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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique


Université des Sciences et de la Technologie d’Oran « Mohamed Boudiaf »

Domaine : Sciences et Technologie

Faculté de Chimie –

Département de Génie chimique

Option : Génie des Procédés de l’environnement

Parcours : Master 1 (GPE)

Module du Master : Milieux poreux et dispersés.

EXPOSÉ
THEME

Décantation, types de décanteurs et leurs


dimensionnements

Présenté par :
- KRIM Issam Eddine
- BOUALEM Sihem
- ELAFIFI Chaima
- CHOUIHET Youcef
Responsable Mme. BENHAMMADI
Année universitaire : 2019-2020
1. Introduction
Les procédés de séparation solide-liquide impliquent la séparation des deux phases d'une
suspension, soit la phase solide et la phase liquide. Ces procédés ont pour but la récupération, soit
de la phase solide, soit de la phase liquide, soit des deux phases séparément ou d'aucune des deux
phases (procédé de dépollution).

2. Définition de décantation
La décantation est une opération de séparation physique, par différence de gravité de phases non-
miscibles dont l'une au moins est liquide. On peut séparer des phases liquides, une phase solide
en suspension dans une phase liquide...
La décantation est effectuée dans les appareils appelés décanteurs. Ils peuvent jouer trois rôles: la
clarification, l’épaississement, le classement dimensionnel ; si c’est la phase liquide ou homogène
qui nous intéresse, on parle de la clarification, et par l’épaississement on s’intéresse à la phase
solide sous une forme plus concentrée.

3. Classification des matières décantables


On distingue deux types de matières décantables :
 Les particules grenues, qui conservent les mêmes dimensions au cours de leur chute, elles
sédimentent indépendamment les unes des autres avec une vitesse de chute constante.
 Les particules coalescentes s’agglomèrent pendant la sédimentation, on distingue : la
décantation diffuse et la décantation en piston ;
 La décantation diffuse : lorsque la concentration en MES est faible, le floc dispersé
décante comme s’il était seul, sa vitesse de chute augmente au fur et à mesure que d’autre
particules plus fines s’y agglomèrent ;
 La décantation en piston : lorsque la concentration en MES est élevée, on a une
décantation d’ensemble des flocs qui sont freinés au cours de leur chute.

4. Exemples de décantation
 La vinaigrette a tendance à se séparer avec une phase organique en surface (l'huile), une phase
aqueuse (vinaigre) et un dépôt au fond constitué des ingrédients solides insolubles (épices).
 La peinture (matière) entreposée forme deux phases distinctes, l'une avec les pigments au
fond, une autre en surface composée majoritairement de solvant.
 La lie est un dépôt solide qui peut se former dans le vin, la bière, etc.
 La sédimentation est une décantation naturelle des matières solides en suspension dans l'eau
(sables et matières organiques).
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5. Facteurs influençant la décantation
De nombreux facteurs influencent la décantation; parmi les plus importants, nous pouvons citer :
• La nature de la suspension : concentration de la phase solide, débit, température ;
• La phase liquide : nature, densité, viscosité, concentration en électrolytes ;
• La phase solide : nature, densité, granulométrie, structure (grains, fibres, colloïdes), tendance à
l’agglomération;
• L’opération de décantation : vitesse et courbe de sédimentation, durée de la sédimentation,
type d’appareil, mode de fonctionnement, adjuvants;
• Les produits résultants : concentration de la phase liquide dans le sédiment, concentration de
la phase solide dans la surverse.
Ces facteurs régissent la décantation, l’optimisation et le contrôle de celles-ci confèrent un bon
déroulement de l’opération des différents types de décantation.

6. Types de décantation
Selon la concentration en solide et la nature des particules (densité et forme), on distingue quatre
types de décantation: la décantation de particules discrètes, de particules floculantes, la
décantation freinée et en compression de boues.

