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RÉFÉRENCES DENTAIRES
1996
Recommandations et Références
Tous droits de traduction, d'adaptation et de reproduction par tous procédés, réservés pour tous pays.
Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit du présent ouvrage, faite sans l'autorisation de
l'ANDEM est illicite et constitue une contrefaçon. Conformément aux dispositions du Code de la propriété intellectuelle, seules sont
autorisées, d'une part, les reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d'autre
part, les courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d'information de l'oeuvre dans laquelle elles sont incorporées.
Ce document a été réalisé en Avril 1996. Il peut être acheté (frais de port compris) auprès de :
Agence Nationale pour le Développement de l'Évaluation Médicale (ANDEM)
Service Communication et Diffusion
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© 1996. Agence Nationale pour le Développement de l'Évaluation Médicale (ANDEM)
AVANT-PROPOS
L'Agence Nationale pour le Développement de l'Évaluation Médicale (ANDEM) a pour mission de promouvoir
la démarche d'évaluation dans le domaine des techniques et des stratégies médicales ; elle contribue à ce titre à
mieux faire comprendre les mécanismes qui relient évaluation, amélioration de la qualité et régulation du système
de santé.
Les textes de Recommandations et Références Dentaires ont été élaborés par les membres de groupes de travail
réunis au sein de l'ANDEM, avec l'aide de groupes de lecture, puis validés par le Conseil Scientifique de
l'ANDEM. Ils n'engagent pas la responsabilité individuelle des membres des groupes de travail et de lecture.
C'est aussi grâce à la confiance que nous ont accordée les partenaires institutionnels et professionnels, à leur
compétence et à leur contribution active dans cette démarche, que ce travail a pu être réalisé. Je souhaite
vivement qu'il puisse être utile à tous les professionnels de santé. C'est pour cela aussi qu'il nous a paru
indispensable de le mettre à leur disposition. Ces informations validées, obtenues selon une méthodologie
explicite, peuvent également être le support de l'enseignement et de la formation continue. Chaque praticien peut
y puiser l'aide nécessaire à sa pratique quotidienne et les éléments objectifs pour dispenser des soins appropriés
à une situation clinique donnée.
Ce travail a pu être réalisé grâce aux financements accordés à l'Agence Nationale pour le
Développement de l'Évaluation Médicale (ANDEM) par la Caisse Nationale de l'Assurance Maladie des
Travailleurs Salariés (CNAMTS), la Caisse Centrale de la Mutualité Sociale Agricole (CCMSA), et la
Caisse d'Assurance Maladie des Professions Indépendantes (CANAM), à la demande des parties
signataires de la Convention Nationale des Chirurgiens-Dentistes : la CNAMTS, la CANAM, la CCMSA,
la Confédération Nationale des Syndicats Dentaires (CNSD).
L'ANDEM est aussi financée par le Ministère du Travail et des Affaires Sociales.
è toutes les personnes qui ont accepté de relire, d'améliorer la rédaction des textes dans le cadre de la
procédure de lecture,
è l'équipe de l'ANDEM et spécialement les Docteurs Eric-Nicolas Bory, Hervé Maisonneuve qui ont assuré
la coordination scientifique et technique du programme ; tous les collaborateurs du service documentation,
en particulier Hélène Cordier, Emmanuelle Blondet, Laurence Dindaine ; tous les représentants de
l'ANDEM auprès des groupes ; l'équipe logistique du secrétariat, Valérie Combe, Danielle Goron,
Véronique Gourdon, le service communication, en particulier Camille Cochet, et les services administratifs.
è l'ensemble de partenaires conventionnels, institutionnels et professionnels qui ont apporté leur compétence
et leur contribution active à cette démarche, en particulier la Caisse Nationale de l'Assurance Maladie des
Travailleurs Salariés (CNAMTS), la Caisse Centrale de la Mutualité Sociale Agricole (CCMSA), et la
Caisse d'Assurance Maladie des Professions Indépendantes (CANAM), la Confédération Nationale des
Syndicats Dentaires (CNSD), la Direction Générale de la Santé, la Direction de la Sécurité Sociale et
l'Agence du Médicament.
SOMMAIRE
MÉTHODE GÉNÉRALE P. 7
MÉTHODE GÉNÉRALE
Ces Recommandations et Références Dentaires ont été élaborées par un groupe de travail, au terme d'une
analyse de la littérature scientifique et de l'avis des professionnels. Le texte a été soumis à un groupe de lecture
avant d'être définitivement adopté.
Les sociétés scientifiques ont été consultées pour connaître les travaux réalisés antérieurement sur le sujet, et
pour proposer des personnes susceptibles de participer aux groupes.
Pour chaque thème, l’ANDEM a constitué un groupe de travail regroupant 10 à 15 personnes de diverses
compétences. La parité du mode d’exercice (spécialistes et non spécialistes en hospitaliers, spécialistes ou
libéraux) et la répartition géographique ont été prises en compte. Ces groupes de travail comprenaient un
président (qui a dirigé le groupe et collecté les avis de l’ensemble des membres) et un chargé de projet (qui a
collaboré directement avec le président, et a rédigé le document final afin de le proposer et de le discuter avec le
groupe de travail). Un représentant de l’ANDEM a assisté chaque groupe, s'est assuré de la cohérence de la
méthode de travail et a exercé une fonction de conseil auprès du chargé de projet.
Une recherche bibliographique systématique a été réalisée par interrogation de deux banques de données :
MEDLINE et EMBASE. Elle a identifié d'une part les recommandations pour la pratique clinique et les
conférences de consensus (sur 10 ans en toutes langues) et d'autre part les revues de synthèse : méta-analyses,
analyses de décision (sur 5 ans en langue française ou anglaise).
Elle a été complétée par une recherche exhaustive des essais comparatifs en langue française ou anglaise, lorsqu'il
s'agissait de réaliser simplement une mise à jour de recommandations déjà existantes. Lorsque le thème ne
permettait pas de se limiter à des essais comparatifs, la recherche était élargie à toutes les études cliniques. Une
recherche spécifique sur 5 ans en langue française a été faite sur BIBLIODENT.
Cette bibliographie obtenue par voie automatisée a été complétée par une recherche manuelle. Les membres du
groupe de travail ou du groupe de lecture ont transmis des articles. Les sommaires des revues générales et des
revues du thème concerné pendant la période du 1er octobre 1994 au 30 juin 1995 ont été consultés. Les listes
de références citées dans les articles déjà identifiés ont été consultées.
Le chargé de projet et le président ont utilisé des grilles de lecture destinées à apprécier la qualité
méthodologique et le niveau de preuve scientifique de ces documents. Les documents ont été classés selon les
grilles en différentes catégories. Sur la base de cette analyse de la littérature, le groupe de travail a proposé,
chaque fois que possible, des recommandations. Celles-ci ont été basées soit sur un niveau de preuve
scientifique, soit, en l'absence de preuve, sur un accord professionnel fort. Des propositions d’actions futures ont
été formulées.
Le groupe de lecture, composé de personnalités compétentes exerçant dans différents secteurs d’activités,
comprenait 25 à 40 personnes externes au groupe de travail. Les experts de ce groupe de lecture, consultés par
courrier, ont donné un avis. Ces experts ont apprécié la lisibilité, la faisabilité et l'applicabilité du texte de
recommandations et références. Les remarques du groupe de lecture ont été transmises au groupe de travail. Ce
groupe de travail a pu modifier son texte, et a validé le document final. Le texte produit par le groupe de travail a
été présenté avec une bibliographie dite "sélective" constituée des articles cités dans le texte pour argumenter les
énoncés. Tous les autres articles consultés ont été regroupés dans une bibliographie dite "complémentaire".
L'ensemble des textes de recommandations et références ont ensuite été soumis à l'avis du Conseil Scientifique
de l'ANDEM.
Chapitre 1
RADIODIAGNOSTIC PORTANT
SUR L'ENSEMBLE DES
DEUX ARCADES : STATUS,
RADIOGRAPHIE PANORAMIQUE
GROUPE DE TRAVAIL
GROUPE DE LECTURE
Recherche automatisée
Radiography, dental, ou
Tooth radiography, ou
Dental radiology, ou
Panoramic radiography, ou
Radiography panoramic, ou
Tooth disease and Radiography
La radiographie panoramique.
Les mots-clés ont été :
Radiography panoramic, ou
Panoramic radiography
Le status.
Les mots-clés initiaux ont été croisés à :
Diagnostic value, ou
Diagnostic error, ou
Program evaluation, ou
Evaluation and follow up, ou
Quality control, ou
Reproducibility of results, ou
Sensitivity and specificity, ou
La formation.
Les mots-clés initiaux ont été croisés à :
Education dental, ou
Education dental continuing, ou
Education medical continuing, ou
Dental education, ou
Medical education.
309 références ont été obtenues par ces interrogations (toutes recherches confondues avec possibilité
de redondance).
Recherche manuelle
140 articles ont été sélectionnés et analysés, dont 34 références utilisées pour l'élaboration du texte de
recommandations et références.
RECOMMANDATIONS ET RÉFÉRENCES
Radiographie panoramique
La lecture du cliché panoramique est consignée et validée par un compte rendu. Le compte
rendu est une obligation et a valeur médico-légale.
Un bilan complet des arcades dentaires d'un patient adulte comprend au maximum 21 films
avec les clichés rétro-coronaires (17 clichés rétro-alvéolaires et 4 clichés rétro-coronaires).
Un tension optimale en radiographie dentaire se situe entre 60 et 90kV selon les techniques
utilisées.
Les équipements doivent permettre de choisir une plage de temps de pose telle que des films
dentaires du groupe D ou plus rapides puissent être exposés correctement et de manière
homogène.
Le groupe de travail considère qu'il n'y a pas lieu de réaliser des radiographies panoramiques
systématiques mais qu'il faut se reporter au tableau ci-dessous et à son annexe proposant les
indications des examens radiographiques en fonction des circonstances cliniques.
Les recommandations présentées dans le tableau ne l’emportent pas sur le jugement clinique
du praticien et ne s’appliquent donc pas à tous les patients. Les praticiens ne s’y reporteront
qu’après avoir passé en revue les antécédents du patient et après un examen clinique complet.
Ces recommandations valent aussi pour les femmes enceintes.
Le groupe de travail de l’ANDEM insiste sur la nécessité d’une évaluation à court terme des
techniques de radiographie numérisée.
Visites Examen Examen rétrocoronaire des Examen rétrocoronaire Examen rétrocoronaire Néant
suivantes rétrocoronaire des régions distales tous les 6 des régions distales tous des régions distales tous
Caries régions distales tous mois jusqu'à disparition de les 6 à 12 mois ou jusqu'à les 12 à 18 mois
cliniques ou les 6 mois ou jusqu'à toute lésion carieuse disparition de toute lésion
risques très disparition de toute carieuse
élevés**
lésion carieuse
Cliché rétroalvéolaire pour Cliché rétroalvéolaire Cliché rétroalvéolaire
Cliché rétroalvéolaire voir l'état apical si caries pour voir l'état apical si pour voir l'état apical si
pour voir l'état apical pénétrantes caries pénétrantes caries pénétrantes
si caries pénétrantes.
Pas de caries Examen Examen rétrocoronaire des Examen rétrocoronaire Examen rétrocoronaire Néant
cliniques et rétrocoronaire des régions postérieures tous des régions distales tous des régions distales tous
pas de risques régions distales tous les 12 à 24 mois les 18 à 36 mois les 24 à 36 mois
très élevés** les 12 à 24 mois si les
surfaces proximales
des dents de lait ne
sont ni visibles ni
sondables
* examen panoramique (signes d’appel) complété si nécessaire par des clichés rétroalvéolaires
A. Anamnèse
1. Traitement parodontal ou endodontique antérieur.
2. Notion de traumatisme ou de douleur.
3. Passé familial d'anomalies dentaires.
4. Évaluation post-opératoire de guérison.
5. Présence d'implants.
B. Signes cliniques
1. Signe clinique de maladie parodontale.
2. Reconstitution étendue ou profonde.
3. Caries profondes.
4. Malpositions ou inclusions dentaires cliniquement évidentes.
5. Tuméfaction.
6. Signe de traumatisme facial.
7. Mobilité dentaire.
8. Fistule ou infection sinusienne.
9. Suspicion clinique de pathologie des sinus.
10. Anomalies de croissance.
11. Localisation odonto-stomalogique d'une maladie systémique connue
ou suspectée ou d’une maladie générale.
12. Signes neurologiques à l'étage cervico-céphalique.
13. Douleur et/ou dysfonction de l'articulation temporo-mandibulaire.
14. Asymétrie faciale.
15. Pilier dentaire pour prothèse partielle fixe ou amovible.
16. Saignement inexpliqué.
17. Sensibilité dentaire inexpliquée.
18. Éruption, diastème ou déplacement dentaire inhabituel.
19. Morphologie, calcification ou couleur inhabituelle des dents.
20. Dents manquantes pour une raison inconnue.
C. Circonstances particulières
Examens pré- per- et post-opératoires dans les différents domaines de l’odontologie sans exception
** Les patients à risque de carie élevé peuvent présenter l'une des caractéristiques suivantes :
ARGUMENTAIRE
Les examens radiologiques ont pour but la mise en évidence, la caractérisation, l'évaluation lésionnelle et
le suivi des pathologies. Ces examens impliquent une exposition des patients aux rayonnements X. Les
praticiens doivent par conséquent, avant de réaliser un examen radiographique, en déterminer le bien-
fondé.
Jusqu’à l’introduction de la radiographie panoramique, la radiographie intra-orale a été la technique
spécifique en radiologie dentaire pour des patients chez lesquels l’établissement d’un diagnostic et d’un
plan de traitement nécessitaient la réalisation de clichés radiographiques.
La stratégie diagnostique a été, pendant quelques temps, de réaliser à la fois une radiographie
panoramique et un status complet. Cependant, ces dernières années, en dehors d’indications spécifiques,
il est devenu habituel de réaliser en premier lieu une radiographie panoramique, puis de la compléter sur
la base des informations obtenues par des radiographies intra-orales. Dans certains cas, les informations
obtenues par des clichés panoramiques peuvent s’avérer suffisantes (1).
Chez des patients dont l’état buccal nécessite la radiographie de toutes les dents de l’arcade, et de l’os
environnant, un bilan complet (radiographies rétro alvéolaires et/ou rétro coronaires peut être nécessaire).
Plusieurs pays, (Etats-Unis, Royaume-Uni, Canada) ont encouragé des organismes reconnus et
groupements de sociétés scientifiques à élaborer des recommandations ou “Guidelines”(2-12).
La détermination et l'application de critères de sélection des patients doivent garantir une meilleure
utilisation de la radiographie : ces critères de sélection reposent sur les conditions cliniques des patients et
leurs antécédents.
L'application de ces critères permet une meilleure utilisation des rayons X, c'est-à-dire une réduction :
- de leur utilisation abusive (cette dernière se traduit par une exposition excessive)
- de leur sous-utilisation (aboutissant à l'établissement d'un diagnostic incomplet ou erroné).
Ces critères ou "guidelines" ne constituent ni des obligations, ni des règlements, mais simplement des
recommandations fondées sur une analyse de la littérature scientifique.
Le groupe de travail a proposé de prendre pour référence de départ de sa réflexion les recommandations
faites dans les rapports suivants :
• Food and Drug Administration. The selection of patients for X-Ray examinations.
Rockville : FDA, Center for devices and Radiological Health, 1987 (2).
Les articles de langue française et anglaise cités en annexe ont complété cette réflexion.
I. LA RADIOGRAPHIE PANORAMIQUE
1. RECOMMANDATIONS TECHNIQUES
Le centre de rotation des appareils actuels se déplace de façon continue : la course demi-élliptique est
réglable selon la forme de l'arcade. Ils développent de 50 à 80 kV pour un ampérage de 4 à 15mA.
2. INTÉRÊT
3. LECTURE DU CLICHÉ
Examen souvent prescrit en première intention pour obtenir un bilan dento-maxillaire, le cliché
panoramique permet une appréciation globale des structures dento-maxillaires et de leur environnement .
La lecture du cliché est consignée et validée par un compte rendu. La rédaction du compte rendu
constitue l’acte médical de la démarche radiologique.
L’arrêté du 6 Août 1991 (14) relatif à la nomenclature des actes radiologiques précise que tous les
examens de radiodiagnostic doivent comprendre un compte rendu écrit, signé par le praticien et portant
les noms et prénoms du malade ainsi que le nom du praticien et la date de l’examen
(chap. 1er, art. 2).
