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Electromagnétisme et optique

notes de cours . Version 0.4

Jean-Michel Courty

8 mars 2006
Table des matières

I. Propagation des ondes et optique 1

1. Résoudre les équations de Maxwell 3


1.1. Les équations de Maxwell : champs, énergie . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.1.1. Les équations de Maxwell dans le vide . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.1.2. Ondes electromagnétiques dans l’espace libre . . . . . . . . . . . . 4
1.2. Les potentiels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2.1. Existence des potentiels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2.2. Les potentiels en électrostatique et magnétostatique . . . . . . . . 6
1.2.3. Les transformations de jauge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2.4. Un peu plus loin avec les potentiels . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.2.5. Propagation des potentiels dans le vide . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.3. Les ondes électromagnétiques dans le vide . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.3.1. propagation d’un champ scalaire : solutions exactes . . . . . . . . . 10
1.3.2. propagation d’un champ scalaire : solutions approchées . . . . . . 11

2. Émettre des ondes électromagnétiques 13


2.1. Le dipôle oscillant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.1.1. Rappels sur le dipôle électrostatique . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.1.2. Champ créé par un dipôle oscillant . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.1.3. Puissance rayonnée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.2. Exemples d’antennes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.2.1. Remarque préliminaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.2.2. petite antenne dipolaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.2.3. Antenne longue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

III
IV Table des matières

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Première partie .

Propagation des ondes et optique

1
1. Résoudre les équations de Maxwell
Lorsque l’espace a une seule dimension, on dispose d’une expression explicite parti-
culièrement simple de la solution générale. Cela n’est pas le cas à trois dimensions (et
encore moins lorsque le champ est vectoriel).
Ce chapitre présente une trousse à outil comportant quelques principes permettant
d’aborder la plupart des problèmes courants.

1.1. Les équations de Maxwell : champs, énergie


Ce chapitre a pour objectif de synthétiser les grandeurs essentielles pour l’étude des
ondes électromagnétismes

1.1.1. Les équations de Maxwell dans le vide


Expression des équations

Les équations de base de l’électromagnétisme dans le vide sont les quatre équations
de Maxwell à laquelle s’ajoute la force de Lorentz qui s’exerce sur une charge électrique
en mouvement :

~ = ρ
div E (1.1)
ε0
~ = 0
div B (1.2)
−→ ~ ∂B ~
rot E = − (1.3)
∂t
−→ ~ ∂E~
rot B = µ0~j + µ0 ε0 (1.4)
 ∂t
~ ~
FL = q E + ~v × B ~ (1.5)

La relation qui exprime la conservation locale de la charge électrique se déduit ce ces


équations :
A savoir
∂ρ
+ div ~j = 0. (1.6) Retrouver cette équa-
∂t tion de conservation à
partir des équations de
Maxwell

3
4 1. Résoudre les équations de Maxwell

1.1.2. Ondes electromagnétiques dans l’espace libre


En l’absence de charge électrique et de courant électrique, ces équations prennent la
forme suivante :

~ = 0
div E (1.7)
~ = 0
div B (1.8)
~
−→
rot ~ = − ∂B
E (1.9)
∂t
~
−→
rot ~ = µ0 ε0 ∂ E
B (1.10)
∂t

Ondes électromagnétiques dans le vide


Les équations de Maxwell-Ampère et Maxwell-Faraday sont des équations aux dérivées
~ et le champ magnétique
partielles du premier ordre qui couplent le champ électrique E
~ L’élimination de l’un des champ conduit à obtenir pour le second une équation du
B.
second ordre :
A savoir
Démontrer ces équa- ~
~ − µ0 ε0∂2E
tions de propagation à ∆E = 0, (1.11)
∂t2
partir des équations de
2~
Maxwell ~ − µ0 ε0 ∂ B = 0.
∆B (1.12)
∂t2
Ces équations sont des équations de D’ Alembert : le champ électromagnétique se
propage dans le vide à la célérité c.

1
c= √ (1.13)
ε0 µ0

Énergie électromagnétique
Le champ électromagnétique transporte de l’énergie. La densité locale d’énergie élec-
tromagnétique U est :
2 2
~
E ~
B
U = ε0 + . (1.14)
2 2µ0
~ :
Le courant d’énergie est donné par le vecteur de Poynting Π

~ ~
~ = E × B.
Π (1.15)
µ0
La relation de conservation locale s’écrit :

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1.2. Les potentiels 5
A savoir
Retrouver cette équa-
∂U ~ = 0. tion à partir des équa-
+ div Π (1.16)
∂t tions de Maxwell
Exercice
La puissance P qui traverse une surface S est le flux du vecteur de Poynting à travers Que devient cette équa-
cette surface : tion en présence de
x charges et de courants ?
P= ~ · dS.
Π ~ (1.17)
Σ

1.2. Les potentiels


Dans de nombreuses situations, les problèmes d’électromagnétisme sont grandement
simplifiés par l’utilisation de champs supplémentaires : les potentiels scalaire V (~r, t) et
vecteur A~ (~r, t).

1.2.1. Existence des potentiels


Les équations de Maxwell flux et Maxwell-Faraday ne font intervenir ni la distribution
de charge, ni la distribution de courant. Elles sont ainsi vérifiées en toutes circonstances.
Ces équations ont un double aspect :
– elles rendent compte d’effets physiques : absence de monopole magnétique (Maxwell-
Flux), apparition d’un champ électromoteur lorsqu’un champ magnétique dépend
du temps (Maxwell-Faraday).
– elles explicitent le fait que le champ électrique comme le champ magnétique ne
peuvent pas prendre des valeurs arbitraires.
En d’autres termes, ces deux équations imposent des contraintes sur le champ élec-
trique et le champ magnétique.

