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de la préparation à l’Agrégation
Y. E L A ZHARI
Illustration de couverture
Ce manuel est un cours de base de propagation d’ondes et optique. Cette première version
est constituée du cours que je donnais, en première année de la préparation à l’Agrégation de
Physique à l’École Normale Supérieure de Marrakech, entre et . Ce cours respecte le
programme de cette formation. À l’avenir je l’enrichirai de compléments selon mon inspiration
et surtout le temps dont je disposerai.
Le cours est de niveau licence mais il est en grande partie abordable par les étudiants de
Classes Préparatoires aux Grandes Écoles. La plupart des résultats énoncés sont démontrés, et
les calculs sont souvent détaillés.
Je tiens à remercier mes étudiants pour les différentes discussions que nous avons eues
ensemble ainsi que pour leurs remarques et suggestions souvent très pertinentes.
Y. E L A ZHARI
Rabat, septembre
iii
TABLE DES MATIÈRES
Préface iii
v
5 Réflexion d’une onde électromagnétique sur un conducteur métallique 91
1. Conducteur ohmique en régime variable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
2. Propagation d’une onde électromagnétique dans un conducteur – Effet de peau 96
3. Réflexion sous incidence normale sur la surface plane d’un conducteur métallique 98
4. Superposition de l’onde incidente et de l’onde réfléchie . . . . . . . . . . . . . 102
Exercices du chapitre 5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
10 Étude générale des systèmes optiques centrés dans les conditions de G AUSS 205
1. Matrices caractéristiques d’un système optique centré . . . . . . . . . . . . . . 205
2. Éléments cardinaux d’un système optique centré . . . . . . . . . . . . . . . . . 217
3. Relations de conjugaison et grandissements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 222
4. Constructions géométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 226
5. Association de systèmes optiques centrés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 227
Exercices du chapitre 10 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 229
vi
11 Lentilles optiques sphériques 231
1. Lentilles épaisses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231
2. Lentilles minces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 235
3. Doublet de lentilles minces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 239
Exercices du chapitre 11 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 241
15 Interférences non localisées entre deux ondes cohérentes entre elles 277
1. Présentation de quelques dispositifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 277
2. Conditions d’étude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 281
3. Figure d’interférence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 286
4. Retour sur l’hypothèse scalaire – Interférences en lumière polarisée . . . . . . 297
Exercices du chapitre 15 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 300
ANNEXES 383
vii
A Conditions de passage pour les ondes acoustiques 385
1. Équations générales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 385
2. Application au cas unidimensionnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 386
Index 403
Bibliographie 407
viii
CHAPITRE 1
GÉNÉRALITÉS SUR LES PHÉNOMÈNES DE
PROPAGATION
Dans ce chapitre nous abordons des notions générales essentielles pour l’étude de la propa-
gation des ondes. Pour ce faire, nous commençons par étudier quelques exemples particuliers de
phénomènes de propagation. Nous dégagerons ensuite les notions d’onde et d’équation d’onde
ou équation de propagation avant d’aborder quelques méthodes de résolution des équations de
propagation.
Pour la mise en équation, nous supposerons la corde infiniment fine, homogène et de masse
linéique µ. Nous nous intéressons à la propagation le long de la corde de petites déformations
transversales d’amplitude u(x, t) lorsque la corde est tendue sous une tension T . Nous négli-
gerons la raideur de la corde en supposant qu’une faible action suffit pour la déformer. En fin
nous ne tiendrons compte ni de l’effet de la pesanteur ni de la résistance de l’air.
1. Ceci est valable lorsque le poids de la corde est négligeable devant sa tension.
1
CHAPITRE 1. GÉNÉRALITÉS SUR LES PHÉNOMÈNES DE PROPAGATION
y instant t
u(x, t)
x x
y
instant t + ∆t
u(x + ∆x, t + ∆t)
x + ∆x x
F IGURE 1.1 – Propagation sans atténuation d’un ébranlement le long d’une corde.
∂2u
[T(s) + T(s + ds)] · uy = µ ds (1.2)
∂t2
y
T(s+ds)
θ(s+ds)
N(s+ds)
θ(s)
M(s)
B
T(s)
A
x x+dx x
Dans le cadre de l’hypothèse des petites déformations, les inclinaisons de la corde sont
faibles de sorte que :
ds2 = dx2 + dy 2
" 2 #
dy
= dx2 1 +
dx
= dx2 1 + tan2 θ
≈ dx2 (1.3)
ainsi ds ≈ dx.
D’autre part, la projection TRC sur l’axe Ox donne :
soit :
∂2u
µ ds = T (s + ds) sin θ(s + ds) − T (s) sin θ(s)
∂t2
∂2u
µ dx 2 ≈ T (x + dx) sin θ(x + dx) − T (x) sin θ(x)
∂t
∂2u ∂
µ 2 ≈ [T (x) sin θ(x)]
∂t ∂x
soit
∂ 2u ∂
µ ≈T [tan θ(x)] (1.5)
∂t2 ∂x
d’où, puisque tan θ = ∂u/∂x :
∂2u ∂2u
µ 2
≈T 2 (1.6)
∂t ∂x
ce que nous pouvons écrire sous la forme :
∂2u 1 ∂2u
2
− 2 =0 (1.7)
∂x c ∂t2
avec :
s
T
c= (1.8)
µ
x
x x + dx
y
en mouvement
Pour la mise en équations, considérons un ressort à spires non jointives homogène, de masse
linéique µ et de raideur k.
Considérons la tranche de ressort de masse dm = µ dx comprise, au repos, entre les abs-
cisses x et x + dx. Lorsqu’elle est en mouvement, cette tranche est comprise, à un instant t
quelconque, entre les abscisses x + u(x, t) et x + dx + u(x + dx, t) (figure 1.3).
Appliquons le TRC à cet élément de ressort, en projection sur Ox :
∂2u
µ dx = F [x + dx + u(x + dx)] − F [x + u(x)] (1.9)
∂x2
où F [x + dx + u(x + dx)] et F [x + u(x)] sont les projections sur Ox des forces exercées par
le reste du ressort sur l’élément de ressort étudié lorsque celui-ci est en mouvement.
En ne nous intéressant qu’à des mouvements de faible amplitude nous pouvons développer
les grandeurs ci-dessus selon :
∂F
F [x + u(x)] ≈ F (x) + u(x) (1.10)
∂x
et :
∂u
F [x + dx + u(x + dx)] ≈ F x + dx + u(x) + dx
∂x
∂u ∂F
≈ F (x) + u(x) + dx 1 + (1.11)
∂x ∂x
donc :
∂2u ∂u ∂F
µ ≈ 1+ (1.12)
∂t2 ∂x ∂x
Dans le cadre de l’hypothèse des petits mouvement ∂u/∂x est très petit devant 1. Il reste alors :
∂2u ∂F
µ ≈ (1.13)
∂t2 ∂x
La théorie de l’élasticité linéaire donne F = k L (∂u/∂x) où L représente la longueur totale
du ressort lorsqu’il est au repos. Nous obtenons alors :
∂2u ∂2u
µ 2
≈ kL 2 (1.14)
∂t ∂x
de la forme :
∂2u 1 ∂2u
− =0 (1.15)
∂x2 c2 ∂t2
avec :
s
kL
c= (1.16)
µ
1.2. Généralisation
1.2.1. Définition d’une onde
On appelle onde tout phénomène physique décrit par une fonction scalaire ou vectorielle
dépendant à la fois des coordonnées d’espace et du temps et solution d’une équation de propa-
gation ou équation d’onde.
• équation d’onde de K LEIN – G ORDON décrivant par exemple le mouvement d’une suite
de pendules simples reliés par des ressorts :
1 ∂2ψ
∇2 ψ − − k2 ψ = 0 (1.18)
c2 ∂t2
• équation de propagation des ondes électromagnétiques à l’intérieur d’un conducteur oh-
mique
1 ∂2E ∂E
∇2 E − 2 2
− µ0 σ =0 (1.19)
c0 ∂t ∂t
2.1.1.2. Propriété
À un instant t donné quelconque, s a la même valeur en tous les points M d’un plan Π
quelconque perpendiculaire à l’axe Oξ. Le plan Π est appelé plan d’onde et l’axe Oξ direction
ou axe de propagation.
Direction
u
ξ
O de propagation
Π n de
n d ’o
Pla
F IGURE 1.4 – Notion de plan d’onde.
t t + ∆t
∆ξ = c ∆t
ξ ξ + ∆ξ ξ
1 ∂ 2 (r s)
∇2M s(M, t) = (1.34)
r ∂r2
D3 s’écrit alors
1 ∂ 2 (r s) 1 ∂2s
− =0 (1.35)
r ∂r2 c2 ∂t2
ou encore
∂ 2 (r s) 1 ∂ 2 (r s)
− =0 (1.36)
∂r2 c2 ∂t2
de la forme
∂2U 1 ∂2U
− =0 (1.37)
∂r2 c2 ∂t2
avec U = r s. D’après ce qui précède (§ 2.1.2.) cette équation admet pour solution générale
r r
U (r, t) = f(+) t − + f(−) t + (1.38)
c c
d’où la forme générale des ondes sphériques
1h r r i
s(r, t) = f(+) t − + f(−) t + (1.39)
r c c
1 r
• f(+) t − représente une onde sphérique divergente à partir de O ; elle s’amortit en
r c
s’éloignant de l’origine O ;
1 r
• f(+) t + représente une onde sphérique convergente vers O ; elle s’amplifie en
r c
s’approchant de l’origine O.
Z
ur
Y
M0 M
r X
O y
x
F IGURE 1.6 – Approximation d’une onde sphérique par une onde plane.
Au point M0 on a
1 h r0 r0 i
s(M0 , t) = f(+) t − + f(−) t + (1.40)
r0 c c
Considérons le point M du plan (M0 , X, Y ) orthogonal à OM et passant par M0 , on a
1h r r i
s(M, t) = f(+) t − + f(−) t + (1.41)
r c c
avec r2 = ||OM||2 = ||OM0 ||2 + ||M0 M||2 = r02 + X 2 + Y 2 . Loin de O et si on se restreint
à un voisinage proche de M0 on peut écrire
1/2
X2 + Y 2
r = r0 1 +
r02
≈ r0 (1.42)
ainsi s(M, t) ≈ s(M0 , t) pour tout point M situé au voisinage de M0 dans le plan tangent en
M0 à la sphère de rayon r0 . L’onde est alors dite localement plane.
Vitesse de phase
• La grandeur ϕ(M, t) = ω t ∓ k · r + ϕ0 s’appelle phase de l’onde ; ϕ0 est la phase de
l’onde à l’origine (r = 0, t = 0).
• On appelle plan équiphase un ensemble de points M vérifiant ϕ(M, t) = constante.
• La vitesse de phase représente la vitesse de propagation des plans équiphase.
• Considérons un plan équiphase correspondant à une phase donnée et supposons qu’il
passe par le point repéré par r à l’instant t. À l’instant t + dt il passe par un point
repéré par r + dr.
t, r −−−−→ ϕ(r, t)
(1.48)
t + dt, r + dr −−−−→ ϕ(r + dr, t + dt)
ce qui donne
ω dt ∓ k · dr = 0 (1.50)
soit
dr ω
· u = ± = ±c (1.51)
dt k
Ainsi la vitesse de phase vaut
vϕ = c (1.52)
Remarque
La vitesse de phase vϕ ne correspond ni à un déplacement de matière ni à celui d’une
énergie. De ce fait on peut rencontrer des situations où la vitesse de phase peut être
supérieure à la célérité de la lumière dans le vide (vϕ > c0 ).
Z
+∞
1
s (0, t) = √ S (ω) exp −i ω t dω (1.59)
2π
−∞
Z
+∞
1
s(x, t) = √ S(ω) exp i(k x − ω t) dω (1.60)
2π
−∞
en ayant posé k = ω/c. Cette expression peut être interprétée intuitivement comme une somme
continue d’une infinité de composantes exp i(k x−ω t). Plus précisément ds (x, t) = S (ω) exp i (k x − ω t) dω
peut être interprétée comme étant la contribution à s des OPPM de pulsations comprise entre ω
et ω + dω. À cet égard S (ω) apparaît comme une fonction de distribution ; elle caractérise le
poids relatif de chaque pulsation dans la somme.
On montre (transformée de F OURIER) qu’il suffit que la fonction S(ω) possède une exten-
sion (fréquentielle) non nulle pour que s(x, t) ait une extension temporelle finie, et donc une
extension spatiale longitudinale limitées. En effet, si on note ∆ν l’extension fréquentielle de
S(ω) (ω = 2π ν) alors on montre que l’extension temporelle de ∆t de s(x, t) est telle que
∆ν ∆t ≈ 1 (1.61)
On préfère généralement écrire l’intégrale ci-dessus sous une forme différente mais équiva-
lente physiquement
Z
+∞
1
s (x, t) = √ a (k) exp i (k x − ω t) dk (1.62)
2π
−∞
Ceci permet de relier l’extension spatiale (longitudinale) à l’extension en k par la relation équi-
valente
∆k ∆x ≈ 2π (1.63)
Z
+∞
1
s (r, t) = a (k) exp i (k · r − ω t) d3 k (1.64)
(2π)3/2
−∞
d3 k désignant l’élément de volume élémentaire dans l’espace des k ; par exemple, en coordon-
nées cartésiennes d3 k = dkx dky dkz . Les relations de limitation s’écrivent alors
∆x ∆kx ≈ 2π
∆y ∆k ≈ 2π
y
(1.65)
∆z ∆kz ≈ 2π
∆t ∆ω ≈ 2π
Ceci montre qu’il est possible de construire des solutions physiquement acceptables de l’équa-
tion de propagation à partir d’OPPM. À cet égard l’OPPM apparaît comme une composante
abstraite faisant office d’outil analytique et à partir de laquelle un signal réel peut être décrit par
superposition.
avec
∆k ∆ω
s1 = s0 exp i k0 − x − ω0 − t (1.67)
2 2
et
∆k ∆ω
s2 = s0 exp i k0 + x − ω0 + t (1.68)
2 2
2 ω0 − ∆ω 2 ω0 + ∆ω
À ces deux ondes on peut associer les vitesses de phase vϕ1 = et vϕ2 =
2 k0 − ∆k 2 k0 + ∆k
respectivement. Toutefois, on ne peut pas, dans le cas général, associer une quelconque vitesse
de phase à l’onde résultante
∆k ∆ω
s = 2 s0 cos x− t exp i(k0 x − ω0 t) (1.69)
2 2
Cependant, dans le cas où ∆ω ≪ ω0 et ∆k ≪ |k0 |, on peut assimiler l’onde en question à
une OPPM s0 exp i (k0 x − ω0 t) dont l’amplitude est modulée par la fonction 2 cos ∆k ∆ω
2 x− 2 t
à variation plus lente (enveloppe).
On peut alors définir les plans équiphase à partir de la « porteuse » s0 exp i (k0 x − ω0 t) ;
ils se propagent à la vitesse de phase vϕ = ωk00 ≈ vϕ1 ≈ vϕ2 . Les extrema de l’enveloppe se
propagent, quant à eux, à la vitesse vg = ∆ω
∆k appelée vitesse de groupe. Deux cas se présentent :
• Cas des milieux non dispersifs : vϕ ne dépend pas de k (ou de ω) ; ω et k sont propor-
tionnels. Dans ce cas vg = vϕ et il n’y a aucun déplacement de la porteuse par rapport à
l’enveloppe.
• Cas des milieux dispersifs : vϕ dépend de k (ou de ω) ; la relation entre ω et k, appelée
relation de dispersion n’est plus une proportionnalité. Dans ce cas vg 6= vϕ ; il en ré-
sulte que la porteuse se déplace par rapport à l’enveloppe traduisant une déformation du
système d’onde.
On peut remarquer que les maxima de l’enveloppe correspondent aux points de l’espace où
les deux ondes sont en phase. On peut alors retrouver la position de ces extrema en exprimant
la condition dite de phase stationnaire
Dans un tel cas on ne peut pas attribuer une vitesse de phase au signal polychromatique. Cepen-
dant si la largeur fréquentielle du signal est relativement faible ou si la dispersion n’est pas très
forte, la vitesse de groupe peut être utile pour caractériser la vitesse de propagation du signal.
En effet, considérons le cas où la fonction de distribution a(k) est représentée par un pic assez
A(k)
k0 k
étroit centré autour de k = k0 et ne prenant des valeurs appréciables que dans un intervalle
de largeur ∆k centré sur k0 (figure 1.8). Si le milieu n’est pas « trop dispersif », on peut se
contenter d’un développement limité à l’ordre 1 de la relation de dispersion ω (k) selon
dω
ω (k) ≈ ω (k0 ) + (k − k0 )
dk k0 (1.74)
≈ ω0 + (k − k0 ) vg
Où l’on a posé
dω
vg = (1.75)
dk k=k0
Dans la mesure où A (k) ne prend des valeurs appréciables qu’au voisinage de k = k0 , la fonc-
tion s0 est à variation lente par rapport exp i (k0 x − ω0 t), l’onde décrite par s (x, t) apparaît
comme une OPPM mais dont l’amplitude est modulée par s0 (x, t). Ce qui permet sa limitation
spatio-temporelle.
vg
vϕ
Dans le cas d’un paquet d’ondes à bande étroite, la vitesse de phase est définie pour la
fréquence centrale et représente la vitesse de propagation des plans équiphase alors que la
vitesse de groupe représente la vitesse de déplacement du centre, ou du maximum, du paquet
d’ondes.
2.3.2. Généralisation
Plus généralement, une onde plane est dite stationnaire (OPS) si elle peut être décrite par
une fonction s pouvant se mettre sous la forme (en notation réelle) :
s(M, t) = f (ξ) g(t) (1.85)
ξ étant une coordonnée cartésienne du point M et t le temps.
En remplaçant 4 dans l’équation d’onde de D’A LEMBERT on obtient après avoir divisé par
f (ξ) g(t) :
c2 d2 f (ξ) 1 d2 g(t)
= (1.86)
f (ξ) dξ 2 g(t) dt2
4. Il s’agit en réalité d’une méthode très générale de recherche de solutions particulières d’une équation aux dérivées
partielles par séparation des variables.
Le membre de gauche de l’équation (1.86) ne dépend que de la variable spatiale ξ alors que
celui de droite ne dépend que la variable temporelle t. L’égalité exprimée par cette équation
n’est alors possible que si les deux membres sont tous les deux égaux à une constante K.
L’équation se sépare alors en deux équations différentielles
d2 f (ξ) K
− 2 f (ξ) = 0 (1.87)
dξ 2 c
d2 g(t)
− K g(t) = 0 (1.88)
dt2
La forme des solutions de ces équations dépend alors du signe de la constante K.
• Pour K = 1/τ 2 positive, la solution de l’équation (1.88) est de la forme
t t
g(t) = A exp + B exp − (1.89)
τ τ
Cette forme de solution n’est pas retenue en général pour décrire un phénomène de pro-
pagation. En effet le premier terme est du type « explosif » alors que le second terme
décrit un régime transitoire ;
• Pour K = 0, la solution de l’équation (1.88) est de la forme
g(t) = A t + B (1.90)
Cette forme de solution ne convient pas non plus pour décrire un phénomène de propa-
gation car elle est « explosive » ;
• Pour K = −ω 2 négative, l’équation (1.88) admet pour solution générale
La figure 1.10 donne une représentation de s(ξ, t) le long de l’axe Oξ à différents instants
t. On peut remarquer sur cette figure et sur l’équation (1.94) que les différents points de l’axe
« vibrent » en phase ou en opposition de phase. Ceci est dû au fait que dans l’expression (1.94)
de l’onde stationnaire, la dépendance spatiale intervient dans l’amplitude de la dépendance
temporelle et non plus dans la phase (absence du terme de propagation t ∓ ξ/c).
s(ξ, t)
+s0 N N N N
−s0
V V V V
En certains points de l’axe Oξ, l’amplitude de l’onde est identiquement nulle. Ce sont les
nœuds N de vibration. Leurs positions sont données par
cos(k ξ + ψ) = 0 (1.95)
soit, après simplification
1 λ λψ
ξN,p = p+ − (1.96)
2 2 2π
λ étant la longueur d’onde et p un entier relatif. On remarque que la distance entre deux nœuds
successifs vaut
λ
∆ξN = ξN,p+1 − ξN,p = (1.97)
2
D’autres points de l’axe Oξ, appelés ventres V de vibration, ont une amplitude maximale.
Leurs positions sont données par
cos(k ξ + ψ) = ±1 (1.98)
soit, après simplification
λ λψ
ξV,p = p − (1.99)
2 2π
λ étant la longueur d’onde et p un entier relatif. On remarque de même que la distance entre
deux ventres successifs est donnée par
λ
∆ξV = ξV,p+1 − ξV,p = (1.100)
2
Pour cela il faut que cette solution vérifie l’équation de D’A LEMBERT et les conditions aux
limites.
• L’équation de D’A LEMBERT impose :
ω
k= (1.102)
c
c étant la célérité de l’onde ;
• La condition limite u(0, t) = 0 impose :
π
cos ψ = 0 soit, par exemple ψ=− (1.103)
2
La solution (1.101) devient alors :
u0 sin(k L) = 0 (1.105)
Cette équation montre que la corde vibrante fixée à ces deux extrémités ne peut osciller
(u0 6= 0) que si :
Les équations (1.107) et (1.108) permettent de dégager deux interprétations possibles des
contraintes imposées par les conditions aux limites.
En effet, l’équation (1.107) donne les pulsations propres de la corde. Ce sont les seules
pulsations qui peuvent se propager à l’intérieur de la corde fixée à ses deux extrémités.
L’équation (1.108) quant à elle, montre que la corde vibrante ne peut laisser propager une
vibration que si sa longueur L est un multiple entier de la demi-longueur d’onde λ de la vibra-
tion.
Compte tenu des conditions aux limites, la solution en onde stationnaire (1.101) devient :
n π x
nπct
un (x, t) = u0,n sin cos + ϕn (1.109)
L L
S3 (x)
n=3
1/3 2/3 1
x/L
S2 (x)
n=2
1/2 1
x/L
S1 (x)
n=1
1
x/L
F IGURE 1.11 – Trois premiers modes propres de la corde fixée à ces deux extrémités.
L’équation de D’A LEMBERT étant linéaire, elle admet un principe de superposition. Toute
combinaison linéaire de ses solutions en est aussi solution. On peut donc construire une solution
de l’équation d’onde de D’A LEMBERT par combinaison linéaire des modes propres de la corde
(équation (1.109)).
+∞
X n π x
nπct
u(x, t) = An sin cos + ϕn (1.110)
n=1
L L
Les coefficients An et ϕn peuvent être déterminés à partir des conditions initiales u(x, 0) et
∂u/∂t(x, 0)
en supposant, pour fixer les idées, que le coefficient de réflexion r vérifie 0 < r < 1. L’onde
résultante u = u1 + u2 s’écrit alors :
u(x, t)
La figure 1.12 représente u(x, t) aux différents points de l’axe Ox à différents instants pour
une valeur de r de 0, 6. On peut remarquer que u(x, t) présente encore un système de ventres
et de nœuds mais l’amplitude des nœuds n’est pas nulle.
Pour interpréter l’existence de ces ventres et nœuds, il faut remarquer, que comme dans le
cas du §2.3.1. (r = 1), dans le cas présent, l’amplitude est minimale (nœud) lorsque les deux
ondes qui se superposent (u1 et u2 ) sont en opposition de phase. On en déduit :
• la position des nœuds :
1 λ
xN,p = (p + ) p∈Z (1.113)
2 2
• l’amplitude des nœuds :
Umin = u0 (1 − r) (1.114)
L’amplitude passe par un maximum lorsque les deux ondes u1 et u2 sont en phase. On en déduit
alors :
• la position des ventres :
λ
xN,p = p p∈Z (1.115)
2
• l’amplitude des ventres :
Umax = u0 (1 + r) (1.116)
y y′
VE VR
c
O E x R x′
+c −c
v v
E R E
avant après
On en déduit :
ν av − ν ap 2v
av ap
= (1.125)
ν ν cν
et :
∆ν 2v
≈ (1.126)
ν c
puisque généralement ν av ≈ ν ap ≈ ν.
On en déduit la vitesse de déplacement du véhicule
c ∆ν
v= (1.127)
2 ν
27
CHAPITRE 1. GÉNÉRALITÉS SUR LES PHÉNOMÈNES DE PROPAGATION
Exercices du chapitre 1
Ex. 1.1 — On considère une file infinie de particules identiques de masse m situées à l’équi-
libre aux points d’abscisse xn = n a (où n est un entier relatif) sur l’axe Ox. Ces particules
peuvent effectuer des déplacements suivant l’axe Ox et on appelle un le déplacement de la
particule n. On suppose qu’il existe entre deux particules voisines (adjacentes) des forces élas-
tiques proportionnelles à l’allongement de la distance les séparant. On notera α le coefficient
proportionnalité.
1. Écrire l’équation du mouvement de la particule n.
2. Chercher les solutions de cette équation sous la forme d’une onde progressive de repré-
sentation complexe un = u exp[i(k xn − ω t)], où xn = n a. Trouver la relation entre k
et ω.
3. Montrer que l’on peut limiter l’étude à |k| 6 π/a et tracer la courbe ω(k) dans ce
domaine.
4. Montrer qu’il ne peut y avoir de propagation si ω > ωm où ωm est une pulsation que
l’on calculera.
5. Lorsque |k| ≪ π/a, calculer la vitesse de phase de l’onde vϕ .
6. Dans le cas du plomb monocristallin pour lequel a = 0, 25 nm, on trouve expérimenta-
lement vϕ = 2 km.s−1 , lorsque k → 0. Des expériences sur la diffraction des neutrons
permettent de mesurer α = 15 N.m−1 . Calculer la vitesse de phase correspondant
à cette valeur de α dans l’hypothèse k → 0. On donne la masse molaire du plomb
M = 207 g.mol−1 .
7. Calculer la vitesse de groupe vg de l’onde. Que devient vg pour k = π/a ? Décrire le
mouvement dans ce cas.
8. Dans l’hypothèse des grandes longueurs d’ondes (k a ≪ π), l’ensemble des un (t) peut
être représenté par une fonction continue u(x, t) de la variable x représentant l’empla-
cement au repos de la particule.
a) Établir l’équation aux dérivées partielles à laquelle satisfait u(x, t).
b) Retrouver ainsi l’expression de la célérité des ondes acoustiques dans un solide.
Z +∞
s(z, t) = S(ω) exp i(k z − ω t) dω (1.128)
−∞
On se limite au cas d’un spectre modélisé comme une raie de profil rectangulaire de largeur en
fréquence ∆ν = ∆ω/2π centré autour d’une fréquence moyenne ν0 = ω0 /2π :
b pour |ω − ω0 | < ∆ω/2
S(ω) =
0 ailleurs
On posera par la suite Ω = ω − ω0 . On suppose de plus que la raie est étroite et le milieu pas
trop dispersif, de telle sorte qu’il est légitime, sur l’étendue de la raie, de linéariser la relation
de dispersion sous la forme :
dk Ω
k(ω) ≈ k(ω0 ) + (ω − ω0 ) = k0 +
dω ω0 v
Ex. 1.6 — Résonance sur une corde vibrante en présence de forces volumiques
On étudie les petits mouvements dans la direction d’une corde métallique de longueur L, fixée
en ses deux extrémités d’abscisses x = 0 et x = L. On néglige la pesanteur. La corde est
parcourue par un courant d’intensité I = I0 cos(ω t) et plongée dans un champ magnétique
B = B0 sin(π Lx ) uy . On note F la tension de la corde et m sa masse linéique.
1. Monter que le déplacement z(x, t) d’un point de la corde est solution d’une équation
aux dérivées partielles de la forme :
∂2z ∂2z x
2
− c2 2 = A sin π cos(ω t)
∂t ∂x L
où c et A sont des constantes à exprimer en fonction des données.
2. En régime sinusoïdal forcé, on cherche une solution de la forme z(x, t) = C sin π Lx cos(ω t).
Déterminer C pour ω 6= π c/L. Que se passe-t-il lorsque ω tend vers π c/L ?
3. En réalité le champ magnétique est créé par un aimant en U dont l’entrefer a une largeur
e < L et peut être modélisé par un champ magnétique uniforme B = B0 uy pour
(L − e)/2 < x < (L + e)/2 et un champ magnétique nul en dehors. On constate
alors que le phénomène étudié à la question 2 se produit pour toutes les pulsations
ωn = n π c/L. Interpréter brièvement sans calcul.
Ex. 1.8 — On se propose d’étudier la relation de dispersion des ondes de gravité dans une
eau de profondeur arbitraire en négligeant d’abord (1), puis en tenant compte ensuite (2) des
phénomènes de tension superficielle. Dans tout le problème, l’eau est supposée être un fluide
incompressible, homogène, sans viscosité, de masse volumique ρ.
z g
z=0
O x
z = −H
1. On considère une étendue d’eau de profondeur H. Une onde s’y propage, correspondant
à une variation d de la hauteur de la surface que l’on suppose être de la forme :
δ = δ0 cos(k x − ω t).
2
∂ φ (x, 0, t) + g ∂φ (x, 0, t) = 0
∂t2 ∂z
On considère l’onde pour laquelle la fonction φ est de la forme
f) Que devient ω(k) dans le cas d’une eau « très profonde » et dans le cas d’une onde
« peu profonde ». On précisera la signification de ces deux hypothèses.
2. Dans l’étude précédente, on n’a pas tenu compte de l’effet de la tension superficielle
qui s’exerce à l’interface air-eau. Elle a pour seul effet d’introduire une discontinuité
de pression de part et d’autre de l’interface. Cette discontinuité, liée à la forme de la
surface, s’exprime dans le cas général à l’aide de la loi de L APLACE
2
′ ∂ δ ∂2δ
p−p =σ + 2
∂x2 ∂y
où p et p′ sont les pressions respectives dans l’air et dans l’eau à l’interface et σ le coef-
ficient de tension superficielle qui, pour l’interface air-eau, vaut σ = 7, 2×10−2 N.m−1 .
a) Reprendre l’étude précédente pour trouver la nouvelle relation de dispersion dite
de L ORD K ELVIN.
b) Montrer qu’il existe, suivant les valeurs de la longueur d’onde λ, deux situations,
l’une analogue au cas de 1, et l’autre où l’influence de la tension superficielle est
prédominante. Calculer pour l’interface air-eau l’ordre de grandeur de la longueur
d’onde de transition entre ces deux situations.
Ex. 1.10 — Sous l’influence d’un choc unique comme, par exemple, un glissement de terrain
entraînant la chute d’une grande quantité de sol dans l’eau, on peut observer, par exemple le
long d’un fleuve, la propagation d’une onde solitaire se déformant lentement.
g
propagation
eau en mouvement
eau immobile
H
h
Fond de la rivière
1. On suppose que l’onde prend la forme brusque d’une discontinuité de hauteur (H > h),
qui se propage à la vitesse constante c relativement au fond fixe de la rivière. Établir
la relation liant les vitesses de l’eau, assimilée à un fluide parfait incompressible en
écoulement unidimensionnel, en amont et en aval du front d’onde. Que devient cette
relation si l’eau située en aval est immobile ?
2. Établir l’expression des pressions dans le fluide, en fonction de la profondeur, de part
et d’autre du front d’onde. On suppose uniforme la pression atmosphérique p0 . On ap-
pelle µ la masse volumique de l’eau et g l’accélération de la pesanteur. En déduire une
expression du principe fondamental de la dynamique.
3. Déterminer la vitesse de propagation d’une telle onde dans un fleuve dont la profondeur
au repos h est égale à 3 m. On supposera que la dénivellation H − h est faible.
4. La forme du front de cette onde se déforme-t-elle ? On supposera un modèle simple si
h = 3 m et H = 3, 30 m.
Le passage d’une onde acoustique dans un fluide engendre une série de compressions-
détentes qui se propagent de proche en proche ; c’est ce que l’on appelle une perturbation
acoustique. L’étude de la propagation des ondes acoustiques dans un fluide se ramène ainsi à
celle du mouvement d’un fluide compressible sous l’effet de la perturbation acoustique.
1. Approximation acoustique
1.1. Notations
Nous nous proposons d’étudier les mouvements engendrés par le passage d’une onde acous-
tique dans un fluide isotrope et compressible par rapport à un référentiel R supposé galiléen.
Au repos, dans R, le fluide est caractérisé par les champs suivants :
• champ vectoriel des vitesses mésoscopiques : v0 = 0, le fluide étant supposé initialement
au repos ;
• champs scalaires de pression et de masse volumique p0 et µ0 .
Pendant le passage de la perturbation acoustique on note :
• v(M, t) = v0 + u(M, t) le champ vectoriel des vitesses mésoscopiques au point M à
l’instant t ;
• p(M, t) = p0 + π(M, t) le champ scalaire de pression au point M à l’instant t ;
• ρ(M, t) = µ0 + µ(M, t) le champ scalaire de masse volumique au point M à l’instant t.
Remarques
• π(M, t) est appelée surpression acoustique au point M à l’instant t.
• π(M, t) > 0 si le fluide subit une compression au voisinage du point M.
• π(M, t) < 0 si le fluide subit une détente au voisinage du point M.
35
CHAPITRE 2. ONDES ACOUSTIQUES DANS LES FLUIDES
2. Mise en équation
2.1. Équations de propagation
Les équations générales du mouvement sont
• l’équation d’E ULER :
∂v
ρ + (v · ∇) v = −∇p (2.1)
∂t
• l’équation de continuité :
∂ρ
+ ∇ · (ρv) = 0 (2.2)
∂t
• le coefficient de compressibilité isentropique :
1 ∂V 1 ∂ρ
χs = − = (2.3)
V ∂p S ρ ∂p S
Avec :
• v = v0 + u, ||u|| ≪ c ;
• p = p0 + π, |π| ≪ p0 ;
• ρ = µ0 + µ, |µ| ≪ µ0 .
Linéarisons alors les équations (2.1), (2.2) et (2.3).
• La linéarisation de l’équation (2.1)
∂u
(µ0 + µ) + (u · ∇)u = −∇ (p0 + π) (2.4)
∂t
donne
∂u ∇π
+ =0 (2.5)
∂t µ0
∂(µ0 + µ)
+ ∇ · [(µ0 + µ)u] = 0 (2.6)
∂t
donne
∂µ
+ µ0 ∇ · u = 0 (2.7)
∂t
µ = µ0 χ s π (2.9)
∂π 1
+ ∇·u= 0 (2.10)
∂t χs
en dérivant cette équation par rapport au temps on obtient
∂2π 1 ∂u
2
+ ∇· =0 (2.11)
∂t χs ∂t
soit, d’après l’équation (2.5)
1 ∂2π
∇2 π − =0 (2.12)
c2 ∂t2
où l’on a posé
1
c= √ (2.13)
µ0 χ s
1 ∂2µ
∇2 µ − =0 (2.14)
c2 ∂t2
∂2u 1 ∂π
2
+ ∇ =0 (2.15)
∂t µ0 ∂t
or d’après les équations (2.7) et (2.9) on a
∂π 1
= − ∇·u (2.16)
∂t χs
donc
∂ 2u 1
− ∇(∇ · u) = 0 (2.17)
∂t2 µ0 χ s
∂
∇×u=0 (2.20)
∂t
l’intégration par rapport au temps t donne alors
∇ × u = F(M) (2.21)
La fonction vectorielle F ne dépend que des coordonnées d’espace du point M mais ne dépend
pas du temps ; elle ne peut donc décrire un phénomène de propagation. Ainsi, dans la description
de la propagation de l’onde acoustique on peut prendre cette fonction identiquement nulle, et
alors
∇×u=0 (2.22)
Remarque
Dans la mesure où la fonction F est indépendante du temps, on peut aussi la calculer en
l’absence de la perturbation acoustique ; on a alors
F = ∇ × u0 = 0 (2.23)
En calculant ∇ × (∇ × u) on obtient
∇ × (∇ × u) = ∇(∇ · u) − ∇2 u = 0 (2.24)
∇(∇ · u) = ∇2 u (2.25)
1 ∂2π
∇2 π − =0 (2.27)
c2 ∂t2
1 ∂ 2µ
∇2 µ − 2 2 = 0 (2.28)
c ∂t
1 ∂ 2u
∇2 u − 2 2 = 0 (2.29)
c ∂t
1
où c = √ est la célérité des ondes acoustiques dans le fluide considéré.
