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Détermination des paramètres de rupture du béton par les


approches d'effet d'échelle

Conference Paper · November 2015

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3 authors, including:

Nassima Aissaoui M. Matallah


Abou Bakr Belkaid University of Tlemcen Abou Bakr Belkaid University of Tlemcen
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Le deuxième séminaire international de Génie civil ‘SIGCB’, 17 et 18 Novembre 2015- Université TAHRI MOHAMED, Béchar

Détermination des paramètres de rupture du béton par les approches d'effet


d'échelle
N. Aissaoui(*), S. Ghezali, M. Matallah

RiSAM, Université de Tlemcen BP 230, Algérie. (*) Email : nassima2307@hotmail.fr

Résumé

L'objectif de ce travail est de montrer la capacité des approches d'effet d'échelle à déterminer les
caractéristiques du béton. Deux lois d'effet d'échelle sont utilisées : la loi SEL de Bazant ainsi qu’une
autre loi d'effet d'échelle MMTS. Les bases de ces deux approches sont décrites brièvement. Des
résultats expérimentaux récemment effectués sur des poutres en flexion trois points considérant quatre
tailles de poutres avec deux géométries différentes sont choisis pour traitement. L'identification des
paramètres de rupture du béton à partir de ces données expérimentales en employant les deux lois
d'effet d'échelle est illustrée.

Mots-clés: Effet d'échelle, Béton, Energie de rupture, FPZ.

1. INTRODUCTION

Le béton est le matériau de construction le plus utilisé dans le monde. La dégradation de ce


matériau quasi-fragile correspond à l'apparition des micro-fissures qui interagissent entre elles
dans une zone qui n'est pas négligeable par rapport à la taille de la structure. Cette zone
connue sous l’acronyme anglais Fracture Process Zone est la cause principale des effets
d'échelles observés expérimentalement dans le laboratoire. Par conséquent, la mécanique
linéaire de la rupture (LEFM) ne peut pas être appliquée. Plusieurs théories ont été
développées pour étudier l’effet d’échelle [1][2][3]. L’approche déterministe de Bazant [1] est
la théorie la plus utilisée, impliquant une redistribution de contrainte et une restitution de
l'énergie de fissuration. Récemment, Ayatollahi [2] a proposé une approche originale qui
permet d'étudier l'effet d'échelle dans les matériaux quasi-fragiles sous le mode I et II. Cette
approche utilise le critère de la contrainte tangentielle maximale basée sur un enrichissement
du champ de contrainte à la pointe de la fissure. Avec le développement des méthodes
numériques, les effets d'échelles observés dans le laboratoire ont été largement étudiés
numériquement à des échelles de modélisation variées [8][9][10]. Les outils numériques
permettent d’étudier des dimensions qui ne peuvent pas être testées expérimentalement.
Dans le présent document, une identification des paramètres de rupture du béton par deux lois
d'effets d'échelles est présentée. Cette identification est réalisée sur de poutres homothétiques
entaillées testées expérimentalement dans [7].

2. RESULTATS EXPERIMENTAUX

Une série de tests expérimentaux a été effectuée dans les travaux de thèse de L. ROJAS
SOLANO [7] sur des poutres homothétiques et géomètriquement similaires en flexion 3 points.
Quatre tailles de poutres faites d'un même matériau avec deux longueurs d'entaille différentes
( α = 0.2 et α = 0.5 ) ont été considérées. Les poutres nommées FN (Fifth Notch) et HN (Half
Notch) correspondent aux éprouvettes avec le rapport entaille/ hauteur de α = 0.2 et α = 0.5
respectivement. Toutes les poutres présentent un rapport S/D = 2.5 avec S la distance entre
appuis et D est la hauteur de la poutre. L’épaisseur est maintenue constante à 50 mm pour tous
les échantillons. Les dimensions des poutres FN et HN, les efforts moyens au pic du
chargement et les contraintes nominales sont présentées dans les tableaux suivants :

Tableau 1 : Dimensions des poutres HN ( α = 0.5 ), forces moyennes et contraintes nominales.

D (mm) b (mm) S (mm) L (mm) a (mm) F Moyenne σ N (Mpa)


(KN)
400 50 1000 1400 200 5,0957 0,95544375
200 50 500 700 100 2,9811 1,1179125
100 50 250 350 50 1,6317 1,223775
50 50 125 175 25 0,9786 1,4679

Tableau 2 : Dimensions des poutres FN ( α = 0.2 ), forces moyennes et contraintes nominales.

D (mm) b (mm) S (mm) L (mm) a (mm) F Moyenne σ N (Mpa)


(KN)
400 50 1000 1400 80 13,867 2,6000625
200 50 500 700 40 7,6861 2,8822875
100 50 250 350 20 4,4969 3,372675
50 50 125 175 10 2,477 3,7155

(a) (b)
Figure 1 : Résultats expérimentaux Forces-CMOD, a) poutres HN et b) poutres FN.

