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CONTRIBUTION A L’ÉTUDE
DE
ritESESTiÉE
Charles DELBÈ
né à REIMS (Marne) le 24 Juin 1887
CONTRIBUTION A L’ÉTUDE
DE
FJkB
Charles DELBË
né à REIMS (Marne) le 24 Juin 1887
LYON
Imprimerie BOSC Frères & R10U
41, Quai Gaillcion, 41
63-55
ig»5
PERSONNEL ENSEIGNANT DE L ÉCuLE VÉTÉRINAIRE DE LYON
PROFESSEURS
Physique et chimie médicale» Pharmacie^ Toxicologie . MM. PORCHER.
Botanique médicale et fourragère, Zoologie médicale, Parasi
tologie et Maladies parasitaires. , ♦............................... M A HOTEL.
Anatomie descriptive de* animaux domestiques. Tératologie. Mémoire de mon Oncle
Extérieur LESBRE.
Physiologie. Thérapeutique générale. Matière médicale. . JUNG.
Histologie cl Embryologie. Anatomie pathologique. Inspection
des denrées alimentaires cl des établissements classés
soumis au contrôle vétérinaire........................................... HALL.
Pathologie médicale de* Equidés et de» Carnassier*. Clinique.
Sémiologie et Propédcutique. Jurisprudence vétérinaire .
A m a M ÊnE
CADEAC.
Pathologie chirurgicale des Equidés et de* Carnassiers.
Clinique. Anatomie chirurgicale. Médecine opératoire . DOU VILLE
Pathologie bovine, ovine, caprine» porcine et aviaire. Clinique.
Médecine opératoire, Obstétrique ........ CLINY.
Pathologie générale et Microbiologie. Maladie* microbiennes
cl police sanitaire. Clinique................................................. BASSET. A mûN P É R E
Hygiène et Agronomie* Zoolechuîc et Economie rurale. BOUCHER.
Faible témoignage de reconnais
CHEFS DE TRAVAUX
sance et de profonde affection.
MM. PORCHEREL. MM, TAPERNOl X,
AUGER. TAGA.XD.
LOMBARD.
EXAMINATEURS DE LA THÈSE
Président: M. le Dr TIXIER, Professeur de Clinique chirurgicale â la Faculté
de Médecine, Chevalier de la Légion d’honneur.
due-Heur.r : M C. CL'N Y, Professeur à P Ecole Vétérinaire.
M. M. DOUVILLE. Professeur A TEcole Vétérinaire,
cjmme propres à leurs auteurs cl qu'elles n’entend ont leur donner ni approbation
ni improbation.
A Monsieur le Docteur T1X1ER
Professeur de Clinique Chirurgicale
à la Faculté de Médecine de Lyon
Chevalier de la Légion d’honneur
A mon Epouse
A Monsieur le Professeur CLIN Y
Professeur de ixttludogie hou inc
Respectueux cl reconnaissants
hommages.
CONTRIBUTION A L ETUDE
DE L’ABLATION DES MAMELLES CHEZ LA VACHE
Introduction
A mes Parents
T
2
A mes Amis
bien décrite dans nos ouvrages classiques et en*
soignée dans nos écoles, mais elle est de celles qui
effrayent par retendue de la plaie qui en résulte et
les risques d*liénmrragie : effroi non justifié pour
qui connaît bien l'anatomie de la région et le manuel
opératoire, ainsi que la puissance de cicatrisation
des animaux de l'espèce hoyine. C'est en raison de
la facilité avec laquelle nous Pavions vu pratiquer
à FEcole, pendant les exercices de médecine opéra
toire que nous nous enhardîmes à la tenter dans
notre clientèle et nous pouvons dire, sans fausse
modestie, que nous y avons acquis une certaine habi
lité qui nous u valu plus d’une fois d’être appelé
par des confrères.
