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Pollution de l’air
I. Pollution de l’air
Définition
Selon le Conseil de l'Europe mars 1968
Il y a pollution de l’air lorsque la présence d’une substance étrangère ou une variation
importante dans les proportions de ses composants est susceptible, compte tenu des
connaissances du moment, de provoquer un effet nocif ou de créer une nuisance ou une
gêne”
Art. 32. - On entend par pollution atmosphérique, au sens de la présente loi, l’émission
dans l’atmosphère de gaz, de fumées ou de particules solides ou liquides, corrosifs,
toxiques ou odorants, de nature à incommoder la population, à compromettre la santé
ou la sécurité publique ou à nuire aux végétaux, à la production agricole et aux produits
agro-alimentaires, à la conservation des constructions et monuments ou au caractère
des sites .
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Pollution de l’air Chapitre I
La troposphère : C’est la couche qui s’étale entre le sol et sa limite supérieure, appelée
tropopause, qui se situe vers 9 km au-dessus de pôles et vers 15 km au-dessus de
l’équateur. Dans cette couche, la température y décroît lentement avec l’altitude (6°C
par kilomètre) pour atteindre –50 à –60 °C à son sommet. C’est la couche qui contient
80 % de la masse totale de l’air atmosphérique, dont la pression diminue avec l’altitude,
et pratiquement toute sa vapeur d’eau. C’est donc là que se forment les nuages et que les
principaux phénomènes météorologiques se manifestent.
• La stratosphère : se situe au-dessus de la troposphère et est limitée vers le haut par la
stratopause, située aux environs de 50 km d’altitude. L’air y est de 10 à 1 000 fois moins
dense que près du sol et sa température y augmente lentement vers le haut jusqu’à
atteindre environ 10 °C en été. Cette augmentation de température est due
principalement à la présence d’ozone qui, bien qu’en proportion infime, absorbe
intensément le rayonnement ultraviolet du Soleil.
• La mésosphère : va de la stratopause jusqu’à 80 km d’altitude ou elle est limitée par
la mésopause. Les températures y décroissent de bas en haut jusque vers –80 °C.
• L’ionosphère : représente la partie la plus élevée de l’atmosphère. L’air y est très
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Pollution de l’air Chapitre I
raréfié et les molécules de gaz sont ionisées par les rayonnements de haute énergie qui
les frappent.
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Pollution de l’air Chapitre I
smog estival.
On distingue également :
-Les hydrocarbures comme le méthane, éthane, octane, l’acétylène, l’éthylène, le
butadiène et certains composés aromatiques comme le benzène, le toluène et le
benzopyrène.
La plupart des HC proviennent des combustions incomplètes des carburants (moteurs à
essence et chauffage au fuel) parmi lesquels citons les PAN (péroxy-acyl nitrite ou
nitrates) qui sont formés par craquage des composés aliphatiques.
-Les COV ou composés organiques volatils (alcanes, alcènes, les aldéhydes, le
benzène, le toluène, le méthane…): qui proviennent des véhicules à moteur, de
l’industrie, des ménages, de l’évaporation des solvants.
-Les POP (polluants organiques persistants) comme les HAP, les PCB, les dioxines et
les furannes, le lindane, les xylènes… : Les sources de ces contaminants sont les
combustions diverses, l’incinération des déchets, l’industrie chimique, les procédés
chimiques à haute température …
• Les particules solides (ou aérosols) : solides ou liquides finement divisés (poussières,
polluants qui la constituent sont très variés. Quand des pesticides sont épandus sur des
cultures, une partie se volatilise dans l’air et sont propagés sur de très longues distances.
Les effets de la pollution de l’air sont connus sur les poumons, le cœur, le
cerveau et le système hormonal. L’homme apparait en définitif comme la principale
victime de la pollution de l’air.
Toutes les recherches épidémiologiques actuelles montrent que les populations
urbaines en souffrent considérablement, même si les effets de cette contamination
s’exercent après un temps de latence qui dépasse la décennie.
