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ELEMENTS DE DIFFRACTION
DES RAYONS x
&
Travaux Pratiques
(D.E.S Physique - 4ème année)
Première partie
Généralités sur la diffraction des RX
I – Introduction………………………………………………………………………………………..……………………………..4
II - Propriétés des RX…………………………………………………………………………………………………………...….4
1 - Nature des RX
2 - Production des RX
2.1 - Tube à RX
2.1.1 -Tube de Coolidge
2.1.2 -Tube à anode tournante
2.1.3 - Synchrotron
2.2 - Spectre d'émission
2.2.1 - Spectre continu
2.2.2 - spectre de raies
III - Théorie de la diffraction des RX……………………………………………………………………………...………….17
1 - Diffraction des RX par les cristaux
1.1 - Condition de BRAGG
1.2 - Condition LAUE
2 - Direction du faisceau diffracté
IV - Interaction des RX avec la matière………………………………………………………………………………….…..26
1 - Absorption des RX par la matière : Loi macroscopique
2 - Variation du coefficient d'absorption en fonction de la
longueur d'onde des RX et du numéro atomique de la matière
3 - Fluorescence X
3.1 - Fluorescence due aux raies caractéristiques
3.2 - Fluorescence due au fond continu
4 - Effet Auger
5 - Diffusion des RX par la matière
5.1 - Effet Compton : diffusion incohérente
5.2 - Diffusion cohérente
V - Monochromatisation des RX……………………………………………………………………………..………………..35
1 - Filtrage , monochromatisation approchée
2 - Mono-chromatisation rigoureuse
2.1 - Monochromateur primaire
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Diffraction des rayons X
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Diffraction des rayons X
Seconde Partie
Manipulations
T.P 1 ………………………………………………………………………………………………………………………..59
EMISSION X (I)
Enregistrement et étude d'un spectre d'émission donné par un tube de RX
T.P 2……………………………………………………………………………………………………………………….….65
EMISSION X (II)
Influence de la haute tension - Détermination de la constante de Planck
T.P 3…………………………………………………………………………………………………………………………….67
ABSORPTION DES RX (I)
filtrage , détermination du coefficient d'absorption d'un matériau
T.P 4………………………………………………………………………………………………………………………….....69
ABSORPTION DES RX (II)
Variation du coefficient d'absorption en fonction de la longueur d'onde des RX
T.P 5…………………………………………………………………………………………………………………………….71
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Diffraction des rayons X
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Diffraction des rayons X
INTRODUCTION
A la suite de la découverte des rayons X par Röntgen en 1895, les premières applications ont
été tournées vers l'étude des cristaux car on espérait mettre en évidence les atomes constitutifs des
molécules et confirmer ainsi la justesse du nombre d'Avogadro.
En 1912 le physicien Laüe détermine grâce à un réseau cristallin la longueur d'onde de rayons
X. Il devint donc possible de faire l'inverse, c'est-à-dire de déterminer les distances entre les atomes
grâce à ces mêmes rayons. La plupart des scientifiques du début du siècle dont Pasteur utilisèrent
ainsi les rayons X pour étudier les corps cristallisés.
La diffraction des rayons X est une méthode universellement utilisée pour identifier la nature
et la structure des produits cristallisés. En effet, cette méthode ne s'applique qu'à des milieux
cristallins (roches, cristaux, minéraux, pigments, argiles...) présentant les caractéristiques de l'état
cristallin, c'est-à-dire un arrangement périodique, ordonné et dans des plans réticulaires
tridimensionnels des atomes constitutifs. Les atomes s'organisent donc en plans réticulaires plus ou
moins denses qui sont désignés par leurs coordonnées (h, k, l) dans un système de repérage de
l'espace. La méthode permet ainsi clairement de distinguer les produits amorphes (verres...) des
produits cristallisés.
Le diffractomètre est l'outil idéal pour les études de poudre. Dans sa conformation de base, il
est composé de : l'enceinte de protection, du meuble, de la gaine et de son tube à rayons X, du
monochromateur (Ge(111) ou graphite plan), d'un système de fentes, du porte-échantillon de base,
du détecteur courbe CPS 120 et de son électronique, d'une mémoire tampon, et d'un générateur 3.5
kW.
Dans le marché de l’analyse d’aujourd’hui, le contrôle sa production industrielle intègre de
plus en plus la diffraction des rayons X. Ces dix dernières années, les évolutions technologiques ont
permis d’adapter l’utilisation de la DRX dans des environnements industriels très demandeurs et
exigeants.
La DRX est aussi largement reconnue pour sa souplesse et sa capacité à résoudre un nombre
pratiquement illimité de problèmes d’analyse de matériaux. Elle est souvent la seule technologie
capable de donner un résultat. Ce qui est particulièrement vrai dans le domaine de l’expertise légale.
APPLICATIONS :
- Identification de phases,
- Réflexion ou transmission,
- Analyses quantitatives,
- Détermination des paramètres de maille,
- Raffinement de structure,
- Microdiffraction,
- Degré de cristallinité,
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Diffraction des rayons X
- Contrôle industriel,
- Expertise légale,
- Applications aux œuvres d’art.
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Diffraction des rayons X
Rayonnement incident
Effet Infra-rouge Lumière, UV Rayons X
absorption FTIR spectrométrie d'absorption radiographie
En 1912 le physicien Lauë détermine grâce à un réseau cristallin la longueur d'onde de rayons
X. Il devint donc possible de faire l'inverse, c'est-à-dire de déterminer les distances entre les atomes
grâce à ces mêmes rayons. La plupart des scientifiques du début du siècle dont Pasteur utilisèrent
ainsi les rayons X pour étudier les corps cristallisés.
Les Rayons X sont des électromagnétiques que l’on retrouve dans le large domaine des
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radiations (fig.1), qui va des longueurs d’onde très courtes de l’ordre de 10 nm jusqu’à celles de
l’ordre de plusieurs kilomètres.
On appelle rayons X les radiations comprises entre 0,02 et 50Å environ. Ces limites ne sont
pas précises et, en fait, c’est plutôt leur mode de production qui définit les rayons X : ils sont émis
par le bombardement de la surface d’un solide par des rayons cathodiques ou faisceaux d’électrons
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accélérés par des tensions variant entre 10 et 10 volts.
Du côté des grandes longueurs d’onde, le domaine des rayons X est limité pratiquement du
fait de l’absorption de plus en plus considérable par toute matière, même de faible densité, si bien
que ces rayons, dits rayons mous (5 -100 Å), deviennent très difficiles à utiliser et à détecter quand
la longueur d’onde croît. Les rayons X sont reliés au domaine de l’ultraviolet très lointain par des
radiations qui ont été produites et étudiées mais qui sont très peu employées.
Du côté des petites longueurs d’onde (rayonnement "dur" [0.01-0.5 Å]), des sources à très
haute tension deviennent nécessaires, et la limitation est due aux difficultés techniques de
réalisation. Le domaine des rayons X (fig.2) recouvre celui des rayons émis par certains atomes
radioactifs.
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Diffraction des rayons X
10-14 10-12 10-10 10-8 10-6 10-4 10 -2 1 102 104 106 108
Spectre visible
Bleu Jaune
vert vert
VIOLET BLEU VERT JAUNE ORANGE ROUGE
400 500 600 700
Longueur d’onde en nm
Fig. 1 - Les RX dans l'échelle des longueurs d'onde des rayonnements électromagnétiques
RX durs RX mous
Dans le cas de l'application du diffractomètre, l'intervalle utilisé est [0.1 - 3] Å, les limites du
domaine étant approximatives.
L’ensemble des radiations électromagnétiques a fondamentalement une nature commune : ce
qui les distingue dans leur interaction avec la matière est le paramètre qui caractérise chacune : la
longueur d’onde λ, ou l’énergie E du photon. Un photon est une particule de masse nulle non
chargée, se déplaçant à la vitesse de la lumière c et transportant une quantité d’énergie E
déterminée.
Les rayons X possèdent, comme toute forme d'énergie radiante, un double caractère
ondulatoire et corpusculaire. Ils peuvent être assimilés, dans le second cas, à un ensemble de
particules se propageant à la vitesse de la lumière et dont l'énergie est donnée par :
E h hc
En introduisant les valeurs numériques, on obtient une relation simple permettant le passage
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Diffraction des rayons X
(1)
E ( eV ) 12398
(A )
Ordre de grandeur :
Les rayonnements électromagnétiques les plus couramment utilisés en diffraction appatiennent à la gamme des
rayons X allant de 0.2 à 2Å. Ce qui correspond à des énergies comprises entre 60 KeV et 6 KeV, environ. Cette énergie
est très grande par rapport à l’énergie d’excitation des atomes qui est de l’ordre de 10 eV; mais elle est du même ordre
de grandeur que l’énergie d’excitation des couches profondes.
Actuellement, la source de rayons X la plus intense, mais très rarement disponible, est celle
fournit par un synchrotron. Plus habituellement sont utilisés les tubes à anodes fixes et parfois à
anode tournante.
La source usuelle des rayons X est appelée le tube de Coolidge (fig.3, 4), du nom de son
inventeur (1917). C’est un tube à vide poussé comportant deux électrodes :
- une cathode émettrice d’électrons qui est un filament de tungstène chauffé par effet
thermoïonique,
- et une anticathode représentant la cible métallique qui est portée, dans les tubes ordinaires, à
un potentiel positif de l’ordre de 10 à 50 kV.
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Diffraction des rayons X
Circuit de
refroidissement Enceinte sous vide
Fenêtre au béryllium
Contact
THT
Cathode Anode
(cible) (filament)
C’est cette très haute tension (THT) qui accélère les électrons du filament pour aller
bombarder la cible et produire les rayons X. Cette dernière doit être refroidie, car la plus grande
partie de l’énergie cinétique des électrons est transformée en chaleur. Moins de 1% de cette énergie
est transformée en rayons X. La distribution spectrale d’un tube à rayons X est composée d’un
rayonnement continu (rayonnement de freinage) et de radiations caractéristiques du matériau
composant la cible. Le tube est muni d’une fenêtre en béryllium pour absorber les rayonnements
visibles.
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Diffraction des rayons X
1x10 0,1x10 1x1 1800 1500 1800 2000 2400 2000 2400
0,4x8 0,04x8 0,4x0,8 1300 900 1200 1500 2000 1500 2000
0,15x8 0,015x8 0,15x0,8 800 300 600 800 800 800 800
2x12 0,2x12 2x1,2 2700 2200 2700 2700 2700 2700 2700
0,4x12 0,04x12 0,4x1,2 1800 1500 2200 2200 3000 2200 3000
Les tubes à RX à anode tournante peuvent fournir une puissance qui peut atteindre 8 fois celle
fournie par un tube classique, mais la technologie d'élaboration de tels tubes est bien plus
compliquée. La rotation de l'anode est de l'ordre de 6000 tours par minute, le vide assez poussé (10-
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mbar) est assuré par un système de pompes primaire et turbomoléculaire. La puissance maximale
est de 18 kW.
I.2.1.3 - Synchrotron à RX
Dans le cas des tubes à RX, le rayonnement est engendré par le freinage des électrons
accélérés par une THT et par émission radiative suite à l’excitation des niveaux d’énergie des
atomes de la cible et à leur désexcitation.
L'intensité du rayonnement synchrotron est considérable par rapport aux autres sources de RX.
Le gain peut dépasser d'un facteur 1000 à 10000 dans certains cas. L’analyse des couches minces
(jusqu’à quelques dizaines de nanomètres) et même des matériaux amorphes devient possible.
Deux phénomènes bien distincts, basés sur l'interaction d'électrons avec les atomes, sont à
l’origine de la production des rayons X, l’émission du spectre continu, d’une part, et celle des raies
caractéristiques, d’autre part.
Le spectre d’émission est constitué par un ensemble de radiations dont l’intensité varie de
façon continue avec la longueur d’onde. La figure 5 donne l’exemple d’un spectre émis par une
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Diffraction des rayons X
- Le spectre comporte un seuil d’émission brusque du côté des courtes longueurs d’onde.
