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2.1.1. Généralité
La bioénergie issue de l'énergie tirée de la biomasse sylvicole, agricole et des déchets organiques sert
comme une source d'énergie renouvelable grâce à une croissance continue des plantes ou à de nouvelles
plantations. Les plantes captent la lumière du soleil et absorbent du dioxyde de carbone, puis l'énergie est
stockée (énergie solaire) dans la matière organique qu'elles créent.
La bioénergie donne des biocarburants (huiles, …), des biogaz (biodéchets, …) et de la chaleur (bois, …).
En Europe, les pouvoirs publics considèrent que l’énergie tirée des produits de la matière vivante (végétaux,
…) et les biodéchets doivent couvrir 20 % des énergies renouvelables.
2.1.2. Définitions
C’est l’étude des manifestations énergétiques qui se passent dans la matière vivante, transformation de
l'énergie en énergie chimique, travail, chaleur, lumière.
- La matière vivante est l’organisme tout entier (système),
- Les matières vivantes sont des transformateurs thermiques,
- Elles échangent de la matière, de l’énergie… avec l’extérieur.
La matière vivante peut générer de l’énergie sous différentes formes (Figure 1) :
- calorique inhérente à la vie,
- chimique nécessaire à la synthèse des tissus, stockage de lipide dans le tissu adipeux, ou sous
forme de production (lait, viande, œufs, …),
- mécanique dépensée au cours de de l’activité de l’animal (contraction musculaire, …),
- électrique qui est négligeable.
Energie mécanique :
Déplacement, travail,
Varie en fonction de l’activité
Univers
Environnement
E E
M M
Limite
Système
Les cellules sont des systèmes ouverts qui évoluent loin de l’équilibre. Elles sont capables de
conserver une température > à leur environnement (thermorégulation) et d’utiliser l’énergie
(lumineuse ou chimique) et la matière de leur environnement pour se reproduire, construire et
maintenir leur ordre interne.
Ex1 : synthétisent des macromolécules et édifient des structures ordonnées,
Ex2 : convertissent l’énergie lumineuse ou chimique de leur milieu pour produire de la chaleur, de
la lumière, etc.
d. Principes de la thermodynamique :
1er Principe :
ΔH = Qp
Si ΔH < 0 : Transformation libère de la chaleur ; c’est une réaction exothermique :
2ème Principe
1) Notion d’irréversibilité :
Sans apport d’énergie de l’extérieur, les phénomènes naturels sont irréversibles (Exemple 1).
T= 0 T>0
60°C 20°C 40°C
Isolant thermique
Les systèmes évoluent spontanément vers une uniformisation : il n’y aura plus de transformation
spontanée, donc pas de travail.
Dans un système isolé, la T°, la pression et la concentration des molécules tendent à devenir
uniformes, c-à-d tendent vers l’état d’équilibre (pas de travail). Donc, l’Entropie est cette forme d’énergie
incapable de permettre la réalisation d’un travail.
Toute transformation provoque la variation d’entropie qui dépend de l’état initial (i) et final (f) :
Sf - Si = ΔS
- Dans un système isolé : ΔS > 0
-1
TΔS = + 12,8Kj.mole
Eau Solution
aqueuse
Cristal de
Na+ ; Cl-
NaCl
Les cations de Na et Cl qui étaient parfaitement ordonnées dans le cristal de sel se répartissent de
manière désordonnée dans l’eau ; lors de la transformation le désordre du système a augmenté et le
retour à l’état de cristallisation est impossible spontanément sans apport d’énergie.
Les êtres vivants sont caractérisés par une perpétuelle activité en termes de processus physico-chimiques.
Au niveau de chacune des cellules, se déroulent 280 des réactions chimiques, certaines dégageant de
l'énergie (chaleur), d'autres en consommant (dépenses énergétiques) (Mann et al., 2002).
Les dépenses énergétiques des animaux se sont représentées par la quantité d'énergie consommée par un
animal pour assurer ses besoins énergétiques. Les besoins énergétiques sont fonction de deux types de
dépenses : une dépense inéluctable (dépenses d’entretien) et des dépenses de production (Larousse agricole,
2002).
C'est la quantité d'énergie nécessaire qui garde l'animal vivant sans variation du poids et sans production.
Ces dépenses regroupent le métabolisme de base de l'animal, sa thermogenèse et le coût de ses activités
physiques.