— 11 —
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Chez les bonnes laitières, le pis prend des dimen plus ou moins accentuées, avant d’atteindre les trous
sions véritablement énormes, en s'étendant du pé qui, à l’arrière du sternum, leur livrent passage dans
ri né à l'ombilic et en écartant, pour ainsi dire, les la cavité pectorale où elles se jettent dans les veines
membres postérieurs. II serait sans utilité de parler thoraciques internes.
ici de sa structure intérieure ; par contre, il importe Les dits trous sont communément désignés par les
d’être renseigné exactement sur ses vaisseaux et ses éleveurs sons le nom de portes ou fontaines du lait,
nerfs. car l’observation démontre que leur grandeur, en
Les artères et les nerfs émergent des anneaux ingui corrélation avec te calibre des veines qui les traver
naux inférieurs ; ce sont les artères honteuses exter sent. témoigne des qualités laitières de la bctc envi
nes, enlacées pur des filets sympathiques émanant du sagée. Il est à remarquer que les veines mammaires
ganglion de la petite mésentérique, et les nerfs ingui antérieures présentent souvent sur leur trajet une
naux. ou plusieurs branches qui s’en détachent pour les re
Les veines, à leur sortie de l’enveloppe, se rassem joindre un peu plus loin.
blent pour la plupart en une sorte de ceinture qui Le système ganglionnaire est représenté par deux
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circonscrit la face supérieure de la mamelle ; cein gros ganglions lymphatiques réniformes appliq
ture qui a pour voie de décharge : sur la face postérieure du pis, sous la peau du périnée,
1“ Deux veines périnéales ou mammaires posté de part el d'autre de la ligne médiane; ce sont les
rieures, s’élevant vers l’arcade ischiale, 1res rappro ganglions rctromammaircs équivalents des ganglions
chées l’une de l’autre, en décrivant des flexuosités et inguinaux du mâle. 11 n’est pas rare qu’ils soient sur
eu se lançant plusieurs anastomoses ; souvent, en montes de deux autres ganglions plus petits.
outre, une ou lieux petites branches les mettent en En résumé, pour libérer la mamelle de ses attaches
communication avec la saphène interne. vasculaires, il faut sectionner après ligature :
2° Deux veines honteuses externes ou mammaires tr Les veines antérieures et postérieures qui s’en
inguinales, satellites des artères de même nom en échappent pérîphériquemenL
avant desquelles clics se trouvent placées. 2* Les deux pellicules artério-veineux qui y plon
3° Enfin, deux veines sous-cutanées abdominales ou gent par lu base» après leur sortie des anneaux ingui
mammaires antérieures les plus volumineuses, se dé naux inférieurs.
tachant de la partie anterieure de la ceinture vei
neuse du pis, rampant sur la tunique abdominale en
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— 15 _
Indications
*
mamelle est liai d’autant plus fâcheux que
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tout moyen de traitement reste sans efficacité ; aussi,
quand on ne peut l’éviter, Je seul parti à prendre est-
il d’utiliser l’animal pour la boucherie, n
Ceci est rai, lorsque l’induration ne prend pas un
---
caractère hypertrophique et ne constitue pas une
I
gène mécanique pour le sujet ; mais, parfois, ce pro Nous avons eu une fois l’occasion de nous trouver
cessus est tel que Tétai general du patient en souffre; en présence de gangrené diffuse, nous avons utilisé
dans ces conditions, le seul moyen de porter un les procédés classiques, les injections intramammai-
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remède aux souffrances de Tanima) et de le rendr rcs d’eau oxygénée, les injections intraveineuses
n
utilisable pour une autre destination que sa première, collargol, Tampu talion des trayons, nous nous dis
est de pratiquer l'ablation de la mamelle, ainsi que posions à essayer la dernière ressource quand on vint
nous le pouvons par la relation suivante : nous apprendre que l'animal avait succombé.
