Vous êtes sur la page 1sur 12

Pollution de l’air Chapitre I

Pollution de l’air

I. Pollution de l’air
Définition
Selon le Conseil de l'Europe mars 1968
Il y a pollution de l’air lorsque la présence d’une substance étrangère ou une variation
importante dans les proportions de ses composants est susceptible, compte tenu des
connaissances du moment, de provoquer un effet nocif ou de créer une nuisance ou une
gêne”

Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS)


Lorsqu' une ou plusieurs substances ou des mélanges de substances polluantes sont
présents dans l'atmosphère dans des quantités ou sur une période telles qu'ils sont
dangereux pour les hommes, les animaux, les plantes ou les biens, qu'elles contribuent
à leur mise en péril ou nuisent à l'activité ou au bien-être des personnes ».

Loi nº 83-03 du 05-02-1983 relative à la protection de l’environnement

Art. 32. - On entend par pollution atmosphérique, au sens de la présente loi, l’émission
dans l’atmosphère de gaz, de fumées ou de particules solides ou liquides, corrosifs,
toxiques ou odorants, de nature à incommoder la population, à compromettre la santé
ou la sécurité publique ou à nuire aux végétaux, à la production agricole et aux produits
agro-alimentaires, à la conservation des constructions et monuments ou au caractère
des sites .

I. 2. Notions fondamentales de l’atmosphère


L’atmosphère terrestre est indispensable à la vie. Sa composition influe
grandement sur le climat qui règne sur notre belle planète.
L'atmosphère est, au sens large, une couche gazeuse qui enveloppe certains astres.
La Terre ainsi que d'autres planètes ou les étoiles en sont pourvues. Une atmosphère
peut contenir des particules en suspension (poussières, aérosols, etc.) ou atteindre des
températures très élevées, comme c'est le cas pour les étoiles, engendrant alors une
émission de lumière.
1
Pollution de l’air Chapitre I

I.3. Composition de l'atmosphère terrestre


L'atmosphère terrestre correspond à la couche de gaz et de particules qui entoure
notre planète. L'air se compose très majoritairement de diazote (78 %), de dioxygène
(21 %).
Pour le reste, soit 1 %, on y trouve de l’argon (Ar, presque 1 %), du dioxyde de
carbone (CO2, 0,03 %), et des traces infimes d’une multitude d’autres gaz : néon,
krypton, hélium, ozone, hydrogène (voir tableau II.1).

Tableau II.1 : Composition de l’atmosphère exprimée en pourcentage par rapport à


l’air sec.

Gaz constituants de l’air sec Pourcentages en volume


Azote (N2) 78,09
Oxygène (O2) 20,95
Argon (Ar) 0,94
Dioxyde de carbone (CO2) 0,03
Néon (Ne) 1,8 10- 3
Krypton (Kr) 1,0 10- 4
Méthane (CH4) 1,5 10- 6
Hélium (He) 5,24 10 -4
Ozone (O3) 0,04 10 -6
Xénon (Xe) 8,0 10 -6
Hydrogène (H2) 5,0 10 -5

Ceux-ci, cumulés aux particules en suspension, jouent un rôle fondamental dans


le maintien de la vie : absorption partielle du rayonnement ultraviolet, tampon
thermique ou réchauffement de la surface par effet de serre. Ainsi, entre le jour et la
nuit, les températures fluctuent peu. Les couches de l'atmosphère terrestre Sa limite est
difficile à déterminer car il n'existe pas de frontière nettement dessinée. Néanmoins,
l'atmosphère terrestre se compose de plusieurs couches :

2
Pollution de l’air Chapitre I

Figure I.1 : Structure verticale de l’atmosphère. (Jacobson, 2002)

La troposphère : C’est la couche qui s’étale entre le sol et sa limite supérieure, appelée
tropopause, qui se situe vers 9 km au-dessus de pôles et vers 15 km au-dessus de
l’équateur. Dans cette couche, la température y décroît lentement avec l’altitude (6°C
par kilomètre) pour atteindre –50 à –60 °C à son sommet. C’est la couche qui contient
80 % de la masse totale de l’air atmosphérique, dont la pression diminue avec l’altitude,
et pratiquement toute sa vapeur d’eau. C’est donc là que se forment les nuages et que les
principaux phénomènes météorologiques se manifestent.
• La stratosphère : se situe au-dessus de la troposphère et est limitée vers le haut par la
stratopause, située aux environs de 50 km d’altitude. L’air y est de 10 à 1 000 fois moins
dense que près du sol et sa température y augmente lentement vers le haut jusqu’à
atteindre environ 10 °C en été. Cette augmentation de température est due
principalement à la présence d’ozone qui, bien qu’en proportion infime, absorbe
intensément le rayonnement ultraviolet du Soleil.
• La mésosphère : va de la stratopause jusqu’à 80 km d’altitude ou elle est limitée par
la mésopause. Les températures y décroissent de bas en haut jusque vers –80 °C.
• L’ionosphère : représente la partie la plus élevée de l’atmosphère. L’air y est très