La lecture du cliché panoramique est consignée et validée par un compte rendu. Le compte
rendu est une obligation et a valeur médico-légale.
4. LIMITES
Les limites du panoramique sont à connaître et le replacent dans un protocole cohérent d'imagerie. (voir
critères de sélection).
Examen permettant l’obtention d’une image bidimensionnelle, il peut être dans certaines indications
complété ou remplacé par d’autres techniques radiographiques (clichés rétro-alvéolaires,
rétrocoronaires, occlusaux, téléradiographie crânio-faciale, tomographies) ou d’imagerie (Scanner à RX,
imagerie par résonance magnétique, échographie...).
1. DÉFINITION
Le terme de "Status" peut prêter à confusion dans la mesure où un appareil de radiographie panoramique
avec foyer endobuccal porte également ce nom. Désigné sous le terme anglo-saxon "full mouth status" le
Bilan en Téléradiographie Intra-buccale consiste en un ensemble de clichés radiographiques réalisés par
la technique des "plans parallèles" improprement et communément appelée technique du "long-cône".
Cette technique intra-orale nécessite l'utilisation de clichés rétro- alvéolaires et rétro-coronaires.
en arrière et parallèlement au grand axe de la dent examinée, le rayon directeur étant perpendiculaire à la
dent et au film.
L'éloignement du tube amène la distance foyer-film à 40-50 cm et l'orthogonalité du rayon au film et à
l'objet, permettent d'obtenir une projection morphologique et dimensionnelle la plus fidèle possible des
structures dentaires et alvéolaires.
La technique du bilan en téléradiographie intra-buccale nécessite l'utilisation de porte-films
assurant des conditions strictes d'orthogonalité entre le film et le rayonnement.
L’orthogonalité entre le rayon et le grand axe de la dent est systématiquement recherchée dans le
positionnement de la partie intra-buccale du porte-film. Les conditions anatomiques particulières (palais
plat ou plancher peu profond, racines dentaires longues, dents de sagesses incluses en situation distale ou
haute) obligent parfois à recourir à des techniques voisines de la bissectrice.
3. CLICHÉS RÉTRO-CORONAIRES
Les clichés rétro-coronaires utilisent des films soit porteurs d'une ailette de papier destinée à être mordue
par le patient , soit maintenus par des porte-films spéciaux. Le film est positionné en arrière des
couronnes dans le secteur molaire-prémolaire. Cette technique ignore délibérément les racines pour
donner une image de haute qualité des couronnes antagonistes, des rebords alvéolaires maxillaires et
mandibulaires et des espaces inter-dentaires. Ces clichés comptent parmi ceux qui peuvent apporter le
maximum d’information locale au praticien. Ils fournissent en un seul film une image précise des
couronnes dentaires et des rebords alvéolaires maxillaires et mandibulaires (15).
Pour des raisons de projection dans le sens horizontal, l’utilisation de films de format (55 x 27
mm) est à proscrire.
4. INTÉRÊT
Les conditions géométriques d'acquisition des images en téléradiographie intra-buccale en font une
méthode bio-mensurative dans le plan d’examen. La déformation et l’agrandissement minimes rendent
l'image directement et fidèlement mesurable. Il en est de même, des clichés rétro-coronaires : méthode
orthogonale donc mensurative, elle s'intègre parfaitement au bilan en téléradiographie intra-buccale.
Un bilan complet est constitué par une série de clichés dont le nombre et l’ordonnance dépendent de
l’âge du patient, des circonstances de l’examen, des indications ; on utilise habituellement des films 20 x
30 mm et 40 x 30 mm.
5. NOMBRE DE CLICHÉS
Les recommandations de la littérature étrangère internationale sont les suivantes (2, 12) :
Un examen radiographique intra-oral complet chez un tout petit enfant en denture de lait (selon Ben -Zur)
nécessite deux films 20 x 30 mm pour des rétrocoronaires et deux films 30 x 40 mm pour des vues
occlusales du groupe incisivo-canin.
Chez l’enfant en âge préscolaire, vers 6 ans, on réalisera un bilan selon Hotz : dans la région des incisives,
on pourra utiliser des films 20 x 30 mm ou 30 x 40 mm, selon la place disponible.
Le status de l’enfant en denture mixte se compose de 10 films, de format 30 x 40 mm. Pour la région
incisive, il est possible d’utiliser le format 20 x 30 mm. On peut le compléter par des
rétro-coronaires (16).
Ce nombre peut varier selon les auteurs en fonction de l’utilisation de clichés 24x40 mm au lieu
de 30 x 40 mm ; dans le secteur antérieur afin d’éviter les recouvrements. Il sera
éventuellement réduit en fonction de la taille des arcades et du nombre des dents.
Un bilan complet des arcades dentaires d'un patient adulte comprend au maximum 21 films
avec les clichés rétro-coronaires : (17 clichés rétro-alvéolaires et 4 clichés rétro-coronaires).
6. RECOMMANDATIONS TECHNIQUES
L’utilisation pouvant développer un kilo-voltage de 90kV est souhaitée pour la réalisation d’un bilan en
technique des plans parallèles (12).
Le groupe de travail recommande l’utilisation d’un collimateur aux dimensions du film.
Les équipements doivent permettre de choisir une plage de temps de pose telle que des films
dentaires du groupe D ou plus rapides puissent être exposés correctement et de manière
homogène (12).
La détermination et l’application de critères de sélection des patients doivent garantir une meilleure
utilisation de la radiographie d’un point de vue diagnostique ainsi qu’une réduction des coûts (2). Il est
fondamental que toute exposition aux radiations ionisantes dans l'exercice dentaire soit cliniquement
justifiée. La décision étant prise, à la suite de l’examen clinique, de réaliser un examen radiographique,
soit le praticien effectue lui-même ses clichés, soit l’examen est délégué à un praticien compétent dans
l’exercice de la radiologie.
Le choix entre différentes techniques d’examen repose sur la méthode permettant le diagnostic
le plus précis pour une exposition.
Enfin, toujours au Royaume-Uni, le National Radiological Protection Board (NRPB) a publié une série
de rapports et recommandations de 1988 à 1994 (3, 6, 8-10, 12). Les recommandations de 1994 (12)
relatives aux soins dentaires reprennent et complètent parfaitement les recommandations réalisées sous
l’égide de la FDA en 1987 (2).
1. CRITÈRES DE SÉLECTION
Les recommandations figurant dans ce tableau ont été établies par un collège composé de représentants
des organismes américains suivants :
Les principes qui sous-tendent ces recommandations apparaîssent dans leur présentation en tableau
(tableau 1 et annexe au tableau 1).
- Premièrement les patients ont été classés par type de consultation : première visite ou suivi.
- Deuxièmement, les patients sont regroupés en fonction de leur stade de développement dentaire (5
stades).
- Troisièmement, enfin, un facteur de risque, lié à la présence ou à l'absence de certaines conditions,
complète la classification. Ces risques sont répertoriés dans les quatre dernières rangées de la colonne
de gauche ; une annexe au tableau 1 donne la définition de la catégorie à haut risque.
TABLEAU 1
TRADUCTION DES RECOMMANDATIONS DE LA FDA (2)
Première visite* Examen rétrocoron- Examen radiographique Examen radiographique Examen radiographique Status de la
Tous les nouveaux aire des régions personnalisé : personnalisé : personnalisé : bouche
patients afin de distales si les surfaces complète ou
constater le stade de proximales des dents clichés péri-apicaux cliché rétro-coronaires des cliché rétro-coronaires examen
développement et de lait ne sont ni ±occlusaux et rétro- régions distales et rétro- des régions distales et panoramique
les affections visibles ni sondables coronaires postérieurs ou alvéolaires sélectifs. Status rétroalvéolaires
cliché panoramique et de la bouche complète par sélectifs. Status de la
bitewings postérieurs technique long cône bouche complète par
lorsque le patient présente technique long cône
des signes cliniques de lorsque le patient
maladie dentaire diffuse ou présente des signes
des antécédents de soins cliniques de maladie
intensifs dentaire diffuse ou des
antécédents de soins
dentaires intensifs
Visites suivantes Examen rétrocoron- Examen rétrocoronaire des Examen rétrocoronaire des Examen rétrocoronaire Néant
Caries cliniques aire des régions régions distales tous les 6 régions distales tous les 6 à des régions distales tous
ou risques très distales tous les 6 mois jusqu'à disparition de 12 mois ou jusqu'à les 12 à 18 mois
élevés** mois ou jusqu'à toute lésion carieuse disparition de toute lésion
disparition de toute carieuse
lésion carieuse
Pas de caries Examen rétrocoron- Examen rétrocoronaire des Examen rétrocoronaire des Examen rétrocoronaire Néant
cliniques et pas aire des régions régions postérieurees tous les régions distales tous les 18 des régions distales tous
de risques très distales tous les 12 à 12 à 24 mois à 36 mois les 24 à 36 mois
élevés** 24 mois si les
surfaces proximales
des dents de lait ne
sont ni visibles ni
sondables
Maladies Examen radiograph- Examen radiographique Examen radiographique Examen radiographique Néant
parodontales ou ique personnalisé : personnalisé : personnalisés : personnalisé :
antécédents de
traitement rétrocoronaires et/ou rétrocoronaires et/ou rétroal rétroalvéolaires sélectifs ou rétroalvéolaire sélectifs
parodontal rétroalvéolaires séle- -véolaires sélectifs pour les rétrocoronaire des régions ou rétro-coronaires des
ctifs pour les régions régions où la maladie où la maladie parodontale régions où une maladie
où la maladie parodontale (autre qu'une (autre qu'une gingivite non parodontale (autre
parodontale (autre gingivite non spécifique) est spécifique) est qu'une gingivite non
qu'une gingivite non cliniquement démontrable cliniquement démontrable spécifique)
spécifique) est est cliniquement démon-
cliniquement démon- trable
trable
Détermination du Généralement non Examen radiographique Examen péri-apical ou Généralement non Généralement
stade de approprié personnalisé : cliché panoramique pour approprié non approprié
développement soit rétroalvéolaire/occlusal évaluation de la troisième
soit cliché panoramique molaire
A. Anamnèse
1. Traitement parodontal ou endodontique antérieur.
2. Notion de traumatisme ou de douleur.
3. Passé familial d'anomalies dentaires.
4. Évaluation post-opératoire de guérison.
5. Présence d'implants.
B. Signes cliniques
1. Signe clinique de maladie parodontale.
2. Reconstitution étendue ou profonde.
3. Caries profondes.
4. Malpositions ou inclusions dentaires cliniquement évidentes.
5. Tuméfaction.
6. Signe de traumatisme facial.
7. Mobilité dentaire.
8. Fistule ou infection sinusienne.
9. Suspicion clinique de pathologie des sinus.
10. Anomalies de croissance.
11. Localisation odonto-stomalogique d'une maladie systémique connue ou suspectée.
12. Signes neurologiques à l'étage cervico-céphalique.
13. Douleur et/ou dysfonction de l'articulation temporo-mandibulaire.
14. Asymétrie faciale.
15. Pilier dentaire pour prothèse partielle fixe ou amovible.
16. Saignement inexpliqué.
17. Sensibilité dentaire inexpliquée.
18. Éruption, diastème ou déplacement dentaire inhabituel
19. Morphologie, calcification ou couleur inhabituelle des dents.
20. Dents manquantes pour une raison inconnue.
** Les patients à risque de carie élevé peuvent présenter l'une des caractéristiques suivantes :
Dans la pratique, les patients s'adressent généralement à un praticien pour un examen de contrôle
puisqu'ils savent qu'une maladie dentaire peut se développer en l'absence de signes cliniques. Toutes les
tentatives qui ont été faites en vue de dégager des critères spécifiques qui permettraient de connaître de
façon précise la probabilité de découvrir des lésions inter-proximales n'ont pas donné de résultats
satisfaisants.
Il a donc été nécessaire de recommander différents calendriers de prise de clichés radiographiques. Ces
calendriers (indiqués dans le tableau 1) ont été mis au point d'après des recherches sur la vitesse de
propagation des caries de l'émail et la catégorie-risque des patients. Pour chaque patient, il incombe au
praticien de déterminer la date optimale de l'examen dans les limites de l'intervalle conseillé. Le respect
des recommandations devraient ainsi réduire le nombre de radiographies subies par les patients à "haut
risque" (2).
Dans ces recommandations, les experts (2) ont entériné le concept de "clichés rétro-alvéolaires sélectifs",
c'est-à-dire l'utilisation par un praticien de radiographies rétro-alvéolaires pour examiner une dent ou une
région en particulier parce que certains signes, symptômes ou antécédents lui donnent à penser qu'il
découvrira ainsi des éléments importants pour le choix des soins à pratiquer. C'est le cas par exemple de
restauration large et profonde qui peuvent faire penser à la possibilité de caries sous-jacentes ou
l'absence inexpliquée d'une troisième molaire qui peut suggérer une dent retenue (Une liste des situations
cliniques pour lesquelles des radiographies peuvent être indiquées est jointe au tableau en annexe 1).
Lorsque l'examen clinique permet la mise en évidence d'une de ces situations, la réalisation de clichés
périapicaux est alors recommandée. En l'absence de ces situations cliniques, seul des clichés
rétrocoronaires périodiques pour la détection des caries semblent être indiqués.
L'examen radiographique lors de la première visite du patient est un cas particulier. Lors de cette
première visite si l'examen clinique révèle des pathologies dentaires ou parodontales importantes, un
examen radiographique intra-oral de l'ensemble de la denture est approprié (2).
Les experts (2) se sont également penchés sur la question de savoir si un bilan complet en T.I.B. des
arcades dentaires avec rétrocoronaires équivalait d'un point de vue diagnostique, à un examen
panoramique complété par des rétrocoronaires.
Le bilan complet en T.I.B. rétroalvéolaires complétées par des rétrocoronaires est supérieur à l'utilisation
d'une radiographie panoramique complétés également avec des rétrocoronaires (2).
Il est évident également qu'un bilan complet en T.I.B. des arcades est supérieur à un examen
panoramique seul, cependant un examen de la totalité des arcades par rétroalvéolaires avec des
rétrocoronaires postérieures est comparable à une radiographie panoramique avec des rétrocoronaires
(2).
Les examens périapicaux (clichés rétroalvéolaires) permettent un meilleur diagnostic que l'examen
panoramique (2).
Il n'y a pas d'accord formel selon les études. On note une apparente supériorité pour les examens
périapicaux (clichés rétroalvéolaires) sur la radiographie panoramique (2).
- La radiographie panoramique est une aide valable au diagnostic, mais son emploi devra être dicté par
des critères de sélection spécifiques afin d’obtenir un intérêt diagnostique et de minimiser les clichés
inutiles (18-20).
D’autre part :
Le travail de Molander (1) met en évidence que la radiographie panoramique complétée par des clichés
intra-oraux sélectifs est suffisante dans la mesure où un examen clinique a été réalisé.
Pour Molander (21), l’appréciation de la hauteur du rebord alvéolaire peut être effectuée par une
radiographie panoramique seule, complétée si nécessaire par des clichés intra-buccaux.
Des examens panoramiques ont fréquemment été utilisés pour évaluer la présence de lésion cachées
(lésion sans expression clinique et symptômes). Ces constatations radiographiques peuvent ainsi inclure :
des dents incluses, des apex résiduels, des corps étrangers, des pathologies apicales, des kystes
odontogènes ou non, des tumeurs intra-osseuses ou bien d'autres pathologies affectant le métabolisme
osseux et des lésions secondaires à des pathologies générales.
Les facteurs à prendre en considération pour justifier l'utilisation d'examens radiographiques comprennent
: la prévalence de telle lésion, la probabilité de présence d'une telle lésion sans signe clinique décelable ou
symptômes, les conséquences potentielles si ces lésions ne sont pas détectées, et les conséquences de
ces constatations radiographiques sur le traitement des patients.
On estime que 85 % des lésions sont des lésions périapicales, 7 % sont des lésions en évolution et leur
localisation prévisible, il reste 8 % des lésions qui répondent à la définition de lésions asymptomatiques.
Les experts (2) s’appuient sur un certain nombre d’articles et concluent que les données économiques
radiologiques, de prévalence, de morbidité et de mortalité démontrent que la radiographie dentaire n’est
pas efficace pour détecter des lésions asymptomatiques cachées.
Il est important pour un praticien de reconnaître la présence de toutes les pathologies visibles
sur les clichés radiographiques, mais il est inutile de réaliser des examens radiographiques
panoramiques pour dépister des pathologies cachées chez des patients asymptomatiques.