Cette limite inférieure est inversement proportionnelle à la tension appliquée.
- Quand la tension appliquée au tube croît, la proportion des radiations de courte longueur
d’onde augmente : on dit que le rayonnement devient plus dur.
K
Spectre Continu K
Intensité (cps - u.a )
Raies
Caractéristique
s
D
min
0 0.5 1 1.5 2
(Å)
Fig. 5 - Distribution spectrale d’une émission X
(D : discontinuité due à l'auto absorption de la cible).
La présence d’un seuil d’émission (minimale ou h Max) est expliquée par le transfert intégral
de l'énergie incidente des électrons quand ceux-ci sont arrêtés brutalement dans la cible. Ainsi,
l'énergie de l’électron est transformée dans le choc en photon h dont l’énergie ne peut être
supérieure à celle de l’électron incident égale à e V. Il existe donc une limite supérieure de la
fréquence de la radiation ou bien une limite inférieure de la longueur d’onde, telle que :
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Diffraction des rayons X
h hc eV
Soit,
min ( A ) 12398 (2)
V ( volts )
Ordre de grandeur :
La longueur d'onde minimale d'un spectre d'émission d'un tube de rayons X soumis à une alimentation de
30 kV est : = 0.41 Å. Ces radiations correspondent à des rayonnements durs.
Empiriquement, on peut dire que le maximum de l'intensité du spectre se produit pour une
longueur d’onde de l’ordre de (3/2)m. La décroissance vers les grandes longueurs d’onde tient en
partie à l’absorption des rayons X dans l’anticathode elle-même et aussi dans la fenêtre de sortie du
tube.
Électron incident
d'énergie E cinétique
électron
h
Interaction
Électron - noyau
Ze
E = E cinétique - h
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Diffraction des rayons X
Des électrons de grande énergie, soumis à un champ magnétique normal à leur vitesse,
subissent une accélération et émettent un rayonnement, dit rayonnement synchrotron (fig. 8), qui
peut comprendre des radiations X, si l’énergie des électrons est assez grand. Il existe actuellement
dans le monde quelques grands accélérateurs qui sont des sources de rayonnement synchrotron,
d’une intensité plus de mille fois supérieure à celle des tubes à rayons X classiques.
(a) I (b)
I
V1
V1 > V2 > V3
V2
V3
Au (79)
Ag (47)
Cr (24)
Synchrotron
Photons/seconde
L L L
103
Tube classique
100
0 20 40 60 80 Energie (keV)
Fig. 8 - Distribution spectrale :
Synchrotron (3 GeV), tube en tungstène (45 kV)
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Diffraction des rayons X
Le spectre de raies caractéristiques n’existe pas dans ce cas car tout le rayonnement est issu
du freinage d’électrons ou de particules chargées. Il y a lieu, naturellement de procéder à une
monochromatisation du rayonnement obtenu pour son utilisation en diffraction. Ce rayonnement
permet une analyse plus minutieuse des couches minces et même de matériaux amorphes.
Signalons que des objets variés dans l’univers émettent des rayons X. Ils ne sont pas
observables sur terre, parce qu’ils sont absorbés dans l’atmosphère. Mais les observatoires sur
satellites ont ouvert l’ère de l’astronomie par rayons X.
La distribution spectrale d'un tube à rayons X est donnée approximativement par la loi de
Kramers :
N I iZ ( I 1 )( 13 ) (4)
I0
I.2.2.2 - Raies caractéristiques
Au spectre continu se superpose un spectre de raies dont les longueurs d’onde, indépendantes
des conditions de fonctionnement de tube, ne dépendent que de la nature de l’anticathode. Ce sont
les raies caractéristiques des atomes constituant l’anticathode.
Contrairement aux spectres optiques qui sont très complexes et composés d’un très grand
nombre de raies, les spectres de RX caractéristiques comprennent un petit nombre de raies. Ils sont
constitués par des groupes de raies, désignés par des séries de lettres K, L, M, etc. Chaque série
comporte une suite de raies qui se succèdent de façon homologue. Celles-ci forment des séries
reconnaissables d’un élément à l’autre, et les longueurs d’onde prennent des valeurs précises et
spécifiques pour chaque élément. La fréquence d’une raie déterminée dans une série est une
fonction simple du nombre atomique Z de l’élément (loi de Moselle) :
c ( Z ) (5)
L’origine des raies caractéristiques est la suivante (fig. 9) : Certains atomes de l’anticathode,
sous l’action du choc des électrons du faisceau cathodique, sont ionisés, c’est-à-dire qu’un électron
gravitant autour du noyau est expulsé. L’atome se trouve alors dans un état excité.
Pour sa désexcitation, et pour retrouver un état stable, la place laissée libre (trou) est occupée
par un électron d’une orbite plus éloignée du noyau : ce saut est accompagné d’une émission d’un
photon correspondant à l’énergie que l’électron a perdu en se rapprochant du noyau.
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Diffraction des rayons X
Photoélectron
Electron
incident
K lacune
K
L Photon
X
(a) (b)
Dans l’atome, les électrons sont tous à des niveaux d’énergie bien définie. Il en résulte que
l’énergie du photon émis par radiation, est aussi bien déterminée. D’où l’émission d’un certain
nombre de raies composées chacune de photons de même énergie caractéristique des niveaux entre
lesquels a lieu la transition électronique. Ainsi, ces raies sont dites caractéristiques.
Exemple : La raie K est émise lors du saut d’un électron de la couche LIII à la couche K. L’énergie
des photons contenus dans cette raie s'écrit :
hk wLIII wk
Où B est une constante, et n une autre constante qui avoisine 1.5 mais qui dépend de V et
varie entre 1 et 2.
Les couches électroniques qui interviennent dans l’émission des raies X sont les couches
profondes de l’atome. Les niveaux d’énergie que peuvent occuper les électrons sont peu nombreux.
Ils dépendent, en première approximation, de la charge du noyau central et sont indépendants des
électrons extérieurs qui régissent les propriétés chimiques des atomes et les spectres optiques. De là
résultent la simplicité des spectres X.
Les spectres X correspondent à des transitions entre niveaux d'énergie de couches profondes.
Tandis que les spectres optiques proviennent des transitions entre les niveaux des couches externes.
Ceux-ci sont très nombreuses et dépendent de la liaison dans laquelle est engagé l’atome :
D’où la complexité des spectres optiques et leur dépendance vis-à-vis des liaisons chimiques.
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Diffraction des rayons X
L’émission d’un photon peut aussi correspondre à une transition entre deux états d’un noyau.
Elle est à l’origine des rayons émis par des noyaux radioactifs. Généralement, les différences
d’énergie entre deux états du noyau sont de l’ordre du mégaélectronvolt (longueur d’onde de l’ordre
-3
de 10 Å), mais certaines transitions donnent des radiations du domaine des rayons X. Il y a des
atomes radioactifs qui sont des sources de rayons X monochromatiques. Ces sources seraient très
commodes mais, malheureusement, elles sont bien moins intenses que les émissions caractéristiques
d’un tube à rayons X dans des conditions normales de fonctionnement.
La quantité de matière radioactive qui serait nécessaire pour atteindre les mêmes intensités
occuperait un volume incompatible avec les applications usuelles des rayons X, où l’on utilise un
foyer ponctuel dont les dimensions sont de l’ordre de quelques dixièmes de millimètre.
Toutefois, ces sources sont maintenant nécessaires pour des applications telle que l’effet
Mössbauer.
La figure 10 montre les raies caractéristiques d'un atome de cuivre. Par exemple, les
transitions vers les niveaux K conduisent à des raies monochromatiques nommées : K1, K2, K1,
K2, etc. Il y va de même pour les autres transitions sur les autres niveaux L, M,…
Les transitions possibles ou probables sont déterminées par des règles de sélection définies en
mécanique quantique :
n = 0, l = 1, j = 0
Les intensités relatives des rais d'émission K et K sont, pour le cuivre, dans les rapports :
1 2 1 2
1 2 Série L
1 2 1 2
K
Série K
Fig. 10 - Schéma des transitions des raies caractéristiques d'un atome de cuivre.
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Diffraction des rayons X
Tableau. 3 - Energies et longueurs d’onde des raies K caractéristiques des matériaux utilisés dans les tubes à RX
Le tableau 3, rassemble les énergies et les longueurs d’onde des raies K caractéristiques des
matériaux les plus utilisés dans les tubes à RX.
k 2 k k 2 (7)
3
Ainsi, l'énergie de la raie Cu (K1) est égale à la différence des énergies de liaison des niveaux
K et LIII, c'est à dire :
E k 1 ( Cu ) E k ( Cu ) E LIII 1 ( Cu )
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Diffraction des rayons X
II - NOTIONS DE CRISTALLOGRAPHIE
Plus de 95% des solides existent à l’état cristallisé. D’autres substances comme les verres,
ainsi que les liquides, les gaz et les plasmas ont une structure amorphe.
Certains solides peuvent passer d’un état cristallisé à un état amorphe ou inversement, par
exemple par fusion ou sublimation.
Une grande partie de la matière solide (métaux, oxydes, minéraux, sels...) est sous forme
cristalline.
infini : la distance entre deux atomes voisins d'un cristal est de quelques angströms
(1 Å = 10-10 m), donc dans un cristal de 1 micron cube, il y a de l'ordre de 1012 atomes, soit
10 000 milliards ;
régulier : les atomes sont empilés de manière ordonnée, selon un schéma répétitif ou
"réseau" (lattice en anglais).
20
Diffraction des rayons X
Le réseau est donc un objet mathématique descriptif. A chaque nœud de ce réseau se trouve
un "motif", c'est à dire un objet physique, souvent un atome. Dans certains cas, le motif peut être
une molécule (par exemple, I2 dans un cristal d'iode, H2O dans un cristal de glace, produit
organique cristallisé comme le sucre...), voir une molécule très complexe. Il faut donc maintenant
étendre la définition précédente aux différents cas.
II.1.2 - Cristal
C’est un empilement infini et régulier de motifs identiques, un motif pouvant être un atome,
plusieurs ou bien une molécule.
On peut illustrer ces notions de motif (Fig.12) et de réseau dans le cas d'un carrelage : les
carreaux sont les motifs, et leurs emplacements sont les nœuds d'un réseau.
Ceci fut confirmé en 1912 par les expériences de diffraction de rayons X sur la matière par
Laue : la figure de diffraction étant elle-même un réseau ordonné, cela ne peut s'expliquer que s'il y
a une périodicité spatiale.
21
Diffraction des rayons X
parallélépipèdes rectangles
Cubique
Tétragonale ou
Quadratique
(base carrée)
Orthorhombique
(base rectangulaire)
Prismes droits
Hexagonale
(base losange à 120o)
Monoclinique
(base parallélogramme
quelconque)
prismes obliques
Rhomboédrique ou
Trigonale
(tous les côtés sont égaux,
tous les angles sont
égaux)
Triclinique
(prisme quelconque)
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Diffraction des rayons X
On voit que l'on peut découper le réseau en mailles, une maille étant la plus petite portion
(fig.14) du réseau ayant les mêmes symétries que le réseau lui-même. Une maille est donc un
prisme composé de plusieurs nœuds ; le réseau est un empilement de mailles élémentaires.
Les motifs sont donc situés aux nœuds du réseau, c'est à dire aux 8 sommets de la maille
élémentaire. Cependant, on a parfois des motifs situés au centre de la maille, structure dite
"centrée", ou bien encore aux centres des faces, structure dite "à faces centrées" (fig.15).
Fig. 15 - Structures cubique centrée (cc - ou body centered cubic bcc) et cubique à faces centrées (cfc - ou face
centered cubic fcc).
En combinant ces différentes possibilités, on obtient les 14 réseaux de Bravais (cf II.1.5)
23
Diffraction des rayons X
Les paramètres de maille désignent les dimensions de la maille élémentaire. Dans le cas le
plus complexe, le réseau triclinique, on a 6 paramètres : trois dimensions a, b et c, et trois angles, ,
et . Dans le cas du réseau cubique, on ne cite qu'un paramètre de maille, a (puisque a = b = c, et
que = = = 90°), dans le cas d'un orthorhombique, on n'en cite que trois, a, b et c (puisque =
= = 90°), et dans le cas de l'hexagonal, on en cite également trois, a, c et = 120° (puisque a =
b, et que = = 90°).
