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CHAPITRE III :

LE PREMIER PRINCIPE
• « Les phénomènes naturels, qu’ils soient
mécaniques, chimiques ou vitaux,
consistent presque entièrement en une
conversion permanente, l’une dans l’autre,
d’attraction à travers l’espace, de force
vive et de
• chaleur. » James Joule (1847)
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I - LE PREMIER PRINCIPE ET L’ÉNERGIE
INTERNE

Le premier principe : convertibilité des diverses


formes d’énergie entre elles.
Bilan des échanges énergétiques entre un système
fermé et l’extérieur.
Principe : proposition établie de façon inductive
(non démontrée) qui généralise des résultats
expérimentaux
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Le premier principe de la thermodynamique dit aussi principe de conservation
d’énergie stipule que :
- L’énergie du système se conserve en cours des transformations du système (c’est-à
dire, ne se dégrade pas).
- L’énergie du système est seulement transformée d’une forme d’énergie en une
autre forme (équivalence des formes d’énergie).
- L’énergie d’un système isolé reste constante (ΔU= 0).
- L’énergie d’un système non isolé peut varier par suite d’échange d’énergie (Q,
W) avec le milieu extérieur, alors le système évolue d’un état d’équilibre initial (1)
à un autre état d’équilibre final (2): on dit que le système a subit une
transformation.
- La variation d’énergie interne du système en cours d’une transformation est égale à
la somme algébrique des énergies échangées W + Q.
- L’énergie interne du système varie donc pendant la transformation entre l’état (1)
et l’état (2):
1 - ÉNONCÉ DU PREMIER PRINCIPE
La somme algébrique du travail (W) et de la chaleur (Q) échangés
par le système avec le milieu extérieur est égale à la variation
(ΔU) de son énergie interne.
- Cette variation est indépendante de la nature des transformations,
c’est- à dire du chemin suivi par cette transformation.
- Cette variation ne dépend que de l’état initial (1) et de l’état final
(2).
- En d’autres termes, l’énergie interne est une fonction d’état, sa
variation ne dépend pas du chemin suivi par la transformation.

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Le premier principe de la thermodynamique s’annonce comme suit :

« Au cours d'une transformation quelconque d'un système non


isolé, la variation de son énergie interne est égale à la quantité
d'énergie échangée avec le milieu extérieur, par transfert thermique
(chaleur) et transfert mécanique (travail)».

Quand un système fermé décrit une


transformation cyclique, la somme algébrique des énergies
échangées par le système avec l’extérieur est nulle.

Traduction mathématique :
 (W + Q)échangé = 0 sur un cycle
PREMIER PRINCIPE ET
TRANSFORMATION OUVERTE
(W1+Q1)échangé (W2+Q2)échangé

(W3+Q3)échangé
1
2
Cycle 1-3 :
(W1+Q1) + (W3+Q3) = 0
Cycle 2-3 : 3
(W2+Q2) + (W3+Q3) = 0
Conséquence : (W1+Q1) = (W2+Q2)
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CONSÉQUENCE DU PREMIER PRINCIPE

Quand un système fermé évolue selon une


transformation ouverte, la somme (W + Q) des
énergies échangées avec l’extérieur ne dépend pas du
chemin suivi.

Cette somme correspond à la variation de la fonction


d’état « énergie totale » :

(ETF – ETI) = ΔET = W + Q

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LA NOTION D’ÉNERGIE INTERNE
h
Système homogène. Masse
z ET
m. Altitude z.
Se déplace à la vitesse 
0

ET = (1/2)m2 + mgz + U
Énergie Énergie
+ Énergie + Énergie
totale = cinétique potentielle interne
Fonctions d’état
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Elle réside dans l’énergie :
- de translation, de rotation, de vibration des molécules du
système,

- cinétique des électrons

L’énergie interne est une grandeur extensive additive

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EXPRESSION GÉNÉRALE DU PREMIER
PRINCIPE POUR UN SYSTÈME FERMÉ
Énergie cinétique Travail mécanique
(variation nulle si échangé (pressions ou
 = 0 ou  = Cte) forces (pesanteur exclue))

Énergie
interne [ U + EP + EC ] = WP + WU + Q

Énergie Autres travaux


potentielle (terme nul si le Chaleur
(variation nulle système est échangée
si z = Cte) thermoélastique)
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L’ÉNERGIE INTERNE, FONCTION D’ÉTAT

Point de vue mathématique (système thermoélastique) :

 D’après le premier principe :

dU =  Qr +  Wr = n cV dT + ( l- P) dV
 Par identification :

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APPLICATION AU GAZ PARFAIT

Rappel : un gaz parfait obéit aux lois de


Boyle et Mariotte,
Charles – Gay Lussac,
Avogadro et Ampère.

Cette définition n’est pas complète.

