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I. INTRODUCTION
II. DEFINITION
La cristallisation est définie comme étant l’ensemble des opérations physiques permettant
d’obtenir à l’état solide cristallin une ou plusieurs substances contenues initialement dans une
phase liquide ou gazeuse. C’est l’une des principales et plus anciennes opérations unitaires de
séparation thermique utilisée pour préparer ou concentrer une substance à l’état solide. Parmi
les matériaux les plus connus obtenus par le procédé de cristallisation, on peut citer la
production de sels et de sucres cristallisés.
L’opération de cristallisation est généralement effectuée soit par:
Abaissement de la température de la solution
Concentration d’une solution, suivie d’un refroidissement
Addition d’un cosolvant dans une solution dans laquelle le soluté est moins
soluble que dans le solvant d’origine. dans ce cas, le cosolvant doit être est
miscible au solvant d’origine.
La cristallisation à partir d'une solution est un procédé de base pour de nombreux secteurs
industriels. Les cristaux peuvent être produits dans des tailles très variables allant de quelques
dizaines de nanomètres à plusieurs millimètres, sous forme de particules individuelles ou
d'agglomérats structurés de particules. Les exemples les plus connus sont les cristaux pour la
chimie fine et leurs intermédiaires comme les sels, carbonate de sodium, les zéolites, les
céramiques, les détergents, les fertilisants, les principes actifs pharmaceutiques ou les
pigments.
Le principe pour provoquer une cristallisation consiste à modifier l’état du système pour
engendrer un déséquilibre thermodynamique provoquant l’apparition d’une sursaturation. La
sursaturation peut être obtenue par plusieurs procédés :
Par refroidissement d’une solution concentrée.
Par concentration par évaporation de solvant (isotherme, adiabatique).
Par relargage dans un co-solvant dans lequel la solubilité est plus faible.
Par modification du pH entraînant une diminution de solubilité.
1. La germination ou nucléation
La naissance de tous petits cristaux de quelques dizaines de microns, à partir d'une solution
sursaturée est appelée germination ou nucléation, c’est la première étape du processus de
cristallisation.
La nucléation ne se produit spontanément qu'à partir d'un certain taux de sursaturation, qui
dépend du sel considéré mais aussi des conditions opératoires (pureté de la solution,
contenant, agitation, etc...). La nucléation a une influence décisive sur le nombre final de
cristaux, la forme et la distribution en taille des cristaux
2. La croissance cristalline
C’est le développement des cristaux en solution sursaturée jusqu’à leur taille d’usage. La
croissance cristalline joue un rôle essentiel en cristallisation car elle influe sur la taille et sur
la forme des cristaux.
Grossissement: la cristallisation se produit à la surface des germes, avec accroissement de
leur taille. Ce phénomène se poursuit jusqu'à ce que la solution rejoigne la courbe d'équilibre.
La solution obtenue en fin de cristallisation est ainsi (théoriquement) à exactement à
saturation (à la limite de solubilité du sel).
La qualité finale des cristaux formés (taille et répartition) dépend des vitesses de
germination et de grossissement.
3. L’agglomeration
Elle correspond à la collision puis à l’agrégation entre les cristaux, suivie par la formation de
ponts cristallins en solution sursaturée.
La solution
La concentration
La concentration définit la quantité d’un soluté présente dans une quantité donnée de solution
ou de solvant.
La solubilité
Une solution est un mélange homogène de deux ou plusieurs produits à l’état gazeux, liquide
ou solide. Les constituants des solutions liquides sont appelés solvant pour celui qui est en
large excès et soluté pour celui qui est le plus dilué. La solubilité ou saturation d’un soluté C*,
dans un solvant correspond à la quantité maximale de solide qu’il est possible de dissoudre
dans un certain volume de liquide. Elle est fonction de la température.
La masse maximale de solide qui peut se dissoudre dans 100g solvant désigne la solubilité.
La sursaturation
La solubilité est une concentration maximale obtenue par dissolution, mais ne représente pas
pour autant une limite physique. Il est en effet possible d’obtenir une concentration plus
élevée. La différence entre cette concentration et la solubilité est appelée sursaturation.
La sursaturation peut être définie en comparant la concentration réelle du soluté régnant au
sein de la phase liquide C, à celle qui y régnerait si cette phase liquide était en équilibre avec
le solide C*.
Plusieurs expressions de la sursaturation sont possibles :
La courbe de solubilité
La courbe 1 est la courbe d’équilibre vrai telle qu’elle résulte des lois de la
thermodynamique
la courbe 2 délimite une zone métastable, cette zone est définie comme étant la région où il
ne peut pas y avoir apparition spontanée de germes cristallins, même au bout d’un temps
assez long. C’est ce qui explique que la frontière délimitant la zone métastable ne puisse pas
être définie avec précision, cette courbe est d’ailleurs toujours tracée en pointillées.
Au delà de la courbe 2, la génération spontanée est possible, cette zone est parfois appelée
zone labile.
Courbe de solubilité
Zone 1 : appelée zone stable ou zone sous-saturée, elle se situe sous la courbe de solubilité,
un cristal introduit dans une telle solution se dissoudra.
Zone 2 : appelée zone métastable, elle est comprise entre la courbe de solubilité et une courbe
dite de limite de zone métastable (LZM). Aucune apparition significative de germes cristallins
à partir d’une solution claire(ne contenant aucun cristal) n’est possible ; par contre des
cristaux introduits peuvent grossir.
Zone 3 : appelée zone labile, elle se situe au-delà de la limite de la zone métastable, c’est un
domaine où la nucléation primaire a lieu de façon spontanée et intense.
Exemples de courbes de solubilité de divers composés minéraux dans l'eau
On peut remarquer que la solubilité du chlorate de potassium est élevée à 100°C et faible à
20°C tandis que la courbe de solubilité du chlorure de sodium est quasiment plate: la
température a une très faible influence sur la solubilité du sel dans l'eau.