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Introduction à la biochimie

Définition de la Biochimie : la biochimie se définit comme la science qui étudie les


principaux constituants de la matière vivante et leurs réactions de transformation : c’est donc
l’étude des bases moléculaires de la vie.

But : c’est de comprendre clairement les réactions chimiques qui adviennent à l’intérieur de
la cellule vivante et leur relation avec la structure et la fonction cellulaire. (Information
génétique, mécanismes de contrôle des réactions biochimiques reproduction, biosynthèse
des molécules biologiques, génie génétique…)
Principales branches de la Biochimie
L’interaction permanente entre l’aspect structurel et fonctionnel d’une entité biologique
donnée forme un ensemble cohérent ; cependant on peut établir une division de la
Biochimie en : Biochimie structurale, Biochimie métabolique et Biochimie clinique.

Biochimie Structurale
Elle étudie la composition et l’aspect physico-chimique des constituants de la matière
vivante (étude descriptive).
C’est l’anatomie moléculaire qui décrit la localisation, la caractérisation des composés ce qui
permis d’identifier les classes biochimiques suivantes :
Les Protides (acides aminés, peptides et protéines y compris les enzymes), les Glucides,
les Lipides, les Acides Nucléiques, les Hormones, les Vitamines et les Sels Minéraux,
tous baignent dans un milieu aqueux dont le solvant est l’eau.

Biochimie métabolique
Elle étudie l’ensemble des réactions chimiques qui s’opèrent dans une cellule vivante appelé
métabolisme qui comporte :
 L’anabolisme : qui regroupe toutes les réactions de biosynthèse qui permette la
formation des composés complexes à partir des composés simples et qui nécessite
un apport d’énergie via des molécules à haut potentiel énergétique comme l’ATP
formées au cours du catabolisme.
 Le catabolisme : englobe l’ensemble les réactions de dégradation qui transforment
les composés complexes en composés simples avec libération d ‘énergie dont : une
fraction est transformée en chaleur, une autre fraction la plus importante est
conservée dans des liaisons chimiques et transformée en Energie mécanique,
chimique, électrique…
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Le cycle de l’acide citrique ou cycle de Krebs


Le cycle du citrate est la voie finale commune de l’oxydation des molécules énergétiques. Il
se déroule entièrement à l’intérieur des mitochondries.
En tant que voie catabolique le cycle tricarboxylique fournit de l’énergie (en faible quantité
sous forme de GTP) des coenzymes réduits riches en énergie (NADH,H + et FADH2) et aussi
des précurseurs pour les biosynthèses.

Rôle de l’ATP dans le métabolisme intermédiaire

Biochimie clinique :
C’est l’étude des aspects chimiques de la vie de l’Homme sain ou malade et l’application des
méthodes chimiques employées au laboratoire pour le diagnostic, le traitement et la
prévention des maladies.
Elle se subdivise en :
 Biochimie analytique : qui veille sur l’adaptation technologique des systèmes
biologiques et le contrôle de qualité des analyses (aspect technique)
 Biochimie physiopathologique : comporte l’interprétation des résultats des
données biochimiques statiques (Biochimie sémiologique) d’une part et d’autre part
l’interprétation des données biochimiques au cours des explorations fonctionnelles ou
dynamiques.

La Biochimie a en outre contribué au progrès de la pharmacologie, de la génétique, de


l’immunologie, de la biologie moléculaire avec le développement du génie génétique dont
l’application s’étend dans tous les domaines (santé, agriculture, environnement ...).
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Chapitre I : Constituants biochimiques de la cellule

Objectifs
Décrire les constituants élémentaires de la cellule
Décrire la composition moléculaire de la matière vivante

1.1. Constituants élémentaires de la cellule


La vie dépend d’unités morphologiques appelées cellules. La structure et Les capacités
fonctionnelles des cellules reposent sur un ensemble de constituants élémentaires du
tableau périodique des éléments.

1.1.1. Types d’organisation du monde vivant


Généralement on divise le monde vivant en 3 types d’organisation
 Les cellules procaryotes :(ou monères) structures relativement simples, sont
toujours unicellulaires et dépourvus de membrane nucléaire. Sont classés en deux
groupes principaux les bactéries et les cyanobactéries. Ils utilisent des sources
d’énergie métaboliques variées : les autotrophes, les chimiolithotrophes, les
photoautotrophes et les hétérotrophes.

 Les cellules eucaryotes : plus volumineuses et plus complexes que les procaryotes
possède une membrane nucléaire et des organites ayant chacun une fonction
spécialisée : le noyau contient l’ADN de la cellule, le réticulum endoplasmique et
l’appareil de Golgi assurent les modifications des protéines membranaires et les
protéines sécrétées, les mitochondries sont le siège du métabolisme oxydatif, les
lysosomes et peroxysomes sont des réservoirs des enzymes de dégradations, le
cytosquelette organise le cytosol et les chloroplastes sont le siège de la
photosynthèse chez les plantes.
Les eucaryotes sont répartis en quatre règnes : protistes, plantes, fungi et
animaux.
 Les virus : Ce sont des entités beaucoup plus simples que les cellules et ne sont
pas classés comme organismes vivants, car ils sont dépourvus de la machinerie
métabolique qui leur permettrait de se reproduire hors de leur cellule hôte. Ce sont
essentiellement des agrégats moléculaires de grande taille.

1.1.2. Composition élémentaire de la cellule


Toutes les cellules vivantes sont construites à partir de 28 corps simples dont 15 métaux
et. 13 non métaux
a. Les métaux :
Ce sont : Sodium, Potassium, Calcium, Magnésium, Fer, Zinc, Cuivre, Nickel, Cobalt,
Manganèse, Aluminium, Plomb, Titane, Etain, molybdène.
b. Les non métaux :
Ce sont Carbone, Hydrogène, Oxygène, Azote, Soufre, Chlore, Phosphore, Fluor, Brome,
Iode, Arsenic, Silicium, Bore.
Eléments de base (éléments majeurs) ils sont au nombre de 11 parmi ces 28 corps
simples, qui constituent environ plus de 99 % de l’organisme entier ce sont : Carbone,
Hydrogène, Oxygène, Azote, Soufre, Chlore, Phosphore, Sodium, Potassium, Calcium,
Magnésium.
Les oligo-éléments : à côté des éléments majeurs existent les oligoéléments, c’est à dire
des éléments présents en petites quantités et dont le rôle métabolique est non moins
important c’est le cas du : Fer, Zinc, Cuivre, Fluor, Iode, Manganèse, molybdène,
Sélénium.

NB : La vie est fondée sur le carbone, car de tous les éléments du tableau périodique, le
carbone est le seul à pouvoir former un nombre pratiquement infini de chaînes stables
d’atomes liés par covalence.
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D’autres éléments ont été décelés chez certains êtres vivants et notamment chez l’Homme
et dont la présence n’est pas prouvée chez les autres êtres vivants : vanadium, Rubidium,
Césium, lithium, Baryum, Argent, Strontium et Chrome.

1.2 Composition moléculaire de la matière vivante


Les organismes ne contiennent que quatre types de macromolécules de base : protéines,
acides nucléiques, polysaccharides et lipides. Chaque macromolécule étant constituée
d’unités monomériques. Ces macromolécules peuvent s’associer pour former des structures
plus complexes : glycoprotéines ; glycolipides, lipoprotéines…
Les protéines constituent à elles seules 50 % du poids sec de la cellule.
L’ATP dont la synthèse est liée à plusieurs voies cataboliques et son hydrolyse rend
possible la plupart des voies anaboliques, intervient dans les différents processus de
formation et de dégradation des biomolécules.
L’ADN, ou l’ARN dans certains cas est la molécule garante de l’hérédité de la cellule,
contient l’information génétique dans la séquence de ses bases qui servent de matrice à leur
propre réplication sous forme d’ARNm brin complémentaire de la séquence de l’ADN.
Les ribosomes synthétisent les protéines selon l’ordre spécifié par l’ARNm. Cette synthèse
a lieu au niveau de l’ARN ribosomique ARNr et les acides aminés sont agencés selon la
séquence par les ARN de transfert ARNt.
Parmi ces protéines synthétisées figurent les catalyseurs des réactions biochimiques : les
enzymes dont l’importance métabolique en font des molécules de première importance dans
tout processus vital.
L’action des enzymes est stimulées par un certain nombre de molécules appelées
cofacteurs : (ions métalliques, dérivés des vitamines ou coenzymes) et des molécules
régulatrices hormones et autres médiateurs chimiques.

Toutes ces molécules sont en milieux aqueux dont le solvant est l’eau et sont maintenues
dans un milieu aqueux où la pression osmotique et l’équilibre des charges sont en grande
partie assurés par les constituants minéraux.
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Chapitre II Rôles et métabolisme des constituants minéraux

Objectifs
Décrire le rôle de l’eau organique et les différents équilibres hydro électrolytiques
Décrire les principales perturbations des équilibres hydroélectrolytiques.

2.1. L’Eau
2.1.1 Rôle de l’eau
De part sa structure simple H2O et ses interactions moléculaires, l’eau possède des
propriétés qui sont d’une grande importance biologique parmi lesquelles :

Constituant des cellules : l’eau corporelle totale représente en moyenne 60 à 70 % du


poids corporel et varie en fonction de certains paramètres individuels ou spécifique à chaque
organe ou tissu.
Exemple chez un adulte de 70 kg, l’eau totale occupe 42 l (soit 42 kg) soit 60 % du poids
corporel dont 2/3 soit 28 l sont intracellulaires et 14 l dans le milieu extracellulaire composé
de l’eau interstitielle, plasmatique, des tissus conjonctifs et des os.

Solvant : l’eau a une constante diélectrique élevée (la constante diélectrique d’un solvant
est une mesure de sa capacité à séparer des charges de signe opposé) Intervient dans le
maintien d’équilibre de solutés à l’intérieur ou à l’extérieur de la cellule.

Régulateur thermique : l’eau possède des constantes physico-chimiques spécifiques (point


de fusion, chaleur de vaporisation, chaleur spécifique, tension superficielle) plus élevées que
ceux des autres liquides. Ce qui lui permet d’intervenir dans la régulation thermique :
exemple refroidissement du corps à travers la transpiration. L'élimination d'une faible
quantité d'eau, par exemple par transpiration, permet d'évacuer une grande quantité de
chaleur : propriété essentielle pour les êtres vivants homéothermes, l’eau joue donc un rôle
très important comme tampon calorifique.

Réactif chimique : l’eau participe à plusieurs réactions biochimiques de biosynthèse ou


comme produit du catabolisme exemple : l’oxydation du glucose fournit de l’énergie du gaz
carbonique et de l’eau.

2.1.2. Répartition de l’eau organique


L’eau organique est répartie en compartiments appelés secteurs hydriques délimités par
des barrières qui sont :
La membrane cellulaire qui délimite le secteur intracellulaire du secteur extracellulaire.
Les vaisseaux qui délimitent le secteur intra vasculaire du secteur extra vasculaire.
a. L’eau intracellulaire : c’est l’eau qui baigne tous les organites cellulaires.

b. L’eau extracellulaire : Elle est composée de l’eau plasmatique, la lymphe, l’eau des
tissus conjonctifs et des os, l’eau interstitielle et les liquides transcellulaires.
L’eau plasmatique
C’est l’eau intra vasculaire et forme avec les éléments figurés du sang le volume sanguin
total et est soumise à l’influence mécanique de l’appareil circulatoire.
La volémie est le volume total du sang circulant (environ 6 l), on peut apprécier cette eau
plasmatique par la mesure de l’Hématocrite (Ht) qui est le coefficient volumique des
globules par rapport au sang total.
L’hématocrite permet un calcul approximatif du VGM = Ht/Nombre d’hématies par mm3 ;
Taux d’hémoglobine = Ht x 1000/3.

L’eau interstitielle et la lymphe


Forment un réseau de communication avec le plasma à travers les capillaires, entourent
et baignent les cellules. Leur composition est proche de celle du plasma à l’exception des
protéines qui sont en faible proportion 3-8 g/l.
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L’eau transcellulaire
Formée par l’ensemble des liquides de sécrétion passant à travers certaines cellules et
s’accumulant dans des espaces organiques : exemple LCR, liquide des séreuses (plèvre,
péricarde, péritoine) larmes, salive…
Ces liquides sont de faibles volumes mais peuvent dans certaines circonstances
pathologiques former des transsudats ou des exsudats en fonction de la teneur en
protéine. Les exsudats étant plus riches en protéines que les transsudats.

2.1.3. Bilan d’eau


a. Apports
Eau de boisson et l’eau des aliments 2 à 3l/j
Eau d’oxydation des aliments 0,3 à 0,4l/j
b. Forme d’élimination
Urine : 0,8 à 1,2l/j ;
Selles : 0,1l/j ;
Transpiration cutanée sueur, perspiration et vapeur d’eau de la respiration : 0,4 à 0,7l/j
Excréta intestinaux : 0,1 à 0,2l/j.

2.2 Les Eléments Minéraux : Les sels minéraux représentent environ 5 à 15% de la
composition chimique de la cellule. Exemple : tissu musculaire : 6%, tissu osseux : 66%
sous plusieurs formes : Solides cristallisés et non ionisés disposés le long des fibres
de collagène, protéine fibreuse du tissu osseux et dans les dents (70% des os secs). et
Substances ionisées et organominérales en solution (Anions : Chlorures, bicarbonates,
phosphates, sulfates) et (cations : sodium, potassium, calcium, magnésium)
2.2.1. Equilibre hydrominéral
L’état des liquides est régi par des règles fondamentales suivantes :
- Ils possèdent une neutralité électrique ;
- Ils sont isotoniques ;
- Ils ont des compositions ioniques très différentes.
a. Notion d’Ionogramme
L’ionogramme est la composition ionique d’un secteur hydrique. Il permet d’apprécier
l’état du milieu intérieur et celui des grandes fonctions de l’organisme : état
d’hydratation, osmolarité, risques cardiaques (lié à la kaliémie), état de la fonction
respiratoire, et l’état de la fonction rénale.

Tableau de répartition des composants de l’ionogramme plasmatique

Conc.mmol / cation Conc.


Anions Conc. mEq/l Conc. mEq/l
l s mmol/l
Cl
103 103 Na 143 143
HCO3 27 27 K 5 5
Phosphates
2 1 Ca 5 2.5
Protéines
16 2 Mg 2 1
Sulfates
1 0,5 - - -
Acides
6 6 - - -
organiques
Total
155 139.5 155 151.5
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En pratique courante, on dose habituellement : Na+, K+, Ca++, Cl -, CO3H – et les protéines
totales (dans certains cas Na+ et K+ uniquement).
Les bicarbonates CO3H – renseignent sur la concentration en CO2 du plasma qui est de
600 ml/l (si 1mole de CO3H – correspond à 1 mole de CO2 soit 22.4 l) cette réserve alcaline
est égale à 600 / 22,4 = 27 mEq.
Les Protéines totales se comportent dans le plasma à pH 7.4 comme des anions on
applique la formule approximative : protéines g /l x 0.25 = nombre de mEq.
Les anions organiques sont assimilés arbitrairement à environ 6 mEq.

b. Notion de pression osmotique


C’est la pression exercée par toute molécule (ions ou molécules entières) dissoute dans un
milieu aqueux elle est exprimée en osmole/l (Osm) = pression osmotique exercée par une
mole de substance dans un litre d’eau.
On peut l’exprimer en mOsm correspondant à la pression d’une mmol de substance dissoute
dans un litre d’eau.