II est mesuré au repos complet, à jeun et dans une atmosphère calme et équilibrée (ZNT). Le MB correspond à
1'énergie nécessaire pour maintenir les fonctions de base de 1'organisme (rythme cardiaque, respiration, température, ...)
et 1'énergie nécessaire pour assurer les dépenses du métabolisme cellulaire (régénération cellulaire...).
Le MB est déterminé à partir du poids vif de l'animal à la puissance 0,75. Le 0,75 représente les deux tiers de la
surface corporelle de l’animal.
En moyenne, les dépenses du MB des animaux domestiques et de l'homme est de 70 Kcal par 1 Kg de poids
métabolique. En général, le MB consomme prés de deux tiers (60 à 70 %) de la dépense énergétique globale
(Tableau 2).
Tableau 2. Energie disponible au repos dans le corps est répartie de la manière suivante :
Organes en fonctionnement Dépenses énergétiques (%) au repos
Cerveau 20
Cœur 15 – 20
Foie 15 – 20
Reins, poumons et autres tissus 10 – 15
Muscles 20 – 25
Le MB varie avec :
* L'âge de l’animal, il diminue avec 1'avancement de 1'âge (MB jeune > MB adulte),
* Le sexe, il est plus important chez le mâle que chez la femelle et le mâle castré (15- 20 %),
* L'espèce, le MB des volailles (80Kc) > bovins (75Kc) > MB des ovins (55Kc),
* La masse des tissus maigres (muscles, foie, cœur, . . .),
* L'individu, il existe une différence de moins de 10 % entre les individus,
* La race, les races à lait ont un MB plus élevé que celui des races à viande de 15 à 20 %.
Les dépenses énergétiques du nouveau-né en hiver, en cas de mise-bas en plein air, sont multiplient par 3 à 5
fois. Le MB peut être influencé par les secrétions hormonales (hormones thyroïdiennes, ...).
Le métabolisme de base est beaucoup plus élevé chez les homéothermes que chez les pœcilothermes de
poids voisin.
2.2.1.2. Thermogenèse :
Elle correspond à la quantité d'énergie nécessaire pour digérer des aliments, assimiler et stocker leurs
composants nutritifs. Ces besoins augmentent, par rapport au MB, de :
➢ 20 à 25% chez les volailles en ZNT ;
➢ 30% pour la prise du repas à 1'auge, cas du concentré ;
➢ 60% pour la prise du repas à 1'auge, cas du foin ;
➢ 01 % pour la rumination, cas du concentré ;
➢ 5 -8% pour la rumination, cas du foin ;
➢ 3% pour le fonctionnement du tractus digestif.
C'est 1'énergie dépensée au cours des activités physiques de 1'animal. Le coût de 1'activité physique est
variable selon les individus, la durée, et 1'intensité de 1'activité physique. Les variations augmentent de :
➢ 30 % chez les volailles,
➢ 10 à 30 % chez les animaux en déplacement par rapport aux animaux en stabulation entravée,
➢ 9 % de plus chez les bovins et les ovins pour la station debout.
Les produits terminaux de la digestion sont utilisés en priorité pour couvrir les besoins d'entretien qui sont des
dépenses improductives et inévitables mais il faut les limités, tout en réduisant la déperdition de caloriques
et la thermogenèse, etc.
- Croissance quantitative des animaux qui est une augmentation avec le temps en taille, en poids, en
surface et en volume des diverses régions du corps, des organes et des tissus.
- Croissance qualitative (développement) qui se traduit par 1'acquisition des propriétés nouvelles
(maturation des appareils qui deviennent fonctionnels, …).
Les dépenses énergétiques de croissance dépendent de la composition chimique du gain de poids vif
(protéines, lipides, minéraux, eau) et de la vitesse de croissance. Cette dernière, varie selon la phase
prénatale (in utéro) ou post-natale.
b) Croissance post-natale
L'intensité de croissance est d'autant plus importante que le poids à la naissance est faible. La croissance
des régions du corps varie avec l'avancement de 1'âge :
- Chez le veau : croissance accélérée du cou et du tronc, les deux atteignent leur taille maximum.
- Au stade adulte : développement du bassin.
La vitesse de croissance est maximale à partir de la puberté (entre 30 et 40 % du poids adulte). L'évolution
du poids vif résulte de 1'interaction entre le type génétique de l’animal et le système d'élevage. Les
animaux en croissance fixent simultanément des protéines et des lipides dans leur organisme.
