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Jean-Michel Courty
8 mars 2006
Table des matières
III
IV Table des matières
1
1. Résoudre les équations de Maxwell
Lorsque l’espace a une seule dimension, on dispose d’une expression explicite parti-
culièrement simple de la solution générale. Cela n’est pas le cas à trois dimensions (et
encore moins lorsque le champ est vectoriel).
Ce chapitre présente une trousse à outil comportant quelques principes permettant
d’aborder la plupart des problèmes courants.
Les équations de base de l’électromagnétisme dans le vide sont les quatre équations
de Maxwell à laquelle s’ajoute la force de Lorentz qui s’exerce sur une charge électrique
en mouvement :
~ = ρ
div E (1.1)
ε0
~ = 0
div B (1.2)
−→ ~ ∂B ~
rot E = − (1.3)
∂t
−→ ~ ∂E~
rot B = µ0~j + µ0 ε0 (1.4)
∂t
~ ~
FL = q E + ~v × B ~ (1.5)
3
4 1. Résoudre les équations de Maxwell
~ = 0
div E (1.7)
~ = 0
div B (1.8)
~
−→
rot ~ = − ∂B
E (1.9)
∂t
~
−→
rot ~ = µ0 ε0 ∂ E
B (1.10)
∂t
1
c= √ (1.13)
ε0 µ0
Énergie électromagnétique
Le champ électromagnétique transporte de l’énergie. La densité locale d’énergie élec-
tromagnétique U est :
2 2
~
E ~
B
U = ε0 + . (1.14)
2 2µ0
~ :
Le courant d’énergie est donné par le vecteur de Poynting Π
~ ~
~ = E × B.
Π (1.15)
µ0
La relation de conservation locale s’écrit :
~
Le potentiel vecteur A
L’équation de Maxwell-flux impose au champ magnétique d’avoir une divergence nulle :
~ = 0.
div B (1.18)
~ solution
C’est une condition nécessaire et suffisante pour qu’il existe un champ vectoriel A
à l’équation :
−→ ~ ~
rot A = B. (1.19)
Le champ A ~ est appelé potentiel vecteur.
Le potentiel scalaire V
Cette expression du champ magnétique B ~ en fonction du potentiel vecteur A
~ peut
être reportée dans l’équation de Maxwell-Faraday :
−→ ~ ~
∂B
rot E = − . (1.20)
∂t
Cette nouvelle équation est elle même une condition nécessaire et suffisant à l’existence
d’un champ scalaire V solution de :
!
−−→ ∂ ~
A
grad V = − E~+ . (1.22)
∂t
En résumé
Pour décrire completement le champ électromagnétique E,~ B
~ il suffit de connaître
un couple V, A~ composé d’un champ scalaire et d’un champ vectoriel. Le champ élec-
tromagnétique s’exprime en fonction des potentiels de la manière suivante :
~ = −
B
→~
rot A, (1.23)
~
~ = −−
E
−→
grad V −
∂A
. (1.24)
∂t
~ les champs
Reciproquement : si l’on prend un champ scalaire V et un champ vectoriel A,
~ ~
E et B définis par les équations précédentes vérifient nécessairement les équations de
Maxwel-Flux et de Maxwell-Faraday.
Le potentiel scalaire prend un sens particulier. Puisque le champ magnétique est in-
dépendant du temps, le rotationnel du champ électrique est nul :
−→ ~
rot E = 0. (1.25)
~ = −−
E
−→
grad V. (1.26)
Ep = q V. (1.27)
Si l’on reporte l’équation qui définit le potentiel scalaire V dans l’équation de Maxwell-
Gauss on obtient une relation directe entre ce potentiel et la distribution de charge :
: Retrouver ρ
ion
∆V = − (1.28)
ε0
Il s’agit de l’équation de Poisson dont une solution s’écrit sous forme intégrale :
1 y ρ (~r1 ) 3
V (~r, t) = d ~r1 . (1.29)
4πε0 |~r1 − ~r|
V
~ = −
B
→~
rot A, (1.32)
~
~ = −−
E
−→
grad V −
∂A
. (1.33)
∂t
Les équations de Maxwell-flux et Maxwell-Faraday assurent que ces équations ont une
solution. Celle-ci n’est pas unique. Toute une famille de couple ( A ~ ,V ) vérifient ces
équations et conduisent aux mêmes champs électrique et magnétique.
