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ROYAUME DU MAROC

INSTITUT AGRONOMIQUE ET VETERINAIRE HASSAN II


RABAT

L’ANESTHESIE EN PRATIQUE EQUINE


Etude bibliographique et élaboration d’un didacticiel

THESE
POUR L’OBTENTION DU TITRE DU DOCTORAT VETERINAIRE

Présentée et soutenue publiquement par :


Mr EL HADDAD Azar
Mr MOUHIBI Oussama

Devant le jury composé de :


Président: Pr. A. AZZOUZI (C.H.U Avicenne, Rabat)
Rapporteurs: Dr. H. ALYAKINE (IAV Hassan II)
Pr. J. HOSSAINI-HILALI (IAV Hassan II)
Dr. M. PIRO (IAV Hassan II)
Examinateurs: Pr. E. H. ABDENNEBI (IAV Hassan II)
Dr. A. BARAKAT (Vétérinaire Privé)
Samedi 17 juillet 2004
Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II B.P.6202 – 10101 Rabat Instituts
Tél. 037 77 17 58 Fax. 037 77 81 35 
Nous dédions ce travail

1
A nos chers parents,
Aucune dédicace ne saurais exprimée notre
grand amour, notre estime et notre
profonde affection. Nous ne pouvons pas
vous dédier ce qui vous revient de droit, ce à
quoi vous avez amplement contribué.
Puisse dieu le tout puissant et le plus grand
vous préserve.

A nos frères et sœurs,


En témoignage d’affection pour la soutien
morale.

A toute la famille, a qui nous souhaitons une


vie plein de bonheur, de santé et de bien.

A tous nos amis et tous ceux qui nous sont


chers.

Aux étudiants de la 29éme promotion.

A nos formateurs durant 18 ans d’études.

2
Remerciements

Nos remerciements, A Monsieur le président du jury, le Pr.


Azzouzi A. de l’hôpital Souissi, qui nous a fait le grand
honneur d’avoir accepter la présidence du jury de thèse. Nous
lui exprimons notre vive reconnaissance et nos hommages
respectueux.

A Monsieur le Dr. ALYAKINE H. enseignant chercheur à


l’institut agronomique et vétérinaire Hassan II, pour l’honneur
qu’il nous a fait de rapporter cette thèse, pour les
enseignements qu’il nous a dispensé tout le long de ce travail,
pour ses conseils et critiques judicieux, pour son accueil
bienveillant et son constante disponibilité.

A Monsieur le Dr. PIRO M. enseignant chercheur à l’institut


agronomique et vétérinaire Hassan II, pour l’honneur qu’il
nous a fait de rapporter cette thèse. Nos sincères
remerciements pour l’aide, le soutien, les conseils que vous
nous avez offert durant la réalisation de ce travail. Trouvez ici,
l’expression de nos profonds remerciements et de nos sincères
gratitudes.

A Monsieur le Pr. HOSSAINI-HILALI J. enseignant


chercheur à l’institut agronomique et vétérinaire Hassan II,

3
pour l’honneur qu’il nous a fait de rapporter cette thèse.
Veuillez trouver ici, l’expression de notre profond respect, de
notre sincère reconnaissance pour l’aide et les conseils
précieux, pour votre sympathie durant l’élaboration de ce
travail.

A Monsieur le Pr. ABDENNEBI E. H., du département de la


pharmacologie et la toxicologie de l’institut agronomique et
vétérinaire Hassan II, pour avoir accepter de faire partie du
jury de thèse, nous vous prions de trouver, dans ce modeste
travail, l’expression de notre profond respect. 

A Monsieur Dr Barakat A. vétérinaire praticien à Rabat, vous


avez fait l’honneur de bien vouloir juger ce travail. Nous vous
prions de trouver, dans ce modeste travail, l’expression de
notre profond respect.

A Tous les enseignants et le personnel du département de la


propedeutique médicale et chirurgicale des équidés et des
animaux domestiques.

A Tous les enseignants et le personnel du département de


physiologie et thérapeutique.

4
Résumé
L’intégration des nouvelles technologies de l’information et de
la communication (NTIC) dans l’enseignement est devenue plus que
jamais une nécessité incontournable. Elles offrent la possibilité
d’élargissement et d’évolution du domaine de la formation. C’est ainsi
que l’IAV Hassan II s’est investi dans un projet de mise en oeuvre des
NTIC dans la formation au sein de cet établissement.
La conception de ce didacticiel a nécessité le recours à plusieurs
logiciels et outils hypermédias, comme le DreamWeaver, Photoshop,
Video Studio,…etc.

Le présent travail consiste à présenter l’anesthésie chez les


équidés de façon simplifié et pédagogique, sous forme d’un site web.
Il est destiné principalement aux étudiants vétérinaires, aux
enseignants, aux praticiens équins.
Ce didacticiel a aussi l’avantage d’être un support à navigation facile,
contenant plusieurs photos et séquences vidéo, ainsi qu’une
évaluation à la fin de chaque module sous forme d’un QCM. Le
Didacticiel est divisé en quatre parties principales, la première
comporte six modules, constituant le menu didactique du site. Le
premier traite toutes les généralités concernant l’anesthésie à savoir
l’historique, la définition, les phases de l’anesthésie, etc... Le
deuxième traite les différentes substances utilisées. Les quatre autres
modules traitent successivement la tranquillisation sédation,
l’anesthésie générale, les cas particuliers en anesthésie générale et
l’anesthésie locorégionale. Les trois autres parties sont représentées
par le lexique des termes techniques de l’anesthésie, les références
bibliographiques et une rubrique  « rechercher » afin de faciliter la
recherche de l’information.

Mots clés : Anesthésiques, Anesthésie générale, Anesthésie locorégionale, cheval, âne, mulet

5
‫ملخص‬

‫إن إدم اج التكنولوجي ات الحديثة لإلعالم و التواصل في مج ال التعليم أص بح أك ثر من‬


‫أي وقت مضى حاجة ملح ة‪ ,‬حيث ت تيح توس يع و تنمية مج ال التعليم‪ .‬و هك ذا ف ان معهد‬
‫الحسن الث اني للزراعة و ال بيطرة قد اعتمد مش روع إدم اج التقني ات الحديثة الخاصة ب اإلعالم‬
‫و التواصل في المناهج التعليمية الخاصة بهذا المعهد‪.‬‬
‫إع داد ه ذا البرن امج التعليمي تطلب اللج وء إلى عدد من ال برانم و الوس ائل المعلوماتية مثل‬
‫دريم ويفر(‪,)DreamWeaver‬فوطو شوب (‪, )Photoshop‬فيديو ستوديو(‪...,)Vidéostudio‬الخ‪.‬‬
‫يتمحوره ذا العمل ح ول تق ديم التخ دير عند الخيلي ات بطريق ة مبسطة و ممنهج ة على طريق ة‬
‫المواقع االلكترونية‪.‬ه ذا البرن امج موجه خصوصا إلى الطلبة البي اطرة‪,‬االس اتذة ‪,‬البي اطرة‬
‫المتمرسين في ميدان الخيول‪.‬‬
‫له ذا البرن امج أيضا م يزة التص فح ‪,‬حيث انه يحت وي على مجموع ة من الص ور و االش رطة‬
‫البصرية‪,‬باإلضافة إلى تقويم خاص بكل محور على طريقة السؤال المتعدد االختيارات‪.‬‬
‫يحت وي ه ذا البرن امج على أربع أج زاء رئيسية‪ .‬الج زء األول يحت وي على س تة مح اور‬
‫رئيسيه‪,‬مكونا بذالك القائمة الرئيسية للبرنامج‪.‬‬
‫الوح دة األولى تهتم بجميع العمومي ات المتعلقة بالتخ دير‪,‬التع اريف المتعلقة بالتخ دير و ك ذالك‬
‫مراحل التخ دير‪...,‬الخ‪ .‬المح ور الث اني يهتم بدراسة الم واد المس تعملة في التخ دير‪.‬المح اور‬
‫األربع المتبقية تدرس على التوالي للتهدئة والتسكين‪ ,‬التخدير العام‪ ,‬للحاالت الخاصة و كذلك‬
‫التخدير الموضعي‪.‬‬
‫األج زاء الثالث المتبقية تهتم على الت والي بترجمة المص طلحات التقنية المس تعملة في ه ذا‬
‫البرنامج‪ ,‬البحث عن المعلومات و كذلك الئحة المراجع البيبلوغرافية‪.‬‬

‫الكلمات الجوهرية‪ : ‬التخدير الكلي‪ ,‬التخدير الموضعي‪ ,‬الخيول‪ ,‬الحمير‪ ,‬البغال‪.‬‬

‫‪6‬‬
Abstract

The integration of the new technology of information and


communication (NTIC) in teaching became more than ever a need
impossible to avoid. They offer the possibility of evolution and
improvement the field of the formation. Thus the IAV Hassan II was
invested in a project of integration of the NTIC in the formation
within this establishment.
The design of this educational software required the used to several
software and other tools, like DreamWeaver, Photoshop, Video
Studio… etc.

This work consists of presenting the equine anaesthesia in a


simplified and teaching way as a Web site. It is mainly intended to the
veterinary students, to the teachers and to the equine experts.
This educational software has also the advantage of being a support
with easy navigation, containing several video, photographs and
sequences, as well as an evaluation at the end of each modulates in the
form of a QCM. The Educational software is divided into four
principal parts, the first comprises six modules, constituting the
didactic menu of the site. The first treats all the general information
concerning the anaesthesia with knowing as history, the definition, the
phases of the anaesthesia, etc… The second treats the various
substances used. The four other modules treat respectively
tranquillization sedation, the general anaesthesia, the particular cases
in general anaesthesia and the local anaesthesia. The three other parts
are represented by the technical terms of the anaesthesia, the
bibliographic references and a heading "to seek" in order to facilitate
the information retrieval.

7
Key words: Anaesthetic, General anaesthesia, Local Anaesthesia, horse, Donkey, mule

Introduction

L’anesthésie du cheval revêt une importance primordiale vu la valeur de l’animal. En


pratique équine, ce type d’acte médical, reste encore peu utilisé et mal cernée, encore plus
quand il s’agit d’un cheval de valeur. Ceci est dû à la complexité de l’acte et au risque élevé
de complications par rapport aux autres espèces. En effet, l’incidence de complications chez
le cheval est de 1%, par rapport à 1/689 chez les petits animaux, alors qu’il est de 1/10000
chez les humains.
Avec l’entrée du nouveau millénaire, l’utilisation des NTIC dans la formation est devenue,
plus que jamais, l’outil nécessaire de l’évolution et l’épanouissement permanent des
compétences. Les lauréats et les entreprises ont compris que la maîtrise de l’outil
informatique n’est pas un luxe, mais un investissement incontournable qui répond à la
compétitivité et assure leur évolution sur le marché.
De son côté, l’institut agronomique et vétérinaire Hassan II a fait de cette discipline, une
priorité pour améliorer les méthodes d’enseignement et de recherche dans toutes les
disciplines.
Ce travail s’est fixé comme objectif l’élaboration d’un didacticiel sur l’anesthésie en pratique
équine, afin de mettre à la disposition des étudiants, des vétérinaires praticiens dans le
domaine un outil interactif, facile à utiliser et organisé de façon pédagogique afin de permettre
une bonne assimilation de l’information.
Le présent document est présenté en quatre parties:
 Partie bibliographique: elle présente un aperçu sur les nouvelles technologies
d’informations et de communication d’une façon générale puis au sein de l’IAV et la
formation vétérinaire.
 Partie matériels et méthodes: présente les outils informatiques utilisés pour la réalisation
du didacticiel et les étapes de sa conception.

8
 Partie résultats et discussions: présente l’organisation générale du didacticiel et son
principe de fonctionnement.
 Annexe: qui regroupe tous le texte du cédérom, organisé en six modules: « Généralités »,
« Substances utilisées », « Contention physique et chimique », « Anesthésie générale », « Les
cas particuliers » et « Anesthésie locorégionale ».

Table des matières


LES NOUVELLES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION (NTIC)
.................................................................................................................................................................................14
1. DÉFINITION...............................................................................................................................................15
2. INTERNET..................................................................................................................................................16
3. LES NTIC ET L’IAV HASSAN II.............................................................................................................16
4. LES NTIC ET LA FORMATION EN MÉDECINE VÉTÉRINAIRE..................................................17
 LES DIDACTICIELS RÉALISÉS AU SEIN DE LA FILIÈRE VÉTÉRINAIRE ....................................................18
 SYNTHÈSE DES RECOMMANDATIONS DES TRAVAUX CITÉS AU-DESSUS................................................20
5. CONCLUSION............................................................................................................................................20
MATÉRIELS ET MÉTHODES..........................................................................................................................21
1. LE LANGAGE HTML...............................................................................................................................22
2. LES ÉDITEURS HTML (DREAMWEAVER MX 2004).............................................................................22
3. CONCEPTION DES PAGES WEB.................................................................................................................23
3.1. Utilisation du mode mise en forme de Dreamweaver...................................................................23
3.2. La création d’une page modèle......................................................................................................23
3.3. Création d’un document à partir d’un modèle.............................................................................24
4. LOGICIELS DE TRAITEMENT D’IMAGES..................................................................................................24
4.1. Photoshop 7.0.................................................................................................................................24
4.2. Image Styler 1.0..............................................................................................................................24
5. LOGICIELS DE TRAITEMENTS DES FICHIERS VIDÉO...............................................................................25
5.1. Ulead Vidéo Studio 6......................................................................................................................25
5.2. Adobe premiere...............................................................................................................................26
6. HOT POTATOES........................................................................................................................................26
7. SEARCH ENGINE BUILDER STANDARD (VERSION 2.0)............................................................................26
8. LE LANGAGE JAVASCRIPT.......................................................................................................................27
RÉSULTATS ET DISCUSSIONS.......................................................................................................................28
1. RAPPORT TECHNIQUE SUR LE DIDACTICIEL..........................................................................................29
2. PRÉSENTATION ET FONCTIONNEMENT DU DIDACTICIEL.......................................................................29
 La navigation entre les pages web......................................................................................................29
 La navigation au sein de la même page web......................................................................................29
2.1. Organisation générale du didacticiel.............................................................................................29
Voir figure 1..................................................................................................................................................29
2.2. Page d’accueil................................................................................................................................31
2.3. Page  «  Menu »..............................................................................................................................31
2.4. Page « unité ».................................................................................................................................31
2.5. Page « contenu »............................................................................................................................35
2.6. Page « QCM »................................................................................................................................35
2.7. Page « Lexique »............................................................................................................................35
2.8. Page «Références »........................................................................................................................39
2.9. Page « Rechercher».......................................................................................................................39

9
2.10. Comment utiliser ce CD.................................................................................................................39
3. DIFFICULTÉS RENCONTRÉS.....................................................................................................................39
ANNEXE................................................................................................................................................................45
MODULE 1 : GÉNÉRALITÉS............................................................................................................................46
UNITÉ 1 : APERÇU HISTORIQUE.......................................................................................................................46
1. L’avant anesthésie...............................................................................................................................46
2. L’apparition de l’anesthésie...............................................................................................................46
3. La médecine vétérinaire et l’anesthésie.............................................................................................47
UNITÉ 2 : DÉFINITION.......................................................................................................................................48
UNITÉ 3 : TYPES D’ANESTHÉSIE GÉNÉRALE....................................................................................................48
UNITÉ 4 : PHASES D'ANESTHÉSIE GÉNÉRALE..................................................................................................48
1. Stades physiologiques.........................................................................................................................48
2. Stades cliniques...................................................................................................................................48
2.1. La prémédication....................................................................................................................................49
2.2. L’induction.............................................................................................................................................49
2.3. Le maintien.............................................................................................................................................49
2.4. Le réveil...................................................................................................................................................49
UNITÉ 5 : IMPORTANCE....................................................................................................................................50
UNITÉ 6 : PARTICULARITÉS..............................................................................................................................50
UNITÉ 7: CHOIX DE L'ANESTHÉSIE GÉNÉRALE...............................................................................................50
1. L’état de santé du cheval....................................................................................................................51
2. La nature de l’intervention.................................................................................................................51
3. L’évaluation du risque au couchage et au réveil...............................................................................51
4. Les moyens techniques et matériels à la disposition..........................................................................51
5. Le coût financier de l’opération.........................................................................................................52
6. Confort du chirurgien.........................................................................................................................52
UNITÉ 8: DÉPRESSION ANESTHÉSIQUE.............................................................................................................53
MODULE 2: SUBSTANCES UTILISÉES.........................................................................................................54
UNITÉ 1: TRANQUILLISATION-SÉDATION........................................................................................................54
1. Les phénothiazines..............................................................................................................................55
1.1. Mécanisme d’action................................................................................................................................55
1.2. Les effets pharmacologiques..................................................................................................................56
1.3. Métabolisme et élimination....................................................................................................................57
1.4. Utilisation clinique..................................................................................................................................57
1.5. Complications et effets secondaires.......................................................................................................58
2. Les butyrophénones............................................................................................................................58
3. Les benzodiazépines............................................................................................................................59
3.1. Mécanisme d’action................................................................................................................................59
3.2. La pharmacologie appliquée..................................................................................................................59
3.3. Métabolisme et élimination....................................................................................................................60
3.4. Utilisation clinique et antagonisme........................................................................................................60
3.5. Complications et effets secondaires.......................................................................................................60
4. Les analgésiques non opioïdes...........................................................................................................61
4.1. Le mécanisme d’action...........................................................................................................................61
4.2. La pharmacologie appliquée..................................................................................................................61
4.3. Métabolisme et élimination....................................................................................................................62
4.4. Utilisation clinique et antagonisme........................................................................................................63
4.5. Complications et effets secondaires.......................................................................................................63
5. Les analgésiques opioïdes...................................................................................................................64
5.1. Mécanisme d’action................................................................................................................................65
5.2. La pharmacologie appliquée..................................................................................................................65
5.3. Métabolisme et élimination....................................................................................................................65
5.4. Utilisation clinique et antagonisme........................................................................................................65
5.5. Complications et effets secondaires.......................................................................................................66
5.6. Les doses des principaux opioïdes chez le cheval (tableau 4)................................................................67
5.7. La législation...........................................................................................................................................67
UNITÉ 2: AGENTS ANESTHÉSIQUES FIXES........................................................................................................67
1. Les barbituriques.................................................................................................................................67
1.1. Mécanisme d’action................................................................................................................................68
1.2. Pharmacologie........................................................................................................................................68
1.3. Biodisponibilité.......................................................................................................................................68

10
1.4. Utilisation clinique..................................................................................................................................69
1.5. Complications.........................................................................................................................................69
2. Les agents dissociatifs.........................................................................................................................70
2.1. Mécanisme d’action................................................................................................................................70
2.2. Pharmacologie appliquée.......................................................................................................................70
2.3. Biodisponibilité.......................................................................................................................................71
2.4. Utilisation clinique et antagonisme........................................................................................................71
2.5. Complications.........................................................................................................................................72
3. Le propofol..........................................................................................................................................73
UNITÉ 3: MYORELAXANTS CENTRAUX............................................................................................................73
1. Mécanisme d’action............................................................................................................................74
2. Pharmacologie appliquée...................................................................................................................74
3. Biodisponibilité....................................................................................................................................74
4. Utilisation clinique..............................................................................................................................75
5. Complications......................................................................................................................................75
UNITÉ 4: ANESTHÉSIQUES GAZEUX..................................................................................................................75
1. Les propriétés physico-chimiques.......................................................................................................76
2. La concentration alvéolaire minimale (MAC)...................................................................................77
3. La pharmacocinétique des anesthésiques gazeux..............................................................................79
4. La pharmacodynamie: l’action et la toxicité des anesthésiques gazeux...........................................80
5. Etude spéciale......................................................................................................................................81
5.1. L’halothane.............................................................................................................................................81
5.2. Les gaz anesthésiques: le protoxyde d’azote.................................................................................84
5.3. Les concentrations résiduelles des anesthésiques gazeux : exposition du personnelle...............85
MODULE 3: CONTENTION PHYSIQUE ET CHIMIQUE...........................................................................86
UNITÉ 1: LA CONTENTION PHYSIQUE..............................................................................................................86
1. L’attache..............................................................................................................................................86
2. Travail et barre de contention............................................................................................................86
3. Le Tord-nez.........................................................................................................................................87
4. Moyens complémentaires....................................................................................................................87
5. Contention du poulain........................................................................................................................88
 Debout.......................................................................................................................................................... 88
 En décubitus latéral.....................................................................................................................................88
UNITÉ 2: LA CONTENTION CHIMIQUE..............................................................................................................88
1. Les substances utilisées.......................................................................................................................89
2. Indications...........................................................................................................................................89
2.1. En fonction de l’acte...............................................................................................................................89
2.2. En fonction du stade physiologique.......................................................................................................91
2.3. Lors du transport...................................................................................................................................91
2.4. Quelques actes spéciaux.........................................................................................................................91
3. Contre indications...............................................................................................................................92
4. Accidents et complications..................................................................................................................93
MODULE 4: ANESTHÉSIE GÉNÉRALE........................................................................................................94
UNITÉ 1 : EXAMEN CLINIQUE PRÉ-ANESTHÉSIQUE.........................................................................................94
1. Examen clinique.................................................................................................................................94
1.1. L’appareil respiratoire...........................................................................................................................96
1.2. Le système cardiovasculaire..................................................................................................................96
2. Bilan hémato-biochimique.................................................................................................................97
3. Electrocardiogramme (ECG)..............................................................................................................97
4. Conclusion de l’examen......................................................................................................................98
5. Le risque anesthésique (Tableau 15 et 16).........................................................................................99
6. Avertissement du propriétaire (et l’assurance)..................................................................................99
7. Choix du lieu de couchage................................................................................................................101
8. Préparation du patient......................................................................................................................101
8.1. Alimentation.........................................................................................................................................101
8.2. Soins pré-anesthésiques........................................................................................................................102
8.3. Pose du cathéter intraveineux..............................................................................................................102
8.4. Préparation du matériel.......................................................................................................................103
9. Evaluation du poids..........................................................................................................................105
UNITÉ 2: ANESTHÉSIE INTRAVEINEUSE.........................................................................................................106

11
1. Prémédication....................................................................................................................................106
1.1. La 1ére phase de prémédication..........................................................................................................106
1.2. La 2ème phase de prémédication...........................................................................................................107
2. L’induction de l’anesthésie...............................................................................................................108
2.1. L’anesthésie intraveineuse...................................................................................................................108
2.2. Anesthésie intraveineuse totale (TIVA)..............................................................................................111
3. Le maintien de l’anesthésie..............................................................................................................113
3.1. Anesthésie de courte durée..................................................................................................................114
3.2. Anesthésie de moyen et longue durée..................................................................................................114
UNITÉ 3: L’ANESTHÉSIE GAZEUSE.................................................................................................................115
1. Généralités.........................................................................................................................................115
1.1. Définition...............................................................................................................................................115
1.2. Choix de l’anesthésie gazeuse..............................................................................................................115
1.3. Choix de l’anesthésique volatile...........................................................................................................116
2. La prémédication...............................................................................................................................117
3. L’induction........................................................................................................................................117
3.1. Induction avec des substances injectables...........................................................................................117
3.2. Induction au masque ou à la sonde.....................................................................................................118
4. Maintien de l’anesthésie...................................................................................................................119
5. Appareil d’anesthésie........................................................................................................................119
5.1. Les circuits anesthésiques....................................................................................................................120
5.2. Les différentes parties de l’appareil anesthésique..............................................................................123
5.3. Le fonctionnement de l’appareil anesthésique...................................................................................123
6. L’appareil anesthésique proprement dite.........................................................................................124
UNITÉ 4: LA SURVEILLANCE ANESTHÉSIQUE................................................................................................124
1. Surveillance clinique.........................................................................................................................124
1.1. Système nerveux central......................................................................................................................124
1.2. Appareil cardiovasculaire....................................................................................................................126
1.3. Appareil respiratoire............................................................................................................................127
2. Surveillance technique ou monitoring technique............................................................................128
2.1. Méthodes non invasives........................................................................................................................128
2.2. Méthodes invasives...............................................................................................................................130
2.3. Le bilan du monitoring (cf. fiche d’anesthésie)..................................................................................131
UNITÉ 5: LE RÉVEIL........................................................................................................................................132
1. Les phases du réveil..........................................................................................................................132
2. La salle de réveil................................................................................................................................132
3. Le rétablissement de l’anesthésie intraveineuse..............................................................................133
3.1. Anesthésie de courte durée (vidéo 6)...................................................................................................133
3.2. Anesthésie de moyenne et longue durée..............................................................................................133
4. Le rétablissement de l’anesthésie gazeuse.......................................................................................133
5. Les règles du réveil............................................................................................................................133
6. L’utilisation des analeptiques et des antagonistes..........................................................................135
UNITÉ 6: LES COMPLICATIONS DE L’ANESTHÉSIE GÉNÉRALE.....................................................................137
1. Les complications avant l’anesthésie...............................................................................................137
1.1. Le cathéter intraveineux......................................................................................................................137
1.2. Les réactions allergiques......................................................................................................................140
1.3. La sonde trachéale................................................................................................................................140
2. Les complications pendant l’anesthésie...........................................................................................140
2.1. Insuffisance respiratoire......................................................................................................................141
2.2. Complications cardiovasculaires et circulatoires...............................................................................146
3. Pendant le réveil................................................................................................................................149
3.1. Hypoxie.................................................................................................................................................149
3.2. Spasme du larynx.................................................................................................................................150
3.3. L’œdème des cornets............................................................................................................................151
3.4. Le réveil de mauvaise qualité et fracture des membres.....................................................................151
3.5. La myopathie post-anesthésique..........................................................................................................152
3.6. La neuropathie post-anesthésique.......................................................................................................153
3.7. L’hypothermie......................................................................................................................................154
3.8. Syndrome d’hyperthermie maligne.....................................................................................................154
4. Après l’anesthésie générale..............................................................................................................155
4.1. Colique et entérites...............................................................................................................................155
4.2. Insuffisance rénale................................................................................................................................155
4.3. Complications infectieuses...................................................................................................................155
5. Conclusion.........................................................................................................................................156

12
MODULE 6 : ANESTHÉSIE LOCORÉGIONALE........................................................................................180
UNITÉ 1: GÉNÉRALITÉS SUR L’ANESTHÉSIE LOCALE...................................................................................180
1. Rappels de la physiologie de la fibre nerveuse.................................................................................180
1.1. Physiologie de la transmission nerveuse.............................................................................................180
1.2. Le type des fibres nerveuses.................................................................................................................180
2. Les propriétés physicochimiques des anesthésiques locaux............................................................181
2.1. La stabilité chimique............................................................................................................................181
2.2. Le poids moléculaire.............................................................................................................................181
2.3. Le pKa...................................................................................................................................................181
2.4. La liposolubilité....................................................................................................................................182
2.5. Les protéines de transport...................................................................................................................182
2.6. Les propriétés vasomotrices.................................................................................................................182
2.7. Le métabolisme.....................................................................................................................................182
3. Les substances anesthésiques...........................................................................................................183
3.1. La procaïne...........................................................................................................................................183
3.2. La lidocaïne...........................................................................................................................................184
3.3. La mépivacaïne.....................................................................................................................................184
3.4. Les autres anesthésiques locaux..........................................................................................................185
UNITÉ 2: LES QUATRE TECHNIQUES D’ANESTHÉSIE LOCALE.......................................................................186
1. Anesthésies locorégionales de la tête du cheval...............................................................................186
1.1. Les bases anatomiques et fonctionnelles.............................................................................................186
1.2. Les règles à respecter...........................................................................................................................187
1.3. Les principaux nerfs à anesthésier au niveau de la région de la tête................................................187
1.4. Complications et effets secondaires.....................................................................................................189
1.5. Conclusion.............................................................................................................................................190
2. L’anesthésie épidurale......................................................................................................................190
2.1. Historique de l’anesthésie épidurale...................................................................................................190
2.2. Rappels anatomiques............................................................................................................................190
2.3. Indications de l’anesthésie et de l’analgésie épidurale.......................................................................194
2.4. Les techniques d’injection épidurale...................................................................................................194
2.5. Les complications.................................................................................................................................197
2.6. Les protocoles de l’anesthésie épidurale.............................................................................................198
3. Autres techniques d’anesthésie locale..............................................................................................202
3.1. Anesthésie d'infiltration.......................................................................................................................202
3.2. Anesthésie de surface...........................................................................................................................203
4. L’anesthésie locale lors de castration debout..................................................................................203
4.1. La première méthode...........................................................................................................................204
4.2. La deuxième méthode...........................................................................................................................204
4.3. La troisième méthode...........................................................................................................................204

BIBLIOGRAPHIE..........................................................................................................................................205
LISTE DES TABLEAUX...................................................................................................................................216
LISTE DES FIGURES.......................................................................................................................................218
LISTE DES FIGURES.......................................................................................................................................218
LISTES DES PHOTOS......................................................................................................................................219
Liste des vidéos.....................................................................................................................................................222

13
Liste des abréviations
AINS : Anti-inflammatoire non stéroïdien

AMM : Autorisation de mise au marchée.

ASA  : American Society of Anesthetists.

ECG  : Electrocardiogramme.

ES  : Extrasystoles.

FiO2  : Fraction inspirée d’oxygène.

GIF  : graphic interpretable format

IC : Intracardiaque.

IM  : Intramusculaire.

IV  : Intraveineuse.

JPEG : joint photographic expert group

MAC : Concentration alvéolaire minimale.

MPEG : Moring picture experts group

NTIC  : Nouvelles technologies de l’information et de la communication

PEEP : Pression positive en fin d’expiration.

SNC  : Système nerveux centrale.

SpO2  : Pression de saturation.

TIVA : Anesthésie intraveineuse totale.

TRC  : Temps de remplissage capillaire.

14
Les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC)

15
Pendant longtemps, on a opposé l'écrit et l'audiovisuel, le livre et la télévision, parce
que le discours audiovisuel impose son rythme, sa linéarité et empêche tout retour en arrière.
Or, le multimédia réconcilie ces deux pôles; il a pour lui de cumuler les atouts du livre, de la
télévision et de l'informatique (Ball, 1999). Les NTIC, de par l’architecture transfrontalière de
leur réseau, la diversité et la convergence de leurs supports et médias, ainsi que leur faible
coût, ouvrent des opportunités inestimables pour le développement culturel, économique et
social de notre pays (Dehhani et Oublal, 2002).
Leurs applications diverses investissent désormais tous les aspects de la vie
(l’information, la culture, l’enseignement, l’organisation du travail, la production et l’échange
des biens et services, etc.). Elles affectent notre mode de vie, de travail et de loisirs. Les
rapports sociaux, l’organisation du travail, la répartition des pouvoirs, les structures
cognitives, tous ces domaines subissent par conséquent l’influence des NTIC (Dehhani et
Oublal, 2002).
La capacité d'une société se détermine, à l'heure actuelle, d'une part, par sa production,
sa consommation et son degré d'influence sur le marché mondial de l'information et d'autre
part, par sa capacité à s'adapter et à utiliser les nouvelles technologies de l’information. Une
telle société est connue sous la dénomination de " société de l'information" et dans laquelle,
l'information est la base de toutes les activités scientifique, technique, économique, politique,
sociale et culturelle (Dehhani et Oublal, 2002).

1. Définition

Les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) sont un


ensemble de technologies utilisées pour traiter, modifier et échanger de l'information, plus
spécifiquement des données numérisées. La naissance des NTIC est due notamment à la
convergence de l'informatique, des télécommunications et de l'audiovisuel.
Cette convergence génère une multitude de nouvelles possibilités. Comme le chemin de fer a
rapproché les villes et, par ce fait même, les populations, les NTIC abolissent à leur tour de
nouvelles frontières. Dans le monde de l'enseignement, cela entraîne l'arrivée de nouveaux
outils qui donnent la possibilité d'améliorer les pratiques actuelles et de développer de
nouvelles solutions pour faire face aux défis d'aujourd'hui.
Dans le secteur de l'enseignement et de la formation, qui constitue à la fois un terrain fertile
pour l'implantation des NTIC et un puissant moteur de développement de ces mêmes NTIC,
l'intégration de celles-ci se révèle un défi de première importance pour la formation
professionnelle et technique.

16
2. Internet

Dans les années cinquante, le contexte géopolitique marqué par la guerre froide faisait de
la guerre nucléaire l’éventualité la plus probable dans le cas du conflit entre les Etats-Unis et
l’Union Soviétique (Dehhani et Oublal, 2002).
L’Advanced Research Project Agency (APRA), crée en 1957, et chargée par le Département
de Défense Américaine de concevoir un réseau de communication informatique capable de
fonctionner même après sa destruction partielle lors d’une attaque nucléaire proposa une
architecture originale: ce réseau ne posséderait aucun centre névralgique dont la destruction
paralyserait l’ensemble des communications. Les ordinateurs étaient reliés entre eux par des
câbles réservés à la circulation des données ou par des lignes téléphoniques.
La transmission des données s’effectue en envoyant des messages scindés en « paquets
», qui, en cas de disparition de l’une des voies de communication, empruntent les autres
liaisons disponibles. Ceci n’est possible que grâce aux indications qu’elles véhiculent ; origine
de l’expéditeur, adresse de destination, etc. Ce mode de communication par paquet est
désigné par « commutation » (Dehhani et Oublal, 2002).
En 1970, ce réseau se présentait comme des mailles d’un filet et fut baptisé Apranet puis «
Internet » suite la prolifération des réseaux basés sur le même principe (Dehhani et Oublal,
2002).

3. Les NTIC et L’IAV Hassan II

Le recours à l’information et l’utilisation des NTIC peut contribuer à l’amélioration


des connaissances et des performances. L’enseignement à distance, par transfert numérique,
constitue un véhicule du savoir en plein essor. C’est ainsi que l’IAV Hassan II s’est investi
dans un projet de mise en œuvre des NTIC dans la formation au sein de l’établissement. Il a,
ainsi, inauguré, le 25 mars 2003, le centre d’intégration des technologies de l’information et
de la communication dans l’enseignement (CITICE). Ce centre sert à la conception de
systèmes d’apprentissage multimédia interactifs, à l’intégration des NTIC dans le curriculum
de formation, à la modélisation, à la formation à distance (téléconférences, rondes virtuelles,
Internet) et à la formation continue (Mousaïd et Sahli, 2003).
Le centre est composé de deux salles principales : l’une réservée aux cours et l’autre à la
production. Les deux salles disposent d’un équipement de pointe dans le domaine
informatique. Ainsi, des étudiants agronomes ont pu profiter des services du CITICE par

17
l’organisation de cours en ligne et qui a constitué une expérience pilote au sein de
l’établissement.
La réussite de l’intégration des NTIC dans l’enseignement à l’IAV repose sur la participation
de tous les départements des différentes filières de formation. Aussi, une évaluation
périodique s’avère-elle essentielle pour la mise à niveau des méthodes utilisées. Les NTIC
permettent entre autre (Anonyme, 2003a):

 de libérer l'apprenant (en partie du moins) des contraintes du temps et de l'espace;


 de personnaliser le cheminement à travers les informations;

 des auto-évaluations suivies de séquences de révision sur mesure;

 d'aborder des concepts difficilement présentables sur des supports classiques;

 de communiquer de manière ciblée avec ses pairs ou avec les spécialistes des domaines
concernés.

De plus, l'introduction des NTIC induit des changements sur l'organisation générale de la
formation (Anonyme, 2003a):

 l'harmonisation de l'enseignement présentiel et à distance;


 l'intégration de l'auto-formation et l'enseignement classique;

 le changement du rôle de l'enseignant;

 nécessité de nouvelles formes d'accréditation et de validation des connaissances.

4. Les NTIC et la formation en médecine vétérinaire

Au Maroc, la formation vétérinaire a connu ses débuts en septembre 1970. Actuellement,


elle regroupe de larges domaines allant des sciences relatives à la prévention et au traitement
des maladies animales, jusqu’à la prévention et l’hygiène des denrées alimentaires d’origine
animale.
Ces larges facultés incitent d’une part à une plus grande flexibilité du point de vue relations et
coopération, avec des pays développés ou en voie de développement, et qui feront
incontestablement de l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II un foyer de
confrontation d’idées et d’échanges scientifiques internationaux. Et d’autre part déterminent

18
la finalité de l’enseignement vétérinaire en vue d’évaluer les besoins croissants de la société
de l’information, et une mise à niveau permanente du savoir-faire (El faqir, 1996).

L’intégration des NTIC dans l’enseignement supérieur est devenue, actuellement, une
nécessité d’élargir et d’améliorer les connaissances dans les domaines de l’enseignement et de
la formation. Cependant, les types d’interactions virtuelles sont plus difficiles que celles en
mode traditionnel, car ils nécessitent l’utilisation de logiciels pour créer des cours, élaborer
des questionnaires, organiser des activités d’apprentissage individuelles et en groupes,
enregistrer l’évaluation et y accéder (Mousaïd et Sahli, 2003). De plus, le matériel
pédagogique peut être disponible en ligne ou sur cédérom (lectures, vidéo-clips, animations,
graphiques, tableaux, etc.).
Les NTIC contribuent au développement de la formation supérieur par (Mousaïd et Sahli,
2003):
 l’occasion de repenser et de délocaliser, dans le temps et dans l’espace, les échanges entre
les personnes, et d’ouvrir de nouvelles voies pour des activités de formations intellectuelles et
scientifiques plus nombreuses et diversifiées;
 la facilité d’accès au savoir dans le domaine de la formation, notamment à distance, les
NTIC pouvant contribuer à accroître l’accessibilité, tant matérielle que financière, à des
études et à une formation de qualité;
 l’amélioration sensible des environnements de recherche et des conditions de production
intellectuelle ;
 la facilité de collaboration;
 l’exploration de nouvelles voies dans le domaine de la recherche et de la création.

Toutefois, un plan raisonné doit être instauré avant d’entamer un programme


d’intégration des NTIC dans l’enseignement supérieur. Ce plan concerne, d’une part l’équipe
d’enseignants responsables du programme et son niveau dans le domaine des NTIC, et d’autre
part, le matériel nécessaire. Ainsi, les professeurs participants doivent recevoir une formation
dans le domaine, afin de répondre aux exigences futures.

 Les didacticiels réalisés au sein de la filière vétérinaire

Ces dernières années ont été marquées par l’élaboration d’un certain nombre de
didacticiels destinés à parfaire la formation des étudiants vétérinaires. On peut citer :

19
Objet de thèse Auteurs Année Encadrants
Elaboration d’un enseignement EL FAQIR 1996 BOUKHLIQ
interactif sur l’infertilité chez la jument
par l’utilisation du logiciel Hypercard
et un ordinateur Macintoch
Didacticiel d’identification des LAMOUDNI &
poissons osseux marins du Maroc MANCHIH 2000 BOUCHRITI
Didacticiel interactif sur la reproduction IDIR 2001 BOUKHLIQ
bovine
Didacticiel d’anatomie pathologie chez IKHIBI & 2001 BENAZZI &
les animaux domestiques ROUDANI KARIB
Dictionnaire des médicaments KHOUIA & 2002 OUKESSOU &
vétérinaires au Maroc MAHER BOUZOUBAA
Assurance qualité des produits de la CHABAA & 2002 BOUCHRITI
pêche HASKOURI
Didacticiel sur la rage chez les animaux DEHMANI & 2002 BENAZZI &
domestiques OUBLAL FASSI FEHRI
Didacticiel sur la tuberculose bovine au BOUDERRA & 2002 BERRADA &
Maroc ZIRARI KARIB
Didacticiel sur l’inspection des viandes SERTANY 2002 KARIB
des animaux de boucherie
Elaboration d’un didacticiel sur les LYAKTINI & 2003 OUKESSOU &
antibiotiques, les anthelminthiques et BOULAHMOUZ BOUZOUBAA
les anti-inflammatoires
Didacticiel sur la pathologie ostéo- RGUIG & EL 2003 AZRIB &
articulaire chez les carnivores YAZID HOSSAINI
domestiques
Didacticiel sur la pathologie aviaire EL HARIRI 2003 BOUZOUBAA

Elaboration d’un didacticiel sur la MOUSSAID & 2003 MAACH &


pathologie digitée chez les ruminants SAHLI ALALI
domestiques au Maroc.
Didacticiel d’histologie et d’anatomie ARNOUN & 2004 HAMIDI &
pathologique BOUZAKRI BENAZZI
Elaboration d’un didacticiel sur la CHEKRAR & 2004 BOUZOUBAA
pathologie de la dinde NAHA
Cours en ligne sur la pathologie EL AACHRAOUI 2004 BOUKHLIQ &
mammaire Yassine HOSSAINI
Elaboration d’un didacticiel sur EL HADDAD & 2004 ALYAKINE &
l’anesthésie en pratique équine MOUHIBI HOSSAINI&
PIRO
Elaboration d’un site web sur la EL YOUBI & 2004 OUKESSOU &

20
physiologie de la reproduction équine LAAOUISSI SGHIRI
Elaboration d’un didacticiel sur la OUAKIBI & 2004 SGHIRI &
reproduction canine AYATTE BOUAYADE

 Synthèse des recommandations des travaux cités au-dessus

Depuis 1996, date de réalisation du premier didacticiel traitant l’infertilité chez la


jument, jusqu'à nos jours, les étudiants thésards n’ont pas cessé de donner leurs
recommandations et suggestions afin d’améliorer cette initiative au sein de l'IAV Hassan II.
Au début, le soucis des étudiants était d’encourager ce genre de travaux et de les intégrés au
sein de la formation vétérinaire sous forme de cours.
Conscient de leur rôle dans la formation vétérinaire et voulant intégrer le système des
nouvelles technologies d’information et de communication, les étudiants ont vu que c’était
nécessaire de concrétiser ce réveil par la création d’un centre spécialisé et au sein duquel sera
intégrer une médiathèque pour regrouper et vulgariser ces travaux. Enfin, pour conquérir le
domaine du net et avoir sa place parmi les écoles vétérinaires mondiales, il était nécessaire
d’envisager de diffuser ces genres de travaux sur le web. Pour cela, il fallait résoudre le
problème d’achat de licence des logiciels et le respect des droits d’auteurs. Ajoutant que les
étudiants ont toujours réclamés la nécessité d’intégrer un professeur d’informatique dans
l’encadrement.

5. Conclusion

Après les premières utilisations en éducation, un constat apparaît clairement: les NTIC
débouchent obligatoirement sur un nouveau modèle, un nouveau paradigme reposant sur de
nouvelles relations étudiant/savoir/maîtres. De ce fait, elles provoquent et proposent une
réorganisation pédagogique, qui amène un bouleversement; et il faut le savoir. Ce
bouleversement n'est pas encore amorcé, ou si peu! Il faut donc s'y préparer. La question qu'il
faut se poser à propos du phénomène technologique est : est-ce bon ou mauvais? Est-ce utile
ou futile? Est-ce terrible, dangereux ou merveilleux? Chaque éducateur, chacun d'entre nous
doit essayer d'y répondre! Mais comment ?

21
Matériels et méthodes

22
Pour la réalisation de notre site web, sur l’anesthésie chez le cheval, on a eu recours à
plusieurs logiciels compatibles avec le système d’exploitation windows. Ces logiciels sont
surtout des éditeurs HTML comme le Dreamweaver MX, des logiciels de traitements
d’images comme le Photoshop, Image styler et The logo creator, des javascript télécharger du
web, un logiciel de montage vidéo tel que l’Adobe Premiere.

1. Le langage HTML

Le langage de marquage HTML (HyperText Markup Language) est un langage simple dérivé
du langage SGML (Standard General Markup Language). Il est utilisé pour créer des
documents hypertexte portables. Un document HTML mélange le contenu (texte et images) et
les commandes de formatage (balises, marques, etc.) donc ce n’est pas un langage de
programmation (Anonyme, 2003b).
Un type particulier de marque HTML permet de naviguer d'un document ou d'une partie d'un
document à un(e) autre: les liens. Les liens HTML peuvent représenter divers types de
documents comme des "news", des "mails", d'autres documents hypertextes, sonores, des
images en lignes ou externes, des animations, des séquences vidéos, des résultats de recherche
dans des bases de données, l'exécution de programmes, etc. (Anonyme, 2003b).

2. Les éditeurs HTML (Dreamweaver MX 2004)

C’est un éditeur WYSIWYG (what you say is what you get) qui permet de concevoir
et gérer manuellement des sites et des pages web. Il permet de contrôler manuellement le
codage HTML et de travailler dans un environnement d’édition visuel (Macromedia, 2003).
Chaque une page Web à l’intérieur de laquelle on insère (Macromedia, 2003):

Images: de nature GIF ou JPG ou autre format.


Tableaux: avec toutes les fonctions qu’on leurs peut leur attribuer: largeur, hauteur, couleur
image d’arrière plan, couleur et épaisseur du contenu ainsi que l’image d’arrière plan du
tableau.
Insertion du texte directement ou à partir du word.
Insertion des barres horizontales
Insertion des boutons de navigation: qui consistent en l’établissement des liens entre les
différentes pages soit par les boutons Flash ou un texte, image, image avec effet de survol ou
des zones graphiques limitables.

23
Insertion des feuilles en cascades CSS: Les styles et surtout les feuilles de styles sont des
outils puissants et très utiles pour l'auteur de documents HTML. Un peu à la manière des
traitements de textes, les styles offrent un moyen efficace pour contrôler l'apparence et le
rendu des documents une fois consultés par l'utilisateur.
Mieux, les feuilles de styles permettent de séparer le contenu de la forme, ce qui permet des
méthodes de conception plus intéressantes pour les auteurs et rend possible le traitement des
informations contenues dans les documents HTML par diverses applications. Pour faciliter la
mise en page des pages web, le recours à l’utilisation des feuilles de styles était indispensable
(Macromedia, 2003).

Insertion de fichiers vidéo: deux formats soit AVI (Macromedia, 2003).

3. Conception des pages web

3.1. Utilisation du mode mise en forme de Dreamweaver

En mode Mise en forme, on effectue la mise en page à l’aide de cellules et de tableaux


de mise en forme, avant d’ajouter du contenu sur la page. Dans notre cas, nous avons dessiné
d’abord un tableau de mise en forme dont la largeur est de 610 pixels. A l’intérieur de ce
tableau, nous avons dessiné deux autres tableaux imbriqués, dont le premier est consacré au
titre de la page consultée. Le second englobe le contenu de la page entière.
On peut aussi effectuer la mise en forme des pages web à l’aide de plusieurs cellules de mise
en forme à l’intérieur d’un même tableau. Il s’agit de la méthode la plus utilisée (Macromedia,
2003).

3.2. La création d’une page modèle

Un modèle Dreamweaver est un type de document spécifique qu’il est possible


d’utiliser pour concevoir une mise en forme « verrouillée ». Le créateur du modèle élabore la
mise en forme et définit les régions du modèle qui pourront être modifiées dans les documents
créés à partir de ce modèle. Il contrôle ainsi les éléments de la page que les différents
utilisateurs du modèle (rédacteurs, infographistes, autres développeurs) pourront modifier.
Dans notre travail, on a deux régions modifiables, la première sert à présenter la piste de
navigation. Quant à la deuxième, elle présente le contenu de chaque page (Macromedia,
2003).

24
3.3. Création d’un document à partir d’un modèle

Pour créer un document à partir d’un modèle, on utilise le panneau Actifs ou bien la
boîte de dialogue Nouveau document. Le panneau Actifs répertorie les modèles disponibles
dans le site Dreamweaver courant.
Dans la boîte de dialogue Nouveau document, sélectionnez un modèle dans l’un des sites
Dreamweaver courants pour créer un document à partir de ce modèle. Lorsque vous créez un
document à partir d’un modèle, vous pouvez décider de laisser le document attaché au modèle
ou non. Par défaut, les modifications apportées à un modèle sont répercutées dans tous les
documents attachés à ce modèle. Si on désactive l’option Mettre la page à jour quand le
modèle est modifié lors de la création du document, le nouveau document est créé en tant que
document statique, c’est-à-dire sous forme de fichier HTML indépendant, sans régions de
modèle. Dans ce cas, les modifications apportées au modèle ne seront pas répercutées dans le
document (Macromedia, 2003).

4. Logiciels de traitement d’images

4.1. Photoshop 7.0

Pour optimiser le téléchargement des images, on a opté pour l’utilisation du Photoshop à


l’aide de la fonction « enregistrer pour le web » afin d’obtenir un bon rapport qualité / taille.

Optant pour le même objectif concernant le téléchargement, on a eu aussi recours à la


diminution des dimensions de l’image à l’aide de la fonction « taille de l’image ».

L’image obtenue après utilisation de cette fonction est de l’ordre de 200 sur 150 pixels avec
une résolution de 72 dpi (Adobe, 2002).

4.2. Image Styler 1.0

Les objets sont des pièces de base vous permettant de créer et construire les éléments
d'une page Web. Il existe trois types d'objets dans ImageStyler (Adobe, 1998):

• Les objets géométriques: créés à partir des outils de création ImageStyler. Comme le
rectangle, le polygone ou l’ellipse.

25
• Les objets texte : créés avec l'outil Texte ou provenant d'applications ou de documents
prenant en charge du texte.

La palette «Textures » permet d'appliquer une texture ou un motif à répétition (ou


juxtaposé) à tout calque d'un objet ou de l'arrière-plan.
On peut également appliquer directement une image bitmap en tant que texture à un objet ou à
l'arrière-plan.

Un style est un ensemble d'attributs appliqués à l'objet, mais qui ne comprend ni le


type de l'objet (géométrique, texte ou image), ni sa forme, ni toutes les transformations ou
autres paramètres relatifs à la palette Web. Les attributs d'un style englobent les réglages des
différentes palettes de ImageStyler (Adobe, 1998).
Les styles peuvent être appliqués à n'importe quel objet dans ImageStyler, que ce soit un objet
géométrique créé à partir des outils de dessin, un objet texte crée à partir de l'outil Texte ou
encore un objet image créé à partir de la palette Formes, des commandes d'association ou
provenant d'images bitmap importées.
La palette Formes vous permet de travailler avec un grand nombre de formes prédessinées.
Vous pouvez ajouter ces formes à votre composition en tant que nouvel objet ou les appliquer
à un objet existant pour en changer la forme tout en conservant les autres attributs de l'objet
(Adobe, 1998).

5. Logiciels de traitements des fichiers vidéo

5.1.Ulead Vidéo Studio 6

Ulead Vidéo Studio 6 est un logiciel de montage numérique qui permet (Ulead, 2002):

 D’acquérir de la vidéo numérique à partir d’une source vidéo analogique grâce à une
carte d’acquisition.
 D’éditer des séquences avec addition des titres, de transitions, d’effets spéciaux.
 D’ajouter et d’enlever des fichiers son aux vidéos.
 De visualiser les résultats directement avant la compilation.
 De compresser les séquences.

26
 De compiler les séquences selon différentes formes: dans notre cas nous avons choisi la
forme MPEG parce qu’elle utilise un standard de compression unique reconnu par
différents systèmes d’exploitations.

5.2.Adobe premiere

Le format MPEG compresse les fichiers vidéo efficacement mais n'offre pas le même
degré de normalisation que QuickTime ou AVI. Il existe en effet plusieurs variantes
du MPEG. La version MPEG-1, employée en général pour Internet et les CD-ROM, offre une
qualité d'image presque comparable au format VHS. MPEG-2 offre une qualité d'image
SVHS. Toutefois, la compression basée sur les images clés, qui assure le succès de MPEG
dans la distribution de la vidéo finale, ne convient pas pour un montage de qualité (Adobe,
2000).

