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CONSTITUANTS CHIMIQUES

DE LA CELLULE
I - Introduction
Les principaux constituants chimiques des cellules Procaryotes et Eucaryotes sont
les composés inorganiques (eau, éléments minéraux et oligoéléments) et
organiques (glucides, lipides, protides et acides nucléiques).
Le tableau 1, représente l’analyse de la composition chimique d’une cellule
Procaryote (bactérie) et d’une cellule Eucaryote (animale)

Tableau 1 : Composition chimique approximative d’une cellule Procaryote (Bactérie) et


d’une cellule Eucaryote (Mammifère typique) (d’après Alberts et al., 1995).
Pourcentage de la masse cellulaire totale
Escherichia coli (Bactérie) Cellule de Mammifère
H2 O 70 70
+ +
Eléments inorganiques (Na , K , 1 1
2+ 2+ -
Mg , Ca , Cl , etc) 3 3
Petits métabolites divers 1.5 1.8
Protéines 6 1.1
ARN 1 0.25
ADN 2 3
Phospholipides - 2
Autres lipides 2 2
Polysaccharides
Volume cellulaire total 2 x 10-12 cm3 4 x 10-9 cm3
II - Constituants chimiques
A- Composés inorganiques

1- Eau
L’eau est le composé le plus abondant dans la cellule vivante. Chez l’homme, elle
représente environ 60 à 65 % du poids du corps, ce pourcentage est plus élevé chez
l’embryon (95%). Chez les invertébrés marins, 80 à 90 %, chez les végétaux 75 à 80%.
L’eau représente, en moyenne, 70% du poids de la cellule.

a) Caractéristiques et propriétés
La molécule d’eau se présente, globalement, sous une forme tétraédrique et comporte
deux donneurs et deux accepteurs de liaisons hydrogènes. On peut envisager que
l’oxygène d’une molécule d’eau établisse des liaisons hydrogènes avec plusieurs
molécules d’eau voisines.
L’oxygène attire le nuage électronique et
constitue une charge partielle négative
alors que les hydrogènes présentent une
charge partielle positive : l’eau est une
molécule polaire.

Molécule de H2O

• Les molécules qui établissent des liaisons avec l’eau sont des molécules
Hydrophiles (polaires ou chargées). Par exemple, chaque particule ionisée
est entourée d’une coque de molécule d’eau qui inhibe les interactions
électrostatiques avec d’autres ions (exemple : Ion potassium K+ entouré de
sa coque de molécules d’eau). Exemple : NaCl.
• Ce processus, par lequel une enveloppe de molécules d’eau entoure
chaque ion ou molécule polaire -dissoute- s’appelle hydratation.
b) Rôles physiologiques:
Les rôles de l’eau sont multiples:
* excellent solvant pour la solubilisation des éléments chimiques à l’intérieur de la
cellule. Solvant pour les sels minéraux et pour de nombreux constituants organiques
porteurs de radicaux dits polaires ou hydrophiles libres.
* milieu de dispersion : pour les macromolécules du hyaloplasme, ou pour les
éléments chimiques et figurés des liquides biologiques (sang, liquide céphalo-
rachidien, liquides interstitiels).
* réactif chimique qui participe à des réactions biochimiques à l’intérieur de la
cellule (Ex : Réactions métaboliques).
** réactions d’oxydoréductions.
** réactions acido-basiques : NaOH+ HCl → NaCl + H2O
* stabilisateur : l’eau intervient dans la :
** stabilisation des structures cellulaires comme au sein des bicouches
phospholipidiques des membranes, les protéines et d’autres
macromolécules sont tous stabilisées par un effet hydrophobe lié à
l’élimination de l’eau des régions non polaires et en formant des liaisons
hydrogènes avec des groupes polaires.
** stabilisation de la température, l’eau absorbe de la chaleur dans un
milieu plus chaud et libère de la chaleur lorsqu’elle se trouve dans un
milieu plus froid.
* tampon: une solution tampon est une solution capable d’absorber une
certaine quantité d’acide ou de base sans entraîner une forte variation de pH.
Le pH du sang humain doit être fixé dans un domaine, relativement, étroit
autour de 7,4 afin d’assurer la survie cellulaire, il peut être maintenu grâce à
des systèmes tampons faisant intervenir des carbonates, des phosphates ou des
protéines plasmatiques. Les solutions tampons qui maintiennent le pH sanguin
à 7.2 sont, principalement, l’acide carbonique et le bicarbonate.
* maintient de l’équilibre osmotique : l’eau intervient dans le maintien de
l’équilibre des solutés à l’intérieur ou à l’extérieur de la cellule
(Homéostasie). La diffusion de l’eau à travers la membrane cellulaire, ainsi
que, l’équilibre hydrique entre la cellule et son milieu sont essentiels aux
organismes.
Pour maintenir l’équilibre cellulaire, l’eau se déplace du milieu le moins
concentré en soluté (milieu hypotonique) vers le milieu le plus concentré
en ce soluté (milieu hypertonique) jusqu’à l’équilibre (isotonie) : ce
phénomène est appelé osmose.
2- Eléments minéraux et Oligoéléments

Les éléments minéraux et les oligo-éléments sont des composants d'origine


minérale que l’on trouve chez les organismes vivants.
Les éléments minéraux se rencontrent en grande quantité dans l'organisme, et les
oligoéléments (ou éléments en traces) sont contenues qu'en très petites quantités.