~
Le potentiel vecteur A
L’équation de Maxwell-flux impose au champ magnétique d’avoir une divergence nulle :
~ = 0.
div B (1.18)
~ solution
C’est une condition nécessaire et suffisante pour qu’il existe un champ vectoriel A
à l’équation :
−→ ~ ~
rot A = B. (1.19)
Le champ A ~ est appelé potentiel vecteur.

Le potentiel scalaire V
Cette expression du champ magnétique B ~ en fonction du potentiel vecteur A
~ peut
être reportée dans l’équation de Maxwell-Faraday :

−→ ~ ~
∂B
rot E = − . (1.20)
∂t

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6 1. Résoudre les équations de Maxwell

Ceci conduit à l’équation suivante,


!
~
−→
rot ~ + ∂A
E = 0. (1.21)
∂t

Cette nouvelle équation est elle même une condition nécessaire et suffisant à l’existence
d’un champ scalaire V solution de :
!
−−→ ∂ ~
A
grad V = − E~+ . (1.22)
∂t

Ce champ V est appelé potentiel scalaire.

En résumé
 
Pour décrire completement le champ électromagnétique E,~ B
~ il suffit de connaître
 
un couple V, A~ composé d’un champ scalaire et d’un champ vectoriel. Le champ élec-
tromagnétique s’exprime en fonction des potentiels de la manière suivante :

~ = −
B
→~
rot A, (1.23)
~
~ = −−
E
−→
grad V −
∂A
. (1.24)
∂t
~ les champs
Reciproquement : si l’on prend un champ scalaire V et un champ vectoriel A,
~ ~
E et B définis par les équations précédentes vérifient nécessairement les équations de
Maxwel-Flux et de Maxwell-Faraday.

1.2.2. Les potentiels en électrostatique et magnétostatique


Lorsque les distributions de charge ρ et de courant ~j ne dépendent pas du temps, le
champ électrique et le champ magnétique ne sont pas couplés.

Le potentiel scalaire prend un sens particulier. Puisque le champ magnétique est in-
dépendant du temps, le rotationnel du champ électrique est nul :
−→ ~
rot E = 0. (1.25)

~ est conservatif. Il est le gradient du potentiel scalaire V


Autrement dit le champ E

~ = −−
E
−→
grad V. (1.26)

V prend alors un sens énergétique. L’énergie potentielle électrostatique Ep d’une charge


électrique placée dans le champ électrique est alors :

Ep = q V. (1.27)

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1.2. Les potentiels 7

Si l’on reporte l’équation qui définit le potentiel scalaire V dans l’équation de Maxwell-
Gauss on obtient une relation directe entre ce potentiel et la distribution de charge :
: Retrouver ρ
ion
∆V = − (1.28)
ε0
Il s’agit de l’équation de Poisson dont une solution s’écrit sous forme intégrale :

1 y ρ (~r1 ) 3
V (~r, t) = d ~r1 . (1.29)
4πε0 |~r1 − ~r|
V

Le potentiel vecteur vérifie lui aussi une équation de Poisson :


Exercice : Retrouver
~ = −µ0 ~j,
∆A (1.30)
cette équation

dont une solution est :


y ~j (~r )
~ (~r, t) = µ0
A
1
d3~r1 . (1.31)
4π |~r1 − ~r|
V

1.2.3. Les transformations de jauge


~ sont définis comme étant solutions des deux
Les potentiels scalaire V et vecteur A
équations suivantes :

~ = −
B
→~
rot A, (1.32)
~
~ = −−
E
−→
grad V −
∂A
. (1.33)
∂t
Les équations de Maxwell-flux et Maxwell-Faraday assurent que ces équations ont une
solution. Celle-ci n’est pas unique. Toute une famille de couple ( A ~ ,V ) vérifient ces
équations et conduisent aux mêmes champs électrique et magnétique.
Le passage d’un couple A ~ 0 , V0 solution de ces équations à un autre couple solu-
 
tion A,~ V est appelé transformation de jauge. Il s’écrit de manière simple en faisant
intervenir un champ scalaire ϕ appelé jauge.
Exercice : Montrer
A ~0 + −
~ = A −→
grad ϕ, (1.34) que ces deux couples
∂ϕ conduisent aux mêmes
V = V0 − , (1.35)
∂t champs électrique et
magnétique.

pour l’étude de certains problèmes, il peut être utile de choisir parmi tous les poten-
tiels possibles ceux qui sont les mieux adaptés, que ce soit pour des raisons techniques
ou des raisons plus physiques comme la covariance en relativité. Ce choix se fait en im-
posant une condition supplémentaire aux potentiels appelée condition de jauge. Cette

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8 1. Résoudre les équations de Maxwell

condition porte en général sur la divergence du potentiel vecteur. Deux jauges sont plus
particulièrement utilisées :
La jauge de Lorentz :
~ + 1 ∂V = 0
div A (1.36)
c2 ∂t
La jauge de Coulomb :
~=0
div A (1.37)

1.2.4. Un peu plus loin avec les potentiels


En mécanique classique, lorsque l’on écrit les équations du mouvement des particules,
la dynamique des particules chargées est déterminée par les champs électrique E ~ et
~
magnétique B. Il faut toutefois noter que dans des formulations plus avancées de la mé-
canique telle que la formulation Lagrangienne, ce sont les potentiels qui interviennent
citons comme exemple le Lagrangien L d’une particule chargée dans un champ électro-
magnétique :
1 
~

