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COURS DE SOINS INFIRMIERS EN MILIEU DE VIE

PROFESSEUR LOFANDJOLA JACQUES Ph.D.

Facilitateur

Prof Lofandjola Jacques Ph.D. (Titulaire de cours)

Cours destiné aux apprenants de passerelle de l’ISTM KINSHASA


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Plan

Chapitre 1. Le milieu de vie

Chapitre 2. Définition des concepts

Chapitre 3. Analyse d’un problème de santé

Chapitre 4. Infirmière face à son stress

Chapitre 5. Infirmière et la prévention des maladies

Chapitre 6. Processus du vieillissement

Chapitre 7. Importance de la démographie de personne du troisième âge

Chapitre 8. Les perspectives des soins palliatifs dans les pratiques médicales

AVERTISSEMENT IMPORTANTS
Le support ne dispense pas l’étudiant de prise de notes.
Si certaines parties du cours faisaient l’object de modification en cours d’année (suite
à l’évolution de la science), ou si une avancée devait être enseignée en plus du
support, l’enseignant le signalera au cours oral et les notes prises par les étudiants
formeront la matière de l’examen pour ces parties.
Le présent support de cours est protégé par le droit d’auteur, dont l’enseignat est le
titulaire.
Le présent support de cours est fourni à l’étudiant dans le strict cadre de sa
formation, afin qu’il puisse l’étudier pour préparer ses examens, vu les lacunes en
écriture et dans la compréhension des slides.
Ile est donc interdit de faire toute reproduction ou toute utilisation des supports de
cours autre que le stricte utilisation pédagigique prévue pour le support en question,
par exemple une transmission du support à des tiers et aux amis ou frères.
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OBJECTIFS DU COURS :
a. Objectif général
Au terme, l’apprenant de première année de licence en soins généraux doit
être capable d’assurer les soins infirmiers de qualité en milieu de vie.
b. Objectifs spécifiques :
Au terme du cours, l’étudiant (e) sera capable de :
- Analyser un problème de santé
- Décrier les notions liées au vieillissement,
- Décrier le processus du vieillissement,
- Expliquer les types de vieillissement,
- Démontrer l’importance de la démographie de personnes du troisième âge;
- Démontrer l’impact du vieillissement sur la famille, l’état et les services de
santé,
- Démontrer la nécessité croissante des soins de santé,
- Etablir la relation entre la profession infirmière et les soins palliatifs.
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CHAPITRE I. LE MILIEU DE VIE

I.1. Définition de milieu de vie


Le milieu de vie se définit ainsi : Un milieu où le patient/résident se sent « chez lui »
et est valorisé comme membre de la collectivité. Pour réaliser un tel milieu de vie,
nous devons continuellement être à l’écoute des résidents et de leur famille, les
respecter et adopter une approche personnalisée dans l’ensemble de nos actions et
de nos décisions quotidiennes. Nous améliorons ainsi la qualité de vie et la
satisfaction de tous.
Dans l’approche milieu de vie, l’hôpital ou centre de santé de référence devient le
quartier des résidents, le corridor devient leur rue et leur chambre devient leur
maison.
Autrement dit, une approche milieu de vie, c’est une vision de la façon dont les
services doivent être rendus en structures hospitalières. Toutes nos
interventions doivent être teintées de cette conception.
Pour rencontrer les principes de base de cette approche, il faut notamment :
- Miser sur les capacités résiduelles de la personne en l’accompagnant, en la
stimulant à accomplir ce qu’elle peut faire seule, en respectant sa volonté et
ses choix.
- Favoriser la présence, l’implication et la participation des familles aux soins
- Respecter l’individualité de la personne, son intimité, sa dignité et son droit de
choisir pour elle-même.
- Faire en sorte qu’elle conserve le goût et la volonté de se réaliser et de vivre
pleinement, en dépit de la maladie et de ses déficits.

I.2 MILIEU DE VIE OU MILIEU DE SOINS


Un hôpital est un milieu de vie mais aussi un milieu où l’on dispense des soins
et des traitements. Dans sa mission hébergement, il offre des services
d’hébergement, d’assistance et de soutien dans le cadre d’un milieu de vie
substitut.
Pour les intervenants, il s’agit d’un milieu de travail alors que pour les résidents, il
s’agit d’un « chez soi » temporaire ou permanent. Dans sa mission ¨soins¨, il offre
des services médicaux, infirmiers et professionnels.
Notre défi consiste à considérer à la fois l’une et l’autre de ces deux missions au
quotidien. L’équipe de soins doit donc dispenser des soins et traitements, bien sûr,
mais elle doit le faire en accordant une priorité aux besoins et aux attentes des
résidents et au respect de leur volonté dans un contexte d’accompagnement.
Comme la plupart des résidents vivront dans ce milieu jusqu’à leur mort, cela
implique donc également d’assurer une fin de vie de qualité.

I.3. VISION DU MILIEU DE VIE


À l’hôpital, le milieu de vie est étroitement associé à la qualité de vie. Ainsi, toute
intervention visant à améliorer la qualité de vie du résident contribue directement à lui
offrir un milieu de vie mieux adapté à ses besoins individuels. Chacun des
intervenants répond du mieux possible aux besoins quotidiens des résidents d’une
façon ou d’une autre. En se donnant le défi de faire quelque chose de plus pour
améliorer sa qualité de vie par une intervention plus personnalisée, une activité
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sociale ou de loisir, nous contribuons directement à offrir un milieu de vie plus adapté
au résident et de meilleure qualité.
I.4. VIVRE A L’HOPITAL
C’est bénéficier des soins constants et d’une surveillance médicale rendue
nécessaire par l’état de santé de chaque patient, comment vivre sa vie de tous les
jours au travers les mailles serrées d’un filet constitué par les soins médicaux, la vie
en collectivité, la lourde structure administrative et des limites financières imposées
par des budgets toujours à la baisse.

1. Intimité
Quoi de plus intime que son habitat, son lieu de vie, son chez-soi ? Le respect de
l’intimité est difficile lorsque l’on est dépendant, malade, et que la vie se passe dans
un hôpital.
La nudité tout d’abord. Comment respecter la dignité de la personne lors des soins et
des toilettes, lorsqu’ils sont prodigués par un soignant à proximité d’autres patients ?
Certes, la nudité est sûrement plus importante pour les valides, qui ont appris à
distinguer socialement ce qu’il ne faut pas voir et ce que l’on peut montrer, que pour
des personnes dont le handicap, par les situations de dépendance qu’il génère,
banalise le défaut d’intimité et réduit à peu de chose l’apprentissage de la pudeur.
Cependant le rôle de l’hôpital n’est-il pas d’assurer la même qualité de soin et de
dignité de vie à chacun de ses patients ? C’est la marque de respect la plus
élémentaire à laquelle a droit chaque individu.

2. Convivialité
Lorsqu’on ne parle pas, les moyens de communication sont limités. Comment dès
lors entrer en contact avec les compagnons de vie ? Ne risque-t-on pas de devenir
un individu seul parmi d’autres ?
Pour pallier ce risque, les activités éducatives sont précieuses et les moments
intenses de rééducation sont aussi des occasions d’activités ludiques, de partage.

3. Rêver

La rêverie, faculté de l’être humain de s’évader d’un quotidien banal, pourrait être
l’occasion de s’apaiser un moment. Mais dans un service de personnes
polyhandicapées, il faut savoir rêver parmi les cris, les va-et-vient. D’ailleurs rêver,
mais rêver de quoi, de qui ? De la dernière visite d’un membre de la famille, ou peut-
être de la dernière activité ayant donné du plaisir. À moins que ce ne soit de l’herbe
douce du parc, ou simplement d’un filet d’air qui caresse la joue.

4. Amour
Lorsque le corps malade, si souvent malmené par des soins pourtant indispensables,
aspire à des caresses, à un peu de douceur, ou même au plaisir sexuel, il faut à
nouveau un difficile concours de circonstances pour s’isoler et pouvoir, dans la plus
légitime intimité, satisfaire aux attentes de son corps. Le soignant présent va-t-il en
accepter l’idée ? Va-t-il comprendre ? Va-t-il pouvoir aider?
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5. Colère
Colère, révolte, ressentiments, frustrations, sentiments d’injustice, comment exprimer
ces sentiments lorsque l’on est privé de moyens d’expressions compréhensibles par
des personnes ordinaires, lorsque l’on ne décode pas soi-même ses propres
malaises, et à plus forte raison lorsque l’on vit en milieu hospitalier ?
Dans un hôpital qui est, par la force des choses, un lieu de vie, un soutien à
l’expression des émotions est indispensable. Les soignants doivent être formés pour
savoir écouter, observer, « décoder » et prendre en charge ces sentiments
douloureux et légitimes. Convenons toutefois que sans locaux adaptés, il est difficile
de laisser exprimer une colère par des cris ou des gestes maladroits sans gêner les
autres patients et mettre à mal la capacité de contenance des soignants.
Note : Il est possible de passer une vraie vie malgré la maladie, les contraintes
imposées par ses soins et par ceux des autres, les locaux plus ou moins adaptés, la
collectivité, et les rythmes de travail éprouvants des équipes soignantes.
Tout malade, comme ses pairs, n’est pas habitué à la facilité et passe
courageusement les épreuves d’une vie en hôpital. Cela devrait nous conduire à
faire davantage confiance à leurs facultés d’adaptation, sans oublier toutefois que si
les patients s’adaptent aux contraintes de l’hôpital, « l’hôpital lieu de vie » doit avoir
un statut particulier afin de mieux répondre à leurs besoins.

I.5. LES MISSIONS D’UN HOPITAL


Des valeurs propres à l'hôpital découlent ses missions actuelles. Selon le code de
santé publique, le service public hospitalier a obligation d'assurer ou de concourir à :
1. La prévention : l'hôpital est le lieu essentiel de détection des problèmes de
santé, en particulier par le biais des urgences. Il s'inscrit aujourd'hui de plus en
plus dans des logiques de réseau et d’éducation à la santé notamment sur les
thématiques de santé publique avec les autres acteurs sanitaires de son
bassin de santé, comme les centres de lutte contre le cancer.
2. L'enseignement universitaire et post-universitaire : la formation continue
des praticiens hospitaliers et non hospitaliers, la formation initiale et continue
des sages-femmes et du personnel paramédical.
3. La recherche : l'hôpital est un lieu de recherche clinique et une importante
source d'innovations médicales et pharmaceutiques.
4. La qualité des soins : l'hôpital met en place un système permettant d'assurer
la qualité des dispositifs médicaux répondant à des conditions définies par
voie réglementaire. L’hôpital s’engage à prendre en charge tout patient
relevant de leur compétence, en lui prodiguant les soins les mieux adaptés à
son état de santé et à sa demande, dans le respect de la personne humaine
et des déontologies professionnelles, en suivant les progrès des
connaissances médicales et techniques.
Pour cette qualité : l'hôpital doit rendre un service de qualité, au meilleur coût. Cette
qualité se mesure notamment par rapport à des normes que l'Hôpital doit respecter,
en matière de matériel, de processus ou de qualification du personnel. Elle implique
la mise en œuvre, dans chaque établissement, d'une démarche qualité.
Cette qualité des soins reprend plusieurs aspects :
- L’acte technique,
- L’éducation thérapeutique du patient,
- La présence humaine et l’écoute,
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- L’information, le consentement du patient.

5. La sécurité : l'hôpital participe à la mise en œuvre du dispositif de vigilance


destiné à garantir la sécurité sanitaire.
La prévention, l'enseignement et la formation, la continuité des soins, la recherche et
l'innovation, la qualité des soins, la sécurité et l'accès aux soins pour tous sont là les
missions des différents hôpitaux
Au-delà de sa mission de soins, l'hôpital public est aussi un acteur majeur de la
prévention :
➢ il est le lieu essentiel de révélation des problèmes de santé, en particulier par
le biais des urgences ;
➢ Il voit passer chaque année plus de 10 millions de personnes (sans compter
les visiteurs) ;
➢ Il s’inscrit de plus en plus dans des logiques de réseau avec les autres acteurs
sanitaires et sociaux de son bassin de santé.
Les hôpitaux sont donc bien placés pour faire se rencontrer les logiques curative et
préventive, en contribuant à sensibiliser des publics très hétérogènes : les usagers
bien sûr, mais aussi les millions de visiteurs et le million de professionnels qui y
travaillent.
A l'hôpital, les principaux projets de promotion de la santé concernent souvent
l'éducation à la santé des patients. Prendre en compte toutes les dimensions de la
pathologie, c'est introduire davantage de transversalité entre les services d'un même
établissement, mais aussi accompagner le patient dans sa vie privée, familiale et
sociale. L'hôpital intervient par exemple dans la prévention de l'obésité, de
l'alcoolisme, du tabagisme ou encore dans la promotion de la sécurité routière.

6. L'enseignement et la formation (médecins, infirmiers et autres


professionnels de santé)
En coopération avec les facultés de médecine, et les instituts supérieurs des
techniques médicales, les ITM et IEM, les centres hospitaliers assurent la formation
des étudiants et des internes. Les autres professions rentreront progressivement
dans ce dispositif.

7. La continuité des soins


L’hôpital dans sa mission de service rendu à la population locale, un service
de « soins externe » est accessibles 24h/24. La continuité des soins prodigués
à chacun de ses patients sous-entend également :
- Une équipe pluridisciplinaire qui assure une prise en charge globale du
patient ;
- Un accès permanent aux soins médicaux et paramédicaux ;
- Le développement d’une politique de réseau permettant la poursuite d’une
prise en charge adaptée à la sortie du patient.
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I.6. LES GRANDS PRINCIPES DE L’ACCES AUX SOINS EN MILIEU


HOSPITALIER.
Ces principes sont:
➢ L’accueil à l'hôpital public de toute personne, quelle que soient sa nationalité,
sa situation (régulière ou irrégulière), son sexe, sa situation de famille, son
âge, son état de santé, son handicap éventuel, ses opinions politiques,
philosophiques ou religieuses ;
➢ L’accueil de toutes les personnes dont l'état de santé requiert des soins ;
➢ L’accueil de jour et de nuit, 24 heures sur 24, 365 jours sur 365 ;
➢ Le refus de toute forme de discrimination entre les malades.
Dans les situations d'urgence, le directeur de l'établissement doit prononcer
l'admission d'une personne démunie dont le besoin de soins est constaté par un
personnel médical, même en l'absence de toute pièce d'état civil ou de tout
renseignement relatif aux modalités de prise en charge des frais de séjour. Les
établissements doivent également s'assurer, à la sortie des malades, de leurs
conditions d'existence et de la compatibilité de ces dernières avec la poursuite du
traitement.
I.7. QUELLES SONT LES VALEURS PROPRES A L’HOPITAL PUBLIC
1) L'égalité : Elle signifie une absence de discrimination (race, religion, ethnie,
âge...) et le devoir de soigner tout le monde, quelques soient son état de
santé et sa situation sociale. L'hôpital travaille en coopération avec les autres
professions et institutions compétentes, ainsi qu'avec les associations
d'insertion et de lutte contre l'exclusion.
2) La neutralité : Les soins sont donnés sans tenir compte des croyances et
opinions des patients.
3) La continuité : L'hôpital public a en particulier des obligations spécifiques en
matière d'accueil d’urgence. Pour cela, Il doit mettre en place une organisation
assurant la permanence des soins, de même qu'un service minimum en cas
de grève.
4) L'adaptabilité : Les réorganisations et les mutations de l’Hôpital public sont
permanentes afin de préserver l'intérêt général et de répondre aux besoins de
la population dans un environnement en perpétuelle évolution.
5) Le patient en priorité : l’ensemble des professionnels de santé, qu’ils soient
directement au contact du patient ou non, place le patient au centre de ses
actions. Prendre soin de chaque patient et de la famille qui l’entoure est au
cœur de mission de l’hôpital. C’est dans tous les cas la priorité de base.
6) Le respect : il se traduit par des relations interpersonnelles basées sur la
considération, l’écoute, la confiance, l’ouverture, la confidentialité, la tolérance
et l’honnêteté. Il comprend également le respect de l’homme et de son
environnement. C’est une considération réciproque des différences et des
valeurs individuelles.
7) L’empathie : l’hôpital doit à leurs patients de les accompagner non avec
compassion, mais avec empathie. L’empathie se vit par l’accueil, l’écoute et le
respect de l’intégrité, de l’autonomie et des valeurs du patient. C’est
également la capacité de se mettre à la place de l’autre et de ressentir ses
sentiments et ses émotions tout en gardant son intégrité professionnelle.
L’empathie reprend également l’idée d’humanisme.
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8) L’éthique : l’éthique entraine un questionnement pour chaque nouvelle


situation en regard de l’évolution des sciences (médicales, sociales…). Les
actions doivent être le fruit d’une réflexion : ce que nous faisons, à qui et
comment. Il est important de savoir ce qui nous guide et sur quoi s’appuyer
lorsque des choix s’imposent.
9) Le travail d’équipe et professionnalisme : une prise en charge optimum ne
peut se faire sans un travail pluridisciplinaire. Ce dernier, pour être efficient,
doit se traduire par le partage de l’information, des connaissances et des
expériences dans le souci de complémentarité et d’interdisciplinarité, tant à
l’interne qu’à l’externe. Les objectifs ne peuvent être atteints que grâce aux
efforts collectifs et coordonnés des équipes différentes. La diversité des
compétences, des formations, des expériences et des idées des membres du
personnel est mise au service du patient avec professionnalisme. C’est mieux
de valoriser le succès des équipes plutôt que celui des individus. Chacun,
quelle que soit sa fonction, contribue à l’accomplissement de ces valeurs.
I.8. QUELS SONT LES DIFFERENTS TYPES D’HOPITAUX
En RDC, il y a trois types d’hôpitaux :
1. Les établissements publics de santé ou Hôpitaux qui sont des personnes
morales de droit public. Ils assurent une mission de service public et sont
soumis au contrôle de l'État. Le plus souvent rattachés à une zone de santé.
Ils jouissent d'une certaine autonomie de gestion. Il existe différents types
d'hôpitaux selon le type de missions qui leur sont confiées. Ils assurent la
majorité de la prise en charge de soins dans le public. Ils ont pour mission
d'offrir des services de diagnostic et d'assurer toute la gamme des soins aigus
en médecine, chirurgie et obstétrique, ainsi que les soins de suite et de longue
durée.
L’organisation interne d’un Hôpital
Les Hôpitaux sont des établissements publics jouissant d’une grande autonomie
juridique et financière. Leur organisation interne vise à établir une gouvernance
équilibrée entre les métiers administratifs/financiers et médicaux de l’Hôpital ainsi
qu’entre l’hôpital et son environnement (les zones de santé, les autorités
administratives et les usagers).
En premier lieu, l’Hôpital est dirigé par un comité directeur composé de (1) médecin
directeur (2) directeur médical (3) directeur de nursing et (4) le directeur administratif
et financier.
Les hôpitaux publics gérés par l’État souffrent de nombreux dysfonctionnements et
de manque de financement, d’équipement, et sont sujets à une gestion défaillante
(mauvaise gouvernance). Dans ces hôpitaux, on remarque très souvent les
faiblesses dans le développement des ressources humaines, les mauvaises
conditions de vie du malade à l’hôpital, la vétusté des infrastructures, des
équipements et du matériel médical et non médical ainsi que l’inaccessibilité aux
médicaments de bonne qualité suite au désengagement presque total de l’État. Le
fonctionnement est assuré par les frais payés directement par les malades depuis de
longues années.
Le tarif des consultations et des soins ne permettent pas à la population de les
fréquenter facilement. Certains hôpitaux publics sont privatisés, les prestataires
demandent les honoraires pour leur travail. Le financement de l’État est très faible
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pour les hôpitaux publics. Ces hôpitaux ne sont plus subventionnés pour couvrir les
frais de leur fonctionnement. Malgré le fait que les établissements de santé du
secteur public soient cités par 90 % des personnes comme endroit principal des
soins de santé, ils sont perçus et décrits actuellement comme ne remplissant pas
leurs missions diverses. Bien que, depuis une trentaine d’années, les réformes des
systèmes de santé et les formations destinées aux soignants se soient succédées,
l’insatisfaction des populations reste grande dans les centres de santé publiques
d’Afrique où les malades sont trop souvent mal reçus, mal traités et mal soignés par
le personnel de santé.

