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COURS DE GESTION DE L’ENVIRONNEMENT

Gestion de l’environnement Préparatoire


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CONTENU DU COURS
CHAP.I. NOTIONS PRELIMINAIRES
I.1. Définition et compartiments de l’environnement
I.2. Atmosphère terrestre
I.2.1.Composition
I.2.2. Couches atmosphères
I.2.3. Réactions chimiques dans l’atmosphère
I.2.4. Pollution atmosphérique
I.2.4.1. Classification des polluants atmosphériques
I.2.4.2. Principales sources de pollution atmosphérique
I.2.4.3. Problèmes liés au monoxyde de carbone
I.2.4.4. Problème liés aux pluies acides
I.3. Effet de serre et changements climatiques
I.3.1. Effet de serre
I.3.2. Changements climatiques
I.4. Les métaux lourds et l’environnement
CHAP.II. LES DECHETS ET LE TRAITEMENT DES DECHETS
II.1. Introduction
II.2. Définition
II.3. Classification
II.4. Gestion des déchets solides
II.5. Les aspects toxicologiques
II.6. L’approche environnementale et sanitaire.

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II. Objectif général


Donner à l’étudiant de préparatoire les notions de base sur
l’environnement en rapport avec le développement durable.

II. Objectifs spécifiques

A la fin du cours, l’étudiant sera en mesure de (d’) :


- Comprendre le fonctionnement de notre environnement ;
- Connaître les principales ressources naturelles de notre
environnement ;
- Identifier les différents sources de pollution de notre environnement ;
- Comprendre le phénomène de l’effet de serre ;
- Proposer des solutions pour une meilleure gestion de notre
environnement.

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CHAP.I. NOTIONS PRELIMINAIRES


I.1. Définition et compartiments de l’environnement
L’environnement est un potentiel des ressources. C’est aussi la qualité
du milieu physique. Les ressources sont une partie de l’environnement qu’à un
moment donné l’homme utilise pour produire d’autres ressources nécessaires à
la satisfaction des besoins matériels ou immatériels de l’homme. Les ressources
peuvent être matérielles ou immatérielles. Les ressources matérielles
représentent tout ce qui possède une masse, qui occupe une portion d’espace ;
bref tout ce qui a une dimension. Ce sont les êtres vivants (animaux ou
végétaux, y compris l’homme) et les êtres inanimés (matière minérale). Les
ressources immatérielles représentent toute ressource qui ne possède pas une
masse, c’est le cas par exemple de la culture, du savoir. L’espace représente
l’aire géographique qui se situe de la surface de la terre jusqu’à une certaine
hauteur, en altitude. La qualité du milieu physique réfère à l’harmonie qui doit
exister entre les différents éléments de l’environnement.
L’environnement est structuré en compartiments. On distingue ainsi :
- L’atmosphère : c’est le compartiment de l’environnement qui va de la
surface de la terre jusqu’à une certaine hauteur dont on peut déterminer
relativement les limites. Dans ce compartiment domine essentiellement la
matière à l’état gazeux (O2, N2, CO2, H2, etc.).
- L’hydrosphère : c’est le compartiment de l’environnement où il y a la
prédominance de l’eau (océans, mers, fleuves, rivières, etc.).
- La pédosphère : c’est le compartiment de l’environnement où il y a la
prédominance des particules solides provenant de la roche mère altérée
(sols).
- La lithosphère : c’est le compartiment de l’environnement constitué de la
roche mère.
- La biosphère : c’est le compartiment de l’environnement où la vie est
possible de façon permanente.
L’environnement est ainsi constitué des écosystèmes. Un écosystème
est l’ensemble des êtres vivants dans un milieu donné y compris le milieu, les
conditions climatiques, les interactions entre ces êtres vivants et aussi entre ces
êtres vivants et le milieu.

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I.2. Atmosphère terrestre


I.2.1. Composition
L’atmosphère terrestre est une couche des gaz entourant la planète
terre et retenue autour d’elle par la gravité. Elle contient environ 78% d’azote,
21% d’oxygène, 0,93% d’argon, 0,04% de dioxyde de carbone ainsi que
d’autres gaz à l’état de trace, en plus de la vapeur d’eau. Ce mélange des gaz est
habituellement connu sous le terme « air ». L’atmosphère protège la vie sur la
terre en absorbant les rayonnements solaires UV et en limitant les variations
extrêmes de température entre le jour et la nuit. L’ozone, la vapeur d’eau et le
dioxyde de carbone ne sont que des composants gazeux majeurs de
l’atmosphère, mais leur effet est très important car ils absorbent le rayonnement
de l’atmosphère. L’ozone de la couche supérieure de l’atmosphère filtre la
lumière ultraviolette en dessous de 360 nm, c’est-à-dire celle qui est dangereuse
dangereuse pour les êtres vivants.

Plus on s’éloigne de la terre, plus l’atmosphère devient mois épaisse et


disparait graduellement dans l’espace extra-atmosphérique. Il y adonc de limite
définie entre l’atmosphère et l’espace extra-atmosphérique. Soixante-quinze
pour cent de la masse de l’atmosphère se retrouve à 11 km de la surface
planétaire.
I.2.2. Couches atmosphériques
Les couches atmosphériques en partant de la surface vers l’espace sont
détaillées ci-dessous :
- La troposphère : elle s’étend jusqu’à environ 11 km d’altitude et contient
80% de la masse de l’atmosphère. La température y décroit en moyenne de
6.5°C par kilomètre. La troposphère est une couche relativement bien mélangée
sur la verticale où la température décroit peu ou même augmente avec l’altitude.
La troposphère est la couche où ont lieu la plupart des phénomènes
météorologiques accessibles à l’expérience humaine (par exemple, les nuages
montrés).
- La stratosphère : elle est située au-dessus de la troposphère. L’altitude au-
dessus du sol de la tropopause peut varier entre 5 et 15 km. Contrairement à la
troposphère, la stratosphère contient très peu de vapeur d’eau (à cause des
températures très basses rencontrées à la tropopause) mais la majorité de l’ozone
O3.