* Les éléments minéraux existent sous deux formes solide ou soluble :

** Solide : Ils font partie des structures rigides.


Exemples : tissu osseux, carapaces d’invertébrés, coquilles……
** Soluble : existe sous 2 formes :
*** cations: Na+, K+, Ca2+……
*** anions: Cl-, SO42-……
Rôles des éléments minéraux majeurs:

➢ Le Sodium Na+: prédomine dans le sang et les liquides extracellulaires. Il participe


à l’équilibre acido-basique de l’organisme, régule les mouvements de l’eau dans
l’organisme et intervient, activement, dans l’excitabilité neuromusculaire.
Lié au Chlore. Il régule la pression artérielle.
➢ Le Potassium K+: présent à l’intérieur des cellules de l’organisme, il règle la teneur
en eau de la cellule, intervient dans la vie des globules rouges et dans le transport du
gaz carbonique et assure une bonne oxygénation du cerveau. Diurétique. Il est
essentiel à l’activité cardiaque et à l’activité musculaire en général.
➢ Le Calcium Ca2+: il est indispensable à la construction du tissu osseux, Il est stocké
dans les os et les dents. Il participe à la coagulation sanguine et à la régulation des
contractions musculaires.
➢ Le Chlore Cl-: c’est le principal anion du sang, de la lymphe et de la grande
majorité des liquides de l’organisme. Le chlore est le régulateur de l’équilibre
acido-basique dans l’organisme, il est le principal acide du suc gastrique et il aide
au bon fonctionnement du foie.
Lié au Sodium. Il maintient l’équilibre hydrique de l’organisme. Il est essentiel
à la digestion.
➢ Le Phosphore P: est nécessaire pour la métabolisation du Calcium, des Hydrates de
Carbone et des graisses.
➢ Le Magnésium Mg2+: lié au Calcium et au Phosphore.
* Les oligo-éléments (zinc, fer, cuivre, iode, manganèse, sélénium) contribuent au
bon équilibre de l’organisme en intervenant dans de nombreuses réactions
biochimiques et métaboliques. Ils participent, notamment, à l’assimilation et au
métabolisme des aliments, ainsi, qu'au renouvellement des tissus. De plus, ils
renforcent les défenses immunitaires de l’organisme.
Rôles des oligoéléments majeurs:

➢ Le fer (Fe) : joue un rôle, essentiel, dans la fixation et le transport de


l’oxygène (respiration cellulaire) dans l’hémoglobine des globules rouges. Il
intervient dans le métabolisme du foie, de la moelle osseuse et de la rate.
➢ Le fluore (Fl) : protège les dents des caries et renforce la solidité du tissu
osseux (sa minéralisation par fixation du calcium et du phosphore).
➢ L'iode (I) : intervient dans la composition de la glande thyroïde et stimule la
fabrication des hormones thyroïdiennes.
➢ Le cuivre (Cu) : se trouve, essentiellement, dans le foie. Il entre dans la
synthèse de plusieurs enzymes intervenant dans les réactions
d’oxydoréduction. Il intervient dans la synthèse des protéines et la formation
des globules rouges. Il joue un rôle dans la pigmentation de la peau.
➢ Le zinc (Zn) : intervient dans la respiration et la division cellulaire, ainsi que,
dans la synthèse protéinique et lipidique. Il est indispensable au bon
fonctionnement du système immunitaire.
B- Composés organiques

Quatre atomes constituent la structure de base des


Biomolécules (Macromolécules) de la matière vivante, ce
sont l’Oxygène O (65%), le Carbone C (18%),
l’Hydrogène H (10%) et l’Azote N (3%).

Ils représentent 96 % du poids total de la cellule.


Les autres atomes sont présents en faible quantité (4%) mais
leur importance fonctionnelle est très grande.
1- Protides
a) Les acides aminés (aminoacides)
Les acides aminés sont des constituants fondamentaux des protéines. Les aminoacides ont
en commun d’être des molécules bifonctionnelles portant un groupement amine (NH2)
(primaire) sur le carbone porteur du groupement carboxyle (COOH), dit carbone a. La
fonction amine est une base et la fonction carboxyle est un acide (fonctions ionisables).
Le résidu R est un résidu variable qu’on appelle la chaîne latérale et permet de déterminer
l’acide aminé.

carbone a

groupement amine groupement carboxyle

résidu R
Les 20 acides aminés qui composent les protéines
b) Les Peptides
Un peptide est une courte chaîne d’acides aminés dont le nombre est < 51
Chaque acide aminé est incorporé dans la chaîne par établissement d’une liaison
peptidique : La réaction du groupement α–carboxylique d’un acide aminé avec le
groupement α-amine d’un autre acide aminé permet à ces deux aminoacides de s’unir par
formation d’un amide avec l’établissement d’une liaison peptidique (avec élimination
d’une molécule d’eau).

( ─ C ─ N─ )
║ |
O H
Liaison peptidique = liaison amide

Formation d’un dipeptide


- Dipeptide avec deux amino-acides
- Tripeptide avec trois amino-acides
- Oligopeptide contenant peu d’acides aminés
- Polypeptide avec un nombre plus élevé d’amino-acides.

Les Peptides sont des structures chimiques très importantes sur le plan
biologique, en particulier, les Peptides hormonaux et les Peptides
antibiotiques.
Exemples :
- Ocytocine agit sur la contraction du muscle utérin,
- Vasopressine présente une action hypertensive et antidiurétique,
- Insuline est secrétée par les cellules béta des îlots de Langerhans
pour abaisser la glycémie.
c) Les Protéines

Ce sont des Peptides de plus de 50 - 100 amino-acides, ils sont classés


en deux groupes principaux :

- les Holoprotéines : qui ne sont constituées que d’acides aminés


- les Hétéroprotéines qui contiennent :

o un groupe prosthétique minéral, métallique ou organique,


o une partie glucidique liée de manière covalente :
Glycoprotéines
o une partie lipidique liée de manière covalente : Lipoprotéines

Les caractéristiques spatiales des Protéines sont la clé de leurs


fonctions. La structure des Protéines est définie à plusieurs niveaux.
a) Structure primaire :
La séquence linéaire des acides aminés unis par des liaisons peptidiques
constitue la structure primaire de la protéine. La position des liaisons
disulfure covalente entre les résidus de cystéine est, également, intégrée
dans la structure primaire.

H2N ─ aa1 ─ aa2 ……….aan ─ COOH

b) structure secondaire:
La structure secondaire d’une protéine fait référence à des régions de repliement régulier
de la chaîne polypeptidique par interaction entre acides aminés voisins. Les deux types de
structure secondaire les plus communs sont l’hélice a et le feuillet b plissé.

