieux pour calculer la circulation du champ magnétostatique
−
→ − → −→ →
− → −→
(B2 − B1 ) · DE = µ0 ks · (−
n12 ∧ DE)
→
− −→ −→
= µ ( k ∧ n ) · DE
0 s 12
−
→ − → →
− →
B2 − B1 = µ0 ( ks ∧ −
n12 )
−
n→
−
→ −
→ −→ → − −→
12 ∧ (B2 − B1 ) = µ0 n12 ∧ ( ks ∧ n12 )
→
−
= µ0 ks
→
−
On a donc une discontinuit de la composante tangentielle de B :
− −
→ − → →
−
n→
12 ∧ (B2 − B1 ) = µ0 ks (3.21)
F IGURE 3.10 – Cylindre applâti à cheval entre deux milieux pour calculer le flux du champ magnétostatique
On en dduit que
− −
→ − →
n→
12 · (B2 − B1 ) = 0 (3.22)
→
−
La composante normale de B est par consquent continue.
Chapitre 4
PHENOMENES D’INDUCTION
ELECTROMAGNETIQUE – LOIS DE
FARADAY
En dplaant un circuit dans un champ magntique, les lectrons de celui-ci vont tre soumis la force
de Laplace. Leur dplacement crera un courant dans le circuit. Ce courant est dit induit.
Un courant induit est aussi cr en maintenant le circuit fixe et en faisant varier le champ magntique
Ces phnomnes dits d’induction ont t dcouvert au dix neuvime sicle par Faraday (1831) et depuis,
ils font l’objet de plusieurs applications.
→
−
Soit un circuit (CD) dans une rgion o existe un champ magntique B uniforme et indpendant du
→
− →
−
temps. Dplaons ce circuit avec une vitesse v0 . La vitesse v des lectrons est la composition de la
vitesse →
−
vi des lectrons dans le circuit (CD) et de la vitesse →
−
v0 .
41
42 CHAPITRE 4. PHENOMENES D’INDUCTION ELECTROMAGNETIQUE – LOIS DE FARADAY
→
−
−
→ F
Em =
q
→
− →
−
= v ∧B (4.1)
Or
→ →
− − →
− →
−
Em · d ` = (→
−v ∧ B )·d `
→
− →
− − → − →
−
= (→
−vi ∧ B ) · d ` +(→
v0 ∧ B ) · d `
| {z }
→
−
=0 car →
−
vi kd `
→
− → −
= −(→
−
v0 ∧ d ` ) · B
→
− →
−
Par ailleurs →
−
v0 dt ∧ d ` est la surface d 2 S balaye par le circuit pendant dt. Il en rsulte puisque que
→
−
B est indpendant du temps
→
−
→ →
− − d2 S →−
Em · d ` = − ·B
dt
d → − →−
= − (d S · B )
dt
et par suite
d →
− →−
ZZ
e=− dS ·B
dt
On appelle flux coupé par le circuit, la quantit
→
− →−
ZZ
φc = dS ·B
Il s’en suit que la force lectromotrice est l’oppos du flux coup par unit de temps
dφc
e=− (4.2)
dt
4.1. DEPLACEMENT D’UN CIRCUIT FILIFORME DANS UN CHAMP MAGNETIQUE CONSTANT 43
4.1.2 Cas d’un circuit fermé : relation entre le flux et le flux coupé
Dplaons un circuit C dans un champ magntique permanent (C peut subir une dformation au cours
de ce dplacement). Appelons S1 et S2 les surfaces s’appuyant sur le circuit dans sa position initiale
et dans sa position finale et S0 la surface du tube engendr par le dplacement de C .
→
−
Le flux de B travers la surface Σ = S0 ∪ S1 ∪ S2 est nul :
− →
→ −
ZZ
B ·d S = 0
Σ
− →
→ − − →
→ − − →
→ −
ZZ ZZ ZZ
= B ·d S + B ·d S + B ·d S
S0 S1 S2
= −Φc − Φ1 + Φ2
= −Φc − Φ(t) + Φ(t + dt)
→
−
On conclut que le flux coupé est égal à la variation du flux de B entre t + dt et t
Par suite
dΦ
e=−
dt
Faraday a nonc la loi suivante : l’expérience montre que lorsque le flux à travers une section fermée
du champ magnétique varie dans le temps, il apparaît une force électromotrice e. Lenz a complt cette
loi en prcisant que cette force électromotrice s’oppose à la variation du flux.
dΦ
e=− (4.4)
dt
On a d’une part
→ →
− −
Z
e= Em · d `
C
−→− → → −
ZZ
= rot Em · d S 01 (1)
S
→
−
D’autre part, dans le cas ou la variation du flux est due la variation du champ B ;
dΦ
e=−
dt
d − →
→ −
ZZ
=− ( B ·d S )
dt S
→
−
dB → −
ZZ
= − ·d S (4.5)
S dt
On dduit de 4.4 et 4.5 que
→
−
−→− → dB
rot Em = − (4.6)
dt
−→
Em ne dérive pas d’un potentiel scalaire. Ce champ électrique qui donne naissance à une force élec-
tromotrice est dit champ électromoteur d’induction
Par contre si la variation du flux est due la dformation ou au dplacement du circuit dans un
champ magntique constant, les porteurs de charges se dplacent sous l’effet de la force de Lorentz
→
− →
−
F = q→−
v ∧ B . Le champ lectromoteur qui est l’origine de cette force est dit champ électromoteur
−−→
de mouvement noté Emn .
→
−
−−→ F →
−
Emn = =→
−
v ∧B (4.7)
q
Soit un circuit filiforme C parcouru par un courant d’intensit I. Le champ magntique cr par ce
circuit en un point M de vecteur position →
−r est
→
−
→
− µ0 Id ` ∧ →
−r
Z
B =
4π C r3
→
−
Le flux Φ de B travers une surface se posant sur C est proportionnel I. On crit
Φ = LI (4.8)
Le coefficient de proportionnalit L est appel self inductance ou inductance propre du circuit. Elle
ne dpend que de la gomtrie du circuit. Elle est toujours positive et elle se mesure en henry de
symbole H
H = W bA−1 = T m2 A−1
4.2. INDUCTANCE PROPRE ET INDUCTANCE MUTUELLE 45
F IGURE 4.3
Considrons maintenant deux circuits Ci et C| parcourus par des courants d’intensit Ii et I j . Soit Φi j
→
− →
−
le flux du champ B j cr par C| travers une surface Si reposant sur Ci et Φ ji le flux du champ Bi cr
par Ci travers une surface S j reposant sur C| .