2. Les hôpitaux privés à but lucratif sont nombreux et échappent au contrôle


des inspecteurs provinciaux. Ils fonctionnent parfois sans autorisation de l’autorité
sanitaire. Les prix non réglementés, varient parfois selon les quartiers et selon les
capacités financières du patient ou de sa famille. Tout service est payé d’avance
(paiement direct).

3. Les hôpitaux confessionnels : Selon notre avis et expérience, les hôpitaux


confessionnels sont assez bien structurés, organisés et équipés en matériel médical
et pharmaceutique. Il y a cependant un manquement criant en personnel médical,
qui se limite à la supervision des centres de santé primaire. Toutefois, ces hôpitaux à
but non lucratif aident l’État dans ce domaine social. Ils appartiennent à l’église
catholique (qui a le plus grand nombre d’établissements sanitaires), protestante et
Kimbanguiste (église autochtone chrétienne indépendante). Dans les centres de
santé et hôpitaux des églises, les structures sanitaires sont principalement financées
par les frais d’utilisation de service de santé par la population, les dons, les subsides
que l’Etat apporte de façon sporadique et exceptionnelle et par la contribution des
communautés religieuses des États-Unis et des pays d’Europe.

I.9. QUELS SONT LES DROITS DU PATIENT HOSPITALISE


Ces droits du patient vont de la garantie de la qualité des soins jusqu'à l'accès à
l'information, en passant par le respect de l'intimité et de la vie privée. Outre le texte
cité plus haut, leur mise en œuvre s'appuie sur une représentation des usagers au
sein des différentes instances de l'hôpital public et sur l'existence d'un certain
nombre d'instances de recours.
La "Charte de la personne hospitalisée", qui doit être portée à la connaissance de
chaque personne hospitalisée précise les droits des usagers suivants :
- Le droit à l'accès et à la qualité des soins
- Le droit d'être informé et de participer aux décisions
- L'accès aux informations de santé (dossier médical)
- La protection juridique de l'intimité
La représentation des usagers est assurée au sein des Hôpitaux afin de garantir le
respect de leurs droits. Tout usager d'un établissement de santé peut exprimer, par
oral ou par écrit, ses griefs auprès du directeur de l'établissement concerné. Après
en avoir pris connaissance, celui-ci confiera l'instruction de la réclamation à la
direction en charge du droit des patients.

I.10. ROLES ET RESPONSABILITÉS


L’infirmière responsable de service/département doit :
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1) Rechercher les informations pertinentes auprès des diverses sources (Ex :


patient lui-même, les proches, les familles et tout autre source pertinente) pour
déterminer un objectif milieu de vie.
2) Proposer un objectif milieu de vie pour le(s) patient (s) de son service,
notamment lors de la rencontre d’équipe hebdomadaire de son équipe de
soins ;
3) S’assurer que l’objectif milieu de vie convenu lors de la rencontre d’équipe de
soins a été inscrit par l’infirmière au plan de travail.
4) Réaliser l’activité planifiée;
5) D’assurer la continuité de l’information auprès de ses collègues ;
6) D’apprécier régulièrement la réalisation et l’impact de cet objectif milieu de vie
chez ses résidents ;
7) De rendre compte régulièrement à l’infirmière de la réalisation de l’objectif
milieu de vie et des ajustements nécessaires, s’il y a lieu.
8) De collaborer à la réalisation des objectifs de milieu de vie pour l’ensemble
des résidents ;
9) D’assurer la continuité dans l’application des objectifs de milieu de vie de ses
collègues.

L’infirmière principale de pavillon est responsable :


1) De s’assurer que tous les patients dont elle est responsable aient un objectif
milieu de vie en cours ;
2) De soutenir les personnels dans l’identification, la planification, la réalisation et
l’appréciation de l’impact des objectifs de milieu de vie des résidents qui lui
sont assignés ; (elle peut notamment vérifier la présence d’objectifs / attentes
du résident et les rendre accessibles au chef de département/service s’il y a
lieu);
3) De s’assurer de la collaboration et de la complémentarité entre les membres
de l’équipe de soins et les autres intervenants professionnels (ex : kiné,
ergothérapeute,…) dans la réalisation et l’appréciation d’un objectif milieu de
vie pour un patient;
4) De valider périodiquement (tous les 3 mois) la mise en œuvre et l’atteinte des
objectifs de milieu de vie des chefs de service/département de son équipe de
soins ;
5) De consigner l’objectif de milieu de vie convenu, le(s) nom(s) du (des) chefs
de service/département présent(s) à la rencontre et / ou responsable de son
application et l’évaluation de son atteinte dans la note évolutive au dossier du
patient;
6) De transcrire la date et l’objectif milieu de vie convenus au plan de travail des
chefs de service/département, ainsi qu’à l’infirmière auxiliaire;
7) D’assurer la continuité des informations relatives à l’objectif de milieu de vie
auprès des collègues des autres quarts de travail (24h / 7j) et de tout autre
intervenant requis par la situation.
L’infirmière d’unité de soin est responsable de :
1) Collaborer à l’identification, la mise en œuvre et à l’évaluation des objectifs de
milieu de vie pour les résidents de l’unité ;
2) De s’assurer que l’objectif milieu de vie convenu lors de la rencontre d’équipe
a été inscrit par l’infirmière ;
12

3) Soutenir les chefs de service/département dans la réalisation des objectifs de


milieu de vie.
13

CHAPITRE II. DEFINITIONS DES CONCEPTS


2.1 LE VIEILLISSEMENT HUMAIN
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la définition du vieillissement est la
suivante : « processus de changement progressif dans les structures biologiques,
psychologiques et sociales de l’individu ».
Cette définition a pour mérite de mettre l’accent sur la complexité de ce processus,
aux composantes multiples. Ces différents facteurs sont à la fois indépendants tout
en interagissant constamment entre eux. Parler du vieillissement ne peut donc faire
l’économie de l’aborder selon une approche intégrative tenant compte à la fois des
aspects biologiques, sociaux et psychologiques (entendue ici dans une acception qui
reprend les dimensions affectives, cognitives et psychosociales). Il faut noter que
chaque facteur ne peut être pris ou entendu isolément.
Le vieillissement correspond à l’ensemble des processus physiologiques et
psychologiques qui modifient la structure et les fonctions de l’organisme à partir de
l’âge mûr. Il est la résultante des effets intriqués de facteurs génétiques
(vieillissement intrinsèque) et de facteurs environnementaux auxquels est soumis
l’organisme tout au long de sa vie. Il s'agit d'un processus lent et progressif qui doit
être distingué des manifestations des maladies. L'état de santé d'une personne âgée
résulte habituellement des effets du vieillissement et des effets additifs de maladies
passées (séquelles), actuelles, chroniques ou aiguës.
Il faut souligner que cette réduction fonctionnelle liée au vieillissement est très
variable d'un organe à l'autre (vieillissement différentiel inter-organe).
De plus, à âge égal, l'altération d'une fonction donnée varie fortement d'un individu
âgé à l'autre (vieillissement inter-individuel). La population âgée est ainsi
caractérisée par une grande hétérogénéité. En effet, les conséquences du
vieillissement peuvent être très importantes chez certains sujets âgés et être
minimes voire absentes chez d'autres individus du même âge (vieillissement réussi,
vieillissement usuel, vieillissement avec maladies.
« Vieillesse » et « vieux » sont deux termes à distinguer : le vieillissement désigne un
processus, la vieillesse désigne un état qui caractérise toute personne ayant un
certain âge.

2.2 L’AGE SUBJECTIF

Qui n’a jamais entendu quiconque mentionner qu’il se sentait plus jeune que son âge
réel ? Cette perception courante correspond à un concept qui fait l’objet de diverses
recherches depuis quelques années : l’âge subjectif.
Le concept d’âge subjectif se définit comme la tendance à se sentir plus jeune ou
plus âgé que son âge. L’âge subjectif est donc une évaluation subjective de soi en
regard de son propre vieillissement, qui renvoie à la perception de l’âge
psychologique, physique et social.
La majorité des personnes âgées se sentent plus jeunes qu’elles ne le sont, c’est ce
que l’on appelle le biais de rajeunissement. L’adage « le vieux c’est toujours l’autre »
illustre le fait qu’avec l’âge avançant et la confrontation aux stéréotypes liés au
vieillissement, se sentir plus jeune pourrait s’apparenter à un mécanisme de
distanciation d’avec son groupe de pairs ; et ce au travers d’un processus de
comparaison sociale de ses propres comportements avec ceux de ce même groupe.
Une perception positive de la santé auto-rapportée est associée à un âge subjectif
plus jeune (bais de rajeunissement) lorsque les participants sont d’âge modéré (50
14

ans en moyenne) ou avancé (72 ans environ), alors que cet effet modérateur lié à
l’âge chronologique n’apparaît pas chez les sujets plus jeunes (28 ans en moyenne).
L’évaluation de sa propre santé est donc l’un des facteurs prédictifs importants de
l’âge subjectif, alors que l’âge chronologique est un modérateur plus tardif de cette
relation.

2.3 EFFET DU VIEILLISSEMENT SUR L'ORGANISME

Le vieillissement s'accompagne d'une diminution des capacités fonctionnelles de


l'organisme. D'une façon générale, cette altération est la plus manifeste dans les
situations qui mettent en jeu les réserves fonctionnelles (effort, stress, maladies
aiguës). Cette diminution des réserves fonctionnelles induit une réduction de la
capacité de l'organisme à s'adapter aux situations d’agression. De même, plusieurs
systèmes de régulation de paramètres physiologiques s’avèrent moins efficaces chez
le sujet âgé.
Il faut souligner que cette réduction fonctionnelle liée au vieillissement est très
variable d'un organe à l'autre (vieillissement différentiel inter-organe).
De plus, à âge égal, l'altération d'une fonction donnée varie fortement d'un individu
âgé à l'autre (vieillissement inter-individuel). La population âgée est ainsi
caractérisée par une grande hétérogénéité. En effet, les conséquences du
vieillissement peuvent être très importantes chez certains sujets âgés et être
minimes voire absentes chez d'autres individus du même âge (vieillissement réussi,
vieillissement usuel, vieillissement avec maladies.
Vieillir correspond à une limitation de l’aptitude de l’organisme à s’adapter à une
situation mettant en jeu les réserves fonctionnelles (comme l’effort, le stress, les
maladies aigües).

● Effets du vieillissement sur les métabolismes


Alors que le poids reste stable ou diminue peu, on note une augmentation de la
masse grasse et une diminution de la masse maigre (os, organes et muscles).
Les besoins énergétiques sont légèrement inférieurs par rapport au sujet jeune avec
la même activité physique. Ils sont estimés chez un sujet sédentaire de 75 ans à
1500 kcal/j chez l’homme et 1150 kcal/j chez la femme.
Le métabolisme des glucides est modifié en faveur d’une résistance à l’insuline, qui
est en partie dépendante de l’obésité et la sédentarité.
Les besoins alimentaires (qualitatifs et quantitatifs) des personnes âgées sont
sensiblement identiques à ceux d'adultes plus jeunes ayant le même niveau d'activité
physique.
Le métabolisme des glucides est modifié au cours de l'avance en âge. La tolérance à
une charge en glucose est réduite chez les personnes âgées indemnes de diabète
sucré ou d'obésité, témoignant d'un certain degré de résistance à l'insuline.

● Effet du vieillissement sur le système nerveux


Vieillissement cognitif : Réduction modérée des performances mnésiques qui
concerne essentiellement la mémoire immédiate.
Les acquisitions anciennes et l’expérience se maintiennent longtemps alors que les
capacités attentionnelles, la vitesse d’exécution et l’adaptation aux situations
nouvelles se dégradent plus précocement. Mais il existe une grande variabilité
Inter-individuelle.
15

Sommeil : La durée du sommeil diminue et son organisation est modifiée


(fragmentation du sommeil, micro éveils, altération qualitative du sommeil)
Sensation de soif : Elle diminue donc le sujet âgé ne ressentira pas le besoin
de boire !
Douleur : Le sujet âgé a plus de difficultés à verbaliser sa douleur, à la localiser.
Le vieillissement de la fonction d’équilibre : provient de la baisse de la vision, de
la baisse de la sensibilité proprioceptive (récepteurs articulaires, musculo-tendineux),
du vieillissement des centres nerveux (pertes neuronales corticales), la fonte
musculaire, l’ankylose articulaire et la presbyvestibulie.
La presbyvestibulie : correspond au vieillissement de la fonction d’équilibre au
niveau de l’oreille interne.
De nombreuses modifications neuro-pathologiques et neurobiologiques du système
nerveux central ont été décrites au cours du vieillissement parmi lesquelles il faut
principalement mentionner : la diminution du nombre de neurones corticaux, la
raréfaction de la substance blanche et la diminution de certains neurotransmetteurs
intracérébraux (en particulier l’acétylcholine).
Les fonctions motrices et sensitives centrales sont peu modifiées par le
vieillissement.
En revanche, le vieillissement du système nerveux central se traduit par une
augmentation des temps de réaction et par une réduction modérée des
performances mnésiques concernant notamment l'acquisition d'informations
nouvelles. Cette réduction, objectivée au moyen de certains tests, n'est pas à même
d'expliquer les troubles de la mémoire ayant un retentissement sur la vie quotidienne.
Le vieillissement s’accompagne d’une réduction et d’une déstructuration du sommeil.

● Effets du vieillissement sur les organes des sens


Le vieillissement oculaire s’accompagne d’une réduction de l’accommodation
(presbytie) gênant la lecture de près. Ce processus débute en fait dès l’enfance,
mais les conséquences fonctionnelles apparaissent vers l’âge de la cinquantaine. Il
se produit aussi une opacification progressive du cristallin débutant à un âge plus
tardif et retentissant sur la vision (cataracte).
Le vieillissement de l’appareil cochléovestibulaire s’accompagne d’une perte
progressive de l’audition (portant principalement sur les sons aigus) à l’origine d’une
presbyacousie.
Les données concernant les modifications du goût et/ou de l’olfaction au cours du
vieillissement sont plus controversées.

● Effets du vieillissement sur le système cardiovasculaire


Le cœur se rempli moins car sa paroi s’épaissie et se rigidifie. Mais il n’y a pas
d’insuffisance cardiaque du seul fait du vieillissement.
On assiste à un remodelage artériel. Les artères se rigidifient (par augmentation du
collagène et diminution de l’élastine), ce qui entraîne une augmentation de la
Pression artérielle systolique.
Le débit cardiaque au repos est stable et peu diminué à l’effort avec l’avance en âge.
La diminution de la compliance artérielle en résultant rend compte de l’augmentation
de la pression artérielle systolique avec l’âge.

● Effets du vieillissement sur l’appareil respiratoire


La capacité ventilatoire diminue par modification de la cage thoracique (thorax plus
court et élargi, rigidité thoracique, tassements vertébraux).
16

On note une diminution de la force des muscles respiratoires et une faiblesse des
muscles abdominaux.
La ventilation de la base des poumons se fait moins bien.

● Effets du vieillissement sur l’appareil digestif


Environ 30 % des sujets de plus de 80 ans et plus ont une gastrite atrophique (d’où
hypochlorhydrie, diminution des défenses antiinfectieuses
et diminution de l’absorption du fer et de la vitamine B12).
Le vieillissement seul n’explique pas le ralentissement intestinal ; par contre la
sensibilité ano-rectale diminue avec l’âge (diminution de la
sensation de besoin et accumulation de selles dans le rectum).
La fonction exocrine du pancréas diminue, la taille du foie diminue également sans
répercussion sur sa physiologie.
Le vieillissement s’accompagne de modifications de l’appareil bucco-dentaire, d’une
diminution du flux salivaire, d’une diminution de la sécrétion acide des cellules
pariétales gastriques et d’une hypochlorhydrie (cf. glossaire) gastrique.
Par ailleurs, le temps de transit intestinal est ralenti chez le sujet âgé par diminution
du péristaltisme.

● Effets du vieillissement sur l’appareil locomoteur


Tissu osseux : Il y a une diminution de la densité osseuse et de la résistance
mécanique de l’os. On note un amincissement de la corticale de l’os, une
augmentation de la graisse de la moelle.
Muscles : Diminution de la densité des fibres musculaires avec pour conséquence
une baisse de la force musculaire.
Articulations : Tendance à l’ankylose.
Le vieillissement du muscle squelettique se traduit au plan histologique par une
diminution de la densité en fibres musculaires (principalement de type II), au plan
anatomique par une réduction de la masse musculaire (sarcopénie) et au plan
fonctionnel par une diminution de la force musculaire.
Le vieillissement osseux se caractérise par la réduction de la densité minérale
osseuse ou ostéopénie (principalement chez la femme sous l’effet de la privation
oestrogénique de la ménopause) et par la diminution de la résistance mécanique de
l’os.