Exemple : le NaCl de PM ≈ 60 se dissocie en Na+ et Cl- agit 6 fois plus sur la pression
osmotique que le glucose de PM = 180 (60 x 3) à concentration égale.
En référence au tableau ci-dessus, on calcule la pression osmotique par la formule
139,5 + 151/ 0,93 = 310 mOsm/l (0,93 correspond à 930 ml d’eau dans 1l de plasma les 70
ml restant sont occupés par les protéines)
Cette pression osmotique de 310 mOsm/l est appelée pression osmotique efficace ou
osmolalité, la pression osmotique des protéines (malgré leur PM élevé) est négligeable,
mais cette pression osmotique des protéines ou pression oncotique quoique faible attire
les ions salins donc la concentration des ions est plus grande du côté des protéines : c’est
l’effet Donnan, c’est ce qui permet de retenir l’eau à l’intérieur des vaisseaux.
L’urée et le glucose présents dans le sang exercent eux aussi une pression osmotique
négligeable sauf chez l’urémique ou le diabétique d’où la formule approximative pour tenir
compte des deux substances dans le plasma ou les urines

Pression osmotique = [(Na + K) x 2] + [urée (mmol/l)] + [glucose (mmol/l)]

Lorsqu’il y a déséquilibre entre le secteur extra et intracellulaire, des échanges spontanés


tendent à maintenir l’osmolarité constante en modifiant si besoin est les volumes aqueux de
part et d’autre de la barrière cellulaire. Cas des déshydratations et hyperhydratations
(œdèmes)

2.2.2 Equilibre acido-basique


La régulation de l’équilibre acido-basique est définie comme l’ensemble des processus
physiologiques qui maintiennent la concentration en ions H+ du milieu intérieur à un niveau
constant.
Pour apprécier cet équilibre c’est à dire la concentration des ions H+, on utilise le pH sanguin
(–log [H+]) qui est le reflet de l’équilibre acido-basique de l’organisme.
Cet équilibre est primordial pour la bonne marche des réactions enzymatiques de
l’organisme, le métabolisme cellulaire.
L’alimentation normale est acide 50 à 100mmol de H+/jour que les reins éliminent En cas
d’agression acide plus importante Il est essentiel pour l’homéostasie, l’organisme fait appel
aux systèmes tampons ou lignes de défense de deux ordres :
 Les tampons physico-chimiques immédiats
 les tampons fonctionnels ou organiques

a. Tampons Physico-chimique immédiats comprenant les systèmes tampons suivants :


bicarbonates/acide carbonique qui se dissocie selon la réaction

CO3H2 CO3H- + H+
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En appliquant à cet équilibre la loi d’action des masses, on définie la constante de


dissociation k :
K = [CO3H-] [H+] / [CO3H2]
d’où on tire [H ] = K [CO3H2] / [CO3H-]
+

et – log[H+] = – logK + log[CO3H-] / [CO3H2]


pH = 6,1 + log 20

pH = 7,4
Le bilan des ions H+ est normalement équilibré et le pH reste constant autour de 7, 4. L’effet
tampon, va dépendre du rapport bicarbonates/acide carbonique, donc toute
hypoventilation entraîne une accumulation de CO2 donc d’ions H+ dans le sang alors qu’une
hyperventilation produit l’effet inverse.

b. Tampon hémoglobine
Ce système est couplé au précédent, dans les hématies, le CO2 cellulaire est hydraté en
CO3H2 grâce à l’anhydrase carbonique érythrocytaire ce CO3H2 libère les ions H+ captés par
l’hémoglobine (Hb) qui libère l’oxygène aux tissus et si l’Hb capte l’oxygène et les CO3H-
s’unissent aux ions H+ lâchés par l’oxyhémoglobine pour reformer l’acide carbonique qui sera
décomposé en CO2 éliminé par la respiration.

c. Régulation organique : effectuée par les reins et par les poumons


Rôle du poumon dans le maintien de l’équilibre acido-basique
- En cas d’excès d’ions H+, le pH baisse, ces derniers sont tamponnés par les ions HCO3-,
forment l’acide carbonique H2CO3 qui se dissocie en H2O + CO2.
Si le CO2 est formé en excès il y’a hypercapnie et cet excès sera éliminé par
hyperventilation.
En effet, il existe des chémorécepteurs centraux et des chémorécepteurs périphériques qui
sont sensibles aux variations de la pression alvéolaire de CO2.
Toute augmentation de CO2 agit sur ces derniers qui stimulent les centres respiratoires du
tronc cérébral qui entraînent une accélération de la ventilation avec élimination de CO 2 et
H2O. Ainsi le rôle de la ventilation est :
 D’éliminer l’excès de CO2 produit par le tamponnement d’une élévation des ions [H+] par
le système HCO3- / H2CO3. C’est le rôle essentiel.
 D’adapter la Pression alvéolaire du CO2 aux variations des ions [HCO3-]

 Les reins
Les reins éliminent les acides (et bases) en excès et régénèrent les bicarbonates
La surcharge alcaline ne peut être traitée que par les reins par élimination des bicarbonates
filtrés et réabsorbés avec un seuil (28 à 30 mmol/l).
La surcharge acide consomme des bicarbonates que les reins doivent régénérer
Réabsorption des bicarbonates filtrés 90% au niveau du tube contourné proximal (Tc1), 10%
au niveau de l’anse de Henlé et tube contourné distal (Tc2)
Excrétion des acides fixes dans les limites d’un pH urinaire de 4,5 à 8. Les reins éliminent
l’excès d’ions H+ sous forme de sels d’ammonium en déclenchant une polyurie acide.

2.2.5 Perturbation de l’équilibre acido-basique


En cas de déséquilibre du pH, il y’a donc inadéquation d’un des 2 systèmes de défense

a. Cas d’acidose pH = HCO3- / paCO2 < 7.38


On parle d’acidose respiratoire si la réponse des poumons est inadaptée ou insuffisante,
la pression alvéolaire du CO2 est augmentée
On parle d’acidose métabolique si réponse des reins est inadaptée ou insuffisante, la
concentration des ions HCO3- est diminuée
L’accumulation d’acides fixes diminue le taux des bicarbonates avec chute de pH :
La baisse de la PaCO2 par hyperventilation pulmonaire peut ramener le pH à une valeur
normale : l’acidose est compensée. Si le pH reste bas : l’acidose est décompensée.
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b. Cas d’alcalose pH = HCO3- / paCO2 > 7,42


On parle d’alcalose respiratoire si la réponse des poumons est inadaptée ou insuffisante,
la pression alvéolaire du CO2 est diminuée.
On parle d’alcalose métabolique si la réponse des reins est inadaptée ou insuffisante, la
concentration des ions HCO3- est augmentée.
Le taux de bicarbonates augmente avec élévation du pH :
La diminution de CO2 est compensée par une hypoventilation.

Interprétation combinée (pH, pCO2, HCO3-)

Augmentation Diminution

pH ↑ pH ↓ pH ↑ pH ↓
Alcalose Acidose
Augmentation métabolique + respiratoire +
Alcalose mixte
compensation compensation
respiratoire rénale
pH ↑ pH ↓ pH ↑ pH ↓
Alcalose Acidose
Diminution respiratoire + métabolique +
Acidose mixte
compensation compensation
rénale respiratoire
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Chapitre III Rôles et métabolismes des glucides

Objectifs
Décrire le rôle et classification des principaux glucides de l’organisme
Décrire succinctement le métabolisme du glucose et autres sucres
Décrire une des perturbations du métabolisme des glucides : le diabète sucré

3.1. Classification des glucides

Ex. Glucose, Mannose,


Aldoses Galactose Galactose
Aldopentoses(C5) Ex. Ribose, Xylose,
Oses
Cétohexoses (C6) Ex. Fructose (Lévulose),
Cétoses
Cétopentoses (C5) Ex. Ribulose, Xylulose,

Glucides
Diholosides (2 oses) à décaholosides
(10 oses) Ex. Saccharose, Lactose,
Oligosides Maltose, Cellobiose
Holosides Homopolysaccharides Ex. Amidon,
Polyholosides Glycogène, Cellulose
Osides Hétéropolysaccharides Acide

( Sucre + groupement aglycone ) Ex. Cérobrosides,


Hétérosides gangliosides (sucre + lipides)

Classification des principaux sucres usuels


La nomenclature tient compte :
- du nombre d’atomes de carbone (C3 Triose, C4 Tétrose, C5 pentose, C6 Hexose…)
- de La nature de la fonction réductrice portée par l’Ose : aldéhyde = aldose ou cétone =
cétose. Ce qui donne par combinaison des deux : aldotriose, et cétotriose, aldotétrose et
cétotétose, aldopentose et cétopentose, aldohexose et cétohexose…
Certains sucres ont conservé leurs anciens noms car d’usage plus commode ex. Glucose,
Fructose ou Lévulose (sucre des fruits) Xylose (sucre du bois) …
NB : Les aldohexoses sont de loin les sucres les plus répandus dans le monde vivant.
Les sucres composés ou osides sont constitués de deux ou plusieurs sucres
Exemples : saccharose = Glucose + fructose
Lactose = Glucose + galactose
Maltose = Glucose + Glucose
Amidon = [Glucose] x n
Les hétérosides sont formés d’une partie glucidique et d’une partie non glucidique (aglycone)
Il existe des dérivés des sucres ayant des fonctions physiologiques importantes :
Exemple l’acide ascorbique ou vitamine C, l’héparine anticoagulant naturel, l’acide
glucuronique conjugue la bilirubine, les déterminants antigéniques des groupes
sanguins etc.

3.2. Principales voies métaboliques du Glucose principal sucre de l’organisme


Les principales Voies métaboliques :
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La glycolyse, la gluconéogenèse, la glygénogenèse, la glycogénolyse, la voie des


pentoses phosphates. Toutes ces voies participent à la régulation de la glycémie.

3.2.1. La glycolyse est encore appelée voie d'EMben-Meyerhof-Parnas, dégrade le glucose


avec production d’ATP et de métabolites intermédiaires.
C'est la première voie qui a été élucidée complètement dans les processus fermentaires
avec tous les constituants (substrats, enzymes, cofacteurs, et séquences).
La glycolyse se déroule entièrement dans le cytosol. En présence ou non d’oxygène.
C’est un ensemble de 10 réactions qui transforment le glucose en acide pyruvique, ce
dernier peut emprunter d’autres voies pour la production d’énergie via le cycle de Krebs ou
servir de précurseurs à d’autres voies métaboliques telles que le processus de la
fermentation en l’absence d’oxygène (fermentation alcoolique et lactique).

Figure 1 –devenir du pyruvate dans le cytosol et dans les mitochondries.

- Entrée des autres glucides dans la séquence glycolytique


Les glucides qui sont dégradés par la voie glycolytique sont : les polysaccharides de réserve
comme l'amidon et le glycogène, les disaccharides, les monosaccharides autres que le
glucose.
- Glycogène et Amidon
Le glycogène et l'amidon alimentaires, soumis à l’action des enzymes hydrolytiques de la
salive, du pancréas et de l’intestin grêle, sont absorbés sous forme de glucose libre, qui est
phosphorylé ensuite en glucose 6-è. La réaction globale peut s’écrire :
Glycogène ou amidon (n glucose) + n H2O + n ATP ¾® n Glucose 6-è + n ADP.
- Les disaccharides
Les disaccharides ingérés sous forme de saccharose, maltose et lactose sont d'abord
hydrolysés en leurs oses constitutifs. Les enzymes spécifiques sont secrétées par la
muqueuse intestinale:

Saccharose + H2O ¾® glucose + fructose réaction catalysée par la ß-fructosidase


Maltose + H2O ¾® 2 glucoses réaction catalysée par l’a-glucosidase)
Lactose + H2O ¾® glucose + galactose réaction catalysée par la ß-galactosidase

3.2.2. La glycogénogenèse : c’est le processus de mise en réserve des molécules de


glucose après un apport important de sucre dans le foie et dans les muscles consistant en
une sorte de condensation de milliers de molécules de glucoses pour former le glycogène
3.2.3. La glycogénolyse : Le glycogène ainsi formé sera dégradé en glucose pour servir à
la régulation de la glycémie en période de jeune (rôle du foie).
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3.2.4. La néoglucogenèse ou gluconéogenèse : est le processus de formation du glucose


à partir des intermédiaires métaboliques (précurseurs) non glucidiques qui par le biais de
plusieurs réactions biochiques peuvent remonter la voie de la glycolyse pour redonner du
glucose.c’est le cas de certains acides aminés dit glucoformateurs, de l’acide lactique...
3.2.5. La voie des pentoses phosphates : est une voie permettant la production des
intermédiaires métaboliques tel que le NADPH,H+ coenzyme à pouvoir réducteur
nécessaires à d’autres voies telle que la biosynthèse des lipides.

3.3. Perturbation du métabolisme des glucides


3.3.1. Régulation de la glycémie
L’utilisation permanente du glucose par tous les tissus nécessite la fourniture du glucose à
ces tissus par le sang. Le métabolisme des glucides est dominé par la constance de la
glycémie autour de 1g/l ou 5.55 mmol/l. cela est le résultat d’un équilibre où plusieurs
facteurs interviennent parmi lesquels : Facteurs physicochimiques, Les organes, Les
enzymes et Les hormones.
a. Facteurs physicochimiques : autorégulation en cas d’hyperglycémie il y a synthèse
accrue de glycogène et de Pyruvate En cas d’hypoglycémie il y’a dégradation du glycogène
et diminution de l’utilisation du Pyruvate. (feedback enzymatique)
b. Les organes : Le foie (organe central de régulation de la glycémie) Les muscles, Les
reins (éliminent l’excès dans les urines lorsque le seuil rénal est atteint de l’ordre de 1,7 g/l.)
Le pancréas secrète les hormones insuline, glucagon, somastatine, polypeptide C. Le
SNC où existe un centre au niveau de l’hypothalamus sensible à toute baisse de la
glycémie.
c. Les hormones : appartiennent à deux systèmes antagonistes de régulation
 le système hypoglycémiant représenté uniquement par l’insuline secrétée par les
cellules β des îlots de Langerhans du pancréas, elle intervient en stimulant :
 l’entrée du glucose et des acides aminés
 la glycolyse en inhibant la PEPCK de la néoglucogenèse
 la glycogenèse en inhibant la phosphorylase de la glycogénolyse
 la lipogenèse
 la voie des pentoses phosphate
 la lipoprotéine lipase
 l’entrée des acides gras dans les tissus adipeux
 la synthèse des protéines
 la synthèse de l’ADN et ARN messager
 le système hyperglycémiant représenté par plusieurs hormones issues du
pancréas (glucagon, somastatine), corticosurrénale (cortisol), médullosurrénale
(adrénaline), la thyroïde (thyroxine), hypophyse (GH, STH, ACTH).
Le glucagon principale hormone hyperglycémiante, simule la glycogénolyse
néoglucogenèse
La somastatine secrétée par les cellules σ des îlots inhibe la sécrétion de la GH, de
la gastrine, de l’insuline et du glucagon.
Le cortisol fait augmenter la néoglucogenèse au dépend des protéines
L’adrénaline (mécanisme d’urgence) stimule la glycogénolyse, la lipolyse et inhibe
l’entrée du glucose
La thyroxine accroît le rythme du glucose intestinal dans la circulation (action
moindre)
L’hormone de croissance GH fait diminuer l’entrée du glucose dans la cellule
L’ACTH hormone adrénocorticotropique a une action sur le cortex
L’Hormone diabétogène STH mode d’action non élucidé.
Polypeptide C : sécrété par les Cellules C des îlots (rôle non encore élucidé).