− →
→ −
ZZ
Φi j = B j · d Si
Si
−→→ − → −
ZZ
= rot A j · d Si
Si
− →
→ −
Z
= A j · d `i
Ci
→
− → −
µ0 d `i · d ` j I j
Z Z
=
4π Ci C| ri j
Φi j est proportionnel I j
Φi j = Mi j I j (4.9)
De mme Φ ji est proportionnel Ii :
→
− → −
µ0 d `i · d ` j Ii
Z Z
Φ ji =
4π C C| r ji
46 CHAPITRE 4. PHENOMENES D’INDUCTION ELECTROMAGNETIQUE – LOIS DE FARADAY
Φ ji = M ji Ii
Les coefficients de proportionnalit Mi j et M ji sont appels coefficient inductance mutuelle.
→
− → −
µ0 d `i · d ` j
Z Z
Mi j =
4π Ci C| ri j
→
− → −
µ0 d `i · d ` j
Z Z
M ji = (4.10)
4π Ci C| r ji
On en dduit que
Mi j = M ji (4.11)
Φ1 = L1 I1 + M12 I2 + . . . M1n In
avec Mii = Li .
On peut aussi prsenter cette relation sous une forme matricielle :
Φ1 L1 M12 . . . M1n I1
.. .. .. .. ..
. = . . . . (4.13)
Φn Mn1 Mn2 . . . Ln In
→
− → − →
−
d 2 T = i(d ` ∧ B ) · d λ
→
− →
− → −
= i(d λ ∧ d ` ) · B
→
− →
− → −
I
dT = i(d λ ∧ d ` ) · B
C
4.4. TRAVAIL DES FORCES ÉLECTROMAGNÉTIQUES 47
→
− →
− →
− →
− →
− → −
I
Or d S = d λ ∧ d ` est la surface balaye. (d λ ∧ d ` ) · B est le flux coup dΦc par tout le circuit
C
au cours du dplacement lmentaire. Remarquons que ce flux est algbrique. La normale la surface
est oriente dans le sens
−−−−−−−−→ −−−−−−−−−−−→
(déplacement ∧ lignes de courant)
On a donc le théorème de Maxwell suivant :
dT = idΦc
= idΦ
∆T = i(Φ f − Φi ) (4.14)
Le travail des forces électromagnétique lors d’un déplacement d’un circuit est égal au produit de
l’intensité du courant par le flux coupé par le circuit dans son déplacement.
Il en rsulte de ce thorme les remarques suivantes :
• Le travail des forces lectromagntiques ne dpend pas du chemin suivi.
• Un dplacement d aux forces magntiques est dans le sens de ces forces. Par consquent le travail de
ces forces est positif. Comme W = i∆Φ, on dduit que le systme volue vers l’augmentation du flux. Le
systme est en quilibre si le flux atteint sa valeur maximale.L’nergie potentielle tant l’nergie qu’on
pourrait rcuprer lorsqu’on loigne un circuit de sa position initiale l’infini ou le champ magntique
→
−
B est nul ; on dduit que
→
− →
−
Z ∞
W= d f ·d `
P
Z 1∞
= idΦ
P1
W = −iΦ(P1 ) (4.15)
Dans le cas o le circuit est de petites dimensions, le champ magntique est presque uniforme en tout
point de ce circuit :
W = −iΦ
→
− →
ZZ
= −i B ·−
n dS
S
→
−
ZZ
= − B ·i →
−
n dS
S
−
→ →−
= −M · B
→
−
L’nergie d’un diple magntique plac dans un champ magntique extrieur B est
−
→ →−
W = −M · B (4.16)
Par ailleurs, comme lavariation du travail est l’oppose de la variation de l’nergie potentielle, on a
dT = −dW
−
→ → −
= d(M · B )
−
→ → − −
→ → −
=M · d B} + d| M{z· B}
| {z
dT1 dT1
−
→ → −
♠dT1 = M · d B
→
− →
− →
−
−
→ ∂B ∂B ∂B
= M ·( dx + dy + dz)
∂x ∂y ∂z
∂ −→ → − ∂ −→ →− ∂ −→ →
−
= (M · B )dx + (M · B )dy + (M · B )dz
∂x ∂y ∂z
−−→ − → →− →
−
= grad(M · B ) · d λ
− −−→ −
→ → →−
F = grad(M · B ) (4.17)
4.4. TRAVAIL DES FORCES ÉLECTROMAGNÉTIQUES 49
−→ → −
♠dT2 = d M ∧ B
−→
dM −
→
=→−
ω ∧M
dt
−
→ − −
→
dM = → ω dt ∧ M
− −
→ →
= dΩ ∧M
− −
→ → → −
dT2 = (d Ω ∧ M ) · B
−
→ → − →
−
= (M ∧ B ) · d Ω
− −
→ → →−
Γ =M ∧ B (4.18)
4.4.0.3 Calcul de l’énergie dans le cas d’un circuit parcouru par un courant volumique
→
− →
−
On considre un circuit C de section d S parcouru par un courant de densit volumique J . On place
ce circuit dans un champ magntique extérieur. On peut dcomposer le circuit en une srie de circuits
filiformes parcourus par des courant d’intensit dI. On choisit cette dcomposition de telle faon qu’en
passant d’un circuit un autre, le flux ne varie pas. Le travail d’un circuit lmentaire est donc
d 2 T = Φ(Σ)dI
− →
→ −
= Φ(Σ) J · d S
avec
− →
→ −
ZZ
Φ(Σ) = B ·d Σ
ZZΣ
−→→ − → −
= rot A · d Σ
− →
→ −
Z
= A ·d `
Γ
et par suite
− →
→ − → − → −
Z
2
d T= ( A · d ` )( J · d S )
Γ
→
− →
−
Comme J est parallle d ` ; on a
→
− → − →
− → −
Z
2
d T= ( A · J ) (d ` · d S )
Γ | {z }
dτ
→
− → −
ZZZ
T= ( A · J )dτ (4.19)
V
50 CHAPITRE 4. PHENOMENES D’INDUCTION ELECTROMAGNETIQUE – LOIS DE FARADAY
4.4.1 Energie propre d’un ensemble de courants filiformes (Champ extérieur nul)
4.4.1.1 Cas d’un seul circuit
Soit un circuit C parcouru par un courant d’intensit i0 . Le flux propre de ce circuit est Φ0 = Li0 .