Types d’interactions
intervenant dans le
repliement de la
chaîne protéique.
- L’hélice a a un arrangement hélicoïdal des acides aminés dans la chaîne
polypeptidique maintenue par des liaisons Hydrogènes parallèles à l’axe de l’hélice a.
Exemple de protéine structurée en hélice α : la protéine alpha kératine. Les ongles,
la couche cornée de la peau, la corne des animaux, les cheveux, les poils et les
plumes sont toutes des structures essentiellement constituées de kératine.

Hélice a
- Dans un feuillet b, les liaisons Hydrogènes se forment entre des régions
adjacentes du polypeptide qui, soit :
* ont la même orientation (feuillet b parallèle),
* sont orientées dans des directions opposées (feuillet b antiparallèle).
Exemple. : Les fibroïnes de soie sont des protéines fibreuses de structure
en feuillet β, aussi appelées protéines de soie.

Feuillets plissés b parallèles (moins stable)


•Structure tertiaire : • Structure quaternaire :

On appelle structure tertiaire le On appelle structure quaternaire


repliement de la protéine par l’association de sous-unité protéiques
interaction entre acides aminés dont chacune possède une structure
éloignés dans sa séquence primaire. tertiaire. Exemple : hémoglobine.
Cette conformation native, L’édifice macromoléculaire ainsi formé à
biologiquement active, est pour intérêt d’accomplir une fonction
maintenue par de multiples liaisons dont chaque sous unité seule ne peut le
covalentes. faire que partiellement.
• Rôle des protéines

• Protéines de structure : elles renforcent les structures biologiques.


• Exemples : collagène : matériaux essentiels du tissu conjonctif qui lui
confère une résistance mécanique.
• Kératine : constituant essentiel des phanères (poils, ongles, corne,
plumes, écailles).
• Protéines de mouvement : actine et myosine sont responsables de la
contractilité des muscles (elles ont également un rôle structural en
constituant la masse musculaire).
• Protéines et énergie : chez l’homme 10% de l’énergie est d’origine
protidique.
• 15 des 20 acides aminées sont capables de produire du glucose.
• Protéines de communication : rôle régulateur, exemple les hormones
régulatrices (métabolisme). Les neuropeptides, régulateur du comportement
des neurones.
Protéines et l’identification moléculaire : Les protéines présentent un grand
choix de sites réactionnels et de sites de reconnaissance. C’est le cas des
différentes fonctions protéiniques.
♦ Fonction enzymatique : les enzymes, catalyseurs biologiques
reconnaissant spatialement leur substrat. Le site de fixation sur l’enzyme à une
forme qui s’adapte sur le substrat (complémentarité).
♦ Reconnaissance immunitaire : la reconnaissance des molécules de
CMH, Immunoglobuline. Les cellules, grâce à leurs marqueurs de surface
(CMH) sont capables de se reconnaître.
♦ Réception d’informations : les membranes cellulaires possèdent des
protéines réceptrices de molécules circulantes comme les hormones.
Protéines de transport : De très nombreuses substances sont transportées en
étant couplées à des protéines (fer + transférine).
Protéine de réserve : Dans certains organes, les protéines constituent des
réserves azotées. C’est par exemple le cas du gluten du grain de blé et de
l’albumine du blanc d’œuf.
Notion d’Enzyme

Les enzymes possèdent deux propriétés importantes :


- leur pouvoir catalytique,
- leur spécificité.
Catalyseurs de toutes les réactions chimiques de la cellule, elles agissent à une
température et à un pH déterminés.
Ce sont des protéines de structure tertiaire dont la configuration spatiale détermine la
création de sites actifs assurant la liaison de l’enzyme avec son substrat appelé aussi
ligand.

E + S ES E + P
Enzyme Substrat Complexe enzyme-substrat Produit de la R°
• Le site actif est une entité tridimensionnelle, souvent une fissure située à la surface de
la protéine, dans laquelle le substrat est lié par de multiples interactions faibles.

• Le suffixe -ase est utilisé pour former des noms d'enzymes .


La façon la plus courante de nommer les enzymes consiste à ajouter ce suffixe à
l'extrémité du substrat,
par ex. une enzyme qui décompose les peroxydes peut être appelée peroxydase.
• Les enzymes peuvent être classées selon leur fonction :

- Les Hydrolases :
A-B + H-OH AH + B-OH
** les protéases, les lipases, les glycosidases, la DNase, la RNase

- Les Synthétases et les Polymérases (ADN ou ARN polymérase)

- Les Oxydo-réductases
** les déshydrogénases, les transporteurs d’hydrogène, transporteurs d’électrons.
A- + B A + B-
Pour qu’une réaction biochimique puisse se dérouler, il est nécessaire
de franchir la barrière énergétique qui correspond au passage des
molécules de substrat dans un état de transition. L’état de transition
possède l’énergie libre la plus élevée de tous les composés intervenant
dans la réaction. La différence d’énergie libre entre le substrat et l’état
de la transition est appelée énergie libre d’activation de Gibbs
(DG**). La catalyse enzymatique baisse (DG**), augmentant ainsi la
vitesse de la réaction.
La différence de niveau d’énergie entre les substrats et les produits est
appelée la variation d’énergie libre de Gibbs (DG)
Un (DG) négatif indique que la réaction est favorable du point de vue
thermodynamique dans le sens indiqué.
Un (DG) positif indique que la réaction est défavorable et nécessite un
apport d’énergie pour pouvoir se dérouler dans le sens indiqué
(hydrolyse de l’ATP source d’énergie en exemple)

Une réaction chimique est souvent un équilibre dynamique. Les


enzymes ne modifient pas l’état d’équilibre mais accélèrent la
progression vers l’équilibre dans les deux sens.
Exemple :
L’énergie d’activation nécessaire à la décomposition de H2O2 est de :
• 75KJmol-1 en absence de catalyseur,
• 49 KJmol-1 en présence de platine colloïdal,
• d’environ 8,4 KJmol-1 en présence de catalase.
2. Lipides
• Les lipides sont insolubles dans l’eau et solubles dans divers
solvants organiques (Alcool, Ether, Benzène, Chloroforme …..).
• Ils contiennent une forte proportion de groupements non polaires
hydrophobes [(CH2)n] et quelques groupements polaires
hydrophiles (COOH, NH2).

