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Le clonage

Clonage
Pour les articles homonymes, voir clone.
Le clonage désigne principalement deux processus. C'est d'une part la multiplication naturelle ou
artificielle à l'identique d'un être vivant, c'est-à-dire avec conservation exacte du
même génome pour tous les descendants (les clones). C'est donc un synonyme de certaines
formes de multiplication asexuée tel que le bouturage. C'est aussi la multiplication provoquée
d'un fragment d'ADN par l'intermédiaire d'un micro-organisme. Ainsi, en biologie, le mot clonage
désigne plusieurs choses :

 d'une part, le fait de reproduire des organismes vivants pour obtenir des êtres génétiquement
identiques ; ceci peut s'appliquer à de simples cellules (clonage cellulaire, par prélèvement
d'une seule cellule, qui est mise en culture de manière individuelle) ou bien à des animaux –
donc y compris les êtres humains – et des végétaux (clonage reproductif, bouturage).
L'ensemble de ces cellules, ou individus, forme un seul et même clone (tant que
le patrimoine génétique est identique) ;
 d'autre part, une technique de biologie moléculaire qui consiste à isoler un fragment d'ADN et
à le multiplier à l'identique en l'« insérant » dans une molécule d'ADN « porteuse »
appelée vecteur permettant son amplification. Cette technique de biologie moléculaire peut
être utilisée pour un clonage partiel, ne portant que sur un fragment de matériel génétique
(ADN), mais aussi pour le clonage d'un gène entier permettant la production de
la protéine recombinante correspondante. L'« insertion » est souvent réalisée à l'aide
d'un vecteur, les plus communément utilisés étant les virus ou les plasmides (petites
molécules d'ADN cycliques).
Au sens scientifique, le clonage est l'obtention d'un être vivant génétiquement identique à
l'original qui a fourni son génome.
Des vrais jumeaux, monozygotes, chez les animaux et chez l'homme sont des clones naturels. Ils
démontrent à la fois les ressemblances et les différences que l'on peut attendre chez des clones
artificiels, en raison du contexte différent où ils peuvent être placés (alimentation, traitement
différents par l'éleveur ou les parents, etc.).
Le terme clone est utilisé pour la première fois en 1903 par le botaniste H.J. Webber en
désignant des plantes reproduites par multiplication asexuée. Ce mot sera ensuite réutilisé
par J.B.S. Haldane.
Sommaire
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 1Clonage naturel
 2Clonage artificiel
o 2.1Clonage végétal
o 2.2Clonage animal
o 2.3Les clones ne sont pas des copies conformes
 3Avantages
 4Controverses
o 4.1Aspects éthiques
o 4.2Conséquences évolutives
o 4.3Clonage humain
 5Dans la fiction
 6Notes et références
 7Voir aussi

Clonage naturel[modifier | modifier le code]


Dans la nature, le clonage n'est rien de plus qu'un mode de reproduction parmi tous ceux à la
disposition des êtres vivants. C'est même le plus répandu puisqu'il concerne toutes les
cellules procaryotes (division), presque tous les eucaryotes unicellulaires (mitose) à l'exception
de ceux qui pratiquent la reproduction sexuée (faisant intervenir la méiose), mais également de
nombreux végétaux et animaux multicellulaires.
Le clonage peut être naturel chez les plantes (fraisier, ail,...); il est dans ce cas le plus souvent
appelé multiplication végétative. Il a lieu par émission de rejets, par marcottage naturel, par
division naturelle de rhizomes ou de stolons, par création d'organes spécialisés bulbilles, etc.
Certaines espèces végétales émettent des rejets, comme l'olivier. Lorsque l'ortet initial vieillit, il
émet des rejets sur le pourtour de sa souche. Ces ramets deviennent ensuite autonomes et se
séparent entre eux lors de la disparition de la souche initiale avec le temps. D'autres, comme
les fraisiers, produisent des stolons, rameaux dont le bourgeon terminal s'enracine au contact
d'un substrat favorable et reproduit ainsi, par marcottage naturel, une plante identique à la plante
mère. Par bouturage naturel des morceaux de plante peuvent repousser s'ils se retrouvent
placés dans de bonnes conditions, et redonner une plante adulte complète.

Clonage artificiel[modifier | modifier le code]


Clonage végétal[modifier | modifier le code]
En horticulture et en culture, les techniques de reproduction des plantes par clonage peuvent être
pratiquées en laboratoire, sous serres ou sur le terrain. Elles sont applicables chez beaucoup
de dicotylédones produisant des méristèmes en abondance et sur
quelques monocotylédones également (le bananier peut se multiplier par rejets, la canne à sucre
par bouturage). On peut citer le greffage, le bouturage et d'autres techniques cette fois inspirées
de la multiplication végétative naturelle : (le marcottage, le démariage de rejets ou la division
de rhizomes et de stolons, etc.).
En laboratoire, on pratique la culture in vitro de méristèmes (ou d'autres parties de la plante)
produisant des embryons puis des plantules complètes (voir embryogenèse
somatique et embryogenèse zygotique). Les techniques in vitro sont les seules qui peuvent être
employées pour des monocotylédones comme le palmier dattier, le palmier à huile.
Le comportement et la forme des clones peuvent différer selon la partie de la plante d'où sont
extraites les cellules destinées à les produire. Par exemple chez
les fraisiers des bourgeons adventifs stipulaires ou donnent des fraisiers à feuilles plus claires et
plus rondes. Ils présentent un métabolisme différent, un nombre plus élevé de stolons, un
réceptable floral plus court, des étamines aux anthères plus grosses, alors que le
clone axillaire est, lui, moins bien pollinisé et produit pour cette raison des fruits plus souvent
difformes, notamment en l'absence d'agents pollinisateurs1.
Clonage animal[modifier | modifier le code]
Dans le domaine animal, un pas est franchi au XXe siècle grâce au clonage à partir de noyaux de
cellules différenciées, réimplantés dans des ovocytes préalablement énucléés. Cette technique
aux taux de réussite encore faibles et qui n'a abouti que chez quelques espèces en est à ses
balbutiements. Des problèmes de vieillissement accéléré semblent pouvoir être reliés à l'état
des télomères.
La technique du clonage par implantation d'un noyau dans un ovocyte énuclée est mise au point
en 1952 par Briggs & King 2. Ils introduisent un noyau provenant de la blastula d'une grenouille
dans un ovocyte dont le noyau a été éliminé. Le stade blastula étant issu du développement
embryonnaire précoce des vertébrés, il a fallu attendre 10 ans de plus pour voir l'avènement du
premier organisme cloné à partir d'un noyau de cellule différenciée. En effet, en 1962, Gurdon
introduit le noyaux d'une cellule intestinale de têtard dans un ovocyte énucléé de Xénope et
obtient des amphibiens viables et fertiles3.
Au début des années 60, l'embryologiste chinois Tong Dizhou, fut le premier à cloner un poisson
à partir du noyau d'une cellule d'embryon. Il publia ses recherches dans un magazine scientifique
chinois qui ne semble pas avoir été traduit à l'époque4. C'était 33 ans avant la brebis Dolly, mais
Dolly, elle, fut clonée à partir d'une cellule provenant d'un individu adulte.
Cette technique a permis de cloner les animaux suivants :