µ0 χ s
V γ dp + γ p V γ−1 dV = 0 (2.31)
On en déduit alors
1 ∂V 1 1
χs = − =+ ≈ (2.32)
V ∂p S γp γp0
où γ = cp /cv est le rapport des capacités calorifiques à pression constante et à volume constant.
D’autre part, pour un gaz parfait
dm M dn M p0
µ0 = = = (2.33)
dV dn RT /p0 RT
D’où
r
γRT
c= (2.34)
M
Cette relation est valable dans le domaine de validité de l’approximation de gaz parfait : p0 de
l’ordre de quelques bar. La mesure de c peut être utilisée pour déterminer γ.
Numériquement, pour l’air (γ ≈ 1, 44)
• à 273 K : c ≈ 336 m.s−1
• à 293 K : c ≈ 348 m.s−1
3. Aspect énergétique
3.1. Densité volumique d’énergie acoustique
Considérons un volume de contrôle V dans un fluide siège de la propagation d’une onde
acoustique. Le volume V est supposé indéformable et fixe par rapport au référentiel d’étude R.
Il est limité par une surface fictive Σ fermée et orientée de l’intérieur vers l’extérieur.
dS
∇ · (πu) = π∇ · u + u · ∇π (2.43)
donc
−u · ∇π = −∇ · (πu) + π∇ · u (2.44)
ainsi
ZZZ ZZZ
dR
K(t) = π∇ · u dτ − ∇ · (πu) dτ (2.45)
dt
V V
Y. E L A ZHARI 42 CRMEF / AGP-1
3.. ASPECT ÉNERGÉTIQUE
∂π
∇ · u = −χs (2.46)
∂t
donc
ZZZ ZZZ ZZ
d 1 d 1
µ0 u2 dτ + χs π 2 dτ = − ⊂⊃ πu · dS (2.47)
dt V 2 dt V 2
Σ
∂e(M, t)
+ ∇M · [π(M, t)u(M, t)] = 0 (2.51)
∂t
hPi
I= (2.52)
S
où hPi est la valeur moyenne de la puissance acoustique rayonnée à travers la surface S donnée
par
ZZ
P= πu · dS (2.53)
S
dS
S
F IGURE 2.2 – Onde acoustique rayonnée à travers la surface S.
Les équations de propagation s’en déduisent et peuvent être écrites sous la forme
∂2u 1 ∂2u
2
− 2 2 =0 (2.58)
∂x c ∂t
∂2π 1 ∂2π
− =0 (2.59)
∂x2 c2 ∂t2
∂2µ 1 ∂2µ
2
− 2 2 =0 (2.60)
∂x c ∂t
∇M × u(M, t) = 0 (2.73)
x × u = constante = 0 (2.77)
La constante est prise nulle car on s’intéresse à des solutions vibratoires. Il en résulte que u
est parallèle à x, c’est-à-dire que l’OAPP est polarisée longitudinalement.
et
u0
µ(x, t) = µ0 cos(k x − ω t + ϕ0 ) (2.81)
c
On peut remarquer que, dans le cas d’une OAPPM se propageant dans le sens des x croissants,
les grandeurs acoustiques u, π et µ vibrent en phase.
Les sons sont des ondes acoustiques audibles par l’oreille humaine. Pour une oreille normale
le domaine des fréquences audibles s’étend environ de 15 Hz à 20 kHz.
Les sons musicaux sont des fonctions périodiques du temps pendant un nombre de périodes
suffisamment élevé pour qu’ils puissent être développés en série de F OURIER.
Les bruits de conversation sont par contre non périodiques, la détermination de leur spectre
nécessite une décomposition en intégrale de F OURIER.
La voix humaine est composée de voyelles et de consonnes ; si à chaque voyelle on peut
associer une fréquence, une consonne peut être décrite par un transitoire assimilable à un bruit.
La fréquence des sons musicaux caractérise leur hauteur. Les notes de musiques ont cha-
cune une fréquence. La composition spectrale en harmoniques définit le timbre du son. Un son
musical sinusoïdal est appelé son pur.
Les musiciens classent les fréquences en octaves : chaque octave contient les notes al-
lant d’une fréquence à la fréquence double. La note de référence est le la3 (de l’octave n◦ 3)
dont la fréquence est conventionnellement de 440 Hz. Dans la gamme tempérée ou gamme de
BACH utilisée en général de nos jours, l’octave 3 contient les fréquences allant de 261, 63 Hz
(do3 ) à 523, 26 Hz (do4 ). Pour simplifier les calculs on arrondit souvent à des puissances de
2, soit 256 Hz pour de do3 . On mesure les écarts de hauteur en savart. La différence de hau-
teur en savarts entre deux notes de fréquences ν1 et ν2 est 1000 log νν21 . Ainsi une octave vaut
1000 log 2 = 301, 0 savarts. L’octave est divisée en 12 demi-tons égaux de 301/12 = 25, 1 sa-
varts. L’écart entre le do inférieur et le la de la même octave vaut 9 demi-tons, soit environ 226
savarts. Un violoniste ayant une très bonne « oreille musicale » peut accorder son instrument à
0, 5 savarts près, soit 10−3 en écart relatif de fréquence.
L’organe sensible de l’oreille humaine est le tympan en contact avec le milieu extérieur.
C’est une membrane élastique qui peut être mise en vibration sous l’effet de la surpression
acoustique.
Pour une fréquence de 1 kHz, l’intensité sonore minimale détectable par une oreille hu-
maine standard est I0 = 10−12 W.m−2 . On peut se poser la question suivante : à quelle
amplitude de vibration du tympan ceci correspond-il ?
Pour répondre à cette question considérons une OAPPM et notons ξ = a cos ω t l’élongation
de vibration du tympan par rapport à sa position d’équilibre.
Au niveau du tympan on peut écrire u = ξ˙ = −a ω sin ω t et alors π = µ0 c u =
−µ0 c a ω sin ω t ; d’où l’expression de l’intensité sonore I reçue par le tympan de surface S :
hπ u Si 1
I= = µ0 c a 2 ω (2.82)
S 2
d’où l’on déduit l’amplitude de vibration du tympan :
s
2I
a= (2.83)
µ0 c ω 2
• u0 = a0 ω ≈ 7×10
−8
m.s est de l’ordre de 10−10 fois la vitesse d’agitation thermique
−1
(≈ 460 m.s ) ;
−1
• π0 = µ0 c u0 ≈ 3 × 10
−5
Pa représente 3 × 10−10 fois la pression atmosphérique
(≈ 10 Pa).
5
Pour un son très intense, I ≈ 1010 ; I0 , les grandeurs ci-dessus sont multipliées par 105 : elles
restent tout de même très petites.
On peut donc conclure que l’oreille humaine est un détecteur d’ondes sonores très sensible.
Ceci est dû, en partie, au fait que sous l’effet de l’onde acoustique, le tympan (≈ 1 cm2 de
surface) entre en résonance avec certaines parties de l’oreille moyenne ; l’amplitude des mou-
vements du tympan atteint environ 100 fois celle calculée ci-dessus en négligeant ce phénomène
de résonance.
u(x, t)
π(x, t)
F IGURE 2.4 – Vitesse et surpression acoustiques d’une onde stationnaire dans un tuyau sonore
à différents instants.
µ01 , c1 O µ02 , c2
x
Fluide 1 Fluide 2
On peut écrire les différentes ondes intervenant dans ce cas sous la forme
3. Par exemple un liquide et un gaz ou deux liquides non miscibles.
4. En réalité ces résultats peuvent être facilement généralisés aux cas des interfaces solide – fluide et solide – solide.
Onde incidente
x
ui (x, t) = f(+) t − (2.88)
c1
x
πi (x, t) = µ01 c1 f(+) t − (2.89)
c1
Onde réfléchie
x
ur (x, t) = f(−) t + (2.90)
c1
x
πi (x, t) = −µ01 c1 f(−) t + (2.91)
c1
Onde transmise
x
ut (x, t) = g(+) t − (2.92)
c2
x
πt (x, t) = µ02 c2 g(+) t − (2.93)
c2
• coefficient de réflexion :
ur f(−) µ01 c1 − µ02 c2
ru = = ⇒ ru = (2.96)
ui f(+) µ01 c1 + µ02 c2
• coefficient de transmission :
ut g(+) 2 µ01 c1
tu = = ⇒ tu = (2.97)
ui f(+) µ01 c1 + µ02 c2
• coefficient de réflexion :
πr −µ01 c1 f(−)
rπ = = ⇒ rπ = −ru (2.98)
πi µ01 c1 f(+)
• coefficient de transmission :
πt µ02 c2 g(+) 2 µ02 c2
tπ = = ⇒ tπ = (2.99)
πi µ01 c1 f(+) µ01 c1 + µ02 c2
• coefficient de réflexion :
2
Ir µ01 c1 − µ02 c2
R= ⇒ R= (2.100)
Ii µ01 c1 + µ02 c2
• coefficient de transmission :
It 4 µ01 c1 µ02 c2
T = ⇒ T = (2.101)
Ii (µ01 c1 + µ02 c2 )2
Presque toute l’énergie sonore est réfléchie ; le milieu sous-marin est ainsi isolé des bruits de la
surface : « monde du silence ».
Exercices du chapitre 2
Ex. 2.1 — Un tuyau cylindrique, de section constante S0 , et dont l’axe est confondu avec l’axe
x′ Ox, contient un fluide en équilibre ; la pression du fluide est alors p0 , sa masse volumique µ0 .
On étudie les mouvements de faible amplitude du fluide le long de l’axe x′ Ox. Pour cela, on
considère une tranche de fluide de masse dm constante.
–Au repos, cette tranche de fluide est comprise entre les abscisses x et x + dx ; le volume
occupé par la tranche de fluide est alors dV ;
–À l’instant t, cette tranche de fluide est comprise entre les abscisses x + u(x, t) et x +
dx + u(x + dx, t) ; on supposera les conditions u ≪ x et ∂u/∂x ≪ 1 toujours remplies.
1. On appelle δ la dilatation du fluide, c’est-à-dire la variation relative de volume de la
tranche de fluide entre les instants 0 et t, soit :
variation du volume dV entre les instants 0 et t
δ=
dV
Exprimer δ en fonction de ∂u/∂x.
2. Les mouvements du fluide étant assez rapides, les échanges de chaleur n’ont pas le
temps de se produire. Les mouvements étant de très faible amplitude, on peut considérer
qu’ils sont réversibles. On appelle χs le coefficient de compressibilité isentropique du
fluide. On suppose que χs reste constant pour les transformations du fluide envisagées.
Aux variations de volume correspondent des variations de pression. On appelle p(x, t)
la pression du fluide au point d’abscisse x, à l’instant t et π(x, t) = p(x, t) − p0 la
surpression correspondante au même point. Quelle relation lie π, χs et δ ?
3. En appliquant le principe fondamental de la dynamique à la tranche de fluide, déduire
une relation entre la surpression π(x, t), la masse volumique µ0 , l’élongation u(x, t) ou
leurs dérivées partielles. On négligera les effets de pesanteur. Les mouvements étant de
faible amplitude, la surpression π(x, t), l’élongation u(x, t) et leurs dérivées partielles
pourront être considérées comme des infiniment petits du premier ordre ; on négligera
naturellement tous les infiniment petits d’ordre supérieur ou égal à deux.
∂2u 1 ∂2u
4. En déduire l’équation de propagation pour l’élongation u(x, t) : 2
= 2 . Cal-
∂x c ∂t2
culer c en fonction de χs et µ0 . Déterminer l’unité de la grandeur c. Que représente c ?
Montrer que la vitesse acoustique v(x, t) = ∂u/∂t et la surpression π(x, t) vérifient
la même équation. Donner sans démonstration la forme des solutions de cette équation
aux dérivées partielles.
5. Calculer la vitesse du son dans un gaz parfait. Faire l’application numérique pour l’air
à 20 ◦ C pour lequel on donne la masse molaire M ≈ 29 g.mol−1 et la rapport des
capacités calorifiques γ = 1, 4.
Ex. 2.2 — On considère un tuyau sonore horizontal, de section constante S0 , d’axe confondu
avec x′ Ox contenant un fluide de masse volumique au repos µ0 et de coefficient de compressi-
bilité isentropique χs (cf. exercice 1).
7. On cherche à établir dans le tuyau, une onde sinusoïdale, progressive dans le sens des x
croissants. Ceci n’est possible qu’à certaines conditions, lesquelles ? Déterminer, dans
ce cas, les amplitudes y0 et z0 des déplacements des membranes en fonction de F0 , S0 ,
R, k, d et ω. Déterminer également les phases φ et ψ.
8. Reprendre la question précédente en supposant que l’on cherche à établir dans le tuyau
une onde plane, sinusoïdale, stationnaire de la forme u(x, t) = a cos k x exp iω t.
Ex. 2.3 — On considère la propagation d’ondes acoustiques planes dans la direction Ox, dans
un pavillon de révolution, d’axe Ox, de section circulaire variable S(x).
1. En considérant une tranche de fluide, de masse dm constante comprise entre les abs-
cisses x et x + dx au repos, reprendre les calculs de l’exercice 1 en utilisant les mêmes
notations. En déduire, moyennant quelques approximations, que l’élongation u(x, t)
vérifie l’équation de propagation :
∂ 1 ∂(Su) 1 ∂2u
= 2
∂x S ∂x c ∂t2
2. On considère un pavillon particulier pour lequel la loi S = S(x) est une loi expo-
nentielle : S(x) = S0 exp m x (S0 et m désignant deux constantes réelles positives).
Comment s’écrit dans ce cas l’équation de propagation ?
3. On cherche si une onde plane, sinusoïdale, progressive dans le sens des x croissants,
définie en notation complexe par u(x, t) = A exp i(k x − ω t) peut se propager dans ce
pavillon. Déterminer et caractériser brièvement chaque type de solution de l’équation
de propagation. Montrer qu’il existe une pulsation ωc au dessous de laquelle aucune
propagation n’est possible. Calculer ωc en fonction de c et m. Dans le cas où il y a
effectivement propagation, calculer la vitesse de phase vφ de l’onde acoustique en fonc-
tion de c, ω et ωc .
4. A.N. : Calculer la section maximale SM qu’il faut donner au pavillon exponentiel pour
que celui-ci transmette les fréquences audibles supérieures à νc = 1 kHz. On donne :
section minimale du pavillon S0 = 2 cm2 , épaisseur du pavillon x0 = 5 cm, c =
343 m.s−1 . Quel est l’intérêt d’un tel pavillon ?
Ex. 2.4 — On considère un tuyau sonore de section constante S rempli d’un milieu d’impé-
dance itérative µc, d’axe Ox. Par suite des forces de viscosité, il apparaît des forces de viscosité
dans la direction Ox de la forme Fx = aS∂u/∂x où u est la vitesse acoustique, avec a = 4η/3,
η étant le coefficient de viscosité.
1. Établir l’équation de propagation pour la vitesse acoustique.
2. Résoudre cette équation pour une onde harmonique u(x, t) = f (x) exp −i ω t.
3. Calculer la constante d’atténuation que l’on définira. Faire l’application numérique pour
l’air et l’eau à 10 kHz et 800 kHz. On donne : ηair = 1, 7 × 10−5 u.S.I. et ηeau =
1×10−3 u.S.I.
Ex. 2.5 — Un tuyau cylindrique de section S est fermé à une extrémité par une paroi rigide
perpendiculaire à ses génératrices. Cette paroi est percée d’un trou de surface S ′ . À l’extérieur
du premier tuyau un second tuyau cylindrique de section S ′ se raccorde sur le trou, ses géné-
ratrices étant parallèles au premier. Les deux tuyaux contiennent le même gaz. On admet que,
au voisinage du raccordement, les ondes deviennent rapidement planes dans les deux tuyaux.
On envoie une onde progressive de vitesse ui = f (t − x/c) dans le premier tuyau (x = 0
au raccordement). Déterminer les ondes réfléchie dans le premier tuyau et transmise dans le
deuxième. Quels sont les facteurs de réflexion r et de transmission t correspondant à la vitesse
acoustique ? Même question pour une onde incidente arrivant dans le deuxième tuyau.
Ex. 2.6 — On considère une onde acoustique plane progressive se propageant dans un fluide
supposé parfait. Exprimer la variation locale de température T ′ due au passage de l’onde acous-
tique en fonction de la vitesse acoustique u, de la température initiale T0 du fluide, de la célérité
c, de la capacité
calorifique
massique à pression constante cp et du coefficient de dilatation
1 ∂µ
isobare α = − .
µ ∂T
Ex. 2.7 — Une sphère pulsante de centre fixe O dont le rayon a(t) = a0 + a1 cos(ω t) varie
sinusoïdalement avec une amplitude a1 ≪ a0 ≪ λ, émet des ondes sonores dans tout l’espace
extérieur à la sphère, rempli d’air de masse volumique µ0 où la célérité des ondes sonores vaut
c. Compte tenu de la symétrie du problème, on cherche en coordonnées sphériques de centre O
des champs de la forme p1 (M, t) = p1 (r, t) et v1 = v1 (r, t) ur .
1. Déterminer la forme générale des solutions p1 (r, t) de l’équation de D’A LEMBERT et
1
interpréter. Justifier que l’on doit prendre p1 (r, t) = f (r − c t).
r
A
2. On cherche une solution de la forme p1 = cos(k r − ω t − ϕ). Exprimer k puis
r
déterminer le champs des vitesses correspondant. Commenter la structure de l’onde
pour r ≫ λ.
3. Simplifier l’expression du champ des vitesses pour r ≪ λ et déterminer A et ϕ en
exploitant la condition aux limites sur la sphère.
4. Exprimer la puissance moyenne rayonnée à travers une sphère de centre O et de rayon
r ≫ λ.
5. Exprimer l’impédance acoustique complexe Z R = p1 /v 1 au niveau de la membrane et
la comparer à l’impédance des ondes acoustique planes progressives. En déduire pour-
quoi on peut considérer que l’on a un nœud de pression à l’extrémité d’un tuyau ouvert
sur une atmosphère, dont la section a pour dimension typique a0 ≪ λ.
Ex. 2.8 — On considère un tuyau sonore de section constante S et d’axe Ox s’étendant entre
les abscisses x = 0 et x = ∞. Ce tuyau est rempli d’air de masse volumique µ0 où la célérité
du son vaut c. Il est fermé par un piston de masse m mobile sans frottement : à l’instant t = 0,
on lance le piston initialement en x = 0 vers la droite avec une vitesse u0 et on constate qu’il
s’arrête après avoir parcouru une distance finie qu’on supposera faible devant toute distance
caractéristique du problème, de telle sorte que l’abscisse du piston reste approximativement
nulle. À un instant quelconque, on note u(t) la vitesse du piston. À droite, le mouvement du
piston engendre une onde sonore décrite par la surpression p1 (x, t) et le champ des vitesses
v1 (x, t). Pour simplifier, on néglige l’onde émise vers la gauche, c’est-à-dire que l’on suppose
que la pression reste uniforme, égale à p0 .
1. Écrire les conditions aux limites sur le piston, et en exploitant la notion d’impédance
d’une onde plane progressive, en déduire l’expression de u(t). Définir un temps carac-
téristique τ et commenter ses variations avec m et S.
2. En déduire l’expression de v1 (x, t) et la représenter graphiquement à un instant t > 0
donné.
3. Établir l’expression de l’énergie de l’onde sonore à l’instant t et interpréter le résultat.
4. On suppose désormais le tuyau fini, de longueur L ≫ c τ . Représenter le graphe de
v1 (x, t) à un instant t légèrement supérieur à L/c. Que se passe-t-il qualitativement
ensuite ?
Ex. 2.9 — La définition d’un coefficient de compressibilité χs sous forme d’une constante
suppose que les variations µ de masse volumique sot en phase avec les variations π de pression.
En fait ce n’est pas rigoureusement exact, et la réponse du milieu à une variation de pression
présente un certain retard par rapport à l’excitation, qui peut être traduit par la relation suivante
entre µ et π
1 ∂
π= 1+τ µ
χ s µ0 ∂t
(M G) ∇M ·E(M, t) = 0 (3.1)
(M φ) ∇M ·B(M, t) = 0 (3.2)
∂B
(M F ) ∇M ×E(M, t) = − (M, t) (3.3)
∂t
∂E
(M A) ∇M ×B(M, t) = ε0 µ0 (M, t) (3.4)
∂t
59
CHAPITRE 3. PROPAGATION LIBRE D’ONDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES
DANS LE VIDE
sivement
1 ∂2E
∇2M E(M, t) − (M, t) = 0 (3.5)
c20 ∂t2
qui n’est autre que l’équation de propagation pour le champ électrique E de l’onde électroma-
gnétique.
De la même façon on établit l’équation de propagation pour le champ magnétique B
1 ∂2B
∇2M B(M, t) − (M, t) = 0 (3.6)
c20 ∂t2
La valeur numérique de c0 est fixée par la définition du mètre. En effet, depuis la 17e Confé-
rence Générale des Poids et Mesures (CGPM) tenue en , la définition du mètre est la sui-
vante :
La seconde quant à elle est définie, depuis la 13e CGPM (-), par :
∂f(±) z
(t ∓ )=0
∂x c0
∂f(±) z
(t ∓ )=0
∂y c0
∂f(±) z 1 ′ z
(t ∓ ) = ∓ f(±) (t ∓ )
∂z c0 c0 c0
z
′
f(±) désignant la dérivée de f(±) par rapport à la variable t ∓ c0 .
D’autre part on peut aussi établir que
∂f(±) z ′ z
(t ∓ ) = f(±) (t ∓ )
∂t c0 c0
1 ∂E
∇·E= 0 ⇒ − u· =0
c0 ∂t
∂
⇒ (E · u) = 0
∂t
⇒ E · u = C1 (M)
C1 (M) est un champ scalaire quelconque. Ce champ ne peut décrire un phénomène de
propagation car il ne dépend pas du temps. Ainsi on peut prendre C1 (M) identiquement
nul sans altérer la description des phénomènes de propagation ; on obtient alors
E·u =0 (3.14)
Le champ électrique E de l’OEMPP est orthogonal à la direction de propagation. On dit
qu’il est transversal. L’OEMPP est dite quant à elle transverse électrique (TE).
• De la même façon l’équation de M AXWELL – flux donne
B·u= 0 (3.15)
Le champ magnétique est donc lui aussi transversal et l’OEMPP est transverse magné-
tique (TM).
L’OEMPP se propageant dans le vide illimité (propagation libre) est à la fois transverse
électrique et magnétique, on dit qu’elle est transverse électromagnétique (TEM).
• Quant à l’équation de M AXWELL – FARADAY, elle donne
∂B 1 ∂E ∂B
∇×E = − ⇒ − u× =−
∂t c0 ∂t ∂t
∂ E
⇒ B−u× =0
∂t c0
E
⇒ B−u× = C2 (M)
c0
C2 (M) est un champ vectoriel quelconque. Ce champ ne peut décrire un phénomène de
propagation car il ne dépend pas du temps. Ainsi on peut prendre C2 (M) identiquement
nul sans altérer la description des phénomènes de propagation ; on obtient alors
E
B=u× (3.16)
c0
E = c0 B × u (3.17)
où
B(M, t)
Π(M, t) = E(M, t) × (3.19)
µ0
Compte tenu de la relation (3.16) et de la transversalité de E exprimée par la relation (3.14) on
obtient
E2 (M, t)
Π(M, t) = u (3.20)
µ0 c 0
On peut remarquer que l’énergie électromagnétique est transportée dans la direction et le sens
de propagation de l’OEMPP.
ε0 E2 (M, t) B2 (M, t)
uem (M, t) = + (3.21)
2 2 µ0
Compte tenu de la relation (3.16), cette expression se simplifie dans le cas d’une OEMPP pour
donner
B2 (M, t)
uem (M, t) = ε0 E2 (M, t) = (3.22)
µ0
où k = ω/c0 est le module du vecteur d’onde. La longueur d’onde λ est donnée par
2π 2 π c0
λ= = (3.25)
k ω
Selon les valeurs de la fréquence ν = ω/2 π ou de la longueur d’onde λ on distingue diffé-
rents types d’ondes électromagnétiques. La figure 3.1 donne le spectre des radiations électroma-
gnétiques.
Le champ magnétique B peut être obtenu à partir de l’expression (3.24) du champ électrique
et de la relation (3.16) selon
0 E0x cos(k z − ω t + ϕ1 )
1
B(M, t) = 0 × E0y cos(k z − ω t + ϕ2 )
c0
1 0
1. Une onde électromagnétique plane progressive monochromatique (OEMPPM) est aussi dite harmonique ou
sinusoïdale.
infrarouge
ultraviolet
micro-ondes
rayons X
ondes radio
rayons γ
ν
log Hz
2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22
soit, après avoir posé B0x = E0y /c0 et B0y = E0x /c0
B0x cos(k z − ω t + ϕ2 + π)
B(M, t) B0y cos(k z − ω t + ϕ1 ) (3.26)
0
La représentation complexe du champ magnétique s’en déduit alors à l’aide de la relation (3.16)
qui donne
B(M, t) = B0 exp i (k z − ω t) (3.30)
où
−E 0 /c0
y
B0 +E 0x /c0 (3.31)
0
E02
hΠ(M, t)i = uz (3.32)
2 µ0 c 0
B∗ (M, t)
Π(M, t) = E(M, t) × (3.33)
µ0
L’extrémité A décrit donc une courbe plane contenue dans le plan perpendiculaire à la direction
de propagation passant par le point M. Posons alors p = k z − ω t + ϕ1 et ϕ = ϕ2 − ϕ1 . Les
équations paramétriques de la courbe décrite par A deviennent :
X = X0 cos p
(3.36)
Y = Y0 cos(p + ϕ)
M x
Ainsi si 0 < ϕ < π alors le point A décrit l’ellipse dans le sens trigonométrique et la polarisa-
tion est dite elliptique gauche. Par contre, si π < ϕ < 2π alors la polarisation est dite elliptique
droite.
En conclusion, on peut dire alors
• 0 < ϕ < π : polarisation elliptique gauche ;
• π < ϕ < 2π : polarisation elliptique droite.
de sorte que
Y Y0
=
X X0
qui n’est autre que l’équation d’un segment de droite situé dans les 1er et 3e quadrants.
(b) E0x 6= 0, E0y 6= 0 et ϕ = π. Dans un tel cas
X = +X0 cos p
MA Y = −Y0 cos p
Z=0
de sorte que
Y Y0
=−
X X0
qui n’est autre que l’équation d’un segment de droite situé dans les 2e et 4e quadrants.
OP = z(t) uz (4.1)
71
CHAPITRE 4. RAYONNEMENT D’ONDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES
z
M
θ
P +q r
O
−q y
ϕ m
x
Le moment dipolaire instantané du dipôle oscillant constitué des deux particules chargées O et
P s’écrit alors :
p = q OP = q z(t) uz (4.2)
v ≪ c0 (4.4)
z0 ≪ r et z0 ≪ λ (4.6)
p = q z0 cos(ω t) uz (4.7)
1. On montrera au §1.2. que ω représente la pulsation de l’onde électromagnétique émise par le dipôle oscillant.
p = p0 exp −i ω t uz (4.8)
= p(t) uz (4.9)
où l’on a posé p0 = q z0 .
µ0 q dOP r
A(M, t) = (t − )
4 π r dt c0
µ0 dp r
= (t − ) (4.12)
4 π r dt c0
En se plaçant en régime harmonique et en adoptant la représentation complexe, on obtient,
compte tenu de ∂/∂t = −i ω notamment
µ0 ω exp(i k · r)
A(M, t) = −i p(t) (4.13)
4π r
où l’on a posé
ω
k= ur (4.14)
c0
1 ∂V
∇M ·A(M, t) + (M, t) = 0 (4.15)
c20 ∂t
et
∂V 1 ∂V
∇V = ur + uθ
∂r r ∂θ
p(t)
= − (2 + 2 − i k r − k 2 r2 ) cos θ ur + (1 − i k r) sin θ uθ exp(i k·r)
4 π ε0 r 3
D’où l’on obtient finalement
p(t)
E(M, t) = 3
2(1 − i k r) cos θ ur + (1 − i k r − k 2 r2 ) sin θ uθ exp(i k·r) (4.20)
4 π ε0 r
On peut remarquer tout de suite que les champs électrique E(M, t) et magnétique B(M, t) sont
orthogonaux.
λ≪r (4.21)
µ0 ω 4 p20 sin2 θ
hΠ(M)i = ur (4.27)
32 π 2 c20 R2
et :
p20 ω 4
P= (4.28)
12 π ε0 c30
2. C’est-à-dire dans la zone de rayonnement
|| hΠi ||
ρ(θ) = (4.29)
|| hΠi ||max.
θ
p
ρ(θ)
d2 OP
a= = −ω 2 OP = −ω 2 z0 cos(ω t) uz (4.31)
dt2
On en déduit la valeur moyenne du module au carré de l’accélération de la particule mobile
2 z02 ω 4 p2 ω 4
a = = 0 2 (4.32)
2 2q
La puissance moyenne rayonnée peut s’écrire alors
q2
2
P= 3 a (4.33)
6 π ε 0 c0
La validité de cette formule appelée formule de J. L ARMOR s’étend en fait au delà du cas du
mouvement oscillatoire. Elle montre que toute charge électrique accélérée rayonne une onde
électromagnétique 3 de puissance P.
Le rayonnement d’accélération a différents aspects :
– Émission de la lumière par les atomes (théorie classique) ;
– Rayonnement thermique ;
– Rayonnement de freinage ou bremsstrahlung ;
– Rayonnement synchrotron.
1 ω
ω0
1
F IGURE 4.3 – Section efficace de diffusion.
+ L2 ×M
PM
P (z)×
M
O
Oscillateur y
O
− L2
dp = q(z, t) dz uz
1
= i(z, t) dz uz (4.56)
−i ω
soit :
−i µ0 ω sin θ ||PM||
dE(M, t) = I(z) exp −i ω t − 2 π dz uθ (4.58)
4 π ||PM|| λ
Or
PM = OM − OP
= r ur − z uz (4.59)
avec
cos θ
u= (4.65)
λ
|| hΠi ||
ρ(θ) =
|| hΠi ||max.
cos2 π2 cos θ
= (4.71)
sin2 θ
en coordonnées polaires donne le diagramme de rayonnement de l’antenne.
La figure 4.5 représente le diagramme de rayonnement de l’antenne demi-onde (trait continu),
elle rappelle aussi (pour comparaison) celui d’un dipôle électrique oscillant (trait pointillé).
On peut aussi calculer la puissance moyenne totale P rayonnée par l’antenne à l’aide de
ZZ
P = ⊂⊃ hΠi·dS (4.72)
Σ
ρ(θ)
Rr est appelée résistance de rayonnement. Elle est indépendante des dimensions de l’antenne
pourvue que celle-ci soit accordée. Numériquement Rr ≈ 73 Ω pour une antenne accordée
demi-onde. À titre de comparaison, pour une antenne telle que L = λ/20 (non accordée), la
résistance de rayonnement chute à Rr ≈ 0, 8 Ω.
Exercices du chapitre 4
Ex. 4.1 — Distribution spectrale du dipôle amorti
Dans le modèle de l’électron atomique élastiquement lié, l’écart à la position d’équilibre a pour
expression :
(
0 pour t < 0
r= t
rm exp(− ) exp −i 2 π ν0 t pour t > 0
2τ
En déduire que le potentiel scalaire peut être considéré comme nul en régime variable.
3. On suppose M porté par Oz. Calculer E et B à grande distance en se limitant aux
termes en 1/r (champ de rayonnement). Quelle est la relation entre et E et B ?
4. Donner l’expression du vecteur de P OYNTING et en déduire l’expression de la puissance
rayonnée par le circuit.
5. Application
Le circuit est constitué d’une spire circulaire de rayon a ; le courant i(t) est de la forme
i(t) = Im cos ω t ; montrer que la puissance totale moyenne rayonnée hPi se met sous
la forme hPi = 21 Rr Im 2
où Rr est la résistance de rayonnement du circuit fermé dont on
donnera l’expression. En cherchant à préciser des valeurs numériques « raisonnables »,
on pourra comparer l’efficacité de ce système à celui de l’antenne.
Ex. 4.3 — Champs produits par les dipôles électriques et magnétiques atomiques
1. Dans le modèle classique de l’atome d’hydrogène (électron animé d’une vitesse constante
v0 sur une orbite circulaire de rayon a0 ), évaluer les moments dipolaire électrique p0 et
magnétique m0 que l’on peut associer à un tel système. On prendra a0 = 53 pm (rayon
de B OHR) et v0 /c0 = α ≈ 1/137 (appelée constante de structure fine).
2. Comparer les rayonnements électromagnétiques à grande distance des dipôle électrique
et magnétiques correspondants.
2 q 2 a2 (t)
P(t) =
3 4 π ε0 c30
q2 v3 1
Wr = 3
3 ε0 c0 R (1 − β 2 )2
Lorsque v ≈ c0 , montrer que (formule de S CHWINGER) :
1 q2 4
Wr = x
3 ε0 R
où x est le rapport K/m c20 de l’énergie cinétique K de la particule à son énergie de
masse m c20 . A.N. : On prendra K = 4 GeV, R = 5 m et on considérera des électrons
(me c20 ≈ 0, 5 MeV) puis des protons (mp c20 ≈ 940 MeV).
3. Conclure quant à l’utilisation des accélérateurs pour accélérer des électrons et des pro-
tons.
1 dp~¨(t − r/c0 )
dE(r, t) = 2 sin θ uθ
4 π ε 0 c0 r
Une antenne rectiligne utilisée en télécommunication est constituée d’un fil rectiligne de résis-
tance ohmique négligeable, porté par Oz, centré en O et parcouru par un courant sinusoïdal :
i(z, t) = I0 f (z) cos ω t ; I0 est un courant constant et f (z) caractérise la distribution spatiale
du courant dans l’antenne assimilable à un segment [−l, l] de petite dimension vis à vis de r.
Dans toute la suite on se placera dans le cadre de l’approximation dipolaire.
1. Établir l’expression intégrale donnant le champ créé par la distribution totale de courant
et montrer que si f (−z) = f (z), alors E varie en sin(ω t − k r), où k = ω/c0 .
2. Le courant est stationnaire de mode fondamental tel que f (z) = cos π2 zl .
a) On suppose l ≪ λ. Exprimer E. Mettre la puissance moyenne rayonnée sous la
forme hPi = 21 Rr I02 et en déduire l’expression de la résistance de rayonnement
Rr en fonction de l/λ.
b) On considère le cas d’une antenne demi-onde (2l = λ/2). Répondre aux mêmes
questions que précédemment. On admet dans les calculs que cos π2 cos θ ≈
0, 95 sin2 θ.
c) A.N. : Comparer les deux résistances lorsque dans le premier cas l = λ/40.
Conclusion. Dans le cas l = λ/4, calculer P pour I0 = 10 A. Puis donner l’ampli-
tude maximale du champ E à une distance de 30 km d’une antenne parcourue par
un courant de fréquence 100 MHz.
3. Deux antennes identiques sont disposés selon Oz et leurs centres sont situés en (0,0,±d/2).
Elles sont alimentées par des courants égaux.
a) Les courants sont en phase. Montrer que les calculs précédents permettent de pré-
voir le diagramme de rayonnement de ce système. Le dessiner dans un plan méri-
dien si d = 4 λ. Conclusion.
b) Que se passe-t-il si l’on déphase l’un des deux courants par rapport à l’autre ?