3.3.2. Dosage de la glycémie


Prélèvement : Se fait le matin à jeun en dehors de toute émotion. Les prélèvements doivent
être effectués de préférence dans des tubes à fluorure (qui est un antiglycolytique qui
préserve le glucose) à défaut sur tube hépariné, EDTA ou tube sec.
13

3.3.3. Le Diabète
a. Définition : maladie métabolique caractérisée par les critères biologiques suivants :
- glycémie à jeun >1,26g/L (7mmol/l) à 2 reprises
ou
- glycémie >2g/l (11,1mmol/l) à n’importe quelle heure de la journée
ou
- glycémie >2g/l (11,1mmol/L) à la 2ème heure d’une HGPO

b. Classification du diabète
L’OMS et la commission américaine sur le diabète, propose un classement en 6 groupes :
 Diabète insulinodépendant DID
 Diabète non insulinodépendant DNID (obèse et non obèse)
 Diabètes secondaires
Maladies pancréatiques
Causes endocriniennes (Hormones à action antagoniste à l’insuline)
Médicaments ou toxiques
Associé à des syndromes génétiques spécifiques
 Diabète gestationnel
 Intolérance au glucose
 Classe à haut risque.
NB : il existe un autre type de diabète appelé diabète par Malnutrition du tiers monde classé
par l’OMS parmi les diabètes secondaires.

e. Circonstances de sa découverte
Existence des signes cardinaux :
 Polyurie urine beaucoup (urines denses surtout la nuit)
 Polydipsie boit beaucoup à cause de la soif intense qui réveille le malade
 Polyphagie : mange beaucoup pour compenser la fin cellulaire
 Amaigrissement : signe tardif (diabète maigre)
 Asthénie : physique, psychique et génitale.
Découvert lors d’un examen systématique (visite médicale)
Découvert suite à une complication

3.3.4. Dépistage et surveillance biologique du diabète


Le dépistage est essentiellement biochimique par le dosage de la glycémie à jeun.
Une glycémie est dite limite quand elle varie entre 1,1 et 1,2 g/l.

a. Epreuve dynamique de l’Hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO)


Ces tests permettent d’évaluer l’efficacité avec laquelle un individu dispose d’une charge en
glucose. C’est le meilleur moyen de dépister un diabète si les résultats des glycémies
successifs donnent des résultats équivoques.

 Conditions à respecter
 Durant les 3 jours précédant le test, le sujet a une activité physique normale sans aucun
régime alimentaire particulier
 Le test est pratiqué le matin sur le sujet à jeun depuis 10h à14h, durant cette période le
sujet ne doit pas fumer ni ingérer de boissons alcoolisées ou caféinées.
 Il doit éviter tout médicament qui pourrait fausser l’interprétation du test : exemple caféine
nicotine, diurétiques, stéroïdes, contraceptifs oraux, psychotropes, cimétidine…

Un premier échantillon de sang est prélevé à jeun pour le dosage de la glycémie, puis le
sujet ingère 75 g de glucose anhydre dissous dans environ 250 ml d’eau tiède. Chez les
enfants la dose recommandée est de 1,75 g par Kg de poids.
14

On prélève un échantillon de sang deux heures après, durant le même temps un échantillon
d’urine peut être obtenu et faire l’objet de dosage de la glycosurie par les techniques aux
bandelettes.

 Interprétation
En fonction des résultats de glycémies les patients sont classés en 3 catégories : état
normal, diabète et intolérance au glucose.
Les critères de classification retenus par l’OMS et l’Association européenne pour l’étude de
diabète sont les suivants :
à jeun 2 heures
Etat normal < 6 mmol/l (1,08g/l) 8 mmol/l(1,44g/l)
Intolérance au glucose 6 à 8 mmol/l (1,08 à 1,44g/l) 8 à 11mmol/l (1,44 à 2g/l)
Etat diabétique > 8 mmol/l (1,44g/l) > 11 mmol/l (2g/l)

b. Glycémie postprandiale
Contrôle de la glycémie après un repas. Cet examen rend compte de la régularisation de la
glycémie dans une situation physiologique bien précise.
On dose d’abord la glycémie à jeun, puis après un repas. On dose la glycémie postprandiale
qui doit être inférieure à 1,4g/l. Si elle se situe entre 1,4 et 2g/l on fait recours à l’épreuve de
HGPVO. Si > 2g/l c’est le diabète.

3.3.5. Le Diabète gestationnel


Définition : Le diabète gestationnel est un trouble de la tolérance glucidique conduisant à
une hyperglycémie de sévérité variable, débutant ou diagnostiqué pour la première fois
pendant la grossesse, quels que soit le traitement nécessaire et l’évolution dans le post-
partum. (OMS).

a. Dépistage
Un dépistage systématique doit être réalisé
 dès le début de la grossesse chez les femmes ayant des facteurs de risque de diabète
gestationnel : selon les études :
 IMC >= 25
 âge >= 35 ans
 groupes ethniques à risque élevé (hispaniques, africaines, indiennes d’Amérique,
natives du Sud-est Asiatique, originaire des îles Pacifiques, aborigènes d’Australie)
 ATCD personnel d’intolérance au glucose ou de diabète
 ATCD familial de diabète (chez les parents au 1er degré)
 ATCD obstétrical notable (mort fœtale in utero, macrosomie …).
 entre les 24 et 28 ème semaines d’aménorrhée chez toutes les femmes

b. Diagnostic biologique
 Stratégie en 1 temps
 Réalisation d’une hyperglycémie provoquée par voie orale : HGPO utilisant 75g de
glucose
 Réaliser une glycémie après un jeûne de 8-14H (l’alimentation dans les 3j qui précèdent
l’analyse doit comporter au moins 150g de glucide/j et ne doit pas être limitée, l’activité
physique doit être habituelle)
 Faire absorber 75g de glucose anhydre dans 250-300 ml d’eau en moins de 5 minutes.
 Réaliser une glycémie 1H et 2H après l’absorption du glucose
Il n’est pas autoriser de fumer pendant le test.
 Effets indésirables : nausées, sensation de malaise (la patiente doit rester au laboratoire)
15

 Valeurs seuils
Les valeurs seuils retenues par le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens
Français (CNGOF), l’OMS et l’ADA sont les suivantes :

Glycémie à jeun Glycémie à 1H Glycémie à 2H Conclusion


CNGOF 0,92g/l (5,1mmol/l) 1,80g/l (10mmol/l) 1,53g/l (8,5mmol/l) 1 valeur anormale pose le
diagnostic
OMS 1,26g/l (7mmol/l)
-
1,40g/l (7,80mmol/l) 1 valeur anormale pose le
diagnostic
ADA 0,95g/l (5,3mmol/l) 1,80g/l (10mmol/l) 1,55g/l (8,6mmol/l) 2 valeurs anormales/3
posent le diagnostic

3.3.6. Prise en charge et traitement du diabète sucré

Diabète de type 1 : DID Le traitement passe avant tout par l’information et l’éducation du
patient sur sa pathologie.
- HbA1c <7,5%
Objectifs - Diminuer le nombre de facteurs de risque cardio-vasculaire
- Normalisation du bilan lipidique
- Lutte contre la sédentarité
- Contrôle du poids (IMC <25 ou <95ème percentile des courbes de
Mesures hygiéno-
référence chez l’enfant)
diététiques
- Contrôle lipidique (HDL chol > 0,4g/L, LDL < cible calculée, TG <1,5g/L)
- Contrôle de l’HTA : TA < 130/80 mmHg - Sevrage tabagique
- Adopter un profil d’injections adapté au mode de vie du patient (insuline
Traitement insulinique
ultrarapide, rapide, intermédiaire, lente, ultralente ou mixte)
Mesures Vaccination contre la grippe et le pneumocoque
complémentaires
- Auto-surveillance glycémique
- 4 fois/an : HbA1c
Suivi biologique
- 1 fois/an : glycémie, bilan lipidique, créatininémie, clairance de la
créatinine, microalbuminémie, TSH, auto-Ac (en fonction de la clinique)

Diabète de type 2 :
- HbA1c < cible définie en fonction de l’âge du patient, de l’ancienneté du
diabète, du risque d’hypoglycémie …
Objectifs
- Diminuer le nombre de facteurs de risque cardio-vasculaire
- Normalisation du bilan lipidique
- Lutte contre la sédentarité
- Contrôle du poids (IMC <25) et du tour de taille (<80cm chez la femme et
<94 cm chez l’homme)
Mesures hygiéno-
- Contrôle lipidique (HDL chol > 0,4g/L, LDL < cible calculée, TG <1,5g/L)
diététiques
- Contrôle de l’HTA : TA < 130/80 mmHg
- Sevrage tabagique
- Limiter la consommation d’alcool
- Antidiabétiques oraux et insuline : Cf tableau « Traitement spécifique du
diabétique de type 2 »
Traitement
- Traitement de la dyslipidémie : statine voire fibrate
- Traitement de l’hypertension artérielle
Mesures Vaccination contre la grippe et le pneumocoque
complémentaires
- Auto-surveillance glycémique en cas de traitement insulinique
- 4 fois/an : HbA1c
Suivi biologique
- 1 fois/an : glycémie, bilan lipidique, créatininémie, clairance de la
créatinine, microalbuminurie
16

Chapitre IV Rôles et métabolismes Les Lipides

Objectifs
Décrire le rôle et classification des principaux lipides de l’organisme
Décrire succinctement le métabolisme des acides gras autres lipides
Décrire une des perturbations du métabolisme des lipides : l’athérosclérose

4.1. Rôle et classification des principaux lipides de l’organisme


Ce sont des molécules organiques à base de carbone, d’hydrogène et d’oxygène, insolubles
dans l’eau et solubles dans les solvants organiques comme le benzène, le chloroforme,
l’éther, le méthanol…qui permettent leur extraction en chromatographie.
La majorité des lipides naturels sont constitués d’esters d’acides gras et un alcool (glycérol
ou autre)
Les lipides ont des rôles biologiques importants parmi lesquels :
- Représentent environ 20 % du poids du corps
- Composés à haute valeur énergétique (1g de lipides produit 9 Kcal) et constituent une
réserve mobilisable (tissu adipeux)
- Rôle de précurseurs : des stéroïdes, des vitamines, des prostaglandines...
- Deux acides gras polyinsaturés sont des facteurs nutritionnels essentiels car ils ne sont
pas synthétisés par l'organisme et doivent lui être apportés par l'alimentation. Ce sont des
acides gras indispensables : acide linoléique et acide linolénique. En l'absence d'acide
linoléique dans l'alimentation, l'acide arachidonique devient indispensable, car l’acide
linoléique en est le précurseur.
- Constituants structuraux des membranes cellulaires et du tissu nerveux.
- Servent de matériau isolant dans les tissus sous cutanés surtout chez les animaux
aquatiques à sang chaud (baleines phoques oies) et autour de certains organes vitaux
comme le cœur, les reins, le foie …
NB. Les plaques d'athérome constituées en grande partie de dépôt lipidique entraînent le
durcissement des artères (athérosclérose).

4.1.1. Classification des lipides


Plusieurs classifications sont utilisées pour catégoriser les lipides, exemple en fonction de

a. la saponification c’est ainsi qu’on distingue :


Les lipides vrais ou saponifiables : Glycérides, les cires et les phosphoglycérides
Les faux lipides ou non saponifiables : terpènes, stéroïdes, prostaglandines.

b. la complexité de la molécule C’est ainsi qu’on distingue :


Les lipides simples : Glycérides, Stérides et Cérides
Les lipides complexes : Glycérophospholipides et Sphingolipides
Sont rattachés aux lipides, en raison de leur insolubilité dans l'eau, le cholestérol, les
stéroïdes, les vitamines liposolubles A, D, E, K qui sont des dérivés polyisopréniques.
Glycérides
Lipides simples Stérides
Cérides

Glycérophospholipides
Lipides Lipides Complexes Sphingolipides

Vitamines A, D, E, K
Molécules liposolubles Stéroïdes et autres dérivés
Isopréniques (quinones et
caroténoïdes) Sphingolipides
17

4.1.2. Les Acides Gras


Un acide gras est un acide carboxylique présentant la plupart du temps une longue queue
hydrophobe pouvant être saturée ou insaturée. La plupart des acides gras naturels ont un
nombre pair d'atomes de carbone, parce qu'ils sont synthétisés à partir d'acétates à deux
carbones. Les plus abondants sont de la série C16 et C18.

a. Structure des Acides gras


 Acides gras saturés (AGS)
Structure chimique
Un acide gras saturé est un acide gras qui ne comporte pas de liaison double carbone-
carbone. Les acides gras saturés sont majoritairement d'origine animale et sont solides à
température ambiante (comme par exemple le beurre).
Les acides gras saturés linéaires ont comme formule chimique : H3C-(CH2)n-COOH où n est
un nombre entier positif ou nul.

Exemples de quelques acides gras saturés usuels


Acide Butyrique : 4 atomes de carbone H3C-(CH2)2-COOH
Acide Caproïque : 6 atomes de carbone H3C-(CH2)4-COOH
Acide Caprylique : 8 atomes de carbone H3C-(CH2)6-COOH
Acide Caprique : 10 atomes de carbone H3C-(CH2)8-COOH
Acide Laurique : 12 atomes de carbone H3C-(CH2)10-COOH
Acide Myristique : 14 atomes de carbone H3C-(CH2)12-COOH
Acide Palmitique : 16 atomes de carbone H3C-(CH2)14-COOH
Acide Stéarique : 18 atomes de carbone H3C-(CH2)16-COOH
Acide Arachidique : 20 atomes de carbone H3C-(CH2)16-COOH

 Acides gras insaturés (AGI)


Un acide gras insaturé est un acide gras qui comporte une ou plusieurs liaisons doubles
carbone-carbone. On parle alors d'acide gras mono-insaturé ou d'acide gras polyinsaturé en
fonction du nombre de liaisons doubles : les acides gras mono-insaturés ont une seule
double liaison, les acides gras polyinsaturés ont plusieurs doubles liaisons. Les acides gras
insaturés sont majoritairement d'origine végétale et sont liquides à température ambiante
(comme par exemple l'huile d’olive).
La présence d'une double liaison dans un acide gras entraîne une isomèrie cis-trans.
Les acides gras naturels sont cis.

