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Formation en Géosciences-Mines-Pétrole-SIG-HSE

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GÉOLOGIE DU
PÉTROLE

Sommaire
CHAPITRE I : GENERALITES

CHAPITRE II : LES PROCESSUS DE FORMATION DES HYDROCARBURES

CHAPITRE III : PROCESSUS DE REMPLISSAGE DES RESERVOIRS

CHAPITRE IV : BASSIN SEDIMENTAIRE DE COTE D’IVOIRE


CHAPITRE I : GENERALITES

Introduction

Notion de ressource énergétique : richesse ou moyen (ressource) dont on peut disposer.


Tandis que le terme énergétique est relatif à l’énergie qui elle-même traduit une grandeur
physique représentant la faculté que possède un système de corps de pouvoir fournir du travail
mécanique. On distingue traditionnellement l’énergie primaire c'est-à-dire consommée à l’état
brut et qui regroupe la totalité des combustibles minéraux (charbon, pétrole, gaz naturel) et
l’énergie secondaire résultant de la transformation physique d’une source d’énergie primaire
(englobant essentiellement la thermoélectricité et surtout les produits pétroliers raffinés et
accessoirement les gaz de hauts fourneaux).
Cette énergie revêt diverses formes qui peuvent se transformer entre elles. On distingue :
- l’énergie mécanique fournie par le travail d’une force, -l’énergie géothermique fournie par
une source de chaleur,
-l’énergie électrique fournie par l’activité électrique,
-l’énergie chimique fournie par les électrons,
-l’énergie nucléaire fournie par les rayonnements des longueurs d’ondes variables.

Sur le plan économique, la quantité d’énergie dont dispose l’homme pour ses besoins est un
facteur important pour définir le degré de développement économique qu’il a atteint.

L’utilisation de certaines sources d’énergie

L’énergie géothermique qui fait appel à la chaleur issue des profondeurs de la Terre est
généralement utilisée dans les stations hydrothermales (Sauna).
L’énergie marémotrice est une énergie mécanique qui met à profit les mouvements de marrés
pour le transport.
L’énergie nucléaire exploite la fission (division d’un noyau atomique lourd en plusieurs
fragments légers) des noyaux lourds d’uranium ou de plutonium.
L’énergie solaire généralement utilisée dans les chauffages domestiques. Cette forme
d’énergie est cependant difficile à capter, à concentrer et à conserver donc très chère.

1. DEFINITION
Le terme géologie du pétrole signifie au sens large géologie des hydrocarbures naturels qu’on
rencontre dans de nombreux pays du monde sous forme de gaz, liquide, semi-liquide, solide.
Le mot pétrole signifie huile de roche, qui était connu depuis l’antiquité. Les premiers puits de
pétrole ont été creusés il y a environ un millier d’année en Chine, mais l’essentiel des produits
pétroliers qui étaient vendus sur le marché provenaient des suintements en surface (écoulement
en surface).
La production faible au départ qui servait à l’éclairage uniquement s’est vite développée avec
l’avènement du moteur à explosion.
Son importance et sa quantité produite n’ont cessé de croître depuis. A côté de son rôle comme
source d’énergie, surtout peu après la seconde guerre mondiale, le pétrole est devenu la matière

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première la plus importante d’une industrie de croissance rapide qui est la pétrochimie.

2. NOTION DE BASE DE LA GEOCHIMIE ET DE LA PHYSIQUE DU PETROLE


1. Chimie
Du point de vue chimique, tout pétrole au sens large est un mélange très complexe
d’hydrocarbures (H et C) avec des quantités mineurs d’azote(N), d’oxygène(O) et de soufre(S)
considérés comme des impuretés. Le pétrole set un mélange d’hydrocarbures dans lesquels les
atomes d’hydrogènes (H) et de carbones(C) forment un grand nombre de structures
moléculaires qui donnent naissance aux séries d’hydrocarbures dominantes.

1. Classification
On distingue généralement les paraffines, les aromatiques et les naphtènes.

Les paraffines ont toutes des chaines saturées ouvertes avec la formule générale CnH2n+2.
Les gaz de la série paraffinique sont : le méthane CH4, l’éthane C2H6, le propane C3H8 et le
butane C4H10. Les liquides de cette série sont : le pentane C5H12, l’hexane C6H14, etc. jusqu'à
des molécules à 20 atomes de carbone.la série paraffinique peut continuer jusqu’à 70 atomes
de carbone, ce sont des solides. Les paraffines solides peuvent poser des sérieux problèmes de
production et de transport par oléoduc (pipeline) car elle obstrue les tuyaux en se déposant sur
les parois.

Les aromatiques ont des chaînes fermées non saturées ou des anneaux avec la formule générale
CnH2n-6. Exemple : le benzène C6H6.

Les naphtènes ont des anneaux polycycliques saturés avec la formule générale CnH2n-12.
Exemple : La naphtaline C10H8

2. Structures moléculaires
Un hydrocarbure est saturé lorsque toutes les valences d’un carbone sont occupées par un
hydrogène. Les hydrocarbures saturés sont plus stables et moins réactifs.

3. Physique
Le pétrole brut refroidit mais sans gaz dissout est presque toujours un liquide assez foncé (noir,
brun, verdâtre) et visqueux à la surface. Sa viscosité souterraine est influencée par la chaleur
géothermique mais également influencée par la quantité de gaz dissoute.

1. Viscosité
C’est la capacité qu’a un liquide à s’écouler sur une surface plane. La viscosité d’une huile
décroit lorsque la quantité de gaz dissout augmente et quand la température augmente. Cette
viscosité croit lorsque le nombre d’atome de carbone augmente, elle augmente aussi avec la
densité. Les huiles des réservoirs profonds ont tendance à être plus légères que celle des
réservoirs superficiels. Plus il y a du gaz en solution, plus la température est élevée et moins
basse est la viscosité. La viscosité se mesure avec un viscosimètre.

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2. La solubilité
La solubilité des hydrocarbures dans l’eau est variable. Les hydrocarbures sont solubles dans
d’autres hydrocarbures, mais sont très solubles dans le chloroforme, le tetrachloroforme de
carbone et le disulfure de carbone.