6.1. Décantation de particules discrètes


Ce type de décantation (dite discrète ou individuelle) est caractérisé par le fait que les particules
conservent leurs propriétés physiques initiales (forme, dimension et densité) au cours de leur
chute.
La vitesse de chute est indépendante de la concentration en solide ; c’est pourquoi les lois
classiques de Newton et de Stokes s’appliquent dans ce contexte.
Principe de base
Lorsqu'une particule chute, sa vitesse augmente jusqu'a ce que les forces de décantation (poids)
équilibrent les forces de frottement. Cette situation, pour laquelle dVp / dt = 0, correspond au
point d'équilibre des forces autour de la particule.
Considérons les forces agissantes sur une particule qui chute (figure 1). D'après cette figure, on
peut écrire que :

On sait que

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Et

Figure 1: Forces agissantes sur une particule qui chute



Fg = force de décantation due à la pesanteur (N) ;
FD= force de traînée (N) ;
Fr =force résultante (N) ;
ρp= masse volumique de la particule (kg/m3) ;
ρL= masse volumique de 1'eau (kg/m3) ;
b= volume de la particule (m3) ;
Ap= aire de la section de la particule (m2) ;
CD = coefficient de traînée ;
Vp= vitesse de chute de la particule (m/s) ;
t= temps (s) ;
g= accélération due à la pesanteur (m/s2)

Pour les particules sphériques, on sait que :

Et

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d : diamètre de la particule
En combinant les équations et on obtient

La particule qui chute accélère jusqu’à ce que sa vitesse à l’équilibre soit :

La valeur de CD, coefficient de traînée, est définie par la perturbation, elle-même fonction de la
vitesse de chute . Cette perturbation est caractérisée par le nombre de Reynolds Re défini par :

Re : nombre de Reynolds ;
µ : viscosité dynamique de l’eau (pas.s) ;
Le coefficient de traînée est donné par : CD= a. Re -n avec a et n constantes.
Le tableau 1, donne les différentes valeurs de a, n et CD en fonction du nombre de Reynolds.

Tableau 1 : Les différentes valeurs de a, n et CD en fonction du nombre de Reynolds

Par ailleurs, pour ces particules sphériques. On peut estimer la valeur du coefficient de frottement
pour le cas suivant :
Nombre de Reynolds inférieur ou égal à 1.

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Puis, en combinant les équations et on obtient :

Puis, en combinant les équations et on obtient l’expression de la vitesse par la relation:

6.2. Décantation de particules floculantes


Ce type de décantation est caractérisé par l’agglomération des particules au cours de leur chute.
Les propriétés physiques de ces particules (formes, dimension, densité et vitesse de chute) sont
donc modifiées pendant le processus.
Durant la décantation, les particules s'agglomèrent à un certain rythme, et les particules qui
résultent de cette agglomération sont a la fois plus grosses et moins denses que les particules
initiales. Cette modification continue des caractéristiques des particules rend la conception de
modèle mathématique beaucoup plus complexe. On doit donc, dans la plupart des cas, procéder
à des essais de laboratoire.
Principe de base
L’agglomération des particules favorise la décantation, même si la densité des particules
résultantes est inférieure à celle des particules initiales, puisque la vitesse de décantation est
fonction du diamètre (d) et de la densité des particules (Y p), ainsi que la viscosité dynamique de
l’eau (ղ) qu’on ne peut pas la contrôler, dans la plus part des cas, comme les deux paramètres
précédents.
On le voit, la floculation joue un rôle important dans le procédé de décantation. Le taux de
floculation des particules dans le bassin de décantation est fonction de:
 La distance que les particules parcourent ;
 La charge superficielle ;
 Gradients de vitesse dans le bassin ; Š
 La concentration des particules ;
 Diamètre des particules.

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Essai de décantation en colonne
Grâce à l’essai de décantation en colonne, on peut simuler en laboratoire les conditions de
décantation d'une solution diluée de particules floculantes. La réalisation de 1'essai nécessite le
recours à une colonne de décantation (figure 2) d'une hauteur égale à la profondeur du décanteur
(entre 1,8 et 2,4m). On effectue en général des prélèvements d'échantillons à 0,6, 1,2 et 1,6 m de
la surface. Le prélèvement d'échantillons à intervalles réguliers permet de tracer des courbes de
même pourcentage d'élimination des particules (figure 3).
A partir de ces résultats, on peut évaluer le pourcentage de particules éliminées par un bassin idéal
de décantation, en fonction de divers temps de rétention et de diverses profondeurs, a 1'aide de
1'équation suivante :


R : pourcentage total de particules éliminées dans un bassin de décantation idéal (rendement);
R1 R2 ..., Rn : pourcentages de particules éliminées dans un bassin de décantation idéal, à une
profondeur h, et après un temps de rétention t ;
∆h1 ∆h2, ..., ∆hn : hauteurs moyennes entre deux courbes de même pourcentage d'élimination
des particules ;
H : hauteur totale de la colonne.