Le groupe de travail de l’ANDEM propose de se reporter au tableau 2 et à son annexe
proposant les indications des examens radiographiques en fonction des circonstances cliniques.
Le groupe de travail du RCR et du NRPB (12) constate également que de nombreux praticiens réalisent
des clichés panoramiques à tout nouveau patient sans tenir compte des indications cliniques et de l’intérêt
diagnostique.
Ce type de radiographie systématique conduit inévitablement à une exposition superflue aux radiations
ionisantes et à une multiplication non appropriée d'actes en particulier lorsque des enfants sont concernés
(22-24).
Le groupe de travail du RCR et du NRPB (12) confirme l’intérêt de l’examen panoramique en tant
qu’aide au diagnostic dans la mesure où des critères de sélection sont appliqués. Le groupe de travail de
l’ANDEM propose que des critères de sélection soient évalués.
Le groupe de travail de l’ANDEM émet plusieurs points de désaccord sur les critères de
sélections émis par la FDA 1987. Le groupe de travail a été consulté, et 10 des 11 membres qui
ont répondu par écrit, ont proposé de retenir comme recommandations :
D’autre part, les indications des examens radiographiques doivent être étendues :
- Aux examens pré et per-opératoires et aux contrôles post-opératoires dans les différents
domaines de l’odontologie sans exclusion.
- Aux patients ayant des pathologies buccodentaires associées à des maladies générales.
TABLEAU 2
PROPOSITION DU GROUPE DE TRAVAIL ANDEM 1995
Visites Examen Examen rétrocoronaire des Examen rétrocoronaire Examen rétrocoronaire Néant
suivantes rétrocoronaire des régions distales tous les 6 des régions distales tous des régions distales tous
Caries régions distales tous mois jusqu'à disparition de les 6 à 12 mois ou jusqu'à les 12 à 18 mois
cliniques ou les 6 mois ou jusqu'à toute lésion carieuse disparition de toute lésion
risques très disparition de toute carieuse
élevés**
lésion carieuse
Cliché rétroalvéolaire pour Cliché rétroalvéolaire Cliché rétroalvéolaire
Cliché rétroalvéolaire voir l'état apical si caries pour voir l'état apical si pour voir l'état apical si
pour voir l'état apical pénétrantes caries pénétrantes caries pénétrantes
si caries pénétrantes.
Pas de caries Examen Examen rétrocoronaire des Examen rétrocoronaire Examen rétrocoronaire Néant
cliniques et rétrocoronaire des régions postérieures tous des régions distales tous des régions distales tous
pas de risques régions distales tous les 12 à 24 mois les 18 à 36 mois les 24 à 36 mois
très élevés** les 12 à 24 mois si les
surfaces proximales
des dents de lait ne
sont ni visibles ni
sondables
* examen panoramique (signes d’appel) complété si nécessaire par des clichés rétroalvéolaires
B. Signes cliniques
1. Signe clinique de maladie parodontale.
2. Reconstitution étendue ou profonde.
3. Caries profondes.
4. Malpositions ou inclusions dentaires cliniquement évidentes.
5. Tuméfaction.
6. Signe de traumatisme facial.
7. Mobilité dentaire.
8. Fistule ou infection sinusienne.
9. Suspicion clinique de pathologie des sinus.
10. Anomalies de croissance
11. Localisation odonto-stomalogique d'une maladie systémique connue ou suspectée ou d’une maladie
générale.
12. Signes neurologiques à l'étage cervico-céphalique.
13. Douleur et/ou dysfonction de l'articulation temporo-mandibulaire
14. Asymétrie faciale.
15. Pilier dentaire pour prothèse partielle fixe ou amovible.
16. Saignement inexpliqué.
17. Sensibilité dentaire inexpliquée.
18. Éruption, diastème ou déplacement dentaire inhabituel.
19. Morphologie, calcification ou couleur inhabituelle des dents.
20. Dents manquantes pour une raison inconnue.
C. Circonstances particulières
Examens pré- per- et post-opératoires dans les différents domaines de l’odontologie sans exception
** Les patients à risque (par exemple pâtissier, traitements neuroleptiques, ...) de carie élevé peuvent présenter l'une
des caractéristiques suivantes :
1. Atteintes carieuses multiples.
2. Notion de récidives carieuses.
3. Reconstitution de mauvaise qualité.
4. Mauvaise hygiène buccale.
5. Imprégnation fluorée insuffisante.
6. Allaitement prolongé (biberon ou sein).
7. Régime à forte teneur en saccharose.
8. Santé dentaire familiale déficiente.
9. Défauts de formation de l'émail.
10. Défauts de croissance.
11. Xérostomie.
12. Anomalies génétiques des dents.
13. Nombreuses reconstitutions multi-surface.
14. Chimiothérapie/Radiothérapie.
4. M ALADIES PARODONTALES
Le diagnostic initial de maladie parodontale est d'abord basé sur un examen clinique approfondi, ainsi
qu'ensuite, sur un nombre de clichés périapicaux et rétrocoronaires. De par la nature des maladies
parodontales et de leur évolution par poussée, des clichés radiographiques peuvent être nécessaires lors
des visites de contrôle de ces patients (2).
Il n'y a aucun doute sur le fait que les radiographies jouent un rôle primordial dans le dépistage et le suivi
des maladies parodontales même s'il n'y a pas de consensus sur les clichés utilisés.
Les recommandations pour la réalisation d'un bilan initial varient entre le choix d'un bilan intra-buccal
complet des deux arcades comprenant des clichés rétro-coronaires et celui d'une radiographie
panoramique complétée par des périapicales judicieusement choisies ou bien des clichés rétro-
coronaires des zones prémolaires (25). La radiographie constitue un enregistrement de l'activité
pathologique passée et en cours.
Lors du diagnostic de maladie parodontale, toutes les techniques radiographiques conventionnelles sous-
estiment la quantité de perte osseuse et montrent cette dernière quelques mois après que des
modifications aient eu lieu au niveau des tissus mous. Le diagnostic de maladie parodontale repose
cependant bien sur une association de signes cliniques et radiologiques.
Certaines maladies parodontales du fait de leur évolutivité peuvent nécessiter des bilans
cliniques et radiologiques fréquents afin d’en assurer le contrôle. Le bilan complet en T.I.B.
semble être le plus indiqué. Toutefois le groupe de travail de l’ANDEM estime que le scanner
à Rx (tomodensitométrie) peut constituer une technique d’avenir qu’il convient d’évaluer. La
dissémination de cette technique ne devrait être faite qu'après évaluation avec des protocoles
d'étude ayant une méthode explicite.
Les groupes d'experts (2) confirment l’utilisation des radiographies pour évaluer la croissance et le
développement de la dentition d’enfants asymptomatiques au stade de la dentition transitoire pour
détecter la présence de mésiodens et établir la présence des prémolaires.
Un examen radiographique (radiographies périapicales ou radiographie panoramique) des troisièmes
molaires est également nécessaire en fin d’adolescence .
Le groupe de travail de l’ANDEM souligne, au vu des travaux en pédodontie et orthodontie, l’intérêt de
réaliser chez l’enfant asymptomatique, à l’âge charnière, un cliché panoramique pouvant conduire à un
traitement orthodontique précoce (26).
Les clichés préalables doivent être demandés et étudiés permettant ainsi de déterminer le besoin de
radiographies complémentaires.
Les praticiens doivent utiliser les informations radiologiques existantes (films et/ou compte
rendus) (12).
Le groupe de travail de l’ANDEM attire l’attention sur le fait qu’en cas de réalisation de nouveaux
clichés ou de clichés complémentaires, la communication des clichés antérieurs doit être faite si l’acte
radiologique est délégué.
Les différents groupes d’experts (2, 12) ont examiné les risques de réaliser des examens radiographiques
chez des patientes qui sont ou qui sont supposées être enceintes et concluent que les recommandations
émises valent aussi pour les femmes enceintes. Lors des examens radiographiques dentaires le rayon
principal est limité à la tête et à la région du cou. La seule radiation à laquelle un foetus ou un embryon
peut être exposé est la radiation secondaire. La dose de radiation utérine pour un examen complet intra-
oral a été mesuré à moins de un millirem sans tablier de plomb protecteur. Dans la mesure ou un examen
radiographique est justifié il n'y a pas de raison de le reporter chez une femme enceinte, cependant dans
certains cas, il pourra être arbitrairement reporté pour des raisons psychologiques (2, 27).
Les membres des commissions (2), soulignent avec force, que les praticiens doivent s'enquérir des
antécédents du patient et réaliser un examen clinique complet avant de prendre la décision de réaliser
des examens radiographiques.
Les recommandations présentées dans les tableaux 1 et 2 ne l’emportent pas sur le jugement
clinique du praticien et ne s’appliquent donc pas à tous les patients. Les praticiens ne s’y
reporteront qu’après avoir passé en revue les antécédents du patient et après un examen clinique
complet. Ces recommandations valent aussi pour les femmes enceintes.
L’interprétation diagnostique est la dernière étape du processus. Si l’on veut en tirer un bénéfice pour le
patient, il faut établir un diagnostic précis à partir de l’image.
- Un point important est de savoir quand les techniques doivent être modifiées ou perfectionnées. Des
"contrôles rétroactifs" doivent être effectués afin de maintenir et d’améliorer les paramètres.
- Les films doivent être correctement exposés et développés. Là encore, un contrôle rétroactif doit
permettre de s’assurer rapidement que les défauts identifiés ont été corrigés.
- La lecture des clichés doit être facilitée (tables lumineuses puissantes éloignées d'une lumière ambiante
forte, utilisation de caches autour des clichés, utilisation de loupes...).
Une bonne qualité du film étant obtenue, ce dernier étant observé dans de bonnes conditions, la précision
et la validité du diagnostic dépendra des connaissances de base et de l’expérience du praticien. Cela sera
facilité par :
- L’utilisation d’une série de clichés radiographiques de bonne qualité pour faire des comparaisons.
- Une connaissance approfondie de la radio-anatomie du sujet sain.
- Le suivi de cours et de formations post-universitaires.
- Un système de vérification clinique et une lecture précise des rapports radiographiques écrits par le
RCR et le NRPB (12).
V. LA RADIOGRAPHIE NUMÉRISÉE
La dernière décade, a connu le développement très important de la radiographie numérisée. Des capteurs
actifs intra-oraux ou d’autres méthodes de transfert des informations permettant d’obtenir des images
numérisées sont actuellement sur le marché.
De nombreux articles ont été publiés sur les caractéristiques du matériel, les techniques d’acquisition et
de traitement de l’image. Ces techniques de numérisation intéressant la radiographie panoramique et la
radiographie intra-orale offrent un certain nombre d’avantages (28) :
- suppression du traitement chimique du film,
- possibilité de traitement de l’image,
Gröndahl (30) souligne, outre la faible surface active des capteurs, la difficulté de réaliser des projections
orthogonales. Russel et al (31) constatent dans une étude comparative in vitro (RVG-Bitewings) une
spécificité identique mais une sensibilité moindre de la radiographie numérisée lors du diagnostic de caries
proximales. Les résultats sont équivalents en ce qui concerne les caries occlusales. Sanderink et al (32)
dans une étude comparative de différents systèmes d’acquisition et de traitement d’image en comparaison
avec une technique conventionnelle utilisant des films Ektaspeed de Kodak, montrent que la radiographie
numérisée ne parvient pas à égaler les films conventionnels lorsqu’il s’agit de repérer une lime numéro 10
intracanalaire.
En radiographie panoramique numérisée, la réduction de la dose d’irradiation et la suppression des
erreurs au développement sont des points positifs. Cependant, le groupe de travail de l’ANDEM
souligne que pour obtenir un résultat numérique optimal, la dosimétrie est équivalente à celle constatée en
technique conventionnelle. L’intérêt diagnostique pour le patient prime sur la technique sophistiquée pour
"la beauté de l’image" seule .
Le groupe de travail de l’ANDEM insiste sur la nécessité de faire une étude à court terme
pour déterminer la meilleure stratégie d’utilisation des techniques de radiographie numérisée.
- Tout acte diagnostic doit être pleinement justifié et le bénéfice clinique attendu suffisant pour
contrebalancer le détriment induit par l’irradiation,
- Il doit y avoir une indication clinique validée de la réalisation d’un cliché.
- Il y a obligation d’optimiser la protection radiologique à tous les niveaux.
Les doses individuelles résultant de la radiographie dentaire sont faibles comparées à la plupart des
examens de radiodiagnostic.
TABLEAU 3
DOSE
EXAMEN (ET CONDITION) EFFECTIVE
(mSv)
Les programmes d’assurance qualité sont mentionnés dans une mise à jour de 1988 (5) des
recommandations faites par le groupe des Etats Unis de 1987 (2).
Ils sont développés en particulier dans les recommandations du NRPB de 1994 (12).
TABLEAU 4
L'instauration d'un contrôle qualité en France nécessite la mise en place de critères de qualité.
La qualité subjective de chaque radiographie peut être mesurée selon une échelle en trois
stades (Tableau 4). Tous les clichés doivent être évalués en ce sens et les résultats enregistrés
afin que la qualité "globale" soit évaluée et mesurée en comparaison avec des objectifs définis
(12).
La qualité radiographique des panoramiques, périapicales et rétrocoronaires doit être évaluée
selon le tableau 4 et le praticien doit obtenir l’objectif minimum suivant :
Il paraît raisonnable, comme le souligne le groupe de travail du NRPB (12) d’établir un programme
d’assurance qualité. Sa réalisation nécessite un certain temps.
Le groupe du NRPB propose la date de 2001 pour mettre en place un système d’audit externe pour la
profession dont la forme est à définir.
La diminution de l’irradiation du patient passe par des mesures simples : utilisation de films rapides, d’un
collimateur adapté aux dimensions du film et par la réalisation de tests d’assurance qualité (34).
VIII.CONLUSIONS
Le groupe de travail estime que les recommandations émises par les différents organismes (2-12) cités
dans ce rapport peuvent, sous réserve des commentaires apportés, être appliquées en France en ce qui
concerne la radiographie panoramique et les clichés rétro-alvéolaires et rétro-coronaires.
Il souligne que les critères de sélections proposés sont donnés à titre indicatifs et ne sauraient qu’être
complémentaires de l’anamnèse et de l’examen clinique du patient. Les clichés panoramiques, les clichés
intra-oraux rétroalvéolaires et rétrocoronaires constituent les examens de base du praticien odontologiste
et stomatologiste. Ces examens ne s’excluent pas, ils sont complémentaires.
Dans l’intérêt du patient, il doit y avoir une gradation dans les moyens développés, c’est-à-dire éviter
d’utiliser des techniques consommatrices en moyen humains et techniques (scanner ...) si des examens
plus simples selon les mêmes critères, permettent un diagnostic équivalent.
Le groupe de travail de l’ANDEM souligne que les recommandations faites dans ce texte s’appliquent à
la radiographie panoramique et au bilan en T.I.B. L’évolution rapide des techniques d’imagerie nécessite
la prise en compte et l’évaluation d’autres techniques d’imagerie existantes (scanner à Rx, IRM,
échographie....). Dans un avenir proche, les techniques de numérisation remplaceront les techniques
conventionnelles.
Compte tenu de cette évolution rapide, le groupe de travail souligne l’urgence d’une évaluation.
Le groupe de travail insiste enfin sur le fait qu’une meilleure utilisation de l’imagerie passe par la
nécessaire preuve d’une compétence à l’utilisation et à la lecture de l’imagerie. En ce sens, des
programmes d’assurance qualité comprenant en particulier la formation du praticien doivent
impérativement être mis en place dans un avenir proche.
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Chapitre 2
RETRAITEMENT ENDODONTIQUE
DES DENTS PERMANENTES MATURES
GROUPE DE TRAVAIL
GROUPE DE LECTURE
Recherche automatisée
381 références ont été obtenues par ces interrogations (toutes recherches confondues avec possibilité
de redondance).
Recherche manuelle
Le sommaire des revues suivantes a été dépouillé de début octobre 1994 à fin juin 1995 :
Revues générales
Annals of Internal Medicine
Archives of Internal Medicine
British Medical Journal
Canadian Medical Association Journal
Concours Médical
JAMA
Lancet
New England Journal of Medicine
Presse Médicale
Revue Prescrire
Revue de Médecine Interne
Revue du Praticien MG
Revues spécialisées
Clinic
Journal Dentaire du Québec
Revue Belge de Médecine Dentaire
Revue d’Odonto-stomatologie
Réalités cliniques
133 articles ont été sélectionnés et analysés dont 37 références utilisées pour l'élaboration du texte de
recommandations et références.