6. Hot potatoes

C’est un logiciel facile et maniable, lancé. Il permet de créer une série de question
sous forme d’un QCM.
Le principe de fonctionnement consiste à remplir un formulaire, qui permet de définir les
réponses de choix, le commentaire et même un minutage pour limiter le temps de réponse
à l’utilisateur.
Une fois le questionnaire rempli et les différentes options définits, le logiciel permet de
géner une page html interactive.

7. Search engine builder standard (version 2.0)

C’est un logiciel qui permet de génerer un moteur de rechercher capable de scaner tout
un site selon une des quatres méthodes proposés: soit par un scan de toute la page HTML,
soit par les titres des pages HTML, soit en définissant des mots clès pour chaque page ou
par une description de la page HTML.
C’est un logiciel qui permet de géner 3 types de fichiers: un fichier HTML, une base
de données et un fichier javascript.

27
8. Le langage javascript

Le Javascript est une extension du langage HTML qui est incluse dans le code. C’est
un langage de programmation qui permet d'apporter des améliorations au langage HTML en
permettant d'exécuter des commandes.
Un script est une portion de code qui vient s'insérer dans une page HTML. Le code du script
n'est toutefois pas visible dans la fenêtre du navigateur car il est compris entre des balises (ou
tags) spécifiques qui signalent au navigateur qu'il s'agit d'un script écrit en langage JavaScript.
Les balises annonçant un code Javascript sont les suivantes (Anonyme, 2001):
<SCRIPT language="Javascript">
Placez ici le code de votre script
</SCRIPT>
Le code Javascript peut être inséré où vous le désirez dans votre page Web, mais
généralement le maximum d'éléments du script dans la balise d'en-tête (ce sont les éléments
située entre les balises <HEAD> et </HEAD>). Les évènements Javascript seront quant à eux
placés dans le corps de la page (entre les balises <BODY> et </BODY>) comme attribut
d'une commande HTML...

 Exemple de code javascript utilisés dans nos pages web (Anonyme, 2003b) :

1. Détection de la résolution d’écran du navigateur

2. Bouton fixe pour le retour en haut de la page

3. Double click pour remonter en haut de la page

28
Résultats et discussions

29
1. Rapport technique sur le didacticiel

C’est un didacticiel d’une taille de 18 Mo, ayant 452 fichiers dont 203 pages HTML. Ces
pages sont liées par 2640 liens dont 5 sont brisés (liés à une action javascript) et 7 externes.

2. Présentation et fonctionnement du didacticiel

Le didacticiel interactif sur l’anesthésie en pratique équine comporte six modules


principaux: le premier module traite les toutes les généralités de l’anesthésie, suivi du
deuxième module qui présente les différents substances utilisées en anesthésie. Les quatre
autres modules traites successivement la contention physique et chimique, l’anesthésie
générale, les cas particuliers en anesthésie générale et l’anesthésie locorégionale.
Deux types de navigation sont utilisés pour accéder à l’information: la navigation entre les
pages web et la navigation au sein de la même page.

 La navigation entre les pages web

La navigation entre les différentes pages web est facilitée par des liens hypertextes qui
existent entre chacune d’elles. Ces liens, qui existent en haut de la page, permettent d’accéder
directement aux « Menu », « Lexique » et « Références». Ainsi, que l’option « Rechercher »
qui permet d’atteindre la page web voulue à travers des raccourcis.
La piste de navigation incustrée en dessus du texte permet-elle de revenir en arrière de façon
pédagogique et logique. Elle permet aussi de se situer au sein du site.

 La navigation au sein de la même page web

Au niveau de la partie inférieure droite de tous les pages web existent un bouton fixe sous
forme d’une flèche dirigée vers le haut. Ce bouton est associé avec un code javascript qui lui
permet de rester fixe pendant le déplacement de la barre de défilement. Il permet au
navigateur de remonter en haut de la page par un simple clic. Dans certains pages, on retrouve
des liens qui amènent rapidement le visiteur à la position spécifiée.

2.1. Organisation générale du didacticiel

Voir figure 1

30
Accueil

Auteurs Menu Aide

Modules Références / Lexique / Références

Temps requis

Unités

QCM

Lecture suggérée

Figure 1: Architecture générale du site.

31
2.2. Page d’accueil

La page d’accueil représente la première page du didacticiel après le lancement animée.


Elle permet l’accès au menu, à la page des auteurs, à un aide d’utilisation du cédérom et un
bouton pour quitter la page web (figure 2).

2.3. Page  «  Menu »

La page Menu est la page principale du didacticiel qui présente le contenu du CD en six
modules (figure 3) et permet de revenir à la page d’accueil et d’accéder aux pages traitant le
lexique, les références, et la rubrique « rechercher ». Pour nous faire part d’un commentaire,
d’une critique ou une erreur, on propose un émail au niveau de la rubrique « Signaler une
erreur ou un commentaire ».

2.4. Page « unité »

Chaque module est constitué de plusieurs unités. Ces unités sont groupées dans une page
intitulé page « unité ». Elle est la seconde page de chaque module. Elle propose au navigateur
le choix entre trois types de fichiers: un fichier HTML, un fichier PDF et un fichier WORD.
A partir de cette page, on peut accéder à un QCM d’auto-évaluation et une rubrique « lecture
suggérée », dans laquelle on trouve les principaux articles et livres utilisés pour la réalisation
de chaque module.
Concernant les modules, ils sont présentés sous la forme suivante:
 le premier module est intitulé « Généralités », il présente un aperçu historique sur
l’anesthésie, ainsi que des notions généraux de l’anesthésie (figure 4);
 le deuxième module, intitulé « substances utilisées », traite les différentes substances
utilisées en tranquillisation sédation et en anesthésie générale (figure 5);
 le troisième module, intitulé « Contention physique et chimique », aborde les principales
techniques utilisées pour la contention physique et présente les substances utilisées pour la
contention chimique selon plusieurs critères (figure 6).
 le quatrième module intitulé « Anesthésie générale », présente tous les aspects de
l’anesthésie en pratique, en commençant par les stades anesthésiques, tout en abordant les
différents protocoles et techniques de l’anesthésie générale, pour terminer avec les
complications de l’anesthésie (figure 7);

32
Figure 2 : Page d’accueil du didacticiel.

Figure 3: capture d’écran de la page menu

33
Figure 4: capture d’écran des unités qui composent le module « généraliés ».

Figure 5: capture d’écran des unités qui composent le module « substances utilisés »

34
Figure 6: capture d’écran des unités qui composent le module « contention physique et
chimique ».

Figure 7: capture d’écran des unités qui composent le module « anesthésie générale »

35
 le cinquième module intitulé « Les cas particuliers en anesthésie », traite les particularités
de l’anesthésie générale et ses conséquences sur la conduite de l’anesthésie chez l’âne et le
mulet, la jument gestante et le poulain (figure 8);
 le sixième et le dernier module, est intitulé «L’anesthésie locorégionale », passe en revu
l’anesthésie épidurale et les anesthésies locales de la tête les plus utilisées en pratique. il traite
aussi l’anesthésie d’infiltration, de surface ainsi que l’anesthésie lors de castration debout
(figure 9).

2.5. Page « contenu »

C’est la page qui contient le contenu de chaque unité, que ça soit du texte, des tableaux, des
photos ou des vidéos. Au début de chaque page, on trouve un petit sommaire permettant
d’atteindre le paragraphe désiré par un lien hypertexte (figure 10).
Parfois, le contenu de chaque unité est important pour être traité dans une seule page. Par
conséquent, on a eu recours à l’introduction des sous unités avant d’atteindre la page contenu
(figure 11).

2.6. Page « QCM »

La seule page qui ne respecte pas l’architecture des autres pages web. Elle est constituée de
cinq parties, la première comprend le titre du didacticiel, la deuxième est consacrée au titre du
module, la troisième à la question posée au navigateur, la quatrième permet de confirmer ou
d’infirmer la réponse choisie. Quand à la cinquième partie, elle permet de naviguer entre les
questions (figure 12).

2.7. Page « Lexique »

Il s’agit d’un recueil des termes techniques et médicaux utilisés dans ce didacticiel.
Cette page est accessible à tout moment à partir de n’importe qu’elle page (sauf la page
« QCM » et la page « accueil ») en cliquant sur le lien hypertexte (Lexique). Elle est
constituée de deux parties, la première partie affiche les lettres alphabétiques alors que la
deuxième partie affiche l’explication des mots.
pour la recherche d’un mot il faut d’abord cliquer sur la première lettre le constituant au
niveau de la liste alphabétique puis en utilisant la barre déroulante de la même page on
recherche le mot souhaité (figure 13).

36
Figure 8: capture d’écran des unités qui composent le module « les cas particuliers ».

Figure 9: capture d’écran des unités qui composent le module « anesthésie locorégionale ».

37
Figure 10: capture d’écran de la page contenu.

Figure 11: capture d’écran de la page sous unité.

38
Figure 12: capture d’écran de la page « QCM »

Figure 13: capture d’écran de la page « lexique ».

39
2.8. Page «Références »

Elle est accessible à partir de toutes les autres pages web sauf la page « QCM » et la
page « accueil » (figure 14).
Cette page englobe :
 une partie « Bibliographie » qui rassemble les références bibliographiques utilisées pour
la synthèse des différents modules traités;
 une partie « Webographie » qui s’intéresse aux différentes adresses des sites web
consultés.

2.9. Page « Rechercher»

Elle est aussi accessible à partir de la barre de navigation qui se trouve dans tous les
pages web à l’exception de la page « QCM » et la page « accueil » (figure 15).

2.10. Comment utiliser ce CD

Cette page est accessible à partir de la page d’accueil. Elle permet de servir de guide
pour tout utilisateur de ce support multimédia. En premier lieu, on insiste sur la nécessiter
d’installer les composants et les logicielles nécessaires à la navigation. Ensuite des
indications lui sont données afin de faire profiter de tous les composants de ce cédérom
(figure 16).

3. Difficultés rencontrés

Au cours de l’élaboration de ce didacticiel, nous avons dû surmonter les problèmes


suivants :
 Le temps énorme consacré à l’apprentissage des logiciels pour la conception des sites
web.
 Le temps consacré pour la collecte de nos propres photos et vidéos au sein de l’IAV
Hassan II.
 L’absence d’une réglementation spécifique à ce type de travaux.
 L’effort consacré à la traduction car la plupart de la bibliographie est en anglais.
 Le manque d’illustration.

40
Figure 14: capture d’écran de la page « références ».

Figure 15: Capture d’écran de la page « rechercher ».

41
Figure 16: capture d’écran de la page « aide ».

42
Bibliographie :

1. Adobe, (1998). Aide ImageStyler.


2. Adobe, (2000). Aide Adobe Première.
3. Adobe, (2002). Aide Photoshop 7.0.
4. Anonyme, 2001: www.javascriptkit.com
5. Anonyme, 2003a: www.unil.ch
6. Anonyme, 2003b: www.dynamiquedrive.com
7. Balle F. (1999). Les technologies de l'information et de la communication et leur avenir
en éducation, éducation et francophonie, 27(2).
8. Dehhani O. et Oublal H. (2002). Elaboration d’un didacticiel sur la rage des animaux
domestiques au Maroc. Thèse de docteur. Vétérinaire. IAV Hassan II, Rabat.
9. El Faqir A. (1996). Elaboration d’un enseignement interactif sur l’infertilité chez la
jument par l’utilisation du logiciel Hypercard et un ordinateur Macintoch. Thèse de
Docteur Vétérinaire. IAV Hassan II, Rabat.
10. Macromedia, (2002). Aide Falsh Mx.
11. Macromedia, (2003). Aide Dreamweaver Mx.
12. Marton P. (1999). Les technologies de l'information et de la communication et leur avenir
en éducation, éducation et francophonie, 27(2).
13. Mousaïd A. et Sahli J. (2003). Elaboration d’un didacticiel sur la pathologie digitée chez
les ruminants domestiques au Maroc. Thèse de Doct. Vét. IAV Hassan II, Rabat.
14. Ulead, (2002). Aide Ulead Vidéo-Studio.

43
44
Le travail réalisé à permet l’élaboration d’un didacticiel sur l’anesthésie en pratique
équine. Par sa richesse en information, en illustration pratique et par sa facilité d’utilisation,
ce didacticiel sera d’une grande utilité non seulement pour les étudiants vétérinaires, mais
aussi pour les praticiens, les enseignants et au grand public. En effet, ce didacticiel présente
l’anesthésie d’une façon simple et facilement assimilable.

Au terme de ce travail, on recommande:

 la réglementation de ce nouveau concept de travaux de fin d’étude;


 la mise à jour de l’information contenue dans ce didacticiel;
 de créer une bibliothèque virtuelle sur le site de l’IAV Hassan II, contenant les différents
réalisés au sein de l’institut;
 intégrer ces didacticiels dans le cursus de la formation de l’étudiant vétérinaire;
 de faire profiter les étudiants au maximum du centre CITICE;
 d’intégrer le langage Html dans le cours d’informatique dispensé;
 d’intégrer un moteur de recherche et une base de données dans le didacticiel;
 d’intégrer des logiciels de simulation des cas cliniques et d’améliorer les images
interactives;
 intégrer des questions de révisions au sein ou la fin de chaque unité;
 améliorer la navigation au sein du didacticiel;
 d’acheter les licence des logiciels nécessaire pour la réalisation d’un didacticiel par l’IAV
Hassan II;
 le respect du droit d’auteur. 

45
Annexe

46
Module 1 : Généralités

Unité 1 : Aperçu historique

La gestion de la douleur a posé pendant longtemps des difficultés aux personnes


soignant les animaux. Elle mettait en péril la vie du patient et des praticiens. Avec
l’introduction de l’anesthésie, les conditions se sont nettement améliorées au point de pouvoir
pratiquer des anesthésies localisées comme l’épidurale ou la tronculaire.

1. L’avant anesthésie

Les premiers essais de contrôle de la douleur sont très anciens. En médecine humaine,
plusieurs procédés ont été testés et utilisés avant même l’apparition de l’anesthésie. Par
exemple les assyriens comprimaient le cou des enfants lors de la circoncision. Les chinois, il y
a 2000 ans, utilisaient un mélange de poudre avec du vinaigre sur la partie à anesthésier
(Degueurge et Jeanjot-Emery, 1999).
La première tentative de narcose par inhalation date du 13 èmesiècle à l’école
chirurgicale de Boulogne, en utilisant des éponges somnifères imbibées de suc des plantes
narcotiques tel que l’opium, le jusquiame, la belladone, le ciguë, la laitue vireuse et le chanvre
indien. En matière de santé animale, Teodorica Borgogoni a décrit dans son livre « pratique
de chirurgie sur un animal furieux » qu’on peut désensibiliser un cheval pendant une journée,
en lui administrant des graines de jusquiame. Une fois l’intervention finie, on lui arrose la tête
et les parties génitales par de l’eau froide et on lui donne à boire (Degueurge et Jeanjot-
Emery, 1999).

2. L’apparition de l’anesthésie

En 1790, le premier pas vers l’anesthésie moderne a été franchi par Humphrey, qui a
constaté une courte insensibilisation suivie d’un réveil euphorique après l’inhalation du
protoxyde d’azote. En 1844, un jeune dentiste du Connecticut, Horace Wells assiste à une
expérience, au cours de laquelle il inhale du protoxyde d’azote et déclare ne rien sentir. Le
lendemain même, le dentiste se fait arracher une dent sans éprouver de douleur. Wells
propose d’en faire une expérience publique à l’hôpital de Boston mais celle-ci échoue. Ce sera
son assistant, William Morton, qui réussira l’expérience. Cette même personne va tester les
propriétés anesthésiantes de l’éther chlorhydrique et de l’éther sulfurique (Degueurge et
Jeanjot-Emery, 1999).

47
En 1846, Morton s’associe avec le chirurgien J. C. Warrens pour appliquer l’anesthésie avec
succès sur un homme atteint d’angiome du cou. En 1847, Simpson révèle les propriétés
anesthésiques du chloroforme (Degueurge et Jeanjot-Emery, 1999).

3. La médecine vétérinaire et l’anesthésie

L’entrée de l’anesthésie en médecine vétérinaire s’est faite au cours de l’année 1847


par une « éthérisation » sur un cheval souffrant de crises tétaniques. A partir de 1875,
Humbert étudie le chloral et anesthésie avec succès des chevaux d’expérimentation. Cet agent
avait le grand intérêt d’être un agent non volatile et administré par voie intraveineuse par un
trocart (8 à 10 g/100kg). Le produit n’induit pas de toxicité chez l’opérateur et ses aides. Le
cheval s’endort d’une façon brutale pour une durée de 1 à 3 heures. De nombreux autres
agents ont été employés à la même époque. Nous pouvons citer le chlorhydrate de morphine
et le sulfone (Tableau 1).
En 30 ans, l’anesthésie est passée de l’anesthésie volatile à l’anesthésie avec des substances
injectables dont certains sont toujours utilisées aujourd’hui (Degueurge et Jeanjot-Emery,
1999).

Tableau 1: la chronologie d’apparition des substances anesthésiques en médecine équine


(Muir et al., 1991).

La date L’anesthésique
1850 Ether
1875 Chloral hydraté
1905 Procaïne
1949 Thiopental
1952 Lidocaïne
1957 Halothane
1965 Guaïfénésine
1967 Acépromazine
1968 Acépromazine et meperidine
1969 Xylazine
1972 Acépromazine, étorphine
1977 Xylazine et kétamine
Isoflurane
1986 Détomidine

48
Unité 2 : Définition

L’anesthésie générale consiste à supprimer de façon réversible l’ensemble des


sensations de l’organisme. On peut également définir l’anesthésie comme étant l’association
des quatre éléments suivant: l’analgésie, la narcose, la myorésolution et la protection contre
les effets néfastes du système nerveux central (Giordano, 1997; Scicluna, 1995e). Le terme
anesthésie est issu du terme grec : an- : qui est un privatif, et aïsthêsis : qui veut dire
sensibilité (Anonyme, 2004). En littérature, c’est une privation générale ou partielle de la
faculté de sentir (Morin et al. 1999).
Son indication majeure est l’intervention chirurgicale au sens large du terme, mais on l’utilise
également pour les interventions où il est nécessaire d’améliorer le confort du patient et de
permettre au chirurgien une qualité technique suffisante.
Plusieurs critères entrent en compte pour le choix d’une anesthésie générale:
 les antécédents pathologiques du patient et l’état physiologique;
 la durée de l’intervention et les résultats de l’examen pré-anesthésique;
 et les produits anesthésiques disponibles.

Unité 3 : Types d’anesthésie générale

On distingue deux types majeurs d’anesthésie générale:


 l’anesthésie fixe ou injectable, qui est une anesthésie réalisée par des agents fixes;
 l’anesthésie gazeuse réalisée par des agents anesthésiques volatiles;
Au Maroc, on a généralement recours à l’anesthésie fixe surtout sur le terrain. L’anesthésie
volatile n’est utilisée qu’en centre spécialisé (IAV Hassan II,…etc.).

Unité 4 : Phases d'anesthésie générale

1. Stades physiologiques

En pratique, l’induction de l’anesthésie générale amène le patient au stade III, degré 2.


Il faut également et surtout éviter d’atteindre le stade IV, où l’anesthésie est trop profonde et
parfois irréversible.

2. Stades cliniques

L’anesthésie générale se déroule en quatre phases cliniques :

49
2.1. La prémédication 

Elle est obligatoire et très importante puisque c’est de sa qualité dont dépendra la suite
de l’anesthésie. Elle facilite l’induction et diminue le besoin en agents anesthésiques
nécessaires par la suite. La prémédication procure un état d’indifférence aux stimuli
extérieurs, une sédation, une myorelaxation et parfois même un début d’analgésie (Scicluna,
1995e; Muir et Scicluna, 1998). Généralement, on utilise des tranquillisants, des sédatifs, des
analgésiques ou parfois même un parasympatholytique (Scicluna, 1995e).

2.2. L’induction 

L’induction est le début de l’anesthésie générale proprement dite. Le choix du moment


de l’induction est très important pour son efficacité et la bonne réussite de l’anesthésie. Le
moment opportun dépend du protocole et de la réaction de l’animal. L’induction provoque la
perte de conscience et la myorésolution qui aboutit à un couchage doux du cheval surtout si la
prémédication a été efficace (Scicluna, 1995e; Muir et Scicluna, 1998).

2.3. Le maintien 

Le maintien de l’anesthésie permet de conserver l’animal dans un état d’hypnose,


d’analgésie et de myorelaxation suffisantes pour garder le patient couché, inconscient et
insensible aux stimuli. Il peut être réalisé soit par voie veineuse (anesthésie fixe, anesthésie
aux injectables) ou par inhalation (anesthésie volatile, anesthésie gazeuse) en fonction du
mode d’administration de l’anesthésique choisi et du type d’intervention. Il dure tout le temps
de l’administration du produit anesthésique (Scicluna, 1995e; Muir et Scicluna, 1998).

2.4. Le réveil 

Lorsque l’administration de l’anesthésique est terminée, la phase de réveil débute.


C’est la reprise de la conscience, de la sensibilité et du tonus musculaire.

Le réveil dépend de la vitesse d’élimination des anesthésiques, ainsi que de l’état général du
patient. La traversée des stades anesthésiques se fait en sens inverse de celle de l’induction.
Le patient se réveille et cherche à se relever, avec plus ou moins de facilité selon les cas et les
produits utilisés (Scicluna, 1995e; Muir et Scicluna, 1998).

50
Unité 5 : Importance

L’anesthésie équine a une importance primordiale en raison de la valeur du patient, de


la difficulté de l’acte et surtout les différences individuelles.
Toutefois, l’incidence des problèmes lors de l’anesthésie est plus importante chez le
cheval « 0,63 % à 1% » (Johnston, 1997; Giordano, 1997; Mee et al., 1998a; Taylor et Clark,
1999; Johnston et al., 2002; Taylor, 2002a; Taylor, 2002b) que chez d’autres espèces comme
l’Homme « 1 pour 10000 » (Giordano, 1997) ou chez les petits animaux « 1 pour 679 »
(Johnston, 1997; Taylor, 2002b). En plus, en cas d’urgence, cette valeur augmente pour
atteindre la valeur de 31,4% (Mee et al., 1998b).

Unité 6 : Particularités

L’anesthésie du cheval présente les particularités suivantes:


 La taille: tous les produits qui sont destinés au cheval sont soient très puissants ou très
concentrés. Dans tous les cas, tenant compte des moyens d’estimation du poids, on a tendance
à sousdosé l’animal que de le surdosé, pouvant provoquer ainsi des accidents au cheval lui-
même ou au personnel sur place (Taylor, 2002b; Clutton, 2003).
 Le tempérament du cheval fait que la majorité des actes chirurgicaux ne peuvent être
entrepris sans avoir recours à l’anesthésie (Taylor, 2002b; Clutton, 2003).
 La position couchée du cheval induit des modifications cardio-vasculaires, respiratoires et
musculaires importantes (Clutton, 2003).
 Le réveil du cheval, surtout le relevé, est la phase la plus critique de l’anesthésie générale.
En effet, plusieurs accidents qui interviennent s’observent durant cette phase (Clutton, 2003).

Unité 7: Choix de l'anesthésie générale

L’option d’anesthésie générale en matière d’intervention équine n’est pas sans risque. Elle
doit être réfléchie et prend en compte différents paramètres:
 l’état de santé du cheval;
 la nature et la durée de l’intervention;
 l’évaluation du risque au couchage et au réveil;
 les moyens techniques et matériels à la disposition du vétérinaire;
 le coût financier de l’opération;
 le confort du chirurgien.

51
Par ailleurs, certaines interventions chirurgicales peuvent être réalisées sur un cheval debout
comme l’extraction dentaire, la castration ou la laparoscopie. Cette technique peut être
envisagé en cas de manque d’aides, d’insuffisance de matériel pour l’anesthésie générale,
d’un risque très élevé et du type de l’intervention. C’est une technique sûre et peu risquée
pour le cheval, mais elle l’est moins pour le chirurgien et le personnel sur place (Scicluna,
1995b).
Le tableau 2, présente les avantages et les inconvénients des deux types de chirurgies.

1. L’état de santé du cheval 

Une fibrillation auriculaire, une bronchite chronique, une suspicion d’abcès


pulmonaire, une gestation avancée, un mauvais état général, un long transport, un état de choc
ou un cheval lourd sont autant d’exemples qui favorisent une intervention sur cheval debout
(Taylor et clark, 1999; Scicluna, 1995b).

2. La nature de l’intervention

Grâce à l’évolution des techniques et des produits de tranquillisation, de nombreuses


interventions peuvent désormais se réaliser debout; comme c’est le cas pour la castration, les
styletting, la desmotomie de la bride carpienne, la myectomie des muscles sterno-hyoïdiens.
Néanmoins, malgré certaines méthodes puissantes de neuroleptanalgésie, l’anesthésie
générale est de rigueur dans toutes les interventions majeures ainsi que pour les chevaux
dangereux (Scicluna, 1995b).

3. L’évaluation du risque au couchage et au réveil 

Durant l’anesthésie générale, le couchage et le réveil sont deux périodes à haut risque
durant lesquelles des complications peuvent avoir lieu, comme des fractures qui peuvent
même conduire dans certains cas à l’euthanasie (Taylor et clark, 1999; Scicluna, 1995b). En
plus, il y a le risque d’accidents pour le personnel présent dans ces moments de couchage et
de réveil, sachant que leur sécurité relève du vétérinaire anesthésiste (Saleur, 2003).

4. Les moyens techniques et matériels à la disposition 

La chirurgie en position debout demande une instrumentation particulière aussi bien


pour la contention et le positionnement du cheval, que pour la chirurgie elle-même. En
revanche, le personnel requis est limité. La chirurgie en position couchée  nécessite un
matériel d’anesthésie comme un appareil d’anesthésie gazeuse, un respirateur, une table de

52
chirurgie, le matériel de monitoring et au minimum un anesthésiste pour la surveillance
constante et rigoureuse du cheval. En plus du matériel pour la fixation du cheval durant
l’intervention et le réveil (Scicluna, 1995b).

Tableau 2: critères de choix pour une chirurgie debout ou couchée (Scicluna, 1995b).

Critère de choix Chirurgie debout Chirurgie couchée


 Etat du cheval F D
 Coût financier F D
 Niveau technique chirurgie D F
 Temps accordé :
 Chirurgien D F
 Anesthésiste F D
 Nombre de personnel F D
 Qualité anesthésie D F
 Formation anesthésie F D
 Confort chirurgien D F
 Equipement F D
 Risques d’accidents cheval F D
 Risques septiques D F
 Durée d’intervention possible D F
 Risques d’accidents chirurgien D F

Total 7D et 7F 7D et 7F
F : favorable D : défavorable

 Le choix de l’anesthésie générale est un compromis entre ces différents critères.

5. Le coût financier de l’opération 

Avant toute intervention, le propriétaire devra être au courant du coût de l’opération. Il


est bien évident que le coût d’une intervention sur un cheval debout est bien moins important
que sur animal couché, ceci est dû aux moyens et personnels mobilisés (produits
anesthésiques, amortissement des équipements, salaires du personnel, temps passé au
positionnement, etc.)

6. Confort du chirurgien 

L’anesthésie générale est préférable pour plusieurs raisons sur cheval


debout (Scicluna, 1995b):
 une grande facilité d’accès au site chirurgical;
 une technique chirurgicale plus aisée (pas de changements des repères anatomiques);
 une bonne visibilité du champ opératoire;

53
 une prolongation dans le temps sans injection supplémentaire;
 le coût et le risque d’infection sont limités;
 et surtout pour les animaux difficiles.
Enfin, la chirurgie debout nécessite la réalisation d’anesthésie locale, tronculaire ou épidurale,
en plus de la tranquillisation ou de la neuroleptanalgésie (Scicluna, 1995b; Scicluna, 1993).

Unité 8: Dépression anesthésique

L’anesthésie générale provoque la dépression de plusieurs systèmes notamment le


système nerveux central (SNC), le système cardiovasculaire (SCV) et le système respiratoire
(SR) (Scicluna, 1995b). Cette dépression est due surtout à trois facteurs qui sont les produits
anesthésiques, le décubitus (Figure 1) et les pathologies préexistantes (myocardite,
pneumonie,…etc.) (Ferraro, 2002; Clutton, 2003).
Enfin, L’anesthésie générale est souvent associée à une dépression du centre de la
thermorégulation et une diminution de la production de l’énergie. Ceci est aggravé par les
pertes de chaleur, par voie respiratoire, par contact avec un support froid, ou au niveau de la
plaie chirurgicale…etc (Fontaine et Hanse, 2001b).

54
Module 2: Substances utilisées

En anesthésie vétérinaire, on a recours à plusieurs substances à effet différent, variant


d’une simple tranquillisation à une anesthésie générale. Les phénothiazines, les
benzodiazépines, les analgésiques opioïde et non opioïde sont surtout utilisés pour la
tranquillisation et la sédation. Toutefois, certains sont utilisés en prémédication pour réduire
la dose et potentialiser l’effet de l’anesthésique.
Trois types de substances anesthésiques sont utilisés en anesthésie générale. Les agents
anesthésiques fixes sont les plus utilisés en pratique car ils ne nécessitent pas beaucoup de
matériel. En revanche, les anesthésiques gazeux, caractérisés par leur réveil court, ne peuvent
être utilisés qu’au niveau des centres spécialisés disposant d’appareillage adéquat. Les
myorelaxants à action centrale sont utilisés pour le maintient de l’anesthésie générale et
l’amélioration de la myorelaxation.
Par ailleurs, lors d’urgence anesthésique, différentes substances peuvent être utilisées à savoir
l’atropine, la dobutamine, le doxapram, le diazépam…etc.

Unité 1: Tranquillisation-sédation

Selon Muir (1991), la substance idéale pour la prémédication ou pour la contention


debout du cheval doit :
 avoir une bonne solubilité dans le sang;
 avoir une grande activité;
 avoir un délai d’action rapide;
 avoir un effet calmant sur l’animal sans somnolence ou ataxie;
 être capable d’induire une analgésie qui persiste durant toute la période opératoire et post-
opératoire;
 faciliter l’induction de l’anesthésie générale et la diminution des doses des anesthésiques
requis;
 minimiser ou limiter les effets secondaires des substances anesthésiques;
 faciliter le réveil: être prévisible et réversible.
Une seule substance ne peut pas répondre à toutes ces qualités, ce qui impose d’utiliser
fréquemment plusieurs substances (Muir, 1991a).
Le choix du ou des médicaments dépend entre autre, de l’état général du patient, de
son tempérament, du type de manipulation à effectuer, du personnel et des facilités de

55
contention physique disponible (Geiser, 1990). Le degré de tranquillisation et de relaxation
musculaire nécessaire et la présence ou non d’analgésie influenceront aussi le choix du
médicament (Blais et Cuvelliez, 1990).
Selon Paddleford (1988), les substances utilisées pour la tranquillisation ou pour la
prémédication peuvent être regroupées en (Tableau 3):
 tranquillisants;
 sédatifs;
 et les analgésiques opioïdes et non opioïdes.
La classification de ces substances est basée sur la structure chimique, les effets
pharmacologiques ou la manière par laquelle le produit calme l’animal, ainsi que l’effet sur la
relaxation musculaire et l’analgésie (Muir, 1991a).
La tranquillisation se réfère à l’ataraxie ou la neurolepsie. Les sédatifs produisent le
calme et réduisent l’excitation, alors que les hypnotiques sont marqués par leurs propriétés
d’induire le sommeil, la torpeur et l’anesthésie générale. En raison de leurs utilisations
cliniques et la similarité de leurs effets, les termes tranquillisant et sédatif sont
interchangeables au niveau de la pratique vétérinaire (Muir, 1991a).
Du fait que le cheval ne secrète pas beaucoup de salive et ne développe pas souvent de
bradycardie durant l’induction de l’anesthésie générale, l’utilisation de substances
parasympatholytiques (comme l’atropine et le glycopyrrolate) n’est pas recommandée (Muir,
1991a).

1. Les phénothiazines

Les phénothiaziniques différent des analgésiques non opioïdes par le fait qu’ils
n’inhibent pas les réflexes médullaires, et par conséquent ne sont pas analgésiques. La
chlorpromazine, la propiopromazine, la propionylpromazine et la prométhazine ont été
abandonnés, à cause des effets secondaires indésirables, comme la paralysie du pénis chez
l’étalon. L’acépromazine, qui est la molécule la plus populaire dans cette famille a une marge
de sécurité très élevée, car des doses ne dépassant 20 mg/kg ne provoquent pas la mort du
cheval (Muir, 1991a).

1.1. Mécanisme d’action

Les phénothiazines agissent par la dépression du cordon cérébral et des connections


vers le cortex. Ils interfèrent avec l’action de la dopamine comme neurotransmetteur

56
synaptique au niveau du cerveau (Vainio, 1985). Les phénothiaziniques semblent aussi
bloquer l’activité de l’epinéphrine et de la norépinéphrine au niveau du SNC (Muir, 1991a).

Tableau 3: La classification des substances utilisées en prémédication ou pour la contention


chimique debout (Muir, 1991a).

Catégories de substances Groupe de substances Substances


Les barbituriques Pentobarbital
Les dérivées du chloral L’hydrate de chloral
Les phénothiazines Acépromazine
Promazine
Les sédatifs hypnotiques Dropérédol
Les butyrophénones Azapérone
Halopéridol
Diazépam
Les benzodiazépines Midazolam
Zolazepam
Xylazine
Les analgésiques non opioïdes Les α 2 agonistes Détomidine
Médétomidine
Morphine
Fentanyl
Les opioïdes agonistes Phétidine
Oxymorphone
Méthadone
Les analgésiques opioïdes Etorphine
Les opioïdes agonistes Butorphanol
partielles Pentazocine
Buprenorphine
Nalbuphine

1.2. Les effets pharmacologiques

 Effets sur la pression artérielle : La baisse de la pression artérielle est l’effet


hémodynamique le plus observé après l’administration des phénothiazines (Blais, 1990). La
réduction de la pression artérielle est dose dépendante et peut produire des tachycardies
réflexes. Ces tachycardies sont plus prononcées chez des chevaux qui se présentent avec des
taux élevés en catécholamines circulants (stress, peur) (Muir, 1991a).
L’induction de l’hypotension par les phénothiaziniques est due à la dépression de
l’hypothalamus (Vainio, 1985), le blocage des récepteurs α-adrénergiques périphériques
(Blais et Cuvelliez, 1990) et à des effets vasodilatateurs directs sur les vaisseaux sanguins
(Muir, 1991a).

57
L’utilisation en prémédication de l’acépromazine, ne produit pas d’hypotension chez les
chevaux sous anesthésie générale (Murisson et al., 2003).
La vasodilatation et l’hypotension ont pour résultat l’hypothermie par la perturbation des
mécanismes de la thermorégulation (Blais, 1990). Les phénothiaziniques ont un effet inotrope
et batmotrope négatifs (Muir, 1991a; Riebold et al., 1982).
 Effets respiratoires: La fréquence respiratoire diminue après l’administration de
l’acépromazine, mais le volume courant augmente (Blais, 1990). Par ce dernier moyen
l’organisme arrive relativement à maintenir une stabilité du volume minute, du pH sanguin et
des valeurs normales des gaz du sang (Muir, 1991a).
 Effet sur le pénis : Chez le cheval entier, il est possible d’observer une relaxation du pénis
qui peut persister 4 à 6 heures (Photo 1 et Photo 2). Le priapisme est rare. Il est important de
connaître cette complication pour prévenir les lésions du pénis (Walsh, 2003). Le mécanisme
de cette réponse est inconnu, mais il a été attribué au blocage au niveau central et au niveau
périphérique des récepteurs adrénergiques et dopaminergiques par les phénothiaziniques
(Muir, 1991a).

1.3. Métabolisme et élimination

Les phénothiaziniques sont métabolisés par le foie et les métabolites sont excrétés
dans les urines (Paddleford, 1988). Le temps de demi vie de l’acépromazine est supérieur à 3
heures. Des concentrations sanguines élevées peuvent être détectés après 8 heures de son
injection (Geiser, 1990).

1.4. Utilisation clinique

L’acépromazine est le phénothiazinique le plus utilisé en pratique équine. Il est


puissant et ces effets secondaires sont faibles. C’est un tranquillisant fiable qui atteint un effet
maximum en 20 à 30 minutes après une injection intraveineuse (Walsh, 2003).
L’acépromazine est utilisée seule ou en combinaison avec les analgésiques opioïdes et non
opioïdes pour la prémédication ou pour la contention chimique debout (Muir, 1991a).
Les phénothiaziniques bloquent les récepteurs α-adrénergiques et produisent des effets
antihistaminiques, antiarythmiques, antifibrillaires et antipyrétique (Muir, 1991a).
L’administration de l’acépromazine avant l’induction de l’anesthésie générale, peut diminuer
la dose nécéssaire des barbituriques de 30 à 50 % (Muir, 1991a).

58
1.5. Complications et effets secondaires

L’hypotension, la tachycardie et l’ataxie sont les effets secondaires les plus fréquents
(Blais, 1990). La paralysie flasque du muscle rétracteur du pénis, le paraphimosis (Photo 3) et
le priapisme sont fréquemment référés aux effets secondaires des phénothiaziniques (Geiser,
1990). Cependant, ces derniers effets sont imprévisibles et non dose dépendant. Les étalons
qui ont été tranquillisés avec succès pour la première fois peuvent avoir un prolapsus du pénis
dans le jour suivant (Muir, 1991a). Les phénothiaziniques sont aussi à l’origine de
l’hypothermie, qui résulte des effets vasodilatateurs périphériques (Geiser, 1990). Par
conséquent, ils sont contre indiqués chez le poulain nouveau-né (Blais et Cuvelliez, 1990).
Occasionnellement les chevaux peuvent avoir une sévère ataxie après l’administration des
phénothiaziniques. Ils répugnent aux mouvements et périodiquement trébuchent les
postérieures, mais avancent brusquement vers l’avant. Cette réponse peut provoquer de la
peur et de l’excitation chez certains chevaux (Muir, 1991a).

2. Les butyrophénones

Les butyrophénones ont pratiquement les mêmes effets que les phénothiaziniques,
mais sont généralement moins puissantes et moins prédictibles. Comme les
phénothiaziniques, les effets pharmacologiques des butyrophénones sont représentés par la
dépression du système réticulaire et l’interférence avec la dopamine et la norépinéphrine au
niveau du SNC. Les butyrophénones peuvent également mimer les actions du GABA (Muir,
1991a).
Les butyrophénones sont caractérisées par leurs propriétés antiémétiques et par la
modification du comportement. Leur effet dépresseur de la fonction respiratoire et
cardiovasculaire est minimal et sont moins susceptibles d’induire l’hypotension en
comparaison avec les phénothiaziniques (Muir, 1991a).
Les butyrophénones ne sont pas recommandées comme tranquillisants, en raison de
l’absence totale ou partielle de la prédictibilité et le développement de comportements
bizarres ou violents. Ces comportements sont représentés par de faibles signes de calme voir
l’absence de ces signes et un refus de manger et de boire pour des périodes qui dépassent les 4
jours (Muir, 1991a). En pratique équine les butyrophénones sont utilisées comme

59
modificateurs du comportement, pour des chevaux qui avaient développés de mauvaises
habitudes, comme le frottement de la queue (Muir, 1991a).

3. Les benzodiazépines

Les benzodiazépines sont rarement utilisées seules pour la tranquillisation. Ils sont
souvent combinées avec les autres sédatifs hypnotiques, les analgésiques opioïdes et non
opioïdes. Ces associations sont utiles pour la prémédication et occasionnellement pendant la
période opératoire comme complément à l’anesthésie générale pour obtenir une meilleure
relaxation musculaire (Muir, 1991a).
Le diazépam est le dérivé benzodiazépique le plus populaire en pratique équine. Le
midazolam est un dérivé plus récent, plus puissant et de durée d’action plus courte que le
diazépam (Muir, 1991a).

3.1. Mécanisme d’action

Le diazépam et le midazolam produisent une relaxation musculaire et des effets


anticonvulsivants, anxiolytiques et hypnotiques par la dépression de la formation réticulée du
tronc cérébrale, le blocage des réflexes polysynaptiques médullaires et la potentialisation des
effets du GABA et des autres inhibiteurs de la transmission neuronale au niveau du système
nerveux central. Les récepteurs spécifiques aux benzodiazépines ont été identifiés au niveau
du cerveau et au niveau des tissus périphériques (cœur, poumon, foie, reins; Muir, 1991a).

3.2. La pharmacologie appliquée

Le diazépam et le midazolam produisent peu ou pas d’effet sur (Muir, 1991a):


 la fréquence respiratoire;
 le volume courant;
 le pH sanguin et les gaz du sang;
 la fréquence cardiaque, le rendement cardiaque, la pression artérielle et la force de
contraction cardiaque chez les chevaux adultes.
Des doses relativement élevées (0.6 mg/kg) par voie intraveineuse, réduisent la fréquence
respiratoire et provoquent une diminution insignifiante de la pression artérielle (Muir, 1991a).
On peut aussi avoir des fasciculations musculaires et de l’ataxie (Geiser, 1990).

60
3.3. Métabolisme et élimination

Les benzodiazépines sont métabolisées au niveau du foie et les métabolites sont


excrétés au niveau des urines (Geiser, 1990). Le diazépam est métabolisé en nordiazépam,
temazépam et oxazépam (Marland et al., 1999). Le temps de demi-vie plasmatique varie de 6
à 22 heures (Muir, 1991a).

3.4. Utilisation clinique et antagonisme

Le diazépam est occasionnellement utilisé, en combinaison avec les autres sédatifs


hypnotiques, les analgésiques opioïdes et non opioïdes, comme un préanesthésique pour la
prémédication du cheval ou comme complément à l’anesthésie générale (Muir, 1991a). Le
diazépam est utile dans le traitement des crises convulsives et dans la sédation des poulains
(Geiser, 1990). Ils sont particulièrement indiqués chez le poulain de moins de 3 mois, chez
qui une injection du diazépam entraîne un décubitus (lié à l’effet sédatif et myorelaxant) et
une sédation suffisante pour des procédures mineurs (Junot, 2003).
Le diazépam produit un état de calme moyen, la répugnance aux mouvements, un
regard fixe et des fasciculations des muscles de la face, de l’encolure et du thorax.
L’utilisation des doses élevées entraîne l’ataxie et le décubitus. Cependant, la fonction
cardiorespiratoire reste normale (Geiser, 1990).
L’identification et la caractérisation des sites d’action des benzodiazépines ont conduit au
développement des antagonistes compétitifs spécifiques tel que le Flumazénil qui est un
antagoniste qui agit au niveau du site d’action du GABA (Muir, 1991a).

3.5. Complications et effets secondaires

L’ataxie prononcée et le décubitus sont deux effets secondaires liés à l’utilisation de


doses élevées de diazépam. Certains chevaux deviennent appréhensifs ou moyennement
excités dans les 5 à 10 minutes suivant l’injection intraveineuse du diazépam. Cette réponse
est généralement transitoire et dure moins de 15 minutes. Après le cheval retrouve son
comportement normal ou devient un peu déprimé (Muir, 1991a ; Geiser, 1990).
L’inconvénient majeur du diazépam est son insolubilité dans l’eau (substance
huileuse). Le propylène glycol, utilisé comme excipient, est cardiotoxique produisant
l’hypotension, les arythmies cardiaques et la bradycardie (Geiser, 1990). En revanche, le
midazolam existe dans des solutions aqueuses voir même mélangé avec d’autres solutions, par
conséquent il est bien toléré par les deux voies intramusculaire et intraveineuse.

61
4. Les analgésiques non opioïdes

La xylazine, la détomidine et la romifidine sont les analgésiques non opioïdes les plus
utilisés en pratique équine. Cependant, la xylazine, introduite dans les années soixante, est la
substance la plus populaire (Clarke, 1996). Ces molécules font partie d’un groupe de sédatifs
analgésiques qui sont des agonistes des récepteurs α2-adrénergiques. La détomidine est plus
sélective pour les récepteurs α2-adrénergiques que la xylazine (Sutton et al., 2002).
Comparées à la xylazine, la détomidine et la romifidine sont plus puissantes, agissent
plus longtemps et provoquent une sédation plus prédictible (Dart, 1999). La détomidine a une
action sédative et analgésique 20 fois plus puissante que la xylazine et une durée d’action à
peu près double (Blais, 1990).
Les α2-agonistes peuvent être utilisés seuls ou combinés avec les autres substances pour la
prémédication ou pour la contention chimique debout. Utilisés en prémédication de
l’anesthésie gazeuse ou fixe, les α2-agonistes réduisent les concentrations des substances
anesthésiques (Muir, 1991a). Ils sont aussi utilisés pour l’anesthésie épidurale ou
subarachnoïde (Daunt et Steffey, 2002).

4.1. Le mécanisme d’action

Les α2-agonistes activent principalement les récepteurs α2-adrénergiques localisés au


niveau du système nerveux central et les tissus périphériques aboutissant à la sédation,
l’analgésie et la relaxation musculaire (Figure 2; Muir, 1991a).

4.2. La pharmacologie appliquée

La capacité des α2-agonistes de produire la sédation et la relaxation musculaire est plus


prononcée par rapport aux autres sédatifs hypnotiques utilisés comme préanesthésiques (Muir,
1991a).
 Les effets des α2-agonistes sur l’appareil respiratoire
Les α2-agonistes entraînent une baisse de la fréquence respiratoire avec une
augmentation du volume courant, ce qui aboutit à une stabilité du volume minute et de la
pression en oxygène et en dioxyde de carbone (Geiser, 1990). Cependant, la détomidine peut
produire une diminution importante, mais transitoire de la pression sanguine en oxygène

62
(Muir, 1991a).
La xylazine et la détomidine produisent une relaxation marquée de la musculature de
l’appareil respiratoire supérieure (Geiser, 1990). Cela prédispose à l’obstruction des voies
respiratoires supérieures se traduisant par un bruit de ronflement chez certains chevaux
(Walsh, 2003).
 Effet des α2-agonistes sur la fonction cardiovasculaire
La xylazine et la détomidine produisent une bradycardie prolongée associée à la
diminution du volume d’éjection systolique et du débit cardiaque (Walsh, 2003; Riebold,
1982). Certains chevaux développent une arythmie sinusale prononcée. Le volume
telesystolique reste relativement inchangé ou un peu diminué, et le débit cardiaque est
remarquablement diminué (Muir, 1991a).
Les α2-agonistes produisent une élévation initiale de la pression artérielle. Cette
hypertension initiale est attribuée à la constriction des artérioles du muscle lisse. La phase
d’hypertension initiale est suivie par une chute prolongée de la pression sanguine. Cette
hypotension est conséquente de la bradycardie et de la diminution du tonus sympathique au
niveau du système nerveux central (Muir, 1991a).
 Effets des α2-agonistes sur le tractus gastro-intestinal
La xylazine et la détomidine produisent une réduction marquée du péristaltisme
intestinal (Sutton et al., 2002). Ces effets peuvent durer jusqu'à 150 minutes après
administration de la xylazine et plus encore après administration de la détomidine. Pour cette
raison, il faut faire attention de ne pas administrer la détomidine lors de coliques (Queiroz-
Neto et al., 2000; Muir, 1991a).

4.3. Métabolisme et élimination

Les α2-agonistes sont généralement administrés par voie intraveineuse. Par voie
intramusculaire, les doses requises sont plus élevées (Walsh, 2003). La voie orale est
inefficace, mais une utilisation de la détomidine par voie sublinguale a été décrite (Walsh,
2003). Des effets systémiques sont aussi observés lors d’injections épidurales pour l’analgésie
(Daunt et Steffy, 2002). La xylazine et la détomidine sont métabolisées au niveau du foie et
leurs métabolites sont excrétés au niveau des urines (Geiser, 1990). L’administration
intraveineuse des α2-agonistes est suivie par un rapide début d'action du fait de leurs pouvoirs
lipophiles élevés. En général, Le pic d’action est obtenu entre 3 à 5 minutes après injection
intraveineuse et 10 à 15 minutes après administration intramusculaire (Muir, 1991a).

63
Le temps de demi-vie plasmatique, après une injection par voie intraveineuse de la xylazine
est de 45 minutes approximativement (Geiser, 1990).

4.4. Utilisation clinique et antagonisme

Selon Geiser (1990), la xylazine et la détomidine sont utilisées dans les cas suivants:
 dans la contention chimique debout;
 en prémédication;
 pour l’anesthésie intraveineuse de courte durée, en association avec les agents
anesthésiques;
 pour l’anesthésie épidurale ou subarachnoïde (Daunt et Steffy, 2002);
 chez le poulain, les α2-agonistes peuvent être utilisés de la même façon que chez l’adulte.
Cependant, les changements hémodynamiques et les effets sédatifs et analgésiques sont plus
prononcés chez le poulain que chez l’adulte (Naylor et al., 1997).
L’antagoniste spécifique des α2-agonistes est l’atipamézole. La dose varie de 60 à 120
µg/kg par voie intraveineuse en fonction de la nature de l’acte et les signes de réveil sont
évidents dans les deux minutes qui suivent l’injection. De plus grandes doses peuvent
provoquer une hyperexcitabilité (Walsh, 2003).

La Doxapram est un stimulant du SNC et du système respiratoire. Il ne s’agit pas d’un


antagoniste spécifique des récepteurs α2-adrénergiques. Cependant, il stimule l’axe
cérébrospinal et stimule sélectivement le centre respiratoire, ce qui donne un réveil moyen à
modéré des chevaux en sédation (Figure 3; Muir, 1991a).

D’autres antagonistes sont moins utilisés, car ils produisent le plus souvent des effets
secondaires. Par exemple l’hypotension est retrouvée avec l’utilisation de la tolazoline et de la
yohimbine à la dose de 0.125 mg/kg par voie intraveineuse (Desbrosse et Scicluna, 1991).

4.5. Complications et effets secondaires

 L’ataxie: elle peut être évitée par la réduction de la dose de l’α 2-agoniste et la co-
administration d’un analgésique narcotique ou d’acépromazine (Muir, 1991a). Yamashita et
ses collaborateurs (1999) ont montré que le degré d’ataxie obtenue par l’administration de la
détomidine à la dose de 0.04 mg/kg par voie intraveineuse est similaire à celui obtenu avec
une dose de 1 mg/kg par voie intraveineuse de xylazine, mais avec une durée d’ataxie
prolongée.

64
 Les ruades: Une attention particulière doit être apportée lors des manipulations au niveau
du train postérieur puisque l’animal aura tendance à agir de façon imprévisible en raison de
l’hyperesthésie du train postérieur (Scicluna, 1995). Lors de la manipulation des membres
postérieurs, il est recommandé de combiner la xylazine ou la détomidine avec un opiacé ou
avec l’acépromazine afin de diminuer les risques de ruades et d’ataxie (Blais et Cuvelliez,
1990).
 L’arythmie sinusale, la bradycardie, le bloc auriculo-ventriculaire du premier et de
deuxième degré sont fréquemment observés après injection de xylazine ou de détomidine
(Geiser, 1990).
 Une dépression respiratoire associée à une relaxation prononcée du cartilage alaire et des
muscles laryngés peut entraîner un bruit de ronflement ou une obstruction des voies
respiratoires supérieures, ce qui nécessite une intubation nasotrachéale ou une administration
de l’oxygène, surtout pour les chevaux âgés ou en présence d’une maladie respiratoire (Muir,
1991a).
 Une hyperglycémie (hypoinsulinémie) transitoire aboutit à une augmentation du débit
urinaire dans 30 à 60 minutes après l’injection de la détomidine. Ce phénomène, qui est dose
dépendant, pourrait s’avérer d’importance chez les patients en état de choc et déshydratés
(Hernandez et al., 2002; Blais et Cuvelliez, 1990). L’augmentation du débit urinaire n’est pas
une conséquence de la glucosurie (Dijk et al., 2003; Watson et al., 2002).
 La sudation, la pilo-érection (Muir, 1991a) et l’urticaire (Walsh, 2003) sont aussi
observés avec l’utilisation des α2-agonistes.