La formation d'un g de tissu musculaire nécessite en moyenne l0 kJ d’EM, c'est ce qui rend la croix des
jeunes principalement musculaire (riche en protéine).
L'excès de l'EM disponible de 1'adulte après la couverture des besoins de l'animal est dévie vers la synthèse
des lipides corporels. La formation d'l g de tissu adipeux nécessite en moyenne 40 kJ d'EM. En général, le
croît des adultes emmagasine surtout de la graisse, ce qui donne des carcasses graisseuses à 1'abattage.
La graisse intramusculaire améliore, en petite quantité, la qualité de la viande. Lorsque le taux de 1'énergie
graisseuse dépasse les 30 %, la qualité de la carcasse est altérée. L'espèce, la ration, 1'âge de 1'animal, la race
et le sexe, ce sont les facteurs qui peuvent influencer 1'engraissement des animaux.
C'est 1'énergie nécessaire pour couvrir les besoins de la lactation qui dépendent de la quantité du lait produit et de
sa composition chimique. La circulation de 400 litres du sang à travers la mamelle permet l'élaboration d'un litre
du lait (chèvre et vache). Au cours de ce passage, les acini de la mamelle prélèvent les différents nutriments
(glucose, butyrates, acétate, acides gras, acides aminés, vitamines, minéraux, et 1'eau, …). La lactogenèse est
influencée par différents facteurs : La race, les potentialités génétiques des productrices, le stade de
lactation, le niveau d'alimentation, et la qualité de la ration alimentaire, etc.
Le calcul de 1'énergie brute des constituants du lait (lactose, matières grasses, protéines) permet de déterminer les
dépenses énergétiques et de ce fait les besoins de la production d'un (01) kg du lait standard (Tableau 3).
Les besoins énergétiques de production du lait progressent avec 1'accroissement de la production, surtout
en début de lactation, et avec 1'amélioration de la qualité du lait.
Elles correspondent au métabolisme du fœtus et à 1'énergie fixée par le ou les fœtus et ses annexes (les
enveloppes fœtales, le placenta, ...), la paroi utérine, et la glande mammaire.
Ces dépenses sont importantes suivant le nombre de fœtus et leurs tailles. Pendant les dernières semaines de
gestation les dépenses de gestation se multiplient. Ces dépenses sont de l’ordre de :
970 kcal/j ……… ............................................... 1'utérus (veau de 40kg)
270 kcal /j .............................................................. l'utérus (double agneaux)
2500 kcal/j ............................................................ la mamelle.
Les dépenses énergétiques de production des volailles en ponte se décomposent en production de l’œuf et en
croissance tissulaire. Ces dépenses évoluent avec l’intensité de ponte, la taille de l’œuf et la composition de cet
œuf. En moyenne, un œuf de 62 g génère 94,6 Kcal issus de lipide du vitellus (54,6 Kcal), de protéines de
vitellus (17,7Kcal) et de protéines d’Albumen (22,3Kcal).
Le poids de l’œuf augmente avec l’âge des poules, entraînant la baisse de la fraction du vitellus et de ce fait la
baisse de la fraction énergétique.
On peut estimer les dépenses énergétiques journalières de la poule en ponte par l’équation suivante :
EM : Energie métabolisable (Kcal) ingérée par jour ; P : poids vif (g), ΔP : gain de PV (g) ; e : Poids de l’œuf
exporté par jour (g).
2.3.1. Généralités
Calorimétrie : technique de mesure de la chaleur issue de l’oxydation des nutriments dans l’organisme
(métabolisme) et de l’énergie stockée dans les tissus.
Bilan énergétique : Il correspond à la différence entre la quantité des apports caloriques (énergie entrante) et
celle des dépenses (énergie sortante). L’énergie entrante est représentée par les substances nutritives et la
sortante, c’est celle des issues du métabolisme (eau, urée, déchets, CO2, …). Chez l’adulte :
2.3.3.1.1. Méthodes de mesure : elle mesure la production de chaleur issue de différentes formes de
thermolyse (radiation, convection, conduction, …) et de la thermogenèse. La chaleur produite par un animal
se décompose en chaleur sensible (Qs) et insensible (Qi). La chaleur totale (Qt) produite par l’animal est :
Qt = Qs + Q i .
