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Objectifs du cours :
Spécifiques
CHAPITRE I : GENERALITES
I.1. Définitions
Les combustibles sont des corps susceptibles de se combiner à l’oxygène par une
réaction d’oxydation exothermique. L’oxydation doit être assez vive pour se
poursuivre normalement après amorçage.
Combustibles solides ;
Combustibles liquides ;
Combustibles gazeux.
Tous les combustibles solides sont d’origine végétale à l’exception des propergols
(carburants pour les fusées). L’uranium et les autres corps radioactifs, qui produisent
de l’énergie par fission nucléaire, ne sont pas des combustibles au sens précis du
terme car, lors de leur utilisation, ils ne participent à aucune réaction de combustion.
Les principaux combustibles solides sont :
- Le bois : encore largement utilisé dans le monde sous sa forme brute, le bois
est par ailleurs un des facteurs de la désertification surtout dans les zones
subsahariennes ;
- Le charbon désigne les combustibles solides résultant de la décomposition et
de là, on distingue : - la tourbe (matière encore très humide et au pouvoir
calorifique peu élevé (résultat d’une décomposition sommaire), - la lignite, - la
houille, -l’anthracite.
~3~
Les comburants
Ils peuvent être incorporés préalablement au combustible soit sous forme d’alliage
chimique ou sous forme d’air ou d’oxygène liquide comme par exemple dans les
explosifs et dans les carburants pour fusées.
A. La matière première
Cette teneur dépassait encore 3% il y a 1 Ma, tandis qu’à l’heure actuelle, la teneur
moyenne en CO2 atteint environ 0,0365%.
La plus grande partie du CO2 de l’atmosphère initiale s’est fixée sous forme de
carbonates dans les roches sédimentaires et les sédiments marins. On estime à
47500x1012 tonnes la quantité de carbone ainsi fixée, à comparer aux 37x1012 tonnes
présentes dans les océans sous forme de bicarbonates et d’acide carbonique, aux
2,5x1012 tonnes de matière organique morte et aux 4x1012 à 16x1012 tonnes de
combustibles fossiles présents dans le sol et les océans, et enfin aux 0,7x1012 tonnes
présentes dans l’atmosphère.
Le niveau de CO2 atteint ainsi est inégalé dans l’histoire des 400.000 dernières années
de la Terre, au cours desquelles il a fluctué entre 180 et 300 ppm, en relation avec la
périodicité des glaciations.
De plus, son évolution actuelle est cent fois plus rapide que celle des dernières 20.000
années.
B. La source d’énergie
C’est essentiellement le rayonnement solaire, qui peut être considéré comme stable à
l’échelle séculaire, est la source d’énergie de la photosynthèse. Au rayonnement
solaire intercepté par la terre, différence entre le rayonnement incident et sa fraction
réfléchie, s’ajoutent l’énergie géothermique et celle prise à la lune.
Cet effet de serre est principalement dû à la présence dans l’atmosphère des gaz
hétéroatomiques, dont les principaux sont H2O et CO2.
(1 TW = 1.000.000 MW mégawatt).
C. Le mécanisme de la photosynthèse
On estime l’âge de la Terre à environ 4,5 Ga. Au cours du Précambrien, d’une durée
approximative de 4 Ma, le refroidissement de la croute terrestre a conduit à la
composition de l’atmosphère y permettant l’apparition des organismes vivants.
L’Ere primaire, dont le début se situe il y a 500 Ma et la fin il y a 200 Ma, a comporté
dans sa seconde moitié, une situation climatique favorable à une activité végétale
intense. Cette activité a créé les conditions d’enfouissement évitant la décomposition
aérobie et le retour à l’atmosphère du carbone végétal, au profit de sa fixation dans le
sous-sol par fossilisation.
La distinction entre les houilles et les pétroles réside donc essentiellement dans le
degré de dispersion de la matière organique de base.
Les matières laissées par l’activité microbienne qui s’est exercée dans des conditions
de température et de pression modérées, subissent encore une réorganisation
chimique avec polymérisation et condensation donnant naissance à des produits
bruns comparables aux acides humiques et fluviques connus dans les sols, et forment
finalement un résidu organique insoluble (kérogène) (Fig.1).
~8~
La matière résiduelle est appelée kérogène à l’état dispersé et tourbe à l’état d’amas. Elle
est composée de noyaux polyaromatiques reliés entre eux par des chaines
aliphatiques et des liaisons hétéroatomiques incluant des groupements fonctionnels.