5. Les analgésiques opioïdes

La plupart des opioïdes sont des alcaloïdes de l’opium. Les opioïdes ont des effets
pharmacologiques communs qui résultent de la stimulation ou de l’inhibition des récepteurs
opioïdes µ, κ et δ (Nolan, 2000). La découverte des opioïdes endogènes (enképhalines et
endorphines) a permis la compréhension du mécanisme responsable de la douleur (Muir,
1991a). Les opioïdes sont fréquemment combinés avec des sédatifs pour produire la
neuroleptanalgésie (Blais et Cuvelliez, 1990). Les analgésiques opioïdes sont classés en 3
catégories selon les récepteurs cibles (Blais, 1991) :
 Les agonistes (µ) : morphine, péthidine, oxymorphone, fentanyl, alfentanyl, carfentanyl,
étorphine, méthadone.
 Agonistes (κ) antagonistes (µ) : butorphanol, pentazocine, nalbuphine, …etc.

65
 Antagonistes (µ) agonistes (κ) : nalorphine, levalorphine, …etc.
 Antagonistes (µ) : naloxone, …etc.

5.1. Mécanisme d’action

Les opioïdes produisent l’analgésie par la fixation aux récepteurs µ, κ ou δ localisés au


niveau du système nerveux central et périphérique. Certains auteurs suggèrent la présence des
récepteurs opioïdes dans les tissus enflammés au niveau périphérique (Nolan, 2000).

5.2. La pharmacologie appliquée

Selon Muir (1991), les opioïdes produisent la majorité de leurs effets sur le système
nerveux central et le tractus gastro-intestinal. Ces effets incluent l’analgésie, la sédation ou
l’agitation:
Les opioïdes augmentent la tolérance à la douleur, mais le potentiel analgésique de la plupart
des opioïdes n’est pas défini en fonction du type de la douleur (superficielle, profonde ou
douleur viscérale). Par exemple la morphine est plus puissante que le butorphanol dans le
traitement de la douleur superficielle, mais moins efficace que ce dernier dans le traitement de
la douleur viscérale (Muir, 1991a). En outre, plusieurs opioïdes agonistes produisent de
l’analgésie à des doses faibles (Nolan, 2000), mais sans induire le calme et peuvent même
augmenter la réponse du cheval aux stimuli extérieurs (Walsh, 2003).

5.3. Métabolisme et élimination

Les opioïdes ont une faible biodisponibilité par voie orale. Généralement, ils sont bien
absorbés après une injection intramusculaire ou sous cutanée (Nolan, 2000). Les opioïdes sont
métabolisés au niveau du foie et leurs métabolites sont excrétés dans les urines (Blais, 1990).
Le temps de demi-vie plasmatique pour la morphine, la péthidine et la pentazocine est
respectivement de 87, 138 et 97 minutes (Nolan, 2000).

5.4. Utilisation clinique et antagonisme

L’injection intraveineuse des opioïdes produit des degrés variables d’analgésie, une
sédation moyenne, une diminution de la conscience et de l’indifférence par rapport au milieu
extérieure (Muir, 1991a). Les opioïdes sont fréquemment combinés avec l’acépromazine ou
un α2-agoniste (Walsh, 2003).
Le contrôle de la douleur viscérale est bien amélioré lorsque la combinaison xylazine-
butorphanol est utilisée. Il est recommandé d’utiliser de faibles doses des deux analgésiques

66
afin d’éviter de masquer les signes de douleur, le but étant plutôt d’atténuer les signes
cliniques et de diminuer les risques de blessures pour l’animal (Blais et Cuvelliez, 1990).
Ainsi, il sera plus facile d’évaluer l’animal, de faire des recommandations et d’instaurer une
thérapie à plus long terme sans toutefois retarder la décision chirurgicale si le cas le nécessite
(Muir, 1991a).
Par ailleurs, l’administration de la naloxone élimine immédiatement les effets périphérique et
centraux des opioïdes agonistes, y compris la dépression respiratoire, l’activité locomotrice et
l’analgésie. Parfois et paradoxalement, la naloxone élimine aussi l’effet des opioïdes
endogènes (enképhalines et endorphines), ce qui peut provoquer une douleur extrême avec de
l’agitation (Muir, 1991a).

5.5. Complications et effets secondaires

Les complications les plus associés avec l’utilisation des opioïdes sont:
 La dépression respiratoire: La baisse de la fréquence respiratoire et du volume courante
est due à la diminution de la sensibilité du centre respiratoire à l’élévation du taux de co 2. Les
effets de la dépression respiratoire sont plus prononcés chez des chevaux en sédation ou
anesthésiés (Muir, 1991a). Les opioïdes sont des produits suppressifs de la toux (Nolan,
2000).
 La stimulation cardiovasculaire est également favorisée par l’emploi d’opioïdes en
stimulant le système nerveux autonome. Elle est caractérisée par une légère augmentation de
la fréquence cardiaque avec une hypertension (Walsh, 2003 ; Muir, 1991a). Cependant,
L’administration d’un opioïde à un cheval précédemment anesthésié ou en sédation peut
produire une légère baisse de la pression artérielle et de la fréquence cardiaque.
 La baisse de la motilité gastro-intestinale : Au niveau de l’intestin, la plupart des opioïdes
produisent une augmentation du tonus du muscle lisse et des sphincters avec un spasme
intestinal périodique (Nolan, 2000). Souvent, cette période initiale de l’hyper-motilité est
associée avec l’agitation et la défécation. Cette phase initiale est suivie par une baisse de la
motilité intestinale, une diminution du borborygme, un retard de défécation et un
desséchements des matières fécales (Muir, 1991a).
 Les doses élevées ou répétées d’opioïdes produisent une hypersensibilité, une
hyperexcitabilité, de la défécation, une augmentation de l’activité locomotrice, de la sudation,
une tachycardie, de l’hyperventilation et l’augmentation de la température corporelle. Ces
signes peuvent persister pour de longues durées, mais peuvent être diminués ou abolis par

67
l’administration d’un opioïde antagoniste ou une petite dose d’un tranquillisant ou d’un
sédative hypnotique (Muir, 1991a).
5.6. Les doses des principaux opioïdes chez le cheval (tableau 4)

Tableau 4: Dose des principaux opiacés.

La substance La dose (mg/kg) en IV


La morphine 0.05-0.1 (Muir, 1991a)
Le butorphanol 0.01-0.02 (Muir, 1991a)
La péthidine 0.03-0.6 (Muir, 1991a)
La buprenorphine 0.01-0.02 (Muir, 1991a)
La méthadone 0.06 (Desbrosse et Scicluna, 1991)

NB : Les doses utilisées en intramusculaire sont deux fois les doses utilisées par voie
intraveineuse. L’injection intraveineuse de la morphine doit être lente.

5.7. La législation

Selon l’article premier du Dahir du 2 décembre 1922 portant règlement sur l’importation,
le commerce, la détention et l’usage des substances vénéneuses; les opiacés (produits
stupéfiants) appartiennent à la section II du tableau B des substances vénéneuses. Il n’existe
pas de législation propre aux opiacés, mais ils obéissent tous à la même législation des
substances vénéneuse du tableau B.

Unité 2: Agents anesthésiques fixes

Lors d’anesthésie générale fixe, on a recours à plusieurs types de substances comme


les barbituriques, les agents dissociatifs, la guaifénésine ou tout récemment le propofol.

1. Les barbituriques

Les barbituriques sont utilisés chez le cheval comme sédatifs, anesthésiques ou


anticonvulsivants. De légers changements dans leurs structures chimiques induisent un net
changement de leurs effets, de leur durée d’action et de leur utilisation en clinique vétérinaire
(Muir, 1991b). Les barbituriques sont classés selon leur durée d’action. Ainsi, il y a les
barbituriques à action courte ou ultracourte qui sont utilisés en anesthésie et les barbituriques
à action longue comme le phénobarbital qui est utilisé comme sédatif. Le thiamylal et le
thiopental sont les thiobarbituriques les plus utilisés en pratique équine (Muir, 1991b; John
Benson et Thurmon, 1990).

68
1.1. Mécanisme d’action 

Les barbituriques produisent une dépression du système nerveux central qui varie
d’une simple sédation à une anesthésie générale. Ces effets sont dus à une dépression
sélective du système réticulaire et aux réponses polysynaptiques dans toutes les portions du
cerveau ainsi que le tronc cérébral. En périphérie, les barbituriques diminuent la liaison et la
sensibilité de l’acétylcholine aux membranes postsynaptiques. Ainsi, ils procurent une
excellente myorelaxation et potentialisent l’effet des médicaments neuroblocants. Les
barbituriques sont aussi à l’origine de la dépression de la transmission nerveuse au niveau du
ganglion autonome. Ceci explique de façon partielle l’hypotension qui suit une injection d’un
bolus en intraveineuse. (Muir, 1991b).

1.2. Pharmacologie

Les barbituriques produisent une dépression dose dépendante du système nerveux


central, ainsi que du système cardio-respiratoire. L’intensité de ces effets dépend de la dose de
barbiturique, de l’état d’embompoint du cheval et de l’utilisation d’autres produits en
prémédication (Muir, 1991b).

1.3. Biodisponibilité

Les barbituriques sont ionisés en fonction du pH sanguin et de la constante


d’ionisation (pka) (Muir, 1991b).
Les barbituriques doivent être sous forme libre et non ionisée pour pouvoir traverser la
barrière hémato-méningée et induire un effet sédatif ou anesthésique. En effet, les
barbituriques sont des acides faibles, et donc une grande partie reste sous forme non ionisée.
La concentration plasmatique des thiobarbituriques, malgré qu’elle soit élevée au début, chute
rapidement suite à la redistribution de la substance vers les tissus maigres (le muscle, la peau).
L’élimination lente des barbituriques à une importance clinique primordiale chez le cheval,
car une administration répétée aboutit à une accumulation de l’anesthésique et une
augmentation de sa concentration plasmatique. Plus la dose totale administrée des
thiobarbituriques est élevée, plus la durée du réveil sera dépendante du métabolisme hépatique
et de l’excrétion rénale. Une dose totale des thiobarbituriques dépassant 15 à 20 mg/kg
conduit à un réveil prolongé et de mauvaise qualité (Muir, 1991b).

69
1.4. Utilisation clinique 

Le thiopental est utilisé pour des anesthésies de courte durée. Durant l’induction et le
réveil, on peut rencontrer des excitations, une résistance et des incoordinations de la part du
cheval. C’est pour cette raison qu’une bonne prémédication est conseillée.
Les chevaux bien prémédiqués montrent une myorelaxation après 15 à 30 secondes de
l’injection intraveineuse des thiobarbituriques. Le moment de la relaxation du cheval est
reconnu par les rides au niveau de la tête du cheval ou par une respiration profonde. Les
chevaux mal tranquillisés ou mal sédatés peuvent développer des fasciculations musculaires
généralisées ou une rigidité au niveau des membres, et peut même parfois cabrer ou essayer
de tomber en arrière. Une fois couché, la plupart des chevaux deviennent apnéique pour une
période allant de 15-20 secondes à 3 minutes, nécessitant parfois même une stimulation
physique. L’anesthésie est courte (5 à 10 minutes) et ne nécessite pas une analgésie. Le
passage en position debout, pendant le réveil, est généralement rapide, avec une
incoordination qui nécessite l’assistance du cheval jusqu'à l’équilibre (Muir, 1991b).

1.5. Complications

La complication la plus fréquente associée à l’utilisation des barbituriques est l’apnée.


Elle se produit généralement après l’injection des barbituriques et peut durée 1 à 3 minutes et
parfois même pendant plusieurs courtes périodes lors d’une respiration à volume courant
faible. Le degré de l’hypoventilation et la durée de l’apnée sont directement en relation avec
la concentration utilisée, la vitesse de l’injection et la dose totale administrée. Une injection
rapide d’une solution de 10% produit une apnée même si de faibles doses sont utilisées. La
durée de l’apnée ne doit pas dépasser 3 minutes même si la couleur des muqueuses et le pouls
sont normaux.
Un réveil prolongé avec une anesthésie aux thiobarbituriques est à prévoir chez les chevaux
souffrant d’une acidose, d’hypovolémie ou malades, ainsi que chez les poulains de moins de 6
semaines. Une dose total supérieur à 20 mg/kg par voie intraveineuse peut aussi aboutir aux
mêmes résultats (Muir, 1991b). Une injection rapide des thiobarbituriques peut induire une
arythmie ventriculaire, un collapsus cardiovasculaire et la mort.

70
Par ailleurs, les barbituriques potentialisent l’action des anesthésiques dépresseurs du SNC,
accentuent la myorelaxation induite par des myorelaxants à action périphérique et augmentent
la sensibilité du myocarde aux catécholamines (Muir, 1991b).

2. Les agents dissociatifs 

Les anesthésiques dissociatifs incluent la phencycline, la kétamine et la tilétamine. Le


terme dissociatif est repris de la médecine humaine, qui rapporte une dissociation des patients
de leur corps et de leur environnement après avoir reçu de la kétamine. Seules la kétamine et
la tilétamine sont devenues populaires par leur action courte et leur utilisation en induction
pour l’anesthésie gazeuse chez les chevaux. La tilétamine est disponible en association avec le
zolazepam (Muir, 1991b).

2.1. Mécanisme d’action

La kétamine diminue ou altère la réponse du SNC aux stimuli sensoriel sans bloquer
le troc cérébral ou les voies spinales. La dépression du SNC se fait au niveau du thalamus, du
centre de la douleur et très faiblement au niveau de la formation réticulée. Toutefois, il y a
activation des zones subcorticales et de l’hippocampe (Muir, 1991b).

2.2. Pharmacologie appliquée

La kétamine et la tilétamine/zolazepam produisent des effets pharmacologiques


variables selon la dose et la substance utilisée en prémédication.
Les dosages cliniques ne détériorent pas sérieusement la fonction respiratoire, néanmoins, une
légère tendance à l’apnée et à la ventilation est rapporté.
Les réflexes pharyngés et laryngés ne sont pas abolis. Par conséquent, il y a une difficulté
lors d’intubation trachéale (Muir, 1991b). La fréquence cardiaque, l’éjection cardiaque, la
pression artérielle et la température corporelle peuvent augmenter après une injection
intraveineuse de la kétamine. Il y a aussi une augmentation de la concentration sanguine de la
norépinephrine et de l’épinephrine. La résistance vasculaire périphérique ne change pas ou
augmente légèrement. De ce fait l’augmentation de la fréquence cardiaque produit une nette
augmentation de la consommation en oxygène par le myocarde (Muir, 1991b; John Benson et
Thurmon, 1990).

71
Le débit sanguin cérébral, le taux du métabolisme et la pression intracrânienne augmentent
avec la kétamine. Par conséquent, elle est contre-indiquée en cas de traumatisme crânien ou
chez des chevaux avec une pathologie du SNC mal connue (Muir, 1991b).

2.3. Biodisponibilité

La kétamine est métabolisée en grande partie au niveau du foie (approximativement


60%) et les 40% restantes sont éliminées inchangées au niveau des urines (John Benson et
Thurmon, 1990). Le réveil est dû à la grande et rapide distribution sanguine, qui est similaire
à celle des thiobarbituriques. La dégradation rénale ou hépatique de la kétamine n’affecte pas
sa durée d’action de façon significative après une seule administration. Cependant, des
administrations continues ou une perfusion de la kétamine induit une phase d’élimination
prolongée, ce qui correspond à une durée de réveil plus longue (Muir, 1991b).

2.4. Utilisation clinique et antagonisme

La kétamine et la tilétamine/zolazepam sont cliniquement utilisés en association avec


des sédatifs, des myorelaxants et des analgésiques afin de produire une anesthésie
intraveineuse de courte durée et pour induction des chevaux (Tableau 05). Elles sont aussi
administrées lors d’anesthésie générale pour l’approfondir et améliorer le degré d’analgésie.
L’utilisation de la kétamine par voie intramusculaire est déconseillée du fait de sa longue
absorption et élimination, ce qui favorise l’apparition d’effets secondaires. Une
administration de la xylazine et ou de la guaïfénésine avant ou avec la kétamine sont deux
combinaisons d’anesthésie intraveineuse de courte durée (Muir, 1991b).
Pour des chirurgies longues, qui peuvent aller jusqu’à deux heures, on a décrit l’utilisation
chez les poneys d’une combinaison de xylazine, kétamine et de guaïfénésine en bolus suivie
d’une perfusion de ce mélange (Muir, 1991b).

Tableau 5: Protocoles pour l’anesthésie générale (Muir, 1991b).

La substance La dose (mg/kg) La durée d’action (min)


Xylazine 1,1 5 – 15
Kétamine 1,5 – 2,0
Détomidine 5 – 15µg/kg 10 – 25
Kétamine 1,5 – 2,0
Guaifénésine 25 – 50 15 – 25

72
Kétamine 1,5 – 2,0
Xylazine 0,5 – 1,0 20 – 30
Guaifénésine 15 – 25
Kétamine 1,5 – 2,0
Diazépam 0,01 – 0,02
Xylazine 0,5 – 1,0 10 – 20
Kétamine 1,5 – 2,0
Une administration de la xylazine (0,5 à 1,1 mg/kg en IV) ou de la détomidine (10-20
µg/kg en IV) suivi par l’injection de la kétamine (1,5 à 2,2 mg/kg en IV) après 2 à 5 minutes,
produit une induction calme et sans incidents (Giordano, 1997; Muir, 1991b; Scicluna, 1995g;
Fontaine et Hanse, 2001b). La xylazine produit une nette sédation, une myorelaxation et une
analgésie. Les chevaux deviennent ataxiques en 20 à 30 secondes après administration par
voie intraveineuse de la kétamine, fléchissent les postérieurs avant de se mettre en position
sterno-abdominale (Muir, 1991b).
Les réflexes pharyngés et laryngés sont toujours actifs. Les réflexes oculaires et palpébraux
existent toujours et ne peuvent pas être utilisés pour juger de la profondeur de l’anesthésie.
La pression intraoculaire ne change pas ou augmente très légèrement. Le nystagmus est
fréquemment présent. La respiration est initialement déprimée de façon transitoire. La
glycémie peut augmenter, ainsi que la pression artérielle si la détomidine est utilisée en
prémédication (Muir, 1991b).

2.5. Complications

Les complications les plus fréquentes lors de l’utilisation de la kétamine et de la


tilétamine/zolazepam sont l’échec de l’induction, une courte durée des effets anesthésiques et
l’excitation pendant le réveil. Des doses additionnelles de kétamine sont généralement
inefficaces pour l’amélioration de l’anesthésie. Au contraire, ils prolongent la durée
d’élimination de la substance et donc un réveil stressant et prolongé.
De doses élevées de kétamine induisent une dépression directe du myocarde et peuvent initier
une déficience du myocarde. Ceci aboutit à une hypotension et à l’apparition d’oedème
pulmonaire. Le bloc auriculo-ventriculaire de second degré, la fibrillation atriale, la
dépolarisation prématurée du ventricule et la mort peuvent survenir lors de l’association
xylazine/kétamine (Muir, 1991b).

73
3. Le propofol

C’est un alkylphenol, utilisé pour des anesthésies de courte durée chez les chevaux,
allant de 15 à 20 minutes sur des chevaux calmes.
Des chevaux prémédiqués avec de la xylazine ou la détomidine, suivi 5 minutes après du
propofol par voie intraveineuse à la dose de 2mg/kg s’endorment dans 30 à 50 secondes sans
incidents, avec une facilité de l’intubation endotrachéale (Frias et al., 2003).
La fréquence respiratoire et le volume minute diminuent après l’induction conduisant à une
hypoxémie. En plus, quelques cas d’apnée ont été aussi rapportés (Muir, 1991b).
Les réflexes oculaires (palpébrales et cornéen) sont présents. Le nystagmus et les contractions
musculaires peuvent être présent le long de l’anesthésie. Le réveil est généralement rapide et
sans incidents même après une longue perfusion du propofol. Toutefois, quelques chevaux
sont extrêmement ataxique et nécessitent une assistance pour se mettre debout. Une fois
debout, les chevaux peuvent se déplacer et sont capables de manger et de boire après 60
minutes (Muir, 1991b).
Le propofol est rapidement métabolisé au niveau du foie, et contrairement aux
thiobarbituriques, il n’a pas d’effet cumulatif. Par conséquent, une perfusion du propofol ou
des administrations répétées sont sans répercussions sur le réveil (Taylor et clark, 1999; Muir,
1991b).

Unité 3: Myorelaxants centraux

Les myorelaxants à action centrale sont utilisés, avec les thiobarbituriques, les agents
dissociatifs et les sédatifs/analgésiques, pour produire une anesthésie intraveineuse de courte
durée. Les plus utilisés sont la guaïfénésine et le diazépam. Ce dernier est parfois utilisé lors
de l’association xylazine/kétamine pour améliorer la myorelaxation (Muir, 1991b).
La guaïfénésine se présente sous forme de poudre blanche, soluble dans une solution saline de
0,9% ou du dextrose à 5%. En pratique, on utilise des solutions qui varient entre 5% et 15%.
Elle nécessite fréquemment un réchauffement pour éviter sa précipitation.
Les solutions de guaïfénésine d’une concentration de plus de 15% sont difficiles à maintenir
en solution et peuvent être à l’origine d’hémolyse, d’hémoglobinurie et d’urticaire chez les
chevaux. La guaïfénésine est utilisée seulement par voie intraveineuse (Muir, 1991b).
Le couchage du cheval nécessite souvent de grande quantité de guaïfénésine. Par conséquent,
on a besoin d’un cathéter en place et un système à haut débit. La dose de guaïfénésine qui

74
induit le couchage chez le cheval (100 à 150mg/kg) est 30% celle qui provoque des
complications cardiovasculaires et la mort chez le cheval (Muir, 1991b).

1. Mécanisme d’action 

Le mécanisme d’action de la guaïfénésine est très peu connu. C’est une substance
myorelaxante à action centrale. Si elle est utilisée à la dose qui produit le couchage chez le
cheval, elle induit une sédation, une ataxie et une légère analgésie (Johnson, 2000; Muir,
1991b).

2. Pharmacologie appliquée

Les doses de guaïfénésine nécessaires pour produire le couchage chez le cheval


n’induisent pas de changement de la fréquence respiratoire, de la fréquence cardiaque, de la
pression artérielle pulmonaire ou de l’éjection cardiaque.
La Pa co2 reste inchangée et la Pa o2 diminue momentanément après le couchage du cheval en
décubitus latéral. La perfusion continue de la guaïfénésine induit une acidose respiratoire.
La guaïfénésine est fréquemment utilisée en association avec d’autres substances: les sédatifs
(xylazine, détomidine), les anesthésiques (thiobarbituriques, kétamine) ou les anesthésiques
gazeux (halothane, isoflurane) pour induire le couchage et l’anesthésie chez les chevaux. La
guaïfénésine traverse la barrière placentaire, sa concentration dans le sang du fœtal est de 30
% que celle dans la circulation maternelle. Néanmoins, les poulains ne montrent pas de
signes de dépression et réagissent à la manipulation physique favorablement. Elle ne
prédispose pas à un poulinage prématuré ou à un avortement chez la jument gestante (Muir,
1991b).

3. Biodisponibilité

La guaïfénésine est métabolisée au niveau du foie, où elle est conjuguée en


glucoronide et excrétée au niveau des urines. Sa demi-vie est d’environ 60 à 80 minutes. Par
conséquent, une perfusion ou une administration semi continue conduit à une accumulation et
à un réveil prolongé. Cette complication a été cliniquement observée sur quelques chevaux et
ânes qui nécessitaient 4 à 8 heures pour se mettre debout après 3 heures de perfusion de la
guaïfénésine. (Muir, 1991b).

75
4. Utilisation clinique

La dose moyenne pour coucher un cheval varie entre 100 à 150 mg/kg, dont
l’administration nécessite 3 à 5 minutes avec une solution de 5 ou 10%. La plupart des
chevaux deviennent ataxiques et nécessitent une assistance afin de prévenir des accidents lors
de la chute. Un maximum d’incoordination, d’ataxie et de résistance au niveau des membres
antérieurs apparaît quand la dose administrée varie entre 75 à 100mg/kg (Muir, 1991b).
La guaïfénésine est compatible avec toutes les substances utilisées pour la
prémédication et l’induction du cheval. En plus, la guaïfénésine à une grande marge de
sécurité. En effet, la quantité utilisée pour coucher un cheval est le quart à la moitié de la dose
nécessaire pour produire des effets secondaires (Muir, 1991b).
Le réveil après une administration de guaïfénésine se fait de façon graduelle, sans
incidents. Les chevaux, dans une salle calme et un sol non glissant, passent en décubitus
sternal puis se mettent sur pieds, après un ou deux essais. Il est rare qu’un cheval s’excite ou
se stress durant le réveil, nécessitant une sédation ou une assistance pour se mettre debout
(Muir, 1991b).

5. Complications

La guaïfénésine est l’une des substances les plus sûres sur le marché. A part les
injections périvasculaires qui conduisent à une thrombophlébite ou une hémolyse, la
guaifénésine n’a pas d’autres complications majeures. Occasionnellement, on observe de
l’urticaire chez les chevaux qui ont reçu des solutions d’une concentration supérieure à 10 %.
Des doses élevées de guaïfénésine peuvent produire une apnée ou une hypotension. Une
respiration irrégulière avec des crises d’apnée est un signe d’un surdosage, qui apparaît
précocement au collapsus cardiovasculaire. Dans ce cas la dopamine et la dobutamine peuvent
être utilisées pour stimuler la contraction cardiaque, l’éjection cardiaque et la pression
artérielle (Muir, 1991b; John-Benson et Thurmon, 1990).

Unité 4: Anesthésiques gazeux

Les anesthésiques gazeux ont une action très puissante avec un faible indice
thérapeutique. Par conséquent, ils doivent être utilisé dans des cliniques bien équipées avec
une grande précaution (Mollereau et al., 1995). La nature moléculaire des anesthésiques
volatiles et leurs propriétés physico-chimiques sont importantes dans la détermination de leur
action et la sécurité de leur administration (Steffey, 1991).

76
1. Les propriétés physico-chimiques

L’anesthésiste choisit la substance appropriée pour chaque situation donnée en se


basant sur les propriétés physico-chimiques des anesthésiques gazeux. Ces propriétés
déterminent la méthode d’acheminement et d’administration et influencent leur assimilation et
leur élimination. Les premiers anesthésiques volatiles étaient inflammables et susceptible de
causer des explosions. Avec le développement des anesthésiques non inflammables, leur
utilisation est devenu obligatoire surtout avec l’utilisation de plus en plus croissante des
équipements électroniques dans la salle opératoire. Les avantages des halogènes (surtout le
fluor) en chimie, ont permis de synthétiser des éthers d’halogènes et des hydrocarbonés, qui
sont des substances puissantes non-inflammables. Mais malheureusement, les ions
d’halogène, spécialement le fluor, sont toxiques pour certaines tissues comme les reins (Hall
et al., 2002).
La solubilité des anesthésiques volatiles est généralement exprimée en terme de
coefficient de partition. C’est le pourcentage de concentration de l’anesthésique dans deux
milieux après l’établissement de l’équilibre entre les deux phases. Par conséquent, il est
conseillé de comparer le coefficient de partition de tous les anesthésiques à la même
température, de préférence à la température corporelle ou généralement 37C° (Tableau 06 et
07). A l’équilibre, la pression partielle des anesthésiques dans les deux phases sont les mêmes,
mais la concentration entre les deux phases peut largement différée. Ainsi, le coefficient de
partition décrit l’ampleur de la différence du volume d’un anesthésique entre deux phases
quand leurs pressions partielles sont égales (Steffey, 1991).
Par exemple, pour un anesthésique X avec un coefficient de partition sang/air de 15, signifie
que la concentration de l’anesthésique est 15 fois supérieure dans le sang par rapport à l’air.
Toutefois, la pression partielle de l’anesthésique est la même dans les deux phases.
Alternativement, si on considère un anesthésique Y dont le coefficient de partition est de 1,4.
L’anesthésique Y est 1,4 plus soluble dans le sang par rapport à l’air. L’importance clinique
de cet exemple est que plus l’anesthésique à un coefficient de partition grand, plus l’induction
de l’anesthésie est rapide. Il y a aussi deux autres coefficients de partition utilisés en
évaluation de l’utilité clinique des anesthésiques: Le coefficient de partition lipide/gaz et
caoutchouc/gaz. Le premier est inversement corrélé avec la capacité de l’anesthésique et sa
capacité de se fixer aux lipides. Le deuxième décrit l’absorption de l’anesthésique par le
caoutchouc, car l’absorption de l’anesthésique dans le caoutchouc retarde l’atteinte d’une
concentration adéquate d’anesthésique pour le patient (Steffey, 1991).

77
2. La concentration alvéolaire minimale (MAC)

Le MAC a été décrit pour la première fois en 1963 par Markel et Eger comme l’indice
majeur de la puissance des anesthésiques. Il est défini comme étant la concentration minimale
alvéolaire d’un anesthésique gazeux à 1 atmosphère qui prévient les mouvements des muscles
squelettiques en réponse à un stimulus douloureux. Il correspond à la dose à laquelle 50% des
animaux sont anesthésiés. Il faut savoir que le MAC correspond à la concentration au niveau

78
Tableau 6: Quelques propriétés physicochimiques des anesthésiques gazeux utilisés en
médecine vétérinaire (Kronen, 2003).

Propriété Halothane Isoflurane Enflurane Sevoflurane Desflurane

Formule

Methyl Methyl Methyl Methyl


Type de la Alcalin Ethyl Ethyl Isopropyl Ethyl
substance Ether Ether Ether Ether
Odeur Doux Piquant, Piquant, Pas Piquant,
Éthéré Éthéré Doux Éthéré
Poids
moléculaire (D) 197 185 185 200 168
Point d’ébullition
(760mmHg,ºC) 50.2 48.5 56.5 58.5 22.8
Pression de
vapeur (mmHg, 244 240 172 170 669
20ºC)
stable en chaux
sodée (40ºC) Non Oui Oui Non Oui
Réaction avec le
métal Oui Non Non Non Non
mL vapeur / mL
liquide (20ºC) 227 194.7 197.5 182.7 209.7
conservateurs Thymol Non Non Non Non

Tableau 7: Quelques valeurs de cœfficients de partition pour des anesthésiques gazeux (Hall
et al., 1999).
Coef eau/gaz Coef sang/gaz Coef huile/gaz
L’anesthésique
Cyclopropane 0,21 0,55 11,5
Desflurane 0,23 0,42 18,7
Enflurane 0,78 1,90 98,00
Ether 13,00 12,00 65,00
Halothane 0,80 1,94 220,00
Isoflurane 0,62 1,4 97,00
Methoxyflurane 12,00 970,00
Protoxyde d’azote 0,47 0,47 1,40
Sevoflurane 0,36 0,6 53,00
des alvéoles et non pas la concentration inspirée ou la concentration d’un vaporisateur
spécifique. En plus, le MAC est défini en terme de pourcentage d’une atmosphère. Il

79
représente donc la pression partielle au niveau alvéolaire d’un anesthésique donné. La
concentration de l’anesthésique dans l’air ou l’oxygène est proportionnelle à la pression
partielle (Touzot-Jourde, 2003; Steffey, 1991):

La concentration en volume (%) =


La pression partielle / la pression totale (gle 1 atmosphère) X 100

Le methoxyflurane est l’anesthésique le plus puissant (avec le MAC le plus faible : 0,3) et
l’oxyde d’azote est le moins puissant (Tableau 8 et 9). Une anesthésie générale des chevaux
adultes est impossible dans les conditions ambiantes avec le protoxyde d’azote seul. On peut
aussi noter que 0,9% d’Halothane produit une anesthésie similaire à 1,3% de l’isoflurane
(Steffey, 1991). On a aussi rapporté que l’utilisation de la détomidine diminue le besoin
anesthésique en isoflurane (Steffey et Pascoe, 2002).

Tableau 8: La valeur du MAC de certains anesthésiques gazeux Chez les chevaux (Steffey, 1991).

L’anesthésique MAC La concentration utile délivré (en %)


Induction Maintenance
Enflurane 2,1 4–7 2–5
Halothane 0,9 3–5 1–3
Isoflurane 1,3 3–5 1 – 3,5
Methoxyflurane 0,3 3 0,2 – 1,5
Protoxyde d’azote 205 60 < ou = 50

3. La pharmacocinétique des anesthésiques gazeux 

La pression partielle alvéolaire en anesthésique est le résultat d’un équilibre entre


l’apport en anesthésique et l’assimilation par le sang au niveau du poumon. Le taux et la
quantité de l’anesthésique délivrés aux alvéoles dépendent de la concentration inspirée et de la
ventilation alvéolaire. L’augmentation de la concentration inspirée, ainsi que la ventilation
alvéolaire améliore l’assimilation des anesthésiques et augmente la pression partielle de
l’anesthésique au niveau alvéolaire et donc une induction plus rapide de l’anesthésie.

Tableau 9: La concentration alvéolaire moyenne (MAC en %) de quelques anesthésiques


gazeux chez le cheval (Kronen, 2003).

80
Anesthésiques gazeux MAC (%)
Halothane 0.88
Methoxyflurane 0.28
Isoflurane 1.31
Enfleurer 2.12
Sevoflurane 2.31, 2.84
Desflurane 7.6 (à600 m d’altitude), 8.06
Protoxyde d’azote 205
Xénon ND (119, chien; 71, humain)

ND: pas déterminé


Contrairement, une diminution de la pression partielle inspirée ou de la ventilation, diminue la
pression partielle alvéolaire en anesthésique et retarde l’induction de l’anesthésie (Steffey,
1991).
Plusieurs facteurs intervenant dans la diminution de la pression partielle alvéolaire
sont identiques à ceux qui contrôlent son augmentation. On trouve: la ventilation alvéolaire,
la solubilité de l’anesthésique et le volume du débit cardiaque. La ventilation alvéolaire est le
facteur principal à court terme. La fréquence de respiration et le volume respiratoire effectif
(le volume courant moins l’espace mort physiologique) déterminent l’importance de la
ventilation alvéolaire. Une augmentation ou une diminution de la fréquence respiratoire
n’implique pas une élévation ou une dépression de la ventilation alvéolaire (Steffey, 1991).
La biotransformation des anesthésiques gazeux se produit essentiellement au niveau
du foie et à des degrés moins au niveau des poumons, des reins et du tractus intestinal
(Steffey, 1991).

4. La pharmacodynamie: l’action et la toxicité des anesthésiques gazeux

L’action des anesthésiques gazeux sur les organes représente en général les effets
secondaires qui accompagnent l’anesthésie générale, dont la connaissance est obligatoire pour
un bon déroulement de l’anesthésie. L’influence des anesthésiques gazeux sur le système
circulatoire, respiratoire et autre support de vie peut être général (commune à tous les
anesthésiques) ou spécifique (Steffey, 1991).
5. Etude spéciale

81
Au Maroc, le seul anesthésique gazeux utilisé, que ça soit en médecine vétérinaire ou en
médecine humaine est l’halothane.

5.1. L’halothane

a) Les effets sur la fonction cardiovasculaire

L’halothane provoque une dépression cardiovasculaire dose-dépendante chez les


chevaux, les poneys ainsi que d’autres espèces (Hall et al., 2002; Taylor et clark, 1999;
Steffey, 1991). Ceci est dû principalement à son effet inotrope négative (Touzot-Jourde, 2003;
Hall et al., 2002).
L’halothane peut augmenter l’automaticité du muscle cardiaque. Des arythmies spontanées
ont été reportées chez les chevaux anesthésiés à l’halothane, mais les expériences cliniques et
les laboratoires rapportent une incidence très faible. Des impulsions des sites ectopiques,
provenant de l’atrium ou spécialement des ventricules sont possible en réponse aux
catécholamines endogènes ou iatrogènes (Steffey, 1991).
L’arythmie durant l’anesthésie à l’halothane est encore augmentée par l’administration des
médicaments sympathomimétiques (éphédrine, norepinephrine, phényléphrine, dopamine,
dobutamine et l’isoproterenol) utilisés pour augmenter la pression artérielle et améliorer la
fonction du système circulatoire. L’incidence des arythmies ventriculaire est basse avec les
doses cliniques de l’éphédrine et de la phényléphrine.

 
 La pression sanguine artérielle systémique

L’halothane diminue la pression sanguine artérielle. L’importance de cette diminution


est fonction de la concentration alvéolaire en anesthésique. La diminution de la pression
artérielle qui accompagne l’augmentation de la concentration alvéolaire en halothane est en
relation avec une diminution du débit cardiaque (Steffey, 1991; Taylor et clark, 1999).
Enfin, la prémédication à la xylazine ne semble pas affecter la réponse du système
cardiovasculaire à la dobutamine  des chevaux anesthésies par l’halothane (McMurphy et al.,
2003).

 Les modificateurs des effets circulatoires

82
L’influence de la ventilation à pression positive est probablement en relation, au
moins, à deux facteurs. Le premier est une élévation de la pression intrathoracique induisant
une dépression du retour du sang vers le cœur et une diminution de son volume systolique par
la ventilation mécanique. Le deuxième, c’est que l’halothane déprime la ventilation et induit
une augmentation dose dépendante de la PaCO2 au niveau du sang artériel.
L’effet net de l’hypercapnie chez les animaux normalement anesthésiés est une
intensification de l’activité nerveuse du système sympathique, qui à son tour induit une
augmentation du débit cardiaque et la pression artérielle systémique. La dépression de la
circulation sanguine qui accompagne la ventilation mécanique des poumons reflète une
réduction ou une absence de l’impacte sur la stimulation du système nerveux sympathique dû
à une accumulation du dioxyde de carbone (Steffey, 1991).
La stimulation douloureuse peut augmenter la pression artérielle à des niveaux faibles
d’halothane. L’hypertension peut se produire parallèlement avec la douleur. L’importance de
cette augmentation de la pression artérielle accompagne la stimulation douloureuse de façon
variable, en diminuant avec la durée de la stimulation et avec l’augmentation de la
profondeur de l’anesthésie. Les chevaux en décubitus latéral montrent une augmentation
temps dépendante de la pression artérielle, du volume systolique et du débit cardiaque. Des
ajustements temps dépendants sont notés sans se soucier du mode de la ventilation, mais peut
être modifié par le positionnement du corps (Steffey, 1991).
Enfin, les traitements antérieurs ou concourants peuvent influencer la fonction
cardiovasculaire en altérant les besoins anesthésiques (MAC) ou par leurs propres effets
cardiovasculaires (Steffey, 1991).

b) Effets sur la fonction respiratoire 

L’halothane induit une dépression dose dépendante du système respiratoire, qui est
caractérisée par une augmentation du PaCO2 dans le sang artériel et une diminution de la
capacité d’oxygénation du sang artériel. L’importance de cette dépression, pour une dose
donnée d’halothane, est sensiblement plus grande chez les chevaux par rapport aux autres
espèces étudiées incluant l’homme (Steffey, 1991).

 Les modificateurs de la réponse ventilatoire

83
Afin de compenser la dépression du système respiratoire, la ventilation est
fréquemment assistée ou contrôlée mécaniquement.
L’anesthésiste détermine le volume courant du cheval par une ventilation assistée, par la suite
le cheval régule sa propre fréquence respiratoire. Par conséquent, la ventilation assistée peut
améliorer l’efficacité de l’oxygénation sanguine et diminue l’effort de la respiration, mais
elle n'est pas particulièrement efficace pour abaisser la PaCO2 (Steffey, 1991). La stimulation
douloureuse qui accompagne la chirurgie peut induire un éveil suffisant du SNC pour
augmenter la ventilation. Cette augmentation peut être suffisante pour diminuer la PaCO 2 de 5
à 10mmHg (Steffey, 1991).

c) Complications et inconvénients

 Les effets sur la fonction hépatique

Tous les anesthésiques gazeux récents sont capables de provoquer une hépatoxicité
chez les animaux de laboratoires. Le témoin de cette lésion peut varié d’une simple à une
élévation modérée des enzymes hépatiques dans le plasma. Dans des cas très rares, surtout
chez les humains, on peut avoir une défaillance totale de la fonction hépatique par une
nécrose centro-lobulaire dont l’incidence augmente avec l’utilisation de l’halothane.
Cependant, il est très rarement reporté chez les équidés.
Des études cliniques et de laboratoire, utilisant des chevaux et des poneys, indiquent
qu’il y a une altération de la fonction hépatique et de l’intégrité des cellules hépatiques lors
de l’anesthésie à l’halothane. En effet, les chevaux anesthésiés à l’halothane pour une durée
de plus de 3 heures sont prédisposés à développer une concentration élevée d’enzymes
hépatiques au niveau du sérum par rapport à une exposition multiple mais à courte durée.
L’hypotension artérielle prolongée amplifie l’importance et la durée de l’augmentation de la
concentration des enzymes hépatiques après une anesthésie à l’halothane (Steffey, 1991).

 Les effets sur le rein

Steffey (1991) a rapporté qu’il y a une diminution du débit sanguin rénale de 36%
chez les poneys anesthésiés à l’halothane avec une concentration alvéolaire minimale de
1,0%. Et il l’est encore d’avantage avec l’augmentation de la concentration alvéolaire
d’anesthésique. La diminution de la dose et de la durée d’exposition à l’anesthésique, ainsi
que l’apport de liquides polyioniques diminuent l’impacte de l’anesthésique (Steffey, 1991).

84
d) Autres effets

 L’hyperthermie maligne

C’est l’une des complications graves, pouvant même aboutir à la mort de l’animal. Le
fait de la qualifier de maligne est dû à sa rapidité de progression vers l’irréversibilité. Elle est
fréquemment reportée chez les suidés et rarement chez l’homme. Elle est caractérisée par une
augmentation rapide de la température corporelle chez les individus anesthésiés avec un
mélange ou une technique incluant l’halothane (Steffey, 1991).

 Changements des composants sanguins

Les résultats de plusieurs études sur des chevaux anesthésies à l’halothane indiquent
qu’il n’y a pas de changements cliniques importants des niveaux d’électrolytes au niveau du
sérum pendant et après l’anesthésie. La glycémie augmente légèrement après l’anesthésie et il
y a aussi une leucocytose pendant une à deux journées après une anesthésie à l’halothane. Ces
changements sont considères sans importance clinique (Steffey, 1991).
L’anesthésie à l’halothane est associée à une diminution moyenne et temporaire dans le
nombre et la fonction des plaquettes sanguines. Le retour à la normale se fait dans 24 heures
après le réveil. L’agrégation plaquettaire est significativement diminuée au cours de
l’anesthésie et même jusqu'à 4 jours après l’anesthésie (Steffey, 1991).

5.2. Les gaz anesthésiques: le protoxyde d’azote

Il est fréquemment utilisé comme un gaz vecteur pour les autres anesthésiques gazeux
ou comme un moyen supplémentaire pour les anesthésiques fixes. Ces effets bénéfiques sont
un réveil et une induction rapides, ainsi qu’une dépression minime du système
cardiovasculaire et une réduction de la dose des anesthésiques administrés en parallèle
(Steffey, 1991).
L’utilisation du protoxyde d’azote est limitée en anesthésie équine, car il nécessite l’utilisation
des concentrations élevées (entre 50 à 75 vol%). Par conséquent, la concentration d’oxygène
inspiré varie entre 25 à 50%. Ainsi, son utilisation est associée à un grand risque d’hypoxémie
si on le compare avec les protocoles utilisant comme gaz vecteur l’oxygène. En plus,
l’élimination de grand volume de protoxyde d’azote, jusqu’à 10% ou plus du gaz expiré (Hall
et al., 2002; Taylor et clark, 1999; Steffey, 1991), surtout au début de l’anesthésie, diminue la

85
concentration alvéolaire de l’oxygène ce qui peut à son tour induire une hypoxémie (Hall et
al., 2002; Steffey, 1991).
Enfin, la pression partielle élevée du protoxyde d’azote dans le sang et son bas coefficient
partielle sang/gaz facilite sa diffusion dans les poches contenant de l’air. Ainsi, il y a une
augmentation de leur volume due à la faible solubilité et à la grande perméabilité du
protoxyde d’azote. La conséquence la plus fréquente est le gonflement abdominal et l’iléus du
tractus gastro-intestinal (Taylor et clark, 1999; Steffey, 1991).
Parmi ses avantages, la facilité de l’induction du poulain lors de l’anesthésie gazeuse. En
effet, lors de l’induction avec le protoxyde d’azote et un autre anesthésique gazeux (halothane
ou l’isoflurane) il y a une grande assimilation du protoxyde d’azote au niveau pulmonaire, qui
à son tour augmente la concentration alvéolaire du second anesthésique. Ce phénomène est
connu par « second gaz effect» (Hall et al., 2002; Steffey, 1991). Toutefois, son utilisation
chez les équidés est limitée comparativement aux humains, vue que ses inconvénients
l’emportent sur ses avantages (Steffey, 1991).

5.3. Les concentrations résiduelles des anesthésiques gazeux : exposition du


personnelle.

Dans la salle opératoire, le personnel est en risque d’exposition chronique à de faibles


doses d’anesthésiques par des fuites au niveau du circuit anesthésique (surtout l’halothane), ce
qui peut constituer un danger pour la santé. Comme la mortalité fœtale, l’avortement, les
malformations néonatales ou même le cancer (Tableau 10).

Tableau 10: Les normes d’expositions standard aux gaz (Hall et al., 2002).

L’anesthésique La norme
(ppm)
Halothane 10
Isoflurane 50
Protoxyde d’azote 100

86
Module 3: Contention physique et chimique

Unité 1: La Contention physique

Le cheval étant anxieux, craintif et émotif de nature. Il est souvent nécessaire d’avoir
recours à une contention physique pour la réalisation de certaines manipulations,
comme l’examen physique, les injections intramusculaires ou intraveineuses, le sondage naso-
oesophagien, le couchage du cheval, …etc. Par ailleurs, l’endroit doit être tranquille et libre
d’obstacles qui pourraient mettre en danger le cheval et le manipulateur (Desbrosse et
Scicluna, 1991). Quelque soit le moyen utilisé, la contention physique doit toujours être
réalisée avec calme et sang froid, surtout chez le poulain. Le praticien devra évaluer l’aptitude
du propriétaire à la réaliser, d’autant plus que le vétérinaire est le seul responsable de la
contention (Scicluna, 1995b). Pour se faire, le praticien peut utiliser plusieurs méthodes et
instruments.

1. L’attache

Il faut toujours avoir un aide à la tête tenant le licol pour la mise en confiance et la
tranquillité de l’animal. Les animaux qui « tirent au renard » sont bien sûr à haut risque et il
vaut mieux s’informer sur cette éventualité auparavant.

Il faut que le cheval dispose d’un licol pour pouvoir réaliser l’attache. Elle est assurée
à l’aide d’une ou deux longes, en nylon ou en cuir. Les nœuds doivent être rapides et faciles à
défaire. Une longe d’environ 1,5 à 2 mètres est fixée à l’anneau sous la ganache (Photo 4).
Dans le cas des chevaux difficiles, deux longes fixées de part et d’autre du licol au niveau de
l’anneau sont parfois nécessaires (Fontaine et Hanse, 2001a).

Le sol doit être stable et non glissant, ni trop dur. Le cheval ne doit pas être coincé
contre un mur sur lequel il pourrait prendre appui, taper, se blesser ou se laisser tomber. Ce
type de contention peut se compliquer par des traumatismes suites à des réactions brusques
dues à l’intolérance à cette méthode de contention (Scicluna, 1995b).

2. Travail et barre de contention

Le principe de ce type de contention réside dans la limitation de l’espace autour de


l’animal et une contention simple qui diminue ses mouvements et potentialise la
neuroleptanalgésie (Scicluna, 1995b).

87
Le travail est fermé en avant et en arrière par deux cordes, deux portes ou deux barres.
Parfois, on ne ferme pas le travail devant l’animal. L’utilisation des cordes, dont les nœuds
sont faciles à défaire, est préférée, dans le but d’intervenir rapidement en cas de compression
de la trachée contre les moyens de fermeture du travail (Beard, 1991). Cet incident arrive
souvent après une sédation à l’aide des α2-agonistes (Photo 5).

La précaution à prendre dans ce type de contention consiste à éviter de mettre entre les barres
du travail et le cheval des objets qui peuvent provoquer des traumatismes lors des réactions
brusques. Mais aussi, il ne faut pas que le praticien glisse sa jambe à l’intérieur du travail
(Scicluna, 1995b).
Comme complication de ce type de contention, on peut citer les chutes au sol, la
dépression respiratoire par compression de la trachée contre la porte, la barre ou la corde du
travail, le risque de sauts ou de retournements, le déficit proprioceptif et l’ataxie post-sédation
à la sortie du travail (Desbrosse et Scicluna, 1991).

3. Le Tord-nez

Le principe de la contention par le tord-nez réside dans la génération de douleur par


l’application de tord-nez qui détourne l’attention de l’animal et incite l’organisme à produire
les endorphines. Lorsqu’une neuroleptanalgésie est installée, le tord-nez est en général bien
supporté et potentialise la sédation (Scicluna, 1995b).

Le tord-nez est formé d’un manche dont l’extrémité est percée par un canal, permettant le
passage d’un morceau de corde (Photo 6).

La pose du tord-nez n’est pas toujours facile et il est important de savoir aborder le
cheval. Pour se faire, le geste de la main présentant le tord-nez ne doit pas être rapide ni se
faire de face afin d’éviter un brusque relever de la tête du cheval. L’approche du cheval doit
se faire par l’encolure. La main aborde successivement la joue puis la commissure des lèvres
pour atteindre enfin les naseaux (Photo 7). De la même façon le tord-nez peut être appliqué au
niveau des oreilles, mais ce dernier emplacement est moins indiqué (Photo 8). La pose du
tord-nez peut parfois être à l’origine de complications telles que des blessures ou des
traumatismes généraux suite aux réactions brusques du cheval (Scicluna, 1995b).

4. Moyens complémentaires

Selon Beard (1991), différents types de moyens complémentaires peuvent être utilisés
pour assurer une bonne contention, en voici quelques exemples:

88
 boucher les oreilles à l’aide de coton;
 couvrir les yeux par une serviette glissée sous la bande latérale du licol;

 saisir fermement la lèvre supérieure avec la main (Photo 9);

 prendre un pli de peau à l’encolure (Photo 10);


 tenir le membre antérieur (Photo 11);
 fixation du membre postérieur lors de la castration sur un animal couché. Un nœud spécial
entoure le paturon dont l’extrémité se prolonge sur la circonférence de l’encolure (Photo
12);
 simple muselière permettant d’empêcher l’accès immédiat aux aliments. Elle est utilisée,
par exemple, pour réaliser la diète pré et post anesthésique, la diète post sédation ou
lorsque le cheval est atteint de coliques (Photo 13).

5. Contention du poulain

 Debout

Trois types de contention du poulain debout peuvent être utilisées (Photo 14):
 elle est réalisée en maintenant le poulain par l’encolure et la queue en passant le bras sous
l’encolure et en maintenant la queue relevée sur le dos (Scicluna, 1995b);
 un aide tire les oreilles de bas en haut, l’autre tient la queue (Beard, 1991);
 presser le poulain sur le garrot (Beard, 1991).