Le passage d’un couple A ~ 0 , V0 solution de ces équations à un autre couple solu-
tion A,~ V est appelé transformation de jauge. Il s’écrit de manière simple en faisant
intervenir un champ scalaire ϕ appelé jauge.
Exercice : Montrer
A ~0 + −
~ = A −→
grad ϕ, (1.34) que ces deux couples
∂ϕ conduisent aux mêmes
V = V0 − , (1.35)
∂t champs électrique et
magnétique.
pour l’étude de certains problèmes, il peut être utile de choisir parmi tous les poten-
tiels possibles ceux qui sont les mieux adaptés, que ce soit pour des raisons techniques
ou des raisons plus physiques comme la covariance en relativité. Ce choix se fait en im-
posant une condition supplémentaire aux potentiels appelée condition de jauge. Cette
condition porte en général sur la divergence du potentiel vecteur. Deux jauges sont plus
particulièrement utilisées :
La jauge de Lorentz :
~ + 1 ∂V = 0
div A (1.36)
c2 ∂t
La jauge de Coulomb :
~=0
div A (1.37)
soit
∂ ~=−ρ.
∆V + div A (1.41)
∂t ε0
Poursuivons avec Maxwell Ampère
!
−→ −→ ~ 1 ∂ −−→ ~
∂A
rot rot A = µ0~j + 2 −grad V − (1.42)
c ∂t ∂t
ou encore !
−−→ −−→ ~
~ = µ0~j + 1 ∂ ∂A
~ − ∆A
grad div A −grad V − , (1.43)
c2 ∂t ∂t
soit
2~
~− 1 ∂ A −−
∆A
−→
grad
1 ∂ ~
V + div A = −µ0~j. (1.44)
2
c ∂t 2 c2 ∂t
Les équations que nous obtenons ne sont pas particulièrement simples. Nous avons tou-
tefois le loisir d’imposer un choix de jauge qui simplifiera ces équations. Nous choisirons
dans ce cours de travailler en jauge de Lorentz et d’imposer : Exercice : Quelles sont
les équations vérifiées
~ + 1 ∂V = 0
div A (1.45)
par les potentiels en
c2 ∂t jauge de Coulomb ?
1 ∂2V ρ
∆V − = − , (1.46)
c2 ∂t2 ε0
2~
~− 1 ∂ A
∆A = −µ0~j. (1.47)
c2 ∂t2
r 0 −~
|~ r|
1 y ρ ~r0 , t − c
V (~r, t) = d3~r0 , (1.48)
4πε0 |~r0 − ~r|
V
0
y ~j ~r0 , t − |~r −~r|
µ0 c
~ (~r, t) =
A 0
d3~r0 . (1.49)
4π |~r − ~r|
V
Dans le régime statique, ces expressions redonnent les expressions habituelles. Dans le
régime dynamique, elles signifient que les champs se propagent des sources jusqu’au point
d’observation et qu’un changement de densité ou de courant à un instant se fait sentir
plus tard en un point éloigné. Le délai est le temps que met la lumière pour se propager
de la source au détecteur. On reconnait aussi dans le second membre une somme d’ondes
sphériques.
∂2A 1 ∂2A
− =0 (1.51)
∂z 2 c2 ∂t2
Les solutions de cette équation sont
La solution a correspond à une onde qui se propage sans se déformer vers les z crois-
sants. La solution b est une onde qui se propage vers les z décroissants.
Cette solution est la solution générale de l’équation de propagation à une dimension.
Le champ f est constant sur des plans orthogonaux à la direction de propagation ~u.
Le champ f (z, t) vérifie l’équation de propagation à une dimension dont nous connais-
sons toutes les solutions. Si l’on choisit de ne conserver que les solutions qui vont dans
la direction et le sens du vecteur unitaire ~u, les solutions en onde plane s’écrivent
Pour une fonction qui ne dépend que de la distance à l’origine r le laplacien a une forme
relativement simple :
1 ∂2
∆A (~r, t) = (rg (r, t)) . (1.57)
r ∂r2
La fonction g verifie ainsi l’équation d’évolution suivante
∂2 1 ∂2
(rg) − (rg) = 0. (1.58)
∂r2 c2 ∂t2
Par conséquent la fonction rg vérifie l’équation de d’Alembert à une dimension dont
nous connaissons les solutions. Nous en déduisons la solution en ondes sphériques :
a (r − ct) b (r − ct)
r (r, t) = + . (1.59)
r r
Le premier terme (fonction a ) correspond à une onde qui s’éloigne de l’origine. Cette
onde est appelée onde sortante. Le second (fonction b )correspond à une onde qui
converge vers l’origine, il s’agit d’une onde entrante.
