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ROYAUME DU MAROC

INSTITUT AGRONOMIQUE ET VÉTÉRINAIRE HASSAN II RABAT


Département de Médecine Chirurgie et Reproduction

THÈSE
POUR L’OBTENTION DE DOCTORAT VÉTÉRINAIRE

Les coliques chez l’âne

Présentée et Soutenue publiquement par:

Mme. ELKOHEN KAOUTAR

Devant le jury:
Président: Dr A. BELEMLIH (SPANA)

Rapporteurs: Pr H. BOUAYAD (IAV Hassan II)


Pr L. OURAGH (IAV Hassan II)
Dr B. ELMOUHAINE (SPANA)
Membres : Pr N. TLIGUI (IAV Hassan II)
Pr R. AZRIB (IAV Hassan II)
Dr Y. ELOUASBI (SPANA)

juillet 2009

Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II – B.P. 6202 Rabat Instituts, 10101 Rabat
Tél : (0537) 77 17 58/59/45 ou 77 07 92 – Fax (0537) 77 81 35 ou 77 58 38
Site Web: http://www.iav.ac.ma
Remerciements
À NOTRE PRÉSIDENT DE JURY, Monsieur le Professeur BELEMELIH
ABDELHAMID.
Pour l’honneur qu’il a bien voulu nous faire en présidant le jury de notre thèse.
Hommages respectueux.

À NOTRE RAPPORTEUR DE THÈSE, Monsieur le Professeur BOUAYAD HASSAN

Nous ne saurions comment vous remercier pour l’effort que vous avez déployé
et l’intérêt que vous avez consacré à la réalisation de ce travail. Vos qualités
humaines et professionnelles nous ont beaucoup émues.

À NOTRE RAPPORTEUR DE THÈSE, Monsieur le Professeur OURAGH LAHOUCINE

Vous nous avez guidés avec beaucoup de professionnalisme dans l’élaboration de


la méthodologie de ce travail. Veuillez être assuré de notre vive gratitude et notre
respectueuse admiration.

À NOTRE RAPPORTEUR DE THÈSE, Docteur ELMOUHAINE BOUBKER

Nous vous exprimons notre vive reconnaissance pour tous les conseils que vous
nous avez prodigués, pour l’effort et le temps que vous nous avez accordés durant
la réalisation de notre expérimentation. Veuillez trouver ici l’expression de notre
vive gratitude pour votre collaboration et votre sympathie à notre égard.

À NOTRE MEMBRE DE JURY, Monsieur le professeur TLIGUI NOURSAIDE.

Qui m’a fait l’honneur d’être parmi les membres du jury.

Sincères remerciements.
À NOTRE MEMBRE DE JURY, Madame le professeur AZRIB RAHMA.

Vous avez très aimablement accepté de juger ce travail. Nous vous exprimons tous
nos remerciements et nos hommages.

À NOTRE MEMBRE DE JURY, Docteur ELOUASBY YOUNESS


Pour l’intérêt que vous avez porté à ce sujet, pour les informations que vous nous
avez communiquées, pour les renseignements que vous avez mis à notre disposition
et pour avoir accepté de juger notre travail.

AUX DOCTEURS VETERINAIRES, CRANE MICKEL, LAMRINI MOHAMED HASSAN,


LAMRANI MOHAMED, LAMHIBI KAMAL
Qui ont porté un intérêt particulier à notre thème, nous ont permis d’accéder
aux Centres de la SPANA pour réaliser nos expérimentations, en vue de mettre en
place des voies de collaborations futures.

À MONSIEUR LE PROFESSEUR WASSAT MOHAMED.


Pour votre aide et pour le temps que vous nous avez consacré.
Sincères remerciement.

AU TECHNICIENS DE LA SPANA DE MARRAKECH, CHEMAIA et HAD OULAD FREJ.


Pour leur assistance technique et leur participation fructueuse à la
réalisation de notre travail expérimental.

AUX ENSEIGNANTS DE LA FILIERE VETERINAIRE de l’IAV HASSAN II


Qui ont contribué à ma formation.

À TOUT LE PERSONNEL DU DEPARTEMENT DE MEDECINE, CHIRURGIE ET


REPRODUCTION, PMC EQUINE CANINE ET DES CENTRES DE LA SPANA
Pour leur bienveillance à mon égard.

À toute personne ayant participé de prés ou de loin dans la réalisation de ce travail.


Dédicaces
À MA MÈRE

Pour les peines et les sacrifices consentis pour mon bien et mon éducation.
Pour le soutien moral durant toute ma vie estudiantine. Maman, mon amour
et ma profonde reconnaissance ne sauraient être exprimés en ce modeste
travail.
Puisse Dieu t’accorder Santé et Longue vie.

À MON PÈRE

Pour ses encouragements continus et sa confiance sans limites, qu’il voit en ce


travail l’expression de mon amour, de ma reconnaissance ainsi que
l’aboutissement de ses sacrifices.
Que Dieu t’accorde Santé et longue vie.

À ANASS :
Pour tout ce que nous avons vécu, pour tout ce que nous vivons et pour tout ce
que nous vivrons ensemble. Mon amour ne serait être exprimé en ce modeste
travail.

À MES SŒURS ET MON FRÈRE


Mehdi, Mériame, Zineb et leur petite famille.
En témoignage de mon profond amour fraternel, je vous exprime ma profonde
affection.

À MES BEAU PARENTS ET MES BEAUX FRERES


Qui m’ont soutenu pendant cette période importante de ma vie
professionnelle.

À TOUS LES AUTRES MEMBRES DE MA FAMILLE

À MES AMIS
Fadwa, Houda, Siham, Soumia, Samah, Fateme-Zahra, Safae, Sara.
En témoignage de l’affection, du respect et de l’amitié que je vous réserve.

AU GROUPE 1 DE CLINIQUE DE 5EME ANNEE VETERINAIRE

À LA 34EME PROMOTION VETERINAIRE DE L’INSTITUT AGRONOMIQUE ET

VETERINAIRE HASSAN II

AUX VETERINAIRES

AUX ANIMAUX

ELKOHEN KAOUTAR
Résumé
Notre étude, la première menée dans ce domaine, a pour objectif d’une part,
l’étude bibliographique d’une espèce équine « âne » qui a suscité peu d’intérêt
et de recherche. Et d’autre part, la détermination des causes responsables des
coliques, la symptomatologie qui les accompagne, l’évaluation du degré de
gravité, ainsi que la réponse aux différents traitements effectués et finalement
pour émettre des hypothèses de facteurs de risques, afin de les comparer aux
données bibliographiques rapportées chez le cheval.

Les résultats ainsi obtenus, et présentés dans ce document, sont le fruit d’une
étude qui a été menée sur 45 ânes souffrant de coliques et reçus en
consultation dans 3 centres de la Société Protectrice des Animaux et de la
Nature. Cette étude, a permis d’identifier les différents types de coliques
observés, la localisation et l’identification des lésions, ainsi que l’influence de
certains facteurs (sexe, âge, abreuvement, alimentation, habitat, litière et type
de travail) sur leur apparition. Les résultats de l’examen clinique et des
examens complémentaires ont mis en évidence les perturbations des
paramètres physiologiques et les causes responsables des coliques.

Les paramètres physiologiques les plus perturbés lors de coliques chez l’âne
sont essentiellement la fréquence cardiaque, l’état des muqueuses ainsi que le
temps de remplissage capillaire. Quant aux examens complémentaires en
l’occurrence, l’hématocrite, les protéines totales et la paracentèse, sont les
principaux paramètres indicateurs des coliques et renseignent également sur le
degré de gravité de la maladie.

Finalement, Il ressort que les impactions intestinales, les entérites, les coliques
spasmodiques, les coliques de sable, le parasitisme, sont les causes les plus
observées. Le gros intestin a été le plus touché, principalement le côlon
descendant, le côlon ascendant et la courbure pelvienne. De plus, nous avons
constaté que l’âne n’exprime pas la douleur abdominale de la même manière
que le cheval, et même si les symptômes sont frustres, il est aussi bien sensible
à cette pathologie, mais en résiste plus longtemps.

Mots clés : âne, coliques, causes, facteurs de risques, types de coliques,


douleurs abdominales.

i
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Summary
This original study aims at on the one hand, to elaborate a bibliographical
study of the donkey (Equus asinus atlanticus) and on the other hand, to
determine the causes responsible for the colics, their symptomatology, to
evaluate the degree of gravity, as well as their various treatments and finally to
put forward assumptions of their risk factors.
Our results were compared with the bibliographical data reported on the horse
(Equus caballus). The findings, presented in this document, concerned 45
donkeys suffering from colics which were presented to consultation in 3
centres of SPANA. In this study we identified the various types of colics
observed in donkeys, as well as the influence of certain factors (such as the
sex, the age, the watering, the food, the habitat, the litter used and type of
work of the animal). Clinical and Para clinical exams highlighted the
disturbances of the physiological parameters and the causes responsible for
the colics. Post-mortems exams allowed us to localize and to identify the sites
of the lesions. The most physiological parameters disturbed during colics in
the donkey are primarily the heart rate, the mucous membranes status as well
as the refill capillary time. From the para clinical exams, hematocrit, total
proteins and paracentesis were identified as the principal indicators
parameters of the colics as well as indicators of the degree of gravity of the
disease.
Finally, it was found that intestinal impactions, enteritis, spasmodic colics,
sand and parasitic colics are the mostly seen causes of colics in donkeys. The
large colon was hit the most, mainly the ascending colon and the pelvic
flexure. Moreover, we noted that the donkey does not express abdominal pain
in the same way as in the horse, and that even if the symptoms are lighter, the
donkey is as well sensitive to this pathology as the horse.

Key words: Donkey, colic, causes, risk factors, types of colics, abdominal
pains.

ii
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Abréviations
§ AGL : Acide gras libre.
§ AINS : Anti inflammatoire non stéroïdien.
§ ALAT : Alanine aminotransférase.
§ ASAT : Aspartate amino-transférase.
§ ATP : Adénosine triphosphate.
§ Bpm : Battements par minute.
§ C : Canine.
§ °C : Degré Celsius.
§ CCMH : Concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine.
§ CIVD : Coagulation intra vasculaire disséminée.
§ CK : Créatine kinase.
§ DDDC : Déplacement dorsal droit du colon.
§ DDGC : Déplacement dorsal gauche du colon.
§ Dl : Décilitre.
§ DPAE : Direction de la programmation et des affaires économiques.
§ ED : Echelle de douleur.
§ ECN : Echelle de cotation numérique.
§ EDS : Echelle descriptive simple.
§ EVA : Echelle visuelle analogique.
§ Fl : Femtolitre.
§ g : Gramme.
§ GIDH : Glutamato-déshydrogénase.
§ HSL : Hormone sensitive lipase.
§ I : Incisif.
§ IC : Indicateurs comportementaux.
§ ICSA : Indicateurs comportementaux de la douleur abdominale.
§ Kg : Kilogramme.
§ L : Litre.
§ m : Mètre.
§ M : Molaire.
§ Mmol : Milimole.
§ Mmhg : Millimètre de mercure.

iii
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
§ Mpm : Mouvements par minute.
§ O.R.M.V.A : Offices régionaux de mise en valeur agricole du Maroc.
§ PAL : Phosphatase alcaline.
§ Pg : Picogramme.
§ PM : Prémolaire.
§ PTR : Palpation transrectale.
§ SC : Sous cutané.
§ SD : Score de douleur.
§ SN : Sondage nasogastrique.
§ TCMH : Teneur corpusculaire moyenne en hémoglobine.
§ TD : tube digestif
§ TG : Triglycéride.
§ TRC : Temps de remplissage capillaire.
§ SPANA : société de protection des animaux et de la nature.
§ UI : Unité international.
§ VGM : Volume globulaire moyen.
§ µmol : Micromole.
§ % : Pourcent.

iv
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Liste des Figures
Figure 1 : Répartition géographique des effectifs d’ânes au niveau des
O.R.M.V.A en 2005 _______________________________________________ 3
Figure 2 : Évolution des effectifs des ânes au niveau des O.R.M.V.A. entre
2001 et 2005 (1) __________________________________________________ 4
Figure 3 : Répartition mondiale de la population asine en 1999 (2) _________ 4
Figure 4 : Échelle de conversion pour les ânes sédentaires (12) ___________ 10
Figure 5 : Échelle de conversion pour les ânes au travail (15) ____________ 11
Figure 6.1 : Appareil digestif de l’âne (18) ____________________________ 14
Figure 6.2 : Appareil digestif des équidés (46) _________________________ 15
Figure 7 : physiopathologie du choc (46) _____________________________ 33
Figure 8 : Incarcération de l’intestin grêle dans le foramen épiploïque (40) _ 45
Figure 9: Classification des coliques selon l’étiologie (53) ________________ 59
Figure 10 : Les organes palpables lors de la PTR chez le cheval (46). _______ 67
Figure 11 : Les voies d’abord décrites chez les équidés (90) ______________ 80
Figure 12 : Répartition des cas en fonction du sexe ___________________ 107
Figure 13 : Répartition des cas en fonction de l’âge ___________________ 110
Figure 14 : Répartition de sexe en fonction de l’âge ___________________ 110
Figure 15 : Répartition des cas selon la fréquence d’abreuvement _______ 112
Figure 16 : Répartition des cas en fonction de l’alimentation ___________ 114
Figure 17 : Répartition des cas selon l’habitation et la litière : ___________ 115
Figure 18 : Répartition des cas en fonction de la fréquence cardiaque ____ 117
Figure 19 : Répartition du sexe en fonction de la fréquence cardiaque ____ 117
Figure 20 : Répartition des cas en fonction de la température corporelle __ 119
Figure 21 : Répartition du sexe en fonction de la température __________ 119
Figure 22 : Répartition des cas en fonction de la fréquence respiratoire ___ 122
Figure 23 : Répartition du sexe en fonction de la fréquence respiratoire __ 122

v
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Figure 24 : Répartition des cas en fonction du TRC ____________________ 125
Figure 25 : Répartition du sexe en fonction du TRC ____________________ 126
Figure 26 : Répartition des cas en fonction de l’état des muqueuses______ 127
Figure 27 : Répartition du sexe en fonction de l’état des muqueuses _____ 128
Figure 28 : Répartition des cas en fonction de l’état des dents __________ 129
Figure 29 : Répartition des cas en fonction du degré de douleur _________ 131
Figure 30 : Répartition du sexe en fonction des degrés de douleur _______ 131
Figure 31 : Répartition des cas en fonction de la PTR __________________ 132
Figure 32 : Répartition des cas en fonction de la présence ou l’absence du
reflux gastrique ________________________________________________ 133
Figure 33 : Répartition du sexe en fonction des résultats du SN _________ 134
Figure 34 : Répartition des cas en fonction de l’hématocrite ____________ 136
Figure 35 : Répartition du sexe en fonction du résultat de l’hématocrite __ 137
Figure 36 : Répartition des cas en fonction du taux des protéines totales __ 138
Figure 37 : Répartition du sexe en fonction des protéines totales ____ 139
Figure 38 : Répartition des cas en fonction du liquide abdominale _______ 140
Figure 39 : Répartition du sexe en fonction du liquide abdominale ______ 141
Figure 40 : Répartition des cas en fonction de l’OPG ___________________ 142
Figure 41 : Répartition des cas en fonction de la réponse au traitement ___ 144
Figure 42 : Répartition des cas en fonction de la localisation des lésions _ 146
Figure 43 : Répartition des cas en fonction des lésions digestives ________ 156

vi
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Liste des tableaux
Tableau 1 : Les paramètres physiologiques chez le cheval et chez l’âne _____ 6
Tableau 2 : La lignée rouge chez le cheval et chez l’âne __________________ 7
Tableau 3 : La lignée blanche chez le cheval et chez l’âne ________________ 7
Tableau 4 : L’exploration hépatique chez le cheval et chez l’âne ___________ 8
Tableau 5 : L’exploration rénale chez le cheval et chez l’âne ______________ 9
Tableau 6 : L’exploration musculaire chez le cheval et chez l’âne __________ 9
Tableau 7 :ECN d’évaluation de la douleur lors de coliques chez le cheval __ 28
Tableau 8 : Classification des coliques selon la maladie les provoquant ____ 60
Tableau 9 : Les IC de la douleur abdominale chez le cheval et l’âne _______ 61
Tableau 10 : Dose recommandée et demi-vie des AINS chez l’espèce asine _ 75
Tableau 11 : Répartition des cas en fonction du sexe __________________ 107
Tableau 12 : Répartition des cas en fonction de l’âge et du sexe ________ 109
Tableau 13 : Répartition des cas en fonction de l’abreuvement _________ 112
Tableau 14 : Nombre de cas par régime alimentaire __________________ 113
Tableau 15 : Nombre d’animaux en fonction de l’habitat et de la litière. __ 115
Tableau 16 : Nombre de cas en fonction de la fréquence cardiaque ______ 116
Tableau 17 : Nombre de cas en fonction de la température corporelle ___ 118
Tableau 18 : Nombre de cas en fonction de la fréquence respiratoire ____ 121
Tableau 19 : Nombre de cas en fonction du TRC ______________________ 123
Tableau 20 : Nombre de cas en fonction de l’état des muqueuses _______ 127
Tableau 21 : Nombre d’animaux en fonction de l’état des dents ________ 129
Tableau 22 : Nombre de cas en fonction de l’intensité de la douleur _____ 130
Tableau 23 : Nombre de cas en fonction Du SN ______________________ 133
Tableau 24 : Répartition des cas en fonction de l’hématocrite __________ 136
Tableau 25 : Répartition des cas en fonction des protéines totales ______ 138
Tableau 26 : Nombre de cas en fonction du liquide de paracentèse _____ 140
Tableau 27 : Nombre de cas en fonction de l’OPG ____________________ 142

vii
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Tableau 28 : Nombre de cas en fonction de la réponse du traitement ____ 143
Tableau 29 : Nombre de cas en fonction des résultats de l’autopsie ______ 145

viii
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Liste des photos
Photo 1 : Projection des organes abdominaux de la région crânial et caudal
droites _______________________________________________________ 81
Photo 2 : Abdomen caudal droit ___________________________________ 81
Photo 3 : Abdomen crânial et caudal gauche _________________________ 82
Photo 4 : Abdomen caudal gauche _________________________________ 82
Photo 5 : Abdomen crânial gauche _________________________________ 83
Photo 6 : Cavité pelvienne ________________________________________ 83
Photo 7 : Extériorisation des organes _______________________________ 84
Photo 8 : Une sonde nasogastrique transparente et un seau. ____________ 90
Photo 9 : Bandelette pour la mesure du pH __________________________ 90
Photo 10: Réfractomètre pour la mesure des proteines totales ___________ 91
Photo 11: Centrifugeuse, Capillaires calibrés, pâte à sceller ______________ 91
Photo 12: Abaque de lecture ______________________________________ 91
Photo 13: Lame de Mac master ____________________________________ 92
Photo 14: Toise _________________________________________________ 92
Photo 15: Recueil de l’anamnèse auprès d’un propriétaire ______________ 93
Photo 16: Auscultation des bruits intestinaux ________________________ 94
Photo 17: Détermination de la fréquence cardiaque ___________________ 94
Photo 18: Âne présentant des coliques de degrés 1 ____________________ 95
Photo 19: Âne présentant des coliques de degré 2_____________________ 95
Photo 20: Âne présentant des coliques de degré 3 ____________________ 96
Photo 21 : Âne présentant des douleurs de degré 4 ____________________ 94
Photo 22 : Âne présentant des douleurs de degré 4 ____________________ 97
Photo 23 : PTR chez un âne présentant des signes de coliques ___________ 97
Photo 24 : Présence de grains d’orge dans les matières fécales __________ 98
Photo 25 : Présence de sable et de gravier dans le sédiment des matières
fécales _________________________________________________________ 98

ix
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Photo 26 : Introduction de la sonde nasogastrique au niveau du méat nasal
ventral ________________________________________________________ 99
Photo 27 : Rasage et désinfection de la ligne blanche _________________ 100
Photo 28 : Introduction de l’aiguille 18G à droite de la ligne blanche _____ 100
Photo 29 : Evaluation du liquide abdominale ________________________ 101
Photo 30 : Lecture des protéines totales à l’aide d’un Réfractomètre ____ 101
Photo 31 : Rasage de la région jugulaire ____________________________ 101
Photo 32 : Prise sanguine avec une Seringue héparinée _______________ 101
Photo 33 : Mise en place du capillaire Dans le sang ___________________ 102
Photo 34: Fermeture des capillaires avec la pâte à sceller _____________ 102
Photo 35 : Mise en place des capillaire dans la centrifugeuse ___________ 103
Photo 36 : Lecture de la valeur de l’hématocrite ______________________ 103
Photo 37 : Récupération du sérum pour la lecture des protéines totales __ 103
Photo 38 : Rasage de la région du flanc droit ________________________ 104
Photo 39 : Désinfection de la région du flanc droit____________________ 104
Photo 40 : Introduction du cathéter _______________________________ 104
Photo 41 : Sonde nasogastrique laissée sur place ____________________ 105
Photo 42 : Injection de finadyne ND par voie intraveineuse ____________ 105
Photo 43 : Mise en place d’un cathéter _____________________________ 105
Photo 44 : Perfusion intraveineuse à base de chlorure de sodium _______ 105
Photo 45 : Râpage dentaire ______________________________________ 106
Photo 46 : Avorton presque à terme ______________________________ 108
Photo 47 : Plaques hémorragiques avec des lésions de nécrose et dépôt de
fibrine au niveau du côlon ascendant _______________________________ 148
Photo 48 : Gonflement et pétéchies au niveau du caecum _____________ 148
Photo 49 : Impaction au niveau de courbure pelvienne avec des plaques
hémorragiques (flèche rouge) _____________________________________ 148
Photo 50 : Impaction au niveau du côlon flottant (flèche blanche) _______ 148
Photo 51 : Impaction au niveau du côlon descendant _________________ 149
Photo 52 : Mise en évidence de l’impaction _________________________ 149
Photo 53 : Impaction du côlon descendant Mesurant 16/10cm _________ 149

x
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Photo 54: Extraction d’une masse dure et ferme _____________________ 149
Photo 55 : Impaction du côlon ascendant __________________________ 151
Photo 56 : Masse compacte extraite du côlon _______________________ 151
Photo 57 : Masse extraite du côlon ascendant ______________________ 151
Photo 58 : Impaction de la courbure pelvienne ______________________ 152
Photo 59 : Impaction de la courbure pelvienne ______________________ 152
Photo 60 : Corps étranger (sac en plastic) extrait de l’estomac d’un âne __ 152
Photo 61 : Masse impactée accompagnée d’un corps étranger _________ 152
Photo 62 : Corps étranger (sac en plastic) extrait du côlon ascendant ____ 153
Photo 63 : Présence de gastérophiles au niveau de l’intestin ___________ 153
Photo 64 : Présence de gastérophiles au niveau de l’estomac __________ 153
Photo 65 : Rupture du côlon descendant ___________________________ 154
Photo 66 : Mise en évidence de gravier (0,5 à 2 cm) et de sable ________ 154
Photo 67 : Impaction avec du gravier des pierres de taille variables _____ 154
Photo 68 : Surcharge de l’estomac rempli de gaz et d’aliments _________ 155

xi
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Sommaire
Introduction _____________________________________________________ 1
Partie 1 : Bibliographie ____________________________________________ 2
Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine ____________________________________________ 3
1. Situation de l’espèce asine au Maroc __________________________________________ 3
2. L'âne dans le monde: localisation, effectif et importance __________________________ 4
3. L’âne n’est pas un petit cheval _______________________________________________ 5
a. L’âne marocain __________________________________________________ 5
b. Contention de l’âne _______________________________________________ 5
c. Examen clinique de l’âne __________________________________________ 6
i. Examen général _______________________________________________________ 6
ii. Examens complémentaires ______________________________________________ 6
d. Estimation du poids chez l’âne ______________________________________ 9
i. Échelle de conversion pour les ânes sédentaires ____________________________ 10
ii. Échelle de conversion pour les ânes au travail ______________________________ 10
e. Particularité de la pharmacocinétique chez l’âne _______________________ 11
4. Anatomophysiologie digestive et l’alimentation de l’âne __________________________ 12
a. Particularités de l’anatomie digestive de l’âne (6) (17) (18) ______________ 12
b. Particularités de la digestion chez l’âne ______________________________ 15
c. Alimentation chez l’âne (18) (20) (21) (22) ___________________________ 17
5. Les affections rencontrées chez l’âne en relation avec les coliques __________________ 20
a. Les maladies parasitaires __________________________________________ 20
b. Les affections dentaires ___________________________________________ 21
c. L’hyperlipémie _________________________________________________ 23
Chapitre 2 : La douleur en pathologie digestive _______________________________________ 24
1. Définition de la douleur____________________________________________________ 24
2. Physiopathologie de la douleur ______________________________________________ 24
3. Conséquence clinique de la douleur __________________________________________ 25
4. Évaluation de la douleur et utilisation des échelles de douleur _____________________ 26
a. Généralités _____________________________________________________ 26
b. Les différentes échelles de douleur __________________________________ 27

xii
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Chapitre 3 : Les coliques _________________________________________________________ 30
1. Définition _______________________________________________________________ 30
2. Physiopathologie des coliques chez les équidés (44) (45) (46) _____________________ 30
3. Les particularités anatomiques du tube digestif des équidés les prédisposant aux coliques
(44) (47) ____________________________________________________________________ 34
a. Les courbures et les flexions _______________________________________ 34
b. La conformation extérieure de l’intestin ______________________________ 34
c. L’existence de rétrécissement est propice aux obstructions _______________ 34
d. Les variations de fixité entre les organes _____________________________ 34
e. Diverses particularités et anomalies _________________________________ 35
4. La répartition anatomique des coliques _______________________________________ 35
a. Les coliques d’origine stomacale ___________________________________ 35
(44) (47) (48) (49) ____________________________________________________ 35
i. Dilatation gastrique ___________________________________________________ 35
ii. Rupture gastrique ____________________________________________________ 37
iii. Surcharge gastrique___________________________________________________ 37
iv. Ulcères gastro-duodénaux _____________________________________________ 38
v. Le néoplasme gastrique________________________________________________ 39
b. Les affections de l’intestin grêle entraînant des coliques (44) (47) (49) (50) __ 41
i. Les obstructions simples _______________________________________________ 41
ii. Les occlusions étranglées ______________________________________________ 43
c. Les affections inflammatoires ______________________________________ 46
iii. L’entérite proximale __________________________________________________ 47
d. Les coliques du gros intestin _______________________________________ 48
i. Les obstructions______________________________________________________ 48
ii. Les occlusions _______________________________________________________ 49
iii. L’infarcissement _____________________________________________________ 49
d.1 Le Caecum _________________________________________________________ 50
i. Le tympanisme ______________________________________________________ 50
ii. L’impaction _________________________________________________________ 50
iii. Torsion/volvulus _____________________________________________________ 51
iv. L’infarcissement _____________________________________________________ 52
v. L’invagination _______________________________________________________ 52
vi. Rupture ____________________________________________________________ 53
vii. Adhérences _______________________________________________________ 53
d.2 Le côlon ascendant __________________________________________________ 53
i. Tympanisme ________________________________________________________ 53

xiii
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
ii. L’impaction _________________________________________________________ 54
iii. Entérolithes et corps étrangers __________________________________________ 54
iv. Les déplacements du côlon _____________________________________________ 55
v. Torsion du côlon _____________________________________________________ 56
vi. Infarcissement _______________________________________________________ 57
vii. Colites du côlon droit _______________________________________________ 57
viii. La rupture ________________________________________________________ 58
d.3 Le côlon descendant _________________________________________________ 58
i. Impaction alimentaire _________________________________________________ 58
ii. Les entérolithes ______________________________________________________ 58
iii. Les impactions par corps étrangers_______________________________________ 58
iv. Occlusion du côlon descendant __________________________________________ 58
e. Les coliques extradigestives (46) ___________________________________ 59
5. Symptômes et manifestations des coliques chez l’âne (43) (53) (54) (55) _____________ 61
6. Examen des coliques ______________________________________________________ 63
a. Recueil de l’anamnèse ____________________________________________ 63
b. Paramètres cliniques chez l’âne ____________________________________ 63
c. Auscultation abdominale __________________________________________ 65
d. Appétit ________________________________________________________ 65
e. Palpation transrectale ____________________________________________ 66
f. Sondage nasogastrique _____________________________________________ 68
g. Paracentèse abdominale __________________________________________ 68
h. Analyses sanguines ______________________________________________ 69
i. Coproscopie (69) __________________________________________________ 70
7. Triage des coliques (70) ____________________________________________________ 71
8. Traitement ______________________________________________________________ 72
a. Approche médicale ______________________________________________ 73
i. Évaluation de la douleur _______________________________________________ 73
ii. Soulagement de la douleur _____________________________________________ 73
iii. Gestion médicale de la douleur__________________________________________ 74
Analgésie balancée ___________________________________________________ 74
Analgésie préventive __________________________________________________ 74
Anti-inflammatoires non stéroïdiens _____________________________________ 74
Autre analgésique ____________________________________________________ 76
iv. Correction de la déshydratation _________________________________________ 76
La fluidothérapie orale ________________________________________________ 76

xiv
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Fluidothérapie intraveineuse ___________________________________________ 77
v. L’alimentation _______________________________________________________ 78
vi. Traitement des impactions _____________________________________________ 78
b. Approche chirurgicale ____________________________________________ 79
i. Les voies d’abord _____________________________________________________ 79
Critère de choix de la voie d’abord _______________________________________ 79
Les voies d’abord _____________________________________________________ 79
ii. Exploration de la cavité abdominale ______________________________________ 80
iii. Les moyens de correction (90) __________________________________________ 84
· Décompression, __________________________________________________ 84
· Entérotomie, ____________________________________________________ 84
· Entérectomie, ___________________________________________________ 84
· Anastomose. ____________________________________________________ 84
9. Prévention des coliques (18) (32) ____________________________________________ 86
Partie 2 : Travail d’enquête ________________________________________ 88
Objectif du travail d’enquête _____________________________________________ 89
Chapitre 1 : Matériel et Méthodes _________________________________________________ 89
1. Animaux________________________________________________________________ 89
2. Matériel ________________________________________________________________ 89
3. Technique ______________________________________________________________ 93
Chapitre 2 : Résultats __________________________________________________________ 107
1. Résultat de l’anamnèse et des commémoratifs_________________________________ 107
a. Sexe _________________________________________________________ 107
b. Age _________________________________________________________ 108
c. Abreuvement __________________________________________________ 111
d. Alimentation __________________________________________________ 112
e. Habitat et litière _______________________________________________ 114
f. Type de travail __________________________________________________ 115
g. Conditions météorologiques ______________________________________ 116
2. Résultat de l’examen clinique ______________________________________________ 116
a. Fréquence cardiaque ____________________________________________ 116
b. Température___________________________________________________ 118
c. Fréquence respiratoire ___________________________________________ 120
d. Temps de remplissage capillaire ___________________________________ 123
e. Etat des muqueuses _____________________________________________ 126
f. Dents __________________________________________________________ 128

xv
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
g. Intensité de la douleur __________________________________________ 129
3. Résultat des examens complémentaires______________________________________ 132
a. Palpation transrectale ___________________________________________ 132
b. Sondage nasogastrique __________________________________________ 133
c. Hématocrite ___________________________________________________ 135
d. Protéines totales________________________________________________ 137
e. Paracentèse ___________________________________________________ 139
f. Coproscopie ____________________________________________________ 141
g. Résultats du traitement __________________________________________ 142
h. Études des différents types de coliques _____________________________ 145
Chapitre 3 : Discussion _________________________________________________________ 157
Conclusions ___________________________________________________ 168
Recommandations ______________________________________________ 170
Annexe _______________________________________________________ 171
Références bibliographiques ______________________________________ 174

xvi
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Introduction
L’âne, cet animal, qui, malgré son importance majeure en milieu rural, par sa
contribution dans la vie sociale et économique et par sa participation dans la
plupart des travaux de l’exploitation en constituant la principale énergie
animale dans le transport et les travaux agricoles, n’a présenté, contrairement
au cheval, que rarement un intérêt scientifique pour les thèmes de recherche,
pour plusieurs raisons :

· Sa rusticité, sa résistance aux maladies et surtout sa valeur


marchande, font qu’on lui accorde peu d’attention.
· La place qu’il occupe dans les mœurs (animal dénigré et
dévalorisé) surtout dans les pays en voie de développement
comme le Maroc.