3
Pollution de l’air Chapitre I

raréfié et les molécules de gaz sont ionisées par les rayonnements de haute énergie qui
les frappent.

I.3. Les polluants atmosphériques

Sont des substances gazeuses ou particulaires introduites par les activités


humaines dans l’atmosphère ou naturellement présentes dans cette dernière mais dont
la concentration est accrue par suite de diverses sources technologiques
Les polluants atmosphériques sont souvent divisés en deux catégories, primaires et
secondaires .
• Les polluants atmosphériques primaires sont émis directement dans l’atmosphère,
issus des sources de pollution (trafic routier, industries, chauffage, agriculture...).
• Les polluants secondaires ne sont pas directement rejetés dans l'atmosphère mais se
forment à partir de réactions chimiques entre les différentes substances rejetées dans
l’atmosphère.

I.4. Principaux polluants atmosphériques

• Emission de gaz toxiques


-Il y a diffusion de molécules de gaz qui a pour effet de diminuer les échanges
thermiques. Ces gaz sont : le SO2, CO2, NOx (N2O, NO2, NO), les particules solides
(oxydes métalliques, particules de charbon), les vapeurs, la plupart des solvants
chimiques, différents agents de nettoyage. On estime que les gaz représentent 90% des
masses globales de polluants rejetés dans l’air. Les NOx sont essentiellement émis par
les combustions, leur formation est favorisée par de hautes températures (moteurs à
explosion par exemple). Il y a aussi les émissions naturelles comme le volcanisme, la
foudre et le cycle de l’azote.
-L’ozone figure parmi les polluants gazeux.
Il existe l’ozone stratosphérique (« bon ozone ») qui nous protège des rayons UV du
soleil, et l’ozone troposphérique (« mauvais ozone ») qui est un polluant très toxique
car, il est en contact direct avec l’homme et les autres écosystèmes. Il se forme à partir
du NOx et des COV sous l’effet des rayons solaires. C’est le polluant principal du

4
Pollution de l’air Chapitre I

smog estival.

• Les peroxyacylnitrates (PAN)


Les PAN se forment par réactions photochimiques entre divers constituants des
atmosphères polluées exposées à de fortes insolations dans des villes à climat
méditerranéen. Les PAN ont pour structure de base la formule chimique suivante : R-
COO2NO2. Où R est un radical alkylique (CnH2n+1). Les PAN sont très toxiques
pour les végétaux et très irritants pour les yeux et les voies respiratoires.
-Les vapeurs phosphoriques proviennent de l’industrie des engrais et de la
fabrication des détergents, du traitement des surfaces métalliques.
-L’ammoniac (NH3) : est principalement émis lors du stockage et de l’épandage de
fumier et de lisier.

On distingue également :
-Les hydrocarbures comme le méthane, éthane, octane, l’acétylène, l’éthylène, le
butadiène et certains composés aromatiques comme le benzène, le toluène et le
benzopyrène.
La plupart des HC proviennent des combustions incomplètes des carburants (moteurs à
essence et chauffage au fuel) parmi lesquels citons les PAN (péroxy-acyl nitrite ou
nitrates) qui sont formés par craquage des composés aliphatiques.
-Les COV ou composés organiques volatils (alcanes, alcènes, les aldéhydes, le
benzène, le toluène, le méthane…): qui proviennent des véhicules à moteur, de
l’industrie, des ménages, de l’évaporation des solvants.
-Les POP (polluants organiques persistants) comme les HAP, les PCB, les dioxines et
les furannes, le lindane, les xylènes… : Les sources de ces contaminants sont les
combustions diverses, l’incinération des déchets, l’industrie chimique, les procédés
chimiques à haute température …

• Les particules solides (ou aérosols) : solides ou liquides finement divisés (poussières,

fumées) ; cela représente environ les 10% restants.

