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Différents aspects du modèle k epsilon

Technical Report · January 2006


DOI: 10.13140/RG.2.2.32616.83205

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5 872

1 author:

Mathiaud Julien
Université de Rennes 1
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Rapport de stage du DEA
d’analyse numérique,
d’équations aux dérivées
partielles et de calcul
numérique (session de
septembre 2003)
Auteur : Julien Mathiaud

Maı̂tres de stage :
B. Desjardins (C.E.A. de Bruyères-le-Châtel)
E. Grenier (E.N.S. Lyon)
2

Différents aspects du modèle du k − ε

Fig. 1 – Instabilité de type Richtmyer-Meshkov


Table des matières

Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

1 Introduction 5
Introduction au modèle du k − ε . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

2 Etude d’un modèle k − ε simplifié 9


2.1 Bornes supérieures pour k et ε . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.2 Bornes inférieures pour k et ε . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

3 Développement asymptotique du modèle 15


3.1 Etude de k0 , k1 , k2 , ε0 , ε1 , ε2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
3.2 Lemme préparatoire à l’estimation d’énergie : . . . . . . . . . 18
3.3 Estimations d’énergie sur E et K . . . . . . . . . . . . . . . . 20
3.4 Temps de non annulation des solutions . . . . . . . . . . . . . 20
3.5 Estimations a priori sur le modèle du k - ε dans les espaces de
Sobolev . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
3.6 Estimations sur l’équation de Navier-Stokes . . . . . . . . . . 23
3.7 Estimations sur les équations de k . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3.8 Estimations sur les équations de ε . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.9 Estimations pour le système dans son ensemble . . . . . . . . 26

4 Conclusion 29
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

A Appendice : preuve de l’estimation des termes 31

B Appendice : estimation H 2 de K et E 35

C Appendice : estimations d’énergie sur U 39

D Appendice : estimations d’énergie sur k 45


Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
Références . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51

3
4 TABLE DES MATIÈRES

Résumé
Le modèle du k −ε, utilisé en mécanique des fluides pour modéliser la tur-
bulence, sera étudié d’un point de vue mathématique dans le but de fournir
des résultats mathématiques afin de valider certaines approximations uti-
lisées.

Mots clés : modèle du k − ε, principe du maximum, développement asymptotique,


estimations d’énergie
Chapitre 1

Introduction

Le but du stage est d’étudier la turbulence dans le cadre d’instabilités


de Rayleigh-Taylor appliquées à des plasmas à haute température. Les in-
stabilités de type Rayleigh-Taylor se produisent par exemple lorsqu’un fluide
lourd se trouve au dessus d’un fluide plus léger : la gravité provoque alors
le mélange mais ce mélange ne se fait pas uniformément le long de la sur-
face de contact. On cherche actuellement à minimiser les pertes d’efficacité
due à la turbulence dans des expériences de ce type - menées notamment
au C.E.A. de Bordeaux (C.E.S.T.A.). Il s’agit ainsi d’améliorer l’efficacité
des expériences de fusion par confinement inertiel ( F.C.I.) (voir [1]) car les
pertes d’énergie liées aux phénomènes de turbulence ne sont pas négligeables
(de l’ordre de 20-30 % dans le meilleur des cas) et les énergies employées sont
très importantes pour lancer la fusion.

L’idée de base du confinement inertiel consiste à faire converger des rayons


X vers une cible d’or contenant un mélange de deutérium et de tritium. L’im-
pact des lasers sur la surface de la cible a pour effet de compresser violemment
la cible. Par réaction, les couches intérieures sont fortement contractées au
point de provoquer la fusion. Des projets basés sur le même principe de com-
pression, via des lasers, sont étudiés pour produire de l’électricité (C.E.A.
civil de Cadarache).

Fig. 1.1 – image du futur laser mégajoule du C.E.S.T.A.

Pour modéliser la turbulence on utilisera ici le modèle du k − ε pour les


fluides incompressibles (un modèle existe modifié du k − ε existe dans le cas

5
6 CHAPITRE 1. INTRODUCTION

compressible (voir [2])). Pour utiliser ce modèle dans le cadre d’instabilités


de Rayleigh-Taylor il faut supposer que les fluides sont caractérisés par des
densités moyennes voisines ce qui correspond à un nombre d’Atwood faible
(voir [3]). L’étude du comportement des deux fluides se caractérise alors par
une approche monofluide où l’on étudie l’un des deux fluides et on en déduit
le comportement de l’autre.

Le modèle du k − ε met en relation deux quantités liées à la turbu-


lence : k représente l’énergie cinétique turbulente moyenne et ε le taux moyen
de dissipation d’énergie turbulente k (voir [2] pour plus de détails sur la
construction du modèle). Ce modèle est un modèle statistique et fournit
une fermeture possible aux équations de Navier-Stokes. Les quantités k et
ε permettent de modéliser le tenseur de Reynolds, R (voir [2], [4] ou [5]),
tenseur des contraintes turbulentes, en tenant compte de l’énergie de turbu-
lence. On note U la vitesse moyenne autour d’un point, u la vitesse en ce
point et u0 = u − U la vitesse liée à la turbulence en un point, I la ma-
trice identité et ν le coefficient de viscosité, R peut être alors modélisé par :
2 k2
R = − kI + (ν + cµ )(∇U + ∇U T ) où k et ε dépendent uniquement de
3 ε
u0 (k représente l’énergie des fluctuations des vitesses u0 et ε leur taux de
dissipation) et cµ est une constante.

Le but du modèle n’est pas de modéliser les premières phases de turbu-


lence lorsque le système se trouve en régime linéaire ou en régime faiblement
linéaire - ce qui dure peu de temps, à cause de la croissance exponentielle des
modes issus de la décomposition en Fourier (voir [2]), pour les expériences
considérées au C.E.A. ; il est de capturer les phénomènes de turbulence, qui
se développent lorsque les perturbations sont devenues importantes et chao-
tiques, ce que seul un modèle statistique, comme celui du k − ε, peut réaliser
car le système agit comme s’il avait en partie oublié les conditions initiales
(voir [3] p .27). De plus les phénomènes de Kelvin-Helmholtz (turbulence liée
au cisaillement) et de Richtmyer-Meshkov (turbulence créée par le passage
d’un choc à une interface) peuvent aussi être capturés par le modèle(voir [3]
p.6). Le problème de l’initialisation de ces modèles reste ouvert à cause de
la difficulté de rendre compte des phénomènes de transition vers la turbu-
lence(voir [6]).

Ce modèle est employé dans le cadre d’une turbulence isotrope. Il est basé
sur plusieurs hypothèses (voir [2] p.53) notamment l’hypothèse d’ergodicité
pour remplacer les moyennes temporelles par des moyennes spatiales et l’hy-
pothèse de Reynolds pour exprimer le tenseur de Reynolds en fonction de
7

k et ε. Si on désigne par P la pression moyenne autour d’un point et qu’on


suppose le fluide incompressible, le système complet s’écrit :

∂U
+ U · ∇U + ∇P − ν∆U − ∇ · R = 0
∂t

∇·U =0

∂k cµ k 2 k2
+ U · ∇k − |∇U + ∇U T |2 − ∇ · (cµ ∇k) + ε = 0
∂t 2 ε ε

∂ε c1 k2 ε2
+ U · ∇ε − k|∇U + ∇U T |2 − ∇ · (cε ∇ε) + c2 = 0
∂t 2 ε k

où c1 , c2 , cµ et cε sont des constantes. Les quantités c2 , cµ sont des constantes


sans dimension dont les valeurs sont : c2 = 1.92 et cµ = 0.09. Toutes ces
constantes sont obtenues par des expériences canoniques(voir [2]). Toutefois
elles dépendent faiblement des fluides considérés (des variations de l’ordre de
10 % sont enregistrées par exemple pour cε ).

Par ailleurs ce modèle permet d’obtenir de très bons résultats numériques


dans de nombreuses applications, sauf lorsqu’on se rapproche des parois (voir
[2]), où dans certains cas il faut modéliser k et ε différemment. Ce phénomène
est lié à la créations de couches limites sur lesquelles le fluide se comporte
différemment de l’écoulement loin des parois.

L’étude portera surtout sur des solutions périodiques en espace ce qui per-
met de négliger les phénomènes de type couche limite se produisant au bord
(voir [2]) : on cherche surtout à capturer les instabilités de type Rayleigh-
Taylor, Kelvin-Helmoltz et non les phénomènes de bords. Dans un premier
temps on va chercher à trouver des bornes sur k et ε grâce à un principe
du maximum pour un modèle simplifié du k − ε. Ensuite on comparera ces
fonctions avec des développements asymptotiques grâce à un paramètre η
qu’on aura introduit dans le modèle simplifié ; ce paramètre est suffisamment
petit dans les expériences menées pour envisager de le faire tendre vers 0.
Puis on verra dans quelle mesure on peut contrôler le temps sur lequel k et
ε ne peuvent s’annuler car l’annulation de l’une des deux quantités rend le
système d’équations inexploitable mathématiquement : on verra que le temps
de contrôle augmente lorsque η diminue. Enfin on s’inspirera des résultats de
la première partie (principe du maximum et du minimum) pour faire une esti-
mation globale sur le système sans se fixer de contraintes d’ordre de grandeur
8 CHAPITRE 1. INTRODUCTION

sur les variables étudiées même s’il est envisageable de faire les deux en même
temps.
Chapitre 2

Etude d’un modèle k − ε


simplifié

Dans le cas présent, un modèle simplifié du k − ε sera étudié. Il corres-


pond à une situation initiale figée (on prend donc U = 0) ce qui est le cas au
début du développement d’une couche de mélange de Rayleigh-Taylor (voir
[6] pour plus de détails sur les instabilités de Rayleigh-Taylor d’un point de
vue physique et [7] et [8] pour des résultats mathématiques). Par ailleurs pour
simplifier les calculs on se limite au cas unidimensionnel mais les résultats
restent valables en plusieurs dimensions. On obtient alors les équations sui-
vantes :

k2
 
∂k
−∇· ∇k + ε = 0
∂t ε
 2 
∂ε k ε2
− ∇ · cε ∇ε + c2 = 0
∂t ε k

Des changements d’échelle sont effectués : on remplace la variable x


x
par la variable x0 = où L est la longueur caractéristique de l’expérience,
L
t
la variable t par la variable t0 = où T est le temps caractéristique de
T
ε k
l’expérience, les variables ε et k par les variables ε0 = 0 et k 0 = 0 où ε0 et
ε k
k 0 sont caractéristiques de l’expérience.