 En décubitus latéral

Le couchage du poulain en décubitus latéral est réalisé par un aide qui maintient le poulain
au sol. L’aide se place derrière le garrot du poulain, tient le membre antérieur sur lequel se
couche le poulain pour éviter le retournement et l’autre main maintient la tête (Beard, 1991).
Les membres postérieurs sont maintenus par un autre aide qui applique une force au niveau de
la région fémorale (Photo 15).

Unité 2: La contention chimique

La tranquillisation a pour but de calmer l’animal afin de le rendre moins agressif ou


moins agité, de ralentir son activité et de le rendre plus au moins indifférent à son
environnement. La neuroleptanalgésie permet de limiter la perception douloureuse permettant
des interventions sur cheval debout (Fontaine et Hanse, 2001a).

89
Plusieurs actes peuvent être réalisés sur cheval debout à la faveur d’une
tranquillisation adéquate, adaptée aux objectifs du praticien: tonte, examen radiographique,
castration, chirurgie mineure, …etc (Desbrosse et Scicluna, 1991).
La seule contention physique traditionnelle est maintenant supplantée par une contention
chimique performante permettant la réalisation d’actes chirurgicaux majeurs (myectomie,
desmotomie, névrectomie, fracture de métacarpien rudimentaire,…). Dans ce cas, la
technique doit prendre en considération la notion de choc opératoire, comme lors d’une
anesthésie générale. Ainsi, la tranquillisation debout n’est plus un acte anodin de routine. La
méthode doit être adaptée en fonction de certains critères afin de diminuer au maximum le
nombre d’échecs et d’accidents (Desbrosse et Scicluna, 1991).

1. Les substances utilisées

 Les neuroleptiques.
 Les benzodiazépines.
 Les α2-agonistes.
 Les opiacés.
Les différentes substances peuvent être utilisées seules, mais les associations possibles
permettent d’effectuer de nombreux actes et procédures avec beaucoup de maniabilité (Muir,
1991a). Le manque de prédictibilité, l’incapacité de produire l’effet désiré et le
développement d’effet secondaire quand des doses élevées sont administrées, sont les raisons
pour lesquels il y a recours aux associations des substances anesthésiques (Tableau 11).
Cependant, ces associations présentent l’inconvénient d’accentuer la relaxation musculaire et
prolongent la durée d’action des substances utilisées (Muir, 1991a).

2. Indications

La tranquillisation est un acte quotidien qui ne doit pas être routinier. En effet, le
praticien doit s’adapter à une situation toujours différente. La nature de l’acte,
l’environnement et le patient doivent être évalués car ils conditionnent le type de
tranquillisation à pratiquer.

2.1. En fonction de l’acte

En fonction de l’acte, on utilise l’acépromazine, la xylazine, la détomidine, les opiacés


ou la combinaison entre certains de ces substances (Scicluna, 1995b). En situation de

90
boiteries, l’utilisation de l’acépromazine seule peut suffire. L’association de la xylazine et du
fentanyl peut être nécessaire pour la pose du cathéter, les ponctions et le lavage broncho-
alvéolaire.

Tableau 11: Doses et voies d’injection des substances et des différents associations
possibles entre ces substances.

Substances ou Dose (mg/kg) Observations


associations en intraveineuse
Acépromazine 0.01-0.06 Pas d’analgésie. Prolapsus du pénis.
Hypotenseur
Xylazine 0.4-1.1 Utilisée en situation de coliques

Détomidine 0.005-0.02 Profonde sédation


Romifidine 0.04-0.12 Moins d’ataxie
Diazépam 0.02-0.1 Chez le poulain. En anesthésie générale
Midazolam 0.1-0.2 Plus puissant que le diazépam

Péthidine 0.3-0.6 Moins d’effets d’excitation

Butorphanol 0.02-0.03 Très utilisé chez le cheval

Morphine 0.05-0.3 Pas de perte de conscience

Acépromazine 0.03 Neuroleptanalgésie


Xylazine 0.2-0.6
Xylazine 0.66 Très bonne analgésie viscérale
butorphanol 0.3

NB : 1. les doses utilisées par voie intramusculaire sont 2 à 3 fois élevées que ceux utilisées
par voie intraveineuse.
2. Dijk et ses collaborateurs (2003) ont rapporté que l’association de la détomidine avec
la buprenorphine donne les mêmes résultats que ceux de l’association de la détomidine avec
le butorphanol.

Les thérapeutiques agressives nécessitent parfois l’association d’acépromazine et de la


détomidine (Desbrosse et Scicluna, 1991). Pour la réalisation de chirurgies sur cheval debout,
le recours à une neuroleptanalgésie, par association d’un neuroleptique et d’un analgésique,
est souvent nécessaire. Le recours à l’anesthésie locale ou régionale est de rigueur (Scicluna,
1995b).

91
Pour les chirurgies mineures, on peut se limiter à l’utilisation de la xylazine ou de la
détomidine comme analgésique, mais il faut obligatoirement un analgésique narcotique pour
réaliser les chirurgies majeures (Desbrosse et Scicluna, 1991).

2.2. En fonction du stade physiologique

Pour les juments gestantes, on utilise un sédatif α 2-agonistes (xylazine, détomidine,


romifidine). Cependant ces trois substances sont déconseillées en fin de gestation (Scicluna,
1995b).

2.3. Lors du transport

La substance la plus utilisée est l’acépromazine. Une dose non myorelaxante


d’acépromazine est utilisée lors du transport routier du cheval sans surveillance. Néanmoins,
les chevaux sont souvent surveillés pendant le transport, pour cela il convient même d’ajouter
une dose de xylazine pour produire une myorelaxation (Scicluna, 1995b). Pour pouvoir
limiter l’effet dépresseur pendant les voyages de longues périodes, il est recommandé de
diminuer les doses (Desbrosse et Scicluna, 1991).
Pour les chevaux en coliques, il convient d’utiliser la xylazine en association avec la flunixine
pour assurer en plus de la sédation et de l’analgésie, la prévention de la fourbure. Cependant,
les chevaux à risques, ayant une atteinte d’une grande fonction (ex : maladie obstructive
respiratoire chronique) ou sous anti-inflammatoires non stéroïdiens, ne doivent pas être
tranquillisés (Scicluna, 1995b).

2.4. Quelques actes spéciaux

a) La tonte

Le praticien désirant tondre un cheval doit, parfois, avoir recours à une association
entre la xylazine et le fentanyl, en plus du tord-nez (Scicluna, 1995b).

b) La castration

Après l’examen clinique réalisé au box, le cheval est tranquillisé à l’aide


d’acépromazine pour assurer sa préparation à la chirurgie. Cette tranquillisation, associée à
une anesthésie locale avec la pose d’un tord-nez, est parfois suffisante pour castrer le cheval.
Cependant, le plus souvent une neuroleptanalgésie est nécessaire. Pour cela, il faut

92
administrer une dose de détomidine ou d’un autre α2-agoniste, en plus d’acépromazine
(Desbrosse et Scicluna, 1991).

c) La fibroscopie

D’habitude le tord-nez est suffisant pour réaliser la fibroscopie car il ne modifie pas la
fonction laryngée. Lorsque le larynx est immobile, demi-ouvert ou avec un réflexe dorso-
laryngé (slap-test), il convient d’injecter la xylazine ou la détomidine. Dans ce cas, un léger
collapsus pharyngé ou laryngé est possible (Scicluna, 1995b). En plus du tord-nez, l’une de
ces deux substances doit être utilisée pour faire face à une défense violente (Desbrosse et
Scicluna, 1991).

d) Cheval à coliques

A cause de son effet hypotenseur, l’acépromazine doit être proscrite en situation de


coliques. Cependant, Desbrosse et Scicluna (1991) recommandent l’utilisation
d’acépromazine dans des situations de coliques où il n’y a pas une atteinte du système
cardiovasculaire (ex: coliques par coprostase) en attendant l’action des thérapeutiques
lubrifiantes.
Dans le cas des coliques violentes ou le diagnostic est non posé, l’utilisation d’une faible dose
d’un analgésique viscérale à courte durée d’action, comme la xylazine ou le fentanyl s’impose
dans le but de mener des actes diagnostiques ou thérapeutiques (Scicluna, 1995b).
En général l’utilisation de la détomidine lors de coliques est contre indiquée. Cependant, une
injection unique de la détomidine peut être réalisée dans le cas où l’origine des coliques est
connue (ex : déplacement de gros organe), mais cela nécessite un suivi régulier par le
praticien (Desbrosse et Scicluna, 1991).

3. Contre indications

Le recours à la tranquillisation est nécessaire, voire même obligatoire dans de


nombreuses situations. Toutefois, elle est contre-indiquée dans les cas suivants:
 la tranquillisation avec la détomidine pour tondre un cheval est contre indiquée, en raison
de la sudation, la pilo-érection et l’hyperesthésie cutanée (Scicluna, 1995b);
 la tranquillisation des chevaux atteints d’une maladie respiratoire obstructive chronique
ou d’obstructions des premières voies respiratoires est contre indiquée (Muir, 1991a);
 l’utilisation des α2-agonistes est déconseillée en fin de gestation (Scicluna, 1995b);

93
 la détomidine est contre indiquée lors de coliques où la cause est mal connue (Desbrosse
et Scicluna, 1991).
 l’acépromazine est contre indiqué chez le poulain (< 3 mois) et la jument gestante.

4. Accidents et complications

Les complications liées à l’utilisation des tranquillisants sont la dépression


respiratoire, la bradycardie, les blocs auriculo-ventriculaires et l’atonie digestive (Desbrosse
et Scicluna, 1991).
Les autres complications non liées à l’action des tranquillisants sont représentées par
les réactions paradoxales provoquées par l’injection intra-artérielle et qu’on peut éviter par
l’utilisation des aiguilles démontées (aiguille sans seringue). Le spasme laryngé est associé à
des interventions sur la région laryngo-pharyngé. Les germes nocosomiaux, le stress et les
infections latentes peuvent être à l’origine des diarrhées post-chirurgicales et de la thrombose
des veines jugulaires (Scicluna, 1995b).

94
Module 4: Anesthésie générale

Unité 1 : Examen clinique pré-anesthésique

Avant toute anesthésie générale, le cheval doit être examiné afin d’évaluer l’état de
santé, le risque anesthésique encouru et le choix du protocole anesthésique le plus adéquat.
L’anamnèse doit être exhaustive, incluant le bilan de santé du cheval ainsi que les affections
sévères et les prédispositions raciales (Muir, 2003; Scicluna, 1995g). Cet examen sera le plus
complet possible dans le cas des interventions programmées, alors qu’il sera plus rapide et
succinct en cas d’urgence tout en mettant l’accent sur l’appareil cardiovasculaire et
respiratoire (Muir, 2003; Scicluna, 1995g; Matthews et Hartsfield, 1993).

1. Examen clinique 

Pour toute intervention programmée, un examen clinique complet est de rigueur


quelques jours avant l’opération, au plus tard la veille ou le matin même; ceci pour confirmer
le bon état de santé du patient, et profiter par la même occasion de vérifier son signalement.
Cet examen va concerner toutes les fonctions vitales du cheval (Muir, 2003; Scicluna, 1995g).
En plus, l’examen va permettre d’avoir une idée sur le caractère et le tempérament du
cheval, ainsi que sur son état sportif, ce qui aide parfois quant au choix des produits à utiliser,
depuis la tranquillisation jusqu’au couchage  (Tableau 12 et 13).

Tableau 12: Valeurs physiologiques normales à vérifier pendant l’examen pré-anesthésique


(Mailhac, 1981).

Paramètres Valeurs normales

température rectale 37,5 ° à 38, 0 °C


fréquence respiratoire 10 ± 2 mouvements par minutes
fréquence cardiaque 40 ± 5 battements par minutes
temps de recoloration des muqueuses 1 ou 2 secondes
TRC

95
Tableau 13: Examen clinique du cheval avant l’anesthésie (Scicluna, 1995g).

Evaluation Observation surveillance

 Amaigrissement  Parasitisme
Etat général  Gros ventre
 Poil piqué
 Abattement  Hyperthermie
 Excitation  Repos + diète

 Fréquence cardiaque  Tachycardie, bradycardie


Appareil cardio-  Arythmies  Fibrillation auriculaire
vasculaire  Veines jugulaires  Electrocardiogramme
 Couleur des muqueuses  Phlébites, thromboses
 Temps de remplissage
capillaire

 Fréquence respiratoire  Auscultation au sac


 Dilatation des naseaux
Appareil  Respiration courte, abdominale
respiratoire  Discordance
 Toux
 Jetage  Hyperthermie
 Emphysème pulmonaire

 Dilatation des nœuds


Appareil lymphatiques mandibulaires ---------------
lymphatique  Douleur des nœuds
lymphatiques 

 Crottins mous malodorants  Déséquilibre de la flore


Appareil digestif  Augmentation du transit  Diarrhée
 Diminution du transit  Stase

Appareil  Abcès  Risque septique


locomoteur  Boiterie aiguë  Inflammation + douleur

96
1.1. L’appareil respiratoire

L’examen de l’appareil respiratoire se passe dans un endroit ou un box calme. Les


chevaux récemment transportés sont encore stressés, il convient donc de les consulter puis de
les reconsulter après adaptation avec leur nouveau milieu (Muir, 2003).
La conformation corporelle est évaluée en observant particulièrement les distensions
abdominales. En effet, les chevaux avec un abdomen important (gonflé de foin) ont plus de
difficultés à respirer pendant l’anesthésie, nécessitant ainsi une assistance respiratoire durant
l’anesthésie et le réveil. L’ouverture anormale des naseaux et les efforts anormaux exagérés
pendant l’inspiration ou l’expiration suggère l’existence d’une maladie respiratoire. La
fréquence respiratoire et la présence du jetage ou de la toux doivent être notée.
L’auscultation des poumons droit et gauche avec le sac respiratoire aide à confirmer et à
localiser les bruits respiratoires normaux et anormaux. En plus, l’auscultation de la trachée,
ainsi que la pression sur la trachée et le larynx, peuvent être utile pour la détection d’une
présence anormale de sécrétions mucopurulentes et de l’existence ou non de la toux (Muir,
2003; Matthews et Hartsfield, 1993).
Les chevaux qui présentent des infections aigues du tractus respiratoire, ne doivent être
anesthésiés que pour des interventions vitales. Vu que le stress de l’anesthésie et la chirurgie
les prédispose à développer une pneumonie ou une pleuropneumonie. En plus, les produits
anesthésiques et l’anesthésie peuvent exacerber les maladies respiratoires en déprimant le
système immunitaire, en paralysant l’appareil mucociliaire et en inhibant le réflexe de la toux.
Enfin, l’intubation endotrachéale court-circuite l’action humidifiante et filtrante des voies
respiratoires supérieures et les gaz anesthésiques irritent les voies respiratoires (Muir, 2003).
Par ailleurs, les chevaux présentant une obstruction des voies respiratoires supérieurs peuvent
voir leur situation s’aggraver par l’utilisation des α2-agonistes et développer des bruits
respiratoires qui seront audibles en préopératoire et également pendant le réveil. En plus, la
plupart des chevaux placés en décubitus dorsal pendant une longue durée développent un
stridor respiratoire dû à la congestion et à l’œdème des cornets, surtout si la tête est placée
plus bas que le corps (Muir, 2003).

1.2. Le système cardiovasculaire

L’examen du système cardiovasculaire passe par l’examen du cœur, des vaisseaux


(artères, veines, capillaires) et du volume sanguin. L’évaluation du système cardiovasculaire
est réalisée en palpant le pouls d’une artère périphérique (surtout l’artère faciale), en

97
observant le pouls jugulaire et la couleur des muqueuses, en mesurant le temps de recoloration
capillaire, l’état d’hydratation et en auscultant le cœur. La palpation du pouls périphérique
fournit une information indirecte et subjective sur la pression artérielle et la force de
contraction cardiaque.
Il est normalement fort et régulier et sa fréquence est comprise entre 28 et 45 battements par
minutes. Cependant, il est rapide et facilement palpables pour les chevaux excités (Muir,
2003; Matthews et Hartsfield, 1993).
Les muqueuses sont normalement roses et humides et le temps de remplissage capillaire est
inférieur à 2 secondes, ce qui reflète une bonne oxygénation du sang artériel et une bonne
perfusion périphérique. L’état d’hydratation de l’animal est évalué en observant les
muqueuses, l’état du globe oculaire ainsi que l’élasticité du pli de peau.
Néanmoins, même en cas d’hémorragie sévère, il n’y a pas un changement de l’hématocrite et
de la fréquence cardiaque pour les chevaux sous anesthésie (Wilson et al., 2003).
L’auscultation cardiaque est réalisée des deux côtés du thorax (apex et base à gauche, base à
droite), au cours de laquelle, il faut s’intéresser à la fréquence cardiaque, au rythme et à
l’intensité des battements, ainsi que le moment d’apparition, la localisation et l’intensité des
souffles cardiaques (Muir, 2003).
La fibrillation auriculaire est une arythmie qui survient chez les chevaux malades
(hypokaliémie, une maladie cardiovasculaire...etc.) et qui doit être traitée dans la mesure du
possible avant l’anesthésie. Or, les chevaux qui présentent des extrasystoles ventriculaires,
une tachycardie paroxystique ou une tachycardie ventriculaire persistante ne doivent être
anesthésié qu’après avoir traiter ce trouble (Muir, 2003).

2. Bilan hémato-biochimique 

Une prise de sang permet de compléter le bilan clinique préopératoire du patient


(Tableau 14).

3. Electrocardiogramme (ECG) 

Chaque fois que c’est possible, un ECG sera réalisé avant toute anesthésie générale
(Photo 16), de telle façon à éliminer tout trouble de conduction, ainsi que pour bénéficier
d’une sécurité supplémentaire vis-à-vis des assurances et de la responsabilité civile
professionnelle (Scicluna, 1995g).

98
Tableau 14: Bilan pré-opératoire du cheval avant anesthésie.

Mesures Valeurs normales


 Hématies Pur sang 7 – 13 106 /mm3 (1)
Autres 5,5 – 9,5 106 /mm3 (1)
7 – 11 106 /mm3 (2)
 Hématocrites Pur sang 32 – 52 % (1)
Autres 24 – 44 % (1)
30 – 40 % (2)
 Hémoglobine Pur sang 13,5 – 16,5 gr/100ml (1)
Demi sang 12,0 – 14,5 gr/100ml (1)
Trait 9,0 – 12,6 gr/100ml (1)
 Leucocytes Pur sang 7 – 14 103 / mm3 (1)
5 – 10 103 / mm3 (2)
 Neutrophiles Pur sang 30 – 65 % (1)
60 – 70 % (2)
 Eosinophiles Pur sang 0 – 11% (1)
<3 % (2)
 Basophiles Pur sang 0–3% (1)
<2 % (2)
 Lymphocytes Pur sang 25 – 70 % (1)
20 – 30 % (2)
 Monocytes Pur sang 1–7% (1)
<2 % (2)
 Fibrinogène 60 – 350 mg/100ml (1)
<4 g/l (2)
 Bilirubine 0,20 – 0,50 mg/100ml (1)
< 30 mg/l (2)
 Urée 10,0 – 20,0 mg/100ml (1)
< 0.5 g/l (2)
 Créatinine 48 – 68 UI (1)
< 15 mg/l (2)
 Protéines totales 6,72 – 5,31 g/100ml (1)

(1) Van lierde, 1989


(2) Scicluna, 1995g

4. Conclusion de l’examen 

Si après l’examen, il y a le moindre doute qui subsiste quant à l’état de santé du patient
devant subir une anesthésie générale pour une intervention non urgente, il est conseillé de
reporter l’opération à une date ultérieure afin de refaire un nouveau examen et avoir de
meilleurs résultats sanguins ou même traiter une pathologie donnée moins contraignante.

99
Si le bilan de l’examen pré-anesthésique confirme le bon état général du cheval, les risques
anesthésiques et les complications post-anesthésiques sont considérablement limités. Alors
l’anesthésie générale peut être conduite dans de bonnes conditions (Scicluna, 1995g;
Scicluna, 1993).

5. Le risque anesthésique (Tableau 15 et 16)


Après un avis favorable à l’examen pré-anesthésique, on peut déterminer le risque lié à
l’anesthésie selon plusieurs échelles, celles qui est généralement utilisé est le barème
international ASA (American Society of Anesthetists) qui catégorise les patients selon les
critères cliniques précités et permet ainsi d’envisager un pronostic anesthésique. Certains
critères particuliers, à prendre en compte, augmentent le risque présumé initialement.
Dans tous les cas, une fiche d’examen pré-anesthésique (exemplaire : Figure 4) doit être
rempli afin de résumer la situation et permettre de mieux évaluer le risque anesthésique
(Scicluna, 1995g; Scicluna, 1993).

Tableau 15: Le risque anesthésique selon le barème ASA (Hall et al., 2002).

ASA I : Etat de santé normal.


ASA II : Maladie systémique légère sans signes cliniques.
ASA III : Maladie systémique modérée causant de légère symptômes (hyperthermie
modérée, anémie ou hypovolémie).
ASA IV : Maladie systémique sévère représentant une menace constante pour la vie de
l’individu (endotoxémie, urémie, hypovolémie sévère, insuffisance cardiaque).
ASA V : Moribond qui ne survivra pas 24h avec ou sans intervention.

6. Avertissement du propriétaire (et l’assurance) 

Avant d’entamer toute anesthésie générale, le propriétaire doit être informé


(responsabilité civile) du risque accompagnant l’opération en terme d’anesthésie et du type de
chirurgie.
Il est aussi important, voire obligatoire, de lui faire signer un papier comme quoi, il est
au courant du risque (Photo 17) et qu’il donne son consentement pour l’intervention
chirurgicale (Saleur, 2003; Fontaine et Hanse, 2001b; Scicluna, 1995g).
Si le propriétaire dispose d’une assurance (surtout en europe), il faut l’informer par écrit de
préférence, de la nécessité de l’intervention, et d’attendre son accord écrit avant d’opérer.
Cependant, en cas d’urgence, l’envoi d’une télécopie suffit sans accord préalable, à condition

100
qu’il soit suivi par courrier postal dans les jours à suivre (Fontaine et Hanse, 2001b; Scicluna,
1995g).

Tableau 16: Facteurs augmentant les risques lors d’une anesthésie générale (Scicluna,
1995g).

1) Etat de cheval :
 Mauvais état général (amaigrissement, toux, parasitisme)
 Trouble cardiaque.
 Trouble respiratoire.
 Coliques ou diarrhée.
 Abcès.
 Fourbure.

2) Age du cheval :
 < 1 mois.
 > 10 ans.

3) Produits anesthésiques :
 Barbituriques seuls.
 Mélanges non reconnus.
 Surdosage et absence de surveillance.

4) Durée de l’anesthésie :
 > 30 minutes.
 Risque maximum si > 3 à 4 heures.

101
7. Choix du lieu de couchage

En pratique courante, selon les possibilités offertes, on peut utiliser le box du cheval,
le pré, ou n’importe quel endroit à condition qu’il remplisse les critères suivants (Photo 18):
 doit être propre avec une litière relativement épaisse;
 assez spacieux pour permettre la libre circulation des intervenants sans risque d’accidents,
et pas trop grand pour éviter les problèmes de contention au réveil (3m X 4m au
minimum);
 bien éclairé;
 la surface du sol ne doit pas être glissante;
 la proximité de l’eau et la possibilité d’avoir l’électricité;
 et loin d’une foule nombreuse.
Le pré reste la solution la plus facilement disponible, surtout s’il est habituel au cheval. Par
conséquent les limites imposées par la clôture lui sont bien connues. On choisira une zone
herbue, la plus plane possible, éloignée de zones empierrés ou d’arbres.
Un cheval se couche rarement exactement où on l’a prévu et se relève après plusieurs
tentatives spectaculaires, donc il est prudent d’éloigner tous matériels.
En clinique privée, l’anesthésie peut se dérouler dans la salle de chirurgie (Photo 19), dans le
box de couchage ou de réveil (Scicluna, 1995g).

8. Préparation du patient

8.1. Alimentation 

Les consignes de diète deviennent de plus en plus diverses (Photo 20). Certains
préconisent un arrêt du concentré et une diminution du travail une semaine avant l’opération,
ensuite selon l’âge du cheval, il est préférable d’arrêter les fourrages 1 à 3 jours avant; l’eau
restera à volonté jusqu’à l’heure de l’anesthésie (Fontaine et Hanse, 2001b), ou une diète
hydrique la veille de l’intervention après le repas du soir, soit 8 à 12h de diète (Scicluna,
1995g; Matthews et Hartsfield, 1993).
Actuellement, on tend plus vers des diètes de plus en plus courtes voire même sans diète,
surtout que la relation entre l’alimentation et les myopathies post-anesthésiques ne sont pas

102
prouvées. Cependant la diminution du régime alimentaire aide à avoir un animal plus calme et
facile à anesthésier (Scicluna, 1995g).
Il est prudent de demander que le patient soit maintenu au box vingt-quatre heures, sur une
litière non renouvelée, en effet la plupart des chirurgies nécessitent un temps de repos post-
opératoire plus ou moins long. Il est préférable d’habituer le cheval à l’isolement et au
confinement avant l’opération.
La reprise alimentaire se fait progressivement sur vingt-quatre heures selon le type de
l’intervention. Le cheval peut à nouveau manger du foin uniquement dans les quatre heurs qui
suivent le réveil, afin de limiter les troubles digestifs (Scicluna, 1995g).

8.2. Soins pré-anesthésiques 

Selon les possibilités offertes en pratique, le cheval est déferré, pour permettre un bon
nettoyage des pieds et limiter les risques de traumatismes, notamment lors du couchage et du
relevé. La bouche du cheval est lavée au jet d’eau, en vue de l’intubation trachéale (Scicluna,
1995g; Matthews et Hartsfield, 1993).

8.3. Pose du cathéter intraveineux

La pose d’un cathéter intraveineux est fortement conseillée avant toute anesthésie
générale, pour le bon déroulement de l’opération (injection d’anesthésique, urgence…etc)
(Matthews et Hartsfield, 1993; Scicluna, 1995g; Taylor et clark, 1999).
Le cathéter est placé au niveau de la veine jugulaire controlatérale par rapport au côté du
décubitus (Photo 21). Elle intervient après la tranquillisation du cheval, juste avant le
couchage, par ailleurs, il est plus facile de poser un cathéter sur un cheval sédaté à l’aide d’un
neuroleptique, encore mieux si on utilise une anesthésie d’infiltration au point d’introduction
du cathéter (Scicluna, 1995g). Le cathéter peut être aussi placé la veille de la chirurgie (Photo
22 et Photo 23).
La longueur et le diamètre du cathéter sont adaptés en fonction de la taille du cheval, mais en
général, on a recours à un cathéter 14 à 12 G d’une longueur de 8 à 10 cm, (Photo 24) dont la
mise en place est effectuée dans des conditions rigoureuses d’asepsie. En effet, il faut un bon
rasage et un scrub à la bétadine pendant au moins 5 minutes, avec un lavage à l’alcool et non
pas à l’eau. Une fois placé, il faut le fixer à l’aide de points de suture ou par une colle spéciale
et le protéger par un bandage (Scicluna, 1995g; Taylor et clark, 1999).

103
Le cathéter doit être testé par compression de la veine, par aspiration de sang ou par injection
de soluté physiologique et au moindre doute, il ne faut pas hésiter à le retirer et à en mettre un
autre.
Une fois le cheval couché, d’autres veines sont aisément accessibles comme la veine saphène
externe et la veine céphalique (Photo 25).
En cas d’urgence chez un cheval difficile ou très agité, l’anesthésie peut être effectuée par
injection à la seringue, et une fois couché, on procède à la pose du cathéter en toute sécurité
(Scicluna, 1995g). Le cathéter permet l’administration et la perfusion des produits
anesthésiques par les aides, permettant ainsi au vétérinaire de se concentrer sur l’opération. Il
permet aussi d’avoir un accès direct et rapide à la circulation générale en cas d’urgence
(Matthews et Hartsfield, 1993; Taylor et clark, 1999).

8.4. Préparation du matériel 

a) Sonde trachéale

La sonde trachéale est recommandée (Photo 26), surtout pour des anesthésies d’une
durée supérieure à 30 minutes. En effet, l’intubation trachéale est le premier moyen
d’amélioration de la dépression respiratoire en:
 diminuant les possibilités d’obstruction des voies respiratoires (déplacement dorsal du
voile du palais, œdème laryngé, abduction des arythénoïdes);
 diminuant les résistances des voies respiratoires;
 en évitant les régurgitations par aspiration (reflux gastrique, jetage ou hémorragie).

Selon le poids du cheval, on définit une échelle de taille des sondes à utiliser, cependant, il
faut choisir le diamètre maximum (le mieux adapté à la trachée) afin de limiter les résistances
au passage de l’air d’une part et d’éviter de trop gonfler le ballonnet qui peut parfois
provoquer l’occlusion de la sonde.

b) Trousse d’anesthésie

 Matériel 

Avant de coucher le cheval, il faut prévoir (tableaux 17 et 18):


 des perfuseurs, des cathéters, des seringues, des aiguilles de différentes tailles;
 des solutés de réhydratation (Ringer lactate, chlorure de sodium) et de dilution des
lyophilisats;

104
 du sparadrap, de la colle, fil de suture;
 matériel de monitoring;
 et une fiche anesthésique pour faire le bilan à tout moment, avec un stylo pour la remplir.
 Produits 

On disposera de produits pour l’anesthésie et la réanimation, qui seront soigneusement


rangés dans une boite placée en général près de la tête du cheval (tableaux 17et 18).

 Coussins et entraves 

Un positionnement correcte du cheval et son confort, limite les complications post-


anesthésiques (neuropathie, myopathie), réduit la durée de l’intervention et facilite l’abord
pour le chirurgien. En pratique, les coussins, les ballots de paille, les mousquetons sont les
plus utilisés. Cependant, pour les anesthésies supérieures à 45 minutes, on prêtera plus
d’attention à un bon positionnement des membres et du corps (Scicluna, 1995g).

 L’appareil anesthésique 

Avant toute anesthésie gazeuse, il faut vérifier le bon fonctionnement de l’appareil


d’anesthésie (Photo 27): étanchéité des circuits, contrôle des valves, un niveau suffisant
d’oxygène et d’anesthésique, préréglage du ventilateur,…etc. A défaut de l’appareil, une
bouteille d’oxygène et une valve à demande 15 litres/min, peuvent servir à oxygèner un
cheval (Scicluna, 1995g).

Tableau 17: Exemple de trousse d’anesthésie / réanimation (Scicluna, 1995g).

Tranquillisants Acépromazine
Sédatifs Xylazine, Détomidine
Analgésiques Fentanyl, Butorphanol
Anesthésiques kétamine, Thiobabituriques.

Myorelaxants GGE, Diazépam.

Réanimation Adrénaline 0.1%, atropine 0.1%,


Cardio-vasculaire Dobutamine, calcium (gluconate).

Réanimation respiratoire Doxapram

Euthanasie : Pentobarbital

105
Solutés de perfusion et de dilution.

Matériel : Seringues 2, 5, 10 et 20 CC.


Aiguilles, cathéters, perfuseurs de différentes tailles.

Tableau 18 : Exemple de trousse d’urgence minimale en anesthésie générale équine


(Mailhac, 1981).

Atropine (sulfate de) 0.01 à 0.02 mg/ kg en IV

Chlorure de calcium à 10% 10 ml / 100 kg en IV lente

Dobutamine à raison de 1-5µg/kg/min.

9. Evaluation du poids 

Afin de calculer la posologie des produits à injecter, il faut connaître le poids de


l’animal, or en pratique courante, on ne dispose pas toujours d’une balance. Par conséquent,
on peut estimer le poids du cheval en fonction de sa taille au garrot, par l’utilisation des tables
de conversion. Les figures 5 et 6 présentent la relation poids / taille chez les ânes et les
mulets au Maroc. L’échelle ci-dessous donne comme un exemple de relation poids/Taille chez
les chevaux de selle (Tableau 19).

Tableau 19 : Relation poids/taille au garrot chez les chevaux de selle (Mailhac, 1981).

Taille au garrot Poids estimé


110 150 à 180
130 250 à 300
140 300 à 350
150 400 à 450
160 450 à 600

A défaut, on peut utiliser une bande (Photo 28), qui en fonction du diamètre de la cage
thoracique au garrot (Photo 29), permet d’obtenir un poids estimé de l’animal.

106
Sinon, appliquer la formule de Crevat (formule en biométrie; Mailhac, 1981), où « P » est le
poids en Kg et « C »  le périmètre thoracique en mètre pris au niveau de la neuvième côte.

P= C3 X 80
Il y a aussi une formule (Mailhac, 1981) tenant compte du périmètre thoracique et de la
longueur scapulo-ischiale :

Poids (Kg) = (périmètre thoracique (Cm) + 0.4) 2 * (longueur scapulo-ischiale * 04)


660

Unité 2: Anesthésie intraveineuse

1. Prémédication 

La prémédication constitue une phase importante dont dépend la qualité de


l’anesthésie et du réveil. Elle doit être réalisée dans le calme. Le cheval ne doit plus être
sollicité ni manipulé que pour sa mise en place pour le couchage. Elle a pour but d’avoir un
patient physiologiquement stable, sédaté, relaxé et analgésié (Muir et Scicluna, 1998). La
prémédication se déroule en deux phases, la première est facultative, quant à la deuxième, elle
est obligatoire (Giordano, 1997; Scicluna, 1993).

1.1. La 1ére phase de prémédication 

Elle a pour but une action anxiolytique et sédative, afin de préparer le patient pour la
chirurgie et de le tranquilliser suffisamment pour optimiser la 2ème phase. Après administration
du tranquillisant, il est impératif de laisser le cheval au calme et d’éviter les fortes lumières,
les bruits et les gestes brusques (Scicluna, 1993).

a) Produits 

En général, on utilise de l’acépromazine à la dose de 0,02 à 0,03 mg / kg en IV (Taylor


et Clark, 1999; Scicluna, 1993) ou 0,02 à 0,08 mg/kg en IV ou IM (Lerche et al., 1992) 20
minutes au minimum, avant l’heure prévue de couchage. Cette dose est généralement
suffisante pour calmer un cheval pendant plusieurs heures, sans causer des troubles
cardiovasculaires importants comme l’hypotension (Taylor et Clark, 1999; Scicluna, 1993).
Son utilisation permet de diminuer le risque d’arrêt cardiaque chez les chevaux anesthésiés

107
par son effet anti-arithmogène ventriculaire (Taylor et Clark, 1999; Lerche et al., 1992). En
cas de choc, l’acépromazine est à proscrire car elle induit une hypotension importante et
présente trop de risques pour l’anesthésie (Taylor et Clark, 1999). Le diazépam, à la dose de
0,01mg/kg, peut être associé ou non à l’acépromazine.
1.2. La 2ème phase de prémédication

La première phase de l’anesthésie proprement dite et parfois la seule. Elle est


obligatoire et très importante. La prémédication provoque une myorelaxation, une bradycardie
et une dépression respiratoire (Scicluna, 1993).

a) Produits

  Elle nécessite l’emploi d’un sédatif de type α 2-agoniste. La molécule la plus utilisée
est la xylazine, à la dose de 0,4 à 1,1 mg / kg en IV (Taylor et Clark, 1999; Muir et Scicluna,
1998; Giordano, 1997; Scicluna, 1993). La détomidine peut être utilisé à la dose de 0,01 à
0,02 mg/kg en IV (Giordano, 1997; Taylor et Clark, 1999; Muir et Scicluna, 1998), ainsi que
la romifidine à la dose de 0,04 à 0,1 mg/kg en IV (Giordano, 1997; Taylor et Clark, 1999;
Muir et Scicluna, 1998).
Il y a aussi la possibilité d’associer un sédatif avec :
 Un analgésique narcotique comme le butorphanol à la dose de 0,02 à 0,04 mg/kg en IV
(Taylor et Clark, 1999; Mama et Aubin, 2002), ce qui permet une action analgésique
supplémentaire qui potentialise l’effet des tranquillisants et réduit les effets secondaires
cardiovasculaires et respiratoires.
 Une benzodiazépine comme le diazépam, à la dose de 0.01 à 0,2 mg/kg en IV (Mama et
Aubin, 2002; Giordano, 1997; Taylor et Clark, 1999), ou le midazolam à la dose de 0,01 à 0,2
mg/kg (Taylor et Clark, 1999) améliore la myorelaxation, surtout lorsque la kétamine est
utilisée à l’induction. Il est même conseillé de l’utiliser chez le poulain à la dose de
0,04mg/kg en IM ou IV lente (Scicluna, 1993) ou 0,2 mg/kg en IV (Taylor et Clark, 1999).

1.3. Suivi 

La période de prémédication doit se dérouler dans le calme absolu et les aides doivent
être à leur poste selon les consignes de l’anesthésiste. Après un contrôle de la fréquence
cardiaque, le produit est administré. La personne qui commande le couchage doit rester
vigilante et surveiller la réponse du cheval. Si la prémédication s’est faite à la xylazine, elle
s’accompagne d’une myorelaxation plus ou moins importante en fonction de la dose utilisée.

108
Or selon la dose et l’état de l’animal, certaines réactions plus ou moins marquées sont à
observer dans un ordre quasi identique (Figure 7; Scicluna, 1993).
Si ces signes ne sont pas apparus en 4 à 5 minutes et si l’animal reste toujours vigilant, prêtant
attention au moindre mouvement et présente des réactions de défense; à ce moment là, il est
inutile d’essayer de le coucher, car un couchage dans de mauvaises conditions est dangereux
pour l’animal et le personnel (Scicluna, 1993).
Dans ce cas, il est impératif de revoir toute la procédure point par point, depuis la
perméabilité du cathéter jusqu'à la fréquence cardiaque du cheval. Si cela est compatible avec
l’état de l’animal, on peut envisager une dose supplémentaire de xylazine après 5 minutes,
mais pas plus du quart de la dose initiale, ce qui veut dire 0,275mg / kg (Scicluna, 1993).

2. L’induction de l’anesthésie

La deuxième phase de l’anesthésie générale a pour but d’obtenir un effondrement du


cheval sans réaction violente de sa part conduisant à un couchage en toute sécurité. Pour cela,
différents produits sont utilisés, selon leur disponibilité, la nature et la durée de l’intervention.
 
2.1. L’anesthésie intraveineuse

Les protocoles les plus utilisés font appel à la kétamine et aux α 2-agonistes.

2.1.1. Anesthésie de courte durée

Pour des protocoles de courte durée (15 à 30 minutes), la kétamine reste la substance
de choix surtout pour les chevaux en état de choc, vue qu’elle ne provoque pas de dépression
du système cardio-vasculaire (hypotension). Cependant, pour les chirurgies du larynx, de la
tête ou de la sphère uro-génitale, elle n’est pas toujours utilisée à cause de la persistance des
réflexes correspondants. Son utilisation nécessite une prémédication efficace au préalable
(bonne myorelaxation) car elle est neurostimulante.

a) Xylazine / kétamine

La kétamine est utilisée seule comme agent inducteur à la dose de 2,2mg / kg en IV,
son injection suit de 5 minutes celle de la xylazine dosée à 1,1mg / kg en IV (Giordano, 1997;
Scicluna, 1993; Fontaine et Hanse, 2001b; Scicluna, 1995g; Aubin et Mama, 2002).

b) Détomidine / kétamine 

109
En prémédication, on utilise la détomidine à la dose de 20µg / kg en IV, suivie 5
minutes après de la kétamine à la dose de 2,2mg / kg en IV (Giordano, 1997; Scicluna, 1993;
Fontaine et Hanse, 2001b; Scicluna, 1995i). Le diazépam, à la dose de 0,02 à 0,1 mg (Aubin
et Mama, 2002) ou à la dose de 0,04 à 0,1mg / kg (Scicluna, 1995i), peut être associé à la
kétamine. Les deux substances sont mélangées dans la même seringue pour favoriser la
myorelaxation. On peut aussi utiliser la romifidine à la dose de 80µg/kg en prémédication au
lieu de la xylazine.
En général, le cheval se couche en 30 à 60 secondes (Scicluna, 1993; Scicluna, 1995i), ou
jusqu'à 3 minutes (Fontaine et Hanse, 2001b) après l’injection de la kétamine. Au moment du
couchage, il y a plusieurs règles à respecter pour sécuriser le cheval et pour que le couchage
se fasse en douceur. Ces règles dépendent du lieu de couchage (terrain, box).
Sur le terrain, au moment du couchage, il faut maintenir la tête du cheval en position
d’extension pour éviter qu’il ne se retourne et favoriser l’affaissement sur les postérieurs
(vidéo 1). Une autre personne est placée à la queue, à l’opposé du lieu de couchage, pour
diriger la chute au sol. Le fait de pousser le cheval au moment où il se couche provoquera
une résistance de sa part et il cherchera à se coucher sur l’appui. Une fois la chute amorcée, il
faut éviter un choc brutal de la tête avec le sol et d’avoir un contrôle direct sur le
positionnement du cou et de la tête en extension pour limiter les tentatives éventuelles de
relever (Fontaine et Hanse, 2001b).
Par ailleurs, il faut toujours vérifier que la tête n’est pas posée sur un caillou, et en particulier
que l’apophyse zygomatique déclive est bien dégagée du licol. La paupière de l’œil déclive
est fermée et dans la mesure de possible, la tête est placée sur un linge propre (Fontaine et
Hanse, 2001b).
Dans un box, le couchage peut être réalisé à l’aide de longes placées sur le licol à la tête et la
queue du cheval afin de ralentir sa chute au sol (vidéo 2), cependant ce système requiert plus
d’aides. Une autre méthode de couchage consiste à placer le cheval le long d’un mur, deux
aides le poussent contre le mur, l’un au niveau de l’épaule et le garrot, l’autre au niveau de la
hanche et la pointe de l’ilium. En ayant toujours la tête de l’animal en extension, les aides
accompagnent le cheval dans sa chute jusqu'à un décubitus sterno-abdominal, puis on le
bascule tout doucement au centre du box déjà préparé. Cette méthode s’avère intéressante
lors de problèmes au niveau de l’appareil locomoteur, en effet le membre atteint est soulagé
puisque le poids sera supporté par le mur en phase d’ataxie. Enfin, dans la salle opératoire, le
couchage s’effectue à l’aide d’une table hydraulique (vidéo 3).

110
Une fois le cheval couché, il présente quelques mouvements de pédalage plus ou moins
importants, donc il faut faire attention pour se blesser. La tête est tenue contre le sol, selon le
besoin trois membres sont entravés ensemble tandis que le quatrième est attaché à une plate-
longe. Les entravons et les liens sont utilisés en fonction de la procédure envisagée, toute en
évitant les compressions sur les membres en position déclives et sur le thorax (Fontaine et
Hanse, 2001b).
D’autres protocoles d’induction font appel à d’autres substances non disponibles sur le
marché marocain comme le butorphanol et le propofol (Tableau 20).

2.1.2. Anesthésie de moyen et long durée

Pour une anesthésie de plus de 30 minutes, on utilise surtout la kétamine, la


guaïfénésine ou le thiopental sodique selon différents protocoles.

Tableau 20: Exemples de substances et associations de substances utilisées en anesthésie


générale chez le cheval.
Molécule Dose Durée approximative
(mg/kg en IV) (minutes)
Xylazine 1,1 5 – 15
Thiopental 5 – 10 (1)
Ou
Xylazine 1 15 – 20
Thiopental 5 (3)
Xylazine 1,1 7 – 15
Kétamine 2 (1)
Ou
Xylazine 1 – 1,1 10 – 20
Kétamine 2 – 2,2 (2, 3 et 4)
Xylazine 1,1 5 – 10
Propofol (a) 2–6 (1)
Xylazine 1,1
Guaïfénésine*(a) 50 – 75 20 – 25
Thiopental 2–5 (1)
Xylazine 1,1
Guaïfénésine*(a) 50 – 75 20 – 25
Kétamine 2 (1)
Xylazine 0,5
Guaïfénésine*(a) 50 – 100 15 – 20
Propofol (a) 2 (2)
Xylazine 1
Morphine 0,03 – 0,06 20-30
Kétamine 2 (2)
Xylazine 1
Butorphanol (a) 0,02 – 0,04 20 – 30

111
Kétamine 2 – 2,2 (2 et 4)
(1) Muir et Scicluna, 1998; (2) Aubin et Mama, 2002; (3) Taylor et Clark, 1999
(4) Matthews et Hartsfield, 1993; (a): produit non disponible au Maroc.
*: on peut la substituer par le diazépam ou le midazolam à la dose de 0,05 à 0,1 mg/kg (Muir
et Scicluna, 1998).

a) Anesthésie de durée moyenne

C’est une anesthésie d’une durée moyenne de 30 à 60 minutes, pour laquelle on utilise:
 Soit la kétamine à la dose de 2,2 mg/kg en IV; 5 minutes après la détomidine, suivi
d’une deuxième injection de kétamine à la dose de 1.1mg/kg en IV, 10 minutes après le
couchage. Ce protocole permet une anesthésie de 37 minutes en moyenne (Scicluna, 1997).
 Soit par une perfusion de la guaïfénésine 5% (100mg/kg en IV) et le thiopental sodique
(4mg/kg en IV) (Scicluna, 1995i; Scicluna, 1993)

b) Anesthésie de longue durée

C’est une anesthésie dont la durée moyenne est supérieure à 60 minutes, et qui est
déconseillée en pratique courante. En effet sur le terrain, on ne dispose pas de matériel
d’assistance respiratoire, qui s’avère parfois capital dans ce genre de situations.
La technique la plus utilisée dans ce genre d’anesthésie est « le triple drip » ou « anesthésie
intraveineuse totale ».

2.2. Anesthésie intraveineuse totale (TIVA)

Elle est définit comme étant une technique utilisant des produits anesthésiques par
voie intraveineuse pour produire un état d’inconscience, une analgésie et une myorelaxation
sans utilisation de produits gazeux (Robertson, 1997).
Le produit idéal pour ce genre d’anesthésie doit avoir une durée d’action courte et ayant des
métabolites non toxiques, inactifs et non cumulatifs. Or, il n’y a pas de produit qui puisse
répondre à ces critères. C’est pourquoi, on a recours à plusieurs produits en même temps.
L’association guaïfénésine, α2-agoniste et kétamine est la plus utilisée. Le propofol a aussi fait
preuve comme un potentiel agent anesthésique pour la TIVA soit seul ou en association avec
la guaïfénésine (Robertson, 1997).

2.2.1. Les protocoles à base de guaïfénésine

Cette combinaison de la guaïfénésine, α2-agoniste et kétamine est connue sous le nom


de  « triple drip », dont le mélange est le suivant:

112
 Guaïfénésine: 50 mg; Xylazine: 0.5mg; Kétamine: 1mg; dans chaque 1ml de dextrose à
5%, perfusé à raison de 2,75 ml/kg/h. Ce qui veut dire que dans chaque litre de dextrose on a
(Tableau 21):
 1 gramme de kétamine;
 0,5 gramme de xylazine;
 et 50 grammes de guaïfénésine.

Tableau 21: le volume et la concentration du protocole n°1(Robertson, 1997; Bettschart-


wolfensberger, 2003).

Substance Concentration volume


En ml
Xylazine 2% 25
Kétamine 5% 20
10% 10
Guaïfénésine 10% 500

 Guaïfénésine : 100 mg; Xylazine : 1mg; Kétamine : 2mg; dans chaque 1ml de dextrose à
5%, perfusé à raison de 1 ml/kg/h. Si on le traduit en volume, on obtient pour chaque litre
(Tableau 22):
 2 grammes de kétamine;
 1 gramme de xylazine;
 et 100 grammes de guaïfénésine.

Tableau 22: La posologie et la concentration du protocole n°2 (Robertson, 1997).

Substance Concentration Posologie


En ml
Xylazine 2% 50
Kétamine 5% 40
10% 20
Guaïfénésine 15% 666

 Guaïfénésine : 500 mg; Détomidine : 0,1 mg; Kétamine : 1 mg; dans chaque 1ml de NaCl,
perfusé à demande. Si on le traduit en volume, on obtient pour chaque litre (Tableau 23):
 1 gramme de kétamine;
 0,1 gramme de Détomidine;

113
 et 50 grammes de guaïfénésine

Tableau 23: la posologie et la concentration du protocole n°3 (Scicluna, 1995).

Substance Concentration Posologie


En ml
Détomidine 1% 10
Kétamine 5% 20
10% 10
Guaïfénésine 15% 333

 L’association romifidine, guaïfénésine et kétamine a aussi donnée de bons résultats dans


les conditions du terrain (Davies et Swan, 1997).
L’utilisation de la Guaïfénésine est largement répandue en médecine vétérinaire, vu ses effets
négligeables sur la fonction cardiaque, respiratoire et sur les paramètres sanguins. Reste son
inconvénient majeur qui est son activité hémolytique si elle est utilisé à des concentrations de
plus de 10% (Schatzmann, 1979; Lerche et al., 1992) et l’urticaire (Lerche et al., 1992).

2.2.2. Les protocoles à bases de propofol

Le propofol est l’un des anesthésiques intraveineux les plus récents. Sa


pharmacocinétique chez le cheval est comparable à celle de l’homme. Donc, il semble être un
produit idéal pour l’anesthésie intraveineuse. Cependant l’inconvénient majeur de son
utilisation est son prix, qui est très élevé. En plus, la réponse du cheval au produit pendant la
phase de l’induction est très variable (Bettschart-wolfensberger, 2003).
Une perfusion de propofol conduite à un débit de 0,25mg/kg/h (Robertson, 1997), ayant reçu
après une prémédication à la xylazine et une induction au propofol. Ce protocole induit une
dépression respiratoire (Taylor, 2002), néanmoins, il maintien la pression artérielle à un
niveau satisfaisant (Robertson, 1997).

3. Le maintien de l’anesthésie 

Cette phase d’anesthésie a pour but de (Muir et Scicluna, 1998):


 maintenir un niveau stable d’analgésie, de myorelaxation et d’hypnose afin de faciliter et
compléter la chirurgie;
 minimiser les effets endocrinologiques, immunologiques et inflammatoires lors d’une
réponse à un stimulus douloureux;

114
 minimiser ou prévenir les effets indésirables produits par le décubitus, la position de
l’animal et les produits anesthésiques.
3.1. Anesthésie de courte durée

En cas de besoin, l’anesthésie est prolongée par un bolus de kétamine à la dose de 100
à 200mg, (Giordano, 1997; Scicluna, 1993) ou bien un mélange α 2-agoniste / kétamine en
demie-dose de départ, (Giordano, 1997; Fontaine et Hanse, 2001b; Scicluna, 1993) puis le
quart de la dose initiale si nécessaire (Giordano, 1997). Il est aussi possible d’utiliser les
thiobarbituriques à la dose de 0,2 à 0,5 mg/kg par voie intraveineuse sans jamais excéder la
dose de 20mg/kg (Lerche et al., 1992). Si la chirurgie est pratiquement finie, une injection
d’un α2-agoniste seul suffit (Giordano, 1997; Scicluna, 1993). Elle peut aussi être prolongé
selon la durée voulue (Tableau 24).

3.2. Anesthésie de moyen et longue durée

Tableau 24: Protocoles de prolongation de l’anesthésie selon la durée désirée (Scicluna,


1995i).

