Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Résumé:
Généralement, le stade II de la propagation de fissure de fatigue (FCP) est décrit par le modèle de Paris-
Erdogan. L'approche phénoménologique de la propagation de fissure de fatigue à travers ce modèle
suggère l’existence d’une relation linéaire entre ces deux paramètres. Le but général de ce travail est
d’étudier les effets des paramètres de chargement sur la propagation de fissure de fatigue dans le cas
d’un acier 12NC6 soumis à un traitement thermique pour obtenir des valeurs de limites d’élasticité
différentes. La corrélation entre les paramètres C et m a été examinée et comparée avec les résultats
donnés par la littérature. La variabilité de ces deux paramètres a été analysée pour prédire la durée de
vie des structures.
Abstract:
Generally, the stage II on fatigue crack propagation (FCP) is described by Paris-Erdogan model. The
phenomenological approach to fatigue crack growth through this model suggests the existence of a linear
relationship between the parameters C and m. The general purpose of this work concerns the effects of
the loading parameters on fatigue crack growth in heat treated 12NC6 steel with different heat treatments
to have different yield stress. The correlation between C and m parameters has been examined and
compared with the results given by literature. The variability of C and m parameters have been analysed
in order to lifetime of the engineering structures.
1 Introduction
Généralement, la vitesse de propagation d’une fissure de fatigue est décrite par l’évolution
de da/dN (mm/cycle) en fonction de l’amplitude du facteur d'intensité de contrainte ∆K
(MPa.m1/2). Cette description met en évidence trois stades : stade I (initiation de la fissure),
stade II (propagation stable de la fissure) et stade III (propagation rapide de la fissure) (fig.1).
Kc
I II
da/dN
(mm/cycle)
III
∆Ks ∆K (MPa√m)
FIG. 1 - Schématisation des stades de propagation d’une fissure de fatigue
1
18ème Congrès Français de Mécanique Grenoble, 27-31 août 2007
Dans le stade II, parmi les modèles utilisés, le plus connu est celui de Paris-Erdogan Paris
et al. (1963) qui considère que la vitesse de propagation d’une fissure de fatigue est régie
uniquement par l'amplitude ∆K. Ils ont proposé une relation empirique entre da/dN et ∆K qui
est exprimée par l'équation suivante:
da/dN =C(∆K)m (1)
da
ou bien log = log C + m log(∆K )
dN
C et m sont considérés des constantes dépendant du matériau et des conditions de
chargement.
Si la relation peut se mettre sous la forme suivante :
m
da ∆K
= A (2)
dN B
Avec A et B des constantes. Par identification des équations (1) et (2), on retrouve
automatiquement une corrélation entre C et m qui est donnée par la relation suivante :
A
C= (3)
Bm
Ou logC=a+bm (a et b<0)
D’où A=10a [mm/cycle] et B=10-b [MPa√m]
A et B (ou a, b) sont des constantes déterminées à partir des données expérimentales par
régression linéaire.
L’équation (3) montre une évolution inverse entre les paramètres C et m. Elle montre que
la relation de Paris peut être décrite par une équation à un seul paramètre (équation 2) qui le
mérite de mieux dimensionner les parties de cette équation. L’existence et l’explication de cette
corrélation a fait l’objet de plusieurs travaux dans la littérature pour les différents matériaux en
tenant compte de l'influence de plusieurs facteurs intrinsèque et extrinsèque tel que le rapport de
charge, la température, vieillissement, la géométrie du spécimen Iost et al. (1998), Cavallini et
al. (1995), Karajani et al. (1993), Adel et al. (2004), Vibhor et al. (2005), Bergner et al. (2000),
Iacoviello (2005).
2 Résultats expérimentaux
Le matériau utilisé dans cette étude est un acier au Nickel Chrome (12NC6) ayant subi des
traitements thermiques afin d’obtenir des propriétés mécaniques différentes (tableau 1).
2
18ème Congrès Français de Mécanique Grenoble, 27-31 août 2007
Des éprouvettes compact tension type (CT) (B=15mm, W=80mm) sont utilisées dans les
essais de fatigue sous un chargement d’amplitude constante avec les conditions d’essais
suivantes : température ambiante, une fréquence de 30Hz, un rapport de charge égale (0.05, 0.1,
0.3 et 0.5). L’amplitude du facteur d’intensité de contrainte pour l’éprouvette CT est donnée par
l’équation suivante selon la norme ASTM :
∆P a
∆K = f W (4)
B W
Dans cette étude, nous avons analysé les résultats expérimentaux, on a établi la relation de
Paris pour chaque essai. (Fig.2) illustre l'évolution du paramètre logC en fonction de m pour
chaque des matériaux utilisés. Des dispersions des résultats expérimentaux peuvent être
remarquées. Pour la même valeur du rapport de charge R, les valeurs de C et m sont différentes.
.