Par son aspect énigmatique et par sa gravité, le syndrome coliques chez le


cheval a toujours suscité la curiosité des praticiens et des chercheurs en
médecine équine, contrairement à l’âne, pour qui cette étude n’a encore
jamais était faite. Ce travail est donc une première contribution à élucider le
syndrome colique chez l’âne.

Aussi il nous a semblé utile d’aborder profondément ce sujet afin de contribuer


à une meilleure connaissance de cette pathologie chez cette espèce. Pour ce
faire, dans une première partie nous ferons une mise au point bibliographique
du sujet, dans une deuxième partie nous exposerons un travail d’enquête
personnel et enfin, nous présenterons dans une 3ème partie, les résultats qui
feront l’objet d’une discussion.

1
EL KOHEN Kaoutar / Thèse de doctorat /IAV II 2009
Partie 1 : Bibliographie
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine

Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine

1.Situation de l’espèce asine au Maroc

L’espèce asine est très répandue au Maroc. Actuellement, elle surpasse la


population équine par son effectif dépassant le million de têtes (1).
D’après les statistiques de la DPAE (2006), le nombre des équidés au Maroc
est estimé à 1,6856 millions de tête, représenté par 160,000 chevaux ;
520,000 mulets ; et 999,000 ânes.
La figure 1 représente la répartition géographique des effectifs d’ânes au
niveau des différentes ORMVA du Maroc. D’après cette figure, la région du
Gharb contient le plus grand effectif avec 21%, suivie de la région du Haouz,
de Souss Massa et de Doukala avec un effectif de 15%.

Figure 1 : Répartition géographique des effectifs d’ânes au niveau des O.R.M.V.A (Offices
régionaux de mise en valeur agricole du Maroc) en 2005 (1).

3
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine

Figure 2 : Évolution des effectifs des ânes au niveau des O.R.M.V.A. entre 2001 et 2005 (1).

La figure 2, représente les effectifs d’ânes au niveau des ORMVA. Selon cette
figure il y’a eu une légère variation des effectifs d’ânes entre 2001 et 2005 dans
les différentes régions agricoles, sauf celle de Tadla dans laquelle cet effectif
n’a pas changé durant ces 4 années.

2.L'âne dans le monde: localisation, effectif et


importance
La majorité de la population asine mondiale, est rencontrée dans les
continents asiatique et africain (figure 3). Par contre, les pays industrialisés
comptent moins de 10% de l’effectif asin total qui avoisinait les 40 millions de
têtes en 1999 (2).

Figure 3 : Répartition mondiale de la population asine en 1999 (2)

4
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine

Cette répartition pourrait expliquer la différence de l’estime de cette espèce


dans les différents pays. Au Maroc si ce n’est en Afrique, l’âne est le symbole
de la pauvreté et de la précarité, alors qu’en France, l’âne est considéré
comme un animal de compagnie.
Jamais un animal n’a autant accompagné l’homme dans son labour. En effet,
Les ânes ont participé à toutes les activités à travers le monde (agricole, de
transport, loisir…), une raison de plus pour se souvenir de son immense utilité
(3).

3.L’âne n’est pas un petit cheval

a. L’âne marocain

L’âne marocain descend d’une souche sauvage : Asinus atlanticus qui vivait
jadis en Afrique du Nord (4). Il est petit au garrot (1,10m) avec une tête forte,
de grands yeux, un cou mince. Sa poitrine est étroite et ses jarrets presque
toujours joints et coudés (5).
En effet, l’Afrique comptait trois types d’ânes sauvages: l’âne de Nubie
(Asinus africanus), l’âne de somalie (Asinus somalicus) et l’âne de l’Atlas
(Asinus atlanticus) (4).

b. Contention de l’âne

Le cheval et l’âne sont tous les deux des proies à l’état naturel.
Ce sont donc des animaux qui fuient en cas de danger. Mais ils ne réagissent
pas tout à fait de la même manière (6).
L’âne est beaucoup plus facile à gérer. En effet, pour manier un âne, il suffit
généralement de se mettre dans un endroit clos et de l’attacher avec du
matériel solide à un mur ou à un arbre en lui laissant quelques minutes pour
tester la contention. En général, pour un âne, une corde attachée à une barre
suffira, ou dans les meilleurs des cas un travail s’il existe sur place (6).
Les techniques de contention physique et chimique sont rarement nécessaires.
On les utilise seulement pour les ânes les plus difficiles.
Les techniques de contention physique sont les mêmes chez le cheval et chez
l’âne à quelques particularités près.

5
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine

Ainsi, chez l’âne, on préfère une pince-mouchette à un tord-nez car ses lèvres
sont très musclées et avec un tord-nez, il est difficile d’exercer une pression
suffisante pour l’immobiliser (6).
Les techniques de contention chimique quand à elles, sont les mêmes chez le
cheval et chez l’âne notamment, la xylazine dont le niveau de sédation est
atteint à la posologie recommandée chez les chevaux. Néanmoins une
adaptation de la posologie des autres molécules est nécessaire du fait que l’âne
les métabolise plus rapidement (6).

c. Examen clinique de l’âne


i. Examen général

L’examen général de l’âne suit la même procédure que celle préconisée chez le
cheval. Il convient, néanmoins, de tenir compte du fait que les manifestations
cliniques sont souvent plus discrètes chez l’âne.
Le clinicien doit donc faire un examen attentif et complet pour mettre en
évidence d’éventuels signes de maladies (6).
Le tableau 1 présente les principaux paramètres physiologiques chez le cheval
et chez l’âne, notamment, la température, la fréquence cardiaque et la
fréquence respiratoire.
Tableau 1 : Paramètres physiologiques chez le cheval et chez l’âne (7) (8)
Cheval(7) Âne(8)
Température rectale 37,9 37,1
(°c) 37,4 à 38,4 36,2 à 37,8
Fréquence cardiaque 38 44
(bpm) 28 à 48 36 à 68
Fréquence respiratoire 12 20
(mpm) 6 à 18 12 à 44

ii. Examens complémentaires

La douleur est souvent mal exprimée chez l’âne. De ce fait, le recours aux
examens complémentaires doit être plus fréquent en raison de la discrétion
des signes cliniques. La biochimie, l’hématologie, l’exploration hépatique sont
parfois indispensables chez cette espèce (6).
Le tableau 2, représente les valeurs de la lignée rouge chez le cheval et l’âne.

6
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine

Hématologie :

Tableau 2 : Lignée rouge chez le cheval et chez l’âne (9) (10) (11) (12)
Cheval Âne
12
Érythrocytes (10 /l)
6 à 10,5 4 à 7,3
Hématocrite
(%) 32 à 52% 25 à 38
Hémoglobine
(g/dl) 9 à 15,5 9 à 15,3
VGM
(fl) 39 à 49 57 à 79
TCMH
(pg) 12 à 19,2 18,9 à 28,6
CCMH
(g/dl) 34 à 38 31,4 à 39,1

L’âne est beaucoup mieux adapté au manque d’eau que le cheval. En effet, il
tolère jusqu’à 30% de déshydratation. Ainsi, un hématocrite élevé chez un âne
n’est pas aussi alarmant que chez le cheval (6).

La lignée blanche :
Le tableau 3 décrit les différentes valeurs de la lignée blanche chez le cheval et
chez l’âne.

Tableau 3 : Lignée blanche chez le cheval et chez l’âne (10) (11) (12)
Cheval Âne
Leucocytes
(109/l) 5,5 à 12 6,1 à 16,1
Neutrophiles
(%) 45 à 64 28 à 78
Lymphocyte
(%) 25 à 50 17 à 65
Éosinophiles
(%) 0à4 1 à 10
Basophiles
(%) 0à2 0 à 0,08
Monocytes

7
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine

(%) 1à7 0à5

Les plaquettes :
Il n’est pas rapporté de différence significative entre l’âne et le cheval.
Biochimie :

Exploration hépatique :
L’activité plasmatique des PAL est supérieure à celle du cheval (6).
Le tableau 4 décrit les valeurs des différentes enzymes hépatiques chez l’âne et
le cheval.

Tableau 4 : Exploration hépatique chez le cheval et chez l’âne (11) (12)


Cheval Âne

ASAT
(UI/l) ≤300 59 à 199
GIDH
(UI/l)
4 à 14 0,4 à 8
PAL
(UI/l) ≤350 150 à 563
GGT
(UI/l) ≤40 8 à 49

L’exploration rénale :
Il n’est pas rapporté de différence significative entre l’âne et le cheval.
Le tableau 5 présente les valeurs de l’urée et de la créatinine du cheval et de
l’âne.

8
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine

Tableau 5 : Exploration rénale chez le cheval et chez l’âne (11) (12)


Cheval Âne
Urée
(mmol/l) 3,5 à 8 1,9 à 7,6
Créatinine
(µmol/l) 100 à 180 53 à 141

L’exploration musculaire :
Il n’est pas rapporté de différence significative entre l’âne et le cheval.
Le tableau 6 présente les différentes valeurs des enzymes musculaires chez le
cheval et l’âne.
Tableau 6 : Exploration musculaire chez le cheval et chez l’âne (11) (12)

Cheval Âne
CK
(UI/l) ≤175 15 à 149
ASAT
(UI/l) ≤300 59 à 199

Les prises de sang sont techniquement plus difficiles à réaliser sur l’âne que sur
le cheval. Chez l’âne, la gouttière jugulaire est peu marquée, la peau est épaisse
et résistante et la paroi de la veine jugulaire est parfois assez dure à traverser,
du fait que le peaucier cervical est plus développé chez l’âne. Il est donc
presque indispensable de tondre au niveau du site de prélèvement.
La gouttière jugulaire est plus facilement repérable dans le tiers supérieur de
l’encolure et les chances de réussite sont meilleures en piquant la peau selon
un angle plus proche de la perpendiculaire (12).

d. Estimation du poids chez l’âne

Le poids d’un âne est déterminé soit à l’aide d’une balance soit grâce à l’une
des échelles de conversion suivantes :

9
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine

i. Échelle de conversion pour les


ânes sédentaires

Cette échelle permet d’estimer le poids d’un âne sédentaire (ou gros) à partir
de son tour de poitrine (circonférence thoracique passant par le bord caudal du
garrot et l’arrière du coude) et de sa hauteur au garrot (12) (figure 4).

Figure 4 : Échelle de conversion pour les ânes sédentaires (12)

Le poids en kilogramme est déterminé en reliant la ligne entre la valeur de la


hauteur du garrot en centimètre et la valeur du tour de poitrine en centimètre.

ii. Échelle de conversion pour les ânes au travail

Cette seconde échelle de conversion est utilisée pour les ânes qui travaillent,
elle permet d’estimer le poids d’un âne à partir de son tour de poitrine et de la
longueur du corps (du processus olécrane du coude jusqu’à la tubérosité
ischiatique du bassin) (figure 5) (15).

10
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine

Figure 5 : Échelle de conversion pour les ânes au travail (15)

Le poids est déterminé en reliant la valeur en centimètre du tour de poitrine et


la valeur de la longueur du corps du processus olécrane du coude jusqu’à la
tubérosité ischiatique du bassin.

e. Particularité de la pharmacocinétique chez l’âne

L’âne métabolise la plupart des médicaments plus rapidement que le cheval. Il


est donc souvent nécessaire d’augmenter les doses et de réduire les intervalles
d’administration par rapport aux posologies recommandées chez le cheval.
L’efficacité des anti-inflammatoires non stéroïdiens chez l’âne est limitée par
leur clairance élevée. Ainsi chez l’âne, pour certains AINS, telle que la
phénylbutazone, des intervalles d’administration plus courts que chez le cheval
seraient nécessaires pour obtenir un effet thérapeutique équivalent (12). La
sédation chez l’âne présente des particularités par rapport au cheval. En effet,
les conditions de sédation chez l’âne sont facilitées par les caractéristiques

11
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine

comportementales de l’animal (12). Les ânes sont généralement moins anxieux


et moins nerveux que les chevaux et présentent une réaction locale plus faible
à la douleur. Pour la xylazine, un niveau de sédation est atteint à la posologie
recommandée pour les chevaux (1,1 mg/kg) (12). En ce qui concerne la
détomidine, une sédation légère est obtenue chez l’âne à la posologie de 5 à 10
µg /kg. Néanmoins, la posologie de 20 µg /kg est nécessaire pour une sédation
prolongée (12). Chez le cheval, la détomidine est utilisée à la dose de 20 à
40 µg/kg par voie intramusculaire ou intraveineuse, et à la dose de
60 µg/kg par voie orale (15).

4.Anatomophysiologie digestive et
l’alimentation de l’âne
a. Particularités de l’anatomie digestive de l’âne (6)
(17) (18)

Le système digestif de l'âne est plus ou moins similaire à celui du cheval. En


effet, le système digestif se compose de la bouche (lèvres et dents), de
l'œsophage, de l'estomac, de l'intestin grêle, du gros intestin (caecum et côlon)
et du rectum (figure 6.1, 6.2) (18).

Les lèvres de l'âne sont sensibles et mobiles, ce qui lui permet de bien trier ce
qu’il mange (6).

Les dents : l’âne remplace ces dents de lait entre l'âge de 2,5 à 4 ans.
La formule dentaire des dents permanentes est la suivante:

2(3I ; 1C ; 3PM ; 3M)


=40
2(3I ; 1C ; 3PM ; 3M)

Les premières prémolaires sont généralement présentes dans la mâchoire


supérieure chez seulement 30% des femelles et 65% des mâles. Les incisives
sont utilisées pour découper les aliments. Les prémolaires et les molaires sont
responsables de la mastication du broyage des aliments (18).
Si les dents sont à l'origine de problèmes, l’âne va manger à contrecœur et
avec beaucoup de difficultés, ce qui causera par la suite des problèmes de
malnutrition ou encore des coliques (18).

12
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine

L’estomac des équidés est peu volumineux. Chez le cheval, sa capacité


moyenne est de 10 à 15 litres, avec des variations de 6 à 25, voire 30 litres.
Chez l’âne, sa capacité en moyenne est de 10 litres et son poids à l’état de
vacuité est de l’ordre de 1,5 kilogramme (17).
La longueur de l’intestin est en moyenne de 30 m chez le cheval, dont 22 pour
l’intestin grêle et 8 pour le gros intestin (17).
Chez l’âne elle est de l’ordre de 18 m, dont 12m pour l’intestin grêle et 6m pour
le gros intestin (17).
La capacité est également variable, elle est de l’ordre de 60 litres pour l’intestin
grêle et de 140 litres pour le gros intestin chez le cheval, et de 20 litres et 70
litres respectivement chez l’âne (17).
Vidé, l’intestin grêle pèse en moyenne 6 kg chez le cheval et 2,7 chez l’âne et le
gros intestin 12 kg chez le premier, et 6 kg chez le second (17).
Le caecum est long d’un mètre environ chez le cheval, il est en proportion un
peu plus long chez l’âne : il atteint 1,20m chez ce dernier (17). Sa capacité
moyenne est de l’ordre de 35 litres chez le cheval et 20 litres chez l’âne (17).
Chez le cheval, il a été noté des variations de 16 à 68 litres.
Chez les équidés, cet organe représente à la fois le caecum et le début du côlon
des autres espèces (17).
Le côlon ascendant ou « côlon replié », est long de trois à quatre mètres et son
calibre, de huit à neuf centimètres dans les parties les plus étroites, atteint près
de 50cm dans la région la plus élargie. Sa capacité est de 80 à 90 litres chez le
cheval. Chez l’âne, la longueur moyenne est voisine de 2,80 m et la capacité est
de 40 à 50 litres (17).
Le côlon descendant ou « côlon flottant », long de 3 mètres en moyenne chez
le cheval, et de 2m chez l’âne. Sa capacité est de 11 litres chez le cheval et de 7
chez l’âne (17).
Les figures 6.1 et 6.2 représentent les différents segments du tube digestif chez
l’âne et le cheval.

13
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine

Figure 6.1 : Appareil digestif de l’âne (18).

14
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine

Figure 6.2 : Appareil digestif des équidés (46).

b. Particularités de la digestion chez l’âne


(18) (19) (20) (21) (22)
Après la mastication et la déglutition, la nourriture passe dans l'estomac, où à
lieu une partie de la digestion. Les contractions musculaires de la paroi de
l'estomac améliorent la répartition des aliments et leur mélange avec le suc
gastrique.
La capacité de l'estomac est relativement faible, environ 8 - 9 litres pour l'âne
adulte. Habituellement, le bol alimentaire reste dans l’estomac jusqu'à trois
heures. En plus, l’âne doit manger 3 à 4 fois par jour, ce qui signifie qu’à chaque
repas l’animal doit avoir déjà pu vider son estomac, ce qui augmente les
risques de troubles digestifs menant aux coliques.
La nourriture est par la suite en partie digérée dans l'intestin grêle, qui
représente le site principal de la digestion des aliments. Après, elle se mélange
avec les enzymes du pancréas, de l'intestin et de la bile. La bile est produite
dans le foie, passe dans l'intestin grêle et contribue à la digestion des graisses.
L’âne ne possède pas de vésicule biliaire.
La digestion de la partie non fibreuse se fait le long de la longueur de l'intestin
grêle.
L'eau, les vitamines et les minéraux sont absorbés dans l'intestin grêle. Le
digesta devient plus solide, et se déplace vers le gros intestin.
Les derniers stades de la digestion ont lieu au niveau du caecum et du côlon.

15
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine

Ces derniers fournissent un bon environnement pour les micro-organismes


dans lesquelles ils réalisent la fermentation des aliments non digérés et les
autres éléments nutritifs absorbés. Certaines de ces bactéries et protozoaires,
présents dans le caecum et le côlon de l'âne, sont similaires à ceux trouvés
dans le rumen des bovins et des buffles. Les micro-organismes digèrent la
partie fibreuse de la nourriture, la cellulose, l'hémicellulose et la partie lignifiée
de la plante.

Les micro-organismes se développent et se multiplient en utilisant les acides


aminés dans l'intestin. Ils contribuent également à la synthèse des vitamines B
et K nécessaires pour l'âne. Les produits finaux de la fermentation microbienne
des fibres et de l'énergie dans le gros intestin sont les acides gras volatils -
acétate, propionate et butyrate (similaire aux produits de la fermentation lors
de la rumination)

Les micro-organismes peuvent prendre jusqu’à deux semaines pour s'adapter à


un changement de régime, il est donc très important de ne pas modifier un
régime alimentaire trop rapidement. Des changements soudains dans
l'alimentation peuvent notamment entraîner des coliques. Ceci se produit
surtout au début de la saison des pluies, lorsque de nouvelles herbes
deviennent soudainement disponibles, alors que les ânes se nourrissaient à
base de résidus de culture.

Les résidus alimentaires passent dans le rectum sous la forme d'excréments qui
sont expulsés par l'anus avec la production de gaz notamment du méthane en
tant que sous-produit de la fermentation microbienne.

Les ânes et les chevaux sont des herbivores non ruminants, à la différence des
bovins, qui sont des herbivores ruminants. Pour les premiers, la digestion des
fibres se fait dans la partie distale du tube digestif. Alors que pour les
ruminants cette digestion se fait au niveau du rumen c'est-à-dire dans la partie
proximale. Cela signifie que les produits de la digestion des fibres sont moins
disponibles pour les non-ruminants herbivores que pour les ruminants.
Ainsi, les ânes mangent plus de fibres par unité de poids vif que les bovins, mais
une plus faible proportion de la matière sèche, sera digérée. Les bovins
consomment de la matière sèche équivalant à environ 2% de leur poids vif par
jour, alors que, les ânes consomment de la matière sèche équivalente à 2 -
2,5% de leur poids vif par jour, et pour les chevaux elle est équivalente à 2.5 -
3% de leur poids vif par jour. En comparaison avec le cheval, l'âne digère mieux

16
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine

les aliments grossiers et donc aura tendance à assimiler une plus grande
proportion de la matière sèche que le cheval.

L'âne trie et recherche un taux minimum en cellulose avec un fourrage de


bonne qualité et surconsomme l'azote dans les fourrages pauvres en cet
élément. Il consomme peu d'eau par Kg de matière sèche ingérée sauf si la
ration contient de l'urée.
Chez l'âne, un excès de concentré à tendance à perturber l'activité microbienne
dans son gros intestin d’où la valorisation des fourrages par rapport aux
concentrés.
En effet, l'efficacité de sa digestion microbienne dans le gros intestin nécessite
un apport suffisant de cellulose ce qui limite l'emploi des aliments concentrés.

c. Alimentation chez l’âne (18) (20) (21) (22)

L’âne a en effet, besoin d’une alimentation adéquate afin qu’elle lui fournisse
l'énergie, les protéines, les minéraux et les vitamines pour les besoins
d'entretien, de travail, pour la croissance, et dans le cas échéant, la gestation et
l'allaitement.
Une bonne alimentation assure à un âne : une bonne condition physique, peut
réduire l'apparition des maladies et contribue à accroître son taux de
récupération. Pour faire un meilleur usage de la nourriture, l'âne doit être
nourri trois à quatre fois par jour, surtout quand il travaille.

Énergie:
La quantité d’énergie que peut digérer un âne dépend de la nature de l'aliment.
Un aliment riche en fibre contient moins d’énergie alimentaire.
L'énergie est à la disposition de l'âne dans plusieurs formes différentes. Elle est
fournie dans les glucides, les lipides ou encore les protéines. Elle est également
disponible dans l'organisme au niveau des réserves de glycogène dans les
muscles, le foie ou encore la graisse dans les tissus adipeux.
Les ânes et les chevaux ne peuvent pas être nourris seulement de concentrés.
Ils doivent avoir des fibres dans l'alimentation pour stimuler les contractions
musculaires dans le tube digestif, et diluer les glucides fermentescibles. Cela
réduit les chances de coliques ou d'autres problèmes de digestion.
Les besoins énergétiques de l'âne pour son entretien et pour son travail sont
inférieurs à ceux du cheval. Les apports d'énergie doivent être de l'ordre de 75
% de ceux recommandés dans les tables pour les chevaux.

17
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine

Les Protéines :
Les besoins en protéines chez l’âne sont relativement faibles et sont surtout
nécessaires pour répondre aux besoins en protéines des micro-organismes
dans le gros intestin. Néanmoins, Les protéines sont nécessaires à la réparation
des tissus après une blessure et pour les ânesses gestantes afin de produire les
protéines du lait.
La lysine est l'acide aminé le plus susceptible d'être déficient chez l’âne et il est
important surtout pour l’ânon en croissance car sa déficience risque de freiner
sa croissance surtout s’il est alimenté uniquement avec de l’aliment grossier.
Les acides aminés qui sont consommés en excès ne sont pas stockés, mais sont
métabolisés pour fournir de l'énergie, ou transformés en réserve de graisse et
de glycogène. Ainsi, il est inutile de faire nourrir un âne avec des aliments très
riches en protéines mais cette situation se produit rarement car les protéines
alimentaires sont généralement coûteuses.
Une alimentation à base d'urée est très toxique, et peut même tuer l'âne.
Les légumineuses sont les aliments grossiers qui contiennent la plus grande
quantité de protéines et le meilleur des protéines végétales, est le soja.
Les protéines animales (farines de poisson ou protéines de lait) sont les mieux
à optimiser la croissance du jeune ânon, ou encore les plantes qui contiennent
des niveaux les plus élevés en protéines.

Minéraux et vitamines
Les minéraux sont importants pour le métabolisme et les activités de
l'organisme. Les principaux minéraux indispensables à la croissance sont le
calcium et le phosphore.
Les oligo-éléments, notamment, le fer, le manganèse, le zinc, le cuivre, l'iode, le
sélénium et le cobalt peuvent éventuellement être fournis par l'alimentation.
L'animal a besoin de travail pour maintenir son équilibre hydrique grâce au
remplacement de la perte de sodium par la sueur. Il est donc important de
veiller à ce que l'âne ait une poignée de sel dans son alimentation, chaque jour,
ou de sel à lécher quand il est au repos.

Les vitamines :
Les vitamines sont des substances organiques indispensables pour le bon
déroulement des fonctions physiologiques. Elles sont nécessaires en très
petites quantités. Les vitamines sont de deux types. Les vitamines liposolubles
A, D2, D3, E et K et les vitamines hydrosolubles notamment la vitamine C et
celles du groupe B.

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Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine

Les vitamines B et K2 sont synthétisées par les micro-organismes dans le gros


intestin donc il n’est pas nécessaire de les fournir dans le régime alimentaire de
l’âne. La vitamine C est également produite par l'âne en quantités suffisantes
pour répondre aux besoins.
Le fourrage vert est une bonne source de vitamines et de sel et constitue un
supplément important pour les animaux.

Les aliments disponibles :


Les Grossiers est une gamme d’aliment de bonne qualité.
Les légumineuses sont généralement riches en protéines, l'herbe et le foin ont
par contre une faible teneur en protéines.
Les céréales sont de bonnes sources d'énergie, mais elles ont besoin d'être
écrasées, afin que les glucides et les protéines dans le grain soient mieux
digérés. Le sorgho et le blé sont de petite taille donc mieux vaut les fissurer
avant de les donner à l’animal. Le maïs grain peut être distribué à l’animal sous
n’importe quelle forme, mais comme il est difficile à mastiquer, il est préférable
d’effectuer un broyage au préalable en particulier pour les vieux animaux avec
des dents défectueuses.
La mélasse est une source de glucides facilement digestible qui peut augmenter
la palatabilité des aliments secs, tout en fournissant de l'énergie. Le principal
problème avec la mélasse est le stockage par temps chaud, durant lequel elle
peut fermenter.
Les huiles végétales (soja, colza, maïs, palme, huile de carthame ou de
tournesol) et les huiles de poissons peuvent être utilisées en petites quantités.
Une tasse par jour dans l'alimentation comme une source d'énergie
supplémentaire est bonne pour les ânes, mais elle devrait être introduite
progressivement dans le régime alimentaire de plus de 10 - 14 jours. Le
problème, avec les huiles végétales, est qu’elles contiennent beaucoup d'acides
gras poly insaturés, et leur stockage par temps chaud, peut provoquer leur
rancissement rapidement.
Les céréales sont une bonne source d'énergie pour un âne. Néanmoins, s’il est
nourri avec des céréales de mauvaise qualité, ces dernières fournissent une
faible teneur en protéines.
Le blé est déficient en calcium et riche en phosphore organique, ce qui
provoque des anomalies osseuses, en particulier les déséquilibres de
croissance.

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Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine

5.Les affections rencontrées chez l’âne en


relation avec les coliques

a. Les maladies parasitaires


Parmi les helminthes parasites des équidés pouvant être à l’origine des
coliques :
· Trichostrongylus axei : parasite commun aux ruminants et aux équidés,
est largement abondant dans l’estomac des équidés. Bien que la prévalence de
l’infestation du cheval soit proche de celle de l’âne (23) (24). La charge
parasitaire de ce dernier reste très élevée. Ceci serait dû à la promiscuité des
animaux sur les pâturages pouvant conduire à des infestations croisées entre
les ruminants et les équidés. En effet, les équidés reçoivent la majeure partie
de leur alimentation au niveau des pâturages où ils sont exposés à de multiples
infestations en réinfestant leur propre milieu.
· Strongylus vulgaris : provoque, au cours de son évolution, la formation
d’anévrisme vermineux au niveau de l’artère mésentérique crâniale et ses
branches avec apparition d’un thrombus dont la taille peut atteindre celle
d’une balle de tennis (25).
Ce thrombus gêne le courant sanguin de la région intestinale irriguée
provoquant ainsi des coliques qui peuvent se compliquer par une entérite
gangreneuse voire une rupture intestinale (26). Dans certains cas, le thrombus
se détache, parvient au niveau de l’artère fémorale, et provoque un
infarcissement qui peut se compliquer par des boiteries intermittentes à chaud
(27)
À l’état adulte, S. vulgaris est un ver hématophage qui cause une légère
anémie, de l’émaciation et de la diarrhée (26).
L’infestation par S. vulgaris s’accompagne également d’anorexie, une chute
rapide de poids, une diminution de l’activité physique ou de l’adynamie et des
coliques violentes avec une alternance de diarrhées et de constipations
(27) (28) (29).
· Anoplocéphala perfoliata, se développe au niveau de la valvule iléo-
caecale et peut provoquer en cas d’infestation massive une obstruction
intestinale. Par ailleurs, la présence chez le ver d’un scolex volumineux et de
ventouses très développées, lui permet de s’incruster profondément dans la
muqueuse intestinale, ce qui peut être à l’origine de la formation d’ulcères.
Celles-ci peuvent ce compliquer et conduire à une perforation intestinale et
une péritonite.

20
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine

Aussi, les perturbations engendrées par la présence de ces « teanias » peuvent


induire une dilatation de l’iléon qui prend une forme de jabot intestinal. Toutes
ces complications se manifestent par des coliques dont l’évolution peut être
fatale et conduire à la mort de l’animal (24).
· Les gastérophiles sont également responsables de coliques chez les
Equidés. Les larves sont des parasites rougeâtres d’environ 2 cm de long, vivant
sur la muqueuse gastro-duodénale ou rectale. L’adulte est un diptère, une
mouche qui pond ses œufs sur les poils des chevaux, principalement sur les
membres, les épaules et la face, durant la période de mai à octobre. Le
frottement du nez lors de grattage favorise l’éclosion des œufs et les larves
migrent par voie cutanéo-muqueuse vers la cavité buccale, puis gagnent leur
site de fixation digestif. Elles demeurent au niveau gastrique durant onze mois
sous forme de L3. Au printemps suivant, les larves se décrochent, se laissent
emporter par le transit et sont éliminées dans les crottins. Elles donnent alors
des nymphes puis des mouches adultes. Les gastérophiles sont responsables
d’ulcération en relation avec les migrations du parasite en plus d’une
infiltration éosinophilique et neutrophilique. Des infestations massives
pourraient être à l’origine de coliques post prandiales en relation avec le
volume des amas parasitaires (30) (31).
· Parascaris equorum, les petits strongles ainsi que la cyathostomose
peuvent également être responsables des coliques.

b. Les affections dentaires


Le contrôle régulier des dents est rarement réalisé chez l’âne et les troubles
dentaires sont souvent non diagnostiqués.
En effet, malgré l’inhibition de la mastication et son caractère fréquemment
douloureux, l’état général des ânes reste bon. Néanmoins, les problèmes
dentaires peuvent être à l’origine de coliques à cause d’une mauvaise
mastication de l’aliment ce qui induit des surcharges gastriques ou des
impactions intestinales.
Un examen dentaire complet à l’aide d’un pas-d’âne adapté est recommandé
au moins une fois par an. Il est particulièrement indiqué chez tout animal qui
présente des signes d’anorexie, d’amaigrissement ou de dysphagie.
Les troublent dentaires sont les mêmes que chez le cheval et le traitement est
similaire pour les deux espèces (32)

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Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine

22
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine

c. L’hyperlipémie

L’hyperlipémie est une complication fréquente et souvent mortelle de toutes


les affections chez l’âne (32).
Les triglycérides (TG) constituent une réserve d’énergie stockée dans la graisse.
En effet, en cas de besoin, les TG sont transformés en acides gras libres (AGL)
transportés par le sang et captés par le foie ou ils sont transformés en ATP (33).
Lors d’hyperlipémie, il y a trop d’AGL. Ils sont alors retransformés en TG dont
une partie est stockée dans le foie tandis que l’autre partie est libérée dans le
sang puis s’accumule dans les reins. Le foie et les reins (mais aussi parfois le
cœur et les muscles) sont donc infiltrés par de la graisse ce qui provoque une
insuffisance hépatique et une insuffisance rénale (32).
L’âne est prédisposé à l’hyperlipémie parce que son HSL (hormone sensitive
lipase) est insensible à l’insuline et parce que son foie ne transforme pas de
manière efficace les AGL (acides gras libres) en ATP (comme chez le cheval).
(32).
Les signes cliniques sont ceux de l’insuffisance hépatique, de l’insuffisance
rénale et de l’acidose métabolique provoquée par l’hyperlipémie. Par la suite
l’âne devient ataxique, présente une haleine fétide et ne boit plus et des signes
neurologiques apparaissent. L’hyperlipémie évolue très rapidement et l’âne
meurt généralement en six à dix jours.
Le traitement est lourd et doit être mis en place rapidement. Il consiste à
traiter l’affection primaire et l’hyperlipémie. Le traitement consiste à effectuer
une perfusion intraveineuse ou un SN, la correction de la déshydratation, la
correction des déséquilibres électrolytiques et acido-basiques. Administrer un
support nutritionnel : glucose, concentrés dilués par perfusion intraveineuse ou
par SN ou à la main (32).