Durée Molécule Posologie Dose Mode


d’anesthésie (mg/kg en IV) (ml/500kg IV) d’injection
(minutes)
Kétamine 0,2 – 0,4 1–2 Bolus
5 – 10 Thiopental sodique 1–2 0,5 – 1 Bolus
Anesthésie locale Locale
Xylazine 0,25 – 0,5 5 – 10 Bolus
Kétamine 0,5 – 1 2,5 – 5 Bolus
Anesthésie locale Locale
Détomidine 2,5 – 10 µg 0,25 – 0,5 Bolus
10 – 20 Kétamine 0,5 – 1 0,5 – 1 Bolus
Anesthésie locale Locale
Xylazine 200 mg Mélangé dans 1litre Perfusion à la
20 – 40 Kétamine 1000mg de NaCl demande
Anesthésie locale Locale
guaïfénésine 5% 50 g Mélangé dans 1litre Perfusion à la
Thiopental sodique 2g de NaCl demande
45 Anesthésie locale Locale
guaïfénésine 5% 50 g Mélangé dans 1litre
Xylazine 100 mg de NaCl Perfusion à la
Kétamine 1000 mg demande
Anesthésie locale Locale
guaïfénésine 5% 50 g Mélangé dans 1litre
> 45 Détomidine 100 mg de NaCl Perfusion à la
Kétamine 1000 mg demande
Anesthésie locale

115
Locale

116
Unité 3: L’anesthésie gazeuse

1. Généralités

1.1. Définition

L’anesthésie gazeuse ou volatile est également appelé anesthésie par inhalation. C’est
une anesthésie réalisée par des agents vaporisés via les voies respiratoires.

1.2. Choix de l’anesthésie gazeuse

L’anesthésie gazeuse parait plus difficile à mettre en place et nécessite plus de matériel
pour sa réalisation. Cependant, elle est réalisable dans la plupart des conditions de terrain, à
condition de disposer du matériel de base. Mais pour des anesthésies d’une durée supérieure à
45 minutes, l’anesthésie gazeuse est intéressante voire même conseillée (Scicluna, 1995c).
Enfin, sur des chevaux malades (bronchite chronique, état de choc, hypoxémie) l’apport
d’oxygène est nécessaire, même si l’option anesthésie fixe est incontournable en pratique
(Tableau 25).

a) Avantages

L’avantage majeur de l’anesthésie volatile est sa grande réversibilité, En effet, la


majeure partie de l’anesthésique est éliminée par voie respiratoire. De même, les effets
cumulatifs et le relargage, comme c’est le cas de l’anesthésie aux injectables sont absents. Par
conséquent, la profondeur de l’anesthésie est ajustable selon l’individu et la situation,
favorisant ainsi une atteinte plus précise du stade chirurgical. En plus, l’apport d’oxygène
dans le circuit et au niveau des voies respiratoires supérieures permet de lutter contre
l’hypoxie et l’hypoxémie du cheval anesthésié (Scicluna, 1995c).

Tableau 25: avantages et inconvénients de l’anesthésie volatile (Scicluna, 1995c).

Avantages Inconvénients
Réversibilité Nécessité de matériel (circuit, cuve)
Précision d’administration Délai d’action important
Ventilation possible Surveillance nécessaire
Apport d’oxygène Coût et intérêt sur une courte durée
Coût sur une longue durée

117
b) Inconvénient 

L’inconvénient majeur de l’anesthésie gazeuse est la nécessite d’un circuit


anesthésique pour sa réalisation. Par ailleurs, la période d’induction est plus longue par
rapport à l’anesthésie fixe, vue la concentration de l’anesthésique qui n’est pas d’emblée
maximale au niveau du sang, elle-même fonction de la qualité respiratoire du cheval ainsi que
des propriétés de l’anesthésique utilisé. En effet, le coefficient de solubilité des produits
utilisés ainsi que le délais d’action après administration peuvent alterner des périodes
d’anesthésie plus profonde et plus superficielle offrant ainsi une anesthésie totalement
irrégulière « en dents de scie » (Scicluna, 1995c).
Une fréquence respiratoire lente voire nulle (apnée classique après l’induction aux
barbituriques) offre une anesthésie jugée de mauvaise qualité. De même le réveil sera d’autant
plus rapide que la respiration sera correcte tant en fréquence qu’en amplitude (Scicluna,
1995c).

1.3. Choix de l’anesthésique volatile

Le choix de l’anesthésique volatile est un compromis entre ses propriétés physico-


chimique et métabolique, son prix, ainsi que sa disponibilité. Au Maroc, le seul anesthésique
utilisé est l’halothane. Or, il y a d’autres produits ne disposant pas encore d’AMM et qui offre
beaucoup d’avantages par rapport à l’halothane comme l’isoflurane.

a) Les propriétés physico-chimique et métabolique 

L’induction et le réveil à l’isoflurane sont plus rapides que celle à l’halothane (Tableau
26), vu qu’il est plus volatile que ce dernier (Johnston, 1997). L’isoflurane est l’anesthésique
de choix dans les cas critiques où la fonction cardiovasculaire est gravement menacée telle
que les coliques (Taylor, 2002a; Scicluna, 1995c). Dans le cas des chirurgies orthopédiques,
on préfère l’halothane car il permet un meilleur rétablissement (Taylor, 2002a).

b) Le coût de l’anesthésie

En général, le prix des anesthésiques volatiles a commencé à baisser ces dernières


années. Toutefois, pour une utilisation équivalente de produit, une anesthésie à l’isoflurane est
5 à 6 fois plus chère qu’une anesthésie à l’halothane (Scicluna, 1995c; Lerche et al., 1992).
L’utilisation d’un circuit fermé et semi-fermé sans fuite permet d’économiser l’oxygène,
l’halogéné et les produits injectables qui seraient nécessaires pour maintenir un stade

118
anesthésique chirurgical non atteint avec un circuit non étanche (Scicluna, 1995c). En effet,
en circuit fermé, il y a diminution du débit des gaz frais, ce qui permet de diminuer la quantité
de gaz injectés dans le circuit. En plus, une prémédication à la détomidine permet de diminuer
le besoin en halothane (Scicluna, 1995c).

Tableau 26: Propriétés physico-chimiques des anesthésiques gazeux (Hall et al., 2002;
Touzot-jourde, 2003).

Halothane Isoflurane Sévoflurane


L’odeur sucrée irritante sucrée
Le coefficient de
partage 1,94 1,40 0,60
Sang/gaz
Concentration
alvéolaire minimale 0,88 1,31 2,31 à 2,84
Le degré du
métabolisme 20 à 40 0,2 5
hépatique
La concentration
maximale à 32% 31% 21%
760mmHg et 20°c

2. La prémédication

La prémédication se déroule de la même manière que dans le cas de l’anesthésie fixe.


Toutefois, on obtient une transition plus calme lors d’utilisation de la médétomidine en
prémédication (Yamashita et al., 2002).

3. L’induction 

Le couchage du cheval se déroule le plus souvent en utilisant des solutions injectables,


bien que l’induction au masque soit possible (très peu réalisée). Pour le cheval adulte, c’est
surtout les solutions injectables qui sont utilisés, cependant, pour le poulain, les deux
méthodes sont applicables (Taylor et Clark, 1999; Scicluna, 1995c).

3.1. Induction avec des substances injectables 

Les substances utilisées lors de l’induction d’une anesthésie gazeuse doivent


permettre un couchage doux, sans trop endormir le cheval. D’autant que les halogènes sont
des anesthésiques dépresseurs du système cardiovasculaire et respiratoires (Scicluna, 1995c;
Tableau 27).

119
Tableau 27 : Exemples de protocoles de prémédication et d’induction pour l’anesthésie
gazeuse (Scicluna, 1995c).

Molécule Posologie Attente après injection


(mg / kg en IV) (minutes)
Acépromazine 0,02 20
Xylazine 1,1 5
kétamine 2,2
Acépromazine 0,02 20
Détomidine 0,02 5
Kétamine 2,2
Acépromazine 0,02 20
Xylazine 0,5 5
GGE 50g /1 litre pour un
Thiopental sodique 2g /1 litre cheval de
500 kg

Aucune arythmie, ni bradycardie importante n’est observée après le relais à l’anesthésie


gazeuse avec une prémédication à la xylazine ou la détomidine.
L’utilisation de la guaïfénésine avec ou sans barbituriques provoque une chute de la pression
artérielle au début de l’anesthésie. Par conséquent, il est primordiale de veiller à ne pas
accentuer l’hypotension en utilisant trop d’halogéné à la mise en route du relais gazeux,
cependant, la myorelaxation est excellente (Scicluna, 1995c).

3.2. Induction au masque ou à la sonde

On peut aussi induire un animal par l’utilisation d’un masque ou par une sonde naso-
trachéale. La première technique peut être réalisée mais elle n’est pas toujours facile à
instaurer, en raison de la contention importante qu’elle requiert, ainsi que l’odeur irritante de
l’anesthésique. Cette technique est surtout utilisée chez le poulain. Néanmoins, elle présente
les inconvénients suivants:
 elle requiert une contention importante;
 irritabilité du gaz anesthésique, ce qui fait que l’animal développe une apnée.
Cependant, il est toujours possible d’induire un jeune poulain au gaz par une intubation
nasotrachéale. Cette méthode a l’avantage d’être relativement douce et sans phase
d’excitation (Touzot-jourde, 2003; Barbier-dop, 1997). Par ailleurs, l’induction de
l’anesthésie chez le poulain avec des solutions injectables reste la technique la plus utilisée.
(Voir chapitre anesthésie du poulain)

120
4. Maintien de l’anesthésie 

Une fois le cheval couché, il est intubé (vidéo 4) et transporté sur la table de chirurgie,
où le relais gazeux sera entamé 5 à 7 minutes après le couchage afin d’assurer une bonne
induction (Photo 30). Lors des premiers cycles respiratoires, il est indispensable de s’assurer
du bon fonctionnement des valves ainsi que l’absence de fuite d’anesthésique par l’écoute des
bruits inhabituels, l’odeur de l’anesthésique et l’observation conjointe du ballon et des
mouvements du thorax. Le circuit anesthésique sera autant que possible saturé en oxygène,
par l’ouverture au préalable du débitmètre (le ballon sera aussi rempli) pour le dénitrogéniser.
La sonde endotrachéale est connectée à l’appareil anesthésique dont le ballonnet d’étanchéité
est suffisamment gonflé, afin d’assurer l’étanchéité du système mais pas trop pour éviter toute
compression de la trachée. La cuve à halothane est ouverte et réglée sur 3 à 4 vol % pour un
cheval adulte et en bonne santé (Scicluna, 1995c).
En général, en mode spontané, avec une fréquence respiratoire de 6 mouvements par minutes
et une cuve d’anesthésique réglée à 4%, le cheval s’endort en 15 minutes environ. Après il
faut réglé la cuve en diminuant la concentration de l’anesthésique jusqu'à trouver le bon
équilibre qui permettra la réalisation de l’intervention sans trop endormir le patient. La
surveillance du cheval permet de juger l’évolution de l’anesthésie et d’ajuster la concentration
du gaz en fonction du stade anesthésique. Il y a aussi possibilité de maintenir l’anesthésie par
l’halothane (0.63 vol %), en association avec une perfusion continue de la kétamine et de
guaïfénésine (Spadavecchia et al., 2002).

5. Appareil d’anesthésie

L'appareil d'anesthésie permet l'administration par inhalation d'oxygène et d'agents


anesthésiques ou éventuellement un mélange d’oxygène et d’air enrichi ou non de vapeurs
anesthésiques halogénées (Otteni et al., 1994).

L’appareil d’anesthésie est composé d’un système d'alimentation en gaz frais, un circuit
anesthésique, un respirateur, un système antipollution (Photo 31). Par ailleurs il est équipé de
moniteurs et d'un aspirateur réservé à l'usage anesthésique (Otteni et al., 1994).

Les principaux intérêts de l’appareil anesthésique sont (Ko, 2000; Otteni et al., 1994):
 procurer de l’oxygène au patient;
 délivrer de façon précise et économique les agents anesthésiques;

121
 épurer les gaz expirés du CO2 qu’ils contiennent, par l’une des trois méthodes suivantes;
soit par dilution, soit par un système de valves unidirectionnelles ou finalement soit par un
absorbeur à CO2;
 procurer au patient une assistance respiratoire contrôlée.

5.1. Les circuits anesthésiques

a) Définition

C’est le système qui délivre l’anesthésique volatil au patient. Le circuit anesthésique


est composé d’un débitmètre, d’une cuve pour la vaporisation de l’anesthésique, d’un ballon
réservoir, des valves unidirectionnelles, d’une cuve à chaux sodée et des tuyaux qui relie le
système au cheval (Scicluna, 1995c).
En pratique, on distingue quatre types de circuits (Anonyme, 2001; Scicluna, 1995c):

 Le circuit ouvert système sans réinspiration.


 Le circuit semi-ouvert

 Le circuit semi-fermé système avec réinspiration.


 Le circuit fermé

Pour un cheval adulte, on utilise souvent un circuit semi-fermé, rarement un circuit fermé.

b) Caractéristiques

Il existe deux classes principales de systèmes qui sont:

 Système sans ré-inspiration

Les systèmes dits " sans réinspiration " comptent 2 grandes classes, à savoir les
systèmes ouverts et les systèmes semi-ouverts.

 Systèmes ouverts

Ces systèmes sont caractérisés par le fait qu’ils ne possèdent pas de réservoir, que le
CO2 est enlevé par dilution et qu’ils sont utilisés chez les petits animaux (Anonyme, 2001;
Scicluna, 1995c).

122
 Systèmes semi-ouverts

Les systèmes semi-ouverts sont caractérisés par l’utilisation d’un débit de gaz frais
provenant d’un réservoir qui est au moins égal à la ventilation minute du patient. Ils délivrent
un flot élevé de gaz frais pour éliminer le CO 2 s’accumulant dans le système. Ces appareils
sont ordinairement classés selon la localisation de l’entrée du gaz frais et l’ouverture (ou la
valve) servant à la sortie des gaz expirés (Anonyme, 2001; Scicluna, 1995c).

 Système avec ré-inspiration

Dans les systèmes fermés ou semi-fermés, tout ou une partie des gaz expirés est
réinspirés. Il est donc nécessaire d’éliminer le CO2 du système à l’aide d’une réaction
chimique, tout en s’assurant que les gaz expirés ne peuvent pas être réinspirés avant d’avoir
franchi l’absorbeur à CO2. Ce but est atteint grâce aux valves unidirectionnelles incluses dans
le système.

 Systèmes semi-fermés

Les systèmes semi-fermés sont caractérisés par l’utilisation d’un débit de gaz frais
inférieur au volume minute du patient (Anonyme, 2001; Scicluna, 1995c).

 Systèmes fermés

Le système est fermé lorsque la valve est en position fermée et par conséquent, le débit
d’oxygène doit être égal à la consommation du patient. Il faut s’assurer que la pression dans le
circuit demeure à zéro afin d’éviter une trop grande augmentation de pression à l’intérieur du
système (Anonyme, 2001; Scicluna, 1995c).
La position du vaporisateur joue un rôle important au niveau de la concentration de l’agent
anesthésique dans le circuit. Le vaporisateur peut-être inclus dans le circuit ou être à
l’extérieur. Lorsque celui-ci est situé à l’intérieur du circuit, la concentration d’agent
anesthésique inspirée par le patient est fonction de sa propre ventilation. Donc en diminuant le
débit d’oxygène, cela aura comme effet d’augmenter la concentration d’agent dans le circuit.
Par contre, si le vaporisateur est situé à l’extérieur du circuit, l’apport en agent anesthésique
dans le système est constant et indépendant de la ventilation de l’animal (Tableau 28). Ce
dernier est de nos jours beaucoup plus utilisé (Anonyme, 2001; Scicluna, 1995).

123
c) Avantages et inconvénients

Le tableau ci-dessous, décrit les avantages et inconvénients des différents circuits


anesthésiques (Tableau 28).
Circuits Avantages Inconvénients

 Apport en gaz frais saturé en O2  Perte du gaz.


 Économique à l’achat  Difficile à contrôler la
Circuit ouvert  Peu ou pas de réinspiration des gaz concentration d’agent
expirés anesthésique délivré
 Pas de résistance dans le système.  Pas de ventilation
 Vaporisation varie selon la
température ambiante
 Peu de résistance dans le système  Coût de l’équipement.
(pas de valve unidirectionnelle et  Réinspiration partielle des
Circuit pas d’absorbeur à CO2). gaz expirés
semi-ouvert  Fort utile pour les patients de  Élimination du CO2 par
petite taille, <5 kg dilution des gaz grâce au
 Utile aussi pour les patients où il débit important de gaz frais
faut éviter une augmentation de  Perte de température
résistance à la ventilation
 Contrôle de la délivrance du gaz.  Coût de l’équipement.
 Utilise les agents volatils de façon  Consommation de l’oxygène
économique et des agents anesthésiques.
Circuit  Ventilation est observée et  Entretien. (Difficile à
semi-fermé contrôlée par le réservoir nettoyer)
 Perte de chaleur minimale car les  Gros et encombrant
gaz inspirés sont réchauffés et  Beaucoup de composantes
humidifiés  Résistance importante dans
 Absence de fluctuation abrupte de le circuit (pas utilisé chez
l’anesthésie animaux <5 kg)
 Possibilité de transmettre des
infections.
 Economie en gaz.  Coût de l’équipement.
Circuit fermé  Contrôle de la délivrance du gaz.  Résistance du circuit.
 Ventilation possible (ballon).  Entretien difficile.
 Contrôle des fuites.  Surveillance.

Tableau 28: les avantages et les inconvénients des différents circuits anesthésiques (Eicker et
Cuvelliez, 1990; Anonyme, 2001; Scicluna, 1995).

124
5.2. Les différentes parties de l’appareil anesthésique

L’appareil anesthésique est composé principalement:


 d’un système d'alimentation en gaz frais qui comporte des débitmètres, un ou plusieurs
vaporisateurs, un bypass ou dispositif d'administration rapide d'oxygène et éventuellement un
dispositif de protection vis-à-vis des variations de pression prenant naissance en aval (Otteni
et al., 1994);
 d’une bouteille d'oxygène de réserve;
 des manomètres;
 d’une alarme de défaut d'oxygène;
 d’un système anesthésique: l'appareil d'anesthésie comporte généralement un système
anesthésique principal et un système accessoire (circuit d'induction ou circuit réservé à un
usage spécifique). Il permet, soit de réadministrer les gaz expirés, soit de les rejeter et de
n'administrer que des gaz frais (Otteni et al., 1994).
 d’un ventilateur, qui permet le réglage des variables suivantes: ventilation minute,
fréquence respiratoire et rapport inspiration / expiration. Il n’est certes pas obligatoire pour la
réalisation d’une anesthésie volatile. Cependant, il est souvent utile pour lutter contre les
mauvaises conditions ventilatoires dont est souvent victime le cheval, surtout après 45
minutes d’anesthésie générale ou lors de maladies respiratoires chroniques (Taylor et Clark,
1999; Otteni et al., Scicluna, 1995; 1994). Un dispositif de ventilation manuelle est toujours
disponible pour pallier à une panne du ventilateur (Otteni et al., 1994).
 Système antipollution évacuant à l'extérieur du bâtiment le protoxyde d'azote et les
vapeurs halogénées sortant de la valve d'échappement du système anesthésique et du
ventilateur. Les cartouches absorbantes retiennent les vapeurs halogénées mais non pas le
protoxyde d'azote (Taylor et Clark, 1999; Eicker et Cuvelliez, 1990; Otteni et al., 1994).

5.3. Le fonctionnement de l’appareil anesthésique

En pratique, l’oxygène passe en premier lieu par le débitmètre qui régule le flux des
gaz frais; une fois arrivée à la cuve d’halogéné, l’oxygène vaporise l’anesthésique liquide
placé sous pression, plus ou moins rapidement en fonction de la température et du débit.
L’oxygène ainsi chargé en anesthésique entre alors dans le circuit proprement dit et constitue
une réserve en s’accumulant dans le ballon. Lorsque le cheval inspire, il inhale les gaz du
ballon qui lui parviennent par les tuyaux reliés à la sonde trachéale. Cependant lorsqu’il

125
expire, les gaz sont filtrés par la chaux qui retiennent le CO 2 puis restent emmagasinés dans le
ballon en se mélangeant ainsi aux gaz frais.
Des valves unidirectionnelles empêchent la circulation des gaz en sens inverse et selon les
modèles, la chaux est placé soit sur la partie inspiratoire, soit sur la partie expiratoire, parfois
même les deux. La cuve anesthésique est placée à l’extérieur du circuit circulaire pour
faciliter son contrôle.
Un système d’oxygénation rapide « bypass » de sécurité permet de court-circuiter la cuve et
autorise la distribution d’oxygène pur (Scicluna, 1995c).

6. L’appareil anesthésique proprement dite

Le schéma (Figure 8) montre les différents composants d’un appareil anesthésique.

Unité 4: La surveillance anesthésique

La surveillance anesthésique du cheval est indispensable pour le maintien du stade


anesthésique et des fonctions vitales de l’animal. Pour cela, des moyens à la fois cliniques et
techniques renseignent sur la profondeur de l’anesthésie ainsi que sur les fonctions
cardiovasculaire et respiratoire du patient.

1. Surveillance clinique

La surveillance clinique ou le monitoring sensoriel est basé sur l’inspection et la


palpation.

1.1. Système nerveux central

a) Inspection

 Position et mouvements de l’œil

Au stade chirurgical, l’œil est central et immobile et les paupières légèrement ouvertes
(Scicluna, 1995f). Lorsque l’anesthésie est trop profonde ou trop légère, l’œil bascule en
avant. Au réveil, l’œil se déplace vers le cantus médial avec un nystagmus plus ou moins
rapide (Scicluna, 1995f). La présence du nystagmus indique dans la majorité des cas une
anesthésie insuffisante, parfois même présent, en dépit d’une anesthésie profonde. Dans ce
dernier cas, le nystagmus va persister jusqu'à l’arrêt cardiaque. C’est pourquoi, il faut toujours
l’associer à d’autres paramètres anesthésiques (Riebold, 1990, Matthews et Hartsfield, 1993).

126
La mydriase est le signe d’une anesthésie trop profonde, exception faite de l’utilisation de
fortes doses de xylazine; dont la différence est faite avec le réflexe photomoteur. Comme elle
peut aussi l’être en cas d’anesthésie superficielle (Scicluna, 1995f; Tableau 29)

 Le larmoiement

Une anesthésie équilibrée au stade chirurgical laisse une larme perlée au coin de l’œil
du cheval. Dans tous les cas, l’œil doit rester toujours humide, donc une cornée sèche
témoigne d’une anesthésie profonde sauf si on a utilisé de la kétamine. Cependant, si on a un
larmoiement, cela signifie que l’anesthésie est superficielle (Riebold, 1990; Scicluna, 1995f,
Matthews et Hartsfield, 1993).

Tableau 29: Paramètres à surveiller lors du monitoring du cheval anesthésie (Scicluna, 1995f)
Les paramètres à Anesthésie
surveiller Légère Chirurgicale Profonde
Paramètres neurologiques
Position de l’œil Nystagmus Central En avant
Nystagmus + - -
Larmoiement ++ +- -
Réflexe palpébral ++ +- -
Réflexe cornéen ++ + +-à–
Mydriase - -à+- + à ++
(sans α 2agonistes) - +-à+ ++
Myorelaxation + - -
Tremblements + - -
Déglutition + - -
Mâchonnements + - -
Réflexe anal
Paramètres
cardiovasculaires
Fréquence cardiaque Stable Stable Stable
Couleur des muqueuses Rose Rose pale
Paramètres respiratoires
Fréquence respiratoire + + -
Rythme irrégulière stable apnée
Amplitude + +- -
Couleur des muqueuses rose rose Pâle

 La myorelaxation

Une contracture musculaire est un signe de réveil ou de douleur par défaut d’analgésie.
Les tremblements témoignent souvent d’un réveil, de même que le réflexe de déglutition et les
mâchonnements (Scicluna, 1995).
b) Palpation

127
 Les réflexes oculaires

Au stade chirurgical, le réflexe palpébral est présent-absent malgré l’existence de


certaines variations d’intensité de réponse en fonction du cheval. Cependant, il s’agit d’un
réflexe qui s’épuise faute de neurotransmetteurs et le fait de le répéter plusieurs fois de suite
peut induire une erreur d’interprétation par défaut (Riebold, 1990; Scicluna, 1995f).
Le réflexe cornéen quant à lui doit être présent au cours de l’anesthésie, mais il s’agit d’un
réflexe irritant et invasif pour la cornée, aussi il n’est pratiqué que lors de problème ou de
doute. De toute manière, si le réflexe palpébral est présent, le réflexe cornéen l’est forcement
(Riebold, 1990; Scicluna, 1995f; Matthews et Hartsfield, 1993).

1.2. Appareil cardiovasculaire

a) Inspection

 Les muqueuses 

La couleur des muqueuses buccales, oculaires, nasales et génitales renseigne sur la


perfusion périphérique et sa qualité. Elle permet d’évaluer les fonctions respiratoires et
cardio-vasculaires. Selon la couleur, les différentes situations suivantes sont à prendre en
considération (Riebold, 1990; Scicluna, 1995f):
 Rose: normal.
 Rouge: vasodilatation.
 Rouge brique: hémoconcentration, choc endotoxinique.
 Rose pâle: hypoperfusion, anémie.
 Bleu: cyanose, hypoventilation.
Sous l’anesthésie gazeuse à l’halothane, les muqueuses deviennent pâles. Les chevaux nourris
à l’herbe verte ont des muqueuses jaunes qu’il ne faut pas interpréter comme un ictère sauf en
cas d’existence de symptômes d’atteinte hépatique associée (Taylor et Clark, 1999).

 Le site chirurgical 

On apprécie la couleur, la quantité du saignement (couleur et intensité) et l’hémostase du


champ opératoire afin d’avoir une idée sur la fonction circulatoire.

b) Palpation

128
Il s’agit de l’évaluation du pouls, de la température, du temps de remplissage
capillaire, de la myorelaxation et des réflexes oculaires.

 Le pouls

La palpation du pouls renseigne sur la fréquence cardiaque, la pression artérielle et le


tonus artériel (artère plus ou moins dépressible ou tonique).
De nombreuses artères sont palpables sur un cheval anesthésié pour l’évaluation de la qualité
du pouls, notamment l’artère faciale, temporale et angulaire de l’œil, en plus de l’artère
digitale propre (Taylor et Clark, 1999).
Un pouls filant avec diminution du tonus artériel est le signe d’une anesthésie trop profonde
par hypotension, en relation avec une dépression cardiovasculaire.
Donc la palpation et l’évaluation de la qualité du pouls sont primordiales en matière de
surveillance clinique du cheval anesthésié (Taylor et Clark, 1999).

 Le temps de remplissage capillaire (TRC)

Le temps de remplissage capillaire permet d’évaluer la qualité de la perfusion


périphérique en exerçant une pression locale au doigt sur la muqueuse buccale. Le temps mis
par la recoloration de la zone ischémiée est de 1 à 2 secondes dans les conditions normales
(Riebold, 1990).
Une augmentation du TRC signale une mauvaise perfusion périphérique due à une
hypotension ou une vasoconstriction périphérique souvent liée à une anesthésie trop profonde
(Scicluna, 1995f).

1.3. Appareil respiratoire

a) La fréquence et l’amplitude respiratoires

Les mouvements de la cage thoracique renseignent sur l’amplitude, la fréquence, le


rythme et le type de respiration. Pendant les phases d’induction et de réveil, le rythme
respiratoire est irrégulier alternant des phases d’hyperventilation et des périodes d’apnée
(Scicluna, 1995f). L’utilisation d’un appareil anesthésique doté d’une valve métallique permet
de surveiller la respiration tout en étant occupé à suivre d’autres procédures (Taylor et Clark,
1999).

129
Au cours de l’anesthésie, la respiration doit être suffisamment ample et régulière pour
permettre un bon stade d’endormissement et une bonne oxygénation.
L’augmentation de l’amplitude respiratoire est un signe de réveil car il y a la reprise d’une
respiration active et profonde, qui est un signe plus pratique que le réflexe palpébral (Aubin et
Mama, 2002).

2. Surveillance technique ou monitoring technique

2.1. Méthodes non invasives

a) L’auscultation

L’auscultation cardiaque renseigne sur la fréquence cardiaque et le rythme cardiaque


ainsi que sur la présence ou l’absence de bruits anormaux (Cuveillez, 2003; Scicluna, 1995f).
En pratique, elle n’est pas toujours facile à réaliser faute d’accès à l’aire d’auscultation.
L’auscultation respiratoire quant à elle informe sur la réalité de la ventilation pulmonaire et
sur son étendue (Cuveillez, 2003).

b) Le détecteur d’apnée

C’est une sonde thermosensible reliée à un chronomètre à alarme réglable. Après


intubation de l’animal, la sonde est placée entre la pièce en Y et la sonde trachéale. Si le
temps écoulé entre deux expirations dépasse le temps limite fixé par l’anesthésiste, l’alarme
se déclenche pour signaler une fréquence respiratoire trop basse ou une apnée.

c) Oxymétrie de pouls

L’oxymétrie pulsé permet la mesure transcutanée de la saturation de l’hémoglobine en


oxygène SpO2 au niveau du sang périphérique (Scicluna, 1995f). En d’autre terme, elle
mesure le pourcentage d’hémoglobine saturée en O 2 dans le sang artériel. Le principe repose
sur l’absorption par l’hémoglobine des lumières rouges et infrarouges à différentes longueurs
d’onde selon qu’elle soit ou non liée à l’oxygène (Cuveillez, 2003).
Le capteur peut être placé au niveau de la langue, de la muqueuse vulvaire ou de la
lèvre, sur un ladre de préférence (Photo 32) ou sur le septum nasal (sonde spéciale). Cette
technique est très sensible aux différentes conditions de ventilation et de perfusion (Cuveillez,
2003; Matthews et al., 2002). La valeur normale de la SpO2 doit se situer entre 95 et 99 %.
En cas de baisse de la Fi O2, d’hypoventilation, d’hypovolémie ou surtout de défaut de
perfusion (ex : vasoconstriction périphérique), la valeur de la SpO2 diminue. Une valeur

130
inférieure à 90% doit toujours être prise en considération et la cause de cette chute doit être
recherchée et traitée (Cuveillez, 2003; Scicluna, 1995f).
L’anesthésie générale est à l’origine d’une hypothermie, qui induit une vasoconstriction
réflexe de certaines parties des extrémités, surtout la langue. Ainsi, l’oxymétre indique des
valeurs basses d’oxygène et induit par conséquent, en erreurs (Scicluna, 1995f).

d) Capnomètre ou capnographe

Le capnomètre est un appareil qui mesure la concentration du gaz carbonique dans le


gaz expiré (Scicluna, 1995f). Le capnographe trace la courbe du CO 2 expiré le long de
l’intervention (Cuveillez, 2003). En capnométrie, le CO 2 expiré augmente lors
d’hypoventilation, du réveil ou lors d’hyperthermie maligne et diminue lors
d’hyperventilation ou lors de problème de perfusion (Scicluna, 1995f).
Une courbe régulière du capnographe signifie l’atteinte du stade chirurgical et elle devient
irrégulière lors d’un défaut d’anesthésie. La représentation graphique des modifications du
CO2 se nomme capnogramme (Cuveillez, 2003).
A la fin, en anesthésie volatile, le CO 2 inspiré augmente lorsque la chaux sodée est saturée, ce
qui se traduit par une surélévation de la ligne de base de la courbe (Scicluna, 1995f).

e) Electrocardiogramme (ECG)

L’utilisation de l’ECG est devenue de plus en plus fréquente, voire même imposée par
certaines assurances en matière de responsabilité civile.
Elle permet le suivi de l’activité électrique du cœur, mais, il ne renseigne pas sur l’activité
hémodynamique, la pression artérielle et le volume d’éjection ni sur l’efficacité de la
contraction myocardique (Riebold, 1990; Scicluna, 1995f).
Une courbe normale indique une activité électrique normale du cœur. Cependant, il faut se
méfier des artefacts qui sont dus à des mouvements du cheval ou à un défaut de contact des
électrodes.

f) Pression artérielle (oscillomètre, Doppler)

En pratique courante, il existe des méthodes simples et non invasives de mesure de la


pression artérielle comme l’oscillomètre à brassard et le Doppler (Matthews et Hartsfield,
1993). Le Doppler se place au niveau de la queue (Photo 33) ou sur l’artère métatarsienne de
latérale. La mesure de la pression systolique se fait de façon manuelle. Cependant le

131
sphygmomanomètre mesure les pressions systolique et diastolique et la fréquence cardiaque, à
l’aide d’un brassard placé sur la queue ou sur un membre de façon manuelle, semi-
automatique ou automatique (Cuveillez, 2003; Scicluna, 1995f).
Lors d’anesthésie utilisant des solutions injectables, la pression sanguine systolique est
comprise entre 80 et 160 mmHg. Si elle est au dessous de 80mmHg le protocole anesthésique
doit être revu et une perfusion intraveineuse est instaurée (Aubin et Mama, 2002).

g) Température corporelle (rectale/ œsophagienne)

La surveillance de la température permet d’avoir une idée sur l’activité métabolique du


cheval pendant l’anesthésie, ainsi que sur sa capacité de dissiper la chaleur.
L’anesthésie induit une hypothermie par dépression des centres de la thermorégulation d’une
part et la perte de conscience qui induit une diminution de l’activité métabolique d’autre part
(Scicluna, 1995f).
Une augmentation brusque et importante ou continue de la température doit faire suspecter un
trouble métabolique grave, telle qu’une hypersensibilité, qui s’avère quelque fois une
hyperthermie maligne (Scicluna, 1995f).
Chez le poulain, la surveillance de la température est fortement recommandée, vu qu’il est
très sensible à l’hypothermie par manque de stabilité de la régulation thermique et des
réflexes hémodynamiques. Ainsi, il est préférable de prévoir le réchauffement de l’ambiance
extérieure et si c’est possible l’ajout d’une couverture (Barbier-dop, 1997).

2.2. Méthodes invasives

a) Pression artérielle directe

Cette méthode nécessite le cathétérisme d’une artère au niveau de la tête ou des


membres. Les artères utilisés chez le cheval sont les artères faciale, faciale transverse et
métatarsienne latérale (Cuveillez, 2003).

b) Les gaz du sang

Les gaz du sang informent sur le statut acido-basique, ainsi que sur l’adéquation de la
ventilation et son rapport avec la perfusion. En effet, l’évaluation du pH et de la réserve
alcaline permet d’étudier les réactions de l’organisme aux différentes situations et de constater
ses possibilités de compensation par mobilisation de sa réserve en bicarbonates (Scicluna,
1995f; Tableau 30).

132
c) L’analyse sanguine de l’hématocrite et des composantes du sang

L’analyse sanguine, qui est réalisé lors de l’examen pré-anesthésique, peut aussi être
sollicité ponctuellement lors d’intervention longues, compliquées ou lors d’affection grave
chez le cheval (Cuveillez, 2003).

2.3. Le bilan du monitoring (cf. fiche d’anesthésie)

La feuille d’anesthésie doit comporter l’ensemble des paramètres cliniques et


techniques recueillis à intervalle régulier (en général 5 minutes), ainsi que toutes les
informations nécessaires au cours de l’intervention permettant à l’anesthésiste de suivre
l’évolution du patient et d’ajuster au mieux le stade anesthésique. Comme elle peut aussi
servir de référence pour une intervention ultérieure ou comme un document légal en cas de
problème ou de litige (Riebold, 1990; Scicluna, 1995f).

Tableau 30: Valeurs normales chez le cheval des gaz sanguins au niveau du sang veineux
(Scicluna, 1995f; Van lierde, 1989).

Paramètres pH pCO2 pO2 CO2 Réserve Excès de


mmHg total alcaline bases
mmHg mEq/l mEq/l
mmol/l
Sang 7,4 40 95 24 0
artériel (7,35-7,45) (35 – 45) (80 – 110) - (22 – 27) (-0,5à +0,5)
(1)
7,4 45 40 24 0
(7,35-7,45) (40 - 48) (35 - 45) - (22 - 27) (-0,5à+0,5)
Sang (1)
veineux
7,32-7,49 37-46 - 22-32 20-34 -3,0 à +3,3
(2)

133
Unité 5: Le réveil

Le réveil est une phase particulièrement délicate. Il doit se dérouler autant que possible
dans le calme. Un réveil agité associé ou non à une phase d’incoordination motrice peut,
compte tenu de la puissance musculaire du cheval, provoquer des traumatismes graves
(Hubbell, 1999). Lorsque le cheval est suffisamment conscient pour vouloir se lever, mais pas
assez pour pouvoir coordonner ses mouvements. L’anesthésiste peut tranquilliser à nouveau
l’animal afin d’obtenir un réveil de bonne qualité (Giordano, 1997; Lerche et al., 1992). Le
réveil ne dépend pas d’un produit particulier mais, il est fonction de la durée d’action des
anesthésiques intraveineux et volatiles, ainsi que de l’état général du patient (Giordano, 1997).

1. Les phases du réveil

Les stades de réveil sont les mêmes que ceux de l’anesthésie, mais ils se produisent
en sens inverse, ainsi on assiste à (Scicluna, 1993):
 une bascule de l’œil vers l’arrière;
Un nystagmus très lent puis rapide (vidéo 5);
 une augmentation de la fréquence respiratoire et de l’amplitude respiratoire;
 une diminution de l’intensité du pouls (resserrement de l’écart entre les pressions
artérielles systolique et diastolique);
 une augmentation du réflexe palpébral;
 parfois un larmoiement;
 la reprise de la déglutition et des mâchonnements.
Il ne faut pas retirer la sonde trachéale aux premiers signes de réveil, mais de préférence sur
un animal debout, tout à fait vigilant, afin d’éviter les œdèmes du larynx et l’entrapement du
voile du palais (Taylor et Clark, 1999).

2. La salle de réveil

La salle de réveil doit être de préférence sombre, calme, disposant d’un sol non
glissant (Photo 34). En plus, afin d’éviter des tentatives prématurées de la part du cheval pour
se mettre debout, une serviette ou un tissu est mis sur ses yeux.

La taille idéale de la salle de réveil dépend de la taille du cheval. Mais, en général, on utilise
des salles de 4 x 4 m, dont les parois sont d’une hauteur de 2,5 mètres minimum, couvert afin
d’éviter tous risques de blessure (Hubbell, 1999).

134
3. Le rétablissement de l’anesthésie intraveineuse

3.1. Anesthésie de courte durée (vidéo 6)

Le réveil se produit 20 à 45 minutes après l’injection de la kétamine (Scicluna, 1995f),


le cheval passe en décubitus sternal puis se relève généralement calmement avec peu de
tentatives d’échec. L’ataxie est modérée et le cheval est capable de marcher normalement
après 15 à 30 minutes, si on a utilisé la xylazine en prémédication (Scicluna, 1995f). Par
ailleurs, avec la détomidine, le réveil est moins bon car l’ataxie est encore présente et le
nombre d’essais au relever est plus important (Scicluna, 1993; Giordano, 1997; Fontaine et
Hanse, 2001b). Enfin, pour la romifidine, le réveil est plus calme et plus long qu’avec la
xylazine, vue l’ataxie modérée et la stabilité du cheval une fois debout (Scicluna, 1993;
Fontaine et Hanse, 2001b).

3.2. Anesthésie de moyenne et longue durée

Le réveil du cheval est long, calme et dépend de la dose totale injectée. En moyenne,
la durée du réveil est de 60 minutes environ après l’arrêt de la perfusion. Cette durée est à
mettre en relation avec la myorelaxation importante et la sédation prolongée procurées par la
guaïfénésine et α2-agoniste (Scicluna, 1995f).

4. Le rétablissement de l’anesthésie gazeuse

En général, le réveil est progressif, induit par une diminution du débit de


l’anesthésique jusqu'à la position off de la cuve. Ensuite une purgation du circuit par de
l’oxygène pur intervient pour procurer un réveil plus rapide. Le cheval n’est déconnecté de
l’appareil anesthésique (mais non détubé) qu’après avoir repris une respiration spontanée,
ample et le plus souvent irrégulière caractérisant ainsi la phase de réveil. Ensuite, il est amené
à la salle de réveil pour être surveillé jusqu'à la reprise totale de la conscience (Scicluna,
1995f). En principe, après 20 à 30 minutes, le cheval passe en position sternale, la respiration
devient de plus en plus régulière. Les chevaux passent généralement 10 à 15 minutes en cette
position avant de se mettre debout (Hubbell, 1999). Le cheval ne sera détubé qu’après un
réveil total (Hubbell, 1999, Scicluna, 1995f).

5. Les règles du réveil

La durée du réveil est en relation avec (Hubbell, 1999):


 l’état d’embonpoint du cheval;
 l’agent anesthésique utilisé;

135
 la durée de l’anesthésie;
 le type de chirurgie;
 et la profondeur de l’anesthésie durant l’opération.
Or durant cette phase critique, il faut respecter les règles énoncés dans le tableau 31
(Scicluna, 1995f):
 un environnement calme;
 une surveillance continue;
 un contrôle du relever (sédatifs);
 un contrôle de la douleur (analgésiques);
 un maintien de l’intubation jusqu'au réveil total de l’animal;
 et éviter la stimulation.

Enfin, une assistance au niveau de la tête et la queue (Photo 35) peut être envisagé s’il est
nécessaire (Aubin et Mama., 2002).

Tableau 31: Règles à respecter au réveil (Scicluna, 1993).

A Surveiller Prévoir En cas de problème


Faire Ne pas faire
Calme Bilan clinique
Sombre Boucher les oreilles Ne pas partir
Environnement Peu grand Cacher les yeux Ne pas se presser
Pas petit Xylazine 100 – 200mg Ne pas pousser le
Amortissement cheval à se lever
Réveil calme Bilan clinique
Réveil en 20–30 Xylazine 200mg Ne pas partir
Agitation minutes renouvelable Ne pas pousser le
Détomidine cheval à se lever
Bilan clinique
Xylazine 200mg
renouvelable
Douleur Type de chirurgie Détomidine Ne pas partir
Anesthésies locales Fentanyl 10ml Ne pas pousser le
Butorphanol cheval à se lever
Flunixine méglumine
Phénylbutazone
Améliorer le confort
Bilan clinique
Réintuber si possible
Asphyxie Trachéotomie Ne pas partir
Oedème larynx Sonde trachéale au d’urgence Ne pas détuber un
réveil Rester avec le cheval cheval non levé
Surveiller la

136
respiration
6. L’utilisation des analeptiques et des antagonistes

L’utilisation des stimulants et des analeptiques afin d’écourter la durée du réveil chez
le cheval est fortement déconseillée, sauf une sollicitation précise ou une complication
imprévue (Tableau 32; Hubbell, 1999). L’administration des analgésiques peut s’avérer aussi
efficace afin de contrôler la douleur et aboutir à un réveil doux (Ishikawa et al., 2001).

137
Tableau 32: Les différents produits utilisés pendant le réveil chez le cheval (Hubbell, 1999).

Famille Substance Dose Indications commentaires


mg/kg en IV
Retarder le réveil et calmer A utiliser avec précaution chez les animaux avec des
Xylazine 0,1 à 0,2 l’animal problèmes cardiorespiratoires ou une obstruction des voies
respiratoires
Sédatives A utiliser avec précaution chez les animaux avec des
Détomidine 0,02 à 0,04 Retarder le réveil et calmer problèmes cardiorespiratoires ou une obstruction des voies
l’animal respiratoires. La xylazine est meilleur par sa durée d’action
courte
Analeptiques Stimule la respiration et écourte le Peut provoquer un excitement et une alcalose respiratoire.
respiratoires Doxapram 0,2 réveil Possibilité de convulsions. A utilisé en cas d’urgence
seulement
Contrebalance les effets des
Tolazoline 4 alphas 2-agonistes et écourte le
réveil
Contrebalance les effets des alpha
Antagonistes Yohimbine 0,7 à 0,015 2-agonistes et écourte le réveil Peut provoquer une excitation. A utiliser seulement en cas
d’un réveil prolonger ou un problème cardiorespiratoire
Contrebalance les effets des alpha
Atipamezole 0,1 à 0,4 2-agonistes et écourte le réveil

5ml d’une
solution de Réduit la congestion nasal et Action non immédiate. Plus efficace si il est administré
Décongestionnant Phenylephrine 0,15% par voie améliore le flux d’air avant le réveil. Un faible effet systémique.
intranasale
Butorphanol 0,02 à 0,05 Apaise la douleur viscérale et Durée d’action courte. Peut provoquer un excitement et une
Analgésiques squelettique ataxie si il est utilisé en grande dose.
Phénylbutazone 2 à 5 en IV ou Apaise la douleur squelettique et A utiliser avec précaution chez les chevaux souffrant d’une
per os réduit l’inflammation hypovolémie.

138
Unité 6: Les complications de l’anesthésie générale.

L’anesthésie du cheval est un acte à risque, malgré toutes les précautions prises au
cours des différentes phases. Des complications peuvent survenir à tout moment et doivent
être traitées pour éviter des séquelles post-anesthésiques.
D’après Muir (2003), trois périodes sont critiques:
 la première suit immédiatement l’administration des produits pour le couchage du cheval;
 la deuxième est la durée entre l’induction et la stabilisation de l’anesthésie;
 et la troisième comprend l’ensemble de la phase de réveil.

De nombreuses complications sont évitées par une préparation minutieuse du matériel, par
une évaluation pré-anesthésique approfondie et par une surveillance clinique et technique de
la profondeur de l’anesthésie et de la fonction cardiorespiratoire (Serteyn, 2003; Scicluna,
1995d).
Pour cela, plusieurs substances, qualifiés de substances d’urgence, sont à prévoir avant
n’importe quel anesthésie générale. En pratique, chaque anesthésiste doit prévoir une liste
exhaustive des ses produits, avec la concentration disponible et la quantité à utilisée en ml
pour chaque 100kg (Tableau31).

1. Les complications avant l’anesthésie

1.1. Le cathéter intraveineux

L’injection périveineuse de la solution d’induction provoque une narcose insuffisante


et l’apparition d’une phase d’excitation pouvant compromettre le bon déroulement de
l’opération. Un œdème sous-cutané apparaît, suivit d’une nécrose cutanée sévère nécessitant
des soins importants (Serteyn, 2003), ainsi qu’une phlébite et une thrombophlébite. Elle induit
aussi une douleur locale, une agitation et une inflammation des tissus mous. Le traitement
inclus une infusion de grandes volumes d’une solution saline ou isoélectrique contenant un
anesthésique locale (lidocaïne) au niveau de l’endroit de l’injection (Grubb et Muir, 1998).

139
Substance Utilisation Dose Effets secondaires potentiels
(en IV)
Les stimulants cardiovasculaires
Epinepherine Initie ou augmente la fréquence 1-5µg/kg Tachycardie, arythmies cardiaques,
cardiaque (FC) hypertension, hypotension
Dopamine Augmente la contraction cardiaque 1-5µg/kg/min Arythmies cardiaques, hypertension,
Augmente la FC tachycardie sinusale
Augmente la pression artérielle
Dobutamine Augmente la contraction cardiaque 1-5µg/kg/min Arythmies cardiaques, hypertension
Augmente la pression artérielle
Dopexamine Augmente la contraction cardiaque 5-15µg/kg/min Arythmies cardiaques, hypertension,
Augmente la FC transpiration prodigue, colique
Augmente la pression artérielle
Ephédrine Augmente la pression artérielle 0,01-0,02mg/kg en des boluses Arythmies cardiaques
de 10mg
Phenylephrine Augmente la pression artérielle 0,01mg/kg à effet Bradycardie, arythmies cardiaques,
hypertension
Calcium chloré Augmente la contraction cardiaque 0,5-1,0ml/kg d’une solution de Bradycardie, arythmies cardiaques,
Traitement de l’hypocalcémie 10% hypercalcémie
Protection contre les arythmies K+
Gluconate de Augmente la contraction cardiaque 0,5-1,0ml/kg plus de 30 min à 1 Bradycardie, arythmies cardiaques,
calcium Traitement de l’hypocalcémie heure d’une solution de 23% hypercalcémie
Protection contre les arythmies K+
Solution saline Augmentation de l’éjection cardiaque 4ml /kg d’une solution de7% Hyperosmolalité, hypokaliémie
hypertonique Augmente la pression artérielle
Les agents antiarythmogènes
Atropine Augmente la FC 0,01-0,02mg/kg Tachycardie, arythmie cardiaque
Glycopyrrolate Augmente la FC 0,005mg/kg Tachycardie, arythmie cardiaque
Quinidine Traitement des arythmies ventriculaire 1mg/kg chaque 10 min à 4 -5 Tachycardie, hypotension
et supraventriculaire mg/kg en dose totale
Lidocaine Traitement des arythmies ventriculaire 0,5mg/kg, avec comme dose Convulsions
totale 2mg/kg

140
25-50mg/kg/min
Les stimulants respiratoires
Doxapram Initie ou augmente la respiration 0,2mg/kg Une alcalose respiratoire, hypokaliémie,
convulsions
Anticonvulsivants
Diazépam Contrôler les convulsions 0,02-0,05mg/kg en IV Peut causer une excitation et/ou une ataxie
Thiopental Contrôler les convulsions 0,5mg/kg Barbiturique à action ultra courte
Pentobarbital Contrôler les convulsions 4 - 6mg/kg Action courte pour une contrôle intermédiaire
Les myorelaxants
Diazépam Myorelaxation 0,02-0,05mg/kg en IV Peut causer une excitation et/ou une ataxie
Guaifénésine Myorelaxation 1-3g/45kg Peut causer une ataxie, une overdose une
rigidité musculaire paradoxale
Methocarbamol Myorelaxation 1,0-2,0mg/kg en IV Peut causer une ataxie
Acépromazine Myorelaxation 0,01-0,02mg/kg en IV Peut causer hypotension, paralysie du pénis
Dantrolene Hyperthermie maligne 1,0-2,0mg/kg en IV Peut causer une ataxie, nécrose hépatique
Anti-inflammatoires
Prednisolone 1-2mg/kg Retarde la cicatrisation des plaies, laminésse
Dexaméthazone 2-4mg/kg Retarde la cicatrisation des plaies, laminésse
Flunixine Analgésie, anti-inflammatoire 0,5-1,1mg/kg en IV ou IM Ulcère gastrique, anorexie, diminution des
muglumine protéines totales
Autres
Bicarbonate de Traitement de l’acidose métabolique 0,5mmol/l/kg à l’intervalle de Alcalose métabolique, hypokaliémie,
sodium 10-15min hyperosmolarité
Furosémide Stimule la diurèse et élimine les 1,0mg/kg Déshydratation et diminution du CO,
oedèmes hypokaliémie, alcalose métabolique
Mannitol Stimule la diurèse et élimine les 1-2g/kg sur 30min Déshydratation, perturbation de l’équilibre
oedèmes électrolytique
Insuline Rentrée des ions K+ en milieu 0,5 unité/kg Une overdose peut induire une hypoglycémie
Dextrose 5% intracellulaire 2g de dextrose/unité d’insuline

141
Par ailleurs, une injection intra-artérielle conduit à un choc et un collapsus cardiovasculaire,
une rigidité musculaire immédiate, une activité motrice incontrôlée, une agitation extrême, un
décubitus et des convulsions voire même la mort en quelques secondes. Le traitement
d’urgence dans ce cas est symptomatique et de support. Il inclut l’administration par voie
intraveineuse d’anticonvulsivants comme le diazépam, des myorelaxants (diazépam ou
guaïfénésine), des sédatives-analgésiques (α2-agonistes) ou des glucocorticoïdes. Le cheval
doit être placé dans un endroit calme, sombre et préférablement bien couvert (Grubb et Muir,
1998).

