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Réseau 

Européen 
et Pôle de Compétences sur l’Hydrogène et ses Applications 

L’HYDROGÈNE… 
 
de A à Z 

Réalisé par ALPHEA HYDROGÈNE


Novembre 2009

Eurozone • 4 rue Jules Verne • 57600 FORBACH • France


Tél. : +33 (0)3 87 84 76 50 • Email : alphea@alphea.com • Site Internet : www.alphea.com
ALPHEA L’hydrogène de A à Z Nov. 2009
ALPHEA L’hydrogène de A à Z Nov. 2009

Table des matières

1. Introduction 1

2. L’Abécédaire 2

2.1. A COMME APPLICATIONS……..………………………………………………….………... 2


2.2. B COMME BIOMASSE…............................................................................................... 3
2.3. C COMME CHARBON……........................................................................................... 3
2.4. D COMME DANGERS……...……………………………………………….……...……….. 4
2.5. E COMME ELECTRICITE… ………………………………………………….……………... 5
2.6. F COMME FRANCE………..……………………………………………………………….. 6
2.7. G COMME GAZ………….………..……………………………………….……………….. 7
2.8. H COMME HINDENBURG. …………………………………………………….……….…… 7
2.9. I COMME INTERNATIONAL……...….…………………………………………………..…… 8
2.10. J COMME JTI…………………...….……………………………………………………… 11
2.11. K COMME KELVIN……...……..…………………………………….……………………... 12
2.12. L COMME LAVOISIER…............................................................................................... 13
2.13. M COMME MYTHES.……............................................................................................ 13
2.14. N COMME NORMES……...…………………………………………..…………………….. 14
2.15. O COMME OBSERVATOIRE ………………………………………………………………... 15
2.16. P COMME PETROLE……..……………………………………………..………………….. 16
2.17. Q COMME QUELLE PILE CHOISIR...…………………………………….………………….. 17
2.18. R COMME REGLEMENTATION………...……………………………….…………………… 17
2.19. S COMME STOCKAGE…………...….……………………………………………………… 18
2.20. T COMME TRANSPORT…………………………………………………………………..… 19
2.21. U COMME UNIVERS…….……..……………………………….…………………………... 20
2.22. V COMME VEHICULES................................................................................................. 20
2.23. W COMME WATTHEURE............................................................................................. 20
2.24. X COMME XTL…………...……………………….……………………………………….. 21
2.25. Y COMME YACHT…….….……………………….………………………………………... 21
2.26. Z COMME Z = 1….………..……………………………………………………………….. 21
ALPHEA L’hydrogène de A à Z Nov. 2009
ALPHEA L’hydrogène de A à Z Nov. 2009

1. Introduction

Pouvant être produit à partir des énergies fossiles – pétrole, gaz ou charbon – à partir d'eau grâce aux
énergies renouvelables – hydraulique, solaire ou éolien – ou grâce au nucléaire, ou encore à partir de
la biomasse, le gaz dihydrogène (de symbole H2, appelé communément hydrogène) est un vecteur
d'énergie universel. Ces différents moyens de synthèse ont comme principaux avantages de pouvoir
produire l'hydrogène dans n'importe quel endroit du globe en fonction des sources d'énergies
localement disponibles, ce qui permettrait à de nombreux états d'aboutir à une certaine indépendance
énergétique. « Certaine », car l'hydrogène en tant que vecteur énergétique ne pourra résoudre seul
les problèmes annoncés de pénurie en énergies fossiles.
Quant aux piles à combustible, convertisseurs d'énergie capables de transformer l'hydrogène en
électricité et en chaleur, elles peuvent être utilisées dans des domaines d'applications comme les
transports, la production d'électricité et de chaleur pour des habitations ou le secours électrique. Le
rendement très élevé des piles à combustible permet d'augmenter sensiblement les rendements « du
puits à la roue », c'est à dire de diminuer les pertes d'énergies entre la production et l'utilisation, et
donc de limiter les émissions des gaz à effet de serre.
Tout ceci tend à prouver que dans un avenir proche, les nouvelles technologies de l'hydrogène auront
leur place pour satisfaire une partie des besoins énergétiques.
Le petit fascicule que vous vous apprêtez à consulter ne se veut pas exhaustif dans les thèmes
abordés, les aspects scientifiques ou les applications traités. Il a plusieurs vocations :
- montrer à un public non averti, ce qui existe dans le monde en matière d'hydrogène
(production, utilisation) et d'applications pour les piles à combustible (bus, voiture,
chaudière pour habitations, projets nationaux et internationaux),
- expliquer les principes de fonctionnement des piles à combustible,
- expliquer quels peuvent être les dangers d'utilisation de l'hydrogène en tant que
carburant, mais également les idées reçues le concernant.

« L'hydrogène... de A à Z » est un document rédigé par ALPHEA HYDROGENE. Il est libre de droits,
et téléchargeable gratuitement, soit dans son intégralité au format pdf, soit lettre par lettre.
Il pourra répondre aux premières questions que vous vous posez déjà à propos des nouvelles
technologies de l'hydrogène. La rubrique « Pour tout savoir... » du site internet www.alphea.com
fournit de plus amples informations en termes techniques, scientifiques ou économiques. Elle
comporte d'autres documents téléchargeables gratuitement, des liens vers des vidéos, des émissions
radio ou TV qui pourront vous aider à en savoir encore un peu plus sur le sujet.

Gauthier Winé
Ingénieur
ALPHEA HYDROGENE

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ALPHEA L’hydrogène de A à Z Nov. 2009

2. Abécédaire

A comme… Applications

Les applications qui utilisent de l’hydrogène sont nombreuses et peuvent être classées dans 2
domaines différents : l’hydrogène chimique et l’hydrogène énergie.