On appelle un plan nodal (fig. 17 et 18) l'ensemble des nœuds situés sur un plan de l'espace.
Cette notion joue un rôle très important dans les phénomènes de diffraction ainsi que pour la
déformation plastique. Étant donné que la plupart des motifs étudiés sont des atomes uniques, on
parle souvent de "plan atomique". Un des problèmes de la cristallographie consiste donc à décrire
ces plans, c'est à dire notamment à donner leur orientation dans l'espace. Cette orientation est
donnée par trois nombres entiers mis entre parenthèse, dits "indices de Miller", et traditionnellement
appelés h, k et l ; on parle ainsi de plans (100), (110)... La première idée consiste donc à définir une
base vectorielle liée au réseau. On prend pour vecteurs de la base les arrêtes de la maille
élémentaire ; donc, en dehors des structures cubiques, la base est quelconque, c'est à dire ni
orthogonale, ni normée.
L'orientation d'un plan est décrite, comme en mathématiques, par la donnée de son vecteur
normal. Dans le cas d'un réseau cubique, ce vecteur est perpendiculaire au plan. Dans le cas d'un
réseau quelconque, il n'est plus perpendiculaire au sens "angle droit", mais si on déformait la maille
pour la rendre cubique, alors il le deviendrait. Ce sont les coordonnées de ce vecteur qui forment les
indices de Miller. Lorsque des coordonnées de vecteur sont négatives, on place une barre au-dessus
de l'indice de Miller correspondant : par exemple, le plan représenté par le vecteur de composantes
(-1,1,2) sera noté (1 1 2). Cependant, la barre au-dessus ne faisant pas partie des polices
informatiques standard, on le verra aussi souvent écrit (-112). Pour des raisons géométriques
évidentes, si l'on change le signe des trois indices, on obtient le même plan, (hkl) = (-h-k-l).
Du fait de l'invariance par translation du cristal, il y a une infinité de plans parallèles entre
eux. La distance, qui sépare deux plans parallèles voisins, est appelée "distance inter-réticulaire", et
est notée dhkl. On remarque que plus les indices de Miller sont élevés, plus les plans sont proches
(plus dhkl est petit).
24
Diffraction des rayons X
Dans le cas ou il y a des nœuds au centre des mailles ou des faces, il peut y avoir des "sous-
plans" (fig.19) d'indices supérieurs :
25
Diffraction des rayons X
Au paragraphe II.1.2, nous avons décrit 7 formes de mailles, 7 réseaux élémentaires. Chaque
réseau peut se décliner de quatre manières :
Où C désigne les faces perpendiculaires à l'axe des z, puisque le paramètre c est la dimension de la
maille selon cet axe, on peut avoir de même A ou B ;
À ceci, il faut ajouter la structure rhomboédrique : dans le cas de la symétrie trigonale (ou
rhomboédrique), on peut avoir les motifs disposés en rhomboèdre au sein d'une maille hexagonale ;
en plus des 12 nœuds aux sommets du prisme à base hexagonale, on a des nœuds situés sur les
segments parallèles à l'axe ; ceci est noté R (rhomboèdre) ; seules les mailles trigonales peuvent être
R.
On obtient donc ainsi 14 réseaux de Bravais (cf. tableau 3.1).
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Diffraction des rayons X
structure
à 2 faces centrées à faces centrées
Système simple (P) centré (I) rhomboédique
(C) (F)
(R)
Cubique
Hexagonal
Tétragonal
(quadratique)
Trigonal
(rhomboédrique)
Orthorhombique
Monoclinique
Triclinique
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Diffraction des rayons X
* Rangées nodales
Il peut être intéressant de repérer les directions, les droites, dans un cristal. C'est par exemple
très utilisé dans le domaine de la déformation plastique (vecteurs de Burger).
Définition
On appelle rangée nodale une droite de l'espace passant par des nœuds du cristal.
De même que pour les plans nodaux, on parle souvent de "rangées atomiques". Les indices de
Miller d'une rangée sont notés entre crochets [uvw]. u, v et w sont des entiers qui sont les
composantes d'un vecteur de la droite. Les nombres négatifs étant notés avec une barre au-dessus.
On parle aussi de direction cristallographique pour désigner les indices [uvw].
28
Diffraction des rayons X
Fig. 21 - Indice de Miller de quelques directions cristallographiques dans une maille triclinique
Dans le cas des structures cubiques, on peut appliquer toutes les relations classiques de la
géométrie et de la trigonométrie. On peut par exemple calculer aisément la distance inter-
réticulaire :
De plus, d'après les symétries des structures cubiques, on voit que les plans (100), (010) et
(001) sont équivalents. De manière plus générale, si l'on considère les plan (hkl), alors tous les plans
obtenus par permutation des indices et par leur changement de signe sont équivalents ((hkl), (hlk),
(lhk)….) ; on parle alors de famille de plans {hkl} (notation entre accolades). Ainsi, la famille {110}
comprend les plans :
Mais ceci n'est malheureusement valable que pour les réseaux cubiques...
29
Diffraction des rayons X
III.1 - Introduction
La diffraction des rayons X (DRX) est une méthode universellement utilisée pour identifier la
nature et la structure des produits cristallisés. Cette méthode ne s'applique, jusqu'à récemment, qu'à
des milieux cristallins (roches, cristaux, minéraux, pigments, argiles...) présentant les
caractéristiques de l'état cristallin, c'est-à-dire un arrangement périodique et ordonné des atomes
dans des plans réticulaires (hkl) tridimensionnels. La méthode permet ainsi clairement de distinguer
les produits amorphes (verres...) des produits cristallisés. La diffraction des rayons X sur poudre est
une méthode d'analyse de phases non destructive. Au début de son introduction (années 1910), la
diffraction des rayons X était utilisée surtout pour déterminer les structures des cristaux.
Le diffractomètre de poudres, compte parmi les appareils les plus utilisés actuellement dans le
monde industriel et de la recherche, à cause de sa simplicité et de sa généralité d'emploi. Par contre,
le diffractomètre pour monocristaux qui permet l'étude des structures des cristaux est surtout utilisé
dans les instituts de cristallographie de chimie et de biologie.
A la suite de la découverte des rayons X par Röntgen en 1895, les premières applications ont
été tournées vers l'étude des cristaux car on espérait mettre en évidence les atomes constitutifs des
molécules et confirmer ainsi la justesse du nombre d'Avogadro.
En 1912 le physicien Laüe détermine grâce à un réseau cristallin la longueur d'onde de rayons
X. Il devint donc possible de faire l'inverse, c'est-à-dire de déterminer les distances entre les atomes
30
Diffraction des rayons X
grâce à ces mêmes rayons. La plupart des scientifiques du début du siècle dont Pasteur utilisèrent
ainsi les rayons X pour étudier les corps cristallisés.
III.2.1.1 - Principe
Les corps cristallins peuvent être considérés comme des assemblages de plans réticulaires
plus ou moins denses. Les plans contiennent les atomes (fig.22) : certains plans contiennent bien
plus d'atomes que d'autres en fonction de la formule chimique du minéral. Ces plans réticulaires
sont séparés par des distances caractéristiques (d) selon la nature du cristal ou du minéral considéré.
Trois ou quatre distances réticulaires bien choisies permettent une reconstitution du réseau cristallin
du minéral.
Avec un rayonnement de longueur d'onde suffisamment petit on peut obtenir des diffractions
par les plans réticulaires (de la même manière que les rayons lumineux sont diffractés par les petites
fentes d'un réseau en optique). Cette réfraction est d'autant plus intense que le plan est « dense »
c'est-à-dire riche en atomes.
Soient deux ondes arrivant sur deux plans réticulaires sous un angle d'incidence et
diffusées sous le même angle (fig.23). La différence de marche entre les ondes, entre les plans (P) et
(P’) est donnée par :
31
Diffraction des rayons X
La diffraction aura lieu quand la condition d'interférence constructive est vérifiée, à savoir :
n
La condition de diffraction, dite de Bragg est alors :
(P)
(2') Rayonnement
Rayonnement diffusé
incident (P’)
(2) (1')
(1) Diffusion
Interférences:
O
d(hkl) Atomes
H Constructives
H'
Destructives
2
O'
d(hkl)
Diffraction Absence
de
diffraction
sin 1 2dhkl
La longueur d'onde du rayonnement utilisé en diffraction doit être de l'ordre de la distance inter réticulaire des
matériaux cristallins. Comme ces distances sont de l'ordre de quelques angströms, le rayonnement correspondant
appartient au domaine des RX (§ II-1).
La longueur des RX utilisés en diffraction est comprise entre 0.1 et 3 Å environ.
32
Diffraction des rayons X
Pour effectuer les mesures, l'appareil de base est un goniomètre. Il diffère peu des
goniomètres classiques qui servent à mesurer les angles entre les plans des faces cristallines (les
angles dièdres) si ce n'est la présence d'une source de rayons X (les rayons utilisés ont généralement
une longueur d'onde de l'ordre de 0,5 à 2 Å) et d'un détecteur ou d'un film photographique.
r*
P
Sphère d'Ewald
Rayonnement transmis
Rayonnement incident
2
Q O Cristal
33
Diffraction des rayons X
Faisceau
incident
Nœud du réseau
Famille de
plans (hkl)
0
Nœud du réseau
Faisceau
Emergeant
Faisceau
incident
Echantillon
Dans le cas de poudres dont les cristallites sont orientés de manière aléatoire, la direction de
diffraction, donnée par la loi de Bragg, génère des cônes (fig. 26) de révolution dont l'axe est
confondue avec la direction du faisceau incident.
34
Diffraction des rayons X
Selon la nature du renseignement que l'on désire obtenir - identification minéralogique simple
ou structure cristalline - et selon la nature du matériau, différentes analyses sont possibles. Les
méthodes diffèrent selon qu'elles utilisent des rayons X polychromatiques ou monochromatiques.
Elle utilise un petit cristal ou une section plane dans un cristal sur lesquels tombe le faisceau
polychromatique de rayons X. Le cristal est immobile et l'interaction des rayons X avec les plans
réticulaires fait que certaines incidences satisfont à la relation de Wulff-Bragg. Les rayons diffractés
forment des taches : elles permettent de mettre en évidence la symétrie cristalline.
C'est la méthode la plus utilisée lorsque le matériau est réductible à une fine poudre (les grains
sont de l'ordre de 0,01 mm), ce qui est presque toujours possible.
On fait tomber le faisceau de rayons X qui est ici monochromatique sur la poudre
microcristalline disposée sur une petite baguette de verre, dans un petit capillaire ou encore étalée
sur un lame mince spéciale.
L'hypothèse de base est que parmi tous les petits cristaux présents (en principe non orientés) il
s'en trouvera suffisamment pour présenter des faces cristallines telles que des diffractions pourront
se faire selon l'angle 2 de Bragg.
35
Diffraction des rayons X
Selon les appareils, on enregistrera donc les rayons diffractés sur un film photographique avec
une chambre cylindrique ou on obtiendra un diffractogramme par l'intermédiaire d'un compteur de
rayons X (Geiger-Muller) qui détectera les rayons diffractés et leur différente intensité.
Avec une chambre circulaire de Debye-Scherrer (fig. 27), on obtient sur le film des anneaux
concentriques dont chacun représente une distance réticulaire.
Sur le diffractogramme (fig. 28), on obtient une succession de « pics » correspondant à des
angles précis : chacun de ces pics correspond à une distance réticulaire.
Pour cette méthode il faut disposer d'un monocristal (de bonne qualité). Le cristal de petite
taille est placé au centre de la chambre. Il tourne autour de son axe et reçoit le faisceau incident de
rayons X monochromatique. Chaque rayon réfracté se traduit par l'apparition d'une tache sur la
plaque photographique. On peut ainsi étudier le réseau cristallin.