3. La fluorescence
L’huile brute et les hydrocarbures sont fluorescents sous une lampe ultraviolette. La
fluorescence des hydrocarbures naturels est jaune à marron tandis que celle des produits raffinés
est bleue à verte.

4. Caractère des mélanges


Le gaz naturel est en général un mélange de plusieurs hydrocarbures dont le plus prédominant
est le méthane. Ce gaz existe en subsurface soit comme une accumulation indépendante soit en
association avec de l’huile ou encore en solution dans l’eau de formation. Les hydrocarbures
solides sont relativement rares bien qu’en de nombreux endroits on en rencontre en grandes
quantités variables (sable bitumeux à Eboinda)

5. Kérogène
C’est un minéraloïde bitumeux, solide qui désigne les constituants organiques des roches
sédimentaires insolubles dans les solvants organiques et alcalins. C’est la forme la plus
répandue à la surface de la matière organique. Il est mille fois plus rependu que le pétrole et le
charbon et 50 fois plus que les bitumes dispersés dans les sédiments.
Du point de vue chimique, le kérogène est un complexe macromoléculaire composé de noyaux
cycliques condensés. C’est une matière intermédiaire entre le pétrole et le charbon. Il peut se
transformer partiellement en hydrocarbure sous l’effet de la chaleur pyrobitume.
Chimiquement, il diffère de l’huile brute par sa très forte teneur en oxygène et en azote qui doit
être éliminée avant que le kérogène puisse devenir du pétrole. Ce kérogène peut être une
substance primaire dans le processus de formation du pétrole ou un résidu après la genèse de
ce pétrole.

6. ORIGINE DU PETROLE

Le pétrole et le gaz ont été découvert dans les terrains allant du début de l’ère primaire jusqu’au
milieu de l’ère tertiaire. Dans un champ ou gisement pétrolifère, les hydrocarbures imprègnent
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sous une pression pouvant atteindre 175 kg /cm et à des températures pouvant atteindre 150°C,
les interstices (vides) des sables ou des pores des calcaires ou des grès. Un gisement pétrolifère
est toujours localisé en un point singulier ou dans une anomalie naturelle permettant au pétrole
de se rassembler en un point haut sous une couverture imperméable formant un piège. Le plus
souvent il est surmonté d’une couche d’hydrocarbures gazeux et surnage au-dessus d’une
couche d’eau salée. La couche de terrain sédimentaire à explorer peut atteindre 15000m, mais
les puits productifs les plus profonds ne vont pas au-delà de 7000m. L’épaisseur d’un gisement
dépasse rarement une trentaine de mètre. La plupart des gens pensent que la source principale

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est la matière organique enterrée dans les sédiments à grains fins (argile) et la diagenèse de
cette matière organique mène à la formation d’un protopétrole.

Ce protopétrole est une sorte de kérogène résultant de l’action biologique (bactéries) et


thermocatalytique. Cette substance sera modifiée par l’environnement physique et chimique
avant et pendant jusqu’à devenir finalement du pétrole. Les milieux oxydants sont très peu
favorables à la conservation de la matière organique et dont à sa transformation en pétrole. Des
observations montrent que la matière organique végétale aboutit à des huiles cireuses
(paraffiniques) tandis que la matière organique animale aboutit à des huiles non paraffiniques.
La présence d’huile ou de gaz dépend de l’histoire diagénétique de la matière organique, la
température jouant un rôle important. Le problème de l’origine du pétrole n’est pas une
condition préalable à l’exploration pétrolière.

7. LES ENJEUX DU PETROLE

Les enjeux liés au pétrole sont à la fois économiques, sociaux, environnementaux et


géostratégiques. Ressource stratégique devenue extrêmement lucrative, le pétrole attise les
convoitises. Certains Etats se font la guerre pour acquérir les gisements de pétrole et de gaz.
Les grands Etats cherchent à contrôler les réserves pétrolières et les grandes routes
d’approvisionnement.

1- Enjeux économiques
Le pétrole étant le plus gros commerce international de matières de la planète en valeur et en
volume, il a un poids important dans les équilibres commerciaux. Les grands pays producteurs
disposent de recette telle que leur gouvernement ont souvent un excédent public à placer qui
leur donne un poids financier important. Les fluctuations du prix du pétrole ont un impact direct
sur le budget des ménages, donc sur la consommation dans les pays développés. Elles influent
aussi en proportion variable sur le prix de tous les biens et services car tous sont produits en
utilisant du pétrole. La découverte de réserves de pétrole dans un pays est souvent perçue
comme bénéfique pour son économie.

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2- Enjeux sociaux
Devenu indispensable à la vie quotidienne dans la plupart des pays développés, le pétrole a un
impact social important. On a vu des émeutes parfois violentes suite à des hausses du prix du
pétrole. Dans les pays développés, une augmentation du prix du pétrole se traduit par un
accroissement du budget consacré à la voiture mais dans les pays les plus pauvres elle signifie
moins d’éclairage et moins d’aliments chauds. Outre que le pétrole est utilisé dans toutes les
industries mécanisées comme énergie de base, ses dérivées chimiques servent à la fabrication
de toute sorte de produits, qu’il soit hygiénique (champoing), alimentaire, de protection, de
contenant, de tissu, etc. se faisant, le pétrole est devenu indispensable et par conséquent très
sensible stratégiquement (parce qu’il rentre dans la fabrication de plusieurs produits).

3- Enjeux environnementaux
L’impact environnemental le plus inquiétant du pétrole est l’émission de dioxyde de carbone
CO2 résultant de sa contribution comme carburant. La combustion libère dans l’atmosphère
d’autres polluants comme le dioxyde de soufre SO2. L’extraction pétrolière elle-même n’est
pas sans impact sur les écosystèmes locaux même si, comme dans toute industrie les risques
peuvent être réduits par des pratiques vigilantes. Néanmoins, certaines régions fragiles sont
fermées à l’exploitation du pétrole, en raison des craintes pour les écosystèmes et la
biodiversité. Enfin les fuites de pétrole et de production peuvent être parfois désastreuses,
l’exemple le plus spectaculaire étant celui des marées noires.