Dans le domaine de l’hydrogène chimique, il est consommé environ 600 milliards de Nm3 par an (ce
qui correspond à 57 millions de tonnes par an) dans le monde. Cette consommation ne devrait cesser
d’augmenter, pour attendre 900 milliards de Nm3 (81 millions de tonnes) dans quelques années.
L’hydrogène est alors utilisé comme réactif chimique pour : le raffinage ; la synthèse d’ammoniac, de
méthanol, d’eau oxygénée, d’aniline, et divers autres composé chimiques. L’hydrogène est aussi
utilisé pour gonfler des ballons météorologiques ou sous sa forme liquide pour refroidir certaines
installations.
En Europe pour l’année 2006, la consommation d’hydrogène était de 93 milliards de Nm3, c’est-à-dire
15 % de la consommation mondiale : le quart se faisant en Allemagne et au Benelux. En France, 4,67
milliards de Nm3, d’hydrogène chimique sont utilisés chaque année (Tableau 1).

Domaine Consommation en Nm3


Raffinage 1,4
Synthèse de 3,2
l’ammoniac
Synthèse de l’eau 0, 07
oxygénée
Consommation totale 4,67
Tableau 1 – Principaux domaines de consommation d’hydrogène chimique en France.

Si les applications concernant de l’hydrogène chimique existent depuis des décennies (la synthèse de
l’ammoniac est découverte au 19e siècle) et sont exploitées depuis presque aussi longtemps, les
applications de l’hydrogène énergies sont quant à elle toujours en phase de développement : ces
applications concernent les véhicules, les véhicules spéciaux (voir la partie véhicule) ou la production
d’électricité et de chaleurs. Seuls quelques prototypes, ou pré-séries, ou projets de démonstrations
existent. La France est à ce sujet un des pays le plus en retard, non pas à cause du manque d’acteurs
impliqués dans le domaine, mais à cause d’une réglementation totalement inadaptée et bien trop
contraignante.

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ALPHEA L’hydrogène de A à Z Nov. 2009

B comme… Biomasse

La biomasse représente l'ensemble des matières organiques qui pourrait devenir des sources
d'énergie : l'exemple le plus parlant est le bois de chauffage ou le bio-ethanol (obtenu à partir de
betterave ou de blé).
Après culture et récolte la biomasse peut subir un certain nombre de transformation qui permettrons
de produire de l'électricité, de l'hydrogène ou des produits chimique (cf. X comme XTL).
La biomasse est une énergie renouvelable, car à l'échelle de la vie humaine, tout le CO2 produit pour
sa transformation en énergie, sera à nouveau capter par les nouvelles plantation de biomasse : on se
retrouve donc avec un bilan neutre en CO2.

C comme… Charbon

Dans le monde, l'hydrogène est produit à 18 % à partir du charbon, contre 4 % en Europe. Le principal
inconvénient de son utilisation est qu'il produit du CO2. Cependant le charbon étant mieux réparti à la
surface du globe que le gaz naturel ou le pétrole, il représente une solution pour l'indépendance
énergétique des pays. C'est bien pour cette raison que le département de l'énergie américain (US
DOE) a établie un programme de plusieurs millions de dollars pour optimiser la transformation du
charbon en hydrogène. Outre l'indépendance énergétique, cette transformation présente des
avantages :

– l'étude simultanée du stockage massif du CO2 pour limiter son émission dans l'air
– l'optimisation des procédés de gazéification et liquéfaction du charbon
– les réserves connues de charbon sont plus importantes (en termes d'équivalent
énergétique) que celle du gaz et du pétrole
– l'analyse énergétique du puit (ou de la mine) à l'utilisation montre que le rendement globale
est plus important en valorisant le charbon par une transformation en hydrogène

Les procédés mis en jeu sont développés dans le paragraphe X comme… XTL.

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ALPHEA L’hydrogène de A à Z Nov. 2009

D comme… Dangers

Tout carburant est dangereux et nécessite de prendre un certain nombre de précautions : les risques
concernant l'hydrogène sont différents mais en général plus souples que ceux des carburant
traditionnels à base d’hydrocarbures (essence, kérosène, gaz). Il est extrêmement légers - 14,4 fois
plus léger que l'air (contre 1,7 fois pour le gaz naturel). L'hydrogène diffuse quatre fois plus vite dans
l’air que le gaz naturel, ainsi que 12 fois plus vite que les vapeurs d'essence : lors de fuites,
l'hydrogène se disperse donc rapidement. L'hydrogène brûle rapidement avec une flamme non visible
qui ne peut pas facilement vous brûler à distance, car elle n’émet qu’un dixième de la chaleur
rayonnante d'un feu d'hydrocarbures, et brûle à une température plus froide de 7% par rapport à la
température de combustion de l'essence. Bien que les pompiers n'aiment pas la flamme d'hydrogène,
car ils ont besoin d'un dispositif de visualisation pour la voir en plein jour, les victimes ne sont
généralement pas brûlées, sauf si elles sont réellement dans la flamme. De plus, ils ne sont pas
étouffés par la fumée.

Figure 1 – Comparaison d’un incendie d’une voiture à hydrogène à gauche,


avec celui d’une voiture à essence. Les photos ont été prises 1 minute après la mise à feu1 -

1
source : Fuel Leak Simulation, Dr. Michael R. Swain, University of Miami, Coral Cables, FL 33124, Proceedings of the 2001
DOE Hydrogen Program Review, http://www1.eere.energy.gov/hydrogenandfuelcells/pdfs/30535be.pdf

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E comme… Electricité

Contrairement à ce qui est généralement admis, l'hydrogène tout comme l'électricité ne sont pas des
sources d'énergie, mais des vecteurs d'énergie. Cela signifie que ni l'électricité, ni l'hydrogène
n'existent tels que à l'état naturel, qu'il est nécessaire de les fabriquer à partir d'une source primaire
d'énergie (fossile, nucléaire, biomasse ou renouvelable). Cela signifie également que l'hydrogène et
l'électricité sont utilisés pour transporter l'énergie depuis un point A (où il est produit) vers un point B
(où il est utilisé).
L'intérêt de ces 2 vecteurs énergétiques est leur dualité : l'électricité permet de synthétiser de
l'hydrogène grâce à un électrolyser, et l'hydrogène permet de produire de l'électricité grâce à une pile
à combustible. Ces 2 procédés ont des rendements élevés, ce qui rend la complémentarité entre ces
2 vecteurs particulièrement intéressants.