Les enquêtes cliniques révèlent que les SMOGs (SMOG : brume brunâtre épaisse,
provenant d'un mélange de polluants atmosphériques, qui limite la visibilité dans
l'atmosphère) accroissent de façon significative la mortalité dans les villes.
Parmi les effets, on distingue :
a- La mortalité par affection des voies respiratoires
En tenant compte de la densité de la population, on a pu constater que c’est dans
les régions les plus polluées que le taux de mortalité, d’invalidité prématurée ou
d’absentéisme pour cause de bronchite était le plus élevé. Ce sont les fumées et les
oxydes de soufre qui sont e plus souvent pris comme indice de la pollution lorsqu’on
cherche à établir des corrélations avec la mortalité respiratoire.
b- Mortalité par cancer
Certaines hypothèses ont été émises :
-Le cancer du poumon est plus fréquent en zone urbaine ;
-L’air pollué contient des substances tels que le benzopyrène qui est un cancérigène
expérimental avéré ;
-La fréquence du cancer du poumon semble coïncider avec la pollution atmosphérique.
c- Réduction de la capacité fonctionnelle
L’altération de la fonction pulmonaire est souvent liée à des affections chroniques
des voies respiratoires qui sont aggravés par la pollution de l’air.
c- Irritation Sensorielle
Elle est principalement due à la présence de ;
• Odeurs désagréables provenant des décharges localisées ;
• Gaz d’échappement des véhicules automobiles.
Les oxydes d’azote et l’ammoniac provoquent des altérations de la peau, des irritations
des yeux et des muqueuses. L’acide chlorhydrique et ses dérivés ont des effets sur le
système osseux avec diminution de la résistance nerveuse.
Outre les effets sur l’être humain, la pollution de l’air peut avoir des effets sur la
faune, la flore et l’environnement
Des effets similaires à ceux observés chez l’homme, ont été observés sur la faune,
principalement une altération des voies respiratoires et circulatoires, irritation de la peau,
des yeux et es muqueuses notamment chez les mammifères. Ces effets sont pris comme
référence pour l’identification de la pollution de l’air. Exemple : Les abeilles sont très
sensibles au fluor, elles subissent la fluorose, leur aspect est modifié et leur production
diminue. Les vers à soie subissent le même sort.
Les pluies acides dues aux dérivés de SO2 et NOx ont pour conséquences, la
dissolution des métaux lourds dans l’eau et donc dans la chaine alimentaire et
provoquent la brulure des végétaux. L’ozone provoque des nécroses sur les feuilles et les
aiguilles d’arbres forestiers, perturbe la photosynthèse et conduit à une baisse des
rendements des cultures (5- 10% pour le blé).
- L’effet de serre
L’effet de serre est un phénomène physique naturel. La terre reçoit la majeure
partie de son énergie du soleil sous forme de rayonnement. Une grande partie de ce
rayonnement solaire incident traverse l’atmosphère pour atteindre la surface de la terre.
La Terre absorbe une partie de cette énergie et en renvoie une partie dans l’atmosphère
sous forme de rayonnement infrarouge. Le rayonnement infrarouge sortant à une
longueur d’onde supérieure à celle du rayonnement solaire incident et peut donc être
absorbé par certains gaz dans l’atmosphère. Les principaux gaz émis par l’activité
humaine et qui absorbent le rayonnement infrarouge, sont le dioxyde de carbone (CO2),
le méthane (CH4), et le protoxyde d’azote (N2O). Ces gaz (dit gaz à effet de serre)
piègent une partie des rayonnements infrarouges et les renvoient à nouveau vers la
surface de la terre sous forme de chaleur, ce qui provoque un effet de réchauffement
connu sous le nom «d’effet de serre ».