Cela amène à considérer le système suivant, qui est obtenu en dérivant

9
10 CHAPITRE 2. ETUDE D’UN MODÈLE K − ε SIMPLIFIÉ

par rapport aux nouvelles variables :


∂k k2
− η∇.( ∇k) + Aε = 0
∂t ε

σk k 2 ε2
 
∂ε
− η∇ · ∇ε + c2 A = 0
∂t σε ε k
ε0 T (k 0 )2 T
A= et η = c µ sont des constantes sans dimension apparues
k0 σk ε0 L2
avec le changement d’échelle . A est de l’ordre de 1 et η  1.

Typiquement dans des expériences d’instabilités de Rayleigh-Taylor ap-


pliquée à des plasmas à haute température , k 0 = 106 , ε0 = 1011 , T = 10−7
et L = 1 (le système d’unité employé est le c.g.s. : centimètre, gramme et
seconde) ; A vaut alors 10−2 et η vaut 10−6 . Le paramètre η peut se réécrire
3 3
cµ A (k 0 ) 2 2 (k 0 ) 2
( ) où 0 représente la longueur typique des tourbillons crées par
σk ε0 L ε
la turbulence (voir [9]). L’approximation η petit revient donc à négliger la dif-
fusion liée aux grandsp tourbillons créés par la turbulence. Si on réécrit η sous
0
cµ (k ) 2 L
la forme × (T ),p représente alors le temps caractéristique
Aσk L (k 0 )
des tourbillons et l’hypothèse η petit revient à supposer que les tourbillons
n’ont pas le temps de se formeret de diffuser la turbulence.

Dans cette partie, les solutions sont supposées exister pour x ∈ I = [0, L],
appartenir à C 2 ([0, T ]; H 3 (I)) et être positives strictement sur [0,T]. Soient
εmax et εmin les extrema de ε à t = 0 , kmax et kmin ceux de k à t = 0 .
Les variables k et ε sont fixées strictement positives au bord. Les résultats
sont prouvés dans le cadre de la dimension un pour plus de commodité, mais
s’étendent aussi à la dimension deux et à la dimension trois.

2.1 Bornes supérieures pour k et ε


Le but est de prouver un principe du maximum pour les deux grandeurs k
et ε ; ceci permettra de contrôler les termes non linéaires . De plus les bornes
trouvées seront indépendantes de A et η.
Proposition 1 (Bornes supérieures de k et de ε)
∀x ∈ I et ∀t ∈ [0, T ], k(x, t) ≤ kmax .
∀x ∈ I et ∀t ∈ [0, T ], ε(x, t) ≤ εmax .
2.2. BORNES INFÉRIEURES POUR K ET ε 11

Preuve :

Soit E(t) = sup ε(x, s).


x∈I,0≤s≤t

La fonction E est continue car ε ∈ C 2 ([0, T ]; H 3 (I)) et alors l’inégalité


des accroissements finis prouve le résultat de continuité.

Si E admet un maximum sur [0,T], alors il existe x et s tels que E(T ) =


ε(s, x). Si x est sur l’un des bords alors comme les valeurs aux bords sont
fixées pour ε, ε ≤ εmax . Sinon x est à l’intérieur de I donc ∇ε(s, x) = 0 et
∆ε(s, x) ≤ 0.

L’équation en ε donne alors au point (s, x) :

∂ε σk k 2 ε2
− ∆ε + c2 A = 0
∂t σε ε k
∂ε
On obtient < 0 ce qui signifie que s = 0, car sinon on aurait pour s0 < s
∂t
suffisamment proche de s, ε(s0 , x) > ε(s, x).

Par conséquent : ∀t, ∀x, ε(t, x) ≤ εmax

Le même raisonnement fonctionne pour k d’où ∀t, ∀x, k(t, x) ≤ kmax .

Par ailleurs ce raisonnement peut être étendu au cas où k et ε sont


périodiques.

2.2 Bornes inférieures pour k et ε


L’objectif est maintenant de déduire des bornes supérieures de k et ε des
limitations sur les bornes inférieures de ces quantités ; ces limitations seront
de nouveau indépendantes des valeurs de η et de A.

Proposition 2 (bornes inférieures pour k et ε)

∀x ∈ I et ∀t ∈ [0, T ], k(t, x) ≥ kmin − A εmax t


 
εmin t A εmax
∀x ∈ I et ∀t ∈ [0, T ], ε(t, x) ≥ εmin / 1 − c2 ln(1 − )
εmax kmin
12 CHAPITRE 2. ETUDE D’UN MODÈLE K − ε SIMPLIFIÉ

Preuve :

Soient y > 1 et K(t) = inf k(s, x).


x∈I,0≤s≤t

Tout comme E, K est continue et décroissante.

Soit s ∈ [0, T ] et s00 > s. On choisit l’intervalle de temps [s, s00 ] de sorte
que :
(s00 − s) × sup |∂tt k(t, x)| ≤ (y − 1) A εmax
t≤T,x∈I

Selon la valeurs que K prend au temps s00 , deux cas peuvent se produire :

Premier cas : K(s00 ) 6= K(s)

On a alors K(s00 ) < K(s) car K est décroissante.

Soit s0 = inf{t tel que s ≤ t ≤ s00 et K(t) = K(s00 )} .


Il existe x0 tel que k atteigne un minimum en x0 pour t = s0 à l’intérieur
de I car les conditions aux bords sont fixées, K(s0 ) = K(s00 ) < K(s) ≤ K(0)
et donc le minimum ne peut être atteint au bord.

Le minimum de k en (s0 , x0 ) vérifie ∇k(s0 , x0 ) = 0 ainsi que ∆k(s0 , x0 ) ≥ 0.


Il vérifie aussi K(s0 ) = k(s0 , x0 ) car ∀t < s, K(t) < K(s0 ) .

Au point (s0 , x0 ),l’équation suivante est alors obtenue :

∂k k 2
− ∆k + Aε = 0
∂t ε
∂k
De suite en ce point : ≥ −Aεmax .
∂t
Par ailleurs, par la contrainte sur la dérivée partielle seconde, on obtient
pour tout t tel que s ≤ t ≤ s00 :

∂k(t, x0 )
≥ −Aεmax − (y − 1)Aεmax = −yAεmax
∂t
d’où
k(s0 , x0 ) − k(s, x0 ) ≥ −yAεmax (s0 − s)
2.2. BORNES INFÉRIEURES POUR K ET ε 13

Or comme K(s) ≤ k(s, x0 ) , on obtient :

K(s0 ) ≥ K(s) − yAεmax (s0 − s)

puis
K(s00 ) ≥ K(s) − yAεmax (s0 − s) ≥ K(s) − yAεmax (s00 − s)

Second cas : K(s00 ) = K(s)

On en déduit immédiatement K(s00 ) ≥ K(s) − yAεmax (s00 − s) car A et ε


sont positifs.

La relation précédente (K(s00 ) ≥ K(s) − yAεmax (s00 − s)) est vraie dans
tous les cas. Par conséquent elle est vraie sur tout intervalle de temps de
longueur l vérifiant (l × sup |∂tt k(t, x)| ≤ (y − 1) A εmax ) et on obtient
t≤T,x∈I
K(t) ≥ K(0) − yεmax t pour tout t ≤ T puis en faisant tendre y vers 1
alors K(t) ≥ K(0) − εmax t.

Le résultat pour ε s’obtient de manière similaire en utilisant un principe


du maximum.

Ce résultat s’étend lui aussi au cas des fonctions périodiques sur R.

Enfin on obtient aussi un temps d’existence T indépendant des paramètres


kmin
qui vaut : T = . Pour ce temps, les grandeurs physiques restent po-
A εmax
sitives. Cependant, avec les valeurs expérimentales, on n’obtient la positi-
vité que pour un temps sensiblement égal à la durée de l’expérience. Par
conséquent, on ne peut pas garantir que la positivité des grandeurs physiques
k et ε reste vraie mathématiquement.
14 CHAPITRE 2. ETUDE D’UN MODÈLE K − ε SIMPLIFIÉ
Chapitre 3

Développement asymptotique
du modèle

Les valeurs physiques utilisées pour η et A lors des expériences amènent à


considérer un modèle où η est un paramètre petit devant A. On cherche alors
à faire un développement asymptotique en puissance de η - pour η tendant
vers zéro - afin d’approcher la solution du système : k et ε sont développés
sous la forme : ∞ ∞
X X
n
k= η kn , ε = η n εn
n=0 n=0
0 0
On notera k et ε les valeurs de k et ε à t = 0.

On va commencer par étudier les différentes propriétés des systèmes


différentiels obtenus grâce au développement asympstotique et prouver qu’ils
sont définis pour tout temps positif. Ensuite la solution réelle sera comparée
au développement asymptotique afin de montrer que la solution se comporte
comme son développement et reste positive si η est suffisamment petit. De
plus ce temps où les solutions restent positives augmente quand η augmente.