Production d'hydrogène

L'électrolyse de l'eau (H2O) permet de produire de l'hydrogène (H2), mais également de l'oxygène (O2)
selon la réaction suivante :

2 H2O + électricité ---> 2H2 + O2

Concrètement, deux électrodes – l'anode et la cathode - sont plongées dans un récipient contenant de
l'eau. Lorsque qu'un courant électrique est appliqué, il se dégage de l'hydrogène à l'anode et de
l'oxygène à la cathode.
Dans le monde, 4 % de l'hydrogène est produit par électrolyse, et 12 % en Europe.

Production d'électricité

Il est possible de transformer l'hydrogène en électricité, grâce à une pile à combustible. Cette
transformation a lieu selon la réaction suivante, qui est la réaction inverse de l'électrolyse de l'eau (cf
plus haut)

2H2 + O2 ---> électricité + chaleur + 2 H2O

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ALPHEA L’hydrogène de A à Z Nov. 2009

F comme… France

En France, outre la production et la consommation d'hydrogène chimique dans le milieu industriel (cf.
Applications), un certain nombre d'acteurs et d'initiatives existent d'ors et déjà dans le but de faire
émerger le marché de l'hydrogène énergie. Parmi toutes ces initiatives, la plateforme HyPac (cela se
dit : i-pac) et l'Observatoire de l'Hydrogène sont les exemples les plus parlants de l'activité Hydrogène
et Piles à Combustible au niveau du territoire national.
A noter l'existence des groupes nationaux Stratég'Hy'e et Reglementat'Hy'on co-animés par l'ADEME
et ALPHEA Hydrogène, le programme H-Pac financé par l'ANR et qui suit le programme PAN-H, ainsi
que de nombreux projets de démonstration. Pour plus d'information, le site Internet Roads2HyCom a
listé les projets français existants ou ayant existé.

AltHytude et Cellia, sont deux projets français particulièrement important et sont coordonnés
respectivement par GDF-Suez et Dalkia (Filiale de Veolia).
Le premier se déroule à Dunkerque concerne les transports, et plus particulièrement l’utilisation de
l’hydrogène comme carburant pour des bus de lignes urbaines : AltHytude est actuellement l’unique
exemple de véhicule fonctionnant à l’hydrogène sur le territoire français. La raison est principalement
réglementaire : seuls des véhicules électriques ou fonctionnant avec un carburant fossil (Essence,
gazole, GPL, GNV…), ont le droit de circuler en France. L’obtention de dérogation pour le projet
AltHytude fut un travail délicat2.
Quant au second, il est réalisé à Paris (15e) et concerne la fourniture en électricité et en chaleur d’un
immeuble H.L.M3.

Figure 2 – Bandeau du site Cellia.fr

2
http://www.althytude.info
3
http://www.cellia.fr

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ALPHEA L’hydrogène de A à Z Nov. 2009

G comme… Gaz naturel

Le gaz naturel est constitué essentiellement de méthane, une molécule qui contient un atome de
carbone et 4 atomes d'hydrogène : CH4. Grâce à une réaction chimique de l'eau sur le méthane,
réaction appelée « reformage », il est possible d'extraire les atomes d'hydrogène du méthane, de les
lier entre eux de telle façon qu'une molécule de méthane permet de produire 3 molécules
d'hydrogène. La réaction est en réalité plus compliquée et se fait selon l'équation suivante :

CH4 + H2O ---> CO + 3 H2

La production d'hydrogène se fait par reformage du gaz naturel à 49 % dans le monde et à 41 % en


Europe.

H comme… Hindenburg

Contrairement à un préjugé populaire, malheureusement encore trop répandu, les propriétés


particulières de l’hydrogène ont permis de sauver 62 vies lors de la catastrophe du dirigeable «
Hindenburg » en 19374.
Une enquête menée par Dr. Addison Bain de la NASA a prouvé que la catastrophe aurait eu
exactement les mêmes conséquences si le dirigeable avait été gonflé à l'hélium (gaz ininflammable) et
non à l'hydrogène, et que probablement personne à bord n’a été tué par l’incendie de l’hydrogène. (Il
n'y a pas eu d'explosion !)5. Les 35% de personnes qui sont mortes, ont été tués en sautant par-
dessus bord, ou à cause de la combustion du gazole et des débris. Les autres 65%, qui ont survécu,
ont enjambé les flammes du dirigeable qui étaient à terre alors que les flammes claires de l'hydrogène
tourbillonnaient au-dessus d'eux sans danger. Cela n’aurait pas été le cas si un avion avec seulement
des hydrocarbures liquide aurait pris feu. L’auteur insiste sur le fait que l'hydrogène est généralement
au moins aussi sûrs que le gaz naturel ou que le GPL, et est sans doute intrinsèquement plus sûr que
l'essence, même si leurs risques ne sont pas identiques6. Par exemple, lors de fuites, l’hydrogène
s'accumule près du plafond, tandis que des vapeurs d'essence ou de propane s'accumulent près du
sol – ce qui est un risque plus grand pour les gens parce qu'ils sont généralement à proximité du sol
et non du plafond. Debout dans un tapis de feu est beaucoup plus dangereux que debout au-dessous
d'une flamme claire non-lumineuse qui se dirige vers le haut.

4
http://www.eere.energy.gov/hydrogenandfuelcells/hydrogen/wkshp_h2-delivery.html
5
A. Bain and W. D. Van Vorst « The Hindenburg tragedy revisited : the fatal flaw found » IJHE 24 : 399-403 (1999)
6
C.E. Thomas « Hydrogen and Fuel Cells : Pathway to a sustaintable energy futur », 2 Feb 2002,
www.h2gen.com/main.php?page=why.html

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ALPHEA L’hydrogène de A à Z Nov. 2009

Figure 3 – L’Hindenburg en feu, le 6 mai 1937 au Lakehurst Naval Air Station à in Manchester Township
( New Jersey, USA).