dφ0
Soit dT l’nergie ncessaire pour varier i0 de di0 . La force lectromotrice d’induction e = − tend
dt
s’opposer l’augmentation de i. La force lectromotrice extrieure ncessaire pour la vaincre est
eext = −e
dΦ0
=
dt
dT = eext i0 dt
dΦ0
= i0 dt
dt
= i0 dΦ0
On obtient
1 1 1 Φ2
W = Li2 = iΦ = (4.20)
2 2 2 L
On a
1
W = Φi
2 ZZ
1 − →
→ − → − → −
Z
= B ·d Σ J ·d S
2 Σ
1 → − → − − →
→ −
Z ZZ
= A ·d ` J ·d S
2 Γ
1 →
− → − →
− → −
ZZZ
= ( A · J )(d ` · d S )
2 V
1 →
− → −
ZZZ
= ( A · J )dτ
2 V
1 →
− → −
ZZZ
W= ( A · J )dτ (4.21)
2 V
4.4. TRAVAIL DES FORCES ÉLECTROMAGNÉTIQUES 51
F IGURE 4.6
Φk = ∑ Mk j i j
j
L’nergie est
1 i=n
W= ∑ ik Φk
2 k=1
1 i=n j=n
= ∑ ∑ Mk j ik i j
2 k=1 j=1
→
−
Pour un circuit parcouru par une densit de courant J ; on a
1 − →
→ −
ZZZ
W= J · A dτ
2 V
→
−
On peut tendre la sommation sur tout l’espace car en dehors du volume V , J est nulle. Il en rsulte
1 − →
→ −
ZZZ
W= J · A dτ
2 Espace
1 −→→ − →−
ZZZ
= rot B · A dτ
2µ0 Espace
52 CHAPITRE 4. PHENOMENES D’INDUCTION ELECTROMAGNETIQUE – LOIS DE FARADAY
Or
→
− → − →
− − →→ − → − − →→ −
div( A ∧ B ) = B · rot A − A · rot B
→
− − →→ − →
− → − →
− − →→ −
A · rot B = −div( A ∧ B ) + B · rot A
→
− → −
= −div( A ∧ B ) + B2
1 1 →
− → −
ZZZ ZZZ
W= B2 dτ − div( A ∧ B )dτ
2µ0 Espace 2µ0 Espace
1 1 →
− → − →
−
ZZZ ZZ
= B2 dτ − ( A ∧ B )·d S
2µ0 Espace 2µ 0 Σ
→
− →
−
Σ est la sphre dlimitant tout l’espace. Sur cette surface A et B sont nuls et par suite la deuxime
intgrale est nulle.
1
ZZZ
W= B2 dτ
2µ0 Espace
Soient deux circuits filiformes C1 et C2 parcourus par des courants d’intensit I1 et I2 . Si les circuits
sont loigns l’un de l’autre, il n’y a pas de force d’interaction entre eux. Par contre lorsqu’ils sont
rapprochs, ils s’attirent ou se repoussent selon le sens des courants qui les parcourent. Soient
→
− → − → − →
− − → − →
J = J1 + J2 et A = A1 + A2 la densit de courant rsultante et le potentiel vecteur rsultant. L’nergie
magntique est
1 →
− → −
ZZZ
T= ( A · J )dτ
2 Espace
1 −
→ → − 1 −
→ → − 1 −
→ → − − → → −
ZZZ ZZZ ZZZ
= A1 · J1 dτ + A2 · J2 dτ + (A1 · J2 + A2 · J1 )dτ
2 Espace 2 Espace 2 Espace
La quantit
1 −
→ → − − → → −
ZZZ
Tm = (A1 · J2 + A2 · J1 )dτ
2 Espace
−
→ → −
ZZZ
= A1 · J2 dτ
Espace
−
→ → −
ZZZ
= A2 · J1 dτ
Espace
LOIS GENERALES DE
L’ELECTROMAGNETISME –
EQUATIONS DE MAXWELL
5.1 INTRODUCTION
→
− →
− →
− −
→
Les champs (lectrique E , magntique B , de force lectrique Fe et magntique Fm ) sont calculs en
rgime permanent par les quations locales suivantes
−→→ − → −
rot E = 0
→
−
div E = 0
→
− →
−
Fe = q E
−→→ − →
−
rot B = µ0 j
→
−
div B = 0
−
→ →
−
F = q(→
m
−
v ∧ B)
Le rgime permanent (ou statique) est ralis lorsqu’il n’y a pas d’accumulation de charges en tout
point de l’espace ou encore lorsque le courant qui entre dans un volume τ a la mme intensit que le
courant qui en sort.
Nous avons vu au chapitre prcdent qu’un champ magntique variable produit un champ lectrique
−→ →→
− − → −
Em dont la circulation sur un contour ferm n’est pas nulle. Par suite rot E = 0 n’est plus valable
en rgime variable.
→
−
D’autre part, si on veut calculer la circulation du champ magntique B le long du contour Γ pour
le circuit de la figure 6-1, le rsultat diffre selon qu’on considre la surface S1 ou la surface S2 qui
s’appuie sur Γ.
En effet
− →
→ − − →
→ −
I ZZ
B · d ` = µ0 J ·d S
Γ SΓ
(
µ0 I si SΓ = S1
=
= 0 si SΓ = S2 (car elle n’est traverse par aucun courant)
53
54 CHAPITRE 5. LOIS GENERALES DE L’ELECTROMAGNETISME – EQUATIONS DE MAXWELL
F IGURE 5.1
Cette contradiction est en fait de la violation des conditions de validit du thorme d’Ampre : il
existe une accumulation de charges sur l’armature du condensateur. On doit donc corriger les lois
de calcul des champs obtenus en rgime permanent pour qu’elles soient valables en rgime variable.
Les quations de l’lectromagntisme gnralises au rgime variable doivent toujours vrifier le principe
→
− →
−
de superposition. Elles ne doivent contenir donc que des termes linaires et fonction de E et B .