Application ?
ur
θ
a
y
ϕ
x
Dans ce chapitre nous nous proposons d’étudier la réflexion d’une onde électromagnéti-
que sur la surface d’un conducteur métallique. Pour cela, nous allons étudier tout d’abord la
possibilité de propagation d’une onde électromagnétique dans un tel milieu. Cette étude nous
permettra, entre autre, de dégager la notion de conducteur parfait.
Mais avant tout cela, nous allons étudier le comportement des milieux conducteurs en ré-
gime variable.
dt
d̟ = (5.1)
τ
τ est appelé temps de relaxation.
91
CHAPITRE 5. RÉFLEXION D’UNE ONDE ÉLECTROMAGNÉTIQUE SUR UN
CONDUCTEUR MÉTALLIQUE
1.1.2. Équation du mouvement d’un électron dans le modèle de D RUDE
Pour déterminer l’équation du mouvement d’un électron de conduction soumis à la force
extérieure F, faisons un bilan de quantité de mouvement entre les instants t et t + dt. Pour cela
il faut distinguer deux cas selon que l’électron subit ou non un choc entre ces deux instants.
— Si l’électron ne subit pas de choc entre t et t + dt alors
dp 1
(t) + p(t) = −e E (5.7)
dt τ
Où p = m v désigne la quantité de mouvement de l’électron. Dans le cas d’un champ harmo-
nique décrit par sa représentation complexe E = E0 exp(−i ω t), la solution p(t) du régime
forcé s’écrit
eτ
p(t) = − E (5.8)
1 − iτ ω
||v×B|| v
1. L’action du champ magnétique B de l’onde électromagnétique est négligeable du fait que ||E||
≈ c0
≪ 1.
j = n (−e) v
n e2 τ /m
= E
1 − iτ ω
ce que l’on peut mettre sous la forme
j=σE (5.9)
avec
σ(0) n e2 τ
σ= et σ(0) = (5.10)
1 − iτ ω m
σ est la conductivité électrique complexe du conducteur et σ(0) sa conductivité électrique sta-
tique. L’équation (5.9) traduit la loi d’O HM généralisée valable pour un champ harmonique.
Pour pouvoir utiliser cette loi pour un champ quelconque, il faut examiner à quelle condition σ
est indépendante de la fréquence.
Pour qu’il en soit ainsi il suffit que τ ω ≪ 1. Ainsi la loi d’O HM
j=σE (5.11)
∂ρ
+∇·j=0 (5.13)
∂t
qui donne, compte tenu de la loi d’O HM
∂ρ
+σ∇·E = 0 (5.14)
∂t
∂ρ 1 ε0
+ ′ρ = 0 avec τ′ = (5.16)
∂t τ σ
On en déduit alors
t
ρ(M, t) = ρ(M, 0) exp − ′ (5.17)
τ
ρ(M, t)
ρ(M, 0)
τ′ t
La figure 5.1 donne l’évolution de ρ(M, t) en fonction du temps pour un point M donné.
On peut remarquer qu’au delà de quelques τ ′ , la densité volumique de charges ρ(M, t) devient
identiquement nulle en tout point du conducteur ohmique. La constante de temps τ ′ caractéris-
tique de cette évolution étant très faible (τ ′ ≈ 1, 5×10−19 s pour le cuivre), on peut considérer
que dans le domaine de validité de la loi d’O HM, la densité volumique de charges est identi-
quement nulle à l’intérieur d’un conducteur, soit :
ρ(M, t) = 0 (5.18)
Comme dans le cas des conducteurs en équilibre électrostatique, un excès de charges ne peut
être distribué que surfaciquement.
(M G) ∇M ·E(M, t) = 0 (5.19)
(M φ) ∇M ·B(M, t) = 0 (5.20)
∂B
(M F ) ∇M ×E(M, t) = − (M, t) (5.21)
∂t
∂E
(M A) ∇M ×B(M, t) = µ0 σ E(M, t) + ε0 µ0 (M, t) (5.22)
∂t
Pour terminer, comparons les deux termes σE et ε0 ∂E/∂t de l’équation de M AXWELL -A MPÈRE.
En régime harmonique, on obtient
∂E
||ε0 ||
∂t = ε0 ω = ω τ ′ (5.23)
||σ E|| σ
Or, la loi d’O HM est valable tant que ω τ ≪ 1, donc, dans le domaine de validité de cette loi,
ω ≪ 1/τ . Ceci permet d’écrire
∂E
||ε0 || ′
∂t ≪ τ ≪ 1 (5.24)
||σ E|| τ
Soit
∂E
||ε0 || ≪ ||σ E|| (5.25)
∂t
∂E
Ainsi dans le domaine de validité de la loi d’O HM, le terme ε0 peut être négligé devant σ E.
∂t
Les équations de M AXWELL peuvent alors s’écrire sous forme simplifiée dans le domaine
de validité de la loi d’O HM
(M G) ∇M ·E(M, t) = 0 (5.26)
(M φ) ∇M ·B(M, t) = 0 (5.27)
∂B
(M F ) ∇M ×E(M, t) = − (M, t) (5.28)
∂t
Examinons alors la possibilité de propagation au sein d’un tel conducteur, d’une OEMPPM
décrite en notation complexe par le champ électrique
k 2 − i µ0 σ ω = 0 (5.32)
k2 = µ0 σ ω exp(i π/2)
donne
√
k = ± µ0 σ ω exp(i π/4)
d’où
r
µ0 σ ω 1+i
k=± (1 + i) = ± (5.33)
2 δp
Le champ électrique s’écrit alors à l’intérieur d’un conducteur ohmique
z z
E(M, t) = E0 exp ∓ exp i ± − ω t (5.34)
δp δp
E(z)
|E0 |
z
δp
F IGURE 5.2 – Variation de l’amplitude du champ électrique à l’intérieur d’un conducteur oh-
mique.
Il faut noter que les variations des amplitudes du champ magnétique et du vecteur courant
volumique en fonction de z présentent la même allure.
L’onde électromagnétique se propage donc dans le conducteur ohmique en s’atténuant. Dès
que z dépasse quelques δp , l’amplitude du champ électrique devient négligeable devant |E0 | à
la surface. La grandeur δp , homogène à une longueur, caractérise la profondeur de pénétration
de l’onde dans le conducteur. Elle est appelée épaisseur de peau.
L’épaisseur de peau diminue avec la fréquence ν = ω/2 π. Par exemple, pour le cuivre σ ≈
6×107 S.m−1 , l’épaisseur de peau vaut :
• pour ν = 50 Hz, δp ≈ 9, 3 mm ;
δp = 0 (5.38)
E(M, t) = 0 (5.39)
j(M, t) = 0 (5.40)
B(M, t) = 0 (5.41)
Vide Conducteur
ki
O z
ki
Bi (M, t) = × Ei (M, t) (5.44)
ω
et peut s’écrire
où
ki
B0i = × E0i (5.46)
ω
et
ω
ki = uz (5.47)
c0
Ainsi, au voisinage immédiat de la surface d’un conducteur parfait le champ électrique doit être
orthogonal à la surface et le champ magnétique doit être parallèle à la surface du conducteur. Le
champ électromagnétique incident ne vérifiant pas ces deux conditions, on admet l’existence
On peut donner une interprétation physique très simple à l’existence de l’onde électromagnéti-
que réfléchie. En effet, l’onde incidente (Ei ,Bi ) met les électrons de la surface du conducteur en
mouvement oscillatoire. Ceux-ci rayonnent alors une onde électromagnétique d’accélération.
Les équations de propagation étant linéaires, le champ électrique de l’onde réfléchie, comme
celui de l’onde incidente et de l’onde résultante, doit vérifier l’équation de propagation des
OEM dans le vide
∂ 2 Er 1 ∂ 2 Er
− =0
∂z 2 c20 ∂t2
∇ ·Er = 0
E0r · uz = 0
3.5. Applications
3.5.1. Principe de la réception radio
On peut remarquer d’après l’expression (5.63) que l’amplitude du vecteur courant surfa-
cique est proportionnelle à celle du champ électrique incident. C’est ainsi que l’information
contenue dans l’onde électromagnétique incidente peut être transposée en un courant électrique
pouvant être traité par exemple par une chaîne de traitement du signal. C’est le principe de la
réception hertzienne.
E//
E
k
E⊥ E⊥
en t is
cid an sm
p in p tr
am am
Ch Grille métallique Ch
Sous l’effet de E// , les électrons surfaciques de la grille sont mis en oscillation. Si l’espa-
cement des fils est suffisamment petit devant la longueur d’onde alors la composante E// sera
complètement réfléchie. L’onde transmise sera composée essentiellement de E⊥ et sera donc
polarisée rectilignement perpendiculairement aux fils de la grille métallique.
où Re[. . . ] désigne la partie réelle. Compte tenu des relations (5.46), (5.47), (5.65) et (5.66) on
obtient
Π = 2 i c0 ε0 |E0i |2 sin(2 k z) uz
de sorte que
hΠi = 0 (5.71)
d3 F = (ρ E + j × B) dτ (5.72)
ce qui impose
π
kn = n avec n∈N (5.87)
a
d’où
π c0
ωn = n avec n∈N (5.88)
a
Ainsi, dans la cavité résonante unidimensionnelle de largeur a, seules les pulsations données
par l’équation (5.88) et appelées pulsations propres de la cavité peuvent se propager au sein de
la cavité résonante.
k′
θ′ x
z
θ O
Vide Métal
On se propose d’étudier la réflexion sous incidence quelconque d’une onde électromagnétique
sur la surface z = 0 de ce conducteur. Pour cela on étudiera tout d’abord (1) le cas où le champ
électrique de l’onde incidente est perpendiculaire au plan d’incidence (onde polarisée perpen-
diculairement au plan d’incidence) puis (2) le cas où le champ électrique de l’onde incidente
est parallèle au plan d’incidence (onde polarisée parallèlement au plan d’incidence). On note
θ = (uz , k) et θ′ = (−uz , k) les angles d’incidence et de réflexion.
1. Réflexion d’une onde polarisée perpendiculairement au plan d’incidence
Une onde électromagnétique plane (Oi ) se propage dans le vide et est caractérisée par
un champ électrique dont la représentation complexe en un point M et à l’instant t est :
Ei = E0 exp i (k · r − ω t) ux
où r = OM. L’arrivée de (Oi ) sur le métal donne naissance à une onde plane (Or ) dont
on recherche la structure du champ électrique sous la forme Er = r E0 exp i (k′ · r −
ω ′ t) ux . ω ′ , θ′ et r étant des grandeurs que l’on se propose de calculer. On note (Oir )
l’onde résultant de la superposition de (Oi ) et (Or ), E et B les champs électrique et
magnétique de (Oir ), e et b les valeurs de ces champs en z = 0 du côté du vide.
a) En notant ρs la densité superficielle de charges et js le vecteur courant surfacique,
rappeler les expressions des relations de continuité à la traversée du métal.
b) En utilisant l’une des relations précédentes, calculer successivement ρs , ω ′ , θ′ et r.
c) Donner l’expression du champ E et décrire la structurer de celui-ci. Montrer que
E est nul sur des plans que l’on précisera. Vérifier le résultat obtenu à l’aide du cas
particulier θ = 0 décrit en cours.
d) Calculer le champ B. Cas particulier θ = 0.
e) Calculer le vecteur courant surfacique js .
f) On peut montrer que la force dF exercée par le champ électromagnétique sur un
élément de métal parfait d’aire dS est donnée par l’expression dF = 21 (ρs e +
js × b) dS. Rappeler l’origine de cette expression.
g) En déduire l’expression de la pression P exercée par (Oir ) sur le métal.
h) On note w la densité d’énergie contenue dans (Oi ) à son arrivée sur le métal, mon-
trer que P s’exprime simplement en fonction de w et de θ.
E0
Bi = exp i (k · r − ω t) ux
c0
L’arrivée de (Oi′ ) sur le métal donne naissance à une onde réfléchie plane (Or′ ) dont on
cherche la structure du champ magnétique sous la forme Br = r ′ Ec00 exp i (k′ · r −
ω ′ t) ux . On note ρ′s et j′s respectivement la densité superficielle de charge et le vecteur
courant surfacique.
a) Déterminer ω ′ , θ′ et r′ .
b) Donner les nouvelles expressions de E et B.
c) Calculer ρ′s et j′s .
d) En déduire la pression P ′ qui s’exerce sur le métal.
3. Pression de radiation dans le cadre du modèle photonique
a) Rappeler l’expression du module p de la quantité de mouvement p d’un photon
d’énergie W .
b) Un photon d’énergie W arrive sous incidence θ sur un miroir plan sur lequel il se
réfléchit selon la loi de D ESCARTES -S NELL. Calculer la quantité de mouvement
∆p transférée par le photon au miroir.
c) En considérant l’ensemble des photons qui arrivent en un temps dt sur un élément
de miroir d’aire dS, établir une expression de la pression subie par le miroir en
fonction de θ et de w, densité d’énergie de l’onde incidente.
d) Vérifier que l’on retrouve ainsi les résultats des questions (h) et (d). Commenter la
cohérence de la description du phénomène. Quel est le modèle le plus ancien ?
Dans le cadre de la théorie ondulatoire, la lumière est une onde électromagnétique (OEM).
Cette onde peut être écrite dans le cas général sous la forme d’une superposition d’OEMPPM
(théorème de F OURIER) de fréquences ν = ω/2π et de vecteurs d’ondes k. Les milieux op-
tiques considérés se comportent en très bonne approximation comme des milieux diélectriques
parfaits non absorbants sans charges ni courants libres.
1. Équations de propagation
1.1. Dans le vide en dehors des sources
Dans le vide, en dehors des sources, l’équation de propagation du champ électrique s’écrit
(cf. chapitre 3, équation (3.5)) :
1 ∂ 2 E(M, t)
∇2M E(M, t) − =0 (6.1)
c20 ∂t2
où :
1
c0 = √ (6.2)
ε 0 µ0
109
CHAPITRE 6. BASES DE LA THÉORIE ONDULATOIRE DE LA LUMIÈRE
∂2E ∂2P
∇2 E − ε0 µ0 − ∇(∇ ·E) = µ 0 (6.14)
∂t2 ∂t2
En posant :
ε0 µ0 c20 = 1 (6.15)
où c0 est la célérité de la lumière dans le vide. Sa valeur numérique est fixée par définition du
mètre et vaut exactement :
il vient :
1 ∂2E 1 ∂2P
∇2 E − 2 − ∇(∇ ·E) = (6.17)
c0 ∂t 2 ε0 c20 ∂t2
L’équation (6.17) est la forme la plus générale de l’équation de propagation d’une onde
électromagnétique dans un milieu diélectrique non magnétique sans charges libres ni courants
libres. Elle constitue l’équation de base pour décrire la propagation de la lumière dans les mi-
lieux optiques. Son second membre traduit la réponse du milieu optique à l’excitation représen-
tée par le champ électrique E.
d’ordre deux noté χ(1) ou χ. Ses 9 éléments peuvent être rangés dans une matrice 3 × 3,
ce qui permet d’exprimer la polarisation linéaire sous la forme vectorielle 2 :
P(1) = ε0 χE (6.19)
Ce tenseur donne accès à l’étude de l’optique linéaire. On verra par la suite qu’il est
responsable de l’absorption et de la dispersion optiques.
(2)
– De la même manière, les 33 = 27 coefficients χijk constituent les éléments du ten-
seur d’ordre trois χ(2) des susceptibilités électrique. χ(2) est responsable de l’optique
non linéaire quadratique. Il permet d’expliquer des phénomènes tels que le doublage de
fréquences optiques permettant par exemple d’obtenir un faisceau laser vert de corres-
pondant à la longueur d’onde 532 nm à partir d’un faisceau laser infrarouge à 1064 nm.
(3)
– De même, les 34 = 81 coefficients χijkl constituent le tenseur d’ordre quatre des suscep-
tibilités électriques. C’est lui qui donne accès à l’optique non linéaire de troisième ordre
tel que l’effet K ERR optique permettant par exemple de générer un faisceau laser blanc à
partir d’une impulsion laser centrée sur le rouge.
De manière générale, la réponse globale d’un milieu optique peut toujours être écrite sous
la forme :
P = ε0 χE + PNL (6.20)
P = ε0 χE (6.21)
Cela suppose que les champs électriques mis en jeu sont de faible amplitude. Dans la pratique,
les effets non linéaires n’apparaissent qu’en présence de lasers intenses.
Le développement mathématique précédent (§1.2.3.) a permis d’introduire les tenseurs sus-
ceptibilité électrique de différents ordres. On en a déduit une classification des milieux optiques
selon leur réponse à une excitation en milieux linéaires et non linéaires. Cependant, tel qu’il a
été conduit, ce développement ne renseigne pas sur l’origine physique, ni sur les limites de va-
lidité. D’ailleurs, nous verrons qu’en toute rigueur, pour que la relation (6.21) soit valable pour
tous les milieux – dans l’hypothèse d’une réponse linéaire –, il faut supposer implicitement
une réponse instantanée. Ce qui est en contradiction avec les lois de la relativité. Pour lever
ces ambiguïtés, nous allons développer un modèle physique de réponse linéaire en précisant
clairement les hypothèses selon le besoin.
h1 La première hypothèse consiste à supposer la réponse linéaire.
h2 Réponse locale, c’est-à-dire que la polarisation en point r ne dépend que de la valeur
du champ E en ce même point r.
2. On verra par la suite, qu’en fait, c’est une matrice symétrique χji = χij de sorte qu’elle ne compte que six
éléments différents au maximum dans le cas général.
où Rij est par définition la fonction réponse. En fait, cette écriture utilise une quatrième
hypothèse.
h4 Le milieu est supposé homogène. Ce qui se traduit par une réponse Rij indépendante
de r.
Remarque
On peut retrouver le cas d’une réponse instantanée, en prenant :
et l’on retrouve :
P = ε0 χ E(r, t) (6.26)
L’expression représente la forme la plus générale de la réponse d’un milieu optique dans le
cadre des seules hypothèses de :
— linéarité ;
— localité ;
— homogénéité.
On peut faire appel à une autre hypothèse tout aussi importante.
h5 Invariance par translation dans le temps, une translation de l’excitation d’une durée T
engendre une translation de la réponse de la même durée T :
E(r, t) −→ P(r, t)
E(r, t − T ) −→ P(r, t − T )
c’est-à-dire :
Z +∞
Pi (r, t − T ) = ε0 Rij (t, t′ ) Ej (r, t′ − T ) dt′ (6.27)
−∞
Ainsi :
Z +∞
Pi (r, t) = ε0 Rij (t − t′ ) Ej (r, t′ ) dt′ (6.32)
−∞
h6 Le principe de causalité 3 impose qu’à un instant t, les effets résultent des actions des
causes aux instants antérieurs t′ < t. Soit :
Z t
Pi (r, t) = ε0 Rij (t − t′ ) Ej (r, t′ ) dt′ (6.33)
−∞
ou, en posant τ = t − t : ′
Z +∞
Pi (r, t) = ε0 Rij (τ ) Ej (r, t − τ ) dτ (6.34)
0
L’intégration peut cependant être étendue jusqu’à −∞ à condition d’assurer Rij (t) = 0 pour
t < 0. On dit dans ce cas que les fonctions réponses Rij sont causales. Dans ce cas :
Z +∞
Pi (r, t) = ε0 Rij (τ ) Ej (r, t − τ ) dτ (6.35)
−∞
avec :
Z +∞
χij (ω) = Rij (t) exp i ω t dt (6.38)
−∞
Z +∞
dω
Rij (t) = χij (ω) exp −i ω t (6.39)
−∞ 2π
Ceci permet d’écrire :
– Par ailleurs, on montre que, dans le cas d’un milieu transparent – c’est-à-dire non ab-
sorbant –, le tenseur χ est hermitien :
En particulier :
Ce qui signifie que dans ce cas, les éléments diagonaux du tenseur χ sont réels.
ce qui donne :
D’où l’on retrouve, la relation linéaire reliant les représentations complexes du champ élec-
trique et du vecteur polarisation :
P(r, t) = ε0 χ(ω) E(r, t) (6.47)
Remarque
Le tenseur χ étant défini dans C, il n’est pas toujours possible de déduire à partir (6.47), une
relation linéaire entre P(r, t) et E(r, t).
Remarque
On généralise la relation entre l’indice de réfraction et la permittivité diélectrique relative, au
cas des milieux linéaires et isotropes mais non homogènes, en définissant un indice de réfraction
local tel que :
c0 p
n(M) = = εr (M) (6.55)
c(M)
avec :
k
H0 = × E0 (6.58)
µ0 ω
L’équation d’onde (6.53) impose alors :
ω ω
k = ||k|| = =n (6.59)
c c0
où :
Cette puissance varie en fonction du temps avec une fréquence de l’ordre de 1014 Hz dans le
domaine du visible. Sachant que le temps de réponse des détecteurs les plus rapides ne descend
jamais en dessous d’environ 10−9 s, aucun détecteur ne peut donc suivre des variations aussi
rapides. On utilise alors la puissance moyenne P donnée par :
ZZ
P = hP(t)it = hΠ(M, t)it · dS(M) (6.62)
S
uy
ui ur
i1 i′1
n1 ① ux
n2 ②
i2 ut
Comme l’onde incidente, nous décrirons les ondes réfléchie et transmise par des ondes
électromagnétiques planes progressives et monochromatiques.
Connaissant l’amplitude et la direction de propagation de l’onde incidente, on se propose
de déterminer celles de l’onde transmise et de l’onde réfléchie.
n1→2 = −uy est le vecteur unitaire directeur de la normale au dioptre, orienté du milieu ①
vers le milieu ②.
3.2. Notations
3.2.1. Onde incidente
L’onde incidente peut être caractérisée par son champ électrique :
où les composantes (ki x , ki y , ki z ) du vecteur d’onde ki de l’onde incidente sont données par :
ω
ki x = +n1 sin i1 (6.68a)
c0
ω
ki y = −n1 cos i1 (6.68b)
c0
ki z =0 (6.68c)
ω2
kkr k2 = kr2 x + kr2 y + kr2 z = n21 (6.71)
c20
De la même manière, le champ électrique de l’onde transmise dans le milieu ② peut être
recherché sous la forme :
ω2
kkt k2 = kt2x + kt2y + kt2z = n22 (6.73)
c20
Ainsi :
(Ei + Er ) × uy = Et × uy (6.75)
Soit :
Cette relation ne peut être vérifiée en tout point du dioptre de coordonnées (x, 0, z) que si,
d’une part :
kt x = kr x = ki x (6.76a)
kt z = kr z = ki z = 0 (6.76b)
et d’autre part :
ω2 2
kt2y = (n − n21 sin2 i1 ) (6.82)
c20 2
Cette expression montre que lorsque n1 > n2 et i1 > arcsin nn21 , la composante kt y du
vecteur d’onde kt de l’onde transmise devient un nombre complexe imaginaire pur et se mettre
sous la forme :
q
ω
kt y = i m avec m = n21 sin2 i1 − n22 (6.83)
c0
Le champ électrique de l’onde transmise s’écrit alors :
2πmy
Et (M, t) = E◦t exp exp i (x kt x − ω t) (6.84)
λ
L’onde transmise est alors une onde qui se propage dans la direction de ux , c’est-à-dire paral-
lèlement à la surface de séparation des deux milieux, tout en s’atténuant dans la direction de
5. Ce qui permet au passage de respecter la relation (6.71).
uy perpendiculaire à cette surface, puisque y < 0 dans le milieu ② . Une telle onde est appelée
onde évanescente.
Dans le cas contraire, c’est-à-dire si n22 − n21 sin2 i1 > 0, kt y est réel 6 et l’onde transmise
est une OEMPPM ordinaire qui se propage dans le milieu ②. Les relations (6.76) permettent
alors de déterminer la direction de propagation de l’onde transmise et d’établir ainsi les lois de
D ESCARTES-S NELL pour à la réfraction.
En effet, l’égalité kt z = ki z = 0 montre que le vecteur d’onde kt de l’onde transmise est
contenu dans le plan d’incidence (ui , uy ). Ce qui constitue la première loi de D ESCARTES-
S NELL pour la réfraction. En désignant par i2 l’angle que fait kt avec la normale au dioptre
(figure 6.1), on peut écrire 7 :
ω
kt x = +n2 sin i2 (6.85a)
c0
ω
kt y = −n2 cos i2 (6.85b)
c0
Légalité ki x = kt x , donne alors, compte tenu des expressions (6.68a) de ki x et (6.85a) de kt x :
n1 sin i1 = n2 sin i2 (6.86)
C’est la deuxième loi de D ESCARTES-S NELL pour la réfraction.
Remarque
L’équation (6.86) traduisant la deuxième loi de D ESCARTES-S NELL pour la réfraction n’admet
de solution dans R pour i2 que si | sin i2 | 6 1. Dans le cas où n1 > n2 , il existe un angle
ℓ = arcsin nn12 appelé angle de réflexion totale, tel que si i1 > ℓ alors nn12 sin i1 > 1 et l’équation
(6.86) n’admet plus de solution dans R. Il y a alors réflexion totale de l’onde incidente.
uy uy
Ei
Ei kr kr
Hi Er
Hi Er
ki i1 i′1 ki i1 i′1 Hr
Hr
ux ux
Et
i2 Et i2
Ht
Ht kt kt
(a) Polarisation perpendiculaire au plan d’incidence. (b) Polarisation parallèle au plan d’incidence.
F IGURE 6.2 – Disposition des différents champs au niveau de l’interface, (a) dans le cas d’une
polarisation linéaire perpendiculaire au plan d’incidence et (b) dans le cas d’une polarisation
linéaire parallèle au plan d’incidence.
E ◦r = r⊥ E ◦i et E ◦t = t⊥ E ◦i (6.89)
1 + r⊥ = t⊥ (6.90)
Exprimons les vecteurs excitation magnétique des trois ondes. L’équation de M AXWELL -
FARADAY s’écrit pour chacune des trois ondes :
k
H(M, t) = × E(M, t) (6.91)
µ0 ω
Ce qui donne :
– Onde incidente
+ki y E ◦i exp i(x ki x + y ki y − ω t)
1
Hi (M, t) = −ki x E ◦i exp i(x ki x + y ki y − ω t) (6.92)
µ0 ω
0
– Onde réfléchie
+kr y r⊥ E ◦i exp i(x kr x + y kr y − ω t)
1
Hr (M, t) = −kr x r⊥ E ◦i exp i(x kr x + y kr y − ω t) (6.93)
µ0 ω
0
– Onde transmise
+kt y t⊥ E ◦i exp i(x kt x + y kt y − ω t)
1
Ht (M, t) = −kt x t⊥ E ◦i exp i(x kt x + y kt y − ω t) (6.94)
µ0 ω
0
ki y + kr y r⊥ = kt y t⊥ (6.95)
kt y − ki y kr y − ki y
r⊥ = et t⊥ = (6.96)
kr y − kt y kr y − kt y
La figure 6.3 donne les représentation graphiques du coefficient de réflexion pour le champ
électrique dans le cas d’une polarisation perpendiculaire au plan d’incidence r⊥ en fonction de
l’angle d’incidence i1 dans les deux cas n1 < n2 et n1 > n2 .
Le coefficient de réflexion R pour l’énergie ou l’intensité lumineuse est le rapport des flux
des vecteurs de P OYNTING réfléchi et incident à travers une surface unitaire du dioptre plan
(y = 0) séparant les deux milieux :
1 1
|r⊥ |
|r⊥ |
1 1
2 2
0 π π 0 π π
0 4 2
0 4 2
π 0
arg(r⊥ )
arg(r⊥ )
π π
−2
2
00 π π −π π π
4 2
0 4 2
i1 i1
(a) n1 < n2 . (b) n1 > n2 .
|Er |2 ℜ(k∗r · uy ) 2
ℜ(kr∗ y )
R⊥ = − = −|r⊥ | = |r⊥ |2 (6.102)
|Ei |2 ℜ(k∗i · uy ) ℜ(ki∗y )
R⊥ = 1 (6.105)
La figure 6.4 donne une représentation graphique du coefficient de réflexion R⊥ pour l’in-
tensité lumineuse dans le cas du passage d’un milieu moins réfringent dans un milieu plus
réfringent (6.4(a)) et dans le cas du passage d’un milieu plus réfringent dans un milieu moins
réfringent (6.4(b)), en fonction de l’angle d’incidence i1 . On remarque que dans le second cas,
le palier R⊥ = 1 correspond à la réflexion totale qui se produit pour un angle d’incidence
supérieur ou égal à l’angle réflexion totale ℓ = arcsin nn21 .
1 1
1 1
R
2 2
R⊥ R⊥
R// R//
0 π π 0 π π
0 4 2
0 4 2
i1 i1
(a) n1 < n2 . (b) n1 > n2 .
Ce qui donne, compte tenu de l’expression (6.101) du vecteur de P OYNTING moyen pour des
champs harmoniques et de celles des champs électriques à l’interface :
Dans le cas d’une onde transmise ordinaire, kt y est réel et est donné par (6.85b), de sorte
que :
n2 cos i2
T⊥ = |t⊥ |2 (6.108)
n1 cos i1
soit :
4 n1 n2 cos i1 cos i2
T⊥ = (6.109)
(n1 cos i1 + n2 cos i2 )2
Par contre, dans le cas d’une onde transmise évanescente, kt y est imaginaire pur d’après
(6.83) de sorte que :
T⊥ = 0 (6.110)
Remarques
– Les expressions (6.104) et (6.109) valables pour une onde transmise ordinaire 9 d’une
part, et les équations (6.105) et (6.110) valables pour une onde évanescente d’autre part,
montrent que dans chacun des deux cas :
R⊥ + T⊥ = 1 (6.111)
′ Hr x
r⊥ = = −r⊥ (6.112a)
x
Hi x
H kt y
t′⊥x = tx = t⊥ (6.112b)
Hi x ki y
– selon Oy
′
Hr y
r⊥ = = +r⊥ (6.113a)
y
Hi y
Ht y kt x
t′⊥y = = t⊥ = t⊥ (6.113b)
Hi y ki x
H ◦r = r//
′
H ◦i et H ◦t = t′// H ◦i (6.115)
Exprimons alors les champs électriques des ondes incidente, réfléchie et transmise. L’équa-
tion de M AXWELL -A MPÈRE donne pour chacune des trois ondes :
µ0 c20
E= H×k (6.117)
ω n2
D’où l’on obtient :
– pour l’onde incidente :
−ki y H ◦i exp i(x ki x + y ki y − ω t)
µ0 c20
Ei (M, t) = +ki x H ◦i exp i(x ki x + y ki y − ω t) (6.118)
ω n21
0
′ n21
ki y + kr y r// = kt y t′// (6.121)
n22
On en déduit, compte tenu de (6.116) :
′ 2 n22 cos i1
|r// |=1 et |t′// | = q (6.125)
n42 cos2 i1 + n41 sin2 i1 − n21 n22
Remarque
Les équations (6.118), (6.119) et (6.120) permettent alors de déduire les expressions des coeffi-
cients de réflexion r// et de transmission t// pour l’amplitude complexe du champ électrique :
– Selon Ox
Er x Et x n2 kt y ′
r//x = ′
= −r// et t//x = = 12 t (6.126)
Ei x Ei x n2 ki y //
– Selon Oy
Er y Et y n2 kt x ′ n2
r//y = ′
= +r// et t//y = = 21 t// = 12 t′// (6.127)
Ei y Ei y n2 ki x n2
′
La figure 6.5 donne une représentation graphique du module et de l’argument de r// en
fonction de l’angle d’incidence i1 , pour les deux cas n1 < n2 et n1 > n2 . On remarque en
particulier que le coefficient de réflexion r//
′
s’annule pour un angle d’incidence particulier
appelé angle de B REWSTER (cf.§3.4.2.3.).
1 1
|
|
1 1
|r//
|r//
′
′
2 2
0 π π 0 π π
0 4 2
0 4 2
π π
π
2
)
)
arg(r//
arg(r//
′
′
π
2 0
π
−2
00 π π −π π π
4 2
0 4 2
i1 i1
(a) n1 < n2 . (b) n1 > n2 .
F IGURE 6.5 – Représentation graphique du coefficient de réflexion r// pour le champ électrique
dans le cas d’une polarisation parallèle au plan d’incidence en fonction de l’angle d’incidence
i1 .
|H(M, t)|2 k
hΠ(M, t)it = ℜ (6.128)
2 ε0 ω n2
Il vient alors :
|Hr |2 ℜ(kr · uy ) ′ 2 ℜ(kr y )
R// = − 2
= −|r// | (6.129a)
|Hi | ℜ(ki · uy ) ℜ(ki y )
n21 ℜ(kt y )
T// = |t′// |2 (6.129b)
n22 ℜ(ki y )
Comme précédemment, il est alors nécessaire de distinguer deux cas selon la nature de
l’onde transmise.
– Cas d’une onde transmise progressive
R// = 1 (6.132)
T// = 0 (6.133)
ou encore :
dont la seule solution compatible avec la deuxième loi de D ESCARTES – S NELL pour la réfrac-
tion, est telle que :
π
i1,B + i2,B = (6.137)
2
En remplaçant dans la deuxième loi de D ESCARTES – S NELL pour la réfraction, on obtient
l’expression de l’angle de B REWSTER iB = i1,B :
n2
tan iB = (6.138)
n1
Remarques
L’incidence de B REWSTER offre deux applications pratiques intéressantes :
– Connaissant l’un des deux indices de réfraction, on peut par pointage et mesure de
l’angle de B REWSTER, en déduire la valeur de l’autre indice de réfraction.
– Sous incidence brewtérienne, le dioptre en question agit comme un polariseur par ré-
flexion puisque le champ électrique de l’onde réfléchie est orthogonal au plan d’inci-
dence : la composante du champ électrique parallèle au plan d’incidence étant nulle.
Exercices du chapitre 6
Ex. 6.1 — Base
M
Ex. 6.2 — A
O
•
U
1. C.
2. R.
Loin des sources, l’OEM associée à la lumière est transversale. Une lumière est dite polari-
sée si l’OEM qui lui est associée est dans l’un des états de polarisation décrits dans le cours sur
la propagation des OEM (cf. annexe B). C’est-à-dire rectiligne, circulaire ou elliptique. Sinon
la lumière est dite non polarisée.
Par superposition d’une lumière polarisée et d’une lumière non polarisée on obtient une
lumière partiellement polarisée.
135
CHAPITRE 7. POLARISATION DE LA LUMIÈRE
Direction de
transmission
Sens de
Source
z propagation
E1 E2
α
Source Observateur
z
I ∝ ||E2 ||2 (7.1)
(P1 )
u1
(P2 )
E1
u2
E2
α
F IGURE 7.3 – Projection sur l’axe de l’analyseur du champ électrique transmis par le polariseur.
Or l’analyseur ne laisse passer que la composante du champ électrique parallèle à son axe u2 ,
donc
E2 = (E1 · u2 ) u2 (7.2)
E2 = E1 (u1 · u2 ) u2 (7.3)
= E1 cos α u2 (7.4)
I = I0 cos2 α (7.5)
où I0 est une constante indépendante de α. C’est la loi de M ALUS. On peut remarquer qu’il y a
extinction (I = 0) lorsque le polariseur et l’analyseur sont croisés (α = ±π/2).
2. Lames à retard
2.1. Généralités
On appelle ainsi une lame mince à faces parallèles taillée dans un cristal anisotrope uniaxe.
Un tel milieu possède, du point de vue des propriétés optiques, la symétrie de révolution autour
d’un axe appelé axe optique.
Par construction, l’axe optique est parallèle à la face d’entrée de la lame. D’autre part, les
lames à retard sont utilisées en général sous incidence normale ; ce que nous allons supposé par
la suite.