MAT 1 MAT 2 MAT3 MAT 4
C=A/(B)m A 1.67 10-4 2.08 10-5 2 10-4 2.98 10-4
B 32.15 16.14 34.8 32.6
Re=1070MPa -7
-6
Re=830MPa
-8
-7
Re=480MPa
-9
-8 Re=270MPa
-10
-9
logC
logC
-11
-10
-12
-11
-13
-12
-14
-13
1,5 2,5 3,5 4,5 5,5 6,5
1,5 2,5 3,5 4,5 5,5 6,5
m
m
∆P a
avec ∆K (a ) = f W
B W
3
18ème Congrès Français de Mécanique Grenoble, 27-31 août 2007
a
2+ a
2 3 4
a W a a a
f = 0.886 + 4.64 − 13.32 + 14.72 − 5.6
1− a
W W W W W
W
ai et af sont les longueurs initiales et finales de la fissure. L'étude expérimentale montre
l’existence d’une bande de dispersion des valeurs de C et m. tous les couples (logC- m) peuvent
être décrites par la courbe illustré dans la (fig3). Cela signifie que tous les points expérimentaux
sont situés sur la droite de régression, avec une bande de dispersion due à la variabilité de C et
de m. on remarque l'existence de trois situations (fig.4). Cette observation exige l'évaluation de
l'influence de la variabilité de C et de m sur la durée de vie définie par le nombre de cycle
cumulé Nc. Cela présente un grand intérêt pratique quant à l'usage des paramètres C et m.
42 42
40 (a) 40 (b)
38 38
36
36
34
34
a(mm)
32 m=2.98, C=1.14e-8
32 m=3.3, C=3.98e-9
m=3.05, C=3.98e-9 30 m=2.98 ,C=5.13e-9
30
m=2.98, C=3.98e-9 28 m=2.98, C=3.98e-9
28 m=2.98, C=2.01e-9
m=2.8, C=3.98e-9 26
26
24
24 0 200000 400000 600000 800000 1000000
0 200000 400000 600000 800000 N ( c yc le )
N(cycle)
42
42
40
(c) 40 (d)
38
38
36 36
34
a (mm)
a(mm)
34
32 m=2, C=8.05e-8 32
30 m=2.25, C=4.02e-8 30
28 m=2.97, C=5.43e-9 28
26 m=3.2, C=2.87e-9 26
24
24
0 100000 200000 300000 400000 500000 0 100000 200000 300000 400000 500000
N (cycle) nombre de cycles Nc
Plusieurs cas de figures ont été traités en prenant des valeurs de C et de m situées sur la
droite de régression ainsi que les valeurs maximales et minimales situés sur la bande de
dispersion. En utilisant la méthode des intervalles :
N c = f (m, [C1 , C2 ,...])
N c = f (C , [m1 , m2 ,...])
N c = f ([m1 , m2 ,...], [C1 , C2 ...])
4
18ème Congrès Français de Mécanique Grenoble, 27-31 août 2007
Nous pouvons déduire les remarques suivantes: si (m) est constant, le nombre de cycles
cumulés augmente quand (C) diminue, si (C) est constant, le nombre de cycles cumulés
augmente quand (m) diminue et si (C, m) sont variables, le nombre de cycle cumulé augmente
quand (C) diminue et (m) augmente.
Nous avons vu que l'évolution des paramètres C et m est caractérisée par une dispersion
des résultats (fig.4d), cependant l'étude statistique est nécessaire pour vérifier l'incidence de la
variabilité des paramètres de la propagation de fissure sur la prévision de la durée de vie d'une
structure. Selon les résultats obtenus, dans le cas du MAT2, 17MPa≤∆K≤30MPa et
24mm≤a≤40mm, l'évolution du nombre de cycle cumulé Nc en fonction de m suit une fonction
exponentielle fig.5 par contre l’évolution en fonction de C suit une fonction puissance fig.6.
N c = αe βm ( α=707044, β=-0,263, R2=0,9999) (6)
N c = α ' C β ' (α’=2 106, β’= 0,0944 ; R2=0,999) (7)
4,4E+05 4,4E+05
4,2E+05 4,2E+05
4,0E+05
4,0E+05
3,8E+05
3,8E+05
Nc
Nc
3,6E+05
3,6E+05
3,4E+05
3,4E+05
3,2E+05
3,2E+05
3,0E+05
3,0E+05
0,0E+00 2,0E-08 4,0E-08 6,0E-08 8,0E-08 1,0E-07
2 2,2 2,4 2,6 2,8
C
m
5
18ème Congrès Français de Mécanique Grenoble, 27-31 août 2007
3 Conclusions
Références
Adel, B. E, Lewandowski, J. J. 2004 Effects of load ratio, R, and test temperature on fatigue
crack growth of fully pearlitic eutectoid steel (fatigue crack growth of pearlitic steel).
Int. J. Fatigue, 26, pp.305-309.
Bergner, F., Zouhar, G. 2000 A new approach to the correlation between the coefficient and the
exponent in the power law equation of fatigue crack growth. Int. J. of Fatigue, 22, pp. 229-
239.
Cavallini, M., lacoviello, F. 1995 A statistical analysis of fatigue crack growth in a 2091 Al-Cu-
Li alloy. Int. J. of fatigue, 17, pp. 135-139.
Iacoviello, F. 2005 Microstructure influence on fatigue crack propagation in sintered stainless
steels. Int. J. of fatigue, 27, pp. 155-163.
Iost, A., Cavallini, M., Toth, L. 1998 Relation entre les coefficients m et C de l’équation de
Paris en fatigue fissuration. Revue de Métallurgie CIT/science et Génie des matériaux.
Karajani, P., Lieurade, H. P. 1993 On fatigue cracking rate for albanian low alloyed
construction steels. Mecanique Industrielle et Materiaux, 46 (3).
Paris, P.C., Erdogan, F. J. 1963 Basic Eng. A critical analysis of crack propagation law. ASME,
Basic Engng. J.85, pp. 528-539.
Vibhor, C., Sasikala, G., Ray, S. K., Mannan, S. L., Baldev, R. 2005 Fatigue crack growth
mechanism in aged 9Cr–1Mo steel: threshold and Paris regimes. Mat. Science and Engng.
395, pp. 251-264.