I comme… International

Cette partie ne se veut absolument pas exhaustive quant aux projets actuellement en cours dans le
monde de l’hydrogène et des piles à combustibles. Il s’agit plus simplement de montrer que des
applications (bus, voiture, cogénération domestique… etc.) de la vie quotidienne existent,
fonctionnement, et sont mise en œuvre dans un peu partout dans le monde. D’autres pays comme le
Japon, l’Italie, l’Espagne, les USA sont également très actifs dans le domaine, mais ne seront pas
abordés ici.

HyFleet : Cute

HyFleet : Cute est un projet européen dont le but est de comparer les avantages et les inconvénients
de bus à hydrogène fonctionnant soit avec un moteur à combustion interne soit grâce à une pile à
combustible. Ce projet s'est déroulé avec 47 bus répartis dans 10 villes sur 3 continents : Reykjavik,
Perth, Pékin, Londres, Amsterdam, Luxembourg, Madrid, Barcelona, Hambourg, Berlin.

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Allemagne

En Allemagne de nombreux projets sont en cours : ils concernent autant les applications stationnaires
que les applications mobiles.

Callux7

Le 23/09/2008, le Ministère allemand des transports, de la construction et du développement urbain


(BMVBS), en collaboration avec neuf partenaires de l'industrie, a lancé le projet Callux qui vise à
l’installation de systèmes de chauffage à usage domestique fonctionnant avec une pile à combustible.
Plus de un milliard d’euros a été investit pour la promotion et l'utilisation de cette technologie.

CEP8

Le « Clean Energy Partnership » ou (CEP) – partenariat pour une énergie propre - est une
coopération internationale des sociétés suivantes: BMW Group, Berliner Verkehrsbetriebe BVG,
Daimler, Ford, GM / Opel, Hamburger Hochbahn, Linde, Shell, StatoilHydro, Total, Vattenfall Europe,
et Volkswagen. Elle a été fondée en 2002.
Le CEP s’est fixé comme objectif de fournir des éléments de preuve sur la possibilité d’utiliser
l'hydrogène pour les transports routiers.

Zero Regio9

Zero Regio est un projet co-financé par la Commission européenne dans le 6ème programme-cadre.
Le projet consiste en la construction et la démonstration d’une infrastructure de l'hydrogène dans deux
régions d'Europe (La Lombardie et le land de Hesse) pour l’alimentation de voitures à pile à
combustible. Le projet vise à mettre au point un système de transport routier à zéro émission dans des
conditions normales d'utilisation quotidienne pour les villes européennes.
Sous la coordination de INFRASERV GmbH & Co Höchst KG, au total 16 partenaires de 4 États
membres de l'Union européenne forme le consortium du projet. La réunion de lancement du projet a
eu lieu en Novembre 2004.

7
http://www.callux.net/home.Callux.html
8
http://www.cleanenergypartnership.de/index.php?id=13&L=1
9
http://www.zeroregio.de/front_content.php?idcatart=186&lang=3&client=5

9
ALPHEA L’hydrogène de A à Z Nov. 2009

Canada

Le village de l’hydrogène10

L'objectif du « village de l'hydrogène » est de montrer la voie verte et un avenir énergétique durable,
grâce à des actions de sensibilisation, et de faire tomber les barrières encore existantes pour les
nouveaux marchés de l'hydrogène et des la pile à combustible au sein de la Région du Grand Toronto
(RGT).
La RGT est déjà un pôle de croissance unique et durable pour les projets tournant autour de
l'hydrogène et des piles à combustible

Danemark

Communauté de Lolland11

Lolland CTF (Communauté Testing Services) a été fondée sur les ressources existantes, les
expériences et les potentialités de Lolland, grâce à l’aide du gouvernement danois. Le but est de
promouvoir les technologies respectueuses de l'environnement dans les secteurs de l’éolien, de
l'hydrogène et des piles à combustible, de l'eau / eaux usées, de la biomasse et de la biotechnologie .

Norvège
Autoroute de l’Hydrogène12

Le projet HyNor consiste en la construction d'une « autoroute de l'hydrogène » entre les villes d’Oslo
et de Stavanger. HyNor a été créé au printemps 2003. Un total de 50 acteurs de l'industrie, des
transports, du gouvernement et des organisations régionales est partie prenante dans le projet. Le but
est de jeter les bases d'un vaste essai pour l’utilisation de l'hydrogène dans le secteur des transports
en Norvège. L'idée est également de construire l'infrastructure nécessaire à la distribution de
l'hydrogène pour des véhicules de particuliers. Depuis l’année 2009, il est déjà possible de conduire
des véhicules alimentés en hydrogène.

10
http://www.hydrogenvillage.ca/
11
Source : http://lolland-ctf.info/
12
http://www.hynor.no/hynor-1/view?set_language=en

10
ALPHEA L’hydrogène de A à Z Nov. 2009

J comme… JTI13

L'initiative technologique conjointe (ITC) sur les piles à combustible et l'hydrogène (JTI en anglais) est
un partenariat public-privé, à l'initiative de la Commission Européenne, de l'industrie européenne et de
la recherche publique.

La Commission y contribuera à raison d'environ 470 millions d'euros sur six ans, jusqu'en 2013, pour
la recherche, le développement technologique et la mise au point de démonstrateurs uniquement pour
les piles à combustible et l'hydrogène. Ce montent sera au moins doublé par des contributions de
l'industrie dans les projets de l'ITC. L'objectif du programme est de parvenir à un marché de masse
pour les piles à combustible et les technologies de l'hydrogène avant 2020.

Le premier appel à propositions, avec un budget indicatif de 28,1 millions d'euros a été publié le 8
Octobre 2008. Il couvre des domaines tels que les infrastructures de transport et de ravitaillement en
carburant, la production, le stockage et la distribution de l'hydrogène.

Le principal objectif de l'ITC est d'accélérer le développement des piles à combustible et des
technologies de l'hydrogène en Europe et de permettre leur commercialisation entre 2010 et 2020.