Rôles biologiques des Lipides :


Dans l’organisme humain, les Lipides ont des fonctions différentes :

a. Lipides de réserves : se trouvent dans les tissus adipeux de


l’organisme et sont capables de fournir de l’énergie. L’oxydation de 1g
de lipide libère 9 kcal (contre 4 kcal pour 1 g de glucide ou de protide).
Exemples : les Glycérides.

b. Lipides de structures : ce sont les constituants essentiels des


membranes biologiques (bicouche phospholipidique).
Exemples : les Glycérophospholipides (Phospholipides)

c. Lipides fonctionnels : ils sont indispensables au fonctionnement de


l’organisme.
Exemples :
Cholestérol :
• C’est un composant essentiel des membranes cellulaires.
• C’est le précurseur de certaines hormones lipophiles:
**Hormones sexuelles, le cholestérol permet la synthèse des
hormones stéroïdes comme la progestérone et la testostérone.

** Cortisol : Hormone secrétée par le cortex (partie externe) de la


glande surrénale. Elle permet la régulation des composés chimiques
inorganiques (eau, ions) et organiques (glucides, lipides, protides) pour
limiter une éventuelle variation de l'équilibre physiologique de
l'organisme. Elle intervient dans la gestion du stress par l'organisme
(ex : réaction et adaptation de l'organisme face à un danger). Elle
permet de maintenir le taux de glucose dans le sang pour nourrir
les muscles, le cœur et le cerveau dans une situation de stress
prolongée.

* Acide Arachidonique permet la fabrication des Prostaglandines qui ont


un rôle important dans la régulation de la pression artérielle.
(abondant dans le cerveau, les muscles et le foie)
A - Acides Gras :
Formule générale : CH3 - (CH2)n – COOH 4 ≤ n≤ 40 (en nombre pair)
Groupement Groupement
apolaire ou polaire ou hydrophile
hydrophobe

•On les trouve en petites quantités à l’état libre, mais en grandes quantités liées à d’autres
molécules par des liaisons esters ou, parfois, amides. C’est sous cette dernière forme qu’ils
existent dans les aliments.
•Les acides gras sont :
- le plus souvent, mono-carboxylique (- COOH),
- à nombre pair d’atomes de carbone (entre 4 et 40),
- soit saturés (absence de double liaison entre les atomes de C )

-soit insaturés (présence d’une ou plusieurs doubles liaisons entre les atomes de C ),

- généralement non ramifié,


- parfois cyclique,
- porteurs de fonctions autres que la fonction acide.
La nomenclature générale des acides gras utilise la représentation suivante :
Cn : x avec : n = nombre d’atomes de carbone
x = nombre de double liaison (carbone-carbone) dans la chaîne.
Exemples :

1- Acide gras saturé :

Acide Stéarique C18:0  18 atomes de carbones


0 insaturation (zéro double liaison).

2- Acide gras insaturé :

Acide Linolénique C18 : 3 (Oméga 3 ω3 ou encore n-3)


 18 atomes de carbones
3 doubles liaisons (carbone-carbone).

C17H31-COOH
B - Classification des lipides
Les lipides appartiennent à deux classes :
• Lipides Simples= homolipides : C, H, O
• Lipides Complexes = hétérolipides : C, H, O, N, P, S
1) Lipides simples (Homolipides)
Ils sont formés, uniquement, d’esters d’Acides Gras.

Réaction d’estérification

a) Les Glycérides (graisses neutres)


• Ce sont des esters de glycérol et d’acides gras.
• Le glycérol est un trialcool possédant trois positions d’estérifications (1-2-3).
L’estérification se fait par un, deux ou trois acides gras semblables ou différents.

CH2OH : Fonction Alcool primaire


CHOH : Fonction Alcool secondaire
COH : Fonction Alcool tertiaire
1 – 2 – 3 : position de la fonction alcool
❑ Suivant le nombre des estérifications on peut distinguer les :
- Monoglycérides (estérification d’une seule fonction alcoolique du Glycérol),
- Diglycérides (estérification de 2 fonctions alcooliques du Glycérol),
- Triglycérides (estérification des 3 fonctions alcooliques du Glycérol).

❑ Suivant les positions des estérifications on peut distinguer les :


Pour les Monoglycérides :
- 1, Monoglycéride (estérification de la première fonction alcoolique du Glycérol),
- 2, Monoglycéride (estérification de la deuxième fonction alcoolique du Glycérol),
- 3, Monoglycéride (estérification de la troisième fonction alcoolique du Glycérol),
Pour les Diglycérides :
- 1, 2, Diglycérides (estérification de la 1ère et de la 2ème fonction alcoolique du Glycérol),
- 1,3, Diglycérides (estérification de la 1ère et de la 3ème fonction alcoolique du Glycérol),
- 2,3, Diglycérides (estérification de la 2ème et de la 3ème fonction alcoolique du Glycérol),

Pour les Triglycérides :


- 1,2,3, Triglycérides (estérification des 3 fonctions alcooliques du Glycérol).

Remarque : Un Glycéride est dit :


- homogène, lorsque les molécules d’AG estérifiant le glycérol sont d’un type unique.
- hétérogène (mixte) lorsque les molécules d’AG estérifiant le glycérol sont de types différents .
Estérification : cas des triglycérides Liaison
ester

Triglycérides : molécule parfaitement apolaire = hydrophobe.

Un triglycéride possède 3 groupes esters


b. Les Cérides
Ce sont des esters d’Acides Gras et d’alcools ayant des poids moléculaires élevés.
Ce sont les lipides constitutifs des cires animales (blanc de baleine, cire d’abeille) et
végétales (cuticules des feuilles).
Les alcools que l’on y trouve sont des alcools primaires à nombre pair d’atomes de
carbones.
Exemple d’alcool: alcool cérylique CH3 – (CH2)24 – CHOH.
Les acides gras des Cérides sont à nombre pair d’atomes de carbones (en général C16 à C36).
Exemple de Cérides : le Palmitate de Cétyle (blanc de baleine ou spermaceti),
Il résulte de l’association de l’Acide Palmitique CH3 – (CH2)14 – COOH et de
l’Alcool Cétylique : CH3 – (CH2)14 – CH2OH.