 1952 : clonage de grenouille à partir de cellules de blastula.


 1962 : clonage de Xénope à partir de cellules intestinale de têtard.
 Poisson rouge : 1963, premier clone artificiel issu de cette technique.
 Dolly, une brebis, premier mammifère cloné en 1996 (et née le 5 juillet 1996) à partir d'une
cellule spécialisée. Elle est euthanasiée en 2003 à la suite d'une maladie pulmonaire qu'ont
les brebis normalement à 11 ou 12 ans.
 « Cumulina », une souris clonée en 1997.
 « Marguerite », une vache, clonée par l'INRA en 1998.
 « Millie », « Christa », « Alexis », « Carrel » et « Dotcom », 5 petits cochons, clonés en mars
2000.
 « Noah », un Gayal (une espèce de bœuf sauvage, premier clone d'animal en voie
d'extinction), en janvier 2001.
 taureaux: mars 2001
 « Carbon Copy », ou Copie carbone un chat, cloné fin 2001.
 souris : 2002
 Six lapins, clonés en 2002 par l'INRA.
 « Idaho Gem », « Utah Pioneer », « Idaho Star », trois mules, clonées en 2003.
 daim : 2003
 « Prometa », une jument, clonée en 2003.
 « Ralph », le rat, cloné en 2003
 drosophile : 2004
 « Little Nicky », en 2004, un chat, premier clone produit à but commercial.
 Le docteur Hwang annonce avoir cloné la première cellule humaine, mais quelques mois plus
tard il est obligé d'avouer la supercherie.
 « Snuppy », un chien, cloné en 2005 en Corée du Sud par le controversé docteur Hwang.
 « Paris Texas », un cheval, cloné en 2005.
 Le premier primate est cloné en 20075
 Une souris congelée depuis 16 ans à -20 °C est clonée : treize souriceaux ont vu le jour
en 20086
 « Injaz », le premier dromadaire, est cloné le 8 avril 2009
 Le professeur sud-coréen Park Se-Pill clone en 2010 une cellule congelée d’une vache noire
aujourd’hui décédée7.
 Des coyotes en 2011 en Corée du Sud par le controversé docteur Hwang8.
Toutes ces expériences ont montré que le clonage des mâles est en général plus délicat que
celui des femelles. De plus, pour des raisons encore inconnues, seuls 5 à 10 % des œufs
fabriqués et réimplantés produisent des clones viables ou en bonne santé apparente. On ne
comprend pas non plus pourquoi certaines cellules d'un organisme se clonent mieux que
d'autres.
Un second pas est franchi avant le nouveau millénaire par le clonage de seconde génération
(obtention d'organismes clonés à partir d'autres organismes clonés) sur des souris, puis
un taureau.
En 2007, il existe près d'un millier de cochons clonés et près de 3 000 bovins9.
Les clones ne sont pas des copies conformes[modifier | modifier le code]
Seul le matériel génétique du noyau est transféré lors d'un clonage. L'ADN mitochondrial reste
celui de la cellule réceptrice tout comme la machinerie nécessaire à la transcription de l'ADN
pendant les premières phases du développement embryonnaire. Une autre source de variation
est la régulation épigénétique. L'épigénétique conserve une même séquence ADN mais en
modifiant l'expression de certains gènes en régulant la condensation de l'ADN (modifiant la
production de protéines entre autres effets), ceci permet par exemple aux différentes cellules
humaines de devenir des cellules différenciées sans modifications de leur séquence ADN. De
même, des facteurs environnementaux peuvent modifier le devenir des embryons. En pratique
les animaux clonés diffèrent sur plusieurs paramètres et sont moins ressemblants que de vrais
jumeaux monozygotes (ayant le même patrimoine génétique)9. Cela est particulièrement visible
en cas d'animaux tachetés, les taches du clone n'ayant pas de raison particulière de se trouver à
la même place10, marquant de façon visible que les deux animaux sont différents.

Avantages[modifier | modifier le code]


Le clonage, in vitro notamment permet – à faibles coûts – la production délocalisée de grandes
quantités d'individus. Il permet de produire des plantes en voie de disparition, mais recherchées
par les collectionneurs ou amateurs (ex : orchidées qu'il n'est alors plus nécessaire de prélever
dans la nature pour les vendre par exemple). Plus important : il assure à la recherche que l'on va
travailler sur des spécimens identiques, éliminant un facteur de bruit dans les mesures.

