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REPUBLIQUE

1. DU CAMEROUN REPUBLIC OF CAMEROON

PAIX-TRAVAIL-PATRIE PEACE-WORK -FATHERLAND

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEURE MINISTRY OF HIGHER EDUCATION

UNIVERSITE DE NGAOUNDERE UNIVERSITY OF NGAOUNDERE

RECTORAT RECTORATE

FACULTE DES SCIENCES FACULTY OF SCIENCES

DEPARTEMENT DE CHIMIE CHEMISTRY DEPARTMENT

Année académique 2020-2021

Parcours Chimie- Niveau Master I

Nanotechnologie et applications(CHO411)

Fascicule de cours

Dr Yollande Fomogne (Ph.D)

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Chapitre II : Applications de la nanotechnologie

A ce jour, les nanoparticules font partie de notre quotidien. De nombreuses applications

industrielles et médicales sont en cours de développement, et sont pour certaines, déjà

mises en œuvre. Les nanoparticules produites intentionnellement sont actuellement

utilisées dans les produits cosmétiques, d’hygiène (dentifrice), additifs alimentaires, articles

de sport, pneus, vêtements, et autres produits de consommation courante. La quantité de

nanoparticules synthétisées varie de quelques grammes par an (marqueurs dans l'imagerie

biologique) à plusieurs tonnes (noir de carbone utilisé dans la fabrication de pneus de

voiture).

Entre 2010 et 2020, les enjeux économiques liés à l’avènement des nanotechnologies au

niveau mondial devrait atteindre 1000 milliards d’euros par an tous secteurs confondus et

concerner l’emploi de plus de deux millions de personnes.

I- Nanotechnologie et santé

Le développement des nanotechnologies offre aujourd’hui des outils minuscules, dont

les propriétés exceptionnelles permettent d’envisager des applications pointues en

biomédecine (nano-médecine) : élaboration de traitements plus sûrs et possibilité de ciblage

thérapeutique en font des applications prometteuses en cancérologie ou dermatologie par

exemple.

D’autres travaux visent l’élaboration de surfaces biocompatibles pour implants et

dispositifs orthopédiques, vaccins composés d’adjuvant à base de nanoparticules,

production d’agents antimicrobiens, et pour l’imagerie médicale (imagerie par résonnance

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magnétique) par la mise au point de nanoparticules magnétiques comme agents de

contraste.

1- Système de délivrance des médicaments : le principe de la vectorisation

Une nouvelle génération de médicaments s’appuyant sur les progrès des

nanotechnologies tente de cibler uniquement les organes et les tissus malades. C’est le

principe de la vectorisation. L’objectif est de permettre le transport de molécules

biologiquement actives jusqu’à leur cible. Pour cela, le vecteur doit répondre à de

nombreuses exigences. Il doit être biocompatible, c’est à dire toléré par l’organisme, doit

franchir les barrières biologiques et protéger la molécule jusqu’à son site d’action. De plus, il

ne doit pas être toxique pour l’organisme. Ces performances permettent de limiter les effets

indésirables et la toxicité des médicaments.

En piégeant la molécule dans une nanoparticule appelée « nanovecteur », le

médicament est protégé des défenses naturelles du corps, il échappe au système

immunitaire jusqu’au moment où il atteint les tissus visés, les cellules malades, voire

l’intérieur même de la cellule.

Exemple de nanovecteur :

Les liposomes :

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Les liposomes sont des vésicules microscopiques formées de bicouches

phospholipidiques s’inspirant des membranes biologiques. Cette organisation spontanée est

due au caractère amphiphile des phospholipides. La phosphatidylcholine est le

phospholipide le plus couramment utilisé pour l’élaboration de liposomes incorporant des

molécules thérapeutiques. Aussi, les liposomes suscitent l’espoir de thérapeutiques plus

ciblées en dermatologie et plus particulièrement dans le traitement de pathologies telles

que l’acné, la dermatite atopique, le psoriasis voire même les cancers cutanés.

Une dizaine de médicaments transportés par des « nanovecteurs » existent

aujourd’hui sur le marché. C’est le cas par exemple de l’Ambisome®. Il s’agit d’une

formulation liposomale d’amphotéricine B, antifongique polyénique à large spectre actif sur

les mycoses systémiques. Cette formulation lipidique de l’antifongique a été mise au point

pour augmenter la tolérance de la molécule tout en conservant son efficacité. En effet,

l’amphotéricine B, traitement phare des mycoses invasives possède une néphrotoxicité

importante.

Les micelles

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Les micelles sont des nanoparticules constituées d’une couronne de molécules

amphiphiles c'est à dire composées d’un pôle hydrophile et d’un pôle hydrophobe, en

équilibre dynamique autour d’un cœur non solide. En solution aqueuse, les molécules

amphiphiles s’organisent spontanément en minimisant les interactions de leurs parties

hydrophobes avec l’environnement aqueux alors qu’en milieu organique les molécules

amphiphiles adoptent le comportement inverse et ce sont les parties hydrophiles qui sont

orientées au cœur de la micelle. Ces propriétés font des micelles, des nanoparticules

intéressantes car, de préparation aisée, elles permettent d’incorporer des molécules aussi

bien hydrophiles qu’hydrophobes.

