Vous êtes sur la page 1sur 1

Analyse Évolutive de la Tenue à l’Eau des Enrobés Bitumineux sous

Sollicitations Climatiques : Revue de Littérature


A. KOUAKOU1, Prof. A. KONIN2
1. Master Recherche Mécanique des Géomateriaux et Structures, UL (Université de Lorraine), FR
2. Enseignant-Chercheur, INPHB (Institut National Polytechnique Félix Houphouët Boigny), CI
kouakoukad@gmail.com

Résumé - Matériau viscoélastique doté d'une adhésivité et d'une cohésion fortes, le bitume de pétrole
est un hydrocarbure thermo-susceptible qui, mélangé au squelette granulaire, assure la stabilité de
l'enrobé bitumineux. La composition de ce dernier dépend, non seulement de sa fonction et de sa
localisation dans la chaussée ; mais aussi de la nature et des conditions de fabrication des granulats,
ainsi que du mode et du type de bitume. En service, les chaussées bitumineuses sont soumises à des
sollicitations mécaniques, chimiques et climatiques. Ces sollicitations induisent une évolution de
comportement à l'échelle de l'enrobé bitumeux d'une part, et à l'échelle de ses principaux composants
d'autre part. Cette évolution peut déboucher sur des dégradations qui sont fortement liées à la
variation des propriétés physico-chimiques et mécaniques du liant bitumineux (vieillissement) et
faiblement liées à celles des granulats ; toutefois, l’interface bitume/granulats demeure déterminante.
Les effets climatiques couramment pris en compte dans la littérature sont : l'eau et le gel/dégel,
couplés à la température et à l'hygrométrie.
À l'échelle de l'enrobé bitumineux, les travaux scientifiques visant à évaluer les effets de l'eau sur les
enrobés bitumineux sont réalisés suivant la norme NF EN 12697-12 (Essai Duriez) et font une
classification en fonction du rapport de résistances i/C (immersion/Compression) conformément à la
norme NF EN 13108-1. Ainsi, les enrobés dont le rapport i/C est inférieur à 70, 80 ou 90% sont jugés
sensibles à l'eau. Ces travaux mettent en évidence, de 18° à 60°C, une meilleure tenue à l'eau avec des
granulats de nature basique (diorite...) par rapport à ceux de nature acide (rhyolite, calcaire...), avec un
phénomène de perte d’adhésion. De plus, l'utilisation de bitumes modifiés (Styrelf, Styrène...) conduit
à de meilleurs résultats relativement aux bitumes purs, avec un phénomène de perte de cohésion.
En ce qui concerne la tenue au gel/dégel, diverses méthodes sont employées mais majoritairement
issues du test original de Lottman. Les cycles de gel/dégel réalisés sont pilotés en température (jusqu'à
-18°C en gel et 60°C en dégel) et en temps nécessitant parfois une opération de mise sous vide en
présence d'eau. Les résultats révèlent que la teneur en vide et le taux de saturation des échantillons ont
une influence significative sur l'évolution de l'enrobé. Ici, les rapports i/C montrent qu'un nombre de
cycles de l'ordre de la dizaine n'est pas suffisant pour engendrer un changement pertinent.
Par ces deux approches, l'évolution des enrobés bitumineux est analysée dans leurs états neuf et
vieilli. Plusieurs procédés sont utilisés pour réaliser le vieillissement accéléré des enrobés en
laboratoire. Toutefois, à l'échelle de l'enrobé, des travaux antérieurs montrent que la méthode RILEM
semble induire le vieillissement le plus avancé. Il ressort que, outre l'augmentation des niveaux de
résistance vis-à-vis des sollicitations climatiques, le vieillissement n'influence pas considérablement la
tenue à l'eau des enrobés de granulats basiques mais augmente ceux de granulats acides.
A l'échelle du liant bitumineux, les indicateurs (les plus retrouvés dans la littérature) permettant de
suivre l'évolution des enrobés sont : la pénétrabilité (1/10mm), la Température de ramollissement
Bille et Anneau (°C), la spectrométrie InfraRouge à Transformée de Fourier (Indices d'oxydation
Icocarbonyle et Isosulfoxyde), le rhéomètre à cisaillement dynamique (module complexe de cisaillement G*
et angle de phase δ sur 10-90°C et 0,1-10Hz). Il en ressort un durcissement et donc une fragilité avancée
du bitume dans le temps sous contraintes climatiques.

Mots-clés - Enrobé bitumineux, vieillissement, tenue à l’eau, gel/dégel.

Vous aimerez peut-être aussi