Cette hausse de température élimine les parties les moins stables de l’édifice
construit :
Alors que les amas de charbon plus ou moins affectés par des accidents tectoniques,
restent exploitables sur le lieu même de leur formation (encore que les produits issus
de leur altération aient souvent migré) les matières provenant de la dégradation du
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kérogène sont pour la plupart restées dispersées dans leurs roches mères, rendant
leur exploitation quasi impossible.
Pour constituer des gisements, ces hydrocarbures doivent migrer vers des réservoirs
poreux et à l’intérieur de ceux-ci, s’accumuler dans des pièges. Ces phénomènes ne
se produisent que dans des conditions rares.
D’autre part, le pétrole peut être ramené par migration au voisinage de la surface, où
il subit éventuellement une dégradation par les micro-organismes aérobies.
Dans ce cas, ce sont les fractions légères qui sont les plus affectées, les composés
lourds (asphaltènes et résines) restant inaltérés. On en arrive ainsi aux sables
asphaltiques.
L’évolution de la matière vivante vers les combustibles nobles entraîne une variation
de sa composition chimique qui peut être suivie sur un diagramme proposé par Van
Krevelen comportant en coordonnées les rapports atomiques H/C et O/C (Fig. 2).
Dans tous les cas, on observe d’abord la diminution du rapport O/C par dégagement
de CO2 et H2O. Cette première phase est très importante pour la matière provenant
des végétaux supérieurs (forêts continentales).
Elle est moins marquée pour les matières organiques d’origine marine
(phytoplancton) et est à peine perceptible pour les lipides. Pour les végétaux
terrestres, cette phase aboutit à la formation de la tourbe puis de lignite, alors que le
phytoplancton donne naissance au kérogène.
Par contre, pour la matière organique d’origine marine, l’effet de filtration associé à
la migration du kérogène des roches mères vers les roches réservoirs conduit à une
concentration en éléments de plus en plus légers, ce qui correspond à un
accroissement du rapport H/C et à la formation des gisements pétroliers. Cet
accroissement s’accentue encore sous l’effet du craquage thermique aboutissant à la
formation de gaz.
B. Structure et composition des combustibles fossiles
La structure des combustibles fossiles a une complexité croissante à mesure que l’on
passe des gaz aux liquides, puis aux solides. L’évolution de la matière vivante vers
les différents combustibles fossiles entraîne une évolution parallèle de leur
composition déjà décrite qualitativement par le diagramme de Van Krevelen. La Fig.
3 apporte des précisions en ce qui concerne le rapport H/C, qui joue un rôle
important dans la préparation des combustibles liquides synthétiques.
D’autre part, on peut y voir qu’au contraire, les produits pétroliers conventionnels et
non conventionnels se situent dans une fourchette nettement plus élevée.
~ 12 ~
La formation des charbons diffère de celle des hydrocarbures : huile et gaz. Ils sont
issus des végétaux terrestres qui s’accumulent dans les zones anoxiques, comme les
grands marécages.
Ces végétaux sont des produits de la photosynthèse, soit des carbohydrates (carbone,
hydrogène et oxygène) Fig. 4.
~ 13 ~
Fig. 4 : Formation des charbons jusqu’à l’enfouissement dans les sédiments (Einsele,
1992)
Il s’agit, en fait, d’une composante banale des roches, bien que la plupart du temps
qu’elle soit en faible concentration.
Des sédiments carbonatés contenant au moins 0,3 à 0,6% de carbone organique et des
sédiments argileux en contenant au moins 1% sont des roches-mères potentielles de
pétroles.
II.2. Origine de matière organique sédimentaire
Energie lumineuse
CONTINENTS
OCEANS
- Un cycle sédimentaire, alimenté par des fuites infimes du cycle biologique (<
1%), à rotation très lente au cours duquel la matière organique de structure
complexe va évoluer, sous l’action de l’enfouissement et de température, vers
un mélange constitué d’un résidu carboné et de molécules simples telles CH4,
CO2, H2O, N2, H2S.
Les pétroles et les gaz naturels sont des sous-produits de ces transformations, tandis
que les charbons et la matière organique des schistes bitumineux en sont des résidus
à différents stades d’évolution.
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De ce fait, les 100 premiers mètres de l’océan sont avant tout le siège du recyclage de
la matière organique et la production primaire, qui est difficile à quantifier, n’a que
peu d’intérêt en géologie.