3. IDENTIFICATION DES PARAMETRES DE RUPTURE PAR LES LOIS D'EFFET


D'ECHELLE

La loi d'effet d'échelle de Bazant [4][5] permet de calculer les paramètres de rupture G f et
c f où G f désigne l'énergie de fissuration et c f la longueur de la FPZ. La loi d'effet d'échelle
de Bazant est donnée par:

 ~ 
1/ 2

 EG f 
σN = cN ' (1)
 g (α 0 )c f + g (α 0 )d 
 
avec la forme générale équivalente proposée par:
Le deuxième séminaire international de Génie civil ‘SIGCB’, 17 et 18 Novembre 2015- Université TAHRI MOHAMED, Béchar

Bf t 3 FS
σN = , avec σ N =
D 2 bD 2 (2)
1+
D0
B est une constante adimensionnelle, D0 est une longueur constante, f t est la résistance à la
traction du matériau, S, b, et D sont respectivement la portée, la profondeur et la hauteur de la
poutre. g (α 0 ) et g ' (α 0 ) sont des constantes adimensionnelles.
Les paramètres de ruptures G f et c f déterminés à partir des données expérimentales utilisant
la loi d'effet d'échelle de Bazant sont résumés dans le Tableau 3. K IC est le facteur d'intensité
de contrainte. Ces paramètres sont déterminés par les formules suivantes :
B2 f 2 g (α ) ~
G f = 2 ~t D0 g (α 0 ) , C f = ' 0 D0 , K IC = EG f (3)
cN E g (α 0 )

Les paramètres d'effet d'échelle B et D0 peuvent être déterminés à partir d'une régression
linéaire. Les résultats de l’analyse des échantillons HN et FN sont acceptables, néanmoins
quelques divergences dans les valeurs de G f et c f obtenues à partir des données
expérimentales correspondantes aux différents rapports α sont observées. Ces divergences
viennent de la calibration de la loi d’effets d’échelle puisque les propriétés des matériaux des
différents échantillons sont similaires. On observe aussi que D0 ( α = 0.5 ) < D0 ( α = 0.2 ), ceci
montre qu'une petite variation des données expérimentales conduit à une grande variation du
paramètre d’effet d’échelle D0 .
La caractéristique matérielle f t est également déterminée par la loi SEL de Bazant,
K IC
pour α 0 = 0 , g (0) = 0 et g ' (0) = 47,95 , on obtient f t = 0,541 . Les valeurs de la résistance
cf
à la traction obtenues par la loi de Bazant pour les poutres FN est de f t = 3,72Mpa et
f t = 3,54Mpa pour les poutres HN. Ces valeurs sont donc cohérentes avec la résistance à la
traction par fendage obtenue à partir de la caractérisation du matériau reportée dans [7]
f t fendage = 3,9 ± 0.2Mpa .

Tableau 3 : Paramètres de ruptures selon la loi de Bazant.

D0 B g g' Cf Gf Kic
(mm) (mm) (N/m) Mpa m0.5
Poutres FN 319.81 0.988 8.0408 44.5949 57.664 70.14 1.65
Poutres HN 263.87 0.3855 41.66 266.46 41.26 45.65 1.33

Dans [2], une nouvelle approche appelée '' the Modified Maximum Tangential Stress
criterion'' MMTS a été proposée pour étudier les effets d'échelle des matériaux quasi-fragiles
sous le mode I . Cette approche utilise le critère de contrainte tangentielle maximale tout en
tenant compte de l'ordre supérieur dans le développement des séries de Williams. Le but est
d’enrichir la description du champ de contraintes. Le terme A3 est considéré dans le critère de
rupture et dans le calcul de la longueur de FPZ [9].
L'évolution de la longueur FPZ ( rc ) en fonction de la hauteur de la poutre est donnée par:
2
 * 2 
 f 2π ± 2πf 2 − 12 A3 kc 
 t t
A1* D 
rc =  *  (4)
 A k
6 3* c 
 A1 D 
 
La loi d'effet d'échelle définie par le modèle MMTS est exprimée par la formule suivante :
ft
σN =
D+B A* A (5)
A1* (1 + 3 3* )
A A1 D + B

Avec σ N la contrainte nominale, les paramètres A1* et A3* dépendent du rapport entaille/hauteur
de la poutre et du rapport portée/hauteur de la poutre, ils sont déterminés selon des formules
mathématiques fournies dans [6].
Les paramètres A et B dans (l'équation 5) peuvent être déterminés à partir d'une régression
linéaire des résultats expérimentaux. On trouve A= 22.27 et B= 279.176 pour les poutres FN
et A= 14.41 et B= 256.48 pour les poutres HN.

Tableau 4 : Propriété de rupture selon le modèle MMTS.

