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THÈSE
POUR L’OBTENTION DE DOCTORAT VÉTÉRINAIRE
Devant le jury:
Président: Dr A. BELEMLIH (SPANA)
juillet 2009
Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II – B.P. 6202 Rabat Instituts, 10101 Rabat
Tél : (0537) 77 17 58/59/45 ou 77 07 92 – Fax (0537) 77 81 35 ou 77 58 38
Site Web: http://www.iav.ac.ma
Remerciements
À NOTRE PRÉSIDENT DE JURY, Monsieur le Professeur BELEMELIH
ABDELHAMID.
Pour l’honneur qu’il a bien voulu nous faire en présidant le jury de notre thèse.
Hommages respectueux.
Nous ne saurions comment vous remercier pour l’effort que vous avez déployé
et l’intérêt que vous avez consacré à la réalisation de ce travail. Vos qualités
humaines et professionnelles nous ont beaucoup émues.
Nous vous exprimons notre vive reconnaissance pour tous les conseils que vous
nous avez prodigués, pour l’effort et le temps que vous nous avez accordés durant
la réalisation de notre expérimentation. Veuillez trouver ici l’expression de notre
vive gratitude pour votre collaboration et votre sympathie à notre égard.
Sincères remerciements.
À NOTRE MEMBRE DE JURY, Madame le professeur AZRIB RAHMA.
Vous avez très aimablement accepté de juger ce travail. Nous vous exprimons tous
nos remerciements et nos hommages.
Pour les peines et les sacrifices consentis pour mon bien et mon éducation.
Pour le soutien moral durant toute ma vie estudiantine. Maman, mon amour
et ma profonde reconnaissance ne sauraient être exprimés en ce modeste
travail.
Puisse Dieu t’accorder Santé et Longue vie.
À MON PÈRE
À ANASS :
Pour tout ce que nous avons vécu, pour tout ce que nous vivons et pour tout ce
que nous vivrons ensemble. Mon amour ne serait être exprimé en ce modeste
travail.
À MES AMIS
Fadwa, Houda, Siham, Soumia, Samah, Fateme-Zahra, Safae, Sara.
En témoignage de l’affection, du respect et de l’amitié que je vous réserve.
VETERINAIRE HASSAN II
AUX VETERINAIRES
AUX ANIMAUX
ELKOHEN KAOUTAR
Résumé
Notre étude, la première menée dans ce domaine, a pour objectif d’une part,
l’étude bibliographique d’une espèce équine « âne » qui a suscité peu d’intérêt
et de recherche. Et d’autre part, la détermination des causes responsables des
coliques, la symptomatologie qui les accompagne, l’évaluation du degré de
gravité, ainsi que la réponse aux différents traitements effectués et finalement
pour émettre des hypothèses de facteurs de risques, afin de les comparer aux
données bibliographiques rapportées chez le cheval.
Les résultats ainsi obtenus, et présentés dans ce document, sont le fruit d’une
étude qui a été menée sur 45 ânes souffrant de coliques et reçus en
consultation dans 3 centres de la Société Protectrice des Animaux et de la
Nature. Cette étude, a permis d’identifier les différents types de coliques
observés, la localisation et l’identification des lésions, ainsi que l’influence de
certains facteurs (sexe, âge, abreuvement, alimentation, habitat, litière et type
de travail) sur leur apparition. Les résultats de l’examen clinique et des
examens complémentaires ont mis en évidence les perturbations des
paramètres physiologiques et les causes responsables des coliques.
Les paramètres physiologiques les plus perturbés lors de coliques chez l’âne
sont essentiellement la fréquence cardiaque, l’état des muqueuses ainsi que le
temps de remplissage capillaire. Quant aux examens complémentaires en
l’occurrence, l’hématocrite, les protéines totales et la paracentèse, sont les
principaux paramètres indicateurs des coliques et renseignent également sur le
degré de gravité de la maladie.
Finalement, Il ressort que les impactions intestinales, les entérites, les coliques
spasmodiques, les coliques de sable, le parasitisme, sont les causes les plus
observées. Le gros intestin a été le plus touché, principalement le côlon
descendant, le côlon ascendant et la courbure pelvienne. De plus, nous avons
constaté que l’âne n’exprime pas la douleur abdominale de la même manière
que le cheval, et même si les symptômes sont frustres, il est aussi bien sensible
à cette pathologie, mais en résiste plus longtemps.
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EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Summary
This original study aims at on the one hand, to elaborate a bibliographical
study of the donkey (Equus asinus atlanticus) and on the other hand, to
determine the causes responsible for the colics, their symptomatology, to
evaluate the degree of gravity, as well as their various treatments and finally to
put forward assumptions of their risk factors.
Our results were compared with the bibliographical data reported on the horse
(Equus caballus). The findings, presented in this document, concerned 45
donkeys suffering from colics which were presented to consultation in 3
centres of SPANA. In this study we identified the various types of colics
observed in donkeys, as well as the influence of certain factors (such as the
sex, the age, the watering, the food, the habitat, the litter used and type of
work of the animal). Clinical and Para clinical exams highlighted the
disturbances of the physiological parameters and the causes responsible for
the colics. Post-mortems exams allowed us to localize and to identify the sites
of the lesions. The most physiological parameters disturbed during colics in
the donkey are primarily the heart rate, the mucous membranes status as well
as the refill capillary time. From the para clinical exams, hematocrit, total
proteins and paracentesis were identified as the principal indicators
parameters of the colics as well as indicators of the degree of gravity of the
disease.
Finally, it was found that intestinal impactions, enteritis, spasmodic colics,
sand and parasitic colics are the mostly seen causes of colics in donkeys. The
large colon was hit the most, mainly the ascending colon and the pelvic
flexure. Moreover, we noted that the donkey does not express abdominal pain
in the same way as in the horse, and that even if the symptoms are lighter, the
donkey is as well sensitive to this pathology as the horse.
Key words: Donkey, colic, causes, risk factors, types of colics, abdominal
pains.
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EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Abréviations
§ AGL : Acide gras libre.
§ AINS : Anti inflammatoire non stéroïdien.
§ ALAT : Alanine aminotransférase.
§ ASAT : Aspartate amino-transférase.
§ ATP : Adénosine triphosphate.
§ Bpm : Battements par minute.
§ C : Canine.
§ °C : Degré Celsius.
§ CCMH : Concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine.
§ CIVD : Coagulation intra vasculaire disséminée.
§ CK : Créatine kinase.
§ DDDC : Déplacement dorsal droit du colon.
§ DDGC : Déplacement dorsal gauche du colon.
§ Dl : Décilitre.
§ DPAE : Direction de la programmation et des affaires économiques.
§ ED : Echelle de douleur.
§ ECN : Echelle de cotation numérique.
§ EDS : Echelle descriptive simple.
§ EVA : Echelle visuelle analogique.
§ Fl : Femtolitre.
§ g : Gramme.
§ GIDH : Glutamato-déshydrogénase.
§ HSL : Hormone sensitive lipase.
§ I : Incisif.
§ IC : Indicateurs comportementaux.
§ ICSA : Indicateurs comportementaux de la douleur abdominale.
§ Kg : Kilogramme.
§ L : Litre.
§ m : Mètre.
§ M : Molaire.
§ Mmol : Milimole.
§ Mmhg : Millimètre de mercure.
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EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
§ Mpm : Mouvements par minute.
§ O.R.M.V.A : Offices régionaux de mise en valeur agricole du Maroc.
§ PAL : Phosphatase alcaline.
§ Pg : Picogramme.
§ PM : Prémolaire.
§ PTR : Palpation transrectale.
§ SC : Sous cutané.
§ SD : Score de douleur.
§ SN : Sondage nasogastrique.
§ TCMH : Teneur corpusculaire moyenne en hémoglobine.
§ TD : tube digestif
§ TG : Triglycéride.
§ TRC : Temps de remplissage capillaire.
§ SPANA : société de protection des animaux et de la nature.
§ UI : Unité international.
§ VGM : Volume globulaire moyen.
§ µmol : Micromole.
§ % : Pourcent.
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EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Liste des Figures
Figure 1 : Répartition géographique des effectifs d’ânes au niveau des
O.R.M.V.A en 2005 _______________________________________________ 3
Figure 2 : Évolution des effectifs des ânes au niveau des O.R.M.V.A. entre
2001 et 2005 (1) __________________________________________________ 4
Figure 3 : Répartition mondiale de la population asine en 1999 (2) _________ 4
Figure 4 : Échelle de conversion pour les ânes sédentaires (12) ___________ 10
Figure 5 : Échelle de conversion pour les ânes au travail (15) ____________ 11
Figure 6.1 : Appareil digestif de l’âne (18) ____________________________ 14
Figure 6.2 : Appareil digestif des équidés (46) _________________________ 15
Figure 7 : physiopathologie du choc (46) _____________________________ 33
Figure 8 : Incarcération de l’intestin grêle dans le foramen épiploïque (40) _ 45
Figure 9: Classification des coliques selon l’étiologie (53) ________________ 59
Figure 10 : Les organes palpables lors de la PTR chez le cheval (46). _______ 67
Figure 11 : Les voies d’abord décrites chez les équidés (90) ______________ 80
Figure 12 : Répartition des cas en fonction du sexe ___________________ 107
Figure 13 : Répartition des cas en fonction de l’âge ___________________ 110
Figure 14 : Répartition de sexe en fonction de l’âge ___________________ 110
Figure 15 : Répartition des cas selon la fréquence d’abreuvement _______ 112
Figure 16 : Répartition des cas en fonction de l’alimentation ___________ 114
Figure 17 : Répartition des cas selon l’habitation et la litière : ___________ 115
Figure 18 : Répartition des cas en fonction de la fréquence cardiaque ____ 117
Figure 19 : Répartition du sexe en fonction de la fréquence cardiaque ____ 117
Figure 20 : Répartition des cas en fonction de la température corporelle __ 119
Figure 21 : Répartition du sexe en fonction de la température __________ 119
Figure 22 : Répartition des cas en fonction de la fréquence respiratoire ___ 122
Figure 23 : Répartition du sexe en fonction de la fréquence respiratoire __ 122
v
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Figure 24 : Répartition des cas en fonction du TRC ____________________ 125
Figure 25 : Répartition du sexe en fonction du TRC ____________________ 126
Figure 26 : Répartition des cas en fonction de l’état des muqueuses______ 127
Figure 27 : Répartition du sexe en fonction de l’état des muqueuses _____ 128
Figure 28 : Répartition des cas en fonction de l’état des dents __________ 129
Figure 29 : Répartition des cas en fonction du degré de douleur _________ 131
Figure 30 : Répartition du sexe en fonction des degrés de douleur _______ 131
Figure 31 : Répartition des cas en fonction de la PTR __________________ 132
Figure 32 : Répartition des cas en fonction de la présence ou l’absence du
reflux gastrique ________________________________________________ 133
Figure 33 : Répartition du sexe en fonction des résultats du SN _________ 134
Figure 34 : Répartition des cas en fonction de l’hématocrite ____________ 136
Figure 35 : Répartition du sexe en fonction du résultat de l’hématocrite __ 137
Figure 36 : Répartition des cas en fonction du taux des protéines totales __ 138
Figure 37 : Répartition du sexe en fonction des protéines totales ____ 139
Figure 38 : Répartition des cas en fonction du liquide abdominale _______ 140
Figure 39 : Répartition du sexe en fonction du liquide abdominale ______ 141
Figure 40 : Répartition des cas en fonction de l’OPG ___________________ 142
Figure 41 : Répartition des cas en fonction de la réponse au traitement ___ 144
Figure 42 : Répartition des cas en fonction de la localisation des lésions _ 146
Figure 43 : Répartition des cas en fonction des lésions digestives ________ 156
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EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Liste des tableaux
Tableau 1 : Les paramètres physiologiques chez le cheval et chez l’âne _____ 6
Tableau 2 : La lignée rouge chez le cheval et chez l’âne __________________ 7
Tableau 3 : La lignée blanche chez le cheval et chez l’âne ________________ 7
Tableau 4 : L’exploration hépatique chez le cheval et chez l’âne ___________ 8
Tableau 5 : L’exploration rénale chez le cheval et chez l’âne ______________ 9
Tableau 6 : L’exploration musculaire chez le cheval et chez l’âne __________ 9
Tableau 7 :ECN d’évaluation de la douleur lors de coliques chez le cheval __ 28
Tableau 8 : Classification des coliques selon la maladie les provoquant ____ 60
Tableau 9 : Les IC de la douleur abdominale chez le cheval et l’âne _______ 61
Tableau 10 : Dose recommandée et demi-vie des AINS chez l’espèce asine _ 75
Tableau 11 : Répartition des cas en fonction du sexe __________________ 107
Tableau 12 : Répartition des cas en fonction de l’âge et du sexe ________ 109
Tableau 13 : Répartition des cas en fonction de l’abreuvement _________ 112
Tableau 14 : Nombre de cas par régime alimentaire __________________ 113
Tableau 15 : Nombre d’animaux en fonction de l’habitat et de la litière. __ 115
Tableau 16 : Nombre de cas en fonction de la fréquence cardiaque ______ 116
Tableau 17 : Nombre de cas en fonction de la température corporelle ___ 118
Tableau 18 : Nombre de cas en fonction de la fréquence respiratoire ____ 121
Tableau 19 : Nombre de cas en fonction du TRC ______________________ 123
Tableau 20 : Nombre de cas en fonction de l’état des muqueuses _______ 127
Tableau 21 : Nombre d’animaux en fonction de l’état des dents ________ 129
Tableau 22 : Nombre de cas en fonction de l’intensité de la douleur _____ 130
Tableau 23 : Nombre de cas en fonction Du SN ______________________ 133
Tableau 24 : Répartition des cas en fonction de l’hématocrite __________ 136
Tableau 25 : Répartition des cas en fonction des protéines totales ______ 138
Tableau 26 : Nombre de cas en fonction du liquide de paracentèse _____ 140
Tableau 27 : Nombre de cas en fonction de l’OPG ____________________ 142
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EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Tableau 28 : Nombre de cas en fonction de la réponse du traitement ____ 143
Tableau 29 : Nombre de cas en fonction des résultats de l’autopsie ______ 145
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EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Liste des photos
Photo 1 : Projection des organes abdominaux de la région crânial et caudal
droites _______________________________________________________ 81
Photo 2 : Abdomen caudal droit ___________________________________ 81
Photo 3 : Abdomen crânial et caudal gauche _________________________ 82
Photo 4 : Abdomen caudal gauche _________________________________ 82
Photo 5 : Abdomen crânial gauche _________________________________ 83
Photo 6 : Cavité pelvienne ________________________________________ 83
Photo 7 : Extériorisation des organes _______________________________ 84
Photo 8 : Une sonde nasogastrique transparente et un seau. ____________ 90
Photo 9 : Bandelette pour la mesure du pH __________________________ 90
Photo 10: Réfractomètre pour la mesure des proteines totales ___________ 91
Photo 11: Centrifugeuse, Capillaires calibrés, pâte à sceller ______________ 91
Photo 12: Abaque de lecture ______________________________________ 91
Photo 13: Lame de Mac master ____________________________________ 92
Photo 14: Toise _________________________________________________ 92
Photo 15: Recueil de l’anamnèse auprès d’un propriétaire ______________ 93
Photo 16: Auscultation des bruits intestinaux ________________________ 94
Photo 17: Détermination de la fréquence cardiaque ___________________ 94
Photo 18: Âne présentant des coliques de degrés 1 ____________________ 95
Photo 19: Âne présentant des coliques de degré 2_____________________ 95
Photo 20: Âne présentant des coliques de degré 3 ____________________ 96
Photo 21 : Âne présentant des douleurs de degré 4 ____________________ 94
Photo 22 : Âne présentant des douleurs de degré 4 ____________________ 97
Photo 23 : PTR chez un âne présentant des signes de coliques ___________ 97
Photo 24 : Présence de grains d’orge dans les matières fécales __________ 98
Photo 25 : Présence de sable et de gravier dans le sédiment des matières
fécales _________________________________________________________ 98
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EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Photo 26 : Introduction de la sonde nasogastrique au niveau du méat nasal
ventral ________________________________________________________ 99
