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AMERICAN UNIVERSITY OF KINSHASA

CHIMIE GENERALE
Notes de Cours

A l’usage des étudiants en L1 LMD Polytechnique et Pétrole et Gaz

Prof. Dr. Aristote P. MATONDO


aristote.matondo@unikin.ac.cd; matondoaris@gmail.com
Google Scholar and ResearchGate ID : Aristote Matondo
https://orcid.org/0000-0002-6246-9803
INTRODUCTION
La chimie est une science qui étudie la composition, la structure, les propriétés et
les transformations de la matière. Elle s’évertue à décrire et prévoir les
transformations qui peuvent s’observer lorsque des substances différentes sont en
présence, et qu’il se produit entre elle une réaction chimique. Il y a réaction
chimique lorsque la nature de la matière est modifiée : des substances
disparaissent et d’autres, qui n’existaient pas au début apparaissent.
Exemple : combustion d’une feuille morte.

La chimie est présente dans de nombreux domaines tels que l'industrie,


l'agriculture, la médecine, l'environnement et la vie quotidienne. La chimie permet
de comprendre les processus chimiques qui se produisent dans notre
environnement et de développer des solutions pour résoudre les problèmes liés à
la pollution, à l'énergie et à la santé. Elle constitue un des cours de base à
l’université pour la faculté des sciences exactes et pour les futurs médecins,
pharmaciens et environnementalistes.

Le présent cours s’inscrit dans le cadre de la chimie générale. Il présente les


notions générales de la structure de la matière, de la nomenclature et des réactions
chimiques.
Voici un référentiel de compétences pour le cours de chimie générale:

1. Comprendre les concepts fondamentaux de la chimie générale tels que la


structure atomique, les liaisons chimiques, les réactions chimiques, les équilibres
chimiques et les propriétés des solutions.

2. Appliquer les principes de la thermodynamique pour comprendre les processus


chimiques, tels que les changements d’état, les réactions exothermiques et
endothermiques, et les équilibres thermodynamiques.

3. Analyser les propriétés physiques et chimiques des éléments et des composés,


tels que la conductivité électrique, la solubilité, l’acidité et la basicité.

4. Appliquer les connaissances en chimie pour résoudre des problèmes pratiques


dans des domaines tels que l’industrie, l’environnement et la santé.
PREMIERE PARTIE

STRUCTURE, PROPRIETES ET ETATS DE LA MATIERE


CHAPITRE 1
ELEMENTS D’ATOMISTIQUE

1.1. ELEMENTS, ATOMES, MOLECULES, CORPS SIMPLES,


COMPOSES

La nature renferme un nombre considérable de substances chimiques différentes.


Des millions de ces substances ont été identifiées à ce jour. Presque toutes peuvent
être décomposées en des substances encore plus simples appelées éléments.

Une substance pure constituée d'atomes du même élément chimique est appelée
corps simple. Par exemple, l'oxygène est un élément chimique, mais le gaz appelé
couramment « oxygène » est un corps simple, qui est également un corps simple ;
l'ozone (O3) et le dioxygène (O2) sont des variétés de l'élément oxygène.

Un élément est une substance qui ne peut plus être scindée en des substances
simples.
Un composé est une substance pure qui peut être décomposée en entités
fondamentales appelées éléments.

En voici quelques exemples :

- L’eau a la formule chimique H2O ; cela veut dire que chaque molécule d’eau
contient deux atomes d’hydrogène et un atome d’oxygène.

- Le sel de cuisine est constitué d’atomes de sodium (Na) et de chlore (Cl) ; sa


formule est NaCl et son nom chimique est chlorure de sodium.

- Le sable est constitué essentiellement de silice, qui a comme formule chimique


SiO2. La silice contient donc à la fois le silicium (Si) et l’oxygène.

Les propriétés d’un composé sont totalement différentes de celles des éléments
qui le constituent. Revenons à deux des exemples ci-hauts :

- L’eau est un liquide à température ambiante et elle est indispensable pour la vie
des animaux comme celle des plantes. Tandis que l’hydrogène est un gaz
inflammable. L’oxygène est autre un gaz ; il est respiré par l’homme (ainsi que par
tous les animaux) mais c’est lui qui entretient la combustion…

- Le NaCl est consommé quotidiennement par l’homme dans ses aliments.