Le partenariat mettra en œuvre un programme intégré et efficace de recherche fondamentale et


appliquée, de développement technologique, de démonstration et des activités de soutien, ciblées sur
les applications les plus prometteuses. Cette ITC peut également être considérée comme un premier
exemple de travail des futures initiatives industrielles européennes, comme prévu par le Plan
stratégique pour les technologies énergétiques (plan SET), qui est de jouer un rôle essentiel dans
l'accélération de l'élaboration des technologies à faible intensité carbonique.

La gestion quotidienne des opérations sera de la responsabilité d'un directeur exécutif soutenu par le
Bureau du Programme qui siègera à Bruxelles. Un comité scientifique conseillera le conseil
d'administration. Les États membres devront suivre de près les activités par l'intermédiaire du Groupe
des représentants des États.

13
http://www.fchindustry-jti.eu/

11
ALPHEA L’hydrogène de A à Z Nov. 2009

K comme… Kelvin

A pression ordinaire, l'hydrogène est liquide à une température de 20,268 K, ce qui correspond à –
254,88°C.
Le tableau ci-dessous récapitule différentes propriétés de l'hydrogène14.

14
Association France de l’Hydrogène, http://www.afh2.org

12
ALPHEA L’hydrogène de A à Z Nov. 2009

L comme… Lavoisier

Lavoisier est un chimiste français né en 1743 et guillotiné en 1794. Il est surtout connu pour être le
père de la chimie moderne, et pour avoir énoncé la loi de conservation de la matière : « Rien ne se
perd, rien ne se crée, tout se transforme. ».
L'hydrogène ou plutôt le gaz dihydrogène H2, a été découvert par Cavendish en 1766 qui l'a appelé «
gaz inflammable ». C'est Lavoisier qui lui a donné le nom d'hydrogène, qui vient du grec ὕδωρ
(hudôr), « eau » et γεννᾰν (gennen), « engendrer ».

Figure 4 – Antoine Lavoisier

M comme… Mythes (ou idées reçus à propos de l’hydrogène)

En 2003, le Rocky Mountain Institute (RMI) a publié une étude s’intitulant « Vingt mythes à propos de
l’hydrogène » (« Twenty hydrogène Myths »), dont une version revue et corrigée en 2005 peut être
téléchargée à l’adresse suivante : www.rmi.org/sitepages/art7516.php .
Cette étude a pour but de démontrer que ce qui est généralement perçu par le grand public comme
des dangers ou tout du moins des inconvénients (de l’hydrogène énergie) ne sont que des idées
préconçues
Voici une liste extraite de l’étude de RMI, dont une partie des réponses se trouve dans la présente
brochure.

Mythe : Produire de l’hydrogène consomme plus d’énergie qu’il en produit


Réalité : Oui, mais pour produire un litre d’essence, il faut 1,1 litre d’essence en équivalent énergie :
ceci n’est dont pas exclusif à l’hydrogène.

13
ALPHEA L’hydrogène de A à Z Nov. 2009

Mythe : L’hydrogène est dangereux


R : Oui, mais tout carburant est dangereux. Et comme il est interdit de fumer lorsque l’on fait un plein
d’essence, certaines précautions sont à prendre lors de l’utilisation de l’hydrogène.

Mythe : L’utilisation de l’hydrogène produirait trop d’eau dans l’atmosphère et agirait de façon
néfaste sur le climat
R : Non, car à puissance égale la combustion de l’essence et du gasoil dans un moteur produit 5 fois
plus d’eau, qu’une pile à combustible.

Mythe : L’économie de l’hydrogène retarderait le développement des énergies renouvelables, à


cause de la compétition entre les 2 marchés
R : Non, car l’hydrogène et les énergies renouvelables sont complémentaires : leurs intermittences
nécessitent des solutions de stockages, qui peuvent être apportées par l’hydrogène.

N comme… Normes

Norme (définition d’après le Larousse) :


Règle fixant le type d’un objet fabriqué, les conditions techniques de production.

Au niveau national comme international, il existe des groupes de travail qui établissent des normes
dans le domaine de l’hydrogène et des piles à combustible.
Au niveau mondial, il existe au sein de l’ISO (International Standard Organisation) le TC 197
(Technical Comity197) qui propose, rédige et publie les normes concernant l’hydrogène et les piles à
combustible. Ce comité est divisé en 20 groupes de travail, dédiés chacun à un sujet spécifique. La
description des groupes est disponible sur le site Internet de l’ISO à l’adresse suivante :
http ://www.iso.org/iso/fr/standards_development/technical_committees/list_of_iso_technical_committe
es/iso_technical_committee.htm?commid=54560 .

En France, le groupe ED/29 de l’AFNOR (Agence Française de NORmalisation) fait partie de l’ISO
TC197, et travaille au niveau national et international pour le développement des normes pour les
technologies de l’hydrogène. Les normes françaises existantes dans ce domaine ainsi que les normes
ISO traduites en français sont disponible sur le site Internet de l’AFNOR.

14
ALPHEA L’hydrogène de A à Z Nov. 2009

Exemples de Normes qui s’appliquent dans le domaine des technologies de l’hydrogène :

Produits Descriptions Normes


Pile à combustible (PàC) / DIN EN 62282-5-1
Empilement pour PàC / DIN EN 62882-2
Réservoir 74 l @ 350 bars ISO/DIS 15869 : 2006 Type 3
ISO 15869
Réservoir 2 l @ 700 bars
EIHP II
Tableau 2 – Exemples de normes s’appliquant sur des systèmes ou sous-systèmes de pile à combustible

O comme… Observatoire de l’Hydrogène

L’Observatoire français de l’Hydrogène est des piles à combustible (intitulé exact) est un organisme
chargé de recueillir et de diffuser toutes les informations disponibles sur les nouvelles technologies de
l’hydrogène, ainsi que sur le développement de la nouvelle filière de l’hydrogène énergie. Cet
organisme a été créé et sera géré par l’ADEME, ALPHEA Hydrogène et l’Association Française de
l’Hydrogène (AFH2). La mutualisation des informations disponibles, et non confidentielles, au sein
d’ALPHEA et de l’AFH2 sera une des priorités pour atteindre le but fixé.