Photo 27 : Rasage et désinfection de la ligne blanche _________________ 100
Photo 28 : Introduction de l’aiguille 18G à droite de la ligne blanche _____ 100
Photo 29 : Evaluation du liquide abdominale ________________________ 101
Photo 30 : Lecture des protéines totales à l’aide d’un Réfractomètre ____ 101
Photo 31 : Rasage de la région jugulaire ____________________________ 101
Photo 32 : Prise sanguine avec une Seringue héparinée _______________ 101
Photo 33 : Mise en place du capillaire Dans le sang ___________________ 102
Photo 34: Fermeture des capillaires avec la pâte à sceller _____________ 102
Photo 35 : Mise en place des capillaire dans la centrifugeuse ___________ 103
Photo 36 : Lecture de la valeur de l’hématocrite ______________________ 103
Photo 37 : Récupération du sérum pour la lecture des protéines totales __ 103
Photo 38 : Rasage de la région du flanc droit ________________________ 104
Photo 39 : Désinfection de la région du flanc droit____________________ 104
Photo 40 : Introduction du cathéter _______________________________ 104
Photo 41 : Sonde nasogastrique laissée sur place ____________________ 105
Photo 42 : Injection de finadyne ND par voie intraveineuse ____________ 105
Photo 43 : Mise en place d’un cathéter _____________________________ 105
Photo 44 : Perfusion intraveineuse à base de chlorure de sodium _______ 105
Photo 45 : Râpage dentaire ______________________________________ 106
Photo 46 : Avorton presque à terme ______________________________ 108
Photo 47 : Plaques hémorragiques avec des lésions de nécrose et dépôt de
fibrine au niveau du côlon ascendant _______________________________ 148
Photo 48 : Gonflement et pétéchies au niveau du caecum _____________ 148
Photo 49 : Impaction au niveau de courbure pelvienne avec des plaques
hémorragiques (flèche rouge) _____________________________________ 148
Photo 50 : Impaction au niveau du côlon flottant (flèche blanche) _______ 148
Photo 51 : Impaction au niveau du côlon descendant _________________ 149
Photo 52 : Mise en évidence de l’impaction _________________________ 149
Photo 53 : Impaction du côlon descendant Mesurant 16/10cm _________ 149
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EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Photo 54: Extraction d’une masse dure et ferme _____________________ 149
Photo 55 : Impaction du côlon ascendant __________________________ 151
Photo 56 : Masse compacte extraite du côlon _______________________ 151
Photo 57 : Masse extraite du côlon ascendant ______________________ 151
Photo 58 : Impaction de la courbure pelvienne ______________________ 152
Photo 59 : Impaction de la courbure pelvienne ______________________ 152
Photo 60 : Corps étranger (sac en plastic) extrait de l’estomac d’un âne __ 152
Photo 61 : Masse impactée accompagnée d’un corps étranger _________ 152
Photo 62 : Corps étranger (sac en plastic) extrait du côlon ascendant ____ 153
Photo 63 : Présence de gastérophiles au niveau de l’intestin ___________ 153
Photo 64 : Présence de gastérophiles au niveau de l’estomac __________ 153
Photo 65 : Rupture du côlon descendant ___________________________ 154
Photo 66 : Mise en évidence de gravier (0,5 à 2 cm) et de sable ________ 154
Photo 67 : Impaction avec du gravier des pierres de taille variables _____ 154
Photo 68 : Surcharge de l’estomac rempli de gaz et d’aliments _________ 155
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EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Sommaire
Introduction _____________________________________________________ 1
Partie 1 : Bibliographie ____________________________________________ 2
Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine ____________________________________________ 3
1. Situation de l’espèce asine au Maroc __________________________________________ 3
2. L'âne dans le monde: localisation, effectif et importance __________________________ 4
3. L’âne n’est pas un petit cheval _______________________________________________ 5
a. L’âne marocain __________________________________________________ 5
b. Contention de l’âne _______________________________________________ 5
c. Examen clinique de l’âne __________________________________________ 6
i. Examen général _______________________________________________________ 6
ii. Examens complémentaires ______________________________________________ 6
d. Estimation du poids chez l’âne ______________________________________ 9
i. Échelle de conversion pour les ânes sédentaires ____________________________ 10
ii. Échelle de conversion pour les ânes au travail ______________________________ 10
e. Particularité de la pharmacocinétique chez l’âne _______________________ 11
4. Anatomophysiologie digestive et l’alimentation de l’âne __________________________ 12
a. Particularités de l’anatomie digestive de l’âne (6) (17) (18) ______________ 12
b. Particularités de la digestion chez l’âne ______________________________ 15
c. Alimentation chez l’âne (18) (20) (21) (22) ___________________________ 17
5. Les affections rencontrées chez l’âne en relation avec les coliques __________________ 20
a. Les maladies parasitaires __________________________________________ 20
b. Les affections dentaires ___________________________________________ 21
c. L’hyperlipémie _________________________________________________ 23
Chapitre 2 : La douleur en pathologie digestive _______________________________________ 24
1. Définition de la douleur____________________________________________________ 24
2. Physiopathologie de la douleur ______________________________________________ 24
3. Conséquence clinique de la douleur __________________________________________ 25
4. Évaluation de la douleur et utilisation des échelles de douleur _____________________ 26
a. Généralités _____________________________________________________ 26
b. Les différentes échelles de douleur __________________________________ 27
xii
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Chapitre 3 : Les coliques _________________________________________________________ 30
1. Définition _______________________________________________________________ 30
2. Physiopathologie des coliques chez les équidés (44) (45) (46) _____________________ 30
3. Les particularités anatomiques du tube digestif des équidés les prédisposant aux coliques
(44) (47) ____________________________________________________________________ 34
a. Les courbures et les flexions _______________________________________ 34
b. La conformation extérieure de l’intestin ______________________________ 34
c. L’existence de rétrécissement est propice aux obstructions _______________ 34
d. Les variations de fixité entre les organes _____________________________ 34
e. Diverses particularités et anomalies _________________________________ 35
4. La répartition anatomique des coliques _______________________________________ 35
a. Les coliques d’origine stomacale ___________________________________ 35
(44) (47) (48) (49) ____________________________________________________ 35
i. Dilatation gastrique ___________________________________________________ 35
ii. Rupture gastrique ____________________________________________________ 37
iii. Surcharge gastrique___________________________________________________ 37
iv. Ulcères gastro-duodénaux _____________________________________________ 38
v. Le néoplasme gastrique________________________________________________ 39
b. Les affections de l’intestin grêle entraînant des coliques (44) (47) (49) (50) __ 41
i. Les obstructions simples _______________________________________________ 41
ii. Les occlusions étranglées ______________________________________________ 43
c. Les affections inflammatoires ______________________________________ 46
iii. L’entérite proximale __________________________________________________ 47
d. Les coliques du gros intestin _______________________________________ 48
i. Les obstructions______________________________________________________ 48
ii. Les occlusions _______________________________________________________ 49
iii. L’infarcissement _____________________________________________________ 49
d.1 Le Caecum _________________________________________________________ 50
i. Le tympanisme ______________________________________________________ 50
ii. L’impaction _________________________________________________________ 50
iii. Torsion/volvulus _____________________________________________________ 51
iv. L’infarcissement _____________________________________________________ 52
v. L’invagination _______________________________________________________ 52
vi. Rupture ____________________________________________________________ 53
vii. Adhérences _______________________________________________________ 53
d.2 Le côlon ascendant __________________________________________________ 53
i. Tympanisme ________________________________________________________ 53
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EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
ii. L’impaction _________________________________________________________ 54
iii. Entérolithes et corps étrangers __________________________________________ 54
iv. Les déplacements du côlon _____________________________________________ 55
v. Torsion du côlon _____________________________________________________ 56
vi. Infarcissement _______________________________________________________ 57
vii. Colites du côlon droit _______________________________________________ 57
viii. La rupture ________________________________________________________ 58
d.3 Le côlon descendant _________________________________________________ 58
i. Impaction alimentaire _________________________________________________ 58
ii. Les entérolithes ______________________________________________________ 58
iii. Les impactions par corps étrangers_______________________________________ 58
iv. Occlusion du côlon descendant __________________________________________ 58
e. Les coliques extradigestives (46) ___________________________________ 59
5. Symptômes et manifestations des coliques chez l’âne (43) (53) (54) (55) _____________ 61
6. Examen des coliques ______________________________________________________ 63
a. Recueil de l’anamnèse ____________________________________________ 63
b. Paramètres cliniques chez l’âne ____________________________________ 63
c. Auscultation abdominale __________________________________________ 65
d. Appétit ________________________________________________________ 65
e. Palpation transrectale ____________________________________________ 66
f. Sondage nasogastrique _____________________________________________ 68
g. Paracentèse abdominale __________________________________________ 68
h. Analyses sanguines ______________________________________________ 69
i. Coproscopie (69) __________________________________________________ 70
7. Triage des coliques (70) ____________________________________________________ 71
8. Traitement ______________________________________________________________ 72
a. Approche médicale ______________________________________________ 73
i. Évaluation de la douleur _______________________________________________ 73
ii. Soulagement de la douleur _____________________________________________ 73
iii. Gestion médicale de la douleur__________________________________________ 74
Analgésie balancée ___________________________________________________ 74
Analgésie préventive __________________________________________________ 74
Anti-inflammatoires non stéroïdiens _____________________________________ 74
Autre analgésique ____________________________________________________ 76
iv. Correction de la déshydratation _________________________________________ 76
La fluidothérapie orale ________________________________________________ 76
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EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Fluidothérapie intraveineuse ___________________________________________ 77
v. L’alimentation _______________________________________________________ 78
vi. Traitement des impactions _____________________________________________ 78
b. Approche chirurgicale ____________________________________________ 79
i. Les voies d’abord _____________________________________________________ 79
Critère de choix de la voie d’abord _______________________________________ 79
Les voies d’abord _____________________________________________________ 79
ii. Exploration de la cavité abdominale ______________________________________ 80
iii. Les moyens de correction (90) __________________________________________ 84
· Décompression, __________________________________________________ 84
· Entérotomie, ____________________________________________________ 84
· Entérectomie, ___________________________________________________ 84
· Anastomose. ____________________________________________________ 84
9. Prévention des coliques (18) (32) ____________________________________________ 86
Partie 2 : Travail d’enquête ________________________________________ 88
Objectif du travail d’enquête _____________________________________________ 89
Chapitre 1 : Matériel et Méthodes _________________________________________________ 89
1. Animaux________________________________________________________________ 89
2. Matériel ________________________________________________________________ 89
3. Technique ______________________________________________________________ 93
Chapitre 2 : Résultats __________________________________________________________ 107
1. Résultat de l’anamnèse et des commémoratifs_________________________________ 107
a. Sexe _________________________________________________________ 107
b. Age _________________________________________________________ 108
c. Abreuvement __________________________________________________ 111
d. Alimentation __________________________________________________ 112
e. Habitat et litière _______________________________________________ 114
f. Type de travail __________________________________________________ 115
g. Conditions météorologiques ______________________________________ 116
2. Résultat de l’examen clinique ______________________________________________ 116
a. Fréquence cardiaque ____________________________________________ 116
b. Température___________________________________________________ 118
c. Fréquence respiratoire ___________________________________________ 120
d. Temps de remplissage capillaire ___________________________________ 123
e. Etat des muqueuses _____________________________________________ 126
f. Dents __________________________________________________________ 128
xv
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
g. Intensité de la douleur __________________________________________ 129
3. Résultat des examens complémentaires______________________________________ 132
a. Palpation transrectale ___________________________________________ 132
b. Sondage nasogastrique __________________________________________ 133
c. Hématocrite ___________________________________________________ 135
d. Protéines totales________________________________________________ 137
e. Paracentèse ___________________________________________________ 139
f. Coproscopie ____________________________________________________ 141
g. Résultats du traitement __________________________________________ 142
h. Études des différents types de coliques _____________________________ 145
Chapitre 3 : Discussion _________________________________________________________ 157
Conclusions ___________________________________________________ 168
Recommandations ______________________________________________ 170
Annexe _______________________________________________________ 171
Références bibliographiques ______________________________________ 174
xvi
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Introduction
L’âne, cet animal, qui, malgré son importance majeure en milieu rural, par sa
contribution dans la vie sociale et économique et par sa participation dans la
plupart des travaux de l’exploitation en constituant la principale énergie
animale dans le transport et les travaux agricoles, n’a présenté, contrairement
au cheval, que rarement un intérêt scientifique pour les thèmes de recherche,
pour plusieurs raisons :
1
EL KOHEN Kaoutar / Thèse de doctorat /IAV II 2009
Partie 1 : Bibliographie
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine
Figure 1 : Répartition géographique des effectifs d’ânes au niveau des O.R.M.V.A (Offices
régionaux de mise en valeur agricole du Maroc) en 2005 (1).