23
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 2 : La douleur en pathologie digestive

Chapitre 2 : La douleur en pathologie


digestive
1.Définition de la douleur
Pour l’homme, la douleur se définit comme une sensation désagréable et une
expérience émotionnelle en réponse à une atteinte tissulaire réelle ou
potentielle (34).
Pour l’animal, la douleur se définit comme une expérience sensorielle aversive
causée par une atteinte réelle ou potentielle qui provoque des réactions
motrices et végétatives protectrices, conduit à l’apprentissage d’un
comportement d’évitement et peut modifier le comportement spécifique de
l’espèce y compris le comportement social (35)
On remarque donc que pour l’animal, on insiste sur l’aspect comportemental et
on ne considère pas qu’il y ait un aspect émotionnel. (6)

2.Physiopathologie de la douleur
La douleur a été définie comme « une rupture de la paix organique » ou encore
« une hémorragie de la sensibilité ». Ces expressions traduisent bien les
manifestations de coliques (37).
La douleur peut être éveillée par (37) :
· La distension ou la contraction anormalement forte de la composante
musculaire de la paroi des viscères creux. Ceci explique les douleurs
observées lors d’obstruction durant lesquelles les muscles restent tendus
et ne peuvent pas se raccourcir lors de contraction sur l’obstruction.
· La distension rapide de la capsule qui entoure les viscères solides.
· L’anoxie soudaine et brutale des muscles viscéraux, par exemple lors de
volvulus ou d’infarcissement.
· La production et l’accumulation de substances algogènes. C’est ce qui
explique l’importance de l’inflammation qui, par la libération de
substances algogènes comme les kinines (récemment des récepteurs à la
tachykinine ont été mis en évidence dans la courbure pelvienne du
cheval), l’histamine, les prostaglandines, les ions K+ ou les substances P
(pain producing substances), rendent sensibles des territoires qui

24
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 2 : La douleur en pathologie digestive

habituellement ne le sont pas. Cette caractéristique peut être utilisée en


sémiologie : une zone enflammée est sensible à la PTR.
· L’action directe de stimuli chimiques. Ceci est particulièrement vrai pour
la muqueuse de l’œsophage et surtout de l’estomac. Ceci explique des
coliques violentes qui peuvent être observées lors d’irritation de la
muqueuse stomacale.
· La traction et la compression des vaisseaux sanguins et des ligaments.
· La nécrose de certaines structures comme le pancréas.

Le message douloureux qui vient des viscères, atteint les centres nerveux
essentiellement par le nerf splanchnique et la chaîne des ganglions
sympathiques, système orthosympatique, mais également par le nerf vague,
système parasympathique, puis il existe un relais dans la moelle, le thalamus
médian et enfin le cortex. (37)

3.Conséquence clinique de la douleur


L’âne tolère mieux les douleurs digestives que le cheval mais cette tolérance
n’est en fait qu’un manque d’extériorisation de la douleur chez cet animal
et/ou un défaut d’observation de la part d’un investigateur non averti (12).
Les conséquences cliniques de la douleur sont généralement néfastes à
l’organisme. Ces effets prennent naissance au niveau de l’hypothalamus, qui a
une action directe sur le système nerveux sympathique, et de voisinage sur
l’hypophyse.
La douleur par son intermédiaire, augmente l’activité de l’orthosympathique et
diminue celle du parasympathique. Il en résulte une augmentation des
concentrations circulantes d’adrénaline, d’épinéphrine, d’angiotensine 2,
d’enképhaline, et la libération locale par les neurones sympathiques de
substances P et de peptides à action vasomotrice intestinale (36)
Sur le plan clinique, on observe :
· Changement de comportement ;
· Tête baissée ;
· Une hyperventilation ;
· Des vasoconstrictions périphériques ;
· Une mauvaise irrigation de l’intestin, elle-même génératrice de douleur.

La redistribution sanguine peut diminuer la perfusion des tissus, augmenter


l’acidose liée à l’augmentation de l’acide lactique, augmenter la libération de

25
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 2 : La douleur en pathologie digestive

médiateurs de l’inflammation qui ont une action directe sur la perception de la


douleur.
La motricité des intestins peut être perturbée. Si au tout début de la crise
douloureuse on peut avoir de l’hyperpéristaltisme, ensuite il y’a installation
d’un iléus.
Enfin, il existe une action endocrinienne qui est pour une bonne part
responsable des conséquences du stress (37).

4.Évaluation de la douleur et utilisation des


échelles de douleur
Après avoir détecté la douleur, on l’évalue par l’utilisation des échelles de
douleur (ED).

a. Généralités
Les ED quantifient la douleur en lui donnant une note appelée score de douleur
(SD). Au SD le plus bas correspond une absence de douleur tandis qu’au SD le
plus haut correspond une douleur insupportable (38).
Elles ont à la base été élaborées par les industries pharmaceutiques pour
évaluer les propriétés analgésiques des molécules sur différentes douleurs
créées expérimentalement (la douleur viscérale, la douleur cutanée, la douleur
musculo-squelettique et la douleur dentaire) (38).
Elles sont maintenant aussi utilisées pour évaluer la douleur chez l’homme
malade et depuis quelques années, chez l’animal malade (38).
Les ED utilisées en médecine vétérinaire dérivent de celles qui sont utilisées en
médecine humaine. Les plus adaptées sont celles utilisées pour l’enfant car
chez l’adulte, c’est lui-même qui évalue sa douleur (auto-évaluation) tandis que
chez l’enfant comme chez l’animal, c’est quelqu’un d’autre (pédiatre ou
vétérinaire) (hétéro-évaluation) (39)

26
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 2 : La douleur en pathologie digestive

b. Les différentes échelles de douleur

· L’échelle descriptive simple (38) (40)


L’échelle descriptive simple (EDS) est une échelle qui relie un comportement
observé à un score de douleur. C’est une échelle subjective car elle se base sur
des indicateurs comportementaux. Elle est simple mais manque de sensibilité.
On l’utilise en routine et de manière reconnue pour évaluer la douleur lors de
boiteries chez le cheval.

· Échelle visuelle analogique : (38) (40)


L’échelle visuelle analogique (EVA) est une échelle qui relie une impression à un
score de douleur. La douleur est représentée par un point sur une ligne de 10
cm dont l’une des extrémités correspond au score de douleur 0 tandis que
l’autre extrémité correspond à un score de douleur de 10. C’est une échelle
subjective car elle se base sur des indicateurs comportementaux. Elle est
simple mais manque de répétabilité. Une EVA a été mise au point pour évaluer
la douleur chez le cheval après une arthroscopie.

· Échelle de cotation numérique (38) (40)


L’échelle de cotation numérique (ECN) est uni ou multidimensionnelle.
Lorsqu’elle est multidimensionnelle, elle relie plusieurs comportements
observés ou paramètres physiologiques mesurés à plusieurs notes qu’elle
additionne pour donner un SD.

27
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 2 : La douleur en pathologie digestive

Tableau 7 : Une ECN d’évaluation de la douleur lors de coliques chez le cheval


(41)

Comportement Score Description


Sudation 0 · Absence de sudation,
1 · Peau humide au toucher,
2 · Peau moite au toucher,
3 · Peau mouillée au toucher,
4 · Sudation profuse.
Coups de pied 0 · Absence de coup de pieds,
à l’abdomen 1 · Coups de pieds 1 fois toutes les 3
minutes,
2 · Coups de pieds 2 fois toutes les 3
minutes,
3 · Coups de pied 1 fois par minute,
4 · Violents coups de pieds, se couche.

Piétiner et 0 · Absence de piétinement,


gratter le sol 1 · Piétinement 1 fois toutes les 3 minutes,
2 · Piétinement 2 fois toutes les 3 minutes,
3 · Piétinement plus de 2 fois par minute,
4 · Grattage au sol, piétinements incessants.
Tête/corps 0 · Pas d’inconfort, tête droite,
1 · Se regarde les flancs 1 fois par minute,
2 · Se regarde les flancs 2 fois par minute,
3 · Se regarde les flancs 3 a 5 fois par
minute,
4 · Mouvements du corps incessants.

28
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 2 : La douleur en pathologie digestive

Comme l’EDS et l’EVA, c’est une échelle subjective, mais elle est aussi objective
lorsqu’elle associe des paramètres physiologiques aux indicateurs
comportementaux. L’ECN est difficile à utiliser mais c’est un compromis entre
le manque de sensibilité de l’EDS et le manque de répétabilité de l’EVA. Des
ECN ont été mises au point et utilisées pour évaluer la douleur lors de coliques
et d’affections articulaires chez le cheval.
En conclusion, Il existe différentes échelles de douleur. La plus fiable est
l’échelle de cotation numérique surtout lorsqu’elle est multidimensionnelle et
qu’elle s’appuie à la fois sur des indicateurs comportementaux et sur des
paramètres physiologiques.

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Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

Chapitre 3 : Les coliques

1.Définition

Le terme "colique" dont l'étymologie signifie "spasme du côlon", à une


signification identique en pathologie équine et humaine.
Les coliques sont désignées comme étant un ensemble d’affections qui se
manifestent par des symptômes de douleur abdominale, dues à un
dysfonctionnement du tractus gastro-intestinal. Il est cependant à noter que
certaines affections non digestives peuvent provoquer une symptomatologie
similaire (42).
L’âne et le cheval sont tous deux sensibles aux mêmes affections abdominales.
Néanmoins, les différences physiologiques et comportementales entre ces
deux espèces entraînent des variations dans les signes d’appel de la douleur
abdominale ou « colique » chez l’âne et le cheval (43).

2.Physiopathologie des coliques chez les


équidés (44) (45) (46)
Les coliques constituent la manifestation clinique d’une douleur d’origine
viscérale. Lorsqu’elle émane du tube digestif, cette dernière peut résulter soit
d’une dilatation stomacale ou intestinale (surcharge ou obstruction), soit d’un
spasme provoqué par l’irritation de la muqueuse digestive, (une entérite
bactérienne ou parasitaire) soit de troubles vasculaires (obstruction étranglée
ou anévrisme vermineux). Selon la nature des lésions en cause, la douleur
pourrait être différemment expliquée. Lors d’un tympanisme intestinal, la
douleur est provoquée par une dilatation excessive de la paroi intestinale avec
un allongement forcée des filets nerveux sensitifs. En plus de la dilatation de la
paroi intestinale qui fait suite à l’obstruction, cette dernière provoque la
douleur par des contractions spasmodiques en amont du segment obstrué.
L’obstruction étranglée a les mêmes effets dans la manifestation de la douleur,
mais elle induit un phénomène supplémentaire dans ce sens, qui est la
libération de substances algogènes par les tissus en hypoxie et ceux en état de
nécrose. Ce phénomène se retrouve aussi dans le cas de coliques
thromboemboliques.
La douleur viscérale déclenche l’activité du système nerveux orthosympathique
par stimulation des récepteurs alpha-adrénergiques, provoquant ainsi une

30
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

vasoconstriction périphérique (pâleur des muqueuses, froideur des extrémités


et réduction de la perfusion sanguine viscérale), une contraction splénique
(augmentation de la valeur de l’hématocrite), l’augmentation de la fréquence
cardiaque, l’inhibition du péristaltisme intestinal et une sudation importante
causée par la libération de catécholamines (une autre composante de
l’augmentation de l’hématocrite).
Lors d’une obstruction simple de l’intestin grêle, la résorption des sécrétions
digestives, qui devait avoir lieu au niveau du gros intestin, n’est plus possible et
leur accumulation constitue une déplétion liquidienne importante (une 3ème
composante de l’augmentation de l’hématocrite) et permet une pullulation
bactérienne. Ceci avec la dilatation de la paroi intestinale, entraîne un passage
des endotoxines dans la circulation générale et l’initiation d’une succession de
perturbations qui peuvent entraîner la mort (figure 7).
La succession de ces événements est similaire mais se déroule de façon plus
ralentie lors d’une obstruction au niveau du segment caeco-colique.
Lors d’une strangulation, l’anoxie tissulaire au niveau de la paroi intestinale
entraîne une dégénérescence tissulaire de la paroi intestinale et une évolution
rapide vers le choc (figure 7).
L’entérite entraîne un iléus paralytique de l’intestin et sa pathogénie s’explique
principalement par l’endotoxémie rejoignant ainsi les autres composantes des
coliques.
Les endotoxines sont des éléments chimiques qui entrent dans la constitution
de la paroi des bactéries gram négatif. Elles sont formées de
lipopolysaccharides, constitués en trois éléments : le lipide A, la partie
nucléaire ou « core » et la chaîne O spécifique. Cette dernière varie en fonction
de l’espèce bactérienne et détermine les propriétés antigéniques de celle-ci. Le
lipide A, partie la plus toxique, est la même pour toutes les bactéries. Les effets
des endotoxines sont alors similaires indépendamment de leur origine.
Lors d’une croissance rapide ou d’une lyse bactérienne, ces substances se
concentrent dans la lumière intestinale et peuvent alors passer dans la
circulation sanguine. De telles conditions se rencontrent lors des entérites, des
strangulations et quand il y’a une affluence trop élevée des hydrates de
carbone dans le gros côlon. Le passage de ces substances est facilité par la
diminution du pH intestinal par accumulation de l’acide lactique (condition
possible dans le cas d’une multiplication bactérienne importante) et par
l’existence de lésions de la paroi intestinale. En plus de son action directe sur
quelques systèmes, l’endotoxémie agit principalement par l’intermédiaire des
médiateurs de l’inflammation qui proviennent d’une succession de
transformations prenant comme point de départ l’acide arachidonique.

31
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

Ce dernier est libéré de la paroi cellulaire par l’action de la lipase A2 à la suite


de la dégénérescence de plusieurs types cellulaires comme les cellules
endothéliales, les macrophages, les neutrophiles, les érythrocytes et les
thrombocytes. L’acide arachidonique est transformé par l’action de la
cyclooxygénase et la lipooxygénase en différents médiateurs de l’inflammation.
Ainsi, l’agrégation plaquettaire induit préférentiellement la libération de
thromboxane A2 (vasoconstricteur).
Les lésions des cellules endothéliales libèrent des prostaglandines I2
(prostacycline) (vasodilatateur et abaisse le seuil de la sensibilisation à la
douleur) et la dégénérescence des monocytes et des macrophages libère la
prostaglandine E2, la thomboxane A2 et la prostaglandine I2. L’action
combinée de ces médiateurs participe à la genèse des symptômes observés :
· Vasoconstriction,
· Hypoxie artérielle,
· Diminution de la pression sanguine,
· Accumulation du sang dans le réseau capillaire favorisant ainsi la
perméabilité de ce dernier et la formation des oedèmes,
· Diminution de l’éjection systolique et tachycardie,
· Tachypnée avec alcalose respiratoire transitoire,
· Coagulopathie entraînant la coagulation intravasculaire
disséminée,
· Une insuffisance d’activité de plusieurs organes.

Un animal atteint de coliques nécessite donc une évaluation et une


compensation des déséquilibres hydro-électrolytiques, une défense contre la
douleur et la prévention contre les effets néfastes de la libération des
endotoxines. Il nécessite en outre, le traitement spécifique de la lésion
initiatrice des coliques.
La figure 7 schématise les différentes étapes qui conduisent vers le choc.

32
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

• Physiopathologie du choc
Occlusion, Perturbation du transit et Changements
entérite, autre de la motricité intestinale alimentaires,
parasitisme, exercice,
ILEUS transport

Stase intestinale, augmentation des secrétions, diminution de l’absorption

PROLIFERATION BACTERIENNE Accumulation Accumulation


de gaz de liquides

entérite
Production d’endotoxines Distension de l’intestin

Perte d’eau et
DOULEUR Ischémie
Lésions pariétales d’électrolytes
intestinale

Perte de
plasma
HYPOVOLEMIE
Résorption d’endotoxines
CHOC
ENDOTOXEMIE

Péritonite MORT

Figure 7 : physiopathologie du choc (46)

33
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

3.Les particularités anatomiques du tube


digestif des équidés les prédisposant aux
coliques (44) (47)

a. Les courbures et les flexions

Les courbures du côlon ascendant, favorisent les ralentissements du transit et


donc les stases alimentaires.

b. La conformation extérieure de l’intestin

Les zones cylindriques et lisses de l’intestin sont souvent le siège


d’invagination. Par exemple, lors de la coexistence d’un spasme circulaire
statique et d’un spasme longitudinal du jéjunum, il se produit des invaginations
jéjuno-jéjunales.
Lors d’alternance de parties tubulaires lisses et de portions bombées, les
invaginations sont fréquentes. Par exemple, la pointe du caecum lisse
s’invagine souvent dans le corps du caecum bosselé.

c. L’existence de rétrécissement est propice aux


obstructions

L’intestin présente plusieurs rétrécissements :


· La valvule iléalo-caecale : relief dans la lumière du caecum,
· L’ostium caeco-colique qui est un rétrécissement important avant
l’augmentation brutale du diamètre de la première partie du côlon
ascendant,
· La courbure pelvienne,
· Le côlon transverse.

d. Les variations de fixité entre les organes


L’intestin grêle est fixé solidement en amont et en aval, mais est très lâche dans
sa portion jéjunale d’où la possibilité de torsions, volvulus et de hernies des
circonvolutions jéjunales.

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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

Caudalement, le caecum est maintenu solidement mais sa pointe est libre et


mobile, elle est sujette aux déplacements et aux invaginations.
Seules les portions ventrale droite et dorsale droite du côlon ascendant sont
fixes ce qui favorise les torsions graves entre le côlon ventral gauche et le côlon
dorsal gauche qui sont mobiles.

e. Diverses particularités et anomalies


Le foramen épiploïque entre la bourse omentale et la cavité générale du
péritoine peut être le siège d’hernies.
La persistance de structures embryonnaires comme des ligaments ou pseudo
ligaments réalise parfois la striction ou la ligature d’une anse intestinale (ex :
Persistance du pédicule de Meckel).
L’exiguïté de l’anneau inguinal profond est à l’origine de hernie inguinale
étranglée chez le mâle.

4.La répartition anatomique des coliques

a. Les coliques d’origine stomacale


(44) (47) (48) (49)

i. Dilatation gastrique

La dilatation gastrique est l’accumulation de gaz ou de liquide au niveau de


l’estomac, elle représente chez les équidés l’affection la plus fréquente et peut
être primaire ou secondaire.

a/Étiologie

§ Causes de dilatation gastrique primaire

· Ingestion de nourriture hautement fermentescible : compliquée par une


augmentation de la pression oncotique, associée à une forte dilatation
du caecum (cas d’animaux mis au pré en mai lors de la forte poussée
d’herbe).
· Consommation d’eau excessive : après exercice ou période de privation.
· Animaux tiqueurs (aérophagie) : dilatation moins sévère.
· Ulcères gastriques.

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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

§ Causes de dilatation gastrique secondaire

· Obstruction de l’intestin grêle : plus l’obstruction est haute plus il y a du


reflux (entérite proximale),
· Iléus,
· Dilatation gastrique liquidienne lors d’accrochement néphrosplénique.

b/Signe clinique
· Douleur abdominale proportionnelle à la sévérité de la dilatation,
· Baisse de la perfusion tissulaire (hémoconcentration et déshydratation),
· « Position du chien assis » : pathognomonique d’une affection stomacale
chez le cheval adulte,
· Éructation possible lors de dilatation gastrique.

C/ Diagnostic
· Observation des signes cliniques,
· Hématocrite,
· Paracentèse,
· Échographie entre le 11ème et le 13ème espace intercostal gauche au
niveau de l’épaule.
· SN : geste diagnostique et thérapeutique de la dilatation primaire.
· Diagnostic différentiel avec la dilatation primaire/secondaire : tableau
clinique similaire sauf pour la PTR (anses du grêle dilatées ou
déplacement du côlon pour les dilatations secondaires).

d/ Traitement
La dilatation aiguë est considérée comme une urgence, de ce fait le SN doit ce
faire régulièrement pour évacuer le reflux sans pour autant administrer l’huile
de paraffine qui est contre-indiquée lorsqu’il y a du reflux.
La dilatation primaire se résout rapidement contrairement à la dilatation
secondaire qui subsiste jusqu’à ce que la cause initiale soit résolue
chirurgicalement.

e/ Pronostic
La dilatation primaire dépend de l’origine et de la durée de la crise.
En effet, l’animal guérit s’il est traité avant de développer des complications
telles qu’une fourbure ou une rupture stomacale.
Pour la dilatation secondaire : le pronostic est déterminé par la cause du reflux
mais il est souvent réservé.

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Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

ii. Rupture gastrique


a/ Étiologie
Elle peut se produire :
· Suite à une dilatation trop importante de l’estomac (1-24h post
dilatation),
· Suite à une chute au sol consécutive à la douleur,
· Par la perforation de l’estomac suite à un SN.

b/ Signes cliniques
· Soulagement brutal d’une douleur intense.
· Transpiration abondante.
· Choc hypovolémique.
· Détérioration rapide (tachycardie, muqueuses cyanosées, temps de
remplissage capillaire élevé).
· Mort en 2-4h post rupture.

C/ Diagnostic
Le diagnostic est établi à l’aide d’une bonne anamnèse, par la présence de
signes cliniques, hématocrite, protéines totales, et par une PTR.
La Paracentèse oriente également le diagnostic par l’obtention d’un liquide
trouble foncé, très cellulaire avec des particules alimentaires. Néanmoins, il est
préférable de la refaire pour être sûr de ne pas avoir ponctionné une anse.
Nécropsique : la rupture est généralement parallèle à la grande courbure,
proche ou confondue avec elle.

iii. Surcharge gastrique

1/Etiologie
Surcharge gastrique primaire
Causes extrinsèques :
· Défaut d’abreuvement : irrégulier ou insuffisant.
· Surconsommation d’aliments appétissant.
· Foin ou paille ligneux.
· Alimentation irrégulière ou ingestion trop rapide.
· Anomalies dentaires et défaut de la mastication.

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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

Causes intrinsèques :
· Sécrétions gastriques insuffisantes.
· Atonie gastrique.
· Sténose pylorique.

Surcharge gastrique secondaire


La surcharge gastrique est due essentiellement à l’empoisonnement par des
pyrrolizidines.

2/Signes cliniques
· Douleurs abdominales intenses et signes de choc.
· Grincement de dents, salivation.
· Réponse temporaire ou inexistante aux analgésiques.
· Reflux possible parfois.

3/Diagnostic
Laparotomie exploratrice, échographie ou après autopsie.

4/Traitement
Médical :
· Analgésiques.
· Fluidothérapie.
· Huile de paraffine.

Les prokinetiques sont dans ce cas déconseillés du fait qu’ils peuvent


engendrer des ruptures gastriques.

Chirurgical :
Ramollir le contenu en instillant une solution saline et en massant l’estomac.

5/ Pronostic
Réservé.
iv. Ulcères gastro-duodénaux

1/ Étiologie
C’est une affection qui touche essentiellement le jeune
Elle peut être due à :
· Un stress.

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Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

· Des larves de gastérophiles.


· Des agents viraux, bactériens et mycosiques qui entretiennent les
ulcères.
· AINS + L3-L4 (Habronémose).

2/Signes cliniques
L’ulcère gastro-duodénal est considéré comme une colique sourde et très
fruste chez l’adulte, et se manifeste par les symptômes suivants :
· Mauvaise condition physique,
· Anorexie,
· Salivation, grincements de dents.

3/ Traitement
· Antisécrétoires : cimetidine, ranitidine,
· Protecteur de la muqueuse : sucralfate,
· Inhibiteur de la pompe à proton : omeprazole,

4/ Diagnostic
Le diagnostic de l’ulcère se fait grâce à la gastroscopie.

5/ Pronostic
Le pronostic de l’ulcère gastroduodénal est généralement bon.

v. Le néoplasme gastrique

1/ Étiologie
Le néoplasme gastrique est rare, le plus commun est le carcinome gastrique à
cellules squameuses qui atteint les chevaux de plus de 6 ans et les vieux
chevaux, plus fréquent chez les mâles, surtout hongres.

2/ Signes cliniques
Les signes cliniques sont frustes et progressifs avec notamment :
· Une anorexie,
· Une dépression,
· Une perte de poids et un amaigrissement chronique.

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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

3/ Diagnostic
Le diagnostic du néoplasme gastrique se fait par la gastroscopie, une analyse
du liquide recueilli après siphonnage stomacal ou paracentèse abdominale, ou
encore par échographie.

40
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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

b. Les affections de l’intestin grêle entraînant des


coliques (44) (47) (49) (50)

i. Les obstructions simples

1/Définition
Les obstructions simples sont caractérisées par une oblitération de la lumière
intestinale sans l’altération de la vascularisation intra/extraluminale.
De ce fait, l’accumulation de fluides en plus de la distension provoque des
douleurs intenses notamment des coliques.

2/Signes cliniques
Ce sont des coliques qui durent quelques heures à 2 jours avec :
· Un mauvais état général,
· Une douleur modérée à sévère, intermittente,
· La fréquence cardiaque est de 40-60 bpm (plus faible lors de phase de
vasoconstriction),
· Muqueuses congestives,
· Hypopéristaltisme.

3/Diagnostic
· PTR : anses dilatées.
· SN : reflux +/- abondant selon la localisation de l’obstruction.
· Paracentèse : positive, donne parfois un liquide abondant.
· Analyses sanguines : déshydratation avec un hématocrite égal ou
supérieur à 45 %.

1/ Obstruction intraluminale
§ Surcharge de l’iléon

La surcharge de l’iléon peut se produire à cause d’une hypertrophie de la


musculaire iléale qui diminue la lumière, une maladie vasculaire thrombo-
embolique mésentérique, des contractions spasmodiques au niveau de l’iléon
ou encore une infestation par des ténias.

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Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

1/ Signes cliniques
On note au début une obstruction simple, 6-10h plus tard du gaz et des fluides
s’accumulent ce qui aboutit à une distension intestinale puis gastrique.

2/Traitement
Médical avec des analgésiques, une fluidothérapie, de l’huile s’il n’y a pas de
reflux.
Chirurgical qui doit être effectué avant nécrose et perforation de la muqueuse
iléale ou rupture gastrique secondaire.

3/Pronostic
Si la chirurgie est effectuée dans les 18h suivant les signes de coliques, le
pronostic est généralement bon.

§ Obstruction par des ascaris


L’obstruction se produit généralement après la vermifugation d’un animal très
infesté.

1/ Signes cliniques
Obstruction non étranglée, partielle ou complète, le reflux contient parfois de
grandes quantités d’ascaris.

2/ Traitement
Médical : huile de paraffine, antalgiques, anthelminthiques
Chirurgical dans les cas très réservés.

3/ Pronostic
Réservé (rupture intestinale et libération de toxines par les ascaris détruits).

2/ Obstruction extraluminale
L’obstruction extraluminale peut se produire lors de :
· Lipome pédiculé,
· Néoplasies : lymphosarcomes, carcinomes découverts lors de
laparotomie exploratrice,
· Adhérences : suspectées suite à une péritonite ou à une chirurgie
abdominale. C’est une obstruction partielle provoquant des coliques
récurrentes, palpable lors de la PTR. Ce qui nécessite une seconde

42
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

chirurgie (chance de survie plus faible si seconde chirurgie avant 90


jours) sinon il est préférable d’euthanasier l’animal.
· Abcès abdominaux : concernent le mésentère et font suite à une
infection respiratoire,
· Compression de l’intestin grêle par un autre viscère.

ii. Les occlusions étranglées

1. Définition
Les occlusions ou obstructions étranglées sont définies comme étant
l’interruption de la circulation sanguine intestinale, associée à un blocage
intraluminal conduisant à une obstruction intestinale étranglée. Ces occlusions
sont caractérisées par une congestion et un œdème de la paroi intestinale, une
accumulation de liquide hémorragique dans la lumière intestinale et par la
perte de l’intégrité de la muqueuse du segment affecté.

2. Signes cliniques
Coliques très violentes, d’apparition brutale, les analgésiques sont dans ce cas
inefficaces.
· État général très altéré, sudation,
· Douleur sévère et continue ou modérée et intermittente,
· Fréquence cardiaque = 70-90 battements par minute,
· Pouls filant,
· TRC : 6-7 secondes,
· Muqueuses congestionnées,
· Extrémités froides,
· Hypomotilité intestinale.

3/ Diagnostic
· SN : présence de gaz et de liquide (9-12 litres),
· PTR : anses dilatées et oedématiées (paroi > 3mm) et absence de
motilité.
· Paracentèse : au début protéines < 25 g/l, cas très avancé protéines > 40
g/l (liquide séro-sanguinolent, opaque),
· Hématocrite = 40-60 %,
· Protéines totales > 80 g/l.

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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

4/ Traitement
Exclusivement chirurgical.

§ Volvulus et torsion
Les volvulus et les torsions se produisent généralement chez les chevaux de
moins de 3 ans.
Ils sont le résultat d’une altération du péristaltisme, surtout lors de lésions
prédisposantes comme les hernies internes de l’Intestin grêle, l’infarcissement
et les adhérences. Les facteurs prédisposants sont le changement total de
l’alimentation ou une infestation ascaridienne sévère.
L’iléon est souvent touché à cause de sa position fixe à la jonction iléo-caecale.
La mortalité est de l’ordre de 80 %.
Si plus de 10-12m de l’intestin grêle est dévitalisé, l’euthanasie s’impose.

§ Intussusceptions et invaginations
Se produisent souvent chez les chevaux de moins de 3 ans.
L’intussusception et l’invagination sont le résultat d’un péristaltisme anormal.
Les facteurs prédisposants sont :
· Le changement brutal d’alimentation,
· L’infestation ascaridienne massive,
· L’entérite,
· L’obstruction par un corps étranger,
· Tumeurs intraluminales,
· Fixation de ténias à l’orifice iléo-caecal.

Le pronostic est bon si le diagnostic est précoce sinon il est réservé à cause
des risques post opératoires : iléus paralytique, péritonite, abcès sur les
sutures.

§ Hernies internes
La plus fréquente est l’incarcération dans le foramen épiploïque (figure 8).
Généralement les chevaux de 6-7 ans (en relation avec l’atrophie avec l’âge du
lobe droit du foie).
Le sens antégrade (le plus fréquent) : anse intestinale passant depuis la cavité
péritonéale au travers du foramen dans la bourse omentale donc de droite vers
la gauche (>< sens rétrograde).
Les signes cliniques sont atypiques : douleur légère, peu de reflux.
Avec la PTR, il est possible de déclencher une douleur en attrapant la bande
ventrale du caecum.

44
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

Le traitement est chirurgical.

Figure 8 : Incarcération de l’intestin grêle dans le foramen épiploïque (40)

§ Hernies diaphragmatiques

Les hernies diaphragmatiques sont rares, elles sont congénitales ou acquises.