Pour ce faire, le programme général de l’Observatoire a été divisé en 8 lots. Une équipe de travaille
ainsi qu’un coordinateur ont été désignés pour chacun des lots qui sont les suivants :
Lot 0 : Comité de Pilotage
Lot 1 : Tout savoir sur l’hydrogène et les PAC
Lot 2 : Le mensuel : « La Gazette de l’hydrogène »
Lot 3 : Rapport France
Lot 4 : Site Internet
Lot 5 : Annuaire acteurs, produits et cibles
Lot 6 : Annuaire projets de recherche publics et privés
Lot 7 : Annuaire projets de démonstration français

Il est à noter que l’Observatoire français de l’Hydrogène est des piles à combustible est une structure
complémentaire à Observ’ER, qui est dédiée aux énergies renouvelables, et à l’Observatoire de
l’Energie.

15
ALPHEA L’hydrogène de A à Z Nov. 2009

P comme… Pétrole

Les procédés industriels qui découlent du pétrole peuvent produire de l’hydrogène mais également en
consommer. En effet, le pétrole est composé d’hydrocarbures c’est-à-dire de molécules formées
essentiellement d’un assemblage d’atomes de carbone (C) et d’atome d’hydrogène. Au cours de son
cheminement dans les complexes pétrochimiques, le pétrole brut subit des procédés physiques ou
chimiques qui vont le transformer en une multitude de composés chimiques de base pour l’industrie,
chimique, pharmaceutique ou des plastiques.
Les principaux procédés sont :
- la distillation : séparation physique des composants d’un mélange selon leur
température d’ébullition,
- le vapocraquage : permet de casser les grosses molécules contenus dans le pétrole
en molécules plus petites,
- le reformage : permet de transformer les hydrocarbures saturé, en hydrocarbures
insaturés. Ce procédé libère de l’hydrogène.

Tout ceci fait que dans le monde la production de l’hydrogène se fait à 29 % à partir du pétrole, contre
42 % en Europe.

L’industrie pétrolière est également très consommatrice d’hydrogène : par le biais du raffinage elle
consomme 320 milliards Nm3 d’hydrogène par an, c'est-à-dire 50 % de la quantité mondiale. Au
niveau européen, les raffineries consomment 44 milliards Nm3 d’H2 ce qui correspond à 47 % de la
consommation d’hydrogène pour le vieux continent. Cette consommation ne cesse d’augmenter car
l’hydrogène est principalement utilisé pour la désulfuration des carburants. Et de son côté l’Union
Européenne ne cesse d’abaisse régulièrement les taux légaux de teneur de soufre des essences et
gazole.

16
ALPHEA L’hydrogène de A à Z Nov. 2009

Q comme… Quelle pile choisir ?

Il existe plusieurs technologies de pile à combustible, qui se distinguent principalement par leurs
conditions de fonctionnement. Suivant l’application cible, une technologie sera privilégiée. Les
diverses technologies sont résumées dans le tableau :

Technologie AFC PEMFC PAFC MCFC SOFC


Electrolyte Potasse Membrane Acide Sels fondus Céramiques
Polymère phosphorique
Espèce OH- H+ H+ CO3-- O--
ionique
Température 80 - 100 °C 80°C 160 -200°C 650°C 700 -1000 °C
Combustible Hydrogène Hydrogène, Hydrogène, Hydrogène, Hydrogène,
méthanol, gaz méthanol, gaz méthanol, gaz méthanol, gaz
naturel naturel, biogaz naturel naturel
Rendement 45 – 60 % 40 – 50 % 35 – 45 % 45 – 60 % 50 – 60 %
électrique
Domaines Espace, Portable, Stationnaire Stationnaire Stationnaire,
d’application transport stationnaire, 100 à 200 kW > 200 kW transport
et gamme de 1 W à 100 kW transport 1 à qqes 100
puissance 1 W à 250 kW kW
Tableau 3 – Technologies de piles à combustible avec leurs principales caractéristiques

R comme… Réglementation

Réglementation (définition d'après le Larousse) : Ensemble des mesures légales et réglementaires


régissant une question.

La réglementation actuelle concernant l'hydrogène est inadaptée et contraignante. Inadapté, car elle
considère l'hydrogène comme un produit chimique et non comme un vecteur d'énergie, et
contraignante car la réglementation appliquée est celle du gaz naturel. Les limites réglementaires sont
évidentes : les propriétés physico-chimiques, et donc le comportement de l'hydrogène n'ayant rien à
voir avec celle du gaz naturel.
De plus, pour une installation qui stocke moins de 100 kg d'hydrogène aucune autorisation n'est
demandée, alors qu'elle est indispensable pour la production de la moindre molécule d'hydrogène
(NLDR : une molécule d'hydrogène a une masse de 3,3*10-27 kg, c'est à dire que si 100 kg
d'hydrogène est représenté par la masse du soleil (2*1030 kg), la masse d'une molécule d'hydrogène
serait celle de 100 ballons de football (100*0,4 kg).

17
ALPHEA L’hydrogène de A à Z Nov. 2009

S comme… Stockage (des énergies renouvelables)

L’un des inconvénients des énergies renouvelable est leur intermittence : alors qu’il est souhaitable et
préférable d’avoir une alimentation continue en électricité, le vent ne souffle et le soleil ne brille pas 24
h / 24. Il est donc primordial de pouvoir stocker l’électricité d’origine éolienne et photovoltaïque afin de
pouvoir l’utiliser à tout moment de la journée. Les solutions de stockages aujourd’hui employées sont
principales à base de batteries, qui ont elles aussi des inconvénients : maintenance compliquée,
recyclage compliqué des métaux lourds pour les batteries en fin de vie, décharge même lorsqu’elles
ne sont pas utilisées, nombre de cycles charge / décharge limité, grande surface utile nécessaire.
Le stockage des énergies renouvelables permet d’éliminer tous ces inconvénients.