Le rôle biologique des Cérides est variable selon les espèces: ce sont surtout des
revêtements de protection et, beaucoup plus rarement, des substances de réserves.
Les Animaux et l’Homme ne peuvent pas métaboliser les Cérides (cad les dégrader),
c. Les Stérides
Ce sont des esters d’Acides Gras (en C16 ou C18) et d’alcools de type stérols
(alcool polycyclique).
Cholestérol
Exemples :
- Oléate de cholestérol,
- Palmitate de cholestérol,
- Stéarate de cholestérol.
Acide stéarique

stéarate de cholestérol.

NB - Les Stéroïdes sont des molécules possédant un noyau polycyclique, le plus


courant est le Cholestérol.
Les Stéroïdes entre dans la formation des Hormones qui sont de diverses origines :
- Hormones testiculaires (Ex : Testostérone)
- Hormones ovariennes et placentaires (Oestrogènes, l’Hormone lutéale)
- Hormones corticosurrénales (Ex : Corticostérone)
2) Lipides complexes (Hétérolipides)
• Les lipides complexes ou hétérolipides sont des lipides contenant, outre du
C, H et O, du phosphore (P) et/ou de l’azote (N) et/ou du soufre.

• Ce sont des phospholipides et se divisent en deux familles :


- les glycérophopholipides (liaison ester) Phospholipides
- les sphingolipides (liaison amide)
Rq: Ces deux familles diffèrent à la fois par leurs constituants et par le mode
de liaison des acides gras sur les autres molécules.

A . Glycérophospholipides (Glycérophosphatides) (Ester d’A.G.)

❑ Ce sont des lipides phosphorés (phospholipides).


❑ Dans les glycérophospholipides les deux groupements ─ OH du glycérol sont
estérifiés par des acides gras tandis que le troisième est estérifié par un acide
phosphorique cet ensemble formant un acide phosphatidique.
Le groupement ─ OH de l’acide phosphorique est estérifié par un alcool (souvent
azotée). Cette molécule d’alcool permet de distinguer les différents
phospholipides.

Acide phosphatidique = Glycérol + 2 Acides Gras + H3PO4


Structure d'un glycérophospholipide

❑ Ils rentrent dans la formation des membranes biologiques.


❑ Ils n’existent sous forme libre qu’en petites quantités, mais ils sont des intermédiaires
dans la biosynthèse des Triacylglycérols et des Phosphoglycérides.
Les Glycérophosphatides naturels peuvent être classés en quatre groupes principaux :
1. Phosphatidylcholines (PC) ou Lécithines
• Ce sont les constituants essentiels des membranes biologiques (bicouches
phospholipidiques).
• Ce sont des molécules amphiphile (amphipatique) comportant :
* Une région polaire hydrophile (groupe phosphate associé à un composé
hydrophile), et une glycéride à deux chaînes d’acides gras aliphatiques de 14 à 24
atomes de carbone (saturés ou insaturés) constituant une région apolaire hydrophobe.

Phosphatidylcholine

• les phospholipides sont amphiphiles,


au contact de l’eau, ils s’arrangent spontanément
en bicouche lipidique, en liposome ou en micelle.

• Ils sont les plus abondants des phospholipides membranaires (couche externe),
• se trouvent dans le cerveau, le foie, le jaune d’œuf…
• Le dipalmitoyl-phosphatidylcholine est un surfactant pulmonaire, son absence
chez les prématurés est un syndrome de détresse respiratoire.
2. Phosphatidyléthanolamines (PE): représentent 10% des phospholipides du cerveau
et du muscle.
3. Phosphatidylsérines (PS): abondant dans le tissu nerveux cérébral et dans la gaine
de myéline.

4. Phosphatidylinositols (PI) : de charge négative, permet l’ancrage des protéines non


membranaires et les interactions non spécifiques. L’Inositol-Triphosphate (IP3) est
un second messager important dans la transmission des signaux cellulaires.
B. Les Sphingolipides (Amide d’A.G.)

❑ Ils ont une structure analogue des phosphoglycérolipides sauf que le glycérol est
remplacé par un amino-alcool: la Sphingosine (amino-glycol éthylénique en
C18).
❑ Les Sphingolipides se différencient des autres lipides par le fait que l’Acide Gras
n’est pas engagé dans les molécules par l’intermédiaire d’une liaison ester mais
par une liaison amide avec la fonction amine primaire de la Sphingosine.
❑ L’association entre un Acide Gras et la Sphingosine donne une Céramide qui est
un précurseur pour des Sphingolipides plus complexes (Cérébrosides,
Sphingomyélines, Gangliosides).
Formation de la molécule de céramide

Céramide : formé par une liaison amide entre un


amino-alcool (sphingosine) et un acide gras.

Fixation d’un AG

Sphingosine
Acide gras
H2O

Réaction d’amidification : formation d’un sphingolipide


Sphingophospholipide

Représentation schématique
d’une molécule de phospholipide

Formule de la sphingosine, de la
céramide, d’un sphingophospholipide et
d’un sphingoglycolipide
❑ Les Céramides permettent :
- le maintien de l’intégrité épidermique,
- la signalisation cellulaire dans les cas de l’apoptose (mort cellulaire),
- la différenciation et prolifération cellulaire,
- les interactions membranaires.