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L’absorption par l’ozone du rayonnement solaire ultraviolet, de longueur d’onde


moindre que le rayonnement visible et plus énergétique, explique que la
température dans la stratosphère est d’abord isotherme, puis augmente avec
l’altitude jusqu’à un maximum à la stratopause. Le temps de résidence de
particules dans la stratosphère est très long à cause de l’absence de nuages et
précipitations.
- La mésosphère : elle voit sa température décroître selon la verticale.
Contrairement à la troposphère, elle ne contient pas de vapeur d’eau et
contrairement à la stratosphère, elle ne contient que peu d’ozone. Elle se situe
sur Terre à des altitudes entre 50 et 85 km. La mésopause est souvent le point le
plus froid de l’atmosphère terrestre, la température peut y atteindre des valeurs
aussi basses que 130 K.
- La thermosphère : elle s’étend jusque des altitudes très élevées (800 km) et
voit sa température contrôlée par l’absorption du rayonnement solaire
ultraviolet. La température dans la thermosphère varie souvent, suivant l’activité
solaire et l’alternance jour-nuit.
- L’exosphère : elle est située au-dessus de la thermosphère à partir d’une
altitude d’environ 800 km sur Terre. Il s’agit de la zone où l’atmosphère subit un
échappement, les molécules peuvent s’échapper vers l’espace sans que des
chocs avec d’autres molécules ne les renvoient dans l’atmosphère. L’exosphère
constitue la dernière zone de transition entre l’atmosphère et l’espace.
N.B : La limite supérieure d’une couche atmosphérique donnée porte un nom
similaire, où le suffixe –sphère est remplacé par le suffixe –pause.
I.2.3. Réactions chimiques dans l’atmosphère
Les deux substances qui provoquent les réactions dans l’atmosphère
sont : l’énergie de rayonnement provenant du soleil et le radical hydroxyle HO°.
La première de ces substances rend possible l’accumulation d’une très grande
quantité d’énergie dans une seule molécule de gaz, ce qui permet l’initiation
d’une série de réactions chimiques atmosphériques. La seconde est la forme
active intermédiaire la plus importante des phénomènes chimiques
atmosphériques diurnes.

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a. Réactions acido-basiques dans l’atmosphère


L’atmosphère est légèrement acide, à cause d’une faible quantité de
dioxyde de carbone qui se dissout dans les gouttelettes d’eau atmosphérique et
se dissocie.
CO2 H

2O
 CO2 aq 

 H   HCO3
CO2 aq   H 2 O 

Cependant, en terme de pollution, les acides forts HNO3 et H2SO4


formés oxydation dans l’atmosphère des oxydes d’azote, du SO 2 et du H2S sont
plus importants, car ils causent la formation des pluies nuisibles.
Les espèces basiques sont moins fréquentes dans l’atmosphère. Des particules
d’oxyde d’hydroxyde ou de carbonate de calcium peuvent se retrouver dans
l’atmosphère. Provenant de cendres ou de roches broyées, et peuvent réagir avec
les acides. L’espèce basique la plus importante dans l’atmosphère est
l’ammoniac gazeux NH3. La principale source d’ammoniac atmosphérique est la
biodégradation de l’azote contenu dans les matières organiques et la réduction
bactérienne des nitrates.

L’ammoniac est la seule base hydrosoluble présente à un niveau


significatif dans l’atmosphère. Ce qui la rend particulièrement importante
comme base dans l’air. Dissoute dans les gouttelettes d’eau atmosphérique, elle
joue un rôle essentiel en neutralisant les acides atmosphériques.

b. Réactions concernant le dioxyde de carbone atmosphérique

Bien qu’il n’y ait que 0,035% de dioxyde de carbone dans l’air. Le
CO2 est l’espèce atmosphérique « non polluante » la plus inquiétante. C’est une
espèce chimiquement et photo chimiquement minime, car sa concentration et sa
réactivité photochimique sont faibles. La principale réaction photochimique que
subit le CO2 est la photodissociation due au rayonnement solaire UV
énergétique dans la stratosphère. Cette réaction est la principale source de CO à
haute altitude.
CO2  h  CO  O

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I.2.4. Pollution atmosphérique


La pollution atmosphérique peut être définie comme l’ajout de
substances dangereuses à l’atmosphère, ayant pour conséquence une
détérioration de l’environnement, de la santé humaine et de la qualité de vie.
La pollution atmosphérique entraîne des problèmes respiratoires et
favorises l’apparition de cancers. Elle touche les plantes, les animaux, et
l’écosystème dans lequel ils vivent. Certains polluants atmosphériques
reviennent sur la terre sous forme de neige et de pluies acides qui détériorent les
statues et les bâtiments, abiment les récoltes et les forêts et rendent les lacs et les
rivières impropres pour les poissons, animaux et végétaux.
2.4.1. Classification des polluants atmosphériques
Il existe plusieurs façons de classer les polluants atmosphériques. En
général, ils sont classés sur base de :
- leurs caractéristiques chimiques et physiques ;
- leur origine ;
- la nature de la réponse qu’ils suscitent ;
- leur statut règlementaire.

a. Basé sur leurs différentes caractéristiques physiques et chimiques


Les aérosols sont de fines particules dispersées dans les gaz. Elles
peuvent être solides ou liquides. La terminologie liée aux aérosols polluants
atmosphériques inclut la poussière, les fumées, le brouillard, la brume, le smog
et la suie.
Les gaz et les vapeurs sont composés de molécules très éloignées les
unes des autres et libres de se déplacer, qui peuvent prendre de l’expansion pour
occuper un espace plus large et exercer une pression dans toutes les directions
de l’espace. Une substance est un vrai gaz s’il est assez éloigné de l’état liquide,
ou en d’autres termes si sa température est aussi au-dessus de son état critique.
Une vapeur est une substance à l’état gazeux, qui n’est pas loin de son état
liquide, ou en d’autres termes, qui peut être facilement condensée en liquide.