Controverses[modifier | modifier le code]


Par contre, l'utilisation croissante de clones dans l'agriculture et la sylviculture est source d'une
importante perte de biodiversité, et par là de fragilisation d'espèces qui sont des ressources
agricoles et pour l'élevage. Les plans issus de clones ou de greffes sont souvent à terme plus
fragiles et sensibles aux épidémies de pathogènes, c'est un fait déjà noté, il y a presque 200 ans,
par un fonctionnaire français François-Joseph Grille, qui, sans employer le vocabulaire des
écologues modernes, protestait déjà contre l'appauvrissement génétique des populations
d'ormes trop volontiers clonés et/ou greffés au détriment de la richesse adaptative que permet le
semis :
« Les planteurs d'ormes se bornent trop souvent au moyen le plus facile, qui est de planter par
rejeton et par éclats de racines ; mais ils en sont les dupes et ils n'obtiennent que des sujets
rabougris qui ne rapportent presque rien. On distingue au premier coup-d'œil, à la beauté de leur
port et à la vigueur de leur végétation, les ormes de semis, et ceux à feuilles étroites greffés sur
sujets écossais, dans les plantations d'agrément, dans les parcs, et sur les pelouses qui
environnent les maisons de campagne11. »
— François-Joseph Grille, Description du département du Nord
Cette homogénéisation génétique a effectivement peut-être contribué à la rapide explosion de la
graphiose de l'Orme.
Des sylviculteurs tels que Akira Miyawaki ou l'école de sylviculture Prosilva ont développé des
techniques visant au contraire à utiliser la biodiversité pour augmenter la résilience forestière, ce
qu'encourage aussi l'écolabel forestier FSC.
Aspects éthiques[modifier | modifier le code]
Le Groupe européen d'éthique12 a conclu dans son avis : « Étant donné le niveau actuel de
maladies et de problèmes de santé des mères porteuses et des animaux clonés, le groupe doute
que le clonage d'animaux à des fins alimentaires soit justifié d'un point de vue éthique. La
question de savoir si cela s'applique également à la progéniture demande une recherche
scientifique plus poussée. À l'heure actuelle, le GEE ne voit pas d'arguments convaincants
pouvant justifier la production d'aliments à partir d'animaux clonés et de leur progéniture »13. Ce
groupe a aussi listé des mesures à prendre en cas d'introduction d'aliments issus d'animaux
clonés dans l'UE.
Les promoteurs du clonage d'animaux d'élevage estiment qu'il répond à des enjeux de recherche
agronomique (accélérer la sélection animale, sauver des races en voie de disparition) et
scientifique (mieux comprendre les mécanismes de la régulation épigénétique des premières
phases du développement embryonnaire). La sécurité des aliments issus d'animaux clonés reste
discutée, malgré la publication d'un avis favorable de la Food and Drug Administration
(organisme fédéral américain chargé de contrôler la qualité des produits alimentaires mis en
vente sur le marché américain) estimant que « la viande et le lait issus de bovins, de porcs et de
chèvres clonés, ainsi que de la progéniture de clones d'espèces traditionnellement consommées
sous forme d'aliments, ne présentent pas plus de dangers que ceux issus d'animaux élevés selon
les méthodes classiques […] L'agence n'exige pas l'étiquetage, ni aucune autre mesure
supplémentaire, pour les aliments issus de clones de bovins, porcs ou chèvres clonés, ou de leur
progéniture, car les aliments issus de ces sources ne diffèrent aucunement de ceux issus de
bêtes élevées selon des méthodes classiques […] Étant donné que les clones seraient utilisés
pour l'élevage, leur introduction dans la chaîne alimentaire ne se ferait pas en nombres
importants. Au contraire, leur progéniture issue de la reproduction sexuelle serait utilisée pour la
production de viande et de lait destinés à la commercialisation. À l'heure actuelle, l'agence
continue de recommander que les aliments issus d'espèces clonées autres que les bovins, porcs
et chèvres (ex. les ovins) ne soient pas introduits dans la chaîne alimentaire ».
Début 2008, l'EFSA (Agence européenne de la sécurité alimentaire) prépare un nouvel avis sur
ces questions14.
Conséquences évolutives[modifier | modifier le code]
Le clonage, par copie d'un génome, ne permet pas la diversification et recombinaison
du gène caractéristique de la reproduction sexuée. Or cette dernière est selon la théorie de
l'évolution le moyen de l'adaptation du Vivant et de la biosphère aux changements
environnementaux, et le gage de coévolution des organismes à reproduction sexuée avec celle
de leurs prédateurs, pathogènes et parasites.
Clonage humain[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Clonage humain.

Au-delà des questions techniques relevant du clonage animal en général, le clonage de