Figure 2 : Vitesse de décantation de particules floculantes.

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Figure 3 : Colonne de décantation.

Figure 4 : Courbes de mêmes pourcentages d'élimination des particules

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6.3. Décantation freinée
Ce type de décantation est caractérisé par une concentration élevée de particules ; ce qui entraîne
la formation d’une couche de particule et, par conséquent, l’apparition d’une démarcation nette
entre les solides décantés et le liquide surnageant. On trouve ce type de décantation dans la partie
profonde des décanteurs.

6.4. Décantation en compression de boue


Dans ce type de décantation, les particules entrent en contact les unes avec les autres et reposent
sur les couches inférieures. Dans cette zone, le phénomène de consolidation est relativement lent.
On retrouve ce type de décantation dans les épaississeurs de boues par gravité.

7. Les limites de la décantation


Lorsque la décantation est difficile ou lorsque l'on veut accélérer le processus on peut utiliser
la centrifugation qui utilise la force centrifuge au lieu de la gravitation.
Un mélange liquide qui ne décante pas, bien que composé de liquides non miscibles ou de solides
insolubles, s'appelle un colloïde. Par exemple dans le lait pasteurisé, contrairement au lait frais, la
crème ne surnage pas sur le lait. Les particules de gras trop fines sont émulsionnées. Souvent la
centrifugation suffisamment poussée permettra tout de même de forcer la décantation.

8. La sédimentation centrifuge
La sédimentation centrifuge est une séparation sous l'effet d'une force centrifuge, en
écoulement libre (décantation centrifuge) ou à travers un milieu poreux (essorage),

9. Definition Decanteur
Est un appareil qui permet la séparation par décantation de mélanges de deux ou trois phases.
Les décanteurs sont construits et opérés de façon à obtenir un solide aussi dense que possible et
un surnageant aussi propre que possible. Cette technique peut être améliorée par l'ajout de
substances appelées floculants

10. Types des décanteurs


Les matières solides se déposent au fond d'un ouvrage appelé "décanteur" pour former les
boues. Ces dernières sont récupérées au moyen de systèmes de raclage.
Il existe deux types de décanteurs :

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10.1. Décanteur simple
Le décanteur le plus simple est constitué d’une cuve parallélépipédique munie d’une zone d’entrée
et de deux zones de sortie (une pour la sur-verse et l’autre pour les boues). Les décanteurs
classiques sont caractérisés par la surface de décantation égale la surface de base.
Dans ces bassins, la condition pour qu'une particule soit retenue et qu'elle ait le temps d'atteindre
le fond avant le débordement ou la sortie de l'ouvrage. Un décanteur horizontal est caractérisé
par :
 le débit traversier Q ;
 sa surface S ;
 sa hauteur entre le plan d'eau libre et le radier h.
S.h
 Le temps de rétention dans l'ouvrage sera : t = Q

Une particule en suspension arrivant en surface à l'entrée du décanteur décante avec une vitesse
constante V0.La décantation est terminée lorsque la particule s'est déposée sur le radier, la durée
de chute est égale à h / V. La possibilité pour les particules d'atteindre le fond de l'ouvrage est
évidemment envisageable seulement si
t > h / V, ou encore V0> Q / S.
Le terme Q / S est appelée vitesse de Hazen.

Modèle de Hazen
Le dimensionnement des décanteurs sont souvent effectués à partir de calcul fondé sur la théorie
de Hazen qui est une des théories qui sont basé les modèles conceptuels où semi-empiriques
intègrent les facteurs complexe en essayant de décrire le concept physique du comportement du
système par une représentation plus simple.
Théoriquement, l'efficacité d'un décanteur horizontal ne dépend que de sa vitesse de Hazen et
non de sa hauteur ou de son temps de rétention. Généralement cette vitesse est comprise entre
0.5 et 1.5 m/h.
Cependant, les particules contenues dans l'eau floculée entrant dans le décanteur présentent toute
une gamme de dimensions. Pendant leur parcours dans l'ouvrage les plus petites peuvent
s'agglutiner entre elle, c'est le phénomène decoalescence. Leur taille, et donc la vitesse de
sédimentation augmente avec le temps. La trajectoire devient de ce fait curviligne et l'efficacité de la
décantation dépend donc aussi du temps de rétention.
Pour optimiser le rendement du décanteur on le fait souvent précéder d'un compartiment de
tranquillisation dans lequel une sensible diminution de la vitesse de transfert permet la décantation
des particules les plus grosses et la coalescence du floc le plus fin .