L = mv 2 − q V − ~v · A (1.38)
2
En mécanique quantique (dont la formulation est issue du formalisme lagrangien ou
hamiltonien de la mécanique classique), les potentiels ont un rôle central. La dynamique
d’une particule, décrite ici par l’équation de Schrödinger, fait intervenir les potentiels et
non les champs :
∂ψ 1  ~ − qA
2
~ ψ + qV ψ
ih̄ = −ih̄∇ (1.39)
∂t 2m
Cette intervention directe des potentiel est observable expérimentalement lorsque l’on
fait interférer des particules. Il s’agit de l’effet Aharonov-Bohm.

1.2.5. Propagation des potentiels dans le vide


Déterminons les équation d’évolution des potentiels en reportant l’expression du champ
électrique et du champ magnétique en fonction de ces grandeurs dans les équations de
Maxwell-Gauss et Maxwell-Ampère.
Commençons par Maxwell-Gauss :
!
−−→ ~
∂A ρ
div −grad V − = (1.40)
∂t ε0

soit
∂ ~=−ρ.
∆V + div A (1.41)
∂t ε0
Poursuivons avec Maxwell Ampère
!
−→ −→ ~  1 ∂ −−→ ~
∂A
rot rot A = µ0~j + 2 −grad V − (1.42)
c ∂t ∂t

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1.2. Les potentiels 9

ou encore !
−−→  −−→ ~
~ = µ0~j + 1 ∂ ∂A

~ − ∆A
grad div A −grad V − , (1.43)
c2 ∂t ∂t

soit
2~
 
~− 1 ∂ A −−
∆A
−→
grad
1 ∂ ~
V + div A = −µ0~j. (1.44)
2
c ∂t 2 c2 ∂t
Les équations que nous obtenons ne sont pas particulièrement simples. Nous avons tou-
tefois le loisir d’imposer un choix de jauge qui simplifiera ces équations. Nous choisirons
dans ce cours de travailler en jauge de Lorentz et d’imposer : Exercice : Quelles sont
les équations vérifiées

~ + 1 ∂V = 0
div A (1.45)
par les potentiels en
c2 ∂t jauge de Coulomb ?

Avec ce choix de jauge, les potentiels vérifient les équations suivantes :

1 ∂2V ρ
∆V − = − , (1.46)
c2 ∂t2 ε0
2~
~− 1 ∂ A
∆A = −µ0~j. (1.47)
c2 ∂t2

En l’absence de charge et de courant, il s’agit d’équations de D’Alembert. Tout comme


les champ électrique et magnétique, les potentiels sont des champs libres qui se propagent
à la célérité de la lumière. Rappelons que les deux potentiels ne sont pas indépendants
car ils sont reliés par la jauge de Lorentz.

Les potentiels retardés

Une solution de ces équations en présence de sources est

r 0 −~
 
|~ r|
1 y ρ ~r0 , t − c
V (~r, t) = d3~r0 , (1.48)
4πε0 |~r0 − ~r|
V
0
 
y ~j ~r0 , t − |~r −~r|
µ0 c
~ (~r, t) =
A 0
d3~r0 . (1.49)
4π |~r − ~r|
V

Dans le régime statique, ces expressions redonnent les expressions habituelles. Dans le
régime dynamique, elles signifient que les champs se propagent des sources jusqu’au point
d’observation et qu’un changement de densité ou de courant à un instant se fait sentir
plus tard en un point éloigné. Le délai est le temps que met la lumière pour se propager
de la source au détecteur. On reconnait aussi dans le second membre une somme d’ondes
sphériques.

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10 1. Résoudre les équations de Maxwell

1.3. Les ondes électromagnétiques dans le vide


L’objectif de cette section est de rappeler un certain nombre de points de repère. Il ne
s’agit ni d’être exhaustif, ni de démontrer des résultats déjà connus pour la plupart. Par
soucis de simplicité, la discussion est faite pour un champ scalaire. La nature vectorielle
du champ vectorielle sera prise en compte dans les chapitres suivants.

1.3.1. propagation d’un champ scalaire : solutions exactes


Nous considérerons dans cette section un champ scalaire A qui se propage la célérité
c:
1 ∂2A
∆A − 2 2 = 0 (1.50)
c ∂t

Propagation à 1 dimension : Ondes progressives


Lorsque le champ ne dépend que d’une variable spatiale, la coordonnée z par exemple,
l’équation de propagation prend une forme particulièrement simple :

∂2A 1 ∂2A
− =0 (1.51)
∂z 2 c2 ∂t2
Les solutions de cette équation sont

A (z, t) = a (z − ct) + b (z + ct) . (1.52)

La solution a correspond à une onde qui se propage sans se déformer vers les z crois-
sants. La solution b est une onde qui se propage vers les z décroissants.
Cette solution est la solution générale de l’équation de propagation à une dimension.