3.1 Etude de k0, k1, k2, ε0, ε1, ε2


Si on utilise les développements asymptotiques en η dans les équations du
modèle simplifié du k − ε et on identifie de façon formelle les termes associés
à un même ordre en η, les systèmes d’équations suivants sont obtenus pour
les développements à l’ordre 0, 1 et 2 :

15
16 CHAPITRE 3. DÉVELOPPEMENT ASYMPTOTIQUE DU MODÈLE

Système à l’ordre 0 :

∂k0
+ Aε0 = 0
∂t
∂ε0 ε0 2
+ c2 A = 0
∂t k0
k0 (0, .) = k 0 (.)
ε0 (0, .) = ε0 (.)

Système à l’ordre 1 :
 2 
∂k1 k0
−∇· ∇k0 + Aε1 = 0
∂t ε0
σk k0 2 2ε0 ε1 ε0 2 k1
   
∂ε1
−∇· ∇ε0 + c2 A − = 0
∂t σε ε0 k0 k0 2
k1 (0, .) = 0
ε1 (0, .) = 0

Système à l’ordre 2 :
 2
k 0 2 ε1

∂k2 k0 2k0 k1
−∇· ∇k1 + ∇k0 − ∇k0 + Aε2 = 0
∂t ε0 ε0 ε0 2
 2
k0 2 ε0

∂ε2 σk k0 2k0 k1
− ∇· ∇k1 + ∇ε1 − ∇ε0 +
∂t σε ε0 ε0 ε0 2
2ε0 ε2 ε0 2 k2 ε0 ε1 k1 ε0 2 k1 2 ε1 2
 
c2 A − −2 + + = 0
k0 k0 2 k0 2 k03 k0
k2 (0, .) = 0
ε2 (0, .) = 0

Ces développements asymptotiques pourraient être portés à un ordre plus


grand mais cela n’apporterait rien de plus à la suite de l’étude, excepté des
calculs encore plus complexes.

Le système différentiel à l’ordre 0 est résoluble de manière explicite et les


solutions suivantes sont obtenues :
3.1. ETUDE DE K0 , K1 , K2 , ε0 , ε1 , ε2 17

Proposition 3 (résolution du système à l’ordre 0)


On suppose que k 0 et ε0 appartiennent à H 7 (R).
Soit k0 tel que :
 1
ε0 1−c2

0
k0 (t, x) = k 1 + (c2 − 1)A 0 t
k

Soit ε0 tel que :


 c2
ε0 1−c2

ε0 (t, x) = ε0 1 + (c2 − 1)A 0 t
k

Les fonctions k0 et ε0 sont solutions du système et appartiennent à C ∞ ([0,∞[ ;


H 7 (R)).
De plus k0 et ε0 restent strictement positives.

Proposition 4 (résolution du système à l’ordre 1)


On suppose que k 0 et ε0 appartiennent à H 7 (R). Alors k1 et ε1 existent,
sont uniques et appartiennent à C ∞ ([0,∞], H 5 (R)). De plus la croissance de
k1 et ε1 ainsi que celle de leurs dérivées est au plus polynômiale.

Preuve :
 
0 A
Soit B = ε0 2
−c2 A k0 c2 A k2ε002
D’après les propriétés de k0 et ε0 , on déduit que B ∈ C ∞ ([0, ∞], H 7 (R)).

Si on note v(x) les vecteur (k1 (x), ε1 (x)), v vérifie :

dv(x)
+ B(t, x)v(x) = f (t, x), v(0, x) = 0
dt
où f (t, x) dépend uniquement de k0 et ε0 . f appartient à C ∞ ([0,∞] ; H 5 (R)).

La formule de Duhamel pour les EDO fournit alors le résultat annoncé.

Notons par ailleurs que les valeurs propres de B sont positives donc v t Bv ≥
0 et on obtient alors :
1 d(kuk2 )
≤ a(t)kuk
2 dt
18 CHAPITRE 3. DÉVELOPPEMENT ASYMPTOTIQUE DU MODÈLE
3−c2
où a(t) ≤ C3 (1 + C4 t) 1−c2 avec C3 et C4 constantes, la majoration de a étant
obtenue grâce aux expressions de k0 et ε0 .

On en déduit :
Z t 4−2c2
ku(t)k ≤ a(s)ds ≤ C5 (1 + C6 t) 1−c2
0

La même méthode s’applique aux dérivées pour obtenir une croissance au


plus polynômiale.

Le système à l’ordre 2 se traite de la même manière que le système


d’ordre 1 ; on perd de nouveau deux crans de régularité à cause de la di-
vergence et le résultat suivant est alors obtenu :

Proposition 5 (résolution du système à l’ordre 2)


On suppose que k 0 et ε0 appartiennent à H 7 (R). Alors k2 et ε2 existent,
sont uniques et appartiennent à C ∞ ([0,∞], H 3 (R)). De plus la croissance de
k2 et ε2 ainsi que celle de leurs dérivées est au plus polynômiale.

3.2 Lemme préparatoire à l’estimation d’énergie :


2
X
Le but, dans cette partie, est de chercher à comparer k à η n kn et ε à
n=0
2
X
η n εn en norme H 2 . On suppose que k et ε appartiennent H 3 (R/Z), que
n=0
k 0 et ε0 appartiennent H 7 (R/Z) .

2
X 2
X
n
Soit K = k − η kn et E = ε − η n εn
n=0 n=0

kmin
On se place sur un intervalle de temps [0, T ] tel que T < : on a
Aεmax
alors k et ε strictement positifs d’après les résultats obtenus dans la première
partie.

Les équations peuvent se réécrire :


3.2. LEMME PRÉPARATOIRE À L’ESTIMATION D’ÉNERGIE : 19

k0 2 k0 2 k0 2 ε1 k2
   
∂K 2k0 k1
+ η∇ · ∇k0 + η ∇k1 + ( − )∇k 0 − ∇k +AE = 0
∂t ε0 ε0 ε0 ε0 2 ε
| {z }
terme 1
 2  2
k0 2 ε0 k2
 
∂E σk k0 k0 2k0 k1
+ η∇ · ∇ε0 + η ∇ε1 + ∇ε0 − ∇ε 0 − ∇ε +c2 A ×
∂t σε ε0 ε0 ε0 ε0 2 ε
| {z }
terme 2
 2
ε0 2 ε0 2 k1 2
ε1 2 ε0 2 k1 2

ε 2ε0 ε1 2 ε 0 k2 2ε0 ε2 ε0 ε1 k1
− + η( − )+η ( − − +2 − ) =0
k k0 k0 2 k0 k0 2 k0 k0 k0 2 k03
| {z }
terme 3
K(0, .) = 0
E(0, .) = 0

On note :
B(T ) = 1/ inf (k(t, x), k0 (t, x), ε(t, x), ε0 (t, x)).
0≤t≤T,x∈I

B est borné sur k et ε grâce aux bornes obtenues dans la première partie.

Il faut maintenant évaluer les différents termes des équations pour obtenir
les estimations d’énergie (voir appendice A). Pour simplifier ces calculs η sera
supposé inférieur à 1. Les bornes obtenues dans la première partie sur k et
ε ainsi que les injections de Sobolev permettent alors d’obtenir le lemme
suivant :
Lemme 1
Il existe f et g dépendants au plus polynômialement du temps et indépendants
de η tels que :

|terme 3| ≤ B(T )5 f (T )(kKkH 2 + kEkH 2 )5 + η 3 B(T )5 g(T )


|∇terme 3| ≤ B(T )5 f (T )(kKkH 2 + kEkH 2 )6 + η 3 B(T )5 g(T )
|∆terme 3| ≤ B(T )5 f (T )(kKkH 2 + kEkH 2 )7
+f (T )(|∆K| + |∆E|)(kKkH 2 + kEkH 2 )5 + η 3 B(T )5 g(T )
|terme 1| ≤ B(T )5 f (T )(kKkH 2 + kEkH 2 )6 + η 2 B(T )5 g(T )
|∇terme 1| ≤ B(T )5 f (T )(kKkH 2 + kEkH 2 )7
+B(T )5 f (T )(|∆K|(kKkH 2 + kEkH 2 )5 + η 2 B(T )5 g(T )
|terme 2| ≤ B(T )5 f (T )(kKkH 2 + kEkH 2 )6 + η 2 B(T )5 g(T )
|∇terme 2| ≤ B(T )5 f (T )(kKkH 2 + kEkH 2 )7
+B(T )5 f (T )(|∆E|(kKkH 2 + kEkH 2 )5 + B(T )5 η 2 g(T )
20 CHAPITRE 3. DÉVELOPPEMENT ASYMPTOTIQUE DU MODÈLE

3.3 Estimations d’énergie sur E et K


Dans l’appendice B, des estimations de k et ε dans les espaces de Sobolev
sont obtenues grâce au lemme précédent. Ces estimations combinées aux
injections de Sobolev permettent d’obtenir le théorème suivant :

Théorème 1
Si on suppose que k 0 et ε0 appartiennent à H 7 (R/Z), k et ε appartiennent
kmin 8
à C 1 ([0, T ], H 3 (R/Z)) pour t ≤ T < et η tel que η 3 218 HT ≤ 12 (H est
Aεmax
une fonction polynômiale en temps et dépend des termes des développement
asymptotiques ; cette fonction polynômiale est obtenue dans l’appendice B),
on obtient alors le contrôle suivant entre k, ε et leurs approximations :

√ 3
kk − k0 − ηk1 − η 2 k2 k∞ (t) ≤ CHt η 2
√ 3
kε − ε0 − ηε1 − η 2 ε2 k∞ (t) ≤ CHt η 2
√ 3
k∇(k − k0 − ηk1 − η 2 k2 )k∞ (t) ≤ CHt η 2
√ 3
k∇(ε − ε0 − ηε1 − η 2 ε2 )k∞ (t) ≤ CHt η 2

Désormais, il est possible de contrôler k et ε à partir des premiers termes


du développement asymptotique et en fonction de η.