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Il existe de nombreux types de décanteurs simples qui se distinguent, d’une part d’après le sens
d’écoulement des eaux et, d’autre part, d’après les dispositions adoptées pour l’évacuation des boues:
Décanteur longitudinal à pont racleur (figure 5)
Décanteur longitudinal à chaînes (figure 6).
Le raclage s’effectue au moyen d’un pont racleur qui entraîne une ou plusieurs lames poussant les
boues vers une ou plusieurs trémies.

Figure 5 :Décanteur longitudinal à pont racleur

1 - Arrivée d'eau brute. 4 - Reprise des flottants.


2 - Pont racleur. 5 - Évacuation des boues.
3 - Sortie d'eau décantée.

Figure 6: Décanteur longitudinal à chaînes


1 - Arrivée d'eau brute. 4 - Reprise des flottants.
2 - Chaîne racleuse. 5 - Évacuation des boues.
3 - Sortie d'eau décantée.

Les décanteurs horizontaux à plusieurs étages (appelés quelquefois "couloirs") comportent un


certain nombre d'aménagements indispensables à l'obtention du meilleur rendement possible.

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Figure 7: Décanteur horizontal à étages

Les décanteurs horizontaux à plusieurs étages visent au respect des conditions suivantes :
• répartir uniformément l'eau à l'entrée et la sortie du décanteur ;
• éviter les zones mortes ;
• supprimer les éléments perturbateurs.

Ces décanteurs peuvent comporter, de l'amont vers l'aval :


• une chambre de mélange rapide des réactifs ;
• un floculateur ;
• une chambre de coalescence ;
• les couloirs superposés de décantation dans lesquels l'eau pénètre par la partie supérieure.
L'eau décantée est reprise à la partie aval par des déversoirs longitudinaux. La purge des boues est
assurée par des tuyaux perforés ou un racleur en fonctionnement continu.

10.1.1. Les décanteurs à flux verticaux


Dans ce type d'ouvrage l'eau suit un trajet vertical. La vitesse de chute des particules est
contrariée par une force résultante de la composition de la force de frottement et de la vitesse
ascensionnelle de l'eau. Tous les décanteurs verticaux font appel au voile de boue du fait de cet
équilibre des vitesses et ce, quelle que soit la technique utilisée avec ou sans floculateur. Le rôle

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du voile de boue est essentiel il joue également le rôle de filtre pour les flocons de faible
dimensions. En son sein sa produit le phénomène de coalescence

Figure 8 : Décanteur à flux vertical.

Ce sont des ouvrages de forme conique ou pyramidale pour permettre un contrôle plus aisé du
voile de boues.

10.1.2. Décanteurs statiques


dans ce type d’ouvrage, la vitesse ascendante maximum vaut : 2 m3/h/m2 (m/h).

Figure 9 : Décanteur statique

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10.1.3. Décanteurs cylindriques
ce type d'appareil est constitué essentiellement d'un pont support de mécanisme fixé sur le bord
d'une cuve cylindrique. Le groupe d'entraînement, monté au milieu de ce support, entraîne le
mécanisme de raclage constitué d'un arbre vertical et de deux bras munis de raclettes. Différents
modèles de mécanisme de raclage peuvent équiper ce type de décanteur selon le cas
d'application. Ce type d'appareil existe dans la gamme de 2 à 45 m.
Les lames sont disposées de telle sorte que le fond de la cuve soit balayé une ou deux fois par
tour. Pour les boues lourdes, deux bras courts de raclage supplémentaires balayent la zone
centrale de la cuve quatre fois par tour.