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1 – L’EXPÉRIENCE DE JOULE ET LA LOI DE
JOULE

Isolant thermique
G. P. à T Vide Système défini
le gaz parfait
On enlève la cloison centrale

G. P. à T Q = 0 (adiabatique)

WP = 0 car Pe= 0
U = 0  U = f(T) car T = Cte
Ce postulat est connu sous le nom de loi de Joule et est posé comme vrai pour tout
gaz parfait. On peut le résumer ainsi : La température d’un gaz parfait ne varie
qu’avec son énergie interne. 14
NOUVELLE DÉFINITION D’UN GAZ
PARFAIT

• Un gaz parfait obéit rigoureusement aux lois de


Boyle - Mariotte, Gay Lussac, Avogadro -
Ampère et à la loi de Joule.
La théorie cinétique des gaz confirme ce fait. Elle
donne pour un gaz monoatomique :
U = 3/2 R T + Cte

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CONSÉQUENCES POUR LE GAZ PARFAIT

Si U = f (T) : et

Donc :

Et ce, quelle que soit la transformation d’un gaz


parfait.
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Capacité calorifique

La capacité calorifique ou thermique massique ou molaire est aussi


appelée chaleur massique ou chaleur spécifique. Elle est déterminée
par la quantité d'énergie à apporter par échange thermique pour élever
d'un kelvin la température de l'unité de masse d'un système. C'est
donc une grandeur intensive qui dépend de la masse du système
étudié.
Son unité en système international est le [J/Kg.K] si elle massique ou
bien [J/mol.K] si elle est molaire.
Relation entre Cp et Cv - relation de MAYER:
Enthalpie d’un gaz parfait

Dans de très nombreux cas, les termes u et pv varient de la même façon avec l’état
du fluide 1. Pour simplifier leur utilisation dans les calculs, ils sont souvent
regroupés en un seul terme. Nous nommons la somme des termes u et pv l’enthalpie,
et lui attribuons le symbole h :
Parce que nous venons de lier l’énergie interne u à la température et que le produit
pv dépend lui aussi de la température, nous pouvons désormais facilement exprimer
l’enthalpie h d’un gaz parfait en fonction de la température uniquement. En effet,
nous avons
h = u+pv
h = u + pv = cvT + RT = (cv + R)T
h = cp T
Pour tout gaz parfait, quelle que soit l’évolution (réversible ou non),
où h est l’enthalpie spécifique (J/kg) ;
T est la température (K) ;
et cp est la capacité calorifique massique à pression constante (J/kgK).
GAZ PARFAIT ET TRANSFORMATION
OUVERTE

Résoudre un problème de thermodynamique c’est


relier la variation d’énergie interne aux échanges
d’énergie en utilisant les variables indépendantes
adaptées à la transformation étudiée.

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Transformation adiabatique réversible de n moles
d’un gaz parfait

Cas où
 1 principe : dU =  Qr +  Wr
er
ΔEP = ΔEC = 0
 Adiabatique :  Qr = 0
 Réversibilité :  Wr = - P dV = - (n R T / V) dV
 En. interne : dU = n cV dT (gaz parfait)

Donc : cV dT = - (R T / V) dV

Soit :

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cas particulier où Cp est constant

Relation de Mayer : cP - cV = R

(dT/T) = (dP/P) + (dV/V)

D’où : dP cP dV dP  dV


    V 0
P cVV P
Si les capacités calorifiques sont constantes,  l’est
aussi et l’intégration donne PV  = Cte

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LA TRANSFORMATION POLYTROPIQUE «
RÉVERSIBLE »

Il n’existe pas de parois parfaitement conductrices de


la chaleur ou isolantes.
Transformations isothermes, adiabatiques, isobares et
isochores sont des cas particuliers.
Nécessité d’un « modèle » plus général.
La transformation réelle située hors de ces cas
particuliers est modélisée par une polytropique «
réversible » .

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P État final 2
Transformation réelle

État initial 1 Modèle polytropique


V

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CARACTÉRISTIQUES DE LA
POLYTROPIQUE (GAZ PARFAIT)

•C’est un modèle réversible Définition :


Qr = n ck dT
•ck : capacité calorifique molaire associée au modèle
polytropique
•1er principe : dU =  Qr +  Wr

•U (gaz parfait) : dU = n cV dT
•Travail réversible :  Wr = - P dV = - (n R T / V) dV
•PV = nRT : diff. (dT/T) = (dP/P) + (dV/V)
•Relation de Mayer : cP – cV = R
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D’où :
N’a d’intérêt
Coefficient (cp ck)
k  (cv ck) que si k
polytropique
est constant
PVk = Cte (avec cP, cV constants)

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UNIVERSALITÉ DU MODÈLE
POLYTROPIQUE