La revue de la littérature n’a pas permis d’identifier des recommandations issues d’une
conférence de consensus concernant le problème des retraitements endodontiques des dents
permanentes matures. Parmi les publications consultées, aucune étude n’établit des preuves
cliniques scientifiques conformes aux exigences de l’ANDEM. Le groupe d’expert a
recherché un accord professionnel fort, avec pour objectif premier d’établir pour les patients le
meilleur bénéfice pour le moindre risque. Il a souhaité faire figurer dans ce texte
l’argumentaire en développant les bonnes pratiques endodontiques.
RECOMMANDATIONS ET RÉFÉRENCES
Le RTE n'est indiqué que si la dent peut être ensuite restaurée ou reconstituée de manière
durable.
Chez les patients à haut risque d'endocardite infectieuse, les pulpopathies nécessitent
l'extraction.
Lors de la préparation à une chirurgie de remplacement valvulaire, les malades rentrent dans
la catégorie à haut risque d'endocardite infectieuse; seules seront conservées les dents pulpées
ou présentant un traitement endodontique parfait, sans élargissement desmodontal, remontant
à plus d'un an, et au parodonte intact. Toutes les autres dents dépulpées dont le traitement
endodontique est incomplet, les dents dont le support parodontal est pathologique, les racines
et apex persistants seront extraits au moins quinze jours avant l'intervention cardiaque.
Les séquelles iatrogènes du traitement initial et l’obstruction de la cavité endodontique par des
matériaux exogènes constituent des difficultés opératoires supplémentaires. Ces séquelles et
ces obstacles sont difficiles à évaluer initialement. Ces difficultés opératoires peuvent être la
source de nouvelles complications et compromettre l’issue du retraitement par voie coronaire.
Toutes ces difficultés doivent être prises en compte avant décision thérapeutique.
Le patient doit être clairement informé des contraintes, du coût, des bénéfices et des risques
propres au retraitement endodontique pour pouvoir donner son consentement éclairé.
INTRODUCTION
Le groupe d'experts a retenu la terminologie plus appropriée "Retraitement endodontique " (RTE) à la
place de "Reprise de traitement canalaire". Le groupe d'experts a décidé de limiter l'analyse aux DENTS
PERMANENTES MATURES, souhaitant l'élaboration de recommandations et références spécifiques
aux dents immatures. L'analyse a été limitée au retraitement endodontique, excluant la chirurgie péri-
apicale et le traitement de l'urgence.
Le RTE est une procédure qui concerne des dents pour lesquelles un traitement endodontique (TE) a
précédemment été effectué et dont le réseau canalaire a déjà été obturé de manière complète, partielle ou
excédentaire. Le RTE est envisagé lorsque qu'un TE précédent n'a pas atteint des objectifs définis. Le TE
et le RTE ont des points communs. Mais généralement, la présence de matériaux intra-canalaires
complique le RTE. De même, une reconstitution coronaire complexe peut rendre plus difficile l'accès au
réseau canalaire.
Le groupe d’experts a estimé que la prévention des échecs endodontiques lors des traitements
canalaires initiaux est prioritaire par rapport au traitement des échecs. Plus généralement le
groupe insiste sur la nécessité de faire évoluer la pratique odontologique vers une pratique
basée sur la prévention. Prévenir les complications pulpaires au cours des différents
traitements bucco-dentaires en est un élément.
Les besoins en RTE semblent liés à la qualité des TE. C'est la raison pour laquelle le groupe d'experts a
souhaité aborder le TE avant de formuler des recommandations relatives au RTE.
L'enquête nationale sur les actes bucco-dentaires réalisée fin 1992 par la Caisse Nationale de
l'Assurance Maladie des Travailleurs Salariés, à partir d'un échantillon représentatif d'actes réglés par le
Régime Général stricto sensu, a montré que les traitements endodontiques, retraitements endodontiques
inclus, représentaient 13,58 % de l'effectif des actes facturés et 24,22 % des coefficients de soins
conservateurs qui correspondaient à 48,14 % des dépenses du Régime Général stricto sensu calculées
selon la base de remboursement toutes catégories de praticiens confondues (1).
Les TE et RTE représentent une part importante des soins conservateurs et correspondent à des actes
habituellement pratiqués au niveau radiculaire, intervenant généralement, pour le TE, dans le traitement de
complications de la carie et pour le RTE, dans le traitement de lésions périradiculaires d'origine
endodontique, de "granulomes", "kystes" ou "abcès" en rapport avec une dent ou racine pour laquelle un
TE a précédemment été effectué.
I. LE TRAITEMENT ENDODONTIQUE
Le traitement endodontique (TE) est une procédure qui s'applique de l'extrémité coronaire à l'extrémité
apicale d'un réseau canalaire d'une dent ou racine et qui consiste après diagnostic étiologique, positif et
différentiel :
1 - à éliminer et à neutraliser toutes substances organiques (résidus tissulaires, bactéries, produits de
l’inflammation) contenues dans le réseau canalaire. Il s'agit du débridement ou parage canalaire ;
2 - à élargir le canal principal ;
3 - à obturer le réseau canalaire.
1 - Un TE est indiqué pour le traitement des pulpopathies irréversibles (pulpites et nécroses pulpaires et
leurs complications) classées dans les catégories III et IV de la classification OMS, et ce quelle que soit
la cause de l’inflammation ou de l’infection de la pulpe.
2 - Un TE peut être indiqué sur une dent à pulpe vitale dans les situations cliniques suivantes : pronostic
pulpaire douteux avant restauration coronaire, probabilité d’exposition pulpaire au cours du traitement
restaurateur, nécessité d’utiliser l’espace pulpaire pour assurer un ancrage radiculaire de la restauration,
résections et hémi-sections radiculaires.
L'objectif principal du TE est de traiter une pulpopathie irréversible et de réaliser une obturation
hermétique, dense et homogène, de l'extrémité apicale à l'extrémité coronaire du réseau canalaire. Le TE
permet l'élimination et la neutralisation de substances organiques et évite la colonisation bactérienne qui
pourrait être à l'origine de l'irritation des tissus péri-apicaux. Le résultat doit être stable et durable. Une
fois reconstituée, la dent doit être fonctionnelle, asymptomatique et ne présenter aucun signe clinique. Un
des objectifs du TE est aussi de rechercher la guérison d'une pathologie péri-apicale ou péri-radiculaire
en rapport avec une dent ou racine.
Des recommandations relatives au TE initial ont été publiées par différentes sociétés scientifiques,
notamment : The European Society of Endodontology (3).
Des critères d'auto-évaluation ont également été proposés :
- The Faculty of Dental Surgery - Royal College of Surgeons of England Endodontics (4), (Annexe I :
critères d'auto-évaluation). L'élaboration de ces recommandations ne repose pas sur des études
prouvant clairement la supériorité d'une technique particulière par rapport à d'autres. La lecture des
recommandations doit permettre la réalisation la meilleure possible de l’objectif précédemment fixé
(Annexe I et II).
Le groupe d'experts insiste sur l'importance du respect d'un protocole opératoire rigoureux. Au
cours de la procédure, les principes d'hygiène et d'asepsie sont de règle. Les critères
biologiques, notamment de biocompatibilité des matériaux, sont respectés.
Des procédés électroniques de détermination de la limite apicale canalaire ont été mis au point. Ils
peuvent parfois constituer une aide non négligeable et permettre de réduire le nombre des clichés per-
opératoires limes en place (5-7). Si l'efficacité de tels procédés a été montré dans des conditions de
laboratoire, leur efficience in vivo reste à prouver dans des conditions expérimentales incontestables.
1- Analyser le radiogramme pré-opératoire qui doit visualiser la dent et les tissus péri-apicaux, avec
un minimum de distorsion (utiliser des angulateurs).
1 Les protocoles concernant le traitement des urgences endodontiques et l'analgésie obligatoire pour le traitement des pulpes
vitales ne sont pas prises en considération dans ces recommandations.
2- Préparer la dent au traitement proprement dit (élimination des enduits bactériens et de la carie,
ajustement occlusal, restauration éventuelle).
3- Isoler la dent au moyen de la digue et désinfecter le champ opératoire afin de prévenir
l’ensemencement bactérien, et les ingestions/inhalations accidentelles d’instruments, de liquides
caustiques ou de débris dentaires au cours du traitement.
4- Réaliser une préparation intra-coronaire assurant l’élimination de la totalité de la pulpe camérale et
l’accès visuel et instrumental direct aux orifices canalaires, ceci sans mutilation excédentaire.
5- Déterminer une longueur de préparation précise (idéalement située à la jonction cémento-
dentinaire, soit en règle générale entre 0,5 et 2 mm en deçà de l’apex radiographique). Cette
mesure peut être déterminée radiographiquement ou électroniquement.
6- Préparer le canal sur toute sa longueur, en éliminant son contenu puis en l’élargissant
progressivement depuis la couronne vers l’apex, tout en respectant la forme initiale et en maintenant
la constriction apicale. Le choix des instruments et de la technique doit se faire en fonction de la
meilleure efficacité pour le moindre risque.
7- Irriguer abondamment la cavité pulpaire pendant toute la durée de la préparation au moyen d’une
solution désinfectante ayant des propriétés solvantes sur les débris organiques et faiblement irritante
pour les tissus péri-apicaux. La solution d’irrigation qui fait référence est l’hypochlorite de sodium.
L’utilisation en synergie de l’hypochlorite de sodium à 2,5 % et des ultrasons peut être retenue
pour la désinfection canalaire.
8- Réaliser le traitement en une seule séance, ce qui est généralement rendu possible par l’anesthésie
et par l’évaluation du facteur temps. Si plusieurs séances sont nécessaires, après le parage
canalaire, placer dans la chambre pulpaire une médication antiseptique destinée à prévenir une
éventuelle contamination bactérienne. Cette médication ne doit pas provoquer d’action brutale. Elle
doit avoir un pouvoir désinfectant, ne pas être irritante ou nocive pour les tissus dentaires ou péri-
radiculaires, ne pas avoir d’effets systémiques, être facilement éliminable. Les désinfectants
organiques (phénols, aldéhydes) doivent être proscrits et les escharrotiques (anhydride arsénieux)
totalement prohibés. L’hydroxyde de calcium peut être utilisé comme pansement canalaire et
constitue une thérapie bactéricide et bactériostatique face à des nécroses pulpaires, des
dépassements instrumentaux, des difficultés d’assécher le canal (8, 9). Quelle que soit la solution
retenue, le pansement doit être non compressif et protégé par une obturation coronaire hermétique
et résistante aux forces d’occlusion.
9- Après assèchement canalaire rigoureux, réaliser une obturation neutre ayant pour objectif de
combler l’espace canalaire en totalité, de façon à sceller toutes les issues du réseau canalaire
(canalicules dentinaires, foraminas apicaux et latéraux). Les matériaux d’obturation canalaire utilisés
doivent être choisis en fonction de leur biocompatibilité, de leur stabilité chimique et dimensionnelle,
de leur insolubilité dans les fluides tissulaires, de leur radio-opacité, et de leur facilité de mise en
Tout traitement canalaire doit faire l’objet d’une évaluation clinique et radiographique immédiate, à 1 an,
puis au-delà, périodiquement selon les situations.
• Le succès du traitement est établi cliniquement par l’absence de tout symptôme et signe (douleur,
fistulisation, tuméfaction, impotence fonctionnelle) et radiographiquement par la présence d’une image
normale de l’espace desmodontal périradiculaire.
• L’échec du traitement est établi lorsque persistent des symptômes et signes cliniques aboutissant à
une impotence fonctionnelle de la dent et lorsque l’examen radiographique révèle :
- l’apparition, la persistance ou l’augmentation de taille d’une lésion périradiculaire,
- la non disparition de toute lésion dans un délai de 4 ans (la seule exception concerne les images
cicatricielles de lésions volumineuses avec un défaut périradiculaire résiduel qui nécessitent
toutefois de poursuivre le contrôle.)
- des signes évolutifs de résorption radiculaire, d’hypercémentose ou de condensation osseuse.
En cas de contradiction entre l’évaluation radiographique et les signes cliniques, l’évaluation clinique
prime. L’apparition ou la persistance d’une symptomatologie, quelles que soient les données
radiographiques, implique de prendre sans délai une décision thérapeutique.
Si après 4 ans, une réparation périapicale complète n’est pas intervenue, le traitement est définitivement
considéré comme un échec et une décision de retraitement endodontique par voie canalaire ou
chirurgicale doit être prise dans l’intérêt du patient.
Il est généralement rapporté dans la littérature que le taux de succès des TE serait compris entre 50 % et
95 %. Cette large différence s'explique par des variations de pratiques liées à la compétence du praticien,
à la pathologie initiale, à la situation et à l'anatomie de la dent, aux techniques, aux critères de succès du
traitement retenus, à la durée de suivi. Les études présentent généralement des biais méthodologiques qui
affaiblissent la validité des résultats. C'est ainsi que l'on trouve nombre d'études rétrospectives,
transversales, que la proportion de perdus de vue avoisine parfois 50 %, que souvent un seul
investigateur recueille les données et que la population étudiée n'est généralement pas représentative de la
population générale.
Il n'existe pas de consensus pour les critères de succès et d'échec. Dans certaines études, les critères
peuvent tenir compte de données cliniques, radiologiques, bactériologiques ou histologiques. Subjectivité
et utilisation de tests peu sensibles ou peu spécifiques altèrent la validité des résultats.
Tant qu'il n'y aura pas, en France, d'études prospectives respectant des critères d'inclusion
précis, des critères de succès et d'échec objectifs et validés, faisant intervenir un échantillon
représentatif de la population générale et un ensemble représentatif de praticiens, il sera
difficile d'obtenir une estimation du taux de réussite d'un TE.
Les évaluations épidémiologiques (10-19) ont montré que la qualité des traitements canalaires effectués
en pratique généraliste était insuffisante. Sur la base de l’évaluation radiographique de la qualité de
l’obturation canalaire, le taux des traitements endodontiques jugés inadéquats est entre
70 % et 40 %. Ce résultat doit être considéré avec réserve.
Le pourcentage de lésions apicales est significativement supérieur (toutes études confondues) sur les
dents traitées endodontiquement par rapport aux dents pathologiques non traitées. La probabilité pour un
patient de développer une lésion apicale est 5 à 10 fois plus forte pour les dents traitées que pour les
dents pathologiques pour lesquelles aucun traitement endodontique n’a été réalisé. Par exemple, Buckley
et col. en 1995 (19) trouvent sur une population de patients consultant de l’Ecole Dentaire du
Connecticut, 31,3 % de parodontites apicales sur les dents obturées endodontiquement contre 4,1 % sur
les dents non traitées. Dans cette étude, 42 % seulement des obturations évaluées radiographiquement
sont considérées comme techniquement satisfaisantes.
Une étude de Petersson et col. 1991 (12), portant sur les prémolaires et molaires mandibulaires, a
montré que les dents incomplètement obturées développaient plus fréquemment des lésions péri-apicales
que les dents dont l'obturation endodontique est complète (différence statistiquement significative).
Pour les auteurs cités, il y a nécessité d’améliorer la qualité des traitements endodontiques.
L’influence de certains de ces facteurs n’est pas scientifiquement établie et elle est sujette à controverses.
Il s’agit plus particulièrement de l’influence des techniques opératoires de préparation et d’obturation, des
matériaux d’obturation canalaire, du niveau de l’obturation canalaire et du rôle des lésions apicales sur
l'état de santé de la zone péri-apicale.
Dans beaucoup d'études, plusieurs paramètres varient. L'influence réelle d'un facteur particulier ne peut
pas être déterminée de manière rigoureuse. L'interprétation des résultats est erronée.
Les évaluations comparatives in vitro de l’herméticité des obturations endodontiques en fonction des
techniques et des matériaux utilisés ne correspondent pas aux conditions cliniques réelles et ne prennent
pas en compte le facteur temps. Bien que certaines techniques d’obturation endodontique se révèlent plus
performantes que d’autres in vitro en matière d'herméticité, il n'est pas possible de recommander pour
autant, un matériau ou une technique particulière en fonction des seules données in vitro. Les études in
vitro sont utiles pour écarter les techniques de préparation et d'obturation endodontiques inefficaces,
inutiles ou dangereuses.