3.4 Temps de non annulation des solutions


Le résultat précédent montre alors qu’il est possible d’augmenter le temps
de non annulation de k et ε en fonction de η (plus η est petit plus ce temps
sera grand) :

Théorème 2 q
Il existe α > 0 et des constantes C1 et C2 tel que si T ≤ α C1
η
+ C2 , k
et ε sont strictement positives sur [0, T ].

Preuve :
kk0 k∞ (t) kε0 k∞ (t)
Soit T = inf{t tel que , kk−k0 k∞ (t) = ou kε−ε0 k∞ (t) = }.
10 10
T est strictement positif (ou infini) car k = k0 et ε = ε0 à l’instant initial.
3.4. TEMPS DE NON ANNULATION DES SOLUTIONS 21

∀t ≤ T , comme k0 et ε0 sont strictement positifs, k et ε le sont aussi et


de plus :
1
B(T ) =
inf 0≤t≤T,x∈I (k(t, x), k0 (t, x), ε(t, x), ε0 (t, x))
10

9 inf 0≤t≤T,x∈I (k0 (t, x), ε0 (t, x))

par choix de T .

D’après le théorème précédent et les majorations sur k0 , ε0 , k1 , ε1 , k2 et


ε2 , il existe p ∈ N et une constante C tels que :

sup kk − k0 k∞ (t) ≤ C(1 + T )p η


t∈[0,T ]

sup kε − ε0 k∞ (t) ≤ C(1 + T )p η


t∈[0,T ]

En se servant de la définition de T et des majorations sur k0 et ε0 , on


déduit l’existence de p0 et C 0 tels que :
0
1 ≤ C 0 (1 + T )p η
q
Par conséquent T ≥ ( p0 C10 η − 1). De plus il faut tenir compte de la
8 1
contrainte η tel que η 3 218 HT ≤ . Quitte à augmenter p0 , les contraintes
2
deviennent compatibles et le résultat énoncé est démontré.
22 CHAPITRE 3. DÉVELOPPEMENT ASYMPTOTIQUE DU MODÈLE

3.5 Estimations a priori sur le modèle du k -


ε dans les espaces de Sobolev
Le système complet s’écrit :
∂U
+ U · ∇U + ∇P − ν∆U − ∇ · R = 0
∂t
∇·U =0
∂k cµ k 2 k2
+ U · ∇k − |∇U + ∇U T |2 − ∇ · (cµ ∇k) + ε = 0
∂t 2 ε ε
2
∂ε c1 k ε2
+ U · ∇ε − k|∇U + ∇U T |2 − ∇ · (cε ∇ε) + c2 = 0
∂t 2 ε k

où c1 , c2 , cµ et cε sont des constantes et :


2 k2
R = − kI + (ν + cµ )(∇U + ∇U T )
3 ε
.

Dans un premier temps des estimations a priori sur U , ε et k seront


2
effectuées. On note νT = ν + cµ kε et C représentera une constante valable
pour toutes les injections de Sobolev que l’on utilisera.

On va commencer par effectuer des estimations dans l’espace de Sobo-


lev H 3 (R3 /Z3 ) pour T un temps strictement positif. Toutes les intégrales
effectuées se font sur la maille élémentaire de R3 /Z3 . On suppose k et ε po-
sitifs strictement dans les estimations (on verra dans quelle mesure on peut
s’assurer de la stricte positivité des deux variables), que k est borné sur [0, T ]
par kmin (T ) et kmax (T ) et que ε est borné sur [0, T ] par εmin (T ) et εmax (T ).

Les estimations sont effectuées dans H 3 car si les fonctions sont dans
H 3 , les injections de Sobolev permettent de majorer les gradients de U , k et
ε en norme infinie car la dimension est inférieure à trois (voir [10]). Or ces
gradients interviennent dans les trois équations donc il faut au moins pousser
les estimations a priori à l’ordre trois pour qu’elles puissent boucler. Par
ailleurs les termes de diffusion qui sont dans les trois équations permettront
de prouver que l’ordre 3 est suffisant.

Par ailleurs, d’autres estimations importantes pour vérifier la cohérence


du modèle physique, comme la décroissance de l’énergie du système, seront
démontrées.
3.6. ESTIMATIONS SUR L’ÉQUATION DE NAVIER-STOKES 23

3.6 Estimations sur l’équation de Navier-Stokes


Tous les résultats suivants sont démontrés dans l’appendice C.

Tout d’abord, l’estimation en norme L2 est obtenue pour cette équation :


Lemme 2 (estimation L2 sur l’équation de Navier-Stokes)
Si u ∈ C 1 ([0, T ], H 4 (R3 /Z3 )) alors :
Z Z
1d 2 2 νT
||U ||L2 + ν |∇U | + |∇U + ∇U T |2 = 0
2 dt 2

Maintenant on va effectuer des dérivations sur l’équation de Navier-Stokes


et estimer les termes :
Lemme 3 (estimation des dérivées premières de U )
1d 2 ν 2
||∇U ||L2 + ||∇2 · U )||L2 ≤ 6||∇U ||3L2
2 dt 2  2
2kmax ||k||2H 3 2kmax
4
||ε||2H 3

2 2
+C 2
+ 4
||∇U ||L2
νεmin νεmin

Lemme 4 (Estimation des dérivées secondes)


1d k2 1
||D2 U ||2L2 ≤ 9(8(1 + C)4 max 2
||k||2H 3 + 8(1 + C)4 2 ||k||4H 3
2 dt εmin εmin
4 4
k 4 kmax
+8(1 + C)4 max ||ε||2
H 3 + 8(1 + C) ||ε||4H 3
ε4min ε6min
1
+4C 2 ||U ||3H 3 + ||U ||2H 3 )
2

Lemme 5 (Estimation des dérivées troisièmes)


Il existe P un polynôme à deux variables dont les coefficients ne dépendent
pas de k, ε et U tel que :

1d 7C 2 1
||D U ||L2 ≤ 7C ||U ||H 3 + (
3 2 2 3 2
||U ||H 3 × P (kmax , )×
2 dt ν εmin
||k||2H 3 + ||k||4H 3 + ||k||6H 3 + ||ε||2H 3 + ||ε||4H 3 + ||ε||6H 3 )

24 CHAPITRE 3. DÉVELOPPEMENT ASYMPTOTIQUE DU MODÈLE

Les lemmes précédents permettent d’aboutir au résultat suivant qui boucle


les estimations sur U si on sait boucler celles sur k et ε ce que l’on prouvera
dans les sections suivantes.

Théorème 3 (Estimation globale H 3 de U )


Il existe Q en polynôme en deux variables dont les coefficients ne dépendent
pas de k, ε et U tel que :

1d 2 1
||U ||H 3 ≤ Q(kmax , ) × (1 + ||k||2H 3 + ||k||4H 3 + ||k||6H 3 + ||ε||2H 3
2 dt εmin
+||ε||H 3 + ||ε||6H 3 ) × (1 + ||U ||H 3 + ||U ||2H 3 + ||U ||3H 3 )
4

3.7 Estimations sur les équations de k


Tous les résultats suivants sont prouvés dans l’appendice C pour plus
de clarté. De plus, on a regroupé certains termes de façon à obtenir une
expression plus concise pour les dérivées secondes.

Lemme 6 (estimation L1 et L2 de k)

cµ k 2
Z
d
||k||1 + ||ε||1 = |∇U + ∇U T |2
dt 2 ε

cµ k 3 k3
Z Z
1d 2
k ≤ |∇U + ∇U T |2 ≤ 2cµ max ||∇U ||2L2
2 dt 2 ε εmin

Lemme 7 (Estimation des dérivées premières de k)


2 2
 
1d 2 2 2 kmax 2 2 kmax 2
||∇k||L2 ≤ 3 C||U ||H 3 ||k||H 1 + C (||U ||H 3 ||k||H 2 ) + C ||k||H 3
2 dt εmin εmin
3
+ (||ε||2H 1 + ||k||2H 1 ))
2
3.8. ESTIMATIONS SUR LES ÉQUATIONS DE ε 25

Lemme 8 (Estimation des dérivées secondes de k)


Il existe P un polynôme à quatre variables dont les coefficients ne dépendent
pas de k, ε et U tel que :

1d 1 1
||D2 k||2 ≤ P (kmax , , εmax , ) × (1 + (||k||2H 3 + ||U ||2H 3 + ||ε||2H 3 )2
2 dt εmin kmin

Lemme 9 (Estimation des dérivées troisièmes de k)


Il existe P un polynôme à quatre variables dont les coefficients ne dépendent
pas de k, ε et U tel que :

1d 1 1
||D3 k||2 ≤ P (kmax , , εmax , ) × (1 + ||k||2H 3 + ||U ||2H 3 + ||ε||2H 3 )2
2 dt εmin kmin

Théorème 4 (Estimation globale H 3 de k)


Il existe P un polynôme à quatre variables dont les coefficients ne dépendent
pas de k, ε et U tel que :
d 1 1
||ε||2H 3 ≤ P (kmax , , εmax , ) × (1 + ||k||2H 3 + ||U ||2H 3 + ||ε||2H 3 )2
dt εmin kmin

3.8 Estimations sur les équations de ε


Par similitude des équations de k et de ε on obtient les résultats suivants
de la même manière que dans la section précédente :

Lemme 10 (estimation L2 de ε)
Z Z
d 2 c1
ε ≤ kε|∇U + ∇U T |2 ≤ 2c1 Ckmax ||ε||H 3 ||∇U ||2L2
dt 2
Lemme 11 (Estimation des dérivées premières de ε)
2
 