L’étude de la propagation d’une onde électromagnétiqueplane progressive monochroma-
tique (OEMPPM) dans de telles lames montre que 1 :
1. Voir chapitre sur les milieux uniaxes.
Suivant les cas on peut avoir soit nE > no , soit nE < no . L’axe correspondant à l’indice
le plus élevé est appelé axe lent (indice nℓ ) tandis que celui correspondant à l’indice le plus
petit est appelé axe rapide (indice nr ). En général l’axe lent est repéré par un index monté sur
le support de la lame 2 .
Dans toute la suite on notera par convention Ox l’axe lent et Oy l’axe rapide de la lame à
retard.
z z+∆z
z
y (nr )
e
F IGURE 7.4 – Lame à retard.
Avant la traversée de la lame le champ électrique de la lumière incidente peut être décom-
posé sur les axes de la lame selon :
Eix (z, t) = E0x cos(k z − ω t)
E(M, t) = Ei (z, t) Eiy (z, t) = E0y cos(k z − ω t + ϕ) (7.6)
Eiz (z, t) = 0
avec :
e ∆z − e
∆tx = ∆tℓ = +
c0 /nℓ c0
e ∆z − e (7.8)
∆ty = ∆tr = +
c0 /nr c0
donc :
2 π nℓ e ω e
Etx (z, t) = E0x cos(k z − ω t + − )
λ c0
E(M, t) = Et (z, t) E (z, t) = E cos(k z − ω t + 2 π nr e − ω e + ϕ) (7.9)
ty 0y
λ c0
Etz (z, t) = 0
que l’on peut écrire avec un nouveau choix (judicieux) des origines :
Etx (z, t) = E0x cos(k z − ω t)
Et (z, t) Ety (z, t) = E0y cos(k z − ω t + ϕ − ψ) (7.10)
Etz (z, t) = 0
Où :
2π 2πδ
ψ= (nℓ − nr ) e = (7.11)
λ λ
représente le déphasage introduit par la lame entre les deux composantes du champ électrique.
Suivant les valeurs de ψ on distingue deux cas particuliers très importants dans la pratique.
avec :
ϕ′ = ϕ − π/2 (7.15)
1er essai On observe à travers un analyseur A que l’on fait tourner dans son plan
L’intensité transmise passe L’intensité transmise passe L’intensité transmise est
Observation
par un minimum nul par un minimum non nul indépendante de A
Conclusion Rectiligne Elliptique Faire l’essai 2
2e essai On interpose une lame λ/4 dans une orientation quelconque et on fait tourner A
Observation L’intensité ne varie pas L’intensité passe par un minimum nul
Conclusion Non polarisée Circulaire
5. Lumière naturelle
5.1. Étude expérimentale
L’étude expérimentale des sources de lumière conventionnelles montre que la lumière qu’elles
émettent n’est pas polarisée. Une telle lumière est dite naturelle.
Pour expliquer cette constatation il faut se rappeler que dans de telles sources, l’émission
de la lumière se fait à partir d’un très grand nombre de systèmes atomiques (atome, molé-
cule,. . .etc.) indépendants entre eux. La direction de la polarisation rectiligne (cf. dipôle os-
cillant) varie aléatoirement d’une source microscopique à une autre et pour la même source
microscopique elle varie aussi aléatoirement au cours du temps. La non polarisation de la lu-
mière naturelle est donc due à des effets purement statistiques.
où ϕ1 (t) et ϕ2 (t) sont deux phases variant rapidement et aléatoirement au cours du temps de
sorte que la valeur moyenne du déphasage ϕ(t) = ϕ2 (t) − ϕ1 (t) est nulle sur une durée de
l’ordre de grandeur du temps de réponse ∆tr des détecteurs de lumière utilisés (durée de la
persistance rétinienne pour l’œil : ∆t = r ≈ 67 ms), c’est-à-dire
Exercices du chapitre 7
Ex. 7.1 — Base des polarisations circulaires
Montrer qu’une onde polarisée rectilignement dans la direction faisant un angle θ avec l’axe
Ox est équivalent à la superposition de deux ondes de polarisations circulaires droite et gauche
avec des poids respectifs que l’on déterminera.
Dans ce chapitre nous proposons de jeter les bases de l’optique géométrique. Pour cela
nous considérerons des milieux linéaires, isotropes, transparents (non absorbants) et non ma-
gnétiques. C’est le cas de la plupart des milieux rencontrés en optique.
145
CHAPITRE 8. FONDEMENTS DE L’OPTIQUE GÉOMÉTRIQUE
où L est une fonction scalaire de r = OM, réelle dans le cas d’un milieu non absorbant. Dans
le cas d’un milieu absorbant, L est complexe.
La dépendance en fonction de r du terme pré-exponentiel doit permettre la limitation trans-
versale de l’onde.
Vocabulaire : les surfaces L = constante sont appelées surfaces équiphase ou surfaces d’onde.
E et H = B/µ0 sont solutions des équations de M AXWELL :
∂H
∇ ×E = −µ0 (8.3)
∂t
∂E
∇ ×H = ε (8.4)
∂t
∇ · (ε E) = 0 (8.5)
∇ ·H = 0 (8.6)
∇ × (f a) = f ∇ ×a + (∇f ) × a (8.7)
∇ · (f a) = f ∇ ·a + a · ∇f (8.8)
on obtient
i
∇ L × E 0 − µ0 c 0 H 0 = ∇ ×E0 (8.9)
k0
i
∇ L × H0 + c0 ε E0 = ∇ ×H0 (8.10)
k0
i ∇ε
E0 · ∇ L = E0 · + ∇ ·E0 (8.11)
k0 ε
i
H0 · ∇ L = ∇ ·H0 (8.12)
k0
∇ L × E 0 = µ0 c 0 H 0 (8.14)
∇ L × H0 = −c0 ε E0 (8.15)
E0 · ∇ L = 0 (8.16)
H0 · ∇ L = 0 (8.17)
Obstacle x
M2
(opaque) x
M1
Onde
Ouverture
lumineuse
Zone
d’effet de bord
F IGURE 8.1 – Propagation d’une onde lumineuse au voisinage d’un écran opaque.
Il s’en suit qu’au voisinage de l’obstacle (opaque) les variations de E0 (et de H0 ) ne sont
plus négligeables et l’hypothèse de l’approximation l’optique géométrique n’est plus véri-
fiée au voisinage des bords de l’obstacle (zone d’effet de bord). Il faut alors distinguer deux
cas :
i) l’ouverture est assez large pour pouvoir négliger la zone d’effet de bord : l’optique
géométrique reste une bonne approximation pour décrire la propagation de l’onde lu-
mineuse ;
ii) les dimensions linéaires de l’ouverture sont très petites (fraction de mm), la zone d’effet
de bord ne peut plus être négligée et l’optique géométrique perd sa validité. Elle est
ainsi incapable de décrire le phénomène de diffraction de la lumière.
3) Remarque : propagation en présence d’une forte variation d’indice
La comparaison des équations (8.11) et (8.16) montre que dans le cadre de l’approximation
de l’optique géométrique, on est amené à négliger ∇ε ∇n
ε = 2 n . On peut donc s’attendre à
ce que les prédictions de l’optique géométrique ne restent plus valables lorsque l’indice de
réfraction subit de fortes variations spatiales : c’est la diffraction par des objets de phase (cf.
cours sur la diffraction des ondes lumineuses).
Laser
mg
Une source lumineuse S de petites dimensions émet un faisceau lumineux. Plaçons un objet
plan sur le trajet d’un tel faisceau entre la source et un écran E. Quelque soit la distance objet-
écran, l’ombre portée sur E est homothétique de l’objet.
Écran Écran
Lampe Lampe
Diaphragme Diaphragme
(a) (b)
Cette constatation expérimentale suggère que le faisceau lumineux issu de S est constitué
de rayons lumineux rectilignes.
Impossibilité d’isoler un rayon lumineux
Considérons le montage de la figure 8.4.
Écran
Lampe
Diaphragme
|E0 (M)|2
hΠ(M, t)it = ∇M L(M) (8.24)
2 µ0 c 0
On en déduit l’énoncé du théorème de M ALUS – D UPIN : les rayons lumineux sont orthogonaux
aux surfaces d’onde (L = constante).
Or, ∇ L est colinéaire à hΠ(M, t)it . Donc ∇ L est porté par le vecteur directeur tangent en M
au rayon lumineux orienté dans le sens de propagation de la lumière :
dM
∇ L = n uT = n (8.26)
ds
s étant l’abscisse curviligne de M sur le rayon lumineux orienté dans le sens de propagation de
la lumière.
∇M L(M)
uT
M
L + dL
L
R.L. L − dL
F IGURE 8.5 – Rayon lumineux et surfaces d’onde.
d
L’équation différentielle du rayon lumineux s’obtient à partir du calcul de ds ∇ L selon :
d d dM
∇L = n (8.27)
ds ds ds
soit
dL d dM
∇ = n (8.28)
ds ds ds
Or dL = dM · ∇ L, donc
dL dM
= · ∇L (8.29)
ds ds
= uT · ∇ L (8.30)
et puisque ∇ L = n uT , il vient
d dM
n(M) = ∇M n(M) (8.31)
ds ds
qui n’est autre que l’équation différentielle du rayon lumineux.
uT
uN
M
M
uT
R(M)
CM
M0
O RL MCM
uN (M) =
R.L. R(M)
(a) Propagation rectiligne de la lumière dans un milieu ho- (b) Courbure d’un rayon lumineux.
mogène.
donc
duT dn
∇n = n + uT (8.35)
ds ds
or
duT 1
= uN (8.36)
ds R(M)
n(M)
= uN · ∇M n(M) (8.37)
R(M)
d’où
1
= uN · ∇M [ln n(M)] (8.38)
R(M)
Applications
1) Expérience de laboratoire
2) Phénomène de mirage
3) Fibre optique à gradient d’indice
4) Réfraction atmosphérique
n(M)
I(M) = |E0 (M)|2 (8.40)
2 µ0 c 0
Dans un milieu homogène (n = constante), on peut écrire
2
I(M) = K |E0 (M)| (8.41)
∂eem (M, t)
∇M ·Π(M, t) + =0 (8.42)
∂t
ce qui donne en valeur moyenne :
∂eem (M, t)
∇M · hΠ(M, t)it + =0 (8.43)
∂t t
eem est la densité volumique d’énergie électromagnétique, qui s’écrit, en notation réelle, dans
le cas d’un milieu diélectrique, non magnétique, linéaire et isotrope :
1 1
eem = ε E 2 + µ0 H 2 (8.44)
2 2
et :
∂eem ∂E ∂H
= εE· + µ0 H · (8.45)
∂t ∂t ∂t
Ce qui permet d’écrire dans le cas des champs harmoniques :
∂eem 1 ∂E∗ ∂H∗
= Re ε E · + µ0 H · (8.46)
∂t t 2 ∂t ∂t
1
= Re (−i ω ε E · E∗ − i ω µ0 H · H∗ )
2
= 0 (8.47)
dM
hΠ(M, t)it = khΠ(M, t)it k (8.49)
ds
dM
= I(M) (8.50)
ds
Ainsi l’équation de conservation de l’intensité lumineuse s’écrit-elle :
dM
∇M · I(M) =0 (8.51)
ds
dS2
S2
S1 dS1
O
c’est-à-dire :
ZZ ZZ
dM dM
⊂⊃ I · dS1 + ⊂⊃ I · dS2 = 0 (8.53)
ds ds
S1 S2
D’où :
C
I(r) = (8.55)
4 π r2
où C est une constante et r = kOMk.
uT1 u′T1
i′1
i1
Σ n1
① M
② uT2 n2
i2
n12
z
F IGURE 8.8 – Réflexion et réfraction de la lumière à la surface de séparation entre deux milieux
optiques.
un rayon lumineux réfléchi dans le milieu ① et, dans certaines conditions, un rayon lumineux
transmis (ou réfracté) dans le milieu ②.
Vocabulaire
– le plan Π(uT1 , n12 ) s’appelle plan d’incidence ;
– i1 = (n12 , uT1 ) est angle d’incidence ;
– i′1 = (−n12 , u′T1 ) est l’angle de réflexion ;
– i2 = (n12 , uT2 ) est angle de réfraction.
On se propose de déterminer les directions de propagation des rayons réfléchi (i′1 ) et transmis
(i2 ) connaissant la direction du rayon incident (i1 ) ainsi que n1 et n2 .
Pour cela on va utiliser l’équation ∇ × (n uT ) = 0, conséquence de ∇ L = n uT , qu’on va
intégrer entre deux points M1 (du milieu ①) et M2 du milieu ② pour la réfraction ou entre M1
du milieu ① et M1′ du milieu ① pour la réflexion ; M1 , M1′ et M2 étant tous les trois infiniment
voisins de M .
Or, le changement de milieu se faisant selon Oz, seules les variations par rapport à z sont
susceptibles d’introduire des discontinuités, donc
Z M2
∂
lim (n uTz ) dz = 0
M1 ,M2 →M M
1
∂y
et
Z M2
∂
lim n uTy dz = n2 uT2y − n1 uT1y
M1 ,M2 →M M
1
∂z
d’où
n2 uT2y − n1 uT1y = 0 (8.59)
Les deux équations scalaires (8.59) et (8.60) peuvent regroupées en une seule équation vecto-
rielle
n12 × (n2 uT2 − n1 uT1 ) = 0 (8.61)
On en déduit que
∃λ ∈ R / n2 uT2 − n1 uT1 = λ n12 (8.62)
soit
n2 uT2 = n1 uT1 + λ n12 (8.63)
D’où les deux lois de D ESCARTES -S NELL pour la réfraction :
– 1ère loi : le rayon réfracté est dans le plan d’incidence.
– 2ème loi : n1 sin i1 = n2 sin i2 .
En effet en projetant la relation n12 ×(n1 uT1 ) = n12 ×(n2 uT2 ) selon uy on obtient n1 sin (n12 , uT1 ) =
n2 sin (n12 , uT2 ) qui n’est autre que la relation exprimant la deuxième loi de D ESCARTES -
S NELL pour la réfraction compte tenu de i1 = (n12 , uT1 ) et i2 = (n12 , uT2 ).
Remarque
Le rayon réfracté n’existe que lorsque l’équation n2 sin i2 = n1 sin i1 admet une solution
réelle (cf.§2.6.3.).
uT1
i1 uT1 u′T1
i′1
i1
M1
① M x n1 M2
M2 n2 M1
② ① x n1
M n2
②
i2 n12
n12 uT2
z z
(a) Réfraction. (b) Réflexion.
2.6.3. Conséquences
2.6.3.1. Passage d’un milieu moins réfringent dans un milieu plus ré-
fringent
C’est le cas lorsque n1 < n2 . Le milieu ① est par exemple de l’air (n1 ≈ 1) et le milieu ② de
l’eau (n2 ≈ 1, 33) ou du verre (n2 ≈ 1, 5). Dans ce cas sin i2 < 1 puisque sin i2 = nn21 sin i1 .
On en déduit que :
– le rayon transmis existe toujours quelque soit l’angle d’incidence ;
– i2 < i1 ;
– il existe une valeur limite (maximale) de l’angle de réfraction i2,max telle quei2 = i2,max
lorsque i1 = π/2 avec
n1
i2,max = arcsin (8.66)
n2
i2,max est appelé angle de réfraction limite (∀i1 , i2 6 i2,max ).
La construction de D ESCARTES (figure 8.10(a)) permet de tracer graphiquement le chemi-
nement du rayon réfracté. Elle exploite la conservation de la quantité IH = n sin i et consiste
à:
1) tracer, au point d’incidence I, deux un demi-cercles de centre I et de rayons respectifs n1 et
n2 ;
2) prolonger le rayon lumineux incident jusqu’à son intersection N1 avec le demi-cercle de
rayon n1 ;
2.6.3.2. Passage d’un milieu plus réfringent dans un milieu moins ré-
fringent
n1
C’est le cas contraire au précédent. D’après sin i2 = n2 sin i1 on déduit
– pour que le rayon réfracté existe, il faut que | sin i2 | 6 1. Il existe donc un angle d’in-
cidence i1,ℓ au delà duquel il n’y a plus de rayon réfracté. i1,ℓ est tel que sin i2 = 1,
soit
n2
i1,ℓ = arcsin (8.67)
n1
si i1 > i1,ℓ alors le rayon incident est complètement réfléchi dans le milieu ①. On dit
qu’il y a réflexion totale et on appelle i1,ℓ angle de réflexion totale.
Par exemple, pour le passage du verre plexiglas (n1 ≈ 1, 516) dans l’air (n2 ≈ 1) on a
i1,ℓ ≈ 41, 27◦.
Applications :
- fibres optiques à saut d’indice
- fontaines lumineuses
- prisme à réflexion totale
- penta-prisme
– lorsque le rayon réfracté existe (i.e. lorsque i1 < i1,ℓ ) alors il est tel que i2 > i1 .
La construction de D ESCARTES (8.10(b)) permet de tracer graphiquement le cheminement du
rayon réfracté lorsqu’il existe.
i1
i1
n sin i n sin i
n1 n1 n2 n1 n2 n1
n2 n2
i2 i2
(a) n1 < n2 (b) n1 > n2
Remarque
En réalité, il n’est pas nécessaire que les deux milieux soient homogènes pour pouvoir uti-
liser les lois de D ESCARTES -S NELL. En effet, ces lois restent valables dans le cas des milieux
hétérogènes à condition de considérer les valeurs des indices des milieux au niveau de l’inter-
face.
3. Théorème de F ERMAT
3.1. Chemin optique
3.1.1. Définition générale
Soit Γ une courbe continue quelconque joignant deux points A et B d’un milieu transparent
et isotrope d’indice n.
On appelle chemin optique (AB)Γ , entre les deux points A et B le long de la courbe Γ,
l’intégrale curviligne
Z
(AB)Γ = n(M) ds(M) (8.68)
Γ(AB)
Remarques
– Γ peut ne pas être un rayon lumineux ;
– En remplaçant n(M) = c0 /c(M), on obtient
Z
ds(M)
(AB)Γ = c0 (8.69)
Γ(AB) c(M)
= c0 ∆tΓ(AB) (8.70)
donne
dM dL(M)
n(M) = · ∇M L(M) = (8.73)
ds ds
Ainsi
Z B
(AB)R.L. = dL = L(B) − L(A) (8.74)
A
D’autre part L est relié à la phase de l’onde par ϕ(M, t) = k0 L(M) − ω t. Donc, à t donné, on
peut écrire ϕ(B) − ϕ(A) = k0 [L(B) − L(A)]. D’où
2π
ϕ(B) − ϕ(A) = (AB)R.L. (8.75)
λ0
M′
Γ′ δM
dM
M
Γ
A
F IGURE 8.11 – Propagation dans un milieu inhomogène.
or
δn = ∇n · δM (8.79)
et
2
(ds) = ||dM||2 (8.80)
permet d’écrire successivement
ds δ(ds) = dM · δ(dM) (8.81)
soit
dM
δ(ds) = · δ(dM) (8.82)
ds
donc
Z Z
dM
δL = n · d(δM) + ∇n · δM ds (8.83)
Γ(AB) ds Γ(AB)
– A et B étant fixes δA = δB = 0 ;
– Γ étant un rayon lumineux
d dM
∇n − n =0 (8.85)
ds ds
il en résulte alors que
δL = 0 (8.86)
Ce qui démontre le théorème de F ERMAT dans le cas particulier d’un milieu isotrope, transpa-
rent et continu.
n1 n2 n3 np−1 np
Γ′ I2 Ip−1
I1 uT2 uTp
B
uT1
A Γ
D1 D2 Dp−1
– A et B étant fixes, dA = dB = 0 ;
– (ni−1 uTi−1 − ni uTi ) · dIi−1 = 0, puisque
– d’après la loi de D ESCARTES -S NELL, (ni−1 uTi−1 − ni uTi ) est parallèle au vecteur
ni−1→i normal au dioptre Di−1 ;
– alors que dIi−1 est orthogonal à ni−1→i étant donné que le point Ii−1 est un point
du dioptre Di−1 .
Il en résulte alors que
d(AB) = 0 (8.91)
Ce qui démontre bien le théorème de F ERMAT dans le cas particulier d’une succession de
milieux homogènes séparés par des dioptres et/où des miroirs.
3.3.3. Remarque
En admettant le principe de F ERMAT, on peut établir à l’aide de démarches inverses de
celles utilisées dans ce cours :
– l’équation du rayon lumineux ;
– la loi de propagation rectiligne de la lumière dans un milieu homogène ;
– la loi du retour inverse de la lumière ;
– les lois de D ESCARTES -S NELL.
Exercices du chapitre 8
Ex. 8.1 — Cube rétro-réflecteur
Un « coin de cube » Cc ou « cataphote » est constitué de trois miroirs plans (Mx ,My ,Mz )
formant un trièdre trirectangle, les faces réfléchissantes étant tournées vers l’intérieur. Le centre
du coin de cube Cc coïncide avec l’origine O du trièdre (figure).
1. Montrer qu’un rayon lumineux quelconque pénétrant dans le coin de cube en ressort
parallèle à lui même après trois réflexions.
2. Quel intérêt peut-il y avoir à utiliser un tel coin de cube plutôt qu’un miroir plan unique ?
i
b
∆
b
R
O
F IGURE 8.13
On note ∆, déviation du rayon lumineux, l’angle des vecteurs unitaires ui et uf ; ui
étant le vecteur unitaire du rayon incident avant son entrée dans l’atmosphère et uf
celui du même rayon lumineux au niveau du la Terre.
3. En remarquant que la déviation ∆ du rayon incident est faible, montrer que l’on a ap-
proximativement ∆ = (n0 − 1) tan i0 à condition que i0 ne soit pas voisin de π/2.
repéré à l’aide de ses coordonnées cylindriques (r, θ, z). Soit s l’abscisse curviligne du point
M sur le rayon lumineux et u le vecteur unitaire tangent au rayon lumineux au point M orienté
dans le sens de propagation de la lumière.
1. Rappeler l’équation du rayon lumineux et en déduire les relations d’E ULER :
2
d dr dθ ∂n
n − nr =
ds ds ds ∂r
d dθ ∂n
n r2 =
ds ds ∂θ
d dz ∂n
n =
ds ds ∂z
2. Montrer que n(M) ne dépend que de r et simplifier les équations d’E ULER en consé-
quence.
3. Soit un rayon incident en O satisfaisant aux conditions :
dθ dr
r=z=0 =0 = tan γ
dz O dz O
a) Montrer que le rayon lumineux reste dans le plan méridien. On suppose que la
tangente au rayon est parallèle à l’axe Oz au point de coordonnées (rm , θ0 , z0 ).
b) Montrer que l’indice de réfraction satisfait à la relation :
Z r
dr
q 2 =z
n (r)
0 2
n (rm ) − 1
n(0)
n(r) =
ch 2 L
πr
a) Montrer que l’équation d’un rayon lumineux incident parallèle à l’axe Oz en (rm , θ0 , z0 )
obéit à l’équation approchée :
√ !
2 Az
r(z) = rm cos 2
1 − A rm
b) En déduire que ces rayons particuliers ne sont pas focalisés en un point, mais sur
π2 r2
une longueur ∆f = 2 Lm . Quelle est l’aberration longitudinale relative ? Quelle
serait-elle au foyer suivant ?
∆n
c) Calculer ∆f pour rm = 0, 1 mm (rayon de la fibre), | n(0) |max = 10−4 . Conclure
quant à l’utilisation d’un tel système de fibres optiques sur des distances de l’ordre
du kilomètre. Comment arrive-t-on à améliorer ces performances ?
Dans ce chapitre nous nous proposons d’aborder un problème très important optique. Il
s’agit de celui de la formation des images par les systèmes optiques (S.O.). Nous tenterons donc
d’apporter une réponse à la question suivante : dans quelles conditions un système optique est-il
capable de fournir une image « fidèle » d’un objet donné ?
1. Stigmatisme rigoureux
1.1. Système optique
On appelle Système Optique (S.O.) un ensemble de milieux transparents séparés par des
dioptres ; des miroirs pouvant être interposés.
Un S.O. est dit dioptrique s’il ne contient que des dioptres, il est dit catoptrique quand il ne
contient que des miroirs et catadioptrique lorsqu’il contient à la fois des dioptres et des miroirs.
169
CHAPITRE 9. FORMATION DES IMAGES EN OPTIQUE GÉOMÉTRIQUE
S.O.
A0 Ai
E.O.R.
E.O.V.
E.O.R. : Espace objet réel
E.I.R. : Espace image réel
Fe S.O. Fs
E.O.V. : Espace objet virtuel
E.I.V. E.I.V. : Espace image virtuel
E.I.R.
S.O.
S.O.
Ai Ai
Fs Fs
(a) Image réelle
(b) Image virtuelle
S.O.
S.O.
Ao Ao
Fe
Fe
(a) Objet réel
(b) Objet virtuel
L’objet Ao est dit virtuel si les rayons lumineux ne passent pas réellement par Ao mais
semblent converger en Ao (figure 9.4(b)). L’objet Ao se trouve alors après la Fe et l’ensemble
des points objets virtuels (figure 9.2) constitue l’espace objet virtuel (EOV).
Fo S.O. Ai(∞)
Ao(∞) S.O. Fi
I
J
S.O.
Ao Ai
no ni
J'
I'
F IGURE 9.8 – Relation fondamentale dans le cas d’un objet et d’une image réels.
Plus simplement, d’après le théorème de M ALUS -D UPIN, quelque soit le rayon lumineux
reliant Ao et Ai :
λ
(Ao Ai ) = [ϕ(Ai ) − ϕ(Ao )] = constante (9.3)
2π
Σi
I
Σo S.O. Qi
J
Ai
Ao
J'
no n ni
I'
F IGURE 9.9 – Relation fondamentale dans le cas d’un objet réel et d’une image virtuelle.
1.5.3. Généralisation
On peut donc généraliser la propriété caractéristique du stigmatisme rigoureux pour deux
points Ao et Ai de natures quelconques (réelle ou virtuelle) conjugués stigmatiques par un S.O. :
Ao Ai = constante (9.8)
à condition de respecter les conventions de calcul de chemin optique le long d’un trajet virtuel :
1) le chemin optique le long d’un trajet virtuel est compté négativement ;
2) l’indice qui intervient dans le calcul du chemin optique le long d’un trajet virtuel est celui
du milieu dans lequel se propage le rayon réel dont le trajet virtuel est le prolongement.
Ai Ao
Ao Ai I
Ao H Ai
F IGURE 9.11 – Miroir hyperbolique. F IGURE 9.12 – Miroir plan.
Cas particulier : le cas où la constante est nulle correspond au plan médian du segment
Ao Ai (figure 9.12) ; le miroir plan est donc rigoureusement stigmatique pour tous les
points de l’espace. Le point objet Ao et son image stigmatique Ai sont alors symétriques
par rapport au miroir plan (M).
3ème cas : l’un des deux points est rejeté à l’infini
Considérons le cas où Ao est rejeté à l’infini. D’après le théorème de M ALUS -D UPIN
(Ao Q) = constante puisque les rayons lumineux issus de Ao sont parallèles. La condition
de stigmatisme rigoureux s’exprime alors
n QI + n IAi = C = n C ′ (9.12)
ou encore
QI − C ′ + IAi = 0 (9.13)
Q' I Q
Ai
Σ ' Σ
Si l’on cherche Ao et Ai de même nature (réelle par exemple), la relation ci-dessus devient
Les surfaces réfractantes satisfaisant cette condition sont appelées ovoïdes de D ESCARTES. La
réalisation pratique de ces surfaces est très délicate ce qui fait que de telles surfaces ne sont pas
utilisées dans les instruments d’optique.
les deux points Ao et Ai sont donc de natures différentes, ce qui permet d’écrire
no Ao I − ni IAi = 0 (9.19)
soit
IAi no
= =k (9.20)
IAo ni
On montre que l’ensemble des points I est la sphère qui divise harmoniquement le segment
Ao Ai = a. Son rayon R et la distance OC du milieu O de Ao Ai au centre C de la sphère
valent respectivement (figure 9.14)
ka a k2 + 1
R= 2
et OC = (9.21)
|k − 1| 2 |k 2 − 1|
Ai S' Ao C S
no ni
1.6.2.3. Application
Les points de W EIERSTRASS -YOUNG sont utilisés dans certains objectifs de microscopes.
Leur première lentille se présente alors comme un dioptre sphérique travaillant avec le couple
(Ao , Ai ) des points de W EIERSTRASS -YOUNG. Ceci permet de travailler avec des faisceaux
lumineux très ouverts.
2. Stigmatisme approché
2.1. Retour sur le stigmatisme rigoureux
2.1.1. Le stigmatisme rigoureux est rare
À l’exception du miroir plan, tous les cas de stigmatisme rigoureux rencontrés dans le §1.6.
concernent un couple particulier de points. Le stigmatisme rigoureux est donc très rare.
considérée comme si elle était ponctuelle et le récepteur ne pourra pas faire la différence entre
stigmatisme approché et stigmatisme rigoureux.
La condition de stigmatisme approché s’écrira alors
Ao Ai ≈ constante (9.22)
Par la suite, nous étudierons la possibilité de réaliser le stigmatisme approché dans deux cas
particuliers très intéressants et souvent complémentaires :
– près des positions de stigmatisme rigoureux ;
– dans les conditions de G AUSS.
S.O.C.
Se Ss
Fe Fs
S.O.C. Σi
Σo
Ao Ai
F IGURE 9.16 – Système optique centré utilisé dans les conditions de G AUSS.
On peut chercher à quel ordre d’approximation correspond cette hypothèse. Pour celaconsi-
dérons un point objet Ao de l’axe optique et exprimons le chemin optique L = Ao Ai . Pour
un système centré Ai est aussi sur l’axe optique et L ne dépend que d’un seul paramètre θ :
L = L(θ).
S.O.C.
θ
Ao Ai
F IGURE 9.17 – Paramétrage d’un système optique centré utilisé dans les conditions de G AUSS.
Lorsque le système est utilisé dans le cadre les conditions de G AUSS, θ est faible et peut
être considéré comme un infiniment petit d’ordre un. Faisons alors un développement limité de
L(θ) au voisinage de 0.
dL θ2 d2 L θ3 d3 L θ4 d4 L
L(θ) = L(0) + θ (0) + 2
(0) + 3
(0) + (0) + · · · (9.23)
dθ 2! dθ 3! dθ 4! dθ4
Comme le système est centré, il possède la symétrie de révolution autour de l’axe optique
principal, ceci se traduit par
L(−θ) = L(θ) (9.24)
Tous les termes d’ordre impair du développement limité sont alors nuls et il reste
θ2 d2 L θ4 d4 L
L(θ) = L(0) + (0) + (0) + · · · (9.25)
2! dθ2 4! dθ4
La condition de stigmatisme approché d’un S.O.C. utilisé dans les conditions de G AUSS s’écrit
alors : L(θ) = L(0) au 4è ordre près, c’est-à-dire :
d2 L
(0) = 0 (9.26)
dθ2
Cette condition permet de déterminer la position de Ai connaissant celle de Ao , on l’appelle
relation de conjugaison du système optique.
u1
I I1 J
Bo Mo ui
uo
θo θi
Ao Co Ai Ci
S.O.C.
no n1 ni
Bi Mi
ce que l’on peut écrire, puisque Mo et Mi sont supposés infiniment voisins respectivement de
Ao et Ai
∆ Ao Ai = constante (9.28)
Or
Ao Ai = no Ao I + (IJ) + ni JAi = no Ao I · uo + n1 II1 · u1 + · · · + ni JAi · ui(9.29)
donc
∆ Ao Ai = no (∆I − ∆Ao ) · uo + n1 (∆I1 − ∆I) · u1 + · · · + ni (∆Ai − ∆J) · u(9.30)
i
soit
∆ Ao Ai = −no uo · ∆Ao + ni ui · ∆Ai + (n1 u1 − no uo ) · ∆I + · · · (9.31)
Or, tous les termes du type (n1 u1 − no uo ) · ∆I sont nuls d’après les lois de D ESCARTES -
S NELL. Il reste donc
∆ Ao Ai = ni ui · ∆Ai − no uo · ∆Ao (9.32)
La condition de conservation du stigmatisme dans l’espace ∆ Ao Ai = constante s’écrit donc,
compte tenu de ∆Ao = Ao Mo et ∆Ai = Ai Mi
ni ui · Ai Mi − no uo · Ao Mo = constante (9.33)
constante = ni Ai Ci − no Ao Co (9.37)
Ai Bi
Gt = (9.39)
Ao Bo
– le grandissement longitudinal
Ai Ci
Gℓ = (9.40)
Ao Co
– le grandissement angulaire
θi
Ga = (9.41)
θo
c’est-à-dire
θo
cos2 2 ni G2t
θi
= (9.42)
cos2 2
no Gℓ
Cette relation doit être vérifiée pour tous les rayons lumineux. C’est-à-dire pour toutes les va-
leurs de θo et donc de θi . En particulier pour θo = 0, θi = 0 et l’on obtient
ni G2t
=1 (9.43)
no Gℓ
les grandissements Gt et Gℓ (ainsi que Ga ) étant indépendants, dans l’hypothèse de stigma-
tisme, des valeurs prises par θo et θi .
On en déduit alors la condition de stigmatisme tridimensionnel
θo θi
cos2 = cos2 (9.44)
2 2
3.3.3. Discussion
Nous avons vu ci-dessus que la conservation du stigmatisme dans l’espace impose
ni G2t cos2 θ2o
= =1 (9.45)
no Gℓ cos2 θ2i
Différents cas se présentent alors
① Cas général
En général, c’est-à-dire pour des points quelconques et des rayons lumineux quelconques,
la condition de conservation de stigmatisme n’est pas satisfaite. On parle alors d’incom-
patibilité entre les conditions d’A BBE et d’H ERSCHEL.
② Cas particuliers
a) θi = ±θo 1 , la condition de stigmatisme est satisfaite mais les grandissements trans-
versal et longitudinal valent respectivement :
Ai Bi no
Gt = =± (9.46)
Ao Bo ni
Ai Ci no
Gℓ = =± (9.47)
Ao Co ni
on retrouve donc le théorème de M AXWELL (instrument absolu).
b) Système centré dans les conditions de G AUSS : θo ≪ 1 et θi ≪ 1
La condition de conservation du stigmatisme dans l’espace est réalisée approximati-
vement et on a :
• d’après la condition d’H ERSCHEL
no Ao Bo θo ≈ ni Ai Bi θi (9.50)
cette relation est appelée relation de L AGRANGE -H ELMHOLTZ. On en déduit
no
Ga Gt ≈ (9.51)
ni
D’où la relation entre les grandissements d’un système optique centré utilisé dans
les conditions de G AUSS
Gt = Ga Gℓ (9.52)
1. cos(θi /2) = cos(θo /2) donne θi = ±θo et cos(θi /2) = − cos(θo /2) donne θi = ±(θo + 2 π), c’est-à-dire
θi = ±θo .