Les hernies congénitales ont une origine lors de l’embryogénèse ou se
produisent lors de l’expulsion du poulain avec une rupture du diaphragme.
Les hernies acquises sont associées à un traumatisme ou à une pression
abdominale sur le diaphragme (gestation, dystocie, distension gastro-
intestinale)
Les signes respiratoires ne sont pas toujours présents.
Lors de la PTR on peut noter un abdomen vide.
Le diagnostic de certitude est la radiographie du thorax ou encore
l’échographie.
Le tableau clinique est semblable à celui d’une obstruction intestinale
étranglée.
Le traitement est chirurgical et le pronostic est très sombre.

45
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

§ Les hernies externes

C’est une hernie inguinale étranglée qui se produit chez les chevaux entiers.
Souvent associée à un exercice violent, lors de la reproduction ou suite à un
traumatisme. Cette hernie est unilatérale, le scrotum touché est ferme, enflé,
froid. Quant à l’anse herniée, elle est palpable par PTR.
La réduction rectale est possible, mais il y’a un risque de perforation rectale, de
déchirure de l’anse herniée et le retour d’une anse dévitalisée dans l’abdomen.
Le diagnostic est confirmé par PTR. En effet, il faut toujours vérifier la région
des anneaux inguinaux internes chez un équidé mâle en colique.
Le traitement est essentiellement chirurgical.
Le pronostic : bon si intervention rapide.
Les hernies ombilicales sont fréquentes chez le poulain. Leur traitement est
chirurgical, et ce, en suturant l’anneau herniaire ombilical après en avoir retiré
l’intestin.

§ Les lipomes pédiculés


Ce sont des masses bénignes suspendues dans la cavité abdominale, souvent
multiples, et de taille variable d’à peu près 30 cm.
Souvent chez les chevaux âgés (> 9 ans).
Cliniquement on observe une occlusion intestinale étranglée.
Le traitement est chirurgical.
Le pronostic : en fonction de la longueur de l’intestin réséqué et du temps
écoulé entre le début des coliques et l’intervention.

c. Les affections inflammatoires

Les affections inflammatoires sont dues à un traumatisme (parturition), une


infection (péritonite) ou à des entités pathologiques qui provoquent une
inflammation locale ou générale comme une masse intra-abdominale
(tumeurs, granulomes, anévrismes, abcès, hématomes, adhérences). Ce sont
des coliques sourdes et récurrentes.

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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

iii. L’entérite proximale

1/ définition
L’entérite proximale est une duodénite-jéjunite proximale qui est définie
comme un syndrome idiopathique caractérisé par un iléus paralytique qui
entraîne une douleur abdominale et un reflux gastrique.
Aucun agent étiologique n’a été identifié (salmonelles, clostridies pourraient
être impliquées).
Les lésions sont caractérisées par une distension de l’intestin grêle, par un
liquide brun rougeâtre, des pétéchies et par l’ecchymose de la séreuse.
L’histologie varie de l’œdème et l’hyperhémie de la sous-muqueuse à la
nécrose de la muqueuse.
Fréquente chez les équidés adultes.

2/ signes cliniques
· Douleur légère à sévère,
· Alternance de phases de douleur et de dépression,
· Température rectale supérieure à 38,5°C,
· Apaisement après SN, reflux supérieur à 12 litres (liquide brun orangé,
malodorant),
· Absence de bruits digestifs.

3/ diagnostic
· PTR : anses dilatées,
· SN : reflux abondant brun orangé, malodorant,
· Paracentèse : liquide trouble les premières 24 heures puis séro-
hémorragique lors de nécrose.

4/ Traitement
Traitement médical : SN, fluidothérapie, analgésiques (xylazine ou flunixine
méglumine), antibiothérapie (pénicilline) et héparine (40-60 UI/kg, SC) pendant
7-10 jours.

5/Pronostic
Plus ou moins réservé.
Le taux de mortalité est élevé à cause des complications : fourbure, thrombo-
phlébite, néphrite, CIVD, hépatite.

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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

Récidives possibles quelques mois plus tard.


d. Les coliques du gros intestin
(44) (47) (49) (51) (52)

Les coliques du gros intestin représentent une affection fréquente et


impressionnante. L’exploration rectale et l’évolution de l’état clinique sont des
points essentiels à prendre en considération pour décider un traitement
adapté.
Les affections du gros intestin sont :
· Les obstructions,
· Les occlusions,
· Les phénomènes d’infarcissement.

i. Les obstructions

Les causes de l’obstruction sont :

§ Les affections créées par les corps étrangers (entérolithes, etc),


§ Les déplacements ou accrochements pour lesquels aucun phénomène
occlusif (strangulation) n’intervient.
Généralement, les signes cliniques associés à des affections obstructives pures
du gros côlon sont moins violents que ceux que l’on peut rencontrer avec des
affections obstructives de l’intestin grêle.
Ces obstructions conduisent à une séquestration de fluide et d’électrolytes
dans un volume relativement limité au niveau intestinal.
En revanche, l’accumulation de gaz causée par les fermentations est une
source de distension et de douleur récurrente importante. La déshydratation
qui se développe nécessite des perfusions. La distension en amont du site
obstrué conduit à l’apparition de phénomènes douloureux.
Au début, l’état général n’est pas altéré et le contenu péritonéal n’est pas
modifié. Progressivement, et si l’obstruction est totale, la distension intestinale
diminue le retour veineux jusqu'un point tel que la muqueuse intestinale est
endommagée, puis la séreuse. Ces deux parois ne fonctionnent plus
normalement et les bactéries et toxines peuvent gagner la cavité péritonéale et
le sang circulant. Une ponction péritonéale réalisée à ce stade reflète les
changements survenus au niveau de la barrière muqueuse et séreuse.

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Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

ii. Les occlusions

Une occlusion consiste en un blocage complet de la lumière intestinale et à des


perturbations de l’irrigation sanguine intestinale (phénomène de
strangulation). Les occlusions évoluent beaucoup plus rapidement au niveau de
la baisse de l’état général, l’hypovolémie et le choc endotoxique, provoquant
les extravasations de sang dans les espaces sous-muqueux du côlon. Le liquide
péritonéal reflète les changements intervenus au niveau de la morphologie
intestinale.
Les occlusions peuvent être provoquées par des phénomènes de torsion ou
volvulus, d’incarcération et d’invagination. À la laparotomie, l’intestin est
hémorragique avec parfois une coloration qui évolue jusqu’àu bleu foncé/noir.
Sa paroi est épaissie et la lumière intestinale est remplie de liquide
sanguinolent. L’intestin est très fragile et sa manipulation nécessite beaucoup
de précautions. Le succès d’une éventuelle intervention chirurgicale dépend de
la durée pendant laquelle ont évolué les symptômes, et de la quantité
d’intestin touchée.
Quatre heures apparaissent comme une durée limite d’évolution pour un
pronostic chirurgical favorable (torsion du côlon).

iii. L’infarcissement

Dans cette partie, on place les phénomènes d’infarcissement sans strangulation


de l’anse intestinale. Deux formes ont été identifiées chez le cheval.
· La première : Il existe initialement une lésion de thrombose de l’artère
mésentérique crâniale ou de ses branches iléo-caeco-colique. Ces lésions sont
produites par la migration des stades 4 et 5 des larves de Strongylus vulgaris.
Le débit sanguin au niveau des anses intestinales concernées est diminué
mécaniquement et également par des spasmes vasculaires induits par
l’irritation provoquée par ces larves. L’agrégation plaquettaire qui est
l’altération initiale, engendrée par la migration du stade 4 de Strongylus
vulgaris, provoque le relargage de thromboxane, la prostaglandine ayant une
action vasoconstrictrice très importante. La lésion d’infarcissement qui se
développe provient de la baisse du débit sanguin, de l’hypoxie tissulaire et de la
perte de l’intégrité des capillaires. Dans certains cas, on peut voir des lésions
d’infarcissement liées purement à l’ischémie. Dans la mesure où il n’y pas
d’obstruction de la lumière et une distension modérée de l’anse intestinale, la
douleur et la détérioration de l’état général surviennent plus lentement. Il

49
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

arrive que la gravité du cas ne soit constatée que lorsque l’affection a évolué
considérablement.
· La deuxième forme d’affection d’infarcissement est provoquée par la
diminution du débit sanguin au niveau intestinal, due à d’autres causes que
l’inflammation artérielle et, de manière générale, à une baisse du débit
cardiaque (lié par exemple à l’hypovolémie). La réduction du débit cardiaque,
même si elle est provisoire, peut provoquer dans certain cas une lésion
d’infarcissement (choc). La distension intestinale, lorsqu’elle est trop grave,
peut provoquer également l’apparition des lésions identiques par compression
vasculaire.
La séquence d’événements pathologiques ne s’arrête pas au moment de la
levée de l’ischémie puisque les phénomènes de reperfusion prennent alors le
relais.

d.1 Le Caecum
i. Le tympanisme

Le tympanisme du caecum est rarement une affection primitive.


Généralement, il est secondaire à l’iléus ou à l’obstruction du gros intestin,
parfois à l’ingestion d’aliments très fermentescibles. Il s’agit d’un phénomène
extrêmement douloureux. La distension du flanc droit est notée, ou parfois une
distension bilatérale des deux flancs. L’exploration rectale typique indique une
distension du caecum et la présence d’une volumineuse bande caecale médiale
sur la surface viscérale.

Traitement

Le traitement consiste en la trocardisation du caecum. Si la distension


réapparaît, la chirurgie est à préconiser.

ii. L’impaction

Deux formes d’impaction caecale sont notées :


· Une impaction qui révèle une consistance très dure avec des fèces
fermes ;
· Une impaction qui montre une consistance molle avec des fluides et des
ingestas.
Cette dernière représente probablement un dysfonctionnement caecal. Cette
affection montre habituellement un développement progressif. L’animal peut

50
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

extérioriser des signes de coliques intermittentes pendant une semaine ou


plus, avant les signes d’obstruction totale. La perforation caecale peut en être
une séquelle. Les fluides et les ingestas peuvent outrepasser l’obstruction si
elle est située en bas, vers la pointe du caecum. Dans bien des cas, les chevaux
continuent à passer des quantités réduites de fèces.
La pathogénie implique :
§ Une suralimentation,
§ Une motricité intestinale réduite,
§ D’éventuels dysfonctionnements de l’orifice caeco-colique,
§ Une mauvaise dentition et une nourriture de mauvaise qualité.
Les signes de coliques sont modérés et intermittents. Lorsque le caecum est
très lourd, la douleur est parfois permanente et sourde.
L’auscultation de l’abdomen indique un silence intestinal. Dans certain cas, le
flanc droit peut être distendu. À l’examen rectal, le caecum apparaît tendu et il
remplit le côté droit de la cavité abdominale.

Traitement

Le traitement médical consiste en l’administration de laxatifs. La réponse est


variable et dépend du type et de la nature de l’impaction.
Le traitement chirurgical consiste en une entérotomie et une évacuation. Un
fort taux de récidives est décrit à la suite d’une vidange simple, ainsi une
anastomose du caecum au côlon ventral droit est recommandée. Une
technique d’agrandissement de l’ostium caeco-colique avec un abord par le
flanc droit est aussi décrite (51)

iii. Torsion/volvulus

La torsion du caecum seul est rare. Elle est associée le plus souvent à une
torsion/volvulus des côlons repliés.
La torsion se produit généralement dans le sens des aiguilles d’une montre. Elle
peut être secondaire à une affection autre que l’intestin et peut être
diagnostiquée en fin de gestation. Le volvulus complet du côlon provoque des
coliques extrêmement violentes et une détérioration très rapide de l’état
général.

Traitement

Le traitement est chirurgical et des cas de typhlectomie et d’anastomose iléo-


colique ont été décrits (51).

51
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

iv. L’infarcissement

Les lésions d’infarcissement provoquées par les migrations larvaires semblent


plus fréquentes au niveau du caecum qu’ailleurs. Cela est vraisemblablement
dû à la distribution vasculaire dans ce secteur.
Les signes cliniques sont très variables, mais on assiste à une détérioration
physiologique progressive. Le phénomène douloureux est plutôt initial et suivi
par une dégradation de l’état général. L’examen rectal peut indiquer une
douleur au niveau du caecum.

Traitement

Il semble que cette affection ait tendance à récidiver et à évoluer de manière


progressive malgré un traitement chirurgical agressif, avec des récidives dans
les 24-48 heures suivant la chirurgie (lésion de type infarcissement).

v. L’invagination

L’invagination, qu’elle soit caeco-caecale ou caeco-colique, est un phénomène


rarement diagnostiqué.
L’évolution clinique peut se faire selon deux modes :
· Un mode chronique avec perte de poids, réduction de la production de
crottins et épisodes de coliques d’intensité modérée (il s’agit
d’invagination provoquant peu de perturbations du transit intestinal du
grêle),
· Lorsque l’obstruction est totale, l’expression de la douleur est beaucoup
plus violente. À l’examen rectal, une masse très dure est trouvée dans le
quart supérieur droit de l’abdomen, et, dans certain cas, on ne trouve
pas le caecum. Généralement, dans ce cas, on sent également des anses
dilatées d’intestin grêle.

Le diagnostic définitif n’est établi que lors de la laparotomie. Il semble que


certains facteurs puissent prédisposer à cette affection :
§ Migration de Strongylus vulgaris,
§ Abcédation de la paroi du caecum,
§ Transit intestinal perturbé lors de vermifugation par des
organophosphorés,
§ Infestation grave par des verts plats (Anaplocephala perfoliata)

52
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

Traitement

Le traitement est chirurgical. La réduction et la typhlectomie partielle ou totale


sont réalisées chirurgicalement. Une typhlectomie partielle peut être
nécessaire.

vi. Rupture

La rupture peut être primitive à la suite d’une obstruction par la nourriture ou


de tympanisme. Elle peut être secondaire à la fin de la gestation et à l’existence
d’un adénocarcinome.

Traitement

L’euthanasie est recommandée.

vii. Adhérences

Les adhérences du caecum peuvent survenir après une laparotomie


exploratrice ou un précédent épisode de coliques traité chirurgicalement ou
médicalement s’il y’a eu inflammation des séreuses.

Traitement

Médical ou chirurgical, le traitement dépend de la gravité des signes observés.

d.2 Le côlon ascendant

i. Tympanisme

Le tympanisme peut correspondre à une lésion primitive par obstruction simple


par des ingestas, ou accompagner un déplacement du côlon. Le diagnostic n’est
pas toujours évident à confirmer. L’exploration rectale est généralement
l’élément décisif du diagnostic.

Traitement

53
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

Le traitement, pour les cas non accompagnés du déplacement du côlon, est


médical.
La laparotomie exploratrice est recommandée pour les cas qui ne répondent
pas au traitement médical et qui présentent une détérioration générale.
La chirurgie est indiquée lorsque l’on est certain d’être en face d’un
entérolithe, d’un corps étranger ou d’un déplacement grave du côlon.

ii. L’impaction

L’impaction du côlon ascendant est l’une des causes les plus fréquentes des
coliques chez les équidés.
Elle peut être due à une infestation parasitaire, un stress par la stimulation
des récepteurs alpha2 de la paroi intestinale qui pourrait entraîner une
certaine paralysie intestinale, le sable ou le gravier.

Traitement
Le traitement peut être médical. Il consiste en l’administration de laxatif
notamment l’huile de paraffine. Une perfusion doit être mise en œuvre en
fonction des besoins.
Dans des cas rares la chirurgie est nécessaire.

iii. Entérolithes et corps étrangers

Le site le plus fréquent de présence de corps étrangers et d’entérolithes est la


jonction entre le côlon dorsal droit et le côlon transverse.
L’obstruction par un corps étranger peut s’accompagner de phénomènes de
nécrose pariétale. Il semble que la plupart des entérolithes puissent se former
lorsque le pH du côlon est élevé et lorsqu’une alimentation riche en
magnésium (foin de luzerne) et en phosphore (son) est donnée. Les conditions
d’entretien jouent un rôle important.
Ces coliques évoluent sur un mode progressif et parfois avec un épisode
suraigu qui justifie l’acte chirurgical.
Pour le diagnostic, la radiographie peut être utilisée.

Traitement
Le traitement est chirurgical avec un bon pronostic.

54
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

iv. Les déplacements du côlon

Les déplacements non étranglés du côlon sont le résultat de phénomènes


d’entrappement, de flexions ou de torsion d’un degré inférieur à 240°. Ces
déplacements provoquent une compression suffisante pour obturer la lumière
intestinale, mais l’irrigation vasculaire reste peu perturbée.
Cliniquement, ces déplacements peuvent ressembler aux impactions du gros
côlon, mais ils répondent parfois mal à la thérapeutique médicale.
Le diagnostic est fondé sur l’examen rectal, l’absence de réponse au traitement
médical. La détérioration de l’état général est habituellement lente. Au niveau
de l’examen rectal, on peut trouver :
· Une absence de palpation d’impaction,
· Une absence de la courbure pelvienne,
· Une courbure pelvienne à droite du caecum,
· Un déplacement de la rate loin de la paroi abdominale et côlon gauche
ascendant vers l’espace néphrosplénique (dans le cas de déplacement
dorsal gauche).
· Un déplacement du caecum,
· Certains de ces déplacements qui peuvent évoluer en affection de type
occlusif (torsion à 360° ou 720° du côlon).

o Déplacement dorsal gauche (entrappement néphrosplénique du gros


côlon DDGC)

Dans le déplacement à gauche du côlon gauche, l’ensemble des côlons se


déplace dorsalement entre la paroi abdominale et la rate peut venir
s’incarcérer dans l’espace néphrosplénique (entrappement). Les côlons
gauches reposent entre le rein gauche dorsalement, le ligament
néphrosplénique ventralement et le pôle dorsal de la rate latéralement. Ce
déplacement s’accompagne d’une torsion à 180° du côlon à gauche.

Traitement
Dans les cas simples, avec peu de distension gazeuse, la mise à la diète sous
perfusion et la décompression de l’estomac par le sondage et du caecum avec
la trocardisation suffisent à la guérison.
Des techniques visant à rouler le cheval sous anesthésie en élevant les
postérieurs ont été décrites et permettent selon les auteurs de réduire de
nombreux cas.

55
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

Dans les cas rebelles avec nécrose la chirurgie s’impose. Deux techniques
chirurgicales ont été décrites : un abord par la ligne blanche et un abord par le
flanc avec résection de la 18ème côte.
En cas de récidives, une résection partielle du côlon ascendant est à effectuer.

o Déplacement dorsal droit du côlon (DDDC)

Les réservoirs coliques passent entre la paroi abdominale droite et le caecum.


Initialement dans une position crânio-caudale, puis ultérieurement, ils peuvent
se déplacer plus crânialement jusqu’à ce que la courbure pelvienne atteigne le
diaphragme.
Occasionnellement, le côlon ascendant s’enroule autour du caecum dans une
direction opposée. Dans tout les cas, une torsion survient au niveau du côlon
transverse. La torsion est le plus souvent de 180° à 360° mais sans
compromission vasculaire.
Cliniquement, le DDDC ressemble à des impactions du côlon. La fosse lombaire
droite est distendue. A l’exploration rectale, le côlon dorsal et ventral droit sont
distendus et sont palpés transversalement juste crânialement au détroit du
bassin. La base du caecum peut être palpée plus loin dans la cavité abdominale
et l’on sent les côlons enroulés autour de la base. Dans de nombreux cas, l’état
général de l’animal peut se dégrader rapidement.

Traitement
La plupart de ces cas ne répondent pas au traitement médical, la réduction est
chirurgicale.
A la chirurgie, on trouve la courbure pelvienne au niveau du diaphragme.

v. Torsion du côlon

Cette forme particulière de déplacement du côlon résulte d’une


torsion/volvulus supérieur à 360° du côlon ou du côlon et du caecum. La
plupart du temps, le nœud de torsion est à la base du caecum et du côlon en
région du ligament caeco-colique et la rotation se fait dans le sens inverse des
aiguilles d’une montre.
L’incident semble plus fréquent chez les juments gravides dans leur dernier
trimestre de gestation ou juste après le poulinage.
Les signes cliniques sont :
· Une douleur digestive sans rémission,
· Un rythme cardiaque supérieur à 80 battements par minute,

56
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

· Un choc et une déshydratation d’installation rapide,


· Un tympanisme du côlon.

L’examen rectal associé aux signes cliniques suffit généralement à établir le


diagnostic. À la palpation, les côlons sont déplacés, transversaux, la paroi est
plus épaisse que la normale.

Traitement

La décision chirurgicale doit être rapide et la réanimation médicale


extrêmement efficace.
Les recommandations sont :
· Une réduction de la torsion sans résection lorsque cela est possible,
· Résection du côlon dans un 2ème temps pour prévenir les récidives
fréquentes dans ce type d’affection,
· Euthanasie dans les autres cas.

vi. Infarcissement

L’infarcissement du côlon, comme celui du caecum, est généralement associé à


une affection de type thrombotique de l’artère mésentérique crâniale et de ses
branches iléo-coliques.
Cliniquement, l’affection peut se manifester par des coliques spasmodiques
avec des degrés variables de douleur et d’iléus. Dans certains cas, des
phénomènes localisés peuvent justifier une intervention chirurgicale.
Le diagnostic pré-chirurgical est extrêmement difficile.

vii. Colites du côlon droit

La colite du côlon droit est une source d’affection chronique et hypo-


protéinémiante.
Les chevaux sont en général présentés avec des commémoratifs de traitement
de longue durée à la phénylbutazone.
La diarrhée et la perte de poids chroniques sont généralement remarquées lors
de l’examen clinique.
La pathogénie de cette colite ulcérative est mal connue. Cependant, on pense
que des ulcères peuvent être à l’origine d’une colonisation de la muqueuse
colique par des bactéries. Ils peuvent aussi être à l’origine de la formation
secondaire d’érosion importante de la muqueuse accompagnée de nécrose de
la paroi. La conséquence en est une entéropathie exsudative.

57
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

viii. La rupture

Les causes de ruptures sont :


· L’infarcissement,
· La distension tympanique,
· La rupture lors de manipulations chirurgicales.

d.3 Le côlon descendant

i. Impaction alimentaire

L’impaction alimentaire est la cause la plus fréquente de coliques trouvant son


origine au niveau du côlon descendant.
À l’exploration rectale, on sent très généralement des sites d’impaction dans le
côlon descendant.
Le traitement est généralement médical et fait appel aux laxatifs.

ii. Les entérolithes

La plupart d’entre elles se formeraient lorsque le pH du côlon est élevé et


lorsqu’une alimentation riche en magnésium est donnée.

iii. Les impactions par corps étrangers

Les impactions par corps étrangers sont relativement fréquentes chez les ânes
et souvent est une trouvaille d’autopsie.

iv. Occlusion du côlon descendant

Les phénomènes strangulatifs du côlon descendant sont rares.


L’incarcération peut survenir au niveau ombilical, inguinal ou scrotal du fait
d’un lipome ou d’une bande fibreuse.
L’invagination a été également décrite.
Les signes cliniques sont violents comme ceux d’une occlusion.

58
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

e. Les coliques extradigestives (46)

Les douleurs extra-digestives ne représentent pas plus de 3 à 4% des coliques.


Elles sont classées en :

- Extra-abdominales :
· Myopathies,
· Fourbure,
· Fracture,
· Coliques d’origine neurologique,
· Pleurésie.

- Abdominales :
· Urogénitales, les organes les plus fréquemment en cause sont
principalement les ovaires (ovulations douloureuses chez certaines
juments, tumeurs de l’ovaire, contractions utérines lors de
gestation, torsion utérine ...), plus rarement les reins ou la vessie
(calculs urinaires volumineux...), les testicules (torsion testiculaire).
· Pancréatiques.
· Atteintes hépatiques par des plantes toxiques.
Les différents types de coliques et leur étiologie peuvent être résumés dans la
figure 9 et le tableau 8.
Figure 9: Classification des coliques selon l’étiologie (53)

59
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

Tableau 8 : La classification des coliques selon la maladie les provoquant (53)

Classification Type de maladie Cause possible

Spasme Inconnue
Impaction Alimentation
Obstruction
Flatulences Excès de fermentation
intraluminale
Masse occlusive Corps étrangers
Déséquilibre
Stase
électrolytique
ILEUS Iléus paralytique
Augmentation du Réponse
tonus intestinal sympathomimétique
Prédisposition
Hernie inguinale
Déplacement, anatomique
Strangulation Volvulus du gros
Mobilité anormale
côlon
Thromboembolique Artérite vermineuse
Colite Salmonelle
INFLAMMATION Entérite
Abcès Streptococcus equi
Toxines Cantharides
Squameux Inconnue
Gastriques
Glandulaires
ULCERES Anti-inflammatoire non
Intestinaux
stéroïdiens
Colite dorsale
Gestation Contractions utérines
Myosite Exercice
FAUSSES Maladie du foie Plantes toxiques
COLIQUES Vessie/Rein Atonie de la vessie
Pleurite Pneumonie
Psychogène Vice

60
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

5.Symptômes et manifestations des coliques


chez l’âne (43) (53) (54) (55)
L’âne atteint de coliques présente un changement d’attitude, de l’anorexie, et
une diminution du temps de remplissage capillaire.
Dans les cas graves, telle qu’une strangulation de l’intestin, l’âne présente une
transpiration profuse, il se roule et se couche.
En effet, Les ânes montrent peu de signes de douleur et les coliques ne sont
parfois identifiées qu’au stade terminal de la maladie
Chez cette espèce, la douleur peut se manifester par une position debout avec
la tête baissée, par un décubitus ou par une modification du comportement. Il
arrive qu’une crise abdominale aiguë se manifeste par des signes similaires à
ceux observés chez le cheval.
Chez les ânes de petite taille, le ballottement abdominal et la palpation externe
sont parfois utiles pour évaluer une douleur abdominale et une distension.
Les ânes supportent un taux de déshydratation élevé et une hypovolémie plus
marquée que les chevaux en raison de leur adaptation à la vie en milieu aride.
Comme chez le cheval, des bruits intestinaux augmentés peuvent être le signe
de coliques spasmodiques. Néanmoins, chez l’âne, ces derniers se manifestent
plus fréquemment par une douleur abdominale marquée et une réduction ou
une absence de bruits intestinaux.
Le tableau 9 montre les indicateurs comportementaux de la douleur
abdominale chez l’âne et le cheval.

Tableau 9 : Les indicateurs comportementaux de la douleur abdominale chez le


cheval et l’âne (63).
Cheval Âne
Hennissement et Oui Non
grognement

Se rouler Oui Rare


Se frapper le ventre Oui Non
Se regarder les flancs Oui Non
S’étirer Oui Non
Dépression Oui Oui

Chez le cheval, les indicateurs comportementaux (tableau 9) spécifiques de la


douleur abdominale (ICSA) sont nombreux et remarquables. En effet, lorsqu’il a

61
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

mal au ventre, le cheval est dans un état d’agitation. Il se roule, se frappe le


ventre, se regarde les flancs, s’étire, hennit et grogne. Il peut aussi être dans un
état de dépression. Par contre, chez l’âne, les ICSA sont peu nombreux et
discrets (tableau 9).
Lorsqu’il a mal au ventre, l’âne est seulement dans un état de dépression. On le
voit parfois se rouler mais c’est rare (63).

62
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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

6.Examen des coliques


Sur le terrain, le vétérinaire doit mener un examen complet et approfondi avec
le recueil de l’anamnèse, la prise des paramètres cliniques, la PTR, le SN et la
paracentèse abdominale. Un examen clinique approfondi permettra également
la détection des «fausses coliques » associées à l'appareil urinaire, respiratoire,
cardiovasculaire, endocrinien, reproducteur et les systèmes musculo-
squelettique(43).

a. Recueil de l’anamnèse

La douleur s’exprime d’abord par la disparition du comportement normal puis


par l’apparition d’un comportement anormal. Les propriétaires connaissent
bien leurs animaux et voient tout de suite chez eux le moindre changement de
comportement donc ce sont eux qui sont les plus à même de détecter la
douleur de manière précoce (57)
Tout changement dans la gestion doit être noté comme le changement de
régime alimentaire, l'accès à trop de nourriture hautement fermentescible ou
une soudaine augmentation de l'exercice. D'autres considérations sont de
savoir si l'ânesse est gestante ou encore de se renseigner sur ses antécédents
pathologiques.
Ces renseignements doivent inclure également le signalement de l’individu, la
durée des signes cliniques, la sévérité et la fréquence de la douleur, le moment
ou l’animal a été observé en bonne santé pour la dernière fois (58).

b. Paramètres cliniques chez l’âne


La fréquence cardiaque chez l’âne
La fréquence cardiaque et le pouls sont importants pour l'évaluation des
coliques ainsi que la gravité de la maladie. Cependant, contrairement au cheval
la fréquence cardiaque est peu influencée par la douleur, mais dépend de
l’hémoconcentration, de la diminution du retour veineux et de la réponse
cardiovasculaire à l’endotoxémie (43).
Les ânes atteints de coliques à impaction ont en général une fréquence
cardiaque inférieure ou égale à 60 bpm. Par contre, les ânes atteints d’une
autre cause présentent une fréquence cardiaque comprise entre 60 et 100
bpm. Cela peut être expliqué par le fait que les impactions ont peu d’effets sur
le volume sanguin circulant (43).

63
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

Il convient également de considérer que les ânes supportent une hypovolémie


plus marquée que les chevaux et un taux de déshydratation élevé en raison de
leurs adaptations au climat aride (54).

Fréquence respiratoire
La fréquence respiratoire normale chez l’âne est comprise entre 12 et 44
mouvements par minute, son augmentation peut éventuellement nous
renseigner sur l’existence de douleur abdominale (54).
De plus, une élévation de la fréquence respiratoire, accompagnée de cyanose,
devrait être considérée comme la preuve d'une très grave maladie.

La température rectale :
La température rectale doit être prise avant d’effectuer une PTR, elle est
légèrement inférieure à la température du cheval avec une moyenne de 37,1°
C (36.2-37.8 °C). Son élévation peut être due à un effort physique ou aux
infections (54).
Chez le cheval, une légère hyperthermie peut survenir en cas d’efforts
musculaires importants lorsque ceux-ci sont associés à des coliques violentes,
en particulier au cours des mois chauds d’été (59). Une température élevée
peut être reliée à un processus inflammatoire ou infectieux, telle qu’une
péritonite ou une entérite. A l’inverse, une hypothermie, associée à une
tachycardie, est indicatrice du développement d’une compromission
circulatoire et d’un choc potentiel (59).

La perfusion tissulaire périphérique :


La perfusion tissulaire périphérique s’évalue par le TRC, la coloration des
muqueuses, la température des extrémités et, éventuellement, par le signe de
pli de peau (60).
Le TRC se définit comme le temps nécessaire au retour à la couleur initiale de la
muqueuse gingivale après qu’une pression digitale ait été appliquée.
Physiologiquement le TRC est de un à deux secondes. Lorsque la circulation
vasculaire est compromise, il augmente avec l’hypovolémie pour dépasser les 5
à 6 secondes dans les stades de chocs avancés (60).
La coloration des muqueuses est normalement rose pâle, des muqueuses pâles
accompagnent souvent un état douloureux et/ou un état de choc. Lorsque ce
dernier est plus avancé et/ou en présence d’une endotoxémie, les muqueuses
sont d’un rouge de plus en plus foncée pour devenir bleu violacée lorsqu’un
état de choc grave est installé (60).
Chez l'âne, la muqueuse buccale est normalement rose pâle, mais avec moins
de teinte jaunâtre par rapport au cheval.