● Effets du vieillissement sur l’appareil urinaire


Les reins : Diminution de la taille, du poids et du volume des reins dès 50 ans
(moins 40 % à 80 ans).
Amincissement de la corticale, augmentation de la graisse sinusale, apparition de
kystes.
Perte de la capacité de concentration et de dilution des urines d’où une moins bonne
équilibration du bilan hydro sodé.
La fonction endocrine du rein est altérée (sécrétion d’Epo et hydroxylation de la
vitamine D).
La capacité de la vessie diminue. La sensation de plénitude vésicale est émoussée
chez les femmes âgées. Dans les deux sexes, la vidange de la vessie est moins
complète avec un résidu post-mictionnel qui augmente avec l’âge.
On peut noter un certain degré d’instabilité vésicale (diminution des pressions
d’ouverture et de fermeture de l’urètre).
17

● Effets du vieillissement sur les organes sexuels


Les glandes mammaires, l’utérus et les ovaires évoluent progressivement et la
muqueuse vaginale s’atrophie et devient plus sèche.
Chez l’homme il y a une diminution de la sécrétion de testostérone.
Chez la femme, la ménopause s’accompagne de l’arrêt de la sécrétion ovarienne
d’oestrogènes, de la disparition des cycles menstruels, de l’involution (cf. glossaire)
de l’utérus et des glandes mammaires.
Chez l’homme, il se produit une diminution progressive de la sécrétion de
testostérone qui est variable d’un individu à l’autre. Une proportion importante
d’hommes âgés conserve une spermatogenèse suffisante pour procréer.
Le vieillissement s’accompagne d’une augmentation du volume de la prostate.
Chez la femme, la diminution de la lubrification vaginale peut gêner les rapports.

● Effets du vieillissement sur la peau et les phanères


La peau est plus fine, plus sèche, plus ridée et plus sujette aux lésions
dégénératives.
La perte de l’élasticité de la peau se manifeste par le pli cutané, les poches sous les
yeux, le lobe des oreilles qui pend).
On observe des troubles pigmentaires : lentigo (hyperpigmentation) leucodermie en
gouttes (hypo pigmentation).
On observe une sécheresse des muqueuses (buccale=chéilite, génitale=prurit
vulvaire).
Cheveux blancs et secs, ongles secs et cassants (le grisonnement des cheveux
correspond à l’appauvrissement des mélanocytes).
La vitesse de croissance des cheveux et des ongles diminue avec l’âge.
Il peut y avoir un prurit sénile (diagnostic d’élimination).

● Effets du vieillissement sur le système immunitaire


La réponse immunitaire humorale est globalement préservée chez les personnes
âgées.
En revanche, les réponses immunitaires à médiation cellulaire sont diminuées,
notamment celles impliquant les lymphocytes T.

• Œil et vision
Diminution de l’acuité visuelle, de la sensibilité aux contrastes et du champ visuel.
La perception des couleurs est altérée.
Toutes les structures de l’œil sont modifiées (cornée, cristallin). La peau des
paupières perd de son élasticité (ectropion, entropion).
La production du film lacrymal est diminuée d’où une sécheresse oculaire.

• Audition, gout et odorat


La sensibilité gustative semble diminuer au cours du vieillissement et est beaucoup
plus marquée pour les substances salées ou amères que pour les substances
sucrées. On note une diminution marquée de la sensibilité olfactive et de la capacité
à identifier les odeurs. Le plaisir de manger est diminué par l’altération du goût et de
l’odorat et risque d’être source d’anorexie.

2.4. VERS UN VIEILLISSEMENT RÉUSSI


18

Dans les conditions de base favorables, les différents organes assurent à


l’organisme une fonction satisfaisante à un âge avancé.
La survenue de facteurs déstabilisants (maladie, choc psychologique, agression,
modification de l’environnement) peut induire une situation de rupture lorsque les
capacités d’adaptation/régulation du sujet âgé sont dépassées.
Plus l’avance en âge est importante, plus l’équilibre de base est fragile, et une
agression de plus en plus minime peut suffire à bouleverser cet équilibre.
Pour vieillir « en forme », il est donc important de préserver et renforcer cet équilibre
d’une part et ne pas abandonner les activités qui mettent en jeu les capacités
d’adaptation de l’organisme ...
● en entretenant, voire améliorant le capital de base intellectuel, physique et
relationnel, ...
● en prévenant les maladies qui peuvent l’être (grippe, maladies cardio-vasculaires),
en prenant en charge précocement les maladies ou les troubles qui sont susceptibles
d’entraîner des désordres en cascades des autres fonctions de l’organisme( troubles
de la marche, état dépressif, altération de l’état nutritionnel, …).
Chaque décennie a vu l’amélioration très sensible de l’équilibre de base des
septuagénaires, des octogénaires, puis des nonagénaires. Actuellement les
centenaires ne sont plus des cas d’exception. Qui aurait imaginé aux débuts de la
conquête spatiale qu’en 1998 un homme de 77 ans effectuerait un séjour dans
l’espace ?
19

CHAPITRE III : ANALYSE D’UN PROBLEME DE SANTE


3.1. LA SANTE
Selon l’OMS, la santé est un état de bien-être total physique, social et mental
de la personne. C’est une image POSITIVE de la santé. Cela n’est pas simplement
l’absence de maladie ou d’infirmité.
C’est mieux de parler de l’approche globale de la santé, avec tous ces
déterminants. La santé c’est aussi l’environnement, l’emploi, le loisir, le logement,
l’enseignement et le mode de vie.
Les déterminants de santé sont les facteurs qui peuvent influencer l’état d’une
personne. Nous citons:
- Facteurs sanitaires : état des connaissances médicales et nutritionnelles
- Facteurs politiques : planification économique et sociale, législation sanitaire
et aide internationale
- Facteurs socio-économiques : habitat, aménagement du territoire, mode de
vie et situation d’emploi
- Facteurs psychoculturels : scolarisation, mentalité des populations devant
les problèmes de santé, coutumes, croyances et tradition.
- Facteurs démographiques : répartition par âge, planification familiale,
concertation urbaine, concentration urbaine, dissémination rurale et
migrations.
- Facteurs géographiques : richesses naturelles, climat, communications.

Un problème de santé devient prioritaire en santé publique lorsque ce dernier est :


- Grave
- Fréquent
- Impact socio-économique
- Perception sociale forte
Quelques exemples des grands problèmes de santé publique : Maladies
cardiovasculaires, Cancers, Conduites addictives (alcool, tabac), santé mentale, la
santé de l’enfant, la mort subite du nourrisson, l’accident domestique, le dépistage et
suivi médical, la santé de la mère, la contraception, l’intervention volontaire de
grossesse, le suivi de la grossesse, la santé de la personne âgée, la dépendance, le
handicap, les maladies transmissibles et les maladies non transmissibles.
Selon le type de problème de santé et de choix d’intervention en lien avec la situation
rencontrée, on peut décliner la démarche de façon plus spécialisée :
- La démarche en éducation pour la santé
- La démarche d’éducation thérapeutique
Il faut comprendre la situation avant d’agir et d’adopter une méthode.
Les 4 différentes étapes sont les suivantes :
- Analyser de la situation de santé de la population ou du patient et identification
des problèmes de santé
- Elaboration du programme de santé publique : formulation du problème,
détermination de la population cible –élaboration des objectifs – stratégies
d’actions et d’évaluations
- Mise en œuvre du projet
- Évaluation-communication du résultat et du projet.

Etape 1: Analyse de la situation


Etude des besoins de santé de la population dans le contexte
20

But:
- Evaluer l’importance de la différence entre l’état de santé actuel et l’état de
santé optimal (ou du moins acceptable), afin de répondre aux besoins de
santé des individus et de la population
- Caractériser la population dans son contexte sociétal, social et culturel
- Analyser les besoins de santé, et la demande de la population
Moyens:
- Recueil de données et étude documentaire dans une approche
pluridisciplinaire
- Étude des déterminants de santé
Quelles sont les caractéristiques du territoire et de la population ?
Y a-t-il une demande d’intervention ?
Quels sont les problèmes, leur fréquence ?
Les problèmes spécifiques de la population ont-ils été recueillis ? Si oui, par quels
moyens ?
Quelles sont les ressources locales, les programmes et financements possibles ?
La fréquence:
- Quelle proportion d’élèves ce problème concerne-t-il ?
- L’incidence : quel est le % de nouveaux cas sur un an par rapport à la
population ?
- L’évolutivité : y a-t-il aggravation du problème au cours du temps ?
- Les conséquences de ce problème sur la vie quotidienne et la vie sociale des
populations ?
- A-t-on les compétences requises et la légitimité pour mener cette action ?
- Cette action sera-t-elle facilement acceptée par la population ?
- A-t-on déjà mené une action similaire antérieurement ?
- Les moyens mis à disposition sont-ils adaptés à notre action ?
- L’équipe est-elle vraiment motivée pour mener cette action ?
Choix des priorités:
- Quel est le problème prioritaire sur lequel nous pouvons agir ?
- A quel but de santé publique cette action va-t-elle contribuer ?

Etape 2: Elaboration du projet


1. Les objectifs
2. La programmation de la ou des stratégies d’action
3. Les critères d’évaluation
1. Définition des objectifs
- Quel est le but du projet ? (finalité de santé à laquelle l’action contribue)
- De quoi le public concerné sera-t-il capable à l’issue de l’action ?
- Qu’est-ce que cette action aura changé pour le public ?
- Quel est le résultat que nous espérons atteindre par l’action que nous allons
mettre en œuvre ?
Les objectifs:
- Objectifs globaux/généraux: ce que l’on souhaite que le projet produise,
donnent le sens de l’action
- Objectifs spécifiques : résultats concrets, capacités attendues de la part du
public
Les objectifs doivent répondre à la méthode « SMART »:
- Spécifique
- Mesurable
21

- Ambitieux
- Réaliste
- Temporel
Il faut faire le principe de l’escalier afin d’atteindre le sommet.
2. Programmation de la ou les stratégies d’action
- Veiller à la faisabilité : ce que nous voulons mettre en place, est-ce réaliste et
réalisable ?
- Veiller à l’acceptabilité : ce que nous voulons mettre en place va-t-il être bien
reçu par la population, par le patient.
- Recenser les ressources:
o Financières (budget alloué…)
o Matérielles (locaux, matériel pédagogique…)
o Humaines
- Choix de méthodes pédagogiques adaptés
- Elaboration du calendrier d’action (diagramme de Gantt)
- Elaboration des outils d’évaluation
Stratégie d’action
- Quelle méthode allons-nous mettre en œuvre ? (Éducation par les pairs,
formation, information…)
- Quelle stratégie de prévention allons-nous privilégier ?
o Stratégies de facilitation et de réduction des risques
o Acquisition de connaissances
o Réflexion sur ses attitudes et ses représentations
o Renforcement des compétences psycho –sociales
o Stratégies participatives
o Accompagnement relationnel
Programmation
Exemple de diagramme de Gantt

Projet d’une activité récréative et d’animation


Année 2018 Jan Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août
Location outil oui
Préparation oui
Appel fond Oui
Début activité Oui oui
Développement oui oui
Évaluation oui

Elaboration du projet
Elaborer un plan d’action, c’est la planification Méthode QQOQCP
- Quoi: qui fait quoi?
- Qui: pour qui?
- Où: où se déroule l’action?
- Quand: à quel moment se déroule l’action?
- Comment: avec quels moyens?
- Partenaires: avec quels partenaires?
Cette méthode doit permettre de clarifier les différentes étapes de la mise en œuvre
de l’action.
22

Etape 3: Mise en œuvre du projet


Etape 4: Evaluer – Communiquer
Objectifs mesurables = évaluation
L’évaluation c’est:
- Apprécier l’adéquation entre objectifs et résultats
- Mesurer l’écart entre l’objectif initialement fixé et le résultat obtenu
Etape 4: Evaluer
1. Evaluation de l’action
- Différents types d’évaluations:
o L’évaluation des résultats
o L’évaluation du processus
o L’évaluation de l’impact
Le but de l’évaluation n’est pas de prouver, mais d’améliorer.
- Evaluation des résultats:
o Vérifier si les objectifs ont été atteints (à partir d’indicateurs définis en
amont de l’action)
o Vérifier si ce que l’on a fait a du sens, si le projet est pertinent et adapté
- Evaluation de processus:
- Il s’agit de vérifier:
o La réalisation des activités prévues
o L’utilisation des ressources humaines, financières et matérielles
Evaluation de l’impact:
- Changements attribuables au projet mais non prévus dans les objectifs
- Les effets peuvent être positifs ou négatifs
- Ces retombées peuvent concerner la population cible ainsi que la population
générale
L’atteinte de l’objectif s’apprécie grâce à des indicateurs d’échec ou de réussite (une
date à ne pas dépasser, un nombre de participants à atteindre, une activité à
réaliser).
Ces indicateurs peuvent être quantitatifs ou qualitatifs.
L’indicateur est l’information qui permet de mesurer le critère, d’objectiver une réalité.
Exemple:
Objectif: améliorer l’accès aux soins du service de pédiatrie
Critère: réduction du délai d’attente de consultation
Indicateurs : nombre de consultés avant/après ; délais d’attente de consultation
réduit de 50% en 6 mois.
Étape 4: Communiquer
Communiquer les résultats :
- Aux différents organismes commanditaires
- Aux différents acteurs
- A la population, au patient
- Sous différentes formes pour transmettre des expériences et savoirs
De plus, il est rare qu’un problème soit formulé simplement. Celui ou celle qui est en
chargé de le traiter est souvent démunie :
- Par où commencer?
- Comment être sûr d’aborder le sujet correctement ?
- Quelle méthode utiliser?
- Comment vérifier que le problème a bien été traité ?
- Les résultats obtenus sont-ils conformes aux attentes initiales ?
23

Pour traiter un problème, il faut être méthodique, faire appel à une démarche fondée
sur quelques principes simples et clairement définis. Ce document de réflexion se
donne pour objectif de vous faire découvrir l’utilité d’une démarche rationnelle de
résolution de problème, de vous aider à choisir le bon outil et à l’appliquer de
manière optimale.
Dans ce cadre, nous vous proposons une méthodologie fondée sur un découpage en
quatre phases. Sans vouloir prétendre à l’universalité de la méthode proposée, elle
devrait quand même vous être d’un grand secours en cas de problèmes complexes.
Phase 1: La définition du problème POSER
Phase 2: L’analyse des causes ANALYSER
Phase 3: Recherche, Proposition et choix des solutions RESOUDRE
Phase 4: Mise en application et bilans AGIR

Phase 1: La définition du problème


Etape 1 : L’analyse de l’existant
Cette étape consiste à définir et à quantifier la situation de départ. Pour ce
faire, nous disposons d’un outil, le QQOQC. Avant de se lancer dans le projet, il faut
absolument poser clairement le problème, identifier les informations importantes, les
acteurs concernés, etc.…
De plus, les informations nécessaires à l’analyse du problème sont
généralement éparpillées auprès de différents services ou acteurs. Il faut donc les
identifier, les collecter et les ordonner. Pour ce faire, nous disposons d’outils tels que
les feuilles de relevés ou des graphiques.

Etape 2 : Identifier les aspects importants du problème


Dans le cadre de la résolution d’un problème, il est important de ne pas « s’éparpiller
». Les erreurs, défauts et « petits problèmes » n’ont pas tous la même importance,
les feuilles de relevé et les graphiques, tels que les histogrammes ne permettent pas
de mettre en évidence les importances relatives. Plus simplement, il faut identifier les
problèmes les plus importants et intervenir dessus en priorité.
L’erreur la plus fréquente est mise en évidence par les graphiques, mais est-
ce la plus importante ? Le diagramme de Gantt par exemple permet ce type
d’analyse ; de plus, il permet de décomposer les défauts en « sous-type » pour
déterminer si l’un d’eux est prépondérant.

Etape 3 : Définir des objectifs clairs et accessibles


La définition des objectifs (en général résoudre le problème) consiste à définir
les conditions de réussite d’un projet de résolution de problème. Plus simplement,
dans les étapes 1 et 2, nous avons défini « OU NOUS SOMMES » et dans cette
étape, nous définissons « OU NOUS VOULONS ALLER ». Avoir défini ces critères,
permet également de suivre l’évolution du projet et de choisir par la suite des
indicateurs de performance. De même que le QQOQC a servi à définir l’existant, il
servira à définir l’objectif, à le quantifier et à identifier les différents intervenants.

Phase 2: L‘analyse des causes


Etape 1: Identifier toutes les causes possibles
Identifier toutes les causes possibles, ceci sous-entend, prendre le temps de
réfléchir aux différentes causes et non pas se jeter directement dans la phase de
résolution du problème. Ceci est nécessaire, car les causes d’un problème ne sont
pas obligatoirement celles auxquelles nous pensons directement. Recourir au
24

Brainstorming (Remue-Méninges) permet d’élargir notre vision du problème pour


identifier toutes les idées de cause possibles.
Etape 2: Analyser les causes
Une fois déterminé un ensemble de causes possibles, il faut les regrouper et
les relier avec leurs effets (Cette liaison Cause-Effets permet d’éliminer des « causes
» n’ayant pas d’incidence sur le problème). Généralement, la réalisation d’un
diagramme Causes-Effets permet de regrouper les causes par thème, généralement
selon les ‘5M’ (Man, Money, Manufacturing, Management, Marketing).
Etape 3: vérifier les hypothèses
La classification des causes, l’identification des liens entre celles-ci et les
effets perceptibles ainsi que l’analyse du diagramme Causes-Effets, permettent de
formuler des hypothèses concernant l’origine du problème. Il faut donc maintenant
les vérifier, apporter les preuves. Il faut donc organiser une collecte de données pour
relever au cours du temps les événements susceptibles de démonter la réalité des
relations de causes à effet. L’utilisation d’un diagramme de Pareto peut alors s’avérer
utile pour comparer entre elles les causes et faire apparaître celles qui se vérifient le
plus souvent.

Phase 3: Recherche, Proposition et choix des solutions


Etape 1: Recherche des solutions possibles
Il faut dans cette étape sortir du cadre rigide de nos habitudes de réflexion, il
faut ouvrir le champ de réflexion de chacun, pour découvrir les solutions les plus
rentables et qui permettent à l’entreprise d’optimiser la réussite du projet en terme de
critères de performance.
Le brainstorming est l’outil privilégié pour mettre la créativité de chacun à
contribution. Il peut aboutir sur une liste riche en solutions pratiques et nouvelles.
Etape 2: La sélection des solutions à appliquer
Choisir la solution à appliquer est un acte important, qui engage l’avenir.
Chacun possède ses raisons pour privilégier l’une ou l’autre des solutions. Les
critères d’évaluation doivent être établis « à froid ». L’utilisation de la matrice des
votes pondérés, convient pour choisir ces critères. Une fois ces critères établis,
différentes méthodes peuvent être utilisées.