I.5. Effets de la pollution atmosphérique


I.5.1. Effets sur l’être humain
Très simplement, la pollution de l’air a des effets multiples sur la santé car les
5
Pollution de l’air Chapitre I

polluants qui la constituent sont très variés. Quand des pesticides sont épandus sur des
cultures, une partie se volatilise dans l’air et sont propagés sur de très longues distances.
Les effets de la pollution de l’air sont connus sur les poumons, le cœur, le
cerveau et le système hormonal. L’homme apparait en définitif comme la principale
victime de la pollution de l’air.
Toutes les recherches épidémiologiques actuelles montrent que les populations
urbaines en souffrent considérablement, même si les effets de cette contamination
s’exercent après un temps de latence qui dépasse la décennie.
Les enquêtes cliniques révèlent que les SMOGs (SMOG : brume brunâtre épaisse,
provenant d'un mélange de polluants atmosphériques, qui limite la visibilité dans
l'atmosphère) accroissent de façon significative la mortalité dans les villes.
Parmi les effets, on distingue :
a- La mortalité par affection des voies respiratoires
En tenant compte de la densité de la population, on a pu constater que c’est dans
les régions les plus polluées que le taux de mortalité, d’invalidité prématurée ou
d’absentéisme pour cause de bronchite était le plus élevé. Ce sont les fumées et les
oxydes de soufre qui sont e plus souvent pris comme indice de la pollution lorsqu’on
cherche à établir des corrélations avec la mortalité respiratoire.
b- Mortalité par cancer
Certaines hypothèses ont été émises :
-Le cancer du poumon est plus fréquent en zone urbaine ;
-L’air pollué contient des substances tels que le benzopyrène qui est un cancérigène
expérimental avéré ;
-La fréquence du cancer du poumon semble coïncider avec la pollution atmosphérique.
c- Réduction de la capacité fonctionnelle
L’altération de la fonction pulmonaire est souvent liée à des affections chroniques
des voies respiratoires qui sont aggravés par la pollution de l’air.
c- Irritation Sensorielle
Elle est principalement due à la présence de ;
• Odeurs désagréables provenant des décharges localisées ;
• Gaz d’échappement des véhicules automobiles.
Les oxydes d’azote et l’ammoniac provoquent des altérations de la peau, des irritations
des yeux et des muqueuses. L’acide chlorhydrique et ses dérivés ont des effets sur le
système osseux avec diminution de la résistance nerveuse.

Outre les effets sur l’être humain, la pollution de l’air peut avoir des effets sur la
faune, la flore et l’environnement

I.5.2. Effets sur la faune


6
Pollution de l’air Chapitre I

Des effets similaires à ceux observés chez l’homme, ont été observés sur la faune,
principalement une altération des voies respiratoires et circulatoires, irritation de la peau,
des yeux et es muqueuses notamment chez les mammifères. Ces effets sont pris comme
référence pour l’identification de la pollution de l’air. Exemple : Les abeilles sont très
sensibles au fluor, elles subissent la fluorose, leur aspect est modifié et leur production
diminue. Les vers à soie subissent le même sort.

I.5.3. Effets sur la flore (végétaux)

Les pluies acides dues aux dérivés de SO2 et NOx ont pour conséquences, la
dissolution des métaux lourds dans l’eau et donc dans la chaine alimentaire et
provoquent la brulure des végétaux. L’ozone provoque des nécroses sur les feuilles et les
aiguilles d’arbres forestiers, perturbe la photosynthèse et conduit à une baisse des
rendements des cultures (5- 10% pour le blé).

I.5.4. Effets sur l’environnement

Parmi ces effets citons ;

- L’effet de serre
L’effet de serre est un phénomène physique naturel. La terre reçoit la majeure
partie de son énergie du soleil sous forme de rayonnement. Une grande partie de ce
rayonnement solaire incident traverse l’atmosphère pour atteindre la surface de la terre.
La Terre absorbe une partie de cette énergie et en renvoie une partie dans l’atmosphère
sous forme de rayonnement infrarouge. Le rayonnement infrarouge sortant à une
longueur d’onde supérieure à celle du rayonnement solaire incident et peut donc être
absorbé par certains gaz dans l’atmosphère. Les principaux gaz émis par l’activité
humaine et qui absorbent le rayonnement infrarouge, sont le dioxyde de carbone (CO2),
le méthane (CH4), et le protoxyde d’azote (N2O). Ces gaz (dit gaz à effet de serre)
piègent une partie des rayonnements infrarouges et les renvoient à nouveau vers la
surface de la terre sous forme de chaleur, ce qui provoque un effet de réchauffement
connu sous le nom «d’effet de serre ».