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b. Basé sur leur origine


Les polluants atmosphériques sont classés de différentes façons sur
base de leur origine :
- Sources mobiles et stationnaires : Les sources mobiles comprennent les
automobiles, les ou les avions ; alors que les sources stationnaires sont
toutes les autres sources de polluants (Usines de transformation
chimiques…) ;
- Sources directes et indirectes : Une source directe émet directement le
polluant dans l’air alors qu’une source indirecte n’émet pas elle-même des
polluants, mais attire les sources mobiles (centre commercial…).
- Sources ponctuelles ou sources étendues : Une source ponctuelle est
définie comme une source stationnaire dont les émissions ont un impact
significatif sur la qualité de l’air (moulin de fufu). Les sources étendues
sont celles qui n’ont individuellement pas d’impact sur la qualité de l’air,
mais dont l’impact est significatif lorsqu’on les regroupe (teinturerie,
combustion à libre).

c. Basé sur la façon dont ils atteignent l’atmosphère


Les polluants atmosphériques sont classés comme primaires ou
secondaires, selon la manière dont ils atteignent l’atmosphère.
Les polluants primaires sont émis directement dans l’atmosphère à
partir d’une source identifiable. Le monoxyde de carbone et le dioxyde de soufre
sont des exemples.
Les polluants secondaires sont quant à eux produits lors d’une réaction
chimique dans l’atmosphère. L’ozone, par exemple, est un composant majeur du
smog urbain. Il est produit par la réaction photochimique. C’est donc un polluant
secondaire.
d. Basé sur leur statut règlementaire
Selon la règlementation, l’agence de protection de l’environnement
des Etats-Unis (EPA) a identifié six polluants comme polluants de référence, de
par leur fréquence et le risque qu’ils entrainent pour la santé humaine. Ce sont
les matières particulaires d’un diamètre inférieur ou égal à 10 µm, le dioxyde de
soufre, le monoxyde de carbone, le dioxyde d’azote, l’ozone et le plomb.

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2.4.2. Principales sources de pollution atmosphérique


a. Sources humaines
Les activités humaines comme la combustion du charbon et des
produits pétroliers (essence, kérosène, mazout…), la conduite d’une automobile,
les activités industrielles (la fabrication de produits ou la production
d’électricité) sont les principales sources de pollution atmosphérique.
La production d’énergie à partir de la combustion de combustibles
fossiles produit de grandes quantités d’eau et de dioxyde de carbone, qui
contribue au réchauffement planétaire.
Un autre polluant important, produit de la combustion incomplète du
carbone ou des composés organiques comme l’essence ou des hydrocarbures,
dangereux car invisible et non irritant, est le monoxyde de carbone « CO ». Ce
gaz est connu comme le tueur silencieux, car il est inodore, insipide et invisible.
Le principal symptôme de l’intoxication au CO est la somnolence, parfois
accompagnée de maux de tête, de vertige et de nausée. Le CO est surtout un
polluant des villes, sa concentration varie habituellement en fonction du trafic
automobile.
b. sources naturelles
Certains de ces polluants peuvent aussi provenir des sources
naturelles. Les VOC, par exemple, sont libérés dans l’atmosphère lors des feux
de forêts ou par évaporation.
Les volcans vomissent du dioxyde de soufre et de grandes quantités de
cendres volcaniques. Cependant, contrairement aux polluants issus de l’activité
humaine, les polluants naturels ne restent pas dans l’atmosphère qu’un court laps
de temps et n’entraine pas de modification atmosphérique permanente.
2.4.3. Problèmes liés au monoxyde de carbone (CO)
Le monoxyde de carbone est un gaz très abondant dans
l’atmosphère. Ce gaz résulte principalement d’une combustion incomplète
de carbone des matières organiques.
Les principales sources de ce gaz sont : le volcanisme, les
fermentations anaérobies, les incendies de forêt, les feux de brousse, les gaz
d’échappement des véhicules, la production et l’utilisation du charbon de
bois,…...

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L’inhalation de l’air contenant des quantités importantes de CO


entraine la formation de carboxyhémoglobine, complexe incapable de fixer
l’oxygène ; ce qui entraine l’anoxie, et s’ensuit l’asphyxie et la mort de
l’individu.
2.4.4. Problèmes liés aux pluies acides
L’atmosphère des régions industrielles peut se charger des gaz
comme NOx, SOx. Ces gaz, en tant des pluies précipitent sous forme d’acide
nitrique ou sulfurique (HNO3, H2SO4). Ces acides s’associent { d’autres
acides (HCl, H2S) et précipitent sous forme des pluies acides.
Effets des pluies acides sur l’environnement
- Altération des façades des monuments, des statues et des
bâtiments ;
- Corrosion des métaux des clôtures, des tôles et de divers
éléments métalliques ;
- Acidification des eaux et des sols ;
- Réduction de la fertilité des sols ;
- Effets sanitaires sur l’homme.
I.3. Effet de serre et changements climatiques
I.3.1. L’effet de serre
a. Généralités sur l’effet de serre
L’effet de serre est un phénomène qui se produit lorsqu’un
rayonnement solaire est envoyé sur du verre. Il dépend de la transparence du
verre et de la radiation des corps chauffés. Si le verre est propre, la radiation
solaire pénètre et réchauffe le verre, le rayonnement calorifique de celui-ci est
arrêté par le verre. Si le verre est sale ou Sali artificiellement, la radiation est
absorbée par la vitre et l’air se réchauffe à l’intérieur. Le réchauffement du par
ce phénomène est dit « effet de serre ».
L’énergie obéit à la loi de Max Planck : E  h.  avec h : 6,62.10-27 erg/s
b. Effet de serre dans l’environnement
Dans l’atmosphère, se déroule aussi un effet de serre naturel ; le verre
est remplacé ici par un cousin d’air humide, se comportant de la même façon
que le verre. L’effet de serre naturel se déroule dans les basses couches de la
troposphère.