→
− →
− →
− →− ρ
Parmi les fonctions scalaires simples (div E , div B , E 2 , B2 et E · B ,..) qu’on peut associer
ε0
→
− ρ
dans div E = , il n’y a aucune qui vrifie ces exigences. En plus il n’existe aucune exprience qui
ε0
contredit les rsultats exprimentaux obtenus par le thorme de Gauss. Pour ces deux raisons, le
thorme de Gauss garde la mme expression quel que soit le rgime.
→
−
D’aprs la loi de Faraday-Lenz, un champ magntique variable B au cours du temps, produirait
→
−
dans une boucle Γ une force lectromotrice e. Si Φ est le flux du champ B travers une surface Σ
s’appuyant sur la boucle et si cette surface ne subit pas de dformation au cours du temps, on a
dΦ
e=−
dt
→ →
− − d − →
→ −
I ZZ
Em · d ` = − B ·d S
Γ dt Σ
ZZ → −
−→− → → − dB → −
ZZ
rot Em · d S = − ·d S
Σ Σ dt
→
−
−→→ − ∂B
rot E = − (5.1)
∂t
Cette quation dite de Maxwell-Faraday montre qu’en absence de charges lectriques, un champ
lectrique peut tre produit par une variation du champ magntique.
On a
→
−
−→→ − ∂B
rot E = −
∂t
→
−
−→→ − ∂B
div rot E = −div
∂t
∂ →
−
donc div B = 0. L’intgration de cette quation donne
∂t
→
−
div B = f (r)
Cette quation n’est compatible avec le rgime permanent que si f (r) = 0, donc, en rgime variable,
le champ magntique reste flux conservatif
→
−
div B = 0
Considrons un volume V entour par une surface Σ, indformable au cours du temps (figure 5.2).
→
−
Soit ρ(t) la densit de charge l’intrieur de V et j la densit de courant traversant Σ.
F IGURE 5.2
dqΣ = Idt
Or la variation de la charge l’intrieur de V est gale en valeur absolue la charge qui traverse Σ
|dq| = |dqΣ |
On peut vrifier facilement que cette relation est valable dans tous les cas de figure (si le courant
est du à un dépalecement de charges négatives, on a toujours dq < 0 et dqΣ > 0 car des charges négatives
quittenet le volume V ). Donc, on obtient
ZZZ
∂ρ
dtdτ = −Idt
V ∂t
− →
→ −
ZZ
=− j · d S dt
Σ
→
−
ZZZ
=− div j dτdt
V
→
− ∂ρ
ZZZ
div j + dτ = 0
V ∂t
En rduisant le volume V jusqu’ ce qu’il soit assimilable un point, on obtient l’équation locale de
conservation de la charge
→
− ∂ρ
div j + =0 (5.2)
∂t
→
−
Remarque : En régime permanent j et ρ sont indépendants du temps et on retrouve
→
−
div j = 0
→
−
qui signifie que dans ce cas j est à flux conservatif.
5.2. GENERALISATION DES LOIS DE L’ ELECTROMAGNETISME 57
→→
− − →
−
L’quation rot B = µ0 j n’est pas valable en rgime variable non seulement parce qu’elle conduit des
contradictions lorsqu’il y a accumulation de charge (figure 5.1) mais aussi parce qu’elle contredit
l’quation de conservation de la charge. En effet
→
− −→→ −
µ0 div j = div rot B
=0
L’quation locale du thorme d’Ampre devrait donc contenir un terme supplmentaire qui lvera ces
contradictions. Elle doit tre remplace par une quation du type
−→→ − − →
→ −
rot B = µ0 j + k
→
−
o k est un champ de vecteur qui vrifie les lois de l’lectromagntisme.
En particulier, on doit avoir
→
− →
−
µ0 div j + div k = 0
→
− 1 →
−
div j = − div k
µ0
∂ρ
=−
∂t
→
− ∂ρ
div k = µ0
∂t
→
−
∂E
= µ0 ε0 div
∂t
→
−
→
− ∂E
k = µ0 ε0 est une solution de l’quation prcdente. En plus elle est compatible avec les rsultats
∂t
exprimentaux. Elle a t adopte par Maxwell. D’o la forme locale du thorme d’Ampre gnralis
→
−
−→→ − →
− ∂E
rot B = µ0 ( j + ε0 ) (5.3)
∂t
Ceci montre qu’un champ magntique peut tre produit par une variation temporelle du champ
lectrique.
En particulier, chaque fois qu’il y a une accumulation de charge dans un circuit, il en rsulte une
variation du champ lectrique. Celle-ci produit un champ magntique qui se superpose au champ
magntique produit par les courants.
→
−
∂E →
−
La quantit ε0 est homogne une densit volumique de courant jd . Elle a t dnomme densité de
∂t
courant de déplacement mais ne correspond pas un dplacement de charges.
Vrifions prsent si la gnralisation du thorme d’Ampre supprime la contradiction qui apparat lors
→
−
du calcul de la circulation de B dans le circuit de la figure 5.1.
58 CHAPITRE 5. LOIS GENERALES DE L’ELECTROMAGNETISME – EQUATIONS DE MAXWELL
Dans le condensateur, le champ lectrique est variable puisqu’il y a une accumulation de la charge ;
∂ρ
donc 6= 0 :
∂t
− →
→ − −→→ − → −
I ZZ
B ·d ` = rot B · d S
Γ S2
→
− → − →
−
ZZ
= µ0 ( j + jd ) · d S
S2
− →
→ − − →
→ −
ZZ
= µ0 jd · d S car j = 0
S2
→
−
∂E → −
ZZ
= µ0 ε0 ·d S
S2 ∂t
− →
→ −
ZZ
∂
= µ0 ε0 E ·d S
∂t S2
→
−
ZZZ
∂
= µ0 ε0 div E dτ
∂t V
ZZZ
∂ ρ
= µ0 ε0 dτ
∂t V ε0
ZZZ
∂
= µ0 ρdτ
∂t V
∂q
= µ0
∂t
= µ0 I
→
− ρ
Equation de Maxwell-Gauss div E = (5.4)
ε0
→
−
Equation d’inexistence de charges magnétiques div B = 0 (5.5)
→
−
−→→ − ∂B
Equation de Maxwell-Faraday rot E = − (5.6)
∂t
−→→ − →
− → −
Equation de Maxwell-Ampère rot B = µ0 ( j + jd ) (5.7)
Avec l’expression de la force de Lorentz
→
− →
− − → −
F = q( E + →
v ∧ B)
ces quations constituent le fondement de l’lectromagntisme dans le vide. Ces quations sont compltes
par des relations exprimant les proprits spcifiques du milieu (dites équations constitutives. Pour un
→
− →
−
conducteur on a par exemple j = γ E ) pour l’lectromagntisme dans les milieux matriels.