Figure 10 : Décanteur cylindrique

10.2. Décanteur lamellaire


Le décanteur lamellaire présente des plaques disposées parallèlement afin d’augmenter la surface
de décantation. Les lamelles sont disposées de manière oblique de sorte à permettre le glissement
des matières sédimentées vers le fond du décanteur

10.2.1. Types de décanteurs lamellaires


De nombreux modèles de faisceaux lamellaires (ou lamelles) sont disponibles : plaques planes,
plaques ondulées, tubes ronds, tubes carras, chevrons, modules hexagonaux.

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Tableau 2: Avantages et inconvénients des types de décanteurs lamellaires et leurs vitesse limite

11. Problémes Iiés å Ia décantation


Les problémes les plus fréquents peuvent avoir des origines diverses, å savoir:
- Présence de sable : un dessablage préliminaire évitera l'envasement du décanteur ;
- Fortes pointes de matiéres en suspension : Suivant le cas, on choisira un appareil statique
raclé de préférence å un décanteur accéléré, ou bien on placera un débourbeur (pré-décanteur
spécialement conqu å cet effet, précédé ou non d'une injection de coagulant) en amont d'un
appareil accéléré å contact de boues ;
- Variations brutales de températures : Du fait des courants de convection qu'elles
engendrent, les variations brutales de températures provoquent des départs de boues si l' eau n'est
pas parfaitement répanie dans l'appareil.
- Abondance d'algues : Les bulles de gaz qu 'elles dégagent provoquent des remontées de
boues; Souvent un traitement préalable par pré-chloration, pré-ozonation avec, éventuellement,
un traitement simultané au charbon actif en poudre entravent ces phénoménes.

12. Théories sur le dimensionnement du décanteur


Les méthodes de construction des courbes de décantation permettent de dimensionner les
décanteurs, c’est-à-dire déterminer le temps de séjour de la pulpe et le volume (hauteur et surface)
de décantation.
En régime continu il est difficile de dimensionner un décanteur. En partant des relations
existantes entre le régime continu et le régime discontinu, plusieurs chercheurs ont proposé des
calculs sur des essais simples d’interprétation aisée.

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A partir d’une courbe de sédimentation obtenue par décantation statique d’une suspension dans
une éprouvette d’au moins un litre de capacité, la surface d’un décanteur continu et sa profondeur
peuvent être déterminées par les procédures empiriques proposées par des chercheurs.

12.1. Détermination de la surface de décantation


Les théories de détermination de la surface de décantation sont nombreuses. Parmi les principales
méthodes nous pouvons citer:
 La méthode d’Oltmann ;
 La méthode de Talmage et Fitch
 La méthode de Coe et Clevenger ;
 La méthode de Kynch ;
 La méthode de Wilhelm et Naide.
Les différentes méthodes énumérées ci-dessus proposent toutes les procédures empiriques de la
détermination de la surface de la décantation. La détermination de la méthode à exploiter dépend
de son usage simple et de différentes données essentielles de la détermination de la surface du
décanteur qu’elle fournit.
Du point de vue pratique, certaines méthodes donnent des procédures longues en la
multiplication d’essais au laboratoire, le cas de la méthode de Coe et Clevenger.
Mais aussi l’insuffisance des données, comme pour la méthode de Kynch qui s’appuie sur la
théorie du flux insuffisant pour expliquer le profil de concentration en solides aux différents
niveaux d’un décanteur continu.
Du fait de la différence des performances entre les méthodes, nous choisirons dans ce présent
travail les deux premières méthodes de l’énumération ci-dessus, à savoir : la méthode d’Oltman et
la méthode de Talmage et Fitch. Ces deux méthodes répondent aux insuffisances que présentent
les autres méthodes.
Respectivement, la méthode d’Oltman et la méthode de Talmage et Fitch réduisent plusieurs
essais en un seul tout en donnant une surface acceptable, du moins requise pour une séparation
solide-liquide par décantation.
Toutefois, pour des concentrations de sousverse plus élevées, un écart se manifeste entre les deux
méthodes. Cet écart s’explique par la tendance au surdimensionnement attribuable aux
concentrations de sousverse élevées et à la méthode de Talmage et Fitch.