Cependant le sodium est un métal qui réagit violemment avec l’eau. Le chlore est
un gaz utilisé pour désinfecter l’eau en vue de son usage domestique…

On connaît à ce jour (jusqu’en 2012) 118 éléments chimiques dont 94 éléments


qu’on rencontre dans le milieu naturel. Certains éléments sont très rares.
Les douze éléments les plus courants que l’on trouve dans la croûte terrestre, les
océans et l’atmosphère sont : l’oxygène, le silicium, l’aluminium, le fer, le calcium,
le sodium, le potassium, le magnésium, l’hydrogène, le titane, le chlore et le
carbone. Ils constituent à eux seuls 99,44% de la masse totale. Les éléments les
plus abondants sont l’oxygène (49,1%) et le silicium (26,1%). Ces éléments sont
les principaux constituants des roches, du sable et des sols.
L’atmosphère terrestre est composée majoritairement de l’azote (75,51%) et de
l’oxygène (23,14%).

Il faut noter que 10 éléments seulement constituent plus de 99,8% de la masse


totale du corps humain, les trois principaux étant l’oxygène (64,6%), le carbone
(18,0%) et l’hydrogène (10,0%). Notons également que presque 70% de la masse
corporelle est de l’eau constituée de l’hydrogène et de l’oxygène.

1.2. Structure de la matière

La matière dans ses différents aspects peut être représentée par le schéma de la
figure 1.

Figure 1. Structure de la matière.


La plupart des substances que l’on trouve dans la nature sont des mélanges de
composés et/ou d’éléments dans lesquels les divers constituants, appelés des
corps purs, ne sont pas combinés chimiquement.
Par exemple, l’air est un mélange de plusieurs substances dont l’oxygène et
l’azote.

Un corps pur est une substance gazeuse, liquide ou solide composée d’atomes ou
de molécules identiques.

Un mélange est une phase gazeuse, liquide ou solide contenant plus d’une
substance (ou corps purs).

Un mélange hétérogène est un mélange qui n’est pas uniforme d’un endroit à
l’autre. On peut l’observer simplement à l’œil nu ou à l’aide d’un microscope.
Par exemple, si on verse le sable et la limaille de fer dans de l’eau salée on obtient
un mélange hétérogène.

Un mélange homogène est un mélange uniforme d’un point à l’autre.


Une solution est un mélange homogène de deux ou plusieurs substances pures
dont les espèces moléculaires sont dispersées de manière uniforme.

1.3. Les états de la matière

La matière, en particulier le corps pur, peut exister dans trois états physiques
différents : l’état gazeux, l’état liquide et l’état solide. Par exemple, la glace, l’eau
liquide et la vapeur d’eau sont les trois états de la substance eau.

Chaque état (aussi appelé phase) a un domaine d’existence dans l’échelle des
températures et des pressions. Toutefois, l’état d’une espèce chimique peut ne pas
être observé dans des conditions ordinaires de température et de pression (20°C
et 1 atm). Par exemple, à part le mercure, on n’observe ordinairement les métaux
qu’à l’état solide car leur température de fusion et de vaporisation sont trop
éloignées de la température ordinaire (la température de fusion du fer est de 1535
°C). Il en est de même de l’hélium qu’on n’observe qu’à l’état gazeux à la
température ordinaire (20-25°C). Pour l’obtenir à l’état liquide, il faut le refroidir
à -272°C).

En outre, les dénominations gaz et vapeur réfèrent strictement au même état


physique, l'état gazeux.

→ On nomme gaz, un corps pur existant seulement à l'état gazeux dans les
conditions habituelles de pression et de température, c'est-à-dire à la température
ambiante et à la pression atmosphérique (soit sous 1 atm à 20 °C).

→ On nomme vapeur, la phase gazeuse d’un corps qui existe sous forme solide
ou liquide, dans les conditions habituelles de pression et de température.
Ainsi, le dioxygène O2 et le dioxyde de carbone CO2 sont des gaz et non des
vapeurs. Cependant, on parle de vapeurs de méthanol (corps à l’état gazeux) car,
dans les conditions citées (1 atm et 20°C), le méthanol existe sous un état liquide
qui, cependant, coexiste avec les vapeurs de méthanol.

1.3.1. Changement d’état de la matière

Lorsque la matière passe d'un état à l'autre, elle effectue une transition de phase
ou changement d’état (Figure 2). La transition de phase se produit lorsque
certaines caractéristiques de la matière changent : la pression, la température, le
volume, la densité, l’énergie, etc.