3
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine
Figure 2 : Évolution des effectifs des ânes au niveau des O.R.M.V.A. entre 2001 et 2005 (1).
La figure 2, représente les effectifs d’ânes au niveau des ORMVA. Selon cette
figure il y’a eu une légère variation des effectifs d’ânes entre 2001 et 2005 dans
les différentes régions agricoles, sauf celle de Tadla dans laquelle cet effectif
n’a pas changé durant ces 4 années.
4
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine
a. L’âne marocain
L’âne marocain descend d’une souche sauvage : Asinus atlanticus qui vivait
jadis en Afrique du Nord (4). Il est petit au garrot (1,10m) avec une tête forte,
de grands yeux, un cou mince. Sa poitrine est étroite et ses jarrets presque
toujours joints et coudés (5).
En effet, l’Afrique comptait trois types d’ânes sauvages: l’âne de Nubie
(Asinus africanus), l’âne de somalie (Asinus somalicus) et l’âne de l’Atlas
(Asinus atlanticus) (4).
b. Contention de l’âne
Le cheval et l’âne sont tous les deux des proies à l’état naturel.
Ce sont donc des animaux qui fuient en cas de danger. Mais ils ne réagissent
pas tout à fait de la même manière (6).
L’âne est beaucoup plus facile à gérer. En effet, pour manier un âne, il suffit
généralement de se mettre dans un endroit clos et de l’attacher avec du
matériel solide à un mur ou à un arbre en lui laissant quelques minutes pour
tester la contention. En général, pour un âne, une corde attachée à une barre
suffira, ou dans les meilleurs des cas un travail s’il existe sur place (6).
Les techniques de contention physique et chimique sont rarement nécessaires.
On les utilise seulement pour les ânes les plus difficiles.
Les techniques de contention physique sont les mêmes chez le cheval et chez
l’âne à quelques particularités près.
5
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine
Ainsi, chez l’âne, on préfère une pince-mouchette à un tord-nez car ses lèvres
sont très musclées et avec un tord-nez, il est difficile d’exercer une pression
suffisante pour l’immobiliser (6).
Les techniques de contention chimique quand à elles, sont les mêmes chez le
cheval et chez l’âne notamment, la xylazine dont le niveau de sédation est
atteint à la posologie recommandée chez les chevaux. Néanmoins une
adaptation de la posologie des autres molécules est nécessaire du fait que l’âne
les métabolise plus rapidement (6).
L’examen général de l’âne suit la même procédure que celle préconisée chez le
cheval. Il convient, néanmoins, de tenir compte du fait que les manifestations
cliniques sont souvent plus discrètes chez l’âne.
Le clinicien doit donc faire un examen attentif et complet pour mettre en
évidence d’éventuels signes de maladies (6).
Le tableau 1 présente les principaux paramètres physiologiques chez le cheval
et chez l’âne, notamment, la température, la fréquence cardiaque et la
fréquence respiratoire.
Tableau 1 : Paramètres physiologiques chez le cheval et chez l’âne (7) (8)
Cheval(7) Âne(8)
Température rectale 37,9 37,1
(°c) 37,4 à 38,4 36,2 à 37,8
Fréquence cardiaque 38 44
(bpm) 28 à 48 36 à 68
Fréquence respiratoire 12 20
(mpm) 6 à 18 12 à 44
La douleur est souvent mal exprimée chez l’âne. De ce fait, le recours aux
examens complémentaires doit être plus fréquent en raison de la discrétion
des signes cliniques. La biochimie, l’hématologie, l’exploration hépatique sont
parfois indispensables chez cette espèce (6).
Le tableau 2, représente les valeurs de la lignée rouge chez le cheval et l’âne.
6
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine
Hématologie :
Tableau 2 : Lignée rouge chez le cheval et chez l’âne (9) (10) (11) (12)
Cheval Âne
12
Érythrocytes (10 /l)
6 à 10,5 4 à 7,3
Hématocrite
(%) 32 à 52% 25 à 38
Hémoglobine
(g/dl) 9 à 15,5 9 à 15,3
VGM
(fl) 39 à 49 57 à 79
TCMH
(pg) 12 à 19,2 18,9 à 28,6
CCMH
(g/dl) 34 à 38 31,4 à 39,1
L’âne est beaucoup mieux adapté au manque d’eau que le cheval. En effet, il
tolère jusqu’à 30% de déshydratation. Ainsi, un hématocrite élevé chez un âne
n’est pas aussi alarmant que chez le cheval (6).
La lignée blanche :
Le tableau 3 décrit les différentes valeurs de la lignée blanche chez le cheval et
chez l’âne.
Tableau 3 : Lignée blanche chez le cheval et chez l’âne (10) (11) (12)
Cheval Âne
Leucocytes
(109/l) 5,5 à 12 6,1 à 16,1
Neutrophiles
(%) 45 à 64 28 à 78
Lymphocyte
(%) 25 à 50 17 à 65
Éosinophiles
(%) 0à4 1 à 10
Basophiles
(%) 0à2 0 à 0,08
Monocytes
7
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine
Les plaquettes :
Il n’est pas rapporté de différence significative entre l’âne et le cheval.
Biochimie :
Exploration hépatique :
L’activité plasmatique des PAL est supérieure à celle du cheval (6).
Le tableau 4 décrit les valeurs des différentes enzymes hépatiques chez l’âne et
le cheval.
ASAT
(UI/l) ≤300 59 à 199
GIDH
(UI/l)
4 à 14 0,4 à 8
PAL
(UI/l) ≤350 150 à 563
GGT
(UI/l) ≤40 8 à 49
L’exploration rénale :
Il n’est pas rapporté de différence significative entre l’âne et le cheval.
Le tableau 5 présente les valeurs de l’urée et de la créatinine du cheval et de
l’âne.
8
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine
L’exploration musculaire :
Il n’est pas rapporté de différence significative entre l’âne et le cheval.
Le tableau 6 présente les différentes valeurs des enzymes musculaires chez le
cheval et l’âne.
Tableau 6 : Exploration musculaire chez le cheval et chez l’âne (11) (12)
Cheval Âne
CK
(UI/l) ≤175 15 à 149
ASAT
(UI/l) ≤300 59 à 199
Les prises de sang sont techniquement plus difficiles à réaliser sur l’âne que sur
le cheval. Chez l’âne, la gouttière jugulaire est peu marquée, la peau est épaisse
et résistante et la paroi de la veine jugulaire est parfois assez dure à traverser,
du fait que le peaucier cervical est plus développé chez l’âne. Il est donc
presque indispensable de tondre au niveau du site de prélèvement.
La gouttière jugulaire est plus facilement repérable dans le tiers supérieur de
l’encolure et les chances de réussite sont meilleures en piquant la peau selon
un angle plus proche de la perpendiculaire (12).
Le poids d’un âne est déterminé soit à l’aide d’une balance soit grâce à l’une
des échelles de conversion suivantes :
9
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine
Cette échelle permet d’estimer le poids d’un âne sédentaire (ou gros) à partir
de son tour de poitrine (circonférence thoracique passant par le bord caudal du
garrot et l’arrière du coude) et de sa hauteur au garrot (12) (figure 4).
Cette seconde échelle de conversion est utilisée pour les ânes qui travaillent,
elle permet d’estimer le poids d’un âne à partir de son tour de poitrine et de la
longueur du corps (du processus olécrane du coude jusqu’à la tubérosité
ischiatique du bassin) (figure 5) (15).
10
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine
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Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine
4.Anatomophysiologie digestive et
l’alimentation de l’âne
a. Particularités de l’anatomie digestive de l’âne (6)
(17) (18)
Les lèvres de l'âne sont sensibles et mobiles, ce qui lui permet de bien trier ce
qu’il mange (6).
Les dents : l’âne remplace ces dents de lait entre l'âge de 2,5 à 4 ans.
La formule dentaire des dents permanentes est la suivante:
12
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine
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Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine
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Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine
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Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine
Les résidus alimentaires passent dans le rectum sous la forme d'excréments qui
sont expulsés par l'anus avec la production de gaz notamment du méthane en
tant que sous-produit de la fermentation microbienne.
Les ânes et les chevaux sont des herbivores non ruminants, à la différence des
bovins, qui sont des herbivores ruminants. Pour les premiers, la digestion des
fibres se fait dans la partie distale du tube digestif. Alors que pour les
ruminants cette digestion se fait au niveau du rumen c'est-à-dire dans la partie
proximale. Cela signifie que les produits de la digestion des fibres sont moins
disponibles pour les non-ruminants herbivores que pour les ruminants.
Ainsi, les ânes mangent plus de fibres par unité de poids vif que les bovins, mais
une plus faible proportion de la matière sèche, sera digérée. Les bovins
consomment de la matière sèche équivalant à environ 2% de leur poids vif par
jour, alors que, les ânes consomment de la matière sèche équivalente à 2 -
2,5% de leur poids vif par jour, et pour les chevaux elle est équivalente à 2.5 -
3% de leur poids vif par jour. En comparaison avec le cheval, l'âne digère mieux
16
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine
les aliments grossiers et donc aura tendance à assimiler une plus grande
proportion de la matière sèche que le cheval.
L’âne a en effet, besoin d’une alimentation adéquate afin qu’elle lui fournisse
l'énergie, les protéines, les minéraux et les vitamines pour les besoins
d'entretien, de travail, pour la croissance, et dans le cas échéant, la gestation et
l'allaitement.
Une bonne alimentation assure à un âne : une bonne condition physique, peut
réduire l'apparition des maladies et contribue à accroître son taux de
récupération. Pour faire un meilleur usage de la nourriture, l'âne doit être
nourri trois à quatre fois par jour, surtout quand il travaille.
Énergie:
La quantité d’énergie que peut digérer un âne dépend de la nature de l'aliment.
Un aliment riche en fibre contient moins d’énergie alimentaire.
L'énergie est à la disposition de l'âne dans plusieurs formes différentes. Elle est
fournie dans les glucides, les lipides ou encore les protéines. Elle est également
disponible dans l'organisme au niveau des réserves de glycogène dans les
muscles, le foie ou encore la graisse dans les tissus adipeux.
Les ânes et les chevaux ne peuvent pas être nourris seulement de concentrés.
Ils doivent avoir des fibres dans l'alimentation pour stimuler les contractions
musculaires dans le tube digestif, et diluer les glucides fermentescibles. Cela
réduit les chances de coliques ou d'autres problèmes de digestion.
Les besoins énergétiques de l'âne pour son entretien et pour son travail sont
inférieurs à ceux du cheval. Les apports d'énergie doivent être de l'ordre de 75
% de ceux recommandés dans les tables pour les chevaux.
17
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine
Les Protéines :
Les besoins en protéines chez l’âne sont relativement faibles et sont surtout
nécessaires pour répondre aux besoins en protéines des micro-organismes
dans le gros intestin. Néanmoins, Les protéines sont nécessaires à la réparation
des tissus après une blessure et pour les ânesses gestantes afin de produire les
protéines du lait.
La lysine est l'acide aminé le plus susceptible d'être déficient chez l’âne et il est
important surtout pour l’ânon en croissance car sa déficience risque de freiner
sa croissance surtout s’il est alimenté uniquement avec de l’aliment grossier.
Les acides aminés qui sont consommés en excès ne sont pas stockés, mais sont
métabolisés pour fournir de l'énergie, ou transformés en réserve de graisse et
de glycogène. Ainsi, il est inutile de faire nourrir un âne avec des aliments très
riches en protéines mais cette situation se produit rarement car les protéines
alimentaires sont généralement coûteuses.
Une alimentation à base d'urée est très toxique, et peut même tuer l'âne.
Les légumineuses sont les aliments grossiers qui contiennent la plus grande
quantité de protéines et le meilleur des protéines végétales, est le soja.
Les protéines animales (farines de poisson ou protéines de lait) sont les mieux
à optimiser la croissance du jeune ânon, ou encore les plantes qui contiennent
des niveaux les plus élevés en protéines.
Minéraux et vitamines
Les minéraux sont importants pour le métabolisme et les activités de
l'organisme. Les principaux minéraux indispensables à la croissance sont le
calcium et le phosphore.
Les oligo-éléments, notamment, le fer, le manganèse, le zinc, le cuivre, l'iode, le
sélénium et le cobalt peuvent éventuellement être fournis par l'alimentation.
L'animal a besoin de travail pour maintenir son équilibre hydrique grâce au
remplacement de la perte de sodium par la sueur. Il est donc important de
veiller à ce que l'âne ait une poignée de sel dans son alimentation, chaque jour,
ou de sel à lécher quand il est au repos.
Les vitamines :
Les vitamines sont des substances organiques indispensables pour le bon
déroulement des fonctions physiologiques. Elles sont nécessaires en très
petites quantités. Les vitamines sont de deux types. Les vitamines liposolubles
A, D2, D3, E et K et les vitamines hydrosolubles notamment la vitamine C et
celles du groupe B.
18
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine
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Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine
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Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine
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Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine
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Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 1 : Généralités sur l’espèce asine
c. L’hyperlipémie
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Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 2 : La douleur en pathologie digestive
2.Physiopathologie de la douleur
La douleur a été définie comme « une rupture de la paix organique » ou encore
« une hémorragie de la sensibilité ». Ces expressions traduisent bien les
manifestations de coliques (37).
La douleur peut être éveillée par (37) :
· La distension ou la contraction anormalement forte de la composante
musculaire de la paroi des viscères creux. Ceci explique les douleurs
observées lors d’obstruction durant lesquelles les muscles restent tendus
et ne peuvent pas se raccourcir lors de contraction sur l’obstruction.