Enfin, une part importante de la matière organique sera encore détruite, à l’intérieur
du sédiment, dans la zone de bioturbation. Les taux de sédimentation importants, en
limitant la bioturbation, favoriseront donc la préservation de la matière organique
dans les sédiments. En moyenne, il y a un rapport de 1 à 10 entre la production
primaire et nouvelle production et de 1 à 100 entre production primaire et
production exportée sur le fond (Tableau 4).
ZONE COTIERE
OCEANS SANS UPWELLING AVEC
UPWELLING
Production 5 50 110
nouvelle
Production 0,5 15 30
exportée sur le
(à 5000m) (à 250m) (à 250m)
fond
La matière organique peut être étudiée par des méthodes optiques ou par des
méthodes physico-chimiques.
II.3.1. Méthodes optiques
Pour la matière organique évoluée (mature), telle celle des charbons, les composants
organiques (figurés ou amorphes) ne sont plus distinguables au microscope qu’en
lumière réfléchie. On leur donne le nom de macéraux.
Après destruction de la fraction minérale par les acides, on peut séparer une fraction
(5 à 20%) de matière organique soluble dans les solvants organiques (dont l’extrait
obtenu par évaporation est appelé bitume) et une fraction insoluble appelée kérogène.
Les sédiments anciens contiennent moins de molécules organiques que les sédiments
récents mais la part de bitume, donc d’hydrocarbures, y est plus grande (de moins de
1% de bitume dans la fraction organique ; elle peut passer à environ 20%).
Fig. 6 : Corrélation entre les paramètres Rock-Eval (S0, S1, S’1, S2, et S4) et les
principaux constituants de la matière organique extractible des roches.
A partir de ces données, on peut calculer un indice d’hydrogène (IH) qui est égal à
(S2/COT) x100 et un indice d’oxygène (IO) qui est égal à (S3/COT) x100. Ces deux
indices sont respectivement une bonne approximation des rapports H/C et O/C de
la matière organique.
Sur base de ces rapports, Van Krevelen a mis au point un diagramme permettant de
déterminer l’origine de la matière organique (Fig. 8).
Type I : c’est la série des Green River Shales (Eocène) du bassin de l’Uinta, Utah aux
Etats unis ; elle représente la matière organique lacustre ; cette matière organique
riche en lipides d’origine algaire est caractérisée par un fort rapport H/C (donc un
indice IH élevé) et un faible rapport O/C (donc IO bas) ;
Type II : c’est la série liasique du bassin de Paris pour l’origine marine (matière
organique à rapports H/C et O/C intermédiaires) ; cette matière organique dérive
principalement du phytoplancton, du zooplancton et des bactéries ; ce type de
kérogène représente la source principale de pétrole ;
présente des rapports H/C (donc aussi des IH) faibles et des rapports O/C (et des
IO) élevés ; ce type de kérogène provient principalement des plantes supérieures ; il
ne génère que peu d’huile mais peut produire du gaz lors de l’enfouissement.
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III.1. Introduction
- Les charbons ;
- Les schistes bitumineux et les hydrates ou produits solides, les sables
asphaltiques ;
- Les pétroles (huiles ou produits liquides ou bitumes) ;
- Les gaz naturels.
La période carbonifère se situe entre 355 et 295 Ma à la fin de l’Ere primaire. C’est au
cours de cette période que les continents sont couverts de végétaux ; c’est le cas de la
forêt hercynienne aux arbres géants, aux fougères arborescentes qui couvre de vastes
étendues.
Le charbon est une substance extrêmement hétérogène car elle tire son origine à la
fois de celle des végétaux de départ (algues, champignons, fougères, arbres), de leurs
éléments constitutifs, et de différences dans les conditions de dépôts et de macération
(durée, température, pression, pH, présence ou absence d’O2).
l’élaboration de la fonte) et renferme une certaine quantité de carbone qui ne s’est pas
combiné sous forme d’hydrocarbures (carbone fixe) associés aux matières minérales.
III.2. Classification des charbons
Les charbons se divisent en trois groupes génétiques :
On y distingue ainsi :
A. Les tourbes
Les tourbières d’où elle extraite sont des marais couverts d’une végétation
hygrophile (mousses en particulier). Elle contient peu de carbone (55% de C). Après
dessiccation, sa combustion dégage beaucoup de fumée, peu de chaleur et laisse des
résidus importants.
C’est un combustible médiocre. Les tourbes sont formées des plantes herbacées
(mousses et cypéracées) et des plantes ligneuses.