l'humain pose des problèmes philosophiques nouveaux, débouchant sur la question d'une
législation spécifique. Quelques chercheurs travaillent actuellement sur le clonage humain
reproductif. Sans nier l'exploit technologique que constituerait une telle réalisation, la tendance
internationale semble pencher vers l'interdiction, pour l'instant, des recherches sur le domaine.
Ceci étant, un sondage CNN15 montre un intérêt toujours grandissant du public pour la
technique. Arnold Schwarzenegger, ex-gouverneur de la Californie a milité en faveur du clonage
humain16. Les opposants au clonage semblent d'autant plus pressés d'arriver à un consensus
international. Les États-Unis, avec plus de cinquante autres pays, ont signé un appel à une
interdiction totale du clonage humain. Un autre texte interdisant seulement le clonage reproductif
a été rédigé par la Belgique et soutenu par plus de vingt pays, dont la Russie, le Japon,
le Royaume-Uni, la Corée du Sud et le Danemark. La recherche en faveur du clonage humain
reproductif exprime une quête encore fantasmatique, de l'homme, pour son immortalité.
Fin 2002, la firme Clonaid, associée au mouvement raélien, a affirmé par voie médiatique avoir
réalisé le clonage d'êtres humains mais aucune preuve scientifique de leur existence ne fut
apportée. Le tout est tombé dans l'oubli depuis.
Il est admis scientifiquement que l'identité de l'être ne se résume pas à son génotype, ce qui
signifie qu'il est impossible de produire deux êtres identiques simplement en dupliquant un
génome. Le cas de vrais jumeaux (dits monozygotes), qui peut être techniquement apparenté au
clone, ne peut être considéré comme un exemple de clonage humain, au sens où le principe de
reproduction sexué entre deux parents est assuré naturellement, sans intervention
technologique, et après brassage génétique.
Mais tout ceci pose des questions éthiques, philosophiques, et religieuses importantes en ce
début de XXIe siècle conduisant à de nombreux débats. Devons nous considérer le clone, comme
un Homme à part entière ou comme une pâle reproduction, une sorte de sous-homme ? Devons
nous les considérer comme notre égal ? Faut-il créer une législation nouvelle pour les clones ?
Tant de questions qui sont à débattre.
Cette nouvelle forme de génération présente par exemple des difficultés juridiques concernant le
statut légal du clone. Notamment lorsque l'on parle de clonage « thérapeutique », qui implique
que le clone soit mis au service d'autrui par sa destruction partielle, voire totale.
En mai 2005, des chercheurs de Corée du Sud et du Royaume-Uni ont annoncé les premiers
clonages d’embryons humains à des fins de recherches thérapeutiques.
En 2008, des chercheurs américains, des entreprises Stemagen et Reproductive Science Center,
ont annoncé avoir obtenu trois embryons clonés à partir de cellules adultes (cellules de peau) et
d'ovocytes énucléés. C'est la première fois que des embryons sont obtenus à partir de cellules
qui ne sont pas des cellules souches17.

Dans la fiction
Génétique

De la molécule d'ADN à la cellule vivante.

Relations schématiques entre la biochimie (biochemistry), la génétique (genetics) et la biologie moléculaire


(molecular biology).

La génétique (du grec genno γεννώ, « donner naissance ») est la science qui étudie l'hérédité et
les gènes, c'est une sous-discipline de la biologie.
Une de ses branches, la génétique formelle, ou mendélienne, s'intéresse à la transmission des
caractères héréditaires entre des géniteurs et leur descendance.
L'invention du terme « génétique » revient au biologiste anglais William Bateson (1861-1926), qui
l'utilise pour la première fois en 1905. La génétique moderne est souvent datée de la mise en
évidence de la structure en double hélice de l'ADN effectuée par James Watson et Francis
Crick en 1953 1.

Sommaire
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 1Différents champs de recherche


 2Chronologie
 3Rudiments concernant la génétique moléculaire
o 3.1Qu'est-ce qu'un gène ?
o 3.2Quel est le support de l'information génétique ?
o 3.3Comment l'information génétique gouverne-t-elle le phénotype ?
o 3.4Comment l'information génétique est-elle transmise lors de la division cellulaire ?
 4Génétique et société
o 4.1Idéologie et philosophie
o 4.2Économie, éthique et loi
 4.2.1Cas du génome Humain
 4.2.2Cas des OGM
 5Notes et références
 6Bibliographie
 7Voir aussi
o 7.1Articles connexes
o 7.2Liens externes

Différents champs de recherche[modifier | modifier le code]


Très tôt, la génétique s'est diversifiée en plusieurs branches différentes :

 la génétique du développement étudie les acteurs moléculaires (et les gènes qui les
codent) impliqués dans la formation de l'organisme à partir du stade unicellulaire d'œuf
fécondé. Elle se focalise tout particulièrement sur la mise en place de la symétrie bilatérale et
les mécanismes qui permettent de passer d'un système biologique simple (unicellulaire,
symétrie radiaire) à un organisme complexe (pluricellulaire, souvent métamérisé, et construit
en organes spécialisés). Elle utilise souvent des espèces modèles pour étudier les
mécanismes de formation de l'organisme (la drosophile, le nématode Caenorhabditis
elegans, le poisson zèbre, une plante du genre Arabidopsis) ;

 la génétique médicale étudie l'hérédité des maladies génétiques humaines, leur ségrégation
dans les familles de malades. Elle cherche à identifier par ce biais les mutations
responsables des maladies, afin de mettre au point des traitements pour les soigner ;

 la génomique étudie la structure, la composition et l'évolution des génomes (la totalité de


l'ADN, trois milliards de paires de bases chez l'être humain, organisées en chromosomes), et
tente d'identifier des motifs dans l'ADN pouvant avoir un sens biologique (gènes, unités
transcrites non traduites, miRNAs, unités de régulations, promoteurs, CNGs, etc.) ;

 la génétique quantitative étudie la composante génétique expliquant la variation de


caractères quantitatifs (la taille, la couleur du pelage, la vitesse de croissance, la
concentration d'une molécule, etc.) et leur héritabilité ;

 la génétique de l'évolution étudie les signatures de la sélection naturelle sur le génome des
espèces, et tente d'identifier les gènes qui ont joué un rôle essentiel dans l'adaptation et la
survie des espèces dans des environnements changeants ;

 la génétique des populations étudie les forces (et leurs effets) qui influencent la diversité
génétique des populations2 et des espèces (mutation, dérive, sélection) par (entre autres) le
développement de modèles mathématiques et statistiques.

 la génétique chronologique étudie l'âge de la séparation des espèces en se fiant à la


différence génétique entre elles et à la vitesse d'augmentation de la différence génétique,
calibrée par d'autre méthode de chronologie, du groupe d'espèces dont elles font partie.
L'hérédité, qui étudie le phénotype et tente de déterminer le génotype sous-jacent se fonde
toujours sur les lois de Mendel. La biologie cellulaire et la biologie moléculaire étudient
les gènes et leur support matériel (ADN ou ARN) au sein de la cellule, la biologie cellulaire pour
leur expression. Les progrès de la branche ingénierie de la génétique, le génie génétique, ont
permis de passer le stade de la simple étude en réussissant à modifier le génome, à implanter,
supprimer ou modifier de nouveaux gènes dans des organismes vivants : il s'agit des organismes
génétiquement modifiés (OGM). Les mêmes progrès ont ouvert une nouvelle voie d'approche
thérapeutique : la « thérapie génique ». Il s'agit d'introduire de nouveaux gènes dans l'organisme
afin de pallier une déficience héréditaire.
L'évolution sans cesse croissante de la connaissance en génétique pose plusieurs
problèmes éthiques liés au clonage, aux divers types d'eugénismes possibles, à la propriété
intellectuelle de gènes et aux possibles risques environnementaux dus aux OGM. La
compréhension du fonctionnement de la machinerie cellulaire est ainsi rendue plus complexe : en
effet, plus on l'étudie, plus les acteurs sont nombreux (ADN, ARN messager, de
transfert, microARN, etc.) et le nombre de rétro-actions (épissage, édition, etc.) entre ces acteurs
grandit.