5.4. EQUATIONS VERIFIEES PAR LES POTENTIELS SCALAIRE ET VECTEUR 59
Remarques :
(i)– Les équations de Maxwell étant linéaires, le principe de superposition est toujours vérifié.
→
− →
−
∂B →
− ∂E →
−
(ii)– En régime permanent = 0 et = 0 ; les équations de Maxwell se réduisent à deux équa-
∂t ∂t
tions concernant le champ électrique et deux équations concernant le champ magnétique. Ainsi les effets
électrostatiques sont découplés des effets magnétostatiques. En régime variable, ces domaines ne sont plus
distincts : l’existence d’un champ électrique entraine un champ magnétique et inversement. On parle alors
de champs électromagnétiques.
(iii)– L’équation de Maxwell-Ampère contient l’équation de conservation de la charge.
(iv)– Les équations de Maxwell montrent que les champs électromagnétiques ne sont plus attachés à leurs
sources (charges et courants) et ils peuvent exister très loin d’elles. En effet, supposons qu’on supprime à
→
−
un instant t = 0 le courant I qui a donné naissance à un champ B . Ce champ va varier au cours du temps
→
−
et induire un champ électrique E d’après la loi de Maxwell-Faraday. Ce champ électrique varie à son tour
→
−
et produit un champ magnétique B d’après l’équation de Maxwell-Ampère. Ainsi les champs électroma-
gnétiques existent indépendamment et loin de leur source. Par suite l’étude électromagnétique devient une
étude des interactions entre charges et champ électromagnétique et non plus une étude d’interaction entre
charges électriques.
(v)– Les équations de Maxwell ont des expressions locales. Elles peuvent être transformées par les théo-
rèmes de Green-Ostrogradski et de Stokes en des expressions intégrales.
→
− − →
→ − 1
ZZ ZZZ
ρ
div E = =⇒ E ·d S = ρdτ (théorème de Gauss)
ε0 S ε0 V
→
− − →
→ − →
−
ZZ
div B = 0 =⇒ B ·d S = 0 ( B est à flux conservatif)
S
→
−
−→→ − ∂B − →
→ − − →
→ −
Z ZZ
∂
rot E = − =⇒ E ·d ` = − B ·d S (loi de Faraday-Lenz)
∂t ∂t S
ZΓ
−→→ − →
− → − − →
→ − →
− → − →
−
ZZ
rot B = µ0 ( j + jd ) =⇒ B · d ` = µ0 ( j + jd ) · d S (théorème d’Ampère)
Γ S
→
− →
−
Comme div B = 0, il existe aussi en rgime variable un potentiel vecteur A tel que
→
− − →→ −
B = rot A (5.8)
→
−
En introduisant A dans l’quation de Maxwell-Faraday (125), on obtient
60 CHAPITRE 5. LOIS GENERALES DE L’ELECTROMAGNETISME – EQUATIONS DE MAXWELL
→
−
−→→ − ∂B
rot E = −
∂t
∂− →→ −
= − rot A
∂t
→
−
−→∂ A
= −rot
∂t
→
−
−→ →
− ∂ A
rot( E + )=0
∂t
→
−
→
− ∂A
Par consquent E + est un champ circulation conservative. Il drive d’un potentiel scalaire U
→
− ∂t
→
− ∂A −−→
tel que E + = −grad U ou encore
∂t
→
−
→
− −−→ ∂A
E = −grad U − (5.9)
∂t
→
− → − →
−
Le champ lectromagntique ( E , B ) drive donc d’un couple de potentiels électromagnétiques ( A ,V ).
→
−
∂2 A −−→
→
− →
− ∂U →
−
∆ A − µ0 ε0 2 − grad div A + µ0 ε0 = −µ0 j (5.10)
∂t ∂t
Par ailleurs
ρ →
−
= div E
ε0
→
−
−−→ ∂A
= div(−grad U − )
∂t
∂ →
−
= −∆U − div A
∂t
∂ →
− ρ
∆U + div A = −
∂t ε0
On peut crire cette quation sous une forme parallle 5.10
5.4. EQUATIONS VERIFIEES PAR LES POTENTIELS SCALAIRE ET VECTEUR 61
∂2U
∂ →
− ∂U ρ
DeltaU − µ0 ε0 2 + div A + µ0 ε0 =− (5.11)
∂t ∂t ∂t ε0
→
−
En rgime statique, les outils mathmatiques A et U (non mesurables) sont dfinis une constante
additive prs. En rgime variable, ils vrifient deux quations aux drives partielles couples. Il existe
→
−
une infinit de solutions A et U de ces quations. Les solutions acceptables physiquement sont celles
→
− →
− →
−
qui conduisent aux champs lectromagntiques ( E , B ) observable exprimentalement. Or si ( A ,U)
→
− →
−
est un potentiel lectromagntique associ au champ lectromagntique ( E , B ), ils sont lis par l’quation
→
− − →→ − →
− →
− → − −−→
(127), B = rot A . Mais on sait que cette quation dfinit A un gradient prs. Donc A0 = A + grad Ψ
est aussi une solution de (127).
→
−
Au potentiel vecteur A0 est associ un potentiel scalaire U 0 tel que
→
−
→
− −−→ ∂A
E = −grad U −
∂t
→
−
−−→ 0 ∂ A 0
= −grad U −
∂t
→
−
−−→ 0 ∂ A ∂ −−→
= −grad U − − grad Ψ
∂t ∂t
−−→ 0 −−→ ∂ −−→
grad U = grad U − grad Ψ
∂t
−−→ ∂Ψ
= grad (U − )
∂t
∂Ψ
U0 = U −
∂t
Donc des transformations du type
→
−0 →− −−→
A = A + grad Ψ
∂Ψ
U0 = U − (5.12)
∂t
n’affectent pas le champ lectromagntique. Le choix du couple de potentiel lectromagntique est dit
un choix de jauge.
Le champ lectromagntique est invariant par changement de jauge. On dit qu’on a "une invariance
de jauge".