θo εo
Ao O
Bi
I'
εi θi
O' Ai
Bo Bi
I I'
θo εo εi θi
Ao O O' Ai
n1 n2 n1 n2
+ +
R R
S C C S
i1 I i2 +
ω
A1 A2 S C
n1 n2
En exprimant les relations entre les angles des triangles A1 IC d’une part et A2 IC d’autre
part on obtient
A1 C A1 I
– triangle A1 IC : = ;
sin(π − i1 ) sin(−ω)
A2 C A2 I
– triangle A2 IC : = .
sin(π − i2 ) sin(−ω)
On en déduit en éliminant sin ω :
CA1 CA2
= (9.57)
IA1 sin i1 IA2 sin i2
D’où finalement, en utilisant la deuxième loi de D ESCARTES -S NELL pour la réfraction et en
algèbrisant les distances :
CA1 CA2
n1 = n2 (9.58)
IA1 IA2
IAi
= constante (9.60)
IAo
Les points Ao et Ai sont alors les points de W EIRSTRASS -YOUNG du dioptre sphérique situés
sur l’axe optique principal. On a (cf. §1.6.2.2., page 177)
IAi no
= =k (9.61)
IAo ni
SAi S ′ Ai no
=− ′ = (9.62)
SAo S Ao ni
c’est-à-dire
SC + CAi S ′ C + CAi no
=− ′ = (9.63)
SC + CAo S C + CAo ni
d’où l’on déduit les positions des deux points de W EIRSTRASS -YOUNG du dioptre sphérique
ni
CAo = − CS (9.64)
no
no
CAi = − CS (9.65)
ni
θo
θo
Ao C Ai S
no ni
Ai Bi no sin θo no
Gt = = ≈ (9.67)
Ao Bo ni sin θi ni
qui est forcément limité conformément au théorème de M AXWELL.
Le dioptre sphérique est donc approximativement stigmatique au voisinage de son centre
qui est sa propre image.
I
θo
θi
Ai Ao C H S
no ni
F IGURE 9.25 – Stigmatisme approché près des points de W EIRSTRASS -YOUNG du dioptre
sphérique.
+ +
S C C S
n1 n2 n1 n2
F IGURE 9.26 – Représentation schématique du dioptre sphérique utilisé dans les conditions de
G AUSS.
ii
θo θ
θi io
Ai Ao C H S
no ni
donc
2 2 2 2
Ao I = SAo + SC + IC − 2 SAo · SC + 2 SAo · IC − 2 SC · IC (9.78)
Fo Ao Fi Ai = fo fi (9.87)
4.5.5. Grandissements
Considérons un objet Ao Bo . Le dioptre sphérique en donne, dans les conditions de G AUSS,
une image Ai Bi . On peut caractériser l’action du dioptre à l’aide des grandissements.
Remarque : Le rayon lumineux passant par le centre C traverse le dioptre sans déviation.
Ao Bo Ai Bi
= (9.88)
CAo CAi
+
Bo J
io Fi Ai
C
Ao Fo S ii
I Bi
no ni
F IGURE 9.28 – Cheminement de différents rayons lumineux réfractés dans un dioptre sphé-
rique.
ce qui donne
Ai Bi CAi
Gt = = (9.89)
Ao Bo CAo
– Origine au sommet : les triangles Ao Bo S et Ai Bi S donnent
Il s’en suit, compte tenu de la loi de D ESCARTES -S NELL écrite pour les petits angles
(conditions de Gauss) no io ≈ ni ii
Ai Bi no SAi
Gt = = (9.92)
Ao Bo ni SAo
Ao Bo SI
= (9.93)
Fo Ao Fo S
d’où
Ai Bi fo
Gt = =− (9.94)
Ao Bo Fo Ao
De la même façon les triangles semblables Fi Ai Bi et Fi SJ donnent
Ai Bi SJ
= (9.95)
Fi Ai Fi S
d’où
Ai Bi Fi Ai
Gt = =− (9.96)
Ao Bo fi
Remarque
En égalisant les deux expressions (9.94) et (9.96) du grandissement transversal avec
origines aux foyers, on retrouve la relation de conjugaison avec origines aux foyers
Fo Ao Fi Ai = fo fi .
dSAi dSAo
−ni 2 + no 2 =0 (9.97)
SAi SAo
no ni
Ao Ai S
foyers objet Fo et image Fi sont tous les deux rejetés à l’infini : le système est donc afocal.
L’équation de conjugaison s’écrit alors
ni no
= (9.99)
SAi SAo
S Bo
Ci
Co
La relation de conjugaison ci dessus explique aussi pourquoi un poisson dans l’eau semble
plus près de la surface qu’il ne l’est réellement (d’où la difficulté de pouvoir l’attraper !).
Application : lame à faces parallèles
Une lame à faces parallèles est constituée d’un milieu d’indice N séparé du milieu extérieur
d’indice n par deux dioptres plans.
n N n
Ao S1 S2
D1 D2
Soit Ao un point objet et Ai son image par la lame à faces parallèles. Pour déterminer la
position de Ai en fonction de celle de Ao on utilise la relation de conjugaison pour les dioptres
(n, N ) et (N, n) en notant A1 l’image intermédiaire de Ao par le premier dioptre (n, N ).
D1 (n,N ) D2 (N,n)
Ao −−−−−−→ A1 −−−−−→ Ai
N n
On a alors S1 A1 = n S1 Ao et S2 Ai = N S2 A1 . On obtient alors successivement
Ao Ai = Ao S1 + S1 S2 + S2 Ai
n
= Ao S1 + S1 S2 + S2 S1 + S1 A1
N
n N
= Ao S1 + S1 S2 + S2 S1 + S1 Ao
N n
+ +
R R
S C C S
quelconque. Le plan d’incidence est défini par le rayon A1 I et la normale IC, il contient donc
le rayon A1 C. Le rayon réfléchi qui se trouve aussi dans ce plan rencontre A1 C en A2 qui, s’il
y a stigmatisme, est l’image de A1 .
I
i
A1
ω
C S
A2 T
et alors
CA1
CA2 ≈ (9.107)
CA1
2 −1
CS
Ainsi à chaque position de A1 correspond une position de A2 indépendamment des rayons
lumineux (supposés paraxiaux toutefois).
Il y a donc stigmatisme approché pour tout point de l’espace n’émettant que des rayons pa-
raxiaux.
ii ≈ −io (9.108)
+ +
S C C S
F IGURE 9.34 – Schémas représentatifs d’un miroir sphérique utilisé dans les conditions de
G AUSS.
θo + θi ≈ 2 θ (9.109)
+ I
io
ii
θo θ θi
Ao C Ai H S
Or
HI HI
θo ≈ tan θo = ≈ (9.110)
Ao H Ao S
HI HI
θi ≈ tan θi = ≈ (9.111)
Ai H Ai S
HI HI
θ ≈ tan θ = ≈ (9.112)
CH CS
D’où, après simplification
1 1 2
+ = (9.113)
SAi SAo SC
SC
fo = SFo = (9.115)
2
fo est appelée distance focale (algébrique) objet du miroir sphérique.
– foyer image : le foyer image Fi est l’image un point Ao de l’axe optique principal situé à
l’infini, alors
SC
fi = SFi = (9.116)
2
fi est appelée distance focale (algébrique) image du miroir sphérique.
Les foyers objet Fo et image Fi du miroir sphérique sont donc tous les deux confondus avec
le milieu du segment [S, C].
Fo Ao Fi Ai = fo fi (9.118)
5.4.5. Grandissements
Considérons un objet Ao Bo . Le miroir sphérique en donne, dans les conditions de G AUSS,
une image Ai Bi . On peut caractériser l’action du miroir à l’aide des grandissements.
Remarque : Le rayon lumineux passant par C est réfléchi sur lui même.
+ Bo
I
Bi
io J
Ao ii S Ai Fo ≡ Fi C
F IGURE 9.36 – Cheminement de différents rayons lumineux réfléchis par un miroir sphérique.
Ai Bi CAi
Gt = = (9.120)
Ao Bo CAo
Ao Bo Ai Bi
=− (9.121)
SAo SAi
d’où l’expression du grandissement transversal
Ai Bi SAi
Gt = =− (9.122)
Ao Bo SAo
Ao Bo SI
= (9.123)
Fo Ao Fo S
d’où, puisque SI = Ai Bi
Ai Bi fo
Gt = =− (9.124)
Ao Bo Fo Ao
Ai Bi SJ
= (9.125)
Fi Ai Fi S
d’où, puisque SJ = Ao Bo
Ai Bi Fi Ai
Gt = =− (9.126)
Ao Bo fi
Remarque
En égalisant les deux expressions du grandissement transversal avec origines aux foyers,
on retrouve la relation de conjugaison avec origines aux foyers Fo Ao Fi Ai = fo fi .
dSAi dSAo
− 2 − 2 =0 (9.127)
SAi SAo
où dSAo et dSAi désignent les déplacements élémentaires de l’objet Ao et de son image Ai
respectivement le long de l’axe optique principal. On en déduit
2
Ai Ci dSAi SAi
Gℓ = = =− (9.128)
Ao Co dSAo SAo
On peut remarquer que Gℓ est toujours négatif. L’objet et l’image se déplacent toujours dans
des sens opposés.
Les deux foyers objet Fo et image Fi sont tous les deux rejetés à l’infini : le système est afocal.
Rappelons que le miroir plan est rigoureusement stigmatique pour tout point de l’espace.
Exercices du chapitre 9
Ex. 9.1 — P
U
1. E
On se propose de caractériser l’action d’un Système Optique Centré (S.O.C.) sur un Rayon
Lumineux (R.L.) obéissant aux conditions de G AUSS. Pour cela il faut pouvoir tracer le R.L.
émergent de la face de sortie du S.O.C. correspondant à un R.L. incident donné arrivant sur la
face d’entrée.
Un S.O.C. étant souvent constitué d’un ensemble de dioptres et de miroirs (généralement
sphériques), on commence par caractériser l’action de ces constituants de base sur un R.L.
Dans toute la suite on supposera que les R.L. sont paraxiaux (conditions de G AUSS).
205
CHAPITRE 10. ÉTUDE GÉNÉRALE DES SYSTÈMES OPTIQUES CENTRÉS DANS
LES CONDITIONS DE GAUSS
x
n1 n2
I u2
θ1 N θ2
u1
A1 S C A2 z
y D.S.
F IGURE 10.1 – Dioptre sphérique.
On peut déterminer λ par projection l’équation (10.1) sur le vecteur N normal au dioptre au
point I
n2 u2 − n1 u1 = (n2 − n1 ) N (10.5)
IC
avec N = et R = SC
R
R = SC est le rayon algébrique du dioptre, il est compté positivement dans le sens de propa-
gation de la lumière incidente. Posons
α1 α2 −x
u1 β 1
u2 β 2 IC −y (10.6)
γ1 γ2 γR
γ2 γ1 γ
θx
Rayon lumineux
u
θy
Projection du R.L. sur le plan yOz
y y
α représente donc l’angle entre l’axe optique principal Oz et la projection du rayon lumineux
sur le plan zOx.
De la même façon on peut montrer que β représente l’angle entre l’axe optique principal Oz et
la projection du rayon lumineux sur le plan xOy.
u2 = u1 − 2 cos iN (10.19)
x
n i′ u2
i I N
u1
θ1 θ2
A1 S A2 C z
M.S.
F IGURE 10.3 – Miroir sphérique.
Plaçons-nous alors dans le cadre des conditions de G AUSS (R.L. paraxiaux), il reste
u2 = u1 − 2N (10.20)
IC
avec N = et R = SC
R
R = SC est le rayon algébrique du dioptre, il est compté positivement dans le sens de propa-
gation de la lumière incidente. Posons
α1 α2 −x
u1 β 1
u2 β 2 IC −y (10.21)
γ1 γ2 γR
x2 = x1 (10.24)
−2nx1
(nα)2 = (nα)1 − (10.25)
R
1.2. Généralisation
1.2.1. Matrice de translation
Avant de pouvoir généraliser les résultats précédents, nous avons besoin de définir la matrice
de translation d’un R.L. dans un milieu donné.
En effet, dans l’étude générale des systèmes centrés, il s’avère nécessaire de connaître les
matrices caractéristiques (des D.S. ou des M.S.) dans deux plans de front différents. La matrice
de translation permet de répondre à une telle question.
C’est la matrice de transformation de la matrice caractéristique X du R.L. entre deux plans
de front xA1 y et xA2 y situés tous les deux dans le même milieu homogène d’indice n.
x x
x2
x x
x1
Rayon lumineux Projection du R.L. x2
u x1 α
z
A1 A2
y1 z
y2 A1 A2
y y
(a) (b)
On peut écrire
x2 = x1 + α1 A1 A2
(10.28)
(nα)2 = (nα)1
no no n1 n2 nk−2 nk−1 ni ni
E S1 S2 S3 ... Sk−1 Sk S
z
Σ1 Σ2 Σ3 Σk−1 Σk
de la forme
X s = T ES X e (10.36)
avec
T ES = T Sk S R (Sk ) . . . T S1 S2 R (S1 ) T ES1 (10.37)
Remarque
de sorte que
ad − bc = 1 (10.41)
z1 = EA1 z2 = SA2
S.O.C.
y y
A1 E S A2 z
no ni
F IGURE 10.6 – Relation entre les matrices de transfert T ES et T A1 A2 .
de la forme
X A2 = T A1 A2 X A1 (10.43)
avec
T A1 A2 = T SA2 T ES T A1 E (10.44)
Posons alors
• EA1 = z1
• SA2 = z2
a b
• T ES =
c d
T11 T12
• T A1 A2 =
T21 T22
On obtient après calcul
z2
T11 = a + c (10.45)
ni
z1 z2 z1
T12 =b−a + d−c (10.46)
no ni no
T21 =c (10.47)
z1
T22 =d−c (10.48)
no
On peut remarquer que l’élément de matrice T21 est indépendant du couple de points (A1 , A2 )
utilisé. C’est donc une caractéristique intrinsèque du système optique centré considéré. On
définit la vergence V du système optique centré par
V = −c (10.49)
Exemples :
n2 −n1
• Pour le dioptre sphérique V = R
;
−2n
• Pour le miroir sphérique V = R
.
donc
xs a b xe
= (10.52)
(nα)s −V d 0
On en déduit, en particulier
ns αs = −V xe (10.53)
Ainsi :
— si V > 0 alors le rayon émergent s’approche de l’axe optique principal et le S.O.C. est
dit convergent ;
αe = 0
xe xs
E S αs z
S.O.C.
— si V < 0 alors le rayon émergent s’éloigne de l’axe optique principal et le S.O.C. est
dit divergent ;
αe = 0
αs
xe xs
E S z
S.O.C.
— si V = 0 alors les R.L. parallèles à l’axe optique principal émergent en restant parallèles
à cet axe. Le S.O.C. est dit afocal dans ce cas.
αe = 0
αs = 0
xe xs
E S z
S.O.C.
no x x ni
zi = SAi
Bo (xo ) S.O.C.
Ao E S Ai z
zo = EAo Bi (xi )
ce qui donne
zi zo zi zo
T11 = a − V ; T12 = b − a + d+V
ni no ni no
(10.55)
zo
T21 = −V ; T22 =d+V
no
et alors
Or les plans de front xAo y et xAi y étant conjugués par le S.O.C., tous les R.L. issus de Bo
(correspondants à différentes valeurs de αo ) doivent donner des émergents qui passent tous
par Bi (même valeur de xi ) quelque soit leur inclinaison αo . Ce qui impose la condition de
conjugaison
T12 = 0 (10.58)
soit
zo zi zo
b−a + d+V =0 (10.59)
no ni no
D’autre part
ni αi = −V xo + T22 no αo (10.60)
La matrice de transfert d’un S.O.C. s’écrit alors entre deux plans de front conjugués
Gt 0
T Ao Ai = ni (10.63)
−V no Ga
Remarques
ni αi xi = no αo xo (10.66)
qui n’est autre que la relation des sinus d’A BBE pour les petits angles ou relation de
L AGRANGE –H ELMHOLTZ traduisant la conservation du stigmatisme perpendiculairement
à l’axe optique principal Oz ;
• La conservation du stigmatisme le long de l’axe Oz impose la relation d’H ERSCHELL
θi θo
ni ∆zi sin2 = no ∆zo sin2 (10.67)
2 2
soit dans le cas des petits angles (conditions de G AUSS)
Gl Ga = Gt (10.70)
La matrice de conjugaison peut alors être écrite sous une forme facile à retenir
Gt 0
T Ao Ai = ; (10.71)
−V G1t
S.O.C.
E Ho Hi S z
En effet, par un raisonnement identique à celui qui a emmené aux équations (10.55), on
obtient
!
a − V SH
ni
i
b − a EHo
no + SH i d + V EHo
no
T Ho H i = (10.75)
−V d + V EHno
o
αs = 0
αe xe xs
Fo E S z
S.O.C.
no ni
F IGURE 10.12 – Foyer objet.
Considérons un R.L. issu du foyer objet principal Fo et caractérisé, à l’entrée du SOC, par
la matrice unicolonne
xe ,
Xe = (10.78)
no αe
ce qui donne
xs a b xe
= (10.81)
0 −V d no αe
On en déduit en particulier
0 = −V xe + dno αo (10.82)
Ho Fo = EFo − EHo
no
= − ; (10.85)
V
On définit la distance 2 focale objet du SOC par
no ,
fo = − (10.86)
V
et alors
Ho Fo = fo (10.87)
il donne, à la sortie du SOC, un R.L. émergent passant par le foyer image principal Fi et
caractérisé par la matrice unicolonne
xs
Xs = (10.89)
(ni αi )
avec, d’après la figure 10.13
xs = Fi Sαs (10.90)
La matrice de transfert T ES permet de relier X s à X e par
X s = T ES X e , (10.91)
soit
xs a b xe
= (10.92)
ni αs −V d 0
On en déduit alors
ni αs = −V xe , (10.93)
et
xs = axe (10.94)
D’où, compte tenu de l’équation (10.90)
ni
SFi = + a (10.95)
V
D’autre part, on peut écrire
Hi Fi = SFi − SHi
ni
= + (10.96)
V
On définit la distance 3 focale image du SOC par
ni
fi = + (10.97)
V
et alors
Hi Fi = fi (10.98)
3. Il s’agit en réalité d’une grandeur algébrique
S.O.C.
αo αi = αo
No E Ni S z
no ni
2−n 2R
n
T (ES) = 1n− n 2−n (10.105)
2
nR n
zi a zo − b
= nzoo (10.107)
ni V no + d
Remarque
3.2.2. Grandissements
En utilisant les formules (10.63), (10.110) et (10.114), on peut écrire la double égalité
Gt 0
T Ao Ai = (10.116)
−V nnoi Ga
1 − nVi pi 0
= (10.117)
−V 1 + V npoo
ce qui donne
!
a′′ − nVi σi b′′ − a′′ nσoo + nσii d′′ + V σo
T Ao Ai = no (10.127)
−V d′′ + V nσoo
où l’on a posé
σo = Fo Ao
(10.128)
σi = Fi Ai
En imposant d’être nul à l’élément T12 de cette matrice (de conjugaison), on obtient après
simplification
σi σo = fi fo (10.130)
3.3.3. Grandissements
D’après l’équation (10.63), la matrice de conjugaison peut s’écrire
Gt 0
T Ao Ai =
−V nnoi Ga
σi fo
Gt = − =− (10.132)
fi σo
De la même façon, on obtient comme expressions du grandissement angulaire
σo fo
Ga = = (10.133)
fi σi
et à partir de la relation entre les grandissements (10.70), on obtient
2 2
no fi no σi
Gl = = (10.134)
ni σo ni fo
4. Constructions géométriques
Connaissant les éléments cardinaux d’un SOC utilisé dans les conditions de G AUSS, on doit
pouvoir être capable de retrouver graphiquement le cheminement de tout R.L. à travers le SOC
et de construire l’image d’un objet quelconque.
Nous commençons alors par dégager quelques règles de construction pratiques avant de les
appliquer à des cas concrets.
4.2. Applications
4.2.1. Image d’un objet situé dans un plan de front
4.2.2. Rayon émergent correspondant à un rayon incident donné
4.2.3. Rayon incident correspondant à un rayon émergent donné
donne successivement
1 0 1 e
1 0
T Ho,1 Hi,2 = n
−V2 1 0 1 −V1 1
1 0 1 − ne V1 e
n
=
−V2 1 −V1 1
1 − ne V1 e
= n (10.136)
−V1 − V2 + ne V1 V2 1 − ne V2
ni fi,1 fi,2
fi =
nfi,2 + ni fi,1 − eni
fi,1 fi,2
= n
ni i,2 + fi,1 − e
f
Or
n
• n fi,2
i
= Vn2 = −fo,2 = −Ho,2 Fo,2 ;
• fi,1 = Hi,1 Fi,1 ;
• e = Hi,1 Ho,2 .
donc
n
fi,2 + fi,1 − e = Hi,1 Fi,1 − Ho,2 Fo,2 − Hi,1 Ho,2
ni
= Fo,2 Ho,2 + Ho,2 Hi,1 + Hi,1 Fi,1
= −∆ ; (10.138)
où
fi,1 fi,2
fi = − (10.140)
∆
Exercices du chapitre 10
Ex. 10.1 — P
U
1. E
Les lentilles sont des composants des systèmes optiques très utilisés dans la pratique. Elles
sont constituées de deux dioptres sphériques délimitant un milieu homogène et transparent
d’indice n. En général l’ensemble plonge dans l’air.
1. Lentilles épaisses
1.1. Matrice de transfert entre l’entrée et la sortie
Considérons une lentille L constituée de deux dioptres sphériques :
– un dioptre d’entrée De , de centre Ce , de sommet Se ≡ E et de rayon (algébrique)
Re = Se Ce ;
– et un dioptre de sortie Ds , de centre Cs , de sommet Ss ≡ S et de rayon (algébrique)
Rs = Ss Cs .
1 n 1
Se Ss
z
E S
De Ds
F IGURE 11.1 – Lentille optique constituée de deux dioptres sphériques.
231
CHAPITRE 11. LENTILLES OPTIQUES SPHÉRIQUES
La matrice de transfert T ES entre l’entrée E et la sortie S d’une lentille quelconque est
donnée par :
T ES = Rd (S) T ES Rd (E) (11.1)
Remarque
On peut remarquer que No ≡ Ho et Ni ≡ Hi . Cette propriété est en fait valable chaque fois
que les milieux extrêmes ont le même indice no = ni .
1 n 1
αo
xe O Ni S
xs z
E No α αs
De Ds
F IGURE 11.2 – Centre optique d’une lentille.
On peut écrire :
xs xe
tan α = = (11.13)
OS OE
ce qui donne :
OS xs
= (11.14)
OE xe
D’autre part :
Ve e
xs 1−e n n xe
= Vs (11.15)
αs αe
−V 1−e
n
CRMEF / AGP-1 233 Y. E L A ZHARI
CHAPITRE 11. LENTILLES OPTIQUES SPHÉRIQUES
donne :
Ve e
xs = 1 − e xe + αe (11.16)
n n
soit :
xs Ve e αe
=1−e + (11.17)
xe n n xe
or :
xe
αe ≈ tan αe = (11.18)
No E
donc :
xe e Vs
= −ENo = − (11.19)
αe n V
on obtient alors :
OS Ve V
= 1−e −
OE n Vs
Ve
= − (11.20)
Vs
D’où :
OS Rs
= (11.21)
OE Re
On peut écrire aussi :
OS OE OS − OE ES
= = = (11.22)
Rs Re Rs − Re Rs − Re
d’où l’on déduit finalement :
Re
EO = ES (11.23)
Re − Rs
2. Lentilles minces
2.1. Condition de minceur
L’approximation des lentilles minces consiste à négliger l’épaisseur e = ES devant |Re |,
|Rs | et |Rs − Re |. Soit, formellement :
e −→ 0 (11.26)
Les formules (11.8) à (11.11) montrent que dans le cas d’une lentille mince (e = 0), le
centre optique est en même temps point principal objet, point principal image, point nodal
objet et point nodal image :
Ho ≡ Hi ≡ No ≡ Ni ≡ E ≡ S ≡ O (11.27)
(a) Biconvexe. (b) Plan-convexe. (c) Ménisque convergent. (d) Schéma représentatif.
F IGURE 11.3 – Lentilles minces convergentes.
(a) Biconcave. (b) Plan-concave. (c) Ménisque divergent. (d) Schéma représentatif.
F IGURE 11.4 – Lentilles minces divergentes.
Les lentilles minces divergentes sont donc toutes à bords épais. On les représente par le
schéma reporté figure 11.4(d).
Bo I
α θ β Fi Ai
z
Ao Fo α O θ β
J Bi
F IGURE 11.5 – Exemple de construction géométrique de l’image d’un objet par une lentille
mince convergente.
Pour ce faire, il suffit d’utiliser deux des trois rayons particuliers suivants issus de Bo :
Ai Bi Ao Bo
tan θ = = (11.35)
OAi OAo
Ce qui donne :
Ai Bi OAi
Gt = = (11.36)
Ao Bo OAo
Bo I
Bi
J
z
Ao Fi Ai O Fo
F IGURE 11.6 – Exemple de construction géométrique de l’image d’un objet par une lentille
mince divergente.
Pour cela, il suffit d’utiliser deux des trois rayons particuliers suivants issus de Bo :
– Bo I parallèle à l’axe optique principal et donnant à la sortie de la lentille un rayon passant
par le foyer image Fi ;
– Bo O passant par le centre optique de la lentille et qui la traverse sans subir de déviation ;
– Bo J passant par le foyer objet Fo de la lentille et donnant à la sortie de la lentille un rayon
parallèle à l’axe optique principal.
L’image obtenue dans ce cas particulier 2 est virtuelle.
1. Objet réel disposé avant le plan focal objet de la lentille.
2. Objet réel disposé avant la lentille.
−fo
Gt = (11.37)
Fo Ao
Ai Bi OI Ao Bo
– d’autre part, tan β = = = donne :
Fi Ai Fi O −fi
Fi Ai
Gt = (11.38)
−fi
On en déduit alors :
Fi Ai Fo Ao = fo fi = −fi2 (11.39)
qui n’est autre que la formule de conjugaison avec origines aux foyers (formule de N EWTON).
En utilisant les relations de C HASLES :
Fo Ao = OAo + fi
(11.40)
Fi Ai = OAi − fi
f1 e f2
= = =u (11.42)
p q r
u est appelée unité de longueur du doublet. Le doublet est alors noté (p, q, r).
3.3. Exemples
– Doublet de R AMSDEN ou doublet (3, 2, 3).
– Doublet de H UYGHENS ou doublet (3, 2, 1).
Exercices du chapitre 11
Ex. 11.1 — Étudier et représenter graphiquement les variations du grandissement transversal
d’une lentille mince CV :
–en fonction de do à fi constante ;
–en fonction de fi à do constante ;
–en fonction de do à D (distance objet-image) constante.
Ex. 11.2 — E
1. E
Les
243
CHAPITRE 12. ABERRATIONS CHROMATIQUES
Exercices du chapitre 12
Ex. 12.1 — E
1. E
1. Description générale
Nous limitons le SOC par sa pupille d’entrée Pe et sa pupille de sortie Ps 3 . Ce choix trouve
sa justification dans le fait que c’est la pupille d’entrée Pe qui définit les angles d’inclinaison
des rayons lumineux qui pénètrent dans le SOC.
1. On verra qu’il s’agit de l’ordre 3.
2. À ces aberrations peuvent s’ajouter d’autres défauts dus aux inhomogénéités des milieux réfringents et au mau-
vais polissage des surfaces optiques. Ces défauts ne seront pas abordés dans ce chapitre.
3. La pupille de sortie Ps n’est autre que l’image de la pupille d’entrée Pe par le SOC lui même.
245
CHAPITRE 13. ABERRATIONS GÉOMÉTRIQUES
SOC
Ao Bo −−→ Ai Bi (13.1)
xi = Gt xo (13.3)
avec :
xo = xo + i yo (13.4)
xo xi
(αo ,βo )
Bo b
(αi ,β
i)
Bi
b
z
Ao E S Ai
yo yi
Pe Ps
F IGURE 13.1 – Limitation d’un SOC par ses pupilles d’entrée Pe et de sortie Ps .
xi = xi (xo , yo , αo , βo ) (13.5)
puisque :
1 1
xo = (x + x∗o ) yo = (x − x∗o ) (13.7)
2 o 2 o
1 1
αo = (αo + α∗o ) βo = (αo − α∗o ) (13.8)
2 2
avec :
αo = αo + i βo (13.9)
Les coefficients Cµνtv sont des nombres a priori complexes et les indices µ, ν, t et v prennent
toutes les valeurs entières positives ou nulles.
Le SOC étant de révolution autour de son axe optique, effectuons une rotation d’un angle
quelconque θ, de l’ensemble du système autour son axe optique de sorte que xo devient xo exp i θ
et αo devient αo exp i θ. Le SOC étant invariant par rotation d’un angle quelconque atour de
son axe optique, xi devient xi exp i θ. Le remplacement de ces relations dans le développement
limité (13.10) donne alors :
ce qui donne :
C’est-à-dire :
m = 2 (ν + v) + 1 (13.15)
m = 1, 3, 5, · · · , 2 p + 1, · · · (13.16)
Or, à l’ordre 1, les plans de front xo Ao yo et xi Ai yi sont conjugués de sorte que forcément :
Ceci donne :
(1)
xi = Gt xo (13.19)
µ 2 2 1 1 0 0
ν 1 0 1 0 1 0
t 0 0 1 1 2 2
v 0 1 0 1 0 1
TABLE 13.1
On en déduit l’expression de xi :
xi = Gt x0 + C2100 x2o x∗o + C2001 x2o α∗o + C1110 |xo |2 αo + C1011 xo |αo |2 + C0120 x∗o α2o + C0021 α2o (13.20)
α∗o
∆xi = xi − Gt xo (13.21)
∆xi = C0021 |αo |2 αo + C1011 xo |αo |2 + C0120 x∗o α2o + C2001 x2o α∗o + C1110 |xo |2 αo + C2100 |xo |2 (13.22)
x0
∆xi = C0021 ρ3o exp i φo + C1011 ro ρ2o exp i θo + C0120 ro ρ2o exp i (2 φo − θo ) + C2001 ro2 ρo exp i (2 θ − φo )+
(13.24)
Le tableau 13.2 résume les différents termes de ∆xi au troisième ordre et donne le type
d’aberration géométrique correspondant à chaque terme.
zo zi ∆z
Pe Ps
F IGURE 13.2 – Schéma de principe et notations pour l’étude des aberrations géométriques hors
du plan conjugué.
D’après la figure 13.2, on peut écrire :
xM − xJ xB′i − xJ
= (13.27)
zi + ∆z zi
ce qui donne, compte tenu de xB′i = xi + ∆xi et xJ = xs :
∆z ∆z
xM = − xs + (1 + )(xi + ∆xi ) (13.28)
zi zi
D’autre part :
xP∗ xi
= (13.29)
zi + ∆z zi
permet de déduire :
∆z
xP∗ = (1 + ) xi (13.30)
zi
En définissant :
X = xM − xP∗ (13.31)
On obtient :
∆z ∆z
X=− xs + (1 + ) ∆xi (13.32)
zi zi
Dans la mesure où l’on peut considérer que |∆z| ≪ |zi |, il reste 5 :
∆z
X=− x + ∆xi (13.33)
zi s
2. Aberrations de S EIDEL
2.1. Aberration de sphéricité
L’aberration de sphéricité, ou aberration sphérique, affecte les rayons lumineux issus d’un
point source situé sur l’axe optique du système centré.
Pour étudier l’aberration de sphéricité, on considère un point objet Ao unique situé sur
l’axe optique du SOC. Dans ce cas ro = 0 de sorte que l’écart X S hors du plan conjugué
correspondant à l’aberration de sphéricité est donné par :
∆z
XS = − x + ∆xi,S (13.34)
zi s
avec :
L’aberration transversale est définie par ∆ri = |X S (∆z = 0)|max . Elle est donnée par :
L’aberration longitudinale ℓ est définie par le point où s’annule l’écart X S hors plan conju-
gué paraxial. C’est-à-dire :
soit :
et :
Remarque
Les aberrations de sphéricité longitudinale ℓ et transversale ∆ri sont reliées par (figure ) :
∆ri
αi ≈ tan αi = (13.43)
ℓ
2 ∆ri
Ao b
Am
i
b
Ai
ℓ
-3 -2 -1 0 1 2 3 4 5
F IGURE 13.3 – Aberration de sphéricité dans une lentille sphérique biconvexe.
6. R1 = 3 cm, R2 = −2 cm, n = 1, 685 et ES = 1, 1 cm.
Les rayons paraxiaux convergent en Ai qui est l’image géométrique paraxiale de Ao par le
SOC.
Les rayons marginaux correspondant à un même angle d’inclinaison θ par rapport à l’axe
optique principal du SOC, convergent en un même point Ai (θ) de l’axe optique entre Ami et Ai .
Il y a accumulation de lumière sur une surface appelée caustique 7 du SOC. Une telle caustique
est constituée de deux nappes (figure ??) :
i Ai , de longueur égale à l’aberration axiale ℓ, due à la
– une nappe axiale ou sagittale Am
convergence des rayons marginaux entre Am i et Ai ;
– une nappe tangentielle qui n’est autre que l’enveloppe des rayons lumineux émergents
du SOC. La figure ?? donne une représentation graphiques de la caustique d’une lentille
sphérique biconvexe. L’interception des rayons émergents par un écran . . .
Remarque
Les rayons marginaux extrêmes n’émergent pas de la lentille car ils subissent une réflexion
totale sur le dioptre de sortie de la lentille du fait de leur forte inclinaison.
2.1.2. Caustique
-1
1 0 1 2 3 4 5 6 7
-1
0 1 2 3 4 5 6 7
F IGURE 13.5 – Aberration de sphéricité dans une lentille plan-convexe selon le sens de
son utilisation.
– Utilisation d’une lentille asphérique. L’exemple suivant donne le cheminement des rayons
lumineux dans la lentille asphérique 8 .
F IGURE 13.6
8. Référence ACL25416U de THORLABS (http://www.thorlabs.de/thorproduct.cfm?partnumber=ACL25416U)
Pour donner une interprétation géométrique à cette expression, considérons (figure 13.7(a)) les
points : Ai image paraxiale de Ao , Bi image paraxiale de Bo , C et M tels que :
(
xi = Gt xo = Gt ro cos θo
Ai Bi = (13.45)
yi = Gt yo = Gt ro sin θo
(
C1011 ro ρ2o cos θo
Bi C = (13.46)
C1011 ro ρ2o sin θo
(
C0120 ro ρ2o cos(2 φo − θo )
CM = (13.47)
C0120 ro ρ2o sin(2 φo − θo )
yi M
)
C
x i, 2 φo −θo
(∆
i
M C
B
Bi
ro
Gt
r i= b
2θ
θo Bi
Ai xi
(a) Notations pour l’étude de l’aberration de (b) Forme de la figure d’aberration
coma. de coma.
Pour décrire l’ensemble des rayons lumineux issus de Bo et éclairant la pupille d’entrée Pe ,
ρo doit prendre toutes les valeurs comprises entre 0 et ρmax
o et φo toutes les valeurs comprises
entre 0 et 2 π.
Pour une valeur donnée de ρo , lorsque φo varie de 0 à 2 π, le point courant M décrit un
cercle de centre C et de rayon |C0120 | ro ρ2
Le rapport entre le rayon CM = |C0120 ] ro ρ2 du cercle décrit par M et la distance Bi C =
|C1011 | ro ρ2o est constant et vaut 9 :
CM |C0120 | 1
= = (13.48)
Bi C |C1011 | 2
CM |C0120 | 1
sin θ = = = (13.49)
Bi C |C1011 | 2
2.3. Astigmatisme
2.4. Courbure de champ
2.5. Distorsion
3. Aberrations de Z ERNIKE
|C0120 | 1
9. Un calcul supplémentaire montre que |C1011 |
= 2
.
Exercices du chapitre 13
Ex. 13.1 — E
1. E
Iν (ν) dν représente l’intensité émise dans la bande de fréquence [ν, ν + dν]. Iν(ν) est ap-
pelée intensité spectrale de la source. L’intégrale ci-dessus est étendue au domaine spectrale
[νmin , νmax ] auquel on s’intéresse. Par exemple pour le domaine visible :
257
CHAPITRE 14. SOURCES LUMINEUSES
On peut aussi utiliser la longueur d’onde λ comme variable, on écrit alors l’intensité lumi-
neuse sous la forme :
Z λmax
I= Iλ (λ) dλ (14.4)
λmin
8 π h c20 1
Iλ (λ) = (14.5)
λ5 h c0
exp −1
λ kB T
Iλ (λ) (u.a.)