Des études soulignent une protection de l’opsonisation par l’organisation stérique

particulière de la couronne des micelles. L’opsonisation est définie par l’attachement des

molécules du complément à la surface de la micelle, permettant ainsi d’augmenter leur

temps de demi-vie dans le sang. Cependant l’utilisation in vivo de ces micelles est encore à

l’étape expérimentale.

Les nanocapsules

Les « nanocapsules » sont des particules colloïdales constituées d’un réservoir liquide

ou semi liquide à température ambiante dans lequel les molécules sont généralement

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incorporées. Les molécules peuvent aussi être associées de façon covalente ou non à la paroi

polymérique.

Toutefois, la plupart des « nanocapsules » possèdent un réservoir lipidique permettant

l’incorporation de molécules hydrophobes.

Les nanosphères

Les « nanosphères » sont des nanoparticules polymériques colloïdales matricielles ; de

structure entièrement solide, pleines ou poreuses. Les « nanosphères » pleines sont des

structures nanométriques compactes, de formes généralement sphériques, synthétisées à

base de polymères ou de copolymères. Pour exemple, les nanoparticules de poly-(alkyl

cyanoacrylate) (PACA), biocompatibles et biodégradables, sont étudiées comme vecteurs de

molécules dans différents types d’applications.

Les dendrimères

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Les dendrimères, catégorie émergeante de nanoparticules, sont des structures

nanométriques formées de plusieurs séries de branchements organisés, reliés par un cœur

moléculaire. Les dendrimères sont des « nanovecteurs » très intéressants. Grâce à ce

système de branchement, ils offrent la possibilité d’effectuer plusieurs types d’associations

chimiques sur différents groupes terminaux. Les molécules transportées sont insérées entre

les branchements ou associées chimiquement à ceux-ci. Les propriétés des dendrimères

dépendent de la nature chimique du cœur moléculaire et des branchements.

2- Application à l’oncologie

Les progrès en nanotechnologie suscitent l’espoir de nouveaux traitements du cancer,

plus efficaces, mieux ciblés et mieux tolérés. Les nanoparticules, de part leur taille, leurs

propriétés physiques et leurs interactions avec les tissus vivants, peuvent répondre à

certains critères et se concentrer à un endroit précis de l’organisme par exemple.

La chimiothérapie conventionnelle, apparue dans les années 1940 repose sur

l’administration de drogues « non spécifiques », cystostatiques et cytotoxiques.

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Les médicaments administrés dans le cadre d'une chimiothérapie sont appelés

cytostatiques.

Il est nécessaire de proposer de nouvelles stratégies plus ciblées, basées sur des

médicaments dirigés spécifiquement contre les altérations moléculaires responsables de

cancers, et administrés spécifiquement au site tumoral plutôt que de manière généralisée.

La nanotechnologie offre la possibilité d’un ciblage à deux niveaux. Le ciblage

moléculaire consiste à concevoir des médicaments capables d’interagir spécifiquement avec

une cible moléculaire pour neutraliser son action (ciblage de l’activité enzymatique de

protéine). Le ciblage cellulaire consiste à diriger l’agent thérapeutique vers un récepteur

spécifiquement exprimé à la surface des cellules cancéreuses (anticorps, fragments

peptidiques ou ligands complémentaires). De plus, les nanoparticules sont couplées à des

agents stabilisateurs pour permettre une diffusion prolongée dans l’organisme et réduire

leur reconnaissance et l’opsonisation par le système immunitaire.

L'opsonisation est un processus biochimique par lequel une molécule (alors qualifiée

d'opsonine) recouvre la membrane d'une cellule cible (une bactérie ou une cellule du corps

infectée par un agent pathogène) pour favoriser sa phagocytose.

Les nanoparticules augmenteraient la concentration de drogues anticancéreuses au

sein des cellules atteintes tout en limitant la toxicité de ces médicaments.

A titre d’exemples, mentionnons le Doxil® et l’Abraxane®, médicaments approuvés par

la Food and Drugs Administration (Etats-Unis) pour le traitement clinique de différents

cancers. Le premier constitue une formulation liposomale de Doxorubicine, utilisée depuis

plus de dix ans pour traiter le sarcome de Kaposi, maladie opportuniste sévissant chez le

patient atteint du VIH (Virus d’immunodéficience humaine), le cancer du sein et de l’ovaire.

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Le second est une formulation nanoparticulaire d’albumine humaine couplée au Paclitaxel.

Cette formulation a montré une toxicité réduite par rapport au Taxol® dans des essais pré-

cliniques de phase 1 et a permis en phase 2 et 3 d’administrer des doses supérieures en

Paclitaxel améliorant ainsi l’efficacité clinique, notamment dans le cancer du sein

métastatique.