Solutions stationnaires
Le théorème de superposition permet de construire une nouvelle solution comme com-
binaison linéaire de deux solutions. L’espace des solutions est ainsi un espace vectoriel.
Pour le connaitre, il suffit en fait de connaitre une base. Diverses méthodes permettent
de trouver de telles bases. Celles ci reposent sur l’utilisation de la transformée de Fourier
ou plus généralement de l’analyse harmonique. Il s’agit de trouver les solutions station-
naires.
Amplitude et phase
Celle ci est reliée à l’amplitude réelle par
A (~r, t) = < (A (~r, t)) (1.60)
Pour une onde monochromatique de pulsation ω l’amplitude complexe de l’onde s’écrit
A (~r, t) = A0 (~r) e−iωt = A0 (~r) eiϕ(~r) e−iωt (1.61)
Comme on souhaite pouvoir traiter des ondes qui ne sont pas strictement monochroma-
tiques, on s’autorisera à écrire
A (~r, t) = A0 (~r, t) eiΦ(~r,t) (1.62)
A0 (~r, t) est l’amplitude de l’onde Pour une onde monochromatique, cette amplitude
ne dépend pas du temps. Pour une onde quasimonochromatique, cette dépendance tem-
porelle est lente (devant la période de l’onde)
∂A0 (~r, t)
ω |A0 (~r, t)| . (1.63)
∂t
Φ (~r, t) est la phase de l’onde Pour une onde monochromatique, cette phase évolue
linérairement avec le temps
Φ (~r, t) = ϕ (~r) − ωt (1.64)
Pour une onde quasimonochromatique, la phase ϕ (ou la fréquence ) évoluent lentement.
p · ~ur ) − p~
~ (~r) = 3 ~ur (~ 2p cos θ p sin θ
E 3
= 3
~ur + ~uθ (2.6)
4πε0 r 4πε0 r 4πε0 r3
.
13
14 2. Émettre des ondes électromagnétiques
Ainsi, alors que le potentiel V jouait un rôle central pour le champ du dipôle statique,
il est ici inutile. Il sera donc vain d’essayer de déterminer le champ créé par un dipôle
oscillant à partir de ce que l’on sait d’un dipôle statique.
~ (~r, t)
le potentiel vecteur retardé L’expression générale du potentiel vecteur retardé A
au point ~r est :
y ~j ~r1 , t − |~r1 −~r|
~ (~r, t) = µ0
A
c
d3~r1 (2.10)
4π |~r1 − ~r|
V
Question : expliciter ce Pour une distribution de charge localisée autour de l’origine et dont la taille est assez
que ”assez petit” signifie petite, cette expression devient :
sur les grandeurs phy-
~ µ0 y ~ r 3
siques de ce problème. A (~r, t) = j ~r1 , t − d ~r1 (2.11)
4πr c
V
r
~ (~r, t) = µ0 1 d~
p t − c
A , (2.12)
4π r dt
−iω (t− rc )
~ (~r, t) = −iω µ0 p~0 e µ0 ei(kr−ωt)
A = −iω p~0 . (2.13)
4π r 4π r
µ0 ω −iωt −→ eikr
~
B (~r, t) = −i e rot p~0 (2.14)
4π r
µ0 ω −iωt −−→ eikr
= −i e grad × p~0 (2.15)
4π r
µ0 ω −iωt ikr −−→ 1 1 −−→ ikr
= −i e e grad + grade × p~0 (2.16)
4π r r
µ0 ω −iωt ikr ~
ur 1 ikr
= −i e −e + ike ~ur × p~0 (2.17)
4π r2 r
i(kr−ωt)
µ0 ωk e 1
= 1− ~ur × p~0 (2.18)
4π r ikr
1
A grande distance (c’est à dire r λ), le terme dominant décroît comme r
2 i(kr−ωt)
B~ = µ0 ck e ~ur × p~0 . (2.19)
4π r
Nous pouvons dès à présent remarquer les points suivants :
– Le terme dominant en 1r provient de la dérivée de la phase du potentiel vecteur. Plus
précisément il provent de la dérivée du facteur eikr . Cette propriété est tout à fait
générale et ne dépend pas du fait que l’émetteur est ici un dipôle Par consequent,
quelque soit le type d’émetteur, le champ magnétique dépend de la distance en 1r .