- Chaleur sensible (Qs) : c’est la chaleur émise par radiation, convection et conduction.
a. Conduction : transport de chaleur dans la matière par équilibre progressif.
b. Convection : transport de chaleur dans de la matière en mouvement. Les fluides (eau ou air) réchauffés au
contact de la peau se dilatent et s’élèvent et donc vont être remplacés par des fluides nouveaux (froids).
c. Radiations : La lumière est réfléchie par la peau qui émet des infrarouges (IR) qui seront absorbés.
- Chaleur insensible ou latente (Qi) : c’est la chaleur liée à la vaporisation de l’eau par la surface cutanée et par
l’appareil respiratoire (lutte contre le chaud). Chaque gramme d’eau évaporé entraine 0,586 Kcal (2,4 kJ) de perte.
Le coefficient thermique de l’O2 sert à mesurer l’Nu (urinaire) et a nous donné la quantité de protides.
On peut également mesurer le coefficient respiratoire ( r ) :
r = (V de CO2) / (V de O2)
Mesure d’azote par le calcul du carbone protéique, on connaît la quantité de CO2 issue de la combustion des
protides. Le poids de protide permet le calcul de l’O2 nécessaire à la combustion.
Part des glucides et des lipides : Notion de quotient respiratoire. Il faut connaître la valeur des coefficients
respiratoires (r).
Il y a une proportionnalité entre l’énergie dépensée et les apports alimentaires (équivalent énergétique des
aliments).
On met les aliments pesés dans une bombe calorimétrique de Berthelot ; ils se brûlent et produisent une
chaleur que l’on va mesurer. Connaissant la composition des aliments, on pourra calculer la quantité de
lipides, glucides et protides ingérés.
La bombe calorimétrique est l’équivalent de la combustion in-vitro de l’organisme (Tableau 5).
Pour les protides, il y a un déchet qui est l’urée (forme essentielle du rejet de l’azote). Cette urée contient de
l’énergie.
1 g de protéines ------> 0,34 g d’urée.
Intérêt : la méthode des ingesta suppose des conditions assez précises : il faut que l’énergie apportée soit
égale à l’énergie dépensée (nécessite état stationnaire). Sur plusieurs jours, et dans le cas d’un adulte, c’est
une technique très valable. Elle permet également d’établir des rations alimentaires pour différents groupes
d’animaux.
➢ Azote des déchets protidiques : la quantité d’énergie libérée par la combustion des protides (Ep) est
évaluée par les méthodes suivantes :
Ep = N (g) * 6,25 * 20 (kJ/g) ;
Les protides renferment 16 % d’azote ; 1 g de Nu est équivalent à 125 kJ puisées dans les réserves.
➢ Carbone des déchets glucido-lipidiques : le carbone de combustion est rejeté en CO2 par la
ventilation.
Carbone glucido-lipidique = Cg,l,p – Cp
Le carbone glucido-lipidique correspond en fait au carbone d’origine lipidique, car les variations des
réserves glucidiques sont très faibles.
Intérêts et limites : c’est une méthode très précise, mais comprend deux contraintes :
- il faut que le sujet soit à jeun (mesure sur des périodes pas très longues)
- pour mesurer l’azote, il faut vider la vessie avant et après l’expérience.
1. Mesure de l’énergie apportée par les aliments : c’est la méthodologie des ingesta. Elle permet de
chiffrer l’énergie ingérée avec l’N et le C ingérés (Tableau 6).
Il suffit de multiplier la quantité de glucide, lipide, et protide par respectivement x 17, x 40, et x 20, ce qui
est égal à l’énergie entrante.
2. Mesure de la matière qui sort : c’est la méthodologie des Egesta. Les déchets sont : Nu (urée) ;
C (CO2, urines, matières fécales).
Dans l’alimentation des animaux, on s’intéresse à l’énergie chimique (Kcal ou KJ) des apports alimentaires
et des réserves. Lors de son utilisation par l’animal au cours des processus biologiques, cette énergie est
transformée en chaleur. Les apports énergétiques de la ration est la somme des apports énergétiques de
différents aliments composant la ration.
En analyse d'aliment, une énergie brute précise une quantité d'énergie en "Kcal" obtenue par
l’oxydation complète d'un échantillon de l'aliment dans une bombe calorimétrique ; autrement dit, c’est
l’énergie potentiel des aliments.
Elle est calculée aussi à travers la détermination de la composition chimique de l’aliment par l’affectation à
chaque principe nutritif, la quantité de chaleur qu’il dégage par 1g.