Les études épidémiologiques, effectuées dans différents pays, concernant les taux d’échecs et de succès
cliniques des traitements endodontiques, n’établissent pas la supériorité d’un matériau ou d’une
technique, qu’il s’agisse d’obturation à la pâte, utilisant un monocône ou de la gutta-percha condensée,
en tant que facteur d’influence statistiquement significatif de la qualité des résultats (10, 11, 13, 15-17,
19, 20). L’étude de Friedman et col. en 1995 (21) indique que la méthode d’obturation (condensation
latérale de gutta-percha versus cône unique scellé au Ketac Endo)‚ n’avait pas d’influence significative à
18 mois sur le taux de succès des traitements.
Les propositions de classification en degré des images périapicales (22) sont peu ou pas utilisées dans les
évaluations disponibles et peu exploitables en clinique. La classification de Strindberg (1956) semble la
plus utilisée. Elle classe les obturations selon trois catégories :
- en sous-obturation (<1mm/apex radiographique)
- obturation à niveau (=1mm/apex radiographique)
- sur-obturation (>1mm/apex radiographique)
Selon Lin et col. (21) et Friedman et col. (23), il n’y a pas d’incidence d’échec lorsque la limite apicale
de l’obturation s’établit à + 1mm de l’apex radiographique.
Certaines études trouvent une corrélation significative entre les dépassements (sur-obturations) et la
présence de lésions apicales (10, 16, 19, 24-26). Il semble que l’on doive interpréter ces données
comme le fait que la présence d’un dépassement diminue la fréquence des guérisons complètes, en
retardant la guérison. Le matériau extrusé n’est pas forcément directement responsable de l'échec et peut
être toléré par l’organisme - à l’exception de certaines pâtes type N2 (27). Indépendamment du
dépassement, l’infection bactérienne canalaire d’origine a pu persister, ou la surinstrumentation au delà de
l’apex souvent à l’origine du dépassement a pu infecter ou réinfecter le périapex.
- Les sous-obturations >2mm sont parfois significativement corrélées à la présence de lésions apicales
(10-12, 16, 25).
La notion même de niveau est contestée (14, 15, 28) au profit de la notion de qualité globale de
l’obturation supposée ou non hermétique : une obturation à distance de l’apex, la présence de vides le
long des parois, une lumière canalaire apicale visible sont les indices d’une absence de scellement apical et
sont fréquemment associés à la présence de lésion apicales sur les dents traitées (15, 21, 29).
• S’il semble établi que la présence de lésions périapicales diminue les taux de succès des traitements
endodontiques (23, 25, 30), aucune étude ne prouve que la nature ou la taille des lésions périradiculaires
influencent systématiquement le pronostic des traitements canalaires initiaux (ce qui semblerait différent
pour le retraitement des dents porteuses de lésions, cf. plus loin).
10. CONCLUSION
Le groupe de travail insiste sur le fait que le traitement endodontique est une procédure
délicate, exigeant compétence, habileté et maîtrise du geste. La majeure partie de
l’intervention se déroule sans perception visuelle, directe ou indirecte, dans une cavité
anatomique aux parois minéralisées et de formes variables. De plus le résultat n'est pas
toujours prévisible, surtout lorsque l'anatomie radiculaire est complexe.
Le groupe tient à souligner que la faiblesse des preuves scientifiques ne doit pas être
interprétée par les praticiens comme une liberté à utiliser indifféremment n’importe quelle
technique endodontique de préparation et d’obturation canalaire. Une évaluation des
techniques de préparation et d’obturation canalaire s’impose, parallèlement à la recherche et à
la mise au point de matériaux permettant une obturation durablement hermétique. En
attendant, le groupe d'experts recommande aux praticiens de recourir aux techniques de
préparation et d’obturation les plus sûres et les plus aptes à favoriser un scellement canalaire
hermétique. Les matériaux et les techniques d’obturation incompatibles avec une désobturation
aisée et présentant une trop grande part de risque devraient être proscrits. Le groupe insiste
sur la nécessité de respecter une chaîne d’asepsie, de limiter le nombre des séances et de
protéger l’obturation endodontique par une restauration coronaire, temporaire ou définitive,
hermétique. La qualité de l'obturation coronaire est un facteur déterminant de la perennité de
l'obturation endodontique (31).
Pour mémoire, la chirurgie péri-apicale ou chirurgie endodontique se définit par l'accès direct à l'extrémité
apicale d'une dent ou racine après réclinaison d'un lambeau, trépanation osseuse, pour effectuer un
curetage, la résection de l'extrémité apicale et/ou une obturation rétrograde.
En dehors de l'urgence, le RTE s'intègre dans un plan de traitement global adapté aux besoins et à la
demande de chaque patient. Le RTE n'est indiqué que si la dent peut être ensuite restaurée ou
reconstituée de manière durable. L'état général et l'âge du patient peuvent contre-indiquer un RTE,
considéré comme plus complexe, plus contraignant et plus aléatoire qu’un TE.
- "Chez les patients à haut risque d'endocardite infectieuse, les pulpopathies, les parodontopathies
et les traumatismes nécessitent l'extraction. Les prothèses sur dents à dépulper, les implants et la chirurgie
parodontale sont formellement déconseillés".
- "Lors de la préparation à une chirurgie de remplacement valvulaire, les malades rentrent dans la
catégorie à haut risque d'endocardite infectieuse; seules seront conservées les dents pulpées ou
présentant un traitement endodontique parfait, sans élargissement desmodontal, remontant à plus d'un an,
et au parodonte intact. Toutes les autres dents dépulpées dont le traitement endodontique est incomplet,
les dents dont le support parodontal est pathologique, les racines et apex persistants seront extraits au
moins quinze jours avant l'intervention cardiaque".
Le traitement d'une lésion péri-apicale ou péri-radiculaire radiologiquement apparente sous forme d'une
résorption osseuse, en rapport avec une dent ou racine dont le réseau canalaire a déjà été obturé, fait
l'objet de controverses. Les variations de pratiques sont connues et aucun consensus professionnel ne
semble établi. L'analyse de la littérature n'a pas permis de mettre en évidence de publication indiquant les
probabilités de guérison spontanée, de persistance ou d'aggravation des lésions au cours du temps.
En dehors de l'urgence, le praticien a la possibilité d'orienter le traitement vers quatre attitudes différentes
selon l'état général du patient, l'état de la dent et de son environnement, les symptômes ressentis par le
patient et les signes cliniques observés :
La décision de RTE ne repose pas uniquement sur des critères objectifs clairement définis. Certains
praticiens considèrent que la présence de symptômes et de signes cliniques tels que tuméfactions, fistules,
sont les seuls à considérer, alors que d'autres praticiens incluent parmi les indications de RTE tout
changement radiologique dans la zone péri-apicale. En théorie, la décision de RTE repose sur
l'établissement d'un diagnostic mettant en évidence l'origine endodontique de la pathologie.
Chez les patients n'ayant aucune contre-indication d’ordre général, et pour lesquels la
conservation des dents dépulpées et traitées a été jugée possible et souhaitable, l’indication du
retraitement sera déterminée en fonction de l’évaluation en terme de critères de succès,
d’échecs ou de résultats incertains du traitement canalaire initial (Annexe II), et de la nécessité
de réaliser une restauration prothétique :
Tous les cas avec une pathologie périradiculaire, avec ou sans symptôme, nécessitent un retraitement par
voie canalaire ou par voie chirurgicale, dans la mesure où la dent peut être conservée dans un état
fonctionnel et où les soins dentaires sont réalisables sur le patient.
Après avoir évalué et compris quelle était la cause de l'échec, le facteur déterminant à considérer entre le
retraitement conventionnel ou chirurgical est l’accessibilité aux canaux et à l’apex. Si l'accès coronaire ne
pose pas de problème le retraitement conventionnel est indiqué en priorité car il est plus conservateur, et
parce que le pronostic de la chirurgie -résection apicale et obturation à retro- est influencé par la qualité
de l’obturation canalaire (32-35).
L’endodontie chirurgicale est indiquée dans les autres situations, en particulier si l'accès au réseau
canalaire est impossible, fait courir un danger à la dent, ou implique un coût trop élevé. L’abord
chirurgical est de plus requis en cas de matériau extrusé, avec persistance sur une longue période de
signes et symptômes associés.
Dans cette dernière éventualité la notion de suivi clinique et radiographique est importante, afin de
prévenir les conséquences locales et à distance du développement d’un foyer infectieux, qui resterait
méconnu pendant plusieurs années.
Après avoir posé l’indication d’un retraitement, le praticien doit s’interroger sur la faisabilité de
l’intervention. La décision de reprendre le traitement dépend de sa faisabilité.
La faisabilité du retraitement implique une analyse individuelle de chaque cas clinique et l’évaluation des
paramètres suivants :
• histoire du cas,
• situation clinique,
• anatomie,
• nature de l'obturation canalaire en place,
• facteurs réduisant les chances de succès,
• possibilité de complications au cours du retraitement,
• coopération du patient,
• compétence de l'opérateur.
La prise en considération de tous ces éléments intervient dans le pronostic et conduit soit à confirmer la
décision, soit à modifier la décision d'intervention : vers l'abstention; vers la chirurgie : résection,
hémisection, amputation; vers l'extraction.
Pour tous les auteurs le retraitement endodontique est une thérapeutique qui, en règle générale, requiert
un temps d’intervention plus long qu’un traitement canalaire initial. L’impossibilité pour le praticien de
prendre le temps nécessaire à l’intervention ne doit pas conduire :
• à privilégier abusivement le retraitement par voie chirurgicale,
• à l’abstention systématique conduisant à ignorer des foyers infectieux et à réaliser des
restaurations prothétiques sur des dents au pronostic endodontique douteux,
• à la mise en œuvre de techniques iatrogènes (retraitement effectué avec des insuffisances
et/ou des fautes opératoires). Compte tenu de la spécificité des techniques de retraitement
endodontiques, il est concevable que le praticien généraliste qui s’estime insuffisamment
compétent puisse adresser son patient à un praticien ayant une expérience et une compétence
reconnues en matière de pratique endodontique.
Le praticien doit informer le patient du bénéfice et des risques encourus, des aléas potentiels, des
complications possibles du retraitement endodontique, des répercussions sur le plan de traitement
buccodentaire. Le consentement éclairé du patient doit être obtenu avant d’entreprendre le retraitement.
En fonction des données disponibles, le groupe de travail recommande d’utiliser les critères résumés dans
l'annexe II pour évaluer les traitements endodontiques, et propose un organigramme pour le retraitement
endodontique (annexe III).
L'efficacité du RTE est souvent appréciée par la qualité technique et matérielle de la procédure
d'obturation endodontique que reflète une image radiologique. L'efficacité du RTE peut aussi se définir en
terme de disparition de symptômes et signes cliniques; en terme de guérison, de persistance,
d'amélioration ou d'aggravation de la lésion osseuse à l'aide d'une évaluation radiologique. L'efficacité du
RTE peut également tenir compte de composantes fonctionnelles et du degré de satisfaction du patient.
Une étude de Bergenholtz et col. en 1979 (24) présente les résultats d'un suivi de deux ans, de patients
pour qui un RTE était indiqué. Les soins ont été effectués par des étudiants du Département
d'Endodontie du Service d'Odontologie de Gothenburg, Suède. Au départ, 410 patients (170 hommes et
240 femmes) ont été inclus dans l'étude et un total de 660 racines ont été retraitées. Deux indications de
RTE ont été distinguées. Une première indication concernant 351 racines asymptomatiques, sans lésion
apicale radiologiquement visible, mais présentant des insuffisances techniques dans l'obturation du réseau
canalaire. Les racines étaient destinées à recevoir une reconstitution coronaire prothétique. Une seconde
indication concerne 309 racines en rapport avec une résorption osseuse péri-apicale radiologiquement
visible. Pour 537 racines (81 %), l'obturation après RTE était située dans une zone plus apicale que celle
du traitement précédent. Lors de la réévaluation, à deux ans, 66 patients étaient perdus de vue et 17
racines ont été extraites ou traitées par chirurgie apicale. Au total 556 racines (84 %) ont été
réexaminées. Selon les principes d'une approche conservatrice, dans le premier groupe, pour 86 % des
racines, aucune lésion n'est apparue et pour 14 % des racines, il y a eu apparition de lésion péri-apicale.
Dans le second groupe, on note 36,6 % de guérisons et pour 63,4 % des racines, il a été observé une
diminution, une persistance ou une aggravation de la résorption osseuse. Un nouveau calcul montre que
les pourcentages présentés dans l'article étaient optimistes.
Allen et col. en 1989 (36) publient les résultats d'une étude rétrospective, sur dossier, portant sur 1300
cas de RTE. Les cas sélectionnés ont été suivis à l'Ecole Dentaire de l'Université d'Indiana et dans deux
cabinets privés avec pratique exclusive de l'endodontie. Sur les 1300 cas, 767 ont été perdus de vue
(51,3 %). Les taux de succès cités dans la publication (65,6 %) ne peuvent pas être pris en
considération, en raison de quatre biais majeurs : étude rétrospective; un seul investigateur; proportion
très importante de perdus de vue; les performances des praticiens ne reflètent pas celles d'omnipraticiens.
En étant conservateur, le taux de succès est de 32 % (415/1300) alors que les auteurs indiquent 65,6 %
(415/633). Les résultats d'une telle étude ne peuvent pas être pris en considération.
Il n'a pas été possible d'identifier une étude prospective comparative établissant scientifiquement la
supériorité à long terme du RTE par rapport à l’abstention et à la surveillance radiologique.
Une étude rétrospective de Van Nieuwenhuysen et col., en 1994, (37) met en parallèle les deux
attitudes. Un seul investigateur a évalué 1032 racines traitées endodontiquement. Parmi elles, 612 ont été
retraitées et 420 racines asymptomatiques, sans signes cliniques et dont l'obturation révèle
radiologiquement des insuffisances n'ont pas été retraitées, mais suivies sur une durée médiane de six ans.
Parmi les 612 racines retraitées, 260 l'ont été pour des raisons de lésions péri-apicales et 352 pour des
"raisons prothétiques". Globalement, sur le plan technique, le RTE a été jugé correct pour 52,3 % des
racines, amélioré pour 33,8 % des racines, équivalent pour 11,1 % et pire dans
2,8 %. Un ensemble de 420 racines asymptomatiques dont l'obturation endodontique est
radiologiquement insuffisante n'ont pas été retraitées mais suivies radiologiquement sur une durée
moyenne de six ans. 83,1 % des racines ne présentent pas de lésions péri-apicales radiologiquement
visibles. L'évaluation clinique et radiologique montre que la situation initiale reste stable dans 94,8 % des
cas. Une guérison partielle ou totale intervient dans 2,4 % des cas. L'apparition ou l'augmentation de taille
d'une petite image péri-apicale radio claire a été observée dans 2,8 % des cas.
Tant qu'il n'y aura pas d'études avec une méthodologie rigoureuse et apportant des preuves
justifiant les indications de RTE, il ne sera pas possible de recommander de manière formelle
une attitude thérapeutique particulière.
Le groupe d’expert ne juge pas nécessaire de décrire les différentes techniques de désobturation
coronoradiculaire. Il insiste sur le fait que ces techniques doivent être sélectionnées en fonction du
moindre traumatisme pour la meilleure efficacité. La programmation du traitement comporte deux étapes
thérapeutiques (annexe IV protocole thérapeutique du RE).
La recherche des orifices canalaires implique le franchissement des obstacles coronaires que représentent
les restaurations en place. Deux solutions principales s’offrent au praticien :
- Déposer les restaurations déficientes (adaptation marginale insuffisante, récidive de carie) ou devant
être refaites dans le cadre d’un traitement prothétique global, avant d’entreprendre le retraitement, et
réaliser des restaurations provisoires adaptées.
- Aménager à titre temporaire les restaurations paraissant satisfaisantes et compatibles avec la pose d’un
champ opératoire (digue) et l’obtention d’un accès adéquat aux canaux. Le danger est d’ignorer un
problème masqué par la présence de la restauration d’origine et de laisser subsister une infiltration
bactérienne préexistante.
L’évaluation de la cavité pulpaire coronaire et des structures dentaires résiduelles associées à diverses
considérations [morphologie de la dent, radiographie, fêlures coronaires et fractures verticales, caries,
infiltrations, cavité endodontique, isolement, fonction occlusale] sont en faveur de la dépose des
restaurations. Cette dépose suivie de la mise en place de restauration transitoires adaptées augmente les
chances de succès du retraitement. Cependant dans les cas de restaurations prothétiques importantes, la
dépose entraîne des contraintes sévères et ne peut donc être recommandée systématiquement. Chaque
situation clinique doit être évaluée en fonction du meilleur bénéfice pour le patient.
La dépose est généralement nécessaire mais elle peut compromettre l’intégrité et la résistance de la dent.