3- Applications en imagerie médicale

Les nanoparticules inorganiques possèdent des propriétés particulières de

conductivité, de magnétisme, de biocompatibilité, de réactivité, et de fluorescence les

rendant attractives dans différentes applications y compris en diagnostic médical. Plusieurs

études internationales démontrent l’intérêt que présente l’utilisation de nanoparticules dans

le domaine médical, en tant qu’agents de contraste en imagerie par résonnance magnétique

particulièrement.

Les agents de contraste sous forme nano-particulaire peuvent devenir des outils

efficaces afin d’améliorer les diagnostics médicaux et la chirurgie assistée par imagerie.

L’utilisation de nanoparticules s’avère intéressante par rapport aux agents de contraste

iodés, barytés ou complexes de gadolinium par l’amélioration de la biocompatibilité, des

capacités de détection in vivo et de ciblage.

Les premières nanoparticules ayant obtenu une autorisation de mise sur le marché

(AMM) sont des nanoparticules à base d’oxydes de fer (Fe2O3), développées comme agents

de contraste en imagerie par résonance magnétique (IRM) chez l’homme. On retrouve

notamment certains produits tels que l’Endorem® utilisé dans l’imagerie du cancer du foie,

produit par le laboratoire Guerbet, le Feridex® permettant la détection de lésions du foie,

AMAG Pharmaceuticals, le Lumirem® dans l’imagerie du tube digestif, laboratoire Guerbet,


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le Combidex® dans l’imagerie des ganglions lymphatiques du cancer de la prostate et le

Resovist® utilisé pour la détection de lésions du foie, laboratoire Schering. Ce sont des

nanoparticules constituées d’un cœur d’oxyde de fer, très sensible à l’exposition à un champ

magnétique externe, enrobé par des agents de fonctionnalisation (principalement des

dérivés de dextran, silicone et citrate). Le dextran est le polymère le plus employé dans la

conception de ces produits. En effet, il permet de prolonger la demi-vie plasmatique des

nanoparticules in vivo comparé à d’autres polysaccharides comme le mannose ou le

galactose.

4- Utilisation des nanoparticules comme antiseptique

L’argent était déjà utilisé pour ses propriétés antiseptiques dans l’antiquité. Ravelin,

savant français démontre au XIXème siècle que l’argent métal à l’état divisé, agit à dose

extrêmement faible, comme un puissant bactéricide. Peu après, un médecin allemand

Brenno Crede met en évidence que l’argent en solution colloïdale c'est-à-dire en suspension

dans l’eau distillée, élimine à faible dose de très nombreuses bactéries tout en restant très

peu toxique pour l’homme dans des conditions normales d’utilisation.

L’argent sous forme nano-particulaire semble aujourd’hui très prometteur en raison de

ses propriétés biocides, de son action anti-inflammatoire, et des applications médicales qui

en découlent. Les nanoparticules d’argent possèdent des propriétés très intéressantes

comparées à de nombreux antibiotiques, en raison de leur effet antibactérien. De plus, il n’y

a pas de risque d’allergie, les phénomènes de résistance sont modérés et l’argent n’interfère

pas avec les antibiotiques.

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Parmi les applications industrielles des nanoparticules d’argent, on compte

l’incorporation d’argent dans des vêtements comme les chaussettes afin de neutraliser les

odeurs, mais aussi dans les emballages alimentaires dans le but d’inhiber la prolifération de

microorganismes et de garantir ainsi une meilleure conservation des aliments.

II- Nanotechnologie et cosmétique

L’industrie cosmétique tend sans cesse à améliorer les propriétés des produits

cosmétiques : tenue, transparence, brillance et propriétés optiques. A cet effet, des études

ciblent l’utilisation de nanoparticules en nano-dispersions et en microémulsions dans les

formulations cosmétiques. Les industries cosmétiques utilisent les formes nano-particulaires

de leurs ingrédients afin d’améliorer la protection contre les ultra-violets, la pénétration

cutanée, la tenue de leur produit, la couleur, l’éclat etc. Il est admis que les plus grandes

industries cosmétiques utilisent largement les nanoparticules dans leur formulation.

Différents types de nano-éléments sont produits en vue d’une application dans le

domaine de la cosmétique on retrouve entre autres :

Les liposomes : Ces structures permettent une meilleure absorption des principes

actifs par la peau par fusion de leur bicouche lipidique avec la membrane cutanée.

Les nanoémulsions : Ce sont des dispersions de gouttelettes nanométriques. Leur

petite taille fournit une plus grande stabilité, améliore la performance des ingrédients actifs

et la durée de conservation du produit.

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Les nanocapsules : Ce sont des particules nanométriques faites d’une capsule de

polymère entourant un noyau aqueux ou huileux. Il a été constaté que l’utilisation de

nanocapsules diminuerait la pénétration de certains filtres UV dans la peau de porc comparé

aux émulsions classiques.

Les nanoparticules lipidiques solides : Ce sont des gouttelettes huileuses solides à

températures corporelles et stabilisées par des tensioactifs. Elles permettent de protéger les

ingrédients encapsulés, de contrôler la délivrance des agents cosmétiques et d’améliorer la

pénétration de composés actifs dans la couche cornée.