La possibilité de détection annulaire (et non plus circulaire comme dans le goniomètre ) ainsi
que l'augmentation considérable de la puissance du tube à rayons X (« haute brillance » : 60 kV, 200
mA) a donné naissance à de nouveaux diffractomètres très performants permettant d'analyser très
peu de matière. Le modèle « Rigaku » est particulièrement recommandé pour l'analyse des quantités
de l'ordre du milligramme ou des surfaces de l'ordre de 30 µm2.
Les différentes distances réticulaires des milliers de minéraux naturels ou artificiels sont
disponibles sous forme de fiches, de recueils de fiches ou sur CD-Rom. Ils ont été élaborés par
l'ASTM (American Society for Testing Materials) et constituent la référence : plusieurs milliers de
minéraux sont ainsi décrits avec toutes leurs distances réticulaires.
Raies de diffraction
36
Diffraction des rayons X
Les différents anneaux correspondent aux pics obtenus avec le diffractomètre. Ils indiquent
une valeur de distance réticulaire.
La présence de plusieurs produits : les mélanges sont toujours difficiles à analyser car les «
pics » caractéristiques peuvent se confondre ;
Certains effets de matrice ou de structure (argiles par exemple) qui peuvent perturber
l'analyse diffractométrique.
Les gemmes sont parfois difficiles à identifier car les pierres naturelles sont très difficiles à
différencier des minéraux artificiels ou de simples verres colorés. La diffraction permet d'identifier
le cristal sans ambiguïté.
Analyse des sels d'altération des pierres, des céramiques, des terres cuites
Les sels d'altération des matériaux pierreux sont constitués de minéraux souvent de même
aspect cristallisé blanchâtre avec des teneurs fortes en calcium. La diffraction des rayons X permet
de différencier facilement les différents produits d'altération : sulfates de calcium, chlorures de
calcium, nitrates de calcium etc.
En association avec les méthodes d'analyse élémentaires (qui ne donne accès qu'à l'élément
chimique et non à la formule complète) la diffraction permet une détermination parfaite des
minéraux constitutifs des pigments. Par exemple l'azurite et la malachite ne donnent qu'un signal
cuivre en analyse élémentaire. Seule la diffraction des rayons X permet de les différencier. Il en est
de même des pigments à base de plomb ou de fer. Les blancs de plomb sont particulièrement bien
identifiés par cette méthode, alors qu'en spectrométrie élémentaire différents éléments gênent la
reconnaissance.
Les produits de corrosion des métaux dont les bronzes, qui sont des chlorures, des sulfates,
des oxydes de cuivre sont bien identifiés en diffraction X alors qu'en spectrométrie d'énergie ils ne
donnent qu'un signal Cu.
37
Diffraction des rayons X
Beaucoup moins utilisée que la diffraction des rayons X, la diffraction électronique est une
puissante méthode d'identification des composés minéralogiques microscopiques. A ce titre elle
présente un grand intérêt pour l'étude des constituants des œuvres d'art.
Principe
d s
hkl
d hkl
En comparant avec un standard interne (en général de l'aluminium) on peut calculer les
distances interréticulaires des minéraux observés par une formule appropriée.
L'avantage est donc de combiner l'observation microscopique à fort grossissement (de l'ordre
de x 20 000 ) avec l'identification cristallographique.
Applications
A partir de coupes stratigraphiques de peintures de chevalet, des sections ultra-fines ont été
pratiquées afin d'obtenir une préparation pour microscopie électronique à transmission : il est en
effet nécessaire que le faisceau électronique traverse l'échantillon pour l'observation. Ceci nécessite
une délicate opération de coupe avec un microtome spécial.
Sur la coupe observée, les grains de pigments peuvent être aisément différenciés des autres
minéraux (quartz, calcite...) et des produits organiques.
Les pigments eux-mêmes peuvent être déterminés par l'analyse minéralogique en complément
des observations morphologiques et des analyses élémentaires par spectrométrie X de dispersion
d'énergie
38
Diffraction des rayons X
Photoélectrons
A Electron Auger
B
S
Photons transmis
Photons O
incidents R
P Diffusion Compton
T
I
O Diffusion Reyleigh
N
Fluorescence
I0 I
dx
39
Diffraction des rayons X
Il se trouve que l'effet photoélectrique, en général, est le mécanisme le plus prépondérant dans
le phénomène d'absorption des rayons X par la matière.
Etant donné que l'absorption est un phénomène atomique, le coefficient d'absorption d'un
composé ou d'un mélange, est la somme des coefficients atomiques de chaque élément, multiplié
par le nombre d'atomes correspondants. Il en résulte une règle d'addition des coefficients
d'absorption massiques :
) )
(
c
i i
(
i
Le choc de l’atome et du photon est comparable à celui de l’atome et de l’électron, choc décrit
lors de l’étude de l’émission des raies caractéristiques : l’atome qui a absorbé le photon est ionisé,
c’est-à-dire qu’un électron est expulsé d'une couche profonde de l'atome. Pour qu’une certaine
couche, K par exemple, puisse être ionisée, il faut que l’énergie du photon (E = hc / ) soit
supérieure ou égale à l’énergie de liaison ( Wk hc ) de l’électron, soit,
k
hc w k
k
L'électron éjecté, appelé photo-électron, emporte l'énergie excédante sous forme d'énergie
cinétique :
E i h W i
À chaque couche électronique correspond une longueur d’onde limite, comme il lui
correspond un potentiel limite d’excitation V. Dans le cas de couche, par exemple, ces deux valeurs
sont reliées par la relation :
k
( A ) hc
eV k
V
12398
k
( volts )
40
Diffraction des rayons X
µ
Z
L3
L1 L2
k
Fig.31 - Variation du coefficient d'absorption (u, a) en fonction de la longueur d'onde (u, a).
Il est souvent utile de connaître pour les substances usuelles, l'épaisseur qui réduit de moitié,
par exemple (tableau 5), l'intensité d'un rayonnement de sa valeur initiale On trouve facilement
que :
x 0 . 69
1 2
(Z , )
41
Diffraction des rayons X
Z
( ) Tantale
M L
Photoélectrique
K
Reileigh
Compton
Substance absorbante
Air
0°C, 760mm Hg
(Å) Cellophane Al Cu Pb
0.1 ….
43 16 2.1
0.7 4100
4 0.50 0.016 0.16
1.5 620
1.10 0.056 0.016 0.0044
2.0 260
0.49 0.025 0.0071
Tableau 5 - Epaisseur (mm) de substance absorbante réduisant de moitié l'intensité d'un rayonnement.
Lorsqu'on irradie un volume de matière de la cible avec des électrons, il y a émission d'un
rayonnement X. Ce dernier peut, éventuellement, à son tour ioniser par effet photoélectrique,
d'autres atomes appartenant un d'autres éléments, et ce, avant son émergence de la cible. Il en
résulte le même processus d'émission X que celui qui a été décrit pour l'excitation par des électrons.
Le rayonnement secondaire dit de fluorescence due aux photons primaires, se superposera au
rayonnement primaire (dû aux électrons) et ne peut être différencié par le spectromètre.
42
Diffraction des rayons X
h = EB2 - EB1
électron
E = EA2 - EA1 = ho> EB1
EA1 EB1
EA2 EB2
Photoélectron Photoélectron
Atome A Atome B
De la même façon, dans le spectre du cuivre toute la bande spectrale ( = 0 -l) comprise
entre la longueur d'onde minimale 0 et la longueur marquant la discontinuité d'absorption l , est
capable d'exciter par fluorescence le niveau l.
Remarquons que l'effet de la fluorescence est pratiquement négligeable dans le cas où la cible
serait utilisée comme anticathode d'émission ou production des RX. Car le filtrage atténue les raies
satellites dues à la fluorescence éventuellement présentes. Le matériau de l'anticathode ne présente
généralement que des éléments étrangers sous forme de traces, dont la concentration dépend du
vieillissement du tube. L'influence de la fluorescence peut être importante dans le cas d'une mise en
œuvre d'une analyse quantitative d'un échantillon.
Ce mode de désexcitation (fig.34) de l'atome conduit à l'émission d'un électron par effet
photoélectrique interne" au lieu d'un photon X. Dans le cas des éléments légers, l'émission Auger est
importante et se trouve en concurrence avec le phénomène de fluorescence X. Il présente ainsi une
double ionisation de l'atome, perturbant ses niveaux d'énergie.
43
Diffraction des rayons X
Electron Auger
Photon
L'énergie du photon incident est totalement transférée à un électron d'une couche interne
(photoélectron).
La vacance créée dans la couche interne est comblée par un électron issu d'une couche plus
externe, l'énergie étant libérée sous forme d'un photon X de fluorescence ou d'un électron Auger.
Un photon d'énergie incidente EI (fig. 36) qui interagit avec un électron d'un atome cible peut
éjecter cet électron de son orbite en lui communiquant une énergie cinétique EC, telle que :
44
Diffraction des rayons X
EC = EI - EL,
Le photon est dévié, l’électron acquiert une énergie cinétique qui dépend de l’angle de
diffusion, et l’énergie de recul est soustraite à l’énergie du photon h.
45
Diffraction des rayons X
Le photon secondaire h' correspond ainsi à une radiation de fréquence moindre, donc de
plus grande longueur d’onde que la radiation incidente. La rémission de ces photons se fait avec un
déphasage aléatoire, le rayonnement Compton est dit incohérent. Il contribue au bruit de fond du
spectre d'émission.
Une partie de l'énergie du photon incident est transférée à un électron d'une couche
périphérique. L'énergie incidente se trouve donc répartie entre l'électron Compton et le photon
diffusé.
L'énergie du photon incident ( > 1 022 eV) est totalement absorbée pour la création d'une
paire électron-positon. Ce processus est suivi d'une annihilation dans laquelle le positon et un
électron s'annihilent mutuellement en générant une paire de photons de 511 keV émis à 180° l'un de
l'autre (fig. 38).
Dans le cas de la diffusion sans changement de longueur d’onde, tous les atomes de la matière
forment un ensemble de sources cohérentes dont les radiations peuvent interférer. Or les distances
entre atomes dans les systèmes condensés sont du même ordre de grandeur que la longueur d’onde
46
Diffraction des rayons X
des rayons X. Grâce à ces conditions favorables, des phénomènes d’interférences sont observés. Au
lieu qu’une énergie très faible soit répartie dans tout l’espace, le rayonnement diffusé se concentre
dans les directions particulières où il devient bien plus intense. On obtient ainsi des «figures de
diffraction», d’où il est possible de déduire des données sur les positions respectives des atomes.
Les interférences entre les «ondelettes» diffusées par les différents atomes d’un corps sont
remarquables surtout quand ce corps est un cristal. C’est-à-dire quand les atomes sont
périodiquement disposés selon un réseau cristallin. Dans un cristal, les atomes homologues peuvent
être groupés, d’une infinité de façons, en familles de plans réticulaires parallèles et équidistants. En
considérant une famille de plans (hkl), irradiés par des R X de longueur d’onde , Bragg a démontré
que les interférences annulaient exactement la radiation diffusée, sauf si l’angle d’incidence que fait
le faisceau incident avec cette famille de plans était relié à la distance interréticulaire d (hkl) de cette
même famille par la relation :
2 d ( hkl ) sin n
Où n est un nombre entier, correspondant à l'ordre de diffraction. C’est la relation dite de Bragg.
Pour les angles de Bragg 1, 2,…, Correspondant aux valeurs possibles de n (on doit avoir
n < 2 d), les ondes diffusées par tous les atomes sont en phase, donc leurs amplitudes s’ajoutent,
ce qui donne naissance à un rayon diffracté dans la direction de réflexion sur les plans réticulaires.
Ainsi, quand un rayon diffracté est observé, on en déduit l’orientation des plans réticulaires
réfléchissants et leur distance réticulaire.
47
Diffraction des rayons X
Alors que le spectre d'émission des sources de RX (tubes et synchrotron) est poly-
chromatique, les expériences de diffraction, excepté la méthode de Laue, nécessitent un
rayonnement monochromatique. Différentes techniques de monochromatisation ont été
développées, dans le but d'obtenir un rayonnement dont le rapport pic sur bruit de fond soit
optimum. Les deux dispositifs les plus utilisés sont :
- Filtrage
- Monochromateur plan.
