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Ecole Nationale Polytechnique

Département de Génie Mécanique


Turbomachines

THERMODYNAMIQUE
DE LA COMBUSTION

H. Bennour
INTRODUCTION
 Une combustion est un processus d’oxydation généralement
exothermique (libérant l’énergie chimique, qui se trouve dans
un combustible, sous forme d’énergie thermique).

 Les processus de combustion le plus souvent rencontrés en


ingénierie sont ceux qui convertissent un hydrocarbure (de
l’hydrogène à l’état pur au charbon qui ne renferme quasiment
que du carbone en tant que matière combustible) en dioxyde de
carbone et en eau.

 La combustion est généralement obtenue grâce à l’air, car ce


dernier est disponible gratuitement, même si d’autres oxydants
sont utilisés dans certains cas particuliers (les rockets).
INTRODUCTION
 La description la plus simplifiée d’une combustion est celle d’un
processus consistant à convertir des réactifs disponibles au
départ, en produits résultant à la fin de la combustion. Ce
modèle présuppose que la combustion est un processus qui
peut avoir lieu seulement dans une seule direction, et ignore la
nature statistique des changements chimiques.

 Le processus de combustion est en fait une combinaison de


divers atomes et molécules, et elle se produit seulement quand
ils sont suffisamment rapprochés pour entrer en interaction.
Mais il y a aussi la possibilité que des atomes qui se seraient liés
pour former une molécule-produit, se séparent de nouveau
pour reformer des réactifs: un tel phénomène est appelé
« dissociation ».
INTRODUCTION
 En réalité, le processus de combustion est encore plus complexe
que ce qui vient d’être décrit, parce que les vitesses de réaction
sont finies (même si souvent elles sont extrêmement rapides).
Ces vitesses finies sont la principale cause de production de
certains polluants dans les moteurs, notamment les « Nox ».
 En fait, dans la plupart des combustions, un autre facteur vient
ajouter à la complexité de la situation : ce facteur est lié à la
vitesse avec laquelle on réalise le mélange air-combustible.
 La manière dont la combustion se produira sera dictée par la
conception détaillée du système de combustion, tenant compte
d’une interdépendance entre les concepts de la
thermodynamique et ceux de la mécanique des fluides faisant
l’objet de recherches en cours.
INTRODUCTION

 Dans le cadre de ce cours, une approche simplifiée de la


combustion sera adoptée, mais elle sera suffisante pour aboutir
à une estimation très raisonnable des résultats attendus sous de
bonnes conditions de déroulement de la combustion. Elle ne
permettra pas d’évaluer les niveaux de production de polluants
de façon satisfaisante, mais notre approche pourra être étendue
afin que cela devienne possible, simplement par l’introduction
d’équations supplémentaires.

 Dans la suite de ce cours, le traitement de la combustion sera


basé sur l’équilibre thermodynamique.
Facteurs affectant les processus de combustion
Conditions de
la combustion Classification Exemples
Dépendance Stationnaire Chambre de combustion de turbines à gaz, chaudières.
vis-à-vis du Instationnaire Moteur à essence, moteur diesel.
temps
Dépendance Zérodimensionnel Utilisé uniquement à des fins de modélisation, réacteurs bien agités.
vis-à-vis de unidimensionnel Approché en écoulements tubulaires, brûleurs à flammes planes.
l’espace Bidimensionnel Flammes axisymétriques, comme dans un brûleur Bunsen.
Tridimensionnel Combustion dans le cas général.
Mélange des Prémélangés Moteurs à allumage commandé.
réactifs Non-prémélangés Moteur diesel, chambre de combustion de turbine à gaz

Ecoulement Laminaire Cas spéciaux pour mesurer la vitesse de propagation de la flamme.


Turbulent Cas réel dans la plupart des moteurs, chaudières.
Phase des Unique Moteurs à gaz, à essence avec un combustible complètement
réactifs vaporisé, chaudières à gaz.
Multiple Moteurs diesel, turbines à gaz, chaudières à fuel et au charbon.
Sites de Homogène Moteurs à allumage commandé.
réaction Hétérogène Moteurs diesel, turbines à gaz, chaudières au charbon.
Vitesse de Vitesse infinie Approché par certains processus où le temps de combustion est long
réaction comparativement à la vitesse de réaction.
Vitesse finie Toutes les combustions réelles, émissions de divers polluants.
Conditions de Naturelle Flamme Bunsen, cuisinière à gaz, chaudière de chauffage central.
convection Forcée Chambre de combustion de turbine à gaz, Chaudières Industrielles.

Compressibilité Incompressible Flamme libre.


Compressible Flammes dans les moteurs.
Vitesse de Déflagration La plupart des processus de combustion normaux.
combustion Détonation Bruit caractéristique d’un moteur à allumage commandé, explosions.
Réaction Chimique d’une combustion
Une réaction de combustion extrêmement simple peut être écrite
comme suit:

𝟐𝑪𝑶 + 𝑶𝟐 ⇌ 𝟐𝑪𝑶𝟐 (1)

Cette écriture signifie essentiellement que :


Deux molécules de monoxyde de carbone (𝐶𝑂) se combinent avec
une molécule d’oxygène (𝑂2 ) pour créer deux molécules de
dioxyde de carbone (𝐶𝑂2 ).

L’équation (1) ci-dessus signifie également que :


Deux molécules de 𝐶𝑂2 se dissocient toujours en deux molécules
de 𝐶𝑂 et une molécule de 𝑂2 .
Réaction Chimique d’une combustion
Il est conventionnel de se référer aux espèces apparaissant à
gauche des flèches en tant que réactifs et à celles qui
apparaissent à droite des flèches en tant que produits; ceci à
cause du fait qu’une combustion exothermique nécessite que
la réaction ait lieu de gauche à droite.

Les réactions impliquées dans un processus de combustion ne


sont pas toutes exothermiques : ainsi par exemple, la
formation de 𝑁𝑂 lors de la dissociation qui se produit dans un
moteur à combustion interne, est habituellement une
réaction endothermique.
Principe de conservation de la masse appliqué
à une réaction chimique en général et à une
réaction de combustion en particulier
On peut noter à partir de l’équation (1) que trois molécules
de réactifs se combinent pour former deux molécules de
produits, il n’y a donc pas nécessairement conservation du
nombre de molécules lors d’une réaction chimique.

Cependant, le nombre d’atomes de même type reste le


même dans les réactifs et les produits, ce qui garantit la
conservation de la masse lors d’une réaction chimique.