Propagation à trois dimensions : Ondes planes progressives


A trois dimensions les solutions sont beaucoup plus compliquées qu’à une dimension.
En particulier, il n’est pas possible de simplifier le problème à l’aide d’un changement
de variables.
On peut toutefois trouver des solutions particulières qui vérifient certaines propriétés
de symétrie. Lorsque le champ ne dépend que d’une coordonnée, on se retrouve avec
l’équivalent d’une propagation à une dimesion.
Cette coordonnée peut être l’abscisse selon un des axes du repère choisi, par exemple
l’axe z
A (x, y, z, t) = f (z, t) , (1.53)
ou bien d’un axe quelconque de vecteur unitaire ~u

A (x, y, z, t) = f (~u · ~r, t) . (1.54)

Le champ f est constant sur des plans orthogonaux à la direction de propagation ~u.

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1.3. Les ondes électromagnétiques dans le vide 11

Le champ f (z, t) vérifie l’équation de propagation à une dimension dont nous connais-
sons toutes les solutions. Si l’on choisit de ne conserver que les solutions qui vont dans
la direction et le sens du vecteur unitaire ~u, les solutions en onde plane s’écrivent

A (x, y, z, t) = a (~u · ~r − ct) . (1.55)

Propagation à trois dimensions : Ondes sphériques


Si l’on suppose que la solution a une symetrie sphérique, le champ ne dépend que de
la distance r du point considéré avec l’origine, il s’exprime donc à l’aide d’une fonction
g qui dépend de deux variables :

A (~r, t) = g (r, t) . (1.56)

Pour une fonction qui ne dépend que de la distance à l’origine r le laplacien a une forme
relativement simple :
1 ∂2
∆A (~r, t) = (rg (r, t)) . (1.57)
r ∂r2
La fonction g verifie ainsi l’équation d’évolution suivante

∂2 1 ∂2
(rg) − (rg) = 0. (1.58)
∂r2 c2 ∂t2
Par conséquent la fonction rg vérifie l’équation de d’Alembert à une dimension dont
nous connaissons les solutions. Nous en déduisons la solution en ondes sphériques :

a (r − ct) b (r − ct)
r (r, t) = + . (1.59)
r r
Le premier terme (fonction a ) correspond à une onde qui s’éloigne de l’origine. Cette
onde est appelée onde sortante. Le second (fonction b )correspond à une onde qui
converge vers l’origine, il s’agit d’une onde entrante.

Solutions stationnaires
Le théorème de superposition permet de construire une nouvelle solution comme com-
binaison linéaire de deux solutions. L’espace des solutions est ainsi un espace vectoriel.
Pour le connaitre, il suffit en fait de connaitre une base. Diverses méthodes permettent
de trouver de telles bases. Celles ci reposent sur l’utilisation de la transformée de Fourier
ou plus généralement de l’analyse harmonique. Il s’agit de trouver les solutions station-
naires.

1.3.2. propagation d’un champ scalaire : solutions approchées


Lorsque l’onde qui nos intéresse est monochromatique, ou quasi monochromatique,
il est commode de travailler non pas avec l’amplitude A (~r, t) de l’onde, mais avec son
amplitude complexe A (~r, t).

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12 1. Résoudre les équations de Maxwell

Amplitude et phase
Celle ci est reliée à l’amplitude réelle par
A (~r, t) = < (A (~r, t)) (1.60)
Pour une onde monochromatique de pulsation ω l’amplitude complexe de l’onde s’écrit
A (~r, t) = A0 (~r) e−iωt = A0 (~r) eiϕ(~r) e−iωt (1.61)
Comme on souhaite pouvoir traiter des ondes qui ne sont pas strictement monochroma-
tiques, on s’autorisera à écrire
A (~r, t) = A0 (~r, t) eiΦ(~r,t) (1.62)

A0 (~r, t) est l’amplitude de l’onde Pour une onde monochromatique, cette amplitude
ne dépend pas du temps. Pour une onde quasimonochromatique, cette dépendance tem-
porelle est lente (devant la période de l’onde)
∂A0 (~r, t)
 ω |A0 (~r, t)| . (1.63)
∂t

Φ (~r, t) est la phase de l’onde Pour une onde monochromatique, cette phase évolue
linérairement avec le temps
Φ (~r, t) = ϕ (~r) − ωt (1.64)
Pour une onde quasimonochromatique, la phase ϕ (ou la fréquence ) évoluent lentement.

Onde cylindrique - Onde conique


Les solutions en onde plane ou onde sphérique que nous avons écrites correspondent
rarement à la réalité. En pratique, les ondes sont modulées limitées spatialement perpen-
diculairement à eur direction de propagation. Cette limitation spatiale affecte l’amplitude
de l’onde alors qu’elle n’affecte pas la phase. On caractérisera donc la nature d’une onde
en regardant les surfaces équiphases : une onde plane est une onde pour laquelle la phase
Φ est constante sur un plan et une onde sphérique est une onde pour laquelle la phase
Φ est constante sur une sphère. Ces solutions en onde cylindrique et onde sphérique ne
sont pas des solutions exactes des équations de Maxwell, ce sont des approximations qui
s’approchent trés bien des solutions exactes dans certaines régions de l’espace ( nous
reviendrons plus tard sur les domaines de validité)
Par soucis de précision, on pourra appeler les ondes planes modulées spatialement
”ondes cylindriques”

Acylindrique (~r, t) = A0 (y, z) exp [i (kz − ωt)]


et les ondes sphériques modulées ”ondes coniques”.
Aconique (~r, t) = A0 (y, z) exp [i (kz − ωt)]

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2. Émettre des ondes électromagnétiques
Le dipôle oscillant est la source d’ondes électromagnétiques la plus simple. Son étude
détaillée nous permettra d’aborder les caractéristiques essentielles des antennes.