Etat solide

Solidification Fusion

Condensation
sublimation
Etat liquide

Vaporisation
Condensation

Etat gazeux

Figure 2. Les différents changements d’état de la matière.

1.4. Mole et Nombre d’Avogadro

Les espèces couramment rencontrées en chimie (atomes, ions, molécules, etc)


sont microscopiques. Pratiquement, il est impossible de dénombrer ces
espèces à l’œil nu dans un échantillon.

Cependant, lorsqu’on réalise une transformation chimique, il est indispensable de


connaitre les quantités de réactifs susceptibles de réagir, afin de déterminer les
quantités de produits que l’on peut espérer obtenir.
Pour cela, les chimistes utilisent une grandeur : la quantité de matière, exprimée
en moles.

La mole d’une substance quelconque (notée mol) est la quantité de cette substance
contenant un nombre de particules (atomes, ions, électrons, molécules,…) égal au
nombre d’atomes contenus dans 12 grammes de carbone 12.
Une mole contient toujours environ 6,02214.1023 espèces ou particules (atomes,
ions, électrons, molécules, …). Ce nombre est appelé « Nombre d’Avogadro »,
noté NA.

Exemples :
- une mole de fer contient 6,02214.1023 atomes de fer.
- une mole d’eau contient 6,02214.1023 molécules d’eau.
- une mole de Na+ contient 6,02214.1023 ions Na+.

Pour passer du nombre de moles n au nombre de particules, ou inversement, on


utilise la relation :
N
n
NA

 n : nombre de moles (unité : mol)


 N : nombre de particules présentes dans l’échantillon
 NA : nombre d’Avogadro

1.5. Masse molaire et masse moléculaire

La masse molaire d’une espèce chimique, notée M, est la masse d’une mole de
cette espèce. Elle s’exprime en g/mol.

Cas des atomes

La masse molaire d’un atome est la masse d’une mole de cet élément. Elle
correspond à sa masse atomique relative, exprimée en g/mol.

Exemple :

La masse molaire du soufre vaut 32 g/mol. Cela signifie que dans 32 g de soufre,
il y a une mole de cet élément, c’est-à-dire 6,02.1023 atomes de soufre.

Cas des molécules

La masse molaire d’une molécule (masse moléculaire, Mm) est la masse d’une
mole de cette molécule. Elle correspond à la somme des masses molaires des
atomes qui la constituent. Toute molécule d’un composé chimique est représentée
par une formule. Par exemple, la molécule d’eau est représentée par la formule
H2O (deux atomes d’hydrogène et un atome d’oxygène).

Exemple :

 La masse moléculaire de l’eau (H2O) s’obtient via le calcul suivant :


Mm = 2x(1) + 16 = 18 g/mol.

Donc 18 g d’eau correspondent à 1 mole d’eau, c’est-à-dire 6,02.1023 molécules


d’eau.
 La masse moléculaire de l’ammoniac (NH3) est de 3x(1) + 14 = 17 g/mol.
Donc 17 g d’ammoniac correspondent à 1 mole d’ammoniac, c’est-à-dire 6,02.1023
molécules d’ammoniac.

La formule suivante permet de convertir une masse en un nombre de mol, et


inversement :
m
n
Mm
 n : nombre de moles (unité : mol)
 m : masse (unité : gramme)
 Mm : masse moléculaire (unité : g/mol).

EXERCICES

1. Un échantillon contient 1,204.1024 ions Mg2+. A combien de moles d’ions


cela correspond ?
2. On dispose de 5 moles d’acide sulfurique H2SO4. Combien de molécules
d’acide sulfurique sont présentes dans cet échantillon ?
3. Un échantillon de limaille de fer contient 1,2014.1022 atomes de Fe. A
combien de moles d’atomes de fer cela correspond-il ?
4. Calculez la quantité de matière (en mol) correspondant à :
a) 2.1023 atomes de magnésium
b) 3.1021 molécules de dioxyde de carbone
5. Calculez la masse molaire des espèces chimiques suivantes :
a) Hg (mercure)
b) ZnO (oxyde de sinc)
c) Ca(OH)2 (hydroxyde de calcium)
d) H3PO4 (acide phosphorique)
6. Calculez la quantité de matière (en mol) correspondant à :
a) 14 g d’hydroxyde de potassium (KOH)
b) 10 g de carbonate de calcium (CaCO3)
7. Calculez la masse correspondant à une quantité de matière de :
a) 10 mol de phosphate de sodium (Na3PO4)
b) 0,002 mol d’iodure de potassium (KI)
8. Combien de molécules d’eau avalez-vous lorsque vous buvez un verre d’eau
de 0,2 L ?
9. Une puce, utilisée dans un circuit imprimé pour micro-ordinateur, contient
5,68 mg de silicium. Combien y a-t-il d’atomes de silicium dans cette puce ?
10. En 1989, le produit chimique le plus utilisé dans le monde a été l’acide
sulfurique : on en a produit, cette année-là, 4.1011 mol. Calculez la
production correspondante en tonnes.
CHAPITRE 2
LE TABLEAU PERIODIQUE DES ELEMENTS CHIMIQUES