Une réaction chimique modifie la nature des molécules, mais


pas celle ds atomes.
Les hydrocarbures
Dans la nature, on trouve rarement les hydrocarbures sous la
forme d’un seul composant, à cause du processus de
formation de la matière première et des méthodes de son
extraction du gisement.

Un baril de pétrole brut contient une gamme d’hydrocarbures


séparables en raffinerie pour donner typiquement les
constituants représentés à la figure de la diapositive suivante.

Aucun produit de raffinerie n’est un composant chimique


pur, au contraire chaque produit est un mélange de plusieurs
composants, et la constitution de chaque produit dépend du
gisement dont provient le brut traité.
Constitution type d’un baril de pétrole brut

Distillat léger

Huile lourde, fuel


Essence (Marine)

Distillats moyens
Kérosène (gasoil, diesel, huile de
chauffage)
(Aviation)

Gaz
(butane, propane)
Les hydrocarbures
Un combustible dont la composition est dominée par un seul
constituant est le gaz naturel (GN), dont le méthane (𝐶𝐻4)
représente plus de 80% du volume.

Le méthane est le membre le plus simple d’une famille


d’hydrocarbures appelés « Paraffines » ou, plus récemment,
« Alcanes » dont la formule générale est : 𝐶𝑛 𝐻2𝑛+2 .

Les alcanes les plus légers sont le méthane 𝐶𝐻4 , l’éthane


𝐶2 𝐻6 , le propane 𝐶3 𝐻8 , le butane 𝐶4 𝐻10 , etc…

Deux autres alcanes qui font partie des combustibles liquides


sont l’heptane 𝐶7 𝐻16 et l’octane 𝐶8 𝐻18 .
Les hydrocarbures
Les alcanes sont des hydrocarbures saturés, parce qu’il est
physiquement impossible de leur ajouter d’autres atomes
d’hydrogène.

Un exemple simple d’hydrocarbure non saturé est l’acétylène


𝐶2 𝐻2 qui appartient à la famille des alcènes.

Certains combustibles contiennent d’autres constituants que


le carbone et l’hydrogène. Par exemple, les alcools
contiennent de l’oxygène sous la forme d’un radical 𝑂𝐻.

La formule chimique du méthanol est 𝐶𝐻3 𝑂𝐻 et celle de


l’éthanol 𝐶2 𝐻5 𝑂𝐻: ce sont les alcools équivalents du méthane
et de l’éthane.
Combustibles liquides et combustibles solides
Souvent, les combustibles sont décrits par une analyse ultime
qui en donne les proportions massiques du carbone et de
l’hydrogène; on pourrait ainsi définir un hydrocarbure à l’état
liquide comme étant constitué de 87% de C et 13% de H, sans
préciser les composants exacts du combustible liquide.
Les combustibles solides, tels que les charbons, ont un plus
grand rapport C/H, mais contiennent également d’autres
composants incluant l’oxygène et des cendres.
Les poids moléculaires des combustibles peuvent être évalués
en additionnant les poids moléculaires (ou atomiques) de leurs
divers constituants. En voici trois exemples :
Méthane (𝐶𝐻4 ) : 𝑀𝐶𝐻4 = 12 + 4 ∙ 1 = 16
Octane (𝐶8 𝐻18 ) : 𝑀𝐶8 𝐻18 = 8 ∙ 12 + 18 ∙ 1 = 114
Méthanol (C𝐻3 𝑂𝐻) : 𝑀C𝐻3 𝑂𝐻 = 12 + 3 ∙ 1 + 16 + 1 = 32
Combustion d’hydrocarbures simples
Combustion du méthane
La combustion du méthane dans l’oxygène a lieu selon la réaction
suivante :
𝑪𝑯𝟒 + 𝟐𝑶𝟐 → 𝑪𝑶𝟐 + 𝟐𝑯𝟐 𝑶 (𝟐)
1 kmol 2 kmol 1 kmol 2 kmol
12+4 2x32 12+32 2(2+16)
16 kg 64 kg 44 kg 36 kg
Dans ce cas particulier, il y a à la fois conservation du nombre de
mole et conservation de la masse, mais seule cette dernière est
essentielle.
Habituellement, la combustion a lieu en présence d’air et non
d’oxygène pur. Il est admis que l’air est constitué pour 79% d’azote
et 21% d’oxygène, sur une base molaire (79/21 = 3.76). A ce stade
de notre analyse de la combustion, on admettra également que
l’azote se comportera comme un gaz inerte, et ne participera donc
pas au processus de combustion.
Combustion d’hydrocarbures simples
Combustion du méthane

La réaction de combustion du méthane dans l’air s’écrira donc :

𝑪𝑯𝟒 + 𝟐(𝑶𝟐 +𝟑. 𝟕𝟔𝑵𝟐 ) → ⋯


1 kmol 9.52 kmol
12+4 2(32+105.28)
16 kg 274.56 kg

⋯ → 𝑪𝑶𝟐 + 𝟐𝑯𝟐 𝑶 + 𝟐 × 𝟑. 𝟕𝟔 𝑵𝟐 (3)


1 kmol 2 kmol 7.52 kmol
12+32 2(2+16) 7.52x28
44 kg 36 kg 210.56 kg
Combustion d’hydrocarbures simples
Stœchiométrie
Il est clair qu’il existe un rapport défini et fixe entre les masses d’air et de
combustible qui conduirait à une combustion complète. Un mélange air-
combustible correspondant à ce rapport est dit stœchiométrique, et le rapport
qui le caractérise est appelé « rapport stœchiométrique air-combustible ». On
l’appelle également « rapport d’air théorique », puisqu’une combustion
stœchiométrique complète est une combustion théorique. Ce rapport
s’exprime comme suit :
𝑚𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑑 ′ 𝑎𝑖𝑟
𝐴𝐶 = =
𝑚𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑚𝑏𝑢𝑠𝑡𝑖𝑏𝑙𝑒

𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑚𝑜𝑙𝑒 𝑑 ′ 𝑎𝑖𝑟 𝑚𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑚𝑜𝑙𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑑 ′ 𝑎𝑖𝑟


= ∙
𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑚𝑜𝑙𝑒 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑚𝑏𝑢𝑠𝑡𝑖𝑏𝑙𝑒 𝑚𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑚𝑜𝑙𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑚𝑏𝑢𝑠𝑡𝑖𝑏𝑙𝑒

𝑀𝑎𝑖𝑟
𝐴𝐶 = 𝐴𝐶 ∙
𝑀𝑐𝑜𝑚𝑏
𝑀𝑎𝑖𝑟 = 28.97
Exemple : Air théorique pour la combustion complète du
méthane
𝐶𝐻4 + 𝑎 𝑂2 + 3.76 𝑁2 → 𝑏𝐶𝑂2 + 𝑐 𝐻2 𝑂 + 𝑑 𝑁2