L’Energie Brute est fortement liée à la composition chimique de l’aliment (glucides, lipides et protéines) et
notamment à la fraction des lipides ; sur cette base, des équations de prédiction ont été établies.
Les tables de l’INRA (2007) proposent les formules de calcul de la teneur en EB des aliments en fonction de
leur composition chimique.
Avec MAT : matière azotée totale (g / kg MO) ; ▲ : facteur de correction, variable selon le fourrage utilisé.
Fourrages Valeur de ▲
F. vert de prairie permanente 82
Trèfle vert et sain foin -11
F. vert de graminée -71
Le minimum d’énergie que l’on puisse apporter d’EB est le 4531 Kcal/kg MO.
➢ Fourrages ensilés : l’EB varie selon le type de fourrage ensilé et de la proportion et la nature des
produits de la fermentation formés lors de la conservation, dont la valeur de la EB est différente :
Produits de fermentations EB (Kcal/kg MO)
C2 3487
C3 3619
C4 5951
CH3OH 7111
Avantages et inconvénients de la méthode de prédiction : elle est souple et facile, mais la quantité de ENA
n’est pas précise car une partie de la CB est solubilisée au cours des analyses ce qui fausse les résultats de
l’ENA.
➢ Les coproduits : ces des matières créées au cours du même processus de fabrication et en même
temps que le produit principal. On trouve les coproduits de la meunerie (issues de blé, son, remoulage...), les
coproduits de trituration (tourteaux (d'arachide, soja, tournesol, ...), etc.
Il faut noter que, plus le taux de lipide, lignine et protéines est élevé, plus l’EB est importante et plus le taux
de la fraction minérale est important dans la ration est élevée, plus l’EB est faible.
A chaque étape de l’utilisation de l’énergie par l’animal, il y a des pertes d’énergie, l’élimination de ces
dernières permet de calculer l’énergie restante dans le corps (ED, EM, EN) et le rendement de
transformation de l’énergie au cours de cette étape (Figure 3).
L’ED, EM, EN)et le rendement de transformation de l’énergie sont en relation avec le type d’animal
utilisateur et les caractéristiques propres à l’aliment (Figure 4).
Seule l'ED contenue dans la matière organique digestible est absorbée par l'organisme, le reste est perdu
sous forme de fèces. Elle représente la différence entre l'énergie brute (EB) et l'énergie fécale (EF).
ED = EB - EF
Les pertes fécales varient avec les caractéristiques de l'aliment et de l'animal. La digestibilité de l'énergie
est le rapport qui existe entre l'ED et EB.
Donc, la valeur de l’EM des matières premières d’aliment est estimée par la formule suivante :
EM (Kcal/Kg MS) = ED - EU – Eg ;
EM (Kcal/Kg MS) = EB - EF - EU – Eg
De ce fait, l’énergie métabolisable (EM) de l’aliment consommé est la fraction de l’énergie consommée
(EB) qui finalement reste disponible théoriquement pour l’animal, et elle peut être utilisée par ses tissus pour
l’entretien et la production (lait, croît (croissance, fœtus, …), œufs, travail, …).
La détermination de l'EM des aliments varie selon l'espèce animale, l'anatomie du tube digestif et le type et
la composition chimique de l'aliment. Ainsi, le niveau alimentaire, la part du concentré dans la ration et le
taux de CB sont autant de facteurs qui modifient l’EM. Cette dernière baisse avec un taux de CB dépassant
les 16 % dans la ration. Ainsi, qu’elle diminue de 1 % au-delà d’un niveau alimentaire de 1,7.
1) Méthode classique : elle est basée sur la digestibilité de l’énergie des composantes de l’aliment. Il
est à noter que, les glucides sont métabolisés 98 %, les lipides à 95 et les protéines à 92 %.
- Avantages et limites de la méthode classique : méthode simple et facile à appliquer, mais les gaz
ne sont pas pris en considération et elle considère que toutes les protéines sont oxydées. Donc le coefficient
4 est théorique, et il est corrigé selon l’espèce animale (Tableau suivant) :
Espèces Coefficient
Ruminant 3,65
Volailles 4,2
Lapin 4,19
Porc 4,1
2) Méthode biologique
Le système d’EM s’adapte parfaitement aux volailles, il facilité la mesure de la valeur énergétique des
aliments. L’énergie métabolisable classique (EMc) est évaluée selon la méthode biologique suivante :
De fait de l’influence de la rétention azotée sur la valeur de l’EMc, il est opportun d’apporter une correction
à un niveau azoté nul (N0) afin de pouvoir comparer les résultats.