Le tableau périodique des éléments représente tous les éléments chimiques,


ordonnés par numéro atomique croissant et organisés en fonction de leur
configuration électronique, laquelle sous-tend leurs propriétés chimiques.

Son invention est attribuée au chimiste russe Dimitri Ivanovic Mendeleïev, qui
construisit en 1869 une table qui comportait seulement 63 éléments (les seuls
connus à l’époque). Dans son tableau, Mendeleïev classa les éléments par ordre
croissant de masse atomique de telle sorte que les éléments ayant des propriétés
chimiques voisines se trouvent les uns au-dessus des autres. Il laissa certaines
cases vides prédisant qu’il devrait exister des éléments y correspondant. On
constata plus tard, grâce aux travaux d’autres chercheurs, notamment ceux de
Moseley avec les rayons-X, que les prédictions de Mendeleïev étaient tout à fait
exactes.

Le tableau périodique a connu de nombreux réajustements depuis Mendeleïev


jusqu'à prendre la forme que nous lui connaissons aujourd'hui, et est devenu un
référentiel universel auquel peuvent être rapportés tous les types de
comportements physique et chimique des éléments. À partir de février 2010, sa
forme standard comporte 118 éléments, allant de H (hydrogène, Z = 1) à Uuo
(organeson, Z = 118).

H He
Li Be B C N O F Ne
Na Mg Al Si P S Cl Ar
K Ca Sc Ti V Cr Mn Fe Co Ni Cu Zn Ga Ge As Se Br Kr
Rb Sr Y Zr Nb Mo Tc Ru Rh Pd Ag Cd In Sn Sb Te I Xe
Cs Ba La Hf Ta W Re Os Ir Pt Au Hg Tl Pb Bi Po At Rn
Fr Ra Ac Rf Db Sg Bh Hs Mt Uun Uuu Uub Uuq Uuh Uuo

II.1. Familles et périodes du tableau périodique

Dans le tableau périodique, les éléments sont rangés horizontalement dans l'ordre
croissant des masses atomiques. Ils occupent sept rangées horizontales
appelées périodes et dix-huit colonnes verticales appelés groupes.

II.1.1. Périodes

La première période contient deux éléments, l'hydrogène (H) et l'hélium (He), et


les deux périodes suivantes contiennent chacune huit éléments : de lithium (Li) au
Néon (Ne) ; et de sodium (Na) à l’argon (Ar). Ces trois rangées sont les périodes
courtes. Les autres périodes, ou périodes longues, sont constituées de 18
éléments, comme les périodes 4 et 5, ou de 32 éléments comme les périodes 6 et
7. La période 6 comprend la série des lanthanides et la période 7 celles des
actinides, complétée par des noyaux radioactifs à partir de l'élément 103, le
lawrencium.

II.1.2. Groupes ou familles

Dans le tableau périodique, les familles des colonnes verticales sont


traditionnellement désignées de gauche à droite par des chiffres romains suivis du
symbole A ou B. La lettre B dans cette numérotation se réfère aux groupes des
éléments de transition. La numérotation, moderne du tableau périodique
désigne les groupes simplement de 1 à 18 en partant de la gauche vers la droite.
Elle a était recommandée par l’IUPAC (Union Internationale de Chimie Pure et
Appliquée).

Plusieurs de ces groupes correspondent directement à une série chimique, car le


tableau a été conçu pour organiser les éléments selon leur comportement
chimiques connues, de façon que dans un même groupe se retrouvent des
éléments aux propriétés chimiques similaires.