Le spectre d'émission des RX émis par une cible excitée sous une tension supérieure à la
tension critique est composé de trois parties, essentiellement :
L'absorption sélective des filtres est mise à profit pour "monochromatiser" le faisceau de RX
poly - chromatique sortant du tube :
Pour une anticathode donnée, on choisit un matériau filtre (Tableau 6) dont la discontinuité
d'absorption K est située entre les longueurs d'onde K et Kde l'anticathode.
48
Diffraction des rayons X
K
K
Intensité (u.a)
(Å)
0.5 1.5 2
2 -1
[cm g ]
Z
Variation du coefficient.
d’absorption du filtre K
utilisé
(Å)
k
K
(Å)
49
Diffraction des rayons X
Elém Discontinuité de k
(K) en Å (K)en Å Filtre
ent (Å)
Pour déterminer l'épaisseur du filtre, on utilise habituellement l'un des deux critères suivants :
- Un filtre donnant un rapport d’intensité des raies (K) et (K) égal ou inférieur au 1/100
au niveau du détecteur
- Une atténuation de 50% sur le rayonnement K.
(hkl)1
2
1
(hkl)2
i (rayonnement
polychromatique)
2
50
Diffraction des rayons X
Remarque :
Pour obtenir, par exemple, la raie K (K = 1.54 Å) tube du cuivre, il faut caler le mono-cristal
(analyseur) à =22.49°.
Monochromateur
primaire Détecteur
Fente
réceptrice
Fente de
divergence
2
Tube à Rx
Echantillon
Cercle
goniométrique
51
Diffraction des rayons X
(111)
(333)
(111)
Intensité (u.a)
(333)
2
(a) Filtre K (b) Monochromateur
Fig.42 - Enregistrement des raies (111) - 2 = 38.2° - et (333) - 2 = 157.8° de l'or, respectivement avec
monochromateur et filtre K.
Détecteur
Fente de
divergence
•
Tube à
Rx Cercle de
focalisation
2
Echantillon
Echantillon
Cercle
goniométrique
52
Diffraction des rayons X
De nos jours, pour avoir une bonne précision de la mesure de l'intensité diffractée, on
n’utilise pratiquement que des détecteurs comptant le nombre de photons ou d'impulsions.
53
Diffraction des rayons X
VI.1 - Le compteur
Les compteurs utilisent la propriété du pouvoir ionisant des RX. C'est ainsi que les
constructeurs ont pensé réaliser des compteurs à remplissage gazeux, comme celui monté sur le
diffractomètre vertical "Philips" ou des compteurs "solide" soit à scintillations NaI ou à semi-
conducteur Si-Li.
cathode
+V -- Pré-ampli
photons e- e- e- E -- Ampli
Mesure -- Chaîne de
comptage
Anode R C
Fenêtre en béryllium
Le compteur à gaz est formé d'une enceinte cylindrique conductrice en acier qui joue le rôle
de cathode, et d'un fil métallique coaxial qui porté à un potentiel positif joue le rôle d'anode.
Le tube contient un mélange gazeux qui sera ionisé par le faisceau incident de RX. Dans le
compteur à flux gazeux (utilisé en analyse par fluorescence X), on fait circuler un mélange de 90%
de xénon et 10% de méthane. Dans le compteur scellé le mélange est formé de xénon et d'halogène
avec les mêmes proportions.
Lorsqu'un photon X d'énergie E0 arrive dans le compteur, son énergie est absorbée
entièrement pour ioniser un atome de gaz par effet photoélectrique. Ainsi, un électron d'un niveau i
est chassé de son orbite avec une énergie cinétique Ec = E0 - Ei. Ei, étant l'énergie d'ionisation du
niveau i excité. Le retour à l'état fondamental de l'atome peut s'effectuer suivant deux processus :
54
Diffraction des rayons X
Les photoélectrons et les électrons Auger perdront leur énergie progressivement par
interactions inélastiques successives, en créant d'autres ionisations et en générant d'autres paires
électrons – ions.
Ordre de grandeur
Pour l'argon ( = 26.4 eV), un photon de 10 keV peut engendrer : 104 / 23.4 = 380 ionisations
Un champ électrique E crée par la haute tension positive V du fil coaxial permet de collecter
ces électrons en les accélérant vers l'anode. Leur nombre d'électrons dépend de la tension appliquée
au compteur.
Lorsque V croît, on distingue expérimentalement (fig.45) six régimes de fonctionnement du
compteur :
- Régime de recombinaisons :
La tension appliquée est trop faible pour accélérer les n électrons primaires vers l'anode : les
paires électrons – ions se recombinants. La collection est pratiquement nulle.
Intensité (A)
Chambre d'ionisation
1010
Recombinaison
Arc
Proportionnalité
Décharge
Compteur
proportionnel
Geiger-
Compteur
104 105
102 103
10
V
0
55
Diffraction des rayons X
La tension est juste suffisante pour collecter les n électrons primaires, mais ne peut augmenter
leur nombre par amplification. Les courants produits sont très faibles dans le cas d'un rayonnement
X diffracté, de l'ordre de 10-14 à 10-15, nécessitant pour leur mesure des électromètres très sensibles.
Cette région est peu utilisée pour cette raison.
- Régime proportionnel
Au-dessus d'une certaine valeur du potentiel V (ordre de quelques centaines de volts), les
électrons produits par un photon acquièrent dans le champ électrique une énergie suffisante pour
ioniser eux-mêmes d'autres atomes de gaz, produisant de nouveaux électrons, accélérés à leur tour
et ainsi de suite, déclenchant ce qu'on appelle une avalanche, dite de TOWNSEND, au niveau du fil
coaxial. La charge ainsi récupérée croît avec la tension de polarisation et avec l'énergie des
électrons. Mais, pour une même tension la charge reste proportionnelle à l'énergie des photons
incidents. On arrive ainsi à rester dans la région de proportionnalité avec des coefficients
d'amplification pouvant atteindre 105.
Lorsque V dépasse une certaine valeur limite, il se produit des interactions entre les
avalanches. La zone des avalanches envahit progressivement tout e l'enceinte. La proportionnalité
entre taux de comptage et le nombre de photons incidents n'est plus assurée. Cette région présente
peu d'intérêt.
Lorsque la tension V augmente encore et atteint une valeur juste inférieure à celle provoquant
la décharge spontanée (ordre de 1000 à 1300 V), il suffit d'un photon incident pour déclencher cette
décharge : le phénomène d'avalanche devient général, avec excitation supplémentaire due
particulièrement à l'émission d'électrons par les parois et l'électrode, soumis au bombardement
ionique et électronique, ainsi qu'à l'émission de rayonnement ultraviolet. Pour amortir le
phénomène, on place une résistance élevée R dans le circuit d'utilisation provoquant une chute de
tension sensible qui coupe la décharge. Un auto amortissement peut aussi être produit, comme dans
le compteur proportionnel, par addition d'une proportion de gaz organique ou d'halogène. L'impact
d'un photon produira, quelle que soit l'énergie incidente (supérieure au seuil) une avalanche : il n'y a
donc plus aucune proportionnalité entre l'amplitude du signal et l'énergie.
- Régime de décharge
- Régime de l'arc
A une tension encore plus élevée, un arc électrique jaillit entre les électrodes, détruisant le
compteur.
56
Diffraction des rayons X
Le compteur peut être assimilé à un condensateur qui se charge, suite à l'ionisation du gaz et
le phénomène d'avalanche, puis se décharge dans une résistance R. La décharge étant recueillie sous
forme de signal qui est analysé par un dispositif électronique.
L'avalanche fait apparaître au voisinage du fil coaxial (anode) une charge électrique
Q N .e
Avec en moyenne :
N A.n A E0
Q
Vmax AE0.e
C .C
En fait, la chute de tension n'atteint pas la valeur Vmax , mais se stabilise autour d'une valeur
moyenne Vm. Cette stabilité est due au nuage d'ions qui se forme autour de l'anode.
V
Vmax 0.5 1
a b c
Vmin
t(s)
57
Diffraction des rayons X
Vm K. E0
Où, k est un facteur de proportionnalité qui englobe les effets du coefficient d'amplification
A, l'influence du gaz poly-atomique et la géométrie du compteur.
I
Im
Im/2 t
Vm
V
c) Pic de fuite
Après l'absorption d'un photon incident, si la désexcitation de l'atome ionisé se fait par
l'émission d'un électron Auger, la totalité de l'énergie incidente du photon est récupérée par le
compteur sous forme de charges. Mais si l'énergie du photon E0 est supérieure à l'énergie Ek
(énergie d'ionisation de la couche k du gaz), et si le photoélectron est un électron K, une transition
radiative avec "émission d'un photon k peut avoir lieu. Ce photon d'énergie Ek a une faible
probabilité d'être absorbé par le gaz et peut être considéré comme perdu. Il reste une énergie E0 –
Ek , qui se dissipera en ionisant un nombre (N') d'atomes. Nombre exprimé par :
N ' E 0 E k
Ce phénomène se manifeste par la présence d'un pic, dit pic de fuite (fig.49), d'intensité plus
faible que celle du pic principal et dont l'énergie moyenne est centrée sur la valeur ( E0 – Ek ).
58
Diffraction des rayons X
(b)
(a)
% hauteur des
impulsions
Fig. 49 - Répartition en amplitude des impulsions (a) pic de fuite, (b) pic principal.
d) Résolution du compteur
R % 100 V
V
Où: V est la largeur à mi-hauteur du pic principal et V l'énergie du maximum du pic principal.
L'iodure de sodium activé au thallium NaI(Tl) est le scintillateur le plus utilisé en diffraction
X pour son efficacité de scintillation élevé et son important coefficient d'absorption pour ces
rayonnements.
59
Diffraction des rayons X
dynode
RX
Anode
RX n i p
Préampli- Ampli
Photon-
électron
V
Les meilleures performances de haute résolution en énergie sont réalisées à l'aide des
détecteurs à semi-conducteur comme le SI(Li), constitué par des diodes de silicium dopées au
lithium. Ces diodes, polarisées en sens inverse, se comportent comme une chambre d'ionisation à
60
Diffraction des rayons X
l'état solide. Par la compensation au lithium, on réalise une zone de jonction à conduction
intrinsèque (P-I-N), relativement, relativement épaisse et de valeur ohmique élevée, dans laquelle
les photons X incidents sont absorbés et convertis en impulsions électriques. Un photon X perd
entièrement son énergie dans le cristal par effet photo – électrique et produit une rafale de
photoélectrons. Ces derniers excitent des électrons d'atomes SI de la bande de valence vers la bande
de conduction, créant ainsi des paires d'électron - trou. L'énergie de création d'une paire électron -
trou est de 3.81 eV pour le silicium. Le détecteur semi-conducteur fournit un nombre de charges
libres n très élevé :
NE
Sous l'action d'un champ électrique important, ces porteurs sont séparés, puis collectés sur les
électrodes en métal (Al, Au). Il apparaît une impulsion électrique dont l'amplitude est
proportionnelle à l'énergie des photons incidents.
La qualité la plus importante de ce détecteur est sa résolution en énergie, bien meilleure que
celle des autres types détecteurs.
Semi-conducteur
(Si-Li) 100 1 1 106 3.5
61
Diffraction des rayons X
Chaîne de
comptage
RX
Pré- Ampli
Détecteur Discrimination Calculateur
ampli
Analyseur
Haute multicanaux
tension
Le générateur fournit une tension continue de haute stabilité, de l'ordre de 1600 volts pour les
compteurs scellés à gaz, de 900 volts pour les détecteurs à scintillation et de 500 volts pour un
détecteur semi-conducteur Si(Li).