Les tourbes comportent des variétés qui correspondent à la fois à la nature de leurs
constituants et aussi à leur degré d’évolution. Il existe des tourbes blondes ou brun
clair, où les débris végétaux presqu’intacts forment un tissus lâche, une sorte de
feutrage, tandis que d’autres tourbes brun foncé ou noires sont compactes du fait que
les débris végétaux n’y sont plus que partiellement reconnaissables, du moins à l’œil
nu. Il existe aussi, dans les tourbes, des fragments plus ou moins importants de bois
modifiés de teinte brun foncé.
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B. Les lignites
Ce sont des charbons de couleur noire, brun noirâtre et parfois franchement brune,
de formation tertiaire ou secondaire. Sa structure fibreuse plus homogène que la
tourbe laisse néanmoins apparaitre des rameaux et de grosses branches. Les lignites
sont formés par des débris végétaux variés. Dans certains cas, les débris ligneux
jouent un rôle capital d’où le nom de « Lignit ».
Les lignites sont parfois fibreux ou feuilletés compacts et de teinte brune mâte (=
brankohle) ou noir mât/noir brillant comme la houille ; mais la poussière est presque
toujours brune. La teneur en carbone total est généralement comprise entre 70 et
75% ; la teneur en eau varie entre 10 et 30 ; la densité est comprise entre 1,1 et 1,3 ; le
pouvoir calorifique est de / 4.000 à 6.000 calories.
Par ébullition dans l’acide azotique dilué à 1/10, les lignites donnent une « coloration
rouge ». Les lignites colorent en brun une solution de KOH à 10% (acides humiques).
Les lignites sont souvent riches en matières volatiles (parfois plus de 50%). Ils
fournissent parfois une proportion notable d’hydrocarbures liquides à température
ordinaire par distillation.
Un critère pour distinguer les tourbes des lignites est fourni par la teneur en cellulose
qui est plus grande dans les tourbes : réaction à la liqueur de Fehling. Le jais (ou
jayet) est une variété noire et brillante.
C. Les houilles
La houille est le charbon le plus ancien. Sa structure fine est composée d’une
multitude d’éléments végétaux : fragments d’écorces, tissus ligneux, feuilles, spores,
cire et résine.
La teneur en carbone totale varie entre 75 et 90% (85% de C pour la houille au sens
large) avec des teneurs variables en matières minérales. La teneur en eau varie entre
2 et 7%. La densité est de 1,2 à 1,5 ; le pouvoir calorifique est de 6.000 à 8.500 calories.
D. L’anthracite
Il est souvent classé à part ; c’est une variété supérieure de la houille ; il est massif,
homogène avec une teneur en matière volatiles très réduite : 0 à 8%. Il est noir et
brillant, et ne tâche pas les doigts. C’est une houille à éclat vitreux, à cassure brillante
conchoïdale souvent renfermant 92 à 95% de C. Sa densité est de 1,4 à 1,7. Il brule
avec une courte flamme bleue et s’allumant d’ailleurs difficilement.
E. Le graphite
Mat de
cellulose libre
Brillant 77 8à10 4,3 0,6 7000
Ces deux groupes sont formés de gitia, c’est-à-dire de la vase composée des débris
d’organismes aquifères du plancton animal (crustacés) et des végétaux (spores,
~ 27 ~
pollens, algues) dans les conditions anaérobiques (sans l’accès de l’oxygène). Ils
contiennent des bitumes constituant une houille minérale (dont la production a
souvent été exploitée).
Les cannel-coals flambent à l’air libre comme une chandelle. Ce sont des charbons
formés presqu’entièrement par des spores, semblables au durain de charbons
humiques.
Les bogheads sont formés entièrement par des colonies d’algues unicellulaires (Pila,
Reinschia) riches en hydrocarbures. Des bogheads sont formés de gisements de
coorongite d’Australie, de n’hangellite qui se rencontre sur les rives de l’Est Africain
(Lac N’Hangel), de torbanite d’Ecosse, etc.
Ce sont des charbons à grains très fins, compacts, sonores, élastiques, difficiles à
briser, à cassure conchoïdale ou sub conchoïdale, brun noir.