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Les radiations solaires traversent les différentes couches de


l’atmosphère. Au niveau de la couche d’ozone stratosphérique certaines
radiations UV sont retenues. Les autres radiations arrivent sur la terre où elles
sont en partie absorbées par les êtres vivants pour leur cycle de vie, par la terre ;
mais la plus importante partie de ces rayonnements est réfléchie dans
l’atmosphère sous forme des rayonnements infrarouge (IR).
Les molécules gazeuses présentes dans l’atmosphère absorbent ces
rayonnements réfléchis par la terre, et par conséquent s’échauffent. Une partie
des rayonnements est à nouveau renvoyée sur la terre par les molécules gazeuses
et le cycle continue. La zone troposphérique se réchauffe donc. C’est l’effet de
serre naturel. L’effet de serre naturel permet d’avoir sur la terre une température
moyenne de + 15°C, sans cela la température moyenne à la surface de la terre
serait beaucoup plus basse et donc invivable.
c. Amplification de l’effet de serre
L’augmentation de la concentration du dioxyde de carbone et d’autres
gaz dits gaz à effet de serre dans l’environnement est à la base de l’amplification
de l’effet de serre. De nos jours, cette amplification est à la base des
changements climatiques à l’échelle de la planète. Le dioxyde de carbone est le
principal gaz qui contribue à l’amplification de l’effet de serre.
Voici la liste des principaux gaz à effet de serre :
 Le dioxyde de carbone (CO2) ;
 L’hexafluorure de soufre (SF6) ;
 Les hydrofluorocarbones (HFC) ;
 Les hydrocarbures perfluorés (HPFC) ;
 Le méthane (CH4) ;
 L’oxyde nitreux
Les processus qui produisent du CO2 sont :
 La respiration et la fermentation ;
 Les combustions vives ;
 Le volcanisme ;
 La décomposition des carbonates ;
 La production et la consommation de l’énergie ;

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Les processus qui consomment le CO2 sont principalement les suivants :


 La photosynthèse ;
 La fossilisation ;
 La chimiosynthèse ;
 La dissolution dans les eaux (rivières, fleuves, mers, …)
I.3.2. Changements climatiques
Le changement climatique correspond à un changement du
« temps moyen » observé dans une région donnée. Le temps moyen
comprend tous les éléments que nous associons habituellement au temps, à
savoir la température, les caractéristiques des vents, les précipitations, la
pression.
En parlant de changements climatiques { l’échelle de la planète,
on fait référence aux modifications que connait l’ensemble du climat de la
terre. Les changements climatiques peuvent avoir de nombreuses
conséquences sur les écosystèmes naturels.
Voici quelques conséquences d’amplification de l’effet de serre :
- Tempêtes violentes ;
- Surabondance ou raréfaction des précipitations ;
- Avancée des déserts ;
- Fonte des calottes glaciaires ;
- Montée des niveaux des mers et océans et submersion des
régions côtières ;
- Exode environnemental ;
- Famine ; La mort.
I.4. Les métaux lourds et l’environnement
Les métaux lourds sont des éléments chimiques qui possèdent une
masse volumique supérieure à 5 g/cm3 et qui sont toxiques pour l’homme ou
l’environnement.
Dans l’industrie, on considère généralement un métal lourd comme tout
métal ayant une densité supérieure à 5, un numéro atomique élevé et présentant
un danger pour l’environnement ou pour l’homme. Les métaux lourds ont
généralement des masses atomiques élevées.

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Les principaux métaux lourds présents dans l’environnement sont :


l’Argent (Ag), l’Arsenic (As), l’Or (Au), le Cadmium (Cd), le Chrome (Cr), le
Cobalt (Co), le Cuivre (Cu), le Mercure (Hg), le Manganèse (Mn), le Nickel
(Ni), le Plomb (Pb), le Sélénium (se), l’Etain (Sn), le Zinc (Zn). On constate que
certains éléments qui entrent dans la classe des métaux lourds ne sont pas des
métaux, mais des semi-métaux ; c’est le cas de l’arsenic. De plus, la majorité des
métaux lourds se retrouvent en traces dans l’environnement.
I.4.1. Origine des métaux lourds dans l’environnement
Les métaux lourds présents dans l’environnement sont d’origines
naturelles ou anthropiques (source humaine).
a. Origine naturelle
Le sous-sol renferme plusieurs métaux, non-métaux et semi-métaux à
l’état libre ou combiné. L’état combiné est appelé minéraux. Les métaux lourds
des minerais des sous-sols peuvent être ramenés (mobilisés) en surface par
plusieurs phénomènes naturels : volcans, érosion, infiltration, activité des
sources thermales.
b. Origine anthropique
Les métaux lourds sont la source de nombreuses substances utiles à
l’homme. La mobilisation des métaux lourds dans l’environnement peut avoir
pour source l’activité humaine ; on parle de source anthropique. L’extraction des
métaux lourds à partir de leurs minerais et l’utilisation des objets ou produits
contenant des métaux lourds seront donc une source importante des métaux
lourds dans l’environnement.
Nous pouvons synthétiser les sources anthropiques des éléments en traces
métalliques dans l’environnement : l’extraction (métallurgie) des métaux lourds,
la production et l’utilisation des dérivés des métaux lourds,
la combustion des fossiles, l’activité minière, les engrais chimiques, la
fabrication des alliages, l’incinération des déchets……
I.4.2. Impacts des métaux lourds sur l’environnement
Les métaux lourds mobilisés peuvent se retrouver dans les
différents compartiments de l’environnement et contribuer { la pollution
des écosystèmes. Les métaux lourds peuvent polluer les sols, l’air et les
eaux.