VI.3.2 – Préamplificateur
Les impulsions correspondant à une amplitude donnée peuvent être sélectionnées à l'aide d'un
discriminateur. En mode intégral, on rejette uniquement les impulsions dont l'amplitude est
inférieure à un seuil minimum. Cette méthode permet surtout d'éliminer le bruit de fond de
l'amplificateur. En mode différentiel, les amplitudes des impulsions sont sélectionnées par deux
niveaux inférieur et supérieur formant une fenêtre, la ligne inférieure étant le seuil minimum.
Ce dernier mode permet la sélection d'impulsions correspondant à une énergie fixée est
principalement utilisée en diffraction X, afin de rejeter les impulsions correspondant à des énergies
non utiles telles que celles du bruit de fond, du pic de fuite ou de raies de fluorescence. Cet
ensemble joue le rôle d'un discriminateur en énergie des photons X.
62
Diffraction des rayons X
h V
V3
Compteur + V2
préamplificateur
V1
t
V
Mise en forme
Discriminateur 1
Lower Level
(LL) LL
V
W
Discriminateur 2
Window
V
W
Résultat de la
discrimination
et comptage LL
63
Diffraction des rayons X
- Mode intégral (LL) : On procède au réglage du seuil inférieur; toutes les impulsions de
tension supérieure sont transmises au compteur. Le seuil d'environ 5% est nécessaire pour éliminer
le bruit de fond électronique du pré ampli.
- Mode différentiel (w : 10 -100%) : La discrimination se fait, dans ce cas, à l'aide d'un seuil
inférieur et un seuil supérieur qui correspondent à la distribution des impulsions que nous voulons
sélectionner.
Une échelle de comptage raccordée au calculateur par l'intermédiaire d'une interface indique
le nombre d'impulsions enregistrées à la sortie du discriminateur.
Les impulsions normalisées délivrées par le discriminateur peuvent également être envoyées
dans un intégrateur transformant les impulsions en une tension continue proportionnelle au taux de
comptage pour être utilisé par un enregistreur.
Tension (V) K
K
Intensité
(impulsions)
3 3
10
1 Bruit fond
0
0 10 20 30 0 1 2 3
Temps ( s) Tension (V)
Ecran des multicanaux
Sortie de l'amplificateur
En diffraction X avec mesure angulaire, cette fonction sert surtout de contrôle et un analyseur
de 200 canaux généralement suffisants. Par contre, avec les détecteurs à semi-conducteur,
64
Diffraction des rayons X
l'analyseur doit comporter entre 1024 et 4096 canaux pour effectuer une analyse fine.
Le temps mort du compteur à gaz monté sur le diffractomètre vertical "Philips" est de 200 ns.
Mais ce temps mort peut varier avec l'énergie des photons, du vieillissement du compteur et avec le
taux de comptage. On préfère alors fixer le temps mort électronique supérieur à celui du compteur
de façon à supprimer les variations aléatoires de la durée réelle de comptage. Ce temps mort non
extensible est fixé, dans la baie Philips 1390 à 1µs. Ainsi, dès qu'une impulsion est comptée, la
chaîne reste aveugle pendant 1µs.
Si N est le taux de comptage réel, et N ' le taux de comptage apparent donné par la chaîne,
celle-ci reste aveugle pendant N ' par seconde. Le taux de comptage apparent est donné par :
VI.4.1 - Introduction
Les mesures effectuées par comptage de photons ou autres particules conduisent à l'obtention
de résultats expérimentaux aléatoires de part leur nature. Les aspects liés au caractère aléatoire sont,
entre autres : contrôle de l'instrument et la détection des valeurs aberrantes.
Les valeurs des comptages successifs ne sont pas identiques, toutes choses égales par ailleurs.
Un comptage n'est pas une valeur déterminée, c'est une grandeur aléatoire. Une variable de ce type
peut prendre un ensemble de valeurs : x1, …, xi, …xn. Chaque valeur xi étant affectée d'une
probabilité Pi. L'ensemble des valeurs xi suit une loi de distribution statistique définie par cette
application. Une grandeur aléatoire ne peut être définie complètement que par sa loi de probabilité.
n
* Moyenne : 1 xi
n i 1
n
* Variance : 2
1 (xi ) 2 n étant le nombre de comptages non répétitifs.
i 1
65
Diffraction des rayons X
VI.4.2.2 – Distributions
Le nombre de distributions possibles pour des variables aléatoires est infini. On démontre
que les comptages de photons X accumulés suivant des temps fixes ont une distribution qui peut
être décrite par une loi connue, de distribution de variables entières positives, appelée loi de
Poisson, qui a la forme :
x
P (x) exp( )
x!
Avec : x ≥0, ² = µ
Nous allons considérer le caractère Poissonnien des mesures faites en pré-temps comme une
hypothèse fondamentale.
n (xi m ) 2
2
i 1 m
n
Avec : m 1 xi n 20
n i 1
Dans ce cas de figure, on montre que le ² (m>10) est asymptotiquement distribué. comme
une variable de ² à (n-1) degré de liberté.
Cette méthode du test du ² permet de contrôler très simplement la stabilité de la mesure. Il
suffit, pour une série de n comptage, relatifs à la même mesure faite pendant un même temps donné,
de calculer la valeur du ² et de la comparer à sa valeur critique de la table (voir annexe) pour (n -
1) degré de liberté, au seuil de probabilité choisi.
Chaque mesure est constituée par une série de n comptages faits chacun avec un pré-
temps donné. A la fin de la série on calcule la valeur du ² et on la compare aux valeurs critiques,
aux seuils = 5%, 1% et 0.1%. Si ² est plus petit que la valeur à 5%, il n'y a pas de raison de
considérer que le comptage n'est pas Poissonnien, et ceci peut être admis comme une preuve d'une
mesure de bonne qualité.
Si ² est compris entre les valeurs à 5% et 1% la mesure est considérée comme moyenne,
médiocre entre 1% et 0.1%. Le seuil de probabilité ou risque d'erreur de première espèce, c'est à
66
Diffraction des rayons X
dire le risque de considérer comme trop grande une valeur de ² qui correspond au fait à une
fluctuation naturelle.
Dans un travail de routine, les résultats des applications du test sont calculés et affichés par
le micro-ordinateur de façon que l'opérateur puisse décider de façon rationnelle de la suite à donner
aux mesures. L'utilisation systématique de ce test est une manière très efficace de surveiller
l'instrument. En effet, beaucoup de défauts n'apparaissent à leur début que par une augmentation de
la dispersion des mesures, qui sans contrôle statistique, passe inaperçue.
La diffraction des rayons X sur poudre est une méthode d'analyse de phases non destructive.
Grâce aux technologies modernes, elle permet d'identifier en quelques minutes les phases
cristallisées présentes dans tout matériau par comparaison avec un fichier de références réactualisé
annuellement et comportant actuellement les données de 69 500 composés (fichier J.C.P.D.S.).
Elle permet également d'étudier les conditions de formation de phases, leur évolution en
fonction de la température ou de l'atmosphère, donc de connaître le comportement d'un matériau en
conditions d'utilisation (température, balayage gazeux, etc.).
- Contraintes résiduelles
- Textures
- Incidence rasante
67
Diffraction des rayons X
Seconde Partie
MANIPULATIONS
68
Diffraction des rayons X
Préambule
Les travaux pratiques de physique constituent une interface entre les concepts théoriques acquis des
cours magistraux et des travaux dirigés, et la compréhension véritable des phénomènes physiques et leurs
exploitations dans la vie professionnelle et sociale. Il est, par conséquent, indispensable que l’étudiant porte
un nouveau regard d’intéressement et de motivation sur les travaux pratiques.
Le volume horaire des séances de TP est de 3 à 4 heures. Les comptes rendus doivent être remis
impérativement avant la fin de chaque séance. Dans le barème de notation l’avancement dans la réalisation
du TP est pondéré à environ 20% de la note globale. Par conséquent, pour pouvoir mener à bien le travail
demandé et en tirer le maximum de profits (enseignement et note) il est conseillé à l’étudiant :
- Le(s) but(s) du TP
- Description personnalisée et succincte du matériel utilisé et de la mise en œuvre de
l’expérimentation :
- Les résultats des mesures (tableaux des valeurs, courbes...)
- Interprétation des résultats
- Conclusion
D’essayer, par votre propre initiative, de monter les éléments de l’expérience et de réfléchir
sur la façon de démarrer et de mener la manipulation.
De ne pas hésiter pour marquer un temps d’arrêt après chaque mesure pour ‘’la regarder’’
d’un oeil critique et de décider si celle-ci est bonne (cohérente) ou aberrante. Dans ce dernier cas, chercher
l’origine de l’erreur (instrumentale, mesure ou calcul), sinon faites appel à l’enseignant
De dessiner proprement vos courbes, d’abord sur du papier millimétré (brouillon), à la fin de
chaque manipulation (ou mieux encore, porter chaque point expérimental obtenu sur le graphe avant de
passer à la mesure suivante)
69
Diffraction des rayons X
T.P - 1
EMISSION X (I)
Analyse d'un spectre
d'émission donné par un tube à RX
70
Diffraction des rayons X
a)
Détecteur
Tube RX
Porte
échantillon
b)
71
Diffraction des rayons X
La composition du diffractomètre, type « Philips » (fig.1) est la même que les autres appareils
utilisant les rayonnements corpusculaires ou photoniques, tels que :
Cercle de
mesure Pré-ampli
Ampli
Echantillon
Tube
axe du
F O goniomètre Compteur
Digital
Géné- 0028710
rateur
2
72
Diffraction des rayons X
Une fente "anti-diffusion", placée devant la fente réceptrice, élimine les photons parasites
issus soit de l'échantillon ou de l'extérieur. Un balayage de l'angle de diffraction est obtenu à l'aide
d'un goniomètre nommé - 2. L'échantillon plan effectue un mouvement de rotation uniforme
de vitesse angulaire = d/dt. Le détecteur muni de sa fente réceptrice placée sur le point de
focalisation tourne autour de l'échantillon avec une vitesse uniforme double 2. Le rayon R = OS
du cercle goniométrique reste constant et son centre O est fixe. Par contre, le rayon r (r= R/2sin)
du cercle de focalisation diminue constamment à mesure que croît, pendant que son centre O'
varie suivant un mouvement hélicoïdal.
Les points de focalisation sont délimités par l'anode (foyer du tube) et par la fente
réceptrice (F') placée devant le détecteur. Selon le degré de focalisation défini par les grandeurs de
la source et des différentes fentes, on obtient soit un diagramme à intensité élevée, soit un
diagramme à haute résolution.
La plupart des goniomètres ont des mouvements et 2 qui peuvent être couplés ou
découplés à volonté, selon la spécificité de la manipulation de l'utilisateur, et peuvent être montés
horizontalement ou verticalement.
Il s'agit d'obtenir un spectre d'émission du faisceau primaire des RX et d'en étudier les
caractéristiques.
Un monocristal de LiF (fluorure de lithium) est disposé dans le porte échantillon *(fig.3). Il
ne diffracte, pour un angle donné, que pour les longueurs d'onde telles que :
73
Diffraction des rayons X
2 d (hkl ) sin n
Cercle de focalisation
S O'
Détecteur
2
O
Tube à RX
(hkl) LiF
- Mise sous tension du générateur. L'affichage de la haute tension et du courant doit être
au minimum avant de démarrer.
74
Diffraction des rayons X
Raie N° 1 2 3
2 (°)
Intensité I (cps)
(Å)
Désignation de la raie
(K, K, …)
Transition électronique
Matériau cible
(minimale) (Å)
THTappliquée (kV)
Tableau 1
* L’intensité relative est obtenue en divisant l’intensité de chaque raie par celle de la raie d’intensité maximale.
4 - Analyse du spectre
75
Diffraction des rayons X
T.P - 2
EMISSION X (II)
Influence de la haute tension et
détermination de la constante de Planck
76
Diffraction des rayons X
Spectre 1 2 3
minimale (Å)
Intensité relative (%) des raies
les plus importantes : (I/Io)*
Intensité (cps) maximale du fond
continu
Tension (kV)
Tableau 1
Trois spectres d’émission ont été enregistrés pour trois THT (tableau 1) tout en gardant
les autres conditions constantes (courant, vitesse du goniomètre, vitesse de défilement du papier,
etc.)