On peut choisir des conditions de jauge qui simplifient les quations aux potentiels (129 et 130). En
lectromagntisme on utilise la jauge de Coulomb ou -le plus souvent- la jauge de Lorentz.
5.4.4.1 Jauge de Coulomb
Cette jauge conserve l’expression statique du potentiel scalaire U. Cela signifie que les effets du
→
−
rgime variable sont exprims uniquement par le potentiel vecteur A .
→
−
La condition de jauge de Lorentz est la plus utilise. Elle impose U et A de satisfaire
→
− ∂U
div A + ε0 µ0 =0 (5.15)
∂t
Elle conduit ainsi des quations aux potentiels simples rsoudre, parallles et dcouples
∂2U ρ
∆U − µ0 ε0 2
=− (5.16)
∂t ε0
2 →
−
→
− ∂ A →
−
∆ A − µ0 ε0 2 = −µ0 j (5.17)
∂t
→
−
Vérifions que quel que soit le potentiel électromagnétique ( A ,U), on peut toujours obtenir un potentiel
−→
électromagnétique (A0 ,U0 ) qui vérifie la condition de Lorentz. Considérons les tranformations :
−
→ → − −−→
A0 = A + grad Ψ
∂Ψ
U0 = U −
∂t
On obtient
−
→ →
− −−→
divA0 = div A + divgrad Ψ
→
−
= div A + ∆Ψ
∂U0 ∂U ∂2 Ψ
= − 2
∂t ∂t ∂t
5.5. RESOLUTION DES EQUATIONS AUX POTENTIELS AVEC LA CONDITION DE LORENTZ 63
Ainsi
−
→ ∂U0 →
− ∂U ∂2 Ψ
divA0 + µ0 ε0 = div A + ∆Ψ + µ0 ε0 ( − 2 )
∂t ∂t ∂t
=0
On en déduit l’équation en Ψ
∂2 Ψ ∂U →
−
∆Ψ − µ0 ε0 = µ0 ε0 − div A
∂t 2 ∂t
qui admet toujours des solutions. Le changement de jauge est donc toujours possible.
Comme le principe de superposition est vrifi par les quations de Maxwell, on peut toujours dter-
miner les potentiels produits par des lments de volume dτ et obtenir les potentiels rsultants par
des intgrations sur tout le volume V contenant des charges et/ou des courants.
Pour trouver les potentiels produits par des lments de volume au point M, nous commenons par
− →
→ −
considrer le cas o M est l’extrieur du volume V (ρ = 0 et j = 0 ). Cela revient rsoudre
∂2U
∆U − µ0 ε0 =0 (5.18)
∂t 2
→
−
→
− ∂2 A
∆ A − µ0 ε0 2 = 0 (5.19)
∂t
1
1 2
On vrifie facilement que la constante a la dimension d’une vitesse et dont la valeur
ε0 µ0
numrique est approximativement c = 3 108 m/s (voir annexe A). On posera pour la suite
1
ε0 µ0 =
c2
Ainsi la rsolution des quations prcdentes se ramne la rsolution de l’quation mathmatique
1 ∂2 f
∆f − =0 (5.20)
c2 ∂t 2
dite équation des ondes ou équation d’Alembert.Remarque : Certains auteurs appellent l’opérateur
1 ∂2
∆− , le lambertien.
c2 ∂t 2
5.5.1 Solutions de l’équation des ondes dans le cas ou la grandeur ne dépend que
d’une seule variable de l’espace
Nous allons considrer l’quation des ondes dans le cas particulier o la fonction f ne dpend ni de y
ni de z. Le laplacien de f se rduit un seul terme et on a
∂2 f 1 ∂2 f
2
− 2 2 =0 (5.21)
∂x c ∂t
64 CHAPITRE 5. LOIS GENERALES DE L’ELECTROMAGNETISME – EQUATIONS DE MAXWELL
Dans l’annexe B, on montre que la solution d’une telle quation est de la forme
Considrons le cas particulier ou f2 est nulle alors f (x,t) = f1 (x − ct) est une fonction de la variable
x − ct.
A t = 0, on a f (x, 0) = f1 (x) laquelle correspond une reprsentation graphique (rigide) en fonction
de x. Supposons que cette reprsentation possde un maximum en x0 gal f1 (x0 ) (figure 5.3-a).
F IGURE 5.3
∂2 f ∂2 f ∂2 f 1 ∂2 f
+ + − =0
∂x2 ∂y2 ∂z2 c2 ∂t 2
5.5. RESOLUTION DES EQUATIONS AUX POTENTIELS AVEC LA CONDITION DE LORENTZ 65
Sa solution s’obtient par la superposition des solutions une dimension. C’est une superposition de
fonctions qui se propagent dans toutes les directions de l’espace.
D’autre part,
→
−
−→− →→ − −→ ∂B
rot rot E = −rot →
−
∂t
∂− →→ −
= − rot B
∂t
→
−
∂2 E
= −ε0 µ0 2
∂t
Donc
→
−
→
− ∂2 E →
−
∆ E − ε0 µ0 2 = 0 (5.23)
∂t
De mme,
−→− →→ − →
−
rot rot B = −∆ B
→
−
−→→ − ∂E
= rot ( ε0 µ0 )
∂t
∂− →→ −
= ε0 µ0 rot E
∂t
→
−
∂2 B
= −ε0 µ0 2
∂t
→
−
→
− ∂2 B →
−
∆ B − ε0 µ0 2 = 0 (5.24)
∂t
Les solutions des quations d’onde 5.23 et 5.24, dans le cas ou les champs ne dpendent que d’une
seule variable de l’espace, sont respectivement de la forme
− −
→ → −
→
E = E1 (x − ct) + E2 (x + ct)
− −
→ → −
→
B = B1 (x − ct) + B2 (x + ct)
66 CHAPITRE 5. LOIS GENERALES DE L’ELECTROMAGNETISME – EQUATIONS DE MAXWELL
→
− →
−
Lorsque les champs E et B se propagent dans l’espace, on dit qu’on a affaire une onde et on
parlera d’onde électromagnétique.
1 ∂2U ρ
La solution gnrale de l’quation des ondes ∆U − = − 0 doit tenir compte de la symtrie du
c2 ∂t 2 ε0
systme physique. Par exemple en assimilant l’lment de volume dτ une petite sphre, le potentiel
lectrique U doit avoir la symtrie sphrique. La solution particulire trouve prcdemment (141) ne reflte
pas cette proprit. Reprenons alors la rsolution de l’quation des ondes en coordonnes sphriques.