2 ①
Isotherme θ (◦ C)
① 2500
② 2000
③ 1500
1
②
③
λ
µm
1 2 3 4 5 6
On peut remarquer que jusqu’à des températures avoisinant 1500 ◦C, l’émission se fait es-
sentiellement dans l’infra-rouge. La fraction émise dans le domaine visible ne devient impor-
tante que pour des températures plus élevées.
La loi de déplacement de W IEN donne la position du maximum en fonction de la tempéra-
ture de la source :
h c0
T λmax ≈ = kW (14.6)
5 kB
numériquement kW ≈ 2 900 µm.K. Par exemple pour le Soleil, T ≈ 6 000 K donne λmax ≈
0, 5 µm (jaune).
E2 E2
Décharge OEM de
excitation désexcitation
fréquence ν0
E1 E1
F IGURE 14.2 – Émission d’une onde électromagnétique par un système à deux niveaux.
Suite à un choc avec les électrons accélérés de la décharge, le système atomique en ques-
tion (molécules ou atomes du gaz ou de la vapeur métallique), occupant initialement le niveau
fondamental E1 , est excité et passe à un niveau énergétique E2 (état excité).
Le système est instable dans cet état et peut se désexciter en émettant une onde électroma-
gnétique de fréquence :
E2 − E1
ν0 = (14.7)
h
La figure 14.3 représente une partie des diagrammes énergétiques du sodium (Na) et du
mercure (Hg) montrant les transitions radiatives à l’origine des doublets jaunes du sodium et
du mercure.
Na 2
P3/2 2
P1/2
Hg 3
P1
3
D2
D2 : 589, 0 nm 577, 0 nm
D1 : 589, 6 nm 579, 1 nm
1
P1 État excité
2
S1/2 État fondamental
F IGURE 14.3 – Extraits des diagrammes énergétiques des systèmes Na et Hg montrant les
transitions radiatives à l’origine des deux doublets jaunes.
auquel se superposent les raies visibles du mercure. Le même principe est exploité dans les
ampoules dites « basse consommation ».
1.3.2.5. Conclusion
L’élargissement naturel ∆ν0 est toujours présent mais généralement négligeable devant les
autres. Souvent, l’élargissement D OPPLER est prépondérant sauf dans les lampes haute pres-
sion 3 où l’élargissement par collision devient prépondérant.
S CHAWLOW et T OWNES ont montré (), dans le cadre de la théorie quantique, que la
pression dans les lampes spectrales a pour effet de produire des raies de profil lorentzien. Un tel
profil est donc obtenu lorsque l’effet des collisions prédomine. La largeur totale à mi-hauteur
(FWHM 4 en anglais) ∆ν1/2 vaut alors :
2
∆ν1/2 = (14.17)
γ
C’est le cas lorsque l’effet D OPPLER prédomine. La largeur totale à mi-hauteur ∆ν1/2 est
donnée par :
√
2 ln 2
∆ν1/2 = (14.19)
γ
La figure 14.4(a) donne une représentation graphique de deux raies de même largeur à mi-
hauteur, l’une ayant un profil gaussien et l’autre un profil lorentzien.
Iν (ν)
Iν0
1
Iν (ν)
∆ν1/2 ∆ν
0,5 Iν0
①
② ν − ν0
1 ν
−3 −2 −1 1 2 3 2 ∆ν1/2 ν0
(a) Comparaison d’un profil lorentzien ① et d’un profil ② gaussien de (b) Modèle rectangulaire d’un profil de
même largeur à mi- hauteur. raie.
∆tTO étant de l’ordre de 10−8 s et, dans le visible, ν0 ≈ 1014 s−1 . Le nombre d’oscillations
contenues dans un TO est donc de l’ordre de 106 . Il est alors légitime de négliger les régimes
transitoires d’établissement et de disparition des oscillations ce qui donne lieu à des TO rectan-
gulaires (figure ??).
D’autres hypothèses simplificatrices sont également utilisées, c’est ainsi que dans le modèle
de TO que nous allons utiliser par la suite nous supposerons les TO :
– de même amplitude a0 ;
– de même fréquence centrale ν0 ;
a(t)
① t
ϕa
+π
② t
−π
F IGURE 14.6 – Modélisation des trains d’ondes émis par une source. L’amplitude instantanée
a(t) subit des discontinuités ① dues aux variations aléatoires de la phase ϕa à l’origine ②.
où ϕa est une phase à l’origine, variant d’un TO à un autre de manière totalement imprévisible.
ϕa varie donc aléatoirement et rapidement 6 en fonction du temps. Le temps caractéristique de
variation de ϕa est le même que la durée moyenne τ0 des TO. La source lumineuse émettant
une telle onde sera dite incohérente.
Le spectre (moyen) d’une telle source se calcule à partir de :
Z +∞
he
a(ν)i = a(t) p(t) exp i 2 π ν t dt (14.23)
0
5. On peut dans un premier temps considérer a(t) comme étant l’une des composantes du champ électromagnétique
associé à l’onde lumineuse. Dans le premier chapitre sur les interférences lumineuses, on reviendra sur cette hypothèse
pour introduire le modèle scalaire de la vibration lumineuse.
6. Le temps de réponse ∆tR des récepteurs usuels étant en général très grand devant τ0 .
où p(t) est la densité de probabilité de distribution du temps de vol entre deux émissions, donnée
par 7 :
1 t
p(t) = exp − (14.24)
τ0 τ0
Sachant que a(t) = a0 exp −i(2 π ν0 t + ϕa ), un calcul simple donne :
a0
he
a(ν)i = exp −i ϕa (14.25)
−1 + i 2 π (ν − ν0 ) τ0
L’intensité spectrale correspondante Iν (ν) = K | he
a(ν)i |2 peut alors se mettre sous la forme :
Iν0
Iν (ν) = (14.26)
1 + 4 π 2 τ02 (ν − ν0 )2
h· · · i désigne la valeur moyenne calculée sur une durée de l’ordre du temps de réponse ∆tR du
détecteur utilisé. Pour une source stationnaire Ψ(τ ) est indépendante de t et de ∆tR .
Nous verrons plus loin dans ce cours comment les montages interférentiels permettent-ils
de déterminer expérimentalement Ψ(τ ).
Pour une source idéale émettant une vibration parfaitement harmonique d’amplitude a0 et
de pulsation ω0 , la fonction de corrélation temporelle vaut :
Ψ(τ ) = exp −i ω0 τ (14.30)
Un cas particulièrement important est celui pour lequel la fonction A(ν) ne prend des va-
leurs non négligeables que dans un intervalle de faible largeur ∆ν centré en ν = ν0 (figure
14.7(a)).
8. L’intégration est étendue de −∞ à +∞ pour les besoins de la transformée de F OURIER. Ceci ne constitue pas
une limitation car on peut toujours prendre A(ν) = 0 pour ν < 0.
|A(ν)|
ν0 ν
(a) (b)
Si de plus, le milieu est peu dispersif, on peut restreindre le développement limité aux premiers
termes de sorte que l’on puisse écrire l’amplitude a(M, t) sous la forme :
où :
Z +∞
dk
a0 (z, t) = A(ν) exp i(ν − ν0 ) z −2πt dν (14.36)
−∞ dν
La figure 14.7(b) donne une représentation schématique du paquet d’ondes ainsi obtenu.
Elle montre qu’un paquet d’ondes convenablement construit peut servir de modèle théorique
pour décrire un train d’ondes.
L’amplitude reçu au point M fixé, pris comme origine de l’espace, est donnée par la somme des
N paquets d’ondes reçus pendant l’intervalle de temps ∆tR , soit :
N Z
X +∞
a(t) = A(ν) exp −i(2 π ν t + ϕn ) dν (14.42)
n=1 −∞
Le temps de réponse ∆tR étant toujours très grand devant la période ν1 , l’intégrale sur t peut
être approchée par une distribution de D IRAC :
Z +∆tR /2 Z +∞
exp −i 2 π(ν − ν ′ )t dt ≈ exp −i 2 π(ν − ν ′ )t dt = δ(ν − ν ′ ) (14.43)
−∆tR /2 −∞
or :
N X
X N N
X N N,m6
X X=n
exp −i(ϕn − ϕm ) = 1+ exp −i(ϕn − ϕm ) (14.45)
n=1 m=1 n=1 n=1 m=1
= N (14.46)
La seconde somme (double) est nulle du fait que la phase à l’origine des différents TO varie
aléatoirement d’un TO à un autre. Ainsi :
Z +∞
N
I= |A(ν)|2 dν (14.47)
∆tR −∞
de la forme :
Z +∞
I= Iν (ν) dν (14.48)
−∞
Exercices du chapitre 14
Ex. 14.1 — Établir la relation qui existe entre les intensités spectrales Iν (ν) et Iλ (λ).
R λmax R νmax
Answer (Ex. 14.1) — La définition I = λmin Iλ (λ) dλ = νmin Iν (ν) dν donne Iλ (λ) =
dν(λ) c0 c0
−Iν (ν(λ)) dλ = λ2 Iν (ν(λ)) = λ2 Iν ( cλ0 )
Ex. 14.2 — On considère un train d’onde sinusoïdal de fréquence ν0 et de durée τ0 . Son am-
plitude complexe a peut être écrite, en un point donné, sous la forme :
a0 exp −i 2 π ν0 t pour |t| 6 τ0 /2
a(t) =
0 pour |t| > τ0 /2
Ex. 14.3 — On considère un paquet d’ondes ayant pour amplitude spectrale A(ν) = A0 pour
|ν − ν0 | 6 γ/2 et A(ν) = 0 pour |ν − ν0 | > γ/2. Déterminer l’amplitude de ce paquet d’ondes
en un point donné. Donner un ordre de grandeur de sa durée de cohérence. À quel type de profil
de raie ce paquet d’ondes correspond-il ?
On considère les paquets d’ondes représentés, en point donné fixe, par les amplitudes :
a0 exp −iω0 t pour |t| 6 τ /2 a0 exp − γ2 t exp −iω0 t pour t > 0
a1 (t) = et a2 (t) =
0 ailleurs 0 ailleurs
Z +∞
1. Dessiner le graphe des fonctions ℜ(a1 ) et ℜ(a2 ). Calculer l’intégrale a(t) a∗ (t) dt.
−∞
Que représente-t-elle physiquement ?
Z +∞
2. Calculer les transformées de F OURIER e
a1 et e
a2 telles que e
a(ν) = a(t) exp(i 2 π ν t) dt.
−∞
Dessiner les graphes de |e a1 |2 et |e
a2 |2 et interpréter physiquement.
3. Calculer et représenter graphiquement les fonctions de corrélation temporelle Γ1 et Γ2 .
Définir et calculer un intervalle temporel de cohérence. Comparer cet intervalle à la
durée du paquet d’onde.
4. Calculer les transformées de F OURIER Γ e et Γ e et comparer aux fonctions |e
a1 |2 et |e
a 2 |2 .
1 2
Généraliser le résultat trouvé à un paquet d’ondes quelconque.
et on pose :
ω0 dω d2 ω
= vϕ ; = vg ; =A
k0 dk dk 2 k=k0
1. Calculer a(x, 0). Quelle est l’étendue approximative ∆x(0) du paquet d’ondes à l’ins-
tant initial t = 0 ?
2. Calculer a(x, t) à tout instant en développant la fonction ω(k) jusqu’à l’ordre un en
k − k0 . Commenter.
3. En développant la fonction ω(k) à l’ordre deux en k − k0 , mettre la fonction a(x, t)
sous la forme :
Z +∆k
α i
a(x, t) = exp i k0 (x − vϕ t) exp i k(x − vg t) exp − A k 2 t dk
2 −∆k 2
4. Montrer que dès que |t| est plus grand qu’un certain temps caractéristique τ = A−1 (∆k)−2 ,
l’étendue du paquet d’ondes est égale, à un facteur multiplicatif près, à A ∆k t. Un rai-
sonnement qualitatif pourrait remplacer le calcul de l’intégrale ci-dessus. Quelle dis-
tance le paquet d’ondes a-t-il parcouru durant le temps τ ? Comparer cette distance à
l’étendue ∆x(0) à l’instant initial.
Ex. 14.8 — L’agitation thermique provoque une dispersion des fréquences par effet D OP -
PLER.
v
α
O
D
y
cellule de gaz
(a)
x
D
f (vx )
(b)
vx
0
∆vx
Chacun des atomes contenus dans la vapeur est excité et émet une radiation quasi-
monochromatique vers un détecteur disposé comme indiqué en (a). Les atomes ont une
vitesse d’agitation thermique aléatoire v = vx ux + vy uy + vz uz . La loi de distribution
de la composante selon l’axe x des vitesses est une loi « en cloche » comme celle qui
est représentée en (b), avec une largeur caractéristique ∆vx . La probabilité élémentaire
que la composante selon l’axe x de la vitesse d’un atome soit comprise entre les valeurs
vx et vx + dvx est dP = f (vx ) dvx .
Estimer la largeur spectrale ∆ν de la radiation perçue par le détecteur en fonction de ν0
(fréquence dans le référentiel où l’atome est au repos), c0 et ∆vx .
3. On considère un gaz parfait monoatomique à l’équilibre thermique à la température T .
– Quelle est la valeur de la vitesse quadratique moyenne u ?
p
– En déduire celle de ux = hvx2 i.
– En déduire un ordre de grandeur de l’élargissement par effet D OPPLER ∆νDop pour
une raie visible émise par une lampe à vapeur de mercure portée à une température
de 1 000 K. Estimer la longueur de cohérence Lcoh correspondante et commenter.
On donne la masse molaire du mercure : MHg = 0, 200 kg.mol−1 .
Ex. 14.9 — Pour tenir compte des interactions entre les atomes d’un gaz, on adopte le modèle
suivante :
–l’interaction est nulle si la distance d entre les centres des deux atomes est supérieure à
une distance caractéristique d0 ;
–il y a collision si cette distance d devient égale à d0 ; dans ce cas, le rayonnement émis par
chacun des atomes est perturbé et acquiert un déphasage aléatoire par rapport au rayonne-
ment émis avant la collision.
On définit la section efficace de collision par σ = π d20 et on note ℓ le libre parcours moyen
défini comme la distance moyenne parcourue par un atome entre deux collisions.
1. Justifier brièvement le nom donné à σ.
M
S
S′ (M)
(E)
Sur la partie de l’écran interceptant le champ d’interférence on obtient une figure d’interfé-
rence constituée d’une suite de franges claires et sombres (figure 15.2).
Il y a interférence entre l’onde directe provenant de S et l’onde réfléchie par (M) et qui
semble provenir de l’image S′ de S par (M). On notera pour la suite a = S1 S2 = SS′ = 2 b.
277
CHAPITRE 15. INTERFÉRENCES NON LOCALISÉES ENTRE DEUX ONDES
COHÉRENTES ENTRE ELLES
M1
S1
S2 O
M2
(E)
Sur la partie de l’écran (E) interceptant le champ d’interférence, on obtient une figure d’in-
terférence composée d’une suite de franges claires et sombres.
Il y a interférence entre l’onde réfléchie par (M1 ) et qui semble provenir de l’image S1 de S
par (M1 ) et l’onde réfléchie par (M2 ) et qui semble provenir de l’image S2 de S par (M2 ).
Exercice
Montrer que a = S1 S2 ≈ 2 b θ où b = SO ; pour cela on montrera que OS\
1 , OS2 = 2θ
et que S1 , S2 et S sont sur un même cercle de centre O.
A
S1 n
S
O
S2
A
E
L1
S1
O1
S
O2
S2
L2 (E)
L1
O2
S
O1 S2 C S1
L2 (E)
a = S1 S2 = 2 |ℓ2 − ℓ1 | (15.2)
S2
S1 S2
S1
2α
ℓ1 + ℓ0
M′2
M1
M1
ℓ1 Sp Sp
ℓ
ℓ0 ℓ2 ℓ2 + ℓ0 ℓ0 ℓ
S S20 S
ℓ0
M2 M2
S10
So
( E) ( E)
(a) observation longitudinale (b) observation transversale
2. Conditions d’étude
2.1. Intensité lumineuse
Considérons une onde lumineuse monochromatique et quasi plane 1 décrite par le champ
électrique :
E(M, t) = E0 (r) exp i [k0 L (r) − ω t + ϕal ] = E0 (r) exp i φ (r, t) (15.4)
1. L’étude du dispositif des trous de Y OUNG sort du cadre de cette étude. Il sera bordé dans le chapitre sur la
diffraction des ondes lumineuses.
T1
S
T2
D ( E)
avec φ (r, t) = k0 L (r) − ω t + ϕal ; ϕal est une phase aléatoire introduite pour tenir compte
de l’incohérence de la source. Le vecteur de P OYNTING correspondant s’écrit alors :
1
Π= [E × H∗0 + E∗0 × H0 + E0 × H0 exp 2i φ (r, t) + E∗0 × H∗0 exp −2i φ (r, t)](15.5)
4 0
Or :
• la période T des ondes lumineuses est de l’ordre de 10−15 s dans le domaine visible ;
• le temps de réponse ∆tR des différents détecteurs utilisés dans la pratique est très grand
devant T :
– pour l’œil ∆tR est de l’ordre de 0, 01 s à 0, 1 s ;
– pour les photodiodes usuelles ∆tR ≈ 1 µs ;
– pour les photodiodes les plus rapides et les tubes photomultiplicateurs ∆tR peut
descendre jusqu’à environ 1 ns.
Dans tous les cas :
T ≪ ∆tR (15.6)
Ainsi Π (M, t) varie un très grand nombre de fois pendant une durée de l’ordre de ∆tR . Les
récepteurs de lumière ne sont alors sensibles qu’à la valeur moyenne de Π (M, t). L’intensité
lumineuse I(M) en un point M sera alors définie par :
Z t0 +∆t
1
I (M) = h||Π (M, t) ||i∆t = ||Π (M, t) || dt avec ∆t & ∆tR (15.7)
∆t t0
c’est-à-dire :
n ε 0 c0
I(M) = |E0 (M)|2 = K |E0 (M)|2 (15.8)
2
où K est une constante réelle positive. On retiendra :
I(M) = K E(M, t) · E∗ (M, t) (15.9)
et on se rappellera qu’il s’agit d’une valeur moyenne dans le temps sur une durée supérieure ou
égale au temps de réponse du récepteur de lumière utilisé.
Les récepteurs de lumière sont dits quadratiques car ils sont sensibles au module au carré
du champ électrique.
S2
F IGURE 15.9
Dans la pratique la distance S1 S2 est de l’ordre du millimètre alors que les distances S1 M
et S2 M sont de l’ordre du mètre. Il en résulte que l’angle α entre les directions de propagation
des deux ondes est très faible (α ≪ 1). Nous confondons alors dans la suite de ce paragraphe
ces deux directions S1 M et S2 M avec l’axe Oz (figure 15.9). La transversalité des champs
électriques 2 impose alors :
E 1 · uz = 0 et E 2 · uz = 0 (15.10)
où h· · · i désigne la valeur moyenne temporelle calculée sur une durée de l’ordre du temps de
réponse du détecteur utilisé. E étant le champ résultant au point M donné, d’après le principe
de superposition, par :
E = E1 + E2 (15.12)
Nous nous proposons dans ce paragraphe de montrer que, dans le cas d’une lumière non pola-
risée 3 , nous pouvons nous contenter d’une description scalaire de l’onde lumineuse.
Commençons alors tout d’abord par décomposer le champs électrique de chacune des deux
ondes en deux composantes selon les deux axes Ox et Oy :
ν0 λ0
= = 108 (15.31)
∆ν ∆λ
Il faut noter que dans ce cas, même les spectroscopes optiques les plus performants sont inca-
pables de séparer de telles radiations. Ainsi pour pouvoir réaliser des interférences lumineuses,
il faut disposer de vibrations de même fréquence. Cette condition est appelée condition d’iso-
chronisme. Elle implique :
p
I = I1 + I2 + 2 I1 I2 hcos(ϕ1 − ϕ2 )i∆t (15.32)
On obtient alors des battements optiques entre les deux sources. Dans la pratique, de telles
expériences (non conventionnelles) sont réalisées à l’aide de lasers stabilisés.
3. Figure d’interférence
Nous pouvons à présent nous attaquer au calcul théorique de la figure d’interférence. Pour
cela nous allons considérer la source primaire comme étant ponctuelle et monochromatique.
La figure ?? représente un modèle simplifié d’un dispositif interférentiel à deux ondes. Nous
aurons ainsi à superposer les ondes sphériques issues des deux sources secondaires obtenues
par dédoublement de la source primaire (S).
r1 M
S r01
S1
r02 r2
S2
Pour décrire la propagation, considérons le modèle d’onde sphérique. Cela permet d’obtenir
l’amplitude de la vibration lumineuse au niveau de S1 à partir de :
α1
a(S1 , t) = a (t − r01 /c) où c = c0 /n (15.36)
r01 S
ce qui donne :
α1 a0 n ω r01
a(S1 , t) = exp −i (ω t + ϕa − ϕ01 ) avec ϕ01 = (15.37)
r01 c0
De même, la vibration lumineuse au niveau de S2 peut être écrite :
α2 a0 n ω r02
a(S2 , t) = exp −i (ω t + ϕa − ϕ02 ) avec ϕ02 = (15.38)
r02 c0
La même technique permet de déterminer l’amplitude au point d’observation M de l’onde pas-
sant par S1 selon :
β1
aS1 (M, t) = a(S1 , t − r1 /c) (15.39)
r1
ce qui donne :
α1 β1
aS1 (M, t) = a0 exp −i (ω t + ϕa − ϕ01 − ϕ1 ) (15.40)
r01 r1
et que l’on peut écrire sous la forme :
n ω r1
aS1 (M, t) = a01 exp −i (ω t + ϕa − ϕ01 − ϕ1 ) avec ϕ1 = (15.41)
c0
De la même manière, l’amplitude au point d’observation M de l’onde passant par S2 peut
s’écrire :
n ω r2
aS2 (M, t) = a02 exp −i (ω t + ϕa − ϕ02 − ϕ2 ) avec ϕ2 = (15.42)
c0
avec :
nω
ϕ(M) = ϕ2 − ϕ1 + ϕ02 − ϕ01 = [(r2 − r1 ) + (r02 − r01 )] (15.44)
c0
L’amplitude a2 (t) peut s’exprimer à partir de a1 (t) si l’on tient compte du retard temporel
algébrique :
(SS2 M ) − (SS1 M )
τ (M) = (15.48)
c0
ainsi que de l’éventuelle différence d’intensité entre les sources secondaires S1 et S2 :
L’intensité résultante en M est alors donnée par la valeur moyenne du module au carré de a,
soit :
I(M) = |a(t)|2 ∆t (15.50)
I(M) = ha1 (t)a∗1 (t)i∆t + ha2 (t)a∗2 (t)i∆t + β ha1 (t)a∗1 (t + τ )i∆t + β ha∗1 (t)a1 (t + τ )i(15.52)
∆t
ha(t + τ ) a∗ (t)i∆t
Ψ(τ ) = (15.53)
ha(t) a∗ (t)i∆t
donc :
ha1 (t)a∗1 (t + τ )i∆t + ha∗1 (t)a1 (t + τ )i∆t = 2 ha1 (t) a∗1 (t)i∆t ℜ [Ψ( τ )] (15.54)
D’autre part I1 = ha1 (t)a∗1 (t)i∆t et I2 = ha2 (t)a∗2 (t)i∆t = β 2 I1 de sorte que :
p
I(τ ) = I1 + I2 + 2 I1 I2 ℜ [Ψ(τ )] (15.55)
Cette expression montre que les expériences d’interférences lumineuses peuvent servir pour
accéder à la fonction de corrélation temporelle de la source utilisée pour éclairer le dispositif
interférentiel.
La figure 15.11 donne les variations de l’intensité lumineuse en fonction du déphasage entre
les deux ondes qui interfèrent.
I(ϕ)
IMAX
I1 + I2
IMIN
ϕ
−5 π −4 π −3 π −2 π −π 0 π 2π 3π 4π 5π
F IGURE 15.11 – Variations de l’intensité lumineuse en fonction du déphasage ϕ.
L’intensité lumineuse est alors maximale lorsque l’ordre d’interférence est entier et mini-
male lorsque l’ordre d’interférence est demi-entier.
de sorte que :
2 π δ(M)
ϕ(M) = (15.64)
λ0
5. Un chemin optique le long d’un trajet virtuel sera compté négativement.
IMAX − IMIN
C= (15.65)
IMAX + IMIN
√ √
D’après ce qui précède IMAX = I1 + I2 + 2 I1 I2 et IMIN = I1 + I2 − 2 I1 I2 de sorte que
l’on obtient :
√
2 I1 I2
C= (15.66)
I1 + I2
L’expression de l’intensité en un point M du champ d’interférence peut alors s’écrire en fonc-
tion de C :
où l’on a posé I0 = I1 + I2 .
La formule (15.66) montre qu’en réalité, le facteur de contraste C ne dépend que du rapport
des intensités I1 et I2 . La figure 15.12 donne une représentation de C en fonction de ce rapport
I1
I2 .
On peut remarquer en particulier que le meilleur contraste (C = 1) est obtenu lorsque
I1 = I2 et se dégrade dès que l’on s’écarte suffisamment de cette situation. On en déduit que,
dans la pratique il faut veiller à se que les intensités relatives aux deux sources secondaires
soient approximativement égale pour avoir un bon contraste de la figure d’interférence.
I1
0 1 I2
F IGURE 15.12 – Variation du facteur de contraste en fonction du rapport des intensités des deux
sources secondaires.
soit :
On passe d’une surface à une autre par changement de la valeur de la constante. Compte tenu de
l’expression (15.62) de ϕ(M) et du fait que les chemins optiques (SS1 ) et (SS2 ) ne dépendent
pas de M, on déduit l’équation des surfaces iso-intensité :
Dans le cas fréquent où les ondes qui interfèrent effectivement par S1 et S2 avant d’atteindre
M et où l’indice de réfraction du milieu de propagation est constant, l’équation des surfaces iso-
intensité devient :
S2 M − S1 M = constante (15.72)
Les surfaces iso-intensité sont alors des hyperboloïdes de révolution autour de la droite joignant
leurs foyers S1 et S2 . La figure 15.13 donne une représentation graphique de telles surfaces.
L’intersection des surfaces iso-intensité et un écran d’observation donne des franges d’inter-
férence. La forme des franges d’interférence dépend de la disposition de l’écran d’observation.
Deux situations particulières sont très utilisées dans la pratiques.
– En observation transversale, l’écran est disposé parallèlement à la droite S1 S2 . Les
franges sont alors des hyperboles de révolution autour de la projection orthogonale de
la droite S1 S2 sur l’écran. Comme l’observation est limitée au voisinage du centre C de
la figure d’interférence, les franges apparaissent rectilignes.
S1
z
S2
S2 M + S1 M = constante (15.73)
Ce sont des ellipsoïdes de révolution autour de l’axe S1 S2 joignant leurs deux foyers S1 et
S2 . Leur intersection avec l’écran disposé perpendiculairement à la droite S1 S2 (observation
longitudinale) donne des franges circulaires sous forme d’anneaux concentriques.
M
r1
S1
r2
C z
S2
D
y
F IGURE 15.14 – Observation transversale.
1 λ0 D
xs,k = (k + − p0 ) (15.84)
2 na
Deux franges sombres consécutives sont donc séparées par la même distance interfrange i.
On définit la frange centrale telle que :
p(M) = 0 (15.85)
c’est-à-dire :
D
x0 = − (r02 − r01 ) (15.86)
a
On peut remarquer, en particulier, que la position de la frange centrale ne dépend pas de la
longueur d’onde. On dit que la frange centrale est achromatique.
La distance d étant en général très grande devant la distance a qui sépare les deux sources, les
distances r1 et r2 sont données, à l’ordre un, par :
a
r1 ≈ r − cos θ
2 (15.88)
r2 ≈ r + a cos θ
2
où r = ||OM|| et θ est l’angle que fait OM avec Ox. Il vient alors :
r2 − r1 ≈ a cos θ (15.89)
d y2 + z 2
cos θ = p ≈1− (15.90)
d2 + y 2 + z 2 2 d2
r2
r1
O C′ x
S2 S1
d
z
F IGURE 15.15 – Observation longitudinale.
n (r2 − r1 )
p(M) = p0 +
λ
0
na y2 + z 2
≈ p0 + 1− (15.92)
λ0 2 d2
où :
n (r02 − r01 )
p0 = (15.93)
λ0
En notant p(C′ ) = p0 + n a/λ0 l’ordre d’interférence au centre C′ , on peut écrire :
na
p(M) ≈ p(C′ ) − y2 + z 2 (15.94)
2λ0 d2
On peut remarquer tout d’abord que l’ordre d’interférence est maximum au centre C′ . Les
franges d’interférence sont telles que p(M) = constante, elles ont comme équation cartésienne :
r
2 2 2 2 λ0
y +z =R avec R=d [p(C′ ) − p(M)] (15.95)
na
Ce sont donc des anneaux concentriques de centre C′ et de rayon R.
Les anneaux clairs sont tels que p(M) = k, k ∈ Z, ils ont pour rayons :
r
2 λ0
Rc,k = d [p(C′ ) − k] (15.96)
na
Posons :
Les anneaux sombres sont tels que p(M) = k + 12 , k ∈ Z. Leurs rayons sont donnés par :
s
2 λ0 1
Rs,k = d p(C′ ) − k − (15.99)
na 2
K étant une constante réelle positive. On peut introduire les intensités I1 et I2 correspondant à
chacune des deux ondes :
3
X 3
X
I1 = K |ai |2 et I2 = K |bi |2 (15.102)
i=1 i=1
Par ailleurs :
X
hE1 · E∗2 + E∗1 · E2 i = 2 ai bi cos (βi − αi ) (15.103)
i
2π δ
I = I1 + I2 + 2 K (a1 b1 + a2 b2 + a3 b3 ) cos (15.105)
λ0
On retrouve ainsi une expression analogue à celle obtenue avec des ondes non polarisées. Sup-
posons que les ondes se propagent selon la direction moyenne de uz , alors a3 = b3 = 0.
– Si E1 est polarisé selon ux (a2 = 0) et E2 polarisé selon uy (b1 = 0) le terme d’interfé-
rence est nul et l’on n’observe pas d’interférences en M. C’est la situation de l’expérience
de F RESNEL – A RAGO qui a permis de montrer qu’il ne peut y avoir interférence entre
deux ondes polarisées dans deux directions perpendiculaires.
– Plus généralement, si les deux ondes sont polarisées rectilignement et si (E \1 , E2 = θ)
alors l’intensité lumineuse au point M est donnée par :
p 2πδ
I = I1 + I2 + 2 I1 I2 cos θ cos (15.106)
λ0
On remarque alors que le contraste des franges d’interférence dépend de la polarisation
des ondes considérées.
soit :
p 2πδ
I = I1 + I2 + 2 I1 I2 cos (15.109)
λ0
On retrouve donc bien ainsi l’expression de l’intensité établie dans le cadre du modèle
scalaire.
Dans le chapitre précédent, nous avons étudié les interférences lumineuses produites à l’aide
de dispositifs adéquats éclairés par une source supposée être ponctuelle et monochromatique.
Dans le présent chapitre, nous allons revenir sur ces deux hypothèses pour étudier successive-
ment l’influence sur la figure d’interférence de :
– la non monochromaticité de la source ou sa cohérence temporelle ;
– l’étendue spatiale de la source et sa cohérence spatiale.
301
CHAPITRE 16. COHÉRENCE SPATIALE ET COHÉRENCE TEMPORELLE
Le champ d’interférence est en fait limité à cause de la durée finie des trains d’onde émis
par la source S. En effet, le calcul précédent suppose qu’à chaque instant t, se superposent au
point d’observation M deux trains d’onde issus d’un même train d’onde initial. Or ces trains
d’ondes arrivent décalés dans le temps à cause de la différence des temps de propagation :
• (r01 + r1 )/c pour le train d’ondes passant par S1 ;
• (r02 + r2 )/c pour le train d’ondes passant par S2 .
Si τ0 désigne la durée moyenne des trains d’ondes, alors le champ d’interférence sera limité
aux régions de l’espace telles que :
|(r02 + r2 ) − (r01 + r1 )|
6 τ0 (16.1)
c
C’est-à-dire :
δ 6 ℓc (16.2)
où :
ℓc = c0 τ0 (16.3)
L’intensité résultante est la somme des deux intensité produite chacune par une radiation :
2πδ 2πδ
I = 4 I0 + 2 I0 cos + cos (16.7)
λ1 λ2
ce qui donne :
1 1 1 1
I = 4 I0 1 + cos π δ + cos π δ − (16.8)
λ1 λ2 λ2 λ1
or, compte de ∆λ ≪ λ0 :
1 1 2 1 1 λ1 − λ2 ∆λ
+ ≈ et − = ≈ 2 (16.9)
λ1 λ2 λ0 λ2 λ1 λ1 λ2 λ0
δ
−3 λ20 −λ20 −λ20 λ20 λ20 3 λ20
2 ∆λ ∆λ 2 ∆λ 2 ∆λ ∆λ 2 ∆λ
λ20
δk = (2 k + 1) avec k∈Z (16.11)
2 ∆λ
On en déduit une méthode de détermination de ∆λ puisque la séparation ∆δ de deux brouillages
successifs est donnée par :
λ20
∆δ = (16.12)
∆λ
∆ν
ν
ν0 ν
Dans cette expression nous avons supposé que les deux ondes qui interfèrent au point M ont
la même amplitude. L’intensité résultante s’obtient par sommation sur toutes les fréquences
apparaissant dans le spectre de S selon :
Z +∞
I= 2 Iν (ν) (1 + cos ϕ) dν (16.14)
0
ϕ représente le déphasage au point M entre les deux ondes qui interfèrent. Il est donné par :
2πδ 2 πν δ
ϕ= = = 2πν τ (16.15)
λ c0
τ représente ici la différence des temps des parcours SS1 M et SS2 M. On peut aussi étendre
l’intégration de −∞ à +∞ à condition de prendre Iν (ν) = 0 pour ν < 0. On obtient alors :
Z +∞
I= 2 Iν (ν) (1 + cos 2 π ν τ ) dν (16.16)
−∞
R +∞
En posant I0 = −∞
Iν dν et en faisant le changement de variable ν ′ = ν − ν0 , on obtient :
Z +∞
I = 2 I0 + 2 Iν (ν ′ + ν0 ) ℜ [exp i 2 π (ν ′ + ν0 ) τ ] dν (16.17)
−∞
n
ℜ désignant la partie réelle. On définit l’intensité spectrale centrée et normalisée Iν,c par 1 :
n Iν (ν ′ + ν0 )
Iν,c (ν ′ ) = (16.18)
I0
En première approximation, τ est indépendant de ν. Ce qui permet d’écrire :
Z +∞
n
I = 2 I0 1 + ℜ exp(i 2 π ν0 τ ) Iν,c (ν ′ ) exp(i 2 π ν ′ τ ) dν ′ (16.19)
−∞
Le facteur de visibilité des franges est donc donné par le module du degré de cohérence tempo-
relle :
Vt (τ ) = |γt (τ ) | (16.22)
1.3. Applications
1.3.1. Doublet
Considérons une source ponctuelle émettant un doublet de raies supposées infiniment fines
et de même intensité.
n
Iν (ν) Iν,c (ν ′ )
∆ν ∆ν
ν ν′
ν0 − 2 ν0 + 2 − ∆ν
2
∆ν
2
Dans un tel cas, l’intensité spectrale centrée et normalisée s’exprime au moyen de la distri-
bution delta de D IRAC 2 :
n 1 ∆ν ∆ν
Iν,c (ν ′ ) = δ ν′ + + δ ν′ − (16.23)
2 2 2
Il en résulte alors compte tenu des propriétés de la distribution de D IRAC :
γt (τ ) = cos πτ ∆ν (16.24)
Le facteur de visibilité ou de contraste vaut alors :
Vt (τ ) = | cos πτ ∆ν| (16.25)
L’intensité en tout point M de l’écran est alors donnée par :
I(τ ) = 2 I0 [1 + cos(π τ ∆ν) cos(2 π ν0 τ )] (16.26)
Les figures 16.4(a) et 16.4(b) reprennent les représentations graphiques respectives du contraste
Vt et de l’intensité lumineuse I en fonction de τ .