· La distension rapide de la capsule qui entoure les viscères solides.
· L’anoxie soudaine et brutale des muscles viscéraux, par exemple lors de
volvulus ou d’infarcissement.
· La production et l’accumulation de substances algogènes. C’est ce qui
explique l’importance de l’inflammation qui, par la libération de
substances algogènes comme les kinines (récemment des récepteurs à la
tachykinine ont été mis en évidence dans la courbure pelvienne du
cheval), l’histamine, les prostaglandines, les ions K+ ou les substances P
(pain producing substances), rendent sensibles des territoires qui
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Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 2 : La douleur en pathologie digestive
Le message douloureux qui vient des viscères, atteint les centres nerveux
essentiellement par le nerf splanchnique et la chaîne des ganglions
sympathiques, système orthosympatique, mais également par le nerf vague,
système parasympathique, puis il existe un relais dans la moelle, le thalamus
médian et enfin le cortex. (37)
25
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 2 : La douleur en pathologie digestive
a. Généralités
Les ED quantifient la douleur en lui donnant une note appelée score de douleur
(SD). Au SD le plus bas correspond une absence de douleur tandis qu’au SD le
plus haut correspond une douleur insupportable (38).
Elles ont à la base été élaborées par les industries pharmaceutiques pour
évaluer les propriétés analgésiques des molécules sur différentes douleurs
créées expérimentalement (la douleur viscérale, la douleur cutanée, la douleur
musculo-squelettique et la douleur dentaire) (38).
Elles sont maintenant aussi utilisées pour évaluer la douleur chez l’homme
malade et depuis quelques années, chez l’animal malade (38).
Les ED utilisées en médecine vétérinaire dérivent de celles qui sont utilisées en
médecine humaine. Les plus adaptées sont celles utilisées pour l’enfant car
chez l’adulte, c’est lui-même qui évalue sa douleur (auto-évaluation) tandis que
chez l’enfant comme chez l’animal, c’est quelqu’un d’autre (pédiatre ou
vétérinaire) (hétéro-évaluation) (39)
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Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 2 : La douleur en pathologie digestive
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Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 2 : La douleur en pathologie digestive
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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 2 : La douleur en pathologie digestive
Comme l’EDS et l’EVA, c’est une échelle subjective, mais elle est aussi objective
lorsqu’elle associe des paramètres physiologiques aux indicateurs
comportementaux. L’ECN est difficile à utiliser mais c’est un compromis entre
le manque de sensibilité de l’EDS et le manque de répétabilité de l’EVA. Des
ECN ont été mises au point et utilisées pour évaluer la douleur lors de coliques
et d’affections articulaires chez le cheval.
En conclusion, Il existe différentes échelles de douleur. La plus fiable est
l’échelle de cotation numérique surtout lorsqu’elle est multidimensionnelle et
qu’elle s’appuie à la fois sur des indicateurs comportementaux et sur des
paramètres physiologiques.
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Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
1.Définition
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Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
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Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
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Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
• Physiopathologie du choc
Occlusion, Perturbation du transit et Changements
entérite, autre de la motricité intestinale alimentaires,
parasitisme, exercice,
ILEUS transport
entérite
Production d’endotoxines Distension de l’intestin
Perte d’eau et
DOULEUR Ischémie
Lésions pariétales d’électrolytes
intestinale
Perte de
plasma
HYPOVOLEMIE
Résorption d’endotoxines
CHOC
ENDOTOXEMIE
Péritonite MORT
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Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
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Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
i. Dilatation gastrique
a/Étiologie
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Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
b/Signe clinique
· Douleur abdominale proportionnelle à la sévérité de la dilatation,
· Baisse de la perfusion tissulaire (hémoconcentration et déshydratation),
· « Position du chien assis » : pathognomonique d’une affection stomacale
chez le cheval adulte,
· Éructation possible lors de dilatation gastrique.
C/ Diagnostic
· Observation des signes cliniques,
· Hématocrite,
· Paracentèse,
· Échographie entre le 11ème et le 13ème espace intercostal gauche au
niveau de l’épaule.
· SN : geste diagnostique et thérapeutique de la dilatation primaire.
· Diagnostic différentiel avec la dilatation primaire/secondaire : tableau
clinique similaire sauf pour la PTR (anses du grêle dilatées ou
déplacement du côlon pour les dilatations secondaires).
d/ Traitement
La dilatation aiguë est considérée comme une urgence, de ce fait le SN doit ce
faire régulièrement pour évacuer le reflux sans pour autant administrer l’huile
de paraffine qui est contre-indiquée lorsqu’il y a du reflux.
La dilatation primaire se résout rapidement contrairement à la dilatation
secondaire qui subsiste jusqu’à ce que la cause initiale soit résolue
chirurgicalement.
e/ Pronostic
La dilatation primaire dépend de l’origine et de la durée de la crise.
En effet, l’animal guérit s’il est traité avant de développer des complications
telles qu’une fourbure ou une rupture stomacale.
Pour la dilatation secondaire : le pronostic est déterminé par la cause du reflux
mais il est souvent réservé.
36
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
b/ Signes cliniques
· Soulagement brutal d’une douleur intense.
· Transpiration abondante.
· Choc hypovolémique.
· Détérioration rapide (tachycardie, muqueuses cyanosées, temps de
remplissage capillaire élevé).
· Mort en 2-4h post rupture.
C/ Diagnostic
Le diagnostic est établi à l’aide d’une bonne anamnèse, par la présence de
signes cliniques, hématocrite, protéines totales, et par une PTR.
La Paracentèse oriente également le diagnostic par l’obtention d’un liquide
trouble foncé, très cellulaire avec des particules alimentaires. Néanmoins, il est
préférable de la refaire pour être sûr de ne pas avoir ponctionné une anse.
Nécropsique : la rupture est généralement parallèle à la grande courbure,
proche ou confondue avec elle.
1/Etiologie
Surcharge gastrique primaire
Causes extrinsèques :
· Défaut d’abreuvement : irrégulier ou insuffisant.
· Surconsommation d’aliments appétissant.
· Foin ou paille ligneux.
· Alimentation irrégulière ou ingestion trop rapide.
· Anomalies dentaires et défaut de la mastication.
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Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
Causes intrinsèques :
· Sécrétions gastriques insuffisantes.
· Atonie gastrique.
· Sténose pylorique.
2/Signes cliniques
· Douleurs abdominales intenses et signes de choc.
· Grincement de dents, salivation.
· Réponse temporaire ou inexistante aux analgésiques.
· Reflux possible parfois.
3/Diagnostic
Laparotomie exploratrice, échographie ou après autopsie.
4/Traitement
Médical :
· Analgésiques.
· Fluidothérapie.
· Huile de paraffine.
Chirurgical :
Ramollir le contenu en instillant une solution saline et en massant l’estomac.
5/ Pronostic
Réservé.
iv. Ulcères gastro-duodénaux
1/ Étiologie
C’est une affection qui touche essentiellement le jeune
Elle peut être due à :
· Un stress.
38
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
2/Signes cliniques
L’ulcère gastro-duodénal est considéré comme une colique sourde et très
fruste chez l’adulte, et se manifeste par les symptômes suivants :
· Mauvaise condition physique,
· Anorexie,
· Salivation, grincements de dents.
3/ Traitement
· Antisécrétoires : cimetidine, ranitidine,
· Protecteur de la muqueuse : sucralfate,
· Inhibiteur de la pompe à proton : omeprazole,
4/ Diagnostic
Le diagnostic de l’ulcère se fait grâce à la gastroscopie.
5/ Pronostic
Le pronostic de l’ulcère gastroduodénal est généralement bon.
v. Le néoplasme gastrique
1/ Étiologie
Le néoplasme gastrique est rare, le plus commun est le carcinome gastrique à
cellules squameuses qui atteint les chevaux de plus de 6 ans et les vieux
chevaux, plus fréquent chez les mâles, surtout hongres.
2/ Signes cliniques
Les signes cliniques sont frustes et progressifs avec notamment :
· Une anorexie,
· Une dépression,
· Une perte de poids et un amaigrissement chronique.
39
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
3/ Diagnostic
Le diagnostic du néoplasme gastrique se fait par la gastroscopie, une analyse
du liquide recueilli après siphonnage stomacal ou paracentèse abdominale, ou
encore par échographie.
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Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
1/Définition
Les obstructions simples sont caractérisées par une oblitération de la lumière
intestinale sans l’altération de la vascularisation intra/extraluminale.
De ce fait, l’accumulation de fluides en plus de la distension provoque des
douleurs intenses notamment des coliques.
2/Signes cliniques
Ce sont des coliques qui durent quelques heures à 2 jours avec :
· Un mauvais état général,
· Une douleur modérée à sévère, intermittente,
· La fréquence cardiaque est de 40-60 bpm (plus faible lors de phase de
vasoconstriction),
· Muqueuses congestives,
· Hypopéristaltisme.
3/Diagnostic
· PTR : anses dilatées.
· SN : reflux +/- abondant selon la localisation de l’obstruction.
· Paracentèse : positive, donne parfois un liquide abondant.
· Analyses sanguines : déshydratation avec un hématocrite égal ou
supérieur à 45 %.
1/ Obstruction intraluminale
§ Surcharge de l’iléon
41
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
1/ Signes cliniques
On note au début une obstruction simple, 6-10h plus tard du gaz et des fluides
s’accumulent ce qui aboutit à une distension intestinale puis gastrique.
2/Traitement
Médical avec des analgésiques, une fluidothérapie, de l’huile s’il n’y a pas de
reflux.
Chirurgical qui doit être effectué avant nécrose et perforation de la muqueuse
iléale ou rupture gastrique secondaire.
3/Pronostic
Si la chirurgie est effectuée dans les 18h suivant les signes de coliques, le
pronostic est généralement bon.
1/ Signes cliniques
Obstruction non étranglée, partielle ou complète, le reflux contient parfois de
grandes quantités d’ascaris.
2/ Traitement
Médical : huile de paraffine, antalgiques, anthelminthiques
Chirurgical dans les cas très réservés.
3/ Pronostic
Réservé (rupture intestinale et libération de toxines par les ascaris détruits).
2/ Obstruction extraluminale
L’obstruction extraluminale peut se produire lors de :
· Lipome pédiculé,
· Néoplasies : lymphosarcomes, carcinomes découverts lors de
laparotomie exploratrice,
· Adhérences : suspectées suite à une péritonite ou à une chirurgie
abdominale. C’est une obstruction partielle provoquant des coliques
récurrentes, palpable lors de la PTR. Ce qui nécessite une seconde
42
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
1. Définition
Les occlusions ou obstructions étranglées sont définies comme étant
l’interruption de la circulation sanguine intestinale, associée à un blocage
intraluminal conduisant à une obstruction intestinale étranglée. Ces occlusions
sont caractérisées par une congestion et un œdème de la paroi intestinale, une
accumulation de liquide hémorragique dans la lumière intestinale et par la
perte de l’intégrité de la muqueuse du segment affecté.
2. Signes cliniques
Coliques très violentes, d’apparition brutale, les analgésiques sont dans ce cas
inefficaces.
· État général très altéré, sudation,
· Douleur sévère et continue ou modérée et intermittente,
· Fréquence cardiaque = 70-90 battements par minute,
· Pouls filant,
· TRC : 6-7 secondes,
· Muqueuses congestionnées,
· Extrémités froides,
· Hypomotilité intestinale.
3/ Diagnostic
· SN : présence de gaz et de liquide (9-12 litres),
· PTR : anses dilatées et oedématiées (paroi > 3mm) et absence de
motilité.
· Paracentèse : au début protéines < 25 g/l, cas très avancé protéines > 40
g/l (liquide séro-sanguinolent, opaque),
· Hématocrite = 40-60 %,
· Protéines totales > 80 g/l.
43
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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
4/ Traitement
Exclusivement chirurgical.
§ Volvulus et torsion
Les volvulus et les torsions se produisent généralement chez les chevaux de
moins de 3 ans.
Ils sont le résultat d’une altération du péristaltisme, surtout lors de lésions
prédisposantes comme les hernies internes de l’Intestin grêle, l’infarcissement
et les adhérences. Les facteurs prédisposants sont le changement total de
l’alimentation ou une infestation ascaridienne sévère.
L’iléon est souvent touché à cause de sa position fixe à la jonction iléo-caecale.
La mortalité est de l’ordre de 80 %.
Si plus de 10-12m de l’intestin grêle est dévitalisé, l’euthanasie s’impose.
§ Intussusceptions et invaginations
Se produisent souvent chez les chevaux de moins de 3 ans.
L’intussusception et l’invagination sont le résultat d’un péristaltisme anormal.
Les facteurs prédisposants sont :
· Le changement brutal d’alimentation,
· L’infestation ascaridienne massive,
· L’entérite,
· L’obstruction par un corps étranger,
· Tumeurs intraluminales,
· Fixation de ténias à l’orifice iléo-caecal.
Le pronostic est bon si le diagnostic est précoce sinon il est réservé à cause
des risques post opératoires : iléus paralytique, péritonite, abcès sur les
sutures.
§ Hernies internes
La plus fréquente est l’incarcération dans le foramen épiploïque (figure 8).
Généralement les chevaux de 6-7 ans (en relation avec l’atrophie avec l’âge du
lobe droit du foie).
Le sens antégrade (le plus fréquent) : anse intestinale passant depuis la cavité
péritonéale au travers du foramen dans la bourse omentale donc de droite vers
la gauche (>< sens rétrograde).
Les signes cliniques sont atypiques : douleur légère, peu de reflux.
Avec la PTR, il est possible de déclencher une douleur en attrapant la bande
ventrale du caecum.
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Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
§ Hernies diaphragmatiques
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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
C’est une hernie inguinale étranglée qui se produit chez les chevaux entiers.
Souvent associée à un exercice violent, lors de la reproduction ou suite à un
traumatisme. Cette hernie est unilatérale, le scrotum touché est ferme, enflé,
froid. Quant à l’anse herniée, elle est palpable par PTR.
La réduction rectale est possible, mais il y’a un risque de perforation rectale, de
déchirure de l’anse herniée et le retour d’une anse dévitalisée dans l’abdomen.