4- Enjeux scientifiques et techniques


L’exploration et l’exploitation pétrolières ont exigées le progrès de nombreuses sciences et
technologies pour leur développement. La gravimétrie, la sismique, la diagraphie, la
géophysique ont été développées pour l’exploration pétrolière dès les années 1920. La
production a exigé de la sidérurgie des matériaux résistants aux gaz acides, aux pressions et
températures.

5- Enjeux géostratégiques
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Depuis le tout début du XX siècle, le pétrole est devenu une donnée essentielle de la
géopolitique. La géopolitique du pétrole décrit l’impact des besoins en pétrole, matière
première devenue essentielle à la vie économique mondiale, sur le comportement des pays les
plus puissants. La dépendance des pays développés envers cette matière première est telle que
sa convoitise a déclenchée ou influée sur le coût de plusieurs guerres.

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CHAPITRE II : LES PROCESSUS DE FORMATION DES
HYDROCARBURES

I- GENERALITES

Dans les profondeurs de la Terre, les hydrocarbures naissent à partir de la matière organique
(MO) de plantes ou d’animaux morts. Leur genèse s’étale sur des dizaines de millions d’années
et s’opère seulement dans les conditions physiques, chimiques et géographiques bien
particulières. Les hydrocarbures (HC) sont constitués de molécules composés d’atomes se
d’hydrogène (H) et de carbone (C). Lorsqu’elles sont exposées à l’air, ces molécules entrent en
contact avec de l’oxygène (O) et servent de nourriture aux bactéries aérobies (microorganismes
vivant dans les milieux où il y a de l’air). Cela déclenche diverses réactions chimiques : oxydé
par l’oxygène, biodégradé par les bactéries qui les digèrent, les HC se en eau et en CO2. De ce
fait il n’y a aucun gisement de pétrole et de gaz à la surface de la terre, zone en contact plus ou
moins direct avec l’atmosphère. Pour trouver des gisements d’HC liquides ou gazeux, il faut
s’enfoncer à plusieurs centaines de mètres sous la surface terrestre. Il se forme à plusieurs
centaines de mètres sous la surface terrestre au moins à 1000m jusqu’à une profondeur de 10km.
Au-delà de cette profondeur, les molécules d’HC sont détruites à cause de la température qui
augmente dans le sous sol en moyenne 30°C/100m. Les différentes étapes de la formation des
HC sont :

_ Dépôt de la matière organique

_ Action des bactéries

_ Transformation de la matière organique

Pétrole brut

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II- DEPOT DE LA MATIERE ORGANIQUE

Le pétrole et le gaz naturel sont d’origine organique. Les HC sont issus de la transformation de
la MO de plantes ou d’animaux morts il y a des dizaines de millions d’années et accumulés
dans les sédiments au fond des océans. La MO générant les HC est composée d’une infime
partie de la masse organique (0,1%) provenant du continent et en grande partie de la MO
provenant des océans. Quand un organisme vivant meurt à la surface de la Terre, la matière qui
le compose est soit détruite (par les prédateurs, par les charognards ou par les bactéries
aérobies), soit oxydé. Les atomes d’H et de C qu’elle contient se combinent avec les atomes
d’O présents dans l’air. Ainsi la MO se transforme en H2O ou en CO2. Cependant une infime
partie de cette masse organique échappe à ce destin. Accumulée dans les sédiments fins et
transportée par les cours d’eaux cette matière se dépose parfois au fond des mers. Elle constitue
la charge terrigène contenant la MO provenant du continent. Dans ce milieu peu oxygéné, peu
agité par les courants marins, elle est en partie préservée. La MO transportée et déposée se
mélange aussi aux planctons marins morts (débris de microorganismes animaux : zooplancton
et végétaux : phytoplancton). Ces planctons marins accumulés dans les sédiments constituent
la charge allochimique renfermant la MO produite sur place dans les bassins marins. La MO
pour être préservée et générer des HC, doit atteindre la fond du bassin sédimentaire et se déposer
dans des environnements caractéristiques d’un :
 - Milieu réducteur ou pauvre en oxygène ou milieu anaérobie
 - Milieu protégé de l’action des bactéries aérobies
 - Milieu calme
 - Milieu confiné (fermé) ou imperméable

III- ACTION DES BACTERIES

Au cours de la sédimentation, la MO déposée dans les sédiments est soumise à l’action des
bactéries anaérobies. De ce fait, les sédiments se transforment en boue sombre et malodorante.

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Elles se convertissent alors (au cours de la diagenèse) en roche contenant de la MO susceptible
de se transformer en HC. Cette roche est appelée roche mère. Ce sont les bactéries anaérobies
dans la roche mère qui transforme la MO en kérogène qui deviendra plus tard des HC. La
couche de sédiments dans laquelle se forment les HC est appelée roche mère. Les sédiments
concernés sont les sédiments fins tels que les argiles, marnes, calcaires, vases,... . Ainsi dans
ces sédiments imperméables qui constituent un milieu confiné, les conditions d’anaérobiose s’y
installent définitivement et permettent la préservation de la MO. Le site concerné doit présenter
une ou plusieurs caractéristiques exceptionnelles :
1. - Un climat chaud favorisant le développement d’importantes quantités de
plancton.
2. - La proximité de l’embouchure d’un grand fleuve charriant beaucoup de
débris végétaux. - Pas de montagnes à proximité pour limiter le volume des
sédiments minéraux au sein de la roche.

IV- TRANSFORMATION DE LA MATIERE ORGANIQUE

1. Mécanisme de transformation

En s’enfouissant dans le sol, la roche mère est soumise à des températures de plus en plus fortes.
Dans la même temps la MO qui la compose se retrouve écrasée par le poids des sédiments qui
s’accumulent, la pression augmente de 25bar tous les 100m. Ainsi à 1km sous la Terre, il fait
déjà 50°C sous une pression de 1bar. Dans ces conditions physiques la MO évolue
progressivement :

- Les atomes de C et de H se réorganisent et s’associent avec l’O encore présent dans la roche.
Par compte le peu d’O libre dans le sédiment est rapidement consommé par l’oxydation d’une
partie de la MO. Cela entraine rapidement des conditions anoxiques dans le sédiment c'est-à-
dire sans oxygène qui définit un milieu anaérobie.