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a) Méthode de Talmage et Fitch
Talmage et Fitch ont permis à déterminer la surface de décantation à partir de simple
construction graphique effectuée sur la courbe de sédimentation. Le laboratoire d’EMT (1985)
propose la procédure suivante :
 Tracer la courbe de sédimentation ;
 Déterminer Hu (la hauteur du sédiment) tel que Ho. Co=Hu. Cu ;
 Tracer une droite horizontale dont les point ont pour ordonnée Hu ;
 Tracer la tangente à la courbe passant par un point de cette dernière ;
 L’abscisse du point d’intersection de l’horizontale passant par Hu et la tangente
précédente sera notée
Sur la courbe de décantation, deux points caractéristiques doivent être considérés pour la
détermination de la surface, il s’agit :
 Du point origine initiale de coordonnées H=Ho et t=to=0. Ho est le niveau initial de
l’interface ;
 Du point d’entrée en compression de coordonnées H=Hc et t=tc. Il s’agit du point
critique. Le point critique est déterminé par différentes méthodes, qui dans ce présent
travail nous exploiterons la méthode de la bissectrice : qui consiste à tracer des tangentes
aux deux extrémités de la courbe de sédimentation et tracer ensuite une bissectrice à
l’angle formé par les deux tangentes. L’intersection de la bissectrice avec la courbe de
sédimentation est le point critique.
Hormis ces méthodes, il existe d’autres qui permettent à déterminer le point critique que nous
citerons ici qu’à titre indicatif. Il s’agit de:
 La méthode de Mondal et Majumdar ;
 La méthode de la courbe de sédimentation bilogarithmique ;
 La méthode de Barnea ;
 La méthode de Roberts ;
 De ces qui précédent, la surface requise peut être déterminée par :

c’est l’abscisse du point d’intersection entre la tangente au point critique et l’horizontale passant
par le point de fin de compression.
Ho est le niveau initial de l’interface (exprimé en mm, en cm ou en m) alors que Co est la
concentration initiale des solides dans la pulpe exprimée en t/m.

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La hauteur de sédiment Hu est déterminée après 24 heures de sédimentation en éprouvette ou
par la relation proposée par le laboratoire d’EMT (1986) qui Hu est calculée en fonction de la
densité de soutirage de la sousverse désirée. Il s’exprime aussi en mm, en cm ou en m.

Cu : concentration en solide désirée dans la sousverse (t/m3) ;


Ho : niveau du fond de décantation au début du test exprimé en mm, en cm ou en m ;
Co : concentration initiale des solides dans la pulpe étudiée (t/m3).

Pour les valeurs de Cu et Co sont déterminées par les expressions suivantes :


dpu : densité finale escomptée de sousverse ;
𝜌𝑙 : masse spécifique du liquide (t/m3);

𝜌𝑠 : masse spécifique du solide (t/m3).


Avec dpo la densité initiale de la pulpe étudiée.
b) Méthode d’Oltmann
Cette méthode est similaire à celle de la méthode de Talmage et Fitch, dans le cas où la vitesse de
sédimentation au début du test est non linaire à cause de la turbulence due au mixage.

La concentration Cf des boues de sousverse étant imposée, il suffit en effet de tracer la ligne de
soutirage, horizontale d’ordonnée Hu, telle que Co. Ho = Cf .Hu. Ensuite, nous construisons la
droite d’OLTMANN en joignant le point de compression et le point initial de la partie linéaire de
la courbe. L’abscisse du point d’intersection de la ligne de soutirage et de la droite d’Oltmann est
le temps ty recherché. L’aire unitaire U.A. (surface du décanteur rapportée à la charge en solides)
vaut tout simplement :
U.A : est la surface unitaire du décanteur exprimée en m2/t/h ;
ty : est l’abscisse du point d’intersection entre l’horizontale passant par le point de fin de
sédimentation et la droite d’Oltmann. Il s’exprime en heures ;
Co et Ho ont les mêmes sens que précédemment.

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Le graphique représenté ci-dessous (Figure 11) permet de ressortir la démarche utilisée pour la
détermination du temps est :

Figure 11: Méthode de Talmage et fitch et Méthode d’OLTMANN : détermination du temps de


soutirage

12.2. Détermination du volume et de la hauteur de décantation


Le volume et la hauteur de la zone de compression sont des éléments importants conduisant à
déterminer la hauteur totale et le volume total du décanteur. Ces deux éléments sont fonction du
temps de séjour dans le décanteur à partir du niveau où les solides entrent dans la zone de
compression jusqu’à la concentration désirée.