1d 2 2 2 2 2 kmax 2
||∇ε||L2 ≤ 3 C||U ||H 3 ||ε||H 1 + C kmax (||U ||H 3 ||ε||H 2 ) + C ||ε||H 3
2 dt εmin
k2
+3C max ||ε||2H 2
εmin
26 CHAPITRE 3. DÉVELOPPEMENT ASYMPTOTIQUE DU MODÈLE

Lemme 12 (Estimation des dérivées secondes de ε)


Il existe P un polynôme à quatre variables dont les coefficients ne dépendent
pas de k, ε et U tel que :

d 1 1
||D2 ε||2L2 ≤ P (kmax , , εmax , ) × (1 + ||k||2H 3 + ||U ||2H 3 + ||ε||2H 3 )2
dt εmin kmin

Lemme 13 (Estimation des dérivées troisièmes de ε)


Il existe P un polynôme à quatre variables dont les coefficients ne dépendent
pas de k, ε et U tel que :

1d 1 1
||D3 ε||2L2 ≤ P (kmax , , εmax , ) × (1 + ||k||2H 3 + ||U ||2H 3 + ||ε||2H 3 )2
2 dt εmin kmin

Théorème 5 (Estimation globale H 3 de ε)


Il existe P un polynôme à quatre variables dont les coefficients ne dépendent
pas de k, ε et U tel que :

d 1 1
||ε||2H 3 ≤ P (kmax , , εmax , ) × (1 + ||k||2H 3 + ||U ||2H 3 + ||ε||2H 3 )2
dt εmin kmin

3.9 Estimations pour le système dans son en-


semble

Tout d’abord on peut remarquer que l’estimation L2 de U et celle L1 de


k permettent d’établir un bilan d’énergie cohérent :

Lemme 14 (bilan d’énergie)

cµ k 2 νT
Z Z
1d 2 d 2
||U ||L2 + ||k||1 + ν |∇U | = −||ε||1 + ( + )|∇U + ∇U T |2
2 dt dt 2 ε 2

On va maintenant voir qu’il est possible de contrôler le système pour


des temps suffisamment petits en combinant les résultats de cette partie à
d’autres résultats provenant des principes du maximum de la première partie :
3.9. ESTIMATIONS POUR LE SYSTÈME DANS SON ENSEMBLE 27

Théorème 6 (Estimation globale H 3 du système)


Il existe P un polynôme à quatre variables dont les coefficients ne dépendent
pas de k, ε et U tel que :

d 1 1
(||ε||2H 3 + ||k||2H 3 + ||U ||2H 3 ) ≤ P (kmax , , εmax , )
dt εmin kmin
3
1 + ||k||2H 3 + ||U ||2H 3 + ||ε||2H 3

1 1
Dans toutes les estimation précédentes il a fallu contrôler k et ε, et
k ε
en norme infinie. Le lemme suivant, qui se prouve de la même façon que dans
la première partie, fournit des résultats sur la croissance et la décroissance
des bornes.

Lemme 15 (Principe du maximum pour le système)


On suppose k et ε strictement positifs.

dkmin
≥ −εmax ≥ −C||ε||H 3
∂t
dkmax cµ C 2 εmax 2 2cµ C 2
≤ −εmin + 4||U ||2H 3 ≤ ||U ||2H 3 ||ε||2H 3
∂t 2 kmin kmin
2 2
dεmin εmax ||ε||H3
≥ −c2 ≥ −c2 C 2
∂t kmin kmin
dεmax εmin 2 c1 C 2
≤ −c2 + kmax 4||U ||2H 3 ≤ 2c1 C 3 ||k||H 3 ||U ||2H 3
∂t kmax 2

Le dernier lemme et le dernier théorème combinés permettent de contrôler


l’explosion du système et donc d’aboutir au théorème suivant :

Théorème 7 (Contrôle du temps d’explosion)


Il existe un temps T dépendant des conditions intiales pour lequel on est
sûr que k, ε restent positifs strictement et pour lequel le système ne peut
exploser si à l’instant initial k et ε sont strictement positifs.
28 CHAPITRE 3. DÉVELOPPEMENT ASYMPTOTIQUE DU MODÈLE

Preuve :

On note :

f (t) = ||k(t)||2H 3 + ||ε(t)||2H 3 + ||U (t)||2H 3


1 1
+kmax (t) + εmax (t) + +
kmin (t) εmin (t)

On peut considérer que les fonctions décrivant les bornes de k et ε sont


dérivables (sinon cela reviendrait à faire les mêmes calculs que dans la première
partie avec des inégalités des accroissements finis). Dans ce cadre grâce au
deux derniers résultats prouvés f vérifie une inégalité différentielle ; il existe
une constante C indépendante de k, U et ε telle que
d
f ≤ C(1 + f 6 )
dt
L’intégration de cete inéquation fournit le résultat énoncé.

Par contre on ne peut guère espérer mieux contrôler le temps d’explosion


car il faudrait arriver à faire descendre la puissance qui contrôle f dans le
membre de droit de six à un.
Chapitre 4

Conclusion

Tout d’abord je voudrais commencer par remercier Benoı̂t Desjardins et


Emmanuel Grenier d’avoir encadré ce stage, d’avoir répondu à mes questions
et corrigé ce rapport. Ce stage m’a permis d’entrapercevoir certaines phases
de la recherche que je n’avais pas eu l’occasion d’explorer jusqu’à présent,
d’apprendre à être patient et plus rigoureux et essayer de rédiger le plus
lisiblement possible un rapport sur des équations aux dérivées partielles en
évitant les lourdeurs inhérentes à ce genre de calcul.

Les différents résultats trouvés au cours du stage offrent de nouvelles


perspectives pour l’étude du modèle du k −ε, en permettant dans un premier
temps d’estimer le temps sur lequel les solutions ne peuvent pas s’annuler et
d’approcher la solution par un développement asymptotique dans le cas d’un
modèle simplifié. Cependant il a fallu pour cela l’utilisation de conditions
périodiques qui ne modélisent pas les effets de couche limite.

Par ailleurs les résultats d’existence de solution font toujours défaut pour
le système complet. L’estimation a priori portant sur le système entier permet
de voir les difficultés inhérentes au modèle et non de le résoudre. On pourrait
par contre chercher à se servir de paramètres pour simplifier les équations
comme dans la première partie et comparer les équations non simplifiées aux
équations simplifiées. De plus le modèle du k − ε ne représente qu’une phase
du phénomène de fusion par confinement inertiel ( F.C.I.). et il faut donc
étudier les autres phases.

Le but pour une future thèse est de s’intéresser à la modélisation numérique


de la turbulence ainsi qu’aux autres phases de la fusion pour pouvoir mieux
modéliser ce phénomène lors de la réaction de fusion, ce phénomène créant des
pertes d’énergie non négligeables. Les modèles implémentés actuellement au

29
30 CHAPITRE 4. CONCLUSION

CEA ne capturent pas tous les phénomènes physiques car sinon ils devien-
draient ingérables numériquement. Il faut par conséquent essayer d’arriver
lorsqu’on code à capturer les phénomènes physiques jugés essentiels grâce
aux expériences physiques tout en maintenant une certaine robustesse du
code . D’autres modèles plus souples que celui du k − ε sont d’ailleurs de-
veloppés au C.E.A. pour capturer les phénomènes de Rayleigh-Taylor : les
modèles bifluides (voir [3]).
Annexe A

Appendice : preuve de
l’estimation des termes

Lemme 16 (évaluation du terme 3)


Il existe f0 et g0 dépendant au plus polynômialement du temps mais
indépendants de η tels que le terme 3 soit majoré par :

|terme 3| ≤ B(T )3 f0 (T )(||K||L2 + ||E||L2 )4 + η 3 g0 (T )




Il existe f1 et g1 dépendant au plus polynômialement du temps mais


indépendants de η tels que le gradient du terme 3 soit majoré par :

|∇terme 3| ≤ B(T )4 f1 (T )((||K||L2 + ||E||L2 )4


+ B(T )4 f1 (T )(||∇K||L2 + ||∇E||L2 )(1 + ||K||L2 )3 (1 + ||E||L2 )2
+ B(T )4 η 3 g1 (T )

Il existe f2 et g2 dépendant de k0 , k1 , k2 , ε0 , ε1 , ε2 mais indépendants de η


tels que le laplacien du terme 3 soit majoré par :

|∆terme 3| ≤ B(T )5 f2 (T )(||K||L2 + ||E||L2 )4


+ B(T )5 f2 (T )(||∇K||L2 + ||∇E||L2 )2 (1 + ||K||L2 )3 (1 + ||E||L2 )2
+ B(T )5 f2 (T )(||∆K||L2 + ||∆E||L2 )(1 + ||K||L2 )3 (1 + ||E||L2 )2
+ B(T )5 η 3 g2 (T )

31
32ANNEXE A. APPENDICE : PREUVE DE L’ESTIMATION DES TERMES

Preuve :

En utilisant l’égalité des accroissements finis, on obtient l’égalité suivante :


1 1 k(t, x) − k0 (t, x)
= −
k(t, x) k0 (t, x) k0 (t, x)2
(k(t, x) − k0 (t, x))2
+ + c(t, x)(k(t, x) − k0 (t, x))3
k0 (t, x)3

où |c(t, x)| ≤ B(T )3 .