Phase 4: Mise en application, AGIR


Etape 1: Présentation à la hiérarchie
La présentation des solutions retenues à la hiérarchie, passe par la
constitution d’un dossier cohérent et clair, reprenant étape par étape la méthodologie
suivie et articulé en fonction de la présentation :
- De la démarche suivie,
- De la (des) solution(s) retenue (s),
- Des bilans financiers (si nécessaire),
- Du plan de mise en œuvre,
- Des fiches de plan d’action.
Etape 2 : La mise en œuvre
Etape 3 : Suivi des actions…
La mise en œuvre des solutions étant faite, il convient d’en évaluer les
impacts et d’en assurer la pérennité. Le suivi des actions consiste donc en:
- Suivre et maintenir l’effort d’amélioration entrepris,
- Evaluer l’impact des différentes améliorations entreprises
25

Devant un problème de santé, il faut des objectifs clairs. Pour les soins de l’avenir, il
faut de priorité réservée au patient. Souvent trois grands objectifs sont :
Objectifs 1. Obtenir de meilleurs résultats pour les patients grâce à un accès plus
équitable à des soins de qualité.
Par équité en santé, on entend une juste distribution des ressources en fonction du
besoin plutôt que de la quantité. En matière de santé, il n’est pas nécessaire que
tous les patients reçoivent le même nombre de services ou encore les mêmes
services. Il faut plutôt que tous les patients reçoivent les services dont ils ont besoin.
Pour assurer un accès équitable aux soins, nous devons cerner et éliminer les
différents obstacles à ce problème sur le plan financier, géographique ou culturel.
Objectif 2. Améliorer l’expérience des soins de santé en favorisant un continuum de
soins intégré et centré sur le patient.
Les réseaux locaux d’intégration des services de santé ont le mandat, comme leur
nom l’indique, d’intégrer les soins de santé. Ils ont accompli des progrès énormes à
cet égard au cours des dix dernières années. Nous avons encouragé bien des
intégrations qui ont amélioré la continuité des soins, mais nous savons qu’il reste
encore fort à faire. Notre troisième idée permettait de s’attaquer directement à la
tâche et d’aborder ce que nous appelons « l’impératif de l’intégration ». En termes
simples, nous avons reconnu que pour atteindre nos objectifs, nous devons amener
le vaste éventail de fournisseurs et d’organismes à mieux collaborer, à échanger des
renseignements et à centrer le système sur les besoins des patients. L’intégration
demeure un impératif à l’heure actuelle.
Objectif 3. Travailler avec les partenaires pour mettre sur pied un système de soins
de santé responsable et à rendement élevé
La notion clé en la matière est l’innovation. Pour créer un système de santé durable
et à rendement élevé, nous devons apprendre à faire les choses autrement. Nous
devons explorer de nouvelles idées. Nous devons cerner les besoins et adopter une
approche novatrice pour y répondre. Nous savons que pour réussir, nous devons
travailler en équipe.
26

CHAPITRE IV. INFIRMIERE FACE A SON STRESS


L’infirmière doit posséder les habiletés pour établir une relation aidante. Pour
établir et entretenir une relation aidante de façon efficace, elle doit posséder
certaines habiletés (Capacité à écouter de façon active, Capacité à observer et à
reconnaître les messages, Capacité à établir le contact, Capacité à communiquer de
façon verbale et non verbale) en communication et en relations interpersonnelles en
plus de savoir utiliser des techniques qui permettent de mener à bien une
conversation.
La relation d’aide efficace passe par : Capacité à écouter de façon active,
Capacité à observer et à reconnaître les messages, Capacité à établir le contact,
Capacité à communiquer de façon verbale et non verbale
La capacité à établir le contact exige de manifester de l’ouverture d’esprit et
avoir confiance en soi. Faire preuve de respect envers autrui. Faire preuve de
compréhension empathique. Permet d’accepter l’autre de façon inconditionnelle et
avec compassion. Permet de mettre en valeur son authenticité et sa crédibilité.
Permet de mettre la personne en confiance et d’entrer en relation aidante. Permet à
l’intervenante de s’affirmer de façon à résister à la manipulation possible et d’établir
ses limites sans culpabilité. Permet de reconnaître le caractère unique de la
personne aidée et sa capacité à faire des choix. Permet de comprendre les
motivations et les comportements de l’autre personne, sans avoir à les approuver.
Permet de réduire les oppositions. Encourage la personne aidée à se livrer
davantage grâce à l’intérêt que l’intervenante lui porte.
Capacité à écouter de façon active signifie : - Écouter de façon active.
– Toucher la personne aidée. – Respecter les moments de silence.
Capacité à observer et à reconnaître les messages signifie : - Observer et
reconnaître les messages. – Valider sa perception du message. – Permet
d’interpréter une information souvent complexe. – Permet de confirmer ou de
modifier ce que l’intervenante a entendu. – Permet d’apporter des clarifications et
des précisions.
Capacité à communiquer de façon verbale et non verbale signifie : -
S’exprimer avec simplicité, clarté et brièveté, dans un vocabulaire accessible et avec
un débit normal. – Être à-propos. – Choisir un moment et un lieu convenables. –
Permet de partager de l’information. – Permet une compréhension maximale. –
Concerne directement la personne qui a besoin d’aide. – Permet de s’assurer que la
relation aidante a lieu à un moment et dans un lieu qui conviennent.
Rosenman et coll. (1964) soutiennent l'importance de la personnalité de
l'individu quant à sa perception et à son interprétation de ce qui est générateur de
stress et aux comportements qui en découlent. Ils regroupent donc les individus en
trois catégories de personnalités, soit les types A, B et C.
Les personnalités de type A sont en général des individus agressifs,
combatifs, impulsifs, ambitieux, pressés et détestant attendre. Il semble d'ailleurs que
90% des sujets atteints d'infarctus soient de type A.
De leur côté, les personnes de type B sont, à toutes fins pratiques, l'idéal de
la population. Utilisant leur rythme naturel de stress pour développer l'énergie
nécessaire pour résoudre leurs problèmes, elles sont sages, réalistes et bien dans
leur peau. Cette catégorie est cependant minoritaire.
Quant au type C, il intériorise sa réponse au stress. Il espère dominer et
maîtriser le stress. C'est un faux calme qui cache sa souffrance. Il se détruit d'autant
plus intérieurement qu'il ne peut extérioriser sa réaction.
27

Les effets du stress sur l'individu sont donc le fruit de facteurs multiples
auxquels nous nous attardons ici davantage.
Facteurs et environnement associés au stress
D'après Greenberg (1983), le stress est issu à la fois du stresseur et des facteurs de
conditionnement.
Les stresseurs
Toujours d'après le même auteur, un stresseur est un stimulus qui a le
potentiel d'initier la réaction fuite/combat chez un individu.
Il y a des stresseurs mineurs et d’autres plus forts.
Un autre, McGrath (1970), classe les stresseurs en quatre catégories
distinctes :
1. la crainte réelle ou anticipée d'une blessure physique, de la douleur ou dela
mort ;
2. la crainte réelle ou anticipée d'un traumatisme psychologique ;
3. la crainte réelle ou anticipée d'une rupture dans ses relations sociales ;
4. le fait de vivre dans un environnement appauvri, peu accueillant et
contraignant.
Les facteurs de conditionnement
Selye désigne comme facteurs de conditionnement tout élément qui modifie
qualitativement et quantitativement l'impact des stresseurs (Dutil et coll., 1983).
Les principaux sont, selon Savoie et Forget (1983) :
1. les différences individuelles comme l'âge, le sexe, la personnalité ;
2. la perception qu'a l'individu du stresseur, l'interprétation de la menace ;
3. l'expérience antérieure qui, de façon générale, joue sur la capacité
individuelle par sa connotation positive ou négative ;
4. les relations interpersonnelles ;
5. l'importance que prend pour l'individu la capacité de répondre à la
demande.
Les sources de stress au travail
Diverses études ont été menées depuis et une liste imposante de variables
est ressortie de ces nombreuses recherches. Ainsi,
Le stress au travail se rapporte donc aux stresseurs physiques et chimiques
(bruit, chaleur, etc.) et aux agents d'origine psychosociale (tâche, confrères de
travail, etc.).
Il peut avoir comme origine de deux sources : les sources personnelles et
les sources organisationnelles
Les sources organisationnelles
a) Les facteurs organisationnels généraux et diffus : l'effet combiné de la
taille de l'organisation et du degré de formation de ses opérations ; la structure
hiérarchique des organisations ; la compétition interindividuelle pour un nombre
limité de récompenses.
b) Les facteurs liés au rôle : le rôle en général c'est le comportement propre
à la fonction plutôt qu'à l'individu qui la remplit ; les conflits de rôle, soit, le fait qu'il y
ait simultanément deux ou plusieurs ensembles d'exigences qui font qu'on ne peut se
soumettre à la fois aux unes et aux autres.
L'ambiguïté dans les rôles, liée à l'incertitude quant à la définition de la tâche.
Cette ambivalence peut être vécue relativement aux attentes des autres vis à-vis du
rôle que l'on doit tenir, aux choses à faire comme telles, au niveau de responsabilité
dévolu et à la latitude consentie dans l'exécution.
28

Les rôles trop surchargés ou trop allégés : on parle de rôle surchargé lorsque
les différentes exigences des tâches liées à ce rôle ne sont pas intrinsèquement
incompatibles entre elles, mais excèdent qualitativement ou quantitativement la force
ou la capacité de l'individu à les remplir, ou encore le poussent à agir de façon
précipitée, sacrifiant le soin ou l'attention à apporter.
Quant au rôle allégé, c'est celui où les capacités de l'individu dépassent les
exigences de la tâche.
c) Les facteurs liés à la tâche et aux conditions de travail : il faut
considérer tant la complexité de la tâche à accomplir que la rétroaction qui est
fournie à l'employé. De plus, le fait d'être responsable d'autres personnes est un
facteur positivement significatif dans la prédisposition aux maladies cardio-
vasculaires.
d) Les relations interpersonnelles : la détérioration des relations
interpersonnelles au travail amène des tensions psychologiques et de l'insatisfaction
au travail. Il est établit que le stress ressenti par un individu dans une situation de
tension est amoindri par la présence de support social.
Les sources liées à l'individu
Les sources reliées à l'individu sont la personnalité, les caractéristiques socio-
démographiques, l'implication personnelle et la forme physique.
a) La personnalité :
Elle joue un rôle prépondérant dans l'interprétation des sources de stress.
Que l'on pense au trait d'anxiété, à la rigidité interne, à la typologie A, B ou C qui
caractérise la volonté de réussir ou, au site de contrôle interne ou externe d'un
événement (c'est-à-dire que l'individu interprète l'arrivée d'un événement comme
étant relative à son comportement [interne] ou aux forces extérieures [externes]),
tous ces facteurs influencent, de façon positive ou négative, l'impact des stresseurs
sur l'individu.
b) Les caractéristiques socio-démographiques :
Si certains résultats indiquent des corrélations entre l'âge, le sexe et le niveau
de stress, il appert cependant que l'interprétation de ces variables est complexe et
délicate.
c) L'implication personnelle et l'importance relative accordée au travail :
La première est liée à la motivation intrinsèque, alors que la seconde
comprend toutes les raisons qui rattachent un individu à son travail, motivation
extrinsèque comprise.
d) La forme physique :
De plus en plus d'études relient la forme physique et le niveau de stress, par
la tangente de l'activité physique comme exutoire du stress et de la forme physique
comme résultante de l'activité.
Les conséquences du stress au travail
Quand une personne travaille à un niveau de stress optimal, on observe chez
elle un jugement plus fiable, une plus grande clarté dans la perception, une plus
grande flexibilité et une aptitude à ne pas perdre la tête dans une crise (possibilité de
formuler des solutions de rechange). Toutefois, lorsque le niveau s'éloigne
sensiblement de l'optimum, des conséquences négatives peuvent apparaître, tant
chez l'individu lui-même qu'au sein de l'organisation de travail.
1. Conséquences organisationnelles à long terme
Comme la surveillance organisationnelle nécessite un certain recul, nous nous
orientons donc uniquement sur les conséquences à long terme du stress au travail.
29

Celles-ci se regroupent selon deux grandes catégories, les unes liées au


rendement de l'employé et les autres s'apparentant plus aux comportements de type
"retrait", comme l'absentéisme, la mobilité et le taux de roulement, de type
protestation, comme les griefs, et de type négligence, comme la susceptibilité aux
accidents de travail.
Par exemple, la baisse de productivité et le coût direct du traitement à la suite
de problèmes de santé reliés au stress, sont évalués annuellement à 13 milliards de
dollars dans l'industrie canadienne.
2. Conséquences individuelles à moyen terme
Étant donné que le facteur duré apparaît comme particulièrement important
dans les conséquences individuelles du stress, nous n'abordons pas la facette des
conséquences individuelles à court terme. Les symptômes ont été regroupés en
indicateurs de tensions psychologiques et comportementaux, d'une part, et
physiologiques et somatiques, d'autre part.
a) Indicateurs psychologiques et comportementaux :
Au plan psychosocial, les problèmes reliés au rôle comme l'ambiguïté, les
conflits de rôle, ou des rôles surchargés ou trop allégés amènent l'insatisfaction au
travail, la tension, l'anxiété, l'ennui, l'irritation et la fatigue. Au plan comportemental,
on remarque le tabagisme, la consommation d'alcool, une augmentation des visites
au dispensaire, un gain ou une perte de poids marqués, un excès ou un manque
d'appétit.
b) Indicateurs physiologiques et somatiques :
Quant aux paramètres physiologiques et somatiques, ce sont ceux du stress
en général, soit l'accélération du pouls et de la respiration, l'augmentation des
catécholamines, etc.
3. Conséquences individuelles à long terme
De nombreuses maladies psychosomatiques peuvent être reliées au stress,
comme les maladies cardio-vasculaires, l'ulcère peptique, les migraines, le diabète
(pour une certaine partie), l'asthme, l'eczéma, la colite et jusqu'à un certain point, le
cancer. Enfin, soulignons que les maladies cardio-vasculaires causent, à elles
seules, près de la moitié des décès dans certains pays riches.
Des troubles psychologiques divers peuvent aussi être directement reliés au
stress, comme l'angoisse, l'anxiété, la dépression et même la schizophrénie.
En résumé, le stress au travail est un problème à multiples facettes, où la
source de stress (intensité et durée), l'individu (personnalité, perception,
antécédents, etc.) et le support social jouent des rôles interactifs. De plus, les
manifestations du stress chez le même individu sont différentes selon les
circonstances, à cause de l'importance relative de chacune des variables
accumulées en un temps donné.
Le stress au travail chez les infirmières
De nombreuses études ont révélé que certains facteurs liés au travail sont
associés à des risques élevés de stress professionnel ou d'épuisement. Les
personnes qui avouent faire un travail stressant sont fréquemment celles qui
assument la responsabilité directe de faire fonctionner le système, tout en n’ayant à
peu près aucun pouvoir sur ce dernier. C'est souvent là le rôle de l'infirmière.
Pour éviter le "burn-out", les infirmières prennent souvent des congés de
maladie ou des congés sans solde.
La fréquence des désordres de la santé mentale chez des individus provenant
de 130 occupations différentes, indique une très forte incidence d'anomalies
mentales parmi les professionnels de la santé œuvrant dans les hôpitaux.
30

Enfin, depuis le milieu des années '70, un terme nouveau, le "burn-out" a fait
son apparition. Ce terme désigne un état de diminution physique et émotionnelle
résultant de conditions de travail.
Le "burn-out" est un processus qui, s'il n'est pas identique pour chaque
personne, comprend un état d'épuisement physique et émotionnel, une attitude
négative envers soi-même et son travail et un désintérêt vis-à-vis des compagnons
de travail et des bénéficiaires.
Le "burn-out" est une des conséquences d'une exposition prolongée à un
stress élevé. Les personnes qui optent pour des professions de type "aidante" ont
plus de risques de s'engager sur la voie du "burn-out" en regard des attentes
irréalistes qu'elles nourrissent face à celles-ci.
Voyons donc quelles sont, à travers la pratique infirmière, les principales
causes de stress au travail.
Les causes de stress au travail chez les infirmières
Si certaines causes peuvent être tout simplement reliées au fait d'accomplir un
travail comme tel, d'autres sont particulières à la tâche de l'infirmière.
Divers auteurs regroupent, chacun à leur façon, l'ensemble des sources de
stress spécifiques à l'exercice des soins infirmiers. L'approche privilégiée cite les
facteurs suivants:
1. Les facteurs reliés à la mort
Sous ce vocable, nous retrouvons autant des facteurs reliés à la douleur qu'à
la mort. Le bénéficiaire qui va mourir est habituellement hospitalisé pendant une
période de temps plus long, et des liens plus que professionnels sont souvent tissés
avec plusieurs membres de l'équipe en place, dont l'infirmière. Le contact avec des
bénéficiaires dont la mort est imminente ou dont le traitement n'apporte pas les
résultats escomptés, les discussions avec le mourant lui-même et sa famille mènent
souvent l'infirmière à des prises de conscience face à sa propre mort et aux valeurs
fondamentales de sa vie, en plus de lui faire vivre, de façon régulière, les
phénomènes de deuil. Quant aux conditions dans lesquelles survient le décès, elles
affectent aussi le personnel en place (ex.: décès d'un jeune enfant).
2. Les conflits avec les médecins
Même si, dans l'ensemble, la vision médicale traditionnelle s'élargit lente
ment, il demeure néanmoins que certaines situations quotidiennes sont perçues
négativement par les infirmières. La critique ou les conflits avec les médecins
génèrent alors des tensions inutiles.
3. La préparation inadéquate
L'infirmière est confrontée quotidiennement aux questions des bénéficiaires et
de leurs familles, tant aux plans de la technologie et de l'appareillage qu'à ceux de la
maladie et du traitement eux-mêmes. De plus, les phases d'acceptation du
diagnostic par lesquelles passent le malade et ses proches demandent, de la part de
l'intervenant, des connaissances et des habiletés au chapitre de la relation d'aide et
la capacité d'apporter, au moment opportun, l'aide et le support nécessaires à la
guérison ou l'accompagnement dans une fin paisible.
4. Manque de support
Faute de temps et d'occasions, il est souvent difficile pour l'infirmière
d'échanger avec ses collègues, tant sur les problèmes vécus dans l'unité de soins,
que sur ses expériences ou ses sentiments. Elle a ainsi très peu d'opportunités de
partager sa fatigue, son désintérêt ou ses craintes.
31

Les infirmières ont tellement à faire pour s'adapter aux stress multiples de
l'environnement et qu'elles ont si peu de temps pour elles-mêmes qu'elles ne
peuvent que difficilement en consacrer aux autres.
5. Les conflits avec les autres infirmières
II faut établir ici la différence entre les relations avec l'autorité, soit le chef de
service ou la coordonnatrice, et celles avec les collègues de travail.
Les tensions entre le supérieur et l'infirmière par des demandes impossibles
du premier, le manque de rétroaction et d'information sur le travail fourni, la difficulté,
pour l'employé, de définir ses responsabilités et la certitude de n'avoir aucune
influence sur les décisions à prendre. L’incompétence du chef de service à évaluer
ce qui se passe dans son unité de soins. Il convient toutefois de ne pas exclure la
possibilité que le conflit avec l'autorité origine de l'incompétence ou de la faible
performance d'une infirmière.