❑ On distingue divers sphingolipides :

a. Cérébrosides: association céramide + oses (galactose, glucose),


b. Sphingomyélines (céramide liée à un résidu de choline ou d'éthanolamine par
une liaison phosphodiester (présence d’un groupement phosphate): ils existent
en quantité importante dans les membranes cellulaires, en particulier, de la
gaine de myéline des nerfs et interviennent dans la transduction cellulaire et
activité neuronale.
c. Gangliosides (céramide associé à un galactose, glucose, N-acétylosamine):
* jouent un rôle dans la stabilité de la membrane plasmique,
* active certains récepteurs (facteurs de croissance),
* assure une liaison spécifique à certaines bactéries,
* sont des marqueurs d’auto-immunité.
a. Sulfatides sont des cérébrosides dont un ose est estérifié par un sulfate
(galactose): ils constituent le système nerveux central (cerveau).
Les Glycolipides
Molécules formées d'un lipide sur lequel sont fixées une
ou plusieurs molécules glucidiques: association covalente
des chaînes glucidiques et des lipides. Les molécules entrant
dans la constitution de la membrane plasmique contiennent,
fréquemment, un ou plusieurs résidus N-acétylneuraminique
(gangliosides) qui participent à la création de la charge négative
de la surface cellulaire.

cérébroside

Exemples de Glycolipides:
•Cérébrosides (glycosylcérébrosides) (1 ou plusieurs hexoses)
● Sphingosine + AG + D-Galactose (exemple : cérébrogalactosides).
● Sphingosine + AG + D-Glucose (exemple : cérébroglucides).
•Gangliosides (un ou plusieurs hexoses et l’acide neuraminique)
● Sphingosine + AG + chaîne de plusieurs oses (2, 3 ou 4) et acide N-acétyl-neuraminique
(NANA) = acide sialique (dérivés d’oses) (jusqu’à 4)
•Sulfatides : Sphingosine + AG + ose sulfaté : galactocérébrosides sulfatés (SO42-))
Sphingomyéline
Cérébrosides

cérébroside

cérébroside
Gangliosides
Molécules de Sphingolipides

sulfatide
Sphingosine + Acide Gras + galactose sulfaté
Les Lipoprotéines
• Les Lipoprotéines transportent les lipides du plasma (V.L.D.L., L.D.L. et H.D.L.) d’un
tissu à l’autre, permettant ainsi le transport de composés hydrophobes (lipides) dans
un milieu hydrophile (plasma sanguin).
• Abondantes dans le sérum sanguin et dans le tissu nerveux.
• Elles sont, aussi, présentes dans les membranes plasmiques. Ce sont de volumineuses
molécules polaires formées par l’association non covalente de protéines et lipides.
3 – Glucides

A - Définition :
• Les glucides sont des composés ternaires (C, H, O), universellement,
répandus dans les tissus des végétaux (70% du poids sec) qui les
élaborent par la voie de la photosynthèse à partir de CO2 et H2O et les
fournissent aux animaux (5% du poids sec).
• Les glucides constituent un ensemble de substances dont les unités de
base sont les sucres simples appelés oses.
B - Quelques exemples de glucides d’importance physiologique
C- Rôles biologiques des Glucides

Les glucides jouent plusieurs rôles capitaux dans les cellules :


➢ ils servent de réserve énergétique sous forme polymérisée : amidon et
glycogène. Ces deux derniers sont, facilement, transformés, par le foie, en
glucose dont une partie est oxydée en fournissant de l’énergie.
➢ ils jouent un rôle d'élément de structure de la cellule:
Exemples :
* la cellulose au niveau de la paroi cellulaire des plantes,
* la chitine constitue l’exosquelette des Insectes,
* les glycosaminoglycanes au niveau du tissu conjonctif des animaux.

➢ ils interviennent comme éléments de reconnaissance et de communication


entre cellules: les Glucides peuvent s’associer aux Lipides (Glycolipides) et
aux Protéines (Glycoprotéines). Ces associations leur donnent la possibilité
d’interagir, spécifiquement, avec d’autres constituants cellulaires par des
phénomènes de reconnaissance de type récepteur-ligand.
• ils font partie intégrante de la structure de nombreuses macromolécules
biologiques fondamentales telles que les glycoprotéines, les acides
nucléiques (ribose et désoxyribose), les coenzymes.
Rq: Le ribose et le désoxyribose entrent, dans la constitution des Nucléotides
qui ont un rôle particulier dans le processus énergétique et sont les monomères
des Acides Nucléiques (ARN et ADN).
D - Classification des glucides
Les glucides ont la formule générale suivante Cm(H2O)n , ils se divisent en oses
et osides.
• Les Oses (monosaccharides = glucides simples = sucres simples) :
unités de base non hydrolysable.
m = n → Cn H2n On ) 3≤ n ≤7 Exemple : glucose (n=6).

• Les Osides (polysaccharides = glucides complexes = sucres complexes) :


résultent de la condensation de plusieurs molécules d’oses et, éventuellement,
aussi de substances non-glucidiques. L’hydrolyse des osides libère plusieurs
oses et, éventuellement, des substances non-glucidiques
m > n :ce sont des polymères d’oses
Exemple : amidon, glycogène (plus de 30 000 molécules de glucose).

N.B. Seul les oses sont adsorbés par l’intestin mais pas les osides.
1) Les Oses
a) Définition :
• Les Oses, de formule brute CnH2nOn sont composés d'une chaîne carbonée non ramifiée,
de 3 à 7 carbones, ne comportant que des liaisons simples.

• Ce sont des molécules comportant (n-1) fonctions alcools, portées sur tous les carbones
sauf un, qui porte une fonction réductrice de type cétone ou aldéhyde (fonction
carbonyle).
❑ Si la fonction réductrice est de type aldéhyde, on a un ose de type aldose ; la fonction
carbonyle est portée par le premier carbone. Exemple : glucose (C6H12O6)
❑ si la fonction réductrice est de type cétone, on a un ose de type cétose; la fonction
carbonyle se trouve sur le second carbone, Exemple le fructose.

Exemples ● n=6 hexoses


● n=3 trioses
Cétose Aldose
► Classification des oses (nomenclature)

Nombre d’atomes de Série aldose (CHO) Série cétose (C═O)

n=3 trioses C3H6O3 Glycéraldéhyde (aldotriose) Dihydroxyacétone


(cétotriose)

n= 4 tétroses C4H8O4 Erythrose (aldotétrose) Erythrulose (cétotétrose)

n=5 pentoses C5H10O5 Ribose, xylose (aldopentose) Ribulose (cétopentose)

n=6 hexoses C6H12O6 Glucose, galactose Fructose (cétohexose)


(aldohexose)

n=7 heptoses C7H14O7 Manoheptulose Sédoheptulose


(cétoheptose)
(aldoheptose)
Donc, la classification des oses repose, à la fois, sur :

- le nombre d’atomes de carbone : de trois à sept Carbone (triose, tétrose, pentose, hexose...)

- la nature de la fonction réductrice (fonction carbonylée : présence d’une fonction aldéhyde


(aldose) ou cétone (cétose).