Des précautions sont à prendre pour éliminer sans détruire et sans fragiliser. Si les risques sont trop
importants, l’abord chirurgical peut être préférable.
Cette étape est basée sur la reconnaissance et l’élimination des matériaux intracanalaires qui peuvent être
classés en 3 catégories :
• pâtes et ciments canalaires,
• matériaux semi-solide (gutta-percha),
• matériaux solides et obstruants (cône d’argents, bris d’instruments).
Notre groupe estime en accord avec les experts internationaux que le retraitement endodontique est la
solution de choix pour traiter l’échec endodontique, mais le rapport bénéfice/risque pour le patient du
retraitement endodontique par rapport au retraitement par voie chirurgicale, ou encore pour certaines
situations par rapport à l’abstention thérapeutique, reste à établir. Ainsi, le retraitement endodontique est
parfois indiqué uniquement pour améliorer la qualité d’une obturation canalaire même lorsque le
traitement initial a réussi. Le fait qu'occasionnellement la qualité de la nouvelle obturation ne soit pas
améliorée et que la dent ait subi une agression inutile avec des effets adverses potentiels immédiats ou
différés conduit à s’interroger sur la justification en toute circonstance du retraitement endodontique.
De grands essais cliniques multicentriques randomisés avec résultats indiscutables évalués à long terme
doivent être réalisés afin d’apporter des réponses à ces questions.
Compte tenu que le retraitement endodontique est d’un moins bon pronostic que le traitement
endodontique initial et compte tenu des lourdes implications prothétiques des échecs
endodontiques, des efforts particuliers doivent être entrepris sans attendre pour favoriser une
pratique plus préventive de l’endodontie.
Pour cela une amélioration de la qualité des soins par une meilleure formation des praticiens et
une rétribution adéquate des soins endodontiques correspondant au temps et moyens mis en
œuvre sont deux conditions nécessaires.
La formation continue des praticiens est une condition essentielle à la mise en œuvre des
bonnes pratiques. Elle est obligatoire pour l’intégration des connaissances et de leur évolution
rapide. La réactualisation de la nomenclature des actes endodontiques doit tenir compte des
efforts de formation. Elle doit intégrer les évolutions qualitatives des thérapeutiques, des coûts
techniques et du facteur temps.
• Définir et valider des critères de succès et d’échec des Traitements Endodontiques et des
Retraitements Endodontiques proposés par le groupe d'experts (Annexe II). Ces propositions
nécessitent une évaluation et une validation avant de pouvoir être des recommandations.
• Réaliser des études épidémiologiques :
- pour établir la prévalence de dents ayant eu un TE,
- pour établir la prévalence de dents traitées ayant une pathologie,
- pour définir les besoins en RTE,
- pour déterminer le "taux de survie" des dents ayant un TE ou un RTE.
• Réaliser des études cliniques, de type essai thérapeutique, à long terme (> 5 ans et plus) :
- pour déterminer quelles sont les techniques de TE et de RTE les plus efficientes,
- pour comparer RTE versus non RTE,
- pour déterminer les facteurs de risque de développer une pathologie sur une dent traitée.
• Réaliser des études médico-économiques :
- pour déterminer le coût du TE et du RTE,
- pour déterminer le rapport coût / efficacité des différentes techniques de TE et de RTE.
• Encourager la formation continue des praticiens qui est une condition essentielle à la mise en oeuvre
des bonnes pratiques.
• Réactualiser la nomenclature des actes endodontiques.
• Encourager une politique de soins orientée vers la prévention pour éviter le recours aux TE et RTE.
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ANNEXE I
(d’après Clinical standards in general dental practice. Advisory Board in general dental practice, Faculty
of Dental Surgery, Royal college of surgeons of England, 1991)
Le groupe de travail souhaite mettre à profit l’élaboration de ces recommandations pour proposer un
outil d’auto-évaluation des traitements canalaires, sous formes de critères pouvant être consultés à titre
d’information et surtout destinés à permettre aux praticiens d’évaluer le niveau de leur pratique afin d’en
tirer les conséquences qui s’imposent.
Ces critères sont basés sur les résultats attendus des thérapeutiques endodontiques, indépendamment des
méthodes et matériaux employés. Quatre degrés classés A, B, C, D de résultats cliniquement acceptables
(A-B) ou non acceptables (C-D) sont appliqués aux objectifs biologiques et fonctionnels poursuivis, pour
chacune des étapes d’un traitement canalaire.
Ces critères ne correspondent pas à des standards scientifiquement établis car ils ne prennent pas en
considération le facteur temps, relatif à la longévité des obturations canalaires. Leur intérêt réside dans le
fait qu’ils sont basés sur les résultats attendus des traitements endodontiques indépendamment de la
situation pathologique d’origine (pulpe vitale ou non vitale) et des méthodes et matériaux employés.
4 degrés de résultats classés A, B, C, D sont définis et appliqués aux objectifs des traitements
endodontiques :
A• Résultat du traitement correspondant à un standard d’excellence sans aucune restriction clinique.
B• Résultats du traitement considérés comme acceptables et n’impliquant aucun dommage potentiel
pour le patient.
C• Résultats d’un traitement ou d’une insuffisance de traitement impliquant des dommages potentiels ou
ayant provoqué des dommages réversibles.
D• Résultats de traitement inacceptables ayant causé des dommages irréversibles pour l’environnement
oral du patient, ou susceptibles d’engendrer des dommages sévères dans le futur.
Les résultats A et B correspondent à des traitements conformes aux bonnes pratiques endodontiques,
tandis que les résultats C et D indiquent une pratique iatrogènique. Les scores C et D impliquent que le
traitement endodontique doit être refait.
ANNEXE I (suite)
GRADES
ANNEXE I (suite)
GRADES
GRADES
Patients laissés avec des canaux radiculaires ouverts en vue d’un drainage sur une
D période prolongée (plus de 48 heures). Absence de programme de traitement
ultérieur après les soins endodontiques ou d’informations sur le suivi. Absence de
radiographies post-opératoires. Restaurations coronaires temporaire et définitive non
hermétiques.
ANNEXE II
ANNEXE III
Organigramme de décision retraitement endodontique
Critères cliniques
Évaluation des résultats et
du traitement endocanalaire radiographiques
(annexe II)
OUI NON
Retraitement endocanalaire
avec réalisation d'une nouvelle ABSTENTION
restauration coronaire assurant THÉRAPEUTIQUE
EXTRACTION
l'herméticité et prévenant SUIVI À LONG
les risques de fracture TERME
ANNEXE IV
Protocole thérapeutique du retraitement endodontique
Éliminer ou Transpercer
ou Récupérer
faux moignons et ancrages coulés matériaux insérés
tenon manufacturé
(attitude recommandée) en phase plastique sans tenon
(rare)
(exceptionnel)
Chapitre 3
PRESCRIPTION D’ANTIBIOTIQUES
EN
ODONTOLOGIE ET STOMATOLOGIE
GROUPE DE TRAVAIL
GROUPE DE LECTURE
Recherche automatisée
Associés à :
· Association antibiotiques-anti-inflammatoires :
Les mots clés initiaux ont été croisés à :
Anti-inflammatory agent (toutes dénominations communes incluses) ou,
Anti-inflammatory agents (toutes dénominations communes incluses)
Les mots-clés :
Dental implants ou,
Tooth implantation
ont été croisés aux descripteurs initiaux d’antibioprophylaxie
990 références ont été obtenues par ces interrogations (toutes recherches confondues avec possibilité
de redondance)
Une recherche automatisée complémentaire a été effectuée sur la banque de données MEDLINE en
février 1996.
Associés à :
Cette sélection sur les années 1991 à 1995, sur les langues française et anglaise, a permis de sélectionner
247 références. Certaines étaient redondantes avec la recherche initiale. De nouveaux articles sont venus
compléter l’analyse de la littérature.
Recherche manuelle
Le sommaire des revues suivantes a été dépouillé de début octobre 1994 à fin juin 1995 :
Revues générales
Annals of Internal Medicine
Archives of Internal Medicine
British Medical Journal
Canadian Medical Association Journal
Concours Médical
JAMA
Lancet
New England Journal of Medicine
Presse Médicale
Revue Prescrire
Revue de Médecine Interne
Revue du Praticien MG
143 ont été sélectionnés et analysés dont 29 utilisées pour l'élaboration du texte de recommandations et
références.
RECOMMANDATIONS ET RÉFÉRENCES
L'analyse de la littérature selon la méthodologie proposée par l'ANDEM n'a pas permis de
dégager des niveaux élevés de preuve scientifique. En l'absence de preuves cliniques
convaincantes s'appuyant sur des essais thérapeutiques méthodologiquement corrects, le groupe
de travail a proposé des recommandations basées sur des avis d'experts préalablement publiés, et
sur un accord professionnel fort. Les indications de l'antibiothérapie et de l'antibioprophylaxie ont
été classées selon des recommandations avec ou sans preuves scientifiques. Un tableau les résume
dans le texte long des recommandations.
Généralités
Toute antibiothérapie est réservée aux infections bactériennes ou présumées bactériennes. La prescription
d'antibiotiques n'est pas adaptée pour traiter les aphtes, les lésions virales, et les infections mycosiques.
Recommandations
Il n'existe pas dans la littérature de référence scientifique faisant état de graduation de risque
infectieux possible. Le groupe de travail a composé une liste de sujets à risque infectieux. Il a
proposé de dissocier le risque en deux niveaux :
- le risque A correspondant à un risque de surinfection identifiée localement et/ou de
surinfection générale;
- le risque B correspondant à une surinfection liée à une localisation secondaire de la
bactérie, et à l'origine d'un nouveau foyer infectieux situé à distance du lieu de l'acte
dentaire réalisé.
Cette classification ne présente pas un risque gradué et peut-être adaptée suivant le terrain du
patient et/ou la sévérité de la pathologie.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ne doivent pas être prescrits en l'absence
d'antibiotiques en cas d'infection bucco-dentaire et/ou cervico-faciale. La douleur doit être
traitée par des antalgiques.
Une antibiothérapie n'est pas justifiée chez le sujet présumé sain dans les pathologies
suivantes : caries, pulpites aiguës et chroniques, gingivites communes, abcès parodontaux,
alvéolites simples, accidents d'éruption des dents temporaires.
Une antibiothérapie n'est pas justifiée chez le sujet à risque infectieux dans les traitements des
caries de l'émail et de la dentine.
Il est recommandé de favoriser le choix d'un antibiotique ayant le moins d'effets secondaires.
Le choix des antibiotiques doit être adapté au terrain de l’individu. Ce choix doit tenir compte
des thérapeutiques associées, en particulier les anticoagulants. Les femmes enceintes ou
allaitantes, les personnes âgées doivent faire l'objet de précautions particulières en matière de
prescription d'antibiotiques. En cas d’allergie survenant en cours de traitement, il est
indispensable de changer de classe d’antibiotique.
Il est recommandé de favoriser le choix d'un antibiotique à spectre étroit pour éviter
l'émergence des souches bactériennes résistantes.
En fonction de leur spectre d'activité, il est recommandé d'utiliser en première intention soit les
pénicillines, soit les synergistines, soit les nitro-imidazolés en association, soit les macrolides.
Il n'y a pas lieu d'utiliser une association pénicilline A - acide clavulanique en première
intention pour les infections dentaires rencontrées en pratique quotidienne chez le sujet
présumé sain.
En cas d’échec du premier traitement antibiotique constaté par la persistance des signes
cliniques, il est recommandé de changer l’antibiotique après 48 heures et de prescrire un
antibiotique d'une autre classe thérapeutique ou un antibiotique de deuxième intention.
Une antibiothérapie peut être instaurée en relais après une antibioprophylaxie lorsqu'un foyer
infectieux local subsiste après l'acte.
Tout acte pouvant provoquer une effraction et/ou un saignement au niveau de la muqueuse
buccale et/ou de la gencive doit faire l'objet de précautions toutes particulières chez le sujet à
risque infectieux. L'antibioprophylaxie est obligatoire.
INTRODUCTION
"Certaines des propositions faites par le groupe de travail ne sont pas conformes aux mentions légales de
l'Autorisation de Mise sur le Marché. Cet état de fait résulte du refus de certains dossiers, ou de
l'absence de demande d'AMM par certains laboratoires pharmaceutiques, ou de l'inexistence d'études de
qualité apportant des preuves cliniques. Le caractère non contraignant pour le prescripteur des libellés
d'AMM (et bien qu'ils le soient pour les firmes pharmaceutiques), rend compte de cette situation. Le
groupe de travail préconise qu'une mise à niveau des mentions légales des produits proposés dans les
recommandations et consensus, et largement utilisés par les professionnels soit envisagée".
2. Pour quelles chirurgies et pour quels actes en odontologie et en stomatologie l'antibioprophylaxie est
elle indiquée ?
- chez le sujet présumé sain,
- chez le sujet à risque infectieux.
Pour répondre à ces trois questions, le groupe de travail a suivi la démarche suivante :
PRÉAMBULE
Une seule méta-analyse a été identifiée dans la littérature (5) sur l'utilisation des cyclines dans la
parodontite chronique de l'adulte. Cette méta-analyse est citée dans les revues générales consultées sur le
même sujet (6, 7). Cette méta-analyse a identifié 45 articles dans la base de données Medline, et en a
éliminé 32 de score méthodologique insuffisant. 13 articles dont 9 essais randomisés ont été inclus dans
cette méta-analyse. Le score moyen de qualité des protocoles était de 0,27 +/- 0,19 (échelle de score de
0 à1); le score moyen de qualité de l'analyse des résultats était de 0,31 +/- 0,11 (échelle de score de 0
à1). Malgré cette qualité méthodologique insuffisante, les auteurs ont réalisé la méta-analyse et ont conclu
que les résultats publiés ne démontraient pas que l'utilisation des tétracyclines par voie générale apportait
un avantage aux actes bucco-dentaires réalisés dans la maladie parodontale.
Les revues de la littérature sont nombreuses, et ont été consultées. Elles constituent des opinions
d’auteurs, et n’ont que peu de preuves. Par exemple, la revue générale d'Ellen (7) est documentée par de
nombreux essais souvent ouverts avec un petit nombre de malades. L’auteur reconnaît cette situation : “
Malheureusement, la littérature en parodontologie a probablement plus de revues sur la thérapeutique
antimicrobienne systémique que d’essais contrôlés randomisés méthodologiquement bien faits. Du fait de
ces niveaux faibles de preuve, comprenant un seul essai randomisé, des essais ouverts de pouvoir
insuffisant, des essais sur des malades dont la maladie pouvait être quiescente, ou des séries de cas ont
souvent été utilisés pour justifier diffférents produits ou protocoles.”(7)
Chaque article a été analysé à l'aide d'une grille, avec pour premier objectif la validation de la
méthodologie de l'étude. Aucune référence ne correspondait aux critères de qualité proposés par
l'ANDEM (8). Elles correspondent toutes à des niveaux faibles de preuve scientifique. Aucun article n'a
permis d'obtenir des arguments basés sur des preuves scientifiques pour la prescription d'antibiotiques.
Par exemple un article de Bain, 1994 (9), de bonne qualité méthodologique a été analysé. La
méthodologie précisait les critères d'inclusion, l'étude était comparative contre placebo, il y avait un
échantillonage suffisant (189 malades) avec peu de sorties d'étude (4 malades), une analyse statistique
adaptée et les questions étaient correctement formalisées. Sur les 4 critères de jugement, un seul critère a
montré une signification statistique, mais le résultat observé n'avait peut être pas de pertinence clinique.
Cette étude n'a pas apporté une preuve scientifique suffisante. Elle a néanmoins été citée dans des revues
générales, avec d'autres études, comme apportant des preuves scientifiques (7). L'auteur de cette revue
générale (Dr Ellen, Toronto) a été consulté et a bien confirmé que les preuves étaient très faibles.
Les réponses aux différentes questions posées par le groupe de travail n’ont pu être basées
que sur très peu d’articles de la littérature. Le groupe de travail, confronté à cette situation, a
élaboré une stratégie thérapeutique basée sur des avis d'experts préalablement publiés, et sur
un accord professionnel issu de la pratique clinique.
Dans le cadre de la convention médicale, la RMO 1993-II "Prescription des antibiotiques en pratique
courante" (Arrêté du 3 Mars 1995 portant approbation d'un avenant à la convention nationale des
médecins, JO du 5 Mars 1995), s'applique aux infections ORL et respiratoires. Le libellé de cette RMO
est le suivant :
Elles concernent :
- les infections aiguës saisonnières présumées virales que sont les rhinites, rhinopharyngites, bronchites aiguës,
trachéites et laryngites, lorsqu'elles sont justiciables d'une antibiothérapie ;
- les angines non récidivantes ;
- les pneumopathies aiguës chez l'adulte sain.