On peut aussi les définir comme étant des écosystèmes de zones humides dans
lesquels les conditions écologiques et bioclimatiques permettent l’accumulation en
conditions anaérobies de matières organiques à divers stades de décomposition
(Schéma 1.10). Le facteur primordial de formation de la tourbe est une production
végétale in situ supérieure à la décomposition de la matière organique. Un second
facteur est un bilan hydrique positif (précipitations pluvieuses et neigeuses
supérieures aux pertes par évaporation, transpiration et drainage). Cependant, tout
marécage ne donne pas naissance à une tourbière. Pour mériter le nom de tourbe, le
sédiment devra présenter au maximum 50% de cendres. Au-delà, on considère que
l’on a affaire à des vases organiques plus ou moins silteuses, appelées gyttja. Un
autre élément important est l’épaisseur du dépôt qui doit être au minimum de 30 cm
(40 voire 45 cm pour certains auteurs). En dessous de cette épaisseur, on parle de sol
semi-tourbeux.
Les tourbières ombrogènes, dites aussi hautes ou bombées, sont les plus pauvres en
éléments nutritifs puisque ces derniers ne proviennent que des précipitations. En
conséquence, ces tourbières au pH très acide (jusqu’à 3,5) présentent une végétation
dépourvue d’arbres et dominée par les sphaignes-bryophyte le plus caractéristique
de ces milieux – et les bruyères.
Les tourbières représentent 3% de la surface des terres émergées (presque 4.106 km2)
mais près de 40% de la masse totale du carbone des sols. Elles se trouvent à 80% dans
les régions tempérées et froides de l’hémisphère Nord, principalement en Russie
(dont l’essentiel en Sibérie), au Canada et en Scandinavie (Schéma 1.13). Les
tourbières tropicales ne représentent que 10% de la superficie totale (essentiellement
en Indonésie, avec près de 250.000 km2), mais pourraient représenter 20% du stock
du carbone des tourbières.
Dès qu’une plante meurt, elle pourrit et la matière organique est oxydée et recyclée.
Cependant, cette dégradation est ralentie dans les eaux stagnantes pauvres en
oxygène.
On distingue :
Les tourbes se caractérisent par la présence de cellulose libre qui disparait dans le
premier stade des lignites. Leur accumulation correspond à un équilibre entre la
production végétale et la dégradation organique qui, toutes deux, dépendent du
climat.
La majorité des tourbes actuelles se forment en climat frais (50 – 70° Nord) dans les
régions où les précipitations ne sont pas forcément très importantes. En milieu
tropical, des accumulations de tourbes s’observent en Asie du Sud Est, dans les zones
recevant des précipitations annuelles supérieures à 2m et bien réparties dans l’année.
Les lignites sont riches en acides humiques, mais perdent leurs radicaux OH et
COOH en donnant des humines dont la disparition totale marque le passage à la
houille (Tableau 6).
De ce fait, le rang d’un charbon peut être évalué à partir de l’état des macéraux le
constituant (Fig. 9).
~ 32 ~
Tableau 7 :
Les différences chimiques entre les divers macéraux ne sont bien marquées que dans
les stades précoces de houillification, dans les stades ultimes on observe une
homogénéisation chimique des constituants (Fig. 9).
~ 33 ~
En simplifiant, on peut dire que la digenèse conduit à des tourbes et lignites jusqu’à
environ 1.000 mètres d’enfouissement. Les houilles, de plus en plus bitumineuses,
vont se développer jusqu’à environ 5.000 mètres soit à des températures de l’ordre de
100 à 200°C (c’est le domaine de catagenèse), les anthracites apparaitront dans le pré-
métamorphisme (anchizone ou métagenèse). Le métamorphisme conduit au
graphite.
La cokéfaction, réaction à l’abri de l’air, apparait naturellement par contact avec des
dykes volcaniques et montre en général une forte anisotropie en fonction de la
distance à l’éponte du dyke (source de chaleur).
III.4.3. Origine des charbons
Dans les modèles classiques, la tourbe s’accumule dans des marécages situés à
proximité des cours d’eau. Les digitations des couches organiques résultent des
intrusions de sédiments clastiques des dépôts de levées ou de crevasses. La fréquence
des crues est primordiale vis-à-vis du développement des couches exploitables car le
taux d’accumulation de la tourbe est très lent (0,2 à 0,01 mm/an).
A. Les charbons allochtones (transport des plantes et des résidus sur une distance
certaine) correspondent souvent à l’accumulation, dans des lacs ou des
estuaires, de restes de tourbe en voie de dégradation.
Ils donnent alors des charbons sapropéliques dont peu sont économiquement
exploitables.