2.1. Le dipôle oscillant


2.1.1. Rappels sur le dipôle électrostatique
Le moment dipolaire électrique p~ d’un système de charges électriques dont la charge
totale est nulle est :
– pour une distribution discrète :
X
Q = qi = 0 (2.1)
X
p~ = qi~ri (2.2)
– pour une distribution continue
y
Q = ρ (~r1 ) d3~r1 = 0 (2.3)
V
y
p~ = ρ (~r1 ) ~r1 d3~r1 (2.4)
V
On peut modéliser tout dipôle par deux charges : une charge négative -q placée à
l’origine et un charge q positive au point ~a avec p~ = q~a .
Le potentiel électrostatique créé par un dipôle p~ placé à l’origine est :
1 p~ · ~ur
V (~r) = . (2.5)
4πε0 r2
Le champ électrique créé par un dipôle électrostatique est :

p · ~ur ) − p~
~ (~r) = 3 ~ur (~ 2p cos θ p sin θ
E 3
= 3
~ur + ~uθ (2.6)
4πε0 r 4πε0 r 4πε0 r3
.

2.1.2. Champ créé par un dipôle oscillant


le dipôle oscillant
Considérons un dipôle dont l’amplitude évolue de manière sinusoïdale :
p~ = p~0 cos ωt (2.7)
−iωt
p~ = p~0 e (2.8)

13
14 2. Émettre des ondes électromagnétiques

Le mouvement de charge associé à cette évolution temporelle est à l’origine de courants


électriques qui vérifient l’équation suivante :
y X d~
p
~j ~r0 d3~r0 =

qi~vi = (2.9)
dt
V i∈V

Calcul par la méthode des potentiels retardés

Il n’est pas possible de déterminer le champ électromagnétique rayonné par un dipôle


oscillant en adaptant la méthode utilisée dans le cas d’un dipôle électrostatique. Pour
diverses raisons (simplicité des calculs et problèmes techniques de choix de jauge) le
chemin utilisé pour calculer le champ rayonné par un dipôle oscillant est le suivant :
~
1. Déterminer le potentiel vecteur retardé A
~ de l’expression du potentiel vecteur A
2. Déduire le champ magnétique B ~
~ à partir du champ magnétique B
3. Calculer le champ électrique E ~ en utilisant l’équa-
tion de Maxwell-Faraday.

Ainsi, alors que le potentiel V jouait un rôle central pour le champ du dipôle statique,
il est ici inutile. Il sera donc vain d’essayer de déterminer le champ créé par un dipôle
oscillant à partir de ce que l’on sait d’un dipôle statique.

~ (~r, t)
le potentiel vecteur retardé L’expression générale du potentiel vecteur retardé A
au point ~r est :
 
y ~j ~r1 , t − |~r1 −~r|
~ (~r, t) = µ0
A
c
d3~r1 (2.10)
4π |~r1 − ~r|
V

Question : expliciter ce Pour une distribution de charge localisée autour de l’origine et dont la taille est assez
que ”assez petit” signifie petite, cette expression devient :
sur les grandeurs phy-
~ µ0 y ~  r 3
siques de ce problème. A (~r, t) = j ~r1 , t − d ~r1 (2.11)
4πr c
V

~ est donc directement proportionnel à la dérivée temporelle du


Le potentiel vecteur A
moment dipôlaire p~ pris à l’instant retardé t − r/c :

r

~ (~r, t) = µ0 1 d~
p t − c
A , (2.12)
4π r dt
−iω (t− rc )
~ (~r, t) = −iω µ0 p~0 e µ0 ei(kr−ωt)
A = −iω p~0 . (2.13)
4π r 4π r

Cette expression du potentiel vecteur retardé est particulièrement simple.

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2.1. Le dipôle oscillant 15

Le champ magnétique Commençons par faire le calcul exact de manière brutale :

µ0 ω −iωt −→ eikr
 
~
B (~r, t) = −i e rot p~0 (2.14)
4π r
µ0 ω −iωt −−→ eikr
 
= −i e grad × p~0 (2.15)
4π r
 
µ0 ω −iωt ikr −−→ 1 1 −−→ ikr
= −i e e grad + grade × p~0 (2.16)
4π r r
 
µ0 ω −iωt ikr ~
ur 1 ikr
= −i e −e + ike ~ur × p~0 (2.17)
4π r2 r
i(kr−ωt)
 
µ0 ωk e 1
= 1− ~ur × p~0 (2.18)
4π r ikr
1
A grande distance (c’est à dire r  λ), le terme dominant décroît comme r

2 i(kr−ωt)
B~ = µ0 ck e ~ur × p~0 . (2.19)
4π r
Nous pouvons dès à présent remarquer les points suivants :
– Le terme dominant en 1r provient de la dérivée de la phase du potentiel vecteur. Plus
précisément il provent de la dérivée du facteur eikr . Cette propriété est tout à fait
générale et ne dépend pas du fait que l’émetteur est ici un dipôle Par consequent,
quelque soit le type d’émetteur, le champ magnétique dépend de la distance en 1r .
– En revanche, la dérivée spatiale de tous les autres facteurs conduit à une décroissance
plus rapide que 1r . Les termes ainsi obtenus sont importants dans les zones de
champ proche, mais deviennent négligeables en champ lointain, c’est à dire en ce
qui concerne le rayonnement.
– Le champ magnétique à grande distance est perpendiculaire à la droite joignant le
dipôle et le point d’observation (de vecteur directeur ~ur ).
– Lorsque l’on se déplace sur cette droite ( r croissant, angles (θ, φ) constants) l’ampli-
tude du champ évolue comme une onde sphérique : décroissance en 1r et facteur de
phase (kr − ωt) correspondant à une propagation à la célérité c vers les r croissants.