𝐶: 𝑏=1
𝐻: 2𝑐 = 4 → 𝑐 = 2
𝑂: 2𝑏 + 𝑐 = 2𝑎 → 𝑎 = 2
𝑁: 𝑑 = 3.76 𝑎 = 7,52

𝐶𝐻4 + 2 𝑂2 + 3.76 𝑁2 → 𝐶𝑂2 + 2 𝐻2 𝑂 + 7.52 𝑁2

2 + 2 ∙ 3.76
𝐴𝐶 = = 9.52
1
𝑀𝑎𝑖𝑟 28.97
𝐴𝐶 = 𝐴𝐶 ∙ = 9.52 ∙ = 17.19
𝑀𝑐𝑜𝑚𝑏 16.04
Pourcentage d’air théorique, excès d’air, défaut d’air

En général, la quantité d’air utilisée pour une combustion est ou


bien plus grande ou bien plus petite que la quantité d’air
théorique.

La quantité d’air actuelle est exprimée en pourcentage d’air


théorique. Ainsi, parler de 150% d’air théorique signifie que la
quantité d’air utilisée vaut 1.5 fois la quantité d’air théorique.

La quantité d’air actuelle peut alternativement être exprimée en


termes d’excès ou de défaut d’air.
Ainsi, 150% d’air théorique correspondent à 50% d’excès d’air,
tandis que 80% d’air théorique correspondent à 20% de défaut
d’air.
Pourcentage d’air théorique, excès d’air, défaut d’air

La combustion du méthane dans 150% d’air théorique (soit


avec 50% d’excès d’air) donne la réaction :
𝑪𝑯𝟒 + 𝟏. 𝟓 𝟐 𝑶𝟐 + 𝟑. 𝟕𝟔 𝑵𝟐
→ 𝑪𝑶𝟐 + 𝟐 𝑯𝟐 𝑶 + 𝟏. 𝟓 𝟕. 𝟓𝟐 𝑵𝟐 + 𝟐 𝟏. 𝟓 − 𝟏 𝑶𝟐

𝑪𝑯𝟒 + 𝟑 𝑶𝟐 + 𝟑. 𝟕𝟔 𝑵𝟐 → 𝑪𝑶𝟐 + 𝟐 𝑯𝟐 𝑶 + 𝟏𝟏, 𝟐𝟖 𝑵𝟐 + 𝑶𝟐

On définit le rapport équivalent (ou la richesse) par le quotient


du rapport (AC) théorique sur le rapport (AC) actuel.
Lorsque ce rapport est supérieur à l’unité, le mélange des
réactifs est qualifié de riche et lorsqu’il est inférieur à l’unité ,
le mélange des réactifs est qualifié de pauvre.
Rapport (AC) pour une combustion complète de l’octane
dans 100% d’air théorique

𝐶8 𝐻18 + 𝑎 𝑂2 + 3.76 𝑁2 → 𝑏𝐶𝑂2 + 𝑐 𝐻2 𝑂 + 𝑑 𝑁2

𝐶: 𝑏=8
𝐻: 2𝑐 = 18 → 𝑐 = 9
𝑂: 2𝑏 + 𝑐 = 2𝑎 → 𝑎 = 12,5
𝑁: 𝑑 = 3.76 𝑎 = 47
𝑪𝟖 𝑯𝟏𝟖 + 𝟏𝟐. 𝟓 𝑶𝟐 + 𝟑. 𝟕𝟔 𝑵𝟐 → 𝟖 𝑪𝑶𝟐 + 𝟗 𝑯𝟐 𝑶 + 𝟒𝟕𝑵𝟐

12.5 + 12.5 ∙ 3.76 𝑘𝑚𝑜𝑙 (𝑑 ′ 𝑎𝑖𝑟)


𝐴𝐶 𝑡ℎ = = 59.5
1 𝑘𝑚𝑜𝑙 (𝑑𝑒 𝐶8 𝐻18 )

𝑀𝑎𝑖𝑟 28.97 𝑘𝑔(𝑑 ′ 𝑎𝑖𝑟)


𝐴𝐶 𝑡ℎ = 𝐴𝐶 𝑡ℎ ∙ = 59.5 ∙ = 15.1
𝑀𝑐𝑜𝑚𝑏 114.22 𝑘𝑔(𝑑𝑒 𝐶8 𝐻18 )
Rapport (AC) pour une combustion complète de l’octane
dans 150% d’air théorique
𝐶8 𝐻18 + 12.5 𝑂2 + 3.76 𝑁2 → 8 𝐶𝑂2 + 9 𝐻2 𝑂 + 47𝑁2

𝐶8 𝐻18 + 1.5 12.5 𝑂2 + 3.76 𝑁2 → 8 𝐶𝑂2 + 9 𝐻2 𝑂 + 1.5 47 𝑁2 + 12.5 1.5 − 1 𝑂2

𝑪𝟖 𝑯𝟏𝟖 + 𝟏𝟖. 𝟕𝟓 𝑶𝟐 + 𝟑. 𝟕𝟔 𝑵𝟐 → 𝟖 𝑪𝑶𝟐 + 𝟗 𝑯𝟐 𝑶 + 𝟕𝟎. 𝟓 𝑵𝟐 + 𝟔. 𝟐𝟓 𝑶𝟐


18.75 ∙ 4.76 𝑘𝑚𝑜𝑙 (𝑑 ′ 𝑎𝑖𝑟)
𝐴𝐶 = = 89.25
1 𝑘𝑚𝑜𝑙 (𝑑𝑒 𝐶8 𝐻18 )

𝑀𝑎𝑖𝑟 28.97 𝑘𝑔(𝑑 ′ 𝑎𝑖𝑟)


𝐴𝐶 = 𝐴𝐶 ∙ = 89.25 ∙ = 22.64
𝑀𝑐𝑜𝑚𝑏 114.22 𝑘𝑔(𝑑𝑒 𝐶8 𝐻18 )

Le rapport équivalent s’obtient donc pour cette combustion comme suit:


𝐴𝐶 𝑡ℎ 𝐴𝐶 𝑡ℎ 59.5
𝑅𝑒𝑞 = = = = 0.67
𝐴𝐶 𝐴𝐶 89.25

Nous avons donc affaire dans le cas présent à un mélange de réactifs pauvre.
Détermination de la composition des produits d’une
combustion
Si le combustible est connu, et que la combustion est complète, il suffit
d’appliquer le principe de conservation de la masse à la réaction chimique de
la combustion pour déterminer la composition des produits.
Dans le cas d’une combustion incomplète (plus réaliste en pratique), une telle
procédure directe est impossible à appliquer.