De nos jours, l’arrangement des éléments dans le tableau est basé sur le fait que
les éléments d'un même groupe possèdent la même configuration électronique de
leur couche la plus extérieure (couche périphérique ou couche valentielle). Comme
le comportement chimique est principalement dicté par les interactions de ces
électrons, il s’en suit que les éléments d'un même groupe ont tendance à avoir les
mêmes propriétés chimiques et physiques.
En allant de gauche vers la droite du tableau périodique nous avons les familles
suivantes:

 Famille des métaux alcalins = groupe 1, ex groupe IA


 Famille des métaux alcalino-terreux = groupe 2, ex groupe IIA
 Métaux de transition = Groupes 3 à 12 ex IB à VIIIB
 Famille des terreux = groupe 13, ex groupe IIIA
 Famille des carbonides = groupe 14, ex groupe IVA
 Famille des azotides = groupe 15, ex groupe VA
 Famille des sulfurides = groupe 16, ex groupe VIA
 Famille des halogènes = groupe 17, ex groupe VIIA
 Famille des gaz rares = groupe 18, ex groupe VIIIA ou encore groupe
zéro.
Les lanthanides sont une série chimique des éléments appartenant à la sixième
période, allant du lanthane (La, Z=57) au lutétium (Lu, Z=71). Ils sont
chimiquement très similaires au lanthane, d’où leur nom.
Les actinides sont une série chimique des éléments appartenant à la septième
période, allant de l'actinium (Ac, Z=89) au lawrencium (Lr, Z=103). Ils sont
radioactifs et tirent leur nom de l'actinium (Z=89) qui est le premier de la famille.

La plupart des éléments du tableau périodique se rencontre dans la nature à l’état


stable, c'est-à-dire, non radioactif. Il s’agit des tous les éléments allant de
l’hydrogène (Z = 1) jusqu’au bismuth (Z = 83) à l’exception du technétium (Z =
43). Certains éléments apparaissent dans la nature suite à la désintégration
radioactive d’autres éléments chimiques. Il s’agit des éléments à allant du
polonium (Z = 84) jusqu’au protactinium (Z = 91). Une troisième catégorie des
éléments est constituée des éléments artificiels, c'est-à-dire qui sont synthétisés.
Il s’agit des éléments dont le numéro atomique va de 93 à 118 hormis l'élément
117.

II.2. Métaux et non-métaux

Les éléments chimiques sont d’après leurs propriétés physico-chimiques


métalliques, non-métalliques ou métalloïdes (amphotères). Nous opposons les
propriétés de métaux à celles de non-métaux dans le tableau 1 suivant.

Tableau 1 : Différence entre métaux et non-métaux.

Métaux Non-métaux
Ils sont bons conducteurs de chaleur et Ce sont des isolants thermiques et
d’électricité. électriques ou des substances
inflammables.

Ils ont un éclat métallique : aspect Ils ont un aspect terne, en général
brillant.

Ils sont solides à température ordinaire. Ils se présentent indistinctement sous


Le mercure est le seul métal liquide à les trois états traditionnels de la
température ordinaire. matière à température ordinaire.

Ils ont des masses volumiques élevées, Ils ont des masses volumiques faibles,
généralement supérieures à 2,5 g.cm-3. souvent inférieures à 2,5 g.cm-3.

Ils sont durs, tenaces, ductiles et Quand ils sont solides, ils sont très
malléables. cassants.

II.3. La configuration électronique


La configuration électronique des atomes est la répartition des électrons au sein
des orbitales (couches) de ces atomes.
Rappelons qu’un atome est la plus petite division de la matière qui puisse entrer
en combinaison, par réaction chimique pour former des molécules. L’atome est
constitué du noyau et des électrons.

Le noyau est chargé positivement et contient la quasi-totalité de la masse de


l’atome. Le noyau contient les neutrons en nombre N et les protons en nombre Z,
appelé aussi nombre atomique ou numéro atomique.

La somme Z+N = A est appelée masse atomique ou nombre de masse

Les électrons sont chargés négativement. Ils évoluent autour du noyau dans un
espace très grand par rapport à la taille de ce dernier.
Les électrons sont regroupés en couches d’électron et leur ensemble est appelé
nuage électronique.

Un atome peut perdre ou gagner un ou plusieurs électrons, notamment au cours


des réactions chimiques : il devient alors un ion. Un atome est électriquement
neutre ; c’est lorsqu’il gagne un ou plusieurs électrons (anion -) ou perd un ou
plusieurs électrons (cation +) qu’il devient un ion chargé.