Pour déterminer la hauteur de la zone de compression, il faudrait tout d’abord au préalable


connaitre le volume et la surface de celui-ci. La relation proposée par Coe et Clevenger permet de
calculer le volume nécessaire pour atteindre une concentration déterminée:
Vc : volume requis par tonne de solide par heure. Il s’exprime en m3 ;
(tf – tc) : temps requis pour atteindre la concentration désirée à partir de la concentration
correspondant au point d’entrée en compression. Il s’exprime en heure ;
dpm :densité moyenne de la pulpe durant la période de compression considérée (entre tc et tf); 𝝆l
: masse spécifique du liquide en t/m3 ;
𝝆s : masse spécifique du solide en t/m3.

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On peut exprimer la relation d’une autre manière en écrivant que le volume V nécessaire pour la
zone de compression est égal à la somme du volume occupé par les solides et du volume occupé
par le liquide. Ce qui s’écrit:
Q : le débit massique des solides prenant toutes les valeurs de dilution obtenues entre tf et tc;
D : la dilution, rapport massique moyen du liquide et des solides.

Cette formule est valable dans tout système cohérent d’unités et peut s’écrire en prenant une
valeur moyenne Dm pour D pendant la période de temps considérée :
Pour déterminer (tf –tc) et dpm le laboratoire d’EMT (1986) propose la procédure suivante :
a. Détermination de (tf –tc)

Dans la zone de compression, la descente de l’interface liquide solide au cours d’un essai obéit à
la loi suivante :
𝛼 une constante ;
Hc le niveau de l’interface liquide solide au point de compression (mm) ;
Hu le niveau final de sédimentation (mm) ;
tc le temps requis pour entrer en compression (seconde).

En mettant en graphique semi logarithmique (H – Hu) en fonction de (tf –tc), on obtient une
droite dont l’extrapolation à (𝐻−𝐻𝑢) ≈1.
Où tf est le temps nécessaire pour atteindre la densité de soutirage de sousverse désirée.
b. Détermination de dpm

L’estimation de la densité moyenne des boues pendant la période de compression est donnée par
la relation suivante :
Avec
dpu la valeur de la densité de pulpe désirée pour le soutirage ;

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dpc la densité de la pulpe correspondant au point d’entrer en compression.

La densité de la pulpe correspondant au point d’entrer en compression est déterminée (dpc) par
la relation suivante :

Avec Cc la concentration en solides correspondant au point d’entrer en compression. Elle


s’exprime en t/m3 et est donnée par :

Les termes Ho et Co gardent les mêmes sens que précédemment;
𝐻𝑐∗ est l’ordonnée du point d’intersection de la tangente à la courbe de décantation, au point
d’entrée en compression avec l’axe des ordonnées. Il s’exprime en mm.
Connaissant les valeurs (tf – tc), dpm, 𝜌𝑠 et 𝜌𝑙, on détermine le volume unitaire de la zone de
compression à l’aide de la formule de Coe et Clevenger.
Le volume total de la zone de compression s’obtient en multipliant le volume unitaire par le débit
massique en solides alimentés à la décantation par le coefficient de sécurité variant entre 1,2 et 2.
Connaissant aussi la section du décanteur et la pente du fond, s’il est conique et le volume de la
zone de compression, on détermine la hauteur de cette zone. En pratique la hauteur de cette zone
ne peut être supérieure à environ 1 m ou 1,5 m en moyenne. Si en voulant obtenir la
concentration désirée de la boue, on obtient une hauteur de supérieur à 1,5 m, il faut augmenter
la surface du décanteur.

Pour avoir la hauteur totale du décanteur à sa périphérique, il faut tenir compte au-dessus du
niveau des boues d’une hauteur d’environ 0,6 m. Mais dans le cas des décanteurs cylindro-
conique, on ajoute à la valeur de 0,6 m une mesure environ égale à :
Où S est la surface du décanteur (exprimée en m2) et 𝛼 est l’angle au sommet du cône inférieur
du décanteur.

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Dans ce cas, la hauteur à retenir est celle qui vérifiera la condition suivante :
Avec
H : hauteur du décanteur (m) ;
S : surface du décanteur (m2) ;
𝛼 : angle au sommet du cône inferieur du décanteur.