Exemple : cétotriose ou aldotriose.


- la configuration spatiale du groupement hydroxyle (OH)
porté par le C sub-terminal (Carbone n-1) de l’ose.
* si le OH du carbone n-1 est à droite nous avons la série D.
* si le OH du carbone n-1 est à gauche nous avons la série L.
La majorité des oses naturels sont de la série D.

Représentation de Fischer et série des composés


a) Structures des Oses :
Les oses peuvent exister sous une forme linéaire ou sous deux formes cycliques.
- Structure linéaire du glucose : le glucose de formule brute C6H1206,
a pour formule semi-développée : CH2OH –(CHOH)4-CHO.

- Structure cyclique : le cycle se forme par la formation d’un pont oxydique


(l’élimination d’une molécule d’eau entre la fonction aldéhydique ou cétonique et
un hydroxyle (OH) porté par un autre carbone créant ainsi un pont oxydique) qui
partira toujours du carbone anomérique :
• carbone 1 dans le cas d’un aldose
• carbone 2 dans le cas d’un cétose
Le carbone anomérique (C1 ou C2) peut être relié aux autres carbones suivant les cas.
De ce fait, deux types de cycles peuvent être formés :
* un cycle contenant 5 carbones et 1 oxygène, on parlera de la forme pyrane: il
s’agit d’un pyranose.
* un cycle contenant 4 carbones et 1 oxygène, on parlera de la forme furane: il
s’agit d’un furanose.
Ex: Cyclisation d’une molécule de glucose
La cyclisation s’explique par l’élimination d’une molécule d’eau entre la
fonction aldéhydique (réagissant sous forme d’hydrate d’aldéhyde) et
l’hydroxyle porté soit par le carbone 5, soit le carbone 4 du glucose.

Glucose + H2O cycle en C5 (5 carbones) + 1 pont d’oxydation entre C1 et C5


-H2O
OU
Cycle en C4 (4 carbones) + 1 pont d’oxydation entre C1 et C4

Cyclisation en cycle pyrane du D-glucose


Dans la forme cyclique on peut avoir deux anomères : l’anomère a et b suivant la position
de OH sur le carbone anomérique (voir figure ci-dessous).

anomère a : OH sur le C1 en bas anomère b : OH sur le C1 en haut

Tableau : Formes linéaire et cyclique de quelques oses.


Ose Glucose Fructose Ribose désoxyribose
Structure
linéaire

Structure
cyclique
Exemples de dérivés d’oses
Les oses possèdent plusieurs dérivés comme :
- les osamines (remplacement d’un groupement hydroxyle OH du C2 par un
groupement amine NH2). Ceci ne concerne que les Oses de type Aldose.
- Les désoxyoses (enlèvement d’un atome d’oxygène) : cas du désoxyribose
qui est un dérivé du ribose.
- Les acides uroniques, dérivés d’Aldose dans lesquels la fonction alcool Ière
OH en C6 est remplacée par un groupement carboxylique (COOH).

Acide N-acétylneuraminique
2) Les Osides :
Certains oses existent dans la nature à l’état libre, tel que le glucose ou le fructose
mais le plus souvent, les oses se trouvent associés soit :
* entre eux : Holosides (associations ne comportant que des oses)
* entre eux et avec des substances diverses de nature non glucidiques :
Hétérosides
• Les osides sont, donc, des molécules glucidiques qui donnent par hydrolyse
soit, uniquement des molécules d’oses (Holosides) ou bien des molécules
d’oses et des substances non glucidiques (Hétérosides).
• Les Oses entrant dans la composition des Osides peuvent être identiques ou
différents.
a) Les Holosides :
Les Holosides se forment suite à l’établissement d’une ou plusieurs liaisons
osidiques (liaisons glycosidiques) entre les oses.
La dénomination se fait en indiquant les carbones des deux oses impliqués
dans la liaison osidique. On distinguera suivant la présence ou l’absence d’un
OH libre sur le carbone anomérique.
• des osides réducteurs
• des osides non réducteurs

Deux oses sont unis, entre eux, par une liaison osidique (glycosidique) pour donner un
diholoside. Selon le mode de liaison des 2 oses, le diholoside peut être non réducteur ou
réducteur.
* Diholoside non réducteur :
Il y a condensation de la fonction hémiacétalique de chaque ose
par une liaison osidique entre les deux oses.
* Diholoside réducteur :
Il y a condensation d’une fonction hémiacétalique d’un ose avec une fonction
alcoolique d’un second ose par une liaison osidique. Il reste donc dans le
diholoside un -OH hémiacétalique libre responsable du pouvoir réducteur de la
molécule.

L’association de 2 oses donne un diholoside, de 3 oses donne un triholoside, etc.


On caractérise les Holosides par la nature et le nombre des oses qui entrent dans leur
composition.
* Jusqu'à 10 oses, on parle d’Oligoholosides.
* Au-delà de 10 oses, on parle de Polyholosides.
- Les Oligoholosides

La majeure partie des Oligoholosides est représentée par les diholosides.

Exemples :
* le Maltose résulte de l’hydrolyse, lors de la digestion, des PolyHolosides
(Amidon et Glycogène) par les amylases. C’est un diholoside formé de deux
molécules de α-D-glucose, liées par une liaison osidique type α (1-4) entre le
carbone 1 (réducteur) de l’une et le carbone 4 (alcool IIaire) de l’autre. De ce fait,
c’est un oside réducteur. Il est hydrolysé en 2 molécules de glucose par une
enzyme spécifique, la maltase.
* le Lactose (oside réducteur) est le composé glucidique majeur présent
dans le lait de tous les Mammifères. Il est constitué d’une molécule de
Galactose et d’une molécule de Glucose unies par une liaison de type β 1-4
osidique. C’est un diholoside réducteur
*Le Saccharose
C’est le sucre de table. Très répandu dans les végétaux, il est formé par l’association
d’une molécule de Glucose et d’une molécule de Fructose réunies par une liaison
osidique de type α (1-2). C’est un diholoside non réducteur, Il résulte de la liaison
de deux oses : le α-D glucopyranosyl et le β-D fructofuranoside. Il est hydrolysable
par voie enzymatique avec une α glucosidase ou une β fructosidase.
- Les Polyholosides
Ce sont des composés glucidiques à haut poids moléculaire formés de plusieurs centaines voire
de plusieurs milliers d’oses associés par des liaisons osidiques en large chaînes linéaires ou
ramifiées (glycanes). Très répandus dans la nature, ces glycanes jouent un rôle de soutien ou de
réserve pour les cellules bactériennes, animales et végétales. Les Polyholosides, diffèrent les
uns des autres par :
• la nature de leur motif monomérique,
• la longueur de leur chaîne,
• leur degré de ramification,
Ils sont classés en :
- Homoglycanes (homopolysaccharides) dont le constituant élémentaire est le même ose.
* Homoglycanes de réserve :
** Glycogène formé par 104 à 105 résidus de glucose
** Amidon
* Homoglycanes de structure :
** Cellulose
Amidon : Forme hélicoïdale Cellulose : Forme droite