Exemples:

- l’atome de sodium perd facilement un électron pour devenir un ion chargé


positivement. L’équation de cette perte d’électron s’écrit :

Na Na+ + e-

- l’atome d’aluminium perd facilement 3 électrons :

Al Al3+ + 3e-

- L’atome de chlore quant à lui gagne facilement un électron devenant ainsi


un ion négatif appelé anion. L’équation de ce gain d’électron s’écrit :

Cl + e- Cl-

De manière simplifiée, pour établir la configuration électronique, il s’agit de remplir


les couches des atomes, dont l’énergie des orbitales croît généralement dans
l’ordre s < p < d <f.

Plusieurs règles et principe doivent être respectés lors de l’établissement de la


configuration électronique d’un atome, notamment la règle de Hund (aucune des
orbitales ou couches ne peut posséder deux électrons appariés avant que chaque
orbitale n’en possède un) et le principe d’exclusion de Pauli (les nombres
quantiques de deux électrons occupant la même orbitale ne peuvent pas être
identiques).
L’ordre qui s’est révélé très utile pour prédire la structure ou la configuration
électronique des atomes est :

1s< 2s< 2p< 3s< 3p< 4s < 3d < 4p< 5s< 4d< 5p< 6s< 5d ≈ 4f< 6p< 7s< 6d <5f.

Ci-dessous, la configuration électronique de quelques éléments chimiques :

H (Z=1) : 1s1 ;
He (Z=2) : 1s2,
N (Z=7) : 1s 2 2 s 2 2 px1 2 p y1 2 pz1
électrons de valence

F (Z = 9) : 1s 2 s 2 px 2 2 p y 2 2 pz1
2 2

électrons de valence

Par ailleurs, il tient de noter que dans la configuration électronique d’un atome, on
peut rencontrer un ou plusieurs électrons célibataires (non appariés), aux côtés
des électrons internes et de valence (de la couche externe). Par exemple, l’atome
d’hydrogène a un électron célibataire alors que l’hélium n’en a pas. L’azote a trois
électrons célibataires alors que le fluor en a 1.

II.3.1. La formule de Lewis

La formule de Lewis est une notation qui met en évidence les électrons de valence.
Elle représente l’atome par son symbole chimique entouré par des points
représentant les électrons de la sous-couche la plus externe appelés électrons de
valence. Les électrons appariés sont représentés par deux points ou un trait
(doublet liant ou doublet électronique), tandis que les électrons célibataires sont
représentés par un point.

Par exemple :
Pour l’atome d’azote (Z = 7), dont la structure électronique est 1s 2 2 s 2 2 px1 2 p y1 2 pz1
électrons de valence

, ou (He) 2s 2 p et dont les électrons de valence sont symbolisés par :


2 3

 
, la formule de Lewis est notée : N  soit encore |N 
 

II.2. La périodicité des propriétés chimiques

Quelques propriétés qui présentent une périodicité dans le tableau périodique


sont :

 l’énergie d’ionisation (Ei) : est l’énergie nécessaire pour arracher un


électron à un atome isolé.

Dans une colonne, Ei diminue du haut vers le bas.


 L’électronégativité : l’électronégativité est la capacité que possède un
atome à attirer à lui les électrons.
L’électronégativité est une propriété de l’atome soumis à un environnement et
entouré d’autres atomes et non celle d’un atome isolé.

Dans une colonne (groupe), les électronégativités diminuent du haut vers


le bas, c'est-à-dire  diminue lorsque le numéro atomique Z augmente.
Dans une période, les électronégativités augmentent de la gauche vers la
droite, c'est-à-dire  augmente lorsque le numéro atomique Z augmente)

D’autres propriétés sont l’affinité électronique, le rayon atomique et le rayon


ionique.

EXERCICES

1. Donnez la configuration électronique des espèces suivantes :


a) Na b) F c) Ne d) P e) Ca.

2. En ne se référant qu’au tableau périodique, classer les membres


appartenant aux divers groupes qui suivent selon l’ordre croissant de leur
numéro atomique :
a) Li, Na, Cs, Rb b) Al, Na, Mg, P c) Ca, Ba, Sr.

3. Lesquelles parmi les configurations électroniques suivantes d’atomes


neutres, représentent des états excités :
a) 1s22s22p53s1 b) 1s22s1 c) 1s12s1 d) 1s22s22p63s23p4

4. Combien y a-t-il d’électrons de valence dans l’ion O2– ?

5. Ecrivez la formule de Lewis pour les atomes suivants :

a) H b) F c) C d) Al e) Be

6. L’atome d’un élément X de la troisième période donne l’ion ions X2–.

a) Au moyen du tableau périodique, recherchez cet élément


b) Donnez la configuration électronique de l’atome de cet élément ainsi que
de son ion.
c) A quelle famille appartient cet atome ?