Les nanoparticules d’or et d’argent, peuvent également être intégrées dans ces

formulations en raison de leurs propriétés antibactériennes.

Les « cubosomes » sont formés par auto assemblage de particules liquides cristallines

et de tensioactifs. Les « cubosomes » offrent une grande surface, une faible viscosité et

peuvent exister à n’importe quel niveau de dilution. Ils sont capables de transporter des

molécules hydrophiles ou hydrophobes. En raison du faible coût des matières premières et

de leur potentiel dans la libération contrôlée grâce à la fonctionnalisation, ils sont un choix

attractif pour le secteur cosmétologique.

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Les hydrogels sont des structures en trois dimensions constituées de réseaux de
polymères hydrophiles qui peuvent s’hydrater et gonfler dans l’eau et les liquides
biologiques sans dissoudre la substance « encapsulée ».

Enfin, les fullerènes entrent dans la composition de nombreuses crèmes pour le visage

très coûteuses car ils constituent un capteur de radicaux libres. Ils peuvent également être

utilisés comme pigments. Les compositions cosmétiques dans lesquelles les fullerènes sont

utilisées concernent essentiellement le maquillage du visage (ombres à paupières, eye-

liners, mascaras, poudres, fonds de teint, fards à joues, crèmes teintées, des rouges à lèvres,

sticks anticerne, vernis à ongles, etc.).

Dans les compositions cosmétiques, le fullerène ou les mélanges de fullerènes sont

généralement présents en une teneur comprise entre 0,01 et 50 % en poids par rapport au

poids total de la composition, celle-ci étant dépendante de l'effet cosmétique recherché.

On constate ces dernières années une augmentation des cas de cancers cutanés

épithéliaux et mélanomes. L'utilisation des crèmes solaires est alors proposée comme un

élément important de prévention des cancers cutanés.

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Les crèmes solaires classiques utilisent des éléments chimiques organiques capables

d'absorber les rayonnements ultra-violets. Une des principales applications des

nanoparticules dans le domaine dermo-cosmétique est leur utilisation en tant que filtre anti-

UV.

Les particules de dioxyde de titane (TiO2) et d’oxyde de zinc (ZnO) sont utilisées

depuis de nombreuses années dans les crèmes solaires en tant que filtres anti-UV. Ces

particules ont la capacité d'absorber et de refléter les rayonnements UV conférant ainsi une

photo-protection. Etant visibles, ces particules laissaient un film blanc sur la peau. La

réduction de leur taille aux dimensions nanométriques a permis l’élaboration de crèmes

solaires « invisibles » tout en conservant leur propriété photo-protectrice. Les

nanoparticules des TiO2 utilisées en tant que filtres inorganiques sont généralement sous

forme cristalline (rutile le plus souvent, anatase, ou mélange des deux). Concernant le ZnO,

la forme cristallographique la plus stable thermodynamiquement est la structure hexagonale

compacte (de type Würtzite). Son aptitude à réfléchir la lumière UV fait du ZnO un élément

de choix pour son utilisation en tant que filtre UV dans les produits de protection solaire.

Les particules formulées dans les crèmes solaires peuvent être enrobées d’alumine, de

silice, mais aussi de substances organiques telles que le diméthicone ou l’acide stearique afin

d'améliorer leur stabilité, l’incorporation dans les formules et d'empêcher d'éventuelles

réactions chimiques (diminution de l’effet photo-catalytique réduisant la production

d’oxydants).

D'autres structures nano-particulaires telles que les liposomes sont utilisées d'une part

pour leur propriété de « bloqueurs » de photons, d'autre part afin d'augmenter la

pénétration grâce à la présence de la bicouche phospholipidique.

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Un autre avantage de ce type de formulation est l'homogénéité de la distribution sur la

surface cutanée après application apportant ainsi une photo-protection maximale à la

différence des crèmes de formulation huile/eau qui présentent une répartition hétérogène

en raison de l'orientation des composés lipophiles au niveau des régions hydrophiles de la

couche cornée.

III- Application dans la chaine alimentaire

On entend par chaîne alimentaire l’ensemble des maillons impliqués dans la production

d’aliments. La chaîne alimentaire commence par le milieu de production, son

environnement (sol, eau, air), ses intrants (semences, engrais, pesticides). Viennent ensuite

les productions primaires (végétale et animale), les produits de transformation (produits

laitiers, boucherie, charcuterie, boulangerie-pâtisserie, conserves, surgelés, boissons, plats

préparés) et, en bout dechaîne, on retrouve la distribution des denrées et, bien sûr, la

consommation qu’elle soit individuelle, familiale ou collective, qu’elle se déroule au

domicile, sur le lieu du travail ou dans des lieux de restauration spécifiques (restaurants

traditionnels ou de type « fast food »). On s’intéressera exclusivement aux nanomatériaux

manufacturés étant entendu que dans l’ensemble de la chaîne alimentaire la présence de

nanostructures est généralisée que ce soit dans le milieu de production primaire (le sol

contient nombre de matériaux argileux à l’état nanoparticulaire) ou dans des processus de

transformations traditionnels tels que la fabrication de fromage de type ricotta qui repose

sur la manipulation de structures à l’échelle nanoparticulaire (glomérules protéiques).