Le groupe de travail, en l'absence de preuve scientifique, sur la base d'un accord professionnel
a jugé que les alinéas 1, 2, 3, 4 et 5 étaient applicables aux infections en odontologie et
stomatologie.
Pour la prescription d'antibiotiques, le groupe s'est appuyé sur le dictionnaire VIDAL 1996 et le Guide
National de Prescription 1996. Il a considéré d'autre part qu'il existait des consensus de microbiologie.
Tant qu'il n'y aura pas des études randomisées, prospectives, comparatives, avec une bonne qualité
méthodologique, indépendantes des financements industriels, il ne sera pas possible de proposer des
recommandations avec un bon niveau de preuve.
I. TERMINOLOGIE
1. ANTIBIOTHÉRAPIE
Les antibiotiques sont destinés à traiter les infections bactériennes. Un diagnostic de certitude, ou de forte
présomption d'infection bactérienne, est un préalable à la prescription d'un antibiotique.
La prescription de molécule de première intention concerne les antibiotiques à prescrire dans un premier
temps.
La prescription de molécule deuxième intention concerne les antibiotiques à prescrire dans un deuxième
temps après échec de la première intention.
Elle concerne l'administration d'antibiotiques avant la contamination bactérienne potentielle du fait d'une
situation à risque. Elle a pour but de réduire la fréquence et la gravité du risque infectieux. Pour être
efficace en prophylaxie la molécule doit être présente sur le site avant la réalisation du geste contaminant.
Son utilité cesse dès lors que le risque de contamination cesse.
Elle s'adresse essentiellement à la chirurgie de classe II, chirurgie propre contaminée de la classification
d'Altemeier (annexe 1).
Les règles de l'antibioprophylaxie ont été proposées par un groupe de travail de l'ANDEM en 1995
(14). Les recommandations de ce groupe sont en annexe 2.
Le choix de l'antibiotique est fait sur plusieurs critères :
• efficacité sur les germes potentiellement contaminants,
• diffusion à concentration efficace dans le site tissulaire concerné,
• administration à posologie correcte avant le geste,
• le moins d'effets secondaires possibles.
Ces critères supposent une connaissance épidémiologique de la nature des germes contaminants et de
leur sensibilité aux antibiotiques.
Un antibiotique doit assurer une concentration "efficace" au niveau du site infectieux pendant une période
de temps adéquate.
• L'émergence de souches résistantes : elle doit être évitée par une politique de réserve (utilisation
réservée des nouvelles molécules). Un groupe de travail de l'ANDEM sur "le bon usage des
antibiotiques à l'hôpital" a étudié l'émergence des résistances (15). Les relations entre la prescription
d'antibiotique en pratique de ville et l'émergence de la résistance bactérienne ne sont pas établies
parce qu'il est difficile d'effectuer des études épidémiologiques en ville et que peu d'examens
microbiologiques y sont pratiqués.
des prescriptions dans des domaines qui dépassent ses connaissances, son expérience et les moyens dont
il dispose".
Deux paramètres de laboratoire permettant de mesurer la sensibilité des germes aux antibiotiques :
Un antibiotique bactéricide est un antibiotique qui tue les bactéries (CMI = CMB). Un antibiotique
bactériostatique est un antibiotique qui inhibe ou ralentit la croissance bactérienne, l'élimination des
bactéries étant ensuite assurée par les défenses naturelles de l'organisme (CMI < CMB).
Des études cliniques randomisées prospectives comparant des durées différentes sur une large population
de malades pourraient apporter des éléments de réponse. Le groupe n'en a pas trouvé. La durée du
traitement doit tenir compte de l'évolution de l'infection et du terrain du patient.
La remise en cause des schémas thérapeutiques va toujours dans le sens d'une diminution de la durée du
traitement antibiotique.
La durée d'un traitement antibiotique accroît le risque thérapeutique (rapport tolérance-efficacité), la
pression de sélection sur la flore bactérienne et l'émergence de souches multi-résistantes.
Les critères de guérison d'une infection bactérienne sont parfois difficiles à établir (négativation des
prélèvements, apyrexie, absence de rechute à l'arrêt du traitement).
La localisation de l'infection et l'état des défenses immunitaires peuvent modifier la réponse au traitement.
L'arrêt d'une antibiothérapie est plus souvent déterminé par des critères de guérison cliniques
que par la négativation des prélèvements bactériologiques.
L'association de deux antibiotiques est justifiée dans certaines infections graves (endocardites,
septicémies à bacilles Gram -, Gram +....). Une synergie d'action peut être observée par l'association de
deux antibiotiques (la synergie est toujours obtenue si les deux antibiotiques bactéricides ont un
mécanisme d'action différent, par exemple bêta-lactamines et aminosides).
Une addition des actions antibiotiques est obtenue par l'association de deux antibiotiques (bétalactamines
et fluoroquinolones). Un antagonisme des actions antibiotiques peut être observé par l'association de
deux antibiotiques.
Les associations d'antibiotiques risquent : d'augmenter les effets secondaires, d'aboutir à un échec par
antagonisme d'action et d'augmenter le risque écologique.
L'omnipraticien doit connaître les bases pharmacocinétiques nécessaires pour adapter l'antibiothérapie. Il
doit connaître les données mentionnées dans l'autorisation de mise sur le marché des antibiotiques.
L'antibiotique doit être efficace au site de l'infection. Au niveau du foyer infectieux, la concentration
tissulaire doit être au moins égale à la CMI et si possible à la CMB pour le germe identifié ou suspecté.
Les paramètres pharmacocinétiques des antibiotiques doivent être connus.
* Résorption
Pour l'obtention d'un effet systémique, l'utilisation de la voie orale nécessite une absorption du principe
actif par les muqueuses digestives. Certains antibiotiques non résorbés au niveau du tube digestif doivent
être utilisés par voie parentérale si une action systémique est souhaitée.
* Biotransformation et élimination
La majorité des antibiotiques est métabolisée en métabolites actifs ou inactifs avant d'être éliminée par
voie biliaire, fécale, ou urinaire.
La connaissance des effets indésirables des interactions médicamenteuses est indispensable pour
prescrire une antibiothérapie à bon escient. Toutes ces données sont spécifiées dans le "résumé des
caractéristiques du produit" de l'Autorisation de Mise sur le Marché. Ces données sont reprises dans le
dictionnaire Vidal.
* Insuffisance rénale
La plupart des antibiotiques sont éliminés de façon prédominante ou exclusive par voie rénale.
L'insuffisance rénale peut être responsable d'une accumulation du produit avec risques toxiques extra-
rénaux. Les posologies doivent être adaptées en fonction du degré d'insuffisance rénale. Les dosages
sériques d'antibiotiques peuvent être utiles.
*Insuffisance hépatique
Il est important d’utiliser de préférence des produits peu ou non métabolisés, d’éviter les produits
hépatotoxiques, et de diminuer la posologie des antibiotiques fortement métabolisés et ayant une
élimination biliaire importante.
* Allergie
* Nouveaux-nés et enfants
Seuls les bêta-lactamines et les macrolides peuvent être employés à tous les stades de la grossesse, si une
prescription antibiotique est réellement justifiée.
* Personnes âgées
La pharmacocinétique des antibiotiques diffère de celle du sujet jeune. Des recommandations spécifiques
chez la personne âgée de plus de 70 ans ont été proposées par un groupe de travail de l'ANDEM (16).
Ces recommandations ont été résumées en 10 points (voir annexe 3).
Un antibiotique est défini par son spectre, c'est à dire par le nombre d'espèces bactériennes sur lesquel il
exerce une action bactéricide ou bactériostatique. Le spectre est d'autant plus large que le nombre
d'espèces bactériennes sensibles à cet antibiotique est grand. Chaque fois que cela est possible, il faut
donner la priorité à l'utilisation d'un antibiotique à spectre étroit, et limiter l'utilisation des antibiotiques à
spectre large, fortement inducteurs de résistances.
Aucune donnée de la littérature ne nous permet de conclure sur les problèmes de résistance bactérienne
en odontologie et stomatologie. Le groupe de travail n'a pas identifié d'articles de qualité méthodologique
suffisante sur ce sujet en odontologie et stomatologie.
Les antibiotiques à spectre large peuvent rompre l'équilibre en détruisant la flore de barrière, surtout aux
niveaux cutané et digestif. Les antibiotiques à spectre large sont dangereux pour la flore intestinale, car ils
sont inducteurs de résistances plasmidiques par pression de sélection, d'où le risque non négligeable de
prolifération de bactéries multirésistantes à potentiel pathogène. La résistance peut être :
•bactériologique :
une résistance bactérienne est définie par une élévation de la CMI au delà du seuil de la concentration
critique définie chaque année lors de la conférence de consensus de la Société Française de
Microbiologie. Un germe est devenu résistant lorsqu'il peut survivre au contact d'une concentration
antibiotique habituellement efficace, ce qui ne signifie pas que l'antibiotique soit devenu inefficace. Il existe
des paliers de niveaux dans cette résistance bactériologique. Lorsque la tolérance l'autorise, des
posologies plus fortes permettent de surmonter certains paliers.
•clinique :
une résistance (ou un échec clinique) est définie par une impossibilité d'atteindre au niveau du foyer
infectieux une concentration antibiotique suffisante alors que l'antibiotique est adapté.
•favorise la prolifération des germes déjà résistants, en détruisant les germes sensibles (ce phénomène
est communément appelé "pression de sélection" des antibiotiques sur la flore bactérienne de
l'environnement),
•crée de nouveaux germes résistants par transfert de plasmides à d'autres bactéries, y compris des
bactéries saprophytes (tube digestif),
•exerce une pression favorisant le transfert de plasmides.
La multirésistance des bacilles Gram négatif et des staphylocoques est à l'origine d'infections et de
surinfections posant de graves problèmes thérapeutiques. Il existe une corrélation entre la consommation
d'antibiotiques et la fréquence des résistances à ces mêmes antibiotiques.
Il n'a pas été réalisé de recherche de littérature concernant les sujets à risque. Il ne semble pas
exister dans la littérature de référence scientifique faisant état de graduation de risque
infectieux possible.
Le groupe de travail a composé la liste des sujets à risque infectieux. Il a proposé de dissocier
le risque en deux niveaux :
- le risque A correspondant à un risque de surinfection identifiée localement et/ou de
surinfection générale;
- le risque B correspondant à une surinfection liée à une localisation secondaire de la
bactérie, et à l'origine d'un nouveau foyer infectieux situé à distance du lieu de l'acte
dentaire réalisé.
Cette classification ne présente pas un risque gradué et peut-être adaptée suivant le terrain du
patient et/ou la sévérité de la pathologie.
La liste des sujets à risque composée par le groupe de travail n'est pas exhaustive.
Ce sont les sujets présumés sains sans facteur de risque, ni terrain particulier.
Les patients opérés de pontage aorto-coronarien, de shunt gauche-droit sans communication résiduelle,
les porteurs de stimulateur cardiaque ou de défibrillateur implantable ne constituent pas un groupe à
risque d’EI. Les manoeuvres modernes de cardiologie interventionnelle (valvuloplastie percutanée,
prothèses endocoronaires, etc) et les affections vasculaires périphériques ne nécessitent pas
d’antibioprophylaxie particulière.
• Les pathologies associées non contrôlées : (exemple : le diabète, insuffisance rénale et/ou
hépatique, sujets ayant des infections chroniques, bactériennes et fongiques, etc...)
• Les sujets dénutris : personnes alitées, déshydratées, en situation de précarité sociale, toxicomanes,
éthyliques.
Les tableaux 1 à 4 ont été extraits des recommandations de la cinquième conférence de consensus en
thérapeutique anti-infectieuse 1992 (1). D'autres sources documentaires ont été analysées et ont permis
de renforcer ces recommandations (2, 3, 17, 18).
TABLEAU 2 : Gestes nécessitant une antibioprophylaxie de l'endocardite infectieuse chez les cardiaques à
risque dans le domaine bucco-dentaire
La cavité buccale est la porte d’entrée principale des EI. Certaines EI sont la conséquence d’une
infection gingivo-parodontale qui donne lieu à une bactériémie spontanée. Leur prophylaxie consiste en
une hygiène bucco-dentaire rigoureuse.
En France 130 à 160 cas annuels d’EI (dont 30 décès environ) surviendraient à la suite d’une
intervention dans la cavité buccale, chez des cardiaques à risque d’EI. Chez ces patients, en dépit de la
rareté des données bibliographiques, il paraît raisonnable aux membres du jury de formuler les
recommandations suivantes :
* Chez les patients à risque d’EI, les traitements radiculaires peuvent être entrepris à trois conditions :
s’ils sont réalisés sous champ opératoire étanche (digue), quand la totalité de l’endodonte est aisément
accessible, en une seule séance. Si ces conditions ne sont pas remplies, l’extraction est recommandée.
Les soins parodontaux superficiels (détartrage) sont conseillés ; les implants et la chirurgie parodontale
sont déconseillés.
* Chez les patients à haut risque d’EI, les pulpopathies, les parodontopathies et les traumatismes
nécessitent l’extraction. Les prothèses sur dents à dépulper, les implants et la chirurgie parodontale sont
formellement déconseillés.
* Lors de la préparation à une chirurgie de remplacement valvulaire, les malades entrent dans la catégorie
à haut risque d’EI ; seules seront conservées les dents pulpées ou présentant un traitement
endodontique parfait, sans élargissement desmodontal, remontant à plus d’un an, et au parodonte sain.
Toutes les autres dents dépulpées dont le traitement endodontique est incomplet, les dents dont le
support parodontal est pathologique, les racines et apex persistants seront extraits au moins 15 jours
avant l’intervention cardiaque .
TABLEAU 3 : Antibioprophylaxie de l'endocardite infectieuse lors de soins dentaires et d'actes portant sur
les voies aériennes supérieures - soins ambulatoires
TABLEAU 4 : Antibioprophylaxie de l'endocardite infectieuse lors de soins dentaires et d'actes portant sur
les voies aériennes supérieures - anesthésie générale
]
bêta-lactamines
ou teicoplanine pas de 2e dose
400 mg IV (directe)
Posologies pédiatriques : amoxicilline 50 mg/kg IV avant, 25 mg/kg per os 6h plus tard ; vancomycine
20 mg/kg (maximum 1 g) ; teicoplanine : pas encore d'A.M.M. chez l'enfant.
Concernant l’antibioprophylaxie :
En l'absence de preuves scientifiques, le groupe de travail a proposé, par accord professionnel fort, une
classification des pathologies en relation avec la prescription d'antibiotiques. Il n'a pas tenu compte des
lésions tumorales.
1- non justifiée,
2- possible-difficile à déterminer sans preuve scientifique, études à prévoir,
3- recommandée par accord professionnel fort - intérêt clinique,
4- recommandée avec preuve scientifique et/ou conférence de consensus sur
l’antibiothérapie,
4*- recommandée avec preuve scientifique ou conférence de consensus sur
l’antibioprophylaxie,
5 - geste contre-indiqué chez le sujet à risque A et/ou B.
Les sujets ont été classés en sujets présumés sains ou à risque infectieux. Le risque infectieux
local et/ou général a été appelé risque A; le risque infectieux à distance (localisation
secondaire) a été appelé risque B.