Chronologie[modifier | modifier le code]


Article connexe : Histoire de la génétique et de la biologie moléculaire.
En 1862, Charles Naudin est primé par l'Académie des sciences pour son Mémoire sur les
hybrides du règne végétal.
En 1865, passionné de sciences naturelles, le moine autrichien Gregor Mendel, dans le jardin de
la cour de son monastère, décide de travailler sur des pois comestibles présentant sept
caractères (forme et couleur de la graine, couleur de l'enveloppe, etc.), dont chacun peut se
retrouver sous deux formes différentes. À partir de ses expériences, il publie, en 1866 sous
l'autorité de la Société des sciences naturelles de Brünn, un article où il énonce les lois de
transmission de certains caractères héréditaires. Cet article, « Recherche sur les hybrides
végétaux », est envoyé aux scientifiques des quatre coins du monde : les réactions sont mitigées,
voire inexistantes. Ce n'est qu'en 1907 que son article fut reconnu et traduit en français3.
En 1869 l'ADN est isolé par Friedrich Miescher, un médecin suisse. Il récupère les bandages
ayant servi à soigner des plaies infectées et il isole une substance riche en phosphore dans le
pus. Il nomme cette substance nucléine. Il trouve la nucléine dans toutes les cellules et dans le
sperme de saumon.
En 1879, Walther Flemming décrit pour la première fois une mitose. La mitose avait déjà été
décrite 40 ans avant par Carl Nageli mais celui-ci avait interprété la mitose comme une anomalie.
Walter Flemming invente les termes prophase, métaphase, et anaphase pour décrire la division
cellulaire. Son travail est publié en 1882.
En 1880, Oskar Hertwig et Eduard Strasburger découvrent que la fusion du noyau de l'ovule et
du spermatozoïde est l'élément essentiel de la fécondation.
En 1891, Theodor Boveri démontre et affirme que les chromosomes sont indispensables à la vie
En 1900, redécouverte des lois de l'hérédité : Hugo de Vries, Carl Correns et Erich von
Tschermak-Seysenegg redécouvrent de façon indépendante les lois de Mendel.
En 1902, Walter Sutton observe pour la première fois une méiose, propose la théorie
chromosomique de l'hérédité, c'est-à-dire que les chromosomes seraient les supports des gènes.
Il remarque que le modèle de séparation des chromosomes supporte tout à fait la théorie de
Mendel. Il publie son travail la même année4. Sa théorie sera démontrée par les travaux
de Thomas Morgan.
Première description d'une maladie humaine héréditaire par Archibald Garrod : l'alcaptonurie5.
En 1909, Wilhelm Johannsen crée le terme gène et fait la différence entre l'aspect d'un être
(phénotype) et son gène (génotype). William Bateson, quatre ans avant, utilisait le terme
génétique dans un article et la nécessité de nommer les variations héréditaires.
En 1911, Thomas Morgan démontre l'existence de mutations en conduisant des expériences sur
des drosophiles mutantes aux yeux blancs (mouches du vinaigre). Il montre que
les chromosomes sont les supports des gènes, grâce à la découverte des liaisons
génétiques (genetic linkage) et des recombinaisons génétiques. Il travaille avec Alfred Sturtevant,
Hermann Muller, et Calvin Bridges6. Il reçoit le prix Nobel de Médecine en 1933. Ses expériences
permettront de consolider la théorie chromosomique de l'hérédité.
En 1913, Morgan et Alfred Sturtevant publient la première carte génétique du chromosome X de
la drosophile, montrant l'ordre et la succession des gènes le long du chromosome.
En 1928, Fred Griffith découvre la transformation génétique des bactéries, grâce à des
expériences sur le pneumocoque. La transformation permet un transfert d'information génétique
entre deux cellules. Il ne connaît pas la nature de ce principe transformant.
En 1941, George Beadle et Edward Tatum émettent l'hypothèse qu'un gène code une (et
uniquement une) enzyme en étudiant Neurospora crassa7.
En 1943, la diffraction au rayon X de l'ADN par William Astbury permet d'émettre la première
hypothèse concernant la structure de la molécule : une structure régulière et périodique qu'il
décrit comme une pile de pièces de monnaie (like a pile of pennies).
En 1944, Oswald Avery, Colin MacLeod, et Maclyn McCarty démontrent que l'ADN est
une molécule associée à une information héréditaire et peut transformer une cellule8.
Barbara McClintock montre que les gènes peuvent se déplacer et que le génome est beaucoup
moins statique que prévu9. Elle reçoit le prix Nobel de Médecine en 1983.
En 1950, la structure chimique de l'ADN a été définie par Phoebus Levene (post mortem)
et Alexander Robert Todd.
En 1952, Alfred Hershey et Martha Chase découvrent que seul l'ADN d'un virus a besoin de
pénétrer dans une cellule pour l'infecter. Leurs travaux renforcent considérablement l'hypothèse
que les gènes sont faits d'ADN10.
En 1953, simultanément aux travaux de recherche de Maurice Wilkins et Rosalind Franklin qui
réalisèrent un cliché d'une molécule d'ADN, James Watson et Francis Crick présentent le modèle
en double hélice de l'ADN, expliquant ainsi que l'information génétique puisse être portée par
cette molécule. Watson, Crick et Wilkins recevront en 1962 le prix Nobel de médecine pour cette
découverte.
En 1955, Joe Hin Tjio fait le premier compte exact des chromosomes humains : 4610. Arthur
Kornberg découvre l'ADN polymérase, une enzyme permettant la réplication de l'ADN.
En 1957, le mécanisme de réplication de l'ADN est mis en évidence.
En 1958, le Pr Raymond Turpin de l'hôpital Trousseau, Marthe Gautier et Jérôme
Lejeune réalisent une étude des chromosomes d’un enfant dit « mongolien » et découvre
l’existence d’un chromosome en trop sur la 21e paire11. Pour la première fois au monde est établi
un lien entre un handicap mental et une anomalie chromosomique. Par la suite, Jérôme Lejeune