64
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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

Un certain degré de pâleur peut parfois être considéré comme normal chez les
ânes âgés (54).

c. Auscultation abdominale

L’auscultation abdominale donne des indications sur le péristaltisme, qui est le


mouvement propre aux intestins afin de favoriser la progression des aliments.
Son étude ce fait à l’aide d’un stéthoscope, en auscultant classiquement quatre
quadrants abdominaux : les cadrans supérieur et inférieur du flanc gauche
(bruits du côlon et de l’intestin grêle) et les cadrans supérieur et inférieur du
flanc droit (bruit du caecum). De plus, l’auscultation d’un cinquième quadrant,
à savoir l’abdomen en région déclive, permet d’entendre « des bruits de
vagues » en présence de coliques de sable. (59) (60) (61).
Il est important pour l’examinateur de se souvenir que les bruits intestinaux
varient considérablement en fonction des individus, mais également chez un
même animal selon le niveau de l’activité physique, le temps écoulé depuis le
dernier repas et les différents stades de la pathologie considérée (59).
Il est possible de différencier arbitrairement des bruits mixtes (mélanges de
bruits de gaz et de fluides, correspondant au brassage des aliments dans le
côlon), des bruits propulsifs ou borborygmes (progression des aliments dans les
différents segments intestinaux) et des bruits métalliques, inertes,
correspondant à l’éclatement de bulles à la surface de liquides dans un
réservoir intestinal distendu (par exemple, lors de tympanisme du caecum)
(62).
Dans pratiquement tous les cas de douleurs abdominales, les bruits propulsifs
sont réduits à absents, alors que les bruits mixtes persistent plus ou moins.
De manière générale, plus la pathologie intestinale est sévère, plus l’activité
péristaltique est diminuée, le pire étant le silence abdominal total (60).
En raison de la taille réduite de l'âne, la séparation de l'abdomen en
"quadrants" est moins utile (54).

d. Appétit
L’appétit doit être évalué chez l'âne car chez certains, l’anorexie est le seul
signe apparent de la douleur abdominale. Si cette anorexie est prolongée depuis
plusieurs jours, il ce peut qu’une hyperlipémie secondaire soit installée. Une
prise de sang doit donc être effectuée pour mesurer le taux de triglycérides (54).

65
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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

e. Palpation transrectale
La PTR est un acte sémiologique fondamental qui permet l’identification des
différents segments intestinaux, l’évaluation de leur distension, de l’épaisseur
de leur paroi, de leur position et de leur relation avec les autres viscères, la
reconnaissance d’une douleur mésentérique ou encore l’identification de
masses ou de corps étrangers. Elle peut également aider au diagnostic d’abcès
abdominaux, de rupture intestinale, de péritonite ou de perforation rectale (63).
Les organes palpables sont (figure 10) :
· La vessie,
· L’aorte caudale,
· L’intestin grêle,
· La rate,
· Le rein gauche,
· Le ligament néphrosplénique,
· L'extrémité caudale du caecum,
· La courbure pelvienne,
· Le côlon descendant,
· Une distension vésicale,
· Les canaux inguinaux chez le mâle,
· Les ovaires et l'utérus chez la femelle.

La figure 10 représente la projection des organes palpables par voie


transrectale.

66
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

Figure 10 : les organes palpables lors de la PTR chez le cheval (46).

La PTR peut révéler les anomalies suivantes :


• Une distension de l’intestin grêle causée par l'obstruction ou iléus de
l'intestin.
• Un tympanisme du caecum.
• Un déplacement du ligament néphrosplénique.
• Une distension du côlon ascendant.
• Une vessie distendue.
• Des anomalies de l'utérus et des ovaires.
• Des tumeurs intra-abdominales.

L’examen rectal permet également de trancher entre un traitement médical ou


chirurgical (46).

67
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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

f. Sondage nasogastrique

Le SN est essentiel pour déterminer si une dilatation de l’estomac est présente.


Outre cette fonction diagnostique, cet acte sémiologique possède également
un rôle pronostique, thérapeutique et parfois salvateur (64).
En effet, chez le cheval une distension gastrique extrême se manifeste par une
douleur sévère, une fréquence cardiaque très élevée et/ou une détresse
respiratoire aiguë ; le SN est alors à réaliser en urgence, avant même de
commencer l’examen clinique du cheval en coliques (64).
Les sondes qui présentent un ou plusieurs trous supplémentaires sur le coté de
l’extrémité distale sont à préférer, car elles ont moins tendance à se boucher
ou à se plaquer à la muqueuse de l’estomac par effet de ventouse, ainsi que les
sondes transparentes qui permettent de visualiser le passage du contenu
gastrique (64).
Le reflux gastrique supérieur à deux litres chez le cheval, donc
proportionnellement moins chez l'âne, est considéré comme important, et
indique un trouble primaire situé dans l'estomac ou l'intestin (69).
Une vidange spontanée peut se produire aussitôt que la sonde est dans
l’estomac. L’eau envoyée est ensuite récupérée, ainsi que le contenu de
l’estomac qui peut être liquide ou plus ou moins pâteux.
Une fois le liquide récupéré, il convient de le qualifier : odeur, couleur,
consistance et composition (59).
Chez l’âne il faut utiliser un tube de petit diamètre (par exemple 9-11 mm), de
plus le praticien doit faire preuve de prudence lors du sondage pour éviter
l'hémorragie de la muqueuse nasale (43).

g. Paracentèse abdominale

La paracentèse abdominale sert à recueillir du liquide abdominal, dont


l’analyse macroscopique, cytologique ou biochimique permet de détecter les
modifications inflammatoires, tumorales ou infectieuses se produisant au
niveau des organes abdominaux et du péritoine (65). Chez le cheval adulte, elle
s’effectue en station debout. Elle ne devrait jamais être réalisée sans qu’une
PTR ait été pratiquée auparavant, car la distension du caecum ou du gros côlon
augmente de façon significative les risques liés à la paracentèse (66).
La paracentèse et l'analyse des fluides péritonéaux reflètent les changements
qui se produisent dans les tissus et les organes de l'abdomen. Lors de coliques,
ils peuvent être utilisés pour déterminer la sévérité de la maladie.
Le lieu de ponction se situe au niveau du point le plus déclive de l’abdomen, qui
est compris entre l’ombilic et l’appendice xiphoïde. En pratique, il convient

68
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

d’être distant de plus de 3 cm postérieurement à l’appendice, afin de ne pas


léser le cartilage.
Deux sites sont utilisables, en fonction de la technique choisie : soit sur la ligne
blanche, soit à droite de la ligne blanche, à 2 ou 3 cm latéralement à celle-ci
(59) (65) (67).
Le site choisi est tondu et une asepsie de type chirurgical est réalisée,
éventuellement après avoir rasé le lieu de ponction.
Le liquide abdominal est recueilli dans une seringue stérile, puis réparti dans un
tube sec (examen biochimique et bactériologique) et dans un tube EDTA (étude
cytologique). Il peut également être recueilli directement dans chacun de ces
deux tubes
Sur le terrain, le volume de liquide obtenu est directement évalué ainsi que sa
couleur, sa turbidité, éventuellement sa densité et sa teneur en protéines à
l’aide d’un réfractomètre (68)
Le prélèvement chez un âne se fait de la même manière que le cheval.
Toutefois, un échantillon est plus difficile à obtenir chez l'âne en raison de sa
graisse intra-abdominale (54).

h. Analyses sanguines

Les formules sanguines et les analyses biochimiques permettent de


diagnostiquer les pathologies du foie, du rein ou du pancréas et qui sont
également responsables de douleur abdominale ou « fausses coliques ».
Chez les chevaux souffrant de coliques, l’hématocrite et les protéines totales
sont mesurés pour évaluer l'hydratation du patient. La fiabilité de ces
paramètres pour l'évaluation de la déshydratation chez l'âne n'a pas encore été
étudiée.
Idéalement, l'équilibre acido-basique devrait également être suivi lors de
coliques afin de permettre le choix du fluide de remplacement (43) (53) (54)
(55).

69
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

i. Coproscopie (69)
La coproscopie est importante lors de suspicion d’un cas de colique afin de
déterminer le degré d’infestation de l’animal et d’identifier le parasite
responsable.
Les étapes de la coproscopie sont :
- La récolte du prélèvement : soit directement par voie transrectale, après
une défécation naturelle ou stimulée ou bien par prélèvement indirect
c'est-à-dire la récolte des fèces au sol.
- Conditionnement : L'échantillon devra être contenu dans un récipient
hermétiquement fermé, à ouverture large. L'idéal réside en l'utilisation
d'un récipient cylindrique en matière plastique, à bouchon à vis.
Chaque prélèvement doit être précisément identifié et doit porter : le
nom de l'animal, l'espèce, le nom du propriétaire ou de l'éleveur, la date
du prélèvement.
- Conservation du prélèvement : l’idéal en coproscopie est de réaliser
l'analyse dans l'heure qui suit le prélèvement. Sinon, il faut faire subir à
l'échantillon un procédé de stabilisation comme le froid.
- Examen à distance : cet examen est le prélude nécessaire à une
interprétation correcte de l'analyse coproscopique. Il devra relever les
points suivants :
Consistance : molle, aqueuse (par exemple lors de coccidiose), dure.
Couleur : permet de mettre en évidence une stéatorrhée (souvent
incompatible avec la présence d'un parasite), des mélénas.
Présence de mucus : témoigne d'une inflammation des parties distales
du tube digestif.
Présence de parasites ou d'éléments parasitaires macroscopiques.
Contamination par des éléments étrangers : présence de brins d'herbes,
de graviers de litière, de paille…
Tous ces éléments sont autant d'indices cliniques qui devront être
intégrés par le clinicien et lui permettront de faire une interprétation
critique de son examen coproscopique.

70
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

En conclusion, l’anamnèse et les commémoratifs, un examen clinique et des


examens complémentaires sont indispensables pour pouvoir diagnostiquer à
temps les coliques, du fait que les manifestations cliniques chez l’âne sont
souvent discrètes.
En effet, le reflux gastrique doit être évalué par SN, l’analyse du fluide
péritonéal par abdominocentèse permettant l’évaluation de la sévérité de la
maladie. La technique de prélèvement est la même que chez le cheval, mais la
présence d’une épaisse couche de graisse intra-abdominale au dessus de la
ligne blanche complique la procédure chez l’âne.
Le diagnostic différentiel doit se faire essentiellement avec les affections du
foie, des reins et du pancréas pouvant être à l’origine de douleurs abdominales
ou « fausse coliques ». De même lors de fourbure grave, fréquente chez l’âne,
dont les signes cliniques sont : décubitus prolongé, posture modifiée,
dépression et anorexie (32).

7.Triage des coliques (70)

Il existe plusieurs défis pour le vétérinaire en face d’un cas de coliques,


notamment, effectuer des gestes adéquats et immédiats, prendre rapidement
et dans les plus proches délais une décision thérapeutique, soulager la douleur
et enfin améliorer les fonctions vitales de l’animal.
La décision chirurgicale est non envisageable lors :
· D’une amélioration des symptômes,
· D’une bonne réponse aux analgésiques,
· D’un abattement et fièvre,
· D’une douleur intermittente de faible amplitude,
· D’une leucopénie (< 2x109/L),
· D’une insuffisance cardiovasculaire,
· D’absence de reflux gastrique.

Les indices en faveur d’une chirurgie sont :


· Des douleurs récurrentes,
· Une faible réponse aux analgésiques,
· Une détérioration de l’état général et persistance de la tachycardie
(supérieure à 60 bpm),
· Une persistance du reflux gastrique,

71
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

· Une impaction de l’iléon, du caecum, enthérolites …


· Pour les mâles souffrants d’hernie scrotale,
· Pour les femelles gestante de 8 mois où souffrantes de torsion utérine,
· Présence de sable, de corps étrangers…

La décision thérapeutique en faveur d’une urgence chirurgicale :


· Douleur violente réfractaire aux analgésiques,
· Tractus digestif:
§ pas d’amélioration après vidange gastrique,
§ distension abdominale progressive,
§ paracentèse: rosé et/ou augmentation des protéines,
· Détérioration cardiovasculaire (fréquence cardiaque supérieur à 80
bpm),

En conclusion, le traitement médical doit être institué immédiatement et par la


suite, en évaluer les effets. Le succès d’une chirurgie dépend de la précocité de
la décision et l’euthanasie est parfois la seule solution.

8.Traitement

La douleur aide à choisir un traitement notamment lors de coliques. En effet,


lorsqu’un cheval est en coliques, on évalue la douleur ce qui permet de choisir
entre un traitement médical et un traitement chirurgical ou de passer d’un
traitement médical vers un traitement chirurgical.
Bien sûr, la douleur seule ne permet pas de choisir un traitement, il faut
prendre en compte d’autres critères (couleur des muqueuses, temps de
remplissage capillaire, déshydratation, fréquence cardiaque…)
Même lorsque le cheval manifeste des signes plus légers, une observation
attentive de son comportement permet en règle générale de détecter la
souffrance (71).
Cela n’est pas vrai pour l’espèce asine chez laquelle les signes
comportementaux de la douleur sont similaires mais beaucoup moins
démonstratifs et ont tendance à s’exprimer tardivement au cours du processus
pathologique.
Chez l’âne, il est par conséquent prudent de prescrire un traitement
analgésique lorsqu’une affection à composante douloureuse est suspectée,
même si les signes de souffrance ne sont pas flagrants.

72
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

Les premiers objectifs du traitement médical d’une colique sont de soulager la


douleur, de corriger la déshydratation et de restaurer le passage normal du bol
alimentaire.
Il existe des variations dans les traitements médicaux à instaurer chez l’âne par
rapport au cheval. Les doses des anti-inflammatoires doivent tenir compte des
différences significatives du métabolisme chez l’âne (72).

a. Approche médicale

i. Évaluation de la douleur

Chez l’âne, comme chez les chevaux, plusieurs molécules peuvent être utilisées
pour la gestion médicamenteuse de la douleur, suivant le type et l’intensité de
celle-ci. Il est essentiel de surveiller l’animal pour s’assurer de l’adéquation du
traitement et de l’absence d’effets indésirables. Les réponses à la douleur pour
un même stimulus varient d’un individu à un autre et d’une espèce à une autre.
Jusqu'à une période récente, il était généralement admis que les ânes avaient
tendance à être plus stoïques que les chevaux et à présenter un seuil de
douleur beaucoup plus élevé (72).
Le suivi de la fréquence cardiaque, de la pression artérielle et de la fréquence
respiratoire peut être utile dans l’appréciation de la douleur et de son intensité
(72).
Ces paramètres peuvent être également modifiés par d’autres facteurs, comme
le stress. Toutefois, le retour à la normale à la suite de l’administration d’un
traitement analgésique, est un signe d’efficacité thérapeutique (fréquence
cardiaque de 40 à 50 bpm ; pression artérielle systolique de 120 à 140 mmHg ;
fréquence respiratoire de 20 à 30 mpm) (72).

ii. Soulagement de la douleur

Lors de distension gastrique, le soulagement de la douleur se fait en utilisant la


sonde nasogatrique. En effet son rôle peut être déterminant lors de douleur
abdominale (72).
Le sondage est répété dès lors que la douleur persiste ou réapparaît. La sonde
peut être laissée en place lorsque la répétition des sondages ou la difficulté
d’introduction de la sonde est supérieure à la gêne occasionnée par la
conservation en place de celle-ci.
Le soulagement de la douleur se fait également par l’administration d’AINS
(72).

73
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

iii. Gestion médicale de la douleur

Analgésie balancée

Le concept d’analgésie balancée, applicable chez l’âne, semble intéressant. Il


s’agit d’associer des molécules analgésiques de différentes classes
thérapeutiques n’agissant pas sur les même récepteurs de la douleur ou sur la
même partie des voies de celle-ci pour obtenir un effet additif, voire
synergique, tout en diminuant la dose nécessaire de chaque médicament et
donc les effets secondaires.
Par exemple, en traitement post opératoire, une association de
phénylbutazone, pour ses effets anti-inflammatoires sur le tissu traumatisé, et
d’un opioide comme le butorphanol, pour son effet analgésique central et
périphérique. Ce principe s’applique aussi à la gestion de la douleur chronique
(73).
Analgésie préventive

L’administration préventive d’une substance analgésique avant que le stimulus


douloureux n’apparaisse (stimulus chirurgical, examen diagnostique entraînant
une douleur…) permet de prévenir une hypersensibilité post traumatique et de
diminuer la quantité d’analgésique nécessaire pour contrôler la douleur (72).

Anti-inflammatoires non stéroïdiens

Les Anti-inflammatoires non stéroïdiens ont une place prépondérante dans


l’arsenal thérapeutique équin depuis longtemps (78).
La phenylbutazone, la flunixine, le carprofène, le kétoprofène, le méloxicam et
le firocoxib sont largement utilisés selon leur disponibilité, leur coût et l’effet
attendu. Ils sont efficaces dans le traitement de la douleur ayant une
composante inflammatoire et d’intensité légère et modérée. L’association des
AINS à d’autres molécules comme les morphiniques permet de contrôler des
douleurs modérées et sévères. Chez l’âne, de nombreux AINS ont une demi-vie
plus courte que chez le cheval. Il est donc conseillé de modifier la dose ou
l’intervalle d’administration en fonction de cette donnée (78).

74
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

Cependant, les dosages et les intervalles d’administrations optimaux n’ont pas


été déterminés dans cette espèce et seules des recommandations sont
disponibles comme le montre le tableau 10.

Tableau 10 : Dose recommandée et demi-vie des anti-inflammatoires non


stéroïdiens chez l’espèce asine (71).

Molécules Dose Intervalle Demi-vie de la


d’administration molécule
Phénylbutazone 4,4 mg/kg 2 ou 3 fois/jour 1,4 à 1,7 h
Flunixine 1,1 mg/kg 3 fois/jour 1h
Méloxicam 0,6 mg/kg 3fois/jour 0,6h
Kétoprofène 2,2 mg/kg 1fois/jour 1,3h
Carprofène 0,7 mg/kg Une fois/jour ou 1 70h
-forme R fois tous les 2 46h
-forme S jours

La dose maximale peut être réduite par diminution de la dose et/ou par
augmentation de l’intervalle entre deux administrations (72).
Il appartient au clinicien d’adapter la dose de ces molécules selon la réponse
obtenue lors du traitement et de détecter l’apparition d’effets secondaires
gastro-intestinaux et rénaux. Lorsque le risque de toxicité est plus élevé
(déshydratation, insuffisance rénale préexistante, vieillesse), il convient
d’administrer la dose minimale effective, voire d’opter pour un autre
analgésique qu’un AINS (72).
La phénylbutazone a une demi-vie de 1,7 heure chez l’âne de taille moyenne,
de 1,4 heure chez l’âne miniature et de 3,6 heures chez le cheval (74) (75).
Il est possible qu’il soit nécessaire de l’administrer plus fréquemment ou à une
dose plus élevée chez l’âne que chez le cheval. Les effets toxiques gastro-
intestinaux de la phenylbutazone sont retrouvés chez l’âne, mais avec une
prévalence beaucoup plus faible que chez le cheval (76). Cette observation est
peut-être due à un métabolisme différent chez l’âne.
En effet, la phenylbutazone est plus rapidement dégradée chez ce dernier et en
plus grande quantité en oxyphenbutazone, métabolite actif et moins toxique
(72).
La flunixine et le méloxicam ont aussi une demi-vie plus courte chez l’âne que
chez le cheval (77) (78).

75
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

En revanche le kétoprofène a une demi-vie d’une durée équivalente chez les 2


espèces. Mais des taux plasmatiques sont plus faibles chez l’âne que chez le
cheval ; ainsi, il est susceptible d’être moins efficace (79).
Le carprofène a une demi-vie plus longue chez l’âne et une seule
administration par jour peut s’avérer suffisante (80).
Une part de la réussite du traitement analgésique repose sur la prise complète
de la dose administrée. Les AINS administrés per os n’ont en général pas très
bon goût. La phenylbutazone en poudre peut, par exemple, être mélangée avec
de la mélasse, du sirop de mais ou encore de la compote de pommes, et
administrée avec une seringue doseuse. Du pain et des biscuits recouverts de
confitures peuvent aussi être proposés. Il existe également des seringues
contenant un AINS dans une pâte ou un gel aromatisé. (72).

Autre analgésique

Le tramadol est un opioide atypique à action centrale qui inhibe aussi la


recapture de la sérotonine et de la noradrénaline.
Une étude chez le cheval semble prouver qu’il est absorbé oralement et qu’il
est efficace à la dose de 5mg/kg (81).
Cette molécule a été administrée en association avec de la kétamine par voie
intramusculaire dans le traitement des coliques chez le cheval (82).
Sur la base du succès obtenu chez les autres espèces, le tramadol est
probablement efficace chez l’âne (72).

iv. Correction de la déshydratation


La correction de la déshydratation se fait par la perfusion d'une solution
électrolytique équilibrée à l’aide d'un cathéter par voie intraveineuse ou par
voie orale, soit directement, soit à l’aide du SN, afin de restaurer le volume de
sang circulant et d'améliorer la perfusion tissulaire. La perfusion aidera
également à corriger le choc causé par l'absorption d'endotoxines due à
l’altération de la barrière de la muqueuse intestinale (83). La perfusion
intraveineuse est utilisée lorsque la réhydratation par voie orale n'a pas donné
de résultats, c'est-à-dire lors de reflux gastrique, iléus ou occlusion intestinale.
Les doses des fluides à administrer pour un âne sont les mêmes que pour le
cheval en fonction du poids vif de l’animal (83).

La fluidothérapie orale

76
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

La fluidothérapie par voie orale est peu onéreuse et très rapide, ce qui est en
fait un très bon traitement de première intention.
Certaines préparations commerciales peuvent être utilisées à cet effet,
directement par voie orale ou par SN si l’animal ne boit pas volontairement.
De plus la réhydratation par voie orale présente un avantage par rapport à la
voie parentérale : les risques d’hyperhydratation n’existent pas et les
électrolytes à risque comme le potassium peuvent être donnés à des
concentrations plus élevées. Il est toutefois déconseillé d’utiliser cette voie en
cas de transit intestinal trop altéré ou en cas de reflux gastrique (83).

Fluidothérapie intraveineuse

Le cathéter est classiquement placé dans la veine jugulaire, il doit être mis en
place de la façon la plus aseptique possible. Il est à noter que le cathétérisme et
les injections intraveineuses sont plus durs à réaliser chez un âne. Le cathéter
est inséré dans la veine suivant un angle de 45° par rapport à celle-ci. Le
cathéter et le mandrin sont alors placés suivant l’axe de la veine. (83)

Les fluides isotoniques


Le lactate de Ringer est un soluté polyionique (NaCl, KCl, CaCl2, lactate de
sodium) qui permet de maintenir le volume circulant et une bonne perfusion.
Lors d’utilisation prolongée, il convient de le supplémenter en calcium et
potassium à raison de 25 à 50 mEq de potassium et de 35 g de gluconate de
calcium pour 10 litres de Ringer (84).
Le chlorure de sodium à 0,9 % peut également être utilisé dans un premier
temps, bien que le lactate de Ringer doit être essentiellement privilégié pour
réhydrater l’animal. Le chlorure de sodium ne doit pas être employé à plus long
terme sans une évaluation sanguine, car il favorise l’acidose, l’hypokaliémie et
l’hypernatrémie. En pratique, il ne doit être utilisé que si le patient présente
une alcalose métabolique. (85) (86) (87).
Il convient d’évaluer l’état hydrique de l’animal par une observation clinique et
une évaluation de l’hématocrite et des protéines totales sanguines.
De même les chevaux, qui présentent un reflux gastrique important ou une
rétention importante de fluide ont des besoins d’entretien accrus : 50 à 100
litres par jour en phase aiguë d’entérite jéjuno-proximale (88).
Une complémentation en potassium, magnésium et calcium, est de plus
nécessaire sur des animaux présentant un reflux gastrique abondant (88) (89).

Les fluides hypertoniques

77
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

En cas d’hypovolémie et d’hypotension importante, une solution hypertonique


(NaCl à 7% à la dose de 4ml/kg, soit 2 à 2,5 litres, en 15 à 20 minutes) peut être
administrée en premier lieu pour restaurer rapidement la fonction
cardiovasculaire. Ensuite, il convient de prendre le relais avec une solution
isotonique dans les 2 heures qui suivent (86).
La mesure du PH et des bicarbonates sanguins permet de quantifier le degré
d’acidose du cheval en colique.
La moitié du déficit doit être comblée dans les premières heures. Une seconde
évaluation est ensuite réalisée. Il est recommandé de ne pas mélanger la
solution de bicarbonate avec du calcium ou du lactate sous peine de formation
de précipités dangereux (83).

v. L’alimentation
Chez l’âne, quand une lésion intestinale nécessitant une correction chirurgicale
est diagnostiquée, l'alimentation est contre-indiquée. Toutefois, une source
d'alimentation est nécessaire dès que possible afin de maintenir un bilan
énergétique positif et de prévenir le développement de l'hyperlipémie.
Cependant, si l’âne présente de l’appétit, de petites quantités d'aliments de
haute teneur en calories et en eau peuvent lui être données (43).
Les longues fibres comme le foin et la paille devraient être limitées jusqu'à ce
que le transit normal des ingestas soit complètement rétabli.
Si la nutrition orale n'est pas possible en raison de l'iléus, une nutrition
parentérale totale peut être utilisée pour fournir de l'énergie (43).

vi. Traitement des impactions


Si l’impaction est diagnostiquée, la thérapie médicale est alors composée de
laxatifs oraux, d’analgésiques et de fluidothérapie par voie intraveineuse ou
orale, la paille doit être remplacée par une litière non-comestible (sciure de
bois par exemple).
Un à deux litres d'huile minérale ou de paraffine est administré par une sonde
nasogastrique, toutes les 12 à 24 heures.
L'administration de l'huile minérale pour le traitement des impactions caecales
est efficace, mais elle est moins efficace pour le traitement de l’impaction du
côlon, parce que l'huile peut passer directement dans le côlon sans pénétrer la
masse caecale.
Après un traitement analgésique, il est conseillé de faire marcher l’animal pour
stimuler la motricité intestinale.

78
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

S’il n’y a pas de résultat au traitement médical, l'évacuation du caecum ou du


côlon peut être effectuée à l’aide d’une laparotomie.
(50).

b. Approche chirurgicale

i. Les voies d’abord

Critère de choix de la voie d’abord

La voie d’abord doit permettre, une exploration et une exposition maximale


des organes abdominaux et du site de la lésion suspectée et une bonne qualité
d’ouverture et de cicatrisation (90).

Les voies d’abord

Les voies d’abord décrites sont (figure 11) :


· Laparotomie para- médiane,
· Laparotomie par le flanc:
§ Laparotomie para- costale
§ Laparotomie de Marcenac
§ Laparotomie médiane
§ Laparotomie trans- costale
· Laparotomie par la ligne blanche (90).
La figure 11 représente les voies d’abord abdominales chez les équidés.

79
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

Figure 11 : les voies d’abord décrites chez les équidés (90).

ii. Exploration de la cavité abdominale

L’exploration de la cavité abdominale est systématique lors de la laparatomie.


Le chirurgien doit en effet procéder avec délicatesse, tout en veillant au
maintien de l’humidité des organes, à vérifier à l’ouverture de la cavité
abdominale, s’il est en présence de gaz, de liquides, de voir la topographie des
intestins et d’effectuer une observation des organes abdominaux, l’apparence
des viscère et de leur contenu (90).
La palpation des organes doit intéresser l’abdomen dont les 4 quadrants :
- Abdomen crânial droit,
- Abdomen caudal droit,
- Abdomen caudal gauche,
- Abdomen crânial gauche.
Ainsi que la cavité pelvienne.
Les photos 1, 2, 3, 4, 5 et 6 montrent les différents quadrants de la cavité
abdominale et les organes inspectés (90).
La Photo 1 présente la Projection des organes abdominaux de la région crâniale
et caudale droites. De gauche à droite : foie, courbure sternale, duodénum,
rein droit, l’apex du caecum, la base du caecum, la vessie et le rectum.

80
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

Photo 1: Projection des organes abdominaux de la région crâniale et caudale


droites (91)

La photo 2 présente la palpation des différentes parties de l’intestin grêle.

Photo 2 : Abdomen caudal droit.


(91)
La photo 3 montre une projection de l’abdomen crânial et caudal gauche. Les
organes de droite à gauche sont : Le foie, l’estomac, la portion 1 et 4 du côlon
ascendant, la rate, le rein gauche, l’intestin grêle, le côlon descendant, la
courbure pelvienne, la vessie, le rectum.

81
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

Photo 3 : Abdomen crânial et caudal gauche.


(91)
La photo 4 quant à elle présente une projection montrant la palpation de la
rate, du rein gauche et du ligament néphrosplénique).

Photo 4 : Abdomen caudal gauche.


(91)
Les photos 5 et 6 montrent respectivement, des projections avec la palpation
de l’estomac de la palpation du rectum, de la vessie et des organes sexuels.

82
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

Photo 5 : Abdomen crânial gauche.


(91)

Photo 6 : Cavité pelvienne (91).

La photo 7 présente l’extériorisation des organes lors d’une laparatomie


exploratrice et ce en les étalant sur un grand champ stérile pour pouvoir
inspecter et palper tous les segments du tube digestif.

83
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

Photo 7 : extériorisation des organes (91).

iii. Les moyens de correction (90)

Les moyens de correction sont :

· Décompression,
· Entérotomie,
· Entérectomie,
· Anastomose.

Décompression

La décompression sert, à diminuer la pression et ainsi augmenter la perfusion,


à corriger la dilatation responsable de la compression des gros vaisseaux et du
diaphragme, de la difficulté de manipulation et des risques de rupture.
La décompression permet également un retour rapide à une motilité normale.

L’entérotomie

L’Entérotomie est l’ouverture d’un segment intestinal dans le but d’évacuer


son contenu.

L’entérectomie

84
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

L’entérectomie est la résection d’un segment intestinal non viable afin de


rétablir le transit après anastomose.
La détermination de la viabilité d’un segment se fait en fonction de :
· L’apparence,
· La présence d’œdèmes et d’épaississement
· Des pétéchies,
· Du péristaltisme
· La pulsation des artères
· L’évaluation de la muqueuse et du saignement après
entérotomie,

Expérimentalement, il est possible de réséquer 50 à 60 % de l’intestin sans


mettre la vie du patient en danger.
Au delà de 60 à 70 %, le syndrome malabsorption-maldigestion est provoqué,
avec diminution de la capacité d’ingestion.
La technique consiste en :

· L’extériorisation du segment,
· Repousser le contenu intestinal,
· L’isolement du segment,
· La suture des vaisseaux mésentériques,
· La résection du segment et du mésentère.

L’anastomose :

Les différents types d’anastomose sont :

o Termino – terminale,
o Termino – latérale,
o Latéro – latérale.

L’Anastomose peut se faire en utilisant des agrafes intestinales, du fait que


c’est rapide et que le risque de contamination est plus faible.
Néanmoins, l’utilisation des agrafes présente les inconvénients suivants :
Solidité moindre par rapport aux sutures en début de cicatrisation et les
agrafes sont inadaptées à la réalisation d’anastomoses termino- terminales
chez le cheval adulte.

85
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

9.Prévention des coliques (18) (32)


Les facteurs qui contribuent au développement de l’impaction responsable de
coliques comprennent une mauvaise dentition, une alimentation grossière et
une diminution de l’exercice.
Les micro-organismes au niveau de l’intestin prennent jusqu’à deux semaines
pour s'adapter à un changement de régime, il est donc très important de ne
pas modifier un régime alimentaire trop rapidement, et de le faire
progressivement, de manière à ne pas perturber les micro-organismes et, par
conséquent, perturber le transit.
De plus, un excès de concentré à tendance à perturber l'activité microbienne
dans le gros intestin d’où la valorisation des fourrages par rapport aux
concentrés. En effet, l'efficacité de la digestion microbienne dans le gros
intestin nécessite un apport suffisant de cellulose.
Les besoins en eau chez l’âne, étant faibles, les aliments très riches en eau ont
tendance à être sous consommés. Il faut en particulier éviter une herbe gorgée
d'eau.
En ce qui concerne le pâturage, l'âne préfère une prairie permanente sur un sol
sain à une culture intensive de graminées car il aime avoir le choix entre
plusieurs espèces. II faut éviter un pourcentage trop important de
légumineuses pouvant apporter un excès d'azote et veiller à un apport suffisant
de cellulose en évitant des plantes trop jeunes.
Toutefois, dans les prairies permanentes il existe des plantes toxiques comme
les fougères qu'il convient d'éviter car elles peuvent être consommées en
période de disette.
Pour ce qui est des fourrages conservés, notamment le foin, il est tout à fait
adapté aux besoins de l'âne sauf dans le cas où il est riche en légumineuses.
II faut éviter les fourrages poussiéreux ou moisis. Les ânes doivent avoir des
fibres dans l'alimentation pour stimuler les contractions musculaires dans le
tube digestif, et diluer les glucides fermentescibles. Cela réduit les chances de
coliques ou d'autres problèmes de digestion.
Souvent une bonne paille bien saine est préférable à un mauvais foin. Les
ensilages surtout s'ils sont riches en eau, sont peu recommandés. Il en est de
même des fourrages.
Parmi les compléments énergétiques, les céréales sont souvent utilisées, l'orge
est la plus souhaitable suivie de l'avoine malgré sa carence en lysine. Mais le
maïs en excès et le blé du fait de leur pouvoir gonflant sont à utiliser avec
précaution.