Tableau 3 :Exemples de dimenssionnement

13. Conclusion
La décantation est une technique très importante qui a poussé les chercheurs et les spécialistes en
la matière, à la recherche pour l’amélioration des techniques de la décantation en jouant sur
certains paramètres (vitesse de décantation, surface de décantation, etc.), ce qui a permis
l’apparition de plusieurs décanteurs performants qui ont des avantages non négligeable, et qui
permettent surtout de gagner l’argent, le temps et l’espace.

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Liste des figures

Figure 1: Forces agissantes sur une particule qui chute


Figure 2: Vitesse de décantation de particules floculantes.
Figure 3: Colonne de décantation.
Figure 4: Courbes de mêmes pourcentages d'élimination des particules
Figure 5: Décanteur longitudinal à pont racleur
Figure 6: Décanteur longitudinal à chaînes
Figure 7: Décanteur horizontal à étages
Figure 8: Décanteur à flux vertical.
Figure 9: Décanteur statique
Figure 10: Décanteur cylindrique
Figure 11: Méthode de Talmage et fitch et Méthode d’OLTMANN : détermination du temps de
soutirage

Liste des tableaux

Tableau 1 : Les différentes valeurs de a, n et CD en fonction du nombre de Reynolds


Tableau 2 : Avantages et inconvénients des types de décanteurs lamellaires et leurs vitesse limite
Tableau 3 : Exemples de dimenssionnement

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Références
Desjardins R. (1997) : Traitement des eaux ; Edition de l’école polytechnique de Montréal,
2éme édition revue et améliorée.

Saïd Ouali M., 2001 : Cours de procédés unitaire biologique et traitement des eaux ; Office des
publications universitaires ; 1 place centrale de Ben-Aknoun(Alger).

Kettab A., 1992 : Traitement des eaux (les eaux potables); Office des publications universitaires
(OPU), Alger.

Hernández De León H.R., 2006 : Supervision et diagnostic des procédés de production d’eau
potable, Mémoire pour l’obtention de diplôme de Docteur de l'Institut National des Sciences
Appliquées de Toulouse.

CENTRE D'EXPERTISE EN ANALYSE ENVIRONNEMENTALE DU QUÉBEC,


Lignes directrices concernant I'application des contröles de Ia qualité en physico-chimie, DR-12-
SCA-01, Ministere de l'Environnement du Québec, Édition courante

Claude Cardot .1999 : (les traitement de l'eau), Procèdes physico–chimiques et biologique ;


cours et problèmes résolus .

Degrémont . 1989 : Mémento technique de l’eau ; 9e édition.

Raymond Desjardins. 1997 : (le traitement des eaux) édition de l’école polytechnique de
Montréal.

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Sommaire
1. Introduction ...............................................................................................................................1
2. Définition de la décantation .................................................................................................... 1
3. Classification des matières décantables ................................................................................. 1
4. Exemples de décantation........................................................................................................... 1
5. Facteurs influençant la décantation.......................................................................................... 2
6. Types de décantation ................................................................................................................ 2
6.1. Décantation de particules discrètes ..................................................................................... 2
6.2. Décantation de particules floculantes .................................................................................. 5
6.3. Décantation freinée ............................................................................................................... 8
6.4. Décantation en compression de boue ................................................................................ 8
7. Les limites de la décantation.......................................................................................................8
8. La sédimentation centrifuge ......................................................................................................8
9. Definition Decanteur...................................................................................................................8
10. Types des décanteurs .............................................................................................................. 9
10.1. Décanteur simple ................................................................................................................ 10
10.1.1. Les décanteurs à flux verticaux ...................................................................................... 11
10.1.2. Décanteurs statiques ..........................................................................................................12
10.1.3. Décanteurs cylindriques ....................................................................................................13
10.2. Décanteur lamellaire ............................................................................................................ 13
10.2.1. Type de decanteur lamellaire..............................................................................................13
11. Problémes Iiés å Ia décantation ..............................................................................................14
12. Théories sur le dimensionnement du décanteur....................................................................14
12.1. Détermination de la surface de décantation........................................................................15
a) Méthode de Talmage et Fitch.....................................................................................................16
b) Méthode d’Oltmann.................................................................................................................... 17
12.2. Détermination du volume et de la hauteur de décantation...............................................18
a Détermination de (tf –tc) .............................................................................................................19
b. Détermination de dpm.................................................................................................................19
13. Conclusion ..................................................................................................................................21

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