Chapitre 2 

: La photosynthèse permet
la production de matière organique

La production de matière organique implique chez les végétaux la réception de l’énergie solaire puis sa
conversion par la cellule en énergie chimique sous forme de matière organique. La matière organique est ensuite
distribuée à tous les organes de la plante lui permettant ainsi d’assurer de nombreuses fonctions.

I- L’absorption de l’énergie solaire :

a.Lumière naturelle et spectres d’absorption foliaire : (rappel 1 ESC + livre p 222-223)

La lumière visible est composée d’un large spectre de radiations comprises entre 680 et 400 nm. Elles
ne sont pas en quantités équivalentes.

La lumière est principalement captée par les cellules chlorophylliennes du parenchyme palissadique des
feuilles. Les radiations bleues et rouges sont principalement absorbées, les vertes sont réfléchies ce qui donne
la couleur de la feuille. Le spectre d’absorption correspond à l’ensemble des radiations retenues par les
pigments photosynthétiques.

b.Les chloroplastes contiennent les pigments foliaires :

Les cellules chlorophylliennes contiennent de nombreux organites : les chloroplastes.

Schéma de chloroplaste (enveloppe / stroma / thylakoïdes)

Les chloroplastes sont les structures réceptrices de la lumière dans les cellules chlorophylliennes. Ils
contiennent de nombreux pigments qui assurent l’absorption d’une partie seulement du spectre de lumière
solaire. Chlorophylle a et b, Xanthophylles, Caroténoïdes.

Voir chromatographie → explication de la complémentarité des spectres d’absorption (p223).

Les photons sont capturés par des pigments chlorophylliens photosynthétiques. Leur efficacité sur la
photosynthèse est différente (le rouge et le bleu sont les longueurs d’onde les plus efficaces = spectres d’action)

II- La photolyse de l’eau et la production de composés réduits

Approche historique (voir TP)

•Expérience de Ch Bonnet, 1747 : les plantes dégagent un gaz, de l’O2, à la lumière. (p222)

•Expérience de Hill, 1939 : Mise en évidence de la nécessité d’un accepteur d’électrons dans la photosynthèse. On
recrée donc les conditions de la photosynthèse dans le chloroplaste : Extrait de chloroplastes par broyat, lumière,
(réactif de Hill = cyanure de fer dont le fer est à l’état oxydé Fe 3+. 4 atomes de fer pourront alors capturer 4
électrons).

•Expérience de Ruben et Kamen, 1941 : L’O2 produit lors de la photosynthèse provient de l’eau et non du CO 2.
p223

L’absorption de photons permet l’excitation de la chlorophylle a qui entraîne l’oxydation de l’eau dans les
chloroplastes = PHOTOLYSE de l’eau

2 H2O → O2 + 4 H+ + 4 e- → O2 + 2 TH2 (TH2 = coenzymes oxydés)

 Bilan du TP : L’augmentation du taux d’O2 à la lumière signale l’oxydation de l’eau à la lumière.

La production de O2 sera le signe d’une photosynthèse efficace = photo-oxydation = couplage de

réactions d’oxydoréduction permises par la lumière.

→ Que deviennent les coenzymes réduits dans la plante  ?

III- Le CO2 est progressivement incorporé dans la matière organique :

•Expérience historique de Calvin/Benson : cf doc 224-225.

Le CO2 entre dans la formation des diverses molécules carbonées. Leur ordre d’apparition à partir de
l’injection de CO2 radioactif permet de comprendre la succession de réactions qui se produisent dans le
chloroplaste.

Explication de la chromatographie  : APG, RuBP et hexoses formés en premier

La première réaction permet la fixation d’un CO2 sur un sucre à 5 C = ribulose1,5bisP. Cette réaction est
permise par une enzyme : la RuBisCO, cependant le sucre obtenu est instable et il est scindé rapidement en deux
phosphoglycérates (C3).
Les phosphoglycérates (C3) permettent ensuite :
-la formation de nouveaux composés par réduction : utilisation d’électrons et H+ pour produire des trioses puis
sucres en C6 (ex : glucose), amidon, acides aminés…
-La régénération du RuBisP nécessaire à la fixation d’autre CO2.

Ces réactions nécessitent en particulier des électrons et H + fournis par la phase photochimique de la
photosynthèse. Le CO2 est donc réduit pour former des composés organiques

L’ensemble des réactions forme un cycle appelé cycle de Calvin qui permet d’intégrer progressivement
du CO2 dans la matière organique (doc 5 p 225). À partir des premières molécules, les cellules produisent une
grande diversité de molécules.

IV- L’utilisation de la matière produite dans la plante

Le glucose produit par la photosynthèse peuvent être à l’origine de nombreuses molécules. C'est grâce à
des enzymes variées que les cellules des organes peuvent produire ces molécules. Il existe de nombreuses voies de
biosynthèse dans la plante.

A- La production de la paroi végétale.

L’édification de la paroi se fait à partir de nombreuses fibres :

•cellulose (+ hémicellulose) issues de la polymérisation de glucose (doc 4 et 5 p227) [colorées en rose sur les
coupes]
•des pectines (polyosides) qui relient les fibres de cellulose entre elles → maillage (doc3 p 226)
•la lignine dont la voie de synthèse fait intervenir une voie enzymatique complexe qui prend aussi pour point de
départ les molécules issues de la photosynthèse. [Colorée en vert sur les coupes]

Remarque  : La production de lignine se fait chez les fougères et les plantes à fleur (gymnospermes +
angiospermes). Elle n’est pas produite par les mousses ni les algues. Évolutivement c’est une molécule importante
qui a permis un port dressé du végétal et donc de gagner en concurrence sur la captation de la lumière. Le
développement de la plante s’en trouve amélioré. + piège du Carbone dans la matière organique -> diminution du
carbone atmosphérique.
 B- La production de molécules de réserve

•Expériences sur Élodées + Lugol, graines + rouge neutre… → La photosynthèse permet la production de
molécules organiques diverses → localisation d’amidon dans les chloroplastes, saccharose, lipides dans graines...