1.2. Les réactions allergiques

Les réactions allergiques, peu fréquente, induisent un œdème des muqueuses, une
détresse respiratoire, une hypotension et un collapsus cardiovasculaire. Elle survient
généralement suite à une injection d’acépromazine ou de guaïfénésine. Une réaction
allergique modérée répond généralement à une administration d’AINS, d’antihistaminiques
ou de glucocorticoïdes (Grubb et Muir, 1998).

1.3. La sonde trachéale

Des erreurs lors de la mise en place de la sonde trachéale, comme l’introduction dans
l’œsophage ou l’obstruction de la trachée par une herniarion du ballonnet, induisent une
insuffisance respiratoire brutale.
Il est intéressant aussi de faire attention aux points suivants (Serteyn, 2003):
 si le ballonnet de la sonde se dégonfle, le manque d’étanchéité et l’herniation du ballonet
ainsi induit, rend impossible la ventilation à pression positive intermittente et risque de
compromettre l’oxygénation du cheval;
 une sonde trachéale trop étroite induit une augmentation de la résistance à l’écoulement
de l’air et par conséquent une hypoventilation;
 chez le poulain et le poney, une sonde trachéale trop longue peut être facilement placé
dans une bronche, ce qui induit une hypoventilation.
Par conséquent, il faut toujours vérifier son emplacement par une auscultation des deux
poumons juste après l’induction.

2. Les complications pendant l’anesthésie

Au cours de l’anesthésie générale, les complications sont en général d’ordre


respiratoire et cardio-vasculaire.

142
2.1. Insuffisance respiratoire

L’insuffisance respiratoire est l’une des complications les plus fréquentes au cours de
l’anesthésie générale, favorisée d’une part par le décubitus et d’autre part par les produits
anesthésiques utilisés. La lutte contre ce problème passe surtout par un niveau d’anesthésie
adéquat et un apport en oxygène par l’intubation trachéale.

a) L’arrêt respiratoire ou l’apnée

Il est caractérisé par des efforts inspiratoires sans modification au niveau du volume
du thorax, ni du ballon du circuit. Par ailleurs, le fait que l’animal ne respire plus, n’implique
pas un arrêt des échanges gazeux au niveau des alvéoles pulmonaires. En effet, si un cheval
respire un mélange proche de 100% d’O2, la PaO2 reste stable pendant cinq minutes (Serteyn,
2003).
Les causes de l’arrêt respiratoire sont multiples, comme le surdosage en produit anesthésique,
la dépression des centres respiratoires, l’activité réflexe lors de manipulation des viscères,
l’anesthésie superficielle, l’arrêt cardiaque, etc. (Serteyn, 2003). Dans tous les cas, la
ventilation est le remède de base.
La conduite à tenir dans ce cas, est la suivante (Serteyn, 2003):
 arrêter l’anesthésie et essayer de trouver la cause ;
 vérifier la fonction cardiovasculaire et les voies respiratoires;
 intuber l’animal, si ce n’est pas encore fait;
 ventiler l’animal avec 100% d’oxygène manuellement ou mécaniquement;
 et lui administrer des antagonistes selon le protocole anesthésique et des analeptiques
respiratoires.

 Apnée à l’induction

Dans ce cas, l’arrêt respiratoire se produit lors du couchage du cheval avec des
produits tel que les barbituriques. En général, il est transitoire et ne dure pas longtemps ou
alors le cheval présente tout simplement une diminution de la fréquence respiratoire. A ce
moment, il faut inciter l’animal a respiré par une stimulation physique, puis continuer
l’anesthésie si cela n’est pas contre indiqué (Serteyn, 2003; Scicluna, 1995d; Scicluna, 1993;
Tnibar, 1999).

143
 Apnée en cours d’anesthésie

Dans tous les cas, il faut vérifier l’intensité du pouls et des réflexes oculaires, et en
même temps, différencier entre deux causes majeures:
Une anesthésie trop légère: due le plus souvent à la douleur qui est le facteur déclenchant de
l’apnée car elle provoque une contraction réflexe et une modification de la respiration. En
général, ce type d’apnée intervient après une période d’hyperventilation d’amplitude
variable et de fréquence irrégulière. Le réflexe palpébral est présent et parfois augmenté et
le nystagmus peut apparaître. Le pouls est bien frappant mais, il faut se méfier des pouls
d’intensité faible qui précèdent la phase de réveil (Serteyn, 2003; Scicluna, 1995d).
Dans une telle situation, il faut veiller à ventiler l’animal et à augmenter le stade de
l’anesthésie jusqu'à retrouver un rythme respiratoire plus régulier.
Durant cette phase de sommeil superficielle, il faut rester vigilant car le cheval peut bouger
(Serteyn, 2003; Scicluna, 1995d; Scicluna, 1993; Tnibar 1999).

Une anesthésie trop profonde: ce type d’apnée se produit souvent après un ralentissement de
la fréquence respiratoire et une diminution de son amplitude. Le réflexe palpébral est
absent et le réflexe cornéen peut l’être également selon la profondeur de l’anesthésie. Le
pouls est faible, peu frappant voire filant ou même non palpable. A ce stade, l’auscultation
cardiaque est indispensable pour se renseigner sur la fréquence et la qualité de contraction
du myocarde, ainsi que pour la détection de l’arrêt cardiaque (Serteyn, 2003; Scicluna,
1995d; Scicluna, 1993; Tnibar, 1999).
Dans cette situation, il faut commencer par arrêter l’anesthésie et ventiler l’animal avec 5 à
8 litres d’oxygène pur, 6 à 10 fois par minutes si possible. Sinon, il faut recourir au
doxapram tout en surveillant toujours la fréquence et la qualité d’éjection cardiaque. Si le
moindre doute persiste quant à l’éventualité d’un problème cardiovasculaire ou circulatoire
en même temps, il faut alors immédiatement traiter en conséquence (Serteyn, 2003;
Scicluna, 1995d; Scicluna, 1993; Tnibar, 1999).

b) L’hypoventilation

L’hypoventilation est caractérisée par (Serteyn, 2003):


 une diminution de la fréquence respiratoire ou une fréquence normale mais une
respiration superficielle et une réduction du volume courant;

144
 une cyanose progressive des muqueuses;
 une tachycardie puis une arythmie;
 une hypoxémie et une hypercapnie;
 un arrêt cardiaque, si rien n’est fait.
L’hypoventilation est due soit à (Serteyn, 2003):
 une dépression du système nerveux central et des chémorécepteurs par un surdosage
d’anesthésique ou par une lésion nerveuse centrale;
 un trouble de la mécanique ventilatoire;
 un dysfonctionnement pulmonaire.
Sous anesthésie générale, les mécanismes vasomoteurs régulant le rapport
ventilation/perfusion sont altérés et directement influencés par la concentration en agent
anesthésique. L’hypotension due à un surdosage relatif en anesthésique, peut être expliqué par
le fait que le poumon inférieur d’un cheval anesthésié, en décubitus latéral, s’atélectasie
progressivement et le pourcentage de shunt augmente, ce qui implique qu’il y a trop
d’alvéoles perfusés et non ventilés. Cette augmentation des shunts peut être estimée en
comparant la différence alvéolo-artérielle.
Par ailleurs, l’espace mort augmente, ce qui signifie qu’il y a trop d’alvéoles ventilés mais
non perfusée, ce qui est le cas pour le poumon supérieur. Cette augmentation de l’espace mort
s’évalue par la différence artério-alvéolaire en CO2 (Serteyn, 2003).
Certaines pathologies ou affections pulmonaires  « emphysème, tumeur, pneumothorax,… »
peuvent accentuer ces mécanismes et produisent une hypoventilation progressive et parfois
même incontrôlable.
Enfin, pour corriger l’hypoventilation, le pourcentage d’agent anesthésique administré est
réduit, la quantité d’oxygène augmenté et la ventilation contrôlée (Serteyn, 2003; Grubb et
Muir, 1998).
Toutefois, un poumon atélectasié et gorgé de sang n’est pas dépliable par une simple
augmentation du volume courant. D’où l’utilisation d’une pression de ventilation positive en
fin d’expiration (PEEP) qui améliore souvent la situation, parfois même au détriment du
retour veineux au niveau du cœur (Serteyn, 2003).
L’utilisation de la dobutamine peut s’avérer très utile dans ce cas, ainsi que le doxapram pour
la lutte contre l’hypoxie et l’hypoventilation. Le clenbutérol est aussi utilisé, mais peut avoir
des effets indésirables comme la tachycardie ou la sudation (Tableau 34; Serteyn, 2003;
Scicluna, 1995d).

145
c) Obstruction des voies respiratoires

L'obstruction des voies respiratoires peut être considéré comme une complication de
l'intubation trachéale. Du sang, du mucus ou des sécrétions importantes peuvent obstruer la
lumière de la sonde lors d'anesthésie ou au réveil. Certaines chirurgies et pathologies
requièrent donc plus de vigilance (Scicluna, 1995d).
Le défaut de fonctionnement des valves de la machine d'anesthésie (montées à l'envers ou
collées) peut être à l'origine de l'obstruction. C’est pourquoi l'appareil doit toujours être
vérifié avant l'anesthésie.

Tableau 32: Diagnostic et traitement des perturbations du rapport ventilation / perfusion


(Serteyn, 2003).

Effet Diagnostic Correction


Diminution de la profondeur de
Pression alvéolaire en l’anesthésie.
Augmentation du O2>>> Pression artérielle Augmentation du volume courant et
shunt en O2 pression en fin d’inspiration
Pression positive en fin d’expiration.
Diminution de la profondeur de
l’anesthésie.
Pression artérielle en CO2 Augmentation de la pression artérielle
Augmentation de >>> Pression alvéolaire (ex: dobutamine).
l’espace mort en CO2 Diminution du volume courant et
pression en fin d’aspiration
Augmentation du temps inspiratoire.

En cas de non utilisation de pas-d'âne sur une anesthésie superficielle ou en phase de réveil, la
sonde peut être écrasée par les dents ou à la base de la langue par un excès de tonus
musculaire persistant (Scicluna, 1995d).
Enfin, une flexion trop importante de l'encolure et donc de la sonde, ainsi qu'un ballonnet
d'étanchéité trop gonflé à l'extrémité de la sonde sont aussi des causes d’obstruction.
Les signes cliniques de l'obstruction aérienne sont (Scicluna, 1995d):
 une respiration laborieuse;
 des mouvements inspiratoires violents;
 une augmentation des pressions et des résistances ventilatoires.

146
En même temps que l'hypercapnie et l'hypoxémie, le cheval se cyanose progressivement
et les mouvements respiratoires deviennent de type convulsif. C'est l'hypoxie et l'asphyxie
progressives. L'œdème pulmonaire s'installe. La mort est entraînée par un collapsus
cardiovasculaire.
Le traitement consiste à dégonfler le ballon et selon les cas, repositionner l'encolure, réajuster
la sonde, corriger le défaut de la machine et évacuer le mucus ou le sang obstruant la sonde
(aspiration ou tête en position déclive). En cas de nécessité, une trachéotomie pourra être
réalisé. L'œdème pulmonaire et/ou des cavités nasales sera ensuite traité à l'aide de diurétiques
(furosémide), de glucocorticoïdes (dexaméthasone) et d'antibiotiques (Grubb et Muir, 1998;
Scicluna, 1995d).
La prévention de telles complications est basée sur la vérification du matériel avant usage
(machine), sur la surveillance de la sonde (position, ballonnet) et du passage correct de l'air en
cours d'anesthésie (bruit, ballon, capnographe) ainsi que du choix judicieux de la taille de la
sonde à utiliser. L’idéal est de choisir la sonde de diamètre le plus important possible, le
ballonnet sera moins gonflé pour l'étanchéité et la sonde résistera mieux à l’écrasement ou au
fait d'être pliée. L'obstruction des cavités nasales au réveil est liée à un œdème ou à un
saignement. Un déplacement dorsal du voile du palais peut aussi favoriser l'obstruction
respiratoire (Scicluna, 1995d).
L'utilisation de diurétiques et de corticoïdes est la base du traitement. L'administration de la
phényléphrine par voie intranasale peut résoudre le problème. Cependant, la trachéotomie
reste une sécurité voire une nécessité (Scicluna, 1995d).

d) Aspiration liquidienne

L’aspiration liquidienne, rare chez le cheval, peut se produire dans un cadre bien
précis. En effet, lors d'anesthésie d'un cheval en colique avec distension gastrique très
importante l'estomac est tellement plein que le cardia n'est plus étanche, d'où l’éventualité
d’un reflux spontané et d'aspiration trachéale (Scicluna, 1995d).
La règle absolue est donc de pratiquer une vidange gastrique la plus complète possible avant
l'induction, limitant par la même occasion le risque de rupture gastrique au moment du
couchage (Scicluna, 1995d).

e) Oedème pulmonaire

147
Les signes cliniques sont des signes de détresse respiratoire, incluant une sévère
dyspnée, une tachypnée, une tachycardie, une hypoxémie et une expulsion d’un liquide séreux
rose des naseaux. Le traitement consiste en une administration d’oxygène, de diurétiques et de
corticoïdes (Grubb et Muir, 1998).

2.2. Complications cardiovasculaires et circulatoires

Les complications cardiovasculaire et circulatoire sont l’hypotension, l’hypovolèmie,


les troubles du rythme et l’arrêt cardiaque.

a) Hypotension

L’hypotension est une complication fréquente de l’anesthésie générale du cheval. Elle


est la conséquence directe d’une anesthésie trop profonde, de la position du cheval (plus
fréquente lors de décubitus dorsal), de l’état général du cheval et du type de chirurgie
(hémorragie, déshydratation, choc) (Serteyn, 2003; Tnibar, 1999; Davies et Swan, 1997).
L’hypotension est donc le résultat de la diminution du débit cardiaque et la chute de la
résistance vasculaire systémique. La pression artérielle systolique moyenne d'un cheval
anesthésié à l'halothane doit être maintenue entre 60 et 70 mm Hg (Scicluna, 1995d;
Scicluna, 1993; Tnibar, 1999).
L’hypotension est caractérisée par un pouls qui devient filant, un réflexe palpébral absent, un
œil sec, une fréquence et une amplitude respiratoires qui diminuent, parfois jusqu’à l’apnée.
La muqueuse buccale est pâle à blanche et le temps de remplissage capillaire peut être
augmenté (Grubb et Muir, 1998). Le suivi des variations de la pression artérielle pendant
l’anesthésie par différents moyens techniques renseigne plus sur ce paramètre.
Il faut effectuer un diagnostic précoce pour pouvoir traiter cette affection selon la cause
(profondeur d’anesthésie, hypovolèmie, anomalies acido-basiques ou arythmie cardiaque;
Grubb et Muir, 1998).
Le premier réflexe pour le traitement est de vérifier la profondeur de l’anesthésie, qui sera
immédiatement diminuée. En plus, les perfusions de solutés isotoniques seront augmentées
pour lutter contre l’hypovolèmie. Les solutions salines hypertoniques ou des solutions
colloïdales sont bénéfiques pour les patients hypovolémiques. De petits volumes (5ml/ kg)
d’une solution saline hypertonique (7%) peut être administré rapidement, suivie d’une
solution isotonique afin d’équilibrer le volume sanguin rapidement et la pression artérielle. Si
une hémorragie s'est produite, on doit administrer du sang entier ou du plasma (Grubb et
Muir, 1998).

148
Enfin, la première cause d'hypotension chez le cheval anesthésié est une anesthésie
trop profonde, ainsi, elle doit être écarté en premier lieu. Les autres gestes thérapeutiques
doivent s’accompagner toujours d'une surveillance attentive du cheval et sa réaction au
traitement (Tableau 35; Serteyn, 2003; Scicluna, 1995d).

Tableau 33: Les méthodes de correction de l’hypotension (Serteyn, 2003).

Objectifs Méthodes
Diminuer la profondeur de l’anesthésie
Réduire la concentration en agent halogéné Administrer un second agent analgésique
injectable (ex: la kétamine)
Augmenter la vitesse de perfusion (jusqu’à
Augmenter le volume circulant 6litres/h)

Administrer du gluconate de calcium (0.2 à


Améliorer la contractibilité du myocarde et 0.4 mg/kg/min)
réduire la vasodilatation Administrer de la dobutamine (1 à
4µg/kg/min)
Etablir une hypercapnie modérée Réduire le volume courant et la pression en
(Pa CO2 = 45mm Hg) fin d’inspiration
Améliorer le retour veineux Réduire le temps inspiratoire

b) L’hypertension

L’hypertension artérielle est une complication très rare de l’anesthésie générale par
rapport à l’hypotension (Scicluna, 1995d; Grubb et Muir, 1998). La cause la plus fréquente
d'hypertension reste néanmoins la douleur et le stress au cours d'une anesthésie superficielle,
ainsi que l’hypoventilation et l’hypoxémie par voie réflexe.

c) La bradycardie

On parle de bradycardie, lorsque la fréquence cardiaque est inférieure à 25 battements


par minutes. Elle semble plus fréquente lors d’anesthésie générale en relais gazeux,
notamment sur un cheval à fréquence cardiaque basse dès le départ (Grubb et Muir, 1998).
Le traitement est basé sur l'injection d'anticholinérgique: atropine (0,02 mg/kg IV) ou le
glycopyrrolate (0,005 mg/kg IV; Grubb et Muir, 1998; Reef, 2001).
Après l’injection de ces substances, une tachycardie progressive s’installe pouvant aller
jusqu'à 90 à 120 battements par minutes. La tachycardie obtenue par le glycopyrrolate est
moins prononcée. Néanmoins, les anticholinérgiques sont susceptibles d’induire un iléus

149
gastro-intestinal, une mydriase et une sécheresse de la cornée (Grubb et Muir, 1998; Reef,
2001).

d) La tachycardie

La tachycardie peut témoigner d'une anesthésie très superficielle ou d'une réponse à un


stimulus douloureux. Comme elle peut aussi être la compensation réflexe d'une hypotension
et d'un défaut d'éjection cardiaque ou la conséquence d'un trouble électrolytique
(hypokaliémie) ou acido-basique (acidose métabolique; Scicluna, 1995).

e) L’arythmie

L’apparition d'extrasystoles (ES), de fibrillation auriculaire et de tachycardies


supraventriculaire ou ventriculaire peut aggraver l'hypotension préexistante ou favoriser son
apparition par défaut circulatoire.
Les troubles du rythme supraventriculaires comme les extrasystoles, la fibrillation ou la
tachycardie sont traités à base de quinidine, alors que pour les troubles ventriculaires comme
la tachycardie et les extrasystoles, la lidocaïne est indiquée (Grubb et Muir, 1998, Scicluna,
1995).

f) Arrêt cardiaque

C’est l’arrêt des contractions du myocarde, en général au cours de la systole (Scicluna,


1995d). En pratique, c’est l'apnée qui révèle le problème en l'absence d’une surveillance
attentive des fonctions circulatoires et respiratoires.
Parmi les causes les plus fréquentes de l’arrêt cardiaque, on trouve (Serteyn, 2003):
 l’insuffisance respiratoire prolongée non corrigée avec hypoxémie et hypercapnie;
 les troubles électrolytiques, en particulier l’augmentation du K+;
 l’augmentation des catécholamines circulantes due au stress;
 et le surdosage anesthésique.
Un arrêt cardiaque est caractéristique d’un cheval en apnée, avec un pouls absent, une pupille
en mydriase, une auscultation cardiaque silencieuse et des saignements nuls. Une fois l’arrêt
cardiaque diagnostiqué, le praticien dispose de 4 minutes pour démarrer la réanimation et 9
minutes pour rétablir le flux sanguin et l’oxygénation (Scicluna, 1995d). Au delà de 4 minutes
d’anoxie, des lésions cérébrales s’installent de façon irréversible (Serteyn, 2003).

150
Le traitement de l’arrêt cardiaque se fait selon l’ordre suivant (Grubb et Muir, 1998;
Scicluna, 1995d; Scicluna, 1993):
 les massages cardiaques à pieds joints et en relais par plusieurs (efficacité minime);
 la ventilation qui permet de maintenir l'oxygénation sanguine et donc tissulaire;
 l'injection d'adrénaline à la dose 0,01 à 0,05 mg/kg par voie intracardiaque ou
intraveineuse ou dans la sonde (si ventilation). L'inconvénient majeur est le risque d'induction
d'une fibrillation ventriculaire dont il est difficile de se sortir malgré la dilution possible et
l'utilisation de lidocaïne à la dose de 0,5 à 1 mg/kg;
 la perfusion maximale de fluides, exemple: NaCl hypertonique 7,2% à 7,5% si possible;
 la perfusion de dobutamine;
 l'injection d'atropine ou de glycopyrrolate;
 l'administration de bicarbonates après 10 minutes à raison de 0,1 à 0,5mEq/kg IV toutes
les 10 minutes;
 l’administration de furosémide à la dose de 0,5 à 1 mg/kg en IV pour lutter contre
l’œdème pulmonaire et cérébral;
 l’administration de corticoïdes, comme la dexaméthasone à la dose de 5 à 10mg /kg par
voie intraveineuse;
 l’administration de Ca2+ voire de Mg2+ après la période d’ischémie.
Si tous les réflexes sont restés négatifs et que l’apnée dure depuis plus de 10 minutes, que
l’œil est en mydriase et n’a plus de tonus, que les muqueuses sont blanches à cyanosées, il est
probable que l’animal est mort (Scicluna, 1995d).

g) Le réveil au cours de l’intervention

Le réveil du cheval, certes imprévisible est considéré comme un incident en


anesthésie. Il est la conséquence d’une anesthésie trop superficielle ou d’une réponse à un
stimulus douloureux. Dans ce cas, un bolus de kétamine ou une perfusion rapide de la
guaïfénésine auront un effet immédiat sur le cheval, offrant ainsi la possibilité de continuer
l’anesthésie selon le protocole choisi (Scicluna, 1995d).

3. Pendant le réveil

3.1. Hypoxie

Peut apparaître lors du passage du cheval à l’air ambiant avec 21% d’O 2 au lieu de
100% lors de l’anesthésie, afin de le transférer au box de réveil. Cela est dû à une

151
augmentation de la consommation de l’oxygène par les perturbations respiratoires et à une
activité musculaire intense liée à la phase de réveil. Afin d’éviter une hypoxie sévère, il est
fortement conseillé d’oxygéner le cheval par la mise en place d’une sonde trachéale, une
valve à demande (15litres/min) ou un simple tuyau connecté à une bouteille d’oxygène
(Serteyn, 2003; Coumbe, 1998).

3.2. Spasme du larynx

Le spasme du larynx ou le laryngospasme est défini comme étant l’obstruction du larynx


par contracture des muscles laryngés. Il est plus fréquent après des anesthésies de longue
durée, en décubitus dorsal (Grubb et Muir, 1998).
Les signes cliniques sont ceux d’une obstruction des voies respiratoires et dépendent du stade
de réveil. Ils varient depuis une respiration difficile et bruyante jusqu’à la dyspnée inspiratoire
avec des mouvements respiratoires violents et inefficaces. En d’autre terme, c’est une
asphyxie avec contracture des muscles de la face, de l’encolure, de l’abdomen, une
tachycardie avec sudation, une agitation intense et violente ainsi que des convulsions. Le
cheval se cyanose alors très rapidement et devient incontrôlable. Puis l’œdème pulmonaire se
produit et le collapsus cardiovasculaire qui suit entraîne la mort (Grubb et Muir, 1998).
L'administration de phényléphrine par voie nasale n'est sans doute pas assez efficace dans les
cas graves et urgents. C'est alors la trachéotomie d'urgence qui est indiquée et indispensable
(Grubb et Muir, 1998; Scicluna, 1995d).
Une fois le passage de l'air rétabli, l'utilisation d'oxygène par la sonde et l'injection de
diurétiques (furosémide) et de glucocorticoïdes (dexaméthasone) sont indiqués pour le
traitement de l'œdème pulmonaire. Les analgésiques permettent de limiter la douleur et de
calmer le cheval (Scicluna, 1995d).
La prévention du laryngospasme passe par (Scicluna, 1995d):
 le maintien d'une voie respiratoire trachéale le plus longtemps possible au réveil;
 une sonde trachéale, oro ou nasotrachéale devrait donc être laissée en place et attachée
jusqu'à ce que le cheval soit debout, suffisamment réveillé et calme;
 l'extubation pourra alors être effectuée avec douceur et précaution. Par sécurité, le cheval
devra rester sous surveillance pendant l'heure qui suit, voire plus si son état le nécessite
(doute, chirurgie du larynx);
 et si le doute persiste, la trachéotomie devra être effectuée en prévention.

152
3.3. L’œdème des cornets

Lors de l’extubation, le cheval présente parfois un bruit de cornage intense dû à une


résistance au passage de l’air dans les cavités nasales. En effet, les cornets peuvent être
œdématiées et les cavités nasales partiellement obstruées, autrement le cheval présente un
entrapement du voile du palais (Serteyn, 2003). L’animal ne pouvant plus respirer par la
bouche, en raison du repositionnement physiologique du voile du palais et par conséquent,
développe une insuffisance respiratoire. Si l’œdème est modéré, les corticoïdes soulagent
largement le cheval, sinon une trachéotomie d’urgence est réalisée. Concernant l’entrapement
du voile du palais, il faut stimuler l’animal pour déglutir. Sinon, il faut remettre la sonde en
place, le cas échéant, une trachéotomie doit être pratiquée (Serteyn, 2003; Coumbe, 1998).
Enfin, il est toujours conseillé de n’enlever la sonde trachéale qu’une fois le cheval sur pied et
que les voies respiratoires supérieures soient perméables (Serteyn, 2003).

3.4. Le réveil de mauvaise qualité et fracture des membres

Pour une anesthésie de qualité, il convient de veiller à obtenir une anesthésie légère, la
plus courte possible, stable et avec une fonction cardiorespiratoire optimale. Sinon, on assiste
à un réveil agité au cours duquel l’animal ataxique essaye de se mettre debout. Dans ce genre
de situation, le risque de fracture des membres est élevé surtout au niveau du tibia ou du
fémur (Davies et Swan, 1997; Scicluna, 1995d).

Pour limiter ce risque, certaines mesures sont à prendre tel que (Coumbe, 1998):
 transporter l’animal au box de réveil, tout en étant encore anesthésié afin de diminuer
l’excitation;
 assurer un box calme et sombre, adapté au réveil post-anesthésique;
 procurer une analgésie suffisante;
 utiliser un sédatif : xylazine à une dose de 50 - 100mg, si un réveil brutal est anticipé;
 assister l’animal durant le réveil au niveau de la tête et de la queue;
 prolonger le réveil par des sédatifs et retenir l’animal approximativement une heure après
l’arrêt de l’anesthésie gazeuse, en plaçant un aide au niveau de la tête maintenant avec ses
genoux le cou du cheval;
 placer une sonde urinaire, pour éviter à l’animal de se mettre debout.

153
3.5. La myopathie post-anesthésique

On peut la définir comme étant une insuffisance fonctionnelle des muscles lésés
apparaissant progressivement lors du réveil et pouvant évoluer vers une dégénérescence
parfois sévère (Photo 36). L’incidence rapportée est de 3,4% (Serteyn, 2003) avec un taux
d’euthanasie de 25% des cas graves (Druoton, 1995; Druoton et Sciculna, 1996).

Cette entité, qui concerne surtout les chevaux musclés et stressés, a une pathogénie complexe
(Figure 9). L'anesthésie générale entraîne une altération de la vasomotricité et une tendance à
l'hypotension. Cela peut induire une hypoperfusion de certains groupes musculaires, encore
aggravée lors de compressions locales. Et par conséquent, les enzymes musculaires atteignent
alors dans le plasma des valeurs élevées. L’augmentation des taux sériques de la créatinine
phosphokinase (CPK) et de l’aspartate aminotransférase (SGOT) est proportionnelle à
l’étendue des lésions et leur évolution présente un élément pour poser le pronostic. Le taux de
lactate déshydrogénase (LDH) est moins facile à interpréter, étant donné la variation
importante de son seuil de base et la présence d’isoenzymes dans l’organisme (Serteyn, 2003).

On lui reconnaît deux formes: localisée ou généralisée. Ces deux formes sont caractérisées par
un réveil difficile pouvant même aboutir à une incapacité de se mettre debout, une enflure et
une induration musculaire s’accompagnant d’une boiterie, de douleur et de sudation.
Le cheval retrouve appui 24 à 48 heures après et la boiterie disparaît généralement en 3 jours
(Druoton, 1995).
Le traitement de cette entité pathologique est divisé en deux parties:
Une thérapie de support, qui consiste à (Druoton, 1995; Druoton et Sciculna, 1996):
 garder le cheval au calme sur une litière épaisse;
 le retourner toutes les deux heures afin d’éviter les escarres et améliorer la perfusion
musculaire;
 aider le cheval à se relever, tant qu’il est calme;
 laisser à sa disposition de l’eau et du foin et vidanger manuellement le rectum;
 mettre en place un cathéter urinaire et protéger la cornée de l’irritation par la litière;
 réaliser des massages des masses musculaires à l’aide d’alcool ou de pommade à base de
diméthylsulfoxide (DMSO) ainsi que des flexions passives des membres, si cela est non
douloureux;
 soigner la plaie chirurgicale.

154
Une thérapie symptomatique
 des anti-inflammatoires: les AINS tels que la flunixine ou la phénylbutazone assure une
longue analgésie. Or dans certains cas où la douleur est intense, on a recours aux opiacés,
comme la morphine, le butorphanol ou le fentanyl (Druoton, 1995; Tnibar, 1999);
 des sédatifs: afin de prévenir des complications telles que les fractures. Les α 2-agonistes
sont sollicités, mais vue l’ataxie qu’ils induisent, on préfère l’acépromazine, qui associe
myorelaxation, tranquillisation et vasodilatation périphérique (Druoton, 1995);
 des perfusions: pour maintenir l’animal en bonne état d’hydratation et pour prévenir
l’insuffisance rénale aigue (Druoton, 1995);
 des diméthylsulfoxide (DMSO): l’utilisation de ce produit en perfusion à la dose de
1g/kg, limite la formation d’œdèmes et capte les radicaux libres (Druoton, 1995; Druoton et
Sciculna, 1996);
 des myorelaxants: surtout la dantrolène à la dose de 4mg/kg per os (Serteyn, 2003) qui
semble être efficace. Druoton (1995) propose la dose initiale de 10mg/kg, puis 2,5µg/kg
toutes les heures.
 de la fasciotomie: par extrapolation de la médecine humain, la fasciotomie est préconisé
dans les cas les plus graves. Elle consiste à inciser à différents endroits la peau, le tissu sous
cutané et les fascias entourant les muscles atteints pour favoriser leur irrigation.
La prévention de la myopathie passe par (Coumbe, 1998):
 le maintien d’une pression artérielle systolique minimale de 60 – 70mmHg sous
anesthésie générale afin d’améliorer l’oxygénation et le flux sanguin intramusculaire;
 le maintien d’une anesthésie la plus légère possible;
 la réduction du temps du décubitus;
 un positionnement adéquat du cheval sur une table opératoire couverte afin de limiter la
pression intracompartimentale. C'est-à-dire permettre un retour veineux, aussi bien que le flux
sanguin artériel.

3.6. La neuropathie post-anesthésique

Les neuropathies sont définies comme des lésions nerveuses en relation avec les
groupes musculaires correspondants. Elles ne sont pas douloureuses et les masses musculaires
sont ni chaudes, ni dures et ni oedématiées. Elles sont plus fréquentes au niveau du plexus
brachial, du nerf radial (Photo 37) et au niveau de la face (Coumbe, 1998; Scicluna, 1995d).

155
Les neuropathies sont généralement la conséquence d’un mauvais positionnement du cheval
au cours de l’anesthésie et d’une compression neurologique. Le taux des enzymes musculaires
n’est pas ou peu élevé et l’affection rétrocède généralement en 24 à 48 heures (Grubb et Muir,
1998).
Le traitement des neuropathies est symptomatique et il est basé sur l’hydrothérapie, la
correction des perturbations acido-basique et électrolytique, les tranquillisants pour prévenir
les excitations, les myorelaxants, les analgésiques, les anti-inflammatoires et les antibiotiques.
Les α 2-agonistes peuvent procurer une sédation, une analgésie et une myorelaxation.
L’acépromazine procure une sédation et par ses effets vasodilatateurs, elle peut
théoriquement, améliorer le flux sanguin au niveau musculaire. Le diazépam procure aussi
une myorelaxation, mais, il doit être utilisé à de faibles doses (<0,05mg/kg) afin de prévenir
l’ataxie. (Grubb et Muir, 1998; Scicluna, 1995d; Tnibar, 1999; Serteyn, 2003).

3.7. L’hypothermie

Parmi les complications de l’anesthésie générale, il est possible de rencontrer une


dépression des centres de thermorégulations et par conséquent une hypothermie. Chez le
poulain, cette complication est à ne pas négliger, surtout pour des anesthésies de longue durée.
Pour cela, il faut prévoir des lampes infrarouges et des couvertures. Chez l’adulte, elle peut
provoquer des frissons et des tremblements, qui peuvent aggraver les risques d’ataxie et de
chute sur le sol, pendant le réveil (Scicluna, 1995d; Coumbe, 1998).

3.8. Syndrome d’hyperthermie maligne

Malgré qu’il soit rare, il apparaît surtout chez les chevaux musclés et en bonnes
conditions. Il peut être exacerbé par le stress et l’activité du système nerveux sympathique.
Les symptômes incluent (Grubb et Muir, 1998):
 une tachycardie;
 une hypertension;
 une tachypnée;
 une sueur intense;
 une rigidité musculaire;
 une hyperthermie (température rectale >41,5°c);
 une diminution du pH veineux et du PO2;
 et une augmentation du PCO2, des lactates et du potassium.

156
L’halothane est l’anesthésique le plus lié à l’hyperthermie maligne. Elle peut être due à une
transmission génétique d’une anomalie du flux transmembranaire du sodium et de la
régulation intracellulaire du calcium.
Le traitement de l’hyperthermie est symptomatique et souvent sans issu (Grubb et Muir,
1998). On se base sur:
 une supplémentation en oxygène;
 une hydrothérapie;
 un refroidissement externe par évaporation;
 un refroidissement interne par un lavage des cavités ouvertes avec une solution saline
froide;
 lavement avec de l’eau froide;
 des anti-inflammatoires non stéroïdiens;
 et des myorelaxants: le dantrolène est le myorelaxant le plus efficace. Néanmoins,
d’autres myorelaxants, comme l’acépromazine et le diazépam peuvent être utilisés (Grubb et
Muir, 1998).

4. Après l’anesthésie générale

4.1. Colique et entérites

Des troubles digestifs surviennent parfois après une anesthésie générale. On observe
des coliques de stase surtout après utilisation d’atropine en prémédication. Des déplacements
et des torsions du gros intestin peuvent survenir lors d’un rouler intempestif du cheval
anesthésié. Parfois, on peut assister à une entérocolite postopératoire, même en absence de
chirurgie abdominale. Dans tous les cas, un traitement médical ou chirurgical approprié sera
mis en place immédiatement (Serteyn, 2003; Coumbe, 1998).

4.2. Insuffisance rénale

Parfois, des symptômes d’insuffisance rénale sont observés quelques jours après
l’anesthésie. En effet, une période d’hypotension prolongée (une pression artérielle au dessous
de 60mmHg) conduit à une hypoperfusion du rein (Serteyn, 2003).

4.3. Complications infectieuses

Le stress chirurgical et anesthésique induit une immunodépression, laissant


particulièrement les chevaux sensibles aux infections. Un examen clinique biquotidien permet

157
de suivre l’état général du cheval et de réagir rapidement à toute altération physiologique. En
cas de doute, un examen hématologique et biochimique aident à aboutir à un diagnostic
précoce (Serteyn, 2003).
Le point le plus important pour diminuer les infections locales post-opératoires est d’éviter,
autant que possible, la contamination de la plaie par les germes nocosomiaux. Ceci passe par
l’hygiène des manipulations de la blessure (Diehl et Schifferli, 1984).

5. Conclusion

L’anesthésie générale du cheval, même si elle a fait beaucoup de progrès est un acte
non dénué de tout risque. L’évolution des connaissances ne fait qu’augmenter la prise de
conscience des risques encourus. Mais en même temps, elle rend l’anesthésie de plus en plus
sûre surtout en clinique et même en pratique courante.

158
Module 5: Les cas particuliers en anesthésie générale

Unité 1: L’anesthésie du poulain

L’anesthésie du poulain est plus délicate que celle du cheval adulte, en raison de ses
caractéristiques anatomiques, physiologiques et pharmacologiques. Les progrès en matière
d’anesthésie du poulain devraient concerner une meilleure connaissance de la physiologie,
l’utilisation des anesthésiques de plus en plus sûrs et peu toxiques, ainsi que l’amélioration
des techniques de diagnostic et les moyens de surveillance.

1. Les particularités physiologiques du poulain

1.1. L’appareil cardiovasculaire

Le système circulatoire du nouveau-né est anatomiquement identique à celui du fœtus.


En effet, il y a persistance du canal artériel (entre l’aorte et l’artère pulmonaire) et du foramen
ovale (entre les deux oreillettes) jusqu’à l’âge de quatre à six semaines. Mais du point de vue
fonctionnel, ils sont clos après 8 à 72 heures (Barbier-dop, 1997). Les résistances vasculaires
périphériques et le tonus vasomoteur sont plus faibles par rapport à l’adulte car le système
nerveux sympathique est immature (Junot, 2003). Or, lors d’hypoxie, d’hypercapnie ou
d’acidose, une vasoconstriction réflexe des vaisseaux pulmonaires prend lieu, induisant ainsi
une augmentation de la résistance vasculaire pulmonaire et un retour à la circulation foetale
par ouverture du foramen ovale. Le débit cardiaque du nouveau-né dépend de la fréquence
cardiaque car le volume d’éjection systolique est peu modifiable (Junot, 2003; Barbier-dop,
1997). Donc, il faut être vigilant lors d’utilisation des α2-agonistes, car ils diminuent la
fréquence cardiaque et augmentent la pression pulmonaire et la résistance vasculaire (Barbier-
dop, 1997).

1.2. L’appareil respiratoire

A la naissance, les poumons du poulain sont immatures et les alvéoles augmentent


progressivement de nombre et de taille (Junot, 2003). L’atélectasie est possible, non pas par
manque de surfactant comme c’est le cas des prématurés, mais à cause d’une hémodynamique
ventilatoire faible tant que l’animal est couché (Barbier-dop, 1997).

159
1.3. Le système nerveux central

La barrière hémato-méningé est perméable à la naissance (Junot, 2003). Sa


perméabilité diminue à la période postnatale pour devenir quasi identique à celle de l’adulte
après deux mois. Cependant, la perception de la douleur et la réponse aux stimuli douloureux
est presque identique à celle des adultes, d’où l’intérêt d’avoir une bonne analgésie durant
l’anesthésie (Barbier-dop, 1997).

1.4. Le métabolisme hépatique

Le foie est immature à la naissance, ce qui explique la demi-vie augmentée de


certaines molécules (Junot, 2003). Le développement de l’activité hépatique s’établit en trois
à quatre semaines et atteint un niveau équivalent à celui de l’adulte en six à douze semaines
(Barbier-dop, 1997).

1.5. La thermorégulation

Le poulain, dés sa naissance est capable de maintenir une température corporelle


proche environ de 37°C (Barbier-dop, 1997). Le ratio surface corporelle par rapport au poids
est élevé, le manque en graisse sous-cutanée favorisent les risques d’hypothermie au cours de
l’anesthésie (Junot, 2003).

1.6. Les réserves énergétiques

Elles sont faibles à la naissance. Le foie contient peu de glycogène et la proportion de


la graisse corporelle ne dépasse guère 2 à 3 % (Barbier-dop, 1997; Robertson, 1992; Junot,
2003). Plusieurs facteurs peuvent déséquilibrer l’homéostasie glucidique comme le stress,
l’absence de tétée pendant un temps prolongé, une infection, un traumatisme ou une
anesthésie générale. Par conséquent, on recommande une diète d’un quart à une demi-heure,
pour prévenir tout risque de régurgitation et d’hypoglycémie (Barbier-dop, 1997; Giordano,
1997). Pour des interventions de moyen et longue durée, on recommande une perfusion avec
du sérum glucosé (Barbier-dop, 1997), ainsi que l’utilisation de couvertures, de coussins
remplit d’eau chaude, d’une perfusion de fluides tièdes ou de chauffage (Robertson, 1992).

160
1.7. La fonction rénale

La production des urines chez le poulain est cinq à dix fois plus élevée que chez
l’adulte. La filtration glomérulaire atteint un niveau voisin de celui de l’adulte en 3 à 4 jours.
Puis il y a développement de la sécrétion tubulaire active qui peut demander plusieurs
semaines (Barbier-dop, 1997). L’urine des poulains est diluée, car leur capacité de concentrer
l’urine est très limitée (Robertson, 1992). Par conséquent, ils sont plus sensible à une
déshydratation en cas de pertes liquidiennes (hémorragies, diarrhées,…) ou au manque d’eau.
Ainsi leurs besoins en eau sont très élevés, correspondant à 25 % de leur poids vifs par jour
(Robertson, 1992).

1.8. Le système immunitaire

Il est immature de la naissance à l’âge de deux mois. D’où l’importance pour la


prévention des infections lors des interventions chirurgicales (Barbier-dop, 1997).

2. Les indications de l’anesthésie

2.1. Chez le nouveau né

Les principales affections qui nécessitent un traitement chirurgical et par conséquent


une anesthésie, sont résumé dans le tableau 35.

2.2. Chez le jeune

A partir de l’âge d’un mois, les affections rencontrées sont similaires à celle de
l’adulte, hormis les affections congénitales (Tableau 36 et 37).

3. L’examen pré-anesthésique

3.1. Les commémoratifs

Lors des commémoratifs, de nombreuses informations doivent être demandées au


propriétaires, afin d’avoir une idée sur l’état de l’animal et les conditions de l’anesthésie. Il
faut se renseigner sur:
 l’âge du poulain et les symptômes présentés, si c’est un cas d’urgence;
 les circonstances du poulinage: avant ou à terme, avec ou sans complications, la prise du
colostrum après la naissance;
 les traitements précédents;
 caractéristiques de la prise alimentaire.

161
La liste si dessus n’est pas exhaustive, mais elle doit être complétée selon la situation
en présence (Barbier-dop, 1997).

Tableau 34: Les principales affections nécessitant une anesthésie chez le poulain nouveau-né
(Barbier-dop, 1997).

L’organe L’affection
La rétention du méconium
Le tractus digestif Syndrome aigue d’occlusion
Les hernies ombilicales, inguinales, scrotales et
diaphragmatiques.
La rupture de la vessie.
Anomalies des uretères: malformations, ectopie.
persistance et anomalie du canal de l’ouraque.
Le tractus uro-génital Anomalies de l’urètre
Fistules recto-vaginales et urétro-rectales
Déformations du squelette : angulaires ou rotatoires
Fractures
Les membres Affections des tendons : déformations en hyperextension ou en
flexion.

Tableau 35: Les principales affections nécessitant une anesthésie chez le jeune poulain
(Barbier-dop, 1997).

L’organe L’affection
Syndrome aigue d’occlusion: invagination, volvulus, iléus.
Le tractus digestif Ulcères gastriques et duodénaux.
Les hernies ombilicales, inguinales, scrotales et
diaphragmatiques.
La rupture de la vessie.
Anomalies des uretères: malformations, ectopie.
persistance et anomalie du canal de l’ouraque.
Le tractus uro-génital Anomalies de l’urètre
Fistules recto-vaginales et urétro-rectales
Les affections congénitales : déformations du squelette ou
affections du tendon.
Les membres Les fractures
Blessures
L’oeil Congénitales comme l’entropion, ectropion…
Peau Plaies
Congénitales comme la papillomatoses

162
3. L’examen clinique

Après les commémoratifs, l’examen clinique va s’intéresser aux organes vitaux


surtout ceux affectés par l’anesthésie.

3.1. L’appareil cardiovasculaire

On s’intéresse surtout à (Barbier-dop, 1997):


 la fréquence et le rythme cardiaque, par auscultation du cœur;
 la qualité du pouls (observée en différents points);
 la couleur des muqueuses et le temps de remplissage capillaire.
Par ailleurs, un souffle holosystolique physiologique peut être présent pendant la
première semaine de vie (Barbier-dop, 1997) ou jusqu’au troisième jour (Robertson, 1992), en
raison de la persistance du foramen ovale et du canal artériel. Certains poulains peuvent
garder un souffle de 1 à 4 sur une échelle de 5 (Junot, 2003) jusqu’à l’âge de 3 mois (Junot,
2003; Barbier-dop, 1997). Des souffles peuvent être audibles lors d’anémie, de fièvre voire de
débit cardiaque élevé (Junot, 2003).
La fréquence cardiaque du poulain nouveau-né varie de 80 à 100 battements par minutes lors
de la première semaine (Junot, 2003) et atteint 150 battements par minutes lors du relever
(Barbier-dop, 1997). Puis, il diminu progressivement pour atteindre 60 battements par
minutes vers l‘âge de 3 mois (Junot, 2003). La pression artérielle systolique quand à elle, est
comprise entre 50 à 70mmHg à la naissance et atteint 70 à 80mmHg à l’âge de trois mois
(Junot, 2003), au lieu de 100mmHg chez l’adulte (Junot, 2003; Robertson, 1992).

3.2. L’appareil respiratoire

Il faut surtout faire attention aux paramètres suivant (Barbier-dop, 1997):


 la fréquence respiratoire;
 les mouvements respiratoires, leur régularité et les efforts respiratoires;
 les signes d’obstruction des voies respiratoires;
 l’auscultation des poumons et des bruits respiratoires;
 et la couleur des muqueuses.
La fréquence respiratoire à la naissance est de 70 mouvements par minute (Barbier-
dop, 1997; Junot, 2003; Robertson, 1992), puis diminue progressivement pour atteindre les
valeurs de l’adulte à l’âge d’un mois (Robertson, 1992) ou trois à quatre mois (Junot, 2003).

163
3.3. Le système nerveux central

Il faut évaluer le comportement de l’animal, son activité et sa capacité à téter, ainsi


que sa vigilance. On testera aussi la réponse aux différents stimuli (sons, lumière, odeur, goût
et toucher), le fonctionnement des nerfs crâniens, ainsi que les réflexes concernant les yeux,
les oreilles, les membres et l’anus (Barbier-dop, 1997). 

4. Les examens de laboratoire

L’examen clinique sera le plus souvent complété par des examens complémentaires et
par des analyses de laboratoires.

4.1. Le bilan hématologique

L’hématocrite et la concentration en hémoglobine sont élevés à la naissance. Puis


diminuent progressivement les deux premières semaines de vie pour atteindre les valeurs de
l’animal adulte. Le nombre de globules blancs est semblable à celui du cheval mature (Junot,
2003).

4.2. Le bilan biochimique

Les protéines totales, dés la naissance, ont des valeurs presque équivalentes à celle de
l’adulte, mais avec de grandes variations, les rendent parfois difficile à interpréter (Junot,
2003). La valeur de l’urée plasmatique est inférieure à celle de l’adulte jusqu’à l’âge de 3
mois (Junot, 2003; Robertson, 1992). La bilirubinémie et les enzymes sériques durant les
premières semaines de la vie peuvent être augmenté. La créatinémie est supérieure à celle de
l’adulte.

4.3. Autres

Si il y a un doute qui subsiste, on peut avoir recours à l’ECG, la radiographie ou


l’échographie, afin d’aboutir à une décision sur la santé générale du poulain (Barbier-dop,
1997).

4. La préparation du poulain

La préparation préopératoire du poulain se fait en présence de la jument, afin de


diminuer le stress de celui-ci. En premier temps, on va placer un cathéter au niveau de la
veine jugulaire, sous anesthésie locale pour diminuer le stress (Barbier-dop, 1997). Après, il
faut lui laver la bouche et les naseaux de façon à éviter l’aspiration de corps étranges dans la

164
trachée. Et si possible, on essaiera de tondre le site chirurgical afin de diminuer la durée de
l’anesthésie. Quand le poulain perd conscience, la jument est placée dans un box tout prés,
après l’avoir tranquillisée pour prévenir les agitations dues à la séparation du poulain
(Robertson, 1992; Junot, 2003).

5. La prémédication

Les principaux agents de la prémédication sont ceux de la sédation. Ainsi, l’agent de


choix est l’acépromazine (à éviter chez les poulains de moins de trois mois) à la dose de 0,02
à 0,05mg/kg par voie IV (Junot, 2003) car elle a une durée d’action longue de 4 à 6 heures,
provoque peu d’ataxie et permet un déplacement plus facile qu’avec les α2-agonistes.
Le pic d’action est obtenue après 15 à 30 minutes, mais si toutefois s’avère insuffisant, une
faible dose de xylazine (à éviter chez les poulains mois d’un mois) est administrée à raison de
0,2 à 0,3 mg/kg par voie IV (Junot, 2003; Tableau 38).
Les benzodiazépines comme le diazépam, seul ou en combinaison avec les opioïdes, sont
aussi très recommandé lors de la prémédication du poulain moins (Robertson et al., 1998;
Taylor et Clark, 1999) .

6. L’induction

L’induction peut se faire chez le poulain soit par intubation nasotrachéale, soit par un
masque ou à l’aide de l’anesthésie fixe.

6.1. Anesthésiques fixes

L’utilisation des anesthésiques fixes est à éviter chez les jeunes poulains, pour lesquels
une simple tranquillisation doit suffire pour permettre une induction au masque ou une
intubation nasotrachéale. Or, en pratique courante, elle n’est pas toujours possible. Par
conséquent, on opte pour l’anesthésie fixe (Junot, 2003).
La kétamine et le propofol sont les molécules de choix chez les poulains âgés de moins de
trois mois (Tableau 39). Après cet âge, le thiopental peut éventuellement être utilisé (Junot,
2003).