- Quels sont les paramètres des spectres obtenus, qui sont sensibles à la variation de la
THT ;
- Interprétation.
- Conclusion
77
Diffraction des rayons X
T.P - 3
ABSORPTION RX (I)
78
Diffraction des rayons X
- Enregistrer un spectre d'émission sans mettre le filtre, comme il a été réalisé pendant la
séance précédente
- Mettre en place le filtre correspondant (cf. § IV-2) au tube utilisé, et enregistrer dans les
mêmes conditions que précédemment un deuxième spectre.
Calculer les rapports des intensités des mêmes raies des spectres obtenus avec et sans
filtrage
Comparer les caractéristiques des spectres obtenus
Interprétation.
- Mise en place de l'échantillon (monocristal LiF, 2d = 4.03Å) de telle manière que l'axe du
goniomètre soit dans le plan de sa surface, et que la surface irradiée ou présentée au faisceau
incident, soit minimale. La diffraction du LiF étant très intense, le compteur peut recevoir un
nombre d'impulsion important, créant ainsi une avalanche d'ions au niveau du gaz et endommager le
compteur.
- Procéder à un enregistrement d'un spectre d'émission, sans filtre, pour localiser les raies
K et K de l'anticathode utilisée.
- Opérer sans le filtre. Caler manuellement le goniomètre sur les positions 2 des raies K
et K respectivement , en s’aidant de l'affichage digital.
- Lire et enregistrer dans tableau ci-après, le nombre d'impulsions correspondant aux deux
raies I(K) et I(k), respectivement, dix fois et pendant 10 s pour chaque mesure.
- Relever, ainsi, les intensités des raies en présence du filtre : [I(K) et I(k)] ; et en
l’absence du filtre [I0(K) et I0(k)].
- Calculer, à partir de données récoltées, les coefficients d'absorption massique pour les
raies K et K
- Vérifier la qualité des mesures obtenues en appliquant le test du ²
Il s'agit de mettre en œuvre la même manipulation que précédemment sauf que l'objectif est
de mesurer l'épaisseur d'un échantillon d'aluminium, et ce, en considérant que son coefficient
d'absorption a la même valeur que celle obtenue précédemment.
79
Diffraction des rayons X
T.P - 4
ABSORPTION des RX (II)
80
Diffraction des rayons X
Procéder à la lecture des impulsions pour chaque pas 2 du compteur choisis tels que :
- Relever l’intensité I avec filtre et I0 sans filtre. Chaque mesure doit être répétée dix fois
successivement, et le comptage se faisant pendant 10 seconde par point. Faire le traitement
statistique.
- Conclusion.
81
Diffraction des rayons X
T.P - 5
MISE EN ŒUVRE DE LA
METHODE DIFFRACTOMETRIQUE (I)
Identification de phases
Cas d’un échantillon monophasé
82
Diffraction des rayons X
(Fe)
k (Cu) =1.54 Å - forte fluoresence
600
k (Co) =1.79 Å ; Fluorescence très réduite
200
Matériau étudié : Fe
1.5 2 (Å)
k (Fe) =1.74 Å
Exemples :
- Dans le cas de la figure 24, si le rayonnement choisi est celui du tube de cobalt fonctionnant
sous la haute tension de 25 kV, la fluorescence X sera provoquée par les photons de longueur d'onde
situées entre min = 0.496 Å et k = 1.743 Å.
Cette dernière correspondant à la discontinuité d'absorption, appelée K « edge » du Fer.
83
Diffraction des rayons X
- Dans ce même cas de figure, on peut étudier un acier avec le rayonnement non filtré d'un
tube de chrome (K =2.291 Å), en plaçant un filtre de vanadium (K edge = 2.269 Å) entre le
détecteur et l'échantillon. Ainsi, il absorbera les photons de fluorescence de < 2.269 Å.
- On peut également étudier un échantillon de fer avec le rayonnement de cuivre (K = 1.54
Å) en plaçant devant le détecteur un filtre d'aluminium qui absorbe plus les photons de fluorescence
du fer ( / = 85 cm²g-1 ) qui contribue au fond continu, que le rayonnement du cuivre ( / = 49
cm²g-1 ) qui lui, contribue à al diffraction.
Pour avoir un bon rapport I (raie K) / I (bruit de fond), on choisit une THT (tableau 1) de
l'ordre de trois fois la tension d'excitation VK :
Tableau 1
L'intensité du tube est réglée de façon à obtenir la raie K suffisamment élevée. L'intensité
de la raie caractéristique K, mesurée à partir du niveau supérieur du bruit de fond,, est donnée par
relation :
I = Bi (V - Vk)3/2
84
Diffraction des rayons X
On choisit en outre, l'intensité électronique i, en sachant que la durée de vie du tube sera
d'aussi grande que l'intensité appliquée sera choisie petite. Ainsi, on ne dépassera guère les 10 à 15
mA, sauf pour des manipulations courtes et spécifiques.
K
Intensité, unité arbitraire (cps)
µ/ (g.cm-2)
K
k=1.39 Å
k=1.54 Å
(Å)
k=1.48 Å
Exemple :
Dans le cas de l’anticathode de cuivre ( K = 1.54 Å, k = 1.39 Å. ), le filtre le plus
approprié est le nickel dont la discontinuité k est k = 1.48 Å. Cette dernière est comprise,
effectivement, entre les raies K et K.
85
Diffraction des rayons X
D'une manière générale, le filtre qui correspond à une anticathode de numéro atomique Z
est celui dont l'élément possède le numéro atomique Z-1. Cette règle n'est pas toujours valable pour
les éléments lourds. Aussi, pour le rayonnement du Mo (Z=42), on prend le filtre de numéro
atomique 40, soit Z -2.
L'épaisseur du filtre est généralement choisie afin d'obtenir un rapport des intensités tell
que :
I (K) / I(k) = 100.
Emission Filtre
Epaisseur
(µm)
K1 K2 K Wk Wk K
Elt Z Elément Z [I(K) /I(K)]
(Å) (Å) (Å) (keV) (keV) (Å)
=100
Tableau 2
86
Diffraction des rayons X
monocristal
(hkl)
2(k1)
(k 1) (k1 )
I(cps) Mo Cu Cr
HV
87
Diffraction des rayons X
- On relève minutieusement les positions angulaires de toutes les raies en utilisant la méthode
manuelle du milieu de la corde à mi-hauteur (fig.5) et leur intensité en coups par seconde (cps))
respective. Le bruit de fond étant soustrait auparavant.
- On calcule les distances inter réticulaires dm et les intensités relatives Im/I0 de toutes les
raies. I0 est l'intensité de la raie la plus intense.
- On dresse la liste sous forme de tableau, où les raies sont classées selon les dm décroissants
avec leur intensité relative.
88
Diffraction des rayons X
3 - Evaluation
3.1 – description des fichiers
Jusqu'à présent environ 60000 phases ont été dénombrées et collectées tout d'abord par
Hanawalt de la Dow Chemical Compagny (1936), puis constitués en fichiers par l'American Society
for Testing and Material (ASTM entre 1941 et 1968) et actuellement par le Joint Comittee on
Powder on Power Diffraction Standard (JCPDS depuis 1969). Environ 2000 phases sont
répertoriées chaque année.
JCPDS Powder Diffraction file (PDF) publie ainsi les trois fichiers suivants pouvant être
subdivisés selon les phase inorganiques, minéralogiques, organiques et organo-métalliques :
a) Une recherche manuelle selon la méthode de Hanawalt éditée sous forme de livre et
répertoriant les phases suivant les valeurs des distances inter-réticulaires.
89
Diffraction des rayons X
b) Un index classifié par ordre alphabétique des phases comprenant les formules
chimiques, les valeurs des distances inter-réticulaires des trois raies les plus intenses et le numéro
de la carte PDF.
Elle consiste à repérer dans le fichier de recherche les trois raies les plus intenses enregistrées.
Les données sont préparées suivant les d (d1, d2, …) décroissants avec des intensités relatives
à la raie la plus intense normée à 100.
Parmi les fichiers, on cherche celui où apparaît dm de la raie la plus intense et on sélectionne
les phases en tenant compte de la tolérance sur d. Par exemple, si d = 2.68 Å avec (d = 0.01 Å) on
choisit entre d = 2.67 Å et d = 2.69 Å. On regarde ensuite si d2 et d3 sont présents dans le sous-
groupe et s'ils sont appareillés avec une phase en contrôlant les intensités relatives.
Un dernier test consiste à confirmer la phase avec la fiche complète.
Tandis que la méthode reste relativement simple dans le cas d'une seule composante (et si
les données sont correctes), la méthode risque d'être ardue dès que deux et à fortiori plusieurs
phases sont mélangées. L’identification devient encore lus délicate quand on est en présence de
superposition de raies correspondant à différentes phases.
90
Diffraction des rayons X
91
Diffraction des rayons X
Lecture
Histoire, Protection & Applications des RX
1) Historique
C'est en 1657 [1] que le mathématicien français Pierre Fermat (1601-1665) énonce le
premier principe fondamental de l'optique dont nous donnons ici la forme initiale:
"La nature agit toujours par les voies les plus courtes"
Pierre Fermat contestait vigoureusement les propositions initiales de Descartes qui servaient
de base à sa Dioptrique. Descartes supposait en effet que la vitesse de la lumière était plus faible
dans l'air que dans l'eau. La controverse fut très vive. Il qualifiait la démonstration de l'auteur du
fameux "discours de la méthode" de "véritable paralogisme" En utilisant son principe et des
suppositions inverses, Fermat, qui ne disposait pas des facilités du calcul intégral parvenait
cependant démontrer mathématiquement les mêmes lois de la réfraction que Descartes.
Dans les ouvrages actuels, sans doute pour éviter toute confusion avec "le principe
du moindre effort", l'énoncé du principe de Fermat est proposé sous une forme moins
générale, mais plus explicite :
"La lumière se propage d'un point à un autre sur une trajectoire telle que la durée du parcours
soit minimale ou plutôt stationnaire"
92
Diffraction des rayons X
___" Lumen propagatur seu diffunditur non solum Directe, Refracte, ac Refexe, sed etiam
Quatro modo, Diffracte."
Enfermé dans une chambre obscure il perçait de minuscules ouvertures dans un rideau noir
exposé au soleil. Il interposait sur le trajet du faisceau un écran percé d'un petit trou ou une fente,
un bord d'écran, des fils, des cheveux, de la toile, des plumes d'oiseaux. Chaque fois il observait sur
un écran placé derrière ces objets, des franges irisées en dehors du trajet géométrique normal. Il
suppose donc que le changement de trajectoire de la lumière lors de son passage à proximité
d'objets opaques, est la conséquence d'un phènomène nouveau qu'il appelle diffraction.
Grimaldi a probablement observé des interférences avec deux sources proches. Mais ses
descriptions ne sont pas suffisamment précises pour conclure.
Malgré les efforts des constructeurs pour pouvoir ajuster un appareil automatiquement, il
existe encore des cas où on est amené à effectuer un ajustement manuel. Dans ce cas, on utilisera
des outils de réglage longs, ainsi qu'une protection par panneaux de verre plombé ou de feuilles
de plomb.
Des propriétés des rayons X découlent un certain nombre d’applications qui en font
l’importance pratique.
3) Applications des RX
- Recherche
L'étude des rayons X a joué un rôle essentiel en physique théorique, en particulier dans le
développement de la mécanique quantique. Les rayons X ont permis aux physiciens de confirmer
expérimentalement les théories de la cristallographie. En utilisant des méthodes de diffraction des
rayons X, il est possible d'identifier des substances cristallines et de déterminer leur structure.
Pratiquement toutes les connaissances actuelles dans ce domaine ont été découvertes ou vérifiées
par examen aux rayons X. Il est également possible d'appliquer des méthodes de diffraction des
93
Diffraction des rayons X
rayons X à des substances réduites en poudre, non cristallines mais affichant une certaine
régularité de structure moléculaire. Au moyen de telles méthodes, il est possible d'identifier des
composants chimiques et de déterminer la taille de particules ultramicroscopiques. Les éléments
chimiques et leurs isotopes peuvent être identifiés par la spectroscopie à rayons X, qui détermine
les longueurs d'onde des raies caractéristiques dans leurs spectres. Plusieurs éléments ont été
découverts par analyse de leurs spectres de rayons X.