– En revanche, la dérivée spatiale de tous les autres facteurs conduit à une décroissance
plus rapide que 1r . Les termes ainsi obtenus sont importants dans les zones de
champ proche, mais deviennent négligeables en champ lointain, c’est à dire en ce
qui concerne le rayonnement.
– Le champ magnétique à grande distance est perpendiculaire à la droite joignant le
dipôle et le point d’observation (de vecteur directeur ~ur ).
– Lorsque l’on se déplace sur cette droite ( r croissant, angles (θ, φ) constants) l’ampli-
tude du champ évolue comme une onde sphérique : décroissance en 1r et facteur de
phase (kr − ωt) correspondant à une propagation à la célérité c vers les r croissants.
2 i(kr−ωt)
~ = k e
E (~ur × p~0 ) × ~ur . (2.22)
4πε0 r
A courte distance (c’est à dire r λ), le terme dominant est celui d’un dipôle élec-
trostatique
~ = [3~ur (~ur · p~0 ) − p~0 ] ei(kr−ωt) .
E (2.23)
4πε0 r3
En résumé : Pour un dipôle aligné selon l’axe Oz les composantes non nulles du champ
électrique et du champ magnétique sont :
µ0 −iω ω 2
Bϕ = − sin θei(kr−ωt) , (2.24)
4π r2 rc
1 2 2iω
Er = − 2 cos θei(kr−ωt) , (2.25)
4πε0 r3 r c
ω2
1 1 iω
Eθ = − − sin θei(kr−ωt) . (2.26)
4πε0 r3 r2 c rc2
A courte distance, c’est à dire à des distances courtes devant la longueur d’onde du
rayonnement, (r λ ) le terme dominant est en r−3 . cela correspond au champ électrique
créé par un dipôle electrostatique :
1 2 cos θ
Er = p (t) , (2.27)
4πε0 r3
1 sin θ
Eθ = p (t) . (2.28)
4πε0 r3
A grande distance, c’est à dire pour r λ, le terme dominant est en r−1 , pour le champ
électrique selon ~uθ et pour le champ magnétique selon ~uϕ :
µ0 c k 2
Bϕ = − p0 sin θei(kr−ωt) , (2.29)
4π r
1 k2
Eθ = − p0 sin θei(kr−ωt) . (2.30)
4πε0 r
Remarque pratique : A partir de quelle distance peut-on considérer que l’on se trouve
à grande distance du dipôle et utiliser la formule simple ? Notons qu’à une distance
d’une longueur d’onde, le nombre sans dimension kr vaut dèjà 2π, le terme suivant du
développement (en 1/r2 ) est donc 6 fois plus faible que le terme principal, et le terme
correspondant au champ statique 36 fois plus faible. Notons en outre que le terme en
1/r est en quadrature avec le terme principal, son effet est donc plus un déphasage du
champ qu’un changement de son amplitude. On peut donc quasiment considérer qu’à
une distance d’une longueur d’onde du dipôle on est déjà en région de champ lointain.
Pour se rendre vraiment compte, on peut évaluer le rapport des amplitudes et la diffé-
rence de phase entre l’expression exacte du champ électrique et l’expression approchée.
Dans le plan équatorial, à une distance d’un quart de longueur d’onde ( r = λ/4 ) on
trouve :
Eexact
= 1, 13
Elointain
π
φexact − φlointain '
4
l’erreur sur l’amplitude est de 10% et sur la phase de 45˚. A une longueur d’onde du
dipôle ( r = λ ), la différence devient très faible :
Eexact
= 1, 01
Elointain
π
φexact − φlointain '
20
l’erreur sur la phase n’est que de 9˚ et sur l’amplitude de 1%.
Sauf cas particulier ou l’on s’intéresse explicitement aux effets de champ proche, on
pourra donc utiliser l’expression ”champ lointain” même lors que l’on ne se trouve pas
très loin du dipôle. Pour une antenne de taille finie, il faudra aussi bien sûr se trouver à
une distance plus grande que la taille de l’antenne elle même.