B. Les charbons autochtones (accumulation in situ ou avec faible transport de
restes de végétaux, attestée par la présence de racines et de troncs en place)
correspondent à la majorité des charbons ayant une valeur économique.
Suivant les relations avec les apports clastiques, on distingue trois grands types de
tourbières (Fig. 10) :
~ 34 ~
Lors des périodes sèches, les bulles de gaz produites par la décomposition
de la matière organique s’accumulent dans ces tourbes semi-aquatiques.
Lors de la remontée du niveau du lac, une partie de cette tourbe se gonfle
et se détache de la masse. Ces îlots peuvent dériver, s’accumuler le long
des berges et construire de larges plates-formes. Ce type de marécage ne
conduit pas à la formation de couches de charbon épaisses car elles sont
exposées à la dégradation aérienne.
Ils peuvent donner des accumulations épaisses et de bonne qualité dans les
zones à l’abri des apports clastiques.
Cette forme courante aussi bien dans les climats frais que tropicaux
suppose des précipitations annuelles supérieures à l’évaporation ; elle
~ 35 ~
Leur élévation de plusieurs mètres au-dessus de la plaine alluviale les place à l’abri
des apports détritiques, ce qui explique leur faible teneur en cendres inférieure à 3%.
La morphologie de ces marécages joue un rôle important en stabilisant
l’environnement (divagation réduite des chenaux) et en contribuant ainsi à
l’accumulation d’épaisses couches de tourbe.
La distribution des charbons au cours des temps géologiques met en évidence une
large répartition tant stratigraphique que paléolatitudinale, avec cependant une plus
grande fréquence aux latitudes moyennes. Il est toutefois difficile de comparer ces
zonations latitudinales avec celles des environnements actuels, potentiellement
susceptibles de produire des charbons, du fait de contextes climatiques et d’une
répartition des continents fort différents.
III. 4. 4. Les composants de la formation houillère
L’accumulation de charbon à l’échelle d’un corps rocheux distinct peut être d’un
rang différent, d’un lit, d’un banc, d’une veine ou d’une couche.
Pour les lignites, l’épaisseur d’un banc normal semble être voisine d’un mètre et
environ 0,5m pour la houille proprement dite.
Un banc anormal de houille est un banc à épaisseur augmentée composé des bancs
élémentaires en une séquence évolutive dont un au moins présente l’épaisseur
augmentée en comparaison avec l’épaisseur normale.
La couche simple de houille est formée par un ensemble de deux bancs de houille au
moins, non séparés par l’intercalation des sédiments stériles sous la condition qu’un
d’entre eux au moins dépasse le rang de produit d’un cycle normal plein.
Le « tonstein » est un vocable allemand qui désigne des roches de couleur blanche.
Les charbons sont stratifiés en couches souvent régulières, d’épaisseur très variable :
de plusieurs mètres, près de 100 mètres mais exceptionnellement jusqu’à moins de
1cm dans des formations sédimentaires essentiellement minérales variées : schistes,
pelites, grès, calcaires, etc. Dans certains cas, les charbons se présentent par des
indentations plus ou moins loin dans les sédiments voisins.
~ 38 ~
Dans les bassins paraliques, les couches de houille sont de manière générale
nombreuses, régulières sur des grandes distances mais peu épaisses ; c’est le cas du
bassin franco-belge.
Dans les bassins limniques, au contraire, les couches sont peu nombreuses parfois
très épaisses mais le plus souvent irrégulières. C’est le cas des bassins intra
hercyniens du massif central français.
Dans tous les cas, on distingue un mur et un toit. Le mur est la formation
sédimentaire supportant la couche de charbon ; le toit est la formation sédimentaire
recouvrant la couche ; il est souvent constitué de schistes (shales) fins, de couleur
sombre, bien stratifiés avec restes de plantes étalées et bien conservées.
Le mur est rarement homogène ; il ne contient pas des débris végétaux bien
conservés, mais il est perforé et taraudé en tous sens par des racines et des radicelles.
Au Carbonifère, ce sont les stigmaris qui sont en réalité des rhizomes de
Lépidophytes.
Fig. 13 : Schistification.
Wash-out : est une couche de houille, au départ, continue mais a été en partie enlevée
par des cours d’eau, puis progressivement remblayée par des sables. De tels « wash-
out » sont fréquents ; leur ampleur va de quelques mètres à une centaine de mètres
de largeur, parfois sur des kilomètres de longueur.