- Hétéroglycanes (polysaccharides mixtes) caractérisés par l’alternance


régulière de 2 ou 3 oses différents ou dérivés d’oses comme les
glycosaminoglycanes.
b) Les hétérosides

Ce sont des composés associant une chaîne glucidique à un composé non glucidique
appelé aglycane. Selon la nature de l’aglycane, on distingue :
b.1 : Les glycolipides : ils renferment une fraction lipidique associée à la chaîne
glucidique.
Exemples:
* Cérébrosides
* Gangliosides (galactose + fraction lipidique).

une molécule de cérébroside


b.2 : Les glycoprotéines :
Les glycoprotéines font apparaître deux types de liaisons entre la partie glucidique et
la partie protéique :
* des liaisons de type O-osidique entre :
un groupement hydroxyle anomérique.
et
le groupement hydroxyle du radical de la sérine ou de la thréonine
* des liaisons de type N-osidique entre :
un groupement hydroxyle anomérique.
et
le groupement amine du radical de l’asparagine

Principales Glycoprotéines :
* Hormones hypophysaires : L.H. et F.S.H.
* Haptoglobine du plasma
* Ovalbumine du blanc d’œuf
* Lectines végétales utilisés pour leurs propriétés d’agglutination des globules rouges.

une glycoprotéine
Pour la fraction glucidique on trouve 4 groupes de glucides :
✓ Oses : D mannose D galactose
✓ 6-désoxyhexoses : L fucose (6 désoxy L galactose)
✓ Glucosamine et galactosamine souvent acétylées
✓ Acide N-acétylneuraminique (NANA) souvent terminal qui donne leur
caractère acide aux glycoprotéines.

** Rôles biologiques des fractions glucidiques des glycoprotéines :


*** permettent la reconnaissance spécifique par d’autres protéines comme les
lectines.
*** interviennent dans l’interaction cellule-cellule :
contact, transfert d’information,…
*** influencent le repliement des protéines.
*** protègent les protéines contre les protéases.
*** assurent la spécificité des groupes sanguins ABO.
4 – Acides Nucléiques
L’information cellulaire, détenue par les Acides Nucléiques, s’exprime selon un code
chimique défini par la séquence de petites molécules, les nucléotides qui constituent les
unités de base de l’ADN et de l’ARN.

a) Unité de base des acides nucléiques : le nucléotide


Un nucléotide est formé de l’association :
- d’un Glucide (ribose ou désoxyribose),

Ribose

Désoxyribose
- d’une base azoté cyclique (purine ou pyrimidine) :

• une purine : Adénine (A) ou Guanine (G),


• une pyrimidine : Cytosine (C), Thymine (T) ou Uracile (U),

- d’un unique groupe phosphate

-Dans l’ADN :

* le Glucide de tous les nucléotides est le Désoxyribose,


* les bases sont A, G, C ou T.

-Dans l’ARN :

* le Glucide de tous les nucléotides est le Ribose,


* les bases sont A, G, C ou U.

Glucide (pentose) + base azotée = nucléoside


nucléoside + P = nucléotide monophosphate
a) Liaison glucide-base : Liaison N-glycosidique

b) Liaison glucide-phosphate
c) Formation d’un Nucléotide

Structure de la molécule d’ADN


Chaque brin d’ADN (chaîne ou molécule monocaténaire) est formé par
l’association de désoxyribonucléotide unis, les uns aux autres, par des liaisons
entre le Phosphate et le Désoxyribose de chacun des deux nucléotides voisin c’est
la liaison 3’-5’ phosphodiester.

La liaison phosphodiester
L’appariement entre les bases est exclusif, il est la conséquence de la complémentarité entre
les molécules (complémentarité stérique) pour qu’il y ait association :

- l’Adénine se complémente avec la Thymine A = T.

- la Cytosine avec la Guanine C = G.

La molécule d’ADN est une molécule bicaténaire constituée par l’association de deux
brins. Ces brins sont unis, l’un à l’autre, par l’intermédiaire de liaisons hydrogènes
associant les bases puriques ou pyrimidiques de chacune des deux chaînes.

La structure tridimensionnelle de la molécule d’ADN montre une forme à deux brins


hélicoïdales antiparallèles enroulés autour d’un axe commun : c’est une double hélice.
Structure de la molécule d’ARN

L’ARN, contrairement à l’ADN, est toujours monocaténaire. Il possède les mêmes


constituants que l’ADN, à l’exception :

- du Désoxyribose qui est remplacé par le Ribose,


- d’une base pyrimidique, la Thymine, qui est remplacée par l’Uracile.

Les ARN regroupent les ARNm, ARNt, ARNr. La longueur et le poids moléculaire des
ARN sont inférieurs à ceux de l’ADN, leur durée de vie est courte. Les ARN sont des
molécules

monocaténaires linéaires (ARNm) mais susceptibles d’adopter des configurations


spatiales diverses (structure secondaire) en fonction du nombre et de la position des
séquences de bases complémentaires qui s’apparient conférant, ainsi, à la molécule
une forme particulière (forme en trèfle ou en L des ARNt) ou constituant des structures
secondaires localisées sous formes d’hélice comme dans les ARNr.

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