Phase égale à (kr − ωt) Le champ se propage à partir de l’origine à la vitesse de la lu-
mière, le champ rayonné est donc proportionnel à exp [−iω (t − r/c)] = exp [i (kr − ωt)]
Dépendance angulaire E ∝ sin θ Notons f (θ) la dépendance angulaire de l’amplitude
rayonnée en prenant pour référence l’amplitude émise dans la direction équatoriale :
f π2 . Pour les raisons de symétries évoquées plus haut, le champ électrique est
nul lorsque l’on se place sur l’axe Oz donc f (0) = 0. Si l’on se place en un point
donné, on peut décomposer le dipôle (qui est un vecteur) comme somme de deux
dipôles
p0 ~uz = p0 cos θ~ur − p0 sin θ~uθ
le premier p0 cos θ~ur est parallèle au rayon vecteur, il ne rayonne donc pas, tan-
disque le second p0 sin θ est perpendiculaire à la direction d’observation et rayonne
donc dans cette direction avec une ampllitude relative f π2 .
k2
Facteur 4πε0 nous sommes arrivés à l’expression suivante :
−iω (t− rc )
e
E~ ∼ p0 sin θ ~uθ (2.31)
r
La dimension de cette expression est celle d’une charge électrique. Pour avoir la
1
bonne dimension il faut multiplier par un terme proportionnel au produit de 4πε 0
et du carré de l’inverse d’une longueur. Comme nous avons déjà déterminé la dé-
pendance en r par les considérations d’énergie et de propagation il faut trouver une
autre longueur dans ce problème. La seule qui soit disponible est la longueur d’onde
et donc, la quantité proportionelle à l’inverse d’un longueur que nous pouvons uti-
k2
liser est le nombre d’onde k, le facteur qui manque est donc 4πε 0
multiplié par un
éventuel facteur numérique. La comparaison avec l’expression exacte montre que
le facteur numérique est seulement -1
Ainsi nous venons de retrouver l’expression du champ électrique rayonné :
1 k2
E~ = − p0 sin θei(kr−ωt) ~uθ
4πε0 r
Par consequent, s’il peut sembler difficile d’apprendre la formule du champ électrique
rayonné par un dipôle, les arguments que nous venons de développer rendent impossible
de ne pas s’en souvenir.
Plutot que regarder le flux du vecteur de Poynting à travers une surface, on peut regarder
le flux par unité d’angle solide :
dP ω4
= p2 sin2 θ (2.34)
dΩ 32π 2 ε0 c3 0
L’émission n’est pas isotrope : la puissance rayonnée est nulle sur l’axe du dipôle
et maximale perpendiculairement. On décrit cette repartition par un diagramme de
rayonnement (en puissance) :
r (θ, φ) = sin2 θ (2.35)
Pour déterminer la puissance totale P rayonnée par le dipôle il faut intégrer le vecteur
de Poynting sur toute la sphère :
2π π
ω4
Z Z
P = dϕ sin θdθ p2 sin2 θ (2.36)
0 0 32π 2 ε0 c3 0
Z π
ω4 2
= p · 2π · dθ sin3 θ (2.37)
32π 2 ε0 c3 0 0
Calcul de l’intégrale
Z π Z π Z π
3 2
d (− cos θ) 1 − cos2 θ
dθ sin θ = dθ sin θ 1 − cos θ = (2.38)
0 0 0
Z 1
1 4
du 1 − u2 = 2 1 −
= = (2.39)
−1 3 3
π 2π
ω4
Z Z
P = dθ sin θdϕ p2 sin2 θ
2 ε c3 0
(2.40)
0 0 32π 0
ω4 4
= p2 · 2π · (2.41)
32π 2 ε0 c3 0 3
ω4
P = p2 (2.42)
12πε0 c3 0
La puissance totale instantanée émise est
ω4
P = p2 cos2 ωt (2.43)
6πε0 c3 0
calcul intermédiaire
r
z
q
2
|~r − z~uz | = (~r − z~uz ) ' r 1 − 2 cos θ ' r − z cos θ
r
Z d
µ0 2 kd
~ (~r, t) =
A ~uz dz I0 sin − k |z| e−i(ωt−k(r−z cos θ)) (2.47)
4πr − d2 2
Z d
µ0 ei(kr−ωt)
2 kd
= I0 ~uz dz I0 sin − k |z| e−ikz cos θ (2.48)
4πr − d2 2
" #
cos kd kd
µ0 ei(kr−ωt) 2I0 2 cos θ − cos 2
= ~uz (2.49)
4π r k sin2 θ
on obtient ainsi un champ magnétique dont la direction est la même que pour un dipôle.
En revanche le diagramme de rayonnement est différent.