et ses collaborateurs découvrent le mécanisme de bien d’autres maladies chromosomiques,
ouvrant ainsi la voie à la cytogénétique et à la génétique moderne.
Dans les années 1960, François Jacob et Jacques Monod élucident le mécanisme de
la biosynthèse des protéines. Introduisant la distinction entre « gènes structuraux » et « gènes
régulateurs », ils montrent que la régulation de cette synthèse fait appel à des protéines et
mettent en évidence l'existence de séquences d'ADN non traduites mais jouant un rôle dans
l'expression des gènes. Le principe de code génétique est admis.
En 1961, François Jacob, Jacques Monod et André Lwoff avancent conjointement l'idée
de programme génétique.
En 1962, Crick, Watson et Wilkins reçoivent le prix Nobel de médecine pour avoir établi que les
triplets de bases étaient des codes. Le comité Nobel évoquera "la plus grande réussite
scientifique de notre siècle".
En 1966, J.L. Hubby et Richard C. Lewontin ouvrent la voie au domaine de la recherche sur
l'évolution moléculaire en introduisant les techniques de la biologie moléculaire comme
l'électrophorèse sur gel dans la recherche sur la génétique des populations.
1968 : prix Nobel décerné pour le déchiffrage du code génétique.
1975 : autre prix Nobel pour la découverte du mécanisme de fonctionnement des virus.
La génomique devient dès lors l'objet d'intérêts économiques importants.
Dans le même temps, la sociobiologie et la psychologie évolutionniste d’Edward O. Wilson se
fondent sur l'idéologie du déterminisme génétique que génère l'idée - devenue fausse12 -
de programme génétique. De la sorte, c'est-à-dire selon une conception évolutionniste (linéaire
et réductionniste13) générée par le néodarwinisme et le mythe du Graal14 de la génétique, ces
deux domaines débordent sur la sphère sociale et politique. C'est ainsi que, tout en apportant
une conception scientifique selon une pensée « dialectique », Stephen Jay Gould, Richard C.
Lewontin et quelques autres membres du groupe de Science for the People ont démarré la
polémique encore en cours sur la sociobiologie et la psychologie évolutionniste.
En 1980, la Cour Suprême des États-Unis admet pour la première fois au monde le principe
de brevetabilité du vivant pour une bactérie génétiquement modifiée (oil-eating bacteria). Cette
décision juridique est confirmée en 1987 par l’Office Américain des Brevets, qui reconnaît la
brevetabilité du vivant, à l’exception notable de l’être humain.
En 1986, est réalisé le premier essai en champ de plante transgénique (un tabac résistant à un
antibiotique).
En 1989, il est décidé de décoder les 3 milliards de paires de bases du génome humain pour
identifier les gènes afin de comprendre, dépister et prévenir les maladies génétiques et tenter de
les soigner. Une première équipe se lance dans la course : le Human Genome Project,
coordonné par le NIH (National Institutes of Health) et composé de 18 pays dont la France avec
le Génoscope d'Évry qui sera chargée de séquencer le chromosome 14.
Dans les années 1990, à Évry, des méthodologies utilisant des robots sont mises au point pour
gérer toute l'information issue de la génomique.
En 1992, l’Union européenne reconnaît à son tour la brevetabilité du vivant et accorde un brevet
pour la création d’une souris transgénique. Elle adopte en 1998 la directive sur la brevetabilité
des inventions biotechnologiques : sont désormais brevetables les inventions sur des végétaux et
animaux, ainsi que les séquences de gènes. En 1998, l’Europe adopte une Directive
fondamentale relative à la protection des inventions biotechnologiques : sont désormais
brevetables les inventions sur des végétaux et animaux, ainsi que les séquences de gènes.
Dans le même temps les premiers Mouvement anti-OGM se forment contre le lobby
du « complexe génético-industriel »'15 dans le domaine de l'OGM. Les OGM, organismes
génétiquement modifiés sont en réalité pour le généticien Richard C. Lewontin et Jean-Pierre
Berlan des CCB, clones chimériques brevetés16. Cela ouvre de nombreux débats politiques et
médiatiques, divers et variés, sur l'OGM conduisant à des réglementations.
En 1992-1996, les premières cartes génétiques du génome humain sont publiées par J.
Weissenbach et D. Cohen dans un laboratoire du Généthon.
En 1998, créée par Craig Venter et Perkin Elmer (leader dans le domaine des séquenceurs
automatiques), la société privée Celera Genomics commence elle aussi le séquençage du
génome humain en utilisant une autre technique que celle utilisée par le NIH.
En 1999, un premier chromosome humain, le 22, est séquencé par une équipe coordonnée par
le centre Sanger, en Grande-Bretagne.
En juin 2000, le NIH et Celera Genomics annoncent chacun l'obtention de 99 % de la séquence
du génome humain. Les publications suivront en 2001 dans les journaux Nature pour le NIH et
Science pour Celera Genomics.
En juillet 2002, des chercheurs japonais de l'Université de Tokyo ont introduit 2 nouvelles bases,
S et Y, aux 4 déjà existantes (A, T, G, C) sur une bactérie de type Escherichia coli, ils l'ont donc
dotée d'un patrimoine génétique n'ayant rien de commun avec celui des autres êtres vivants et lui
ont fait produire une protéine encore inconnue dans la nature. Certains n'hésitent pas à parler de
nouvelle genèse, puisque d'aucuns y voient une nouvelle grammaire autorisant la création d'êtres
vivants qui non seulement étaient inimaginables avant mais qui, surtout, n'auraient jamais pu voir
le jour17.
Le 14 avril 2003, la fin du séquençage du génome humain est annoncée.
Les années 2010 vont vers la fin du "tout gène" et du réductionnisme de la génétique
moléculaire des quarante dernières années avec la découverte de
phénomènes épigénétiques liés à l'influence de l'environnement sur le gène18.