- Les atomes de S, N et P finissent par disparaître. Dans ce milieu la MO composée de CHON


est protégée de l’oxydation, mais non de l’action des bactéries anaérobies. Ces bactéries n’ont
pas besoin d’O libre, mais viennent chercher dans les molécules organiques l’O et l’N dont elles
ont besoin pour leur métabolisme. Elles soustraient alors les CHON, les O et les N, laissant les
atomes de C et d’H, c’est la dégradation biochimique de la MO. Ainsi la MO se transforme en
kérogène. Il s’agit d’un matériau intermédiaire composé d’eau, de CO2, de C et d’H qui se
transformera ensuite en HC.

1. Phase de transformation de la MO

La transformation de la MO en fonction de l’enfouissement, en fonction de la température et


de la pression se résume en 3 phases :

- La diagenèse

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C’est la première phase de l’évolution de la MO à la fin de laquelle le kérogène est généré. Au
cours de cette phase la MO subit une dégradation biochimique, une hydrolyse et une
polycondensation. Au cours de cette étape on obtient le kérogène et aussi le méthane. C’est la
phase dite immature (T°<60°C).

- La catagenèse
C’est la seconde phase de l’évolution de la MO avec une température comprise entre 60°C et
120°C (60°C≤T≤120°C). Durant cette phase, les réactions de craquage thermique ont lieu et les
HC liquides (pétrole) sont générés. A ce stade également il y a formation de gaz humide ou
condensat. C’est la phase dite mature et détermine la ʽʽfenêtre à huileʼʼ.

- La métagenèse
C’est la phase ultime de l’évolution du kérogène. La température augmentant avec la
profondeur, on du gaz en abondance provenant du craquage du pétrole. On parle de ʽʽfenêtre à
gazʼʼ situé de 3000m de profondeur. C’est la phase surmature de la transformation dont la
température est au-delà de 120°C (T=120°C).

1. Horizon spécifique de formation du pétrole et du gaz

Une des premières molécules à se former est le méthane. Ce méthane se forme dans les couches
supérieures du sédiment, on dit qu’il s’agit de la dégradation biochimique d’un gaz biogénique
car il est le produit de la dégradation biochimique de la MO. A mesure de l’empilement des
sédiments sur le plancher océanique, les molécules d’HC sont amenées à des températures et
pressions de plus en plus élevées. C’est le processus d’enfouissement. Les molécules d’HC vont
devenir de plus en plus complexes. La dégradation passera de biochimique à thermique.

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Le schéma ci-dessus résume le processus de formation de l’huile et de gaz en fonction de
l’enfouissement de la roche mère. L’axe horizontal du diagramme exprime le pourcentage
d’hydrocarbures générés. L’axe vertical exprime la profondeur d’enfouissement.

Dans le premier 1000m, les bactéries continues toujours d’agir. Dans cette zone le processus
de dégradation biochimique transforme les matières organiques en kérogène qui est une sorte
de pétrole embryonnaire. Sous les 1000m, la dégradation biochimique est transformée par la
transformation contrôlée par l’augmentation de la température : c’est la dégradation thermique
des kérogènes. Entre 2000m et 3000m, le kérogène produit plus d’huile. En dessous des 3000m,
la production d’huile devient insignifiante. Par contre à partir de 2500m ; la production de gaz
devient importante. Il s’agit d’un gaz qu’on qualifie de thermogénique puisqu’il est le produit
de la dégradation thermique du kérogène. A 3500m, on a plus la production d’huile mais une
grande quantité de gaz. La dégradation thermique conduit progressivement à des phénomènes
de carbonatisation qui transforment les kérogènes non transformés en huile ou en gaz en résidu
de carbone. Si l’enfouissement continu au-delà de 4000m, le pétrole et le gaz sont détruits. Il y
a donc des conditions spécifiques d’enfouissement pour former huile ou gaz. En langage
pétrolier on appelle “fenêtre à huile" la zone de profondeur où se forme l’huile (2000m-3000m),
et fenêtre à gaz le domaine de formation de gaz. Ce qui explique aussi que dans un champ de
pétrole il y a toujours de l’huile et du gaz. Ces valeurs de profondeurs ne sont pas absolues.
Elles sont indicatives car le gradient géothermique peut varier d’une région à une autre. Une
région qui a connue du magmatisme récent aura un gradient géothermique plus élevé qu’une
région où le magmatisme a cessé depuis longtemps. Par conséquent les hydrocarbures se
formeront à de plus faibles profondeurs.

- Proportion de liquide et de gaz formée

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Elle dépend de la nature de matière organique composant la roche mère. Si les débris organiques
qui la compose sont principalement d’origine animale, elle donnera plus de pétrole que de gaz/
par contre si elle est constituée de débris végétaux, elle donnera plus de gaz que d’huile.

NB : au bout d’un certain temps, la roche mère va épuiser tout son potentiel et ne produira plus
d’hydrocarbures. Ainsi, avec une sédimentation moyenne de 50m/million d’année, il faut 60
millions d’années pour que les animaux morts se transforment en hydrocarbures liquides
localisées aujourd’hui à 3000m de profondeur. Dès lors on comprend pourquoi le pétrole est
classé parmi les énergies non renouvelables.

CONCLUSION
Le pétrole et le gaz sont générés dans les roches sédimentaires appelées roches mères. Ce sont
des roches riches en matières organiques constituées d’argile, de calcaire, et de ces roches mères
sont sous l’influence des bactéries anaérobies, de la température et de la pression en milieu
confiné. La matière organique contenue dans ces roches dans ces conditions se transforme en
kérogène qui évoluera pour donner du gaz naturel et du pétrole. A ce stade de formation des
hydrocarbures, on est encore bien loin d’un champ de pétrole. Il faut satisfaire encore à
plusieurs conditions, seules les deux premières conditions ont été remplies : accumuler de la
matière organique dans les sédiments protégés de l’oxygénation et avoir atteint les conditions
d’enfouissement spécifiques à sa transformation en pétrole. On a seulement une certaine
quantité d’hydrocarbures liquide et gazeux sous forme de gouttelettes disséminées dans la roche
mère. Pour ce fait, il faut que les hydrocarbures se concentrent et soient piégés dans une roche
réservoir en passant par des voies de migration.