1- Types de nanostructures manufacturés présentes dans le secteur alimentaire

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On mentionnera en premier lieu les matériaux utilisés comme intrants ou ingrédients à

l’une ou autre étape du processus de production agricole ou de fabrication des aliments.

Citons, par exemple, des fertilisants, des produits phytosanitaires, des additifs alimentaires,

des compléments alimentaires. Ces matériaux peuvent être de composition relativement

simple, ce qui les distingue de systèmes plus complexes tels que les enrobages destinés à

faciliter l’assimilation (nanoencapsulation) ou d’autres articles destinés à entrer en contact

directement ou indirectement avec les aliments (emballages dits intelligents, senseurs

comprenant des structures de type nano). Il est important également de mentionner la

nanotexturation des denrées alimentaires comme les émulsions doubles, les émulsions

inverses, les micelles surfactantes.

Ce type de processus se rencontre souvent dans la préparation de pâtes à tartiner,

mayonnaises et crèmes diverses et offre de réelles possibilités d’alléger les aliments en

matières grasses tout en assurant un goût apprécié par le consommateur. Il s’agirait ici d’un

créneau auquel s’intéresse fortement le secteur agro-industriel.

Plus spécifiquement dans le domaine des additifs alimentaires (que ce soit en

alimentation humaine ou en alimentation des animaux) diverses applications voient le jour

comme l’utilisation de matériaux argileux (éventuellement modifiés par voie physico-

chimique), de nanostructures végétales ou minérales qui sont ajoutées intentionnellement

aux aliments pour faciliter la fabrication de structures particulières (ex. liants pour

mycotoxines dérivés de parois de levure et agents anti-caking dérivés de substances

minérales), améliorer les propriétés de fluidification de certains solides (ex. lait en poudre)

voire adsorber des composés nocifs (ex. liants de mycotoxines) ou relarguer des nutriments

(ex. libération contrôlée de vitamines, pigments et minéraux).

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De nombreuses autres applications dans le domaine des emballages font appel à des

surfaces fonctionnalisées. Par incorporation de structures de types nano (matériaux argileux,

par exemple) il est possible de renforcer la résistance mécanique, d’offrir une barrière au

passage de certains gaz (ex. oxygène) ou de composés volatils tels que les arômes et à

l’humidité. De cette façon il est possible d’obtenir des emballages plus légers et offrant une

période de préservation des aliments plus étendue, surtout si, comme c’est le cas pour

certains emballages dits intelligents, on incorpore également des senseurs permettant de

visualiser (notamment à l’aide de codes de couleurs) la présence de composés chimiques

indicateurs de contamination ou de perte de fraicheur (exemple, sulfure d’hydrogène).

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Le tableau 1 reprend toute une série d’exemples d’applications des nanotechnologies

dans les différents maillons de la chaîne alimentaire.

Élément de la Exemple Type de nanostructure Avantage recherché et


chaîne d’application mode de
alimentaire fonctionnement
Milieu de - Dépollution du sol - Zéolites partiellement -Neutralisation
production (métaux lourds) transformées d’éléments toxiques
agricole - Dépollution des eaux -nanofiltres et par diffusion au sein
nanoparticules d’une structure
réactives tridimensionnelle, par
ultrafiltration et par
transformations
chimiques.
Production - intrants (pesticides, -nano-encapsulations, - relargage contrôlé ou
agricole engrais) nanoémulsions différé des nutriments
primaire et matières actives.
Production des - transformation des -nanotexturation, -Améliorations
aliments produits primaires en émulsion en phase gustatives
produits élaborés inverse, etc -Diminution teneur en
(fromage, …) graisse et en sel.
Conservation, - réfrigérateurs et - Nanoparticules - Prolongation de la
distribution des équipement pour (ex : nanoargent) durée de conservation
aliments préparation des - nanosenseurs et protection contre les
aliments - matériaux composites contaminations
pour emballages bactériologiques.
Alimentation -Compléments -nanoparticules, Amélioration de
fonctionnelle alimentaires, boissons nanostructures l’assimilation
fonctionnelles d’éléments minéraux,
vitamines etc

2- Exemples particuliers d’applications nanoparticulaires

Nanoargent et autres métaux précieux ou éléments minéraux

Le nanoargent est le nanométal le plus largement utilisé en alimentation. Outre ses

usages reposant sur son incorporation dans des surfaces fonctionnalisées en vue du contrôle

antibactérien (réfrigérateurs, ustensiles de cuisine, ….), des utilisations en tant que

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compléments alimentaires et en alimentation diététique existent également. On retrouve

également d’autres compléments alimentaires contenant de l’or ou du platine à l’état

nanoparticulaire de même que des formes nanoparticulaires de toute une série d’éléments

(B, Ca, Cr, Cu, I, Fe, Mg, Mn, K, Se, SiO2, S, Zn). Ces compléments peuvent exister sous forme

ionique ou sous forme colloïdale (en suspension dans l’eau) et avec des allégations

nutritionnelles diverses voire thérapeutiques (action contre le cancer ou traitement d’autres

pathologies graves).