Vt (τ ) 4 I0
I(τ )
τ ∆ν τ ∆ν
−2 −1 1 2 −2 −1 1 2
(a) Contraste des franges d’interférence pour un doublet (b) Représentation graphique de l’intensité en fonction du
symétrique. décalage temporel τ .
Vt (τ ) 4 I0
I(τ )
τ ∆ν τ ∆ν
−2 −1 1 2 −2 −1 1 2
(a) Contraste des franges d’interférence pour une raie de (b) Représentation graphique de l’intensité en fonction du
profil rectangulaire. décalage temporel τ .
Les différentes radiations composant la lumière émise par une telle source étant incohé-
rentes entre elles, et ne peuvent donc pas interférer entre elles, l’intensité résultante est donnée
par :
Z λ2
δ
I(δ) = 2 Iλ (λ)(1 + cos 2 π ) dλ (16.31)
λ1 λ
6. Sans tenir compte des limitations due à la cohérence temporelle (train d’ondes illimités).
7. Ou un minimum si le dispositif interférentiel présente un déphasage supplémentaire de π.
8. Noire si le dispositif interférentiel présente un déphasage supplémentaire de π.
F IGURE 16.8 – Spectre cannelé obtenu par analyse spectrale du blanc d’ordre supérieur.
Les différentes sources élémentaires dΣ(S) constituant Σ étant incohérentes entre elles,
l’intensité résultante I(M) s’obtient par sommation des différentes intensités dI(M), ce qui
donne :
Z
I= 2 IΣ (S) [1 + cos ϕS (M)] dΣ(S) (16.35)
Σ
Pour qu’il n’y ait pas brouillage des franges, il faut que la différence de phase ϕS (M) ne
varie pas « beaucoup » lorsque le point courant S décrit la source Σ. Il faut donc :
[∆ϕS (M)]max ≪ 2 π (16.36)
S1
M
u1
∆S
S
α
u2
S2
Avant de pousser plus loin ce raisonnement, calculons tout d’abord la variation ∆ϕS (M) du
déphasage ϕS (M) entre les deux ondes qui interfèrent au point M lorsque S décrit la source Σ.
Lorsque S est translaté de ∆S (figure 16.9), ϕS (M) varie de ∆ϕS (M) tel que :
2π
∆ϕS (M ) = ∆ [(SS2 M ) − (SS1 M )] (16.37)
λ0
ce qui donne après calcul :
2π
∆ϕS (M) = ∆S · (u1 − u2 ) (16.38)
λ0
On peut distinguer deux cas extrêmes 9 :
• si ∆S est orthogonal à (u1 − u2 ) alors ϕS (M) est stationnaire au second ordre près en
∆S ; on exploite cette propriété lorsque, pour augmenter le confort lumineux, on éclaire
les dispositifs à l’aide d’une fente orientée convenablement au lieu d’une source ponc-
tuelle ;
• si ∆S contenu dans le plan engendré par les vecteurs u1 et u2 alors :
2π α
∆ϕS (M) = 2 ∆S sin (16.39)
λ 2
Soit, puisque en général u1 et u2 sont quasi parallèles :
2π
∆ϕS (M) = α ∆S (16.40)
λ
9. Un troisième cas à distinguer est celui pour lequel u1 = u2 ce qui donne ∆ϕS (M) = 0 au premier ordre en
∆S. Ce cas, très intéressant par ailleurs, sera étudié dans le chapitre sur les interférences localisées.
Pour qu’il n’y ait pas brouillage des franges, il faut assurer ∆ϕmax ≪ 2 π. Cette condition
dite de phase stationnaire impose alors :
λ
∆Smax ≪ (16.41)
α
Σ S1
θ
M
∆Smax a
α
d S2
F IGURE 16.10 – Définition de l’angle sous lequel on voit la source Σ depuis le plan des sources
secondaires S1 et S2 .
Soit θ l’angle sous lequel on voit la source Σ depuis le plans S1 S2 . D’après la figure 16.10
on peut écrire
∆Smax
θ= (16.42)
d
de même :
a
α= (16.43)
d
de sorte que la condition de conservation des interférences d’écrive :
a ≪ ℓs (16.44)
où :
λ
ℓs = (16.45)
θ
est appelée largeur de cohérence spatiale de la source. Considérons alors différents cas de
sources :
– Pour une fente de largeur ℓ = 0, 1 mm placée à une distance d = 10 cm du plan des
sources secondaires et éclairée par une lumière supposée monochromatique de longueur
d’onde λ0 = 0, 5 µm, la largeur de cohérence spatiale vaut ℓs = 0, 5 mm.
– Le Soleil a un diamètre apparent θ = 32′ ce qui correspond à une largeur de cohérence
spatiale ℓs = 60 µm pour λ = 0, 5 µm.
– Dans le cas de la planète Venus de diamètre apparent θ = 1′ , la largeur de cohérence
spatiale vaut ℓs = 2 mm pour λ = 0, 5 µm.
+ℓ/2 M (x)
F1 +a/2
x′
z
(F )
F2 −a/2
−ℓ/2
D′ D
ax a x′
p(M) = + (16.47)
λ D λ D′
Les différentes fentes élémentaires (dF) étant incohérentes entre elles, l’intensité résultante au
point M s’obtient par sommation des différentes intensités dI selon :
Z +ℓ/2
I0 2πa x x′
I(M) = 2 1 + cos + ′ dx′ (16.48)
ℓ −ℓ/2 λ D D
avec :
πaℓ
sin
γs (ℓ) = λ D′ = sinc π a ℓ (16.50)
πaℓ λ D′
λD ′
γs (ℓ) V (ℓ)
①
1 1
0, 5 ③ 0, 5
aℓ aℓ
1 2 3 4 5 λ D′ 1 2 3 4 5 λ D′
F IGURE 16.12 – Représentations graphiques des variations du degré de cohérence spatiale γs (ℓ)
et du facteur de visibilité V (ℓ) correspondant en fonction de la largeur ℓ de la fente source.
Pour voir l’influence de la largeur non nulle de la fente source sur la figure d’interférence,
traçons l’intensité I produite en point de l’écran en fonction de x pour différentes valeurs de
ℓ. La figure 16.13 donne les variations de l’intensité lumineuse I en fonction de a x/λ D pour
différentes valeurs de la largeur ℓ de la fente source. Pour une largeur ℓ très faible devant λ D′ /a
le contraste est élevé et proche de 1 (cas ①). Lorsque que l’on augmente ℓ le contraste dimi-
nue (cas ②) et s’annule pour ℓ = λ D′ /a ; les franges d’interférence sont alors complètement
brouillées (cas ③). Si l’on continue d’augmenter ℓ, les franges réapparaissent avec un contraste
inversé : les positions des franges claires sont occupées par des franges sombres et vice versa.
Pour terminer, évaluons la largeur maximale ℓ0 que l’on puisse donner à la fente source
si l’on veut avoir un contraste de 1/3. Remarquons tout d’abord que cela correspond juste à
Imax = 2 Imin . Pour répondre à cette question, il suffit de résoudre :
πax 1
sinc
′
= (16.52)
λD 3
La résolution numérique de cette équation donne :
λ D′
ℓ0 ≈ 0, 73 (16.53)
a
I I I
2 I0 ① 2 I0 ② 2 I0 ③
2 2 2
1 1 1
ax ax ax
1 2 3 λD 1 2 3 λD 1 2 3 λD
Contraste maximum Éclairement uniforme
I
2 I0 ④
2
ax
1 2 3 λD
F IGURE 16.13 – Variation de l’intensité sur l’écran d’observation pour différentes valeurs de la
largeur ℓ de la fente source.
x x x
S1
M
dΣ P
z
O
Σ
y y S2 y
D T E
F IGURE 16.14 – Source étendue éclairant un dispositif interférentiel du type trous de YOUNG.
où :
ce qui donne :
ZZ
2 π ∆(M) 2 π ∆(P)
I = 2 I0 + 2 ℜ exp i IΣ (P) exp i dΣ(P) (16.61)
λ0 Σ λ0
où l’on a posé :
ZZ
I0 = IΣ (P) dΣ(P) (16.62)
Σ
En posant :
γs = |γs | exp −i αs (16.65)
on peut écrire :
2 π ∆(M)
I = 2 I0 1 + |γs | cos − αs (16.66)
λ0
La distribution d’intensité dans le plan d’observation est similaire à celle donnée par une source
ponctuelle monochromatique. À la différence d’une source ponctuelle, le facteur de visibilité
est donné par :
Imax − Imin
V = = |γs | (16.67)
Imax + Imin
Dans la suite, nous considérons le cas très important d’une source peu étendue placée à
grande distance d du plan des trous S1 et S2 . Posons alors :
x x1 x2
OP = y OS1 = y1 OS2 = y2 (16.68)
0 d d
et exprimons P S2 − P S1 :
P S22 − P S12 P S22 − P S12
P S2 − P S1 = ≈ (16.69)
P S2 + P S1 2d
et puisque :
2 2 2 2
P S1 = (x1 − x) + (y1 − y) + d
(16.70)
P S22 2
= (x2 − x) + (y2 − y) + d 2 2
il vient :
(x22 + y22 ) − (x21 + y12 ) (x2 − x1 ) x + (y2 − y1 ) y
P S2 − P S1 ≈ − (16.71)
2d d
Si l’on choisit l’origine des coordonnées au milieu du segment [S1 , S2 ], il reste :
(x2 − x1 ) x + (y2 − y1 ) y
P S2 − P S1 ≈ − (16.72)
d
de sorte que :
ZZ
1 (x2 − x1 ) x + (y2 − y1 ) y
γs = IΣ (x, y) exp −i 2 π dx dy (16.73)
I0 λd
Ce résultat montre que si les dimensions linéaires de la source, supposée monochromatique,
ainsi que la distance entre les deux sources secondaires sont petites devant la distance entre la
source et le plan des deux sources secondaires, alors le degré complexe de cohérence spatiale
est égal à la transformée de F OURIER de l’intensité surfacique de la source, normalisée à son
intensité totale. Cet énoncé constitue le théorème de VAN -C ITTERT – Z ERNIKE.
2.4. Applications
2.4.1. Cas d’une source circulaire
Dans ce cas :
I0
si x2 + y 2 6 R2
IΣ (x, y) = π R2 (16.74)
0 ailleurs
x = r cos φ (16.76)
Il vient alors :
Z R
Z 2π
1 a r cos φ
γs = exp(−i 2 π ) r dr dφ (16.77)
π R2 0 0 λd
de la forme :
Z R
Z 2π
1
γs = exp(−i 2 π ξ r cos φ) r dr dφ (16.78)
π R2 0 0
avec :
a
ξ= (16.79)
λd
ce qui donne :
2 J1 (2 π R ξ)
γs = (16.80)
2πRξ
c’est-à-dire :
2πaR
γs = J1c (16.81)
λd
où J1 est la fonction de B ESSEL de première espèce d’ordre un et :
2 J1 (η)
J1c (η) = (16.82)
η
La figure d’interférence ainsi obtenue est décrite par l’intensité :
2πaR 2πax
I(x) = 2 I0 1 + J1c cos (16.83)
λd λD
1
J1c (2 π η)
1 2 3 4
0
η
F IGURE 16.15 – Facteur de visibilité des franges d’interférence obtenues à partir d’un dispositif
interférentiel à deux ondes éclairé à l’aide d’un disque source.
Exercices du chapitre 16
Ex. 16.1 — Étudier les interférences lumineuses en lumière blanche dans le cas où le détecteur
utilisé est une barrette CCD (sensible dans l’infrarouge, non sensible à la couleur).
1.
2.
Ex. 16.2 — Déterminer le facteur de visibilité des franges d’interférences obtenues à l’aide
d’un montage interférentiel à deux ondes éclairé par une source ponctuelle. La source émet un
doublet de largeur ∆ν0 composé de deux raies rectangulaires de fréquences centrales ν1 et ν2 ,
de largeurs respectives ∆ν1 et ∆ν2 et d’intensité spectrales I10 et I20 .
Ex. 16.3 — On réalise une expérience d’interférences lumineuses en lumière blanche. On mo-
délise le spectre de la lumière blanche pat un profil rectangulaire d’intensité spectrale constante
Iλ0 entre λ1 = 0, 4 µm et λ2 = 0, 8 µm.
On analyse la lumière en un point M du champ d’interférence où la différence de marche vaut
δ supposée la même pour toutes les radiations.
Étudier le spectre de la lumière en M pour les valeurs suivantes de δ :
δ = 0, 4 µm δ = 0, 6 µm δ = 0, 8 µm δ = 4 µm
Ex. 16.4 — La durée des trains d’ondes d’une radiation de longueur d’onde λ0 = 600 nm est
τ0 = 1×10−9 s.
1. Calculer en longueur d’onde la largeur de la radiation.
2. Comparer la période de la vibration sinusoïdale, la durée d’un train d’ondes et la durée
de la persistance des images rétiniennes.
Ex. 16.5 — Calculer, à l’aide de la notion de train d’ondes, la visibilité des franges d’ordre p
obtenues à partir des trains d’ondes de durée τ0 émis par une source. On désigne par τ le retard
en temps introduit entre les vibrations qui interfèrent en un point M et par T ′ la durée séparant
en moyenne deux trains d’onde successifs.
1. a)
b)
2.
Les interférences non localisées n’existent pratiquement pas dans la nature car la condi-
tion de cohérence spatiale est très restrictive alors que les sources naturelles sont des sources
étendues.
S1
M
Σ u1
S′
S
α
u2
S2
321
CHAPITRE 17. INTERFÉRENCES LOCALISÉES
F IGURE 17.2 – Dispositif interférentiel à division d’amplitude, les deux rayons lumineux se-
condaires qui interfèrent au point M sont issus du même rayon lumineux primaire.
Les franges sont alors localisées. L’ensemble des points M constitue la surface de localisa-
tion des franges ou surface de contraste maximum (figure 17.3).
Remarque : Ce type d’interférences n’est pas sensible à la cohérence spatiale. Il constitue de
ce fait un outil intéressant pour l’étude de l’influence de la cohérence temporelle
de la source notamment en spectroscopie interférentielle.
1 1′
u1 M1
Σ ′′
1
u2 2′ M2
2
S.O.
u3 2′′ M3
3′
3
3′′
ΣL
Notons que (17.1) donne ∆ϕ au premier ordre en ∆S. Si la source devient trop large, les
termes d’ordre supérieur risquent de ne plus rester négligeables. Il en résulte alors un brouillage
de la figure d’interférence même sur ΣL .
2.1. Action d’une lame mince à faces parallèles sur une onde
incidente
En général, la description par onde quasi plane est largement suffisante. Considérons alors
une onde incidente d’amplitude complexe a0 . Par réflexions et transmissions successives sur
les deux faces de la lame (figure 17.4) on obtient un ensemble d’ondes transmises (T1 , T2 , T3 ,
T4 , . . .) et un ensemble d’ondes réfléchies (R1 , R2 , R3 , R4 , . . .).
a0
R1 R2 R3 R4 . . .
n0
t2 −r1
t1 r1
n
r1
t2
n0
...
T1 T2 T3
F IGURE 17.4 – Ondes transmises et ondes réfléchies par une lame à faces parallèles.
Posons alors :
n − n0 2 n0 2n
r1 = ; t1 = ; t2 = (17.3)
n + n0 n + n0 n + n0
Amplitudes des rayons réfléchis
Ri Ri+1
n0 K′′
i
I J′ K
n r e
J K′ L
n0 i
L′
Ti Ti+1
F IGURE 17.5 – Déphasage entre deux ondes successives transmises ou réfléchies.
2 π δt
ϕt = (17.4)
λ
où δr est la différence des chemins optiques (JKL) et (JL′ ), c’est-à-dire :
avec :
e 2ne
• (JKL) = 2 (JK) = 2 n JK et JK = , soit (JKL) = ;
cos r cos r
• (JL′ ) = n0 JL′ et JL′ = JL cos(π/2 − i) = 2 JK ′ sin i avec JK ′ = e tan r, soit
(JL′ ) = 2 n0 e sin i tan r.
Il vient alors :
2 n e 2 n0 e sin i sin r
δt = −
cos r cos r
2e
= (n − n0 sin i sin r)
cos r
d’où, compte tenu de la loi de D ESCARTES -S NELL n0 sin i = n sin r :
δt = 2 n e cos r (17.6)
on en déduit alors l’expression du déphasage entre deux ondes transmises successives :
2π
ϕt = 2 n e cos r (17.7)
λ
avec :
où :
avec :
It1 = t21 t22 K |a0 |2 et It2 = t21 t22 r14 K |a0 |2 (17.18)
2 r12
Ct = (17.19)
1 + r14
avec :
Ce qui donne :
avec :
n
ip Rp
z
ip
Σ
e ( L) (E)
fi
La figure 17.6 montre un exemple de montage utilisé en transmission. Dans les conditions
de G AUSS, le rayon de l’anneau correspondant à une valeur p de l’ordre d’interférence est
donné par :
Rp = fi ip (17.30)
soit, compte tenu de la loi de D ESCARTES -S NELL écrite dans ce cas sous la forme n0 i ≈ n r :
!
2ne n20 i2p 1
p≈ 1− + (17.33)
λ 2 n2 2
F IGURE 17.7 – Anneaux de H AIDINGER donnés par une lame mince à faces parallèles d’épais-
seur e = 2, 00 µm pour (a), e = 1, 97 µm pour (b) et e = 1, 92 µm pour (c). Les autres
paramètres ont pour valeurs : λ = 0, 5 µm, n0 = 1 et n = 1, 5. Les anneaux sont observés
par transmission dans le plan focal image d’une lentille convergente de distance focale image
fi = 1 m.
I = I0 (1 + cos ϕ) (17.42)
avec
2e
ϕ = 2π cos r (17.43)
λ
2.2.5. Applications
La théorie précédente permet de comprendre le principe de certaines méthodes de traitement
de surfaces optiques telles que les couches antireflet et les miroirs diélectriques. Aussi bien
dans le premier que dans le deuxième cas, il s’agit de déposer une couche mince d’indice et
d’épaisseur appropriés pour diminuer ou augmenter le facteur de réflexion du système ainsi
obtenu.
Considérons par exemple une lame de verre à faces parallèles d’indice ns baignant dans
l’air d’indice ne ≈ 1. Le coefficient de réflexion en intensité est donné par R0 = r02 où r0 est
le coefficient de réflexion en amplitude au niveau de l’interface air-verre :
ne − ns
r0 = (17.44)
ne + ns
Typiquement, ns ≈ 1, 5 et ne ≈ 1 de sorte que r0 ≈ −0, 2 et R0 ≈ 4%.
a1
a0 r0 a0 a0 a2
N e
ns ns
Pour minimiser la réflexion au niveau du dioptre d’entrée, on dépose une couche mince
d’épaisseur e d’un matériau optique d’indice N . Soit a0 l’amplitude complexe de l’onde in-
cidente au niveau du premier dioptre (ne , N ). Les amplitudes des ondes réfléchies aux des
dioptres (ne , N ) et (N, ns ) valent respectivement :
avec :
ne − N N − ns
r1 = ; r2 = (17.46)
ne + N N + ns
2 ne 2N
t1 = ; t′1 = (17.47)
ne + N ne + N
et :
4πN e
φr = (17.48)
λ
L’amplitude totale réfléchie est donnée par :
ar = a1 + a2 (17.49)
a0 ar
z }| {
...
n0
t2 −r1
t1 r1
n e
r1
t2
n0
...
| {z }
at
F IGURE 17.9 – Réflexions et transmissions multiples par une lame mince à faces parallèles.
Dans cette expression, nous avons choisi comme origine de phases celle de la première onde
transmise au point d’observation. Nous voyons apparaître entre crochets la somme des N pre-
miers termes d’une suite géométrique de raison r12 exp i ϕt , donc :
N
1 − r12 exp i ϕt
a t = t1 t2 a 0 (17.57)
1 − r12 exp i ϕt
Le nombre N des ondes à prendre en compte étant en général très grand et |r12 exp i ϕt | < 1 ;
on peut alors négliger r12 exp i ϕt devant 1 et écrire :
1
a t = t1 t2 a 0 (17.58)
1 − r12 exp i ϕt
It = K at a∗t
1 1
= K t21 t22 |a0 |2
1 − R exp i ϕt 1 − R exp −i ϕt
1
= K t21 t22 |a0 |2
1 + R2 − 2 R cos ϕt
1
= K t21 t22 |a0 |2 ϕt
1 + R − 2 R + 4 R sin2
2
2
Nous pouvons alors écrire :
et :
t21 t22
It0 = I0 (17.62)
(1 − R)2
2
T
= I0 (17.63)
1−R
I0 = K |a0 |2 étant l’intensité de l’onde incidente.
Dans le cas où nous pouvons négliger l’absorption dans les couches réfléchissantes, les
coefficients de réflexion R et de transmission T vérifient R + T = 1 de sorte que :
It0 = I0 (17.64)
A(ϕt ) R F
① 0, 2 1, 25
1 ② 0, 5 8
③ 0, 8 80
④ 0, 95 1520
②
③ ϕt
−4 π −2 π 0 2π 4π
F IGURE 17.10 – Fonction d’A IRY.
La figure 17.10 montre que les pics sont d’autant plus pointus que F a une valeur importante.
En effet, nous pouvons déterminer la largeur totale à mis hauteur ∆ϕt1/2 de l’un quelconque
des pics de A définie par :
∆ϕt1/2 1
A(k 2 π ± )= où k∈Z (17.66)
2 2
donc :
∆ϕt1/2 1
sin = √ (17.67)
4 F
Y. E L A ZHARI 336 CRMEF / AGP-1
2.. FRANGES D’ÉGALE INCLINAISON
∆ϕt
Dans la pratique F ≫ 1 et sin 1/2
2 ≪ 1 de sorte que :
4 2 (1 − R)
∆ϕt1/2 = √ = √ (17.68)
F R
Les pics de la fonction d’A IRY sont donc d’autant plus fins que F a une valeur importante. F
est appelée de ce fait finesse des pics.
La table 17.1 donne les valeurs de F et ∆ϕt1/2 pour quelques valeurs usuelles de R.
R 0, 8 0, 9 0, 95 0, 99
F 80 360 1520 39600
∆ϕt1/2 0, 45 0, 21 0, 10 0, 02
TABLE 17.1 – Finesse F et largeur totale à mi-hauteur ∆ϕt1/2 des pics de la fonction d’A IRY
pour différentes valeurs du coefficient de réflexion R en intensité.
Pour observer la figure d’interférence, nous utilisons le montage décrit figure 17.6. Ce mon-
tage permet de ramener la figure d’interférence dans le plan focal image de la lentille conver-
gente de projection. Elle est constituée d’anneaux alternativement brillants et sombres comme
le montre la figure 17.11. La comparaison des franges ainsi obtenues avec les anneaux de H AI -
DINGER (figure 17.7) permet d’apprécier la finesse des franges obtenues par interférence à
ondes multiples.
L’origine des phases est choisie comme étant celle de la première onde réfléchie au point d’ob-
servation. Entre crochets apparaît la somme des N premiers termes d’une suite géométrique de
raison r12 exp i ϕr , donc
N
1 − r12 exp i ϕr
ar = −r1 a0 + t1 t2 r1 a0 exp i ϕr (17.70)
1 − r12 exp i ϕr
Le nombre N des ondes à prendre en compte étant en général très grand et |r12 exp i ϕr | < 1 ;
nous pouvons alors négliger r12 exp i ϕr devant 1 et écrire :
1
ar = −r1 a0 + t1 t2 r1 a0 exp i ϕr
1 − r12 exp i ϕr
t1 t2 exp iϕr
= −r1 a0 1 −
1 − r12 exp i ϕr
1 − (r12 + t1 t2 ) exp i ϕr
= −r1 a0 (17.71)
1 − r12 exp i ϕr
Ir = K ar a∗r
1 − exp i ϕr 1 − exp −i ϕr
= K r12 |a0 |2
1 − R exp i ϕr 1 − R exp −i ϕr
2 − 2 cos ϕr
= R I0
1 + R2 − 2 R cos ϕt
de la d forme
Ir = I0 B(ϕr ) (17.74)
avec :
ϕr
F sin2
B(ϕr ) = 2 (17.75)
ϕr
1+F sin2
2
et :
4R
F= (17.76)
(1 − R)2
Ces expressions montrent que, dans le cas où l’absorption peut être négligée, les deux fi-
gures d’interférence obtenues par transmission et par réflexion sont complémentaires l’une de
l’autre (It + Ir = I0 ).
2.3.3. Applications
2.3.3.1. Interféromètre de FABRY -P ÉROT
L’application la plus importante de la théorie précédente est sans doute l’interféromètre de
FABRY-P ÉROT. Un tel interféromètre est constitué. . .
soit, étant donné que les filtres interférentiels sont destinés à être utilisés sous incidence nor-
male :
Λ
em = m (m ∈ N∗ ) (17.78)
2n
La bande passante ∆λ1/2 de tels filtres s’obtient à partir de la relation (17.68) donnant la
largeur à mi-hauteur des pics de la fonction d’A IRY et l’expression (17.7) du déphasage pour
les ondes transmises. Elle est telle que :
λ mπ p
= F (17.79)
∆λ1/2 2
où F est la finesse des pics d’A IRY donnée par la relation (17.61). Numériquement, pour R =
0, 95, on obtient λ/∆λ1/2 ≈ 61 pour un filtre tel que m = 1. Ceci donne, par exemple,
∆λ1/2 ≈ 9 nm pour λ = 546 nm.
L’épaisseur e de la lame à faces parallèles étant fixée à la valeur optimale (17.78) pour la
longueur d’onde Λ, le filtre interférentiel transmet également les longueurs d’onde λp données
par :
2ne
λp = (p ∈ N∗ ) (17.80)
p
ou, en fonction de la longueur d’onde Λ pour laquelle le filtre interférentiel a été construit :
m
λp = Λ (17.81)
p
Le tableau ci-dessous donne les longueurs d’ondes transmises selon les valeurs de m et p.
m
1 2 3 4 ...
1 Λ 2Λ 3Λ 4Λ
2 Λ/2 Λ 3Λ/2 2Λ
p 3 Λ/3 2Λ/3 Λ 4Λ/3
4 Λ/4 Λ/2 3Λ/4 Λ
...
Ceci montre l’intérêt de travailler avec l’épaisseur minimale c’est-à-dire celle obtenue pour
m = 1, soit :
Λ
e= (17.82)
2n
Exemple
Pour Λ = 546 nm, alors λ1 = Λ = 546 nm et les autres longueurs d’ondes transmises sont
toutes dans l’UV : λ2 = Λ/2 = 273 nm, λ3 = Λ/3 = 182 nm, . . .
3.2. Déphasage
L’angle α du coin étant faible, localement la lame se comporte comme une lame à faces
parallèles. Le déphasage entre les ondes réfléchies R1 et R2 est encore donnée par la relation :
4πne
ϕr = cos r (17.83)
λ
Les surfaces d’égale intensité sont les surfaces correspondant à ϕ = constante, soit :
Très souvent, les dispositifs sont éclairés sous incidence normale fixe de sorte que les surfaces
d’égale intensité se confondent avec les surfaces correspondant à la même épaisseur de la lame.
Les franges d’interférences correspondent aux intersections des surfaces d’égale intensité
avec la surface de localisation. Ce sont des franges d’égale épaisseur :
Dans le cas d’un coin d’air ou d’un coin de matière, l’épaisseur est donnée par e(M) = α x.
Les franges sont rectilignes et parallèles à l’arête du coin.
a1
a0 a2
(∆) α n
x
F IGURE 17.13 – Ondes réfléchies par un coin de verre.
Les ondes réfléchies 5 par les deux dioptres du coin de verre peuvent être écrites :
a1 = r1 a0 (17.87)
et
a2 = r2 t1 t2 a0 exp i ϕr (17.88)
ar = r1 a0 (1 − t1 t2 cos ϕr ) (17.90)
L’intensité réfléchie Ir = K ar a∗r s’en déduit et peut être mise sous la forme :
p
Ir = I1 + I2 + 2 I1 I2 cos ϕ (17.91)
5. On s’intéresse aux interférences obtenues par réflexion car elles présentent un meilleur contraste que celles
produites par les ondes transmises.
à condition de poser :
4πne
ϕ = ϕr + π = +π (17.92)
λ
Le contarste des franges est donné par :
2 t1 t2
C= (17.93)
1 + t21 t22
e(x) ≈ α x (17.94)
Les franges d’interférence sont rectilignes et parallèles à l’arête ∆ des deux dioptres. L’inter-
frange i vaut :
λ
i= (17.95)
2α
a1 a2
a0
n α
(∆)
n
Les ondes réfléchies par les deux dioptres constituant le coin d’air s’écrivent respective-
ment :
a1 = t1 r2 t2 a0 (17.96)
et
a2 = r1 t21 t22 a0 exp i ϕr (17.97)
Les coefficients de réflexion et de transmission sont donnés par les relations (17.89). Un calcul
similaire à celui du coin de verre conduit à l’epression de l’intensité totale réléchie :
p
Ir = I1 + I2 + 2 I1 I2 cos ϕ (17.98)
avec :
I1 = r12 t21 t22 I0 ; I2 = r12 t41 t42 I0 (17.99)
et :
4πne
ϕ = ϕr + π = +π (17.100)
λ
Le contarste des franges est donné par :
2 t1 t2
C= (17.101)
1 + t21 t22
n e
n ρ
Exprimons l’épaisseur e(ρ) de la lame d’air comprise entre les deux dioptres, ρ étant la
distance à l’axe du dispositif. Sachant que :
R2 = ρ2 + (R − e)2 (17.102)
Nous obtenons, au premier ordre en ρ/R :
ρ2
e(ρ) = (17.103)
2R
Les franges d’interférence sont donc des anneaux concentriques sur l’axe du dispositif.
3.5. Applications
3.5.1. Méthode de TOLANSKY pour la mesure de l’épaisseur d’une couche
mince
3.5.1.1. Principe de la méthode
On réalise un coin d’air à l’aide d’une lame semi-réfléchissante L1 et d’une lame L2 sur
une partie de laquelle a été déposée la couche mince (CM) dont on veut déterminer l’épaisseur
d (figure 17.16 (b)). Les faces en regard des deux lames font entre elles un petit angle α (figure
17.16 (a)).
z (a) z (b)
y
L1
L1
CM
L2
d CM
α L2
x x y
y0
F IGURE 17.16 – Coin d’air. (a) : vue en perspective, (b) vue de face.
Le coin d’air ainsi constitué est éclairé en lumière monochromatique de longueur d’onde λ,
sous incidence normale, au moyen d’un miroir M semi-transparent de façon à ce que le faisceau
incident éclaire le bord de la couche mince (figure 17.17).
Lorsque le coin d’air est observé par réflexion, on voit des franges d’interférence d’égale
épaisseur localisées sur le coin d’air (figure 17.18).
Sur le bord de la couche mince, l’épaisseur αx du coin d’air subit une discontinuité égale à
d ce qui se traduit sur la figure d’interférence par un décalage x2 − x1 (figure 17.18).
Sachant qu’une frange d’interférence représente l’ensemble des points de l’espace pour
lesquels l’épaisseur αx du coin d’air est la même (franges d’égale épaisseur), on peut écrire
α x1 = α x2 − d
où x1 et x2 sont les abscisses des deux portions d’une même frange d’interférence de part et
d’autre de la discontinuité (figure 17.18(b)) et α l’angle du coin d’air relié à l’interfrange i par
la relation i = α λ/2. On en déduit la relation donnant l’épaisseur d de la couche mince
λ x2 − x1
d= (17.104)
2 i
L1
CM
L2
F IGURE 17.17 – Coin d’air éclairé par un faisceau parallèle de lumière monochromatique.
y
i
y0
x
x1 x2
(a) Photo (b) Schéma
Oculaire
Source
L
F
M1
Ls
Échantillon
F IGURE 17.19 – Schéma représentatif du microscope métallographique transformé en interfé-
romètre. F : filtre jaune, L et Ls : lames semi-réfléchissantes, M1 : miroir plan orientable.
Exercices du chapitre 17
Ex. 17.1 — E
1. E
Dans le cadre de la description ondulatoire de la lumière, nous avons pu dans les chapitres
précédents étudier différents phénomènes optiques tels que :
– la propagation libre de la lumière en ligne droite dans un milieu homogène et selon des
trajectoires curvilignes dans des milieux inhomogènes ;
– la réflexion sur les surfaces réfléchissantes et la réfraction au niveau des dioptres ;
– les interférences lumineuses produites par différents dispositifs interférentiels ;
– . . .etc.
Pour ce faire, nous avions fait appel à l’approximation de l’optique géométrique 1 qui
consiste à négliger les variations spatiales de l’amplitude de la vibration lumineuse 2 sur des
distances de l’ordre de la longueur d’onde de la radiation lumineuse. La formulation de cette
approximation permet aussi de prévoir ses limites de validité. En effet 3 , en présence de fortes
variations d’indice de réfraction et/ou d’écrans opaques limitant latéralement le front d’onde
de la vibration lumineuse, d’autres phénomènes apparaissent et ne peuvent être décrits dans
le cadre de l’approximation de l’optique géométrique. Ce sont les phénomènes de diffraction
lumineuse.
1. Phénomène de diffraction
1.1. Présentation générale
D’après ce qui précède, nous dirons d’une lumière qu’elle est diffractée quand elle subit
une déviation qui ne peut être expliquée dans le cadre de l’approximation de l’optique géomé-
trique 4 .
1. En partant des équations de M AXWELL.
2. La vibration lumineuse représente l’une des composantes du champ électromagnétique associé à la lumière.
3. Voir le chapitre 2 intitulé « Fondements de l’optique géométrique ».
4. Par réflexion, réfraction, diffusion, ou courbure des rayons lumineux dans un milieu inhomogène.
349
CHAPITRE 18. DIFFRACTION DES ONDES LUMINEUSES
Pour décrire ce nouveau phénomène, nous allons faire appel à un principe supplémentaire 5 :
le principe de H UYGHENS– F RESNEL.
Comme dans cadre de l’approximation de l’optique géométrique, nous allons nous contenter
de décrire la grandeur lumineuse par une grandeur scalaire. Nous parlerons alors de théorie
scalaire de la diffraction.
De ce fait, la théorie scalaire de la diffraction constituera une meilleure approximation 6
pour décrire les phénomènes lumineux.
5. Une autre manière d’aborder le sujet consiste à repartir des équations de M AXWELL et à utiliser des approxima-
tions appropriées moins fortes que l’approximation de l’optique géométrique : c’est l’approche de K IRCHHOFF.
6. Ou approximation d’ordre supérieur par rapport à l’approximation de l’optique géométrique.
7. Les limites dépendent fortement de la résolution de la chaine de détection. Il n’est pas rare dans domaine visible,
de pouvoir apprécier les phénomènes de diffraction par des ouvertures de dimensions caractéristiques allant au-delà
d’un millier longueurs d’onde.
8. permet d’entendre même si on n’est pas devant la personne qui parle.
9. permet la réception de ces ondes dans les vallées . . .
(a) La photographie prise de l’intérieur d’une voiture en (b) Illustration du phénomène de diffraction des ondes à
stationnement illustre la diffraction de la lumière issue des la surface de l’eau.
lampadaires et des phares d’autres véhicules par les traces
laissées par les balaies d’essuie-glace sur le pare-brise de
la voiture.