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CHAPITRE III : LES PROCESSUS DE REMPLISSAGE DES
RESERVOIRS

Introduction
Formé en milieu marin dans la plupart des cas, les hydrocarbures sont toujours contenus dans
les roches mères imprégnées d’eau. Les hydrocarbures étant plus légers que l’eau, soumis à la
pression hydrostatique ont tendance à remonter vers le haut à la surface de la Terre. En effet,
les hydrocarbures sont expulsés de la roche mère vers des roches poreuses et perméables
(roches réservoirs) pour être piégés ou jusqu’à aussi remonter une barrière. Il faut en arriver à
ce que les gouttelettes d’hydrocarbures se concentrent dans les roches réservoirs en quittant la
roche mère plus compacte et imperméable. Ce mouvement lent et continu est appelé migration.

Ce phénomène de déplacement des hydrocarbures contrôlé par des facteurs se subdivise en 2


phases : la migration primaire et migration secondaire.

I. FACTEURS DE LA MIGRATION

La vitesse de migration des hydrocarbures dépend de la perméabilité de chaque roche qu’ils


traversent c'est-à-dire de sa capacité à laisser circuler les fluides. En outre, les molécules de gaz
ont une ascension plus rapide que les molécules de pétrole parce qu’elles sont plus petites et
plus mobiles. Parfois les molécules d’hydrocarbures sont freinées dans leur progression par une
roche moins perméable. Elles peuvent néanmoins poursuivre leur migration en pénétrant dans
les failles éventuelles de cette roche ou en passant à travers une roche voisine plus perméable.
Il arrive toute fois qu’une partie des hydrocarbures ne puisse poursuivre leur ascension :
 - Soit parce qu’ils se dissolvent dans l’eau contenue dans la roche traversée.
 - Soit parce qu’ils restent collés aux grains qui composent la roche.
Ce phénomène se nomme perte de migration. Ces pertes peuvent être très importantes surtout
si l’huile et le gaz parcourent un long trajet au cours de leur progression. De ce fait une certaine
des hydrocarbures issus des roches mères ne pourra jamais faire l’objet d’une exploitation
pétrolière.

II. LES DIFFERENTES PHASES DE LA MIGRATION

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1. Migration primaire
Elle intervient après la formation des hydrocarbures et correspond au déplacement des
hydrocarbures des roches mères vers les roches réservoirs. L’expulsion des hydrocarbures vers
les roches réservoirs est due à 2 facteurs :
- La microfissuration des roches mères
La génération de roche mère naturellement imperméable, entraine une augmentation du volume
de fluide pressent à l’intérieur de celle-ci. Cela va créer des microfissurations à l’intérieur de la
roche mère par lesquelles les hydrocarbures sont expulsés vers les eaux de faible pression qui
sont les roches réservoirs.

- La pression ou le poids des sédiments sus-jacents


Les sédiments sus-jacents exercent une pression continue sur les sédiments sous-jacents.
L’augmentation de cette pression est proportionnelle à la solubilité des hydrocarbures dans
l’eau. Cette pression entraine l’expulsion de l’eau et avec celle des hydrocarbures qui
précipitent dans les niveaux réservoirs.

2. Migration secondaire
Cette migration correspond au déplacement des hydrocarbures à l’intérieur de la roche
réservoir. Les hydrocarbures dans la roche réservoir continuent toujours leur migration vers le
haut jusqu’à rencontrer une barrière. Les hydrocarbures expulsés avec l’eau cherchent à se
stationner plus haut que l’eau en fonction de leur densité sous l’action de la gravité et
l’hydrodynamisme. De ce fait, dans un gisement les hydrocarbures occupent les parties hautes
des réservoirs fermés tandis que l’eau occupe les parties basses.
Ce schéma montre la superposition des composantes d’un gisement en fonction de leur densité.
Du haut vers le bas nous avons :
2. - Le gaz plus léger
3. - Le pétrole moins dense
4. - L’eau plus dense
Les molécules d’hydrocarbure formées dans la roche mère se trouvent dispersées et mélangées
à l’eau. Sous la pression hydrostatique, le fluide (pétrole+gaz) migre de la roche mère pour se
concentrer dans une couche de roche perméable et poreuse qui lui sert de réservoir. Dans ce
réservoir une séparation de phase au sein du fluide expulsé s’effectue en fonction de la densité
respective de chaque composant. Cela se réalise de sorte que le gaz se concentre dans la partie
haute, le pétrole dans la partie moyenne et l’eau dans la partie basse. La migration permet en
quelque sorte de concentrer les gouttelettes d’hydrocarbure disséminées dans la roche mère en
gisement dans le réservoir.

III. PIEGEAGE DES HYDROCARBURES

Contrairement à ce qu’on pense, les hydrocarbures se trouvent rarement là où ils se sont formés.
Expulsés des roches mères les hydrocarbures remontent vers la surface en se retrouvant dans
des roches poreuses et perméables appelées roches réservoirs. Celles-ci sont affectées de pièges
dans lesquels les hydrocarbures se concentrent. Ces réservoirs à pétrole sont hermétiquement

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fermés par des couches imperméables formant une couverture du gisement pour freiner la
migration des hydrocarbures vers la surface. Les roches dites réservoirs ont la capacité
d’accueillir une certaine quantité d’hydrocarbure. Quant aux roches couvertures qui surmontent
ces réserves, elles ont le pouvoir de freiner le pétrole et le gaz dans leur migration vers la
surface.

1. Réservoirs à hydrocarbure
Pour qu’il y ait gisement de pétrole, il faut que les hydrocarbures aient été après leur formation
rassemblés puis piégés dans des réservoirs. En effet, lorsque la migration continue jusqu’à la
surface, les hydrocarbures risquent de se disperser (pour les gaz) ou s’oxyder (pour le pétrole
liquide), ne laissant sur le sol que les résidus solides (bitume) inexploitables. Pour les conserver
il faut donc un piège. Le piège idéal est un réservoir constitué de roches poreuses et perméables
appelées roches réservoir où le pétrole va s’emmagasiner dans les interstices. Ces roches se
comportent comme des éponges absorbant les hydrocarbures. Le réservoir est généralement
poreux et perméable capable de récupérer et piger les hydrocarbures. Il se présente sous forme
de formation sédimentaire dont la porosité permet de retenir de l’eau, des hydrocarbures. Quatre
éléments essentiels caractérisent le réservoir. Ce son t : la nature lithologique de la roche
constituant le réservoir, la porosité, le contenu en fluide et la perméabilité.