86
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques

Le sucre est peu apprécié par l'âne et ne constitue pas un apport d'énergie de
qualité.
Les besoins énergétiques de l'âne pour son entretien et pour son travail sont
inférieurs à ceux du cheval donc il faut éviter de surcharger l'âne en graisse. Les
apports d'énergie doivent être de l'ordre de 75 % de ceux recommandés dans
les tables pour les chevaux. Il en est de même pour les besoins azotés du fait
d'une meilleure utilisation de l'urée sanguine.
Bien que l'âne consomme facilement les fruits il ne faut pas en abuser car cela
provoque des troubles digestifs.
Il faut éviter de faire pâturer les ânes dans des vergers ou dans des pâtures où il
risque d'y avoir beaucoup de glands.
Si le cheval aime le pain il faut en limiter l'utilisation chez l'âne car il peut
provoquer des troubles digestifs. II ne faut pas oublier que l'âne a de gros
besoins en minéraux et plus particulièrement en sel.
L'âne est un animal peu exigeant, et pourtant dans les pays en voie
développement comme le Maroc, personne ne s'occupe de son alimentation.

87
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête
Partie 2 : Travail d’enquête

Objectif du travail d’enquête


Contrairement au cheval, peu d’informations sont disponibles concernant les
coliques chez l’âne. De plus, les causes, les symptômes ainsi que l’efficacité des
différents traitements ne sont pas bien élucidés, la majorité est extrapolée des
études réalisées chez le cheval. A part les quelques cas sporadiques rapportés
dans la littérature, aucune étude spécifique des coliques chez l’âne n’est
disponible.
L’objectif de cette étude, est de déterminer chez l’âne, les causes responsables
des coliques, la symptomatologie qui les accompagne, l’évaluation du degré de
gravité, ainsi que la réponse aux différents traitements effectués et finalement
pour émettre des hypothèses de facteurs de risques, afin de la comparer aux
données bibliographiques rapportées chez le cheval.

Chapitre 1 : Matériel et Méthodes


1.Animaux

Cette étude a porté sur 45 ânes reçus en consultation aux différents centres de
la SPANA, notamment ceux de Marrakech avec 11 cas, Chemaia avec 33 cas et
1 cas à Hed Wlad Frej. Ces derniers ont été choisis du fait de l’abondance des
ânes qui se présentent en consultation. Le travail s’est déroulé durant la
période allant du 26 janvier à fin avril 2009. En effet, durant cette période, le
centre de Marrakech a reçu 95 ânes pour différents motifs de consultation et le
centre de Chémaia a reçu quant à lui 151 ânes.
Tous les ânes faisant l’objet de cette étude ont été présentés en consultation
pour des symptômes d’origine digestive allant d’un abattement et une
anorexie, à des coliques proprement dites, avec manifestation de douleurs plus
ou moins intenses se traduisant par un roulement au sol, pédalage, sudation et
décubitus.

2.Matériel
Le matériel utilisé est, en plus du matériel usuel de l’examen général
(thermomètre, stéthoscope..), celui utilisé pour les examens complémentaires :

· Des gants de PTR très lubrifiés par de l’huile de paraffine, sont utilisés pour

89
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

l’exploration de la partie terminale du tube digestif, pour le prélèvement des


matières fécales dans le but de réaliser une coproscopie, ainsi que la
vérification de la présence de sable et de gravier (photo 25).

· Une sonde nasogastrique d’un diamètre de 11 mm, transparente, trompée


au préalable dans de l’huile de paraffine, est utilisée pour évacuer le contenu
stomacal afin d’évaluer sa quantité et sa nature, ainsi que pour l’administration
de médicaments. Un seau est également utilisé pour recueillir le contenu (
photo 8).

Photo 8 : Une sonde nasogastrique transparente et un seau utilisé pour la


récupération du contenu stomacal.

Ø Des bandelettes de pH. Elles servent à évaluer le liquide recueilli après


sondage dans le but de déterminer l’origine du reflux (photo 9).

Photo 9 : Bandelette pour la mesure du pH

Ø Un réfractomètre pour la lecture des protéines totales du sérum recueilli


après centrifugation ainsi que le liquide abdominal obtenu lors de la
paracentèse (photo10).

90
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Photo 10 : Réfractomètre pour la mesure des proteines totales.

Ø Une centrifugeuse, des tubes capillaires calibrés, une pâte à sceller et un


abaque de lecture sont utilisés pour déterminer la valeur de
l’hématocrite (photos 11 et 12).

Photo 11 : Centrifugeuse, capillaires Photo 12 : Abaque de lecture.


calibrés, pâte à sceller.

Ø Une aiguille de 18G et un


tube sec sont utilisés pour la paracentèse.
Ø Un cathéter IV 12G/12 cm pour la trocardisation du caecum en cas de
météorisme.
Ø Une boite d’autopsie et du matériel pour prélèvement.

Le matériel utilisé en coproscopie est comme suit :


Ø Une balance pour la pesée des matières fécales.

91
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Ø Une éprouvette graduée et de l’eau concentrée en sel à mélanger avec


les matières fécales.
Ø Un pilon et un mortier afin de mélanger l’eau concentrée et les
matières fécales.
Ø Un verre et une pipette : pour recueillir le mélange.
Ø Un tamis pour filtrer le mélange de l’eau concentrée et les matières
fécales.
Ø Lame de Mac master : composée de deux compartiments contigus
séparés par une cloison, chacun d'entre eux ayant un volume de 0,15 ml.
Le plafond de chaque compartiment est divisé en 6 cellules de 1,7 mm de
largeur (photo 13).

Photo 13 : Lame de Mac master


Ø Microscope pour la lecture da la lame.
Ø Une toise : nécessaire pour estimer le poids de l’animal en utilisant
l’échelle de conversion pour les ânes au travail (photo 14).

Photo 14 : Toise

92
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

3.Technique
Chaque âne présenté en consultation pour un motif de coliques a subi un
examen détaillé, comportant l’identification de l’animal, le recueil des
commémoratifs, un examen général et par la suite des examens
complémentaires. Une fois le diagnostic établi, le traitement et
immédiatement instauré.
Les données ont été enregistrées sur des fiches d’examens de coliques (Annexe
I). La fiche de coliques est ainsi remplie à chaque examen de l’animal du
premier jour jusqu’à sa sortie ou son autopsie en cas de décès.

Les commémoratifs et l’anamnèse :


Les renseignements concernant le motif de consultation, les antécédents
pathologiques, l’alimentation et l’abreuvement, le type de travail, le
harnachement, l’habitat et la litière ont été collectés (photo 15). Quant à l’âge,
il a été estimé d’après la dentition.

Photo 15 : Recueil de l’anamnèse auprès d’un propriétaire

93
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

L’examen général :
L’examen général a été fait afin dévaluer l’état de l’animal et son évolution
depuis son arrivée jusqu’à sa sortie ou sa mort. Cet examen comporte la prise
de température, la fréquence cardiaque (photo 17), la fréquence respiratoire,
l’état des muqueuses, le degré de douleur, le temps de remplissage capillaire,
le pouls, l’état de la dentition, les bruits intestinaux (photo 16), la quantité et la
qualité des crottins émis ainsi que l’état d’hydratation de l’animal (globe
oculaire, pli cutané, hématocrite).

Photo 16 : Auscultation des bruits Photo 17 : Détermination de la


intestinaux fréquence cardiaque

L’examen de l’abdomen a été également réalisé en auscultant classiquement


cinq quadrants abdominaux : les cadrans supérieur et inférieur du flanc gauche
(bruits du côlon et de l’intestin grêle) et les cadrans supérieur et inférieur du
flanc droit (bruit du caecum) ainsi que le cinquième quadrant à savoir
l’abdomen en région déclive pour entendre « des bruits de vagues » en
présence de coliques de sable.
L’évaluation de la douleur a été faite, après observation de l’animal, et en
utilisant une échelle de cotation numérique similaire à celle utilisée lors de
coliques chez le cheval. Ainsi, les comportements observés et évalués dans le
cadre de cette enquête sont classés selon une échelle allant de 1 à 4 en tenant
compte de la position de la tête par rapport au corps, le degré de sudation, la
fréquence cardiaque et la fréquence des crises :
Ø Degré 1 : présence de peu de douleur, pas d’inconfort, tête droite,
posture normale, absence de sudation, fréquence cardiaque entre 44 et
60 bpm, crises très peu fréquentes.

94
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Photo 18 : Âne présentant des coliques de degrés 1

Ø Degré 2 : Présence de douleur, apathique, posture légèrement modifiée,


tête abaissée, présence d’une légère sudation, fréquence cardiaque
légèrement élevée (60 bpm), crises peu fréquentes.

Photo 19 : Âne présentant des coliques de degré 2


(Posture légèrement modifiée, tête abaissée)

Ø Degré 3 : Douleur plus ou moins intense : posture modifiée, tête abaissée


légère sudation, fréquence cardiaque élevée (entre 60 et 80 bpm), crises
fréquentes.

95
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Photo 20 : Âne présentant des coliques de degré 3 (tête abaissée, crises


intermittentes, présence de sueur)

Ø Degré 4 : Douleur intense, posture modifiée, tête abaissée, sudation


abondante, fréquence cardiaque très élevée (supérieur à 80 bpm), crises
fréquentes et décubitus.

Photo 21 : Âne présentant des coliques de degré 4 (décubitus, pédalage)

96
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Partie 2 : Travail d’enquête

Photo 22 : Âne présentant des douleurs de degré 4 (décubitus, crises de


coliques fréquentes)

Les examens complémentaires :


Les examens complémentaires comprennent :
Ø Une PTR (photo 23) à l’aide de gants lubrifiés par de l’huile de paraffine
tout en faisant attention à ne pas léser ou provoquer une perforation du
rectum vu l’étroitesse de celui-ci chez l’âne surtout le mâle. La palpation chez
l’espèce asine est très limitée en fonction de la taille du sujet.

Photo 23 : PTR chez un âne présentant des signes de coliques.

97
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Le prélèvement des matières fécales fraîches permet l’évaluation de leurs


caractéristiques, la présence d’aliments non digérés, de sable et/ou de gravier
(photo 24 et 25). Il sert aussi à effectuer une coproscopie.

Photo 24 : Présence de grains d’orge dans les matières fécales prélevées sur un
âne

Photo 25 : Présence de sable et de gravier dans le sédiment des matières


fécales

Ø La coproscopie a été réalisée en utilisant la méthode de Mac master.


C’est une méthode quantitative basée sur le principe de la flottation. Elle
consiste à recueillir des matières fécales fraîches, en prendre 4g, la mélanger
avec 56ml d’eau concentrée avec du sel, filtrer le mélange et récupérer à l’aide
d’une pipette 0,30 ml de la suspension afin de la déposer sur la lame de Mac
master.
Pour obtenir le nombre d'œufs par gramme (OPG), on multiplie le
résultat obtenu lors du comptage sur un compartiment par un facteur 100 ou

98
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

bien de compter les deux compartiments et multiplier par 50. La coproscopie


a été réalisé à l’aide de la méthode de Mac master.
Le classement est fait en fonction du nombre d’œuf par gramme (OPG) :
- OPG négatif,
- OPG inférieur à 500 : Peu infesté,
- OPG entre 500 et 1500 : Moyennement infesté,
- OPG supérieur à 1500 : Très infesté,

Ø Le poids des animaux est estimé en utilisant l’échelle de conversion


pour les ânes au travail (figure 5), et ce, à partir de son tour de poitrine et de la
longueur du corps du processus olécrane du coude jusqu’à la tubérosité
ischiatique du bassin.
Ø Le SN (photo 26) est systématique en cas de suspicion de coliques.
Une sonde transparente, d’un diamètre de 11mm bien lubrifiée et possédant
plusieurs orifices à son extrémité gastrique est introduite au niveau du méat
nasal ventral jusqu’à l’estomac. Une pression négative est ainsi crée au niveau
de l’extrémité libre de la sonde en siphonnant par de l’eau placée au niveau du
tube ou en aspirant.

Photo 26 : Introduction de la sonde nasogastrique au niveau du méat nasal


ventral

Ø La paracentèse est réalisée après avoir procédé à un rasage et à une


désinfection chirurgicale de la région de la ligne blanche (photo 27).

99
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Photo 27 : Rasage et désinfection de la ligne blanche.

Une aiguille de 18G est alors insérée au niveau de la région la plus déclive à
droite de la ligne blanche pour éviter la rate. Le liquide est recueilli dans un
tube sec (photo 28).

Photo 28 : Introduction de l’aiguille 18G à droite de la ligne blanche

Par la suite, sa couleur et sa consistance sont évaluées par inspection alors que
sa teneur en protéines totales est évaluée à l’aide du réfractomètre (photos 29
et 30).

100
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Photo 29 : Evaluation du liquide abdominal Photo 30 : Lecture des protéines


totales à l’aide d’un Réfractomètre

Ø La prise de sang pour effectuer un hématocrite est également réalisée


dans le but d’évaluer l’état d’hydratation de l’animal. La prise de sang est faite,
au niveau de la région jugulaire, préalablement rasée et désinfectée (photo 31),
à l’aide d’une aiguille 14G (photo 32). Le sang est récupéré dans un tube
hépariné.

Photo 31 : Rasage de la région Photo 32 : Prélèvement sanguin avec une


jugulaire seringue héparinée

101
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

La détermination de l’hématocrite :
- Le sang est homogénéisé en effectuant des mouvements de balance.
- Le capillaire calibré est plongé dans le sang (photo 33), ce dernier
monte par capillarité jusqu’à un centimètre environ de l’extrémité.
- L’extrémité libre du tube obturée et maintenue « horizontale » dans
la pâte à sceller (photo 34).

Photo 33 : remplissage du tube Photo 34: Fermeture des extrémités des


capillaire avec du sang capillaires avec la pâte à sceller

- Le micro tube est placé dans la centrifugeuse à micro tubes et à


double couvercle pour lui faire subir une centrifugation pendant 5
minutes à 10 000 t/min (photo 35).
- Placer immédiatement après la centrifugation le tube sur un abaque
de lecture (photo 36).
- Le bas du culot globulaire rouge est positionné au niveau de la
graduation zéro.
- Le haut du plasma (ménisque inférieur) est positionné au niveau de la
graduation 100 en faisant glisser le tube sur l’abaque.
- Le pourcentage correspondant est lu à la position du haut du culot
globulaire rouge en dessous de l’anneau blanc des globules blancs et
des plaquettes.

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EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Photo 35 : Mise en place des Photo 36 : Lecture de la valeur de


capillaires dans la centrifugeuse l’hématocrite

Après avoir lu la valeur de l’hématocrite, le plasma est recueilli afin de lire la


valeur des protéines totales à l’aide d’un réfractomètre (photo 37).

Photo 37 : Récupération du plasma pour la lecture des protéines totales

Ø La trocardisation du caecum est effectuée lors de tympanisme.


Après rasage (photo 38) et désinfection chirurgicale de la région du flanc
(photo 39), un cathéter 12G/12 cm y est introduit et maintenu en place jusqu'à
évacuation du gaz (photo 40).
Une tocardisation du côlon dorsal gauche est aussi réalisée lors de tympanisme
du côlon.

103
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Photo 38 : Rasage de la région du Photo 39 : Désinfection de la région du


flanc droit flanc droit

Photo 40 : Introduction du cathéter

Le pronostic :
Le pronostic découle de l’examen clinique et des examens complémentaires. Il
est important pour la prévision de l’évolution de l’état de l’animal et pour la
nature et la décision du traitement.

Le traitement :
En général, le traitement est effectué en fonction des cas, il est souvent à base :
d’anti-inflammatoires non stéroïdiens afin de lutter contre la douleur,
notamment la finadyne ND dont la dose est de 1,1 mg/kg (3-4 cc selon le poids
de l’animal) (photo 42).
Une évaluation de l’état hydrique de l’animal est réalisée en tenant compte des
paramètres suivants : pli cutané, état des muqueuses (humides, collantes,

104
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

sèches), hématocrites et protéines totales. Sur cette base, une correction de


l’état hydrique est instaurée qui consiste à augmenter le volume du liquide
extracellulaire et du volume liquidien circulant, et ce, par voie naso-gastrique à
l’aide d’une solution à base d’eau, de sel (NaCl), Diffu-K ND (KCl) et Bicarbonate
de soude.
La Fluidothérapie par voie nasogastrique et l’administration de l’huile de
paraffine (1l par 100 kg) sont effectués, en cas d’absence de reflux gastrique.
Au cas où il y aurait un reflux, une sonde nasogastrique est laissée en place
pour maintenir l’évacuation du contenu gastrique (photo 41).

Photo 41 : Sonde nasogastrique Photo 42 : Injection de finadyne ND par


laissée sur place voie intraveineuse

En fonction des cas et dans le cas ou l’animal est déshydraté ou en état de


choc, un cathéter intraveineux est mis en place (photo 43) est une perfusion
est effectuée à base d’une solution isotonique de chlorure de sodium à 0,9%
en fonction du poids de l’animal) (photo 44).

Photo 43 : Mise en place d’un Photo 44 : Perfusion intraveineuse à base


cathéter de chlorure de sodium

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EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Lors d’impaction, une fluidothérapie est instaurée, à la fois pour corriger l’état
hydrique de l’animal, mais aussi pour créer un état de surhydratation afin que
le liquide passe du compartiment vasculaire au milieu intestinal pour ramolir
l’impaction.
La dentition est examinée après avoir placé un pas d’âne (photo 45) et le
râpage dentaire est effectué si nécessaire (photo 45).

Photo 45 : Râpage dentaire

Les antiparasitaires contre les strongyloses gastro-intestinales notamment,


l’ivermectine à la dose d’1ml/10 kg de poids vif (Atlamec gel ND) et le
fenbendazole à la dose de 7,5ml/100kg (d’atlafen gel ND) sont administrés
systématiquement à titre préventif.
La trocardisation du caecum est également effectuée dans le cas d’un
météorisme caecal pour contribuer à l’évacuation des gaz accumulés suite à
une obstruction du côlon ascendant ou du côlon descendant.
Lors de suspicion d’un iléus paralytique sur la base de la présence ou non des
bruits digestifs et de la nature du pH du reflux gastrique, un traitement à base
de prokinétique est instauré :
Ø Lidocaine 1,3 mg/kg en bolus
Ø Métoclopramide : 1 mg/Kg QID
Ø Acépromazine : 0,08mg/ Kg QID.
Ces animaux sont par la suite mis à jeun (diète hydrique) et placés dans des box
propres avec une litière à base de sciures de bois.

106
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Chapitre 2 : Résultats

1.Résultat de l’anamnèse et des


commémoratifs
a. Sexe

Sur les 45 cas, 25 sont des femelles (55,5%) et 20 sont des mâles (44,5%).
Parmi les décès, 20 sont des femelles, soit 71,4%, contre 8 mâles, soit 28,6%.
Le tableau 11 et la figure 12 représentent le nombre total et le nombre
d’animaux décédés ainsi que leur pourcentage en fonction du sexe.

Tableau 11 : Répartition des cas en fonction du sexe.

Le sexe Nombre de Pourcentage Nombre de Pourcentage


cas % décès %
Femelle 25 55,5 20 71,4
Mâle 20 45,5 8 28,6
Total 45 100 28 100

Figure 12 : Répartition des cas en fonction du sexe

Nombre de cas

Nombre de décès

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EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Sur ces 25 femelles 5 ont été gestantes, soit 20% du nombre total des femelles
et 25% des femelles décédées.

Photo 46 : Avorton presque à terme

b. Age

L’âge a été déterminé grâce à la dentition et aux propriétaires. La classe la plus


importante est celle des ânes de plus de 10 ans, qui sont au nombre de 30 soit
66,6%. Parmi cette catégorie d’âge, 22 ont succombé, soit 73,3%. Dans la
classe d’âge comprise entre 5 et 10 ans, 2 parmi les 8 cas ont succombé c'est-
à-dire 25%. Alors que dans la classe d’âge de 1 à 5 ans, 4 parmi 7 ânes ont
succombé, soit 57%.
Le tableau 12 et la figure 13 présentent la répartition des cas en fonction de
l’âge et du sexe.

108
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Tableau 12 : Répartition des cas en fonction de l’âge et du sexe

L’âge Le nombre pourcentage Nombre de Pourcentage


% cas décès/28 %

1 an – 5 ans 7 15,6 4 57
M:6 85,7 M:3 50
F:1 14,3 F:1 100

5 ans – 10 ans 8 17,8 2 25


M:6 75 M:0 0
25
F:2 F:2 100

Plus de 10 ans 30 66,6 22 73,3


M:8 26,7 M:5 62
F : 22 73,3 F : 17 77

Total 45 100 28

109
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Figure 13 : Répartition des cas en fonction de l’âge :

110
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Figure 14 : Répartition du sexe en fonction de l’âge

Parmi la catégorie des ânes de plus de 10 ans, 22 cas soit 73,3% ont succombé
dont 77% de femelles. Cependant, le pourcentage de femelles décédées dont
l’âge compris entre 1 et 10 ans, est de 100%. Le pourcentage de mâles décédés
est de 50% pour ceux dont l’âge est compris entre 1 et 10 ans, et 62% pour les
mâles ayant plus de 10 ans. D’après ces résultats, l’âge n’est pas un facteur de
risque des coliques chez l’âne.

c. Abreuvement

La fréquence d’abreuvement selon les propriétaires est, soit une, deux ou


encore trois fois par jour.
D’après le tableau 13 et la figure 15, tous les animaux (100%) qui reçoivent de
l’eau une fois par jour ont succombé. Parmi ceux qui reçoivent l’eau deux fois

111
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

par jour 7/11 soit 63,6% sont décédés. Enfin, seulement 1/14 (7%) parmi ceux
qui reçoivent l’eau trois fois par jour est mort.
Tableau 13 : Répartition des cas en fonction de l’abreuvement

fréquence nombre Pourcentage Nombre de Pourcentage


d’abreuvement de cas % décès %
Une fois par jour 20 44,4 20 100
Deux fois par jour 11 24,4 7 63,6
Trois fois par jour 14 31,2 1 7,1
Total 45 100 28

Figure 15 : Répartition des cas selon la fréquence d’abreuvement

On peut déduire de ce graphique que le nombre de décès est inversement


proportionnel au nombre d’abreuvement par jour.

d. Alimentation

L’alimentation distribuée à ces animaux est composée, de un ou plusieurs


constituants à savoir l’herbe, la paille, l’orge, le son, le foin, la luzerne ou
encore un aliment concentré. Les animaux qui consommaient seulement de
l’herbe et de la paille toute l’année, sont au nombre de 35 (78%), parmi ces

112
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

derniers 24, ont trouvé la mort soit 68,5%. Les autres animaux reçoivent
chacun un régime différent.
Le tableau 14 et la figure 16, représentent le nombre d’animaux par régime
alimentaire et leur pourcentage.
Tableau 14 : Nombre de cas par régime alimentaire
régime Nombre pourcentage % nombre de Pourcentage
alimentaire décès %
Herbe + paille 35 77,9 24 68,5
Herbe + son 1 2,2 1 100
Herbe + 1 2,2 1 100
concentré
(cicalime
poulet)
Herbe + paille 2 4,5 1 50
+ foin
Herbe + paille 1 2,2 0 0
+ son
Herbe + paille 1 2,2 1 100
+ orge
Luzerne + 1 2,2 0 0
concentré
Luzerne + 1 2,2 0 0
paille + son
Luzerne + orge 1 2,2 0 0
paille + orge + 1 2,2 0 0
épluchure de
légumes
Total 45 100 28

113
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Figure 16 : Répartition des cas en fonction de l’alimentation

35
35
30
24
25
20
15
10
5
11 11 21
0 10 11 10 1 0 1 0 1 0

Nombre de cas

Nombre de morts

e. Habitat et litière

Les conditions de vie tels le lieu d’habitation ainsi que la litière ont été recueillis
et représentés dans le tableau 15 et la figure 17. Les animaux vivant en plein air
et sans litière sont au nombre de 30 (66%) parmi eux, 18 sont morts (60%). Les
animaux vivant dans un endroit couvert sont au nombre de 12 (26,8%) dont 8
(66,6%) sont décédés.

114
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Tableau 15 : Nombre d’animaux en fonction du lieu d’habitat et de la nature de


la litière.
Habitat et Nombre de cas Pourcentage Nombre de Pourcentage
litière % décès %
Plein air, au sol 30 66,6 18 60
Plein air, sur 3 6,6 2 66,6
paille
Box couvert, 5 11,2 3 60
sur paille
Box au sol 7 15,6 5 71,4
Total 45 100 28

Figure 17 : Répartition des cas selon le lieu d’habitation et la nature de la litière :

f. Type de travail

Tous les animaux faisant partie de ce travail effectuent, selon leurs


propriétaires, plusieurs tâches notamment : la traction d’une charrette, le
transport d’eau et de personnes, et la participation au labour.

115
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

g. Conditions météorologiques

Les changements climatiques brutaux, surtout le mauvais temps (Janvier -


Février), ont été derrière le déclenchement des crises de coliques dans les
différents centres de la SPANA. Pendant cette période, le nombre de cas de
coliques était en moyenne, de 2 à 3 par semaine à Marrakech et de 1 à 2 par
jour à Chemaia. Passée cette période (fin Févier, Mars), la fréquence a diminué
à 1/semaine à Marrakech et à 2-3/semaine à Chemaia. Les cas de coliques
deviennent de plus en plus rares en été (mai - septembre).

2.Résultat de l’examen clinique

a. Fréquence cardiaque

Parmi les ânes qui se sont présentés aux centres de la SPANA pour motif de
coliques, 30 (66,7%) avaient des fréquences cardiaques supérieures à 60 bpm,
dont 20 (44 ,5%) avec une fréquence entre 60 et 80 bpm et 10 (22,2%) avec
une fréquence supérieure à 80 bpm. Ces derniers sont tous morts.
Le tableau 16 et la figure 18 représentent respectivement le nombre de cas par
intervalle de fréquence cardiaque et leur pourcentage.

Tableau 16 : Nombre de cas en fonction de la fréquence cardiaque

Les fréquences nombre de Pourcentage nombre de Pourcentage


cardiaques cas/45 % décès %
Entre 40 et 60 15 33,3 6 40
M : 12 80 M:3 25
F:3 20 F:3 100
entre 60 et 80 20 44,5 12 60
M:7 35 M:4 57
F : 13 65 F:8 61
Plus de 80 10 22,2 10 100
M:1 10 M:1 100
F:9 90 F:9 100
Total 45 100 28

116
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Figure 18 : Répartition des cas en fonction de la fréquence cardiaque

Figure 19 : Répartition du sexe en fonction de la fréquence cardiaque

117
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

D’après la figure 19, tous les animaux ayant une fréquence cardiaque de plus
de 80 bpm sont morts ainsi que la majorité des femelles ayant une fréquence
de plus de 60 bpm et toutes les femelles avec une fréquence normale.

b. Température

La température corporelle normale chez l’âne se situe entre 36,2 et 37,8°c.


Dans le présent travail, la température corporelle des animaux était tantôt
normale, tantôt inférieure, et tantôt supérieure à la normale. La majorité
(75,5%) présentait une température normale et parmi les 28 cas décédés, 18
avaient une température normale, 8 cas une température élevée et le reste,
soit 2 une température inférieure à la normale.
Le tableau 17 et la figure 20 représentent la température corporelle des
animaux et leur pourcentage en fonction de l‘intervalle de température.
Tableau 17 : Nombre de cas en fonction de la température corporelle

La température nombre de pourcentage Nombre de Pourcentage


cas /45 % décès %
Inférieur à 36,2 2 4,5 2 100
M:1 50 M:1 100
F:1 50 F:1 100
Entre 36,2 et 34 75,5 18 53
37,8 M : 15 44,1 M:4 27
F : 19 55,9 F : 14 74
Supérieur à 37,8 9 20 8 88,8
M:4 44,4 M:3 75
F:5 55,6 F:5 100
Total 45 100 28

118
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Figure 20 : Répartition des cas en fonction de la température corporelle

Figure 21 : Répartition du sexe en fonction de la température

119
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

La figure 21, montre que 100% des animaux hypothermiques sont décédés.
Toutes les femelles ayant une hyperthermie et 74% de celles ayant une
température normale sont mortes. Concernant les mâles, 27% avec une
température normale et 75% avec une hyperthermie sont morts.
Ce qui nous pousse à croire que la température n’est pas un paramètre
significatif des coliques. Par contre, l’hypothermie ou l’hyperthermie sont des
indicateurs d’un mauvais pronostic.

c. Fréquence respiratoire

Chez l’âne, la fréquence respiratoire se situe entre 12 et 44 mpm. Les animaux


ayant une fréquence respiratoire (FR) normale sont au nombre de 36 (80%),
dont 22 (61,1%) sont morts. Deux (7,1%) avaient une FR inférieur à la normale,
tous sont décédés et 4/7 (57%) une FR supérieure.
Le tableau 18 et la figure 22 représentent respectivement le nombre de cas et
leur répartition en fonction de la fréquence respiratoire.

120
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Tableau 18 : Nombre de cas en fonction de la fréquence respiratoire

La fréquence nombre pourcentage nombre de Pourcentage


respiratoire de cas/45 % décès %
Inférieur à 12 2 4,4 2 100
M:0 0 M:0 0
F:2 100 F:2 100
Entre 12 et 44 36 80 22 61,1
M : 19 52,8 M:8 42
F : 17 47,2 F : 14 52
Supérieur à 44 7 15,6 4 57,1
M:1 14,3 M:0 0
F:6 85,7 F:4 66,6

Total 45 100 28

121
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Figure 22 : La répartition des cas en fonction de la fréquence respiratoire

Figure 23 : Répartition du sexe en fonction de la fréquence respiratoire

122
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

La figure 23 montre que 100% des femelles ayant présenté une bradypnée,
52% des femelles ayant une FR normal et 67% des femelles ayant présenté une
polypnée ont succombé.

d. Temps de remplissage capillaire

Le nombre d’ânes ayant un temps de remplissage capillaire normal est de 19


(42%) par contre ceux dont le temps de remplissage capillaire est supérieur à 2
secondes sont au nombre de 26 (58%). Parmi eux 18 (64,3%) sont morts.
Le tableau 19 et la figure 24 représentent la répartition des cas en fonction du
temps de remplissage capillaire.

Tableau 19 : Nombre de cas en fonction du temps de remplissage capillaire

Le temps de Nombre pourcentage Nombre de Pourcentage

123
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Partie 2 : Travail d’enquête

remplissage de cas/45 % décès %


capillaire
Normal 19 42,2 10 52,6
M : 10 52,6 M:3 30
F:9 F:7 78
47,4

Supérieur à 2 26 57,8 18 69,2


secondes M : 10 38,5 M:5 50
F : 16 61,5 F : 13 81,2
Total 45 100 28

124
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Partie 2 : Travail d’enquête

Figure 24 : Répartition des cas en fonction du temps de remplissage capillaire

125
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Partie 2 : Travail d’enquête

Figure 25 : Répartition du sexe en fonction du TRC

D’après la figure 25, plus de 78% des femelles ayant un TRC normal ou
supérieur à 2 sont mortes, par contre, les mâles ayant succombé avec un TRC
normal ou supérieur ne sont que de 30% succombé.

e. Etat des muqueuses

Les muqueuses chez l’âne sont généralement de couleur rose pâle. Les
animaux qui ont présenté des muqueuses congestionnées sont au nombre de
26 (57,8%). Parmi ces derniers 16 (61,5%) sont décédés. Le tableau 20 et la
figure 26 représentent la répartition des cas en fonction de l’état des
muqueuses.