165
Tableau 36: Principaux agents anesthésiques et sédatifs utilisés chez le poulain.

La molécule La posologie Voie Commentaires


mg/kg d’administration
Diminue les sécrétions
Atropine 0,02 à 0,04 (1) IV bronchiques et salivaires.
Diminue la motilité intestinale.
0,01 à 0,02 (2) IV, IM Faible dépression respiratoire
Acépromazine 0,02 à 0,04 (1) IV, IM, SC A utiliser avec précaution si
<1mois
Diazépam 0,01 à 0,1 (2) IV Faible dépression cardiaque
0,05 à 0,44 (1) IV lente
Dépression cardio-vasculaire
Xylazine 0,1 à 0,5 (1, 2) IV Bradycardie
A utiliser avec précaution si
<1mois
Dépression cardiaque
Détomidine 0,005 à 0,01(2) IV Arythmies
0,01 à 0,04 (1) IV A utiliser avec précaution si
<1mois
Romifidine 0,02 à 0,04 (2) IV A utiliser avec précaution si
<1mois
Butorphanol 0,02 à 0,1 (2) IV, IM Faible dépression cardiaque
0,01 à 0,04 (1) IV Dépression respiratoire
Morphine 0,01 à 0,05 (2) IV lente, IM puissante
0,05 à 0,1 (1) IV, IM Ralentissement du transit
Pethidine 0,5 à 1,0 (2) IV, IM, SC digestif
Possibilités de crises
d’excitation violentes
Thiopental 4 (2) IV A utiliser avec précaution si
<1mois
Kétamine 2 (2) IV Effets inotropes et
chronotropes positifs.
Propofol 2à3 (2) IV lente Surveiller la ventilation

Guafénesine < 200 (1) IV Hypotension, apnée, coma et


extension des antérieurs.
(1)Barbier-dop, 1997.
(2) Junot, 2003

166
Tableau 37: Quelques protocoles pour l’induction (association prémédication–anesthésique;
Barbier-dop, 1997).
Molécules Posologie Voie Durée Réveil
mg/kg d’administration d’anesthésie
Diazepam 0,1à 0,2 IV 10 à 15 minutes rapide
Puis
Kétamine 1à2 IV
Xylazine puis 0,25 à 0,75 IV 10 à 15 minutes rapide
kétamine 1à2 IV
Xylazine puis 0,25 à 0,75 IV 10 à 15 minutes rapide
Propofol 2,0 IV
Guaifénésine et < 0,2 g/kg IV lente 15 à 20 minutes rapide
kétamine 1 à 2 mg/kg IV
Guaifénésine et 1litre de
kétamine solution à 5% Perfusion variable rapide
1g
Guaifénésine et < 0,2 g/kg IV lente 15 à 20 minutes Lent
thiobarbiturates 4 à 5 mg/kg IV

Guaifénésine et 1litre de
thiobarbiturates solution à 5% Perfusion variable lent
2g
Diazépam ou 0,1 à 0,2 mg/kg IV
acépromazine ou 0,02 à 0,04 IV, IM, SC
xylazine puis 0,1 à 0,5 IV variable variable
Péthidine ou 0,5 à 1,0 IV, IM ,SC
morphine 0,05 à 0,1 IV, IM

6.2. Anesthésie gazeuse

C’est une technique stressante pour le poulain, à laquelle est associé un risque de
morbidité et mortalité postopératoire plus élevé par rapport à l’induction intraveineuse (Junot,
2003).
a) Au masque

Cette technique est utilisée chez les jeunes poulains, après une tranquillisation au
préalable en cas de besoin. C’est une technique lourde et de plus en plus délaissée. En effet,
elle entraîne des réactions de défense de la part de l’animal dues à l’irritabilité des gaz et au
gène par le masque. En plus, les fuites des vapeurs anesthésiques contaminent l’enceinte de
l’intervention, présentant ainsi, un risque pour tout le staff opératoire. C’est pourquoi, on
préfère l’intubation trachéale (Barbier-dop, 1997).
L’induction au masque est réalisée de la façon suivante (Barbier-dop, 1997):

167
 Une fois le masque relié au circuit, on ne délivre en premier temps que de l’oxygène pour
familiariser le poulain au masque, à raison de 3 à 5 litres par minutes.
 Après 5 à 10 minutes, on augmentera de façon progressive la concentration en vapeurs
anesthésiques de 0,5% jusqu’à 4 à 5 % pour l’halothane ou l’isoflurane (2 à 3% pour les
poulains malades).
 Quand le poulain commence à s’affaisser, on le place sur la table opératoire et on place
une sonde orotrachéale.
 Puis la concentration de l’anesthésique est abaissée à 1 à 2%, ainsi que le flux d’oxygène
à raison de 10 à 15 ml/kg/min.

b) Intubation nasotrachéale

Elle présente l’avantage d’éviter l’aspiration de corps étranges dans le poumon et de


diminuer les fuites d’anesthésiques. Cependant, elle a aussi des inconvénients: la possibilité
de traumatisme des muqueuses des voies respiratoires hautes et du larynx avec parfois
épistaxis, le risque d’infection et l’augmentation de la résistance au passage de l’air par
diminution du diamètre (Barbier-dop, 1997).
L’intubation trachéale se déroule de la façon suivante (Barbier-dop, 1997):
 La sonde est introduite dans le naseau, le long du plancher du méat ventral jusqu’au
pharynx. Pour passer dans la trachée, il faut étendre l’encolure et la tête au maximum.
 Une fois la sonde dans la trachée, il faut vérifier sa bonne mise en place via les sons que
provoque la respiration et par la condensation qui apparaît à chaque expiration.
 Après, on la raccorde au circuit et on procède comme dans le cas de la sonde
orotrachéale.

7. Le maintien

Le maintien de l’anesthésie est réalisée soit par la voie veineuse ou la voie respiratoire.
Pour des interventions de courte durée (30 à 45 minutes), on préfère les agents injectables.
Pour des durées plus longues, l’anesthésie volatile est de règle (Barbier-dop, 1997).

7.1. Les anesthésiques gazeux

L’anesthésie gazeuse peut être maintenue pendant plusieurs heures, sans pour autant
avoir des effets secondaires importants et sans prolonger la durée du réveil. Celui-ci est
d’ailleurs plus rapide si l’induction a été réalisée avec un anesthésique volatil,

168
particulièrement l’halothane (Touzot-Jourde, 2003; Barbier-dop, 1997). En effet, l’isoflurane
est préféré à l’halothane, car il est exclusivement éliminé par les poumons, à l’opposé de
l’halothane qui est métabolisé en partie dans le foie. En plus, l’isoflurane et le sevoflurane
permettent une induction et un réveil rapides de l’animal, avec moins de dépression du
système cardiovasculaire par rapport à l’halothane (Read et al., 2000a; Junot, 2003; Read et
al., 2000b).
La concentration de vapeurs anesthésiques durant le maintien est en moyenne de 1 à 2 % pour
l’halothane ou l’isoflurane. Ces valeurs sont adaptées selon la profondeur de l’anesthésie
(Barbier-dop, 1997).

7.2. Les anesthésiques fixes

Pour un poulain de moins de 3 mois, l’entretien sera réalisé soit avec:


 la kétamine associé à la guaïfénésine: 1g de kétamine mélangé avec un litre de
guaïfénésine à 5%, administré à la dose de 3ml/kg/h et ajustée selon le besoin (Junot, 2003);
 ou le propofol: avec ou sans analgésique, en perfusion au rythme de 0,2 à 0,4ml/ kg/h
(Junot, 2003).
Pour un poulain âgé de plus de 3 mois, l’entretien est réalisé comme suit:
 250 mg de xylazine, 1g de kétamine et 1 litre de guaïfénésine à 5%, ce mélange est
administré à la dose de 2 à 3 ml/kg/h (Junot, 2003).
En général, avec l’anesthésie intraveineuse, on conseille d’oxygéner le poulain pour éviter
l’hypoxémie (Junot, 2003).
Enfin, le recours à l’anesthésie fixe est à éviter chez les poulains jeunes, très faibles, débilités
ainsi que pour les interventions de longue durée (Barbier-dop, 1997).

8. La surveillance

La capacité du poulain a palier aux perturbations cardiovasculaires et respiratoires qui


prennent place lorsque l’anesthésie est très faible (Barbier-dop, 1997). D’où, l’intérêt de
détecter ces perturbations de façon précoce et les contrecarrer le plus rapidement possible.

8.1. Le système cardiovasculaire

Le contrôle du bon fonctionnement du système cardiovasculaire se fait selon les


différentes méthodes suivantes (Junot, 2003; Barbier-dop, 1997; Robertson, 1992):

169
 examen du pouls, de la fréquence cardiaque, du temps de remplissage capillaire, de la
couleur des muqueuses ainsi que l’auscultation cardiaque (stéthoscope classique ou
oesophagienne);
 l’ ECG permet aussi de détecter d’éventuelle arythmie cardiaque;
 et la pression artérielle, invasive ou non, qui permet une estimation plus fiable de la
perfusion tissulaire.

8.2. Le système respiratoire

L’utilisation des signes cliniques, comme la fréquence et la courbe respiratoire,


l’auscultation pulmonaire et la couleur des muqueuses pour le suivi de ce système est
insuffisant, car l’état d’oxygénation du poulain est difficile à apprécier (Junot, 2003; Barbier-
dop, 1997; Robertson, 1992), d’où l’intérêt d’utiliser des appareils comme:
 l’oxymètre du pouls;
 le capnographe;
 et l’analyseur de gaz du sang.

8.3. Le métabolisme

a) La température

Il est important de maintenir une température corporelle stable durant toute la durée de
l’intervention. Une hypothermie peut entraîner un ralentissement de l’activité métabolique,
une vasoconstriction périphérique, une bradycardie et par conséquent, une diminution du
débit cardiaque. Ce qui risque d’être fatale pour le poulain (Junot, 2003).

b) Autres

On peut aussi s’intéresser à la glycémie, à l’équilibre acido-basique, au métabolisme


rénal, aux protéines plasmatiques,…etc. ce qui constitue un plus pour la surveillance
anesthésique (Barbier-dop, 1997).

9. Le réveil

Le réveil devra se faire dans un box chauffé, dont les murs sont protégés et le sol
couvert d’une litière abondante, afin d’éviter que les blessures du poulain lors de ses
tentatives de relever. Il faut aussi s’assurer qu’aucun n’objet ne risque d’être aspirer ou de

170
léser les yeux de l’animal. On est souvent amené à assister le relever du poulain avec deux
aides à la tête et un à la queue (Barbier-dop, 1997).
Le poulain doit être séché et réchauffé pour limiter les tremblements liés à l’hypothermie
(Junot, 2003). En effet, les frémissements augmentent la consommation en oxygène, induisant
ainsi un état d’hypoxémie. Par conséquent, un apport en oxygène est obligatoire. Un animal
en décubitus sternal bénéficie d’une meilleure ventilation (Junot, 2003; Barbier-dop, 1997;
Giordano, 1997; Robertson, 1992).
Le poulain est tenu à l’écart de sa mère tant qu’il ne peut pas se mettre debout. Sinon, ces
hennissements peuvent le stimuler, induisant des tentatives de relever précoces et vaines
(Giordano, 1997). Mais d’autres auteurs préconisent de laisser le poulain avec sa mère
tranquillisée, afin d’obtenir un réveil rapide (Barbier-dop, 1997; Robertson, 1992).
Une heure après le réveil, le poulain doit commencer à téter sa mère pour préserver cette
relation maternelle et maintenir un niveau normal de fluides et de calories dans l’organisme
(Robertson, 1992).

10. Les complications anesthésiques

Les complications anesthésiques sont les même que pour l’adulte.

Unité 2: L’anesthésie de la jument gestante

L’anesthésie générale de la jument gestante revêt une importance primordiale du fait


de l’existence de deux entités physiologiques: la jument et son fœtus. Un grand nombre
d’altérations physiologiques interviennent chez la jument gestante pour assurer la sauvegarde
de son foetus. Ceci à une conséquence directe sur le choix du protocole anesthésique.
L’anesthésie devra être la plus courte possible et perturber au minimum l’homéostasie
maternelle et fœtale. En plus, le réveil se fera dans un endroit calme et sûr.

On aura recours à l’anesthésie de la jument :


 Soit pour des raisons liés à la gestation: nécessitant une prémédication ou une anesthésie
pour une torsion utérine, une césarienne lors de dystocie ou pour faciliter la parturition.
 Soit pour des raisons non liés à la gestation comme les coliques, les lacérations, les
fractures,…etc: nécessitant une tranquillisation, une sédation ou peut être même une analgésie
(De Nève et Blais, 1996).

171
1. Les particularités physiologiques de la jument gestante

1.1. L’appareil respiratoire

Durant les derniers mois de gestation, le développement du fœtus provoque une


augmentation de 50% du volume intra-abdominal, induisant ainsi un déplacement crânial du
diaphragme et une atélectasie pulmonaire (De Nève et Blais, 1996). Ceci est à l’origine d’une
diminution de:
 la compliance pulmonaire totale;
 la capacité pulmonaire totale;
 la capacité résiduelle fonctionnelle et donc une diminution des réserves en oxygène,
abaissant ainsi le seuil de tolérance aux apnées.
Une jument gestante consomme 20 à 50% plus d’oxygène par rapport à une jument vide (De
Nève et Blais, 1996). Ainsi une consommation élevée d’O 2 et une diminution de ces réserves,
favorisent le développement, de façon inévitable, d’une hypoxie lors de l’anesthésie (De Nève
et Blais, 1996).

1.2. L’appareil cardiovasculaire

Vers la fin de la gestation, il y a une augmentation du volume sanguin. En effet, il y a


une rétention des fluides par les reins influencés par les sécrétions importantes d’œstrogènes
et d’aldostérone (De Nève et Blais, 1996). On constate aussi à une hyperactivité de la moelle
osseuse. Par conséquent on a:
 une surproduction des globules rouges (De Nève et Blais, 1996);
 et une augmentation du volume sanguin de plus de 35% du volume plasmatique (De Nève
et Blais, 1996).
Ceci aboutit à une anémie physiologique et une hypoalbuminémie relative. On constate aussi,
une augmentation de la fréquence cardiaque et du débit systolique d’environ 30 à 50% (De
Nève et Blais, 1996).

1.3. Le tractus digestif

Il y a un déplacement crânial de l’estomac par l’utérus gravide et une diminution de


son volume et de sa motilité, altérant ainsi la fonction gastrique. Les risques de régurgitations
et d’aspiration de liquide sont élevés. Par conséquent une intubation orotrachéale rapide est de
règle (De Nève et Blais, 1996).

172
Par ailleurs, l’intubation naso-oesophagienne est très recommandée chez une jument
gestante, car il y a une surcharge de l’estomac et par la même occasion une diminution de la
compression de la cage thoracique et des risques de régurgitations (De Nève et Blais, 1996).

1.4. L’appareil urinaire

On constate une augmentation du flux sanguin au niveau des reins, ainsi que de la
fréquence de miction. La réabsorption du sodium, du chlore et d’eau est accrue au niveau des
tubules rénaux en raison de l’augmentation des sécrétions d’hormones stéroïdiennes par le
placenta et le fœtus (De Nève et Blais, 1996). En plus, un taux de filtration glomérulaire plus
important favorise des pertes urinaires d’eau et d’électrolytes, contre balançant ainsi le
premier phénomène. Aucun changement n’est observé au niveau de l’équilibre eau-sodium
(De Nève et Blais, 1996).

2. L’effet de l’anesthésie

L’anesthésie générale induit le plus souvent une hypotension systémique, une


diminution du débit cardiaque et du flux sanguin pulmonaire. Certains anesthésiques
provoquent une augmentation de l’espace mort, une atélectasie pulmonaire et une
augmentation de la résistance vasculaire pulmonaire. D’où l’intérêt d’un bon positionnement
de la jument gravide lors de l’anesthésie (De Nève et Blais, 1996).
La viabilité fœtale est fortement dépendante d’une bonne oxygénation, d’un flux sanguin
utérin correct et du maintien de l’homéostasie maternelle. En effet, l’hypoxémie maternelle
est l’un des risques les plus importants, qui peut provoquer une délivrance prématurée et une
mort fœtale durant les deux derniers mois de gestation. Aussi, il faudra utiliser des
anesthésiques et des techniques induisant le moins possible la dépression cardiovasculaire
maternelle. Il faut savoir que le flux utérin n’est pas autorégulé. En fait, il est directement
proportionnel à la pression de perfusion et inversement proportionnel à la résistance
vasculaire utérine, qui est indirectement augmentée par les contractions et l’hypertonie utérine
(De Nève et Blais, 1996).
Enfin, la chirurgie et l’anesthésie sont des stress importants pour la jument, impliquant des
taux élevés de catécholamine et de glucocorticoïdes, pouvant déprimer les fonctions rénales et
parfois la perfusion placentaire. Dès lors, il est de règle de préoxygéner la jument pendant au
moins cinq minutes avant l’induction de l’anesthésie et d’utiliser des fractions élevées en
oxygène afin d’optimiser l’oxygénation fœtale (De Nève et Blais, 1996).

173
3. La pharmacocinétique des anesthésiques lors de la gestation

La plupart des anesthésiques administrés à la jument traversent le placenta. Leur


concentration chez le fœtus dépend de plusieurs facteurs à savoir:
 la liposolubilité (Hall et al.2002);
 le degré d’ionisation et de séquestration par les protéines (Hall et al.2002);
 la dose, les intervalles d’administration et la quantité qui arrive au fœtus (Hall et al.2002);
 la capacité d’élimination des anesthésiques (Hall et al.2002);
 la maturation placentaire (De Nève et Blais, 1996);
 la présence de mécanisme de transport actif (De Nève et Blais, 1996);
 et la vitesse de diffusion qui est influencée par la perméabilité, la distance de diffusion, la
surface totale et les gradients de concentration (De Nève et Blais, 1996).
Enfin, chez le poulain on a une fermeture précoce du ductus venosus, bien avant la
naissance, ce qui explique que la concentration des anesthésiques au niveau de la veine
ombilicale n’est pas équivalente à celle des tissus vitaux. En effet, tout le sang veineux
ombilical passe par le foie, ce qui veut dire que les anesthésiques sont séquestrés et
métabolisés. En plus, la liaison avec les protéines fœtales limitera encore la quantité
disponible d’anesthésiques (De Nève et Blais, 1996).

4. L’anesthésie de la jument

4.1. Les produits anesthésiques

Les α2-agonistes tels que la xylazine et la détomidine, sont capables de traverser le


placenta et induire une bradycardie chez le fœtus. En plus, la détomidine induit plus d’ataxie
et possède des effets plus prolongés par rapport à la xylazine. Par conséquent, elle est à éviter
chez les juments présentant des problèmes cardiovasculaires (De Nève et Blais, 1996).
Néanmoins, des études ont montrés l’absence de tout avortement lors d’utilisation de la
xylazine en cas de torsion utérine ou de chirurgie de colique sur les juments pleines (De Nève
et Blais, 1996). D’où la sécurité d’utilisation de cette molécule en cas de gestation.
Le diazépam est un myorelaxant central, capable de traverser la barrière placentaire et qui a
des effets cardiovasculaires minimes. La dose recommandée est de 0,01 à 0,02 mg/kg par voie
intraveineuse (De Nève et Blais, 1996).
La guaïfénésine est un myorelaxant central qui a peu d’effets sur le fœtus, car elle traverse en
très faible quantité le placenta. Elle permet une bonne induction et potentialise l’effet des

174
autres anesthésiques, d’autant que ses effets cardiovasculaires sont minimes (De Nève et
Blais, 1996).
La kétamine est l’agent de choix pour l’induction d’une jument gestante, d’une part par ses
effets cardiovasculaires minimes et d’autre part par sa rapidité d’élimination de la circulation
fœtale et maternelle (De Nève et Blais, 1996).
Le thiopental sodique peut être utilisé pour l’induction d’une jument en bonne santé, car il a
une courte durée d’action. Toutefois, des doses élevées peuvent induire une hypotonie et une
dépression fœtale prolongée. Les anesthésiques volatiles sont rapidement éliminés de la
jument et du fœtus, mais ils diminuent le tonus utérin (De Nève et Blais, 1996).

4.2. Les protocoles anesthésiques

Les protocoles anesthésiques pour une jument gestante, sont résumés dans le tableau
40. La ventilation assistée est fortement recommandée pour maintenir l’homéostasie
respiratoire de la mère et du fœtus, surtout si l’intervention va se dérouler en décubitus dorsal
(De Nève et Blais, 1996).
Lors de l’examen pré-anesthésique, il faut toujours optimiser le volume sanguin
circulant. Ainsi pour toute jument stressée, en état d’endotoxémie ou avec tout autre désordre
cardiovasculaire, les besoins en fluides seront importants. Or, si le temps accordé pour rétablir
le volume est restreint, des colloïdes isotoniques ou encore des solutés hypertoniques peuvent
être utilisés (De Nève et Blais, 1996).
Si l’opération aboutit à une délivrance, le poulain sera suivi de près. Une attention particulière
sera portée à la respiration du nouveau-né. Dans le cas échéant, pour provoquer les premiers
mouvements respiratoires, un analeptique respiratoire comme le doxapram sera administré à
la dose de 0,5mg/kg en IV (Hall et al.2002).
De même, il faut nettoyer les voies respiratoires, assurer une intubation endotrachéale et
oxygéner l’animal. Par la suite, le poulain sera placé près de sa mère, complètement réveillée.
Mais toujours sous surveillance, jusqu’à ce que la jument ne soit plus en état d’ataxie (Taylor
et Clark, 1999; Hall et al.2002).

175
Tableau 38: Quelques exemples de protocoles anesthésiques utilisés chez une jument gestante.

Protocoles Prémédication Induction Maintien


mg/kg en IV mg/kg en IV
Kétamine: 2 mg/ml
Xylazine: 5mg/ml
1 Xylazine: 1,1 Kétamine: 2,2 Guaïfénésine: 50mg/ml
le tout dans1 litre de dextrose
5%
Guaïfénésine 60 à
2 Xylazine: 0,3 80 Halothane
Kétamine 1,5 à 2

3 Acépromazine 0,04 Détomidine 0,01


Butorphanol 0,04 Kétamine 2 Halothane
Détomidine 0,01
Guaïfénésine 5 à
4 Xylazine 0,25 à 0,5 10%: 70 - 80 Halothane ou isoflurane
Butorphanol 0,02 à 0,1 Kétamine 1,5 à 2,5

5 Xylazine 0,25 à 0,5 Kétamine 2


Diazépam 0,05 à 0,1 Guaïfénésine 25-75

6 Xylazine: 0,5 à 1,0 Kétamine: 2

1, 2, 3,4: De Nève et Blais, 1996


5, 6: Hall et al., 2002

5. Le réveil

Le réveil de la jument est généralement long et peut être difficile. Toutefois, aucune
sédation supplémentaire n’est nécessaire. Ceci sera deux fois plus long avec l’halothane
qu’avec l’isoflurane (De Nève et Blais, 1996).

6. Les complications

La complication la plus redoutée chez une jument gestante est une délivrance
prématurée ou une mort fœtale, suite à l’hypoxémie. Une jument gestante aura plus de chance
à développer une hypoxie durant le réveil, c’est pour cette raison qu’il est conseiller
d’oxygèner la jument gestante durant cette phase (De Nève et Blais, 1996).
D’autre part, l’hypotension est l’une des complications majeures chez une jument gestante,
vue qu’il y a une compression importante de la veine cave caudale par l’utérus (Figure 10 )
surtout en décubitus dorsal. C’est pourquoi, on préfère une position incliné pour réduire la
pression sur la veine cave (Taylor et Clark, 1999; Hall et al., 2002). En plus, après une

176
césarienne, il est fortement déconseillé de décoller le placenta, de peur d’une hypotension et
des pertes sanguines, qui peuvent nécessiter une perfusion de 20 à 30ml/kg/h du lactate ou
acétate de Ringer (Hall et al., 2002).

Unité 3: L’anesthésie de l’âne et du mulet.

De nos jours, on compte à peu près quarante six milliards d’ânes dans le monde, et
d’environ 15 milliards de mulets. La plupart, sont utilisés dans le transport des marchandises
et des gens ainsi que pour l’agriculture. On connaît actuellement différentes races, avec une
variation importante de taille. Les ânes miniatures de Sicile sont assez petits (< 90cm), tandis
que l’âne américain Mammouth est assez grand (> 140cm; Matthews et al., 1997).

1. Les particularités physiologiques des ânes et mulets

La physiologie de l’âne est légèrement différente de celle du cheval. Ceci est dû au fait
que les ânes sont adaptés aux conditions désertiques. En effet, l’âne peut tolérer une baisse de
20% de son volume sanguin (Matthews et al., 1997). Bien que les ânes transpirent, ils ne
suent pas autant que les chevaux et leur température corporelle varie plus que celle du cheval
en réponse aux climats chauds (Matthews et Taylor, 2003). En plus, il y a aussi une différence
des gonadotropines pituitaires, des types de fibres musculaires squelettiques, des phénotypes
sanguins, ainsi que la composition du lait et la circulation de la relaxine (Matthews et al.,
1997). La présence d’un antigène spécifique des globules rouges de l’âne est à l’origine d’une
incidence plus élevée d’iso-érythrolyse néonatale que chez le cheval (Matthwes et Taylor,
2003). On a aussi noté que les ânes sont plus prédisposés à une hyperlipémie que les chevaux
et qu’il y a même des différences hématologiques et biochimiques de l’espèce (Matthews et
al,.1997).
2. Les particularités pharmacologiques de l’âne et du mulet

La distribution et le métabolisme de plusieurs produits (l’ampicilline,


l’oxytrétracycline, la phénylbutazone, l’amoxicilline, la gentamicine et la sulfaméthaxazole)
ont été évalués chez l’âne. (Matthwes et Taylor, 2003; Matthews et al., 1997). Les résultats
ont montrés une différence avec le cheval.

3. Les particularités anatomiques de l’âne et du mulet

177
De point de vue anatomique, on a constaté plusieurs différences entre l’âne et le
cheval, intéressant l’artère maxillaire et l’artère linguo-faciale (Matthews et Taylor, 2003).
L’âne présente une peau épaisse par rapport à celle du cheval. Donc, les injections
hypodermiques et la mise en place des cathéters intraveineux sont plus faciles en plaçant
l’aiguille légèrement perpendiculaire par rapport à la peau (Matthews et al., 1997; Matthews
et Taylor, 2003).

4. Les particularités comportementales de l’âne et du mulet

Il y a une grande différence entre le comportement du cheval et de l’âne. Ce dernier à


tendance souvent à se bloquer face à un événement inconnu et de ne pas paniquer (même
pendant le réveil d’une anesthésie), ou bien de faire face à un objet et de s’immobiliser.
(Matthews et Taylor, 2003; Matthews et al., 1997).
Les ânes peuvent ne pas tolérer certains actes. Il est donc recommandé de faire une anesthésie
locale sous cutanée avant de procéder à la pose d’un cathéter intraveineux (Matthews et
Taylor, 2003).
Les ânes semblent ne pas exprimer la douleur qu’ils ressentent de façon claire, ce qui peut
induire le clinicien en erreur. Si l’évaluation préopératoire n’est pas minutieuse et prend en
considération ces particularités, on risque de trop anesthésier l’animal, alors que des doses
moindres auraient été suffisantes (Matthews et Taylor, 2003).
Les techniques de contention physique souvent utilisées chez le cheval, peuvent ne pas être
efficace chez l’âne. En pratique, on opte surtout à attacher l’animal à un objet fixe avec une
longe courte à la hauteur de la tête, ou légèrement plus haut. Puis, on lui laisse quelques
minutes pour se familiariser avec les attaches, avant d’entamer l’acte (Matthews et Taylor,
2003).
Enfin, il est aussi conseillé de changer la technique d’injection chez les ânes et les mulets. En
effet, on applique une légère pression sur l’aiguille contre la peau, puis on l’enfonce de façon
progressive quasi perpendiculairement jusqu'à traversé la peau. De cette façon la douleur est
dispersée et l’âne a plus tendance de s’appuyer sur l’aiguille (Matthews et al., 1997).

5. L’examen pré-anesthésique

178
L’examen pré-anesthésique va se dérouler de la même façon que chez le cheval (Photo
38), toute en tenant compte des particularités de l’âne et du mulet. L’hématocrite peut s’avérer
essentielle pour estimer le dégrée de déshydratation de l’animal (Matthews et Taylor, 2000).
L’examen pré anesthésique va concerner les fonctions de base. C'est-à-dire, la fonction
cardiovasculaire, respiratoire et la température.
Les valeurs normaux sont comme suit (Matthews et Taylor, 2000) :
 la fréquence cardiaque: 35 à 55 battements par minutes (selon le degré d’anxiété et
d’embonpoint);
 la fréquence respiratoire: 20 à 35 mouvements par minutes (varie selon la température
ambiante, en effet, elle peut augmenter pour palier aux pertes d’eau liée à la sudation);
 pour la température : elle peut varier de 3°C dans le même jour.

6. La prémédication

Le mulet nécessite 50% de plus de xylazine (Matthews et al., 1997; Matthews et


Taylor, 2000), ceci correspond à une dose de 1,6 mg/kg par voie IV ou de 0,03 mg/kg par
voie IV de la détomidine, pour avoir une bonne sédation par rapport à la plupart des ânes et
des chevaux (Matthews et Taylor, 2000). Cependant, pour les ânes difficiles ou miniatures, on
utilise des doses élevées. On obtient de meilleurs résultats, en anesthésie fixe, quand on
associe le butorphanol à la dose de 0,04 mg/kg par voie IV ou le diazépam à la dose de 0,03
mg/kg par voie IV, avec la xylazine ou la détomidine. L’acépromazine à la dose de 0,04
mg/kg par la voie IV, donne aussi des résultats satisfaisant chez les ânes et les mulets
(Matthews et Taylor, 2000).

7. L’anesthésie fixe

Comparé au cheval, l’âne métabolise plus rapidement la kétamine. Il est parfois


nécessaire de réinjecter des doses supplémentaires au cours de l’intervention. Concernant la
guaïfénésine, les ânes nécessitent 40% moins de produits par rapport aux chevaux (Matthwes
et Taylor, 2003; Matthews et al., 1997).
Le « triple drip » est efficace pour des actes de courtes durées. Après une bonne sédation à la
xylazine à la dose de 1,1mg/kg, l’induction est réalisée à l’aide d’une perfusion rapide du
mélange suivant (Matthwes et Taylor, 2003):
1 litre de guaïfénésine à 5% mélangé avec 2 grammes de kétamine et 500 mg de xylazine

179
Une fois l’âne couché (Photo 39), la perfusion est maintenue à la dose de 2,2 ml/kg/h, toute en
surveillant la profondeur de l’anesthésie (Matthwes et Taylor, 2003).

Les ânes miniatures sont plus difficiles à anesthésier. Pour cela, d’autres protocoles sont
proposés (Matthwes et Taylor, 2003):
 une prémédication avec l’association de la xylazine et le butorphanol respectivement à la
dose de 1,1 mg/kg et 0,04 mg/kg en IV, suivie de l’association tilétamine-zolazépam à la dose
de 1,1 mg/kg en IV.
 ou une prémédication à la xylazine à la dose de 0,8 mg/kg en IV, suivie de l’induction par
le propofol à la dose de 0,2 mg/kg en IV. Le maintien est assuré par une perfusion du
propofol à raison de 0,2 mg/kg/min en IV.
L’inconvénient majeur de ces protocoles est leur coût élevé.

8. L’anesthésie gazeuse

L’anesthésie volatile chez les ânes et les mulets est similaire à celle du cheval
(Matthews et al., 1997; Matthews et Taylor, 2003). Par ailleurs, l’intubation endotrachéale
des ânes semble être plus difficile que prévue, pour des raisons qui restent encore inconnues.
Mais, on suppose que ça peut être dû à une réduction de la lumière de la trachée ou un angle
trachée-larynx légèrement différent par rapport aux chevaux. (Matthews et Taylor, 2003).
La concentration alvéolaire minimale de l’halothane et de l’isoflurane chez les ânes est
respectivement de 1,51% et 1,29% (Matthews et al., 1997). Ces valeurs sont légèrement
supérieures à celles reportées chez le cheval, mais un peu proche de celle des poneys qui est
de 1,4% (Matthews et al., 1997).

9. La surveillance

La surveillance de la profondeur de l’anesthésie chez l’âne et le mulet est un peu


différente de celle des chevaux, car ils montrent moins de signes de réveil lors d’une
anesthésie trop légère (Matthews et Taylor, 2003; Matthews et al., 1997). En effet, les ânes
sont capables de retenir leur respiration, lors d’une anesthésie trop légère, plutôt que
d’augmenter leur fréquence respiratoire (Matthews et Taylor, 2003). En plus, les réflexes
oculaires sont moins fiables car ils ont tendance à déplacer légèrement leurs yeux, lors d’une
anesthésie superficielle (Matthews et al., 1997). Par conséquent, le suivi de la pression
artérielle est fortement recommandé, car il constitue un indicateur rapide et précis de la
profondeur de l’anesthésie (Matthews et Taylor, 2003).

180
Compte tenu de la nature stoïque de ces animaux, d’autres précautions doivent être prises
(Photo 40), afin d’éviter des complications lors de l’anesthésie, tel que la perfusion, le confort
durant l’anesthésie, le maintien de la pression artérielle avec des inotropes,…etc (Matthwes et
Taylor, 2003).

10. Le réveil

Le réveil chez les ânes et les mulets est calme et plus long par rapport aux chevaux,
surtout si une attention particulière est apportée à l’analgésie post-opératoire (Matthews et
Taylor, 2003; Matthews et al., 1997).
Les mulets montrent une grande différence interespèce, qui semble être en relation avec le
type de cheval dont ils proviennent (Matthews et al., 1997).
Il est possible de laisser les ânes ou les mulets seuls durant le réveil, car la plupart attendent
d’être complètement réveillés avant de se lever (Photo 41). En plus, de nombreux ânes se
lèvent en commençant par les postérieurs plutôt que par les antérieurs (Matthews et Taylor,
2003). L’utilisation des AINS pendant la phase post-opératoire est possible. En général, leur
demi-vie est plus courte par rapport aux chevaux, par conséquent leurs administrations sont
plus fréquentes (Matthews et Taylor, 2003).

181
Module 6 : Anesthésie locorégionale

Unité 1: Généralités sur l’anesthésie locale

L’anesthésie locale a le grand avantage de cibler un endroit précis à anesthésier sans


avoir recours à l’anesthésie générale, surtout pour des actes minimes (exérèse des tumeurs
cutanées, manipulations autour de la sphère génitale,…etc.). Elle permet aussi de réduire le
coût de l’intervention sans un important risque anesthésique. Les anesthésiques locaux
traversent la gaine périphérique du nerf et produisent une anesthésie réversible avec un délai
d’action rapide et une durée d’action prédictible. Les connaissances pharmacologiques de
chaque anesthésique local permettent la réalisation d’une anesthésie efficace et en toute
sécurité.
Les techniques les plus fréquentes sont l’anesthésie par infiltration, les applications locales,
l’anesthésie tronculaire et l’anesthésie épidurale. Chaque technique d’anesthésie locale a son
propre délai d’action, durée d’action et les risques de complications associés.

1. Rappels de la physiologie de la fibre nerveuse

1.1. Physiologie de la transmission nerveuse

La conduction de l’influx nerveux des membranes stimulées nécessite un flux des ions
sodium à travers les canaux sodium en réponse à une petite dépolarisation du nerf. Lorsque le
nerf est stimulé la perméabilité de la membrane aux ions sodium augmente, et le sodium passe
à travers la membrane par le biais des canaux sodium qui s’ouvrent et se ferment en réponse
au changement du potentiel électrique à travers la membrane. La fermeture des canaux
sodium est rapide. Cela est rapidement suivie par un flux de potassium durant la phase de
repolarisation. La fermeture des canaux potassium est lente. Le potentiel d’action généré
occupe 1 à 2 msec, il correspond à la progression de l’influx nerveux (Skarda, 1991).

1.2. Le type des fibres nerveuses

Les fibres nerveuses périphériques sont classées selon leurs fonctions physiologiques
et la vitesse de transmission de l’influx nerveux. La myéline augmente le diamètre de la fibre
et sert comme un site de fixation non spécifique pour les molécules de l’anesthésique locale,
et par conséquent elle est relativement imperméable à l’anesthésique local. Aussi, la distance
entre les étranglements de Ranvier augmente avec le diamètre de l’axone, ce qui contribue à
un retard dans le délai d’action des nerfs moteurs anesthésiés. Ainsi, La vitesse du blocage est

182
plus rapide au niveau des fibres C (fibres peu ou non myélinisées et de faible diamètre) par
rapport au fibres A (fibres myélinisées et de gros diamètre; Skarda, 1991).

2. Les propriétés physicochimiques des anesthésiques locaux

Les anesthésiques locaux peuvent être des esters ou des amides. Cette classification est
basée sur le type de liaison entre le groupement aromatique lipophile et la chaîne carbonée.
Au niveau de l’autre extrémité de la chaîne carbonée existe une partie hydrophilique, qui est
souvent représentée par une amine tertiaire (Skarda, 1991).

2.1. La stabilité chimique

La liaison entre le groupement lipophile et la chaîne carbonée influence la stabilité des


anesthésiques locaux. Ainsi, les esters sont facilement hydrolysés dans les milieux alcalins et
les amines sont libérées dans des milieux acides. Le pH des solutions d’anesthésiques locaux
esters varie de 2,7 à 5,5, alors que le pH des solutions d’anesthésiques locaux amides varie de
4,1 à 6,5 (LeBlanc, 1990). Sachant que le pH de la solution influence le ratio: la concentration
de la forme non ionisée sur la concentration de la forme ionisée, la baisse du pH des
anesthésiques locaux esters contribue à un retard du début d’action (LeBlanc, 1990).

2.2. Le poids moléculaire

La diffusion d’une substance à travers une membrane est inversement proportionnelle


à son poids moléculaire. Plus le poids moléculaire de la substance est élevé, plus le début
d’action est long. Puisque le poids moléculaire de la plupart des substances est similaire, il
n’existe pas de différences significatives de diffusion entre les anesthésiques locaux (LeBlanc,
1990).

2.3. Le pKa

Les anesthésiques locaux sont des bases faibles à cause de la présence de l’amine
tertiaire. Ainsi, ces anesthésiques locaux peuvent exister sous forme ionisée ou non ionisée.
La forme ionisée est responsable du blocage des canaux sodium localisés à l’intérieur de la
membrane, alors que les formes non ionisées diffusent passivement à travers la membrane
(Skarda, 1991). Le délai d’action est lié à la vitesse de diffusion de l’anesthésique local à
travers la membrane et à la concentration de la forme non ionisée. La plupart des
anesthésiques locaux ont un pKa supérieur à 7,4 et la réduction du pH peut diminuer le
pourcentage des formes non ionisées (LeBlanc, 1990). Dans des milieux acides, comme les

183
tissus infectés, une faible fraction de la substance se trouve non ionisée, ce qui peut être à
l’origine d’une anesthésie insuffisante (Skarda, 1991). La valeur du pKa des esters
relativement élevée, qui sont disponibles dans des solutions à pH bas, contribuent à un retard
du début d’action (LeBlanc, 1990).

2.4. La liposolubilité

La diffusion à travers la membrane de la forme non ionisée des anesthésiques locaux


est aussi influencée par la liposolubilité (Skarda, 1991). L’effet de la liposolubilité sur le délai
d’action de l’anesthésique local est difficile à prédire. En général, la liposolubilité est
directement liée au pouvoir et à la durée d’action de l’anesthésique local (LeBlanc, 1990).

2.5. Les protéines de transport

La concentration de la substance qui existe dans le plasma sous forme libre est souvent
influencée par le pourcentage des protéines de transports (Skarda, 1991). Ce pourcentage est
en parallèle avec le degré de liposolubilité. Les valeurs de ces deux paramètres sont
directement proportionnelles avec le pouvoir et la durée d’action de l’anesthésique local. Le
degré de liposolubilité et le pourcentage des protéines de transports sont indépendants du
groupement amide ou ester (LeBlanc, 1990).

2.6. Les propriétés vasomotrices

La propriété vasomotrice intrinsèque d’un anesthésique local peut influencer son


pouvoir et sa durée d’action. Après injection d’un anesthésique local, une certaine quantité est
absorbée par le système vasculaire et le reste devienne disponible pour le nerf. Puisque la
majorité des anesthésiques locaux sont des vasodilatateurs, le pouvoir et la durée d’action
peuvent être diminués (LeBlanc, 1990). Par exemple la durée d’action de la lidocaïne peut
être augmentée par l’ajout d’epinéphrine, alors que la mépivacaïne qui possède de faibles
propriétés vasodilatatrices ne nécessite pas l’ajout de l’epinéphrine (Skarda, 1991).

2.7. Le métabolisme

Les anesthésiques locaux de types esters sont hydrolysés dans le plasma par les
cholinestérases (Skarda, 1991). Le produit de dégradation, l’acide para-amino-benzoïque est
associé avec des réactions d’hypersensibilité chez certains individus (LeBlanc, 1990). Le
métabolisme des anesthésiques locaux de type amide est plus complexe, ayant des produits de
dégradation différents de l’acide para-amino-benzoïque. Les anesthésiques locaux de type

184
amides sont transformés par les enzymes microsomales du foie et ont des concentrations
plasmatiques qui persistent plus longtemps par rapport aux anesthésiques locaux de type ester
(Skarda, 1991 ; LeBlanc, 1990). Cependant, cette persistance augmente la toxicité systémique
en comparaison avec les anesthésiques locaux de types ester (LeBlanc, 1990).

3. Les substances anesthésiques 

En anesthésie locale, on a recours à plusieurs substances. Les plus utilisées sont la


lidocaïne, la procaïne et la mépivacaïne. D’autres substances existent, mais ne sont pas
homologuées au Maroc, à savoir, l’Hexylcaïne, la Proparacaïne, la Bupivacaïne et la
Ropivacaïne. Chacune de ces substances est caractérisée par son délai d’action, sa durée
d’action et les complications associées.

3.1. La procaïne

a) Pharmacologie et utilisation

Le chlorhydrate de procaïne est le premier anesthésique local synthétique utilisé pour


l’anesthésie locale. C’est un léger anesthésique local avec un long délai d’action et une courte
durée d’action (Hall et al., 2002).
La procaïne est métabolisée en acide para-amino-benzoïque (PABA) et en diethyl-amino-
ethanol à travers l’action des estérases plasmatiques. L’excrétion de la procaïne et de son
métabolite majeur (PABA) se fait par voie urinaire (Skarda, 1991).
La procaïne est utilisée pour l’anesthésie tronculaire, l’anesthésie par infiltration, l’anesthésie
régionale, l’anesthésie intra-articulaire et au niveau des gaines tendineuses (Skarda, 1991;
Riebold, 1982).

b) Complications

Selon Skarda (1991), certains chevaux avaient montré des signes d’excitation pendant
30 à 40 secondes après une injection intraveineuse rapide de la procaïne (la dose utilisé été de
2.5 mg/kg de poids vif). Les signes sont représentés par une respiration forcée, profonde et
rapide, associés à de faibles contractions musculaires au niveau du dos et le hanche.
Les chevaux sont très sensibles à l’action de l’acide para-amino-benzoïque. Ce dernier est
responsable des réactions d’allergie associées à l’utilisation répétée de la procaïne (Skarda,
1991; LeBlanc, 1990).

185
3.2. La lidocaïne

a) Pharmacologie et utilisation

Depuis son introduction dans la pratique équine en 1944, la lidocaïne est devenu
l’anesthésique local le plus fréquemment utilisé. Ceci s’explique par son puissant pouvoir
anesthésique, sa durée d’action modérée (Hall et al., 2002) et son délai d’action rapide
(Olbrich et Mosing, 2003). La lidocaïne est très biodégradable dans le foie, l’acide diethyl-
amino-acétique étant le métabolite majeur (Skarda, 1991). Les métabolites sont excrétés dans
les urines avec 10 % sous forme inchangée (Hall et al., 2002).
La lidocaïne est utilisée à la concentration de 2 % pour l’anesthésie d’infiltration,
l’anesthésie tronculaire est l’anesthésie épidurale (Skarda, 1991; Riebold, 1982). Aussi, la
concentration de 5 % est utilisée dans certains préparations de type : pommade, gel et aérosol
pour réaliser l’anesthésie de surface des membranes muqueuses du larynx, de la gorge et des
voies aériennes supérieures lors d’intubation endotrachéal et nasotrachéal (Hall et al., 2002 ;
Skarda, 1991).

b) Complications

La toxicité est fréquemment observée après l’injection intraveineuse d’une solution de


chlorhydrate de lidocaïne dont les doses dépassent 4 mg/kg. L’injection rapide provoque des
symptômes dramatiques en quelques minutes (Skarda, 1991).
L’hypersensibilité à la lidocaïne est extrêmement rare, bien que plusieurs cas soient
rapportés. Les solutions qui contiennent le methylparaben comme conservateur, possédant
une structure chimique comparable à celle du PABA, provoquent des réactions d’allergie
cutanée (Skarda, 1991).

3.3. La mépivacaïne

Le profile pharmacologique de la mépivacaïne est similaire à celui de la lidocaïne,


mais la mépivacaïne est moins toxique (Hall et al., 2002). Le chlorhydrate de mépivacaïne
possède un puissant pouvoir d’action, un rapide délai d’action et une durée d’action modérée
(Skarda, 1991).
La mépivacaïne est surtout utilisée lors d’anesthésie tronculaire, en raison de la faible
incidence des oedèmes post-injection (Hall et al., 2002). Elle est aussi utilisée pour
l’anesthésie intra-articulaire, l’anesthésie d’infiltration, l’anesthésie épidurale et l’anesthésie
subarachnoïde (Skarda, 1991).

186
3.4. Les autres anesthésiques locaux

a) Hexylcaïne

Le chlorhydrate d’hexylcaïne est un anesthésique local avec des liaisons esters. Par
rapport à la procaïne, l’installation de l’anesthésie est plus rapide (dans 3 à 5 minutes) et de
longue durée (1 à 2 heures; Skarda, 1991). Une solution de 2 % est utilisée dans le cas
d’anesthésie de surface, d’infiltration, tronculaire et épidurale. (Skarda, 1991; Riebold, 1982)

b) Proparacaïne

C’est l’agent anesthésique de choix utilisé pour l’anesthésie de la cornée du cheval.


Cette molécule est disponible sous forme d’une préparation aqueuse contenant 0.5 % du
chlorhydrate de la proparacaïne. L’instillation de 1 à 3 gouttes au niveau de la cornée produit
une anesthésie de surface pendant 15 minutes (Skarda, 1991). Elle peut être indiquée pour
l’analgésie du canal auditif, du nez et pour les chirurgies mineures (ex : retrait des points de
suture, extraction de corps étrangers). Aussi, l’utilisation de la proparacaïne peut précédé la
tonométrie et la cathéterisation du canal lacrymal (Skarda, 1991).

c) Bupivacaïne

Le chlorhydrate de bupivacaïne est un anesthésique local de type amide. En


comparaison avec la lidocaïne et la mépivacaïne, il est 4 fois plus puissant. Il possède un long
délai d’action et une durée d’action prolongée (Hall et al., 2002). Cette molécule est utilisée
dans des concentrations de 0,124 %, 0,5 % et 0,75 % pour différentes procédures d’anesthésie
régionale, à savoir l’anesthésie d’infiltration, tronculaire, épidurale et subarachnoïde (Skarda,
1991). Elle est utilisée d’une manière intensive dans les procédures obstétricales (Skarda,
1991). La bupivacaïne est plus cardiotoxique que la lidocaïne, cette toxicité semble être agavé
par l’hypoxie et l’acidose (Skarda, 1991).

d) Ropivacaïne

Le chlorhydrate de ropivacaïne est un congénère plus récent de la mépivacaïne et de la


bupivacaïne. Le profile d’une solution à 1 % de la ropivacaïne est similaire à celui d’une
solution de la bupivacaïne à 0,75 % (Skarda, 1991). Elle a un délai d’action court et une
longue durée d’action en raison de son effet vasoconstricteur (Hall et al., 2002). En anesthésie
épidurale, elle produit une analgésie des dermatomes qui se trouvent entre les vertèbres

187
coccygiennes et les deux premières vertèbres lombosacrées (Skarda et Muir, 2001). La
ropivacaïne est moins cardiotoxique que les autres anesthésiques locaux (Skarda, 1991).

Unité 2: Les quatre techniques d’anesthésie locale

Selon le lieu d’injection de l’anesthésique local et la méthode d’injection de


l’anesthésique, on peut avoir différentes techniques d’anesthésie locale, à savoir, les
anesthésies locorégionales de la tête du cheval, l’anesthésie épidurale, l’anesthésie par
infiltration, l’anesthésie de surface et l’anesthésie lors de castration debout. Nous avons jugés
que les anesthésies tronculaires des membres ainsi que les anesthésies synoviales sont surtout
utiles pour le diagnostic topographique du siège des boiteries et par conséquent ne seront pas
traités.

1. Anesthésies locorégionales de la tête du cheval

Bien que la plupart des techniques chirurgicales concernant la tête du cheval soient
plus faciles et surtout plus confortables à réaliser sur un cheval sous anesthésie générale, la
tête reste cependant une région facilement accessible et manipulable sur un cheval debout.
En dehors des anesthésies réalisées par injection locale sous cutanée d’un anesthésique
dans la zone à désensibiliser pour des sutures cutanés par exemple (anesthésie traçante), les
anesthésies régionales visent à bloquer l’influx au niveau du nerf et dans la région qu’il
innerve par injection de produit anesthésique sur son trajet (Scicluna, 1995a).
Dans ce qui va suivre, on va procéder au développement de certaines de ces anesthésies.

1.1. Les bases anatomiques et fonctionnelles

Du point de vue anatomique et fonctionnel, l’innervation de la tête est dépendante de


la distribution des nerfs et rameaux issus des nerfs trijumeau (V) et facial (VII) (Scicluna,
1995).

a) L’innervation motrice

La motricité des muscles se la tête est procurée par le nerf facial. A l’exception de
l’innervation du muscle releveur de la paupière supérieure par le nerf oculomoteur et de
l’innervation sympathique du muscle de Muller. La motricité des muscles palpébraux est
assurée par les branches du nerf auriculo-palpébral et du nerf buccal dorsal, issus du nerf
facial (Scicluna, 1995a).

188
La motricité des autres muscles de la face et des lèvres est assurée par les rameaux buccaux
dorsaux et ventraux du nerf facial. La mobilité de l’œil dans son orbite est assurée par les
muscles droits et obliques de l’œil, innervés par les nerfs oculomoteurs (III et IV; Scicluna,
1995a).

b) Innervation sensitive

L’innervation sensitive de toutes les régions de la tête est assurée par le nerf trijumeau
qui se divise dorso-ventralement en 3 branches principales: le nerf ophtalmique, le nerf
maxillaire et le nerf mandibulaire dont les terminaisons s’achèvent en rameaux sous cutanés.
La région de l’orbite est entièrement innervée par le nerf ophtalmique sur le plan sensitif
(Scicluna, 1995a).

1.2. Les règles à respecter

La réalisation de ces anesthésies répond aux règles classiques de bonne pratique,


notamment en ce qui concerne l’asepsie et le matériel. Une sédation peut parfois être
nécessaire. La contention physique sera adaptée à l’acte, l’animal et la région intéressée
(Scicluna, 1995a).

1.3. Les principaux nerfs à anesthésier au niveau de la région de la tête

a) Anesthésie du nerf supra-orbitaire

Le nerf supra-orbitaire ou nerf frontal est une branche terminale du nerf ophtalmique,
issue du nerf trijumeau (Figure 11). Il est sensorielle et procure la sensibilité de la paupière
(sauf le canthus médial et latéral) et du chanfrein. (Scicluna, 1995a). L’anesthésie de ce nerf
est suffisante pour permettre un examen ophtalmique minutieux et complet (Skarda, 1991).
L’anesthésie du nerf supra-orbitaire est réalisée au niveau de son émergence, c'est-à-dire au
niveau du foramen supra-orbitaire (Photo 42 et Figure 12), palpable à mi chemin entre les
bords antérieurs et postérieures du processus supra-orbitaire (salière; Hall et al., 2002), soit 5
à 6 cm dorsalement au canthus médial de l’œil (Scicluna, 1995a).
L’injection se pratique à l’aide d’une aiguille orange (21G; 0,5 cm; Scicluna, 1995a) à une
profondeur de 0,5 à 1 cm. (Hall et al., 2002). La quantité de l’anesthésique à déposer est de 4
à 6 ml, devant (2 à 3 ml) et dans (2 à 3 ml) le foramen (Scicluna, 1995a).
L’anesthésie du nerf supra-orbitaire procure une désensibilisation du chanfrein et de la
paupière supérieure (sauf le canthus médial et latéral; Scicluna, 1995a).