2. Roche d’un réservoir à pétrole


Elle implique la nature lithologique du réservoir. C’est la partie de la roche poreuse renfermant
des interstices qui peuvent contenir des hydrocarbures en grande quantité. Du point de vue
lithologique, les roches réservoirs sont généralement constituées de roches sédimentaires non
métamorphisées telles que les grès et les carbonates. Néanmoins dans des conditions
exceptionnelles des schistes peuvent constituer des réservoirs. Les roches réservoirs peuvent
être classées en 3 groupes qui sont :
- Les réservoirs détritiques
- Les réservoirs chimiques et biochimiques
- Les réservoirs divers

Dans cette classification, on peut distinguer des réservoirs qui sont des complexes
intermédiaires composés de roches de nature lithologique différente. Ils sont désignés sous le
nom du constituant dominant accompagné du constituant mineur.

EX : réservoir de sable calcaire, de calcaire argileux


De gros champs pétrolifères connus et exploités dans le monde ont constitués de 60% de roches
détritiques essentiellement composées de sables et de grès, 30% à 40% de ces champs sont des
réservoirs chimiques et biochimiques et 1% ne concernent seulement les roches
métamorphiques et volcaniques.

3. Nature du fluide dans un réservoir


A l’intérieur d’un réservoir on trouve des hydrocarbures piégés mais aussi de l’eau résiduelle.

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Plus légers que cette eau, les hydrocarbures migrent au-dessus des nappes aquifères. Ils sont
alors arrêtés dans leur progression par les roches couvertures imperméables. Par ailleurs, les
pièges à hydrocarbures peuvent contenir :
- Seulement du gaz
- Seulement du pétrole
- A la fois du pétrole et du gaz
Dans ce dernier cas le gaz plus léger que le pétrole est stocké dans la partie supérieure du piège.
Néanmoins, même dans les accumulations de pétrole seul, on trouve du gaz dissout en quantité
importante. De même qu’sein des réservoirs de gaz on constate toujours la présence d’une
fraction d’hydrocarbures liquides légers, le condensât. Si ces réserves sont un jour exploitées,
le gaz dissout dans le pétrole brut sera transformé en GPL (Gaz de Pétrole Liquéfié) employé
notamment comme carburant. Quant aux condensats, ils seront raffinés pour donner du naphta
(matière première en pétrochimie) ou en kérosène (carburant utilisé en aviation).

4. Caractéristiques physiques d’un réservoir


Les roches réservoirs sont des roches combinant porosité et perméabilité qui intéressent
beaucoup les pétroliers. En effet, elles sont potentiellement remplies de gaz ou de pétrole qui
pourront se déplacer rapidement dans la roche lorsqu’on les pompera pour les exploiter. La
qualité des réservoirs est donc caractérisée par sa porosité (plus la roche est poreuse plus le
volume du pétrole contenu est grand) et sa perméabilité (possibilité d’extraire le pétrole).

1. La porosité

Dans une roche poreuse, les grains sont en contact les uns avec les autres mais des espaces
vides subsistent entre eux. Ces espaces définissent la porosité de chaque roche. La porosité est
l’ensemble des vides ou cavités qui subsistent entre les particules des sédiments consolidés de
la roche réservoir. Elle correspond au rapport de ces espaces intergranulaires et le volume total
du sédiment. Désigné par ɸ, elle s’exprime en %. Plus le pourcentage de vide d’une roche est
important plus celle-ci est poreuse.

Porosité ɸ = (volume des vides Vv/ volume total Vt) × 100

La porosité varie de 5% à 40%. Il existe 3 types de réservoir en fonction de leur porosité :

1. - réservoir de faille : ɸ<45%


2. - réservoir de porosité moyenne : 10%< ɸ<20%
3. - réservoir de bonne porosité : ɸ>20%
En fonction de l’espace du fluide imprégné, on distingue la porosité totale ou brute et la porosité
effective qui est le rapport entre le volume le volume des vides remplis (par l’eau et les
hydrocarbures) et le volume total des vides.

Porosité effective = (volume des vides remplis/ volume total des vides)×100

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1. Perméabilité des réservoirs

Les roches poreuses ont souvent une bonne perméabilité même si l’association de ces 2 qualités
au sein d’une même roche n’est pas systématique. Ainsi, l’argile est poreuse car constituée de
particules séparées par des vides importants. Cependant, elle est imperméable car ces particules
constituent des feuillets empilés serrés les uns contre les autres qui limitent la circulation. Une
roche poreuse n’est pas forcement perméable. Pour qu’elle le soit, il faut que les vides qui
définissent la porosité soient en communication, laissant la libre circulation des fluides qu’ils
peuvent contenir. La perméabilité est donc la capacité d’une roche à se laisser traverser par un
fluide (liquide + gaz). Elle est composée par plusieurs variables qui sont :
1. - La géométrie des pores
2. - La taille des pores
3. - Les forces capillaires entre les roches et les fluides imprégnés
4. - La pression hydrostatique.

5. Pièges à hydrocarbure
Le piège est une structure tectonique et stratigraphique qui affecte les sédiments permettant de
maintenir les hydrocarbures dans le réservoir. Pour que l’exploitation du gisement soit
économiquement viable, il faut qu’une grande quantité d’hydrocarbure soit accumulée dans un
vaste volume fermé que l’on appelle piège à hydrocarbure. On peut définir un piège comme
étant une anomalie géologique d’origine tectonique (faille, anticlinal) ou d’origine
stratigraphique (biseau, récif) ou lithologique au sein d’une roche poreuse et perméable
recouverte par une roche imperméable.