A cause de la symtrie sphrique, le laplacien est rduit sa partie radiale
1 ∂ 2 ∂U
∆U = 2 r
r ∂r ∂r
1 ∂2
= (rU)
r ∂r2
1 ∂2 1 ∂2U
(rU) − =0
r ∂r2 c2 ∂t 2
En multipliants les deux termes par r, on obtient :
∂2 1 ∂2 (rU)
(rU) − =0
∂r2 c2 ∂t 2
En posant f = rU, l’quation prcdente devient
∂2 f 1 ∂2 f
− =0
∂r2 c2 ∂t 2
La solution est donc
f1 (r − ct)
U(r,t) =
r
r
ϕ1 (t − )
= c
r
r
Pour dterminer la fonction ϕ, considrons le cas limite suivant : quand c −→ +∞, la fonction ϕ(t − )
c
1 ∂2U ρ ρ
tend vers ϕ(t). L’quation au potentiel ∆U − 2 2 = − se rduit ∆U = − dont la solution est
c ∂t ε0 ε0
1 ρ(t)dτ
U(r,t) =
4πε0 r
5.6. POTENTIEL ELECTROMAGNETIQUE RETARDE 67
On en dduit que
ρ(t)dτ
ϕ(r,t) =
4πε0
r
1 ρ(t − c )dτ
dU(r,t) =
4πε0 r
Si on a des charges rparties dans un volume V , par superposition le potentiel l’instant t vaut
r
ZZZ ρ(t − )
1 c
dU(r,t) = dτ
4πε0 V r
Cette solution est une solution particulire de l’quation avec second membre
1 ∂2U ρ
∆U − =−
c2 ∂t 2 ε0
La solution gnrale de l’quation sans second membre, est la solution des quations des ondes. Elle
traduit la propagation des ondes dans les diverses directions de l’espace. On appellera rayonnement
extérieur R · E cette solution (vu qu’il n’est pas du à des sources dans le volume V ). Donc, la solution
gnrale s’crit
r
ZZZ ρ(t − )
1 c
U(r,t) = dτ + R · E
4πε0 V r
→
−
De la mme faon, l’quation (138) vrifie par le potentiel vecteur A conduit
→
− r
→
− µ0
ZZZ j (t − )
A (r,t) = c dτ + R .E
4π V r
Le rayonnement extrieur est en fait du des sources loignes non contenues dans V .
F IGURE 5.4
Si on tend l’intgration sur tout l’espace, cela revient prendre en compte le rayonnement extrieur.
on obtient les expressions suivantes dites de potentiels retardés.
r
1
ZZZ ρ(t − )
U(r,t) = c dτ (5.25)
4πε0 R3 r
→
− r
→
− µ0
ZZZ j (t − )
A (r,t) = c dτ (5.26)
4π R3 r
68 CHAPITRE 5. LOIS GENERALES DE L’ELECTROMAGNETISME – EQUATIONS DE MAXWELL
Ces expressions vrifient la condition de Lorentz (voir annexe C). Elles sont analogues ceux obtenues
en rgime permanent avec le fait que les potentiels suivent l’volution d’une source situe une distance
r
r avec un retard : cela signifie que les modifications du champ ne se font pas instantanment
c
distance, mais se propagent la vitesse c. En particulier les champs peuvent continuer exister aprs
la disparition des sources.
D’une part on a
r
−−→ ρ(t − )
grad c = ρ(t − r )−−→ 1 1 −−→ r
grad + grad ρ(t − )
r c r r c
−−→ −−→ r
D’autre part avec grad f (r) = f 0 (r)grad r et u = t − , il vient
c
r
−−→ r ∂ρ(t − ) −−→
grad ρ(t − ) = c grad r
c ∂r
r
∂ρ(t − ) ∂u −−→
= c grad r
∂u ∂r
r
1 ∂ρ(t − c ) −−→
=− grad r
c ∂u
r
1 ∂ρ(t − c ) −−→
=− grad r
c ∂t
Et par suite le champ lectrique est gal
r r
→
− 1
ZZZ ρ(t − ) 1 ∂ρ(t − ) →
−r
E = →
−
c r + c dτ
4πε0 R3 r3 rc ∂t r
→ − r
µ0
ZZZ
1 ∂ j (t − )
− c dτ (5.27)
4π R3 r ∂t
5.8. EXPRESSIONS DES CHAMPS 69
→
− − →→ −
De mme de B = rot A , on obtient
→− r − →
− r
j (t − ) ∧ →
→
− µ0
ZZZ r 1 ∂ j (t − ) →
−r
B = c − c ∧ dτ (5.28)
4π R3 r3 rc ∂t r
→
− →
−
Les champ E et B contiennent en particulier les termes
r →
− r −
1
ZZZ ρ(t − ) j (t − ) ∧ →
r
−r dτ et µ0
ZZZ
c → c dτ
4πε0 R3 r3 4π R3 r3
r
qui sont les champs en rgime permanent corrigs par l’introduction du retard .
c
5.8.1 Structure des champs à grande distance
Dans le cas o les sources seraient confines dans un volume fini V d’extension typique a r, les
intgrales prcdentes n’ont lieu que dans ce volume V . A grande distance de V , en un point repr par
→
− 1 →
− →
− 1
R par rapport un point O, les termes en 2 de E et de B sont ngligeables devant ceux en .
R R
r →
− r
En plus les fonction ρ(t − ) et j (t − ) qui apparaissent dans les intgrales sont des fonctions au
c c
F IGURE 5.5
r r →
− r
point P la date (t − ). On les notera dans la suite ρ(P,t − ) et j (P,t − ). Comme l’extension
c c c
(a) du volume V est trs infrieure R, on peut crire en premire approximation
r R
ρ(P,t − ) ' ρ(P,t − )
c c
→
− r →
− R
j (P,t − ) ' j (P,t − )
c c
Les expressions des champs se simplifient en
R → →
− R
∂ρ(P,t − ) − ∂ j (P,t − )
→
− 1 1 c R dτ − µ0 1
ZZZ ZZZ
E ' c dτ
4πε0 V Rc R 4π V R
∂t ∂t
→
− R →
−
→
− µ0 1 ∂ j (P,t − c ) R
ZZZ
B '− ∧ dτ
4π V Rc ∂t R
En plus
R → − →
−
1 ∂ρ(P,t − c ) R
ZZZ
1 1 1 ∂ R R
ZZZ
dτ ' ρ(P,t − )dτ
4πε0 V R ∂t R 4πε0 Rc ∂t V c R
70 CHAPITRE 5. LOIS GENERALES DE L’ELECTROMAGNETISME – EQUATIONS DE MAXWELL
ZZZ
et ρdτ est la charge totale de V qui se conserve. Ce terme peut donc tre nglig.