7. L’ion Na+ et l’atome Ne sont isoélectroniques Cependant, la première


énergie d’ionisation du néon est de 21,6 eV, tandis que celle de l’ion Na+
est de 47,3 eV. Pourquoi ces valeurs ne sont-elles pas identiques ?
CHAPITRE 3
NOMENCLATURE DES COMPOSES INORGANIQUES

3.1. Introduction

Il existe environ 20 millions de composés chimiques connus. Parmi eux, certains


ont des noms ordinaires de par leur histoire ou leur utilisation courante.
Exemples :
 l’eau, H2O ;
 l’ammoniac, NH3.

Cependant, pour la plupart des substances, il existe une série de règles qui
conduisent à un nom unique et informatif pour chaque substance et qui est basé
sur sa composition.
Les composés inorganiques sont généralement de quatre catégories : les
composés ioniques, les composés moléculaires (ou covalents), les acides
et les bases.

3.2. Noms et formules des composes ioniques

Les composés ioniques sont souvent des combinaisons chimiques entre les métaux
et les non-métaux.
Un ion est un élément chimique portant une charge électrique. On distingue les
ions négatifs, les anions, et les ions positifs, les cations. Un anion est un atome
(ou une molécule) qui a gagné un ou plusieurs électrons. Comme l'électron est
chargé négativement, l'anion porte une charge négative. À l'inverse, un cation est
un atome (ou une molécule) qui a perdu un ou plusieurs électrons. La charge
électrique globale du cation est donc positive. Les sels dissouts dans l'eau sont
sous forme ionique. Les ions sont impliqués dans de nombreuses réactions
chimiques notamment au sein des organismes vivants.

3.2.1. Les cations

(a) Le cation formé d’un atome de métal porte le même nom que le métal :

Exemples :

 Na+ : ion sodium


 Ca2+ : ion calcium
 Al3+ : ion aluminium

(b) Si un métal peut former des cations des charges différentes, la charge positive
est indiquée par un chiffre romain entre parenthèses, juste après le nom du métal.
Exemples :

 Fe2+ : ion fer (II) et Fe3+ : ion fer (III)


 Cu+ : ion cuivre (I) et Cu2+ : ion cuivre (II)

Toutefois, une vieille nomenclature est encore couramment utilisée pour


distinguer deux ions d’un même métal en utilisant les suffixe –ique et –eux.

Exemples :

 Fe2+ : ion ferreux et Fe3+ : ion ferrique


 Cu+ : ion cuivreux et Cu2+ : ion cuivrique

(c) Les cations formés d’atomes non-métalliques ont leur noms se terminant par
–ium. Les plus courants de ceux-ci sont :

 NH4+ : ion ammonium


 H3O+ : ion hydronium

Le Tableau 2 reprend les noms et formules des cations les plus courants, avec
leurs charges.

Tableau 2 : Charge, formule et nom des cations ordinaires

Charge Formule Nom Formule Nom

1 H+ Ion hydrogène Ag+ Ion argent

Li+ Ion Lithium NH4+ Ion ammonium

Na+ Ion sodium Cu+ Ion cuivre (I)

K+ Ion potassium Hg+ Ion mercure (I)

2 Mg2+ Ion magnésium Cu2+ Ion cuivre (II)

Ca2+ Ion calcium Fe2+ Ion fer (II)

Ba2+ Ion baryum Hg2+ Ion mercure (II)

3 Al3+ Ion aluminium Fe3+ Ion fer (III)

 Les éléments des familles Ia perdent un électron et forment des ions


de charge +1.
 Les éléments des familles IIa perdent deux électrons et forment des ions
de charge +2.
 Les éléments des familles IIIa perdent trois électrons et forment des ions
de charge +3.
 Les éléments de transition peuvent, pour certains, former plusieurs types
d'ions (Cr2+ et Cr3+, Sn2+ et Sn4+).

3.2.2. Les anions

(a) Les anions monoatomiques ont des noms formés en remplaçant le bout du nom
de l’élément par le suffixe –ure.

Exemples :

 H– : ion hydrure
 Cl– : ion chlorure
 S2– : ion sulfure
 N3– : ion nitrure

Une exception à cette catégorie c’est l’ion O2– : ion oxyde.