La combustion est le résultat de séries très compliquées de réactions


chimiques très rapides dont les produits dépendent de plusieurs facteurs.

Ainsi, par exemple, lors d’une combustion dans le cylindre d’un moteur à
combustion interne, la composition des produits dépend fortement de la
température et de la pression au sein du cylindre.

Dans les équipements de combustion de tout genre, le degré de mélange du


combustible avec l’air est un facteur déterminant dans les réactions qui ont
lieu après initiation de la combustion.
Détermination de la composition des produits d’une
combustion
Même lorsque la quantité d’air présente est supérieure à la quantité d’air
théorique, il n’est pas rare de retrouver parmi les produits d’une combustion
actuelle, du monoxyde de carbone (CO) et de l’oxygène non utilisé.

Ceci peut être dû à un mélange incomplet du combustible avec


l’air, à un temps insuffisant pour une combustion complète ou à
d’autres facteurs.

Lorsque la quantité d’air disponible pour la combustion est inférieure à


la quantité d’air théorique, les produits peuvent contenir à la fois du
CO2 et du CO, mais également des éléments combustibles imbrûlés.

A la différence des cas de combustion complète considérés ci-dessus, la


composition des produits d’une combustion actuelle (donc en règle générale
incomplète) ne peut être déterminée que par la mesure.
Détermination de la composition des produits d’une
combustion par des analyseurs de gaz
Parmi tous les appareils utilisés pour analyser les gaz de
combustion en vue d’en déterminer la composition, on peut citer:
• L’appareil d’Orsat
• Le chromatographe à gaz
• L’analyseur de gaz à infrarouge
• L’analyseur à ionisation de flamme

L’analyse est souvent effectuée sur des gaz secs. Les fractions
molaires sont données pour tous les produits, à l’exception de la
vapeur d’eau.
Appareil d’Orsat
Détermination de la composition des produits d’une
combustion par des analyseurs de gaz

La fraction molaire de la vapeur d’eau dans les produits de


la combustion des hydrocarbures peut être très significative.

Si les produits sont refroidis à pression constante, leur point


de rosée sera atteint lorsque la vapeur d’eau commencera à
se condenser.

Etant donné que les condensats qui forment des dépôts sur
les conduites et autres parties métalliques des installations
peuvent provoquer leur corrosion, la connaissance du point
de rosée des gaz est très importante.
Utilisation de l’analyse sur produits secs pour la combustion
du méthane
Du méthane CH4 est brûlé avec de l’air sec. La composition molaire obtenue
par analyse des produits secs est: CO2(9.7%); CO(0.5%); O2(2.95%);
N2(86.85%). Déterminer:
(a) le rapport air – combustible; (b) le pourcentage d’air théorique; (c) Le point
de rosée des produits, si ces derniers sont refroidis à 1 atm.

(a) Il serait plus commode dans ce cas de conduire la solution pour 100 kmol
de produits secs. La réaction générale de la combustion s’écrira alors:
𝒂 𝑪𝑯𝟒 + 𝒃 𝑶𝟐 + 𝟑. 𝟕𝟔 𝑵𝟐 → 𝟗. 𝟕 𝑪𝑶𝟐 + 𝟎. 𝟓 𝑪𝑶 + 𝒄 𝑯𝟐 𝑶 + 𝟖𝟔. 𝟖𝟓 𝑵𝟐 + 𝟐. 𝟗𝟓 𝑶𝟐
𝐶: 𝑎 = 9.7 + 0.5 = 10.2
𝐻: 2𝑐 = 4𝑎 → 𝑐 = 20.4
𝑂: 2𝑏 = 2 ∙ 9.7 + 0.5 + 𝑐 + 2 ∙ 2.95 → 𝑏 = 23.1

10.2 𝐶𝐻4 + 23.1 𝑂2 + 3.76 𝑁2 → 9.7 𝐶𝑂2 + 0.5 𝐶𝑂 + 20.4 𝐻2 𝑂 +


86.85 𝑁2 + 2.95 𝑂2
Utilisation de l’analyse sur produits secs pour la combustion
du méthane
23.1 ∙ 4.76 𝑘𝑚𝑜𝑙 (𝑑 ′ 𝑎𝑖𝑟)
𝐴𝐶 = = 10.78
10.2 𝑘𝑚𝑜𝑙 (𝑑𝑒 𝐶𝐻4 )
𝑀𝑎𝑖𝑟 28.97 𝑘𝑔(𝑑 ′ 𝑎𝑖𝑟)
𝐴𝐶 = 𝐴𝐶 ∙ = 10.78 ∙ = 19.47
𝑀𝑐𝑜𝑚𝑏 16.04 𝑘𝑔(𝑑𝑒 𝐶𝐻4 )
Nous avons déjà calculé les rapports théoriques Air – Combustible pour une
combustion complète du méthane CH4, rappelons ci-dessous les résultats
obtenus :
𝐶𝐻4 + 2 𝑂2 + 3.76 𝑁2 → 𝐶𝑂2 + 2 𝐻2 𝑂 + 7.52 𝑁2
2 + 2 ∙ 3.76 𝑀𝑎𝑖𝑟 28.97
𝐴𝐶 = = 9.52 𝐴𝐶 𝑡ℎ = 𝐴𝐶 𝑡ℎ ∙ = 9.52 ∙ = 17.19
𝑡ℎ
1 𝑀𝑐𝑜𝑚𝑏 16.04
(b) Le pourcentage d’air théorique utilisé dans notre combustion se calcule
donc comme suit :
𝐴𝐶 10.78 𝐴𝐶 19.47
% 𝑑 ′ 𝑎𝑖𝑟 𝑡ℎé𝑜𝑟𝑖𝑞𝑢𝑒 = ∙ 100 = ∙ 100 = ∙ 100 = ∙ 100
𝐴𝐶 𝑡ℎ 9.52 𝐴𝐶 𝑡ℎ 17.19
= 113%
Utilisation de l’analyse sur produits secs pour la combustion
du méthane
(c) Pour déterminer la température correspondant au point de rosée des gaz,
nous devons connaitre la valeur de la pression partielle pv de la vapeur d’eau
dans les produits. En assimilant les produits à un mélange de gaz parfaits, on
peut utiliser le modèle de Dalton pour calculer cette pression partielle à partir
de la fraction molaire yH2O de la vapeur d’eau et de la pression totale p qui est
égale à 1 atm. Soit donc:
𝒏𝑯𝟐𝑶 𝟐𝟎. 𝟒 𝟐𝟎. 𝟒
𝒚𝑯𝟐𝑶 = = = = 𝟎. 𝟏𝟔𝟗𝟒
𝒏𝒕𝒐𝒕𝒂𝒍 𝒑𝒓𝒐𝒅𝒖𝒊𝒕𝒔 𝟗. 𝟕 + 𝟎. 𝟓 + 𝟐𝟎. 𝟒 + 𝟖𝟔. 𝟖𝟓 + 𝟐. 𝟗𝟓 𝟏𝟎𝟎 + 𝟐𝟎. 𝟒