Dioxyde de titane

Le dioxyde de titane est bien connu depuis longtemps déjà comme additif alimentaire

(E 171). Il est utilisable pour décorer et enrober, notamment en confiserie et en fabrication

de chewing-gum. Le dioxyde de titane existe également sous forme non-nano et c’est la

teneur en particules plus fines qui va, en définitive, conditionner sa catégorisation ou non

dans le registre nano. Divers brevets ont été introduits pour des applications plus

typiquement nano, par exemple pour réaliser des revêtements nanométriques sur des

surfaces alimentaires en vue d’offrir une barrière à l’humidité et à l’oxygène. Le nanodioxyde

de titane est également utilisé pour le traitement de l’eau (photocatalysateur servant à

oxyder des contaminants et tuer des pathogènes microbiens).

Silice

Le dioxyde de silicium (silice) est également un additif alimentaire connu depuis

longtemps (E551). C’est un anti-agglomérant qui est utilisé pour assurer la fluidification de

nombreuses denrées alimentaires présentes sous forme de poudres (sucre, lait écrémé, sel

et substituts, etc.). Ici aussi son appartenance à la catégorie nano dépend fortement de la

définition adoptée (importance de la fraction nano par rapport au total) et son origine

(produit naturel transformé par hydrolyse). La question se complique davantage lorsque l’on

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prend en considération le fait que la fraction non-nano est formée d’agrégats susceptibles

de libérer des particules individuelles à l’échelle nano sous l’effet d’une digestion acide ou

enzymatique, par exemple au niveau du tractus intestinal.

Il existe quantité d’autres dérivés de la silice (aluminosilicates divers tels que les

matériaux argileux et les zéolites) dont la catégorisation en nano peut être avancée suivant

l’origine du produit (naturel ou synthétique), suivant le traitement subi (purification,

hydrolyse, modification chimique), suivant la fraction de particules nano présentes dans le

produit (en l’état ou après digestion), et compte tenu de la présence dans l’alimentation en

tant que constituant normal (présence naturelle), fortuite (par exemple sous forme de

contaminant) ou résultant d’une action volontaire (par exemple sous forme d’additif

technologique).

Sel

Le sel (chlorure de sodium) est également souvent cité comme potentiellement

applicable à l’échelle nano bien qu’il s’agisse d’un composé soluble dans l’eau qui ne

subsistera donc pas longtemps à l’état nanoparticulaire dans les organismes vivants.

Toutefois, certaines formes d’applications du sel pourraient bénéficier de la technologie

nano comme par exemple les applications de gros sel ou d’autres formes de salage à partir

de grains solides. Ces applications de sel bien que prisées pour certaines préparations

gastronomiques nécessitent l’administration de quantités importantes de chlorure de

sodium. De nouvelles formulations basée sur les nanotechnologies pourraient permettre de

réduire la quantité totale de chlorure de sodium réellement appliquée tout en induisant au

niveau des pailles gustatives un goût salé de même intensité que l’homologue traditionnel.

Nanovitamines et autres nanonutriments organiques

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De nombreuses (pro)vitamines, co-enzymes, antioxydants et autres nutriments (par

exemple, acides gras polyinsaturés) mais également des arômes et des produits de

conservation peuvent être administrés sous forme nanoparticulaire par le biais de dispositifs

permettant un relargage contrôlé des constituants (nanodistribution). Cette forme

d’administration permet notamment d’augmenter la biodisponibilité (amélioration de

l’absorption intestinale) et de contrer certains effets indésirables (odeur de poisson de

certains compléments alimentaires contenant des acides gras omégas-3. Le lycopène,

caroténoïde relativement peu absorbé lorsqu’il est présent sous forme naturelle dans des

aliments crus (tomate), peut être produit sous une forme synthétique nanométrique. Cette

forme dispersable dans l’eau permet d’obtenir des particules dont la taille avoisine les 100

nanomètres, ce qui favorise l’absorption intestinale. L’EFSA (European Food Society

Authority) s’est prononcé favorablement à propos de l’utilisation de lycopène dans les

aliments et les boissons (EFSA, 2008) sans, toutefois, prendre en compte la forme

nanométrique du produit. Le JECFA (Comité mixte FAO-OMS d’experts des additifs

alimentaires), quant à lui, a stipulé que ni les spécifications (doses recommandées) ni les

doses journalières admissibles fixées pour les formes traditionnelles (c’est à dire non-nano)

ne pouvaient être appliquées aux constituants de compléments alimentaires distribués sous

forme nano (OMS, 2007).