Cette nomenclature exceptionnelle de l’oxygène s’applique aussi aux ions


polyatomiques simples de l’oxygène :

 OH– : ion hydroxyde


 O22– : ion peroxyde

(b) De manière générale les anions polyatomiques contenant l’oxygène sont


appelés Oxyanions. Leurs noms se terminent par –ite ou –ate.

Exemples :

 NO2– : ion nitrite et NO3– : ion nitrate


 SO32– : ion sulfite et SO42– : ion sulfate

Les oxyanions se rencontrent ainsi le plus souvent en séries de deux membres.


Cependant, il existe aussi des séries d’oxyanions avec quatre membres,
notamment ceux des halogènes. Pour ces séries, on ajoute à la nomenclature deux
préfixes suivants : hypo- et per-. Le préfixe per- indique un atome d’oxygène de
plus sur l’oxyanion dont le nom se termine par –ate. Le préfixe hypo- indique un
atome d’oxygène en moins sur l’oxyanion dont le nom se termine par –ite.

Exemples :

 ClO– : ion hypochlorite


 ClO2– : ion chlorite
 ClO3– : ion chlorate
 ClO4– : ion perchlorate
(c) Les anions dérivés en ajoutant H+ à un oxyanion se nomment en ajoutant soit
le préfixe hydrogéno- soit le préfixe dihydrogéno-
Exemples :

 CO32– : ion carbonate


 CO32– + H+ = HCO3– (ion hydrogénocarbonate)
 PO43– : ion phosphate
 HPO42– : ion hydrogénophosphate
 H2PO4– : ion dihydrogénophosphate

Le Tableau 3 reprend les noms et formules des anions les plus courants, avec
leurs charges.

Tableau 3: Charge, formule et nom des anions ordinaires

Charge Formule Nom Formule Nom

–1 H– Ion hydrure OH– Ion hydroxyde

F– Ion fluorure CH3COO– Ion acétate

Cl– Ion chlorure ClO3– Ion chlorate

CN– Ion cyanure ClO4– Ion perchlorate

Br– Ion bromure NO3– Ion nitrate

I– Ion iodure MnO4– Ion permanganate

–2 S2 – Ion sulfure SO42– Ion sulfate

O2– Ion oxyde CrO42– Ion chromate

O22– Ion peroxyde Cr2O72– Ion dichromate

CO32– Ion carbonate

–3 N3 – Ion nitrure PO43– Ion phosphate

3.2.3. Formules et noms des composés ioniques


Le nom d’un composé ionique comporte le nom de l’anion suivi de celui du cation.

Exemples :

 CaCl2 : Chlorure de calcium


 Al(NO3)3 : Nitrate d’aluminium
 CuClO4 : Perchlorate de cuivre (I)
3.3. Noms et formules des acides
D’une façon simplifiée, un acide est une substance dont les molécules cèdent l’ion
hydrogène lorsqu’elle est dissoute dans l’eau. Généralement la formule chimique
d’un acide commence par un atome d’hydrogène.

On peut donc considérer un acide comme étant composé d’un anion lié à un ou
plusieurs hydrogènes pour équilibrer sa charge totale.

Ainsi l’ion SO42– a besoin de deux ions H+ pour former l’acide sulfurique H2SO4.

Le nom de l’acide est donc apparenté au nom de l’anion. Quelques noms des acides
sont donnes dans les tableaux 4 et 5.

Tableau 4. Acides basés sur des anions dont les noms se terminent par ure

Anion Acide correspondant Formule


Cl– (chlorure) Acide chlorhydrique HCl
S2– (sulfure) Acide sulfhydrique H2S
Br– (bromure) Acide bromhydrique HBr

Tableau 5. Acides basés sur des anions dont les noms se terminent par ate et ite

Anion Acide correspondant Formule


ClO– (hypochlorite) Acide hypochloreux HClO
ClO2– (chlorite) Acide chloreux HClO2
ClO3– (chlorate) Acide chlorique HClO3
ClO4– (perchlorate) Acide perchlorique HClO4

EXERCICES

1. Complétez le tableau suivant en inscrivant la formule et le nom du composé


ionique formé par chaque paire de cations et anions, comme indiqué dans
la première paire :

Ion K+ Mg2+ Fe3+


Cl–
OH–
CO3–
PO43–
2. Nommez les composés inorganiques suivants :

a) Li3N b) Na3P c) Na2O d) Ba(OH)2 e) BH3

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