Le diagnostic est confirmé par PTR. En effet, il faut toujours vérifier la région
des anneaux inguinaux internes chez un équidé mâle en colique.
Le traitement est essentiellement chirurgical.
Le pronostic : bon si intervention rapide.
Les hernies ombilicales sont fréquentes chez le poulain. Leur traitement est
chirurgical, et ce, en suturant l’anneau herniaire ombilical après en avoir retiré
l’intestin.
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Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
1/ définition
L’entérite proximale est une duodénite-jéjunite proximale qui est définie
comme un syndrome idiopathique caractérisé par un iléus paralytique qui
entraîne une douleur abdominale et un reflux gastrique.
Aucun agent étiologique n’a été identifié (salmonelles, clostridies pourraient
être impliquées).
Les lésions sont caractérisées par une distension de l’intestin grêle, par un
liquide brun rougeâtre, des pétéchies et par l’ecchymose de la séreuse.
L’histologie varie de l’œdème et l’hyperhémie de la sous-muqueuse à la
nécrose de la muqueuse.
Fréquente chez les équidés adultes.
2/ signes cliniques
· Douleur légère à sévère,
· Alternance de phases de douleur et de dépression,
· Température rectale supérieure à 38,5°C,
· Apaisement après SN, reflux supérieur à 12 litres (liquide brun orangé,
malodorant),
· Absence de bruits digestifs.
3/ diagnostic
· PTR : anses dilatées,
· SN : reflux abondant brun orangé, malodorant,
· Paracentèse : liquide trouble les premières 24 heures puis séro-
hémorragique lors de nécrose.
4/ Traitement
Traitement médical : SN, fluidothérapie, analgésiques (xylazine ou flunixine
méglumine), antibiothérapie (pénicilline) et héparine (40-60 UI/kg, SC) pendant
7-10 jours.
5/Pronostic
Plus ou moins réservé.
Le taux de mortalité est élevé à cause des complications : fourbure, thrombo-
phlébite, néphrite, CIVD, hépatite.
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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
i. Les obstructions
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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
iii. L’infarcissement
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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
arrive que la gravité du cas ne soit constatée que lorsque l’affection a évolué
considérablement.
· La deuxième forme d’affection d’infarcissement est provoquée par la
diminution du débit sanguin au niveau intestinal, due à d’autres causes que
l’inflammation artérielle et, de manière générale, à une baisse du débit
cardiaque (lié par exemple à l’hypovolémie). La réduction du débit cardiaque,
même si elle est provisoire, peut provoquer dans certain cas une lésion
d’infarcissement (choc). La distension intestinale, lorsqu’elle est trop grave,
peut provoquer également l’apparition des lésions identiques par compression
vasculaire.
La séquence d’événements pathologiques ne s’arrête pas au moment de la
levée de l’ischémie puisque les phénomènes de reperfusion prennent alors le
relais.
d.1 Le Caecum
i. Le tympanisme
Traitement
ii. L’impaction
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Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
Traitement
iii. Torsion/volvulus
La torsion du caecum seul est rare. Elle est associée le plus souvent à une
torsion/volvulus des côlons repliés.
La torsion se produit généralement dans le sens des aiguilles d’une montre. Elle
peut être secondaire à une affection autre que l’intestin et peut être
diagnostiquée en fin de gestation. Le volvulus complet du côlon provoque des
coliques extrêmement violentes et une détérioration très rapide de l’état
général.
Traitement
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Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
iv. L’infarcissement
Traitement
v. L’invagination
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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
Traitement
vi. Rupture
Traitement
vii. Adhérences
Traitement
i. Tympanisme
Traitement
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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
ii. L’impaction
L’impaction du côlon ascendant est l’une des causes les plus fréquentes des
coliques chez les équidés.
Elle peut être due à une infestation parasitaire, un stress par la stimulation
des récepteurs alpha2 de la paroi intestinale qui pourrait entraîner une
certaine paralysie intestinale, le sable ou le gravier.
Traitement
Le traitement peut être médical. Il consiste en l’administration de laxatif
notamment l’huile de paraffine. Une perfusion doit être mise en œuvre en
fonction des besoins.
Dans des cas rares la chirurgie est nécessaire.
Traitement
Le traitement est chirurgical avec un bon pronostic.
54
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
Traitement
Dans les cas simples, avec peu de distension gazeuse, la mise à la diète sous
perfusion et la décompression de l’estomac par le sondage et du caecum avec
la trocardisation suffisent à la guérison.
Des techniques visant à rouler le cheval sous anesthésie en élevant les
postérieurs ont été décrites et permettent selon les auteurs de réduire de
nombreux cas.
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Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
Dans les cas rebelles avec nécrose la chirurgie s’impose. Deux techniques
chirurgicales ont été décrites : un abord par la ligne blanche et un abord par le
flanc avec résection de la 18ème côte.
En cas de récidives, une résection partielle du côlon ascendant est à effectuer.
Traitement
La plupart de ces cas ne répondent pas au traitement médical, la réduction est
chirurgicale.
A la chirurgie, on trouve la courbure pelvienne au niveau du diaphragme.
v. Torsion du côlon
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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
Traitement
vi. Infarcissement
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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
viii. La rupture
i. Impaction alimentaire
Les impactions par corps étrangers sont relativement fréquentes chez les ânes
et souvent est une trouvaille d’autopsie.
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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
- Extra-abdominales :
· Myopathies,
· Fourbure,
· Fracture,
· Coliques d’origine neurologique,
· Pleurésie.
- Abdominales :
· Urogénitales, les organes les plus fréquemment en cause sont
principalement les ovaires (ovulations douloureuses chez certaines
juments, tumeurs de l’ovaire, contractions utérines lors de
gestation, torsion utérine ...), plus rarement les reins ou la vessie
(calculs urinaires volumineux...), les testicules (torsion testiculaire).
· Pancréatiques.
· Atteintes hépatiques par des plantes toxiques.
Les différents types de coliques et leur étiologie peuvent être résumés dans la
figure 9 et le tableau 8.
Figure 9: Classification des coliques selon l’étiologie (53)
59
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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
Spasme Inconnue
Impaction Alimentation
Obstruction
Flatulences Excès de fermentation
intraluminale
Masse occlusive Corps étrangers
Déséquilibre
Stase
électrolytique
ILEUS Iléus paralytique
Augmentation du Réponse
tonus intestinal sympathomimétique
Prédisposition
Hernie inguinale
Déplacement, anatomique
Strangulation Volvulus du gros
Mobilité anormale
côlon
Thromboembolique Artérite vermineuse
Colite Salmonelle
INFLAMMATION Entérite
Abcès Streptococcus equi
Toxines Cantharides
Squameux Inconnue
Gastriques
Glandulaires
ULCERES Anti-inflammatoire non
Intestinaux
stéroïdiens
Colite dorsale
Gestation Contractions utérines
Myosite Exercice
FAUSSES Maladie du foie Plantes toxiques
COLIQUES Vessie/Rein Atonie de la vessie
Pleurite Pneumonie
Psychogène Vice
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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
a. Recueil de l’anamnèse
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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
Fréquence respiratoire
La fréquence respiratoire normale chez l’âne est comprise entre 12 et 44
mouvements par minute, son augmentation peut éventuellement nous
renseigner sur l’existence de douleur abdominale (54).
De plus, une élévation de la fréquence respiratoire, accompagnée de cyanose,
devrait être considérée comme la preuve d'une très grave maladie.
La température rectale :
La température rectale doit être prise avant d’effectuer une PTR, elle est
légèrement inférieure à la température du cheval avec une moyenne de 37,1°
C (36.2-37.8 °C). Son élévation peut être due à un effort physique ou aux
infections (54).
Chez le cheval, une légère hyperthermie peut survenir en cas d’efforts
musculaires importants lorsque ceux-ci sont associés à des coliques violentes,
en particulier au cours des mois chauds d’été (59). Une température élevée
peut être reliée à un processus inflammatoire ou infectieux, telle qu’une
péritonite ou une entérite. A l’inverse, une hypothermie, associée à une
tachycardie, est indicatrice du développement d’une compromission
circulatoire et d’un choc potentiel (59).
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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
Un certain degré de pâleur peut parfois être considéré comme normal chez les
ânes âgés (54).
c. Auscultation abdominale
d. Appétit
L’appétit doit être évalué chez l'âne car chez certains, l’anorexie est le seul
signe apparent de la douleur abdominale. Si cette anorexie est prolongée depuis
plusieurs jours, il ce peut qu’une hyperlipémie secondaire soit installée. Une
prise de sang doit donc être effectuée pour mesurer le taux de triglycérides (54).
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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
e. Palpation transrectale
La PTR est un acte sémiologique fondamental qui permet l’identification des
différents segments intestinaux, l’évaluation de leur distension, de l’épaisseur
de leur paroi, de leur position et de leur relation avec les autres viscères, la
reconnaissance d’une douleur mésentérique ou encore l’identification de
masses ou de corps étrangers. Elle peut également aider au diagnostic d’abcès
abdominaux, de rupture intestinale, de péritonite ou de perforation rectale (63).
Les organes palpables sont (figure 10) :
· La vessie,
· L’aorte caudale,
· L’intestin grêle,
· La rate,
· Le rein gauche,
· Le ligament néphrosplénique,
· L'extrémité caudale du caecum,
· La courbure pelvienne,
· Le côlon descendant,
· Une distension vésicale,
· Les canaux inguinaux chez le mâle,
· Les ovaires et l'utérus chez la femelle.
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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
f. Sondage nasogastrique
g. Paracentèse abdominale
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h. Analyses sanguines
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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
i. Coproscopie (69)
La coproscopie est importante lors de suspicion d’un cas de colique afin de
déterminer le degré d’infestation de l’animal et d’identifier le parasite
responsable.
Les étapes de la coproscopie sont :
- La récolte du prélèvement : soit directement par voie transrectale, après
une défécation naturelle ou stimulée ou bien par prélèvement indirect
c'est-à-dire la récolte des fèces au sol.
- Conditionnement : L'échantillon devra être contenu dans un récipient
hermétiquement fermé, à ouverture large. L'idéal réside en l'utilisation
d'un récipient cylindrique en matière plastique, à bouchon à vis.
Chaque prélèvement doit être précisément identifié et doit porter : le
nom de l'animal, l'espèce, le nom du propriétaire ou de l'éleveur, la date
du prélèvement.
- Conservation du prélèvement : l’idéal en coproscopie est de réaliser
l'analyse dans l'heure qui suit le prélèvement. Sinon, il faut faire subir à
l'échantillon un procédé de stabilisation comme le froid.
- Examen à distance : cet examen est le prélude nécessaire à une
interprétation correcte de l'analyse coproscopique. Il devra relever les
points suivants :
Consistance : molle, aqueuse (par exemple lors de coccidiose), dure.
Couleur : permet de mettre en évidence une stéatorrhée (souvent
incompatible avec la présence d'un parasite), des mélénas.
Présence de mucus : témoigne d'une inflammation des parties distales
du tube digestif.
Présence de parasites ou d'éléments parasitaires macroscopiques.
Contamination par des éléments étrangers : présence de brins d'herbes,
de graviers de litière, de paille…
Tous ces éléments sont autant d'indices cliniques qui devront être
intégrés par le clinicien et lui permettront de faire une interprétation
critique de son examen coproscopique.
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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
8.Traitement
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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
a. Approche médicale
i. Évaluation de la douleur
Chez l’âne, comme chez les chevaux, plusieurs molécules peuvent être utilisées
pour la gestion médicamenteuse de la douleur, suivant le type et l’intensité de
celle-ci. Il est essentiel de surveiller l’animal pour s’assurer de l’adéquation du
traitement et de l’absence d’effets indésirables. Les réponses à la douleur pour
un même stimulus varient d’un individu à un autre et d’une espèce à une autre.
Jusqu'à une période récente, il était généralement admis que les ânes avaient
tendance à être plus stoïques que les chevaux et à présenter un seuil de
douleur beaucoup plus élevé (72).
Le suivi de la fréquence cardiaque, de la pression artérielle et de la fréquence
respiratoire peut être utile dans l’appréciation de la douleur et de son intensité
(72).
Ces paramètres peuvent être également modifiés par d’autres facteurs, comme
le stress. Toutefois, le retour à la normale à la suite de l’administration d’un
traitement analgésique, est un signe d’efficacité thérapeutique (fréquence
cardiaque de 40 à 50 bpm ; pression artérielle systolique de 120 à 140 mmHg ;
fréquence respiratoire de 20 à 30 mpm) (72).
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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
Analgésie balancée
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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
La dose maximale peut être réduite par diminution de la dose et/ou par
augmentation de l’intervalle entre deux administrations (72).
Il appartient au clinicien d’adapter la dose de ces molécules selon la réponse
obtenue lors du traitement et de détecter l’apparition d’effets secondaires
gastro-intestinaux et rénaux. Lorsque le risque de toxicité est plus élevé
(déshydratation, insuffisance rénale préexistante, vieillesse), il convient
d’administrer la dose minimale effective, voire d’opter pour un autre
analgésique qu’un AINS (72).
La phénylbutazone a une demi-vie de 1,7 heure chez l’âne de taille moyenne,
de 1,4 heure chez l’âne miniature et de 3,6 heures chez le cheval (74) (75).
Il est possible qu’il soit nécessaire de l’administrer plus fréquemment ou à une
dose plus élevée chez l’âne que chez le cheval. Les effets toxiques gastro-
intestinaux de la phenylbutazone sont retrouvés chez l’âne, mais avec une
prévalence beaucoup plus faible que chez le cheval (76). Cette observation est
peut-être due à un métabolisme différent chez l’âne.
En effet, la phenylbutazone est plus rapidement dégradée chez ce dernier et en
plus grande quantité en oxyphenbutazone, métabolite actif et moins toxique
(72).
La flunixine et le méloxicam ont aussi une demi-vie plus courte chez l’âne que
chez le cheval (77) (78).
75
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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
Autre analgésique
La fluidothérapie orale
76
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
La fluidothérapie par voie orale est peu onéreuse et très rapide, ce qui est en
fait un très bon traitement de première intention.