6. La charge de travail
Le manque de personnel, le manque de temps et l'alourdissement de la tâche
sont, pour l'infirmière, une préoccupation quotidienne. L’augmentation de la clientèle
de soins prolongés qui, répartie dans les unités de soins de courte durée, contribue à
intensifier sensible ment le rythme des soins infirmiers. De plus, on note un nombre
grandissant de transferts internes avec l'apparition de goulots d'étranglement qui
occasionnent une surcharge de travail pour le personnel de l'unité. Quant au profil de
la clientèle, il s'alourdit, alors qu'en parallèle, la technologie se raffine, imposant de
nouvelles
7. Contraintes.
Les problèmes vécus dans le domaine de la main-d’œuvre infirmière, l'exode
de ces dernières hors des centres hospitaliers, l'absence de personnel de
remplacement, le taux effarent d'employés à temps partiel (près de 60% dans
certains centres hospitaliers), créent, chez les infirmières en place, des pressions
qu'elles ne peuvent éviter. Enfin, le temps disponible est souvent amputé par bon
nombre de tâches cléricales qui, si elles doivent être accomplies, le sont aux dépens
du temps disponible pour vaquer aux soins et procéder à des actes infirmiers
proprement dits.
8. L'incertitude concernant le traitement
Le niveau de responsabilité de l'infirmière auprès du bénéficiaire l'amène
souvent à prendre conscience de son manque d'information en regard de la condition
bénéficiaire. Ces lacunes se manifestent tant au plan de données scientifiques
relatives à l'état du client qu'à celui des renseignements transmis au bénéficiaire par
son médecin traitant.
En effet, liée par le secret professionnel, l'infirmière doit à la fois éclairer et
renseigner le bénéficiaire dans la limite de ses fonctions, tout en se guidant sur l'in
formation préalable transmise par le clinicien.
9. Autres facteurs
De nombreux auteurs tiennent compte du type d'unité où l'infirmière travaille
comme indice de prédiction du niveau de stress. D'autres mettent aussi en évidence
le manque d'expérience.
32

Enfin, non seulement la présence de conditions négatives mais l'absence de


conditions positives telles la rémunération adéquate, la possibilité d'établir un plan de
carrière, l'autonomie et l'actualisation de soi contribuent à augmenter éventuellement
le niveau de stress chez les infirmières.
En conclusion, l'évaluation du stress au travail en milieu hospitalier doit tenir
compte de nombreux éléments, tant au chapitre de l'étiologie qu'à celui des
conditions d'apparition et des effets ressentis. L'ensemble de ces paramètres est
bien représenté, qui proposent un modèle dit "conditionnel et cognitif du stress au
travail en milieu hospitalier". Il s'agit là, à notre avis, d'une synthèse adéquate, qui
cerne la dimension tant individuelle qu'organisationnelle de cette problématique.

La connaissance du stress et de ses émotions


Peu importe le mécanisme individuel utilisé pour éviter le stress, la première
étape est d'être conscient de sa présence. Il faut d'abord connaître l'ennemi avant de
le combattre. Plus vous connaissez les composantes et la dynamique du stress,
mieux vous pouvez prévenir les réponses nuisibles ou les désordres psychologiques
reliés à sa présence.
Il faut être attentif à ses besoins et à ses émotions. C’est à la base de toute
approche menant à la gestion du stress. Chaque individu a une connaissance
intuitive, supportée par l'expérience personnelle, le sens commun, les croyances
religieuses et la sagesse des autres, à propos de l'influence de ses attitudes et de
ses convictions sur sa façon de voir la vie.
Le fait de résoudre ou non une situation de crise dépend souvent de la présence ou
de l'absence d'espoir, de la persévérance dans la lutte et de l'expérience antérieure.
En effet, l'individu apprend de nouvelles façons de s'en sortir à travers ses
expériences de vie et qu'elles influencent sa réponse au stress, en plus de ses
ressources intellectuelles, sociales et économiques
L'apprentissage de diverses stratégies
De nombreuses écoles de pensée ont développé diverses stratégies et/ou
méthodes afin d'aider l'individu à prendre son stress en main. La maîtrise d'un ou de
plusieurs de ces moyens n'est toutefois possible que dans le cadre d'une formation
spécifique.
La modification des attitudes
L'incapacité de dire non et la difficulté de s'affirmer sont des causes
permanentes de stress, tant au travail qu'à la maison. On affirme que, bien qu'il faille
tenir compte du bien-être des autres, il est une seule personne capable de vraiment
se préoccuper du bien-être d'un individu : lui-même.
La gestion des stresseurs de la vie commence par l'apprentissage à répondre
de soi et à assumer ses responsabilités. Le pouvoir de prendre son stress en main
est directement reh'é à la reconnaissance des choix qui ont été faits et à la
découverte de la possibilité d'en faire d'autres. Etre conscient de ses choix apporte à
l'individu la liberté de devenir plus que ce qu'il est déjà.
Il semble donc clair que, dans une situation donnée, l'attitude individuelle
influence, de façon positive ou négative, le niveau de stress généré par l'événement
ou la situation. Si certaines de ces attitudes peuvent, d'une façon ou d'une autre, être
modifiées, de même en est-il souvent du contexte.

Stratégies visant la modification de la situation


33

Il faut reconnaître les stresseurs et agir sur eux de façon précoce, au lieu de
nier leur présence et de laisser la situation s'amplifier, s'avère une démarche
essentielle à la préservation de la santé physique et mentale.
Plusieurs approches peuvent se révéler hautement utiles. Parmi celles-ci,
soulignons la gestion du temps, la délégation, l'approche par résolution de problème
et la créativité.
Le temps est sans doute l'un des éléments le plus souvent invoqué comme
source de stress. En effet, manquer de temps, se sentir bousculé, pressé, encadré
dans des échéanciers serrés, nous rappellent chaque jour que le temps, c'est la vie.
Cependant, le temps est distribué également à tous. Le problème est donc individuel
et n'est pas tant au niveau de la quantité de temps dont chacun di pose, mais de la
façon de l'utiliser. C'est pourquoi la compréhension et l'apprentissage de la gestion
du temps permettent à l'intervenant de se prendre en charge de façon plus efficace,
en regard du temps qui lui est imparti pour accomplir certaines tâches.
La communication est le processus par lequel une personne communique à
une autre ses pensées, ses sentiments et ses idées. C'est un outil qui procure à un
individu les moyens d'en comprendre un autre, d'accepter et d'être accepté, de
communiquer et de recevoir de l'information, de donner et de recevoir des
instructions, d'enseigner et d'apprendre.

Les stratégies liées à l'organisme


Ainsi, nous regroupons sous ce vocable les dispositions et approches visant à
assainir l'organisme, à mieux le connaître et l'écouter. On souligne l'importance d'une
saine alimentation comme partie intégrante de stratégies de gestion du stress. Le fait
de prendre des repas nutritifs à intervalles réguliers contribue à augmenter l'énergie.
I! est important d'inclure dans la diète des aliments qui ont l'air appétissants, qui
sentent bon et dont le goût est agréable. De plus, il semble que certaines
composantes alimentaires comme la caféine et les sucres raffinés exagèrent les
réponses individuelles au stress.
Certains auteurs ont insisté sur l'importance d'un régime alimentaire équilibré, relie le
stress au déséquilibre alimentaire et à l'obésité qui, trop souvent, en découle.
Soulignons aussi que de bonnes habitudes de sommeil comprenant un horaire
régulier, un nombre d'heures suffisant et une qualité réparatrice adéquate contribuent
à restaurer l'intégrité physique et psychologique et à augmenter la tolérance
au stress.
Enfin, le massage, le toucher thérapeutique, la méditation et l'activité physique
constituent aussi des stratégies visant à diminuer la tension et à améliorer le bien
être.

Les groupes de support


De nombreux auteurs identifient la présence de groupes de support comme un
facteur positif afin de contribuer à la réduction du stress chez les infirmières. Le fait
de pouvoir partager avec ses collègues brise l'isolement, permet l'expression des
sentiments et aide l'individu à prendre conscience de la présence des symptômes du
stress.
En résumé, la gestion du stress en milieu de travail est à la fois possible et
indispensable. Plusieurs stratégies sont en effet disponibles, aussi bien pour
favoriser la prise de conscience à la présence du stress, que pour le gérer
efficacement ou pour soutenir les efforts de chaque individu.
34

CHAPITRE V : L’INFIRMIERE ET LA PREVENTION DES MALADIES


5.1. Définition de la prévention
La prévention est l’ensemble des mesures visant à éviter et à réduire le nombre et la
gravité des maladies ou des accidents c’est-à-dire l’ensemble des actions qui tendent
à promouvoir la santé individuelle et collective en :
- Assurant l’intégrité physique et mentale et en développant les capacités
vitales de chaque personne (créativité, désir, plaisir, rapport actif avec
l’environnement…)
- Réduisant les menaces que font peser sur la personne ses environnements
physiques, psychologiques et sociaux.

5.2. Les différents types de prévention


5.2.1. La prévention primaire
Elle a pour but de combattre la maladie en protégeant l’individu et la population avant
qu’ils aient subi la première atteinte.
Elle implique la lutte contre les facteurs nuisibles associés à l’apparition des maladies
dans l’environnement physique et psycho-social, au niveau des habitudes et de
l’hygiène, tant sur le plan collectif qu’individuel. Tous les actes sont destinés à
diminuer l’incidence d’une maladie c’est-à-dire diminuer le risque d’apparition de cas.
Exemple : hygiène du milieu, hygiène individuelle, les vaccinations, les traitements
systémiques.
5.2.2. La prévention secondaire
Elle a pour objet de découvrir et de traiter des maladies ayant déjà produit une
altération pathologique, mais n’ayant pas encore atteint le stade auquel l’intéressé
vient spontanément se faire soigner.
Elle peut s’exercer d’une manière indéterminée sur une population entière (dépistage
systématique) ou s’exercer sur des personnes sélectionnées, soit au cours d’une
consultation médicale soit au moyen d’actes techniques exécutés par du personnel
paramédical dans le cadre de programme de prévention (dépistage sélectif et
dépistage orienté sur des groupes à hauts risques). Tous les actes sont destinés à
diminuer la prévalence d’une maladie, donc à réduire le nombre de malades en
réduisant la durée de la maladie.
La prévention secondaire exige un diagnostic précoce et un traitement rapide des
pathologies
Exemple : dépistage, prévention de la progression de la maladie
5.2.3. La prévention tertiaire
Elle vise à éviter les rechutes, les complications, les séquelles d’une maladie. Tous
les actes sont destinés à diminuer la prévalence des incapacités chroniques ou des
récidives, donc à réduire au maximum les invalidités fonctionnelles consécutives à la
maladie.
Note:
La prévention peut être orientée ou non orientée.
La prévention orientée a pour but de mettre à l’abri l’individu ou le groupe contre une
affection spécifique prévisible, de le protéger contre les nuisances ou les
inconvénients de telle situation ou de tel milieu bien identifié.
La prévention non orientée a pour but de prémunir un individu ou un groupe contre
toutes les affections dépistables.
La prévention peut être individuelle ou collective.
La prévention individuelle et familiale est exercée par le médecin de famille sans qu’il
soit possible de distinguer les actes préventifs des actes curatifs. Il exerce en effet
35

une surveillance active de l’état de santé de ses patients, il est responsable du suivi
des patients, lorsqu’une anomalie ou déficience a été dépistés dans les circuits de
prévention collective, et de plus il est chargé de l’éducation à la santé de ses
patients.
La prévention collective est une médecine préventive organisée par exemple
indépendamment de la médecine curative, confié à des équipes médicales
spécialisées, le plus souvent dans des centres de santé, distincts des centres de
soins.

5.3. Notion d’épidémie, pandémie et endémie

5.3.1. L’épidémie : elle représente l’apparition d’une série de cas, comparable au


point de vue caractère et cause et en nombre nettement au-delà des expectations
habituelles.
Elle doit également tenir compte de la voie de propagation de la maladie.
Dans le cas d’une source commune de contagion (par exemple une intoxication
alimentaire), deux malades ayant ingéré la substance identifiée comme véhicule de
contagion dans une enquête épidémiologique peuvent représenter une urgence
épidémiologique de même qu’un seul cas de botulisme ou d’intoxication chimique.
Une épidémie est un phénomène de masse limité du point de vue temps et espace.

5.3.2. La pandémie : elle est un phénomène de masse limité dans le temps mais
pas dans l’espace. Les apparitions soudaines et récentes de la grippe sur plusieurs
continents et sa disparition quelques mois plus tard en sont des illustrations. Les
pandémies des maladies transmissibles par voie respiratoire comme celle de la
grippe sont explosives et d’une durée relativement courte.
Une pandémie d’une maladie transmissible par voie digestive comme le choléra sera
d’une durée plus longue.

5.3.3. L’endémie : elle est un phénomène de masse illimité dans le temps et limité
dans l’espace. Temps illimité signifie présence de nombreux cas de maladie pendant
décennies, atteignant en général plusieurs générations successives. La malnutrition,
le paludisme ou le trachome sont endémiques dans les régions sous-développées.
Les maladies cardiovasculaires, l’obésité ou la carie dentaire deviennent
endémiques dans les pays industrialisés.
36

CHAPITRE VI. PROCESSUS DU VIEILLISSEMENT


6.1 TYPES DE VIEILLISSEMENT
6.1.1. LE VIEILLISSEMENT SOCIAL
DÉFINITION
La vie entraîne une succession de pertes : perte de l’enfance, perte de la jeunesse
décès d’un parent, etc. Avec l’avancée en âge, ces pertes sont plus nombreuses :
perte du travail (retraite), perte du rôle familial, perte d’autonomie, perte de l’image
de soi, perte d’idéaux non réalisés, etc. La personne âgée, confrontée à ces
difficultés, peut arriver à remplacer ces pertes par de nouveaux centres d’intérêts.
Lorsqu’elle n’y arrive pas, elle risque de s’isoler progressivement et de se replier sur
elle-même.
IMPORTANCE
Il est important que l’infirmière fasse véritablement connaissance avec la personne
âgée, connaisse son histoire, son vécu, afin de :
- mieux la comprendre et pouvoir l’aider ;
- élaborer son projet de vie (voir milieu de vie II).
DÉVELOPPEMENT
A. La retraite
C’est la cessation de l’activité professionnelle. C’est aussi pour beaucoup la perte de
son rôle social. Sa survenue est abordée avec une sérénité variable selon
l’investissement du sujet dans son image sociale et selon l’épanouissement que lui
procurait son métier. La modification des rythmes de vie et la diminution des apports
relationnels peuvent entraîner entre autres l’ennui, le sentiment d’inutilité, le laisser-
aller ou le besoin intense de contacts extérieurs. De nombreuses personnes
remplacent leur profession par un autre rôle social (associations, bénévolat, etc.).
B. La perte du rôle familial
Les enfants sont grands et ont quitté le foyer familial. Le rôle de parent est constitué
d’actions et d’intentions constructives, qui contribuent plus ou moins au sens de
l’existence et à la construction de l’identité. Le départ des enfants peut être vécu plus
ou moins douloureusement selon l’investissement qui a été réalisé. Il peut être
substitué par un investissement auprès de petits-enfants ou petits-neveux.
C. La perte de l’autonomie
La perte de l’autonomie résulte de la perte plus ou moins progressive de ses
capacités mentales et physiques. La vieillesse entraîne tôt ou tard un état de
dépendance, intervenant de façon plus ou moins progressive (dégradation très lente
dans le cas des maladies dégénératives). La dépendance implique le besoin de
l’autre, ce qui peut être vécu comme une soumission et peut s’avérer très difficile à
vivre.
D. La perte au niveau de l’image corporelle
Le corps se modifie et se fragilise.
La personne âgée est amenée à accepter (ou non) qu’elle n’est plus le maître de ce
corps vieilli et/ou malade.
Il lui faut aussi gérer l’image de ce corps. Cette image peut provoquer de la honte ou
des regrets et génère de grands bouleversements au niveau de son identité (et plus
particulièrement de son estime de soi). Cette image corporelle peut être aussi
fièrement assumée.
E. La perte des repères en cas d’entrée en institution
Les motifs : Les raisons qui conduisent une personne âgée à entrer dans une
institution spécialisée (maison de retraite, service de gériatrie, établissement de long
37

séjour, etc.) sont multiples. Les principales sont la sécurité et la salubrité. La


personne âgée n’est plus « jugée » apte à assumer les fonctions essentielles à sa
survie (par exemple : personne sujette aux chutes, aux malaises, ne pouvant plus
vivre seule, etc.).
L’entrée en institution est hélas rarement volontaire et même si elle est le fruit d’une
analyse objective de la situation par la famille ou les services sociaux ou sanitaires,
elle reste néanmoins subie et douloureuse.
Il est important pour l’animateur de connaître les raisons du placement car elles vont
conditionner le comportement du résident.
« Toute personne âgée en situation de handicap ou de dépendance doit pouvoir
choisir un lieu de vie – domicile personnel ou collectif – adapté à ses attentes et à
ses besoins. ».

Les conséquences
La rupture avec le milieu familier, géographique, familial ou social est également
une rupture avec l’histoire propre du sujet. Elle peut aussi être accompagnée de
la perte de l’autonomie financière (perte ultime du rôle social). Les répercussions
sont multiples et des troubles comportementaux peuvent apparaître rapidement.