Le champ électrique Il se déduit de l’expression du champ magnétique gràce à l’équa-


tion de Maxwell-Faraday :
Pour s’entrainer à
~ (~r, t) = − 1 −
E

rot (B (~r, t)) (2.20) manipuler les opéra-
−iω
teurs vectoriels les
ei(kr−ωt)
  
(~ur × p~0 ) × ~ur 1 ik
= k2 + [3~ur (~ur · p~0 ) − p~0 ] 3 − 2 .(2.21) plus courageux pourront
4πε0 r r r essayer de faire le calcul.
1
A grande distance, le terme dominant décroit comme pour le champ magnétique en r
~
il provient de la dérivée spatiale du terme de phase de B.

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16 2. Émettre des ondes électromagnétiques

2 i(kr−ωt)
~ = k e
E (~ur × p~0 ) × ~ur . (2.22)
4πε0 r
A courte distance (c’est à dire r  λ), le terme dominant est celui d’un dipôle élec-
trostatique
~ = [3~ur (~ur · p~0 ) − p~0 ] ei(kr−ωt) .
E (2.23)
4πε0 r3

En résumé : Pour un dipôle aligné selon l’axe Oz les composantes non nulles du champ
électrique et du champ magnétique sont :

µ0 −iω ω 2
 
Bϕ = − sin θei(kr−ωt) , (2.24)
4π r2 rc
 
1 2 2iω
Er = − 2 cos θei(kr−ωt) , (2.25)
4πε0 r3 r c
ω2
 
1 1 iω
Eθ = − − sin θei(kr−ωt) . (2.26)
4πε0 r3 r2 c rc2
A courte distance, c’est à dire à des distances courtes devant la longueur d’onde du
rayonnement, (r  λ ) le terme dominant est en r−3 . cela correspond au champ électrique
créé par un dipôle electrostatique :
1 2 cos θ
Er = p (t) , (2.27)
4πε0 r3
1 sin θ
Eθ = p (t) . (2.28)
4πε0 r3

A grande distance, c’est à dire pour r  λ, le terme dominant est en r−1 , pour le champ
électrique selon ~uθ et pour le champ magnétique selon ~uϕ :

µ0 c k 2
Bϕ = − p0 sin θei(kr−ωt) , (2.29)
4π r
1 k2
Eθ = − p0 sin θei(kr−ωt) . (2.30)
4πε0 r

Remarque pratique : A partir de quelle distance peut-on considérer que l’on se trouve
à grande distance du dipôle et utiliser la formule simple ? Notons qu’à une distance
d’une longueur d’onde, le nombre sans dimension kr vaut dèjà 2π, le terme suivant du
développement (en 1/r2 ) est donc 6 fois plus faible que le terme principal, et le terme
correspondant au champ statique 36 fois plus faible. Notons en outre que le terme en
1/r est en quadrature avec le terme principal, son effet est donc plus un déphasage du
champ qu’un changement de son amplitude. On peut donc quasiment considérer qu’à
une distance d’une longueur d’onde du dipôle on est déjà en région de champ lointain.
Pour se rendre vraiment compte, on peut évaluer le rapport des amplitudes et la diffé-
rence de phase entre l’expression exacte du champ électrique et l’expression approchée.

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2.1. Le dipôle oscillant 17

Dans le plan équatorial, à une distance d’un quart de longueur d’onde ( r = λ/4 ) on
trouve :

Eexact
= 1, 13
Elointain
π
φexact − φlointain '
4
l’erreur sur l’amplitude est de 10% et sur la phase de 45˚. A une longueur d’onde du
dipôle ( r = λ ), la différence devient très faible :
Eexact
= 1, 01
Elointain
π
φexact − φlointain '
20
l’erreur sur la phase n’est que de 9˚ et sur l’amplitude de 1%.
Sauf cas particulier ou l’on s’intéresse explicitement aux effets de champ proche, on
pourra donc utiliser l’expression ”champ lointain” même lors que l’on ne se trouve pas
très loin du dipôle. Pour une antenne de taille finie, il faudra aussi bien sûr se trouver à
une distance plus grande que la taille de l’antenne elle même.

Interprétation physique du champ à grande distance


Tous les facteurs intervenant dans l’expression du champ électrique rayonné par un
dipôle oscillant ont une interprétation physique qu’il est essentiel d’avoir compris. Consi-
dérons le cas d’un dipôle d’ampliude p0 aligné selon l’axe Oz.
Er = 0, Br = 0 A grande distance, l’onde a la structure d’une onde plane progressive qui
se propage selon ~ur . Le champ électrique tout comme le champ magnétique sont
orthogonaux à la direction de propagation, donc à ~ur .
Eϕ = 0 , Bθ = 0 : Le problème est symétrique par rapport à tout plan contenant la
droite Oz. Par conséquent, en un point de l’espace, le champ électrique est contenu
dans le plan contenant Oz et ce point et donc sa composante Eϕ selon le vecteur ~uϕ
perpendiculaire à ce plan est nulle. Pour les mêmes raisons, le champ magnétique
qui est un vecteur axial est perpendiculaire au plan considéré et donc le champ
magnétique est aligné selon ~uϕ
Décroissance de l’amplitude : |E| ∝ r−1 : Lorsque le dipôle est seul dans l’espace, l’éner-
gie qu’il rayonne est conservée, par conséquent le flux du vecteur de Poynting à
travers toute sphère qui contient l’origine est le même. Comme la surface de cette
sphère est 4πr2 , le vecteur de Poynting est proportionnel à r−2 . Ce vecteur est
proportionnel au carré du champ électrique, celui ci décroit donc en r−1 lorsque
l’on s’éloigne de l’origine.
Amplitude proportionelle à celle du dipôle E ∝ p0 exp(−iωt) : Les équations de Max-
well sont linéaires, par conséquent, le champ rayonné est proportionnel à l’ampli-
tude du dipôle.