Exemple structure de l’Acide palmitoléique

 Nomenclature
Chaque acide gras saturé possède en général plusieurs noms :un nom commun qui rappelle
souvent son origine et un nom systématique qui est très précis
Numération des carbones à partir du groupe carboxylique. Les carbones 2 et 3 et le dernier
sont souvent appelés respectivement α, β, et ω (oméga)
Exemple de nomenclature souvent utilisée: C18: 3 ω 3
18

18 Nombre de carbones, 3-Nombre de double liaison, 3-Position de la dernière double


liaison par rapport au carbone ω

Quelques acides gras insaturés usuels


Acide palmitoléique, C16:1(9), du type Oméga-7
Acide oléique, C18:1(9), du type Oméga-9
Acide linoléique, C18:2(9,12), du type Oméga-6
acide linolénique, C18:3(9,12,15), du type Oméga-3
acide arachidonique, C20:4(5,8,11,14), du type Oméga-6
acide eicosapentaénoïque ou EPA, C20:5(5,8,11,14,17), du type Oméga-3
acide docosahexaénoïque ou DHA, C22:6 , du type Oméga-3

Certains acides gras ont une structure cyclique tel que l’acide arachidonique qui est à son
tour le précurseur des prostaglandines qui sont des agents régulateurs (action hormonale)
de plusieurs processus biochimiques.
L'oxydation enzymatique intracellulaire de l'acide arachidonique par la Cyclooxygénase
(cyclisation + oxydation) conduit aux prostaglandines.

COOH
Acide arachidonique

Action biologique des prostaglandines.


Ce sont des médiateurs très actifs, très rapidement dégradés et interviennent dans :
- la contraction des muscles lisses (intestin, utérus, vaisseaux) ;
- la régulation des métabolismes, de la pression artérielle et dans l'agrégation plaquettaire.
NB : L'inhibition de la cyclooxygénase des plaquettes par l'aspirine est utile en thérapeutique
(antiagrégant plaquettaire).

4.1.3. Les Glycérides


Ils forment l’essentiel des graisses qui sont des esters d’acides gras et de glycérol.
a. Structure des Glycérides
Du point de vue structure on peut observer des mono, di ou triglycérides (TG) en fonction
du nombre d’acides gras estérifiés. Les graisses animales sont riches en TG mixtes à AGS
tandis que les graisses végétales sont riches en TG à AGI.
b. Nomenclature
Pour les nommer on commence par le préfixe tri suivi du nom de l’acide et on termine par le
suffixe ine pour les Triglycérides homogènes. Pour les TG mixtes on indique le nom du
premier acide gras terminé par le suffixe yl suivi du 2ème et 3ème acide gras en indiquant les
numéros des carbones et on termine par glycérol.

Structure d’un triglycéride : palmityl1-stearoyl2-stéaryl3-glycérol

4.1.4. Cérides Ce sont des esters d’acide gras et d’alcools aliphatiques à longues chaînes.
Ce sont les constituants des cires qui sont des solides incolores insolubles dans l’eau à effet
protecteur car chimiquement inertes. Exemple cires des végétales, des insectes, blanc
baleine…
19

4.1.5. Glycérophospholipides
Ce sont les composants lipidiques principaux des membranes biologiques, ce sont des
molécules amphiphiles. Présentent 2 pôles : l’un hydrophobe dû aux AG ; l'autre hydrophile
dû à l'ester phosphorique. Ils ont donc des propriétés identiques à celles des savons
(émulsionnants, …).
Leur structure est à base d’acide phosphatidique qui est en plus un second messager
intracellulaire.

L'Acide Phosphatidique = Glycérol + 2 Acides Gras + H3PO4

Les phospholipides de l’organisme sont constitués d’acide phosphatidique et un alcool.


Selon l'alcool, on obtient les classes de phospholipides suivantes :

Phosphatidylsérines (céphalines) présentes = Acides Phosphatidiques + Sérine


dans le tissu nerveux et processus de
coagulation
Phosphatidyléthanolamines (céphalines) = Acides Phosphatidiques + Ethanolamine
présentes dans le tissu nerveux et processus de
coagulation
Phosphatidylcholines : Lécithines présentes = Acides Phosphatidiques + Choline
dans le cerveau, le foie, le jaune d'œuf forme de
transport des lipides dans l’organisme
Phosphatidylinositols : exemple L'inositol 1, = Acides Phosphatidiques + Inositol
4, 5 triphosphate ou IP3 est un second
messager.
Diphosphatidylglycerol : ce sont des = 2 Acides Phosphatidiques + Glycerol
cardiolipides antigènes dans les tests de
dépistage de la syphilis

Sphingolipides
Ce sont aussi des constituants majeurs des membranes biologiques. Leur structure
comporte un amino alcool : la sphingosine qui estérifie un acide gras pour donner la
structure de base appelée céramide qui est en plus un second messager intracellulaire

Céramide = Sphingosine + AG.

Tableau des principaux sphingoloipides organiques constitués d’une céramide et d’un


alcool, ose ou oligoside

Sphingomyéline Constituants de la gaine de = Céramide + Phosphoryl (choline ou


myéline membranaire qui entoure de nombreux éthanolamine)
axones des cellules nerveuses et qui les isole
électriquement.
Galactocérébrosides Abondants dans les = Céramide + ßD Galactose
membranes des neurones
Glucocérébrosides Se retrouvent aussi dans = Céramide + ßD Glucose
les membranes d’autres tissus.
Gangliosides abondants dans les ganglions les = Céramide + oligosides
oligosides sont présents sur la face externe de
la membrane plasmique. Ils sont spécifiques,
donc reconnus par des protéines (hormones,
toxines bactériennes, lectines) exemple :cas
des antigènes des groupes sanguins.
20

4.1.6. Cholestérol et dérivés


Les stéroïdes qui sont des dérivés des stérols dont le cholestérol est un des représentants.
Ils ont un noyau polycyclique, appelé noyau du cyclopentano-phénanthrène.

a. Le Cholestérol : il comporte une fonction alcool sur le C3 qui lui confère un léger
caractère amphiphile, tandis que sa structure cyclique lui confère une rigidité plus grande
que celle des autres lipides, de ce fait joue un rôle important dans le maintien de la
membrane cellulaire. Il est aussi abondant dans les lipoprotéines du plasma dont 70%
environ sous forme estérifiée. Il est le précurseur des hormones stéroïdes, vitamine D et sels
biliaires. Les plantes ont peu de cholestérol mais beaucoup d’ergostérol.

b. Les dérivés stéroïdes


 Vitamine D
obtenue par l’irradiation des rayons UV solaires de l’ergostérol des plantes pour donner de
l’ergocalciférol (vitamine D2) et du 7-déhydrocholestérol situé dans l’épiderme du tissu
animal pour donner le cholécalciférol (vitamine D3 ). Il se produit une ouverture du cycle au
niveau du noyau B (ou II).
le cholécalciférol (vitamine. D3) augmente l’absorption intestinale du calcium et du phosphore
et favorise le processus de la calcification des os (action hormonale)

 Acides biliaires
Découverts dans la bile des mammifères, ils sont combinés à des acides aminés Glycine,
Taurine (dérivée de la cystéine) et peuvent être salifiés par des ions monovalents (Na+, K+)
formant ainsi des sels biliaires.
Ils ont un rôle important dans la digestion en émulsionnant les graisses, en favorisant l’action
des lipases et en permettant le maintien du cholestérol en solution.
Ils sont synthétisés par le foie.
Les principaux acides biliaires sont : l’acide cholique (Glycocholique, taurocholique) et sa
forme désoxy (acide désoxycholique et dérivés).

 Hormones stéroïdes
Un grand nombre de dérivés stéroïdes sont des hormones isolées à partir des glandes de
sécrétion interne : corticosurrénale, ovaires (corps jaune), placenta, testicules. Les
Principales hormones stéroïdes sont :

Les hormones stéroïdes en C21


a- la Progestérone : secrétée par le corps jaune ovarien, elle apparaît au cours du cycle
menstruel de la femme et pendant la grossesse. Elle est un intermédiaire constant dans la
biosynthèse de toutes les autres hormones à partir du cholestérol.
b- Les hormones corticosurrénales
Elles sont secrétées par les glandes surrénales, parmi lesquelles le cortisol, la
corticostérone, l’aldostérone
b1- Cortisol ou cortisone : secrété dans la zone fasciculée des capsules surrénales,
il intervient dans la régulation du métabolisme des glucides et des protéines de même que la
corticostérone.
21

Il a une action anti-inflammatoire et est indispensable à l’action des autres hormones.


b2-aldostérone : secrétée dans la zone glomérulée des capsules surrénales, l’aldostérone
de même que la corticostérone assurent la régulation du métabolisme de l’eau et des sels
minéraux (minéralocorticoides), la plus active étant l’aldostérone.
b3-corticostérone : secrétée dans la zone fasciculée et réticulée des capsules surrénales
pour ses propriétés (voir b1 et b2)
Les hormones stéroïdes en C19 : parmi ces hormones figurent les androgènes dont
- La Testostérone : secrétée par les cellules interstitielles du testicule, elle est responsable
du développement des caractères sexuels secondaires et de l’instinct sexuel chez le mâle.
Permet la maturation des spermatozoïdes et les glandes accessoires du tractus génital.
Synthétisée par les organes génitaux femelles mais sert d’intermédiaires pour la biosynthèse
des œstrogènes.
Les hormones stéroïdes en C18 : parmi ces hormones figurent :
-Les œstrogènes (exemple l’œstradiol, l’œstrone)
synthétisés dans les follicules ovariens et le placenta, ils sont responsables des caractères
sexuels secondaires et du déroulement du cycle menstruel chez la femelle

4.1.7. Dérivés Isopréniques


Ce sont des hydrocarbures accompagnant les lipides appelés hydrocarbures isopréniques et
dont la structure de base est l’isoprène composé à 5 atomes de carbone.

a. Le squalène résulte de la polymérisation de 6 molécules d’isoprène, il est le précurseur


des stérols dont le cholestérol
Squalène → Lanostérol → Cholestérol → autres stéroïdes

b. Les caroténoïdes
Ce sont des composés à longue chaîne de carbone, très insaturés ce qui leur confère une
coloration rouge ou jaune orangé cas du β carotène (pigment des carottes) qui est
symétrique ce qui permet d’obtenir deux molécules de vitamine A.

c. La Vitamine A1 ou rétinol
C’est un solide jaune dont le point de fusion est de 64°C, s’altère facilement à la lumière ou
par oxydation. Elle absorbe dans l’UV à 326 nm.
Source : huile de foie, foie des animaux, beurre et légumes verts.
Rôles : facteur de croissance, protection de l’épithélium, processus de la vision
La carence entraîne : xérophtalmie, héméralopie, kératinisation du vagin, moindre résistance
aux infections.

d. Les dérivés quinoniques


Ce sont des dérivés ayant entre 6 et 10 chaînons isopréniques. Ils interviennent dans le
processus d’oxydoréduction biologique et les phosphorylations oxydatives les plus
importants sont les ubiquinones (exemple le coenzyme Q) et les phylloquinones (exemple
la vitamine K1) antihémorragique.

4.1.7. Les constituants des membranes biologiques


Les principaux constituants de la membrane biologique sont les suivants :
a. Les Phospholipides (Glycérophospholipides et sphingomyélines),
b. Cholestérol : participe à la fluidité membranaire
c. Les protéines protéines structurales, enzymes, protéines de transport, récepteurs…
sous forme de glycoprotéines.
22

4.18. Les Lipoprotéines


a. structure : Les lipides plasmatiques sont véhiculés sous forme de complexes protéiques
solubles dans le plasma, appelés lipoprotéines. Elles sont constituées d’un noyau de TG et
d’esters de CH (lipides hydrophobes) entouré d’une mince couche de CH libre de protéines
appelés apolipoprotéines [Apo]), et de Phospholipides dont les portions polaires en contact
avec le plasma. Les lipoprotéines sont classées comme suit : chylomicrons, lipoprotéines
de très faible densité (VLDL), lipoprotéines de densité intermédiaire (IDL), lipoprotéines de
faible densité (LDL), lipoprotéines de haute densité (HDL)

b. Les apolipoprotéines (Apo)


Elles procurent une stabilité structurale aux lipoprotéines et déterminent le métabolisme des
particules sur lesquelles elles résident. Leur appellation est arbitraire (ordre alphabétique) et
les principales sont : Apo A1 (composante structurale des HDL); Apo B (composante
structurale des chylomicrons, VLDL et LDL); Apo C (peut inhiber le captage hépatique des
chylomicrons et des résidus VLDL et activer la lipoprotéine lipase) et Apo E (ligand pour lier
quelques lipoprotéines aux récepteurs des LDL et composante structurale des VLDL).

4.2. Métabolisme des lipides

4.2.1. Digestion absorption et transport des lipides


a. Digestion des lipides alimentaires
Les principaux lipides alimentaires sont constitués essentiellement de triglycérides, de
phospholipides et de stérols.
La digestion de ces lipides se déroule dans l’intestin grêle et sous la dépendance
des enzymes pancréatiques : les lipases (triglycérides lipase et les phospholipases) et des
sels biliaires dont l’action complète la mise en émulsion et la formation de micelles des
triglycérides.
b. Absorption et transport des lipides par les lipoprotéines
Les micelles mixtes contiennent, après l’action complète des lipases, des acides gras et des
glycérides absorbées par pinocytose par les entérocytes (cellules absorbantes de l’intestin
grêle).
Une fois entrés dans l’entérocyte, ils sont recombinés en triglycérides par les enzymes du
réticulum endoplasmique. Les lipides ainsi reformés sont ensuite incorporés pour former
des chylomicrons, particules qui sont libérées à travers les muqueuses intestinales dans le
système lymphatique et atteignent finalement le plasma via le canal thoracique.
La présence des chylomicrons produit une turbidité du sérum (lactescence du sérum ou
lipémie postprandiale).
Au niveau des capillaires, les chylomicrons et les VLDL synthétisées par le foie s’attachent
progressivement aux parois où une lipoprotéine lipase les débarrasse de leur triglycéride en
les hydrolysant en acides gras et en 2-monoacylglycérol.
23

Les VLDL sont transformés en LDL dans les tissus. Ces dernières sont abondantes dans la
circulation. Elles constituent une source de cholestérol exogène aux tissus.
Les HDL circulent sans discontinuer et contiennent une enzyme (la Lécithine cholestérol
acyltransférase) qui estérifie le cholestérol libre. Ils sont prélevés par les hépatocytes et se
retrouvent dans les sels biliaires.

4.2.2. Catabolisme des acides gras La ß-Oxydation


les acides gras sont catabolysés dans la mitochondrie par les réactions de la β-oxydation
constituées d’une séquence de réactions en 4 étapes, appelée tour. Pour un acide gras à 2n
carbones (n-1) tours sont nécessaires pour son oxydation complète en n acétyl-CoA qui
alimente ensuite le cycle tricarboxylique.