D(mm) P(N) σN Kc rc
(Mpa) (Mpa. m ) 0. 5 (mm)

FN 50 2,477 3,715 0,622 3,407


FN 100 4,4969 3,373 0,799 5,775
FN 200 7,6861 2,882 0,966 8,747
FN 400 13,867 2,6001 1,232 14,514
HN 50 0,9786 1,468 0,577 2,408
HN 100 1,6317 1,224 0,681 3,679
HN 200 2,9811 1,118 0,879 6,382
HN 400 5,0957 0,955 1,062 9,857

L'estimation de la longueur de la FPZ obtenue par la loi de Bazant montre un écart


considérable par rapport à celle obtenue par le modèle MMTS. Pour le modèle MMTS, la
valeur de rc ∞ correspond aux grands échantillons, elle est obtenue par une régression linéaire
(pour D → ∞ rc∞ = A), on obtient rc∞ = 22.27 mm et rc∞ = 14.41 mm pour les poutres FN et HN
respectivement. Alors qu'en utilisant la loi de Bazant, la limite de la FPZ est obtenue
seulement pour les grands échantillons c.-à-d. lorsque D → ∞ , C f = 57.66mm et C f =
41.26mm pour les poutres FN et HN respectivement.

Donc un écart considérable entre les deux méthodes est observé. La loi SEL de Bazant donne
une valeur de K IC = 1,65 Mpa m pour les poutres FN et une valeur de K IC =
1,33 Mpa m pour les poutres HN. La loi MMTS permet d'évaluer le paramètre K IC pour
chaque dimensions de poutres, nous obtenons les valeurs de K IC = 1,23 Mpa m pour les
Le deuxième séminaire international de Génie civil ‘SIGCB’, 17 et 18 Novembre 2015- Université TAHRI MOHAMED, Béchar

poutres FN et K IC = 1,06 Mpa m pour les poutres HN. Donc les valeurs du facteur d'intensité
de contrainte K IC obtenues par les deux lois d'effet d'échelle sont comparables.

4. EFFET D'ECHELLE SUR LA CONTRAINTE NOMINALE

Figure 2 : Coubes d'effet d'échelle; Comparaison Loi de Bazant, MMTS et Expérimentales.

La figure 2 représente une comparaison des deux lois d'effet d'échelle en termes de contraintes
nominales. Pour les petites tailles de poutres les deux lois d'effet d'échelle (Bazant et MMTS)
s'approchent d'une ligne droite où la contrainte nominale est indépendante de la dimension des
poutres tandis que pour les plus grandes poutres les deux modèles s'approchent d'une droite
inclinée de pente -0.5 donnée par la LEFM.

5. CONCLUSION

Dans ce travail, les paramètres de ruptures du béton ont été identifiés analytiquement par deux
lois d'effet d'échelle distinctes. La première loi proposée par Bazant connue sous le nom de
Bazant’s SEL et une deuxième loi proposée récemment par Ayatollahi [2] sous le nom de
MMTS. La comparaison des valeurs obtenues par les deux lois montrent une certaine
disparité. Dans le présent document, l'effet d'échelle est aussi étudié en terme de contrainte
nominale. Les deux lois l'effet d'échelle étudiées sont en bon accord avec les résultats issus de
l'expérimentation, ceci indique que les deux lois permettent de reproduire l'effet d'échelle
observé expérimentalement.
REFERENCES
[1] Bazant, Z.P., 2005. Scaling of structural strength. Hermes Penton Science (Kogan Page Science), London; 2nd
updated ed., Elsevier, London.

[2] Ayatollahi, M.R. and Akbardoost, J., 2012. Size effects on fracture toughness of quasi-brittle materials –A new
approach. Engineering Fracture Mechanics 92 : 89–100.

[3] Weibull, A., 1939. The phenomenon of rupture in solids Proc., Royal Swedish Institute of Engineering
Research (Ingenioersvtenskaps Akad Handl.)153, Stocklohom, 1-55.

[4] Bazant, Z.P. and Planas, P., 1998. Fracture and Size Effect in Concrete and Other Quasibrittle Materials. CRC
Press, Boca Raton and London.

[5] Bazant, Z.P., Gettu, R., Kazemi, M.T., 1991. Identification of Nonlinear Fracture Properties From Size Effect
Tests and Structural Analysis Based on Geometry-dependent R - curves. Int J Rock Mech Min Sci 28 (1) 44-51.

[6] Karihaloo, B.L. and Xiao, Q.Z., 2001. Higher order terms of the crack tip asymtotic field for a notched three-
point bend beam. Int J Fract 112:111–28.

[7] Rojas-Solano, L.B., 2011. Endommagement non-local, interactions et effets d’échelle. Thèse de Doctorat.
Université de Pau et des pays de l'Adour, France.

[8] Alam, S.Y., Kotronis, P., Loukili, A., 2013. Crack propagation and size effect in concrete using a non-local
damage model. Engineering Fracture Mechanics 109: 246–261.

[9] Aissaoui, N. and Matallah, M., 2014. Size Effect in Concrete Structures : A mesoscopic approach Vs Fracture
Mechanics, AUGC 2014, Orléans, France.

[10] Grégoire, D., Rojas-Solano, L.B. and Pijaudier-Cabot, G., (2013). Failure and size effect for notched and
unnotched concrete beams. Int. J. Numer. Anal. Meth. Geomech. 37:1434–1452.

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