Dans les deux antres cas où nous avons etc amené
OBSERVATION I à constater la mammite gangréneuse, nous fûmes ap
pelé trop tard. L'étal général des sujets ne nous per
Nous sommes appelés par un confrère voisin pour
mettait pas d’intervenir d’une façon heureuse, les
examiner a D„. vache danmndc atteinte de mam- deux sujets mouraient, en effet, Tun huit heures, l’au
mite indurée. La vache, âgée de six ans, porte une nia-
nielle énorme, dure, ne présentant plus de phénomènes tre douze après notre passage.
inflammatoires. Klîc est amaigrie considérablement mal Nous conserverons néanmoins la conviction que»
gré un régime de suralimentation, Le poids de l’organe contrairement à ce qui a etc dit plus haut, l’ablation
est tel qu’elle se déplace difficilement. Le propriétaire
de la mamelle au lieu d’être de la dernière ressource
nous demande les causes de Ta maigri ssement de son
sujet et après examen attentif, nous acquérons la cer devrait être l’intervention de choix et que, pratiquée
titude que seul le poids de la mamelle est la cause dépri dès le diagnostic posé, dès que l’on voit le trayon froid,
mante. quelques taches rouges violacées sur la mamelle, l’opé
D’accord avec notre confrère, nous décidons l'ablation ration serait couronnée- de succès.
du pis, nous enlevons un organe pesant quarante-trois
kilos, ne présentant nulle part dans le parenchyme in
duré de traces d’abcès récents ou anciens. L'animal qui 3° L’ablation de la mamelle est la seule indication
diminuait de valeur de jour en jour depuis près de qua
économique lors de mammites consécutives à l’infec
tre mois, est mis à l'engraissement et est vendu pour la
boucherie moins de trois mois après l'intervention. tion aphteuse. Dans ces cas. en effet, la suppuration
s’établit très vite et on peut dire que quoiqu’on puisse
faire les sujets ne tardent pas à perdre toute valeur.
2 Les classiques nous indiquent encore comme der Nous avons eu, au cours des épidémies de fièvre
nière ressource Tablai ion de la mamelle lors garv
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sont détergés, puis on anliseplise avec une solution
lysolée ou crésylée.
On procède à fincision cutanée ; elle devra être
en cote de melon, circonscrivant les trayons. La ligue
d'intersection doit, en arrière, remonter assez haut
sur le périnée.
Nous recommandons de tracer, avant l'abatage, soit l’hémostase par compression manuelle sur son trajet
au crayon encre, soit au bistouri, quelques repères, entre la mamelle et la fontaine de lait. Lavoir débar
car apres déplacement du membre désentrave les rap rassée du tissu conjonctif qui l’englobe, ou la décolle
ports sont changés. Nous insistons sur le fait que l'on de la tunique abdominale, on la charge sur une sonde
a toujours tendance, quand on a affaire à un pis vo cannelée et en imprimant à l'instrument un mouve
lumineux, à laisser des lambeaux de peau trop im ment de glissement d’avant en arriére, on la décolle
portants ; il faut opérer en sorte qu'apres ablation sur un trajet de quatre à cinq centimètres, pour per
de la mamelle les deux lambeaux se juxtaposent lors mettre la pose d'une ligature double.
que le pansement est terminé. Si l’on a affaire à une mamelle fortement vascula-
Quand, an cours de l’incision cutanée, on se trouve riser. avant de serrer les ligatures, on commence le
en présence d'abcès anciens, il est préférable de dé- troisième temps de l'opération, pour éviter les perles
vier légèrement sa lign pour les comprendre dans de sang trop abondantes. En temps ordinaire, nous
la partie a énucléer, car ces points indurés cicatri plaçons nos ligatures n la soie à quelques centimètres
sent mal. l'une de l’autre cl nous sectionnons aux ciseaux entre
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les deux ligatures.