4.2.3. Cétogenèse
Les corps cétoniques sont des composés énergétiques qui sont libérés dans le sang.
Lorsque les glucides sont abondants et que le glucose est fourni sans limitation aux tissus,
les corps cétoniques sont en quantité faible dans le sang.
Lorsque, par contre, de grandes quantités de triglycérides sont dégradés en réponse à une
demande de tout l’organisme, le foie accroît sa cétogenèse et la quantité de corps
cétoniques augmente et peut atteindre 2 à 3 mmol/l dans le sang.
L'acétoacétate et le ß-hydroxybutyrate constituent des composés énergétiques de valeur
pour les muscles squelettiques et le muscle cardiaque. Ils fournissent environ 10% de
l'énergie consommée par ces tissus.
La cétogenèse se déroule exclusivement dans les mitochondries du foie. L’acétyl- CoA est
transformé en corps cétoniques (acétoacétate, acétone, et 3-hydroxybutyrate). Les réactions
conduisant à l’acétoacétate sont au nombre de 3.

4.2.4. Biosynthèse des acides gras


La biosynthèse des acides gras et des lipides répond à deux impératifs dans la
cellule :
- fourniture des acides gras nécessaires à la synthèse des lipides de structure ;
- mise en réserve de l’énergie. Lorsque les aliments sont trop riches et excèdent les besoins
de l’organisme, les lipides sont stockés dans les tissus adipeux.
La synthèse des acides gras est entièrement cytosolique et s’arrête à l’acide palmitique

4.3. Lipides et athérosclérose

4.3.1. LDL et le transport de cholestérol


Il est important de noter que les LDL sont les lipoprotéines principalement responsables du
transport de Cholestérol aux tissus périphériques (de même qu'au foie). La dégradation
intracellulaire de LDL libère du Cholestérol libre d’une part et d’autre part au fur et à mesure
que les cellules meurent, le CH libre est libéré dans le plasma. Ce CH est immédiatement
adsorbé sur les HDL où il est estérifié avec un acide gras à longue chaîne par l'enzyme
lécithine cholestérol acyltransférase (LCAT), le principal activateur étant l'apolipoprotéine A1.
Sous l'action de la LCAT, le CH devient plus hydrophobe et pénètre au coeur des HDL. Les
esters de cholestérol sont ensuite rapidement transférés des HDL aux VLDL et apparaissent
éventuellement dans les LDL. Ceci complète le cycle selon lequel les LDL livrent du
Cholestérol aux cellules extra hépatiques
Le foie joue un rôle central dans l'homéostasie du cholestérol autant dans sa synthèse que
son excrétion.

4.3.2. Signification des taux de la cholestérolémie


Lors d'une analyse du taux de cholestérol, on mesure le taux de cholestérol total. Les
chiffres obtenus englobent les LDL, les VLDL et les HDL. Pour ce taux-là, l'idéal se situe au-
dessous de 5,0 mmol/l (millimole par litre).
Un cholestérol HDL («bon» cholestérol) de 1,0 mmol/l et plus constitue un facteur de
protection contre l'athérosclérose.
24

Il faut aussi tenir compte du rapport entre le cholestérol total et le cholestérol HDL. Qui est
un bon indicateur de risque, le quotient doit être inférieur à 5.

4.3.3. Rôle du Cholestérol dans l’athérosclérose


S'il y a trop de LDL dans le sang, les cellules du foie ne peuvent plus suivre le rythme et
peinent à décomposer cet afflux massif. Ces LDL subissent une oxydation dans les parois
internes des artères.
Les macrophages, qui vont capturer les LDL en excès qui se sont agglomérées sur la
surface interne empruntent des sites détériorés pour se faufiler sous le revêtement des
parois internes et deviennent des sortes de grosses bulles mousseuses (cellules
spumeuses). L'agrégation des ces cellules mousseuses entraîne alors la formation de
pellicules grasses sur la paroi interne des artères : c'est le début de l'athérosclérose.
Il se forme donc, aux environs immédiats des substances grasses déjà présentes, des sortes
de coussinets - que l'on appelle des plaques - qui entravent la bonne circulation du sang
dans les artères, les calcifient et peuvent même les rompre.

4.3.5. Les facteurs de risque


L'hyperlipidémie n'est pas le seul paramètre mais un des plus importants facteurs pour le
développement de l'athérosclérose. Outre l'hyperlipidémie, les facteurs de risque modifiables
(c'est-à-dire sur lesquels on peut agir) sont :
 le tabagisme
 l'hypertension
 le diabète
 l'obésité
 la sédentarité (manque d'activité physique)
 le stress
D'autres facteurs restent, eux, non modifiables :
 l'âge (hommes dès 50 ans, femmes dès 60 ans)
 l'hérédité (prédisposition aux affections athérosclérotiques)
 Certains facteurs héréditaires (les gènes) contrôlent la formation et l'élimination des
matières grasses.
 Le sexe

4.3.6. Conditions de Prélèvement


 Sujet à jeun depuis 12 à 14 h
 La posture influence la Cholestérolémie variation de l’ordre de 10 à 15%
(couché/assis ou debout/assis).
 Sujet assis pendant au moins 15 min évité le stress.
 Desserrer le garrot dès que le sang commence à jaillir.
 L’EDTA est un anticoagulant de choix car protège l’intégrité des lipoprotéines. On
peut également utiliser l’héparine
 Pour le cas du Sérum laisser reposer le sang pendant au moins 2 h pour une bonne
coagulation.
 Conservation 4 jours à +4°C, 2 à3 mois à – 20°C plus d’un an à-60°C.
 Pour les TG bien agiter l’échantillon avant l’analyse.

b. Variations de la Cholestérolémie et la Triglycéridémie


Valeurs usuelles
Cholestérol entre 2,5 et 6,8 mmol/l on parle d’hyper au-delà de 7,8 à 8 mmol/l. L’âge, le
Variations physiologiques
Selon le sexe, l’âge, le mode de vie, habitudes alimentaires contraception orale par
oestroprogestatifs…
25

Variations pathologiques
Cholestérolémies primaires
Maladies congénitales cas de l’hypercholestérolémie familiale rechercher dans tous les cas
les anomalies de l’équilibre glycémique et uricémique
Triglycéridémies primaires
Maladies familiales assez rares impliquant un risque athérogène considérable.
Mieux supportées si l’élévation concerne uniquement les TG.

Cholestérolémies et Triglyceridémies secondaires


Il s’agit le plus souvent d’une élévation modérée sans lactescence du sérum, se rencontre
dans : Le diabète sucré, hyper et hypothyroïdies, la goutte, les maladies hépatiques
(Cholestase, cirrhose biliaire xanthomateuse, glycogénoses..), les pancréatites aigues et
chroniques, la néphrose lipoïdique, le syndrome de Cushing, traitement à longue durée par
des corticoïdes...

Tableau résumant des valeurs de référence HDL et LDL

Valeur de référence mmol/l Interprétation


LDL-Cholestérol
18 à 29 ans <3,0 souhaitable
30 à 65 ans <3,4 souhaitable
3,4 à 4,0 Risque potentiel
>4,1 à risque
65 ans et plus <4,3 souhaitable
HDL-Cholestérol
>1,1 souhaitable
0,9 à 1,3 Risque potentiel
<0,9 à risque
26

Chapitre V : Structure et métabolisme des Protéines

Objectifs
5.1. Description et rôles des principaux protides de l’organisme
5.2. Métabolisme des acides aminés
5.3. Perturbations du métabolisme des protéines

5.1 Rôles biologiques des principaux protides de l’organisme


Les protéines sont des biomolécules de première importance :
Par leur présence universelle dans le monde vivant, par leur abondance cellulaire : c'est le
premier constituant après l'eau (10 fois plus que des glucides) et par leur extrême diversité :
elles assurent des fonctions vitales tant structurales que dynamiques et de plus elles sont le
support de la spécificité des "espèces". On peut citer entre autres :
Maintien de la pression osmotique du plasma (pression colloïdo-osmotique) qui permet
de maintenir l’eau dans les vaisseaux cas de la concentration de l’Albumine et globulines.
Transport des molécules biologiques = ligands exemple l’albumine fixe la bilirubine, les
acides gras, le calcium, les hormones, et des médicaments (aspirine, certains antibiotiques
et anti vitamine K…). les globulines sont des transporteurs plus spécifiques (lipoprotéines,
hormones SBG).
Inhibiteur des protéases : en se fixant à ces dernières, elles empêchent l’action de ces
enzymes. Exemple cas la l’α1 antitrypsine qui inhibe la trypsine, la chymotrypsine, la
thrombine…
Catalyseur biologique : toutes les enzymes sont des protéines comportant le plus souvent
des cofacteurs sous formes variées groupements prosthétiques coenzymes, ions
métalliques…
Rôle Hormonal : plusieurs hormones sont des polypeptides. Exemple : ACTH, insuline,
ADH ou vasopressine…
Facteur de coagulation tous les facteurs de coagulation à l’exception des ions calcium sont
des protéines. Exemple : thrombine, prothrombine, fibrinogène…
Rôle immunitaire : tous les anticorps sont des protéines à cela s’ajoutent les protéines du
complément.
Rôle dans les réactions inflammatoires. Cas de la CRP, α2 globuline…
Toutes ces fonctions sont liées aux caractéristiques physico-chimiques (masse molaire,
forme, charge, concentration…) des protéines

5.2. Les acides aminés ou α-aminoacides


5.2.1. Acides aminés standard des protéines
Sur un ensemble de quelques 300 aminoacides, pour le moment inventoriés, seuls 20 de
ceux ci composent les protéines.
On a l'habitude d'utiliser des abréviations à trois lettres ou à une lettre pour cette série de
vingt aminoacides.
Les animaux supérieurs sont incapables de biosynthétiser la totalité de ces aminoacides.
Chez l'homme, l'isoleucine, la leucine, la lysine, la méthionine, la phénylalanine, la
thréonine, le tryptophane et la valine doivent être apportés par la ration alimentaire, ils
sont qualifiés d'indispensables. A ceux-ci, on peut ajouter des aminoacides essentiels que
l'organisme synthétise à une vitesse trop lente : l'arginine et l'histidine, qui sont
indispensables pour le nouveau-né ou l'enfant.

5.2.2. Structure
Les aminoacides ont en commun d'être des molécules bifonctionnelles portant un
groupement amine (primaire) sur le carbone porteur du groupement carboxyle, dit carbone
α. La fonction amine est une base et la fonction carboxyle est un acide (fonctions ionisables).
Ce sont des acides α-aminés (ou encore α-amino-acides), exception faite pour la proline qui
a une amine secondaire (acide α-iminé).
Ils diffèrent entre eux par la nature chimique du radical R ou chaîne latérale. On distingue :-
27

5.2.2.1 Acides aminés aliphatiques.


a. Acides aminés à chaîne hydrocarbonée

b. Acides aminés hydroxylés c. Acides aminés soufrés

d. Acides aminés dicarboxyliques et leurs amides

e. Acides aminés basiques

5.2.2.1Acides aminés cycliques.


a. Acides aminés aromatiques

b. Acides aminés hétérocycliques

5.2.3 Dérivés des acides aminés


La cystine: l’oxydation de 2 molécules de cystéine donne la cystine avec formation de pont
dissulfure qui entre dans la structure des protéines (voir Ig, insuline…)
L’Hydroxyproline proline hydroxylée en C4 contenue dans le collagène
L’ornithine et la citrulline sont des intermédiaires du cycle de l’urée
La β-Alanine composant du Coenzyme A
La taurine est un acide 2-aminosulfonique (oxydation de la cystéine en acide cystéique puis
décarboxylation de ce dernier) qui entre dans la composition des sels biliaires nécessaires à
l'absorption des lipides.
28

5.3 Les peptides


Les chaînes peptidiques sont le produit de la polymérisation covalente des aminoacides par
une liaison peptidique. Elles diffèrent par le nombre, la nature et l'ordre d’enchaînement
des aminoacides. On définit arbitrairement :
- peptide : enchaînement d'un nombre d'aminoacides inférieur à 50. Parmi ceux-ci, on parle
d'oligopeptide pour un nombre d'aminoacides inférieur à 10 et de polypeptide jusqu’à
10 000 daltons
- protéine : enchaînement d'un nombre d'aminoacides dont la masse moléculaire est
supérieure à 10 000 daltons.

5.3. Les peptides d'intérêt biologique


Les peptides participent à la structure de membranes comme éléments de construction,
jouent des rôles importants dans des activités biologiques. En voici quelques exemples
Peptides à rôle physico-chimique
Le Glutathion : Glu-Cys-Gly : joue un rôle central dans la défense cellulaire contre le
dioxygène et ses dérivés actifs. C'est un couple Redox très efficace contre les peroxydes.
Peptides à activité de médiateur
Cette famille de peptides se retrouve dans les grandes de fonctions de communication dans
le système endocrine, la transmission et la modulation nerveuses, la motricité des vaisseaux
sanguins, les réactions inflammatoires. Citons quelques exemples :
Les peptides hormonaux : l'hypothalamus contient des neurones, à fonction endocrine, qui
sécrètent 2 nonapeptides à activité hormonale :
- l'ocytocine qui déclenche les contractions des muscles lisses (utérus pour l'accouchement,
glande mammaire pour la réjection du lait)
- la vasopressine : effet antidiurétique au niveau du rein (action hypertensive comme
médicament)
- d'autres neurones produisent des peptides activateurs (libérines) ou inhibiteurs
(inhibines) de la sécrétion d'hormones par le lobe antérieur de l'hypophyse.
- le lobe antérieur de l'hypophyse biosynthétise et sécrète de nombreuses hormones
peptidiques : citons l'ACTH (hormone adrénocorticotrope), polypeptide de 39
aminoacides.
- le pancréas endocrine sécrète :
- l'insuline, polypeptide formé de deux chaînes (une de 21 et une de 30 aminoacides), qui
régule le métabolisme du glucose : c’est une hormone hypoglycémiante.
- le glucagon, peptide de 29 aminoacides, qui provoque une augmentation de la glycémie :
c’est une hormone hyperglycémiante.
- la muqueuse duodénale produit la sécrétine, peptide de 27 aminoacides, qui stimule le
pancréas exocrine au cours de la digestion
b. Les neuropeptides
Ce sont deux familles de molécules, ligands de récepteurs cérébraux : la famille des
enképhalines et la famille des endorphines. Ces molécules participent au contrôle de la
douleur. Elles contiennent le même tétra peptide N-terminal (Tyr-Gly-Gly-Phe).
c. Les peptides vasomoteurs
Les peptides vasoconstricteurs :
- l'angiotensine II est un octapeptide
- les endothélines, dont la production est localisée dans le tissu pulmonaire sont des
peptides de 21 aminoacides.
Les peptides vasodilatateurs :
- l'oreillette du cœur sécrète une famille de peptides natriurétiques atriaux (ANP) qui
agissent au niveau rénal en augmentant la sécrétion d'ions Na+ et dans la diurèse
(élimination d'eau) : chez l'homme, l' ANP est un polypeptide est de 28 aminoacides.
- bradykinine qui est un nanopeptide hypotenseur.
Les molécules de l'inflammation
Une agression tissulaire déclenche une réaction de défense d'abord locale : c'est la réaction
inflammatoire dont les manifestations sont douleur, chaleur, rougeur et œdème provoqués
par des molécules vasodilatatrices : histamine et sérotonine
29

- une famille de peptides : les kinines dont le prototype est la bradykinine qui est un
nonapeptide hypotenseur libéré lors d'une réaction inflammatoire.
Peptides antibiotiques
Certains micro-organismes synthétisent des peptides, inhibiteurs de la synthèse protéique,
qui sont des "armes" de défense et de colonisation.
- la bacitracine A est un peptide à 12 aminoacides dont trois appartiennent à la série D (Glu,
Asn, Phe) et dont un est un dérivé : l'ornithine.
- la pénicilline La moisissure produit par Penicillium qui est un dipeptide de deux dérivés
d'aminoacides :

5.4. Les Protéines


La structure des protéines est définie à plusieurs niveaux :- structure primaire, structure
secondaire, structure tertiaire, structure quaternaire :

5.4.1. Structure primaire


Elle est définie par la composition et l'enchaînement des aminoacides
La séquence des acides aminés d'une protéine (quel acide aminé est le premier, le second,
le troisième, ..., le dernier) constitue ce qu'on appelle la structure primaire de la protéine.