189
b) Anesthésie du nerf infra-orbitaire

Le nerf infra-orbitaire est la continuation du nerf maxillaire, qui est elle-même une
branche du trijumeau (Figure 13). Il est entièrement sensitif. Durant son trajet dans le canal
infra-orbitaire il fournit des rameaux aux prémolaires I et II, aux canines et aux incisives 
(Scicluna, 1995a); il peut être approché au niveau de deux sites:
Il peut être désensibilisé à son émergence du canal infra-orbitaire (Photo 43 et Photo 44).
Le foramen infra-orbitaire est situé sous le muscle releveur de la lèvre supérieure, environ 1
centimètre rostralement et 5 à 7 centimètres dorsalement à la crête faciale, c’est-à-dire au 1/3
de la distance et 2,5 cm dorsalement à une ligne reliant l’encoche naso-maxillaire et
l’extrémité rostrale de la crête faciale (Scicluna, 1995a).
Cette anesthésie est utilisée pour les interventions autour de la lèvre supérieure et les naseaux,
comme les sutures des plaies et l’extraction des tumeurs. Pour la trépanation du sinus frontal,
l’anesthésie d’infiltration offre une bonne alternative (Hall et al., 2002)
 Aussi, le nerf infra-orbitaire peut être désensibilisé à l’intérieure du foramen infra-
orbitaire. Dans ce cas une plus grande partie de la peau et du canthus interne de l’œil ainsi que
la première et la deuxième molaire peuvent être concernés par l’anesthésie (Hall et al., 2002).
Cette anesthésie est réalisée en déposant 5 ml d’anesthésique à l’aide d’une aiguille 21 gauge,
plus caudalement à l’intérieure du foramen. Elle permet de réaliser des interventions au
niveau du plafond de la cavité nasale et de la peau jusqu’au canthus médial de l’œil, ainsi que
des extractions dentaires (jusqu'à la premier molaire) et la trépanation du sinus maxillaire
(Scicluna, 1995a; Muir, 1991a). L’anesthésie des régions concernées commence 15 à 20
minutes après l’injection et dure 30 à 40 minutes si la solution injectée contient un
vasoconstricteur (Hall et al., 2002).

c) Anesthésie du nerf mentonnier

Le nerf mandibulaire pénètre dans le foramen puis le canal mandibulaire et prend le


nom de nerf alvéolaire mandibulaire pour devenir ensuite le nerf mental à sa sortie du canal
par le foramen mentonnier (Figure 14 et Figure 15). Le nerf mental, sensitif, est issu de la
branche mandibulaire du nerf trijumeau (Scicluna, 1995a).

L’anesthésie du nerf mental se pratique à sa sortie du foramen mentonnier (Photo 45). Celui-
ci est palpable sur le bord latéral de la mandibule, au milieu de l’espace inter-dentaire (entre
les prémolaires et les incisives) et sous le tendon du muscle abaisseur de la lèvre inférieure

190
(Hall et al., 2002 ; Scicluna, 1995a). 5 à 10 ml d’anesthésique local insensibilisent la lèvre
inférieure ipsilatérale ainsi que la demi-extrémité rostrale de la mandibule correspondante
(Scicluna, 1995a).L’injection de 10 ml de la solution peut être fait aussi à l’intérieure du canal
à l’aide d’une aiguille de 7,5 cm, 20-gauge, de préférence dans une position ventro-médial,
pour pouvoir désensibiliser les canines et les incisives (Skarda, 1991).

d) Anesthésie du nerf mandibulaire

Le nerf mandibulaire, sensitif, est la branche la plus ventrale du nerf trijumeau et


procure la sensibilité de toute la région mandibulaire (Figure 16). L’anesthésie concerne la
sensibilité de la lèvre inférieure, des incisives, des prémolaires et des molaires ipsilatérales,
ainsi que la partie rostrale de la langue. La sensibilité cutanée de la mandibule est conservée
puisqu’elle est dépendante du nerf temporal superficiel. Le nerf peut être anesthésié au niveau
du foramen mandibulaire, situé à la surface médiale de la branche montante de la mandibule
(Skarda, 1991). Le foramen est localisé à l’intersection d’une ligne imaginaire et légèrement
oblique, qui rase la table dentaire inférieure d’une part et d’une seconde ligne verticale qui
longe le canthus latéral de l’œil (Photo 46). Afin de bien choisir le matériel nécessaire et avant
la réalisation de cette anesthésie, il est préférable d’évaluer la profondeur de pénétration de
l’aiguille en estimant la distance entre le bord ventral de la mandibule dans la région de la
branche montante et le foramen mandibulaire (Scicluna, 1995a).
Une aiguille ou un cathéter de 16-G ou 18-G et 15 cm est inséré sur le bord ventro-médial de
la mandibule, en direction dorsale le long de la surface médiale de la mandibule, le plus
profondément possible jusqu’à l’endroit estimé de la localisation du foramen. 15 à 20 ml
d’anesthésique local sont nécessaire pour l’anesthésie du nerf mandibulaire (Scicluna, 1995a;
Skarda, 1991).

1.4. Complications et effets secondaires

Selon Skarda (1991), les complications qui peuvent être retrouvés sont le bris
d’aiguille, l’infection, la destruction des fibres nerveuses à la suite de l’utilisation d’une dose
élevée de la substance anesthésique ainsi que la tachyphylaxie (baisse de la durée et du
pouvoir d’action par suite de l’utilisation répétée des anesthésiques locaux).

191
1.5. Conclusion

La tête offre de nombreuses possibilités quant à la réalisation d’actes chirurgicaux ou


non sur cheval debout, grâce aux nombreuses anesthésies locales que l’on peut y pratiquer. De
plus, l’association d’une sédation aux α2-agonistes facilite parfois le travail du vétérinaire, à la
fois pour la manipulation du cheval et sur la position de la tête plus au moins basse.
Enfin, sur les chevaux à risques ou pour des raisons financières, ce type d’anesthésie permet
d’éviter une anesthésie générale et de travailler en toute sécurité lors des réparations de
lacérations cutanées, des extractions dentaires, etc…

2. L’anesthésie épidurale

2.1. Historique de l’anesthésie épidurale

Les premières utilisations de l’anesthésie épidurale chez le cheval ont été décrites en
Allemagne et en Angleterre vers 1930. Cette manipulation avait comme but une perte totale
de la sensibilité et de la motricité de la queue et du périnée d’un cheval debout et pour éviter
les risques d’anesthésie générale et du décubitus (Robinson et al., 2002). Au début, la cocaïne
était le seul anesthésique local disponible. Par la suite d’autres anesthésiques (procaïne,
lidocaïne) ont été utilisés (Robinson et al., 2002).
Bien que l’abord de l’anesthésie épidurale par voie lombaire puisse être réalisé,
l’approche a été jugée difficile. Plus récemment, le placement des cathéters au niveau
épidurale a été largement accepté par les praticiens, et a permis l’administration de multiples
anesthésiques et analgésiques pour contrôler la douleur chronique (Robinson et al., 2002).
Pendant la dernière décennie, les recherches ont été orientées vers la sélection des substances
qui pourraient avoir des effets sur la sensibilité, sans provoquer la paralysie des fibres
motrices. Pour cela, les opioïdes, les α 2-agonistes (Robinson et al., 2002), les substances
dissociatives, à savoir la tilétamine et le zolazepam (Natalini et al, 2004 ; Natalini et al,
2002) et autres substances ont été investiguées.

2.2. Rappels anatomiques

a) L’espace épidural sacro-coccygien

Le canal rachidien, est très rétréci en arrière du sacrum, tend à devenir superficiel et
les composantes ligamentaires de ses parois deviennent prépondérantes sur les parties
osseuses. L’espace épidurale est traversée par les racines des paires nerveuses rachidiennes

192
enveloppées d’expansions de la dure-mère depuis l’émergence du sac dural jusqu’à leur sortie
du canal rachidien par les trous vertébraux. Loin d’être hérmétiques, ces foramens vertébraux
peuvent laisser sortir une partie du volume injecté lors d’injections trop rapides expliquant
ainsi un échec partiel de l’anesthésie épidurale (Troncy et al., 2003a).

L’abord est possible par l’espace sacro-coccygien situé entre la cinquième vertèbre sacrée
(S5) et la premier vertèbre coccygienne (Co1) ou par le premier espace inter-coccygien, situé
entre les deux premières vertèbres coccygiennes (Co1 – Co2), plus large, plus superficiel et
plus accessible que le précèdent. En autre, chez les chevaux adultes il existe souvent une
soudure sacro-coccygienne, qui compromet la ponction à ce niveau. Les mensurations de ces
deux espaces sont représentées dans le tableau suivant (Tableau 41; Salmon et al., 1995):

Tableau 39: dimensions des espaces interlamellaires permettant l’accès au canal sacro-
coccygien (Salmon et al., 1995).

Espaces vertébrales Diamètre latéral Diamètre Profondeur


Crânio-caudal
S5 – Co1 0.5-1 cm 0.5-1 cm 5-7 cm
Co1 – Co2 1.2 cm 2.5-3.5 cm 2-4 cm

La moelle épinière se termine en générale entre les deux premières vertèbres sacrées par un
segment étroit, le conus terminalis. Il est prolongé par une structure fibreuse, le filum
terminal, qui s’attache à la dure mère ainsi qu’au plancher rachidien et s’étend jusqu’à la
région coccygienne, cloisonnant partiellement l’espace épidural dans le sens longitudinal
(Figure 17). Cette cloison, toujours incomplète et limitée à la partie ventrale du canal, peut
jouer un rôle dans la répartition inégale des solutions injectées par voie épidurale et par
conséquent de l’analgésie obtenue (Salmon et al., 1995).

Le sac durale s’arrête au niveau de l’interligne S3-S4 et se continu par le filum durae matris
spinalis. Des expansions de la dure mère entourent les racines de la queue de cheval jusqu’à
leur émergence par les trous vertébraux. Par conséquent, ces caractéristiques anatomiques
évitent tout risque de traumatisme de la moelle ou de ponction méningée lors de la réalisation
d’une anesthésie épidurale caudale (Salmon et al., 1995).
L’espace épidural, appelé également péridural ou extradural, s’étend entre la dure mère et les
parois ostéoligamentaires du canal rachidien. Il contient :
 un tissu conjonctif graisseux lâche et une graisse péridurale qui est présente même chez
les animaux cachectiques (Troncy et al., 2003a; Salmon et al., 1995);

193
 les racines rachidiennes qui cheminent dans cette espace enveloppés d’un prolongement
de la dure mère depuis leurs émergence du sac dural jusqu’au trous vertébraux par lesquelles
elles quittent le canal rachidien  (Salmon et al., 1995);
 des vaisseaux sanguins et lymphatiques qui accompagnent les racines nerveuses tout au
long de leur trajet intrarachidien (Salmon et al., 1995).
Une attention particulière doit être accordée aux veines péridurales organisées en un
plexus très ramifié et compliant (capable de doubler de volume lors d’une poussée
abdominale par exemple), situé essentiellement sur le plancher du canal rachidien. Ce réseau
est particulièrement riche dans la région sacro-coccygienne et peut partiellement être
responsable de nombreux échecs de l’anesthésie caudale. En effet une ponction veineuse peut
passer inaperçue et aboutir soit à une injection intraveineuse, soit à la création d’un hématome
qui viendrait diluer la solution anesthésique et diminuer ainsi son efficacité (Troncy et al.,
2003a; Salmon et al., 1995).

b) L’innervation sensitive, motrice et autonome

Bien qu’il soit impossible d’établir une systématisation nette des territoires desservis
par chacune des paires nerveuses rachidiennes à cause du chevauchement partielle des
dermatomes, on peut cependant établir une corrélation acceptable entre les zones cutanés
anesthésiées et les effets moteurs neurovégétatifs observés (Tableau 42), pour suivre la
progression de la solution anesthésique à l’intérieure du canal sacro-coccygien (Salmon et al.,
1995).
Les territoires cutanés sensitifs, quoique très variables en taille et en forme selon les
individus, prennent grossièrement la forme d’une raquette centrée sur l’anus (Figure 18;
Salmon et al., 1995).
Les troubles moteurs touchant les membres pelviens, tant redoutés au cours d’une anesthésie
caudale sont le reflet de l’imprégnation des racines sacrées SII et SI, par l’anesthésique local
injecté dans l’espace épidural sacro-coccygien. Ces troubles communément appelés ataxie,
peuvent aller d’une légère modification de la démarche jusqu’à une paralysie postérieure
entraînant le décubitus (Salmon et al., 1995). Selon Salmon et ses collaborateurs (1995) on
peut observé par ordre de gravité croissante :

194
Tableau 40: Neuroanatomie (Figure 19); effets de l’anesthésie épidurale caudale chez le
cheval (Troncy et al., 2003a).

Segments Bloc sensitif Bloc moteur Bloc du SNA Action


médullaires
N, honteux .Pénis. .Muscles .Muscle .Prolapsus du
.Corps périnéaux. rétracteur du pénis.
caverneux et .Fascia de la pénis. .Relaxation de la
spongieux. fosse vulve et du
.Clitoris et ischiorectale. vagin.
vulve. .Muscles
constructeurs de
la vulve.
NN, périnéal, .Périné, partie .Nerfs pelviens. .Relaxation de la
scrotal caudal, caudale de la .Plexus vessie (sauf le
labial. croupe et hypogastrique. sphincter),
scrotum. Colon distal et
.Vulve sauf organes sexuels.
clitoris.
N, hémorroïdal : .Région anale. .Muscles Paralysie de la
.Base de la coccygiennes et queue et
queue releveur de partiellement du
l’anus. rectum.
NN, .Queue. . Flaccidité et
coccygiens : .La peau située insensibilité de
entre l’anus et la la queue.
base de la
queue.

NB : N= nerf ; NN= nerfs ; SNA= système nerveux autonome.

 un léger déficit de proprioceptif, marquée par une démarche un peu hésitante, sans aucune
gravité;
 une ataxie statique: caractérisée par l’impossibilité pour l’animal au repos de garder
l’immobilité, ce qui peut compromettre le bon déroulement de l’intervention;
 une ataxie dynamique objectivée après la fin de l’intervention par une démarche
incoordonnée, pouvant aboutir facilement a une chute en cas de marche arrière ou de virage
serré,
 un déficit moteur d’importance variable, éventualité la plus grave, car en cas de décubitus
ou de chute le cheval ne pourra se relever.
En effet, la seconde racine sacrée, participe au nerf honteux, qu’on veut bloquer, mais
également au nerf sciatique qu’on doit préserver. Des volumes faibles d’anesthésiques locaux
adaptés à chaque site de ponction, ainsi que de nouvelles associations médicamenteuses

195
permettent de trouver le juste compromis entre l’analgésie des organes génitaux et la station
debout (Salmon et al., 1995).

2.3. Indications de l’anesthésie et de l’analgésie épidurale

Les chirurgies de la queue, de l’anus, du rectum, de la vulve, du vagin, de l’urètre et de


la vessie peuvent être mené sur un cheval debout et sous injection épidurale d’un anesthésique
local. Des substances supplémentaires telles que la xylazine et la détomidine ont été utilisés
pour augmenter l’intensité, la durée d’action et la fiabilité des anesthésiques locaux, mais
l’ataxie et le décubitus sont des complications possibles, surtout si les sédatifs systémiques
sont aussi administrés (Robinson et al., 2002).
D’autres procédures chirurgicales peuvent nécessiter l’anesthésie épidurale à savoir la
réduction du prolapsus rectal, la réduction de la fistule rectovaginal, la foetotomie, la
correction de la torsion utérine, la cryptorchidectomie, l’urétérostomie à la suite des
urolithiases, et aussi pour la prévention des ténesmes (Troncy et al., 2003b; Hussain, 1994).
Le soulagement de la douleur opératoire et post-opératoire ainsi que la douleur
associée à un traumatisme ou une inflammation au niveau des membres postérieures ou du
bassin (Troncy et al., 2003b; Robinson et al., 2002) sont des indications de l’administration
épidural des opioïdes, des α2-agonistes, de la kétamine, du tramadol ou la combinaison de ces
substances. Le placement d’un cathéter épidural à travers l’espace épidural caudal, ou
occasionnellement à travers l’espace lombo-sacré, permet au vétérinaire de donner des doses
répétées d’analgésiques immédiatement en post-opératoire, ou alternativement pendant
plusieurs jours (Robinson et al., 2002).
Chez l’âne l’anesthésie épidurale peut être utilisée dans le cas du prolapsus rectal et vaginal,
le mélanome et la fistule (Hussain, 1994).

2.4. Les techniques d’injection épidurale

a) L’injection épidurale

La technique standard pour la réalisation d’une injection épidurale chez les chevaux
est d’utiliser une aiguille médullaire stérile 18G;  d’une longueur de 7,5 cm, avec stylet
(Photo 47), mais aussi des aiguilles hypodermique habituelles 21G; d’une longueur de 3,75
cm (Salmon et al., 1995).

196
La localisation du premier espace inter-coccygienne se fait selon les techniques
suivantes: Il faut repérer la première dépression nettement palpable lorsqu’on suit crânio-
caudalement la ligne des apophyses épineuses sacrés (Salmon et al., 1995). Ensuite,
l’articulation C1-C2 est souvent la première articulation mobile de la queue et peut être
visualisée et palpée grâce à des mouvements de haut en bas de la queue. Aussi, cette
articulation se situe approximativement 2,5 à 5 cm crânialement à l’origine des crins de la
queue. Enfin, elle est bien souvent trouvée en regard du pli de la peau (Photo 48) observé à
cette endroit lorsque la queue est mobilisée (Troncy et al., 2003b).
La peau et les tissus sous cutanés autour de l’espace épidurale sont désensibilisés (Photo 49)
par l’administration de 2-3 ml d’une solution de lidocaïne (2 %) ou de mépivacaïne (2 %), en
utilisant une aiguille 25G ; 16 mm. (Robinson et al., 2002). L’aiguille est placée au niveau du
premier espace inter-coccygienne (Photo 50). Le rasage, suivie d’une désinfection
chirurgicale d’un carré de 10 à 15 cm autour du site de ponction choisi s’impose, la croupe
ayant été lavée auparavant et la queue enveloppée (Photo 51) par un bandage ou un gant de
fouille (Salmon et al., 1995).
Un champ en plastique, claire, fenêtré et collant peut être placé au dessus du site pour
prévenir les contaminations (Robinson et al., 2002).
La peau épaisse peut être incisé avec une lame de bistouri n° 15 ou à l’aide d’une aiguille 18
G pour faire le trou. L’aiguille spinale est introduite par la suite perpendiculairement à la peau
(Photo 52), avec l’extrémité en direction crâniale et enfoncée dans le plan médian jusqu’à ce
qu’elle pénètre le ligament jaune. Souvent, une sensation d’entrée est détectée lorsque le
ligament est percé et même une sensation de sifflement (par aspiration d’air) à l’entré de
l’espace épidural (Robinson et al., 2002).
La technique dite de la goutte pendante consiste à placer une goutte d’eau stérile ou de liquide
physiologique dans l’embout de l’aiguille, et qui va disparaître à l’entrée de l’extrémité distale
de l’aiguille dans le canal vertébrale (Goodrich et al., 2002; Grosenbaugh et al., 1999).
Lorsque l’aiguille est introduit jusqu’au canal vertébral, elle doit être retirée de 0,5 cm à peu
près, pour éviter une éventuelle injection au niveau du disque intervertébral.
Cependant, avant d’injecter il faut vérifier le bon placement de l’aiguille par la technique de
l’aspiration de la goutte d’eau ou par l’absence de résistance à l’injection de l’aire ou du
liquide physiologique pour éviter la pénétration du sinus veineux (Robinson et al., 2002).
Alternativement, une aiguille spinale peut être insérée au niveau du premier espace inter-
coccygienne, en faisant subir à l’aiguille une inclinaison ventro-crâniale de 10-30° par rapport
au canal médullaire (Figure 20). Des études ont montrés que le bout de l’aiguille arrive

197
généralement au niveau de l’espace intervertébrale C1 – S5. L’aiguille doit être légèrement
longue (une aiguille spinale 18 G / 8,75 cm ou 15 cm est recommandée; Robinson et al.,
2002).
Cette approche de l’espace épidural peut être utile dans le cas ou le cheval présente une
fibrose au dessus de cette espace à la suite d’injections épidurales antérieures (Robinson et al.,
2002).
La quantité d’anesthésique injectée dépend de la substance, de la taille et de la conformation
du cheval. Si les anesthésiques locaux sont utilisés fréquemment, une quantité inférieure à 10
ml est injectée pour prévenir la paralysie des nerfs lombosacrés. Lors d’une injection unique
de solutions analgésiques, une quantité de 10-20 ml est utilisée chez les chevaux adultes pour
produire une migration crâniale de la solution vers 6 à 10 espaces vertébrales (Olbrich et
Mosing, 2003; Robinson et al., 2002).

b) La cathéterisation épidurale

La cathéterisation épidural est faite en utilisant la même technique décrite pour l’injection
épidurale au niveau du premier espace inter-coccygien. Une canule épidurale à pointe courbe
doit être utilisée au lieu de l’aiguille spinale. L’équipement requis est composé d’une aiguille
de Tuohy (18G ; 5 à 7,5 cm de long), associée à un mandrin, d’un cathéter gradué en
polamide d’un diamétre de 20G, d’un connecteur de cathéter et d’un filtre antibactérien
(Photo 53). Il est disponible sous la forme d’un kit commerciale (Troncy et al., 2003b). Cette
canule spécifique (aiguille de tuohy), a une légère incurvation au niveau de son extrémité
distale, laquelle, oriente le placement du cathéter et il est plus émoussé à sa terminaison. Ainsi
il est moins susceptible de couper le cathéter par cette canule en comparaison aux aiguilles
spinales. Aussi, la peau doit être chirurgicalement préparé et couverte avec un plastique
stérile, collant et fenêtré (Robinson et al., 2002).
Pour faciliter l’entrée de l’aiguille de Tuohy, une aiguille hypodermique pilote est implantée
dans la peau sur la ligne médiane, a mi-chemin entre les deux processus épineux considérés
ou bien légèrement en arrière de ce point médian. L’aiguille de Tuohy munie de son mandrin
est ensuite introduite dans le trou préparé, biseau en avant et perpendiculairement à la peau
afin de faciliter sa pénétration. Une fois la peau est traversée, le mandrin est retiré et une
goutte de liquide physiologique est déposé à l’extrémité proximale de l’aiguille de Tuohy
(technique de la goutte pendante) (Troncy et al., 2003b).
L’aiguille est alors orientée de 10 à 45° par rapport à l’horizontale puis enfoncée jusqu’à une
brutale rupture de la résistance qui correspond à son entrée dans le canal vertébral. L’entrée

198
de l’aiguille de Tuohy dans le canal vertébral est ensuite confirmée par l’aspiration de la
goutte initialement déposée. L’aiguille doit habituellement être enfoncée de 3 à 8 cm avant de
traverser le ligament jaune (perte de résistance) (Troncy et al., 2003b).
Après la confirmation de la réussite de la ponction, un cathéter épidural est introduit à travers
l’aiguille jusqu’à la longueur désirée. Généralement, pour faire une injection au niveau de la
région sacrée, le cathéter est poussé de 2- 4 cm crânialement à l’embout de l’aiguille. La
longueur du cathéter introduite ne doit pas dépasser 30 centimètres pour éviter le problème
des plicatures. Ce problème peut être évité par l’utilisation d’un cathéter à base de polamide
ou de plastique (Robinson et al., 2002).
Après l’enlèvement de l’aiguille, le cathéter doit être suturé avec la peau. Un filtre
antibactérien doit être attaché au cathéter et le site de pénétration du cathéter doit être couvert
avec une pâte d'iode. Aussi, la région doit être couverte avec une compresse et le tout doit être
protégé par un plastique claire collant (Robinson et al., 2002).
Après chaque injection, le cathéter doit être rincé avec une solution saline à 0,9 %. La
présence de sang dans la cathéter suggère une cathéterisation vasculaire, ce qui nécessite le
vidange du sang avant l’utilisation du cathéter (Troncy et al., 2003b).
Le cathéter épidural provoque des réactions inflammatoires qui peuvent gêner les injections et
augmenter le risque de contamination. Pour cela, des manœuvres quotidiennes doivent être
réalisées, à savoir l’inspection, le rinçage avec une solution saline à 0,9 % ou une solution
saline (0,9 %) héparinée (10 UI/ml) ainsi que le lavage de la peau avec une solution
antiseptique (Robinson et al., 2002).

2.5. Les complications

a) La sédation et le décubitus

L’absorption systémique des substances administrées par voie épidurale, spécialement


les α2-agonistes, les opioïdes et les substances dissociatives, peuvent aboutir à la sédation.
Written et ses collaborateurs (1998), ont montré que la sédation est très prononcée après
l’utilisation de la détomidine (50 µg/kg), aussi le décubitus est très probable. La sédation peut
être manifesté par la réduction de la réponse aux stimuli extérieures, l’abaissement de la tête
et le relâchement de la lèvre inférieure. Occasionnellement, une sévère ataxie et du décubitus
comme stade final peuvent être rencontré avec l’utilisation des doses standard. Cela est
surtout retrouvé avec la combinaison des anesthésiques locaux et des α 2-agonistes à savoir la
lidocaïne et la xylazine (Robinson et al., 2002).

199
Une diffusion trop loin en direction crâniale peut provoquer la paralysie des nerfs
lombosacrés chez les juments gestantes ou chez les chevaux obèses, lesquels ont un espace
épidural réduit (Robinson et al., 2002).

b) Une anesthésie ou une analgésie inadéquate

Une technique d’injection incorrecte, un mauvais placement d’un cathéter, les


anomalies anatomiques, la fibrose et les adhérences à la suite des injections épidurales
précédents sont les causes d’échec de cette technique (Troncy et al., 2003b).

c) La neurotoxicité

Les lésions des nerfs et du cordon médullaire par les solutions épidurales, est une
controverse. Ces lésions sont provoquées par les substances conservatrices ou par le pH de
l’anesthésique local. Autant que possible, il est préférable d’utiliser des substances qui ne
contiennent pas de substances conservatrices (Robinson et al., 2002).

d) Les autres complications

Selon Robinson et ses collaborateurs (2002), des complications de nature différente


ont été observées après l’injection de certaines substances :
 La sudation au niveau de la région affectée par l’injection de la lidocaïne et la xylazine.
 L’œdème périnéal après l’injection de xylazine.
 L’œdème de la peau au niveau de la région du périnée a été rapporté après l’injection de
morphine, ceci est lié à la libération de l’histamine.
 La bradycardie et les blocs auriculo-ventriculaire après injection de xylazine ou de
détomidine.

2.6. Les protocoles de l’anesthésie épidurale

La ou les substances choisies doivent avoir une large marge de sécurité, des effets
secondaires minimes ou absents, réversibles et une durée d’action compatible avec la durée de
l’opération présumée.
Le blocage de la motricité et de la sensibilité doit être attendu avec l’utilisation des
anesthésiques locaux car le blocage de la sensibilité est habituel avec plusieurs autres
traitements (Robinson et al., 2002).

200
a) Les anesthésiques locaux

La lidocaïne, mépivacaïne

Les anesthésiques locaux ont le pouvoir de bloquer l’activité sensorielle, motrice et


sympathique en déprimant la conduction nerveuses. Lors de l’anesthésie épidurale, les
anesthésiques locaux ne diffusent pas tellement dans le sens crânial pour produire un blocage
de l’activité sympathique crânialement au membres postérieures (Troncy et al., 2003b).
L’action des anesthésiques locaux est marquée par la relaxation de la queue et de l’anus. Les
volumes standard des anesthésiques locaux (par exemple 0,26 à 0,35 mg/kg pour la lidocaïne;
Olbrich et Mosing, 2003) produisent une anesthésie d’environ 90 et 120 minutes,
respectivement pour la lidocaïne et la mépivacaïne. Si un cathéter est mis en place,
l’anesthésie peut être prolongée en injectant la moitié du volume initiale (Robinson et al.,
2002).

b) les α2-agonistes

Les α2-agonistes sont de plus en plus utilisés en anesthésie épidurale. Ceci s’explique
par l’augmentation de la durée d’action par rapport à la plupart des anesthésiques locaux et
aussi en raison de la facilité d’accès à ce type de substance par les praticiens. La xylazine et la
détomidine sont des analgésiques qui réduisent la réponse à des stimuli expérimentaux variés
(Moens et al., 2003). En cas de surdosage, le blocage de la motricité ne se produit pas. Ainsi
les chevaux restent debout même si les effets analgésiques progressent dans le sens crânial
vers la région thoracique et lombaire (Troncy et al., 2003b).
Des études ont montré que les α2-agonistes produisent des effets segmentaires inégaux. Pour
cette dernière raison, ils sont associés aux anesthésiques locaux (Robinson et al., 2002).

La xylazine

L’efficacité de la xylazine chez la jument par voie épidurale pour la réalisation des
chirurgies du périnée a été démontrée (Grosenbaugh et al., 1999). La dose recommandée chez
le cheval est de 0.17 mg/kg. Elle produit une analgésie de 2,5 heures sans ataxie des membres
postérieures. La xylazine est diluée dans 10 ml d’une solution saline à 0,9 %. Avec cette dose
les effets secondaires, à savoir la sédation et les effets cardiovasculaires ne sont pas observés.
La même dose est utilisée lors de l’association de la xylazine avec les autres substances (la

201
lidocaïne). Des doses plus élevées (0,22 - 0,25 mg/kg) de xylazine sont recommandées pour la
chirurgie du périnée (Robinson et al., 2002).

La détomidine

De puissants effets analgésiques et sédatifs sont observés lorsque la détomidine est


injectée au niveau de l’espace épidurale. C’est une substance lipophile rapidement absorbée
au niveau de l’espace épidurale (Troncy et al., 2003b). Des études expérimentales ont
montrées que la dose de 60 µg/kg mélanger avec 10 ml d’une solution stérile est optimale
pour la production de l’analgésie (Skarda et al., 1994). La sédation, l’ataxie, le décubitus et
les effets cardiovasculaires peuvent se produire avec de faibles doses (20 µg/kg; Robinson et
al., 2002).

c) Les analgésiques opioïdes

Les opioïdes sont les substances les plus puissantes dans le soulagement de la douleur,
mais ces substances ne sont pas utilisées intensivement chez le cheval à cause de leurs effets
secondaires provoqués par la stimulation du système nerveux après une injection
intraveineuse. C’est la raison pour laquelle la voie épidurale est la plus utilisée (Robinson et
al., 2002).

Les morphinomimétiques seules

Ce type d’administration est peu fréquent. En pratique, la morphine seule à la dose de


1 mg/kg est parfois injectée dans l’espace épidurale (Orlianges, 1999; Robinson et al., 2002).
L’analgésie pelvienne obtenue est excellente et permet de réaliser en toute sécurité des
interventions chirurgicales concernant la sphère uro-génitale et d’intervenir sur des cas de
dystocie ou de lacération rectale. Le délai d’action est court (< 30 minutes) et la durée
d’analgésie est de 6 à 12 heures. La littérature rapporte le cas d’injection en continu de sulfate
de morphine après la mise en place d’un cathéter épidural (Orlianges, 1999).

L’association des morphinomimétiques et des anesthésiques locaux

Le plus souvent, les morphinomimétiques sont administrés par voie épidurale basse en
association à des solutions adrénalinées ou non d’anesthésiques locaux (Orlianges, 1999). Ces
combinaisons permettent de réduire les effets indésirables propres à chaque produit associé et
de réaliser une analgésie performante durable et bien tolérée.

202
Les effets bénéfiques de cette association sont (Orlianges, 1999 ; Salmon et al., 1996):

 Lidocaïne (0,25 mg/kg) + butorphanol (0,04 mg/kg) / lidocaïne seule (0,25 mg/kg)
 extension des territoires analgésiés;
 augmentation significative de la durée d’analgésie d’environ 2 heures pour une analgésie
cutanée et de près de 2 heures et 30 minutes pour une analgésie viscérale;
 pas d’effets cardiorespiratoires significatifs;
 aucune manifestation d’excitation centrale;
 pas d’ataxie, de faiblesse musculaire ni de bloc moteur des postérieures.

 Association lidocaïne (0,25 mg/kg) + morphine (1 mg/kg) / lidocaïne seule (0,25 mg/kg)
 extension des territoires analgésiés;
 persistance d’un excellent degré d’analgésie pelvienne pendant 6 à 12 heures;
 pas d’effets cardiorespiratoires significatifs;
 aucune manifestation d’excitation centrale;
 pas d’ataxie, de faiblesse musculaires ni de bloc moteur des postérieurs.

 La réduction des effets indésirables des morphinomimétiques. Seuls des cas de rétention
urinaire et de prurit au point d’injection ont été rapportés.
 Réduction des effets indésirables des anesthésiques locaux.
Le principal facteur limitant l’utilisation des anesthésiques locaux est le risque du déficit
moteur des membres postérieurs. Ainsi des études réalisées chez le cheval ont montré que
l’ataxie des membres postérieures est réduite d’une manière significative, la durée et la qualité
de l’analgésie obtenue sont améliorées, à la suite de l’association des anesthésiques locaux
avec le butorphanol (Robinson et al 2002 ; Orlianges, 1999) ou avec la morphine (Orlianges,
1999).

d) La kétamine

La kétamine a été utilisée seule pour produire une analgésie de courte durée allant de
30 à 90 minutes. Une légère sédation est observée sans changements cardiovasculaires
(Robinson et al., 2002). L’injection épidurale de la kétamine peut être utilisé pour prévenir
l’hyperesthésie provoquée par l’incision chirurgicale. Ceci peut être expliqué par l’inhibition
du flux des ions calcium (Rédua et al., 2002).

203
La kétamine peut être utilisée en association avec la xylazine pour produire une
analgésie de plus longue durée (120 minutes). Dans ce cas, une faible sédation avec une
diminution significative de la fréquence respiratoire et cardiaque est observée (Robinson et
al., 2002).

3. Autres techniques d’anesthésie locale

3.1. Anesthésie d'infiltration.

L'infiltration simple de la ligne d'incision est la technique la plus facile et la plus


utilisée pour produire l'anesthésie du flanc. De multiples injections sous-cutanées de 10 ml
d'anesthésique local, distant de 1 à 2 centimètres sont administrées en utilisant des aiguilles de
20-gauge/2,5-centimètres ou de plus petite taille (Skarda, 1991). Les injections sont faites
lentement et sans interruption, en insérant l'aiguille au bord de la peau déjà désensibilisée.
Approximativement 10 à 15 ml d'anesthésique sont nécessaire pour anesthésier la peau et les
tissus sous-cutanés. Ceci est suivi de l'infiltration profonde des couches musculaires et du
péritoine pariétal en utilisant des aiguilles 18-gauge/7,5 – 10 centimètres et une quantité de 50
à 150 ml d'anesthésique, selon le secteur à désensibiliser (Skarda, 1991).
Aussi, cette technique peut être utilisée dans d’autres procédures, à savoir la suture de la peau,
l’anesthésie du cordon spermatique lors de la castration debout, l’enlèvement de petites
tumeurs cutanées et l’emplacement du cathéter (LeBlanc, 1990). L’avantage de cette
anesthésie en comparaison avec n'importe quelle autre technique est la facilité
d'administration sans avoir une profonde connaissance en neuroanatomie (LeBlanc, 1990).
Les chevaux d'adultes (500 kilogrammes) peuvent tolérer jusqu’à 250 ml d’une
solution de chlorhydrate de lidocaïne à 2 %, utilisée par infiltration (Skarda, 1991).
Cependant, de plus grands volumes peuvent provoqués une toxicité par surdosage après
injection dans la cavité péritonéal (LeBlanc, 1990). Les autres inconvénients sont la
déformation de l'architecture normale du tissu, l'anesthésie inachevée (en particulier du
péritoine), la relaxation incomplète des couches musculaires profondes de la paroi abdominal,
le coût accru en raison des grandes doses d'anesthésique et du temps exigé (Skarda, 1991) et
la diminution du pouvoir anesthésique par diminution du pH lors d’injection dans un tissu
infecté (LeBlanc, 1990).

204
3.2. Anesthésie de surface

Certains agents (ex : neige d'acide carbonique) qui causent la congélation des couches
superficielles de la peau sont parfois employés pour l’anesthésie de surface (Hall et al., 2002).
Ils ont une action très superficielle et une utilisation limitée aux interventions chirurgicales les
plus simples, telles que l'incision de petits abcès superficiels. Utilisée intensivement, elle peut
causer la nécrose de la peau. Certaines préparations sous forme de crème ou de gel peuvent
être appliqué sur la peau au-dessus du lieu de l'emplacement de l’aiguille pour faciliter la
pénétration des aiguilles et des cathéters, mais l’application doit précéder l’acte d’environ 30
à 50 minutes (Hall et al., 2002).
Les anesthésiques locaux appliqués directement sur la peau ont peu ou pas d’effet.
Cependant, l’application de ces agents sur les membranes muqueuses produit une bonne
analgésie de surface (LeBlanc, 1990). Des solutés de lidocaïne à 2% ou de procaïne à 4%
peuvent être utilisés pour cette dernière raison (Hall et al., 2002).
La préparation de choix pour l’anesthésie des membranes muqueuses du gland du pénis et de
la vulve est représentée par un gel du carboxyméthylcellulose contenant de la lidocaïne (Hall
et al., 2002).
En chirurgie ophtalmique, la lidocaïne 4% provoque une anesthésie satisfaisante. Cependant,
les agents de choix pour l’anesthésie de surface de la cornée sont le chlorhydrate de
proxymethacaïne (Hall et al., 2002) et la proparacaïne (0,5 %) (LeBlanc, 1990). A la suite de
l’instillation d’une simple goutte du premier agent au niveau de la cornée, l’effet est atteint en
15 seconds et persiste 15 minutes à peu près. Ce composé non irritant, ne produit pas la
dilatation pupillaire, mais sa solution est instable, ayant une durée de conservation de 12 mois
(Hall et al., 2002).

4. L’anesthésie locale lors de castration debout

Il existe trois principales méthodes d’injection d’anesthésiques locaux pour la


désensibilisation du scrotum, du testicule et du cordon spermatique. Mais toutes ces
techniques nécessitent une contention adéquate et une sédation du cheval pour éviter les
dangers liés à sa réaction (Hall et al., 2002).
Après la préparation de la peau du scrotum, du prépuce et de la face médiale de la cuisse,
l’opérateur se met debout en s’appuyant avec l’épaule contre la partie caudale de la cage
thoracique du cheval. Le scrotum est saisi avec la main gauche, puis les testicules sont tirés
vers le bas, jusqu’à ce que la peau du scrotum devienne tendue (Hall et al., 2002).

205
4.1. La première méthode

Une aiguille 19-G est rapidement introduite dans le parenchyme testiculaire pour
atteindre une profondeur de 3 à 4 cm, puis on injecte 20 à 30 ml d’une solution à 2 % de
lidocaïne le long du raphé médian du scrotum. Lorsqu’une quantité adéquate de la lidocaïne
est injectée, le testicule devient ferme. La même procédure est répétée pour le testicule
opposé. Il faut attendre 10 minutes pour commencer la castration (Hall et al., 2002).

4.2. La deuxième méthode

Le cordon spermatique est saisi entre les doigts juste au dessus du testicule. Une
aiguille 19-G/5 cm est introduite au niveau des tissus sous cutanée de cette région, 20 ml
environ de lidocaïne est alors injecté autour de chaque cordon spermatique. Pendant
l’injection, l’aiguille doit rester immobile pour éviter l’injection au niveau des vaisseaux
sanguins. La peau du scrotum est anesthésiée par l’injection de l’anesthésique au niveau de la
ligne d’incision. Cette technique est moins efficace que la première (Hall et al., 2002).

4.3. La troisième méthode

Une longue aiguille 12-15 cm /19-G est introduite à travers le testicule en direction du
cordon spermatique. Une quantité de 20 à 25 ml de lidocaïne à 2 % est injectée par la suite.
Après l’anesthésie de chaque cordon spermatique, on passe à l’infiltration de la peau du
scrotum; l’aiguille doit être presque parallèle à la peau pour s’assurer que l’extrémité de
l’aiguille se trouve dans les tissus sous cutanés. Dans le cas ou l’aiguille est introduite
jusqu’au dartos ou le parenchyme testiculaire, il y’aura des difficultés pendant l’injection et
l’impossibilité d’insensibiliser la peau (Hall et al., 2002).

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217
Liste des tableaux.
Tableau 1: la chronologie d’apparition des substances anesthésiques en médecine équine .. 47

Tableau 2: critères de choix pour une chirurgie debout ou couchée.......................................52

Tableau 3: La classification des substances utilisées en prémédication ou pour la contention


chimique debout .......................................................................................................................56

Tableau 4: Dose des principaux opiacés..................................................................................67

Tableau 5: Protocoles pour l’anesthésie générale ...................................................................71

Tableau 6: Quelques propriétés physicochimiques des anesthésiques gazeux utilisés en


médecine vétérinaire ................................................................................................................78

Tableau 7: Quelques valeurs de cœfficients de partition pour des anesthésiques gazeux ......78

Tableau 8: La valeur du MAC de certains anesthésiques gazeux Chez les chevaux ............79

Tableau 9: La concentration alvéolaire moyenne (MAC en %) de quelques anesthésiques


gazeux chez le cheval ..............................................................................................................80

Tableau 10: Les normes d’expositions standard aux gaz........................................................85

Tableau 11: Doses et voies d’injection des substances et des différents associations possibles
entre ces substances..................................................................................................................90

Tableau 12: Valeurs physiologiques normales à vérifier pendant l’examen pré-anesthésique.


...................................................................................................................................................94

Tableau 13: Examen clinique du cheval avant l’anesthésie....................................................95

Tableau 14: Bilan pré-opératoire du cheval avant anesthésie.................................................98

Tableau 15: Le risque anesthésique selon le barème ASA.....................................................99

Tableau 16: Facteurs augmentant les risques lors d’une anesthésie générale ......................100

Tableau 17: Exemple de trousse d’anesthésie / réanimation.................................................104

Tableau 18 : Exemple de trousse d’urgence minimale en anesthésie générale équine.........105

Tableau 19 : Relation poids/taille au garrot chez les chevaux de selle.................................105


Tableau 20: Exemples de substances et associations de substances utilisées en anesthésie
générale chez le cheval...........................................................................................................110

Tableau 21: le volume et la concentration du protocole n°1.................................................112

218
Tableau 22: La posologie et la concentration du protocole n°2 ...........................................112

Tableau 23: la posologie et la concentration du protocole n°3.............................................113

Tableau 24: Protocoles de prolongation de l’anesthésie selon la durée désirée ...................114

Tableau 25: avantages et inconvénients de l’anesthésie volatile...........................................115

Tableau 26: Propriétés physico-chimiques des anesthésiques gazeux..................................117

Tableau 27 : Exemples de protocoles de prémédication et d’induction pour l’anesthésie


gazeuse....................................................................................................................................118

Tableau 28: les avantages et les inconvénients des différents circuits anesthésiques ..........122

Tableau 29: Paramètres à surveiller lors du monitoring du cheval anesthésie......................125

Tableau 30: Valeurs normales chez le cheval des gaz sanguins au niveau du sang veineux .
.................................................................................................................................................131

Tableau 31: Règles à respecter au réveil...............................................................................134

Tableau 32: Diagnostic et traitement des perturbations du rapport ventilation / perfusion . 144

Tableau 33: Les méthodes de correction de l’hypotension ..................................................147

Tableau 34: Les principales affections nécessitant une anesthésie chez le poulain nouveau-né
.................................................................................................................................................160

Tableau 35: Les principales affections nécessitant une anesthésie chez le jeune poulain ....160

Tableau 36: Principaux agents anesthésiques et sédatifs utilisés chez le poulain.................164

Tableau 37: Quelques protocoles pour l’induction (association prémédication–anesthésique


.................................................................................................................................................165

Tableau 38: Quelques exemples de protocoles anesthésiques utilisés chez une jument
gestante...................................................................................................................................174

Tableau 39: dimensions des espaces interlamellaires permettant l’accès au canal sacro-
coccygien ...............................................................................................................................191

Tableau 40: Neuroanatomie (Figure 19); effets de l’anesthésie épidurale caudale chez le
cheval .....................................................................................................................................193

219
Liste des figures

Figure 1 : Les conséquences du décubitus en anesthésie équine.............................................53

Figure 2 : Mécanisme d’action des agonistes α2-adrénergiques..............................................61

Figure 3 : Mécanisme d’action des antagonistes α2-adrénergiques.........................................63

Figure 4 : Exemple de Fiche d’examen préanesthésique.........................................................99

Figure 5 : Relation taille/ poids chez les ânes au Maroc.......................................................105

Figure 6 : Relation taille/Poids chez les mulets au Maroc.....................................................105

Figure 7 : La chronologie des signes de sédation du cheval avec 1,1 mg/kg de xylazine.....107

Figure 8 : Schéma simplifiant les différents composants d’un circuit anesthésique ...........124

Figure 9 : La pathogénie des myopathies post-anesthésique.................................................152

Figure 10 : Le bon positionnement de la jument lors d’anesthésie générale ........................174

Figure 11 : Schéma du trajet du nerf supra-orbitaire.............................................................187

Figure 12 : La topographie du foramen supra-orbitaire.........................................................187

Figure 13 : Schéma du trajet du nerf infra-orbitaire..............................................................188

Figure 14 : La topographie du foramen mentonnier.............................................................188

Figure 15 : Schéma du trajet du nerf mentonnier..................................................................188

Figure 16 : Schéma du trajet du nerf mandibulaire...............................................................189

Figure 17 : Contenu du canal sacro-coccygien en vue dorsal................................................191

Figure 18 : Territoire d’innervation du périnée et de la face caudale de la croupe...............192

Figure 19 : Neuro-anatomie de la région du bassin...............................................................193

Figure 20 : Ponction de l’espace épidural caudal..................................................................195

220
Listes des photos

Photo 1 : Relaxation du pénis suite à une injection de l’acépromazine...................................57

Photo 2 : Relaxation du pénis suite à une injection de l’acépromazine...................................57

Photo 3 : Le paraphimosis chez le cheval................................................................................58

Photo 4 : L’attache chez le cheval...........................................................................................86

Photo 5 : Exemple de travail pour cheval................................................................................87

Photo 6 : Exemple de tord-nez chez le cheval.........................................................................87

Photo 7 : Application de tord-nez sur la lèvre supérieur..........................................................87

Photo 8 : Application de tord-nez au niveau de l’oreille.........................................................87

Photo 9 : Contention du cheval par une saisie ferme de la lèvre supérieure............................88

Photo 10 : Contention du cheval par le pli de peau au niveau de l’encolure...........................88

Photo 11 : Contention du cheval par la prise du membre antérieur.........................................88

Photo 12 : Fixation du membre postérieur lors de castration sur un poney couché................88

Photo 13 : Exemple de muselière pour le cheval.....................................................................88

Photo 14 : Contention du poulain debout.................................................................................88

Photo 15 : Contention du poulain en position couché.............................................................88

Photo 16 : Exemple d’un électrocardiogramme d’un cheval..................................................97

Photo 17 : Exemple d’un fiche de décharge avant anesthésie générale...................................99

Photo 18 : Exemple de salle de couchage pour cheval..........................................................101

Photo 19 : Exemple de salle de chirurgie...............................................................................101

Photo 20 : Diète totale avant anesthésie................................................................................101

Photo 21 : La méthode d’introduction du cathéter.................................................................102

Photo 22 : Lieu d’introduction du cathéter...........................................................................102

221
Photo 23 : La fixation du cathéter par deux points de suture...............................................102

Photo 24 : Exemple de cathéter pour cheval..........................................................................102

Photo 25 : La localisation de la veine céphalique chez l’âne.................................................103

Photo 26 : Exemple d’un sonde trachéale chez le cheval......................................................103

Photo 27 : Exemple d’un appareil anesthésique....................................................................104

Photo 28 : Exemple d’un ruban pour l’estimation du poids de cheval..................................105

Photo 29 : La méthode de prise de poids par le ruban...........................................................105

Photo 30 : L’intubation trachéal du cheval............................................................................119

Photo 31 : Schéma des différents composants d’un appareil anesthésique...........................119

Photo 32 : La méthode d’utilisation d’un oxymètre de pouls................................................128

Photo 33 : Le lieu d’emplacement du Doppler lors du monitoring.......................................129

Photo 34 : Exemple de salle de réveil...................................................................................132

Photo 35 : La contention de la tête pendant le réveil pour retarder la levée du cheval.........134

Photo 36 : Exemple de myopathie post anesthésique chez un cheval...................................152

Photo 37 : Exemple de paralysie faciale post-anesthésique chez un cheval..........................153

Photo 38 : Emplacement du cathéter chez l’âne....................................................................177

Photo 39 : Exemple d’anesthésie intraveineuse chez l’âne....................................................178

Photo 40 : Le monitoring durant une anesthésie générale d’un âne......................................179

Photo 41 : Le réveil chez l’âne...............................................................................................179

Photo 42 : Site d’anesthésie du nerf supra-orbitaire..............................................................187

Photo 43 : Localisation du foramen infra-orbitaire................................................................188

Photo 44 : Site d’anesthésie du nerf infra-orbitaire...............................................................188

Photo 45 : Site d’anesthésie du nerf mentonnier....................................................................188

Photo 46 : Projection du lieu d’anesthésie du nerf mandibulaire..........................................189

Photo 47 : Exemple d’une aiguille épidurale.........................................................................194

222
Photo 48 : Le pli de peau obtenu par la mobilisation de la queue du cheval.........................195

Photo 49 : L’anesthésie d’infiltration du site de la ponction épidurale.................................195

Photo 50 : La mise en place de l’aiguille épidurale...............................................................195

Photo 51 : Désinfection du site de ponction et bandage de la queue....................................195

Photo 52 : Méthode d’emplacement de l’aiguille épidurale.................................................195

Photo 53 : Exemple d’un cathéter épidurale..........................................................................196

223
Liste des vidéos

Vidéo 1 : Couchage au champ..........................................................................................109

Vidéo 2 : Couchage dans le box.......................................................................................109

Vidéo 3 : Couchage dans le box.......................................................................................109

Vidéo 4 : Intubation trachéale...........................................................................................119

Vidéo 5 : Le nystagmus.....................................................................................................132

Vidéo 6 : Le réveil après une anesthésie de courte durée..........................................133

224
‫المملكة المغربية‬

‫معهد الحسن الثاني للزراعة والبيطرة‬


‫الرباط‬

‫‪:‬التخدير عند الخيليات في المجال التطبيقي‬


‫بحت ببليوغرافي و إعداد• برنامج تعليمي‬

‫أطروحة لنيل شهادة الد كتوراه في الطب البيطري‬

‫قدمت للعموم و نوقشت من طرف‪:‬‬


‫السيد آزر الحداد‬
‫السيد• أسامة محيبي‬

‫المقدمة أمام اللجنة المكونة من‪:‬‬


‫الرئيس ‪ :‬ع‪.‬العزوزي ( المركز االستشفائي الجامعي‪ .‬الرباط)‬
‫(معهد الحسن الثاني للزراعة و البيطرة)‬ ‫المؤطرون‪ :‬ح‪ .‬اليقين‬
‫(معهد الحسن الثاني للزراعة و البيطرة)‬ ‫م‪ .‬بيرو‬
‫ج‪ .‬حصيني الهاللي (معهد الحسن الثاني للزراعة و البيطرة)‬
‫الممتحنون‪ : ‬ا‪.‬م‪ .‬عبد النبي (معهد الحسن الثاني للزراعة و البيطرة)‬
‫(طبيب بيطري خاص)‬ ‫ع‪ .‬بركات‬

‫‪225‬‬
‫السبت ‪ 17‬يوليوز ‪2004‬‬

‫معهد الحسن الثاني للزراعة والبيطرة ص ب‪ 6202‬الرباط معاهد‪10101‬‬

‫الهاتف‪ 45/037771758‬فاكس‪037778135‬‬

‫‪226‬‬

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