ANTIBIO- ANTIBIOTHÉRAPIE
THÉRAPIE SUJET À RISQUE
PATHOLOGIES SUJET INFECTIEUX
PRÉSUMÉ SAIN
LOCAL/GÉNÉRAL A DISTANCE
A B
1- Les caries
• Email 1 1 1
• Dentine 1 1 1
2- Les pulpopathies et complications
périradiculaires
• Pulpopathie
- pulpite transitoire réversible 1 1 1
- pulpite aiguë et chronique irréversible 1 2 2
• Complications de la pathologie pulpaire
- avec lésions périradiculaires (parodontite
apicale)
- aiguë (abcès périapical) 2 3 4*
- chronique (granulome, kyste radiculo- 2 2 2
dentaire) 2 3 4*
• Nécrose pulpaire
3- Les traumatismes alvéolo-dentaires
• Simple 2 2 2
• Compliqué avec effraction de muqueuse et/ou 2 3 4*
osseuse associée
4- Maladies parodontales
• Gingivite commune 1 2 2
• Gingivite associée à des maladies systémiques *** 2 2
• Gingivite associée à la prise de médicaments *** 2 2
• Gingivite ulcéro-nécrotique (GUN) 3 3 4*
• Parodontites à début précoce
- prépubertaire 3 3 4*
- juvénile 3 3 4*
- parodontite à progression rapide 3 3 4*
• Parodontite de l'adulte 2 3 4*
• Parodontite réfractaire 3 3 4*
• Abcès parodontal 1 3 4*
5- Accidents d'éruption dentaire
• dent temporaire 1 2 2
• dent permanente (péricoronarite) 3 3 4*
Légende tableau
1 = non justifiée
2 = possible-difficile à déterminer sans preuves scientifiques, études à prévoir
3 = recommandée par accord professionnel fort - intérêt clinique
4 = recommandée avec preuve scientifique et/ou conférence de consensus sur l’antibiothérapie
4 * = recommandée avec preuve scientifique ou conférence de consensus sur l’antibioprophylaxie
5 = geste contre-indiqué chez le sujet à risque A et/ou B
TABLEAU 5 (suite et fin) : Indications de l'antibiothérapie selon les pathologies et le sujet présumé sain ou
à risque infectieux; propositions de classification par le groupe de travail
ANTIBIO- ANTIBIOTHÉRAPIE
THÉRAPIE SUJET À RISQUE
PATHOLOGIES SUJET INFECTIEUX
PRÉSUMÉ SAIN
LOCAL/GÉNÉRAL A
DISTANCE
A B
6- Cellulites
• Aiguë circonscrite 3 3 4*
• Aiguë diffusée 3 3 4*
• Chronique 2** 3 4*
• Diffuse 3 3 4*
• Actinomycose cervico-faciale 3 3 4*
7- Ostéïte
• Alvéolite sèche 1 3 3
• Alvéolite suppurée 3 3 3
• Ostéïte (maxillomandibulaire) 4 4 4
• Ostéo-radionécrose 4 4 4
8- Stomatites bactériennes 3 3 4*
9- Infections bactériennes des glandes salivaires
• Sous-maxillites
• Parotidites 3 3 4*
3 3 4*
10- Pathologies associées aux implants dentaires
Lésions péri-implantaires inflammatoires et/ou
infectieuses (“Péri-implantites“)
• Précoces, avant mise en charge de l'implant
dentaire (4 à 6 mois post opératoire)
• Tardives, après mise en charge de l'implant 2 3 4*
dentaire (> 4 à 6 mois)
2 3 4*
Légende tableau
1 = non justifiée
2 = possible-difficile à déterminer sans preuves scientifiques, études à prévoir
3 = recommandée par accord professionnel fort - intérêt clinique
4 = recommandée avec preuve scientifique et/ou conférence de consensus sur l’antibiothérapie
4 * = recommandée avec preuve scientifique ou conférence de consensus sur l’antibioprophylaxie
5 = geste contre-indiqué chez le sujet à risque A et/ou B
En l'absence de preuve scientifique, le groupe de travail a proposé, par accord professionnel fort, une
classification des actes et des gestes à risque infectieux en relation avec la prescription d'antibiotiques
(tableau 6). Ces actes et gestes à risque ont été classés en fonction des sujets présumés sains et des
sujets à risque infectieux. Les sujets ont été classés en sujets présumés sains ou à risque
infectieux. Le risque infectieux local et/ou général a été appelé risque A; le risque infectieux à
distance (localisation secondaire) a été appelé risque B.
TABLEAU 6 : Indication de l'antibioprophylaxie selon des actes à risque chez le sujet sain ou à risque A et
B proposée par le groupe de travail.
7- Orthopédie dento-faciale
7-1- Traitement en orthopédie dento-faciale non oui Sans objet
7-2- Chirurgie préorthodontique des dents incluses
ou enclavées non oui 3 3 5
Légende du tableau
1 = non justifiée
2 = possible- difficile à déterminer sans preuves scientifiques, études à prévoir
3 = recommandée par accord professionnel fort - intérêt clinique
4 = recommandée avec preuve scientifique et/ou conférence de consensus
4* = recommandée avec preuve scientifique ou conférence de consensus sur l’antibioprophylaxie
5 = geste contre-indiqué chez le sujet à risque A et/ou B
L'écosystème buccal est constitué d'une flore mixte complexe. Le groupe de travail a utilisé les ouvrages
de Boy-Lefèvre et coll (19), Mouton et coll (20) et Sanford et coll (21), sur quelques articles : Dubreuil
et coll (22), Mouton (23) et Labbé (24) et les nomenclatures référencées de Bruckner et coll (25) et
Summanen (26) pour proposer une liste (tableau 7). La littérature n'a pas permis de mettre en évidence de
façon précise les germes impliqués dans les cellulites et les ostéites.
TABLEAU 7 : Liste des bactéries impliquées dans les affections en odontologie et stomatologie,
proposition du groupe de travail. Quels sont les germes suspectés pathogènes dans les pathologies en
odontologie et en stomatologie (liste non exhaustive) ?
Les caries
Pathologies pulpaires
Pathologies parodontales
Le spectre d'activité des molécules d'antibiotiques a été étudié en fonction de la flore bactérienne
habituellement rencontrée en milieu buccal et pouvant présenter une pathogénicité dans certaines
situations. Les renseignements sont donnés à titre indicatif pour une base de réflexion pour le choix des
molécules antibiotiques (10-13, 20, 21, 25-29).
Le tableau 8 est non exhaustif pour la flore bactérienne et les molécules d'antibiotiques.
Bacille Gram+
Bacille Gram-
Leptotrichia ? ? ? ? ? ? ? ? non
autres bacteroïdes oui/non oui/non oui oui non? non ? oui? non
Wolinella recta ? ? ? ? ? ? ? ? ?
Cocci Gram -
Cocci Gram+
Streptococcus oui oui oui non oui oui/non oui oui oui
Pneumococcus oui/non oui/non oui/non non oui/non oui/non? oui/non oui oui
Enterococcus non oui oui non oui/non non? non oui/non oui
Staphylococcus non non oui/non non oui/non oui/non? oui/non oui oui
Coccobacille G-
Actinobacillus
actinomycetem ? oui oui ? ? ? ? ? ?
comitans
Ce tableau donne les molécules les plus fréquemment prescrites selon la littérature et les
molécules référencées dans les consensus. Les antibiotiques retenus ne répondent pas à des
particularités de pathologies, la littérature n'ayant pas été recherchée par pathologies. Il tient compte des
données du dictionnaire Vidal et du guide national de prescription.
Le tableau 9 présente une sélection de famille d'antibiotiques en fonction des critères indiqués. Le choix
de la molécule pourra être adapté à la pathologie dentaire. Le praticien doit adapter la prescription de
l'antibiotique en fonction de son spectre d'activité sur les germes en cause dans la pathologie et il doit
tenir compte d'un critère de gravité pour la prescription.
Deux articles ont été analysés sur la prescription des quinolones et 3 pour les céphalosporines mais ces
médicaments n'ont pas d'indication en stomatologie, il n'y a pas lieu de les prescrire si on se rapporte à
leur spectre d'activité.
Beaucoup d'études cliniques ont été réalisées sur l'efficacité des antibiotiques dans les pathologies
dentaires, aucune ne répond aux critères recevables de la méthodologie. Le Guide National de
Prescription ne comporte pas de rubrique odontologie, seule une rubrique stomatologie figure et elle ne
comporte pas d'antibiotiques.
VII.PROPOSITIONS FUTURES
- la réalisation d'études cliniques pour déterminer les posologies et les durées de traitement pour les
antibiotiques en odontologie et stomatologie,
- que des groupes de travail analysent la littérature scientifique dans les domaines non abordés dans ce
texte (associations avec d’autres antibiotiques et/ou des anti-inflammatoires, antibiothérapie chez
l’enfant),
ANNEXE I
Taux d’infection
Type de chirurgie Type d’intervention Sans Avec
antibiotique antibiotique
ANNEXE II
L’antibioprophylaxie doit être réservée aux interventions associées à une fréquence élevée d’infection
post-opératoire, ou aux interventions, dont les complications, sont rares, mais graves.
L’antibioprophylaxie doit être de courte durée, si possible limitée à la période per-opératoire, 24 heures
parfois, jamais plus de 48 heures.
Même lorsque des drains ou cathéters restent en place, il n’y a pas de bénéfice démontré à prolonger
l’antibioprophylaxie, ni à pratiquer des réinjections lors de leur ablation.
L’antibiotique sélectionné doit être actif sur les bactéries les plus fréquemment responsables d'infections
du site opératoire. Le principe est de préférer les antibiotiques ne favorisant pas rapidement l'émergence
de résistance bactérienne.
L’antibiotique devra atteindre des concentrations tissulaires supérieures aux CMI (concentation minimale
inhibitrice) vis-à-vis des germes habituellement responsables d’infections post-opératoires au site de
l’incision.
Le risque infectieux associé aux actes opératoires réalisés par endoscopie (à l'exception des malades
ayant une cardiopathie à risque d'endocardite infectieuse), et en particulier la cœliochirurgie, n’a pas fait
l’objet d’une évaluation suffisante pour permettre de préconiser des attitudes spécifiques.
ANNEXE III
1. La prescription médicamenteuse après 70 ans impose de connaître les antécédents du malade, ses maladies en cours et ses facteurs de
risque. Il est nécessaire de hiérarchiser les objectifs thérapeutiques en prenant en compte le pronostic vital et fonctionnel, et la qualité de vie.
Les objectifs thérapeutiques doivent être clairs pour le médecin qui les expliquera au malade et si nécessaire à son entourage. Il importe en
particulier de bien séparer ceux qui visent au traitement d’une maladie aiguë transitoire de ceux qui visent au traitement d’une maladie
chronique.
2. Avant de prescrire, il faut connaître les antécédents thérapeutiques et les traitements en cours :
• demander au malade d’apporter les ordonnances des différents prescripteurs;
• s’enquérir des médicaments consommés, y compris par l’automédication qui doit être systématiquement recherchée sans omettre les
pommades et les collyres; les médicaments en vente libre comme les antalgiques à visée anti-inflammatoire, l’aspirine, les laxatifs,
etc...doivent être particulièrement recherchés;
• apprécier la consommation d’alcool et de tabac;
• pour éviter le double emploi et le risque thérapeutique additif, repérer tous les médicaments qui appartiennent à la même classe
thérapeutique, ou qui contiennent le même principe actif, ou qui ont des propriétés pharmacologiques communes en relation ou non avec
l’effet thérapeutique recherché (anticholinergiques, neuroleptiques dits ”masqués”etc...)
3. Pour prescrire , il est nécessaire :
• de connaître le poids des malades pour adapter la posologie (ex. : théophylline, digoxine)
• de rechercher une déshydratation et/ou une dénutrition.
• de connaître la fonction rénale et d’adapter la posologie des médicaments à élimination urinaire quand elle est altérée :
- la détermination de la créatinine sérique ne suffit pas : une créatininémie normale au grand âge ne signifie pas que la fonction rénale soit
normale car la production musculaire de créatinine diminue dans la même proportion que la filtration glomérulaire (en moyenne 40% après 80
ans).
- la fonction rénale peut être valablement estimée par la détermination de la clairance de la créatinine à l’aide de la formule de Cockcroft ou par
le nomogramme de Kampman; ces deux outils d’évaluation de la fonction rénale devraient être insérés dans le dossier médical;
- l’estimation de la clairance de la créatinine doit être faite avant la prescription et, de plus, répétée lors d’un épisode aigu ou annuellement;
- de rechercher une hypotension orthostatique en prenant la tension artérielle couché puis debout (1, 3 et 5ème minutes) et de modifier
l’ordonnance si cette anomalie est mise en évidence.
4. Il est nécessaire de s’assurer de l’aptitude du malade à comprendre et à utiliser le traitement prescrit :
- il convient d’évaluer l’autonomie en particulier manuelle et dépister d’éventuelles troubles de la vision.
- il convient de s’assurer que le malade a compris les objectifs et les modalités de la prescription.
- en cas de difficultés motrices ou psychiques, une aide adaptée sera proposée (pilulier, assistance d’une tierce personne pour
l’administration des médicaments).
5. Comme à tout âge, il faut vérifier que les associations prescrites ne provoquent pas d’interactions médicamenteuses à incidence clinique en
se référant au fascicule annexé au dictionnaire Vidal.
6. Au moment de prescrire, il faut :
- prendre des précautions particulières pour les médicaments à marge thérapeutique étroite (digoxine, théophylline, anti-vitamine K,
sulfamides hypoglycémiants, anti-convulsivants, etc...), et pour les classes thérapeutiques ayant un impact sur les fonctions cognitives et qui
risquent de provoquer une somnolence, une confusion ou des troubles de la coordination et du tonus musculaire (risque de chute);
- penser à la présentation du médicament : éviter les gouttes qui exposent à des erreurs de comptage (proscrire l’utilisation simultanée de deux
médicaments actifs sous forme de gouttes), les formes galéniques peu pratiques (suppositoires);
- penser à des horaires faciles à mémoriser adaptés à la vie du malade et à la pharmacocinétique du médicament;
- préférer les médicaments à durée d’action courte et éviter les doses de charge;
- rédiger l’ordonnance en détaillant l’horaire des prescriptions.
7. La prescription d’un nouveau médicament nécessite que l’on prenne en compte l’ensemble des traitements en cours. Une concertation
entre les différents prescripteurs est nécessaire.
Le carnet médical de suivi est un outil utile à cet effet et devrait être étendu à l’ensemble des prescriptions des personnes âgées de plus de 70
ans.
8. Lors du 1er traitement de deux maladies ou plus, les prescriptions inscrites sur le dossier médical de suivi (qui a un caractère légal à partir
du 1 janvier 1995) doivent être regroupées sur une seule fiche de synthèse et écrites de manière très lisible avec un calendrier de prescription
expliqué au malade. Le traitement doit être expliqué à l’entourage.
9. Chez un sujet âgé de plus de 70 ans, déjà soumis à une prescription plurimédicamenteuse (plus de 2 thérapeutiques), il convient d’éviter
l’addition de médicaments, dont l’efficacité reste à établir, et identifiés dans le dictionnaire Vidal par les mentions : "proposé dans", "utilisé
dans", "utilisé comme".
10. Chez un sujet âgé de plus de 70 ans, une réévaluation pluriannuelle de toutes les thérapeutiques prescrites doit être faite. Cette
réévaluation périodique doit éviter l’utilisation excessivement prolongée de certains médicaments, et simplifier les ordonnances, afin
d’augmenter l’observance des traitements indispensables par les malades.
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Chapitre 4
L’ACTE CHIRURGICAL
DANS LE TRAITEMENT
DE LA PARODONTITE DE L’ADULTE
GROUPE DE TRAVAIL
GROUPE DE LECTURE
1. Thérapeutiques chirurgicales :
Periodontal treatment,
Periodontal surgery,
Access flap,
Modified Widman flap,
Modified Kirkland flap,
Coronally / apicaly repositioned flap,
Flap operation,
RECOMMANDATIONS ET RÉFÉRENCES
La prise en charge d'un patient adulte ayant des signes de parodontite de l’adulte (excluant
l'urgence) comprend :
2°) L'examen radiographique se réalise par un bilan "long cône" selon la technique de la
téléradiographie intrabucale (TIB) avec des radiogrammes rétro-alvéolaires et rétro-
coronaires.
La radiographie panoramique n'est pas suffisante.
L'examen par tomodensitométrie n'est pas indiqué.
4°) Une thérapeutique basale initiale, étiologique, non chirurgicale, consiste en l'ablation la
plus complète possible des dépôts bactériens mous (plaque dentaire) et minéralisés (tartre)
en situation supra et sous-gingivale, afin de réduire l'inflammation gingivale.
La chirurgie parodontale est contre-indiquée lorsque le contrôle de plaque, par le patient, est
insuffisant.
L'acte chirurgical reste indiqué pour traiter une poche parodontale d'une profondeur supérieure
ou égale à 3 mm, et dont le sondage provoque le saignement.
Pour les dents monoradiculées ayant des lésions résiduelles de profondeur moyenne, comprises
en 4 mm et 6 mm, les méthodes chirurgicales et non chirurgicales donnent des résultats
équivalents.
traitement des lésions complexes, difficiles d'accès, inter-radiculaires ou en rapport avec une
anatomie radiculaire tourmentée.
La maintenance peut aussi représenter un traitement palliatif pour des patients dont l'atteinte
parodontale se traduit par des lésions très avancées ou bien pour des patients ne pouvant
bénéficier d'un traitement chirurgical.