𝒑𝒗 = 𝒚𝑯𝟐𝑶 ∙ 𝒑 = 𝟎. 𝟏𝟔𝟗𝟒 ∙ 𝟏𝟎𝟏. 𝟑 = 𝟏𝟕. 𝟏𝟔 𝒌𝑷𝒂

La température du point de rosée est enfin obtenue par interpolation à partir


de la table de la vapeur d’eau saturée :
𝟏𝟕. 𝟏𝟔 − 𝟏𝟓
𝑻𝒓 = 𝑻𝒔𝒂𝒕 𝟏𝟕. 𝟏𝟔 𝒌𝑷𝒂 = 𝟓𝟑. 𝟗𝟕 + 𝟔𝟎. 𝟎𝟔 − 𝟓𝟑. 𝟗𝟕 = 𝟓𝟔. 𝟔 °𝑪
𝟐𝟎 − 𝟏𝟓
Combustion du gaz naturel en présence d’un excès d’air
Un certain gaz naturel présente la composition molaire suivante: CH4(80.62%);
C2H6(5.41%); C3H8(1.87%); C4H10(1.60%); N2(10.50%). Le gaz naturel est brûlé
dans de l’air sec pour donner des produits dont l’analyse sur gaz sec aboutit à
la composition molaire suivante: CO2(7.8%); CO(0.2%); O2(7%); N2(85%). (a)
Déterminer le rapport air-combustible; (b) En assumant un comportement de
gaz parfait pour le mélange combustible, déterminer la quantité de produits
en kmol résultant de la combustion de 100 m3 de gaz naturel à 300 K et 1 bar.
(c) Déterminer le pourcentage d’air théorique.

(a) La solution peut être recherchée en se basant sur une quantité donnée de
combustible ou bien sur une quantité donnée de produits. Illustrons la
première de ces deux procédures et choisissons de mener les calculs pour 1
kmol de combustible. La réaction de la combustion prendra dans ce cas la
forme:
(0.8062 𝑪𝑯𝟒 + 0.0𝟓𝟒𝟏 𝑪𝟐 𝑯𝟔 + 0.0𝟏𝟖𝟕 𝑪𝟑 𝑯𝟖 + 0.𝟎𝟏𝟔𝟎𝑪𝟒 𝑯𝟏𝟎 + 𝟎. 𝟏𝟎𝟓𝟎𝑵𝟐 ) +
𝒂 𝑶𝟐 + 𝟑. 𝟕𝟔 𝑵𝟐 → 𝒃(𝟎. 𝟎𝟕𝟖 𝑪𝑶𝟐 + 𝟎. 𝟎𝟎𝟐 𝑪𝑶 + 𝟎. 𝟖𝟓 𝑵𝟐 + 𝟎. 𝟎𝟕 𝑶𝟐 ) +𝒄 𝑯𝟐 𝑶
Combustion du gaz naturel en présence d’un excès d’air
(0.8062 𝐶𝐻4 + 0.0541 𝐶2 𝐻6 + 0.0187 𝐶3 𝐻8 + 0.0160𝐶4 𝐻10 + 0.1050𝑁2 ) +
𝑎 𝑂2 + 3.76 𝑁2 → 𝑏(0.078 𝐶𝑂2 + 0.002 𝐶𝑂 + 0.85 𝑁2 + 0.07 𝑂2 ) +𝑐 𝐻2 𝑂

Les produits sont constitués de (b) kmol de gaz sec par kmol de GN et (c) kmol
de H2O par kmol de GN.
Appliquons le principe de conservation de la masse aux différents éléments:

𝐶: 𝑏 0.078 + 0.002 = 0.8062 + 2 ∙ 0.0541 + 3 ∙ 0.0187 + 4 ∙ 0.0160 → 𝑏 = 12.931


𝐻: 2𝑐 = 4 ∙ 0.8062 + 6 ∙ 0.0541 + 8 ∙ 0.0187 + 10 ∙ 0.0160 → 𝑐 = 1.930

𝑂: 2𝑎 = 𝑏 2 ∙ 0.078 + 0.002 + 2 ∙ 0.07 + 𝑐 → 𝑎 = 2.892

La réaction chimique devient donc:


(0.8062 𝑪𝑯𝟒 + 0.0𝟓𝟒𝟏 𝑪𝟐 𝑯𝟔 + 0.0𝟏𝟖𝟕 𝑪𝟑 𝑯𝟖 + 0.𝟎𝟏𝟔𝟎𝑪𝟒 𝑯𝟏𝟎 + 𝟎. 𝟏𝟎𝟓𝟎𝑵𝟐 ) +
𝟐. 𝟖𝟗𝟐 𝑶𝟐 + 𝟑. 𝟕𝟔 𝑵𝟐 → 𝟏𝟐. 𝟗𝟑𝟏(𝟎. 𝟎𝟕𝟖 𝑪𝑶𝟐 + 𝟎. 𝟎𝟎𝟐 𝑪𝑶 + 𝟎. 𝟖𝟓 𝑵𝟐 +
𝟎. 𝟎𝟕 𝑶𝟐 ) +𝟏. 𝟗𝟑𝟎 𝑯𝟐 𝑶
Combustion du gaz naturel en présence d’un excès d’air
(0.8062 𝐶𝐻4 + 0.0541 𝐶2 𝐻6 + 0.0187 𝐶3 𝐻8 + 0.0160𝐶4 𝐻10 + 0.1050𝑁2 ) +
2.892 𝑂2 + 3.76 𝑁2 → 12.931(0.078 𝐶𝑂2 + 0.002 𝐶𝑂 + 0.85 𝑁2 + 0.07 𝑂2 )
+ 1.930 𝐻2 𝑂

Sur une base molaire, le rapport air-combustible sera donc:


2.892 ∙ 4.76 𝑘𝑚𝑜𝑙 (𝑑 ′ 𝑎𝑖𝑟)
𝐴𝐶 = = 13.77
1 𝑘𝑚𝑜𝑙 (𝑑𝑒 𝐺𝑁)
Pour obtenir ce rapport sur une base massique, on doit d’abord calculer la
𝑖=5 masse molaire apparente du combustible:
𝑀= 𝑦𝑖 𝑀𝑖
𝑖=1
= 0.8062 ∙ 16.04 + 0.0541 ∙ 30.07 + 0.0187 ∙ 44.09 + 0.0160
∙ 58.12 + 0.1050 ∙ 28.01 = 19.25

𝑀𝑎𝑖𝑟 28.97 𝑘𝑔(𝑑 ′ 𝑎𝑖𝑟)


𝐴𝐶 = 𝐴𝐶 ∙ = 13.77 ∙ = 20.72
𝑀𝑐𝑜𝑚𝑏 19.25 𝑘𝑔(𝑑𝑒 𝐺𝑁)
Combustion du gaz naturel en présence d’un excès d’air

(0.8062 𝐶𝐻4 + 0.0541 𝐶2 𝐻6 + 0.0187 𝐶3 𝐻8 + 0.0160𝐶4 𝐻10 + 0.1050𝑁2 ) +


2.892 𝑂2 + 3.76 𝑁2 → 12.931(0.078 𝐶𝑂2 + 0.002 𝐶𝑂 + 0.85 𝑁2 + 0.07 𝑂2 )
+ 1.930 𝐻2 𝑂

(b) A 300 K et 1 bar, les 100 m3 de GN contiendront :

𝑝𝑉 100 ∙ 100
𝑛𝑐 = = = 4.01 𝑘𝑚𝑜𝑙 𝑑𝑒 𝐺𝑁
𝑅𝑇 8.3144 ∙ 300

Etant donné d’après la réaction chimique ci-dessus que, 1 kmol de GN donne


(b+c) = 12.931 + 1.930 = 14.861 kmol de produits, alors dans les 100 m3 de
GN, nous allons avoir :

𝑛𝑝 = 4.01 ∙ 14.861 = 59,593 𝑘𝑚𝑜𝑙 𝑑𝑒 𝑔𝑎𝑧 𝑝𝑟𝑜𝑑𝑢𝑖𝑡𝑠


Combustion du gaz naturel en présence d’un excès d’air

(c) La réaction de combustion stœchiométrique du gaz naturel dans l’air


s’écrit:
(0.8062 𝐶𝐻4 + 0.0541 𝐶2 𝐻6 + 0.0187 𝐶3 𝐻8 + 0.0160𝐶4 𝐻10 +
0.1050𝑁2 ) + 2 𝑂2 + 3.76 𝑁2 → 1.0345 𝐶𝑂2 + 1.930 𝐻2 𝑂 + 7.625 𝑁2

Le rapport stœchiométrique (théorique) air-combustible sera donc:


2 ∙ 4.76 𝑘𝑚𝑜𝑙 (𝑑 ′ 𝑎𝑖𝑟)
𝐴𝐶 𝑡ℎ = = 9.52
1 𝑘𝑚𝑜𝑙 (𝑑𝑒 𝐺𝑁)
𝑀𝑎𝑖𝑟 28.97 𝑘𝑔(𝑑 ′ 𝑎𝑖𝑟)
𝐴𝐶 𝑡ℎ = 𝐴𝐶 𝑡ℎ ∙ = 9.52 ∙ = 14.33
𝑀𝑐𝑜𝑚𝑏 19.25 𝑘𝑔(𝑑𝑒 𝐺𝑁)
Et le pourcentage d’air théorique sera par conséquent:

𝐴𝐶 13.77
% 𝑑 ′ 𝑎𝑖𝑟 𝑡ℎé𝑜𝑟𝑖𝑞𝑢𝑒 = ∙ 100 = ∙ 100 = 145%
𝐴𝐶 𝑡ℎ 9.52
Exercice sur la gazéification d’un charbon
Un certain charbon présente sur une basse massique la composition
élémentaire suivante, obtenue par analyse sur un échantillon sec :
C : 74.2 % H : 5.1 % O : 6.7 % + cendres et faibles teneurs en N et S.
Ce charbon est traité dans un gazéificateur au moyen de vapeur
d’eau et d’oxygène (voir figure ci-dessous). Le gaz combustible
résultant présente la composition molaire suivante :
CO: 39.9 % H2: 30.8 % CO2: 11.4 % H2O: 16.4 % + traces de CH4, N2 et
H2S.
Combien de kilogrammes de charbon est nécessaire de traiter pour
produire 100 kilomoles de gaz combustible ?
Exercice sur la gazéification d’un charbon
Composition élémentaire (ultime) du charbon traité :
C : 74.2 % H : 5.1 % O : 6.7 % + cendres et faibles teneurs en N et S.
Composition molaire du gaz résultant :
CO: 39.9 % H2: 30.8 % CO2: 11.4 % H2O: 16.4 % + traces de CH4, N2 et
H2S.
Question : Masse de charbon nécessaire pour produire 100 kmol de
gaz ?
…………………………………………………………………..
D’après les données, dans 100 kmol de gaz produit, on retrouve une
masse de carbone (présente uniquement dans le CO et le CO2) :
𝑚𝐶 = 39,9 + 11,4 × 12 = 615,6 𝑘𝑔
Dans 1 kg de charbon, il y a 0,742 kg de carbone. La masse de
charbon nécessaire pour produire 100 kmol de gaz sera donc :
615,6
𝑚𝑐ℎ = = 829,65 𝑘𝑔 𝑑𝑒 𝑐ℎ𝑎𝑟𝑏𝑜𝑛 𝑏𝑟𝑢𝑡
0,742
Exercice pour déterminer la composition d’un gaz après
dépoussiérage et lavage