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a. Contamination des sols par les métaux lourds


Les métaux peuvent être fixés dans les roches, les sédiments ou
aussi être mobiles au niveau du sol. Les métaux lourds présents dans les
sols affectent la pédofaune et les produits agricoles et par conséquent,
l’homme. Ces métaux lourds peuvent subir une migration verticale ou
horizontale et atteindre ainsi les nappes phréatiques et les eaux de surface.
C’est la pollution diffuse. Les métaux lourds du sol peuvent se vaporiser et
se retrouver dans l’atmosphère.
b. Contamination de l’air par les métaux lourds
Les métaux lourds peuvent se retrouver dans l’atmosphère { l’état
de traces, combinés à des particules atmosphériques. Les métaux lourds
présents dans l’air proviennent essentiellement des combustions { haute
température, des fusions métallurgiques, des incinérations municipales, de
la circulation automobile, des combustions industrielles, etc.
Les métaux lourds présents dans l’air peuvent précipiter en raison
de leurs masses volumiques pour atteindre les sols ou les eaux de surface.
Au niveau du sol, on peut assister à une migration verticale ou horizontale
susceptible d’entrainer une pollution diffuse. On peut aussi assister { la
pollution de l’eau et des espèces aquatiques. Le plomb, le cadmium, le zinc,
le cuivre, le mercure sont parmi les éléments métalliques en trace présents
dans l’air ambiant.
c. Contamination de l’eau par les métaux lourds
Les métaux lourds des sols ou de l’air atteignent les eaux de
surface ou souterraines et sont sujets { de nombreuses réactions dans l’eau.
Il y a ainsi pollution des eaux de surface et des nappes phréatiques et des
nappes aquifères.
Parmi les principales sources de contamination de l’eau par les
métaux lourds, on peut citer : les eaux usées domestiques, industrielles et
agricoles, les activités agricoles, les polluants atmosphériques, les
anciennes décharges, l’utilisation de substances dangereuse pour l’eau, etc.

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I.4.3. Minerais de quelques métaux lourds

Elément Principaux minerais


Scandium (Sc) La thortveitite : (Sc, y)2SiO3
Titane (Ti) Le rutile : TiO2
Vanadium (V) La vanadinité : (PbO)9(V2O5)3PbCl2
Chrome (Cr) La chromite : FeCr2O4
Manganèse (Mn) La pyrolusite : MnO2
Fer (Fe) L’hématite Fe2O3
Cobalt (Co) La cobaltite : CoS2CoAs2
Nickel (Ni) La pentlandite : (Fe, Ni)9S8
Cuivre (Cu) La chalcopyrite CuFeS2 ; la malachite : Cu2(CO3)(OH)2
Zinc (Zn) La blende : ZnS

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CHAP.II. LES DECHETS ET LE TRAITEMENT DES DECHETS


II.1. Introduction
Le terme déchet traduit l’idée de se défaire d’un produit dont une
personne physique ou morale dispose, dont elle n’a plus l’utilité et qui
l’embarrasse, vers un exutoire dont elle préfère ne pas assumer la responsabilité
et qu’elle souhaite oublier.
L’accroissement de la population d’une part, le développement des
techniques agricoles et industrielles de production rendant accessibles au plus
grand nombre les produits agricoles et manufacturés d’autre part, ont eu pour
effet de générer des quantités de déchets toujours plus importantes. Les déchets
produits en faibles quantités que la nature pouvaient dégrader à l’origine, sont
devenus des masses colossales qu’il a fallu progressivement réglementer tant au
niveau de la collecte que du traitement.
II.2. Définition
Le déchet se définit comme tout résidu d’un processus de production,
de transformation, ou d’utilisation, toute substance, matériau, produit ou plus
généralement, tout bien meuble abandonné ou que son détenteur destine à
l’abandon. Toute substance ou tout objet dont le détenteur se défait ou dont il a
l’intention ou l’obligation de se défaire dans le but de ne pas nuire à la
collectivité et de protéger l’environnement. Le terme d’abandon s’entend
comme tout acte tendant, sous le couvert d’une cession à titre gratuit ou
onéreux, à soustraire son auteur aux prescriptions de la loi et aux règlements pris
pour son application.
Les règlements environnementaux excluent du domaine « déchets » :
- Les sols non excavés, y compris les sols pollués non excavés et les
bâtiments reliés aux sols de manière permanente ;
- Les sédiments déplacés au sein des eaux de surface aux fins de
gestion des effets ou de ceux des sécheresses ou de mise en valeur
des terres, s’il est prouvé que ces sédiments ne sont pas
dangereux ;
- Les effluents gazeux émis dans l’atmosphère ;
- Le dioxyde de carbone capté et transporté en vue de son stockage
géologique ;
- La paille et les autres matières naturelles non dangereuses issues de
l’agriculture et utilisées dans le cadre de l’exploitation agricole.