On introduit la formule précédente dans le terme 3 puis on remplace k


par K + k0 + ηk1 + η 2 k2 , ε par E + ε0 + ηε1 + η 2 ε2 . Tous les termes d’ordre 0,
1 et 2 qui sont indépendants de E et K disparaissent alors. Dans les termes
indépendants, seul restent des termes d’ordre supérieur à 3. Sinon des termes
en E 2 , E, E 2 K 3 , EK 3 , K 3 , E 2 K 2 , EK 2 , K 2 , E 2 K, EK et K apparaissent :
ces termes sont multipliés par des fonctions dépendants de k0 , k1 , k2 , ε0 , ε1 , ε2
et η qu’on peut majorer indépendemment de η car η ≤ 1 et polynômialement
en fonction du temps, grâce aux résultats obtenus pour k0 , k1 , k2 , ε0 , ε1 , ε2 . On
obtient alors le résultat.
Pour les deux autres résultats on applique la même méthode.

On continue d’appliquer la même méthode aux termes 1 et 2 sauf que


1
dans ce cas, là c’est le qu’on développe grâce à l’égalité des accroissement
ε
finis.

Lemme 17 (évaluation du terme 1)


Il existe f4 et g4 dépendant au plus polynômialement du temps mais
indépendants de η tels que le terme 1 soit majoré par :
|terme 1| ≤ B(T )3 f4 (T )(||K||L2 + ||E||L2 )5
+ B(T )3 f4 (T )||∇K||L2 (1 + ||E||L2 )3 (1 + ||K||L2 )2
+ B(T )3 η 2 g4 (T )
Il existe f5 et g5 dépendant au plus polynômialement du temps mais
indépendants de η tels que le gradient du terme 1 soit majoré par :
|∇terme 1| ≤ B(T )4 f5 (T )(||K||L2 + ||E||L2 )5
+ B(T )4 f5 (T )(||∇K||L2 + ||∇E||L2 )2 (1 + ||K||L2 )3 (1 + ||E||L2 )2
+ B(T )4 f5 (T )||∆K||L2 (1 + ||K||L2 )3 (1 + ||E||L2 )2
+ B(T )4 η 2 g5 (T )
33

Lemme 18 (évaluation du terme 2)


Il existe f6 et g6 dépendant au plus polynômialement du temps mais
indépendants de η tels que le terme 2 soit majoré par :

|terme 2| ≤ B(T )3 f6 (T )(||K||L2 + ||E||L2 )5 )


+ B(T )3 f6 (T )||∇E||L2 (1 + ||K||L2 )2 (1 + ||E||L2 )3
+ B(T )3 η 2 g6 (T )

Il existe f7 et g7 dépendant au plus polynômialement du temps mais


indépendants de η tels que le gradient du terme 2 soit majoré par :

|∇terme 2| ≤ B(T )4 f7 (T )(||K||L2 + ||E||L2 )5


+ B(T )4 f7 (T )(||∇K||L2 + ||∇E||L2 )2 (1 + ||K||L2 )3 (1 + ||E||L2 )2
+ B(T )4 f7 (T )||∆E||L2 (1 + ||K||L2 )3 (1 + ||E||L2 )2
+ B(T )4 η 2 g7 (T )
34ANNEXE A. APPENDICE : PREUVE DE L’ESTIMATION DES TERMES
Annexe B

Appendice : estimation H 2 de
K et E

Proposition 6 (estimation L2 )

d 1 2
Z Z 1 Z 1
K ≤ |∇terme 1| |K| + A |KE|
dt 0 0 0

d 1 2
Z Z 1 Z 1
E ≤ |∇terme 2| |K| + A |E| × |(terme 3)|
dt 0 0 0

Preuve :
On multiplie l’équation portant sur K par K et on intègre sur l’intervalle
[0, 1] puis on se sert du lemme 1 pour évaluer les termes et on obtient la
première inégalité.
On fait de même pour obtenir la seconde inégalité.

Proposition 7 (estimation H 1 )

d 1
Z Z 1 Z 1
2
|∇K| ≤ |∇terme 1| |∆K| + A |∇K∇E|
dt 0 0 0

d 1
Z Z 1 Z 1
2 σk
|∇E| ≤ |∇terme 2| |∆E| + c2 A|∇terme 3| |∇E|
dt 0 σε 0 0

Preuve :

On dérive la première équation :


∂∇K
+ η∆(terme 1) + A∇E = 0
∂t

35
36 ANNEXE B. APPENDICE : ESTIMATION H 2 DE K ET E

On multiplie par ∇K et on intègre le second terme par partie en intégrant le


laplacien et dérivant ∇K. Les termes de bord disparaissent car les fonctions
sont périodiques. L’inégalité suivante est alors obtenue en majorant η par 1 :

d 1
Z Z 1 Z 1
2
|∇K| ≤ |∇terme 1| |∆K| + A |∇K∇E|
dt 0 0 0

On effectue les mêmes opérations sur la deuxième équation : on multiplie


par ∇E, on fait l’intégration par parties et le résultat est alors obtenu.

Proposition 8 (estimation H 2 )
Il existe f 0 et g 0 dépendant polynômialement du temps mais indépendants
de η tels que

d 1
Z
|∆K|2 ≤ B(T )5 f 0 (T ) (kKkH 2 + kEkH 2 )18 + B(T )5 g 0 (T )η 3
dt 0

d 1
Z
|∆E|2 ≤ B(T )5 f 0 (T ) (kKkH 2 + kEkH 2 )18 + B(T )5 g 0 (T )η 3
dt 0

Preuve :

On dérive deux fois la première équation et on multiplie par ∆K. On fait


l’intégration par partie sur le second terme et on obtient :

d 1
Z Z 1 Z 1
2
|∆K| = −η (∆terme 1)∂xxx K − A ∆K∆E
dt 0 0 0

Il faut étudier précisément le terme (∆terme 1)∂xxx K. Les termes en K


2
provenant de ∆(terme 1) sont ceux issus de ∆( kε ∇k) qui vaut :

k2 6k∇k 2(∇k)3 4(∇k)2 ∇ε 2k 2 (∆k)∇ε k 2 (∆ε)∇k


∂xxx k + ∆k + − − −
ε ε ε ε2 ε2 ε2
2 2
k (∇ε) ∇k
+
ε3

Si on applique la même méthode de développement limité que précédemment


1 1 1 k2
pour , 2 , 3 , ∆terme 1 contient ∂xxx K, des termes ”linéaires” en ∆K et
ε ε ε ε
∆E - ces fonctions ne sont multipliées que par des dérivées premières ou par
E , K et les fonctions indépendantes de η - d’autres termes en ∇K,∇E,K et
37

E et enfin des termes en η 2 h0 (t, x) où h0 peut être majorée indépendemment


de η, K ,E grâce au développement limité qui fait partir les termes d’ordre
0 et d’ordre 1.

On peut écrire alors ∆(terme 1) sous la forme :


k2
∂xxx K + h1 (E, ∇E, K, ∇K)∆K + h2 (E, ∇E, K, ∇K)∆E
ε
+h3 (E, ∇E, K, ∇K) + η 2 h0 (t, x)

avec h0 , h1 , h2 , h3 polynômes de degré 8 au plus en E, ∇E, K, ∇K dont


les coefficients dépendent de k0 , k1 , k2 , ε0 , ε1 , ε2 donc au plus dépendent po-
lynômialement du temps (de η aussi mais η est majoré par 1) et de B(T )5 (
à cause des développements limités).

En se servant de l’inégalité −a2 + ab ≤ b2 on obtient :

Z 1 Z 1 √
ε
h1 ∆K + h2 ∆E + h3 + η 2 h0 2

−η (∆terme 1)∂xxx K ≤ η
0 0 k
R1 R1
On majore 0 ∆K∆E par 0 ∆K 2 + ∆E 2 et obtient alors le résultat
annoncé pour la première équation.

La seconde équation se traite de la même façon. Il faut juste traiter le


laplacien du terme 3 en plus, ce qui se fait avec le lemme 4.

Proposition 9
Il existe f 00 et g 00 dépendant au plus polynômialement du temps mais
indépendants de η tels que :
d
(kKkH 2 2 + kEkH 2 2 ) ≤ B(T )5 f 00 (T ) (kKkH 2 + kEkH 2 )18 + B(T )5 g 00 (T )η 3
dt
Preuve :

Il suffit de sommer les résultats des propositions précédentes.

Il faut noter par ailleurs que les degrés des polynômes ne sont pas essen-
tiels.
38 ANNEXE B. APPENDICE : ESTIMATION H 2 DE K ET E

Proposition 10

Soit H(T ) = sup (g 00 (t), f 00 (t)) × B(T )5 .


0≤t≤T
8 1
Soit η tel que η 3 218 HT ≤
2

Alors il existe une constante C indépendante des paramètres tel que :


√ 3
kKkH 2 (t) ≤ CHt η 2
√ 3
kEkH 2 (t) ≤ CHt η 2

Preuve :

Soit S(t) = sup(kKk2H 2 , kEk2H 2 ) . S vérifie l’inéquation différentielle :


Z t Z t
3
18 9 3
S≤H (2 S(s) + η )ds ≤ H (218 S(s) + η 9 )9 ds
0 0

En comparant à l’équation différentielle associée à cette inéquation on


obtient :   18 !
1 1
S(t) ≤ 8 − 1 η3
1 − η 3 218 Ht
1
d 1 8
Soit C = sup ( ) . Par inégalité des accroissements finis on ob-
0≤x≤0.5 dx 1 − x
tient :
8 1
S(t) ≤ Cη 3 218 Htη 3 = CHtη 3
ce qui prouve le résultat.
Annexe C

Appendice : estimations
d’énergie sur U

On note b(u, v, w) la forme trilinéaire associée à l’équation de Navier-


X Z
Stokes et définie sur (H 1 (R3 /Z3 ))3 par b(u, v, w) = ui ∂i vj wj (voir
1≤i,j≤3
[11] ou [12] pour les notations usuelles et propriétés de la forme trilinéaire).