Remarque : Bien que lrayonnement solaire soit interrompu la nuit, l’effet de serre ne
s’arrête pas. En effet, la nuit la terre se refroidit en émettant un rayonnement infrarouge
vers le vide de l’espace. Sans atmosphère, ce rayonnement serait suffisant pour refroidir
la terre jusqu’à des températures de l’ordre de -130°C. Par conséquent une nuit
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Pollution de l’air Chapitre I
réagit ensuite avec la molécule de dioxygène pour former l’ozone selon les réactions
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suivantes :
O2 + hν → 2O*
O2 + O* → O3
avec des concentrations avoisinant les 8 ppm. Cette couche d’ozone protège la terre des
rayons ultraviolets nocifs.
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Pollution de l’air Chapitre I
Une autre catégorie de destructeurs de la couche d’ozone sont les halons. Ce sont
des molécules proches des CFC mais chlorofluorobromés, servant essentiellement dans
les extincteurs. Le plus utilisé d’entre eux est le halon 12B11 (CF2BrCl).
La découverte du rôle des CFC dans la destruction de l’ozone stratosphérique a été
faite en 1973 par deux chercheurs : Rawland et Molina, ce qui leur a valu le prix Nobel
de chimie en 1995 en compagnie de Paul Crutzen. Ils ont décrit plus d’une centaine de
réactions qui aboutissent la destruction de l’ozone dans la stratosphère dont les plus
importantes sont les suivantes :
CFCl3 CFCl2 + Cl
Cl + O3 ClO + O2
En effet, les CFC sont des composés très stables qui montent lentement vers la
stratosphère où ils catalysent la destruction de l'ozone. Au contact des rayons ultraviolets
(UV), ces gaz libèrent leur chlore par photolyse. De plus, les cristaux de glace présents
dans les nuages stratosphériques transforment les composés chlorés de l'atmosphère en
chlore actif susceptible de détruire l'ozone. La destruction de l'ozone stratosphérique se
produit dans les régions polaires lorsque les températures descendent en dessous de -80
°C. À ces températures des nuages se forment dans la basse stratosphère au sein
desquels des réactions chimiques transforment des composés issus des CFC en
composés actifs. Ces processus conduisent à une destruction rapide de l'ozone au retour
de la lumière solaire au-dessus du pôle.
Pluies acides
Pluie acide est une forme de précipitation atmosphérique qui se caractérise par un
pH anormalement bas , souvent causé par la présence d’oxydes d’azote (NOx) et
dioxyde de soufre (SO2) dans l’atmosphère. Lorsque ces composés chimiques réagissent
avec l’eau dans l’atmosphère, ils forment des acides, tels que l’acide sulfurique et l’acide
nitrique, qui sont ensuite transportés vers le sol lorsqu’il pleut. Cette pluie acide peut
avoir des effets néfastes sur l’environnement, endommageant les sols, les cours d’eau,
les bâtiments et la végétation, en plus d’avoir des implications sur la santé humaine.
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Pollution de l’air Chapitre I
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Pollution de l’air Chapitre I
action liée aux particules proprement dites et aux polluants qu’elles transportent
(métaux, hydrocarbures, dioxyde de soufre, etc.). Elles irritent le système respiratoire
humain et peuvent contribuer au déclenchement de maladies respiratoires aiguës.
– SO2 : le SO2 entraîne une inflammation des bronches avec un spasme qui
provoque une altération de la fonction respiratoire.
– NO-NO2 : NO2 est toxique (40 fois plus que CO, 4 fois plus que NO) NO2
pénètre profondément dans les poumons. Les pics de concentrations sont plus nocifs
qu’une même dose sur une longue période. NO est un gaz irritant pour les bronches, il
réduit le pouvoir oxygénateur du sang.
– COV : certains composés organiques tels que les aromatiques, les oléfines
provoquent des irritations des yeux. Les aldéhydes sont de puissants irritants des
muqueuses. Certains COV tels que le benzène, sont cancérigènes.
– CO : CO se fixe sur l’hémoglobine du sang. Le phénomène est irréversible. On
connaît les accidents mortels liés à l’inhalation de CO lors du fonctionnement
défectueux de chauffe-eau.
– Ozone : L’ozone est un oxydant puissant. C’est un irritant des yeux, de la gorge
et des bronches. Ses effets sont majorés par l’exercice physique.
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