Notes de cours version 0.3 UPMC - L3 - Physique - PGA J-M Courty


18 2. Émettre des ondes électromagnétiques

Phase égale à (kr − ωt) Le champ se propage à partir de l’origine à la vitesse de la lu-
mière, le champ rayonné est donc proportionnel à exp [−iω (t − r/c)] = exp [i (kr − ωt)]
Dépendance angulaire E ∝ sin θ Notons f (θ) la dépendance angulaire de l’amplitude
rayonnée en prenant pour référence l’amplitude émise dans la direction équatoriale :
f π2 . Pour les raisons de symétries évoquées plus haut, le champ électrique est


nul lorsque l’on se place sur l’axe Oz donc f (0) = 0. Si l’on se place en un point
donné, on peut décomposer le dipôle (qui est un vecteur) comme somme de deux
dipôles
p0 ~uz = p0 cos θ~ur − p0 sin θ~uθ
le premier p0 cos θ~ur est parallèle au rayon vecteur, il ne rayonne donc pas, tan-
disque le second p0 sin θ est perpendiculaire à la direction d’observation et rayonne
donc dans cette direction avec une ampllitude relative f π2 .


k2
Facteur 4πε0 nous sommes arrivés à l’expression suivante :
−iω (t− rc )
e
E~ ∼ p0 sin θ ~uθ (2.31)
r
La dimension de cette expression est celle d’une charge électrique. Pour avoir la
1
bonne dimension il faut multiplier par un terme proportionnel au produit de 4πε 0
et du carré de l’inverse d’une longueur. Comme nous avons déjà déterminé la dé-
pendance en r par les considérations d’énergie et de propagation il faut trouver une
autre longueur dans ce problème. La seule qui soit disponible est la longueur d’onde
et donc, la quantité proportionelle à l’inverse d’un longueur que nous pouvons uti-
k2
liser est le nombre d’onde k, le facteur qui manque est donc 4πε 0
multiplié par un
éventuel facteur numérique. La comparaison avec l’expression exacte montre que
le facteur numérique est seulement -1
Ainsi nous venons de retrouver l’expression du champ électrique rayonné :
1 k2
E~ = − p0 sin θei(kr−ωt) ~uθ
4πε0 r
Par consequent, s’il peut sembler difficile d’apprendre la formule du champ électrique
rayonné par un dipôle, les arguments que nous venons de développer rendent impossible
de ne pas s’en souvenir.

2.1.3. Puissance rayonnée


En revenant à la notation réelle (ce qui est la methode la plus sûre pour faire le calcul),
le vecteur de Poynting instantané est
~ ~ ω4 2
~ = E×B =
Π p 2
sin2 cos (kr − ωt)
θ ~ur . (2.32)
µ0 16π 2 ε0 c3 0 r2
Soit si l’on moyenne sur une période
D E
~ = ω4 ~ur
Π 2 3
p20 sin2 θ 2 (2.33)
32π ε0 c r

J-M Courty UPMC - L3 - Physique - PGA Notes de cours version 0.3


2.1. Le dipôle oscillant 19

Plutot que regarder le flux du vecteur de Poynting à travers une surface, on peut regarder
le flux par unité d’angle solide :

dP ω4
= p2 sin2 θ (2.34)
dΩ 32π 2 ε0 c3 0

L’émission n’est pas isotrope : la puissance rayonnée est nulle sur l’axe du dipôle
et maximale perpendiculairement. On décrit cette repartition par un diagramme de
rayonnement (en puissance) :
r (θ, φ) = sin2 θ (2.35)

Fig. 2.1.: Diagramme de rayonnement d’un dipôle oscillant. A gauche : en amplitude (


r (θ, φ) = sin θ ), a droite, en puissance ( r (θ, φ) = sin2 θ )

Pour déterminer la puissance totale P rayonnée par le dipôle il faut intégrer le vecteur
de Poynting sur toute la sphère :
2π π
ω4
Z Z
P = dϕ sin θdθ p2 sin2 θ (2.36)
0 0 32π 2 ε0 c3 0
Z π
ω4 2
= p · 2π · dθ sin3 θ (2.37)
32π 2 ε0 c3 0 0

Calcul de l’intégrale
Z π Z π Z π
3 2
d (− cos θ) 1 − cos2 θ
 
dθ sin θ = dθ sin θ 1 − cos θ = (2.38)
0 0 0
Z 1  
1 4
du 1 − u2 = 2 1 −

= = (2.39)
−1 3 3

π 2π
ω4
Z Z
P = dθ sin θdϕ p2 sin2 θ
2 ε c3 0
(2.40)
0 0 32π 0
ω4 4
= p2 · 2π · (2.41)
32π 2 ε0 c3 0 3