Fig. 14 : Wash-out
Quand une couche ou une lentille de cannel-coal est intercalée dans une veine de
charbon, elle subit une réduction moindre que la houille environnante, d’où une
sorte de gonflement de la veine. Ceci est dû à sa formation précoce, le cannel-coal est
déjà à un état voisin de son état définitif au stade tourbe.
D’où une disposition en cuvette dans la zone où la veine principale est subdivisée en
veines secondaires.
Du point de vue macroscopique, on distingue des zones brillantes et des zones mates
dans la plupart des variétés de houille.
Fayol a distingué depuis 1887 un constituant mat et un constituant brillant.
C’est au cours des récentes années qu’on a cherché à définir d’une manière précise
les constituants de la houille. Ainsi, en 1919, Mrs STOPES M.C. a défini clairement
~ 41 ~
pour la première fois quatre constituants essentiels de houille qui sont devenus
classiques.
B. Constituants microscopiques
L’étude des houilles au microscope s’est effectuée d’abord en lames minces par
STOPS M.C., puis en surfaces polies et attaquées par des réactifs divers (solution
saturée de ClO3K dans NO3H concentré).
> Tissus lignifiés ou débris ligneux : ce sont d’anciens morceaux de bois, à savoir :
sclérenchyme, fibres ligneuses ; ils existent dans toutes les houilles mais en
proportions très variables alignés suivant la stratification ; ce sont eux qui forment le
fusain ; on reconnait encore nettement leur organisation cellulaire ;
> corps résineux : ils correspondent à la fossilisation du contenu cellulaire des tissus
sécréteurs (résines, essences, etc.) et présentent encore la disposition pluricellulaire
ou unicellulaire des appareils sécréteurs ; ils sont alignés suivant la stratification mais
non aplatis ;
~ 42 ~
> Cuticules de feuilles : elles sont disposées à plat suivant les plans de stratification,
fragmentaires en général et séparés par des parenchymes qui semblent avoir
disparu ; en sections transversales, les cuticules se présentent à la lumière en minces
lamelles empilées ;
> Spores : l’enveloppe de cutine (exine) est seule à avoir été conservée sous forme de
petits sacs sphériques aplatis dans le plan de stratification ; ce sont surtout des spores
de cryptogames vasculaires hétérosporés : microspores mesurant quelques centièmes
de millimètre, très nombreuses dans certaines houilles, et macrospores pouvant
dépasser 1mm de diamètre, beaucoup moins nombreuses que les microspores et
parfois absentes ;
> algues : elles sont très nombreuses dans les bogheads, mais très rares ou absentes
dans les houilles proprement dites ;
Le caractère essentiel de tous ces éléments figurés réside dans leur alignement
suivant la stratification de la houille qui se trouve ainsi mise en évidence, et
l’aplatissement des tissus ou des organes compressibles dans le plan de
stratification :
~ 43 ~
Ce fond existe dans toutes les houilles, parfois très abondant, avec des éléments
figurés disséminés dans la masse, tandis que dans d’autres cas les corps figurés sont
si nombreux et serrés que le fond ne constitue plus qu’une trame très fine qui les
sépare.
La collinite dériverait de gels humiques. Ces deux types de vitrinite ont des origines
différentes ; ils ont été réunis à cause de leur resemblance au microscope.
Groupe de l’exinite
De couleur foncée en lumière réfléchie, l’exinite proprement dite est constituée par
l’ensemble de cutines, d’exines, de spores et de grains de pollens, de cuticules de
feuilles sombres et noires en lumière réfléchie ; elle devient plus pâle et moins visible
pour disparaitre dans les charbons maigres ou anthraciteux.
Dans les charbons riches en matières volatiles, elle devient rouge sombre en lumière
transmise. On y distingue : la sporinite et la cutinite.
L’alginite : corps jaunes des algues telles que Pila, Reinshia, etc.
La résinite dérive de la résine des appareils sécrétaurs (corps résineux). Elle est gris
foncé, en globules ou en imprégnations diffuses dans le vitrain ; elle peut aussi
remplir les cavités de la télinite.
Goupe de l’inertinite
De couleur blanche en lumière réfléchie, ce sont des éléments plus ou moins inertes à
la cokéfaction. On y distingue :
A côté de ces macéraux bien définis, il existe des types de passage de la fusinite à la
vitrinite (cas de la télinite) par des formes de bois de plus en plus gélifiées que
d’autres auteurs appellent : xylain, xylo-vitrain, vitro-fusain, etc.