Un gazéificateur de charbon intégré à une centrale à cycle combiné


produit un gaz combustible avec la composition suivante :
Produit CH4 H2 CO CO2 N2 H2O H2S NH3
% vol. 0.3 29.6 41.0 10.0 0.8 17.0 1.1 0.2
Ce gaz est refroidi à 40 °C, 3 MPa et est en même temps débarrassé
du H2S et du NH3, par lavage à l’eau dans des dépoussiéreurs. Le
gaz résultant, saturé d’eau, est envoyé dans les chambres de
combustion de la centrale. Déterminer la composition du gaz
combustible, ainsi que le rapport air/combustible théorique.
Exercice pour déterminer la composition d’un gaz après
dépoussiérage et lavage
Composition volumique (molaire) du gaz à la sortie du gazéificateur :
Produit CH4 H2 CO CO2 N2 H2O H2S NH3
% vol. 0.3 29.6 41.0 10.0 0.8 17.0 1.1 0.2
Après dépoussiérage et lavage de 100 kmol de ce gaz, on aura les
nombres de mol suivants pour chaque composant :
Composant CH4 H2 CO CO2 N2 H2O
𝑛𝑖 (kmol) 0.3 29.6 41.0 10.0 0.8 X?
Avec : 𝑛𝑖 = 0,3 + 29,6 + 41 + 10 + 0,8 + 𝑋 = 81,7 + 𝑋
Le gaz étant saturé de vapeur d’eau à une température de 40°C, on
obtient à partir des propriétés de la vapeur d’eau, la pression partielle
de cette dernière, soit :
𝑝𝑣 = 𝑝𝑠𝑎𝑡 40°𝐶 = 7,384 𝑘𝑃𝑎
Exercice pour déterminer la composition d’un gaz après
dépoussiérage et lavage
La fraction molaire de la vapeur d’eau dans le gaz s’exprime alors
comme suit :
𝑋 𝑝𝑣
𝑦𝐻2𝑂 = =
81,7 + 𝑋 𝑝
De cette expression, il vient :
𝑝𝑣 7,384
81,7 × 81,7 × 3000
𝑝
𝑋= 𝑝𝑣 = = 0,2016 𝑘𝑚𝑜𝑙
1− 7,384
𝑝 1−
3000
Et : 𝑛𝑖 = 81,7 + 0,2016 = 81,9016
On peut donc calculer la fraction molaire pour chaque composant
comme suit :
𝑛𝑖
𝑦𝑖 =
𝑛𝑖
Exercice pour déterminer la composition d’un gaz après
dépoussiérage et lavage

Et on aboutit à la composition molaire suivante :


Composant CH4 H2 CO CO2 N2 H2O
𝑦𝑖 (kmol) 0.0037 0.3614 0.5006 0.1221 0.0098 0.0025
Pour déterminer le rapport air/combustible théorique, il faudra
calculer les quantités d’air nécessaires pour la combustion du CH4, de
H2 et du CO.
0,0037 [𝐶𝐻4 + 2 𝑂2 + 3,76𝑁2 → 𝐶𝑂2 + 2𝐻2 𝑂 + 7.52𝑁2 ]
0,3614 [𝐻2 + 0.5 𝑂2 + 3,76𝑁2 → 𝐻2 𝑂 + 1.88𝑁2 ]
0,5006 [𝐶𝑂 + 0.5 𝑂2 + 3,76𝑁2 → 𝐶𝑂2 + 1.88𝑁2 ]
Exercice pour déterminer la composition d’un gaz après
dépoussiérage et lavage

La quantité d’oxygène nécessaire, en kmol de O2/ kmol de gaz sera


donc :
𝛼 = 2 × 0.0037 + 0.5 × 0.3614 + 0.5 × 0.5006 = 0.4384
Et la valeur du rapport air/combustible théorique demandé sera :
𝐴𝐶𝑡ℎ = 0,4384 × 4,76 = 2,087 𝑘𝑚𝑜𝑙 𝑑 ′ 𝑎𝑖𝑟 𝑘𝑚𝑜𝑙 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑚𝑏𝑢𝑠𝑡𝑖𝑏𝑙𝑒
La réaction stoechiométrique pourra s’écrire à présent comme suit :
(0,0037𝐶𝐻4 + 0,3614𝐻2 + 0,5006𝐶𝑂 + 0,1221𝐶𝑂2 + 0,0098𝑁2
+ 0,0025𝐻2 𝑂) + 0,4384 𝑂2 + 3,76𝑁2
→ 0,6264𝐶𝑂2 + 0,3713𝐻2 𝑂 + 1,6582𝑁2
Exercice sur la réduction du taux de CO dans les gaz
d’échappement
L’analyse des gaz d’échappement d’un moteur à combustion interne
avant leur traitement, a donné la composition volumique suivante :
CO2 : 10 % CO : 2 % H2O : 13 % O2 : 3 % N2 : 72 %.
Ces gaz alimentent un réacteur après avoir été mélangés avec une
certaine quantité d’air, le but de l’opération étant d’en éliminer le
CO.
Il a été déterminé que 10 % d’oxygène en volume, à la sortie (point 3
sur la figure ci-dessous) est une garantie que le CO a bien été
totalement éliminé.
Quel devrait être le rapport air/combustible à l’entrée du réacteur ?
Exercice sur la réduction du taux de CO dans les gaz
d’échappement
Composition volumique des gaz d’échappement d’un moteur à
combustion interne avant leur traitement :
CO2 : 10 % CO : 2 % H2O : 13 % O2 : 3 % N2 : 72 %.
On doit avoir 10 % d’oxygène en volume à la sortie du réacteur pour
s’assurer que le CO a bien été totalement éliminé.
Quel devrait être le rapport air/combustible à l’entrée du réacteur ?
………………………………………………………………….
Ce qui se passe dans le réacteur se traduit par la réaction suivante :
0,10𝐶𝑂2 + 0,02𝐶𝑂 + 0,13𝐻2 𝑂 + 0,03𝑂2 + 0,72𝑁2
+ 𝑍 𝑂2 + 3,76𝑁2
→ 0,12𝐶𝑂2 + 0,13𝐻2 𝑂 + 𝑋𝑂2 + 3,76𝑍 + 0,72 𝑁2
Le bilan de la réaction sur l’oxygène donne :
2𝑍 + 2 0,10 + 0,02 + 0,13 + 2 0,03 = 2 0,12 + 0,13 + 2𝑋
D’où on a :
𝑋 = 𝑍 + 0,02
Exercice sur la réduction du taux de CO dans les gaz
d’échappement
Par ailleurs, on sait que la fraction molaire de l’oxygène à la sortie du
réacteur doit être de 0,10, ceci se traduit par l’expression :
𝑋
= 0,10
𝑋 + 3,76𝑍 + 0,72 + 0,12 + 0,13
Soit encore en remplaçant X par (Z+0,02) puis en réarrangeant :
𝑍 + 0,02
= 0,10
4,76𝑍 + 0,99
D’où on obtient :
𝑍 = 0,15076
Puis :
𝑋 = 0,15076 + 0,02 = 0,17076
Le rapport molaire air/combustible sera :
0,15076 × 4,76
𝐴𝐶 = = 0,71762 𝑘𝑚𝑜𝑙 𝑎𝑖𝑟 𝑘𝑚𝑜𝑙 𝑔𝑎𝑧
1
Exercice sur la réduction du taux de CO dans les gaz
d’échappement