V
En posant
→
− R →
− R
ZZZ
∂
K (t − ) = j (P,t − )dτ
c ∂t V c
on obtient
→
− µ0 1 →
− R
E (M,t) ' − K (t − )
4π R c
→
−
→
− µ0 1 →− R R
B (M,t) ' K (t − ) ∧
4π Rc c R
→
−
En supposant que K (t) est sinusodal, les lignes de champ ont l’allure suivantes.
F IGURE 5.6
En rgime variable, il se superpose aux champs du rgime permanent, des champs de structure trs
1
diffrente qui dcroissent en , c’est--dire beaucoup plus lentement. Ces champs ont une porte plus
R
grande. Ils permettent la transmission des signaux par voie lectromagntique sans support matriel.
Si les charges ne sont soumises qu’ la force lectromagntique, le travail est gal la variation de l’nergie
cintique ; et par suite
d Ec →
− → −
ZZZ
= j · E dτ (5.29)
dt V
Si le volume V est isol de l’extrieur, les champs s’annulent sur les frontires de S
" −2 →
→ −2 #
d E B
ZZZ
Ec + (ε0 + )dτ = 0
dt V 2 2µ0
" −2 →
→ −2 #
E B
ZZZ
Ec + (ε0 + )dτ = constante
V 2 2µ0
Comme l’nergie d’un systme isol se conserve et en considrant le systme form par –particule chargée,
champ électromagnétique ˝, on est amen attribuer au champ lectromagntique contenu dans V une
nergie positive
−2 →
→ −2
E B
ZZZ
Ee.m = ε0 + dτ
V 2 2µ0
En conclusion, comme le champ électromagnétique est autonome, c’est-à-dire qui peut exister sans
charge et sans courant, on peut lui attribuer une énergie.
1 →
− →− →
−
ZZ
Pray = (E ∧ B )·d S (5.31)
µ0 S
il vient
− →
→ −
ZZ
Pray = Π ·d S (5.33)
S
→
−
La direction de Π indique la direction de l’coulement de l’nergie.
→
−
A grande distance des sources, les lignes de champ de Π sont illustres par la figure 6-6.
F IGURE 5.7
On observe bien sur cette figure qu’il y a une mission de l’nergie lectromagntique partir des sources.
Sur une sphre de rayon R, l’nergie se propage donc jusqu’ l’infini. C’est ce qui constitue les ondes
lectromagntiques.
→
−
Si le rgime tait permanent, les lignes de champ de Π ont l’allure prsente sur la figure 6-7. Il y
a aussi dplacement de l’nergie mais comme les lignes sont fermes cette nergie n’est pas transmise
distance.
1
Le vecteur de Poyting en rgime permanent est en 5 . Les effets nergtiques sont localiss au voisinage
R
des sources.
En conclusion, on peut dire que l’nergie lectromagntique en rgime permanent ne peut se faire que
par l’intermdiaire d’un support matriel (tel que le réseau électrique, par exemple).
En posant
→
−2 →−2
E B
ue.m. = ε0 +
2 2µ0
5.10. APPROXIMATION DES REGIMES QUASIPERMANENTS (ARQP) 73
F IGURE 5.8
→
− ∂ue.m.
div Π + =0
∂t
C’est l’expression locale de la conservation de l’énergie électromagnétique.
→
− →−
Dans le cas gnral, le terme − j · E reprsente l’mission ou l’absorption de l’nergie lectromagntique
par les particules charges.
F IGURE 5.9
Ces formules dfinissent l’approximation du régime quasi permanent (ARQP) (ou rgime lentement
variable).
Cette approximation consiste ngliger les retards dus au phnomne de propagation et par suite
ngliger le rayonnement par la source.
→
−
Si ρ et j varie au cours du temps en sinωt = sin 2πνt, l’ARQP est valable si ∆t T c’est --dire
si MP cT = λ. Sachant qu’ ν = 50Hz, la longueur d’onde λ = 6000km, on remarque qu’ basse
frquence, les circuits usuels, peuvent tre tudis en ARQP en ngligeant l’mission du rayonnement.
→
−
Dans l’ARQP, les potentiels U et A obissent aux mmes quations qu’au rgime permanent
ρ →
− →
−
∆U = − et ∆ A = −µ0 j
ε0
→
−
avec div A = 0 mais ces grandeurs peuvent dpendre du temps.
Dterminons prsent ce qui est nglig dans les quations de Maxwell en ARQP.
→
−
−→→ − − → −−→ →∂ A
−
rot E = rot(−grad U) − rot
∂t
→
−
∂B
=−
∂t
→
− −−→ ∂ →
−
div E = div(−grad U) − div A
∂t
= −∆U
ρ
=
ε0
→
−
div B = 0
−→→ − − →− →→ −
rot B = rot rot A
−−→ →
−
= grad div A − ∆A
→
−
= µ0 j
→
−
∂E −→→ −
L’ARQP revient ngliger le terme ε0 µ0 qui figure dans l’expression de rot B . C’est le terme
∂t
responsable du rayonnement.
→
−
−→→ − ∂B
Par contre rot E = − , responsable des phnomnes d’induction est toujours valable.
∂t
5.10. APPROXIMATION DES REGIMES QUASIPERMANENTS (ARQP) 75
→
−
∂E
Le terme ε0 µ0 est aussi responsable de la conservation de la charge. Pour que l’ARQP puisse
∂t
tre utilise dans un circuit prsentant une accumulation de charge, il faut que celle-ci ne soit pas trop
voyante. En pratique cela est ralis car les accumulations de charges sont d’une part trs localises,
d’autre part sont souvent des concentrations de charges exactement opposes en des points voisins
du dispositif. Si on s’interdit de voir en dtail ce qui se passe l’intrieur du dispositif, les circuits
lectriques peuvent tre tudier dans l’ARQP.