Certaines préparations commerciales peuvent être utilisées à cet effet,
directement par voie orale ou par SN si l’animal ne boit pas volontairement.
De plus la réhydratation par voie orale présente un avantage par rapport à la
voie parentérale : les risques d’hyperhydratation n’existent pas et les
électrolytes à risque comme le potassium peuvent être donnés à des
concentrations plus élevées. Il est toutefois déconseillé d’utiliser cette voie en
cas de transit intestinal trop altéré ou en cas de reflux gastrique (83).
Fluidothérapie intraveineuse
Le cathéter est classiquement placé dans la veine jugulaire, il doit être mis en
place de la façon la plus aseptique possible. Il est à noter que le cathétérisme et
les injections intraveineuses sont plus durs à réaliser chez un âne. Le cathéter
est inséré dans la veine suivant un angle de 45° par rapport à celle-ci. Le
cathéter et le mandrin sont alors placés suivant l’axe de la veine. (83)
77
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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
v. L’alimentation
Chez l’âne, quand une lésion intestinale nécessitant une correction chirurgicale
est diagnostiquée, l'alimentation est contre-indiquée. Toutefois, une source
d'alimentation est nécessaire dès que possible afin de maintenir un bilan
énergétique positif et de prévenir le développement de l'hyperlipémie.
Cependant, si l’âne présente de l’appétit, de petites quantités d'aliments de
haute teneur en calories et en eau peuvent lui être données (43).
Les longues fibres comme le foin et la paille devraient être limitées jusqu'à ce
que le transit normal des ingestas soit complètement rétabli.
Si la nutrition orale n'est pas possible en raison de l'iléus, une nutrition
parentérale totale peut être utilisée pour fournir de l'énergie (43).
78
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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
b. Approche chirurgicale
79
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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
· Décompression,
· Entérotomie,
· Entérectomie,
· Anastomose.
Décompression
L’entérotomie
L’entérectomie
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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
· L’extériorisation du segment,
· Repousser le contenu intestinal,
· L’isolement du segment,
· La suture des vaisseaux mésentériques,
· La résection du segment et du mésentère.
L’anastomose :
o Termino – terminale,
o Termino – latérale,
o Latéro – latérale.
85
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Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
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Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 1 : Bibliographie Chapitre 3 : Les coliques
Le sucre est peu apprécié par l'âne et ne constitue pas un apport d'énergie de
qualité.
Les besoins énergétiques de l'âne pour son entretien et pour son travail sont
inférieurs à ceux du cheval donc il faut éviter de surcharger l'âne en graisse. Les
apports d'énergie doivent être de l'ordre de 75 % de ceux recommandés dans
les tables pour les chevaux. Il en est de même pour les besoins azotés du fait
d'une meilleure utilisation de l'urée sanguine.
Bien que l'âne consomme facilement les fruits il ne faut pas en abuser car cela
provoque des troubles digestifs.
Il faut éviter de faire pâturer les ânes dans des vergers ou dans des pâtures où il
risque d'y avoir beaucoup de glands.
Si le cheval aime le pain il faut en limiter l'utilisation chez l'âne car il peut
provoquer des troubles digestifs. II ne faut pas oublier que l'âne a de gros
besoins en minéraux et plus particulièrement en sel.
L'âne est un animal peu exigeant, et pourtant dans les pays en voie
développement comme le Maroc, personne ne s'occupe de son alimentation.
87
Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête
Partie 2 : Travail d’enquête
Cette étude a porté sur 45 ânes reçus en consultation aux différents centres de
la SPANA, notamment ceux de Marrakech avec 11 cas, Chemaia avec 33 cas et
1 cas à Hed Wlad Frej. Ces derniers ont été choisis du fait de l’abondance des
ânes qui se présentent en consultation. Le travail s’est déroulé durant la
période allant du 26 janvier à fin avril 2009. En effet, durant cette période, le
centre de Marrakech a reçu 95 ânes pour différents motifs de consultation et le
centre de Chémaia a reçu quant à lui 151 ânes.
Tous les ânes faisant l’objet de cette étude ont été présentés en consultation
pour des symptômes d’origine digestive allant d’un abattement et une
anorexie, à des coliques proprement dites, avec manifestation de douleurs plus
ou moins intenses se traduisant par un roulement au sol, pédalage, sudation et
décubitus.
2.Matériel
Le matériel utilisé est, en plus du matériel usuel de l’examen général
(thermomètre, stéthoscope..), celui utilisé pour les examens complémentaires :
· Des gants de PTR très lubrifiés par de l’huile de paraffine, sont utilisés pour
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Partie 2 : Travail d’enquête
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Partie 2 : Travail d’enquête
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Partie 2 : Travail d’enquête
Photo 14 : Toise
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Partie 2 : Travail d’enquête
3.Technique
Chaque âne présenté en consultation pour un motif de coliques a subi un
examen détaillé, comportant l’identification de l’animal, le recueil des
commémoratifs, un examen général et par la suite des examens
complémentaires. Une fois le diagnostic établi, le traitement et
immédiatement instauré.
Les données ont été enregistrées sur des fiches d’examens de coliques (Annexe
I). La fiche de coliques est ainsi remplie à chaque examen de l’animal du
premier jour jusqu’à sa sortie ou son autopsie en cas de décès.
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Partie 2 : Travail d’enquête
L’examen général :
L’examen général a été fait afin dévaluer l’état de l’animal et son évolution
depuis son arrivée jusqu’à sa sortie ou sa mort. Cet examen comporte la prise
de température, la fréquence cardiaque (photo 17), la fréquence respiratoire,
l’état des muqueuses, le degré de douleur, le temps de remplissage capillaire,
le pouls, l’état de la dentition, les bruits intestinaux (photo 16), la quantité et la
qualité des crottins émis ainsi que l’état d’hydratation de l’animal (globe
oculaire, pli cutané, hématocrite).
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Partie 2 : Travail d’enquête
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Partie 2 : Travail d’enquête
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Partie 2 : Travail d’enquête
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Partie 2 : Travail d’enquête
Photo 24 : Présence de grains d’orge dans les matières fécales prélevées sur un
âne
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Partie 2 : Travail d’enquête
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Partie 2 : Travail d’enquête
Une aiguille de 18G est alors insérée au niveau de la région la plus déclive à
droite de la ligne blanche pour éviter la rate. Le liquide est recueilli dans un
tube sec (photo 28).
Par la suite, sa couleur et sa consistance sont évaluées par inspection alors que
sa teneur en protéines totales est évaluée à l’aide du réfractomètre (photos 29
et 30).
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Partie 2 : Travail d’enquête
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Partie 2 : Travail d’enquête
La détermination de l’hématocrite :
- Le sang est homogénéisé en effectuant des mouvements de balance.
- Le capillaire calibré est plongé dans le sang (photo 33), ce dernier
monte par capillarité jusqu’à un centimètre environ de l’extrémité.
- L’extrémité libre du tube obturée et maintenue « horizontale » dans
la pâte à sceller (photo 34).
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Partie 2 : Travail d’enquête
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Partie 2 : Travail d’enquête
Le pronostic :
Le pronostic découle de l’examen clinique et des examens complémentaires. Il
est important pour la prévision de l’évolution de l’état de l’animal et pour la
nature et la décision du traitement.
Le traitement :
En général, le traitement est effectué en fonction des cas, il est souvent à base :
d’anti-inflammatoires non stéroïdiens afin de lutter contre la douleur,
notamment la finadyne ND dont la dose est de 1,1 mg/kg (3-4 cc selon le poids
de l’animal) (photo 42).
Une évaluation de l’état hydrique de l’animal est réalisée en tenant compte des
paramètres suivants : pli cutané, état des muqueuses (humides, collantes,
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Partie 2 : Travail d’enquête
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Partie 2 : Travail d’enquête
Lors d’impaction, une fluidothérapie est instaurée, à la fois pour corriger l’état
hydrique de l’animal, mais aussi pour créer un état de surhydratation afin que
le liquide passe du compartiment vasculaire au milieu intestinal pour ramolir
l’impaction.
La dentition est examinée après avoir placé un pas d’âne (photo 45) et le
râpage dentaire est effectué si nécessaire (photo 45).
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Partie 2 : Travail d’enquête
Chapitre 2 : Résultats
Sur les 45 cas, 25 sont des femelles (55,5%) et 20 sont des mâles (44,5%).
Parmi les décès, 20 sont des femelles, soit 71,4%, contre 8 mâles, soit 28,6%.
Le tableau 11 et la figure 12 représentent le nombre total et le nombre
d’animaux décédés ainsi que leur pourcentage en fonction du sexe.
Nombre de cas
Nombre de décès
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Partie 2 : Travail d’enquête
Sur ces 25 femelles 5 ont été gestantes, soit 20% du nombre total des femelles
et 25% des femelles décédées.
b. Age
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Partie 2 : Travail d’enquête
1 an – 5 ans 7 15,6 4 57
M:6 85,7 M:3 50
F:1 14,3 F:1 100
Total 45 100 28
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Partie 2 : Travail d’enquête
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Partie 2 : Travail d’enquête
Parmi la catégorie des ânes de plus de 10 ans, 22 cas soit 73,3% ont succombé
dont 77% de femelles. Cependant, le pourcentage de femelles décédées dont
l’âge compris entre 1 et 10 ans, est de 100%. Le pourcentage de mâles décédés
est de 50% pour ceux dont l’âge est compris entre 1 et 10 ans, et 62% pour les
mâles ayant plus de 10 ans. D’après ces résultats, l’âge n’est pas un facteur de
risque des coliques chez l’âne.
c. Abreuvement
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Partie 2 : Travail d’enquête
par jour 7/11 soit 63,6% sont décédés. Enfin, seulement 1/14 (7%) parmi ceux
qui reçoivent l’eau trois fois par jour est mort.
Tableau 13 : Répartition des cas en fonction de l’abreuvement
d. Alimentation
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Partie 2 : Travail d’enquête
derniers 24, ont trouvé la mort soit 68,5%. Les autres animaux reçoivent
chacun un régime différent.
Le tableau 14 et la figure 16, représentent le nombre d’animaux par régime
alimentaire et leur pourcentage.
Tableau 14 : Nombre de cas par régime alimentaire
régime Nombre pourcentage % nombre de Pourcentage
alimentaire décès %
Herbe + paille 35 77,9 24 68,5
Herbe + son 1 2,2 1 100
Herbe + 1 2,2 1 100
concentré
(cicalime
poulet)
Herbe + paille 2 4,5 1 50
+ foin
Herbe + paille 1 2,2 0 0
+ son
Herbe + paille 1 2,2 1 100
+ orge
Luzerne + 1 2,2 0 0
concentré
Luzerne + 1 2,2 0 0
paille + son
Luzerne + orge 1 2,2 0 0
paille + orge + 1 2,2 0 0
épluchure de
légumes
Total 45 100 28
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Partie 2 : Travail d’enquête
35
35
30
24
25
20
15
10
5
11 11 21
0 10 11 10 1 0 1 0 1 0
Nombre de cas
Nombre de morts
e. Habitat et litière
Les conditions de vie tels le lieu d’habitation ainsi que la litière ont été recueillis
et représentés dans le tableau 15 et la figure 17. Les animaux vivant en plein air
et sans litière sont au nombre de 30 (66%) parmi eux, 18 sont morts (60%). Les
animaux vivant dans un endroit couvert sont au nombre de 12 (26,8%) dont 8
(66,6%) sont décédés.
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Partie 2 : Travail d’enquête
f. Type de travail
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Partie 2 : Travail d’enquête
g. Conditions météorologiques
a. Fréquence cardiaque
Parmi les ânes qui se sont présentés aux centres de la SPANA pour motif de
coliques, 30 (66,7%) avaient des fréquences cardiaques supérieures à 60 bpm,
dont 20 (44 ,5%) avec une fréquence entre 60 et 80 bpm et 10 (22,2%) avec
une fréquence supérieure à 80 bpm. Ces derniers sont tous morts.
Le tableau 16 et la figure 18 représentent respectivement le nombre de cas par
intervalle de fréquence cardiaque et leur pourcentage.
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Partie 2 : Travail d’enquête
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Partie 2 : Travail d’enquête
D’après la figure 19, tous les animaux ayant une fréquence cardiaque de plus
de 80 bpm sont morts ainsi que la majorité des femelles ayant une fréquence
de plus de 60 bpm et toutes les femelles avec une fréquence normale.
b. Température
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Partie 2 : Travail d’enquête
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Partie 2 : Travail d’enquête
La figure 21, montre que 100% des animaux hypothermiques sont décédés.
Toutes les femelles ayant une hyperthermie et 74% de celles ayant une
température normale sont mortes. Concernant les mâles, 27% avec une
température normale et 75% avec une hyperthermie sont morts.
Ce qui nous pousse à croire que la température n’est pas un paramètre
significatif des coliques. Par contre, l’hypothermie ou l’hyperthermie sont des
indicateurs d’un mauvais pronostic.
c. Fréquence respiratoire
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Partie 2 : Travail d’enquête
Total 45 100 28
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Partie 2 : Travail d’enquête
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Partie 2 : Travail d’enquête
La figure 23 montre que 100% des femelles ayant présenté une bradypnée,
52% des femelles ayant une FR normal et 67% des femelles ayant présenté une
polypnée ont succombé.
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Partie 2 : Travail d’enquête
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Partie 2 : Travail d’enquête
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Partie 2 : Travail d’enquête
D’après la figure 25, plus de 78% des femelles ayant un TRC normal ou
supérieur à 2 sont mortes, par contre, les mâles ayant succombé avec un TRC
normal ou supérieur ne sont que de 30% succombé.
Les muqueuses chez l’âne sont généralement de couleur rose pâle. Les
animaux qui ont présenté des muqueuses congestionnées sont au nombre de
26 (57,8%). Parmi ces derniers 16 (61,5%) sont décédés. Le tableau 20 et la
figure 26 représentent la répartition des cas en fonction de l’état des
muqueuses.