5.4.2. Structure secondaire


C’est l'arrangement, dans l'espace, de fragments courts des séquences du à quatre grands
types d'interactions intervenant dans le repliement de la chaîne qui sont :

Exemple de structure secondaire.


On reconnaît deux grands types de structure secondaire :
L’hélice alpha dans la structure dite en hélice alpha, la chaîne d'acides aminés prend la
forme d'un tire-bouchon. Les différentes spires sont stabilisées par des liaisons hydrogène.
Le feuillet bêta
Dans un feuillet bêta, il se forme des liaisons hydrogène entre certains segments de la
chaîne disposés parallèlement les uns par rapport aux autres. L'ensemble prend la forme
d’une membrane plissée.
Une protéine est donc faite d'hélices alpha et de feuillets bêta reliés par des segments qui
n'ont pas de structure secondaire particulière. Certaines régions des chaînes imposent un
changement brusque de direction de 180° et sont appelées coude ou tour β (β turn).

5.4.3. Structure tertiaire


La structure tertiaire d'une protéine est le paramètre fondamental dont dépend l'expression
de ses fonctions biologiques qu'elles soient structurales ou dynamiques (protéines des
membranes, du cytosquelette, récepteurs, enzymes, etc.)

Exemple ci-dessous : les différents types de structure secondaire retrouvées dans la


structure tertiaire.
30

5.4.4. Structure quaternaire


C’est l'organisation de protéines oligomériques qui sont des assemblages non covalents de
sous-unités (protomères)
Plusieurs protéines sont formées de l'assemblage de plusieurs chaînes d'acides aminés.
C'est le cas, par exemple, de l'hémoglobine, la protéine des globules rouges qui transporte
l'oxygène. L'hémoglobine est formée de deux chaînes dites alpha (identiques l'une à
l'autre) et de deux chaînes dites bêta. On retrouve aussi, dans l'hémoglobine, quatre
groupements organiques, appelés hèmes, contenant chacun un atome de fer (c'est à ce
niveau que se lie l'oxygène).

5.4.5 Dénaturation d'une protéine


La conformation native (état naturel) de la protéine est la structure tertiaire qui correspond à
celle qui exprime sa fonction biologique dans les conditions physiologiques.
Un traitement détruisant cette structure qui a pour conséquence de supprimer sa fonction est
appelé dénaturation : elle aboutit à un état plus désorganisé de la molécule.
La structure tertiaire est très dépendante des interactions chimiques qui subissent l'influence
du milieu dans lequel elles se trouvent (solvant, température, pH, force ionique, agents
détruisant ces interactions, etc.)
31

5.5. Les variations de la protidémie


Plusieurs affections s’accompagnent de perturbations quantitatives des protéines
plasmatiques : on distingue des hyper protéinémies et des hypo protéinémies appelées
dysprotéinémies.
Les valeurs usuelles oscillent entre 68 à 76 g/l chez l’adulte.
5.5.1. Les variations physiologiques sont généralement des hypo protéinémies.
Exemples : prématuré 40 g/l nouveau né 60 g/l
adulte âgé 65 g/l (diminution de l’albumine et ou Ig)
grossesse 60 g/l (hémodilution et baisse de l’Albumine et Ig)

5.5.2. Variations pathologiques


a. Hyperprotéinémies
Elles sont de plusieurs ordres et peuvent dépasser 100 g/l jusqu’à atteindre 120 g/l ce qui
provoque une accélération de la VS et de la viscosité sanguine avec une baisse de la
natrémie, ce sont :

Les syndromes d’hémoconcentration par déshydratation (choléra, diarrhées importantes,


vomissements…) par insuffisance surrénalienne (maladie d’Addison).
Dans ces cas la concentration des protéines est sensiblement normale c’est la modification
de l’eau plasmatique qui entraîne l’hémoconcentration dans les pathologies où apparaissent
en quantité anormale des clones de cellules tumorales plasmocytaires ou
lymphoplasmocytaires avec synthèse en quantité anormale des Immunoglobulines
(hypergammaglobulinémies).
 Cas du myélome multiple maladie de kahler
 Cas de la maladie de Waldenström.
b. Légère hyperprotéinémies
En cas d’élévation du taux de fibrinogène jusqu’a 10 g/l dans les infections et syndromes
inflammatoires.

c. Hypoprotéinémie
Les taux peuvent s’abaisser jusqu’aux environs de 40 g/l.
Les principales hypo protéinémies rencontrées peuvent être :
 par défaut d’apport ou d’absorption (carence en protéines cas du kwashiorkor,
insuffisance pancréatique…)
 par défaut de synthèse (altération des hépatocytes suites à des hépatites graves ou
cirrhoses évoluées)
 par fuite anormale (cas des hémorragies massives, fuites urinaires dans les syndromes
néphrétiques, par processus d’exsudation au niveau de la peau (brûlures, lésions
cutanées) des intestins (entéropathie exsudatives) des poumons (infections pulmonaires)

5.5.3. Fractions protéiniques d’intérêt clinique


La détermination des protéines est d’un intérêt clinque appréciable au cours des syndromes
suivants :
Syndromes inflammatoires (aigu, subaigu et chronique)
Les glycoprotéines de la réaction inflammatoire sont généralement au nombre de huit
(orosomucoide, α1 Antitrypsine, Haptoglobine, ceruléoplasmine, fibrinogène, fraction C3 du
complément, C reactive protein (CRP), transferrine).
Au cours des processus subaigus les protéines de la réaction inflammatoire sont peu
élevées et la vs est normale. Quant aux processus chroniques l’augmentation porte sur les
immunoglobulines et les protéines de l’inflammation aiguë.
Syndromes néphrotiques
Ces cas se caractérisent par une fuite des protéines de petite taille entraînant l’hypo
protéinémie compensée par l’élévation des protéines de PM élevé (fibrinogène, α2
macroglobuline, β lipoprotéines, haptoglobine).
Syndrome d’hémolyse intra vasculaire (voir haptoglobine)
Syndrome de malnutrition: Les fractions les plus concernées sont albumine et globulines.
32

Albumine ; (la plus abondante et la plus petite) 60 à 65% des protéines


Sériques valeurs usuelles 36 à 50 g/l
En pathologie on observe surtout des diminutions (voir hypo protéinémies)
Le dosage colorimétrique au BCG (vert de bromocrésol) est le plus spécifique.
L’alpha fœtoprotéine
Elle migre entre α1 et α2, sécrétée par le foie chez le nouveau né et par le corps jaune
pendant la grossesse, elle atteint son taux maximum (3 mg/l) dans le sérum du fœtus à 13
semaines pour disparaître (quelques ng) à la naissance. Elle réapparaît anormalement au
cours de l’hépatome (cancer primitif du foie 1à 5 g/l).
Des taux faibles sont observés dans les hépatites et les cirrhoses.
Dans le liquide amniotique Chez la femme enceinte on cherche à vérifier : une grossesse
multiple, l’atteinte du tube neural, l’encéphalite ou le spina bifida.
L’ α1 antitrypsine (α1 globuline, antiprotease) 3g/l
C’est la principale protéine parmi les α1 globulines elle inhibe de nombreuses protéases
(trypsine, chymotrypsine, collagenase …)
C’est une protéine typique des réactions inflammatoires, son taux baisse dans l’emphysème
pulmonaire (broncho-pneumopathie chronique caractérisée par une dilatation avec
destruction des alvéoles et bronchioles par infiltration gazeuse).
Orosomucoide (α1 globuline) 0,25 – 0,5g/l
C’est la protéine la plus acide du plasma, elle est soluble dans l’acide perchlorique qui
précipite toutes les autres protéines.
Son dosage permet de suivre l’évolution d’un processus infectieux, exemple le RAA.
Les taux augmentent dans l’infarctus du myocarde et au cours des ictères par rétention.
Les taux baissent dans le syndrome néphrotique et ictère par hépatite.
Haptoglobine (α2 globuline) 1-3g/l
Cette protéine à la propriété de former avec l’Hémoglobine des complexes stables doués
d’activité peroxydasique. Intervient aussi dans le métabolisme de la bilirubine.
Absente à la naissance, mais son taux croit avec l’âge.
Taux élevé dans les affections inflammatoires (jusqu’à 4g/l) du tissu conjonctif, dans la
tuberculose, le RAA, la pneumonie et les cancers.
Sans manifestations inflammatoires visibles, sans fièvre, penser à un futur infarctus du
myocarde.
Taux abaissé : par défaut de synthèse, cirrhose, anémies hémolytiques, anémie de biermer.
La détermination de l’haptoglobine est un test sensible d’hémolyse car l’Hb n’apparaît que si
l’haptoglobine est saturée (5g d’Hb suffisent pour complexer toute l’haptoglobine du
plasma).
Macroglobuline (α2 globuline) 2 – 4g/l
Elle se lie aux protéases en modifiant leurs propriétés.
Les taux augmentent dans le syndrome néphrotique, l’inflammation et dans l’hépatite
Les taux baissent dans l’insuffisance hépatique.
Transferrine ou sidérophiline (β1 globuline) 2-4.5g/l.
Son rôle principal est le transport du fer dans le sang à raison de 2 atomes de Fe 3+/mol
(liaison nécessitant la présence des anions HCO3-). Seule une faible dose de fer est fixée par
l’hémopexine.
Le fibrinogène
C’est une glycoprotéine de PM 350 000 qui a la propriété unique de se polymériser après
action de la thrombine pour former la fibrine. Insoluble dans l’eau pure, elle précipite dans
une solution de Na Cl demie saturée ou dans une solution de sulfate d’ammonium 1M.
Hyperfibrinémie
L’augmentation des taux s’associe à l’augmentation de la VS au cours des processus
inflammatoires : (pneumonie, pleurésie, RAA, typhoïde, tuberculose pulmonaire, infarctus du
myocarde, polyarthrite chronique évolutive PACE).
Hypofibrinémie :
Les taux baissent dans les cas suivants :
 Par défaut de synthèse
33

 Au cours des leucémies


 Au cours de syndrome de défibrination (CIVD)
 Au cours de syndrome hémorragique <1g/l.
Protéine C – réactive CRP
Son nom découle du fait qu’elle est précipitable par un polysaccharide pneumococcique de
type C en présence des ions Ca++. Elle présenterait une homologie structurale avec les Ig,
présente à l’état de trace dans le sérum à l’état normal <12 mg/l.
Les taux augmentent (jusqu’à 1000 fois le taux de base) lors des processus inflammatoires
aigus en particulier nécrosants.
D’apparition rapide (12 à 24h) après le début du processus et se normalise si l’effet causal
disparaît.
Son taux n’est pas influencé par la thérapeutique anti inflammatoire et ne traverse pas le
placenta d’où son intérêt en néonatalogie.

5.6. Protéines Urinaires


La protéinurie physiologique varie de 20 à 100 mg/24 h
Il n’y a pratiquement pas de protéinurie chez l’adulte normal, pas au delà de
100mg/24h due aux polypeptides de PM <10 000.
Sur le plan sémiologique on distingue :
Les protéinuries intermittentes et permanentes

5.6.1. Les protéinuries intermittentes


En effet une protéinurie, en général modérée, peut survenir dans un certain nombre de
situations particulières et possède un caractère intermittent : on parle alors de protéinurie
fonctionnelle et il n'y a en général pas de lésion rénale associée. Ceux sont des protéinuries
 orthostatiques
 d’effort
 dues aux troubles vasomoteurs (émotions, froids…)
5.6.2. Les protéinuries permanentes
Une protéinurie est dite pathologique lorsqu'elle est supérieure à 100 mg /24 h et qu'elle
possède un caractère permanent. Parmi lesquelles on distingue :
a. Les protéinuries tubulaires
Elles sont rares et sont en général dues à un défaut d’absorption par
 intoxication aux métaux lourds
 atteintes congénitales
 syndromes néphrotiques
b. Les protéinuries Glomérulaires : elles sont les plus fréquentes et sont classées en :
Protéinuries de filtration : si glomérule intact donc il y’a présence de protéines de petite
taille, exemple chaînes légères des gammaglobulines.
Protéinuries des glomérulonéphrites : le glomérule est lésé sa perméabilité est accrue.
Protéinuries de diffusion : par augmentation des protéines sériques ou par ralentissement
circulatoire (insuffisance cardiaque, thrombose des veines rénales).