L’énergie lumineuse est donc convertie en énergie chimique sous forme de matière organique ; celle-ci
pourra être utilisée transportée par les vaisseaux du phloème sous forme de saccharose puis utilisée ou stockée
par les cellules de la plante. Elles pourront être utilisées lors de la reprise de végétation après la mauvaise saison
ou pour favoriser la reproduction.

Ex de molécules de réserve : saccharose (tiges de canne à sucre, racine de carotte), amidon (tubercule de PdT, fruit
de la banane), protides (graines de légumineuses), lipides (fruit d’avocat, graines d’arachide, noix, ricin…)

C- La production de molécules impliquées dans l’interaction avec le milieu (p230-231)

Ces substances sont en général conservées et concentrées dans la vacuole des cellules. Elles sont impliquées dans
des interactions mutualistes ou compétitives de la plante avec d'autres êtres vivants.
Ex :
•Anthocyanes et flavones → couleurs attractives pour les animaux sur les fleurs et les fruits.
•Poisons → troubles digestifs, amertume... ex : Koudous / acacias doc 4 p 230
•Parfums et nectars → attirer les insectes et autres animaux.
•Éthylène → molécule gazeuse permettant la communication entre individus.

CONCLUSION :

Grâce à la photosynthèse, les végétaux convertissent l'énergie lumineuse en énergie chimique

(matière organique réduite). Cette matière est ensuite distribuée aux autres organes (hétérotrophes) par
la sève élaborée.
L'équipement enzymatique des cellules permet alors aux organes de produire des molécules
permettant le maintien de la plante (lignine des vaisseaux), des réserves (glucides, lipides ou protides des
bulbes, graines, rhizomes...), la reproduction (pigments des fleurs et fruits, réserves des graines) ou
même la communication avec d'autres espèces, en particulier animales (toxicité, attraction par les
pigments...).
Expérience de Hill sur un extrait de cellules chlorophylliennes Expérience de Hill sur un extrait de cellules chlorophylliennes

Expérience de Hill sur un extrait de cellules chlorophylliennes Expérience de Hill sur un extrait de cellules chlorophylliennes
Document 1 : Expérience de Ruben et Kamen (1940)
Des algues chlorophylliennes sont mises en suspension dans de l’eau
additionnée de dioxyde de carbone. On prépare deux suspensions A et B qui
diffèrent par la proportion des molécules d’eau comportant l’isotope 18O,
ainsi que par la proportion des molécules de dioxyde de carbone
comprenant ce même isotope.
Les suspensions A et B sont exposées à la lumière. Le dioxygène produit par les
algues est recueilli et la proportion de dioxygène comprenant 18O est déterminée.
Document 1 : Expérience de Ruben et Kamen (1940)
Des algues chlorophylliennes sont mises en suspension dans de l’eau
additionnée de dioxyde de carbone. On prépare deux suspensions A et B qui
diffèrent par la proportion des molécules d’eau comportant l’isotope 18O,
ainsi que par la proportion des molécules de dioxyde de carbone
comprenant ce même isotope.
Les suspensions A et B sont exposées à la lumière. Le dioxygène produit par les
algues est recueilli et la proportion de dioxygène comprenant 18O est déterminée.

Proportions Proportions
Proportions de Proportions de O2 produit Proportions de Proportions de O2 produit
de H2O de H2O
CO2 comprenant en fin d’expérience et CO2 comprenant en fin d’expérience et
comprenant 18 comprenant
18 O (en %) comprenant 18O (en %) 18
18
O (en %) comprenant 18O (en %)
O (en %) O (en %)
Suspension A 0,85 0,2 0,84 Suspension A 0,85 0,2 0,84

Suspension B 0,2 0,68 0,2 Suspension B 0,2 0,68 0,2

Document 1 : Expérience de Ruben et Kamen (1940)
Des algues chlorophylliennes sont mises en suspension dans de l’eau
additionnée de dioxyde de carbone. On prépare deux suspensions A et B qui
diffèrent par la proportion des molécules d’eau comportant l’isotope 18O,
ainsi que par la proportion des molécules de dioxyde de carbone
comprenant ce même isotope.
Les suspensions A et B sont exposées à la lumière. Le dioxygène produit par les
algues est recueilli et la proportion de dioxygène comprenant 18O est déterminée.
Document 1 : Expérience de Ruben et Kamen (1940)
Des algues chlorophylliennes sont mises en suspension dans de l’eau
additionnée de dioxyde de carbone. On prépare deux suspensions A et B qui
diffèrent par la proportion des molécules d’eau comportant l’isotope 18O,
ainsi que par la proportion des molécules de dioxyde de carbone
comprenant ce même isotope.
Les suspensions A et B sont exposées à la lumière. Le dioxygène produit par les
algues est recueilli et la proportion de dioxygène comprenant 18O est déterminée.

Proportions Proportions
Proportions de Proportions de O2 produit Proportions de Proportions de O2 produit
de H2O de H2O
CO2 comprenant en fin d’expérience et CO2 comprenant en fin d’expérience et
comprenant 18 comprenant
18 O (en %) comprenant 18O (en %) 18
18
O (en %) comprenant 18O (en %)
O (en %) O (en %)
Suspension A 0,85 0,2 0,84 Suspension A 0,85 0,2 0,84

Suspension B 0,2 0,68 0,2 Suspension B 0,2 0,68 0,2