Lemme 19 (estimation liée au terme provenant du tenseur de Reynolds)

Soit g ∈ C 1 (R3 /Z3 ), R) une fonction positive et f ∈ H 2 (R3 /Z3 ) alors :


Z Z
T 1
g(∇f + ∇f T ) : (∇f + ∇f T ) ≤ 0

∇ · g(∇f + ∇f ) .f = −
2

Preuve :
∂fi ∂fj
On a (∇f + ∇f T )1≤i,j≤3 = ( + )1≤i,j≤3 .
∂j ∂i
On effectue ensuite une intégration par partie et on obtient :
Z Z 3
X
T

∇ · g(∇f + ∇f ) .f = − g (∇fi + ∂i f ).∇fi
i=1
Z
= − g(∇f + ∇f T ) : (∇f )

39
40 ANNEXE C. APPENDICE : ESTIMATIONS D’ÉNERGIE SUR U

On décompose ∇f en une partie symétrique ( 12 (∇f + ∇f T )) et une par-


tie antisymétrique ( 21 (∇f − ∇f T )) : l’intégrale portant sur le terme anti-
symétrique est nulle par définition du produit tensoriel de deux matrices
donc on obtient l’égalité.

L’inégalité s’obtient en remarquant que le produit tensoriel A : A est


toujours positif et comme g est positive le résultat en découle.

A partir de ce lemme, si on effectue le produit scalaire dans l’équation de


Navier-Stokes par U on obtient le lemme suivant :

Lemme 20 (estimation L2 sur l’équation de Navier-Stokes)

Si u ∈ C 1 ([0, T ], H 4 (R3 /Z3 )) alors :


Z Z
1d 2 2 νT
||U ||L2 + ν |∇U | + |∇U + ∇U T |2 ≤ 0
2 dt 2
Preuve :

On effectue donc le produit scalaire de l’équation de Navier-Stokes par


U et on obtient en faisant une intégration par parties sur le laplacien, le
gradient de P et le terme dépendant linéairement de k dans R (ces 2 derniers
termes disparaissent car on fait apparaı̂tre la divergence de U) :
Z Z  2 
1d 2 2 k T
||U ||L2 + ν |∇U | + b(U, U, U ) = ∇ · (∇U + ∇U ) · U
2 dt ε

Or b(U, U, U ) est nul car ∇ · U = 0 et U ∈ H 1 ; par conséquent d’après le


lemme précédent on obtient le résultat annoncé.

Maintenant on va effectuer des dérivations sur l’équation de Navier-Stokes


et estimer les termes :

Lemme 21 (estimation des dérivées premières de U )


1d 2 ν 2
||∇U ||L2 + ||D2 U ||L2 ≤ 6||∇U ||3L2
2 dt 2
2k 2 ||k||2 3 2k 4 ||ε||2 3 2
+ C 2 ( max2 H + max4 H )||∇U ||L2
νεmin νεmin
41

Preuve :

Si on dérive l’équation de Navier-Stokes par rapport à x et on effectue le


produit scalaire avec ∂x U et on intègre, on obtient en faisant dis paraı̂tre les
mêmes termes que dans le lemme précédent grâce à la divergence nulle de
∂x U :

1d 2 2
||∂x U ||L2 + ν||∇(∂x U )||L2 = −b(U, ∂x U, ∂x U ) − b(∂x U, U, ∂x U )
2 dt Z
+ ∇ · ∂x νT (∇U + ∇U T ) .∂x U


Par nullité de la forme trilinéaire b si les deux derniers arguments sont


égaux et le premier est à divergence nulle , le premier terme de droite est nul.

Le second terme peut être majoré par ||∇U ||3L2 .

Enfin le dernier terme se décompose en deux morceaux selon l’endroit où


on porte la dérivation par rapport à x. Si on la fait porter sur (∇U + ∇U T )
alors on obtient grâce au premier lemme de cette section que cette partie du
terme est nulle ou négative d’où comme le terme constant de νT disparaı̂t en
dérivant, l’inégalité suivante est obtenue :

k2
Z  
1d 2 2
||∂x U ||L2 +ν||∇(∂x U )||L2 ≤ ||∇U ||3L2 + T
∇· (∂x )(∇U + ∇U ) ·∂x U
2 dt ε

On effectue une intégration par partie sur le dernier terme en portant la


1 c
divergence sur ∂x U puis en utilisant l’inégalité usuelle ab ≤ a2 + b2 on
2c 2
obtient le résultat suivant :

k2
Z  
T ν 2
∇ · (∂x )(∇U + ∇U ) · ∂x U ≤ ||∇(∂x U )||L2
ε 2
2
||k||2H 3 2kmax
4
||ε||2H 3
+C 2 (( 2kmax
νε2min
+
νε4min

||∇U + ∇U T ||L2 2 )
42 ANNEXE C. APPENDICE : ESTIMATIONS D’ÉNERGIE SUR U

On réinjecte cette inégalité dans l’inégalité précédente et on obtient :

1d 2 ν 2 2k 2 ||k||2 3
||∂x U ||L2 + ||∇(∂x U )||L2 ≤ 2||∇U ||3L2 + C 2 ( max2 H
2 dt 2 νεmin
4 2
2kmax ||ε||H 3
Z
+ ) |∇U + ∇U T |2
νε4min

On majore |∇U + ∇U T | par |∇U | + |∇U T | = 2|∇U | et on somme sur les


trois variables d’espace :

1d 2 ν 2 2k 2 ||k||2 3 2k 4 ||ε||2 3 2
||∇U ||L2 + ||∇(∇U )||L2 ≤ 6||∇U ||3L2 +C 2 ( max2 H + max4 H )||∇U ||L2
2 dt 2 νεmin νεmin

Par les mêmes méthodes on obtient le résultat sur les dérivées secondes.

Lemme 22 (Estimation des dérivées secondes)


1d k2 1
2 dt
(
||D2 U ||2 ≤ 9 8(1 + C)4 max 2
εmin
||k||2H 3 + 8(1 + C)4 2 ||k||4H 3
εmin
4 4
k 4 kmax
+8(1 + C)4 max ||ε||2
H3 + 8(1 + C) ||ε||4H 3
ε4min ε6min
1
+4C 2 ||U ||3H 3 + ||U ||2H 3
2
)

Finalement, grâce aux termes de diffusion, les estimations sur les dérivées
troisièmes permettent de boucler :

Lemme 23 (Estimation des dérivées troisièmes)


Il existe P un polynôme à deux variables dont les coefficients ne dépendent
pas de k, ε et U tel que :

1d 7C 2 1
||D U ||L2 ≤ 7C ||U ||H 3 + (
3 2 2 3 2
||U ||H 3 × P (kmax , )×
2 dt ν εmin
||k||2H 3 + ||k||4H 3 + ||k||6H 3 + ||ε||2H 3 + ||ε||4H 3 + ||ε||6H 3 )

43

Preuve :

On a :
1d 2 2
||∂xxx U ||L2 + ν||∇(∂xxx U )||L2 = −b(U, ∂xxx U, ∂xxx U ) − b(∂xxx U, U, ∂xxx U )
2 dt
−3b(∂x U, ∂xx U, ∂xxx U ) − 3b(∂xx U, ∂x U, ∂xxx U )
Z
+ ∇ · ∂xxx νT (∇U + ∇U T ) · ∂xxx U


Le premier terme de droite disparaı̂t puisque les deux derniers arguments


sont les mêmes et car le premier est à divergence nulle. Les trois autres termes
provenant de b peuvent être globalement majorés par 7C 2 ||U ||3H 3 grâce aux
injections de Sobolev car les intégrales portent sur des termes qui sont au
plus des dérivées troisièmes de U .

Il reste à majorer le dernier. On va de nouveau effectuer une intégration


par partie pour porter la divergence sur la dérivée troisième :
Z Z
T
∇ · ∂xxx νT (∇U + ∇U ) · ∂xxx U = ∂xxx νT (∇U + ∇U T ) : ∂xxx ∇U
 

Z
1
∂xxx νT (∇U + ∇U T ) : ∂xxx (∇U + ∇U T )

=−
2

par symétrie de ∇U + ∇U T

Il faut donc étudier les termes provenant de la dérivée de ∂xxx (νT (∇U +
∇U T )). Si on porte les trois dérivations sur (∇U + ∇U T ) alors d’après le
lemme de début de section ce terme est nul ou négatif. On majore le terme
par :

( 3(∂
Z
1 4 2 
+ ∇U T ) + 3(∂x νT )∂xx (∇U + ∇U T ) 2

xx νT )∂x (∇U
4 ν

+ (∂xxx νT )(∇U + ∇U T ) 2 +
  ν
2
)
∂xxx (∇U + ∇U T ) 2


On peut majorer les trois premiers termes de l’intégrale grâce aux injec-
7C 2 2 2
tions de Sobolev par ||U ||H 3 ||∇νT ||H 2 .
ν
44 ANNEXE C. APPENDICE : ESTIMATIONS D’ÉNERGIE SUR U

k2
Quand on dérive νT = cµ + ν, si on fait les habituelles majorations sur
ε
1
les termes en k et minorations sur les termes en on obtient qu’il existe un
ε
polynôme P (X1 , X2 ) à deux variables dont les coefficients sont indépendants
de k, ε et U .
De plus ces coefficients sont positifs et l’inégalité suivante est vérifiée :

1
) ||k||2H 3 + ||k||4H 3 + ||k||6H 3 + ||ε||2H 3 + ||ε||4H 3 + ||ε||6H 3

||∇νT ||H 2 ≤ P (kmax ,
εmin

ν 2
Par ailleurs, le quatrième terme de l’intégrale est majoré par : ||∇(∂xxx U )||L2 .
2
Ce terme disparaı̂t grâce au terme de diffusion à gauche ce qui permet de
bouclet les estimations puisque tous les autres termes s’expriment en fonction
des normes H 3 .
Dans la démonstration, seule des dérivations par rapport à x sont ef-
fectuées mais les autres cas peuvent être prouvés de la même façon. En som-
mant sur tous les triplets de dérivation, le résultat énoncé est obtenu.
Annexe D