Remarque : Bien que lrayonnement solaire soit interrompu la nuit, l’effet de serre ne
s’arrête pas. En effet, la nuit la terre se refroidit en émettant un rayonnement infrarouge
vers le vide de l’espace. Sans atmosphère, ce rayonnement serait suffisant pour refroidir
la terre jusqu’à des températures de l’ordre de -130°C. Par conséquent une nuit
7
Pollution de l’air Chapitre I

nuageuse sera moins froide qu’une nuit étoilée.

Les gaz à effet de serre (GES) possèdent un Potentiel de Réchauffement Global


(PRG), grandeur permettant de mesurer l’effet de serre de chacun des gaz, par rapport
au CO2, pris comme référence PRG(CO2)=1.

Pouvoir de réchauffement global des principaux gaz à effet de serre

GES PRG (100 ans)


Carbone (CO2) 1
Méthane (CH4) 25
Protoxyde d’azote (N2O) 298
D’autres gaz contribuent également à l’effet de serre :

• Les gaz halogénés : les chlorofluorocarbones (CFC), les


hydrofluorocarbures (HFC), les perfluorocarbures (PFC), et les
hydrochlorofluorocarbures (HCFC) qui proviennent des aérosols et des
réfrigérants.

 Réduction de la couche d’ozone « trou dans la couche d’ozone »

L'ozone (O3) est une forme chimique particulière de l'oxygène. Il est


spontanément généré dans la stratosphère par le bombardement de la molécule
oxygène O2 par les ultraviolets (UV) qui produit l’oxygène radicalaire (O), lequel

réagit ensuite avec la molécule de dioxygène pour former l’ozone selon les réactions

8
Pollution de l’air Chapitre I

suivantes :

O2 + hν → 2O*

O2 + O* → O3

L’ozone stratosphérique forme une couche qui se répartit entre 10 et 45 km d’altitude

avec des concentrations avoisinant les 8 ppm. Cette couche d’ozone protège la terre des
rayons ultraviolets nocifs.

 Les causes de la réduction de la couche d’ozone


Les CFC (Chlorofluorocarbones) sont les principaux responsables de la
dégradation de la couche d’ozone. Les CFC, dénommés aussi fréons, sont des
hydrocarbures chlorofluorés qui ont été utilisés depuis les années 1930 d’abord comme
liquides cryogéniques dans les congélateurs et les réfrigérateurs etc., puis à partir des
années 1950, comme des gaz propulseurs dans les bombes aérosols, comme mousses
dans les emballages et comme solvants (figure I.2) :

Figure I. 2 : Origine des CFC en 1986


[Organisation météorologique mondiale].

Les HCFC (hydrochlorofluorocarbones) ont été produits après 1987 pour


substituer les fréons. L’HCFC22 (CHF2Cl) a connu une vaste utilisation dans les

9
Pollution de l’air Chapitre I

climatiseurs. Cependant, leur capacité à dégrader l’ozone et leur caractère à effet de


serre a conduit au début des années 2000 à leur interdiction progressive qui deviendra
totale à partir de 2020.

Une autre catégorie de destructeurs de la couche d’ozone sont les halons. Ce sont
des molécules proches des CFC mais chlorofluorobromés, servant essentiellement dans
les extincteurs. Le plus utilisé d’entre eux est le halon 12B11 (CF2BrCl).
La découverte du rôle des CFC dans la destruction de l’ozone stratosphérique a été
faite en 1973 par deux chercheurs : Rawland et Molina, ce qui leur a valu le prix Nobel
de chimie en 1995 en compagnie de Paul Crutzen. Ils ont décrit plus d’une centaine de
réactions qui aboutissent la destruction de l’ozone dans la stratosphère dont les plus
importantes sont les suivantes :

CFCl3 CFCl2 + Cl

Cl + O3 ClO + O2

En effet, les CFC sont des composés très stables qui montent lentement vers la
stratosphère où ils catalysent la destruction de l'ozone. Au contact des rayons ultraviolets
(UV), ces gaz libèrent leur chlore par photolyse. De plus, les cristaux de glace présents
dans les nuages stratosphériques transforment les composés chlorés de l'atmosphère en
chlore actif susceptible de détruire l'ozone. La destruction de l'ozone stratosphérique se
produit dans les régions polaires lorsque les températures descendent en dessous de -80
°C. À ces températures des nuages se forment dans la basse stratosphère au sein
desquels des réactions chimiques transforment des composés issus des CFC en
composés actifs. Ces processus conduisent à une destruction rapide de l'ozone au retour
de la lumière solaire au-dessus du pôle.