NB : les méthodes de diagnostic pour différencier ces types de protéines sont surtout
l’électrophorèse et l’immunoélectrophorèse après déminéralisation et concentration de
l’urine. On distingue :
 La forme globale (présence de toutes les fractions)
 La forme sélective prédominance d’une seule fraction
 La forme de Bence Jones constituée par les chaînes légères des Ig. Elles sont
thermolabiles Précipitent à 55°C et se solubilisent à nouveau à 90°C.
34

Chapitre VI : structure, métabolisme des Acides Nucléiques

Objectifs
6.1. Description et rôles des acides nucléiques de l’organisme
6.2. Métabolisme des acides nucléiques
6.3. Perturbations du métabolisme acides nucléiques

6.1. Description et rôles des acides nucléiques


Les acides nucléiques sont le support de l’expression génétique de chaque espèce,
ils sont associés aux protéines pour former les chromosomes, ils permettent la
traduction de ce message codé sous forme de protéines. En plus de ce rôle, les
composants de ces acides sous forme de nucléosides ou nucléotides jouent des
rôles métaboliques primordiaux dans les échanges énergétiques de la cellule, les
réactions enzymatiques et messagers intracellulaires (ATP, GTP, AMPc…)

6.1.2. Structure
Les acides nucléiques sont des macromolécules formées par un enchaînement de
nucléotides. Les nucléotides sont le résultat de l'association de 3 molécules : une
base azotée, un glucide et de l'acide orthophosphorique H3PO4. L'association d'une
base azotée et d'un glucide est un nucléoside.
Parmi ces acides nucléiques on distingue l'ADN (Acide Désoxyribonucléique) et
l'ARN (Acide Ribonucléique).

a. Les Bases Azotées : les Purines et les Pyrimidines

Il y a 2 bases puriques (Adénine et Guanine) et 3 bases pyrimidiques (Cytosine,


Uracile et Thymine) :

b. Les Glucides : le D-ribose et le 2-désoxy-D-ribose


Ils sont sous forme furanose (cycle à 5) et en configuration α.
35

c. Les Nucléosides

Les 2 molécules sont unies par une liaison N-osidique résultant d'une élimination
d'eau entre le groupement hydroxyle du carbone anomère de l'ose (du ribose ou du
désoxyribose) et d'un groupement NH de la base azotée.

d. Les Nucléotides

Ils résultent d'une condensation, avec élimination d'une molécule d'eau, entre le
nucléoside et l'acide orthophosphorique.

e. Association des nucléotides :

Cette association (condensation et perte d'une molécule d'eau), s'effectue entre le


groupement hydroxyle porté par le carbone 3' d'un nucléotide et le groupement
phosphate (porté par le carbone 5') de l'autre nucléotide. Un troisième nucléotide
peut venir s'associer de la même façon au dinucléotide et ainsi de suite.
Une association de ribonucléotides forme un acide ribonucléique (ARN) et celle de
désoxyribonucléotides un acide désoxyribonucléique (ADN). Nucléique fait référence
à leur abondance dans le noyau des cellules. L'ADN est l'information génétique de
l'être vivant et l'ARN est son moyen de reproduction à l'identique.

L'ADN est constitué d'un double brin (2 chaînes nucléotidiques complémentaires


antiparallèles structurées en double hélice) alors que l'ARN est constitué d'une seule
chaîne nucléotidique.
Que cela soit dans l'ADN ou dans les processus de sa transcription en ARN, il existe
une complémentarité entre les paires de bases : Adénine / Thymine et Guanine /
Cytosine dans l'ADN, Adénine / Uracile et Guanine / Cytosine dans l'ARN soit
toujours une association entre une purine et une pyrimidine.
36

6.2. Origine des bases puriques


Les bases puriques ont 2 principales origines :

6.2.1. Exogènes : les acides nucléiques issus de l’alimentation sont dégradés en


nucléotides par des nucléases puis en nucléosides par les nucléotidases puis en
bases puriques (adénine ou guanine) par des nucléosidases.

6.2.2. Endogènes :
- dégradation des acides nucléiques endogènes lors du renouvellement cellulaire ou
de lyse cellulaire
- purinosynthèse de novo : elle se déroule essentiellement dans le foie
Le ribose-5-phosphate en présence d’ATP et sous l’action de la Phosphoribosyl-
pyrophospate-synthétase donne du phosphoribosyl pyrophosphate (PRPP)
Le transfert d’une fonction amine de la glutamine sur le PRPP par la glutamyl
phosphoribosyl amino transferase (GPRAT) donne du phosphoribosylamine (PRA)
Quelques étapes supplémentaires aboutissent à la formation de l’acide inosinique
qui permet la synthèse de bases puriques.

6.3. Métabolisme de l'acide urique

6.3.1. Origine de l’acide urique


L’acide urique est issu de la dégradation des bases puriques :
L’adénine et la guanine sont dégradées en acide inosinique puis en hypoxanthine.
Par l’intermédiaire de la xanthine oxydase, l’hypoxanthine est transformée en
37

xanthine et la xanthine en acide urique. La guanine peut directement donner de la


xanthine grâce à une guanase.

6.4. Elimination de l’acide urique


Urinaire
L’acide urique subit une filtration glomérulaire, une réabsorption tubulaire au niveau
du tube contourné proximal et une sécrétion tubulaire au niveau du tube contourné
distal.
Intestinale
L’acide urique subit une uricolyse en allantoïne par la flore bactérienne (présence
d’une uricase).

6.5.Hyperuricémies
Etiologies des hyperuricémies
 Excès d’apport alimentaire
 Augmentation du catabolisme d’acides nucléiques endogènes : cancers,
traitements cytolytiques, psoriasis …
 Glycogénose de type 1 : Maladie de Von Gierke : déficit en glucose 6
phosphatase (réorientation du G6P vers la voie des pentoses phosphate à
production accrue de ribose-5P)
 Hyperactivité de la PRPP synthétase
 Déficit complet en HGPRT : syndrome de Lesch-Nyhan (encéphalopathie
hyperuricémique - Déficit partiel en HGPRT
 Hyperactivité de la Xanthine oxydase
 Défaut de sécrétion tubulaire de l’acide urique par inhibition compétitive de la
sécrétion tubulaire de l’acide urique par les corps cétoniques, les lactates, les
diurétiques thiazidiques, le furosémide, les salicylés …
 Insuffisance rénale
Certaines hyperuricémies génétiques restent d’étiologie inconnue.
6.6. Epidémiologie des hyperuricémies : L’hyperuricémie touche 5-15% de la
population Prévalence de la goutte : 0,5% (2% après 60ans) Sex ratio H/F = 9
(touche les femmes après la ménopause) Incidence de la lithiase urique : 0,1 - 0,4
%/ans C'est une pathologie qui tend à récidiver d'où l'intérêt de la mise en place de
mesures préventives
38

6.7. Complications des hyperuricémies :


6.7.1. Goutte : Atteinte inflammatoire articulaire (articulation métatarsophalangienne
du gros orteil dans plus de 75% des cas) : œdème, chaleur, douleur, rougeur ...
Crise principalement nocturne avec douleur permanente, pulsatile … associée à une
hyperthermie, une agitation …
Examens complémentaires : VS, NFS (hyperleucocytose), uricémie, uraturie,
Imagerie : normale ou peu spécifique
Ponction articulaire : liquide inflammatoire (présence de polynucléaires neutrophiles
et de cristaux d'urates de sodium)
C) Traitement Régression en 5-10j sans traitement
A titre indicatif : colchicine pour le traitement des crises, allopurinol (inhibiteur de la
xanthine oxydase) pour le traitement de fond, enzymes uricolytiques (rasburicase) en
association avec les traitements cytolytiques.

6.7.2. Lithiases uriques


Très variable : de la colite néphrétique à l'émission spontanée de calculs ou de
sables rougeâtres.
Examens complémentaires : pH urinaire : il est souvent faible tout au long du
nychtémère chez les sujets faisant des lithiases à répétition (les urines acides
favorisent la précipitation de l'acide urique) - Uricémie : elle n'est augmentée que
chez 25% des patients - Uricurie : généralement abaissée
Traitement Hydratation, modération de l'apport alimentaire en purine (abats, gibiers,
certains poissons)
Alcalinisation des urines
Eventuellement traitement par allopurinol (Zyloric®).
39

Chapitre VII : Profil biochimique des organes (foie, cœur, rein)

Objectifs :
Rappeler les principales pathologies liées à ces organes
Identifier les principaux marqueurs biologiques de ces organes

7.1. Perturbations du bilan hépatique


On distingue généralement les principales causes de perturbations suivantes:
 Syndrome de cytolyse hépatique
 Cholestase
 insuffisance hépatocellulaire
 syndrome inflammatoire
 fibrose hépatique
Pour déterminer l’origine de ces perturbations plusieurs tests sont généralement orientés en
fonction des localisations ou de la fonction métabolique à explorer certains tests sont plus
spécifiques que d’autres.

7.2. Les principaux tests biochimiques utilisés


7.2.1. Tests de routine
 Transaminases AST ou ASAT (TGO) et ALT ou ALAT (TGP)
 Phosphatase alcaline
 Gamma-glutamyl-transpeptidase (gGT).
 Bilirubine (Bilirubine Totale, Bilirubine Indirecte, Bilirubine Directe)
 Albumine sérique.
 Temps de prothrombine (TP),
 Fer sérique

7.2.2. Autres tests


 Ferritine.
 Céruloplasmine.
 a1-antitrypsine.
 a1-fœtoprotéine.
 Électrophorèse des protéines.
 Lactate déshydrogénase (LDH5).

7.3. Perturbations du bilan rénal


On distingue généralement les principales causes de perturbations suivantes:
 Les glomérulonéphrites
 Glomérulonéphrite proliférative
 Glomérulonéphrite membraneuse
 Néphrose lipoïdique
 Le syndrome néphrotique
 La néphrite interstitielle.
 La nécrose tubulaire aiguë.
 Néphroangiosclérose
 L'insuffisance rénale chronique.

7.4. Bilan biologique de la fonction rénale


Pour déterminer l’origine de ces perturbations plusieurs tests biochimiques sont
généralement prescrits : examens de routine, sanguins et urinaires : créatinine, Urée, Acide
urique, Ionogramme, Calcium et phosphore, Protéines, (cystatine C test sensible mais non
courant).
40

7.5. Les principales pathologies cardiovasculaires


Les affections cardiovasculaires sont d’origines multifactorielles. Leur survenue est
dépendante de facteurs de risques associant des caractéristiques ou comportements
individuels et des conditions environnementales potentialisant des susceptibilités génétiques
familiales. Parmi lesquelles :
 L’insuffisance cardiaque
 les cardiopathies ischémiques
 les accidents cardiovasculaires…

7.6. Les principaux marqueurs de la fonction myocardique sont :


 La Créatine Kinase (CK))
 La Myoglobine
 La Troponine cardiaque (T et I) I
 Le Peptide natriurétique de type B BNP
 La Lactate déshydrogénase LDH

Le diagnostic de l'IDM repose sur des données cliniques, électrocardiographiques et


biochimiques. La douleur, principal signe clinique, peut parfois faire défaut ou être atypique.
Ceci met l'accent sur l'apport de la biochimie dans le diagnostic et le suivi de l’IDM.
41

Chapitre VIII : Analyse urinaire

Objectifs
Décrire l’analyse qualitative des urines et l’intérêt clinique
Elles s’effectuent généralement selon les principales phases: Prélèvement et
Analyse chimique des urines

8.1. Prélèvement
Le prélèvement s’effectue dans un récipient propre et sec bien rincé à l'eau claire, ne
contenant aucun antiseptique ni désinfectant ni conservateur. On recommande souvent la
première urine du matin, car elle est plus concentrée (possibilité de détecter des éléments
pathologiques en petite quantité, conserve mieux les cristaux, les cylindres et cellules) elle
permet ainsi une analyse semi quantitative.
L’analyse doit se faire le plus rapidement possible (dans la demi heure suivant l’émission),
car les bactéries se multiplient avec le temps et rend le milieu impropre à certaines
déterminations : exemple augmentation du pH, utilisation du glucose…etc.
On peut aussi conserver les urines pendant 24 heures à 4° C et à l'abri de la lumière
(entourer le récipient bien bouché de papier aluminium ou le placer dans une boite opaque).

8.2. Analyse chimique


8.2.1. Principe
Ces analyses reposent sur le fait que les supports utilisés (bandelettes, comprimés)
contiennent tous les réactifs nécessaires au dosage semi quantitatif d’une substance
déterminée et n’ont qu’à être mis en présence d’un échantillon d’urine fraîche et non
centrifugée pour donner une réaction colorée.

8.2.2. Bandelettes réactives


Les bandelettes urinaires permettent une analyse simple, rapide et peu chère des différents
paramètres urinaires. Il existe des bandelettes à 1 ou 2 paramètres (généralement pour
rechercher la protéinurie et la glycosurie), mais aussi des bandelettes à 5, 7 et même 10
paramètres : Glycosurie, Protéinurie, Cétonurie, Bilirubinurie, Urobilinogènurie, Nitriturie, pH
urinaire, Densité urinaire, Leucocyturie, Hématurie.
Les bandelettes sont toujours conservées dans leur emballage bien bouché, dans un endroit
sec et frais. Il ne faut pas les mettre au réfrigérateur ni au soleil. L'endroit idéal est un tiroir à
l'ombre.
Mode opératoire
 Mélanger et homogénéisez les urines avec un petit agitateur en verre
 Sortir la bandelette de son étui sans toucher les zones réactives. Refermer l'étui
 Plonger la bandelette et la retirer immédiatement
 Tapoter la tranche de la bandelette contre le récipient, afin d'éliminer l'urine en trop.
 Attendre le temps préconisé par le fabriquant (généralement entre 30 secondes et 2-3
minutes)
 Lire en tenant la bandelette près de l'échelle colorimétrique
 Noter les résultats puis jeter la bandelette dans la poubelle à incinérer.

8.3. Intérêt clinique des analyses urinaires (exemples de cas)


Surveillance d’une grossesse : recherche d'une infection urinaire : GB, GR, nitrites,
Recherche d'une protéinurie, recherche d’une glycosurie
Surveillance d’un diabétique : glycosurie, cétonurie, recherche d'une infection urinaire :
GB, GR, nitrites, recherche d’une protéinurie.
Suspicion d’infection urinaire : GB, GR, Nitrite et protéines normaux oriente vers un arbre
urinaire intact. (nitrite, GB et GR sont normaux tous les 3 dans seulement 2% des infections
urinaires). GB, GR, Nitrite et protéines augmentés oriente vers une infection urinaire.
Suspicion de colique néphrétique : On observe une hématurie microscopique dans 94%
des cas. En cas d'absence d’hématies, on peut donc pratiquement écarter cette
présomption.
42

Chapitre IX : les prélèvements en biochimie

9.1. Les différents types de prélèvement


Les modes de prélèvement les plus courants sont le prélèvement sanguin et urinaire.
Beaucoup de liquides organiques et transcellulaires peuvent faire l’objet d’examens
biochimiques (LCR, liquide d’ascite, liquide pleural, liquide synovial, liquide gastrique, liquide
de ponction du genou, la bile…à cela s’ajoute les selles et les biopsies d’organe et tissus.

9.2. Les impératifs du prélèvement


La quantité et qualité de l’échantillon commandent la valeur des analyses ultérieures
Les renseignements cliniques permettent d’adapter la méthodologie et l’interprétation des
résultats
Les précautions particulières de recueil (conditions d’asepsie, agitations, pause de garrot…)
Les aspects psychologiques du patient (inquiétude, irritation, répétition, perte de temps…)
NB : on opère en général à jeun pour éviter les variations nycthémérales.