Pour calculer le rapport massique air/combustible, il faut tout


d’abord déterminer la masse molaire du gaz :
𝑀𝑔 = 𝑦𝑖 𝑀𝑖

= 0,10 × 44 + 0,02 × 28 + 0,13 × 18 + 0,03 × 32 + 0,72 × 28


= 28,42
Il vient finalement :
𝑀𝑎𝑖𝑟 28,97
𝐴𝐶 = 𝐴𝐶 = 0,71762 = 0,7315 𝑘𝑔 𝑎𝑖𝑟 𝑘𝑔 𝑔𝑎𝑧
𝑀𝑔 28,42
Approche simplifiée de la combustion d’un
mélange riche
Une telle combustion se produit lorsque la quantité d’air disponible
est inférieure à l’air théorique nécessaire et suffisant pour une
combustion complète.
Le rapport équivalent 𝜑 (appelé aussi "richesse") est alors supérieur à
l’unité.
Dans une approche simplifiée d’une telle combustion, on prend en
considération le fait que l’affinité chimique qu’a l’hydrogène vis-à-vis
de l’oxygène est supérieure à celle du carbone. L’hydrogène va donc
commencer par se combiner avec l’oxygène pour former de l’eau, et
l’oxygène restant sera mis à la disposition du carbone pour former
d’abord du CO puis, s’il reste encore de l’oxygène, il sera combiné
avec le CO pour donner du CO2. Mais, si après formation du H2O, la
quantité d’oxygène restante n’est même pas suffisante pour oxyder
tout le carbone en CO, on admettra que l’élément carbone sera
présent dans les produits.
Approche simplifiée de la combustion d’un
mélange riche
a) Considérons le cas le plus simple de la combustion d’un mélange de
méthane dans l’air avec une richesse 𝜑 > 1. Soit 𝜑0 la richesse
correspondant à la quantité d’air strictement nécessaire pour que le
processus puisse évoluer jusqu’à ce que tout le carbone soit oxydé en
CO. Ecrire la réaction de combustion du CH4 dans l’air pour une
richesse 𝜑 telle que 1 < 𝜑 < 𝜑0 . Quelle est la valeur de 𝜑0 dans le cas
du méthane ?
b) Ecrire la réaction de combustion du CH4 mélangé avec de l’air
pour une richesse 𝜑 telle que 𝜑0 < 𝜑 < 𝜑00 : avec 𝜑00 correspondant
à un mélange où la quantité d’oxygène sera tout juste suffisante pour
former de l’eau avec tout l’hydrogène du combustible.

c) Ecrire la réaction du méthane dans un mélange avec l’air d’une


richesse 𝜑 = 1,2.
Approche simplifiée de la combustion d’un
mélange riche
a) Réaction de combustion du CH4 dans l’air pour une richesse
𝜑 telle que 1 < 𝜑 < 𝜑0 . 𝜑0 : richesse correspondant à la quantité d’air
strictement nécessaire pour que le carbone soit oxydé en CO.
D’après la définition de la richesse, on a :
𝐴𝐶 𝑡ℎ
𝜑=
𝐴𝐶
𝐴𝐶 𝑡ℎ 2
D’où : 𝐴𝐶 = = 4,76 (dans le cas du méthane)
𝜑 𝜑
Dans le cas présent, 1 < 𝜑 < 𝜑0 , on va avoir dans les produits du CO
et du CO2, en plus du H2O et du N2. La réaction s’écrira donc comme
suit :
2 7,52
𝐶𝐻4 + 𝑂2 + 3,76𝑁2 → 2𝐻2 𝑂 + 𝑁2 + 𝑎 𝐶𝑂 + 𝑏 𝐶𝑂2
𝜑 𝜑
4
Avec : 𝑎 + 𝑏 = 1 et 𝑎 + 2𝑏 = − 2
𝜑
Approche simplifiée de la combustion d’un
mélange riche
En combinant ces deux dernières expressions, on obtient :
1 1 3
𝑎 =4 1− 𝑒𝑡 𝑏 = 4 −
𝜑 𝜑 4
Et l’équation de la réaction pour ce cas s’écrira finalement :
2
𝐶𝐻4 + 𝑂2 + 3,76𝑁2
𝜑
7,52 1 1 3
→ 2𝐻2 𝑂 + 𝑁2 + 4 1 − 𝐶𝑂 + 4 − 𝐶𝑂2
𝜑 𝜑 𝜑 4

Quelle est la valeur de 𝜑0 dans le cas du méthane ?


Dans le cas limite où 𝜑 = 𝜑0 , le CO2 disparaitra des produits de la
réaction précédente et on aura :
1 3 ′
4
− = 0 𝑑 𝑜ù 𝜑0 = (𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑒 𝑚é𝑡ℎ𝑎𝑛𝑒)
𝜑0 4 3
Approche simplifiée de la combustion d’un
mélange riche
b) Réaction de combustion du CH4 pour une richesse 𝜑 telle que
𝜑0 < 𝜑 < 𝜑00 . 𝜑00 : correspondant à un mélange où la quantité d’oxygène
sera tout juste suffisante pour former de l’eau avec tout l’hydrogène du
combustible.
Dans ces conditions, les produits comprendront du CO et du C, en plus
de H2O et N2. La réaction s’écrira comme suit :
2
𝐶𝐻4 + 𝑂2 + 3,76𝑁2
𝜑
7,52 4 4
→ 2𝐻2 𝑂 + 𝑁2 + − 2 𝐶𝑂 + 3 − 𝐶
𝜑 𝜑 𝜑
𝜑00 correspond au cas où le CO n’apparait pas dans les produits de
cette réaction, c’est-à-dire pour :
4
− 2 = 0 𝑐𝑒 𝑞𝑢𝑖 𝑑𝑜𝑛𝑛𝑒 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑒 𝑚é𝑡ℎ𝑎𝑛𝑒 𝜑00 = 2
𝜑00
Approche simplifiée de la combustion d’un
mélange riche
c) Réaction du méthane dans un mélange avec l’air d’une richesse
𝜑 = 1,2
Dans ces conditions, on se retrouve dans le cas (a) :
4
1 < 𝜑 = 1,2 < 𝜑0 = = 1,33 …
3
La réaction s’écrira donc comme suit :
2
𝐶𝐻4 + 𝑂2 + 3,76𝑁2
1,2
7,52 1 1 3
→ 2𝐻2 𝑂 + 𝑁2 + 4 1 − 𝐶𝑂 + 4 − 𝐶𝑂2
1,2 1,2 1,2 4
Soit encore :
5 18,8 2 1
𝐶𝐻4 + 𝑂2 + 3,76𝑁2 → 2𝐻2 𝑂 + 𝑁2 + 𝐶𝑂 + 𝐶𝑂2
3 3 3 3

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