 Pluies acides
Pluie acide est une forme de précipitation atmosphérique qui se caractérise par un
pH anormalement bas , souvent causé par la présence d’oxydes d’azote (NOx) et
dioxyde de soufre (SO2) dans l’atmosphère. Lorsque ces composés chimiques réagissent
avec l’eau dans l’atmosphère, ils forment des acides, tels que l’acide sulfurique et l’acide
nitrique, qui sont ensuite transportés vers le sol lorsqu’il pleut. Cette pluie acide peut
avoir des effets néfastes sur l’environnement, endommageant les sols, les cours d’eau,
les bâtiments et la végétation, en plus d’avoir des implications sur la santé humaine.

10
Pollution de l’air Chapitre I

 Effets sur les écosystèmes


Des recherches en laboratoires ont montré que les causes du dépérissement
forestier sont très complexes : sols de mauvaise qualité, sécheresses anormales, présence
de polluants dans l’atmosphère principalement la pollution acide et l’ozone. Mais à
proximité de certains sites générateurs de pollution (site industriel, grosses
infrastructures routières), on observe également des baisses de rendements des terres
agricoles. En outre, on peut parfois observer localement une contamination des sols où
s’accumulent des métaux, comme le plomb en bordure de route.
L’acidification des lacs et des cours d’eau entraîne une destruction parfois
irréversible de la vie aquatique. Outre le problème d’eutrophisation, la baisse du pH
provoque la mise en solution de métaux contenus naturellement dans le sol, comme
l’aluminium, toxique à l’état dissous pour presque la totalité des organismes vivants.
Les métaux lourds contaminent également à la fois les sols et les réserves d’eau
douces. Leur accumulation dans les sols et les eaux laissent craindre une contamination
de la chaine alimentaire. Ce type de pollution s’observe au niveau local (proximité de
certains sites), mais aussi à l’échelle régionale et continentale, notamment pour certains
métaux comme le mercure

 Effets sur la santé


Les limites de concentration dans l’air ambiant de certains polluants (SO2,
Poussières, NO2, Pb, O3) imposées par des directives Européennes tiennent compte des
effets sur la santé de certaines substances. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS)
édicte les règles qu’il faudrait respecter pour les divers polluants. Certains effets sont
associés à des seuils, c’est à dire qu’on peut déterminer une valeur de concentration dans
l’air en dessous de laquelle la substance n’est pas dangereuse. Pour certaines substances,
il n’existe pas de seuil au sens médical du terme, mais il existe des seuils réglementaires
(niveau de pollution acceptable, mais non dénué de conséquences).
Les effets sur la santé ayant été le plus étudiés sont les effets à court terme liés à
des concentrations élevées. Des études sont également menées pour évaluer les
conséquences à long terme d’une exposition à un niveau de pollution plus faible. Ci-
dessous, les effets des polluants les plus courants sont présentés :
– Particules : plus les particules sont fines plus elles pénètrent profondément dans
l’appareil respiratoire et plus leur temps de séjour y est important. Elles ont une double

11
Pollution de l’air Chapitre I

action liée aux particules proprement dites et aux polluants qu’elles transportent
(métaux, hydrocarbures, dioxyde de soufre, etc.). Elles irritent le système respiratoire
humain et peuvent contribuer au déclenchement de maladies respiratoires aiguës.
– SO2 : le SO2 entraîne une inflammation des bronches avec un spasme qui
provoque une altération de la fonction respiratoire.
– NO-NO2 : NO2 est toxique (40 fois plus que CO, 4 fois plus que NO) NO2
pénètre profondément dans les poumons. Les pics de concentrations sont plus nocifs
qu’une même dose sur une longue période. NO est un gaz irritant pour les bronches, il
réduit le pouvoir oxygénateur du sang.
– COV : certains composés organiques tels que les aromatiques, les oléfines
provoquent des irritations des yeux. Les aldéhydes sont de puissants irritants des
muqueuses. Certains COV tels que le benzène, sont cancérigènes.
– CO : CO se fixe sur l’hémoglobine du sang. Le phénomène est irréversible. On
connaît les accidents mortels liés à l’inhalation de CO lors du fonctionnement
défectueux de chauffe-eau.
– Ozone : L’ozone est un oxydant puissant. C’est un irritant des yeux, de la gorge
et des bronches. Ses effets sont majorés par l’exercice physique.

12

Vous aimerez peut-être aussi