ROLE DE L’INFIRMIERE
L’infirmière peut être animatrice, c’est d’abord aller à la rencontre des personnes
âgées pour établir une relation humaine fondée sur la confiance et le respect. Pour
pouvoir comprendre une personne, il faut connaître son histoire, les moments
difficiles qu’elle a traversés, afin de pouvoir agir avec elle avec tact. L’écoute et
l’empathie (capacité de se mettre à la place de l’autre) sont donc des qualités
essentielles dans l’animation.
Pour être animateur auprès des personnes âgées, il est fondamental de se poser la
question de sa propre vieillesse. Que signifie une « vieillesse réussie » ? La réponse
appartient à chacun, selon sa personnalité, son histoire et son environnement
social et culturel.
L’infirmière sera un guide. Si elle nourrit une idée positive de la vieillesse, il aura plus
de facilités à amener les personnes vers un idéal de vie et de vieillissement qui
relève de l’épanouissement et non pas du passe-temps.
6.1.2. LE VIEILLISSEMENT BIOLOGIQUE
DÉFINITION
Le vieillissement biologique est le déclin des capacités physiques et mentales d’une
personne.
Les effets importants du vieillissement se font sentir lors du troisième âge et
s’accélèrent brusquement après 75 ans. Toutefois, cela dépend du vécu de la
personne et de son état de santé.
IMPORTANCE
La connaissance du vieillissement biologique permet à l’infirmière de mieux prendre
en compte les fragilités de chacun et d’anticiper les besoins de la personne.
Néanmoins, dans le cadre professionnel, la personne âgée ne doit pas être abordée
sous l’angle du déclin de ses capacités, mais plutôt selon ses capacités restantes.
DÉVELOPPEMENT
A. Les aptitudes physiques
Les aptitudes physiques se dégradent avec l’âge et l’on constate une diminution :
- du tonus musculaire (par exemple : diminution des qualités physiques d’endurance,
instabilité de la marche) ;
38

- de la souplesse articulaire (par exemple : mouvements limités, parfois douloureux) ;


- de la coordination des mouvements (par exemple : accentuation de la maladresse,
perte d’équilibre, casse d’objets, chutes plus fréquentes, etc.) ;
- de la capacité cardio-pulmonaire (réduction des possibilités d’effort) ;
- des facultés sensorielles (déficiences visuelles, auditives, etc.).
« La vieillesse est une étape de l’existence pendant laquelle chacun poursuit son
accomplissement. Les personnes âgées, pour la plupart, restent autonomes et
lucides jusqu’au terme de leur vie. Au cours de la vieillesse, les incapacités
surviennent à une période de plus en plus tardive. Elles sont liées à des maladies ou
des accidents qui altèrent les fonctions physiques et/ou mentales. ».

B. Gros plan sur le vieillissement des fonctions motrices


La personne âgée éprouve des difficultés à se mouvoir, à maintenir une bonne
posture et à préserver son équilibre.
Voici les principaux phénomènes qui en sont la cause :
- la perte de la masse musculaire (de 30 à 50%) ;
- la dégénérescence des cartilages et la perte de l’élasticité des ligaments et tendons
;
- la modification du métabolisme osseux (par exemple : apparition d’ostéoporose à
cause de carence en calcium) ;
- la déformation osseuse au niveau des pieds qui entraîne une instabilité lors de la
marche (les risques de chute sont alors accrus).

C. Les aptitudes cognitives (mémoire, jugement, raisonnement)


Les performances cognitives ont tendance à décroître avec l’âge.
On constate chez les personnes âgées :
- des difficultés d’adaptation aux changements ;
- des difficultés d’apprentissage (par exemple : utiliser une nouvelle monnaie,
Internet, une carte bancaire, etc.) ;
- une diminution de l’imagination ;
- un ralentissement dans la capacité de réflexion ;
- une atteinte de la mémoire (mémoire immédiate, voir paragraphe suivant) ;
- une mauvaise résistance au stress.

ROLE DE L’INFIRMIERE
Si le maintien des fonctions biologiques est de l’ordre du médical, les fonctions
motrices peuvent être entretenues, voire améliorées, par le biais d’infirmière ou
kinésiste ; fondées sur un exercice physique adapté (sport, promenade) ou intégrant
l’exercice physique (jardinage, sorties, visite familiale ou dans la communauté). Le
déclin des aptitudes mentales peut être ralenti, voire stoppé, par le biais d’animations
qui sollicitent et stimulent la mémoire, l’imagination, la réflexion et le goût de la
découverte.

6.1.3. LES TROUBLES COMPORTEMENTAUX


DÉFINITION
Face aux bouleversements liés à la vieillesse, la personne âgée peut posséder les
ressources suffisantes pour conserver le sentiment de son existence. Elle se
considère toujours comme un individu unique et apte à revendiquer ses propres
exigences. Mais parfois, les pertes et changements de contexte peuvent amener la
personne âgée à se désintéresser de :
39

- son avenir (plus d’espoir) ;


- son image corporelle (laisser-aller) ;
- son image sociale (repli sur soi, agressivité, etc.) ;
- la vie (plus de goût de vivre).

IMPORTANCE
Il est important pour l’infirmière de connaître les troubles comportementaux dont
souffrent certaines personnes âgées afin d’être capable de les aider et de réagir au
mieux. C’est aussi important de comprendre que l’infirmière permet d’établir un
contexte stimulant qui peut devenir un rempart à ces troubles.

DÉVELOPPEMENT
A. Quelques troubles comportementaux
Quand la personne âgée n’arrive pas ou plus à accepter sa situation, elle a de
moins en moins d’envies et on peut observer les troubles suivants :
- la dépréciation : la personne souffre d’angoisses liées au sentiment de nullité et
d’inutilité (on peut entendre les personnes dire alors : « Tout cela ne sert à rien »,
« À quoi bon vivre »…) ;
- la peur : peur de tomber, peur des autres (par exemple : la peur d’être volé) ;
- les problèmes de communication (par exemple : comportement agressif,
somnolence, prostration, etc.) ;
- la perte du sommeil (ou à l’inverse : sommeil-refuge) et de l’appétit (ou à l’inverse :
boulimie) ;
- les pertes de mémoire ;
- la tristesse ;
- le déni : la personne refuse d’admettre la situation pour se protéger de la douleur
occasionnée par la réalité (la réalité est ici vécue comme menaçante) ;
- le refuge dans le passé : la personne ne trouve plus de satisfaction dans la réalité
présente ; elle ne fait attention ni aux autres ni à ce qui l’entoure ; elle cherche dans
le passé un reste d’identité et de sens de la vie ; elle se stimule elle-même à travers
sa mémoire ;
- la désorientation temporo-spatiale : la personne n’arrive plus à se situer dans le
temps et dans l’espace.
B. Les stimulations
Si aucune mesure n’est prise, cette distanciation avec l’environnement s’aggrave car
la personne âgée est prise dans un cercle vicieux : moins elle a d’envies (de désirs),
moins elle trouve de stimulations avec l’extérieur (contacts humains, découvertes,
etc.).
Petit à petit, la personne âgée s’enferme en elle-même et s’éteint.
40

Diminution de l’envie Diminution des


stimulations

Ainsi de suite

6.1.4. LES DEMENCES


DÉFINITION
Les démences ou états démentiels sont des diminutions progressives et irréversibles
des aptitudes cognitives. Ce sont des maladies liées au vieillissement, dont la plus
médiatisée est la maladie d’Alzheimer.
On les regroupait auparavant sous le terme de « sénilité ». Aujourd’hui on les appelle
: « démences dégénératives ».
On oppose deux types de démence : les démences de type Alzheimer et les
démences vasculaires.
IMPORTANCE
Avec la population vieillissante, l’infirmière se trouve de plus en plus confronté à la
démence. Il est important d’avoir un regard objectif sur la démence, afin d’analyser
les capacités restantes de la personne et de pouvoir les utiliser au mieux.
DÉVELOPPEMENT
A. Les démences dégénératives de type Alzheimer
41

Ce terme regroupe de nombreuses maladies qui ont en commun d’être


dégénératives : elles sont dues à la disparition progressive des neurones (cellules du
système nerveux qui transmettent les informations) dont la cause n’a pas encore été
scientifiquement identifiée.
La mémoire
La mémoire est la faculté de se rappeler le passé, à savoir les données perçues par
nos cinq sens (ouïe, vue, toucher, goût, odorat) tout au long de notre vie. Elle se
situe dans un organe particulièrement complexe : le cerveau.
La mémorisation est l’action de fixer des informations et de les stocker. Les
souvenirs sont intimement liés à la perception, l’attention, l’affectivité et l’intelligence.
La mémoire sert à restituer le souvenir en fonction des besoins. Cependant nous ne
disposons pas que d’une mémoire, mais bien de cinq !
On peut distinguer trois catégories de mémoire selon l’ancienneté des souvenirs, et
cinq types de mémoire liés à nos sens :

3 mémoires 3 phases de Traitement de


mémorisation l’information

Mémoire immédiate Saisie de l’information Enregistrement

Mémoire à court terme Consolidation ou fixation Conservation


des données

Mémoire à long terme Stockage Rappel


Evocation

Remarque : avant tout, l’acte de mémorisation de l’information passe par le système


sensoriel (nos cinq sens). Certains appellent ce « passage » la mémoire sensorielle.
• La mémoire immédiate : elle sert à mémoriser une information de quelques
secondes à une minute (par exemple : la lecture d’un numéro de téléphone avant de
le composer).
Elle s’affaiblit avec l’âge et peut se rééduquer.
• La mémoire à moyen terme : elle permet de mémoriser et de se rappeler
(stockage)
une information d’une minute à quelques heures (par exemple : un rendez-vous). Elle
entre en jeu dans de nombreuses activités cognitives : compréhension des textes,
lecture, etc.
Elle s’affaiblit avec l’âge et peut être stimulée et conservée.
La mémoire à long terme :
• mémoire biographique : c’est notre histoire, notre langue. Elle rappelle à chacun
ce qu’il a fait et ce qu’il a été ;
• mémoire épisodique : cette mémoire inclut la mémoire des événements en
relation avec le temps et le lieu (par exemple : le 14 juillet). Elle s’affaiblit avec l’âge.
Cette mémoire est liée à la mémoire biographique ;
• mémoire sémantique : il s’agit de la mémoire permettant l’apprentissage scolaire,
le « par cœur » comme le calcul, la grammaire, les chansons, les poèmes ;
• mémoire procédurale : c’est celle des gestes techniques, professionnels (conduite
auto, vélo, tricot). Elle reste très longtemps et peut s’améliorer.
42

B. Gros plan sur la maladie d’Alzheimer


Cette maladie a du mal à être dépistée car ses débuts sont insignifiants. Mais
lentement, la maladie évolue et des troubles liés à la mémoire immédiate (puis
d’autres types de mémoire par la suite) apparaissent et s’amplifient.
- L’oubli des faits :
• la personne oublie de plus en plus de faits récents (par exemple : éteindre la
cuisinière ou fermer le robinet) ;
• puis elle oublie des rendez-vous, des visites, les dates (par exemple : les fêtes
de famille) ; elle pose plusieurs fois la même question pour en oublier aussitôt
la réponse ; la personne possède toujours son jugement et prend conscience que
son état se dégrade, ce qui entraîne une grande souffrance ;
• et enfin, le trouble de mémoire devient total.
- L’oubli des personnes :
• le malade oublie l’identité de ses connaissances, voisins ;
• puis l’oubli touche sa famille, ses amis proches ;
• et enfin, le malade ne connaît plus sa propre identité.
- L’oubli des besoins fondamentaux : par exemple s’alimenter.
- La désorientation dans le temps et dans l’espace : par exemple se perdre dans
sa propre rue, ne plus savoir quel jour on est, ranger des objets dans des endroits
inappropriés, etc.
Les symptômes peuvent être caractérisés par les quatre A : amnésie, aphasie,
apraxie et agnosie :

Amnésie La mémoire est atteinte en premier lieu avec l’impossibilité


pour la personne d’enregistrer de nouveaux événements.

Aphasie Des troubles du langage apparaissent ensuite et rendent la


communication difficile ; la personne oublie des mots ou y substitue des
mots inappropriés.

Apraxie La maladresse gestuelle s’accompagne de la perte des sensations.

Agnosie La personne ne reconnaît plus son entourage. Dans un profond état de


confusion mentale, elle peut adopter des attitudes d’indifférence, de
mutisme ou d’agressivité (l’état grabataire est inévitable à terme).

La maladie d’Alzheimer détruirait progressivement tous les types de mémoire.


Néanmoins, l’information passe d’abord par le système sensoriel avant d’être traitée
par la mémoire immédiate (voir Mémo +). Cette rapide rétention de l’information
par nos sens, ce « passage » pourrait ne pas être détruit par la maladie : la personne
atteinte peut récupérer des bribes de souvenirs grâce à des sons ou à des images.

C. LES DEMENCES VASCULAIRES


Ce groupe de démences est dû à des problèmes qui stoppent l’irrigation sanguine
dans certaines parties du cerveau. Ce phénomène peut être provoqué par un ou
plusieurs AVC (accidents vasculaires cérébraux). Cela provoque en général la mort
des cellules nerveuses. Les zones du cerveau les plus touchées sont celles
contrôlant la mémoire, le langage et l’apprentissage. L’une des particularités de cette
affection est le mode d’évolution qui a lieu par à-coups.
Ce type de démence représente 20% des cas.
43

Parmi les démences vasculaires les plus connues, on trouve :


- les démences liées à la maladie de Parkinson ;
- la maladie de Creutzfeld-Jacob (on en a beaucoup entendu parler lors des
événements de la « vache folle » mais son lien avec l’encéphalopathie spongiforme
est une hypothèse actuellement remise en cause).

D. Les manifestations et conséquences de la démence


En résumé, la désorganisation cognitive des démences se traduit par :
- la perte progressive de l’autonomie ;
- la difficulté à réaliser des activités ;
- la difficulté à s’adapter à des situations nouvelles, qui entraîne une désadaptation
sociale.
Au niveau psychologique
Les démences n’entraînent pas nécessairement des troubles du comportement. Par
exemple, une personne peut être atteinte de démence doublée d’une dépression. La
dépression n’est pas biologiquement liée à la maladie dégénérative : elle peut être
soignée. Cette information est importante car les troubles du comportement qui
viennent se rajouter à la démence rendent la maladie encore plus difficile, voire
insupportable à vivre pour l’entourage.
Ainsi, la conscience de l’évolution de la maladie puis la souffrance des difficultés
qu’elle occasionne peuvent avoir pour conséquences sur le malade :
- au début : le déni et l’agressivité ;
- ensuite l’anxiété, la dépression (pouvant aller jusqu’au suicide) ;
- puis des troubles du comportement (fugues, cris, apathie, agitation, troubles du
sommeil, des conduites alimentaires, sphinctériennes, sexuelles, etc.).
Ces conséquences psychologiques et comportementales de la démence peuvent
être minimisées ou évitées grâce à un environnement affectif et matériel sécurisant,
et des activités permettant aux malades de retrouver un peu de leur passé et de leur
dignité.

ROLE DE L’INFIRMIERE
L’infirmière peut aider la personne démente à conserver une certaine qualité de vie.
Pour se faire, l’infirmière doit avoir conscience des éléments suivants :
• la démence n’est pas une catastrophe, c’est une maladie ;
• ce que la personne fait et dit a une signification ;
• elle se sent (souvent) incomprise (au fur et à mesure qu’elle perd la mémoire,
« on » a tendance à la traiter de moins en moins en être humain) ;
• elle a la sensation de ne plus maîtriser sa vie ;
• l’environnement a tendance à lui paraître étrange et menaçant.
Le comportement conseillé avec la personne démente, afin de l’aider au mieux à
s’exprimer et à communiquer, selon le stade de la maladie, est de :
• rassurer la personne, la mettre à l’aise ;
• la respecter (par exemple : ne pas parler d’elle devant elle comme si elle n’existait
pas ou qu’elle ne comprenait pas) ;
• ne pas faire à la place de la personne mais la laisser faire, même lentement ou
maladroitement, ou faire avec elle quand ce n’est pas possible autrement ;
• éviter les situations stressantes (par exemple : beaucoup de monde autour d’elle),
• ne pas corriger les propos incohérents qu’elle peut tenir (essayer de les
comprendre si possible) ;
• faire des phrases simples, claires et faciles à comprendre (sans tomber dans
44

l’infantilisation !).
Pour les animations, il faut prévoir d’accueillir un proche ou un aidant familier afin
d’aider à la restitution de l’histoire du malade.
« Le maintien des relations familiales, des réseaux amicaux et sociaux est
indispensable à la personne âgée en situation de handicap ou de dépendance.
Le rôle des proches qui entourent la personne à domicile doit être reconnu. Il doit
être étayé par des soutiens psychologiques, matériels ou financiers.
Au sein des institutions, l’association des proches à l’accompagnement de la
personne et le maintien d’une vie relationnelle doivent être encouragés et facilités. »
L’infirmière peut aider la personne démente en lui accordant suffisamment de
confiance pour qu’elle se sente capable de faire émerger des souvenirs.
Plus elle a confiance en elle et plus elle a d’estime de soi, plus elle retrouvera la
capacité de progresser.

6.1.5. L’AUTONOMIE
DÉFINITION
L’autonomie de la personne âgée ne s’évalue pas à sa capacité à tout faire de façon
indépendante mais à sa façon de gérer ses dépendances. Une personne âgée avec
un handicap physique peut avoir besoin d’une aide pour les activités de la vie
quotidienne, mais être autonome dans ses prises de décisions concernant sa santé,
son domicile, etc.
IMPORTANCE
L’infirmière doit pouvoir qualifier l’autonomie de la personne âgée afin de pouvoir
adapter et prendre en compte précisément aptitudes et handicaps dans ses
animations.
DÉVELOPPEMENT
A. Les différentes formes d’autonomie
L’autonomie physique
La personne possède des capacités lui permettant de maîtriser des actes de la vie
quotidienne, d’être capable d’en décider par elle-même, par exemple :
- marcher, se déplacer ;
- faire sa toilette, s’habiller, s’alimenter ;
- éliminer, se reposer ;
- faire le ménage.
Autonomie psychique
La personne dispose des capacités cérébrales lui permettant de maîtriser les actes
de la vie quotidienne, d’être capable de décider seule ou de prendre de la distance
par rapport aux événements.
Autonomie sociale
La personne a des capacités lui permettant de maîtriser les actes de la vie sociale,
par exemple :
- entretenir des relations (amicales, conjugales, etc.) ;
- avoir des loisirs ;
- être capable de vivre en société.
Autonomie juridique
La personne a les facultés mentales lui permettant d’être responsable de ses actes,
par exemple :
- faire valoir ses droits ;
- assumer ses devoirs citoyens (voter, etc.).
B. Évaluation du degré d’autonomie
45

Le vieillissement entraîne une diminution de certaines capacités, et par conséquent,


une diminution de l’autonomie. Elle arrive brutalement, à la suite d’une maladie par
exemple, ou progressivement, avec l’avancée en âge et la dégradation des fonctions
organiques. Le besoin d’aide est alors croissant.
Pour permettre le respect des objectifs de l’aide, il est nécessaire de savoir
comment, quand et pourquoi l’aide est nécessaire. Il faut donc évaluer le degré
d’autonomie de la personne, fixer l’objectif que l’on veut atteindre par l’aide apportée
et mesurer les progrès réalisés.
Les groupes iso-ressources (GIR) permettent de classer les personnes en fonction
de six stades de perte d’autonomie.
Les 6 stades de perte d’autonomie GIR :

GIR 1 Le GIR 1 correspond aux personnes confinées au lit ou dans un fauteuil ou


dont les fonctions intellectuelles sont gravement altérées. La présence
constante d’intervenants est indispensable.