La figure 5 présente les différentes étapes de production, stockage et utilisation de l’électricité fournit
par une éolienne ou des panneaux photovoltaïques :
- X Le vent souffle et / ou le soleil brille : de l’électricité est produite.
- Y Cette électricité peut être utilisée directement si besoin il y a.
- Z Si le vent souffle et / ou le soleil brille, mais qu’il n’y a pas de besoin direct en
électricité, celle-ci est transformé en hydrogène via un électrolyseur et l’hydrogène peut
être stocké soit sous forme gazeuse soit sous forme solide grâce à des hydrures.
- [ Si l’éolienne et les panneaux solaires ne produisent pas d’électricité (ou si la demande
est supérieure à la production), l’hydrogène stocké va être transformé en électricité et en
chaleur via une pile à combustible.

Utilisation
normale de
Y l’électricité
produite

Eolienne
X [ Production
(si Z et non X) d’électricité
Production
via une PàC
d’électricité

Photovoltaïque Stockage
Z d’hydrogène
(si X et non Y) sous pression

Production
d’hydrogène via
un électrolyseur

Figure 5 – Processus de stockage d’énergie renouvelable via un stockage d’hydrogène gazeux

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ALPHEA L’hydrogène de A à Z Nov. 2009

T comme… Transport (de l’hydrogène)

Le transport et la distribution d'hydrogène par un système de pipelines est à l'heure actuelle la solution
la plus compétitive d'un point de vue économique pour les gros volumes15. Des réseaux de pipelines
transportant de l’hydrogène gazeux existent d’ors et déjà en Europe (voir Tableau 4) et en Amérique
du Nord, et s’étendent respectivement sur 1500 et 420 km. La France compte quant à elle plusieurs
16
réseaux qui totalisent 303 km . Ils acheminent de l’hydrogène gazeux depuis le lieu de production
jusqu’aux différents sites d’utilisation.

Localisation Exploitant Longueur (km) Remarques


Allemagne Linde Gas 150
France + Benelux Air Liquide 834 Dia = 10 cm
10 bars
1.109 Nm3 / an
France Air Liquide 33
57
42
Pays-Bas AirProducts 50
Suède / 6 x 3 km
Total / 1184

Tableau 4 – Principaux pipeline transportant de l’hydrogène en Europe17

Cependant, la construction de nouveaux pipelines dédiés uniquement à cela représenterait un


investissement trop important. C'est pourquoi des programmes de recherche, comme le projet
NaturalHy18, explorent la possibilité d'utiliser les réseaux de gaz existant pour transporter l'hydrogène.
Ceci serait en effet une solution efficace pour distribuer de l’hydrogène. D’après la société GRDF, la
France dispose de 188 637 km de réseau de gaz naturel, ce qui est le plus long réseau de gaz naturel
en Europe. Il permet de desservir 9265 communes, ce qui représente 77% de la population
française19.

Jusqu’à la seconde guerre mondiale, de l’hydrogène était acheminé dans le réseau de gaz français,
distribué dans les habitations et utilisé pour la cuisson et le chauffage : c'était le « gaz de ville ». Ce
gaz de ville était constitué principalement d’hydrogène et de monoxyde de carbone (CO). Son
utilisation a été abandonnée à cause de la trop forte toxicité du CO et de son trop faible pouvoir
calorifique.

15
SRI – CEH Hydrogène 2007, p. 45
16
SRI – CEH Hydrogène 2007, p. 113
17
Roads2HyCom, http://195.166.119.215/roads2hycom/pub_database.html
18
NaturalHy, http://www.naturalhy.net/
19
GRDF, http://www.grdf.fr/

19
ALPHEA L’hydrogène de A à Z Nov. 2009

U comme… Univers

Non seulement l’hydrogène est l’élément chimique le plus simple, le plus petit et le plus léger mais il
est également le plus abondant dans l’univers :
- le plus simple : il n’est composé que d’un proton et d’un électron
- le plus petit : il possède le rayon atomique le plus faible
- le plus léger : sa masse atomique n’est que de 1,0079

Figure 6 – Classification périodique des éléments.

Dans l’univers, l’abondance de l’hydrogène est de 75 % en masse et 92 % en nombre d’atomes. Il est


surtout présent dans les étoiles. En effet c’est la réaction de fusion de l’hydrogène en atome d’hélion
qui permet à une étoile – comme notre soleil – d’émettre de la lumière et de la chaleur.
Sur Terre l’hydrogène est bien moins présent, et ne représente que 0,22 % en nombre d’atomes20.

20
Reginald H. Garrett, Charles M. Grisham, B. Lubochinsky, Biochimie, De Boeck Université, 2000, p 6

20
ALPHEA L’hydrogène de A à Z Nov. 2009

V comme… Véhicules

L’hydrogène pour faire rouler des voitures ou des autobus (cf I comme International), c’est déjà une
réalité. De nombreux constructeurs automobiles ont mis au point un ou des prototypes fonctionnant
avec de l’hydrogène comme carburant. Deux technologies co-existent, la pile à combustible et le
moteur à combustion interne (C.I.), chacune ayant leurs avantages et leurs inconvénients. L’intérêt du
moteur à C.I. réside uniquement dans le fait que la technologie des moteurs actuels ne nécessite pas
un grand bouleversement pour pouvoir utiliser de l’hydrogène à la place de l’essence ou de du gazole.
Cependant comme tout moteur à C.I., le rendement global reste relativement faible, de l’ordre de 30
%, alors que le rendement d’un système pile à combustible couplée avec un moteur électrique
dépasse allégrement les 55 %.
Le nombre de voitures roulant à l’hydrogène reste cependant très anecdotique. Seuls quelques
centaines de véhicules, toute marque confondue, sont actuellement testés ou utilisés
quotidiennement.