Deuxième temps. — Dissection et décollement des
plans conjonctifs. Troisième temp — Décollement do la mamelle
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Celle dissection, quand elle est possible, s'opérera d’avant en arrière, ligature du pédicule vascularisé.
autant à la main qu’au bistouri ; on laisse ainsi davan Le décollement s’opérera comme précédemment,
tage de lissif conjonctif adhérent à la tunique abdo autant à la main qu'au bistouri ; plus on arrivera
minale et la cicatrisation par bourgeonnement est dans les zones postérieures, [dus on devra être cir
plus intense. conspect dans la manœuvre de l'instrument tran
Lorsque, au cours du décollement, on rencontre chant ; heureusement, l'apparition du (issu adipeux
des abcès profonds, nous conseillons de les ponction- dans le conjonctif, même chez les sujets émaciés,
non sauf à désinfecter ensuite le champ opératoire, annonce la présence du faisceau vasculo-nervcux ; la
car si on se trouve en présence d’un commencement ligature de ce faisceau artério-veineux constitue,
de nécrose de la tunique abdominale, on risquerait, noire humble avis, le point le plus délicat de l’opéra
en essayant de les cnuclcer, d’avoir une éventration tion, celui sur lequel les ailleurs n'insistent pas assez
(voir Observation III). eu égard aux conséquences désastreuses que fient
La ligature de la veine mammaire anterieure est entraîner une faute do technique.
souvent facile, après l'avoir repérée en faisant de Lorsque l'on aura repéré la position de l'artère, on
s’assurera de sa présence en saisissant le faisceau
tionna l’artère, produisant une hémorragie mortelle
entre le pouce et l’index ; on sent alors nettement les
pulsations artérielles ; on disséquera un peu le con eu quelques minutes.
jonctif en arrière du faisceau tenu toujours entre les Une seconde fois (et. détail curieux, un deux inter
doigts, puis on continuera la dissection avec la main, ventions successives) nous avions, pour éviter le re
pour délimiter un tunnel que Ton agrandira ensuite tour d’un semblable accident, utilisé de la ficelle dite
au bistouri, pour permette le passage des ligatures. « ficelle de fouet ». Nous nous trouvions, cette fois-là,
On fera son possible pour que le bout central soit eu présence d’une artère volumineuse et nous avions
hgaturé serre fortement la ligature ; malheureusement, sous
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centimètres environ de son émergence
île Panneau inguinal inférieur; la ligature du bout rinfluencë d’une tension artérielle élevée et des pul
périphérique se fera à trois ou quatre centimètres île sations violentes, la ligature glissa, dans la nuit, et
la ligature supérieure. La section se fera aux ciseaux, l’animal fui trouvé mort le matin.
le plus près possible de la ligature inférieure. Deux insuccès aussi rapprochés nous amenèrent à
Nous insistons sur la nécessité de ne pas trop pous modifier notre technique, pour la mettre à l’abri de
ser la dissection du faisceau vasculaire. Au cours toute défaillance. Nous décidâmes, avant la section
d’une intervention sur un sujet maigre, nous avions île l’artère, de ligaturer à la ficelle de fouet et de pla
cer sur cette ligature un point de suture au fil ou à
isolé parfaitement la veine, l’artère et le nerf. Nous
posons les ligatures, nous sectionnons et au cours de la soie.
l’operalion. nous aperçûmes que, sous l'influence des Enfin, par crainte que les pulsations ne déchirent
pulsations violentes du moignon sectionné, la ligature la tunique artérielle au niveau du point de suture,
glissait le long des vaisseaux* Nous dûmes faire une nous pratiquons une deuxième ligature à quelques
seconde ligature au-dessus de la première. centimètres au-dessus de la première. Depuis ce /no-
Le choix de la substance pour établir la ligature dus faciendi, nous avons pratique vingt-huit interven
aussi une importance, sur laquelle nous nous per- tions sans le moindre insuccès.
-
Va tl permis d'imprimer :
Lyon, le 30 Mars 19?57
Le Recteur. Président du Conseil de l'üniverslté,
J. CAVALIER
- 2Ç —
Introduction.......................................................... 9
Anatomie . . •........................................... tl
Indications............................................ . . . . 15
Technique ....................................................... « - 25
Suites opératoires.................................................. 33
Conclusions...................................................... .... 35
Bibliographie. *.................................. 37
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