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Partie 2 : Travail d’enquête
Total 45 100 28
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Partie 2 : Travail d’enquête
La figure 27 montre que 100% des femelles ayant présenté des muqueuses
pâles avec un liseré congestif, 75% avec des muqueuses congestionnées et 80%
avec des muqueuses normales sont mortes. Par contre, 75% de mâles avec des
muqueuses pâles, 40% avec des muqueuses congestionnées et 16,6% des
mâles avec des muqueuses normales ont succombé.
f. Dents
Les animaux qui avaient une mauvaise dentition et des surdents sont au
nombre de 37 soit (82,2%) dont 23 (62,1%) sujets faisant partie de ceux qui ont
succombé. De même, 5/8 (62,5%) des animaux qui n’ont pas de surdents sont
morts.
Il ressort du tableau et de la figure que le pourcentage de mortalité est presque
identique pour les animaux avec ou sans problèmes dentaire.
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Partie 2 : Travail d’enquête
g. Intensité de la douleur
Tous les animaux avec un degré 4 de douleur ont succombé. Toutes les
femelles avec le degré 1, 3 et 4 sont aussi décédées. La mortalité chez les mâles
est proportionnelle au degré de la douleur, nous avons noté 0%, 22% et 60% de
mortalité pour les degrés 1,2 et 3 respectivement.
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Partie 2 : Travail d’enquête
Total 45 100 28
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Partie 2 : Travail d’enquête
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Partie 2 : Travail d’enquête
Nous pouvons déduire de ces résultats qu’au fur est à mesure que le degré de
douleur augmente, le pronostic s’assombrit et la mortalité augmente.
a. Palpation transrectale
Le nombre de cas dont le diagnostic à été fait grâce a la palpation est de 11/45
(24,4%). Parmi ces animaux, 5/11 avaient une impaction de la courbure
pelvienne et 5/11 une impaction du côlon flottant et 1/11 des coliques de
sable.
La figure 31, représente la répartition des cas en fonction de la PTR.
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Partie 2 : Travail d’enquête
Coliques de sable
b. Sondage nasogastrique
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Partie 2 : Travail d’enquête
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Partie 2 : Travail d’enquête
La figure 33 montre que parmi les animaux présentant du reflux, 87,5% des
femelles et 75% des mâles sont morts, alors que parmi ceux qui n’ont en pas
présenté, 76,5% des femelles et 16,6% mâles sont morts.
Nous pouvons donc constater que le pronostic est d’autant plus réservé chez
les animaux qui ont présenté un reflux par rapport à ceux qui n’en ont
présenté pas.
c. Hématocrite
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Partie 2 : Travail d’enquête
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Partie 2 : Travail d’enquête
d. Protéines totales
Sur les 45 cas, 15 (33,3%) ont un taux de protéines totales normal, contre 30
(66,7%) avec un taux supérieur à 70g/l. parmi ces derniers, 22 (78,6%) sont
décédés, dont 50% de mâles et 88,8% de femelles.
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Partie 2 : Travail d’enquête
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Partie 2 : Travail d’enquête
e. Paracentèse
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Partie 2 : Travail d’enquête
Anormal 26 65 19 73
M : 12 46,1 M:7 58,3
F : 14 53,9 F : 12 85,7
Total 40 100 23
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Partie 2 : Travail d’enquête
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Partie 2 : Travail d’enquête
g. Résultats du traitement
En fonction de la suspicion, un traitement a été instauré. L’huile de paraffine
(1l par 100 kg) a été administrée dans le cas d’absence de reflux gastrique.
Dans le cas contraire seul le sondage est effectué avec administration d’eau de
robinet. Un traitement antiparasitaire ( Atlafen gel 20cc, Atlamec 20cc), un
traitement anti-inflammatoire (Fynadine 1,1 mg/kg (3- 4cc)), un râpage
dentaire, ainsi que la trocardisation du caecum. Parmi eux 6 sont morts.
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Partie 2 : Travail d’enquête
Dans les cas les plus aigus ou en état de choc, une perfusion intraveineuse de
chlorure de sodium à 9 pour mille a été instaurée. Les animaux qui n’ont pas
répondu favorablement au traitement médical sont au nombre de 28 (62,2%).
L’état de ces animaux s’est rapidement détérioré. La majorité ont présenté des
paramètres perturbés, des crises intenses de coliques (degrés 2 ou 3) et
souvent un décubitus.
L’étiologie précise des coliques chez ces cas a été élucidée après la mort, lors
de l’examen nécropsique.
Réponse défavorable 28 62 ,2
M:8 28,5
F : 20 71,5
Résultat 45
Il ressort des résultats que seulement 17/45 (38%) ont répondus favorablement
au traitement. Parmi ceux qui n’ont survécu 71,5% sont des femelles
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Partie 2 : Travail d’enquête
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Partie 2 : Travail d’enquête
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Partie 2 : Travail d’enquête
M:0
F:1
Côlon descendant 4 14,3
M:1
F : 3 (une gestante)
Portion du côlon ascendant + côlon descendant 8 28,5
M:1
F:7
Courbure sternale 1 3,6
M:0
F:1
Courbure diaphragmatique 1 3,6
M:0
F:1
Estomac 1 3,6
M:1
F:0
Portion du côlon ascendant + caecum + 3 10,7
courbure pelvienne M:2
F:1
intestin grêle et gros intestin 3 10,7
M:1
F:2
Total 28 100
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Partie 2 : Travail d’enquête
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Partie 2 : Travail d’enquête
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Partie 2 : Travail d’enquête
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Partie 2 : Travail d’enquête
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Partie 2 : Travail d’enquête
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Partie 2 : Travail d’enquête
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Partie 2 : Travail d’enquête
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Partie 2 : Travail d’enquête
Photo 66 : Mise en évidence de gravier (0,5 Photo 67 : Impaction avec du gravier, des
à 2 cm) extraite du côlon descendant cailloux de taille variables extraits de la
courbure pelvienne
154
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Partie 2 : Travail d’enquête
Il est à noter que plusieurs lésions sont rencontrées chez un même sujet.
155
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Partie 2 : Travail d’enquête
156
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Partie 2 : Travail d’enquête
Chapitre 3 : Discussion
Les coliques sont des douleurs digestives, pour lesquelles les équidés en sont
très sensibles. Dans la littérature, il a été noté que l’âne en est plus résistant et
tolère mieux les douleurs digestives que le cheval. (12)
157
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Partie 2 : Travail d’enquête
La majorité des animaux présentant des signes de coliques sont des femelles
(55,5%) dont 5 gestantes. Ce qui laisse à croire que le sexe représente un
facteur de risque. D’après White (94), les juments sont plus exposées aux
coliques que les étalons. Dans le présent travail, le nombre de femelles mortes
est de 20/28 soit 71,4%. Nous pouvons tirer de ces résultats, que les coliques
sont plus mortelles chez les femelles que chez les mâles (28,6%). En effet,
d’après les paramètres étudiés en l’occurrence l’âge, la fréquence cardiaque, la
fréquence respiratoire, la température, le TRC, les muqueuses, l’hématocrite,
les protéines totales ainsi que la paracentèse, les femelles en sont plus
sensibles. Il est également établi que le sexe est en relation avec certains types
de coliques, ainsi, les torsions du côlon sont plus fréquentes chez les juments
que chez les étalons (95). Cette affection semble être plus fréquente chez les
juments gravides surtout dans leur dernier trimestre de gestation ou juste
après le poulinage (44). De plus, la gestation peut présenter un facteur de
risque chez les femelles du fait de la compression de la cavité abdominale par
le fœtus. Chez la jument, il a été rapporté que le risque de coliques est
augmenté chez les poulinières mais seulement en période de poulinage (93).
158
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Partie 2 : Travail d’enquête
D’après ces résultats, l’âge n’est pas un facteur de risque des coliques chez
l’âne.
En effet, Cohen a rapporté dans une étude réalisée en 1996 sur les coliques
chez le cheval que la différence d’âge n’était pas significative (96). Cependant,
en 1997, dans une autre étude, Cohen obtient une différence significative pour
les chevaux de plus de 8 ans (66,7%). Ces derniers nécessitent plus
fréquemment un traitement chirurgical et ont, un plus mauvais pronostic que
les chevaux plus jeunes (95). Kaneene quant à lui, rapporte dans une enquête,
que la moyenne d’âge des chevaux atteints de coliques était de 10,3 ans. Les
chevaux ayant nécessité un traitement chirurgical avaient en moyenne 12,3 ans
(93).
159
EL KOHEN KAOUTAR / Thèse de doctorat /IAV 2009
Partie 2 : Travail d’enquête
digesta (99). Il est rapporté aussi, que le mode et le rythme de distribution des
aliments influent sur l’apparition de coliques (100). Ainsi, même si un cheval au
box est nourri deux fois par jour, le moindre déséquilibre va entraîner un
dysfonctionnement de la digestion (97).
Un changement dans la ration, tant dans la qualité que dans la quantité ou un
changement des horaires de distribution, entraîne une forte augmentation des
risques de coliques (92). Une étude réalisée par Cohen montre que le risque
d’apparition des coliques est multiplié par deux dans la semaine qui suit un
changement d’alimentation (92).
Nous avons constaté, que les changements climatiques brutaux (d’un temps
ensoleillé à de fortes pluies avec des orages, (janvier - février), ont été derrière
le déclenchement des crises de coliques dans les différents centres de la
SPANA. Pendant cette période, le nombre de cas de coliques était en moyenne,
de 2 à 3 par semaine à Marrakech et de 1 à 2 par jour à Chemaia. Cependant,
passée cette période (fin février, mars), la fréquence a diminué à 1/semaine à
Marrakech et à 2-3/semaine à Chemaia. Les cas de coliques deviennent de plus
en plus rares en été (mai - septembre). Il ressort de notre enquête que les
phénomènes météorologiques sont incriminés dans l’apparition des coliques
chez l’âne. Il est rapporté chez le cheval, que les changements climatiques
brutaux peuvent avoir une influence sur les fermentations microbiennes, qui
vont agir sur les terminaisons nerveuses intestinales, entraînant des spasmes
160
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Partie 2 : Travail d’enquête
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Partie 2 : Travail d’enquête
dont la température est inférieure à la normale sont tous morts. Ce qui nous
pousse à croire que l’augmentation de la température n’est pas un paramètre
indicateur de la gravité des coliques. Par contre, l’hypothermie ou
l’hyperthermie sont des indicateurs d’un mauvais pronostic.
L’état des dents est considéré comme un facteur de risque important et fait
partie des facteurs qui contribuent au développement de l’impaction chez le
162
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Partie 2 : Travail d’enquête
cheval (44). Il est rapporté également que les surdents ou encore une dentition
défectueuse, sont à l’origine d’une mauvaise mastication des aliments qui
entraîne par la suite des coliques. Notre enquête révèle que 37 cas (82,2 %)
présentaient des dents défectueuses avec des surdents. Seulement 8 cas (18%)
avaient une dentition normale. Les animaux qui souffraient d’impaction sont au
nombre 36 (10 diagnostiqués par PTR, et 26 découverts après autopsie), parmi
eux 23 de ceux qui sont morts ainsi que 13 de ceux qui ont survécu avaient des
surdents et des dents défectueuses. Donc les surdents sont responsables des
impactions. Le pourcentage de mortalité n’est pas lié à la présence de surdents.
Un examen dentaire complet est recommandé au moins une fois par an. Il est
particulièrement indiqué chez tout animal qui présente des signes d’anorexie,
d’amaigrissement ou de dysphagie. Les troubles dentaires chez l’âne sont
similaires à ceux chez le cheval et le traitement est le même pour les deux
espèces (32).
L’évaluation du degré de douleur est très utile pour le pronostic. En effet, nous
avons remarqué que le pourcentage de mortalité augmente avec le degré de
douleur. Tous les animaux ayant un degré 4 ont succombé. Concernant les
degrés 1, 2 et 3, il s’avère que les femelles sont plus sensibles que les mâles.
Nous pouvons déduire de ces résultats qu’au fur est à mesure que le degré de
douleur augmente, le pronostic s’assombrit et la mortalité augmente. Dans la
littérature, il est noté que l’âne est un animal connu pour sa rusticité et tolère
mieux les douleurs digestives que le cheval (12). D’après Chabchoub, cette
tolérance n’est en fait qu’un manque d’extériorisation de la douleur chez cet
animal et/ou un défaut d’observation de la part d’un investigateur non averti
(12). En effet, dans notre enquête, il a été signalé que même dans les cas les
plus aigus, l’âne restait calme et seul les paramètres (particulièrement la
fréquence cardiaque et l’état des muqueuses) nous oriente vers une éventuelle
souffrance. Cependant, il est à noter qu’une fois, non surveillé, l’âne
commence à manifester les signes de coliques en l’occurrence des pédalages et
un roulement sur le sol.
La PTR fait partie des examens prioritaires à effectuer chez les animaux
souffrant de coliques, cependant, elle peut ne pas être concluante pour deux
raisons. La première est que chez l’espèce asine, elle est très limitée en
fonction de la taille du sujet et la deuxième raison c’est que chez l’âne, surtout
le mâle, il est parfois difficile d’effectuer une PTR du fait de l’étroitesse de son
bassin. Sur seulement 11 cas soit 24,4% le diagnostic a été fait par PTR.
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Partie 2 : Travail d’enquête
L’hématocrite et les protéines totales sont des paramètres très utiles pour
l’évaluation de l’état d’hydratation des chevaux (44). La fiabilité de ces
paramètres pour l'évaluation de l’état d’hydratation chez l'âne n'a pas encore
été étudiée. Lors d’une obstruction simple de l’intestin grêle, la résorption des
sécrétions digestives, qui devait avoir lieu au niveau du gros intestin, n’est plus
possible et leur accumulation constitue une déplétion liquidienne importante
ce qui constitue une 3ème composante de l’augmentation de l’hématocrite
(45). Il est rapporté qu’un hématocrite élevé chez un âne n’est pas aussi
alarmant que chez le cheval (6). Dans le présent travail, les 28 cas qui ont
succombé, ont présenté un hématocrite supérieur à 38% et un taux de
protéines totales supérieur à 70g/l avec 2 cas seulement parmi ces derniers qui
ont survécu. Donc nous pouvons conclure que contrairement à ce qui a été
rapporté dans la littérature, l’hématocrite et les protéines totales sont des
paramètres qui peuvent renseigner sur la gravité des coliques chez l’âne. Il est
également à signaler que les femelles sont deux fois plus sensibles à
l’augmentation de l’hématocrite et des protéines totales que les mâles. Enfin,
l’hématocrite et les protéines totales, sont des paramètres significatifs pour le
diagnostic et le pronostic des coliques chez l’âne surtout chez les femelles.