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II.3. Classification
Les déchets peuvent être abordés de manière différente en fonction de
leurs propriétés. Leur classification peut notamment se faire en fonction de leur
état physique (solide, liquide, gazeux), de leur provenance (déchets ménagers,
déchets industriels, déchets agricoles), de leur traitement (primaires,
secondaires, ultimes) ou encore de leur dangerosité (déchets inertes, déchets
banals, déchets spéciaux ou dangereux).
De façon générale, les différents types de déchets sont :
- Déchets ménagers : tous déchets issus des activités des ménages ainsi que
les déchets analogues provenant des activités industrielles, commerciales,
artisanales ou autres.
- Déchets industriels : Tous déchets non ménagers résultant d’une activité
industrielle, minière…
- Déchets médicaux : Tous déchets issus des activités de diagnostic, de
suivi et traitement préventif, curatif dans le domaine de la médecine
humaine ou vétérinaire, des hôpitaux publics, des cliniques et des cabinets
privés, de la recherche scientifique ou de laboratoires d’analyses opérant
dans ces domaines.
- Déchets agricoles : Tous déchets organiques générés directement par des
activités agricoles, agro-industrielles ou par l’élevage.
- Déchets dangereux : Tous déchets qui par leurs constituants ou par les
caractéristiques des matières nocives qu’ils contiennent sont susceptibles
de nuire à la collectivité ou à l’environnement et dont la liste est fixée par
voie réglementaire.
- Déchets inertes : Tous déchets provenant de l’exploitation des carrières,
des mines, des travaux de démolition, de construction ou de rénovation et
qui ne sont pas constitués ou contaminés par des substances dangereuses
ou autres éléments générateurs de nuisances. Ces déchets ne se
décomposent pas, ne brulent pas et ne produisent aucune autre réaction
physique ou chimique.
- Déchets ultimes : Tous résidus résultant ou non du traitement d’un déchet,
qui n’est plus susceptible d’être traité dans les conditions techniques et
économiques du moment, notamment par extraction de la part valorisables
ou par réduction de son caractère polluant ou dangereux.

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- Déchets biodégradables : Tous déchets pouvant subir une décomposition


biologique naturelle anaérobique ou aérobique, comme les déchets
alimentaires, les déchets de jardins ainsi que le papier et le carton.
- Déchets encombrants : Tous déchets provenant des ménages qui par leur
poids, leur dimension ou leur volume ne peuvent être chargés dans les
véhicules de collecte avec les déchets ménagers ordinaires et qui doivent
faire l’objet d’une collecte spéciale.
- Déchets assimilés aux déchets ménagers : Tous déchets qui par leur
nature, leur composition, leur caractéristique sont similaires aux déchets
ménages provenant des activités économiques, commerciales, artisanales
ou des établissements collectifs.
II.4. Gestion des déchets solides
4.1. Définitions
- La gestion des déchets est l’ensemble des dispositions permettant la
collecte, le transport et l’élimination écologiquement rationnelle des
déchets, prenant en compte les considérations d’ordre sanitaire (santé
publique), technique, scientifique, esthétique, économique, social
(attitudes des populations) et environnemental.
- La gestion des déchets solides est une pratique faisant appel à plusieurs
techniques de gestion des déchets pour gérer et éliminer des composants
spécifiques des déchets solides.
Les techniques de gestion des déchets comprennent la prévention, la réduction,
la réutilisation, le recyclage, la récupération et l’élimination.
4.2. La hiérarchie des traitements
Afin de réduire les coûts de traitement, de limiter les prélèvements de
matériaux et de matières dans la nature et les nuisances produites, chaque fois
que plusieurs types de traitements sont possibles, il convient d’adopter un choix
par ordre de priorité défini par la hiérarchie du traitement des déchets.
a. Prévention de la production de déchets : conception écologique des produits,
promotion des technologies se concentrant sur les produits durables et les
produits réemployables ou recyclages, mesures visant à modifier les habitudes
de consommation actuelles par des campagnes de communication comme
« réduisons vite nos déchets » ;

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b. Préparation en vue du réemploi pour le même usage ;


c. recyclage matière : mesure pour promouvoir un recyclage de qualité dont la
mise en place d’une collecte des déchets lorsqu’elle est réalisable et souhaitable
d’un point de vue technique, environnemental et économique afin de respecter
les normes de qualité nécessaire aux secteurs concernés ;
d. autre valorisation, notamment valorisation énergétique ;
e. élimination en décharge : uniquement pour des déchets ultimes avec des
objectifs de sécurité en matière de protection de la santé humaine et de
l’environnement.
4.3. Collecte et transport des déchets solides
Du point de vue de la collecte et de transport des déchets, on fait la
différence entre les déchets ménagers et les déchets industriels. Dans des
communautés organisées, l’opération de collecte et de transport des déchets se
fait dans des charrettes et/ou des camions ben. Pour d’autres, des véhicules ben
récupèrent les déchets entreposés dans des poubelles installées sur les rues et
dans lesquelles des populations ou des nettoyeurs des lieux publics évacuent
leurs déchets.
Au niveau industriel, la collecte, le transport ainsi que le stockage se
fait par des agents en service à des endroits appropriés.
4.4. Méthodes de traitement des déchets solides
Plusieurs techniques existent pour le traitement d’un déchet dépendant
nécessairement de sa nature et de ses caractéristiques. De manière générale, les
différents processus de traitement d’un déchet solide sont : l’enfouissement, le
compostage, la digestion anaérobie, le recyclage et le traitement thermique.
4.4.1. Enfouissement
a. Définition et description
L’enfouissement est un procédé consistant à la mise en terre des
déchets de manière définitive. Le rejet dans des lieux d’enfouissement constitue
l’étape finale de toute démarche de gestion intégrée des déchets et le resterait à
l’avenir pour le rejet des déchets résiduels, malgré tous les efforts entrepris pour
le recyclage et le réacheminement des déchets.