GIR 2 Le GIR 2 comprend deux groupes de personnes dépendantes :


- les personnes confinées au lit ou dans un fauteuil et dont les fonctions
intellectuelles ne sont pas totalement altérées ; une prise en charge est
nécessaire pour la plupart des activités de la vie courante ;
- les personnes dont les fonctions mentales sont altérées, mais qui peuvent
se déplacer ; certains gestes, tels que l’habillage, la toilette, ne peuvent pas
être accomplis en raison de la déficience mentale.

GIR 3 Le GIR 3 correspond aux personnes qui ont conservé partiellement leurs
capacités motrices, mais ont besoin d’être assistées pour se nourrir, se
coucher, se laver, aller aux toilettes.

GIR 4 Le GIR 4 regroupe deux types de personnes :


- les personnes qui ont besoin d’aide pour se lever, se coucher, mais
peuvent se déplacer seules à l’intérieur du logement ; une assistance est
parfois nécessaire pour la toilette et l’habillage ;
- les personnes qui n’ont pas de problème de transfert ou de déplacement,
mais qui doivent être assistées pour les activités corporelles ainsi que pour
les repas.

GIR 5 Le GIR 5 désigne les personnes qui sont relativement autonomes dans
leurs activités : elles se déplacent seules, mais ont besoin d’aides
ponctuelles pour la toilette, la préparation des repas, l’entretien du
logement.

GIR 6 Le GIR 6 concerne les personnes autonomes dans tous les actes de la vie
courante.

ROLE DE L’INFIRMIERE
Les objectifs de l’aide peuvent être très différents selon les personnes. Il s’agira,
avec l’équipe de soin, soit de contribuer à maintenir l’autonomie de la personne
afin de faciliter sa vie au quotidien, soit, quand c’est possible, de restaurer
l’autonomie perdue.
Pour restaurer ou maintenir l’autonomie, l’équipe d’animation et de soins veilleront
46

à:
• favoriser le maintien des liens familiaux et amicaux de la personne ;
• susciter la participation active de la personne afin de la maintenir dans une
dynamique sociale ;
• inciter la personne à réaliser des actions ;
• valoriser ses efforts et ses progrès ;
• favoriser des actions et des animations qui permettent à la personne de s’exprimer.

6.1.6. LES BESOINS


DÉFINITION
Le besoin est un état d’insatisfaction dû à un sentiment de manque. Le besoin
fondamental est essentiel à l’être humain pour se maintenir en vie et assurer son
bien-être.
Les besoins évoluent avec l’âge et selon les circonstances. Ils peuvent être
physiques et physiologiques, psychologiques et émotionnels, sociaux et culturels. Si
elle est dépendante, la personne âgée ne peut pas accomplir seule les actions
appropriées pour satisfaire son ou ses besoins.
IMPORTANCE
La personne âgée, en institution ou à domicile, est une personne fragilisée qui mérite
une attention soutenue. L’équipe médicale avec l’équipe de soin (chacune dans son
domaine) ont pour objectif de veiller à ce que l’ensemble des besoins fondamentaux
de la personne âgée soient couverts.
DÉVELOPPEMENT
A. Les 14 besoins fondamentaux selon V. Henderson

Développement Rôle de l’infirmière

Les 14 besoins décrits par V. Henderson Satisfaire les besoins fondamentaux de


n’ont aucune hiérarchie entre eux : ils la personne âgée forme la base du
sont tous importants et interactifs. Ils travail de l’infirmière.
sont les suivants :
- Respirer L’infirmière est attentif aux besoins
- Boire et manger physiques de la personne âgée, par
- Éliminer exemple : aérer la pièce avant de
- Dormir et se reposer commencer une animation, observer le
- Maintenir la température du corps dans comportement et la couleur de la peau
les limites de la normale de la personne pour déceler la fatigue,
demander de temps en temps si elle a
besoin d’un verre d’eau, ne pas pousser
l’effort lors d’un exercice physique, etc.

- Se vêtir et se dévêtir L’infirmière aide et stimule la personne


- Être propre et soigné, protéger ses âgée au travers de ses animations à
téguments prendre soin de son image, par exemple
: inviter et motiver la personne à se
coiffer et à bien s’habiller avant de se
rendre à une fête, etc.

- Se mouvoir et maintenir une bonne L’infirmière est vigilant sur la sécurité de


posture la personne, par exemple : il ne laisse
pas traîner des objets qui risqueraient de
47

- Éviter les dangers provoquer une chute par terre, il adapte


les animations aux capacités physiques
de la personne pour lui éviter de se
blesser, etc.

- Communiquer avec ses semblables L’infirmière élabore et construit ses


- Agir selon ses croyances et ses valeurs animations dans le respect de la
- S’occuper en vue de se réaliser personne (respect de ses croyances, de
- Se recréer, se divertir sa culture, de ses différences), en
- Apprendre intégrant l’expression, la découverte et
l’ouverture à l’autre.

B. La pyramide de Maslow
Abraham Maslow a défini cinq besoins fondamentaux structurés en pyramide pour
exposer sa théorie de la motivation. L’intérêt de cette démarche est qu’elle est
dynamique : elle priorise et hiérarchise les besoins. Elle met en évidence qu’on ne
peut accéder à un besoin donné que si les besoins antérieurs sont satisfaits. Par
exemple, on ne peut s’épanouir que si l’on se sent d’abord en sécurité.
48

Le besoin

de réalisation

de soi

Besoin

de dépassement,
Le besoin de reconnaissance
d’accomplisseme
nt
Besoin de se respecter et
d’avoir deet
l’estime
d’épanouisseme
nt.

pour soi. Besoin d’être


respecté
Le besoin depar l’autre,
participation
d’être
Besoin de communiquer, de s’exprimer,
d’appartenir
reconnu. Besoin de
réaliser(intègre
à un groupe des projets et de
le besoin
donner
Le besoin de sécurité d’en parler.
de: l’amour
Besoin et d’en
d’être recevoir).
assuré du lendemain,
moralement et physiquement. Ex. : stabilité affective,
Ex. : participer à des actions collectives.
sécurité physique et environnementale, etc.

Les besoins physiologiques

Besoins liés à la survie et au maintien de la santé.

ROLE DE L’INFIRMIERE
Les besoins physiologiques et de sécurité : ils exigent une implication constante
de l’infirmière et de l’équipe de soins.
Le besoin de participation : une des missions majeures de l’animateur est la
création de liens. Elle relève aussi de l’implication au quotidien de l’équipe de soin
(par exemple : le lien « intime » qui peut se créer entre l’aide-soignant[e] et la
personne âgée).
Le besoin de reconnaissance : ce besoin est central dans l’animation. Une
animation réussie est une animation qui ne met surtout pas la personne en échec,
mais qui va l’amener à se construire ou se reconstruire, à réussir devant les autres.
49

Le besoin de réalisation de soi : répondre à ce besoin représente l’aboutissement


et la finalité du travail d’animation. Mais pour se faire, d’après Maslow, il faut avoir
répondu à tous les besoins antérieurs.
6.1.7. LES ATTENTES

DÉFINITION
Les attentes sont des désirs, des envies ou des espoirs que l’on souhaiterait réaliser.
Les attentes sont liées à la notion de plaisir. On parle souvent d’attentes chez la
personne âgée car elle manque parfois de l’autonomie nécessaire pour réaliser elle-
même son envie, et même parfois de la capacité à l’exprimer.
IMPORTANCE
Les attentes (désirs) sont au cœur de l’animation. Une animation qui ne répond pas à
une envie laisse la personne passive et non impliquée. Une animation qui répond à
une envie permet à la personne âgée de se construire, de se reconstruire et de se
sentir vivante.
DÉVELOPPEMENT
A. Les attentes par rapport aux besoins
Les attentes ou désirs, contrairement aux besoins, n’ont pas de nécessité naturelle.
Les désirs sont liés au plaisir ou au bonheur alors que les besoins sont liés à la
satisfaction.
Le désir porte sur un objet précis, non substituable, singulier, alors que le besoin
peut être satisfait grâce à une réponse générale.
Par exemple, lorsque l’on a faim (besoin), il suffit d’avoir un repas pour être assouvi.
En revanche, l’envie de chocolat (désir) ne pourra être satisfaite que par du chocolat.
« L’institution est au service du résident. Elle s’efforce de répondre à ses besoins et
de satisfaire ses désirs. »
B. La sensation d’exister
Avoir des désirs permet de se sentir vivant, unique. Les désirs aident à se projeter
dans le futur, à se donner un objectif ainsi qu’un avenir.

Sensation d’exister Désir


je suis j’ai envie

La sensation d’exister se fonde sur la connaissance de soi (personnalité, mémoire,


etc.) et la conscience de son corps (schéma corporel).
Elle est aussi liée à l’image que l’on imagine donner à l’autre. Avoir la sensation
d’exister permet d’aller vers l’autre. On peut alors échanger, partager et construire
avec l’autre. Si l’on a peu conscience de ce que l’on est, l’autre peut apparaître
comme une menace (peur de l’autre).
ROLE DE L’INFIRMIERE
L’infirmière doit partir des attentes de la personne âgée pour construire son
animation afin de renforcer la sensation d’exister de la personne.
« L’activité ne doit pas être une animation uniformisée et indifférenciée, mais
permettre l’expression des aspirations personnelles »
6.1.8. L’ESTIME DE SOI
DÉFINITION
L’estime de soi est l’importance que l’on s’accorde. On a tous l’idée d’un être parfait
auquel on aimerait ressembler. Plus on se rapproche de cet « idéal du moi », plus
50

l’estime de soi est importante. L’estime de soi se construit principalement par nos
actions. Elle se compose de valeurs, de confiance en soi et du sentiment
d’appartenance.
IMPORTANCE
Avec les pertes liées à la vieillesse (rôle social, santé, autonomie, etc.), la personne
âgée a des difficultés à se donner de l’importance, de la valeur. On entend souvent
dire : « Je ne suis plus rien », « Je ne suis plus bon à rien »… L’animation possède
un rôle prépondérant à jouer pour renforcer l’estime que la personne âgée a d’elle-
même afin qu’elle puisse s’investir dans des activités.
DÉVELOPPEMENT
A. L’estime de soi et le projet
L’estime de soi permet à la personne de s’investir dans un projet (une animation) car
elle se sent capable de le faire.

Sensation d’exister Désir Estime de soi PROJET

« Je suis » « j’ai envie » « je suis capable


»

B. Les valeurs
Chacun de nous possède des valeurs, c’est-à-dire des qualités jugées
fondamentales à l’existence. Lorsque l’on réalise une action cohérente avec ses
propres valeurs, on effectue un acte digne d’estime, un acte valorisant.
C. La confiance en soi
Lorsque l’on réalise une action, celle-ci témoigne de nos qualités ou compétences.
La confiance en soi se construit grâce à ces réalisations. On devient « capable »
(ou incapable s’il y a mise en échec) à ses propres yeux, et donc aux yeux des
autres.
Faire confiance, c’est penser que l’autre est capable.

D. Le sentiment d’appartenance

L’appartenance est la possibilité de partager ses valeurs, qualités et compétences,


avec les autres. Le sentiment d’appartenance est la sensation de ce que l’on a de
commun avec l’autre.
C’est ce sentiment qui fait que l’on se sent bien dans un groupe, une famille, une
nation. Il est à la base de l’intégration. Il donne une place, un rôle personnel parmi
les autres. Il permet de se sentir utile.
ROLE DE L’INFIRMIERE
« Développer des centres d’intérêt maintient le sentiment d’appartenance et d’utilité
tout en limitant l’isolement, la ségrégation, la sensation de dévalorisation et l’ennui.
La participation volontaire à des réalisations créatives diversifiées et valorisantes (…)
doit être favorisée. »
6.2. FACTEURS DE VIEILLISSEMENT
Avec l’âge votre système immunitaire se dégrade, votre corps s’affaiblit. Il est donc
bon, de connaître les facteurs de vieillissement afin de pouvoir ralentir le
vieillissement au mieux.
Votre vie passée témoigne de votre santé et de votre forme présente. Avoir prit de
bonnes habitudes tout au long de sa vie prévient de nombreux risques relevant de
l’ordre de votre santé physique et mental.
51

a) Facteurs de vieillissement : Ne pas avoir pratiquer d'activité physique


Il est bon d’avoir fait durant sa vie de façon régulière une activité sportive pour
réduire les facteurs de vieillissement. Conservez donc une activité physique durant
l’entrée dans la vieillesse.
Toutefois il n’est pas trop tard pour commencer une activité physique dès
maintenant, elle vous aidera à rester bien dans votre corps et dans votre tête.
b) Facteurs de vieillissement : Avoir une mauvaise alimentation
Pour réduire les risques de vieillissement, la seconde habitude à adopter réside dans
votre assiette : une bonne alimentation prévient de nombreux risques très importants
sur votre santé.
L’équilibre alimentaire est souvent difficile à garder avec le vieillissement pour de
nombreuses raisons. Toutefois il est important de bien se nourrir.
Les excès en tout genre sont à éviter également pour ne pas accélérer le
vieillissement. Alcool, tabac et drogues resteront vos trois ennemis tout au long de
votre vie. A la source de nombreux problèmes, ceux-ci ne font qu’empirer avec l’âge.
Bien qu’ils procurent une sensation de bien-être momentanée, les effets notoires de
ces produits sont à prendre encore plus au sérieux, dès l’entrée dans la vieillesse.
c) Facteurs de vieillissement : L'exposition prolongée au soleil (rayons UV)
Le soleil et ses rayons UV sont nocifs pour votre peau lorsque vous vous exposez
trop souvent. N'oubliez d'utiliser un protection solaire adaptée à votre peau. Une
mauvaise protection au quotidien est un facteur de vieillissement de votre peau et la
rend plus vulnérable à de nombreuses maladies. Avec l’âge, une protection solaire
optimum est à respecter pour éviter bien des risques sur la santé.
d) Facteurs de vieillissement : Le manque de sommeil
Enfin le dernier facteur de vieillissement est le manque de sommeil. Il est important
de bien dormir. On constate des troubles importants du sommeil chez les personnes
âgées. il est important que vos nuits soient suffisante et réparatrice. Il préviendra de
nombreux risques sur votre santé et vous garantira une certaine qualité de vie.
52
53

CHAPITRE VII. IMPORTANCE DE LA DEMOGRAPHIE DE PERSONNE DU


TROISIEME AGE
7.1. DISPARITE GEOGRAPHIQUE
7.1.1. ESPERANCE DE VIE ET LONGEVITE
L’espérance de vie diffère selon le lieu de naissance.
À l’échelle mondiale, l’espérance de vie pour les enfants nés en 2015 était de 71,4
ans (73,8 ans pour les filles et 69,1 ans pour les garçons) mais, au niveau individuel,
la perspective dépend du lieu de naissance. Le rapport montre que les nouveau-nés
dans 29 pays, tous à haut revenu, ont une espérance de vie moyenne d’au moins 80
ans tandis que dans 22 autres pays, tous en Afrique subsaharienne, elle est de
moins de 60 ans.
Avec une durée de vie moyenne de 86,8 ans, c’est au Japon que les femmes
peuvent espérer vivre le plus longtemps. Pour les hommes, c’est en Suisse qu’ils
vivent le plus vieux en moyenne : 81,3 ans. La population de la Sierra Leone a la
plus faible espérance de vie au monde pour les 2 sexes : 50,8 ans pour les femmes
et 49,3 ans pour les hommes.
L’espérance de vie en bonne santé, c’est-à-dire le nombre d’années en bonne santé
qu’un enfant né en 2015 peut s’attendre à vivre, est de 63,1 ans au niveau mondial
(64,6 ans pour les femmes et 61,5 ans pour les hommes).
Une longévité qui augmente partout.
L’espérance de vie des personnes âgées continue d’augmenter dans le monde
entier. En 2020 et pour la première fois dans l’histoire, le nombre des personnes de
plus de 60 ans dépassera le nombre d’enfants de moins de 5 ans. D’ici 2050, on
s’attend à ce que la population mondiale âgée de 60 ans et plus atteigne 2 milliards
de personnes, contre 841 millions actuellement. Parmi elles, 80% vivront dans les
pays à revenu faible ou intermédiaire.
L’augmentation de la longévité, en particulier dans les pays à revenu élevé, est
largement imputable à la baisse de la mortalité due aux maladies cardiovasculaires
(accidents vasculaires cérébraux et cardiopathies ischémiques), principalement
grâce à des stratégies simples, peu coûteuses et efficaces pour réduire le tabagisme
et l’hypertension artérielle, et grâce à l’amélioration de la couverture et de l’efficacité
des interventions sanitaires.
● La longévité maximale d'une espèce est la durée de vie maximale observée pour
cette espèce. Elle varie fortement d'une espèce à l'autre, allant d’un mois chez la
mouche drosophile, à 3,5 ans chez le rat et jusqu’à 300 ans chez les tortues. Dans
l’espèce humaine, le record de longévité est de 122 ans (Jeanne Calment), voire 130
ans.
● L'espérance de vie est le nombre moyen d'années de vie des personnes d'une
classe d'âge donnée.
La liste des 10 pays avec la plus petite espérance de vie :
1. Sierra Leone : avec une moyenne de 48 ans. Un habitant sur trois est porteur du
virus du SIDA.
2. République centre africaine : une espérance moyenne de 48,5 ans.
3. République démocratique du Congo : une espérance moyenne de 49,5 ans.
4. Somalie/Swaziland/Guinée-Bissau : une espérance moyenne de 50 ans.
5. Lesotho : une espérance moyenne de 51 ans.
6. Mali : une espérance moyenne de 51,5 ans.
7. Tchad : une espérance moyenne de 52 ans.
54