126
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Tableau 20 : Nombre de cas en fonction de l’état des muqueuses

L’état des Nombre de Pourcentage Nombre Pourcentage


muqueuses cas/45 % de décès %
Normal 11 24,5 5 45,5
M:6 54,5 M:1 16,6
F:5 45,5 F:4 80
Congestionné 26 57,8 16 61,5
M : 10 38,5 M:4 40
F : 16 61,5 F : 12 75
Pâle avec liseré 8 17,7 7 87,5
congestif M:4 50 M:3 75
F:4 50 F:4 100

Total 45 100 28

Figure 26 : Répartition des cas en fonction de l’état des muqueuses

127
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Partie 2 : Travail d’enquête

Figure 27 : Répartition du sexe en fonction de l’état des muqueuses

La figure 27 montre que 100% des femelles ayant présenté des muqueuses
pâles avec un liseré congestif, 75% avec des muqueuses congestionnées et 80%
avec des muqueuses normales sont mortes. Par contre, 75% de mâles avec des
muqueuses pâles, 40% avec des muqueuses congestionnées et 16,6% des
mâles avec des muqueuses normales ont succombé.

f. Dents

Les animaux qui avaient une mauvaise dentition et des surdents sont au
nombre de 37 soit (82,2%) dont 23 (62,1%) sujets faisant partie de ceux qui ont
succombé. De même, 5/8 (62,5%) des animaux qui n’ont pas de surdents sont
morts.
Il ressort du tableau et de la figure que le pourcentage de mortalité est presque
identique pour les animaux avec ou sans problèmes dentaire.

128
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Le tableau 21 et la figure 28, représentent, le nombre et le pourcentage des


cas en fonction de l’état des dents.

Tableau 21 : Nombre d’animaux en fonction de l’état des dents

L’état des Nombre Pourcentage Nombre de Pourcentage


dents de cas/45 % décès %
Présence de 37 82,2 23 62,1
surdents +
mauvaise
dentition
Dentition 8 17,8 5 62,5
normale
Total 45 100 28

Figure 28 : Répartition des cas en fonction de l’état des dents

g. Intensité de la douleur
Tous les animaux avec un degré 4 de douleur ont succombé. Toutes les
femelles avec le degré 1, 3 et 4 sont aussi décédées. La mortalité chez les mâles
est proportionnelle au degré de la douleur, nous avons noté 0%, 22% et 60% de
mortalité pour les degrés 1,2 et 3 respectivement.

129
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Le tableau 22 et la figure 29 représentent le nombre d’animaux et la répartition


des cas en fonction de l’intensité de la douleur.

Tableau 22 : Nombre de cas en fonction de l’intensité de la douleur

Intensité de la Nombre de Pourcentage Nombre de Pourcentage


douleur cas/45 % décès %
Degré 1 5 11,1 2 40
M:3 60 M:0 0
F:2 40 F:2 100
Degré 2 19 42,2 7 36,8
M:9 47,3 M:2 22,2
F : 10 52,7 F:5 50
Degré 3 12 26,7 10 83,3
M:5 41,6 M:3 60
F:7 58,4 F:7 100
Degré 4 9 20 9 100
M:3 33,3 M:3 100
F:6 66,7 F:6 100

Total 45 100 28

130
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Figure 29 : Répartition des cas en fonction du degré de douleur

Figure 30 : Répartition du sexe en fonction de degré s de douleur

131
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Nous pouvons déduire de ces résultats qu’au fur est à mesure que le degré de
douleur augmente, le pronostic s’assombrit et la mortalité augmente.

3.Résultat des examens complémentaires

a. Palpation transrectale
Le nombre de cas dont le diagnostic à été fait grâce a la palpation est de 11/45
(24,4%). Parmi ces animaux, 5/11 avaient une impaction de la courbure
pelvienne et 5/11 une impaction du côlon flottant et 1/11 des coliques de
sable.
La figure 31, représente la répartition des cas en fonction de la PTR.

Figure 31 : Répartition des cas en fonction de la PTR

132
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

11 3 palpation transrectale non


concluante
11
Impaction côlon descendant

Impaction courbure pelvienne


75

Coliques de sable

b. Sondage nasogastrique

Sur les 45 animaux, 16 (35,5%) avaient présenté un reflux après sondage


gastrique. Parmi ces animaux, 13 (81,2%) ont trouvé la mort. Les animaux ne
présentant pas de reflux sont au nombre de 29 (64,5%) dont 15 (51,7%) ont
succombé. Parmi ces derniers, 76,5% étaient des femelles.
Tableau 23 : Nombre de cas en fonction de la présence ou l’absence du reflux
gastrique

Reflux Nombre de Pourcentage Nombre de Pourcentage


cas/45 % cas mort/28 %
Présence de 16 35,5 13 81,2
reflux M:8 50 M:6 75
F:8 50 F:7 87,5
Absence de 29 64,5 15 51,7
reflux M : 12 41,4 M:2 16,6
F : 17 58,6 F : 13 76,5
Total 45 100 28

Figure 32 : Répartition des cas en fonction de la présence ou l’absence du reflux gastrique

133
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Figure 33 : Répartition du sexe en fonction des résultats du sondage

134
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

La figure 33 montre que parmi les animaux présentant du reflux, 87,5% des
femelles et 75% des mâles sont morts, alors que parmi ceux qui n’ont en pas
présenté, 76,5% des femelles et 16,6% mâles sont morts.
Nous pouvons donc constater que le pronostic est d’autant plus réservé chez
les animaux qui ont présenté un reflux par rapport à ceux qui n’en ont
présenté pas.

c. Hématocrite

Seulement 17 cas (37,8%) ont présenté un hématocrite normal contre 28


(62,2%) avec un hématocrite supérieur à 38%. Parmi ces derniers, 21 ânes
(75%) ont succombé. Parmi les femelles décédées, 60% avaient un hématocrite
normal contre 93% avec un hématocrite supérieur à 38%

135
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Tableau 24 : Répartition des cas en fonction de l’hématocrite

hématocrite Nombre de Pourcentage Nombre de Pourcentage


cas/45 % cas mort/28 %
Normale 17 37,8 7 41,1
M:7 41,2 M:1 14,3
F : 10 58,8 F:6 60
Supérieur à 28 62,2 21 75
38% M : 13 46,4 M:7 53,8
F : 15 53,6 F : 14 93,3
Total 45 100 28

Figure 34 : Répartition des cas en fonction de l’hématocrite

136
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Figure 35 : Répartition du sexe en fonction du résultat de l’hématocrite

d. Protéines totales
Sur les 45 cas, 15 (33,3%) ont un taux de protéines totales normal, contre 30
(66,7%) avec un taux supérieur à 70g/l. parmi ces derniers, 22 (78,6%) sont
décédés, dont 50% de mâles et 88,8% de femelles.

137
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Tableau 25 : Répartition des cas en fonction des protéines totales

Taux des Nombre de Pourcentage Nombre de Pourcentage


protéines cas/45 % cas mort/28 %
totales
Normal 15 33,3 6 40
M:8 53,3 M:2 25
F:7 46,7 F:4 60
Supérieur à 30 66,7 22 73,3
70g/l M : 12 40 M:6 50
F : 18 60 F : 16 88,8
Total 45 100 28

Figure 36 : Répartition des cas en fonction du taux des protéines totales

138
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Figure 37 : Répartition du sexe en fonction de la nature des protéines totales

e. Paracentèse

La paracentèse a révélé un liquide abdominal anormal chez 26 cas (65%) parmi


40 (les femelles gestantes sont non incluses, elles ne sont pas éligibles à la
paracentèse). Le liquide obtenu est de couleur rose ou verte et/ou trouble.
Parmi ces animaux, 19 (73%) sont décédés.
Le tableau 26 et la figure 38, représentent le nombre et la répartition des cas
en fonction du liquide de paracentèse.

139
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Tableau 26 : Nombre de cas en fonction du liquide de paracentèse

Nature du Nombre de Pourcentage Nombre Pourcentage


liquide cas/45 % de cas %
mort/28
Normal 14 35 4 28,5
M:8 57,1 M:1 12,5
F:6 42,9 F:3 50

Anormal 26 65 19 73
M : 12 46,1 M:7 58,3
F : 14 53,9 F : 12 85,7
Total 40 100 23

Figure 38 : Répartition des cas en fonction de la nature du liquide abdominale

140
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Figure 39 : Répartition du sexe en fonction de la nature du liquide abdominale

La figure 39 montre que 85,7% et 50% des femelles avec respectivement un


liquide abdominal anormal et normal sont mortes, contre 58,3% et 12,5% de
mâles.
f. Coproscopie
Environ 10 (22,2%) des animaux sont moyennement infestés, 9 (20%) sont très
infestés et presque la moitié des cas 21 (46,7%) ont un OPG négatif.

Le tableau 27 et la figure 40, représentent le nombre de cas et leur répartition


en fonction de L’OPG.

141
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Tableau 27 : Nombre de cas en fonction de l’OPG

Nombre d’OPG Nombre de cas Pourcentage


OPG négatif 21 46,7
OPG inférieur à 500 5 11,1
OPG de 500 à 1500 10 22,2
OPG supérieur à 1500 9 20
Total 45 100

Figure 40 : Répartition des cas en fonction de l’OPG

Ces résultats montrent qu’au fur et à mesure que le taux d’infestation


augmente le nombre de cas augmente aussi.

g. Résultats du traitement
En fonction de la suspicion, un traitement a été instauré. L’huile de paraffine
(1l par 100 kg) a été administrée dans le cas d’absence de reflux gastrique.
Dans le cas contraire seul le sondage est effectué avec administration d’eau de
robinet. Un traitement antiparasitaire ( Atlafen gel 20cc, Atlamec 20cc), un
traitement anti-inflammatoire (Fynadine 1,1 mg/kg (3- 4cc)), un râpage
dentaire, ainsi que la trocardisation du caecum. Parmi eux 6 sont morts.

142
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Dans les cas les plus aigus ou en état de choc, une perfusion intraveineuse de
chlorure de sodium à 9 pour mille a été instaurée. Les animaux qui n’ont pas
répondu favorablement au traitement médical sont au nombre de 28 (62,2%).
L’état de ces animaux s’est rapidement détérioré. La majorité ont présenté des
paramètres perturbés, des crises intenses de coliques (degrés 2 ou 3) et
souvent un décubitus.
L’étiologie précise des coliques chez ces cas a été élucidée après la mort, lors
de l’examen nécropsique.

Le tableau 28 et la figure 41, représentent le nombre de cas et leur répartition


en fonction de la réponse au traitement.

Tableau 28 : Nombre de cas en fonction de la réponse du traitement

Réponse au traitement Nombre de cas Pourcentage


Réponse favorable 17 37,8
M : 12 70 ,6
F:5 29,4

Réponse défavorable 28 62 ,2
M:8 28,5
F : 20 71,5
Résultat 45

Il ressort des résultats que seulement 17/45 (38%) ont répondus favorablement
au traitement. Parmi ceux qui n’ont survécu 71,5% sont des femelles

143
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Figure 41 : Répartition des cas en fonction de la réponse au traitement

144
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

h. Études des différents types de coliques


Le diagnostic clinique a été réalisé pour 17 cas (37,8%). Les entités
pathologiques diagnostiquées étaient :

· Impaction du côlon flottant (5/17) et de la courbure pelvienne (5/17)


diagnostiquée par PTR.
· Coliques spasmodiques, se manifestant par une douleur abdominale
marquée et une réduction ou une absence de bruits intestinaux (4/17).
· Iléus paralytique, diagnostiqué par le fait que le reflux recueilli après SN
avait un pH de 7 (1/17).
· Entérite proximale, diagnostiquée grâce à la quantité de reflux recueillie
qui était supérieure à 5l avec un liquide brun malodorant, et des anses
intestinales dilatées lors de la palpation (1/17).
· Coliques de sable (gravier), présent au niveau des fèces et du rectum
(1/17).

Quant aux 28 cas décédés (62,2%), le diagnostic a été confirmé à l’autopsie.


Le tableau 29 et la figure 42 représentent le nombre de cas, le type de lésion et
sa localisation.

Tableau 29 : Nombre de cas en fonction de la localisation des lésions à


l’autopsie

Localisation de la lésion Nombre de cas %


Portion du côlon ascendant + côlon descendant 2 7,1
+ côlon transverse M:1
F :1 (gestante)

Courbure pelvienne 4 14,3


M:1
F : 3 (une gestante)

Côlon descendant + courbure diaphragmatique 1 3,6

145
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

M:0
F:1
Côlon descendant 4 14,3
M:1
F : 3 (une gestante)
Portion du côlon ascendant + côlon descendant 8 28,5
M:1
F:7
Courbure sternale 1 3,6
M:0
F:1
Courbure diaphragmatique 1 3,6
M:0
F:1
Estomac 1 3,6
M:1
F:0
Portion du côlon ascendant + caecum + 3 10,7
courbure pelvienne M:2
F:1
intestin grêle et gros intestin 3 10,7
M:1
F:2
Total 28 100

Figure 42 : Répartition des cas en fonction de la localisation des lésions à l’autopsie

146
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Selon le type de lésions digestives rencontrées, les résultats obtenus après


l’autopsie sont:
· Une Inflammation et une congestion observées tout au long du tractus
intestinal chez 28/28 cas (100%). Nous avons noté des lésions de
souffrance, allant de simples pétéchies à des plages hémorragiques
accompagnées de parties nécrosées ainsi qu’un dépôt de fibrine (photo
47). Nous avons également noté la présence de météorisme plus ou
moins étendu (Photo 48)

147
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Photo 47 : Plaques hémorragiques Photo 48 : Gonflement et pétéchies au


avec des lésions de nécrose et dépôt niveau du caecum
de fibrine au niveau du côlon
ascendant

En plus de l’inflammation, d’autres lésions ont été observé notamment, des


impactions au niveau de la courbure pelvienne ou du côlon descendant avec
des plaques hémorragiques (photo 49) ou un infarcissement et le début de
nécrose (photo 50).

Photo 49 : Impaction au niveau de Photo 50 : Impaction au niveau du côlon


courbure pelvienne avec des plaques flottant (flèche blanche)
hémorragiques (flèche rouge)

148
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

· L’impaction est la lésion la plus fréquemment rencontrée. Observée chez


26 cas, elle intéresse le côlon descendant (24/28), des portions du côlon
ascendant (7/28), la courbure pelvienne (6/28), le côlon transverse (2/28), la
courbure diaphragmatique (2/28), la courbure sternale (2/28), il est également
à noter que plusieurs impactions peuvent être rencontrées chez le même sujet.
- L’impaction du côlon descendant est la lésion la plus fréquemment
rencontrée (24/28). Elle est due soit à un aliment grossier déshydraté (photo
51, 52) ou à un corps étranger (photo 61). Nous avons noté également du sable
ou du gravier. Souvent cette impaction révèle une consistance dure avec un
contenu ferme.

Photo 51 : Impaction au niveau du Photo 52 : Mise en évidence de l’impaction


côlon ascendant

L’impaction du côlon descendant peut avoir des dimensions variables allant de


16/10 cm (photo 53) à 24/15 cm (photo 54).

Photo 53 : Impaction du côlon Photo 54 : Extraction d’une masse dure et


descendant mesurant 16/10cm ferme au niveau du côlon descendant

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EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

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EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

- L’impaction du côlon ascendant (7/28) est le plus souvent


accompagnée d’autres lésions comme une surcharge gazeuse de l’intestin
grêle, de plaques hémorragiques et de pétéchies (photo 55). Elle peut avoir
comme pour le côlon flottant des consistances et des tailles différentes qui
peuvent atteindre la taille d’un ballon de basket (32,24cm)(photo 56). Le
contenu peut être, un aliment déshydraté (photo 56), des corps étrangers
(photo 62) ou encore du gravier (photo 57).

Photo 55 : Impaction du côlon ascendant Photo 56 : Masse compacte extraite du


côlon

Photo 57 : Masse au niveau du côlon ascendant mesurant environ 30 cm avec


présence de petits graviers et de paille non digérée

- L’Impaction de la courbure pelvienne rencontrée chez 6/28, fait


partie des impactions les plus importantes, et s’accompagne le plus souvent de
plaques hémorragiques, et de lésions de nécrose (photo 58). Elle peut avoir des
tailles variables et mesurer plus de 30 cm de longueur (photo 59)

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EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Photo 58 : Impaction de la courbure Photo 59 : Impaction de la courbure


pelvienne avec des plages pelvienne d’environ 30 cm accompagnée de
hémorragiques sable

Ø La présence de corps étrangers a été observée chez 9/28. Ils peuvent se


localiser au niveau de l’estomac (photo 60), du côlon descendant (photo
61) ou encore du côlon ascendant (photo 62).

Photo 60 : Corps étranger (sac en plastique) Photo 61 : Masse impactée accompagnée


extrait de l’estomac d’un âne d’un corps étranger (sac en plastique)
extraite du côlon descendant

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EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Photo 62 : Corps étranger (sac en plastique) extrait du côlon ascendant

· Le parasitisme (gastérophile) 7/28 est responsable d’ulcérations en


relation avec les migrations du parasite. Ces infestations massives sont
probablement à l’origine de coliques. Ils sont présents soit au niveau de
l’intestin (photo 63), ou au niveau de l’estomac (photo 64).

Photo 63 : Présence de gastérophiles au Photo 64 : Présence de gastérophiles au


niveau de l’intestin niveau de l’estomac

Ø La rupture (côlon ascendant et descendant) (5/28), est souvent


accompagnée de lésions de nécrose et de plages hémorragiques. (photo 65).

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EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Photo 65 : Rupture du côlon descendant

Ø Les coliques de sable (5/28) dues à l’accumulation de sable ou de


gravier de tailles variables (photo 66, 67).

Photo 66 : Mise en évidence de gravier (0,5 Photo 67 : Impaction avec du gravier, des
à 2 cm) extraite du côlon descendant cailloux de taille variables extraits de la
courbure pelvienne

Ø La péritonite a été diagnostiquée chez 3 ânes.

Ø La torsion du côlon ascendant découverte chez un mâle et une femelle


gestante,

Ø Une surcharge gastrique (aliments + gaz) (photo 68).

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EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Photo 68 : Surcharge de l’estomac rempli de gaz et d’aliments

Il est à noter que plusieurs lésions sont rencontrées chez un même sujet.

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EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Figure 43 : Répartition des cas en fonction des lésions digestives

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EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Chapitre 3 : Discussion

Ce sujet a été choisi non seulement pour la gravité de la pathologie « coliques »


et son importance chez les équidés, mais également pour contribuer à l’étude
d’une espèce animale « âne » qui, malgré son effectif élevé et son importance
socio-économique, reste un animal peu étudié au Maroc. En effet, aucune
étude n’a jusqu’ici traité ce sujet et le manque d’informations et le peu de
travaux réalisés chez cette espèce, nous ont poussé à nous y intéresser.

Les coliques sont des douleurs digestives, pour lesquelles les équidés en sont
très sensibles. Dans la littérature, il a été noté que l’âne en est plus résistant et
tolère mieux les douleurs digestives que le cheval. (12)

Ce travail a été mené au niveau des 3 centres de la SPANA, où l’effectif d’ânes


qui se présente en consultation est important. En effet, durant cette période, le
centre de Marrakech a reçu 95 ânes pour différents motifs de consultation
dont 11 cas de coliques soit 11,5% et le centre de Chémaia a reçu quant à lui
151 ânes soit 22%.

Les commémoratifs et l’anamnèse ont été recueillis attentivement auprès des


propriétaires pour pouvoir déterminer l’étiologie des coliques. Le motif de
consultation allait d’une apathie ou une anorexie à des crises de coliques plus
ou moins intenses. L’expression de la douleur « colique » chez l’âne n’est pas
aussi marquée que chez le cheval. Dans le présent travail, nous avons essayé de
suivre l’évolution des symptômes chez ces animaux afin de les comparer à ceux
décrits chez le cheval.

L’inspection de l’animal à son arrivée a concerné le degré de sévérité de la


douleur, l’attitude de l’animal, le port de la tête, la condition physique et le
degré de sudation. Chez le cheval, il est à noter, que l’attitude de l’animal peut
souvent indiquer la nature du problème. En effet, le décubitus est
généralement le premier signe de coliques chez le cheval. La position en
« chien assis » indique la dilatation de l’estomac. Un sujet en décubitus latéral
qui tremble et essaye de lever la tête indique souvent une lésion intestinale
(44). Les blessures au niveau de la tête et des hanches indiquent souvent une
phase de douleur intense et une durée importante de coliques (44).

157
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Contrairement au cheval, l’examen de l’âne n’a présenté aucun danger pour le


clinicien, quelque soit le degré des coliques.
Nous avons noté qu’en se sentant observé, l’âne, même lors des crises de
coliques les plus aiguë s, arrêtait de manifester les signes cliniques.

Les symptômes relevés à l’observation sont principalement la tête abaissée,


une posture modifiée (sous lui de derrière), une apathie, et parfois des crises
de coliques. A l’examen proprement dit, il a été signalé, que la plupart des cas
avaient aussi, des muqueuses congestionnées, une fréquence cardiaque, un
TRC élevés et des bruits intestinaux absents ou diminués. Chabchoub a
néanmoins rapporté, que l’âne atteint de coliques présente en plus de
l’anorexie, un changement d’attitude ainsi qu’une diminution du TRC, et dans
les cas graves, tels qu’une strangulation, l’âne présente une transpiration
profuse, se couche et se roule (12).

La majorité des animaux présentant des signes de coliques sont des femelles
(55,5%) dont 5 gestantes. Ce qui laisse à croire que le sexe représente un
facteur de risque. D’après White (94), les juments sont plus exposées aux
coliques que les étalons. Dans le présent travail, le nombre de femelles mortes
est de 20/28 soit 71,4%. Nous pouvons tirer de ces résultats, que les coliques
sont plus mortelles chez les femelles que chez les mâles (28,6%). En effet,
d’après les paramètres étudiés en l’occurrence l’âge, la fréquence cardiaque, la
fréquence respiratoire, la température, le TRC, les muqueuses, l’hématocrite,
les protéines totales ainsi que la paracentèse, les femelles en sont plus
sensibles. Il est également établi que le sexe est en relation avec certains types
de coliques, ainsi, les torsions du côlon sont plus fréquentes chez les juments
que chez les étalons (95). Cette affection semble être plus fréquente chez les
juments gravides surtout dans leur dernier trimestre de gestation ou juste
après le poulinage (44). De plus, la gestation peut présenter un facteur de
risque chez les femelles du fait de la compression de la cavité abdominale par
le fœtus. Chez la jument, il a été rapporté que le risque de coliques est
augmenté chez les poulinières mais seulement en période de poulinage (93).

L’âge a été déterminé grâce à la dentition et aux propriétaires. La classe la plus


importante est celle des ânes de plus de 10 ans, qui sont au nombre de 30 soit
66,6%. Parmi cette catégorie d’âge, 22 ont succombé, soit 73,3%. Dans la
classe d’âge comprise entre 5 et 10 ans, 2 parmi les 8 cas ont succombé c'est-
à-dire 25%. Alors que dans la classe d’âge de 1 à 5 ans, 4 parmi 7 ânes ont
succombé, soit 57%.

158
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

D’après ces résultats, l’âge n’est pas un facteur de risque des coliques chez
l’âne.
En effet, Cohen a rapporté dans une étude réalisée en 1996 sur les coliques
chez le cheval que la différence d’âge n’était pas significative (96). Cependant,
en 1997, dans une autre étude, Cohen obtient une différence significative pour
les chevaux de plus de 8 ans (66,7%). Ces derniers nécessitent plus
fréquemment un traitement chirurgical et ont, un plus mauvais pronostic que
les chevaux plus jeunes (95). Kaneene quant à lui, rapporte dans une enquête,
que la moyenne d’âge des chevaux atteints de coliques était de 10,3 ans. Les
chevaux ayant nécessité un traitement chirurgical avaient en moyenne 12,3 ans
(93).

Concernant l’abreuvement, presque la moitié des cas (44,4%) s’abreuvent


seulement une fois par jour, ce qui augmente les risques d’impactions et de
constipation, surtout que ces animaux consomment principalement un aliment
grossier qui favorise une surcharge du tractus digestif. Cette fréquence peut
être imputée au manque d’eau dans le milieu rural. Parmi les ânes qui
s’abreuvaient une fois par jour 100% ont succombé. Les animaux qui buvaient 2
ou 3 fois par four avaient un pourcentage de mortalité respectivement de 63%
et 7%. D’où l’importance de la fréquence d’abreuvement dans l’apparition et
l’aggravation des coliques. Une étude effectuée sur les facteurs de risques des
coliques chez le cheval a montré qu’un abreuvement irrégulier accroît les
risques de coliques (97). De plus, une température de l’eau trop basse en
favoriserait également (98).

En ce qui concerne le régime alimentaire, presque 80% des cas reçoivent


seulement de l’herbe ou de la paille comme régime alimentaire (riche en
fibres), et ce, en fonction de la saison et uniquement une fois par jour. Nous
avons constaté lors du recueil des commémoratifs qu’un changement brutal de
l’alimentation se produit au début de la saison des pluies, lorsque de nouvelles
herbes deviennent soudainement disponibles, alors que les ânes se
nourrissaient à base de paille. Il est rapporté que les micro-organismes peuvent
prendre jusqu’à deux semaines pour s'adapter à un changement de régime
(19). Il est donc très important de ne pas modifier un régime alimentaire trop
rapidement, de manière à ne pas perturber les micro-organismes. Des
changements soudains dans l'alimentation peuvent notamment entraîner des
coliques. Ainsi, de nombreuses études ont montré l’influence de l’alimentation
sur l’apparition des coliques chez le cheval. Ces mêmes études ont montré
qu’une forte teneur en fibres entraîne une surcharge de l’intestin grêle car elle
augmente les contractions intestinales qui permettent la déshydratation du

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EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

digesta (99). Il est rapporté aussi, que le mode et le rythme de distribution des
aliments influent sur l’apparition de coliques (100). Ainsi, même si un cheval au
box est nourri deux fois par jour, le moindre déséquilibre va entraîner un
dysfonctionnement de la digestion (97).
Un changement dans la ration, tant dans la qualité que dans la quantité ou un
changement des horaires de distribution, entraîne une forte augmentation des
risques de coliques (92). Une étude réalisée par Cohen montre que le risque
d’apparition des coliques est multiplié par deux dans la semaine qui suit un
changement d’alimentation (92).

Le type de logement (box ou pâturage) et la nature de la litière sont mis en


cause comme facteurs de risque des coliques par plusieurs auteurs surtout
chez les chevaux (97). Le stress et l’ennui liés au logement intérieur
augmentent fortement le risque de coliques chroniques (97). Dans le cadre de
notre étude, les animaux vivant en plein air et sans litière sont au nombre de
30 (66%) parmi eux, 18 sont morts (60%). Les animaux vivant dans un endroit
couvert sont au nombre de 12 dont 8 sont décédés (66,6%). Il ressort de ces
résultats que le type de logement n’est pas un facteur de risque prédisposant
les ânes aux coliques.
Les 45 ânes effectuent, d’après leurs propriétaires, plusieurs tâches par jour,
notamment tirer une charrette, transporter l’eau et les personnes, ou encore
participer au labour. Il apparaît donc que ces animaux effectuent un travail
intense et parfois portent des charges largement supérieures à leur capacité.
Chez le cheval, une étude a démontré qu’un travail intense augmente les
risques de coliques (98). Il en va de même d’une activité stressante (93). Donc
l’activité peut être incluse comme facteur de risque chez l’âne.

Nous avons constaté, que les changements climatiques brutaux (d’un temps
ensoleillé à de fortes pluies avec des orages, (janvier - février), ont été derrière
le déclenchement des crises de coliques dans les différents centres de la
SPANA. Pendant cette période, le nombre de cas de coliques était en moyenne,
de 2 à 3 par semaine à Marrakech et de 1 à 2 par jour à Chemaia. Cependant,
passée cette période (fin février, mars), la fréquence a diminué à 1/semaine à
Marrakech et à 2-3/semaine à Chemaia. Les cas de coliques deviennent de plus
en plus rares en été (mai - septembre). Il ressort de notre enquête que les
phénomènes météorologiques sont incriminés dans l’apparition des coliques
chez l’âne. Il est rapporté chez le cheval, que les changements climatiques
brutaux peuvent avoir une influence sur les fermentations microbiennes, qui
vont agir sur les terminaisons nerveuses intestinales, entraînant des spasmes

160
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

générateurs de coliques (101). Le refroidissement de la température


extérieure, des aliments et de l’eau de boisson provoquerait des troubles
vasomoteurs, dus à une vasoconstriction, et une congestion intestinale,
entraînant l’arrêt de la digestion (102).

Concernant l’examen clinique proprement dit, la fréquence cardiaque est un


paramètre qui est très influencée par les coliques chez le cheval (44). Tous les
animaux ayant une fréquence cardiaque de plus de 80 bpm sont morts ainsi
que la majorité des femelles ayant une fréquence de plus de 60 bpm et toutes
les femelles avec une fréquence normale. Nous pouvons déduire de ces
résultats, que la fréquence cardiaque est un paramètre très utile dans le
diagnostic des coliques chez l’âne et surtout pour l’établissement d’un
pronostic. Il en ressort également que la fréquence cardiaque pourra être
utilisée pour évaluer la gravité des crises de coliques, surtout des coliques plus
sérieuses que celles causées par une simple impaction en l’occurrence, les
ruptures et les torsions. Il a été rapporté, dans la littérature que,
contrairement au cheval, la fréquence cardiaque chez l’âne est peu influencée
par la douleur (43). D’après Duffield, Les ânes atteints de coliques par
impaction avaient une fréquence cardiaque aux alentours de 60 battements
par minute. Par contre les ânes atteints d’une autre cause que l’impaction,
avaient une fréquence cardiaque comprise entre 60 et 100 bpm. Cela peut être
expliqué par le fait que les impactions ont peu d’effets sur le volume sanguin
circulant chez l’âne (43). Chez le cheval, et lors de coliques, l’augmentation de
la fréquence cardiaque est souvent liée à la douleur, à l’anxiété et à
l’hypovolémie (105). De plus chez cette même espèce, cette fréquence peut
également orienter le traitement. En effet, selon Becht, les chevaux dont la
fréquence cardiaque avoisine les 60 bpm ont souvent besoin d’un traitement
médical. Par contre, ceux ayant une fréquence cardiaque supérieure à 80 bpm
nécessitent souvent une chirurgie (106). Dans une autre étude, des fréquences
cardiaques de 40, 80, 100, 120 bpm ont entraîné respectivement des
mortalités de 10%, 50%, 75% et 90% (105).

La température rectale chez l’âne est légèrement inférieure à celle du cheval


avec une moyenne de 37,1° C (36.2-37.8 °C) (43). Des crises de coliques
peuvent entraîner une augmentation de la température corporelle suite à un
effort musculaire ou à une infection, par contre, une hypothermie, associée à
une tachycardie, est indicatrice du développement d’une compromission
circulatoire et d’un choc potentiel (43). Dans notre étude, 34 cas (75%) ont
présenté une température normale dont 50% sont morts. Parmi ceux qui
avaient une température supérieure à 37°c, 90% ont succombé. Les animaux

161
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

dont la température est inférieure à la normale sont tous morts. Ce qui nous
pousse à croire que l’augmentation de la température n’est pas un paramètre
indicateur de la gravité des coliques. Par contre, l’hypothermie ou
l’hyperthermie sont des indicateurs d’un mauvais pronostic.