Appendice : estimations
d’énergie sur k

Lemme 24 (estimation L1 et L2 de k)
cµ k 2
Z
d
||k||1 + ||ε||1 = |∇U + ∇U T |2
dt 2 ε

cµ k 3 k3
Z Z
1d 2
k ≤ |∇U + ∇U T |2 ≤ 2cµ max ||∇U ||2L2
2 dt 2 ε εmin
Preuve :

Pour l’estimation L1 , on intègre l’équation décrivant k, on se sert de


∇ · U = 0 pour supprimer le premier terme. Le terme de diffusion intégré
vaut 0 puisque les fonctions sont périodiques et on obtient :

cµ k 2
Z Z Z
1d T 2
k− |∇U + ∇U | + ε = 0
2 dt 2 ε

Si on effectue le produit scalaire de l’équation sur k avec k et on intègre,


on obtient :

cµ k 3 k2
Z Z Z Z Z
1d 2 1
k + U. ∇(k 2 )− |∇U +∇U T |2 − k∇.(cµ ∇k)+ kε = 0
2 dt 2 2 ε ε
On fait une intégration par partie sur le second terme. Comme la diver-
gence de U est nulle, il vaut 0. Comme le produit εk est supposé positif on
peut minorer le dernier terme par 0. EnfinR l’avant dernier terme est positif
k2
aussi car en intégrant par partie il vaut cµ ε (∇k)2 et cµ ≥ 0 . On obtient
alors le résultat.

45
46 ANNEXE D. APPENDICE : ESTIMATIONS D’ÉNERGIE SUR K

Lemme 25 (Estimation des dérivées premières de k)


2 2
 
1d 2 2 2 kmax 2 2 kmax 2
||∇k|| ≤ 3 C||U ||H 3 ||k||H 1 + C (||U ||H 3 ||k||H 2 ) + C ||k||H 3
2 dt εmin εmin
3
+ (||ε||2H 1 + ||k||2H 1 ))
2
Preuve :

On dérive l’équation de k par rapport à x, on effectue le produit scalaire


avec ∂x k et on obtient :

k2
Z Z Z
1d 2 cµ
∂x k + ∂x (U.∇k)∂x k − ∂x ( |∇U + ∇U T |2 )∂x k
2 dt 2 ε
Z 2 Z
k
− ∂x k∇.∂x (cµ ∇k) + ∂x k∂x ε = 0
ε
Le deuxième terme se décompose en deux morceaux selon l’endroit où l’on
place la dérivée. Lorsqu’on la porte sur k alors comme pour l’estimation L2 le
terme vaut 0 puisque la divergence de U est nulle. On majore alors ce terme
grâce à l’injection compacte de H 3 dans H 1 :
Z
∂x (U.∇k)∂x k ≤ C||U ||H 3 ||k||2H 1

Pour le troisième terme on effectue une intégration par partie, il vaut


alors :
cµ k 2
Z
( |∇U + ∇U T |2 ∂xx k)
2 ε
Avec les injections de Sobolev, ce terme est majoré par
2
kmax
C2 (||U ||2H 3 ||k||H 2 )
εmin

En effectuant le même genre de manipulation sur le quatrième terme, on


obtient qu’il est inférieur à :
2
kmax
C2 ||k||2H 3
εmin
1
Enfin le dernier terme se majore par (||ε||2H 1 + ||k||2H 1 ) et on obtient le
2
résultat en sommant sur les trois variables d’espace.
47

Lemme 26 (Estimation des dérivées secondes de k)

1d 9
||D2 k||2 ≤ (||k||2H 3 + 2C 2 ||U ||2H 3 ||k||2H 2 )
2 dt 2
9 k4
+
2
(
||k||2H 3 + C 2 max
ε2min
||U ||2H 2 ||U ||2H 3

k2 4
kmax
+ 16C 6 ||U ||4H 3 (4 max
ε2min
||k|| 2
H 3 +
ε4min
)
||ε||2H 3 ))

9 k4
+
2
(
||k||2H 3 + C 2 max
ε2min
||U ||2H 2 ||U ||2H 3

k2 4
kmax
+ C 2 ||k||2H 2 (4 max
2
||k|| 2
H3 + 2
||ε||2H 3 )
εmin εmin
2
k 1
[
+ ||k||2H 2 8(1 + C)4 max 2
εmin
||k||2H 3 + 8(1 + C)4 2 ||k||4H 3
εmin
4 4
k k
+ 8(1 + C)4 max 4
εmin
||ε||2H 3 + 8(1 + C)4 max
ε6min
])
||ε||4H 3 )
9
+ (||ε||2H 2 + ||k||2H 2 )
2

Preuve :

On dérivé deux fois l’équation de k par rapport à x et on effectue le


produit scalaire avec ∂xx k. On majore le second terme de l’équation par :

Z Z
(∂xx k).(∂xx (U.∇k)) = − (∂xxx k).(∂x (U.∇k))
1
≤ (||k||2H 3 + ||∂x (U.∇k)||2L2 )
2
1
≤ (||k||2H 3 + 2C 2 ||U ||2H 3 ||k||2H 2 )
2

On majore le troisième terme de l’équation en se servant des injections


de Sobolev par :

k2 k2
Z Z
(∂xx k).∂xx ( |∇U + ∇U | ) = − (∂xxx k).(∂x ( |∇U + ∇U T |2 ))
T 2
ε ε
1 k2
≤ (||k||2H 3 + ||(∂x ( |∇U + ∇U T |2 )||2L2 )
2 ε
48 ANNEXE D. APPENDICE : ESTIMATIONS D’ÉNERGIE SUR K

4
1 2 kmax

2
(
||k||H 3 + C 2 ||U ||2H 2 ||U ||2H 3
2
εmin
k2 4
kmax
+ 16C 6 ||U ||4H 3 (4 max
ε2min
||k||2
H 3 +
ε4min
||ε||2H 3 )))

On fait de même pour le quatrième terme :

k2 k2
Z Z
(∂xx k).∂xx ∇ · ( ∇k) = − (∂xx ∇k).(∂xx ( ∇k))
ε ε
2
1 k
≤ (||k||2H 3 + ||∂xx ( ∇k)||2L2 )
2 ε
4
1 k

2
(
||k||2H 3 + C 2 max
ε2min
||k||2H 3

k2 4
kmax
+ C 2 ||k||2H 2 (4 max ||k|| 2
H 3 + ||ε||2H 3 )
ε2min ε2min
k2
[
+ ||k||2H 2 × 8(1 + C)4 max 2
εmin
||k||2H 3

1 k4
+ 8(1 + C)4 2 ||k||4H 3 + 8(1 + C)4 max 4
||ε||2H 3
εmin εmin
4
k
+ 8(1 + C)4 max
ε6min
||ε||4H 3 ) ])

1
Enfin le dernier terme se majore par (||ε||2H 2 + ||k||2H 2 ) et on obtient le
2
résultat en sommant sur les neuf couples de dérivation possibles en espace.

Lemme 27 (Estimation des dérivées troisièmes de k)


Il existe P un polynôme à quatre variables dont les coefficients ne dépendent
pas de k, ε et U tel que :

1d 1 1
||D3 k||2 ≤ P (kmax , , εmax , ) × (1 + ||k||2H 3 + ||U ||2H 3 + ||ε||2H 3 )2
2 dt εmin kmin

Preuve :
49

L’équation dérivée trois fois et intégrée en multipliant par ∂xxx k donne :

k2
Z Z
1d 2 cµ
||∂xxx k|| + ∂xxx (U ∇k)∂xxx k − ∂xxx ( |∇U + ∇U T |2 )∂xxx k
2 dt 2 ε
Z 2 Z
k
+ (∂xxx ∇k)(cµ ∂xxx ∇k) + ∂xxx ε∂xxx k = 0
ε

On effectue une intégration par partie sur les 2 premiers termes qui font
apparaı̂tre ∂xxxx k . Ces dérivées quatrièmes si on les affectent d’un coefficient
1 c
suffisamment petit (grâce à l’inégalité ab ≤ a2 + b2 ) sont compensées par
2c 2
le quatrième terme qui contient l’intégrale :

k2
Z
cµ (∂xxx ∇k)(∂xxx ∇k)
ε

k2
Le fait que intervienne devant le terme de diffusion implique qu’on
ε
a besoin de εmax et kmin pour la première fois dans les résultats à cause de
l’inégalité de dessus.
1 c
Les autres termes issues de l’utilisation de l’inégalité ab ≤ a2 + b2 sont
2c 2
majorés grâce aux injections de Sobolev. Enfin le dernier terme se majore
facilement par ||ε||2H 3 + ||k||2H 3 .
Index

ε, 5 temps de non annulation, 20


ε0 , 15 tenseur de Reynolds, 6
εmax , 10 turbulence, 5
εmin , 10
η, 10
k, 5
k 0 , 15
kmax , 10
kmin , 10
nuT , 22

A, 10

changement d’échelle, 9

développement asymptotique, 15

E, 18
ergodicité, 7

F.C.I., 5

H, 38

I, 10

K, 18

minimum, 11

principe du maximum, 10

R, 6
Rayleigh-Taylor, 5

temps d’existence, 13
temps d’explosion, 27

50
Bibliographie

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sion. Phys. Fluids, 8, August 1991.
[2] O. Pironneau B.Mohammadi. Analysis of the K-Epsilon Turbulence Mo-
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[3] Antoine Llor. Modèles hydrodynamiques statistiques pour les
écoulements d’instabilités de mélange en régime développé : critères
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2000.
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