Notes de cours version 0.3 UPMC - L3 - Physique - PGA J-M Courty


20 2. Émettre des ondes électromagnétiques

ω4
P = p2 (2.42)
12πε0 c3 0
La puissance totale instantanée émise est

ω4
P = p2 cos2 ωt (2.43)
6πε0 c3 0

que l’on peut encore écrire


2 2
2 1 d2 p~ 2 q2 d~v
P = = (2.44)
3 4πε0 c3 dt2 3 4πε0 c3 dt

2.2. Exemples d’antennes


Cette section a pour but d’illustrer quelques propriétés des antennes en se reportant
à ce que l’on a démontré sur le dipôle oscillant

2.2.1. Remarque préliminaire


Lorsque l’on étudie les antennes, on a en général à faire à des fils, parcourus d’une
intensité électrique I. En revanche, tant les lois de l’électromagnétisme (Maxwelle, lois de
conservation) que leur solutions sont en général exprimées en terme de densité volumique
de courant. Avec un peu de pratique, il est usuel de passer de l’un à l’autre sans trop de
soucis. Ce passage de la densité de courant ~j à l’intensité I correspond à une integration
par rapport aux dimensions perpendiculaires à la direction du fil. Prenons le cas d’un fil
se trouvant sur l’axe Oz dont les dilensions radiales sont trés petites. Alors
Z Z
I (z, t) = dx dy ~j ~r, ~t .


Pour la même raison on considère une densité de charge linéique ρl


Z Z
ρl (z, t) = dx dy ρ.

L’équation de conservation de la charge à 1D est alors obtenue en intégrant l’équation


de conservation à 3D :
∂I (z, t) ∂ρl (z, t)
+ =0
∂z ∂t

2.2.2. petite antenne dipolaire


(d’aprés Jackson, classical electrodynamics, 3rd ed, section 9.2)
On considère une petite antenne linéaire alimentée par le centre, de longueur totale
d (supposée petite devant λ). Cette antenne est centrée sur l’origine, alignée avec l’axe

J-M Courty UPMC - L3 - Physique - PGA Notes de cours version 0.3


2.2. Exemples d’antennes 21

Oz et s’étend de z = d/2 à z = −d/2. Le courant qui circule dans l’antenne vaut I0 au


centre et 0 aux extrémités :
 
2 |z| −iωt
I (z, t) = I (z) e−iωt = I0 1 − e .
d
Comme l’antenne a une taille petite devant la longueur d’onde, celle ci est équivalente
à un dipôle électrique. Il s’agit donc de déterminer l’amplitude de ce dipôle. Pour cela,
il est nécessaire de passer à la distribution de charge linéique ρ (z, t) = ρ0 (z) e−iωt . On
détemine celle ci par l’équation de conservation de la charge :
∂I (z, t) ∂ρ (z, t)
+ =0
∂z ∂t
soit    
−iωt ∂ 2 |z| −iωt 2I0 −iωt
−iωρ0 e =− I0 1 − e =  (z) e
∂z d d
où  (z) est la fonction signe.
2iI0
ρ0 (z) =
 (z)
ωd
Le moment dipolaire de cette distribution de charge est
Z d
2 iI0 d
p0 = zρ0 (z) dz =
− d2 2ω

Par consequent la puissance émise est


2
ω4 ω 2 d2 2 (kd)2 2
r
iI0 d 1 µ0
P = 3
= 3
I0 = I0 = (kd)2 I02 (2.45)
12πε0 c 2ω 48πε0 c 48πε0 c 48π ε0
Que l’on peut aussi écrire
I02
P = Rrad
2
Rrad est la résistance d’antenne ou aussi résistance de rayonnement
1
Rrad = Z0 (kd)2
24π
r
µ0
Z0 = ' 377 Ω
ε0

2.2.3. Antenne longue


Pour une antenne longue, on ne peut pas utiliser l’approximation dipolaire. On peut
calculer le rayonnement à partir du potentiel vecteur. On fait en général l’hypothèse
d’une courant sinusoïdal dans l’antenne :
 
−iωt kd
I (z, t) = I (z) e = I0 sin − k |z| e−iωt .
2

Notes de cours version 0.3 UPMC - L3 - Physique - PGA J-M Courty


22 2. Émettre des ondes électromagnétiques

le potentiel vecteur est alors


d  
|~r − z~uz |
Z
~ (~r, t) = µ0
2
A dz I z, t − ~uz (2.46)
4πr − d2 c

calcul intermédiaire
r
z
q 
2
|~r − z~uz | = (~r − z~uz ) ' r 1 − 2 cos θ ' r − z cos θ
r

Z d  
µ0 2 kd
~ (~r, t) =
A ~uz dz I0 sin − k |z| e−i(ωt−k(r−z cos θ)) (2.47)
4πr − d2 2
Z d
µ0 ei(kr−ωt)
 
2 kd
= I0 ~uz dz I0 sin − k |z| e−ikz cos θ (2.48)
4πr − d2 2
" #
cos kd kd

µ0 ei(kr−ωt) 2I0 2 cos θ − cos 2
= ~uz (2.49)
4π r k sin2 θ

et maintenant pour avoir le champ magnétique il faut prendre le rotationnel.... en fait,


comme on s’intéresse au champ lointain, il suffit de dériver la phase :
~ = rotA
B ~ (~r, t) ' ik~ur × A
~ (~r, t)

on obtient ainsi un champ magnétique dont la direction est la même que pour un dipôle.
En revanche le diagramme de rayonnement est différent.

J-M Courty UPMC - L3 - Physique - PGA Notes de cours version 0.3

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