Rudiments concernant la génétique


moléculaire[modifier | modifier le code]
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Qu'est-ce qu'un gène ?[modifier | modifier le code]


Un gène est une unité d'information génétique, constitué par plusieurs nucléotides (1 nucléotide
est constitué par un groupement phosphate, un sucre et une base azotée). Cette information
génétique est utilisée : 1/pour la biosynthèse des protéines 2/lors de la formation d'un embryon.
Plus largement dans une définition prenant en compte les découvertes récentes, notamment sur
les microARN, on peut dire qu'un gène est "l'ensemble des séquences d'ADN qui concourent à la
production régulée d'un ou plusieurs ARN, ou d'une ou plusieurs protéines"19.

Quel est le support de l'information génétique ?[modifier | modifier le


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L'information génétique est portée par l'acide désoxyribonucléique, ou ADN. L'ADN est une
macromolécule formée par l'enchainement de nombreux nucléotides. Chaque nucléotide est
formé d'un groupement phosphate, d'un glucide, le désoxyribose, et d'une base azotée. Il existe
quatre bases azotées différentes donc quatre nucléotides différents dans l'ADN : l'adénine,
la cytosine, la guanine et la thymine.
La molécule d'ADN est formée de deux chaines de nucléotides enroulées en double hélice. Les
nucléotides sont complémentaires deux à deux : en face d'une cytosine se trouve toujours une
guanine ; en face d'une adénine se trouve toujours une thymine.
C'est la séquence, c'est-à-dire l'ordre et le nombre des nucléotides d'un gène, qui porte
l'information génétique.

Comment l'information génétique gouverne-t-elle le phénotype ?


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L'ADN sert de support pour la synthèse des protéines. L'information génétique portée par l'ADN
est "reportée" dans une molécule d'ARNm (acide ribonucléique "messager") lors de
la transcription, puis l'ARNm sert de support pour la synthèse d'une protéine lors de la traduction.
Chaque triplet de nucléotide (ou codon) de l'ARNm "code" un acide aminé (cela signifie que
chaque triplet "appelle" un acide aminé précis), selon la correspondance établie par le code
génétique. Ainsi la séquence en acides aminés de la protéine dépend directement de la
séquence en nucléotides de l'ADN. Or les protéines forment le phénotype moléculaire de la
cellule ou de l'individu. Le phénotype moléculaire conditionne le phénotype cellulaire et
finalement le phénotype de l'organisme.

Comment l'information génétique est-elle transmise lors de la


division cellulaire ?[modifier | modifier le code]
Tous les organismes vivants : animaux, végétaux, sont constitués de cellules. Ainsi, un être
humain est composé de, selon les auteurs, 50 000 milliards à 100 000 milliards de cellules.
Toutes les cellules d'un être vivant proviennent de la même cellule initiale qui s'est divisée un très
grand nombre de fois, au cours de l'embryogenèse puis du développement fœtal.
Au cours d'un cycle cellulaire (succession des étapes de la vie de la cellule), la
cellule réplique son ADN, c'est-à-dire que toute l'information génétique est dupliquée à
l'identique : elle se retrouve avec deux "copies" complètes de son information génétique,
ses chromosomes sont constitués de deux chromatides identiques. Lors de la division cellulaire,
ou mitose, les deux chromatides de chaque chromosome se séparent pour former deux lots
identiques de chromosomes (à une seule chromatide). Chaque cellule fille reçoit un de ces lots.
Ainsi, au terme d'une mitose, les deux cellules filles issues de la cellule mère possèdent
exactement le même patrimoine génétique : elles sont des copies conformes l'une de l'autre19.

Génétique et société[modifier | modifier le code]


Idéologie et philosophie[modifier | modifier le code]
Les débuts de la génétique ont été influencés par deux idéologies dominantes et hégémoniques
opposées et exacerbées dans les années 1930 :