Mercedes Class A
Pile à Combustible
65 kW
Autonomie : 165 km
60 exemplaires

Mercedes Class B
Pile à Combustible
136 kW
Autonomie : 385 km
200 exemplaires prévus

Honda Clarity FCX


Pile à Combustible
100 kW
Autonomie : 285 km
200 exemplaires

21
ALPHEA L’hydrogène de A à Z Nov. 2009

Mazda Premacy Hydrogen RE Hybrid


Moteur C.I. (Hydrogène et essence)
110 kW
Autonomie : 200 km (en hydrogène)
5 exemplaires

BMW serie 7 Hydrogen


Moteur C.I. (Hydrogène et essence)
200 kW
Autonomie : 200 km (en hydrogène)
200 exemplaires

Les voitures ne sont pas les seuls exemples de véhicules qui peuvent utiliser de l’hydrogène comme
carburant. En voici quelques exemples (non exhaustifs) :

Chariot élévateur Still GmbH

22
ALPHEA L’hydrogène de A à Z Nov. 2009

Locotracteur BNSF
127 Tonnes
2 x 125 kW (1 MW avec batteries)
70 kg d’hydrogène à 350 bars

Scooter Honda

Balayeuse
Bucher city cat H2
En service à Bâle (Suisse)

Crédits Photos : Daimler A.G, Honda, Mazda Motor Corporation, BMW A.G., Still GmbH, BNSF,

W comme… Wattheure

Le wattheure est une unité de mesure énergétique. Le tableau suivant montre les équivalences
énergétiques entre divers carburants.

Combustible MJ / kg
Dihydrogène 142,66

23
ALPHEA L’hydrogène de A à Z Nov. 2009

Essence 47,3
Gazole 44,8
Éthanol 29,7
Méthane 50,01
Propane 50,35
Butane 49,51
Bois 15
Charbon 15 - 27

Tableau – Capacité calorifique pour les principaux combustibles


(quantité d’énergie contenue dans un kg)

X comme… XTL

XTL signifie de « X au liquide », où X représente soit la biomasse (B), soit la charbon (C), soit le gaz
naturel (G). La transformation de ces sources primaires d'énergie en liquide permet une meilleure
manipulation, ainsi qu'une utilisation facilité. En effet, il n'est, par exemple, pas possible de faire un
plein de charbon ou de biomasse pour faire rouler son véhicule.

Après une première étape de gazéification de B et C, ou de reformage de G, le gaz de synthèse (c'est


à dire un mélange d'hydrogène (H2) et de monoxyde de carbone (CO) ) est obtenu. Ce mélange peut
ensuite :
– être utilisé tel que dans des turbines pour produire de l'électricité,
– être transformé en carburants par la réaction de Fischer/Tropsh
– être transformé en méthane
– être transformé en méthanol
– être transformé en H2 / CO2 par réaction avec de la vapeur. L'hydrogène sera alors purifié
pour être utilisé dans des piles à combustible

Y comme… Yacht

Les yachts, mais également les petites embarcations, sont un marché de choix pour les piles à
combustibles que se soit en tant que source principale ou comme source auxiliaire. Comparées à un
moteur diesel, les piles à combustible ne font que très peu de bruit et n’émettent que de l’eau. De
plus, le gazole dégage des odeurs très incommodantes, et pas seulement lors au niveau de

24
ALPHEA L’hydrogène de A à Z Nov. 2009

l’échappement. En général, les piles utilisées dans ce type d’application sont des piles à combustible
directes au méthanol, du type de celles vendues par la société Smart Fuel Cell.21
En 2002 Roger Langevin, le skipper de Branec III ; est arrivé 3ème de la route du rhum dans la
catégorie des monocoques de moins de 50 pieds. La pile à combustible intégrée par Alca Torda
Applications est la première à traverser l’Atlantique. La pile était alimentée par de l’hydrogène stocké à
200 bars, pour fournir l’électricité nécessaire à l’instrumentation de bord.22

21
http://www.sfc.com/fr/sfc-piles-a-combustible-produits.html
22
http://www.alcatorda.free.fr/premiere.html

25
ALPHEA L’hydrogène de A à Z Nov. 2009

Z comme… Z=1

Dans la classification périodique des éléments (ou tableau de Mendeleïev), Z représente le numéro
atomique c'est-à-dire le nombre de protons contenus dans le noyau d'un atome. Pour l'atome
d'hydrogène, Z = 1.
L'atome d'hydrogène est le premier atome du tableau périodique.

Il existe 5 isotopes connus de l'hydrogène, c'est-à-dire ayant un nombre de proton identique et égale à
1, mais contenant respectivement 0, 1, 2, 3 et 6 neutrons. Les isotopes d'un même atomes sont donc
définie par
–Z : même numéro atomique pour tous les isotopes
–N : nombre différent de neutrons
–A : nombre de masse, égale à N+Z

Nom A Remarques
Hydrogène léger 1 Abondance naturelle : 99,98 %
Deutérium 2 Abondance naturelle : 0,015 %
Tritium 3 Abondance naturelle : 1 pour 1018 atome, unique
isotope radioactif de l'hydrogène
Quaternum 4 Le plus instable des isotopes de l'hydrogène, demi-
vie de 1,39 × 10-22 s 23,24
Hydrogène 7 7 Isotope le plus riche en neutrons jamais observé,
demi-vie de 10−21 s 25

Tableau 5 – Les différents isotopes connus de l’atome d’Hydrogène

23
Hydrogen-4 and Hydrogen-5 from t+t and t+d transfer reactions studied with a 57.5-MeV triton beam, G. M. Ter-Akopian et
al., Nuclear Physics in the 21st Century: International Nuclear Physics Conference INPC 2001, American Institute of Physics
Conference Proceedings 610, pp. 920-924, DOI:10.1063/1.1470062
24
The NUBASE evaluation of nuclear and decay properties [archive], G. Audi, O. Bersillon, J. Blachot, and A. H. Wapstra,
Nuclear Physics A 729 (2003), pp. 3 ;128
25
Découverte de l’hydrogène 7, le système nucléaire le plus exotique jamais observé, communiqué de presse CEA/CNRS 19
novembre 2007

26

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