La microradiographie permet de produire des images à grain fin, qui peuvent être
considérablement agrandies. Il est possible de combiner deux radiographies dans un projecteur
pour produire une image tridimensionnelle appelée stéréoradiogramme. On utilise également la
radiographie en couleur pour renforcer le détail des radiographies ; dans ce processus, des
différences d'absorption des rayons X par un spécimen sont qualifiées de couleurs différentes. Des
informations très détaillées sont fournies par la microsonde électronique, qui utilise un faisceau
d'électrons très précisément défini pour générer des rayons X dans une zone de spécimen ne
dépassant pas 1 µm2.
- Industrie
- Médecine
Les radiographies et la fluoroscopie sont très couramment utilisées en médecine comme outils
de diagnostic. En radiothérapie, les rayons X sont utilisés pour traiter certaines affections, comme
par exemple le cancer, en exposant des tumeurs aux rayons X.
La valeur des radiographies à des fins de diagnostic provient des propriétés pénétrantes des
rayons X. Quelques années à peine après leur découverte, les rayons X ont été utilisés pour
localiser des corps étrangers, des balles par exemple, à l'intérieur du corps humain. Avec
l'amélioration des techniques d'examen par rayons X, la radiographie a révélé d'infimes altérations
94
Diffraction des rayons X
des tissus et de nombreux états pathologiques ont pu être diagnostiqués par ce moyen. Les rayons X
ont fourni la plus importante méthode de diagnostic de la tuberculose lorsque cette maladie est
déclarée. Les images des poumons étaient faciles à interpréter, car les espaces remplis d'air sont
moins opaques aux rayons X que les tissus pulmonaires. Diverses autres cavités corporelles
peuvent être remplies artificiellement avec des substances de contraste, plus ou moins opaques que
les tissus environnants, de manière qu'un organe particulier apparaisse plus distinctement sur
l'image. Le sulfate de baryum, très opaque aux rayons X, est utilisé pour radiographier le tractus
gastro-intestinal. Certains composés opaques sont administrés par voie orale ou intraveineuse
avant l'examen des reins ou de la vésicule biliaire. De telles teintures peuvent avoir des effets
secondaires importants et ne devraient être employées qu'après une consultation minutieuse.
L'utilisation du diagnostic par radiographie a diminué récemment par suite de la concurrence
d'autres méthodes d'investigation parfois plus fiables et moins dangereuses (endoscopies, scanner,
échographie, etc.).
L'absorption faible des rayons X par la matière donne un moyen d’explorer l’intérieur
d’objets opaques aux radiations lumineuses. Le principe consiste à faire l’ombre de l’objet à partir
d’une source ponctuelle sur un écran fluorescent ou un film photographique; suivant l’épaisseur de
l’objet à traverser, on change la longueur d’onde moyenne du rayonnement, donc le coefficient
moyen d’absorption, en réglant la tension appliquée au tube à rayons X, de 10 kilovolts pour les
objets minces et légers à 300 kilovolts pour les pièces métalliques épaisses (10 cm d’acier). Les
variations de l’intensité de l’image correspondent soit à des variations d’épaisseurs si l’objet est
homogène, soit à des variations de composition chimique pour des objets hétérogènes, soit à la
combinaison de ces deux causes.
Les doses reçues par le patient en radiographie sont assez faibles pour être inoffensives. Par
contre, on utilise aussi en radiothérapie les rayons X à doses considérablement plus fortes pour
détruire certains tissus, la difficulté étant de déterminer la géométrie des faisceaux et leur intensité
pour minimiser les effets nocifs sur les tissus sains.
La radiographie industrielle est utilisée pour contrôler l’état interne de pièces en cours de
fabrication ou terminées : détection des hétérogénéités dans les pièces coulées, qualité des
soudures des circuits électriques à l’intérieur d’un isolant opaque, etc.
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Diffraction des rayons X
Le pouvoir de résolution d’une radiographie est limité par la dimension de la source et par la
superposition des ombres provenant de toute l’épaisseur de l’objet. Avec des tubes à foyer très fin
(inférieur à 1 mm), l’objet étant près de la source, on obtient sur un film placé à grande distance
des ombres agrandies et d’une netteté telle que l’on distingue des détails de l’ordre de grandeur du
diamètre de la source. Une autre technique, la microradiographie, consiste à choisir un objet sous
forme de lamelle très mince appliquée contre le film. Avec des rayons mous (tension de l’ordre de
1 kV), on arrive à obtenir des images de coupes biologiques permettant de localiser les éléments
lourds à l’échelle du micron, ce qui est un complément très important de l’examen usuel de la
préparation au microscope optique.
- L’analyse radiocristallographique
La détermination de la structure atomique des molécules dans les cristaux est un outil
essentiel du chimiste et du biochimiste. Un autre usage de la diffraction des rayons X est la
recherche des phases dans une poudre de microcristaux. En effet, le diagramme de poudre de
l’échantillon est la superposition des diagrammes des phases cristallisées constituantes. Pour les
identifier, il existe des programmes informatiques à partir des données sur les phases pures,
Powder Diffraction Data, recueillies et classées par International Centre for Diffraction Data
(États-Unis). En 1995, ce fichier comporte soixante mille espèces. Cette méthode d’analyse est
utilisée en métallographie (structure des alliages), en chimie du solide et en minéralogie.
Pour une phase connue, le diagramme de diffraction peut donner des informations détaillées,
la grandeur exacte de la maille dépendant des impuretés dissoutes dans la phase et de son état de
tension élastique. Les variations sont très faibles, mais la précision de la mesure des paramètres de
la maille est telle que ces variations sont utilisables quantitativement.
Le cristal réel contient des défauts qui perturbent la parfaite périodicité du cristal idéal
parfait : défauts localisés (lacunes, dislocations, macles, entre autres) ou répartis (ordre imparfait
dans l’alternance des atomes d’un alliage métallique). Il existe des techniques spéciales de
diffraction qui peuvent mettre en évidence ces défauts dont le rôle est important dans la physique
du métal: technique de Lang pour la photographie des lignes de dislocation, diffusions anormales
provoquées par l’ordre imparfait des atomes dans un cristal mixte.
Dans les solides amorphes ou les liquides, il n’existe plus d’ordre à grande distance, mais,
néanmoins, la disposition des proches voisins d’un atome donné n’est pas complètement irrégulière
comme dans un gaz: on dit qu’il y a un ordre à petite distance, et c’est ce qui caractérise la
structure de l’état amorphe. La diffraction des rayons X est capable d’indiquer la répartition
statistique des atomes par rapport à un atome pris comme origine. C’est la seule information que
l’on tire des données expérimentales. Il y a d’ailleurs de grandes similitudes en ce qui concerne
l’ordre à petite distance dans des substances de compositions et de propriétés différentes: cela
tient, en particulier, au fait que le paramètre important dans l’empilement des atomes est leur taille
et que celle-ci varie relativement peu d’une espèce à l’autre. Aussi les diagrammes de diffraction
d’un corps amorphe ne permettent-ils pas de l’identifier, comme cela se fait avec les phases
cristallisées.
- La spectrographie X
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Diffraction des rayons X
détermination des niveaux d’énergie des électrons. Dans ce cas aussi, il existe des applications plus
pratiques qui sont actuellement fort répandues.
Pour exciter le spectre X, il y a deux procédés: soit bombarder l’échantillon avec des
électrons (excitation directe), soit avec des rayons X de courte longueur d’onde (fluorescence).
La seconde méthode est plus aisée car l’échantillon peut être irradié dans l’air par un tube
fonctionnant sous haute tension. Tel est le principe de l’analyse par fluorescence X, qui s’est
beaucoup développée dans les laboratoires industriels parce que c’est une méthode non destructive
d’analyse élémentaire du solide. Chaque élément est caractérisé par la raie d’émission la plus
intense; on dispose les détecteurs de façon à enregistrer ces raies. Ainsi, la réponse de ces
détecteurs peut être enregistrée puis traitée par ordinateur de façon à donner les proportions des
éléments cherchés dans l’échantillon: il existe des analyseurs automatiques à fonctionnement
continu. La composition d’un produit (par exemple, une tôle d’alliage ou un mélange
d’alimentation d’un four à ciment) peut être contrôlée et éventuellement modifiée instantanément.
Si les analyses qualitatives ou semi-quantitatives sont très aisées, il est nécessaire de prendre
d’assez nombreuses précautions expérimentales et de faire subir de multiples corrections aux
résultats bruts pour arriver à une analyse quantitative précise sans erreurs systématiques.
L’excitation par électron du spectre d’émission est plus compliquée puisque l’échantillon doit
être introduit dans le vide; elle est utilisée dans la microsonde électronique (Castaing, 1952) parce
que l’on peut réaliser une analyse ponctuelle de l’échantillon. Le faisceau d’électrons excitateurs
est focalisé sur une surface de l’échantillon de l’ordre de 1 micromètre carré. Comme la
pénétration des électrons est de l’ordre de 1 micromètre, le volume émetteur est de 1 micromètre
cube. Par déplacement de l’échantillon sous le faisceau, on explore point par point sa surface;
l’indication des détecteurs disposés de façon à enregistrer la raie caractéristique principale d’un
élément reproduit la variation de la teneur de cet élément d’un point à un autre.
Dans les microsondes actuelles, la réponse du détecteur peut être envoyée sur l’écran d’un
oscillographe cathodique qui est balayé en synchronisme avec le mouvement de l’échantillon.
Ainsi, on obtient sur l’écran la carte de la répartition d’un élément avec un pouvoir séparateur de
l’ordre de celui d’un microscope optique. En changeant le réglage du détecteur, on obtient
successivement les cartes de répartition des divers éléments. L’analyse quantitative, après des
corrections diverses, atteint une précision de l’ordre de 1 p.100.
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Diffraction des rayons X
Repères
1895 : ROENTGEN, découverte des rayons-X
1912 : EWALD, étude de la propagation de la lumière dans les cristaux [thèse de Ph.D.]
1912 : von LAUE, réalisant que la distance interatomique cristalline est de l 'ordre de la longueur
d'onde de rayons-X, suggère à FRIEDRICH et à KNIPPING, sur la base des travaux de EWALD, de vérifier
que les cristaux agissent comme réseaux de diffraction pour les RX
1913 : W.L. BRAGG, explication des résultats expérimentaux de F & K [condition de diffraction]
1913 : W.H. BRAGG, réalisation du premier spectromètre à RX. Obtention des spectres X du NaCl,
de KCl et de KBr
1913 : SOMMERFELD, calcul de l'intensité des pics de diffraction X. Notion de facteur de forme
atomique et de facteur de structure
Bibliographie
- Guinier A., Théorie et technique de la radiocristallographie (1956) Dunod, Paris.
- Cullity B.D., Elements of X-Ray Diffraction (1956) Addiso-Wesley Publishing
Company, Inc.
- J. P. Eberhart, Méthodes physiques d“étude des minéraux et des matériaux solides, Doin, Editeurs,
1976.
- R. Jenkins et R. L. Snyder, Introduction to X-ray powder diffractometry
vol. 138 in Chemical Analysis: A series of monographs on analytical chemistry and its
applications (J. D. Winefordner editor), éd. Wiley Interscience, 1996
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Diffraction des rayons X
- Les cahiers de Science & Vie n°5: " Fresnel : qu'est-ce que la lumière"
- Les cahiers de Science & Vie n°25 "Comment on a réussi à mesurer la vitesse de la lumière"
- Les cahiers de Science & Vie n°17 "Maxwell ou les champs de la lumière"
- Les cahiers de Science & Vie n°30 "Hertz : comment il a révélé l'existence des ondes radio"
- P. Fleury J.P. Mathieu : Images Optiques Editions Eyrolles 1960 p.236
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