Transformation Valeur de ck Valeur de k

Isotherme  1

Isochore cV 

Isobare cP 0

Adiabatique 0  = c P / cV

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TRAVAIL RÉVERSIBLE (FORCES DE PRESSION)

WP  1  PEXTdV
PEXT  P
1
WP 
k  1
 P
2 V2  P1

V1 
R
c V  ck 
k
1
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Transformation isotherme réversible finie
Dans une transformation isotherme, sur un graphique p(V), la courbe à
température constante T est une hyperbole. Dans le cas d’une
transformation finie, nous décrivons l’arc d’hyperbole compris entre
les points A1 et A2 . On passe du point A1 (p1,V1 ,T) au point
A2(p2,V2 ,T). On a :
Le travail W ne dépend que des états initial et final. Il représente
graphiquement l’aire hachurée sous la courbe
Pour une compréhension isotherme : W>0
Pour une détente isotherme : W<0
La température étant restée constante, l’énergie interne n’a pas varié :
ΔU=W+Q=0
Donc : W=−Q
Dans une transformation isotherme réversible finie, travail et chaleur
sont égaux et de signe opposés. Le travail fourni par la compression
est perdu en chaleur.

Application :
Pour l’air, on mesure cp(air) = 1005 J/kg K, cv(air) = 718 J/kg K, Rair = 287 J/kg K. Une
masse de 2,5 kg d’air dans un réservoir est à pression de 2 bar et température de 800 °C. On
souhaite lui fournir 100 kJ de chaleur sans modifier sa température. Quel doit être le transfert
de travail ? Quels seront le volume et la pression au final ?
Transformation isochore. V = Cte, P et T varient

Pour l’air, on mesure cp(air) = 1005 J/kg K, cv(air) = 718 J/kg K, Rair = 287 J/kg K.
Dans un cylindre de moteur à essence, de l’air se trouve à pression de 17 bar avec une masse
volumique de 9;4 kg/m3. La combustion du carburant (si rapide que le volume n’a pas le
temps de varier) se traduit par l’apport de 1450 kJ/kg de chaleur. Quelles valeurs atteignent la
température et la pression ?
Transformation isobare. P = Cte, V et T varient

Pour l’air, on mesure cp(air) = 1005 J/kg K, cv(air) = 718 J/kg K, Rair = 287 J/kg K. Combien
faut-il d’énergie pour chauffer l’air dans un appartement de 30 m2 depuis 10 °C jusqu’à 20
°C ?
Le réchauffement se fera à pression constante, qui vaut 1 bar et une hauteur de plafond de
2,5m.
92.29*1005*(20-10) = 927514,5 J
Transformation adiabatique réversible (dQ= 0)

Soit un gaz supposé parfait qui subit une transformation adiabatique (isentropique)
c'est-à-dire sans changement de quantité de chaleur.

Pour l’air, on mesure cp(air) = 1005 J/kg K, cv(air) = 718 J/kg K, Rair = 287 J/kg K, et γair =
1,4. Un réservoir d’air comprimé de 50 L contient de l’air à 40 bar et 50 °C. L’atmosphère
ambiante est à 1 bar. Quelle est la quantité maximale de travail que l’on peut extraire de l’air
comprimé sans lui fournir de chaleur ?
Application 1 :
Un mélange (air-essence) subit une transformation de l’état (1) à l’état (2) suivant
trois chemins différents (a, b et c) avec :
La 1ére transformation est isochore puis isobare (chemin a), la 2éme est isobare puis
isochore (chemin b) et la 3éme est telle que PV=cste (chemin c).
Etat (1) : P1 = 1 bar ; V1= 3 l
Etat (2) : P1 = 3 bar ; V1= 1 l
1) Représenter les trois transformations en coordonnées de Clapeyron.
2) Calculer ΔU entre l’état (1) et l’état (2).
3) Calculer le travail dans les trois cas et déduisez les chaleurs échangées?

Application 2 :
Un piston parfaitement calorifugé contient un gaz parfait à la température T0=20°C,
P0=1 bar et V0=10l. On augmente progressivement la pression jusqu'à atteindre le
volume V1=V0/10.
Calculer V1, T1, P1 et les énergies échangées au cours de cette transformation.

Application 3 :
On comprime d’une façon isotherme 1m3 d’air de 1 à 200atm . On suppose que
l’air se comporte comme un gaz parfait. Calculer le travail de compression, et la
quantité de chaleur cédé par le gaz au milieu extérieur, ainsi que le volume final.
Remarque :
D’après cet exercice, on prouve qu’effectivement la variation de l’énergie interne est une
fonction d’état qui ne dépend que de l’état initial et l’état final, par contre le travail et la
quantité de chaleur ne sont pas des fonctions d’état qui dépend réellement du chemin suivi.
Solution 2:
Parfaitement calorifugé=adiabatique réversible

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