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Partie 2 : Travail d’enquête
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Partie 2 : Travail d’enquête
rusticité et la résistance de l’âne, ce dernier peut être plus sensible aux coliques
qui, à cause de la discrétion des symptômes, peuvent entrainer une mortalité
élevée. Il est à noter aussi que d’autres examens complémentaires
(hématologie, biochimie, gaz du sang, échographie abdominale, endoscopie...)
pouvaient être utilisés pour un diagnostic précoce et même orienter vers un
traitement chirurgical. Chez le cheval une hernie scrotale ou une torsion
utérine, à l’origine des coliques, peuvent être diagnostiquées par l’échographie
(44). Il est à noter également que, excepté les cas de ruptures, si une chirurgie
était appliqué à temps, c'est-à-dire lors de douleurs récurrentes, une faible
réponse aux analgésiques, une détérioration de l’état général, persistance de la
tachycardie et du reflux gastrique, une distension abdominale progressive et un
liquide de paracentèse altéré, une bonne partie de ces animaux serait encore
en vie.
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Partie 2 : Travail d’enquête
Tous les animaux autopsiés présentaient des signes d’entérites avec de plages
hémorragiques, des pétéchies et de lésions de souffrances. Selon cette même
étude réalisée au Royaume Uni, une gastro-entérite était à l’origine des
coliques chez l’âne (32). D’après Chabchoub, seulement 10% d’ânes souffrant
de coliques avaient une entérite (12).
Le Parasitisme a été découvert chez 15,5% après autopsie. Les parasites étaient
principalement les larves de gastérophiles qui étaient localisées au niveau de
l’estomac, l’intestin ou le rectum. Ces larves ont une action mécanique,
traumatique et toxique responsables des crises de coliques (31).
Le sable et le gravier étaient observés chez 13,3% cas, avec parfois la présence
de pierres dont le diamètre dépassant les 2 cm. Une péritonite a été observée
chez 6,6% et une torsion du côlon ascendant chez 4,4% dont une femelle
gestante. L’étude menée au Royaume uni rapporte l’existence de colique de
sable, des péritonites, des torsions du côlon ascendant parmi les causes
responsables des coliques chez l’âne (32). La torsion du côlon ascendant a été
aussi rapportée par Chabchoub (12).
La surcharge gastrique a été diagnostiquée sur un seul âne (2,2%) lors de notre
étude, alors que Chabchoub, en rapporte 45,7% (9).
Dans la présente étude, la rupture d’organe a été rencontrée chez 11% des cas,
principalement le côlon ascendant et descendant.
Quant aux corps étrangers, 20% ont en présenté. Nous avons trouvé des sacs
en plastique accompagnés de ficelle, de fils de fer, se situant au niveau de
l’estomac du côlon ascendant ainsi que le côlon descendant.
Si notre étude était étalée sur une période plus longue et avec un effectif bien
plus important, d’autres lésions pouvaient être diagnostiquées. En effet,
d’autres causes de coliques ont été rapportées dans la littérature, telle qu’un
problème ovarien, une ulcération gastrique, une néphrite, une hépatopathie,
une hyperlipémie chronique, un lipome pédonculé, une infection du tractus
respiratoire inférieur, une fracture, ainsi qu’un déplacement intestinal (32).
Chabchoub a également rapporté des tumeurs, des entérolithes, une
intussusception, et un ulcère du côlon (12).
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Partie 2 : Travail d’enquête
Conclusions
Nous pouvons conclure que le syndrome colique chez l’âne est aussi morbide
et mortel que chez le cheval.
Le diagnostic des coliques chez l’âne peut être fait en trois étapes en fonction
des symptômes et des examens effectués :
- L’âne est également sensible aux coliques bien qu’il soit plus résistant.
- Les femelles sont plus susceptibles aux coliques et avec des degrés plus
graves que les mâles.
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Partie 2 : Travail d’enquête
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Partie 2 : Travail d’enquête
Recommandations
- Une telle étude doit être menée sur une période plus longue afin
d’étudier un nombre plus important de coliques, ce qui permettra de
rapporter des résultats plus consistants.
- L’utilisation de techniques comme l’échographie, la radiologie, les
analyses de laboratoire… pour avoir un diagnostic sûr et fiable.
- Intervenir chirurgicalement en cas de non réponse au traitement
médical et sur des animaux avec des perturbations modérées.
- Les propriétaires d’ânes doivent être sensibilisés vis-à-vis de
l’importance de la fréquence d’abreuvement, de l’alimentation, des
conditions de travail dans l’apparition des coliques chez l’âne, ainsi que sur
les signes précoces de la maladie.
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Partie 2 : Travail d’enquête
Annexe
Fiche d’enquête
Propriétaire :……………………………………………………………………...
Motif de consultation :
……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
Commémoratifs : âge……………Sexe : M□ F□
Alimentation :
· Type :……………………………………………………….
· Quantité :……………………………………………………
· Fréquence :………………………………………………….
Abreuvement :
· Type d’eau distribuée :……………………………………………
· Température de l’eau :……………………………………………
· Moment d’abreuvement :…………………………………………
Harnachement :…………………………………………………………
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Partie 2 : Travail d’enquête
Examen clinique :
Crottins :…………………………………………………………………………………………………………
Examen complémentaire:
Diagnostic :
…………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………
Pronostic :
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…………………………………………………………………………………………………………………………
Traitements :
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
Examen nécropsique :
…………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………...............................................................................
..………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………...............................................................................
…………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………
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Partie 2 : Travail d’enquête
Références
bibliographiques
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(DPAE) 1996, Ministère de l’agriculture et de la pèche maritime, Rabat,
Maroc.
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évaluation de son aptitude à la congélation. Thèse de doctorat
vétérinaire, Institut Agronomique et Vétérinaire HASSAN II, 2006.
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(4)Benkachout, M. Ânes et mulets en Tunisie. Thèse de doctorat
vétérinaire. Ecole vétérinaire d’Alfort, 1979.
(5)Benjelloun E. Conditions d’utilisation des équidés dans le milieu urbain,
cas de la médina de Fès. Thèse de doctorat vétérinaire. Institut
Agronomique et Vétérinaire HASSAN II ; 1990.
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Thèse de doctorat vétérinaire. Ecole National Vétérinaire de Lyon,
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Newton Abbot : David and Charles books, 1997, 255p.
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London: Whittet Books, 1997, 400p.
(9) Pitel P, Moulin M, Valette JP, Dumontier S, Petit L, Fortier G.
Approche des valeurs hématologiques et biochimiques chez deux races
asines. Pratique Vétérinaire Equine, 2006, 38 (149), 19-25.
(10) Paramètre biochimique du cheval
http://www.galopinfr.net/circul/numglob.htm
(11) French JM, Patrick VH. Reference values for physiological,
hematological and biochemical parameters in domestic donkeys (Equus
asinus). Eqine Vet. Educ., 1995, 7, 33-35.
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national GTV, 561-563, Nantes 2007,561-563.
(13) Eley JL, French JM. Estimating the bodyweight of donkeys. Vet. Rec,
1993, 132, 250.
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ﻣﻠﺨﺺ اﻟﺪﻛﺘﻮراه
ﻣﻠﺨﺺ
ﺗﮭﺪف دراﺳﺘﻨﺎ ھﺬه ،وھﻲ اﻷوﻟﻰ ﻣﻦ ﻧﻮﻋﮭﺎ ﻓﻲ ھﺬا اﻟﻤﺠﺎل ،ﻣﻦ ﻧﺎﺣﯿﺔ أوﻟﻰ ﺟﺮد اﻟﻤﺮﺟﻌﯿﺔ اﻟﻤﺘﻌﻠﻘﺔ
ﺑﺎﻟﺤﻤﺎر ﻛﺠﻨﺲ ﺧﯿﻠﻲ ﻟﻢ ﯾﺤﻈﻰ ﺳﻮى ﺑﺎﻟﻘﻠﯿﻞ ﻣﻦ اﻻھﺘﻤﺎم واﻷﺑﺤﺎث ،وﻣﻦ ﻧﺎﺣﯿﺔ أﺧﺮى ﺗﺤﺪﯾﺪ اﻷﺳﺒﺎب
اﻟﻤﺴﺆوﻟﺔ ﻋﻦ اﻷﻣﻐﺎص واﻷﻋﺮاض اﻟﺘﻲ ﺗﺼﺎﺣﺒﮭﺎ وﺗﻘﯿﯿﻢ درﺟﺔ ﺧﻄﻮرﺗﮭﺎ وﻣﺪى ﺗﺠﺎوﺑﮭﺎ ﻣﻊ ﻣﺨﺘﻠﻒ
اﻟﻌﻼﺟﺎت اﻟﻤﺴﺘﻌﻤﻠﺔ ﻗﺼﺪ ﺗﺤﺪﯾﺪ ﻓﺮﺿﯿﺎت ﺣﻮل ﻋﻮاﻣﻞ اﻷﺧﻄﺎر وﺻﻮﻻ إﻟﻰ ﻣﻘﺎرﻧﺔ اﻟﻨﺘﺎﺋﺞ اﻟﻤﺤﺼﻞ
ﻋﻠﯿﮭﺎ ﻣﻊ اﻟﻤﻌﻄﯿﺎت اﻟﺒﯿﺒﻠﻮﻏﺮاﻓﯿﺔ اﻟﻤﺘﻌﻠﻘﺔ ﺑﺎﻟﻔﺮس.
إن اﻟﻨﺘﺎﺋﺞ اﻟﻤﻘﺪﻣﺔ ﻓﻲ ھﺬا اﻟﺒﺤﺚ ،ﺛﻤﺮة دراﺳﺔ أﺟﺮﯾﺖ ﻋﻠﻰ 45ﺣﻤﺎرا ﻣﺼﺎﺑﺎ ﺑﺎﻷﻣﻐﺎص ،ﺧﻀﻌﺖ
ﻟﻠﻜﺸﻒ داﺧﻞ ﺛﻼﺛﺔ ﻣﺮاﻛﺰ ﻟﺠﻤﻌﯿﺔ اﻟﺮﻓﻖ ﺑﺎﻟﺤﯿﻮان وﺣﻤﺎﯾﺔ اﻟﻄﺒﯿﻌﺔ .ھﺬه اﻟﺪراﺳﺔ ،ﻣﻜﻨﺖ ﻣﻦ ﺗﺸﺨﯿﺺ
ﻣﺨﺘﻠﻒ أﻧﻮاع اﻷﻣﻐﺎص اﻟﻤﻌﺎﯾﻨﺔ وﺗﺄﺛﯿﺮ ﺑﻌﺾ اﻟﻌﻮاﻣﻞ )ﻛﺎﻟﺠﻨﺲ واﻟﻌﻤﺮ واﻟﺸﺮب واﻟﺘﻐﺪﯾﺔ واﻟﻤﺄوى
واﻟﻔﺮﺷﺔ وﻧﻮع اﻟﻌﻤﻞ( ﻋﻠﻰ ﻇﮭﻮرھﺎ.
وﻗﺪ ﻛﺸﻔﺖ ﻧﺘﺎﺋﺞ اﻟﻔﺤﻮﺻﺎت اﻟﺴﺮﯾﺮﯾﺔ واﻟﺘﺤﺎﻟﯿﻞ اﻟﻤﻜﻤﻠﺔ ﻋﻦ اﺿﻄﺮاﺑﺎت اﻟﺜﻮاﺑﺖ اﻟﻔﯿﺰﯾﻮﻟﻮﺟﯿﺔ
واﻷﺳﺒﺎب اﻟﻤﺴﺆوﻟﺔ ﻋﻦ اﻷﻣﻐﺎص.
ﻛﻤﺎ ﻣﻜﻨﺖ ﻧﺘﺎﺋﺞ اﻟﻔﺤﻮﺻﺎت اﻟﺘﺸﺮﯾﺤﯿﺔ ﻣﻦ ﺗﺤﺪﯾﺪ وﺗﻌﯿﯿﻦ ﻣﻮاﻗﻊ وﻃﺒﯿﻌﺔ اﻟﺠﺮاح.
ﺧﻼﺻﺔ ،ﯾﻤﻜﻦ اﻟﻘﻮل أن اﻟﺜﻮاﺑﺖ اﻟﻔﯿﺰﯾﻮﻟﻮﺟﯿﺔ اﻷﻛﺜﺮ اﺿﻄﺮاﺑﺎ ﻓﻲ ﺣﺎﻟﺔ اﻷﻣﻐﺎص ﻋﻨﺪ اﻟﺤﻤﺎر ھﻲ
أﺳﺎﺳﺎ ﺗﺮدد اﻟﻀﺮﺑﺎت اﻟﻘﻠﺒﯿﺔ وﺣﺎﻟﺔ اﻷﻏﺸﯿﺔ اﻟﻤﺨﺎﻃﯿﺔ واﻟﻮﻗﺖ اﻟﻼزم ﻟﻤﻸ اﻷوﻋﯿﺔ اﻟﺪﻣﻮﯾﺔ اﻟﺸﻌﺮﯾﺔ.
أﻣﺎ ﺑﺎﻟﻨﺴﺒﺔ ﻟﻠﺘﺤﺎﻟﯿﻞ اﻹﺿﺎﻓﯿﺔ ﻓﺈن ﻣﺴﺘﻮى ﺧﻀﺎﺑﯿﺔ اﻟﺪم وﺣﺎﺻﻞ اﻟﺒﺮوﺗﯿﻨﺎت واﻟﺒﺰل ﺗﻌﺘﺒﺮ أھﻢ اﻟﻌﻮاﻣﻞ
اﻟﺪاﻟﺔ ﻋﻠﻰ اﻷﻣﻐﺎص ودرﺟﺔ ﺧﻄﻮرﺗﮭﺎ ﻋﻨﺪ اﻟﺤﻤﺎر
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ﯾﻮﻟﯿﻮز 2009