3- Méthodes de détection de nanoparticules dans la chaine alimentaire

- Généralités concernant le dosage chimique des nanoparticules

En matière de dosage chimique il existe plusieurs niveaux de complexité. Tout d’abord,

on peut se contenter de mesurer la présence de tel ou tel élément dans une matrice donnée

et ce, par rapport à une limite de détection préalablement fixée. Plus compliquée déjà est

l’analyse quantitative qui exprime le résultat avec une certaine justesse et précision en

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unités de l’élément à déterminer par unité de masse. Dans bien des cas, on est obligé d’aller

plus loin en faisant la différence entre les différentes formes sous lesquelles le dit-élément

peut être présent. Ainsi on fera une différence entre teneur en As organique ou inorganique

voire, au sein de cette dernière catégorie, en As trivalent ou pentavalent. Dans les dosages

nanoparticulaires, le degré de complexité est plus élevé encore car il s’agit de pouvoir

déterminer la quantité d’un élément présente à l’état de nanoparticules et non sous forme

micro- ou macro-cristalline ou à l’état dissous ou amorphe. Et même en ce qui concerne

l’état nanoparticulaire, il faudra pouvoir donner des informations au moins sur la taille (et la

distribution des tailles) voir sur les formes présentes. De ce fait les techniques mises en

œuvre sont souvent complexes et allient des techniques de microscopie électronique à

d’autres techniques basées sur des couplages permettant, d’une part, de réaliser la

séparation des particules en fonction de leur taille et, d’autre part, de réaliser la

quantification de celles-ci.

Dans le domaine de l’étude de la chaîne alimentaire, les méthodes disponibles les plus

communément utilisées pour évaluer la concentration en particules ainsi que la distribution

des tailles comprennent la microscopie électronique, les techniques chromatographiques et

de centrifugation, l’ultrafiltration et diverses techniques spectroscopiques. Il est fréquent

que diverses techniques soient combinées de façon à contrer des problèmes liés au manque

de spécificité (analyse de matrices complexes) ou de sensibilité. Ci-dessous, nous

détaillerons plus avant quelques techniques particulièrement dédicacées à la détermination

des nanoparticules dans des matrices alimentaires et environnementales.

- Méthodes de microscopie électronique

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Les deux techniques les plus utilisées en matière de microscopie électronique sont la

SEM (scanning electron microscopy) et la TEM (transmission electron microscopy). Ces

techniques bien que précises nécessitent une préparation de l’échantillon (séchage sous

vide), préparation qui peut conduire à la formation d’agglomérats, ce qui rend difficile la

caractérisation exacte des nanoparticules dans les échantillons analysés. En revanche, les

techniques de microscopie électroniques permettent de déterminer la taille exacte de la

nanoparticule alors que d’autres techniques (comme la DLS) ne permettent de déterminer

que la taille hydrodynamique apparente. Les techniques microscopiques fournissent

également des informations intéressantes non seulement sur la taille mais aussi sur la

distribution des tailles et la forme des particules (figure 1). Cependant, les enrobages

organiques ne sont visualisables qu’après application d’une technique de coloration, ce qui

peut conduire à des erreurs dans l’estimation du diamètre de la particule.

Figure 1 : Image TEM des nanoparticules d’argent (taille des nanoparticules : 20nm)

- Dynamic light scattering (DLS)

La DLS est une technique optique basée sur la dispersion de la lumière sous l’effet de

particules. Cette technique est relativement aisée d’utilisation en milieu liquide. Elle est

rapide, bon marché et permet de mesurer le diamètre de particules monodispersées en

23
mouvement dans un milieu liquide tel que l’eau, ce qui permet d’estimer le diamètre

hydrodynamique y compris pour les particules enrobées avec des molécules organiques. En

revanche la DLS soufre de handicaps majeurs liés au manque de sensibilité et de spécificité,

ce qui rend l’analyse de matrices complexes particulièrement problématique.

- Field-flow fractionation (FFF)

La technique de FFF est en réalité une technique de type chromatographique. Elle se

base sur une distribution différentielle des constituants entre une phase stationnaire et une

phase mobile et est la plus performante des méthodes de séparation des espèces de petite

et moyenne masse moléculaire. Les constituants du mélange à analyser sont entraînés par

un écoulement laminaire de liquide vecteur vers la sortie du séparateur où ils sont détectés

généralement au moyen d’un photomètre UV. Dans toutes les techniques de FFF, un champ

de force est appliqué perpendiculairement à la direction de l'écoulement, selon l'épaisseur

du canal. Ce champ de force induit un transport des nanoparticules, en fonction de leurs

caractéristiques intrinsèques, vers une des parois ce qui conduit à une distribution non

uniforme de leur concentration dans l'épaisseur du canal. Ce phénomène, associé à une non-

uniformité du profil de vitesses du liquide vecteur (plus rapide au centre du canal qu'au

voisinage de la paroi), confère à chaque constituant une vitesse de migration qui lui est

propre, les particules de plus petites tailles migrant le plus rapidement (voir figure 2). Par

rapport à la technique de DLS, le FFF offre l’avantage d’une meilleure résolution des tailles,

ce qui permet de déterminer la taille des particules avec davantage de précision.