Mais en pratique, un bilan azoté nul (N = 0) ne répond pas aux conditions d’élevage car le taux de rétention
de l’azote (Ningéré – Nexcrété) varie avec le type des volailles et leur âge (Tableau 8).
Tableau 8. Taux de rétention de l’azote selon le type des volailles et leur âge
Type de volailles Age Taux de rétention de l’N
(semaines) (%)
Poussin <4 40
Poulet de chair ≥ 6 (finition) 30
Poule pondeuse > 22 30
Coq adulte 3 ans 0
L’EMréelle > EMC ; cette différence st de l’ordre de 5 à 10 %. Celle-ci est d’autant plus importante que les
quantités ingérées sont faibles.
EMréelle (Kcal/Kg MS) = (EBing - Eexc + EBexc end) / Qtéing
L’énergie nette (EN) est évaluée par l’abattage de la carcasse (corps de l'animal écorché, éviscéré et dont la
viande est prête à être découpée pour la consommation) ou par la méthode de la chambre respiratoire.
* Extra-chaleur (C) : elle correspond au coût énergétique de fonctionnement des tissus de TD.
* ADS : C’est le coût énergétique de l’utilisation métabolique (synthèse des molécules).
Les pertes par ADS sont liées à l’animal et sa fonction physiologique. Ces pertes sont de l’ordre de 30, 12 et
5 % respectivement pour les protéines, les lipides et les glucides.
Les pertes d’EM dues à l’extra-chaleur (C) et l’ADS (Q) sont corrélées à la teneur en MS (S) des aliments.
EN (Kcal/Kg MS) = EM - Q ; Q = K * S
EN(Kcal/Kg MS) = EM - K S.
Le K varie avec le régime alimentaire de l’animal (95 % pour le glucose et 80 % pour la caséine).
Chez les ruminants, 70 % de l’EM est fournie par les AGV (C2, C3, C4, …). Chaque AGV possède son
propre K. Les pertes de chaleurs sont moindres avec le C3 et C4.
Conclusion :
Il en résulte que la valeur énergétique d’un aliment est exprimée en termes d’ED, d’EM ou d’EN avec, pour
chacune de ces trois étapes, des modes de prédiction différents. En définitive, un système énergétique
correspond à la combinaison d’une étape et d’un mode de prédiction de la valeur énergétique des aliments.
Ces systèmes permettent d'évaluer le niveau alimentaire nécessaire qui peut couvrir les besoins de l'animal.
- Unité Fourragère (UF) : c’est la quantité d'énergie nette de Leroy contenue dans un 1Kg d'orge de
référence (1 kg d’orge = 1883 kcal d’énergie nette = 1 UF), possédant les caractéristiques mentionnées dans
le tableau 9.
L’énergie nette correspond à la quantité d’énergie qui sera utilisée pour l’entretien et les productions de
l’animal.
Quel que soit la destination de l'aliment (entretien, croissance production, …), la valeur de l'énergie nette est
la même et elle est de :
- Ruminants : … … Kcal pour 1kg d'orge de référence.
- Lapin : … … Kcal pour 1kg d'orge de référence.
- Volailles : … … Kcal pour 1kg d'orge de référence.
1 UF d’un Aliment =
– Système des équivalents amidon de Kellner (1905) : Ce système est basé sur l'appréciation de la valeur
énergétique des aliments qui est fondée sur une relation de proportionnalité entre les teneurs en éléments
digestibles des aliments et la quantité d'énergie fixée sous forme de graisse.
EA = EN / 2,36
EA = 0,94 MAD + (1,91 à 2,41) MGD + CBD + END
L’EM des aliments est utilisée avec efficacité différente pour l’entretien (Km), la lactation (KL) et
l’engraissement (Kf). Donc un aliment possède plus d’une valeur énergétique selon le rendement de
l’utilisation de l’énergie. On distingue : l’UFL et l’UFV.
Ce système s’applique aux femelles : vache, chèvre, brebis, aux femelles d’élevage et aux
jeunes mâles de faibles croissance (< 750 g/j).
1 UFL = EM * KL ; KL = 63,6 %.
Km = 1,2 / KL.
NB : Dans le cas de la production de la viande, il n’existe pas un rapport constant entre Km et Kf.
Le Kmf varie avec le niveau de production.