8. Angola : une espérance moyenne de 52 ans.


9. Mozambique : une espérance moyenne de 52,5 ans.
10. Nigeria : une espérance moyenne de 53 ans.
7.1.2. LA MORTALITE
Les personnes âgées meurent plus de :
1. Les tumeurs
2. Les maladies cardio vasculaires
3. Les maladies cérébro-vasculaires (accident vasculaire cérébral)
4. Les maladies chroniques des voies respiratoires inférieures
5. Les accidents
6. Le diabète sucré
7. Les grippes et pneumopathies
8. La maladie d’Alzheimer
9. Les lésions auto-infligées (suicide)
10. Les maladies du rein
CONCLUSION
Si les mécanismes à l’origine du vieillissement restent encore mal connus, il est
important que chaque soignant (médecin, infirmière) connaisse avec précision les
principaux effets du vieillissement sur l’organisme humain.
Cette connaissance est indispensable pour mieux soigner les sujets âgés, pour
mieux comprendre les symptômes dont ils peuvent souffrir et leurs origines, pour
mieux connaître l’expression et l’évolution parti- culières de certaines maladies sur ce
terrain.
Cette connaissance aide dans de nombreux cas à choisir les approches
thérapeutiques les plus adaptées. Enfin, il est important de bien connaître le
processus du vieillissement pour donner aux sujets de tous âges des conseils de
prévention et réussir à vieillir avec le meilleur état de santé possible.
Mission du soignant dans la prise en charge de la personne âgée
- Connaître les notions de base du vieillissement normal, sans pathologie.
- Adapter la prise en charge (la parole, le geste, l’écoute, la patience)
- Communiquer avec la famille
- Respecter la personne âgée
- Préserver son autonomie
7.2. 10 faits sur le vieillissement et la santé
Aujourd’hui, pour la première fois dans l’histoire, la plupart des gens ont une
espérance de vie supérieure à 60 ans. L’allongement de la vie est une chance, non
seulement pour les aînés et leurs familles, mais aussi pour les sociétés dans leur
ensemble.
Ces années supplémentaires sont l’occasion d’avoir de nouvelles activités, par
exemple d’effectuer une formation complémentaire ou de poursuivre une passion
longtemps négligée, tout en continuant d’apporter de précieuses contributions à sa
famille et à sa communauté. Pourtant, l’ampleur de ces possibilités est largement
tributaire d’un facteur : la santé.
Fait 1: La population mondiale vieillit rapidement.
Le nombre de personnes âgées de 60 ans et plus passera de 900 millions à 2
milliards entre 2015 et 2050 (de 12% à 22% de la population mondiale). Le
55

vieillissement de la population est plus rapide qu’auparavant. Par exemple, alors que
la France a eu presque 150 ans pour s’adapter à l’augmentation de la part des 60
ans et plus dans la population (laquelle est passée de 10% à 20% sur cette période),
le Brésil, la Chine et l’Inde n’auront qu’un peu plus de 20 ans pour le faire.
Fait 2 : On ne peut pas affirmer que les personnes âgées sont aujourd’hui en
meilleure santé que leurs parents.
La proportion de personnes âgées qui, dans les pays à revenu élevé, ont besoin de
l’aide d’un tiers pour accomplir les activités courantes comme manger et se laver a
sans doute légèrement décliné au cours des 30 dernières années. Mais la
prévalence des limitations fonctionnelles moins sévères est restée assez stable.
Fait 3 : à un âge avancé, les affections les plus courantes sont les maladies
non transmissibles.
La charge de morbidité supportée par les personnes âgées est plus élevée dans les
pays à revenu faible ou intermédiaire que dans le monde riche. Partout dans le
monde, ce sont les cardiopathies, les accidents vasculaires cérébraux et les
maladies pulmonaires chroniques qui causent le plus de décès dans cette tranche
d’âge. Les principales causes de handicap sont les déficiences sensorielles (en
particulier dans les pays à revenu faible et dans les pays intermédiaire de la tranche
inférieure), les troubles dépressifs, les chutes, le diabète, la démence et l’arthrose.
Fait 4 : S’agissant de la santé, il n’y pas de personne âgée « type »
Le vieillissement biologique n’a que peu de rapport avec l’âge effectif en années.
Certains possèdent, à 80 ans, des capacités physiques et mentales comparables à
nombre de personnes de 20 ans. D’autres les voient décliner alors qu’ils sont plus
jeunes
Fait 5 : L’état de santé à un âge avancé n’est pas le fruit du hasard.
Certaines différences dans l’état de santé des personnes âgées s’expliquent par le
patrimoine génétique, mais la plupart sont dues aux environnements physiques et
sociaux et à l’influence que ceux-ci exercent sur les possibilités offertes aux ainés et
sur le comportement de ces derniers en matière de santé. Fait important, ces
facteurs commencent à influencer le vieillissement ultérieur dès l’enfance. C’est ainsi
qu’une personne âgée issue d’un milieu défavorisé à risque davantage d’avoir des
problèmes de santé et à moins de chance d’avoir accès aux services et aux soins
dont elle a besoin.
Fait 6 : L’âgisme est sans doute aujourd’hui plus répandu encore que le
sexisme ou le racisme.
L’âgisme, c’est –à-dire la discrimination en fonction de l’âge, a de graves
conséquences sur les personnes âgées et la société au sens large. L’âgisme peut
prendre de nombreuses formes : comportements fondés sur des préjugés, pratiques
discriminatoires ou politiques tendant à perpétuer les croyances de ce type. Il peut
entraver l’élaboration de politiques adaptées et saper la qualité des soins de santé et
des services sociaux destinés aux personnes âgées.
56

Fait 7 : Pour mener une action de santé publique globale, il faudra revoir
complétement notre manière de penser le vieillissement et la santé.
La santé à un âge avancé ne devrait pas être définie comme l’absence de maladie.
Chaque personne âgée pourrait prétendre au vieillissement en bonne santé, c’est-à-
dire au processus permettant aux ainés de continuer de faire ce qui est important
pour eux. Alors que l’on estime souvent que les dépenses de santé et les sociales en
faveur des personnes âgées sont un coût pour la société, il faut plutôt les voir comme
des investissements qui permettent de saisir des possibilités et donnent aux
personnes âgées la possibilité de continuer d’apporter les nombreuses contributions
positives qui sont les leurs.
Fait 8 : Il faut recentrer les systèmes de santé sur les besoins des personnes
âgées.
La plupart des systèmes de santé à travers le monde sont mal préparés à la prise en
charge des besoins des personnes âgées, qui souffrent souvent de plusieurs
affections ou syndromes gériatriques chroniques. Les systèmes doivent être en
mesure de prodiguer des soins intégrés et centrés sur la personne âgée, et
s’attacher à préserver les capacités des gens à mesure qu’ils prennent de l’âge.
Fait 9 : Au xxi siècle, tous les pays doivent être dotés d’un système intégré de
soins de longue durée.
Dans certains pays, cela suppose de bâtir un système à partir de presque rien. Dans
d’autres, il faut repenser les soins de longue durée et passer d’un filet de sécurité de
base pour les plus vulnérables à un système plus large qui maximise les capacités
fonctionnelles des ainés et préserve leur autonomie et leur dignité. D’ici 2050, le
nombre de personnes âgées qui ont besoin d’une assistance pour les activités
quotidiennes devrait quadrupler dans les pays en développement.
Fait 10 : Tous les niveaux et secteurs gouvernementaux contribuent au
vieillissement en bonne santé
Les mesures intersectorielles peuvent consister, par exemple, à mettre en place des
politiques et des programmes élargissant les possibilités en matière de logement, à
promouvoir la diversité des âges au travail et à protéger les personnes âgées contre
la pauvreté au moyen de régimes de protection sociale. Pour avancer dans le
domaine du vieillissement en bonne santé, il faudra également bien mieux
comprendre les problèmes et tendances liés à l’âge.
57

CHAPITRE VIII. LES PERSPECTIVES DES SOINS PALLIATIFS DANS LES


PRATIQUES MEDICALES
8.1. Définition
Les soins palliatifs sont « des soins actifs et continus pratiqués par une équipe
multidisciplinaire, en collaboration avec des bénévoles d’accompagnement, en
institution ou à domicile. Ils visent à soulager la douleur, à apaiser la souffrance
psychique, à sauvegarder la dignité de la personne malade et à soutenir son
entourage. Ils ont pour but de préserver la meilleure qualité de vie possible jusqu’à la
mort ».
Ces SP correspondent aux soins actifs et complets administrés aux patients
dont l’affection (maladie) ne répond plus au traitement curatif. Ils ont l’avantage
d’améliorer la qualité de vie des malades et de leur famille, confrontés aux problèmes
liés à des affections potentiellement mortelles. Ils préviennent et soulagent les
souffrances grâce à la reconnaissance précoce, l’évaluation correcte et le traitement
de la douleur et d’autres plaintes d’ordre physique, psychosocial ou spirituel.
Les SP abordent la prise en charge du patient souffrant d’une maladie
chronique avancée, dont les MNT « maladies oncologiques, maladies cardio-
vasculaires (MCV), diabète, pneumopathies chroniques… » et le VIH/sida.
Les soins palliatifs sont souvent synonymes de la fin de vie, mais ils ne concernent
pas que les derniers jours de la vie.
« Toute personne malade dont l’état le requiert a le droit d’accéder à des soins
palliatifs et à un accompagnement »
« Être soulagé de sa douleur est un droit humain » (OMS)
Les SP sont des soins médicaux qui améliorent la qualité de vie physique, sociale,
psychologique et spirituelle du patient et de sa famille.
Les SP sont reconnus au titre du droit de l’homme à la santé (OMS).

8.2. Buts et objectifs des soins palliatifs


Les soins palliatifs englobent le soutien et les traitements médicaux apportés aux
personnes souffrant de maladies incurables, potentiellement mortelles et/ou
chroniques évolutives.
Les soins palliatifs :
➢ Soulagent les douleurs et les autres symptômes gênants,
➢ Encouragent le patient à rester actif aussi longtemps que possible,
➢ Intègrent les aspects psychologiques et spirituels,
➢ Estiment que la vie et la mort sont des processus normaux,
➢ N’accélèrent ni ne retardent la mort,
➢ Soutiennent les proches dans leur approche de la maladie du patient et leur
travail de deuil
➢ Sont un travail d'équipe afin de répondre le mieux possible aux besoins des
patients et des familles
➢ Peuvent intervenir à un stade précoce de l'évolution de la maladie, en
complément aux mesures curatives telles que chimiothérapie ou radiothérapie
par exemple
Cecily Saunders y développe progressivement des soins adaptés aux malades que
la médecine ne peut plus guérir.
58

8.3. Types de soutiens en soins palliatifs


a. Soutien physique.
La lutte contre la douleur physique doit donc être prioritaire par rapport à la lutte
contre la douleur morale, non pas que la première soit plus importante mais plutôt
parce qu’elle peut être une des causes de la seconde ; soulager la souffrance morale
n'est possible que si les douleurs physiques sont gérées.
b. Soutien psychologique ou moral : Accompagner
La dimension psychologique ou morale fait souvent référence à l'accompagnement.
Dans la prise en charge de la maladie grave et de la fin de vie, cette dimension est
plus difficile à gérer pour les professionnels de santé que la première.
c. Soutien social
Ce soutien est inclus dans une dimension relationnelle. Cette dimension est fondée
sur la prise en compte du contexte social, familial et financier du patient et de sa
famille.
d. Soutien spirituel
Elle consiste à laisser le patient (avec ou sans son entourage) dans son univers
religieux. Cette dimension prend généralement une place plus importante lorsque la
mort est très proche : il s'agit justement d'une phase pendant laquelle le patient
cherche à accepter sa mort, à lui donner du sens. Les professionnels de santé
n'interviennent pas, si ce n'est en sollicitant une aide extérieure (aumônier, pasteur,
rabbin…) demandée par le patient ou la famille (et si le patient n'a pas de famille, les
infirmières essaieront de comprendre et de respecter son vœux).

8.4. Equipe des soins palliatifs


Ces soins impliquent un travail d’équipes pluridisciplinaires. Les équipes de soins
traditionnels (médecins, infirmiers) sont amenées à travailler avec des médecins,
infirmiers formés aux soins palliatifs mais aussi avec des psychologues,
kinésithérapeutes, ergothérapeutes, assistantes sociales, les sages-femmes, les
assistants en pharmacie, le religieux, les autres agents de santé, bénévoles
d’accompagnement de fin de vie.

8.4. Éthique des soins palliatifs


La responsabilité que nous avons à l’égard d’autrui est du domaine de l’éthique.
➢ Bienfaisance
Promouvoir, faire le bien, prévenir, éradiquer le mal, par exemple :
o Traiter la douleur et les autres symptômes,
o Avoir des rapports interpersonnels chaleureux.
➢ Nonmaléficiance
Ce principe stipule que nous devons agir d'une manière qui n’infliger le mal ou
causer du tort aux autres. En particulier, nous ne devrions pas causer d'évitabilité ou
un dommage intentionnel. Cela inclut d'éviter même le risque de préjudice. C'est
important de souligner que ce principe peut être violé avec ou sans intention. C'est
important de ne pas à vouloir nuire à ce principe. En fait, vous n'avez même pas
avoir à causer des dommages. Si vous avez sciemment ou inconsciemment soumis
un patient ou collègue à risque inutile, vous avez violé ce principe.
➢ Principe d’autonomie
Chaque personne a le droit de prendre les décisions qui la concernent, et
d’abord celle d’accepter ou de refuser le traitement qui lui est proposé. De ce
principe découle le devoir d’informer le patient et de recueillir son consentement,
devoir qui est explicitement énoncé dans le Code de déontologie.
59

Toute personne capable de discernement a le droit de prendre les décisions


qui la concernent, d’accepter ou de refuser un traitement qui lui est proposé.
➢ Principe d’humanité
Chaque personne est unique dans sa destinée et dans son histoire, comme
elle l’est dans son être biologique. La Déclaration universelle des droits de l’homme
affirme, de son côté, le caractère inaliénable de la dignité de toute personne humaine
: en conséquence, aucune atteinte somatique ni mentale ne peut « dégrader » quoi
que ce soit de la dignité d’une personne en fin de vie. Mais, inversement, la
conception que la personne a de sa dignité doit être respectée. Cela concerne par
exemple le respect de l’intimité du malade et de sa famille.
➢ Principe de proportion
Une thérapeutique n’est justifiée que si sa mise en route et ses effets sont «
proportionnés » au bien qu’en tirera le patient. En fin de vie, ce principe permet
d’éviter les traitements disproportionnés avec l’état du malade et d’éviter ce qui serait
ressenti comme un acharnement thérapeutique.
Une thérapeutique n’est justifiée que si sa mise en route et ses effets sont
proportionnés au bien qu’en tirera le patient.
➢ Principe de futilité
Une thérapeutique est sans objet quand elle n’apporte aucun bénéfice du
patient ; il est alors aussi justifié de l’arrêter qu’il l’aurait été de ne pas l’entreprendre
si l’état du patient avait été d’emblée ce qu’il est devenu. Ce principe se réfère à la
difficulté que nous avons pour arrêter certains traitements qui maintiennent, pour le
patient et nous-mêmes, une apparence de projet curatif : nutrition parentérale,
antibiotiques, transfusions. Son application est difficile en dehors d’une réflexion
solide et lucide, personnelle et en équipe, et qui tient compte de la parole du patient.
➢ Principe de justice
L’Organisation mondiale de la santé retient un dernier principe dans la
répartition des moyens. Elle insiste pour que dans le monde entier tout malade en fin
de vie puisse recevoir les soins palliatifs dont il a besoin ; il s’agit d’inciter les
gouvernements à promouvoir des actions politiques en faveur du soulagement de la
douleur. Mais ce principe s’applique aussi à la pratique médicale individuelle : il n’est
pas juste qu’il y ait encore des inégalités dans la répartition et la qualité des soins
palliatifs.
Le principe de justice est étroitement lié à celui de solidarité. Les malades en
fin de vie et leur famille expriment souvent un sentiment de solitude. Mais, au-delà du
respect des principes d’autonomie et d’humanité, il n’est pas du devoir du médecin,
seul ou en équipe, de combler cette solitude. Il prendrait le risque de relations à
caractère fusionnel, de projection ou d’actes thérapeutiques déplaces. La solidarité
qui peut faire défaut au patient et à sa famille est du ressort de la société à laquelle
ils appartiennent. Il faut donc accepter et favoriser l’accompagnement dont les
malades ont besoin en laissant une place aux proches des patients et (ou) à des
bénévoles. L’idée que ces derniers prendraient la place des soignants doit être
refusée : la mort n’est pas un événement médical, mais un événement à la fois
personnel et social qui n’appartient pas au médecin, mais à celui ou à celle qui le vit,
ce qui souligne le devoir (notamment à l’hôpital- de donner au patient toute l’intimité
dont il peut avoir besoin, sans faire pour autant de ce devoir un prétexte, pour le
médecin, de suspendre ses visites. Bien évidemment, la présence de bénévoles ne
doit pas non plus venir compenser le manque des soignants.
60

En conclusion
La pratique de la médecine n’a plus, aujourd’hui, pour seul but de guérir, elle a
également pour objet d’améliorer la qualité de vie d’hommes, de femmes ou
d’enfants malades qui présentent des symptômes invalidants, le plus connu ou cité
parmi ceux-ci étant la douleur. Par une approche pluridisciplinaire et en recourant à
toutes les ressources disponibles, il est possible, dans la plupart des circonstances,
de réduire cette douleur, douleur dont les causes sont multiples et parfois très
personnelles, voire de l’abolir. L’approche de la pathologie, aiguë ou chronique,
qu’elle soit curable ou que son traitement soit devenu palliatif, doit nécessairement
inclure le contrôle de ce symptôme dont la persistance est inutile, et le refus de le
prendre en considération ou le nier, condamnable.
Cette pratique, nouvelle en RDC, peut être implantée si les professionnels de
santé sont formés sur les notions de base des soins palliatifs.
Nous pensons que cela pourrait commencer dans les hôpitaux généraux de
référence dans les zones dans quelques unités pilotes des soins palliatifs.
61

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