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Les lieux d’enfouissement de déchets solides urbains reçoivent une grande


variété de déchets non dangereux, dont la nature dépend de la démarche globale
de gestion des déchets relativement à ces lieux. Les déchets dangereux sont
éliminés dans des lieux d’enfouissement spéciaux, différents des lieux
d’enfouissement. Dans certaines sociétés organisées, le rejet dans des lieux
d’enfouissement est interdit pour les matières qui peuvent être traitées par
d’autres moyens. Dans certains endroits où il existe un programme de recyclage,
il est généralement interdit d’enfouir les déchets recyclables. D’une façon
générale, ces interdictions ont pour but d’assurer que les déchets seront
convenablement gérés et seulement rejetés dans des lieux d’enfouissement s’ils
ne peuvent pas être traités par d’autres moyens.
b. Technologies
Un lieu d’enfouissement est une installation qui permet d’éliminer
définitivement les déchets solides. Diverses démarches permettent de choisir, de
concevoir, de construire et d’exploiter un lieu d’enfouissement et de le gérer
après sa fermeture. Un lieu d’enfouissement est conçu, dans le cadre d’un
programme plus étendu de gestion des déchets, en fonction des besoins et en
fonction d’exigences propres à ce lieu qui visent à minimiser les effets sur
l’environnement conformément aux règlement en vigueur. Dans le choix et la
conception d’un lieu d’enfouissement moderne pour déchets non dangereux,
divers facteurs clés doivent être pris en considération, en particulier :
- Le choix du lieu : aspect géologique, utilisation des terres, effets locaux
possibles (pollution des nappes d’eau souterraines, pollution des eaux de
surface, pollution de l’air, odeurs désagréables...) ;
- La consultation publique ;
- Hydrogéologie et protection des nappes d’eau souterraines ;
- L’écologie ;
- La conception du lieu d’enfouissement ;
- La gestion des eaux pluviales ;
- Les matériaux de couverture quotidienne, provisoire ;
- La surveillance environnementale et les résultats ;
- Les protocoles d’exploitation et d’entretien ;
- La santé et la sécurité ;
- Les systèmes de recouvrement final ;
- La fermeture et l’usage après fermeture ;
- La gestion après fermeture.

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c. Effet sur l’environnement


Les lieux d’enfouissement modernes sont conçus et construits pour
limiter les effets éventuellement défavorables pour l’environnement. Les
paramètres de conception sont généralement fixés, en fonction de conditions
particulières au lieu, de manière à atténuer ces effets tout en satisfaisant aux
exigences réglementaires. Les lieux d’enfouissement haut de gamme (à écran
d’étanchéité artificiel) permettent de minimiser ces effets. Les lieux
d’enfouissement ont souvent les effets environnementaux négatifs suivants :
- La contamination des nappes d’eau souterraines ;
- La contamination des eaux de surface ;
- Les odeurs désagréables ;
- La qualité médiocre de l’air ;
- Les impactes sur les habitats ;
- Les émissions des gaz ;
- Les impactes sur l’écologie ;
- L’utilisation inefficace des matières et des ressources.
4.4.2. Recyclage
a. Définition et description
Le recyclage désigne la récupération de matières sèches : papier,
plastiques, verre et métaux du flux de déchets en vue de les intégrer dans de
nouveaux produits. Le recyclage tient compte des coûts, de l’existence d’un
marché, de la proximité du marché et de la capacité du public d’accepter cette
approche.
b. Traitement
Le traitement consiste à mettre les matières recyclables dans une
forme qui permettra de les vendre sur les marchés. Les différentes mesures à cet
égard sont l’enlèvement des impuretés, la densification et la mise en balles.
Après le choix des marchés, il faut décider comment seront traitées les matières
pour satisfaire aux exigences de ces marchés. Les étapes suivantes font partie du
traitement :
- Le tri des matières (enlèvement des impuretés) ;
- Le tri par catégorie (p. ex., différentes catégories de papier) ;
- Le tri des matières recyclables mélangées.

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Le traitement inclut le compactage des matières afin de faciliter le


transport, l’entreposage des matières et le chargement sur des conteneurs de
transfert pour l’acheminement vers les marchés. Les besoins de traitement
varient selon les programmes de recyclage.
NB : Fabriquer du papier, de l’aluminium, du plastique, du verre et des métaux
ferreux à partir de matières recyclables permet de réduire la quantité d’énergie et
de matières premières nécessaires aux processus de fabrication.
4.4.3. Compostage
a. Définition et description
Le compostage désigne l’ensemble des procédés pouvant être utilisés
pour recycler les fractions organiques du flux de déchets et en faire un
intéressant produit fini appelé compost. Le compostage est un processus
biologique au cours duquel la matière organique est transformée sous l’effet de
l’activité microbienne, en présence d’oxygène, pour produire un humus ayant
l’aspect de la tourbe. Dans un environnement riche en oxygène (ou aérobique),
le compostage dégage une grande quantité d’énergie en raison de l’activité
métabolique des bactéries, champignons et actinomycètes présents dans les
déchets. En fait, dans un procédé de compostage, il est souvent préférable de
« retourner » régulièrement les tas de compost en formation ou de les aérer de
manière continue pour éliminer la chaleur excédentaire, car le phénomène peut
facilement faire grimper les températures au-dessus de 65°C. Cela limite alors
l’activité microbienne de même que l’efficacité du procédé de compostage.
Les principaux objectifs du compostage des déchets résiduels ou des
déchets solides sont souvent les suivants :
- Réacheminer les déchets solides en les éloignant des lieux
d’enfouissement ;
- Stabiliser la matière organique ;
- Produire un amendement des sols réutilisable et avantageux.