IV. FACTEURS LIMITANT LES PIEGES A HYDROCARBURE

Une fois pris au piège, les hydrocarbures ne sont pas à l’abri d’éventuelles dégradations. Ainsi,
si une accumulation d’hydrocarbures se trouve à moins de 1000 m de profondeur, elle risque
d’être infiltrée par les eaux de pluie. Or ces eaux contiennent de bactéries et de l’oxygène qui
rentrent en contact avec les particules de pétrole et de gaz. Cela déclenche des réactions
chimiques qui transforment les hydrocarbures en eau et n dioxyde de carbone. Au bout d’un
certain temps, le pétrole initial sera dégradé. Il ne restera dans le piège que des hydrocarbures
solides, lourds et visqueux plus difficile à exploiter que le pétrole liquide ainsi que le gaz. Au-
delà de 1000 m de profondeur, la température est supérieure à 50°C et les bactéries responsables
de cette dégradation ne survivent pas. Pétrole et gaz se retrouvent alors dans des conditions de
conservation améliorée. Néanmoins, les accumulations situées en profondeur peuvent être
perturbées. S’ils ne sont pas menacés par les bactéries ou l’oxygène, les pièges situés en
profondeur peuvent être soumis à des mouvements tectoniques similaires à ceux qui les ont
parfois engendrés. Les mouvements affectant les roches peuvent générer des fractures qui
rendent le piège moins hermétique : parcourue de fractures, la roche couverture laisse les
hydrocarbures s’échapper. Si elles sont plus violentes, les secousses tectoniques peuvent même
détruire le piège en le réduisant ou n faisant disparaître sa fermeture.

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V. DIFFERENTS TYPES DE PIEGES

Il existe plusieurs types de pièges avec de nombreuses variantes mais on les classe en 3 classes
qui sont :
1. - Les pièges structuraux
2. - Les pièges stratigraphiques
3. - Les pièges mixtes
1. Les pièges structuraux
Ce sont les plus répandus et engendrés par des déformations de terrain. En effet, l’enveloppe
rocheuse qui recouvre la Terre est agitée par le mouvement. Elle est fragmentée en 12 plaques
tectoniques gigantesques qui se rapprochent les unes des autres entrant en collision. Sous l’effet
de ces mouvements, les couches rocheuses se plissent et les failles apparaissent. L’organisation
des roches peut alors être modifiée. De ce fait, les roches réservoirs plissées ou faillées se
retrouvent parfois environnées de toute part par des roches couvertures formant un piège. Il
existe 2 types de pièges structuraux : les pièges de type anticlinal et par faille.

1. Piège de type anticlinal


Né d’un plissement rocheux du fait de la pression latérale des couches environnantes, les pièges
de type anticlinal ont une forme de dôme, de structure bombée. Ce sont les pièges structuraux
les plus courants. Dans ce cas, le piège se trouve au sommet de plis anticlinaux ou alternent
roches perméables et roches imperméables. Les fluides se déplacent des points de plus forte
pression aux points de plus faible pression c'est-à-dire du bas vers la haut. Ces fluides sont un
mélange d’eau et de gouttelettes d’huile et de gaz. A cause de la barrière à la migration que
forme la couche imperméable, les fluides s’accumulent dans la partie haute du pli. Il se fait une
séparation des phases selon leur densité respective. Le gaz occupera la partie la plus haute suivi
de l’huile et de l’eau.

1. Piège par faille


Une autre situation propice à la formation d’un piège est offerte lorsque les fluides circulant
dans une couche perméable sont coincés sous des couches imperméables dans un biseau formé
par le déplacement des couches en la faveur des failles.

2. Les pièges stratigraphiques


Les pièges stratigraphiques sont composés de couches sédimentaires qui n’ont pas subit de
déformation tectonique. Une roche couverture y enveloppe complètement une roche réservoir.
Parfois ce sont des dômes de sel qui font office de roches couvertures dans ce genre de piège.
Parmi ces pièges on peut distinguer les lentilles de sables, des biseaux sous discordance et des
récifs.

1. Les lentilles de roche ou de sédiments sableux


Très perméables contenus dans les couches perméables peuvent aussi servir de piège (partie
inférieure droite du piège C (voir figure ci-dessous)). Par exemple, c’est la situation sur le delta
du Mississipi où les sédiments imperméables boueux, riches en matières organiques à l’origine

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servent de roche mère les lentilles de sable servent de réservoir.

1. Les biseaux sous discordances angulaires


Recouvert par des couches imperméables, ils constituent des pièges à hydrocarbures (partie
supérieure droite du piège stratigraphique C (voir figure C)).

1. Les récifs
Les dépôts de récifs coraux scellés de toute part par une formation imperméable servent de
piège à hydrocarbures.

3. Les pièges mixtes


Il y a aussi des pièges qui sont associés aux dômes ou diapirs de sel (piège mixte d (voir figure
ci-dessous)). Ce sont des couches plastiques plissées constituées de sels ou d’anhydrides mis
en place par la compression des couches sédimentaires environnantes donnant lieu à des
montées de sel par endroit. Dans ce schéma, lorsque les diapirs de sel se sont mis en place (un
peu à la manière d’un intrusif), ils ont retroussés et créées des biseaux qui sont scellés par les
couches imperméables et par le sel lui-même qui est imperméable.

LES DIFFERENTS PIEGES D’HYDROCARBURE

VI. ROCHES COUVERTURES

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La formation des hydrocarbures dans la roche mère, leur migration et leur rencontre avec une
roche réservoir ne suffisent pas pour former une poche de pétrole ou de gaz pour constituer un
champ exploitable. En effet, si les molécules d’hydrocarbures ne sont pas stoppées dans leur
migration, elles ne feront transiter dans la roche réservoir. Elles ne pourront s’accumuler dans
cette roche. Pour former une réserve d’hydrocarbures, il faut une donc une roche réservoir qui
fasse office de barrière au-dessus de la couche réservoir en le fermant hermétiquement pour ne
pas que le pétrole s’échappe. On l’appelle roche couverture. Les meilleures roches couvertures
sont les plus imperméables à savoir les argiles et les couches de sel cristallisées qui sont des
évaporites (le gypse ou l’anhydride). Cependant toute roche suffisamment imperméable peut
constituer une roche couverture à l’exception de certains carbonates très compacts, les siltites.