Chez le cheval, l’augmentation de la fréquence respiratoire peut renseigner sur


l’existence d’une douleur abdominale (103). La fréquence respiratoire chez le
cheval augmente suite à une pression sur le diaphragme provenant de
l’abdomen, lors de distension du côlon ou du caecum (104). Dans notre étude,
80% des cas ont présenté une fréquence respiratoire normale, dont 62% ont
succombé, ceux qui avaient une fréquence respiratoire supérieure à la normale
représentent 15% dont 57% sont décédés. Les animaux ayant une fréquence
respiratoire inférieure à la normale sont tous morts. De ce fait, la fréquence
respiratoire, n’est pas un symptôme constant des coliques chez l’âne,
néanmoins elle peut renseigner sur le pronostic quand elle est inférieure à la
normale.

Physiologiquement, le TRC est de 1 à 2 secondes. Lorsque la circulation


vasculaire est compromise, il augmente suite à l’hypovolémie pour dépasser les
5 à 6 secondes dans les stades de choc avancé (60). Nous avons noté que 26 cas
(57,8%) avaient un TRC supérieur à 2 secondes, dont 18 (70%) sont décédés. la
moitié des animaux ayant un TRC normal est morte. Plus de 78% des femelles
ayant un TRC normal ou supérieur à 2 sont décédées. D’après ces résultats,
nous ne pouvons pas nous prononcer sur l’importance du TRC chez l’âne.

Chez le cheval, les muqueuses pâles traduisent un état douloureux et/ou un


état de choc. Lorsque ce dernier est plus avancé et/ou en présence d’une
endotoxémie, les muqueuses sont d’un rouge de plus en plus foncé pour
devenir bleu violacé lorsqu’un état de choc grave est installé (43). Dans le
présent travail, 45% des animaux ayant des muqueuses normales ont
succombé dont 80% de femelles. Ceux qui ont présenté des muqueuses
congestionnées sont au nombre de 26 (58%) dont 61,5% de morts. Cependant,
presque 90% des animaux qui avaient des muqueuses pâles avec un liseré
congestif sont morts.
Parmi ces 3 catégories, les femelles en sont les plus sensibles. D’après ces
résultats, l’état des muqueuses est un paramètre significatif pour le diagnostic
et le pronostic des coliques chez l’âne.

L’état des dents est considéré comme un facteur de risque important et fait
partie des facteurs qui contribuent au développement de l’impaction chez le

162
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

cheval (44). Il est rapporté également que les surdents ou encore une dentition
défectueuse, sont à l’origine d’une mauvaise mastication des aliments qui
entraîne par la suite des coliques. Notre enquête révèle que 37 cas (82,2 %)
présentaient des dents défectueuses avec des surdents. Seulement 8 cas (18%)
avaient une dentition normale. Les animaux qui souffraient d’impaction sont au
nombre 36 (10 diagnostiqués par PTR, et 26 découverts après autopsie), parmi
eux 23 de ceux qui sont morts ainsi que 13 de ceux qui ont survécu avaient des
surdents et des dents défectueuses. Donc les surdents sont responsables des
impactions. Le pourcentage de mortalité n’est pas lié à la présence de surdents.
Un examen dentaire complet est recommandé au moins une fois par an. Il est
particulièrement indiqué chez tout animal qui présente des signes d’anorexie,
d’amaigrissement ou de dysphagie. Les troubles dentaires chez l’âne sont
similaires à ceux chez le cheval et le traitement est le même pour les deux
espèces (32).

L’évaluation du degré de douleur est très utile pour le pronostic. En effet, nous
avons remarqué que le pourcentage de mortalité augmente avec le degré de
douleur. Tous les animaux ayant un degré 4 ont succombé. Concernant les
degrés 1, 2 et 3, il s’avère que les femelles sont plus sensibles que les mâles.
Nous pouvons déduire de ces résultats qu’au fur est à mesure que le degré de
douleur augmente, le pronostic s’assombrit et la mortalité augmente. Dans la
littérature, il est noté que l’âne est un animal connu pour sa rusticité et tolère
mieux les douleurs digestives que le cheval (12). D’après Chabchoub, cette
tolérance n’est en fait qu’un manque d’extériorisation de la douleur chez cet
animal et/ou un défaut d’observation de la part d’un investigateur non averti
(12). En effet, dans notre enquête, il a été signalé que même dans les cas les
plus aigus, l’âne restait calme et seul les paramètres (particulièrement la
fréquence cardiaque et l’état des muqueuses) nous oriente vers une éventuelle
souffrance. Cependant, il est à noter qu’une fois, non surveillé, l’âne
commence à manifester les signes de coliques en l’occurrence des pédalages et
un roulement sur le sol.

La PTR fait partie des examens prioritaires à effectuer chez les animaux
souffrant de coliques, cependant, elle peut ne pas être concluante pour deux
raisons. La première est que chez l’espèce asine, elle est très limitée en
fonction de la taille du sujet et la deuxième raison c’est que chez l’âne, surtout
le mâle, il est parfois difficile d’effectuer une PTR du fait de l’étroitesse de son
bassin. Sur seulement 11 cas soit 24,4% le diagnostic a été fait par PTR.

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EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Outre son intérêt diagnostique, thérapeutique et pronostique, le SN peut être


très utile pour réduire les dangers de distension de l’estomac et éviter une
éventuelle déchirure gastrique (64). Au sondage, 16 cas (36 %) ont présenté un
reflux gastrique dont 13 (81%) ont succombé. Ces derniers ont présenté lors de
l’autopsie, une gastro-entérite, des impactions et une surcharge gastrique.
Chez le cheval, le reflux est présent lors d’entérite proximale (reflux abondant
supérieur à 1l), d’iléus paralytique, de surcharge gastrique secondaire,
d’obstruction simple de l’intestin grêle, de surcharge de l’iléon et d’ hernie
interne (90). Presque 50% des animaux n’ayant pas présenté du reflux sont
morts, dont la majorité sont des femelles 76%. Ainsi, nous pouvons constater
que le pronostic est d’autant plus réservé chez les animaux qui ont présenté un
reflux par rapport à ceux qui n’en ont pas présenté.

L’hématocrite et les protéines totales sont des paramètres très utiles pour
l’évaluation de l’état d’hydratation des chevaux (44). La fiabilité de ces
paramètres pour l'évaluation de l’état d’hydratation chez l'âne n'a pas encore
été étudiée. Lors d’une obstruction simple de l’intestin grêle, la résorption des
sécrétions digestives, qui devait avoir lieu au niveau du gros intestin, n’est plus
possible et leur accumulation constitue une déplétion liquidienne importante
ce qui constitue une 3ème composante de l’augmentation de l’hématocrite
(45). Il est rapporté qu’un hématocrite élevé chez un âne n’est pas aussi
alarmant que chez le cheval (6). Dans le présent travail, les 28 cas qui ont
succombé, ont présenté un hématocrite supérieur à 38% et un taux de
protéines totales supérieur à 70g/l avec 2 cas seulement parmi ces derniers qui
ont survécu. Donc nous pouvons conclure que contrairement à ce qui a été
rapporté dans la littérature, l’hématocrite et les protéines totales sont des
paramètres qui peuvent renseigner sur la gravité des coliques chez l’âne. Il est
également à signaler que les femelles sont deux fois plus sensibles à
l’augmentation de l’hématocrite et des protéines totales que les mâles. Enfin,
l’hématocrite et les protéines totales, sont des paramètres significatifs pour le
diagnostic et le pronostic des coliques chez l’âne surtout chez les femelles.

La paracentèse consiste à prélever du liquide abdominal pour évaluer sa


consistance, sa densité, sa couleur, afin de distinguer les lésions digestives avec
ou sans dommage vasculaire. L’abdomen d’un animal sain contient
normalement une faible quantité de liquide, jaune clair, limpide, inodore, de
consistance séreuse et qui ne coagule pas (65). La paracentèse est un test qui
permet de classer les types de lésions intestinales et de déterminer le degré de
leur sévérité chez le cheval (94). Dans la présente étude, l’examen du liquide
abdominal a montré que 26 cas (65%) (Femelles gestantes non incluses) ont

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EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

présenté un liquide abondant, anormal de couleur rose ou encore vert et/ou


trouble). Il est à noter qu’un liquide abdominal peut être parfois anormal et
contenant des débris alimentaires suite à la ponction d’un segment du tube
digestif lors de l’aspiration par la seringue. Parmi ces cas, 19 (73%) ont
succombé. Les lésions qui ont été trouvées à l’autopsie vont d’une infestation
parasitaire (larves de gastérophiles), une entérite proximale ou des impactions
à une péritonite, qui fait suite à une rupture intestinale ou des lésions de
nécroses. Il est rapporté que chez le cheval, le liquide abdominal devient
anormal lors d’entérite proximale (un liquide trouble), une rupture gastrique
(liquide trouble foncé avec présence de particules alimentaires), une
obstruction de l’intestin grêle (liquide abondant) et enfin une occlusion ou une
obstruction intestinale (liquide séro-sanguinolant opaque) (44). Parmi les
animaux ayant un liquide de paracentèse anormal, le nombre de femelles
mortes est deux fois celui des mâles. Ces résultats montrent qu’en plus du
diagnostic, la paracentèse aide également à établir un pronostic.

L’examen coproscopique a révélé que seulement 20% sont très infestés


surtout par les gastérophiles. Il est rapporté que les gastérophiles entrainent
des coliques par effet de masse, traumatique lors de la migration larvaire,
Irritative (séjour) ou toxique (mort ou mue) (31). Presque 50% des animaux
avaient une OPG négative. Ceci est expliqué par le fait que les propriétaires de
ces animaux fréquentent souvent les refuges de la SPANA où les animaux sont
systématiquement vermifugés.

Le succès d’un traitement médical des coliques dépend du type de coliques et


de la précocité de son instauration. Le traitement chirurgical quand à lui,
nécessite des moyens humains et matériels appropriés. Dans la présente étude,
17 cas ont répondu favorablement au traitement médical soit 37,8%. Ces cas
ont été diagnostiqués grâce à l’anamnèse, les commémoratifs et l’examen
général, la PTR et le SN. Une enquête rétrospective sur les coliques réalisée au
Maroc en 1995, a révélée que sur 134 chevaux, 95 cas soit 70,9% ont nécessité
uniquement un traitement médical (44). Cependant, les 28 cas (62,2%), qui
n’ont pas répondu favorablement au traitement médical sont ceux qui avaient
des paramètres perturbés dont une prostration marquée, des muqueuses
congestionnées, une fréquence cardiaque supérieure à 60 bpm, des crises de
coliques intenses, et souvent un décubitus avec des degrés de coliques allant
de 2 à 4 pour la plupart d’entre eux. Ces résultats rendent ce syndrome aussi
important chez l’âne que chez le cheval.
Dans le présent travail, le fait qu’il y ait 28 morts, parmi 45 soit 62,2%, montre
que contrairement à ce qui est rapporté dans la littérature concernant la

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Partie 2 : Travail d’enquête

rusticité et la résistance de l’âne, ce dernier peut être plus sensible aux coliques
qui, à cause de la discrétion des symptômes, peuvent entrainer une mortalité
élevée. Il est à noter aussi que d’autres examens complémentaires
(hématologie, biochimie, gaz du sang, échographie abdominale, endoscopie...)
pouvaient être utilisés pour un diagnostic précoce et même orienter vers un
traitement chirurgical. Chez le cheval une hernie scrotale ou une torsion
utérine, à l’origine des coliques, peuvent être diagnostiquées par l’échographie
(44). Il est à noter également que, excepté les cas de ruptures, si une chirurgie
était appliqué à temps, c'est-à-dire lors de douleurs récurrentes, une faible
réponse aux analgésiques, une détérioration de l’état général, persistance de la
tachycardie et du reflux gastrique, une distension abdominale progressive et un
liquide de paracentèse altéré, une bonne partie de ces animaux serait encore
en vie.

L’examen nécropsique nous a permis de visualiser, de localiser et de


déterminer le degré de gravité des lésions entraînants la mort de ces animaux.
Tous ces cas présentaient une inflammation et une congestion du tractus
intestinal, avec des lésions de souffrance avec des pétéchies et parfois des
plages hémorragiques. Chez le cheval, les mêmes lésions sont rapportées, elles
peuvent être dues soit à l’irritation par des parasites ou bien à la production et
l’accumulation de substances algogènes (kinines) responsables de l’importance
de l’inflammation. L’histamine, les prostaglandines, les ions K+ ou les
substances P (pain producing substances) rendent sensibles des territoires qui
habituellement ne le sont pas (37). La lésion la plus fréquemment rencontrée
en plus de l’entérite, est l’impaction chez 26 cas/28 soit 92,8%. Le côlon
descendant, ascendant, la courbure pelvienne, le côlon transverse, courbures
diaphragmatique et sternal en étaient le siège (on peut avoir plusieurs
impactions chez un même sujet). Elle peut être due soit à une infestation
parasitaire, un stress par la stimulation des récepteurs alpha2 de la paroi
intestinale qui pourrait entraîner une certaine paralysie, et également au sable
ou au gravier. Souvent cette impaction révèle une consistance dure avec un
contenu ferme. Le nombre total d’impaction (diagnostiquée par palpation et
après autopsie) est de 36/45 soit 80%. Une étude menée au Royaume Uni sur
l’âne, a révélé que les impactions sont responsables de 59% des épisodes de
coliques et que 62% des impactions se trouvaient au niveau de la courbure
pelvienne (32). Dans le cadre de notre étude, l’impaction au niveau de la
courbure pelvienne a été trouvée chez 35,5% des cas, celle du côlon
descendant chez 75,5%, des portions du côlon ascendant chez 15,5%, du côlon
transverse chez 4,4%, de la courbure diaphragmatique chez 4,4%, et enfin de la
courbure sternale chez 4,4%.

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EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête

Tous les animaux autopsiés présentaient des signes d’entérites avec de plages
hémorragiques, des pétéchies et de lésions de souffrances. Selon cette même
étude réalisée au Royaume Uni, une gastro-entérite était à l’origine des
coliques chez l’âne (32). D’après Chabchoub, seulement 10% d’ânes souffrant
de coliques avaient une entérite (12).
Le Parasitisme a été découvert chez 15,5% après autopsie. Les parasites étaient
principalement les larves de gastérophiles qui étaient localisées au niveau de
l’estomac, l’intestin ou le rectum. Ces larves ont une action mécanique,
traumatique et toxique responsables des crises de coliques (31).
Le sable et le gravier étaient observés chez 13,3% cas, avec parfois la présence
de pierres dont le diamètre dépassant les 2 cm. Une péritonite a été observée
chez 6,6% et une torsion du côlon ascendant chez 4,4% dont une femelle
gestante. L’étude menée au Royaume uni rapporte l’existence de colique de
sable, des péritonites, des torsions du côlon ascendant parmi les causes
responsables des coliques chez l’âne (32). La torsion du côlon ascendant a été
aussi rapportée par Chabchoub (12).
La surcharge gastrique a été diagnostiquée sur un seul âne (2,2%) lors de notre
étude, alors que Chabchoub, en rapporte 45,7% (9).
Dans la présente étude, la rupture d’organe a été rencontrée chez 11% des cas,
principalement le côlon ascendant et descendant.
Quant aux corps étrangers, 20% ont en présenté. Nous avons trouvé des sacs
en plastique accompagnés de ficelle, de fils de fer, se situant au niveau de
l’estomac du côlon ascendant ainsi que le côlon descendant.
Si notre étude était étalée sur une période plus longue et avec un effectif bien
plus important, d’autres lésions pouvaient être diagnostiquées. En effet,
d’autres causes de coliques ont été rapportées dans la littérature, telle qu’un
problème ovarien, une ulcération gastrique, une néphrite, une hépatopathie,
une hyperlipémie chronique, un lipome pédonculé, une infection du tractus
respiratoire inférieur, une fracture, ainsi qu’un déplacement intestinal (32).
Chabchoub a également rapporté des tumeurs, des entérolithes, une
intussusception, et un ulcère du côlon (12).

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Partie 2 : Travail d’enquête

Conclusions
Nous pouvons conclure que le syndrome colique chez l’âne est aussi morbide
et mortel que chez le cheval.
Le diagnostic des coliques chez l’âne peut être fait en trois étapes en fonction
des symptômes et des examens effectués :

§ Les signes précoces :


- L’apathie
- L’anorexie
- La tête abaissée.
§ Les signes d’appel :
- Une fréquence cardiaque entre 40 et 60 bpm
- Des muqueuses congestionnées
- Un hématocrite supérieur à 38%
- Des protéines totales supérieures à 70g/l
- Un liquide de paracentèse altéré
- La présence de reflux gastrique
- Un degré de douleur de 2 ou de 3

§ Les signes alarmants :


- Une fréquence cardiaque de plus de 80 bpm
- Des muqueuses pâles avec un liseré congestif
- Une fréquence respiratoire inférieure à 12 mpm
- Une douleur de degré 4

Les résultats révèlent également que :

- L’âne est également sensible aux coliques bien qu’il soit plus résistant.
- Les femelles sont plus susceptibles aux coliques et avec des degrés plus
graves que les mâles.

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Partie 2 : Travail d’enquête

- Les facteurs de risque sont : les conditions météorologiques (fortes


pluies, orage), le manque d’abreuvement, une alimentation irrégulière,
de mauvaise qualité et riche en fibre.
- La fréquence respiratoire et la température ne sont pas autant
révélatrices de la maladie.
- La mauvaise dentition est un facteur prédisposant aux impactions.
- Sur le plan clinique et contrairement au cheval, l’âne n’extériorise pas
les signes de douleur.
- La partie la plus touchée est le gros intestin surtout le côlon
descendant.
- L’affection la plus fréquente est l‘impaction, d’où l’importance de la PTR
chez l’âne pour pouvoir la diagnostiquer.
- Le succès d’un traitement des coliques chez l’âne est tributaire d’un
diagnostic précoce et d’un traitement approprié.

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Partie 2 : Travail d’enquête

Recommandations
- Une telle étude doit être menée sur une période plus longue afin
d’étudier un nombre plus important de coliques, ce qui permettra de
rapporter des résultats plus consistants.
- L’utilisation de techniques comme l’échographie, la radiologie, les
analyses de laboratoire… pour avoir un diagnostic sûr et fiable.
- Intervenir chirurgicalement en cas de non réponse au traitement
médical et sur des animaux avec des perturbations modérées.
- Les propriétaires d’ânes doivent être sensibilisés vis-à-vis de
l’importance de la fréquence d’abreuvement, de l’alimentation, des
conditions de travail dans l’apparition des coliques chez l’âne, ainsi que sur
les signes précoces de la maladie.

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Partie 2 : Travail d’enquête

Annexe
Fiche d’enquête

Centre de : ……………………………………………Date :……………………

Propriétaire :……………………………………………………………………...

Motif de consultation :
……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………

Commémoratifs : âge……………Sexe : M□ F□

Antécédents pathologiques :……………………………………………………..


……………………………………………………………………………………

Alimentation :
· Type :……………………………………………………….
· Quantité :……………………………………………………
· Fréquence :………………………………………………….

Abreuvement :
· Type d’eau distribuée :……………………………………………
· Température de l’eau :……………………………………………
· Moment d’abreuvement :…………………………………………

Type de travail :…………………………………………………………

Harnachement :…………………………………………………………

Habitat et litière :…………………………………………………………

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Partie 2 : Travail d’enquête

Fiche d’examen des coliques

Examen clinique :

Etat général :…………………………..fréquence cardiaque :………………………………..


Température :………………………… fréquence respiratoire : ……………….. …………
Etat des muqueuses :…………………………………………………………………………………..
Intensité de la douleur :……………………………………………………………………………….
TRC :…………………………………………………………………………………………………………….
Sueur :…………………………………pouls :…………………………………………………………….
Dents :…………………………………............................................................................
Bruits intestinaux :

Crottins :…………………………………………………………………………………………………………

Examen complémentaire:

Exploration rectale :…………………………………………………………………………………………


…………………………………………………………………………………………………………………………
SN :…………………………………………………………………………………..
Hématocrite……………………………………………………………………………………………………..
Protéines totales………………………………………………………………………………………………
Nature du liquide abdominal……………………………………………………………………………

Diagnostic :
…………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………

Pronostic :

172
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Partie 2 : Travail d’enquête

…………………………………………………………………………………………………………………………

Traitements :
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………

Examen nécropsique :

…………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………...............................................................................
..………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………...............................................................................
…………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………

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Partie 2 : Travail d’enquête

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Partie 2 : Travail d’enquête

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‫ﻣﻠﺨﺺ اﻟﺪﻛﺘﻮراه‬

‫ﻣﻠﺨﺺ‬
‫ﺗﮭﺪف دراﺳﺘﻨﺎ ھﺬه‪ ،‬وھﻲ اﻷوﻟﻰ ﻣﻦ ﻧﻮﻋﮭﺎ ﻓﻲ ھﺬا اﻟﻤﺠﺎل‪ ،‬ﻣﻦ ﻧﺎﺣﯿﺔ أوﻟﻰ ﺟﺮد اﻟﻤﺮﺟﻌﯿﺔ اﻟﻤﺘﻌﻠﻘﺔ‬
‫ﺑﺎﻟﺤﻤﺎر ﻛﺠﻨﺲ ﺧﯿﻠﻲ ﻟﻢ ﯾﺤﻈﻰ ﺳﻮى ﺑﺎﻟﻘﻠﯿﻞ ﻣﻦ اﻻھﺘﻤﺎم واﻷﺑﺤﺎث‪ ،‬وﻣﻦ ﻧﺎﺣﯿﺔ أﺧﺮى ﺗﺤﺪﯾﺪ اﻷﺳﺒﺎب‬
‫اﻟﻤﺴﺆوﻟﺔ ﻋﻦ اﻷﻣﻐﺎص واﻷﻋﺮاض اﻟﺘﻲ ﺗﺼﺎﺣﺒﮭﺎ وﺗﻘﯿﯿﻢ درﺟﺔ ﺧﻄﻮرﺗﮭﺎ وﻣﺪى ﺗﺠﺎوﺑﮭﺎ ﻣﻊ ﻣﺨﺘﻠﻒ‬
‫اﻟﻌﻼﺟﺎت اﻟﻤﺴﺘﻌﻤﻠﺔ ﻗﺼﺪ ﺗﺤﺪﯾﺪ ﻓﺮﺿﯿﺎت ﺣﻮل ﻋﻮاﻣﻞ اﻷﺧﻄﺎر وﺻﻮﻻ إﻟﻰ ﻣﻘﺎرﻧﺔ اﻟﻨﺘﺎﺋﺞ اﻟﻤﺤﺼﻞ‬
‫ﻋﻠﯿﮭﺎ ﻣﻊ اﻟﻤﻌﻄﯿﺎت اﻟﺒﯿﺒﻠﻮﻏﺮاﻓﯿﺔ اﻟﻤﺘﻌﻠﻘﺔ ﺑﺎﻟﻔﺮس‪.‬‬
‫إن اﻟﻨﺘﺎﺋﺞ اﻟﻤﻘﺪﻣﺔ ﻓﻲ ھﺬا اﻟﺒﺤﺚ‪ ،‬ﺛﻤﺮة دراﺳﺔ أﺟﺮﯾﺖ ﻋﻠﻰ ‪ 45‬ﺣﻤﺎرا ﻣﺼﺎﺑﺎ ﺑﺎﻷﻣﻐﺎص‪ ،‬ﺧﻀﻌﺖ‬
‫ﻟﻠﻜﺸﻒ داﺧﻞ ﺛﻼﺛﺔ ﻣﺮاﻛﺰ ﻟﺠﻤﻌﯿﺔ اﻟﺮﻓﻖ ﺑﺎﻟﺤﯿﻮان وﺣﻤﺎﯾﺔ اﻟﻄﺒﯿﻌﺔ‪ .‬ھﺬه اﻟﺪراﺳﺔ‪ ،‬ﻣﻜﻨﺖ ﻣﻦ ﺗﺸﺨﯿﺺ‬
‫ﻣﺨﺘﻠﻒ أﻧﻮاع اﻷﻣﻐﺎص اﻟﻤﻌﺎﯾﻨﺔ وﺗﺄﺛﯿﺮ ﺑﻌﺾ اﻟﻌﻮاﻣﻞ )ﻛﺎﻟﺠﻨﺲ واﻟﻌﻤﺮ واﻟﺸﺮب واﻟﺘﻐﺪﯾﺔ واﻟﻤﺄوى‬
‫واﻟﻔﺮﺷﺔ وﻧﻮع اﻟﻌﻤﻞ( ﻋﻠﻰ ﻇﮭﻮرھﺎ‪.‬‬
‫وﻗﺪ ﻛﺸﻔﺖ ﻧﺘﺎﺋﺞ اﻟﻔﺤﻮﺻﺎت اﻟﺴﺮﯾﺮﯾﺔ واﻟﺘﺤﺎﻟﯿﻞ اﻟﻤﻜﻤﻠﺔ ﻋﻦ اﺿﻄﺮاﺑﺎت اﻟﺜﻮاﺑﺖ اﻟﻔﯿﺰﯾﻮﻟﻮﺟﯿﺔ‬
‫واﻷﺳﺒﺎب اﻟﻤﺴﺆوﻟﺔ ﻋﻦ اﻷﻣﻐﺎص‪.‬‬
‫ﻛﻤﺎ ﻣﻜﻨﺖ ﻧﺘﺎﺋﺞ اﻟﻔﺤﻮﺻﺎت اﻟﺘﺸﺮﯾﺤﯿﺔ ﻣﻦ ﺗﺤﺪﯾﺪ وﺗﻌﯿﯿﻦ ﻣﻮاﻗﻊ وﻃﺒﯿﻌﺔ اﻟﺠﺮاح‪.‬‬
‫ﺧﻼﺻﺔ‪ ،‬ﯾﻤﻜﻦ اﻟﻘﻮل أن اﻟﺜﻮاﺑﺖ اﻟﻔﯿﺰﯾﻮﻟﻮﺟﯿﺔ اﻷﻛﺜﺮ اﺿﻄﺮاﺑﺎ ﻓﻲ ﺣﺎﻟﺔ اﻷﻣﻐﺎص ﻋﻨﺪ اﻟﺤﻤﺎر ھﻲ‬
‫أﺳﺎﺳﺎ ﺗﺮدد اﻟﻀﺮﺑﺎت اﻟﻘﻠﺒﯿﺔ وﺣﺎﻟﺔ اﻷﻏﺸﯿﺔ اﻟﻤﺨﺎﻃﯿﺔ واﻟﻮﻗﺖ اﻟﻼزم ﻟﻤﻸ اﻷوﻋﯿﺔ اﻟﺪﻣﻮﯾﺔ اﻟﺸﻌﺮﯾﺔ‪.‬‬
‫أﻣﺎ ﺑﺎﻟﻨﺴﺒﺔ ﻟﻠﺘﺤﺎﻟﯿﻞ اﻹﺿﺎﻓﯿﺔ ﻓﺈن ﻣﺴﺘﻮى ﺧﻀﺎﺑﯿﺔ اﻟﺪم وﺣﺎﺻﻞ اﻟﺒﺮوﺗﯿﻨﺎت واﻟﺒﺰل ﺗﻌﺘﺒﺮ أھﻢ اﻟﻌﻮاﻣﻞ‬
‫اﻟﺪاﻟﺔ ﻋﻠﻰ اﻷﻣﻐﺎص ودرﺟﺔ ﺧﻄﻮرﺗﮭﺎ ﻋﻨﺪ اﻟﺤﻤﺎر‬

‫‪.‬‬

‫اﻟﻜﻮھﻦ ﻛﻮﺛﺮ ‪ /‬ﻣﻌﮭﺪ اﻟﺤﺴﻦ اﻟﺜﺎﻧﻲ ﻟﻠﺰراﻋﺔ و اﻟﺒﯿﻄﺮة ‪2009‬‬


‫ﻣﻌﮭﺪ اﻟﺤﺴﻦ اﻟﺜﺎﻧﻲ ﻟﻠﺰراﻋﺔ و اﻟﺒﯿﻄﺮة‬
‫اﻟﺮﺑﺎط‬
‫****************‬

‫أﻃﺮوﺣﺔ ﻟﻨﯿﻞ ﺷﮭﺎدة اﻟﺪﻛﺘﻮراه ﻓﻲ اﻟﻄﺐ اﻟﺒﯿﻄﺮي‬

‫****************‬

‫اﻻﻣﻐﺎص ﻋﻨﺪ اﻟﺤﻤﺎر‬


‫****************‬

‫ﻗﺪﻣﺖ ﻟﻠﻌﻤﻮم و ﻧﻮﻗﺸﺖ ﻣﻦ ﻃﺮف‬

‫اﻟﺴﯿﺪة اﻟﻜﻮھﻦ ﻛﻮﺛﺮ‬


‫أﻣﺎم اﻟﻠﺠﻨﺔ‬

‫رﺋﯿﺴﺎ‬ ‫ﺟﻤﻌﯿﺔ اﻟﺮﻓﻖ ﺑﺎﻟﺤﯿﻮان و اﻟﻄﺒﯿﻌﺔ‬ ‫اﻟﺒﺮوﻓﺴﻮر ا‪ .‬ﺑﻠﻤﻠﯿﺢ‬


‫ﻣﻘﺮرا‬ ‫ﻣﻌﮭﺪ اﻟﺤﺴﻦ اﻟﺜﺎﻧﻲ ﻟﻠﺰارﻋﺔ و اﻟﺒﯿﻄﺮة‬ ‫اﻟﺒﺮوﻓﺴﻮر ح‪ .‬ﺑﻮﻋﯿﺎد‬
‫ﻣﻘﺮرا‬ ‫ﻣﻌﮭﺪ اﻟﺤﺴﻦ اﻟﺜﺎﻧﻲ ﻟﻠﺰارﻋﺔ و اﻟﺒﯿﻄﺮة‬ ‫اﻟﺒﺮوﻓﺴﻮر ح‪ .‬اوراغ‬
‫ﻣﻘﺮرا‬ ‫ﺟﻤﻌﯿﺔ اﻟﺮﻓﻖ ﺑﺎﻟﺤﯿﻮان و اﻟﻄﺒﯿﻌﺔ‬ ‫اﻟﺪﻛﺘﻮر ب‪ .‬اﻟﻤﮭﯿﯿﻦ‬
‫ﻣﻤﺘﺤﻨﺎ‬ ‫ﻣﻌﮭﺪ اﻟﺤﺴﻦ اﻟﺜﺎﻧﻲ ﻟﻠﺰارﻋﺔ و اﻟﺒﯿﻄﺮة‬ ‫اﻟﺒﺮوﻓﺴﻮر ن‪ .‬اﻟﺘﻠﯿﻜﻲ‬
‫ﻣﻤﺘﺤﻨﺎ‬ ‫ﻣﻌﮭﺪ اﻟﺤﺴﻦ اﻟﺜﺎﻧﻲ ﻟﻠﺰارﻋﺔ و اﻟﺒﯿﻄﺮة‬ ‫اﻟﺒﺮوﻓﺴﻮر ر‪ .‬ازرﯾﺐ‬
‫ﻣﻤﺘﺤﻨﺎ‬ ‫ﺟﻤﻌﯿﺔ اﻟﺮﻓﻖ ﺑﺎﻟﺤﯿﻮان و اﻟﻄﺒﯿﻌﺔ‬ ‫اﻟﺪﻛﺘﻮر ي‪ .‬اﻟﻮاﺳﺒﻲ‬

‫ﯾﻮﻟﯿﻮز ‪2009‬‬

‫ص ب ‪ 6202 :‬ﻣﻌﮭﺪ اﻟﺤﺴﻦ اﻟﺜﺎﻧﻲ ﻟﻠﺰارﻋﺔ و اﻟﺒﯿﻄﺮة‬


‫‪.‬‬ ‫‪ 10101‬اﻟﺮﺑﺎط ا‪-‬ﻟﻤﻌﺎھﺪ‬
‫اﻟﻔﺎﻛﺲ‪(0537) 77 81 35 / 77 58 38 :‬‬ ‫اﻟﮭﺎﺗﻒ ‪(0537) 77 17 58/59/45 :‬‬
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EL KOHEN Kaoutar / Thèse de doctorat /IAV II 2009

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