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b. Traitement
Toutes les techniques de compostage centralisé incluent ces trois
principales étapes :
- Prétraitement ;
- Compostage ;
- Post-traitement
Le prétraitement consiste à transformer les déchets organiques triés à
la source en une matière convenable, améliorée et prête pour son introduction
dans le procédé de compostage.
Le compostage fait appel à nombreuses technologies et à de multiples
fournisseurs, tous fonctionnant selon un éventail d’applications et à des échelles
différentes. Tous les systèmes sont conçus pour fournir un milieu dans lequel le
processus naturel de fermentation aérobie des déchets organiques est optimisé,
de manière à obtenir un produit stable (le compost).
On entend par pos-traitement la préparation pour le marché du produit
fini obtenu par suite de l’opération de compostage ; cela peut inclure le séchage,
le tamisage, le mélange et l’ensachage.

c. Effets environnementaux
Le compostage permet de s’assurer que les déchets organiques sont
réacheminés plutôt qu’enfouis. Cela comporte de nombreux et importants
avantages :
- Garder les déchets organiques hors des lieux d’enfouissement où ils
produisent un lixiviat acide ;
- En se décomposant, les déchets organiques produisent du méthane. Dans
les lieux de compostage bien conçus, ce gaz est capté et, dans certains cas,
récupéré à des fins énergétiques. Dans de nombreux lieux de compostage,
ce gaz est cependant perdu par brûlage à la torche ou s’échappe tout
simplement dans l’atmosphère, sous forme de méthane ;
- Le compostage produit une matière qui peut être épandue sur le sol afin
d’accroître la valeur nutritive du sol et de retourner le carbone et la
structure à la terre.

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4.4.4. Digestion anaérobie


a. Définition et description
La digestion anaérobie est un processus biologique qui utilise des
microbes pour décomposer la matière organique en l’absence d’oxygène. La
digestion se déroule dans un réacteur spécial ou une enceinte close où des
conditions environnementales critiques comme la teneur en eau, la température
et les niveaux de pH peuvent être contrôlées afin de maximiser les taux de
multiplication des microbes, de production de gaz et de décomposition des
déchets.
b. Technologies
En règle générale, les technologies de traitement anaérobie peuvent
être regroupées en fonction de trois variables :
- La quantité d’eau ajoutée aux arrivages de déchets au cours du
prétraitement ;
- La température de fonctionnement optimal du réacteur ;
- Le nombre de phases de digestion dans des réacteurs séparés.

c. Effets environnementaux
La digestion anaérobie offre les avantages environnementaux
suivants :
- Le réacheminement des déchets organiques à l’écart des lieux
d’enfouissement ou de l’incinération au profit d’une technologie où le
potentiel de production de gaz des déchets est réalisé en trois semaines
plutôt qu’en 30 ans ou plus dans un lieu d’enfouissement ;
- Le méthane produit par les digesteurs anaérobies est recueilli et traité dans
le cadre d’une gestion respectueuse de l’environnement pour être
transformé en CO2, un gaz moins dommageable que le méthane ;
- Les digesteurs anaérobies occupent peu d’espace et ne causent donc pas
de perturbation importante en ce qui concerne les terrains ;
- La digestion anaérobie de déchets organiques réduit les besoins d’espace
d’enfouissement et préserve ce même espace pour d’autres déchets
présentant des options de réacheminement moins viables, ce qui réduit les
effets de déplacement sur l’environnement attribuables au lieu
d’enfouissement ;

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- Les digesteurs anaérobies produisent une certaine quantité d’eaux usées


qui sont facilement traitées en conformité avec les exigences
réglementaires au moyen des technologies actuellement disponibles.
4.4.5. Traitement thermique
a. Définition et description
Les technologies thermiques utilisent des températures élevées pour
traiter les déchets, afin de réduire leur volume ou de les stabiliser, ainsi que pour
récupérer une partie de l’énergie et des matières réutilisables qu’ils contiennent.
Bien que les technologies thermiques soient utilisées surtout pour traiter les
déchets ayant un certain pouvoir calorifique, elles peuvent également servir à
traiter la plupart des autres déchets.
Une installation de traitement ou destruction thermique se compose
généralement des éléments suivants :
- Un matériel de traitement physique destiné à récupérer les matières
recyclables contenues dans le flux de déchets entrant ;
- Un équipement de traitement ou destruction thermique ;
- Un système de récupération de la chaleur et/ ou de l’énergie ;
- Un système de contrôle de la pollution de l’air ;
- Un système de gestion des cendres.
b. Effets environnementaux
L’exploitation d’un système de traitement thermique des déchets
produit des émissions de gaz et de particules dans l’atmosphère, exige la gestion
des résidus solides (cendres) et, dans le cas de certains systèmes de traitement et
de contrôle de la pollution de l’air, exige également la gestion des effluents
liquides.
II.5. Les aspects toxicologiques
Tous les traitements de déchets déstructurent la matière. Cette
destruction est soit immédiate (recyclage, incinération…), soit différée. Les
constituants toxiques potentiels des déchets se retrouvent plus ou moins libérés
par les opérations de traitement dans le milieu naturel ou dans les unités de
recyclage. Les polluants toxiques sont d’origines variées :

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- Le polluant toxique peut être le déchet lui-même ;


- Ils peuvent être crées par réactions chimiques des déchets les uns en
présence des autres ;
- Ils peuvent provenir du traitement et constituer un sous-produit de cette
opération.

II.6. L’approche environnementale et sanitaire


Le point de vue environnemental est le plus proche des
problématiques de santé publique, de par le lien historique qui rapproche les
nuisances environnementales des problèmes sanitaires. Le déchet est représenté
comme une menace, un risque dès que l’on envisage son contact, direct ou après
traitement, avec l’environnement. La diffusion des polluants dans le milieu
s’accompagne souvent d’un risque sanitaire. L’approche environnementale et
sanitaire a fortement influencé la réglementation relative aux déchets, le premier
objectif de gestion état de prévenir ou réduire la production et la nocivité des
déchets.

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