CONCLUSION

Quatre conditions doivent être réunies pour avoir des réserves de pétrole exploitables :
 La présence d’une roche mère ;
 Des conditions favorables à la transformation de la matière organique qu’elles
renferment en hydrocarbures ;
 Des voies de migration vers une roche poreuse et perméable et
 Un piège fermé hermétiquement par une roche couverture.

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CHAPITRE IV : LE BASSIN SEDIMENTAIRE DE COTE D'IVOIRE

I. PRESENTATION GEOGRAPHIQUE ET STRUCTURALE

La géologie de la Côte d’Ivoire se compose par un socle précambrien appartenant au craton


Ouest africain et occupe 97% du territoire et par une couverture sédimentaire datant du crétacé
à actuelle représentant 3% du territoire. Le bassin sédimentaire de Côte d’Ivoire est le plus
occidental des bassins côtiers du golfe de Guinée. Il s’étend le long de la côte ouest africaine
du Libéria au Ghana entre les longitudes 3°05’W et 5°30’W et les latitudes 5°20’N et 5°40’N.
C’est un bassin de type transformant né de l’ouverture de l’Atlantique Sud au crétacé inférieur.
Il est sous la dépendance de 2 failles majeures transformantes de direction ENE-WSW. Ce sont:
- La faille de Saint Paul au nord qui prolonge sur le continent par un accident
majeur dénommé faille des lagunes.
- La fracture de la Romanche au sud qui se prolonge au Ghana.

Le bassin comprend une partie terrestre (on shore) et une partie immergée (off shore).

1. Le bassin on shore
Il est étroit et s’étire d’Ouest (Sassandra) en Est (frontière ivoiro-ghanéenne) sur environ 360
2
km. Sa superficie totale est de 800 km et son épaisseur 3 d’Ouest en Est atteignant 35 km
maximum. La faille des lagunes subdivise l’on shore en 2 parties :
2
 Une partie Nord (5000 km ) caractérisée par une sédimentation peu épaisse.
2
 Une partie Sud (3000 km ) caractérisée par une sédimentation très épaisse
supérieure parfois à 5000 m.

2. Le bassin off shore (partie immergée)


Très vaste (80 à 150 km de large), elle constitue l’essentiel du bassin sédimentaire ivoirien. Le
bassin s’étend d’Est en Ouest depuis la côte jusqu’à des profondeurs d’eau supérieure à 3000m.
L’off shore est subdivisé en 2 marges :
 La marge de San-Pédro qui s’étend de la frontière libérienne jusqu’à Grand-Lahou.
Elle se caractérise par un socle peu profond et un plateau continental abrupt.
 La marge d’Abidjan qui s’étend depuis Grand-Lahou jusqu’à la frontière ghanéenne.
Son socle est plus profond, l’épaisseur des sédiments augment d’Ouest en Est (vers le
bassin ghanéen).
La marge d’Abidjan est la zone des principales découvertes d’hydrocarbures en Côte d’Ivoire.
Elle renferme tous les champs pétroliers connus à ce jour.
Le bassin sédimentaire de Côte d’Ivoire est affecté par 3 discordances majeures :

 La discordance post-albienne : elle correspond à la transition albienne-célomanienne.


 La discordance intrasénonienne : son origine reste encore mal élucidée. Cette
discordance trompe par endroit des sédiments albiens.

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 La discordance oligocène : présente dans tous les bassins de l’Afrique de l’Ouest, son
origine serait due à une baisse générale du niveau de la mer.

II. STRATIGRAPHIE

La stratigraphie reconnue par les forages dans la marge d’Abidjan va de l’Albien au miocène
récent. Les sédiments d’âge albien sont constitués par les dépôts argilo-carbonatés peu épais et
de séries sableuses ou sablo-argileuses déposées dans un environnement marin peu profond.
Les dépôts post-cénomaniens sont constitués de séries argileuses épaisses et des dépôts sableux
dans les chenaux sous-marins.

III. RESERVOIRS DU BASSIN SEDIMENTAIRE IVOIRIEN

Les réservoirs du bassin sédimentaire de Côte d’Ivoire sont en général gréseux à ciment
argileux ou parfois argilo-calcaire et se localise dans les formations allant de l’Albien au
maastrichtien.

Blocs pétroliers du bassin ivoirien

IV. CHAMPS ET PROSPECTS

1. Champs et prospects de l’Albien

La série albienne renferme les plus importants réservoirs mis en évidence en Côte d’Ivoire. Les
réservoirs sont en général de type structural découpés par des failles souvent modelés par la
discordance post-albienne. On rencontre d’Ouest en Est :
• Le champ lion : C’est un champ off shore situé au large de Grand-Lahou. Le gisement
est constitué d’huile et de gaz.
• Le champ panthère : Le gisement est constitué de gaz situé au large de Grand-Lahou.

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• Le champ foxtrot : Situé à l’Est du champ panthère et est constitué uniquement de gaz.
• Le champ espoir : Situé au large de Jacqueville constitué d’huile et de gaz.
• Le champ baobab : Situé au Sud-Ouest d’Abidjan et constitué d’huile.

2. Champs et prospects du Cénomanien


Le célomanien renferme de nombreux champs et prospects dont les plus importants sont à gaz.
Il s’agit du champ panthère à l’Ouest du champ foxtrot et des prospects Eland, Kudu et Ibex à
l’Est. Les réservoirs de la structure Gazelle sont d’âge célomanien et sénonien inférieur.

3. Champs du sénonien inférieur


Les pièges du sénonien inférieur sont généralement de type stratigraphique (lentille, chenaux,
etc.), de taille modeste et difficile à explorer. Ils sont par contre très difficile est perméables
souvent à huile. De nombreux prospects ont été mis en évidence dans le bassin. Certains ont été
forés et d’autres ne le sont pas encore. Le principal champ sénonien inférieur est le champ
Bélier.

4. Prospects du Campanien-Maastrichtien
Le maastrichtien comporte de nombreux prospects non forés. Ils sont de type stratigraphique
avec de grandes extensions.

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