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Figure 2 : Représentation schématique de la distribution des profils de vitesse dans un flux

laminaire (Flow) sous l’effet d’un champ de force (Field)

- Single-particle ICPMS

Cette technique, en plein développement, repose sur l’usage de l’ICPMS (inductively

coupled plasma mass spectrometry), une des techniques les plus raffinées pour l’analyse

quantitative d’éléments inorganiques à l’état de trace. Pour cette application, l’ICPMS est

utilisé (sans minéralisation ou mise en solution préalable de l’échantillon) en mode

particulier dans la mesure où le signal de l’échantillon (envoyé pour analyse dans le

générateur de plasma et ensuite dansle spectromètre de masse) est enregistré en continu

avec une résolution temporelle de 10 à 20 ms. De ce fait, on obtient, à la masse choisie pour

détecter l’élément en question, un signal continu (bruit de fonds) avec apparition de pics

d’intensité élevée. Ceux-ci correspondent au passage d’une nanoparticule et le nombre de

pic observé est donc directement proportionnel au nombre de particules présentes dans

l’échantillon. En outre, l’intensité du pic varie proportionnellement avec la taille de la

nanoparticule en question (figure 3). Cette technique prometteuse permet donc de

déterminer la quantité et la distribution de nanoparticules dans l’échantillon à étudier avec

une grande sensibilité et précision. Elle a déjà été utilisée avec succès pour la détermination

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de nanoAg dans des eaux usées, et est actuellement testée sur matrices alimentaires dans le

cadre du projet RT NANORISK financé par le service de recherche contractuelle du SPF Santé

Publique, Sécurité de la Chaîne Alimentaire et Environnement

Figure 3 : Exemple d’un résultat d’analyse de nanoparticules par SP-ICP-MS (le


nombre de pic est proportionnel au nombre de nanoparticules présentes dans
l’échantillon et leur intensité est fonction de la taille de la particule analysée par le
détecteur MS

- Comparaison des avantages et inconvénients des principales


techniques évoquées

Il ressort de ce tableau que les techniques de microscopie électroniques (SEM et TEM)

restent les plus précises et applicables universellement bien qu’elles souffrent de lacunes

importantes liées à la préparation des échantillons qui peut introduire un biais dans la

mesure de la distribution des tailles. En outre, ces techniques sont peu accessibles,

coûteuses et non propices à l’analyse d’échantillons en grands nombres. La FFF et la DLS de

même que la SP-ICPMS pourraient constituer des alternatives utiles.

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VI- Nanotechnologie et environnement

De nos jours, nous pouvons trouver des applications des nanotechnologies à

l'environnement sur le marché, comme des dispositifs pour le traitement de l'eau, des

emballages respectueux de l'environnement et des produits absorbants le pétrole.

1- Dispositifs de traitement de l'eau

La purification de l'eau à l'aide des nanotechnologies exploite des nanomatériaux

comme les nanotubes de carbone et les fibres d'aluminium ou la nanofiltration. Le principal

avantage de l'utilisation des nanofiltres, par rapport aux systèmes conventionnels, est qu'ils

requièrent moins de pression pour faire passer l'eau à travers le filtre : bien que les pores

soient plus petits, l'intérieur des nanotubes est plus lisse et l'eau peut couler plus facilement.

De plus, ils sont plus efficaces, ils ont des surfaces extrêmement larges et peuvent être

nettoyés facilement. Les nanofiltres peuvent éliminer les sédiments, les déchets chimiques,

les particules chargées, les bactéries et d'autres agents pathogènes, comme les virus. Ils

peuvent également éliminer d'autres éléments traces comme l'arsenic, et les impuretés

visqueuses comme l'huile.

2- Absorbeurs d'hydrocarbures

Les versements de pétrole dans la mer sont préoccupants et ont des conséquences

nocives sur l'environnement. Une nouvelle piste de recherche concerne l'utilisation

d'aérogels (un nanomatériau) modifié avec des molécules qui repoussent l'eau pour

améliorer l'interaction avec les hydrocarbures. Ces aérogels ont une surface très large de

sorte qu'ils peuvent absorber seize fois leur poids en hydrocarbures. Ils agissent comme une

éponge : une fois que le pétrole a été absorbé, « l'éponge imbibée de pétrole » peut être

retirée facilement.

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3- Les plastiques biodégradables

L'utilisation répandue des emballages en plastique a un impact négatif sur

l'environnement. Nous avons besoin de matériaux respectueux de l'environnement. Les

solutions actuelles utilisent certains polymères naturels appelés les biopolymères ;

cependant beaucoup souffrent de limitations, comme de faibles barrières à l'humidité et des

propriétés mécaniques médiocres. Une solution possible consiste à inclure des

nanoparticules dans le biopolymère et à créer un « bio-nanocomposite » doté de meilleures

propriétés mécaniques et isolantes, entièrement compostable.

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