~ 45 ~
Clarain Vitrinite
Essentielles
Exinite
Fusinite
Accessoires
Micrinite
Durain Micrinite
Essentielles
Exinite
Fusinite
Accessoires
Vitrinite
Fusain Fusinite Essentielle
~ 46 ~
On voit dans ce tableau que certains macéraux comme la sclérotinite ne jouent qu’un
rôle accessoire.
Durite ----- D
I+S > 95% D-Sporique
I+C > 95% D- Cuticulique
I+R > 95% D- Résinitique
~ 47 ~
TRIMACERAL Trimacérite
Il est probable que les constituants chimiques des végétaux dont les débris ont formé
par leur accumulation des gîtes de lignites tertiaires ou secondaires et les gîtes de
houille du Primaire et du Secondaire soient des substances initiales des roches mères.
D. Houillification (Carbonification)
Les caractères des macéraux sont modifiés, à savoir : couleur, pouvoir réflecteur,
anisotropie optique, dureté, résistance mécanique, etc.
TYPE C H N O
Bois 50,0 6,0 1,0 43,0
Tourbe 59,0 6,0 2,0 33,0
Houille 82,0 5,0 0,8 12,2
~ 48 ~
La teneur en acides humiques est très élevée dans les lignites (65 à 70%), tourbe (à
10%) et même 1 ou 2% dans les houilles. Les humines sont abondantes dans les
houilles brillantes (92%), moins dans les houilles mates (83%).
- L’âge : il y a, le plus souvent, une relation directe entre l’âge d’un charbon et
sa teneur en carbone ; toutefois, il y a des exceptions ;
- La chaleur à laquelle le dépôt a été soumis (liée elle-même à la profondeur
d’enfouissement et au degré géothermique) ;
- La pression résultant des plissements ou de la profondeur d’enfouissement ;
- La chaleur et la pression ensemble.
Le géologue américain Hilt a formulé la loi suivante dite du « Carbon ratio » dans
une série de couches de charbon, le carbone fixe s’accroit avec la profondeur
pendant que la matière volatile décroit.
III. 5. Les charbons de la République Démocratique du Congo
III. 5. 1. Gisements de la RDC
Ils appatiennent aux assises d’Ecca du système du Karroo de l’Afrique du Sud c’est-
à-dire au Permo_Trias. Ce sont trois bassins d’importance inégale à savoir : le bassin
de Luena, dans le Sud (gisements de Kisulu, Luena, Kaluku, Kalule), le bassin de
Lualaba, plus au Sud et le bassin de la Lukuga près de Kalemie sur le lac Tanganyika.
Dans le bassin de la Lukuga, les réserves totales probables ont été évaluées à un
milliard de tonnes. Il y a cinq couches de houille exploitables de 1,50 à 2 m de
puissance. C’est un charbon de qualité médiocre, non cokéfiable.
~ 49 ~
Le bassin charbonnier de Luena a été découvert en avril 1914 lors du creusement des
tranchées de la voie ferrée près du Km 690. L’exploitation a débuté en 1922, à ciel
ouvert d’abord, puis ensuite par puits et galeries.
Les deux charbons sont caractérisés par une très forte proportion d’impuretés
minérales (surtout à Lukuga) et de débris végétaux à structure conservée (semi-
fusinite – fusinite). Les deux charbons proviennent en gros des mêmes proportions
de tissus végétaux et d’éléments de l’exinite mais la vitrinite a un aspect différent à
Lukuga et à Luena.
A Luena, elle présente une structure cellulaire parcourue par un réseau plus ou
moins lâche de petites fissures coïncidant ou non avec les anciennes cavités
cellulaires, ce qui lui confère l’aspect typique des charbons oxydés.
A Lukuga, elle est nettement plus homogène. Les barrés sont des microlithotypes
contenant 20 à 60% d’impuretés minérales et les stériles sont ceux qui en contiennent
plus de 60%.
Les données de microlithotypes et des grains entiers de 701µ sont présentés dans les
tableaux suivants 11 et 12 :
~ 50 ~
Les réserves mondiales ultimes possibles des charbons sont estimées à 750 à
1.500 Gtep (1 Gtep = 1G de tonnes d’équivalent pétrole ; 1G = 109 = 1.000.000.000
tep) ; tec = tonne d’équivalent carbone ; 1tec = 0,67tep ; 1tep = 1,5tec ; tep = tonne
équivalent pétrole ; 1tep = 42 gigajoule (GJ) ; Gtec = gigatonne de carbone.