9.3. Matériel de prélèvement


Il doit être propre et sec au besoin stérile

9.3.1. Matériel de ponction : seringue aiguille stérile à usage unique, dispositif vacutainer
a. Les antiseptiques : même type qu’en hématologie
Alcool 70° plus bactéricide
Alcool iodé à 1% (laisse des traces, allergie parfois)
Ether éthylique non antiseptique mais détergent de la peau
Cetavlon Biocidan (ammonium quaternaire 1/2000)
Merseptyl (organomercuriel1 pour 1000 actif surtout sur les cocci Gram+)

b. Les Anticoagulants
On distingue généralement 3 catégories :
 Ceux qui complexent le calcium
 Les inhibiteurs des enzymes de la coagulation
 Les inhibiteurs de la glycolyse
Ceux qui complexent le calcium
Les oxalates de (sodium, potassium, ammonium) en raison de 3 ± 0,3mg/ml de sang.
Exemple le mélange de wintrobe (2 parties d’oxalate de K et 3parties d’oxalate d’ammonium)
Les oxalates ne conviennent pas pour le dosage des ions calcium et certaines enzymes à
Ca++ et Mg++ comme cofacteur, mesure de pH et équilibre acido-basique mais possible
pour les facteurs de coagulation.
Le citrate : plus physiologique en raison de 2à3mg/ml de sang ou 1 volume de citrate pour 4
volumes de sang. le citrate permet la détermination du fibrinogène, de la VS, des facteurs de
la coagulation, des enzymes globulaires…
Flacon ACD 0,15 ± 0,015 partie pour une partie de sang
Composition
Acide citrique monohydrate 80g
Citrate trisodique 22g pour 1litre d’eau distillée
Glucose 25g
Mais dangereux en cas d’hypocalcémie par complexation du calcium ce qui entraîne une
tétanie post – transfusionnelle
Ethylène diamine tétra acétate (EDTA)
Le sel disodique ou dipotassique utilisé à la dose de 1 à 3 mg par ml de sang (1,5 ± 0.25mg
recommandée)
Conserve la forme et l’aspect des éléments figurés du sang.

Les inhibiteurs des enzymes de la coagulation


Les héparinates de (sodium, ammonium et lithium) à la dose de 0,5 mg/ml de sang,
n’interfèrent pas dans la plupart des dosages plasmatiques des divers constituants sauf pour
43

le lithium (sel de lithium) l’ammmoniémie (sel d’ammonium) et phosphatase alcaline pour les
sels de lithium.
Les héparines synthétiques (dextranes sulfonés)
En fait du sang placé dans un tube rigoureusement propre et lisse ne coagule pas,
contrairement aux tubes en verre (facteur contact et lyse des plaquettes). Ce qui allonge le
temps de coagulation c’est le cas des tubes en téflon, des tubes en verre siliconés.

Les inhibiteurs de la glycolyse


Fluorure de sodium : mauvais anticoagulant, mais bloque la glycolyse en empêchant la
formation du lactate, utilisé pour la détermination du glucose et ses dérivés.
Dose utilisée 0,5 à 1mg/ml de sang.
Un excès de fluorure entraîne l’hémolyse d’où l’utilisation du mélange (oxalate de potassium
3mg ± 0,5 et fluorure de sodium 1mg ± 0,1) par ml de sang.
Monoiodacétate de sodium dose 0,5mg par ml de sang
Mauvais anticoagulant aussi souvent associé à l’héparine.
NB : on peut ralentir la glycolyse en plaçant le sang aussitôt à +4°C ou effectuer une
déproteinisation.

9.3.2. Les tubes de prélèvement :


On utilise généralement des tubes normalisés de 5 tailles différentes : 1ml ; 2,5ml ; 5ml ;
10ml : 20ml avec bouchon adapté pouvant être sous vide. Un code couleur existe selon les
références.
Exemple
Selon la norme ISO Selon VENOJECT®
Tube couleur code
EDTA de K rose KE violet
Oxalate de K bleu KO
Citrate de Na mauve NC bleu
Fluorure-Oxalate jaune FO gris
Oxalate d’Am. –K vert AKO
Héparinate de Li rouge LH vert (Héparinate de Na)
Héparinate d’Am. orange AH
ACD brun ACD
Sans Anticoagulant blanc brun (tube siliconé)

9.4. Protocole du prélèvement de sang veineux en soins infirmiers


9.4.1. Les étapes du protocole
1) Penser le soin pour une organisation et un soin de qualité (statut physique, psychique
et biologique du patient)
2) Vérifier la prescription - Etiqueter les tubes et formulaires
3) Désinfecter le chariot avec une solution détergente-désinfectante
4) Lavage des mains type I
5) Préparer le matériel :
6) tubes - porte-tubes
7) dispositif à prélèvement (*corps, *aiguilles)
8) compresses stériles ou non stériles.
9) antiseptique
10) gants non stériles
11) garrot
12) conteneur d’évacuation du matériel
13) protection de lit imperméable
14) pansement de protection
15) poubelle
16) Se laver les mains (lavage type II) ou passer la solution hydroalcoolique sur les
mains.
17) Choisir le point de ponction et mettre en place la protection - Déposer le tampon
d’antiseptique sur le point de ponction.
44

18) Monter l’aiguille sur le corps


19) 9) Poser le garrot
20) 10) Désinfecter le point de ponction
21) 11) Mettre les gants
22) 12) Si une palpation de la veine est nécessaire à ce stade : renouveler l’application
de l’antiseptique.
23) 13) Effectuer le prélèvement et remplir successivement les tubes (ordre recommandé
par le labo)
24) 14) Enlever le garrot
25) 15) Poser la compresse sèche sur le point de ponction en retirant l’aiguille de la veine
et faire une compression pour éviter l’hématome.
26) 16) Evacuer directement l’aiguille dans le conteneur.
27) 17) Mettre le pansement sur le point de ponction et évacuer les tampons avec les
déchets à risque.
28) Enlever les gants sur la protection.
29) 19 ) Evacuer la protection contenant les gants.
30) Ramener le chariot dans la salle de soins.
31) Mettre les tubes pour l’acheminement vers le labo dans un emballage protégé
32) Décontaminer le garrot.
33) Décontaminer le chariot et le flacon d’antiseptique.
34) Se laver les mains (type I).
35) Noter les transmissions dans le dossier de soins.

9.4.2. Critères et standards attendus


Critères fondamentaux Standards
1- Lavage des mains type 2 100%
2- Antisepsie de la peau après chaque palpation 100%
3- Utilisation d’un système sous vide 100%
4- Utilisation du conteneur 100%
5- Port de gants 100%
6- Utilisation du chariot (mesures conseillées)
7- Transport des tubes dans un emballage protégé. 100%
8- Transmission dossier de soins 100%.

9.5. Les paramètres biochimiques faisant l’objet de demandes courantes


Substances ionisables Substances organiques non ou
Sodium Na+ très peu ionisées
Potassium K+ Urée
Chlorures Cl- Glucose
Protéines Totales (Protéinates -) Créatinine
Bicarbonates CO3H- Acide Urique
Calcium Ca++ Cholestérol (Total, HDL, LDL)
Phosphates Ph- Triglycérides
Bilirubine Totale
SANG
Bilirubine directe
Activités enzymatiques Electrophorèse et autres tests
Amylase Electrophorèse des 5 familles de
Transaminase AST protéines sériques (Albumine,
Transaminase AST α1globulines, α2globulines, β
Créatine Kinase CK globulines et ‫ ﻻ‬globulines
Lactate déshydrogénase LDH Protéines de la réaction
Gamma glutamyl transpeptidase‫ﻻ‬GT inflammatoire CRP
Phosphatase alcaline
Sodium Na+, Potassium K+ Calcium Ca++ Urée, Glycosurie (toujours
URINE Phosphates Ph- pathologique), Créatinine
Protéinuries (toujours pathologique) Acide urique, Amylasurie
45

VALEURS USUELLES DES PARAMETRES BIOCHIMIQUES COURANTS (à titre indicatif)


Paramètre Ancien système Système international
Sodium sanguin ( 138 – 142 mEq/l (3,17– 3,26g/l) 138 – 142 mmol/l
Natrémie) g x 43,5 = mmol (1mEq =1mmol) mmol x 0,023 = g
Sodium urinaire ( 100 – 300 mEq/24h ou 100 – 300 mmol/24h (1mmol =
Natriurie) (2,3 – 6,96g/24h) 1mEq)
g x 43,5 = mmol mmol x 0.023 = g
Potassium Plasmatique 3,5 – 4,9 mEq/l 3,5 – 4,9 mmol/l
(kaliémie) Hypokaliémie < 3,5 mEq/l hypokaliémie<3,5 mmol/l
Hyperkaliémie > 5,2 mEq/l hyperkaliémie>5,2 mmol/l
Potassium urinaire 1564 – 3910 mg/24h 40 – 100 mmol/24h
(kaliurie) mg x 0,0256 = mmol mmol x 39,1 = mg
Chlorures 100 – 110 mEq/l (1 mEq l = 1mmol) 100 – 110 mEq/l (1mmol = 1mEq)
Plasmatiques
(chlorémie)
Chlorures urinaires 2.8 – 9g/24h 80 – 250 mmol/24h
(chlorurie) g x 28,2 = mmol mmol x 0,035 = g
Protéines (protéinémie) 60 – 80 g/l (ionogramme 2 mmol ou 16mEq)
Protéines urinaires 0 (< 20 mg/24h) 0 (< 0,288 μmol/24h)
(protéinurie) mg x 0,0144 = µmol µmol x 71 = mg
Bicarbonates Adulte : 25 – 28 mEq/l Adulte : 25 – 28 mmol/l
plasmatiques Enfant : 20 – 28 mEq/l Enfant : 20 – 28 mmol/l
Nourrisson : 18 – 27 mEq/l Nourrisson : 18 – 27 mmol/l
Nouveau né : 15 – 25 mEq/l Nouveau né : 15 – 25 mmol/l
Calcium sérique 90 – 105 mg/l 2,25 – 2,60 mmol/l
(calcémie) mg x 0,025 = mmol mmol x 40 = mg
Calcium urinaire 1 – 4 mg/kg/24h 0,025 – 0,1 mmol/kg/24h
(calciurie) (Adulte < 300 mg/24h) (Adulte < 7,5 mmol /24h)
Phosphore sérique Adulte : 25 – 45 mg/l Adulte : 25 – 45 mg/l
(phosphorémie) Enfant : 40 – 60 mg/l Enfant : 40 – 60 mg/l
mg x 0,032 = mmol mmol x 31 = mg
Phosphates urinaires 500 – 1400 mg/24h 16 – 45 mmol/24h
exprimé en phosphore mg x 0,032 = mmol mmol x 31 = mg
(phosphaturie)
Urée sanguine 0,10 – 0,5 g/l 1,66 – 8,33 mmol/l
(azotémie) g x 16,66 = mmol mmol x 0,06 = g
Urée urinaire (azoturie) 10 – 35 g/24h 166 – 580 mmol/24h
g x 16,66 = mmol mmol x 0,06 = g
Glucose (glycémie) 0,7 – 1,05 g/l 3,9 – 5,8 mmol/l
g x 5,55 = mmol mmol x 0,18 = g
Glucose urinaire Normalement absent
(glycosurie)
Créatinine plasmatique Femme : 5 – 11 mg/l Femme : 45 – 100 µmol /l
(créatininémie) Homme : 7 – 13 mg/l Homme : 60 – 120 µmol /l
Enfant : 2 – 10 mg/l Enfant : 20 – 90 µmol /l
mg x 8,85 = µmol µmol x 0,113 = mg
Créatinine urinaire 14 – 26mg/kg/24h 80 – 250 mmol/24h
(créatininurie) mg x 8,85 = µmol µmol x 0,113 = mg
Acide Urique Homme : 35 – 70 mg/l Homme : 210 – 420 µmol /l
plasmatique (uricémie) Femme : 25 – 60 mg/l Femme : 150 – 360 µmol /l
Enfants : 20 – 50 mg/l Enfants : 120 – 300 µmol /l
mg x 5,95 = µmol µmol x 0,168 = mg
Acide Urique urinaire 250 – 700 mg/24h 1,5 – 4,20 mmol /24h
(uraturie) mg x 0,006 = mmol mmol x 168 = mg
46

Cholestérol total CT Adulte : 1,5 – 2,5 g/l Adulte : 3,87 – 6,45 mmol/l
(cholestérolémie) Adolescent: 1,3 – 2 g/l Adolescent : 3,3 – 5 mmol/l
Enfant : 1,3 – 1,7 g/l Enfant : 3,3 – 4,3 mmol/l
g x 2,58 = mmol mmol x 0,387 = g
Cholestérol HDL ou Homme > 0,40 g/l Homme > 1,1 mmol/l
CHDL Femme > 0,5 g/l Femme > mmol/l

Cholestérol LDL ou Adulte < 1,60 g/l si pas autres 0,025 – 0,1 mmol/kg/24h
CLDL facteurs de risque (Adulte < 7,5 mmol /24h)
= CT – CHDL – (TG/5) < 1,30 g/l si autre facteur de
risque associé
Triglycérides TG Homme : 0,40 – 1,50 g/l Homme : 0,45– 1,70 g/l
(Triglycéridémie) Femme : 0,30 – 1,40 g/l Femme : 0,35 – 1,60 g/l
Enfants : 0,30 – 1,30 g/l Enfants : 0,35 – 1,50 g/l
g x 1,14 = mmol mmol x 0,877 = g
Bilirubine sérique Bilirubine totale : 3 – 10 mg/l Bilirubine totale : 5 – 17 µmol/l
(bilirubinémie) Bilirubine libre : 2 – 7 mg/l Bilirubine libre : 3 – 12 µmol/l
Bilirubine conjuguée ou directe ≤ Bilirubine conjuguée ou directe ≤ 5
3mg/l µmol/l
mg x 1,71 = µmol µmol x 0,584 = mg
Albumine sérique Adulte : 35 – 50g/l ; 3 – 16 ans : 33 – 45 g/l
(Albuminémie) 1mois à 3ans : 30 – 42 g/l ; Nouveau né : 36 – 55 g/l
Albumine urinaire Microalbuminurie physiologique < 20mg/24h
(Albuminurie) Seuil critique de complications rénales=50 mg/24h
Néphropathie diabétique patente> 300 mg/24h
Amylases (Amylasémie) Adulte : 10 – 55 UI/l
Enfant : 10 – 45 UI/l
Transaminases ALAT ≤ 35 UI/l
(TGP ou SGPT)
Transaminases ASAT ≤ 30 UI/l
(TGO ou SGOT)
Créatine Homme : 15 – 130 UI/l
phosphokinase (CPK) Femme : 15 – 95 UI/l
Enfants < 1an :20 à120 UI/l ; < 6mois :35 à150 UI/l ; < 7jours :70 à 580 UI/l
Lactate Adulte : 160 – 320 UI/l
déshydrogénasse LDH Enfant : 180 – 640 UI/l
LDH1 :20-30% ; LDH2 :25-35% ; LDH3 :20-30% ; LDH4 :5-13% ; LDH5 :2-
11%
Gamma-glutamyl Homme : 8 – 35 UI/l
Transférase (‫ﻻ‬GT) Femme : 5 – 25 UI/l
Enfants : 4 -14ans 5 – 15 UI/l
≤ 1mois : 10-120 UI/l
Phosphatases Adulte : 40 – 130 UI/l
Alcalines Enfants : 4 -20ans : 80 – 360 UI/l
4-14ans : 90 – 430 UI/l
< 4ans : 100 – 450 UI/l
Phosphatases Acides Homme : 1,9 – 5,3 UI/l
totales Femme : 1,5 – 4,8 UI/l
Enfant < 10ans : 3,6 – 7,30 UI/l
Enfant < 3 ans : 4,5 – 9,5 UI/l
Phosphatases Acides
prostatiques Homme < 3µg/l (marqueur des carcinomes prostatiques)

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