 dans les pays occidentaux, la plupart des généticiens ont adhéré à l'eugénisme. L'eugénisme
est une invention du néoconservateur Francis Galton à la fin du XIXe siècle sur la base d'une
sélection artificielle des individus. Cette idéologie fut amalgamée à l'idée spencériste. Ce
dernier se fonde sur la sélection naturelle en société par analogie à la sélection naturelle
existante dans la nature. Avec le malthusianisme, elles sont, selon le point de vue de la
bourgeoisie, en adéquation avec la société capitaliste du XIXe siècle. Ces pratiques sont, par
la suite, soutenues par la fondation Rockefeller20,21 dès 1912 et l'UNESCO par son premier
président Julian Huxley en 1945 ;
 dans le bloc soviétique jusque dans les années 1960, la génétique a été interdite par
l'intervention du transformiste Trofim Denissovitch Lyssenko, qui s'oppose à la génétique
"mendelo-morgannienne". Staline va placer sa confiance dans Lyssenko dans les années de
troubles des années 1930, parce que les principes transformistes de Lyssenko sont en
adéquation avec le lamarkisme social de la société soviétique. Cette confiance a conduit
Lyssenko à faire faire condamner Nikolai Vavilov et ses collaborateurs darwino-mendéliens
qui sont ainsi envoyés au goulag en 1939. Mais, c'est surtout pendant l'ère post-stalinienne,
la période Nikita Khrouchtchev que Lyssenko aura plus de soutiens. Ce soutien vient non de
la part de scientifiques, comme le biologiste Jacques Monod proche du PCF ou encore le
généticien, marxiste et communiste, J.B.S. Haldane, mais de militants non-scientifique
comme le philosophe, communiste Jean-Paul Sartre22. Dans les années 1950, Staline, quant
à lui, voit un non-sens23 dans la terminologie de « science prolétarienne » inventée par
Lyssenko qui veut l'opposer à une science bourgeoise. Lyssenko est limogé en 1965 après la
chute de son protecteur Nikita Khrouchtchev22.
Ces oppositions idéologiques s'ouvrent sur la question philosophique de l'inné ou de l'acquis de
l'acquisition des connaissances des individus et du développement de la culture humaine bien
qu'elle fût résolue scientifiquement par Charles Darwin dès 1871 dans le passé-inaperçu La
filiation de l'homme. Il n'y a pas d'opposition entre l'inné (génétique) et l'acquis (l'environnement).
Cependant, pour les néo-darwinistes ou sociobiologistes, la question se pose encore sur le
comportement de l'homme. Mais, pour le généticien Richard C. Lewontin, « Il n’y a pas de
« part » respective des gènes et de l’environnement, pas plus qu’il n’y a de « part » de la
longueur et de la largeur dans la surface d’un rectangle, pour reprendre une métaphore
classique. L’exposition à l’environnement commence d’ailleurs dans le ventre maternel, et inclut
des événements biologiques comme la qualité de l’alimentation ou l’exposition aux virus.
Génétique et milieu ne sont pas en compétition, mais en constante interaction : on dit qu’ils sont
covariants. Le comportement d’un individu serait donc à la fois 100 % génétique et 100 %
environnemental. ».

Économie, éthique et loi[modifier | modifier le code]


Cas du génome Humain[modifier | modifier le code]
Lors de l'ouverture de la quête du Graal que fut le Projet génome humain pour les généticiens24,
le laboratoire Celera Genomics dirigée par Craig Venter conduit une course contre le consortium
international public pour obtenir le premier des séquences génétiques dans le but de les breveter
et de les vendre aux sociétés pharmaceutiques.
Une étude25 de 2005 révèle que 20 % des gènes humains font l’objet d’un brevet : 63 % de ces
brevets appartiennent à des firmes privées, 28 % à des universités.
Le brevetage d'une partie des gènes constitue donc un frein à la découverte de leur fonction.
Par exemple26, la compagnie Myriad dépose un brevet sur l’utilisation des gènes BRCA1 et
BRCA2 séquencé en 1994/1995 comme indicateurs de risques pour le cancer du sein et de
l’ovaire, maladie dont les gènes ont été associés. Le test coûte d'abord 1 600 $ US et son prix est
passé à 3 200 $ en 2009. Ce brevet représente l’essentiel des revenus annuels de la compagnie.
Ainsi, le brevet qui donne le droit de propriété exclusif sur la séquence, empêche complètement
d’autres compagnies de développer des tests alternatifs utilisant ces mêmes gènes.
Cependant en 2010, ce brevet est annulé car le caractère inventif du test est contesté par le
bureau européen des brevets. En effet, le séquençage ne constitue pas une invention, mais une
découverte. La méthode se limite à comparer une séquence de l’échantillon à une séquence de
référence, et n’est pas brevetable en soi (Directive sur la brevetabilité des inventions
biotechnologiques). Ainsi, pour une plus grande liberté de la recherche alternative la cour a
donné son verdict : « les produits naturels et propriétés naturelles des objets vivants sont
légalement distincts d’objets manufacturés en usant d’une ingéniosité substantielle. »
Cas des OGM[modifier | modifier le code]

À l'occasion de la sortie de Jurassic World, ce mercredi,


meltyDiscovery s'est intéressé à la vraisemblance de la
manipulation génétique des dinosaures.
Depuis la sortie du premier Jurassic Park en juin 1993, les passionnés imaginent
et fantasment sur la possible création de dinosaures grâce à la manipulation d'ADN.
Dans le film, cet ADN est retrouvé dans un moustique emprisonné dans
l'ambre. En effet, le moustique est gorgé de sang de dinosaure, ce qui permet à
une équipe de scientifiques de déterminer la séquence de protéines et ainsi
créer le parc que nous connaissons tous. Mais alors, cette fiction peut-elle
devenir réalité ? La trame du film semble vraisemblable et au vu de l'avancement
de la science dans la manipulation génétique, cette réalité est envisageable. Mais
même si la procédure de séquençage est “possible”, il faut encore que les
scientifiques retrouvent des molécules parfaitement conservées…
Les molécules d'ADN sont extrêmement fragiles et nécessitent donc
un “conservateur” efficace, comme l'ambre, pour ne subir aucune perturbation,
comme une contamination ou une transformation de l'environnement. Aujourd'hui,
la plupart des traces de dinosaures sont des fossiles qui ne conservent pas d'ADN
exploitable, comme dans les tissus ou le sang. Effectivement, la séquence de
protéines doit être complète pour pouvoir manipuler efficacement le
génome. Dans l'idéal, il faudrait donc retrouver un moustique femelle, gorgé de
sang de dinosaure, piégé dans de l'ambre qui n'aurait subit aucune altération. De
plus, uniquement les globules blancs, qui possèdent un noyau contrairement aux
globules rouges, sont exploitables. En somme, il faut beaucoup de chance pour que
nous puissions un jour voir émerger de l'éprouvette un vrai "dino". Alors en
attendant un possible “miracle”, meltyDiscovery vous propose d'étancher votre
soif de connaissances en découvrant le Mois des Dinosaures sur National
Geographic Channel ou une empreinte de titanosaure.

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