F IGURE 18.1 – Illustration des phénomènes de diffraction des ondes lumineuses (a) et à la
surface de l’eau (b).
ondelettes sphériques
c ∆t
ψ 0 (P, t − rc )
dψ P (M, t) = Q(P, M) dS(P) (18.2)
r
où :
— r = ||r|| = ||PM|| est la distance entre les points P et M ;
— Q(P, M) est un facteur d’inclinaison homogène à l’inverse d’une longueur ;
10. En fait, dans toute la suite, et sauf mention explicite du contraire, l’onde considérée sera supposée être mono-
chromatique. Si tel n’est pas le cas, il est toujours possible de faire appel à l’analyse de F OURIER en décomposant
l’onde incidente en ondes monochromatiques et appliquer le même traitement à chacune des composantes. La linéarité
des expressions qui seront établies permettra alors d’en déduire la réponse globale.
Σ M
ψ0 r ψ(M)
dS(P)
n
P
3. Diffraction de F RAUNHOFER
Considérons un objet diffractant modélisé par un diaphragme plan D de transmisttance pu-
pillaire ou coefficient complexe de transmission t(P) supposé connu en tout point P de l’écran.
Le diaphragme est éclairé par une onde lumineuse incidente ψ 0 .
r = PM = OM − OP = R − RP (18.9)
ce qui donne r2 = ||r||2 = R2 + Rp2 − 2 R · RP . Soit :
r
RP · u RP2
r =R 1−2 + 2 (18.10)
R R
avec :
R
u= et R = ||R|| (18.11)
R
L’approximation de F RAUNHOFER (Rp /R ≪ 1) consiste à se restreindre au premier ordre
en Rp /R du développement limité de r. Ce qui donne :
r ≈ R − RP ·u (18.12)
de telle sorte que le terme sphérique de l’expression (18.8) devient :
exp i k r exp i k R
≈ exp −ik·Rp (18.13)
r R
11. théoriquement à l’infini.
x x′
x′
r M
dS P
u R θx
RP z
O θy O′
Σ y′
y y ′
D
OO′ = D
F IGURE 18.4 – Notations pour la diffraction à grande distance.
ZZ
exp i k R
ψ(M) = t(P) ψ 0 (P) exp −ik·RP dS(P) (18.14)
iλR
Rp2
r ≈ R − RP ·u + (18.16)
2R
Ainsi, pour que l’approximation de F RAUNHOFER puisse donner une description satisfai-
sante de la distribution d’amplitude, il faut que :
k Rp2
exp i ≈1 (18.17)
2R
c’est-à-dire :
Rp2
1 + iπ ≈1 (18.18)
λR
soit :
(Rp2 )max
π ≪1 (18.19)
λR
Si 13 nous prenons comme limite :
(Rp2 )max 1
π 6 (18.20)
λR 1000
alors, l’approximation de F RAUNHOFER est satisfaisante si l’écran d’observation est placé à
une distance R du diaphragme diffractant telle que :
∅2
R > 250 π (18.21)
λ
où ∅ est une dimension linéaire caractéristique de l’ouverture 14 .
Ordres de grandeur
Dans ce cas, l’expression générale (18.14) donne par remplacement de l’expression de ψ 0 (P, t) :
ZZ
exp i k R
ψ(M) = ψ 0 t(P) exp [−i (k − k0 )·OP] dS(P) (18.23)
iλR
soit :
ZZ
ψ(M) = A t(P) exp [−i (k − k0 )·OP] dS(P) (18.24)
En posant :
α α
2π 0 2π
k0 = β0 et k= β (18.26)
λ λ
γ0 γ
on obtient :
ZZ
2π
ψ(M) = A t(x, y) exp −i [(α − α0 ) x + (β − β0 ) y] dx dy (18.27)
λ
que l’on peut écrire :
ZZ
ψ(M) = A t(x, y) exp −i 2π [(u − u0 ) x + (v − v0 ) y] dx dy (18.28)
avec :
α0 β0 α β
u0 = v0 = u= v= (18.29)
λ λ λ λ
Ainsi l’amplitude totale diffractée en M est donnée par :
ψ(M) = ψ(u, v) = A b
t(u − u0 , v − v0 ) (18.30)
avec :
ZZ
b
t(u, v) = t(x, y) exp −i 2π(u x + v y) dx dy (18.31)
u0 u M
P
So
O u
Fo,1 O1 O2 Fi,2 z
u0
Si
Σ
L1 D L2 E
α = − xo α = xi
0
fi,1 fi,2
u0 β0 = − yo et u β = yi (18.32)
fi,1 fi,2
γ0 = 1 γ=1
x0 xi
M
So u
Ao O u0 Ai z
Si
Σ
do L D di E
F IGURE 18.6 – Montage à une seule lentille pour l’étude de la diffraction de F RAUNHOFER. En
traits tiretés les rayons lumineux obéissant aux lois de l’optique géométrique ; leur rencontre
dans le plan de l’écran E donne l’image géométrique Si de la source So par la lentille L.
La répartition d’intensité dans le plan image de la source est alors donnée par :
ZZ 2
2 π xi xo yi yo
I(X, Y ) ∝ t(x, y) exp −i ( + ) x + ( + ) y dx dy (18.35)
λ di do di do
La répartition d’intensité dans le plan image E sera donc centrée autour du point de coor-
données (− ddoi xo , − ddoi yo ), qui n’est autre que l’image géométrique Si de la source So par la
lentille L 17 .
Au-delà du caractère pratique du montage à une seule lentille 18 (figure 18.6), ce paragraphe
montre que la figure de diffraction que l’on obtient dans un plan image 19 relève de la théorie
de la diffraction de F RAUNHOFER. Nous admettrons par la suite que ce résultat peut être géné-
ralisé pour une position quelconque du diaphragme diffractant D après la lentille L. La figure
18.7 donne alors le schéma d’un montage assez général permettant d’étudier la diffraction de
F RAUNHOFER par un diaphragme D avec 20 :
α = − xo α = xi
0
do D
y y
u0 β 0 = − o et
u β = i (18.36)
do D
γ0 = 1 γ=1
M
So
O u
u0 z
Si
Σ
D
L D E
do di
F IGURE 18.7 – Montage général pour l’étude de la diffraction de F RAUNHOFER. La source
ponctuelle So (xo , yo ) est placée à une distance do devant la lentille convergence L. L’écran
d’observation est placé à une distance D après le diaphragme diffractant, ses points courant ont
pour coordonnées M(xi , yi , D).
Dans le cas des petits angles (|θx |, |θy | ≪ 1), on retrouve bien :
α = θx β = θy γ=1 (18.40)
Dans le cas unidimensionnel 22 , il reste :
α = sin θ (18.41)
γ = cos θ (18.42)
′
x0 x x
′
OO y0 P y ′ ′
P y (18.43)
0 0 0
x
P′
O′
P
P′
O y
′
Soient t et t′ les transmittances pupillaires de P et P . Nous avons :
t′ (P′ ) = t(P) c’est-à-dire t′ (x′ , y ′ ) = t(x, y) (18.44)
Avec, pour la pupille P :
ZZ
b
t(u, v) = t(x, y) exp [−i 2π (u x + v y)] dx dy (18.45)
et pour la pupille P′ :
ZZ
tb′ (u, v) = t′ (x′ , y ′ ) exp [−i 2π (u x′ + v y ′ )] dx′ dy ′ (18.46)
soit :
tb′ (u, v) = b
t(u, v) exp −i 2π(u x0 + v y0 ). (18.50)
′
Les amplitudes diffractées par P et P sont donc reliées par :
La figure de diffraction reste donc inchangée par translation de la pupille diffractante dans son
plan.
D D′
F IGURE 18.9 – Écrans complémentaires.
t de t et tb′ de t′ vérifient :
Dans ce cas, les transformées de F OURIER b
où δ(u, v) désigne la distribution delta de D IRAC. Les amplitudes diffractées par ces deux
diaphragmes dans la direction (u, v) vérifient alors :
ainsi deux écrans complémentaires donnent partout la même figure de diffraction sauf dans la
direction de propagation de l’onde incidente.
La diaphragme D est éclairé, à travers la lentille convergente L, à l’aide d’une source ponc-
tuelle monochromatique placée en So (xo , yo ).
Z a
2
Z b
2
b
t(u, v) = exp −i 2π(u x + v y) dx dy (18.58)
−a
2 − 2b
b
t(u, v) = a b sinc(π a u) sinc(π b v) (18.59)
où l’on a posé 23 :
sin η
sinc η = (18.60)
η
23. sinc est appelée fonction sinus cardinal. La figure 18.11(a) donne les représentations graphiques des fonctions
7 → sinc η et η 7−→ sinc2 η.
η−
ψ(u, v) = A b
t(u − u0 , v − v0 ) (18.61)
soit :
avec η = πλa (α − α0 ). Cette fonction (figure 18.11(a)) s’annule dans les directions α = αp
données par :
λ
αp = α0 + p p ∈ Z∗ (18.65)
a
On en déduit la largeur angulaire 25 totale ∆α du maximum principal selon la direction Ox :
λ
∆α = 2 (18.66)
a
De même, la largeur angulaire totale ∆β du maximum principal selon la direction Oy est
donnée par :
λ
∆β = 2 (18.67)
b
Nous en déduisons, la largeur angulaire totale de la tache centrale de diffraction :
λ2
∆α ∆β = 4 (18.68)
ab
Si nous utilisons un montage du type de celui de la figure 18.6, alors la surface de la tache
centrale de diffraction centrée en Si possède une surface ∆xi ∆yi donnée par :
λ2 d2i
Si = ∆xi ∆yi = 4 (18.69)
ab
Nous pouvons remarquer que cette tache qui devait se confondre avec un point dans le cadre
de l’approximation de l’optique géométrique, a des dimensions non nulles. Elle est d’autant plus
large que les dimensions a et b de la pupille diffractante sont petites.
df (η)
=0 avec η 6= p π p∈Z (18.70)
dη
25. Dans le cadre de l’approximation des petits angles : α ≈ θx et β ≈ θy (voir figure 18.4).
c’est-à-dire 26 :
η cos η − sin η
2 sinc η =0 avec η 6= p π p∈Z (18.71)
η2
soit :
η = tan η (18.72)
f (η) f (η)
1
η
− 7π
2 − 5π
2 − 3π
2
−π
2
π
2
3π
2
5π
2
7π
2
π
η
−3π −2π −π 2π 3π
(a) Représentation graphique des fonctions η 7−→ sinc η (b) Représentation graphique des fonctions η 7−→ η (en
(en tiretés) et η 7−→ sinc2 η (en trait continu). tiretés) et η 7−→ tan η (en trait continu).
La figure 18.11(b) donne les représentations graphiques des fonctions η 7−→ η et η 7−→
tan η. Elle permet d’avoir une idée graphique plus précise sur les positions des maxima se-
condaires. En effet, cette figure montre que les intersections des deux courbes sont situées aux
points d’abscisses η = ηp dont les valeurs approximatives sont données par :
2p+1
ηp ≈ ± π p ∈ N∗ (18.73)
2
L’approximation est d’autant mieux vérifiée que p est grand. La résolution numérique de l’équa-
tion (18.72) permet de préciser davantage les positions des maxima secondaires. Le tableau 18.1
donne les résultats d’une telle résolution et précise les valeurs de la fonction η 7−→ sinc2 η pour
ces maxima secondaires.
À partir de ces résultats et de l’expression (18.63), nous pouvons dresser une cartographie
des intensités de la figure de diffraction. Une telle représentation (figure 18.12) montre que la
figure de diffraction est formée de taches limitées angulairement par un quadrillage « rectan-
gulaire ». La tache centrale centrée sur la direction de propagation de l’onde incidente (α0 , β0 )
26. Le cas p = 0 correspond au maximum principal ; ceux pour lesquels p ∈ Z∗ correspondent aux minima nuls.
n◦ 1 2 3 4 5 ...
η/π ±1, 4303 ±2, 4590 ±3, 4709 ±4, 4774 ±5, 4815 ...
sinc2 η 0, 0472 0, 0165 0, 0083 0, 0050 0, 0034 ...
TABLE 18.1 – Positions et valeurs des premiers maxima secondaires de la fonction η 7−→
sinc2 η.
possède une ouverture angulaire ( 2aλ , 2bλ ). Les taches qui ne chevauchent pas les axes ont des
dimensions moitiés.
La lumière est concentrée essentiellement dans la tache centrale de diffraction. En effet,
l’intensité au milieu des taches latérales les plus brillantes ne dépasse pas 4, 7% de celle au
milieu de la tache centrale.
α − α0
4λ
a
0,0083
3λ
a
0,0165
2λ
a
0,0022 0,0472 0,0022
λ
a
I
0 0,0165 0,0472
I0 =1
0,0472 0,0165 β − β0
que l’on éclaire le diaphragme par une source ponctuelle ou par une fente source parallèle à la
fente diffractante.
Or, lorsque b/λ devient très grand, le terme sinc2 [ πλb (β − β0 )] tend vers zéro sauf dans la
direction β = β0 où il est égal à 1. On en déduit l’expression de l’intensité diffractée par une
fente de largeur a disposée parallèlement à la direction Oy :
hπ a i
I(α, β) = I0 sinc2 (α − α0 ) δ(β − β0 ) (18.75)
λ
où δ est la distribution de D IRAC.
(a) Distribution d’intensité sur l’écran d’observation. (b) Représentation graphique de la fonction de diffrac-
tion.
F IGURE 18.13 – Diffraction de F RAUNHOFER par une fente éclairée par une source ponctuelle.
Remarque
Si λ ≪ a et λ ≪ b alors I(α, β) −→ I0 δ(α − α0 , β − β0 ). L’éclairement de l’écran est
alors pratiquement nul en dehors de (α0 , β0 ). On retrouve ainsi l’approximation de l’optique
géométrique valable lorsque la longueur d’onde peut être négligée devant toutes les dimensions
linéaires caractéristiques du système.
28. La méthode dite « par passage à la limite » consiste à considérer la fente comme une ouverture rectangulaire
dont l’une des deux dimensions est très grande devant l’autre dimension ainsi que devant la longueur d’onde λ.
F IGURE 18.14 – Figure de diffraction donnée par une fente horizontale éclairée par une fente
source fine parallèle à la fente diffractante.
La figure 18.14 donne une représentation de la figure de diffraction obtenue sur un écran
dans les conditions de la diffraction de F RAUNHOFER. Cette figure est composée de franges de
diffraction alternativement claires et sombres. La frange centrale de diffraction est claire. Elle
a une largeur angulaire 2aλ alors que les franges latérales ont une largeur angulaire λa . D’autre
part la frange centrale de diffraction est beaucoup plus intense que les franges latérales dont
l’intensité décroit rapidement au fur et à mesure que l’on s’éloigne du centre. Ainsi les franges
de diffraction se distinguent-elles des franges d’interférence par :
– leurs intensités relatives ; la frange centrale de diffraction étant beaucoup plus intense que
les franges latérales ;
– leurs largeurs relatives ; la frange centrale de diffraction étant deux fois plus large que les
franges latérales.
avec :
ψ(M) = ψ(u) = A b
t(u − u0 ) (18.78)
et :
Z +∞
b
t(u) = t(x) exp(−i 2 π u x) dx (18.79)
−∞
Pour une fente rectiligne parfaitement transparente, de largeur a selon Ox et centrée sur
l’axe Oy :
1 si |x| 6 a2
t(x) = (18.80)
0 sinon
1 si |x − 2e | 6 a
ou |x + e2 | 6 a
t(x) = 2 2 (18.83)
0 sinon
xi
F2 M(xi )
u
α
F u0 O z
F1
D
L D E D
do di
(a) Représentation du montage dans un plan méridien. F est la (b) Diaphragme muni de fentes de
fente source fine. F1 et F2 sont les fentes de Y OUNG parallèles à Y OUNG.
la fente source et de même largeur a.
F IGURE 18.15 – Montage de base pour l’étude de la diffraction de F RAUNHOFER par les fentes
de YOUNG.
b
t(u) = 2 a sinc(π u a) cos(π u e) (18.85)
L’intensité diffractée au point M de l’écran, dans la direction α est alors donnée par :
παa αe
I(α) = I0 sinc2 (1 + cos 2 π ) (18.86)
λ λ
Dans le cas de l’hypothèse des petits angles :
xi
α ≈ tan α = (18.87)
D
de sorte que :
a xi e xi
I(xi ) = I0 sinc2 (π ) (1 + cos 2 π ) (18.88)
λD λD
La figure 18.16 donne une représentation graphique de l’intensité I (18.16(a)) ainsi que la
distribution de l’intensité sur l’écran d’observation (18.16(b)). On y distingue clairement des
franges d’interférence régulièrement espacées (interfrange i = λeD ) mais dont l’intensité varie
en s’écartant du centre. Ceci s’explique par le fait que la fonction intensité I(xi ) est le produit
d’une fonction « interférences » 1 + cos 2 π λe xDi et d’une fonction « diffraction » sinc2 (π aλ xDi ).
Le résultat sur l’écran d’observation est alors une figure d’interférences modulées par la diffrac-
tion. Les franges d’interférence les plus « contrastées » se trouvent à l’intérieur du lobe central
de diffraction de largeur 2 λaD sur l’écran d’observation.
a xi
−3 −2 −1 0 1 2 3 λD
(b) Distribution de l’intensité sur
(a) Représentation graphique de l’intensité en un point de l’écran.
l’écran d’observation.
L’enveloppe en trait tireté représente le terme de diffraction
sinc2 (π aλ xDi ).
La diaphragme D est éclairé, à travers la lentille convergente L, à l’aide d’une source ponc-
tuelle monochromatique So placée sur l’axe optique Oz du système.
On obtient alors :
Z R
Z 2π
b
t(u, v) = r exp −i 2π r (u cos θ + v sin θ) dr dθ (18.92)
0 0
n◦ 1 2 3 4 5 ...
η 0, 8174 1, 3367 1, 8494 2, 3549 2, 8584 ...
J21c (2 π η) 0, 0175 0, 0042 0, 0016 0, 0008 0, 0004 ...
TABLE 18.2 – Positions et valeurs des premiers maxima secondaires de la fonction η 7−→
J21c (2 π η).
La tache centrale de diffraction est souvent caractérisée à l’aide de son rayon angulaire ∆δ
défini comme étant le demi-angle au sommet du cône de sommet confondu avec le centre O
de l’ouverture diffractante et s’appuyant sur le premier anneau d’intensité nulle. Pour exprimer
∆δ, il est nécessaire de déterminer la relation entre δ et ξ. Nous avons :
α2 + β 2
ξ 2 = u2 + v 2 = (18.98)
λ2
1
J1c (2 π η)
1 2 3 4
0
η
D
(a) Représentation graphique de la fonction η 7−→ (b) Figure de diffraction donnée par une ouverture circu-
J1c (2 π η). laire ou tache d’A IRY.
or α2 + β 2 + γ 2 = 1 et γ = cos δ, donc :
sin δ
ξ= (18.99)
λ
soit, dans le cadre de l’approximation paraxiale :
δ ≈ λξ (18.100)
D’après le tableau 18.3 donnant les positions des premiers zéros de la fonction η 7−→ J21c (2 π η),
le premier anneau sombre est obtenu pour η ≈ 0, 61. Ce qui donne comme expression du rayon
angulaire de la tache centrale de diffraction :
0, 61 λ
∆δ ≈ (18.101)
R
n◦ 1 2 3 4 5 ...
η 0, 6098 1, 1166 1, 6192 2, 1205 2, 6214 ...
x xi
xi
M
u
δ
z
O
yi
Σ
y yi
géométrique, l’image d’un point objet Ao par un instrument « parfait », c’est-à-dire exempt
d’aberrations, est un point image Ai .
En réalité, au cours de son cheminement à travers l’instrument optique, le faisceau lumi-
neux issus d’un point objet est inévitablement diaphragmé par les montures des différents com-
posants optiques (lentilles, . . .) constituant l’instrument. D’après ce qui précède (§3.3.), l’image
du point objet par un tel instrument n’est donc plus un point image mais une tache de diffraction
de F RAUNHOFER. Il s’agit en fait d’une tache d’A IRY compte tenu de la symétrie de révolution
autour de l’axe optique commun aux différents composants optiques et leurs montures.
Ai
D
Bo ε
z
Ao
Bi
do di
F IGURE 18.19 – Image d’un couple de points donnée par un instrument optique compte tenu
de la diffraction.
λ
εℓth = 1, 22 (18.105)
D
(a) Diaphragme muni des deux trous de Y OUNG. (b) Figure de diffraction donnée par des trous de Y OUNG.
F IGURE 18.21 – Diaphragme muni de trous de YOUNG (a) et figure de diffraction correspon-
dante (b).
Pour déterminer l’expression de l’intensité résultante I(M) en tout point M de l’écran d’ob-
servation E, nous allons procéder par étape. Supposons tout d’abord que le diaphragme D soit
muni d’un trou fictif unique T0 centré sur l’origine et de même rayon R que les trous de
YOUNG. D’après le §4.4.1., l’amplitude diffractée par un tel trou s’obtient à partir de la relation
(18.94) que nous écrivons sous la forme 30 :
Rδ
ψ(δ) = ψ 0 J1c 2 π (18.106)
λ
31
où k = 2π λ u. Les ondes émises par les deux trous T1 et T2 étant cohérentes entre elles ,
l’amplitude résultante au point M de l’écran est la somme des deux amplitudes. Elle est donnée
par :
Rδ παa π α a
ψ(M) = ψ 0 J1c 2 π exp i + exp −i (18.108)
λ λ λ
soit :
Rδ παa
ψ(M) = 2 ψ 0 J1c 2 π cos (18.109)
λ λ
Exercices du chapitre 18
Ex. 18.1 — Transmittances pupillaires d’objets diffractant
...
Answer (Ex. 18.1) — . . .
v = β/λ et ξ = u2 + v 2
Ex. 18.5 — Une pupille diffractante plane parallèle à Oy, de largeur a (entre x = −a/2 et
x = a/2) a une longueur b très grande devant la longueur d’onde λ.
Ex. 18.6 — On considère une pupille diffractante contenue dans le plan xOy (pupille rectan-
gulaire de longueur L selon Oy et ℓ selon Ox). Elle est éclairée sous incidence normale par une
lumière monochromatique de longueur d’onde λ. La transparence en amplitude de cette pupille
est donnée par : t(x, y) = t0 [1 + m cos(2 π xp )]
1. Déterminer l’amplitude complexe pour une observation dans le plan focal d’une lentille
convergente de distance focale image fi .
2. En déduire l’intensité correspondante.
Ex. 18.7 — Une source ponctuelle et monochromatique de longueur d’onde λ est placée au
foyer objet d’une lentille convergente L1 . On observe la figure de diffraction à l’infini (dans le
plan focal image de la lentille L2 ) donnée par une pupille P. Cette pupille est constituée par
une fente de grande longueur et de largeur a. Elle est obturée par une lame de verre d’indice n
présentant un défaut centré en O , de largeur b (b < a) et d’épaisseur e. Le défaut a la même
longueur que la pupille.
1. On fait l’hypothèse, pour les petits angles θ, que tout se passe comme si l’onde était
diffractée par la pupille rectangulaire P′ , de mêmes dimensions que P, l’onde incidente
ayant traversée P sans être diffractée. Déterminer dans ces conditions l’intensité I(X)
observée dans le plan de projection.
2. Que devient cette intensité pour e suffisamment petit devant la longueur d’onde λ ?
383
ANNEXE A
CONDITIONS DE PASSAGE POUR LES ONDES
ACOUSTIQUES
1. Équations générales
L’onde acoustique se propageant dans un milieu fluide est décrite par les champs des vi-
tesses acoustiques u, de surpression acoustique π et de variation de masse volumique µ solu-
tions des équations suivantes :
• Équation d’E ULER
∂u
−∇π = µ0 (A.1)
∂t
∂µ
+ µ0 ∇ · u = 0 (A.2)
∂t
• Coefficient de compressibilité isentropique
µ = µ0 χ s π (A.3)
∂e
+ ∇ · (πu) = 0 (A.4)
∂t
où e est la densité volumique d’énergie acoustique. En intégrant les équations ci-dessus sur
un volume V limité par une surface fermée S et en utilisant les formules d’analyse vectorielle
concernant les transformations d’intégrales, on obtient les équations ci-dessous.
385
ANNEXE A. CONDITIONS DE PASSAGE POUR LES ONDES ACOUSTIQUES
• Conservation de la matière
ZZ ZZZ
1 ∂µ
⊂⊃ u · dS = − dτ (A.6)
V µ0 ∂t
S
• Conservation de l’énergie
ZZ ZZZ
∂e
⊂⊃ π u · dS = − dτ (A.7)
V ∂t
S
µ01 µ02
S
Discontinuité de section
De la même manière que précédemment, on obtient :
π2 S2 − π1 S1 − πe (S2 − S1 ) = 0 (A.8)
u 2 S2 − u 1 S1 = 0 (A.9)
π2 u2 S2 − π1 u1 S1 = 0 (A.10)
π2 = π1 (A.11)
S1 S2
Il est important de se rappeler que ces relations ne sont valables que dans le cadre de l’ap-
proximation acoustique.
On considère une OEMPPM se propageant suivant l’axe Oz, dont le champ électrique
E(M, t) peut être écrit, moyennant un choix judicieux des origines de l’espace et du temps,
sous la forme :
Ex = E0x cos(k z − ω t)
E(M, t) Ey = E0y cos(k z − ω t + ϕ)
Ez = 0
x x x x
π
ϕ=0 0<ϕ< 2 ϕ = π2 π
2 <ϕ<π
rectiligne I elliptique gauche
y y y y
x x x x
3π
ϕ=π π<ϕ< 2 ϕ = 32π 3π
2 < ϕ < 2π
rectiligne II elliptique droite
389
ANNEXE B. ÉTATS DE POLARISATION D’UNE OEMPPM
x x
ϕ = π2 ϕ = 32π
circulaire gauche circulaire droite
– Cas particulier 2 : polarisation rectiligne
y y
x x
391
ANNEXE D
TRIÈDRE DE FRENET
M′ (s′ )
uT
M(s)
• Vecteur tangent
MM′ dM
uT = lim = (D.1)
s →s s′ − s
′ ds
On peut remarquer que ||uT || = 1, c’est-à-dire que uT est un vecteur unitaire.
• Vecteur normal, rayon de courbure
||uT || = 1 donne par dérivation
duT
uT · =0 (D.2)
ds
uT
c’est-à-dire ds ⊥uT . On pose alors
duT 1
= uN (D.3)
ds R
393
ANNEXE D. TRIÈDRE DE FRENET
Cette relation définit le vecteur normal uN ainsi que le rayon de courbure R de la courbe
au point considéré.
En général R peut être aussi bien positif que négatif et dépend du point M considéré de
la courbe.
• La binormale
On construit une base orthonormée (uT , uN , uB ) en posant
uB = uT × uN (D.4)
• Torsion
D’une part u2B = 1 donne
duB
uB · =0 (D.5)
ds
c’est-à-dire
duB
⊥uB (D.6)
ds
D’autre part
uB d
= (uT × uN )
ds ds
duT duN
= × uN + uT ×
ds ds
duN
= uT × (D.7)
ds
duB duB
puisque //uN . Ainsi ⊥uT .
ds ds
duB duB
Le vecteur est donc orthogonal aux deux vecteurs uT et uB , donc est porté
ds ds
par uN . On pose alors
duB
= Λ uN (D.8)
ds
Λ s’appelle la torsion de la courbe C au point M . Si λ = 0 alors uB ne dépend pas du
point M et la coure est plane.
• Matrice de dérivation
duN
Calculons enfin . Pour cela utilisons la relation uN = uB × uT . Nous obtenons
ds
alors
duN duB duT
= × uT + uB × (D.9)
ds ds ds
soit
duN 1
= −Λ uB − uT (D.10)
ds R
A1 M
=k (E.1)
A2 M
où k est une constante réelle positive.
y
x
A1 O A2 C
Remarquons tout d’abord que le cas particulier k = 1 correspond au plan médian du seg-
ment A1 A2 . Par la suite on ne considérera plus que le cas k 6= 1.
Soit O le milieu du segment A1 A2 et posons A1 A2 = a, alors :
a a
− +
2 2
OA1 0 et OA2 0 (E.2)
0 0
397
ANNEXE E. LIEU DES POINTS A1 M/A2 M = K
de sorte que :
x− a x+ a
2 2
A1 M y et A2 M y (E.3)
z z
(x + a2 )2 + y 2 + z 2
= k2 (E.4)
(x − a2 )2 + y 2 + z 2
k2 + 1 a2
x2 − 2
ax+ + y2 + z 2 = 0 (E.5)
k −1 4
Que l’on peut écrire sous la forme :
2 2
a k2 + 1 2 2 ka
x− +y +z = (E.6)
2 k2 − 1 2
k −1
Qui n’est autre que l’équation d’une sphère de centre C et de rayon R tels que :
a k2 + 1 ka
C , 0, 0 et R= 2 (E.7)
2 k2 − 1 |k − 1|
La caustique est l’enveloppe des rayons subissant une réflexion ou une réfraction dans un
système optique. On étudie ici les caustiques de lentilles convergentes éclairées par un faisceau
de lumière monochromatique parallèle à l’axe optique Oz. Le système ayant la symétrie de
révolution autour de l’axe optique, on fait l’étude dans un plan zOx contenant cet axe. On
utilise un repère cartésien.
Soit une lentille d’indice n. Un rayon frappe le dioptre d’entrée, de rayon de courbure Re , en
Ie (ze , xe ) et le dioptre de sortie, de rayon de courbure Rs , en Is (zs , xs ). On peut caractériser un
rayon incident par son ordonnée xe . Le rayon émergent correspondant est la droite D d’équation
x = A z + B. A et B sont des fonctions de xe .
D : x = f (xe ) z + g(xe ) (F.1)
La dérivation de D par rapport au paramètre xe donne :
D′ : 0 = f ′ (xe ) z + g ′ (xe ) (F.2)
La résolution du système {D, D′ } donne les équations paramétriques de la caustique :
g ′ (xe ) g ′ (xe )
z=− x = g(xe ) − f (xe ) (F.3)
f ′ (xe ) f ′ (xe )
Pour la lentille plan-convexe, les fonctions f et g s’expriment simplement en fonction de
l’angle d’émergence en Is . Pour la lentille boule, les fonctions f et g s’expriment assez sim-
plement en fonction de l’angle d’incidence en Ie . Dans ces deux cas, les fonctions f ′ et g ′ sont
calculées algébriquement. Par contre pour les lentilles convexe-plan et biconvexe, les fonctions
f et g sont complexes et les fonctions f ′ et g ′ ont été calculées numériquement par une méthode
de dérivation à trois points.
Utilisation : On trace les rayons en faisant varier le paramètre xe . Pour les lentilles plan-
convexe et biconvexe et les grandes valeurs de xe , on peut avoir une réflexion sur le dioptre de
sortie : ces rayons ont été éliminé du tracé.
399
ANNEXE F. TRACÉ D’ENVELOPPES DE RAYONS LUMINEUX
On trace ensuite la caustique en faisant varier le paramètre xe entre 0 et la valeur qui cor-
respond au dernier rayon pouvant émerger.
Dans le cas de la lentille boule, il existe deux caustiques ; une interne et une externe.
La loi de distribution 1 des temps de vol p est telle que p(τ ) dτ représente la probabilité
pour qu’une collision ait lieu entre τ et τ + dτ sachant qu’une collision a eu lieu à t = 0.
Pour déterminer p(t) considérons les événements A, B, C et D définis ci-dessous.
A : deux collisions séparées de plus de τ dans le temps ;
B : deux collisions séparées de plus de τ + dτ dans le temps ;
C : pas de collision entre τ et τ + dτ ;
D : durée entre deux collisions comprise entre τ et τ + dτ .
Notons P0 (t) la probabilité pour que la durée séparant deux collisions soit supérieure ou
égale à t. Alors :
D’autre part :
dτ
P(C) = 1 − (G.2)
τ0
P(D) = p(τ ) dτ (G.3)
Or B = A ∩ C, donc :
de sorte que :
dτ
P0 (τ + dτ ) = P0 (τ )(1 − ) (G.5)
τ0
1. Ou densité de probabilité.
401
ANNEXE G. LOI DE DISTRIBUTION DES TEMPS DE VOL
c’est-à-dire :
P0 (τ ) = P0 (τ + dτ ) + p(τ ) dτ (G.8)
soit :
dP0 (τ )
p(τ ) = − (G.9)
dτ
D’où l’expression de la loi de distribution des temps de vol :
1 τ
p(τ ) = exp − (G.10)
τ0 τ0
403
INDEX
Cours
– Jean-Pierre FAROUX et Jacques R ENAULT. Mécanique des fluides et ondes mécaniques.
Dunod, Paris, .
– Jean-Pierre FAROUX et Jacques R ENAULT. Électromagnétisme 2. Dunod, Paris, .
– Stéphane O LIVIER. Physqiue des ondes. Tec&Doc, Paris, .
– G. D UBOST. Propagation libre et guidée des ondes électromagnétiques. Masson, Paris,
.
– J.-Ph. P ÉREZ, R. C ARLES et R. F LECKINGER. Électromagnétisme. Masson, Paris, .
– P. L ORRAIN et D.R. C ORSON. Champs et ondes électromagnétiques. Armand Colin,
Paris, .
– Frank S. C RAWFORD, Jr. Berkley. Cours de physique – Volume 3 – ondes. Armand Colin,
Paris .
– M. S OUTIF. Vibrations, propagation, diffusion. Dunod, Paris, .
– M. B ORN et E. W OLF. Principles of Optics, Cambridge University Press (Cambridge,
) 6e édition
– J.-Ph. P ÉREZ. Optique, Fondements et applications, Masson (Paris, ) 5e édition
– M. B ERTIN, J.-P. FAROUX et J. R ENAULT. Optique et physique ondulatoire, Dunod (Pa-
ris, )
– M. B ERTIN, J.-P. FAROUX et J. R ENAULT. Optique et physique ondulatoire, Dunod (Pa-
ris, )
– R. S UARDET. Physique ondulatoire, Tec&Doc Lavoisier (Paris, )
– A. M OUSSA et P. P ONSONNET, Cours de Physique : I. Optique, André Desvigne (Lyon,
)
– D. B LANC, A. D EGEILH et J. F ONTAN, 3. Optique, Hachette Université (Paris, )
– R. A NNEQUIN et J. B OUTIGNY. Cours de sciences physiques, Optique 2, Vuibert ()
407
INDEX
Exercices et problèmes
– Christian G ARING. Ondes électromagnétiques. ellipses, Paris, .
– Christian G ARING. Ondes mécaniques. ellipses, Paris, .
– P. D ENÈVE. Propagation d’ondes. ellipses, Paris, .
– J.-P. L ECARDONNEL et P. T ILLOY. Exercices et problèmes résolus, Optique, Bréal, Paris,
– L. D ETTWILLER. Optique, Exercices corrigés et rappels de cours, J’intègre, Dunod
– J. R ENAULT. Exercices d’Optique, Dunod
Références d’expériences
– R. D UFFAIT. Expériences d’optique, Bréal (Paris, )
– Sextant. Optique expérimentale, Hermann (Paris, )
– P. B OTTINEAU. Expériences d’optique, dms-didalab ()
– M. H ENRY et R. J OUANISSON. La lumière du laser, Guide d’expériences, Masson ()
2e édition
Cours de Physique
de la préparation à l’Agrégation
Ce cours d’Optique classique est du niveau licence. Même s’il est initialement
destiné aux candidats préparant le Concours d’Agrégation de Physique, il peut
être consulté avec profit par les étudiants des Classes Préparatoires aux Grandes
Écoles ainsi que par les étudiants en DEUG.