Vous êtes sur la page 1sur 19

23

Chapitre 3
Introduction
La peau est le plus grand organc du corps et elle remp lit un grand
nombre de fonctions . C'est une pro tectio n mécanique contre les

Affections agressions physiques ct une barri ère contre les infections dont la
plupart ne se développ ent que lorsque l'intégrité de surface de la
peau est compromise par un traumatisme physique o u environ -

d.es téguments nem ental. Les récepteurs sensoriels détectent le to ucher et la dou-
leur. La vitamine D est synth étisée sous l'influence des rayonne-
ments ultraviolets. La peau joue le rôle principal dans le cont rô le
de la températ ure corpo relle, isolant cont re le cha ud et le froid ct
elle agit comme un régulat eur thermique par la transpiration . La
profondeur et l'épaisseur d u pelage sont les principa ux facteurs
affectant l'isolati on .
Les principa les races de bovins en Europ e ct CIl Amériq ue d u
Nord sont issues du Bos tauru s et ont une capacité de transpira-
tion limitée. Les bovins issus du Bos indicus (Brahman, aux
USA; African der, en Afrique) tels qu e le Santa Gertrudis, peu -
vent transpirer abo nda mment pendant de longues périodes bien
qu 'il y ait des différences considérables de production de sueur
d'une région de la surface du corps à l'aut re.
Un examen visuel de la peau est simple et permet d'identifier
une gra nde vari été de maladies. Des réactions anaphylactiques
peuvent entraîner de l'urtic aire. Une photose nsibilisario n peut
résulter de diverses int oxications incluant l'intoxication par
l'herb e de la Saint-Jean (H ypericum perforatum ] ou le lantanier
épineux (Lantana camara) et l'eczéma facial (voir aussi le
Chapitre 13,731,740-742). Les infestati ons pa rasita ires (pédicu-
lose et gale) ou fongiq ues (teigne), les infections bactériennes
(tu berculose cut anée) et les infesta tions par les mouc hes (myia-
ses et hypodermose bovine) entraînent toutes des lésio ns cuta -
nées décrite s dans ce chapitre. La dernière part ie co ncern e les
affections physiques telles que les hémato mes, les abcès, les gelu-
res et autres traumatismes cutanés. De no mbreuses lésion s cut a-
nées sont seconda ires à d'autres ma lad ies et ces dern ières sont
décrites dan s le Chapitr e adéquat, par exemple, la gangrène
secondaire à une mammite (voir 600) ou l'int oxication par l'er-
got de seigle (voir 415) ou les tuméfactions sous-cutanées asso -
ciées à une urolithiase (voir 513) ou encore les affections de l'om-
bilic (39).

Urticaire cutané (urticaire,


œdème angioneurotique)
Définition : réaction vasculaire de la pea u que l'on pense être
une photosensibilisation d'ori gine immunologique ou à une

76
24 Guide Pratique de Médecine Bovine

77 79

plante encore non identifi ée, ent raînant l'apparition de mul tipl es semaines p lus tard . Certains ca s so nt prétend umen t secondaires
pa p ules (œdé mate uses). à des morsures de serpent ou à des p iqûres d' ab eilles, mai s cela
reste à prouver.
Signes cliniques : l'ur ticaire appa raît bru talem en t. Les cas
sonr sporadiq ues, Cerre vache Friso nne (76) présente des élevu - Traitement: les cas bénins guérissent sponta né me nt . Dans les
res œdémateuses (bo ules d'œd èm e) sur la face et les épaules. Les cas plus sévères, l'adm inistr ati on de co rricoïdes à acti o n rapi de
paupières et le mufl e sont go nflés. La vache semble aba ttue, ou d'A IN S est b én éfique. Il n'existe auc un mo yen de pr évent ion à
mai s elle a co nse rvé l'appérir et co mme d ans de nombreux cas ce JOur.
bénins simi lai res, elle a récupé ré en 36 heures. La vache
Simmenta l (77) était à un stade beaucoup plu s avanc é avec
hyperthermie et douleur vive. La téte tr ès gonflée par un œ dè me Photosensibilisation
sous-cutané reposa it souvent sur le sol. La pea u du mufle étai t
hyper érnique, Quelq ues zones loca lisées ont nécrosé quelques (dermatite photosensible)
Etiologie et pathogénie : la phorose nsibilisation a une inci-
dence mondiale. Les agents phoror éactifs accumulés sous la peau
convert issent les rayonnements ultra violets en énergie thermique,
entraina nr des lésion s inflammatoires qui pro du isenr d'a bord un
œd ème cut ané, puis plus tardivement, une éventuelle escarre. Seules
les robes de co uleur blanche ou de pigment clair sont affectées
puisq ue la coule ur noire empêch e l'absorption de la lumière solaire.
Les premiers agents phoro réaerifs ont pu être ingérés (photosensi-
bilisation prim aire) ou peuvent être pro duits secondairement à des
lésion s hépatiques (phorosensibilisation secondaire , h èparogène).
Chez les bovins, les principaux agent s phoror éacrifs sont les po r-
phyrines et les phyllo- érythrines, ces de rn ières éta nt des produits
de dégradation normaux de la chloro phylle, non m érabolisablcs.

78 80
Chapitre 3 : Affections des téguments 25

81

Les lésions hépatiqu es peuvent résulter de l'ingestion d'une grand e éga lement lor s d'une int oxicati on par le lant a nier épineux
variété de médicaments , de plant es ou de produit s chimiques. (Lantana camara] (731) et d'un eczéma facial (740-742). Un bilan
biochimiqu e ou une biopsie hépatiq ue peuvent con firmer les
Signes cliniques: dan s les stade s précoces, les animaux affec- lésions hépatiques.
tés pr ésentent une gêne et de la fièvre, avec un érythème et des
croûtes a uto ur des marges des nari nes (7S) et un érythème des Diagnostic différentiel : fièvre aph teuse (646-650), fièvre
trayons (79), co mme chez cette vache Simmental. Les trayons sont cata rrhale (659), rhélirc ulcérative virale bovine (o u infection à
très dou loureux et peuvent plus tard s'ulcérer et nécroser (SO) , her p èsvirus bovin type II) (610) et stomatite vésiculeuse conta-
rend ant la traite presque impossible. L'épaisseur de l'escarre cuta - gieuse (617, 618). Les cas précoces dans lesquels l'œdème cutané
née, mod érée dan s ce cas, dépend du degré de la lésion initia le. esr d ifficile à mettre en évidence, ressemb lent fortemen t à des
La première phase fébrile associée à un œdè me er à un épaissis- coliques.
sement de la peau blanch e étai t passée inaperçue chez cette
génisse (SI) et elle a été présentée en consulta rion avec des lam- Traitement: a u cours de la phase active de pho ros ensi bilisa-
beau x de peau blanch e, nécrosés, durs et secs, avec un nouvel épi- rion, les bovins doivent êrre ga rdé s à l'om bre o u mieux , à l'éta-
derme sous-jacenr. Sept semaines plus tard (S2), la no uvelle peau ble. L'administr ation parent érale de co rticoïdes et d'AINS peut
s'éta it bien développ ée. La repousse du poil a été poss ible grâce à être ut ile à un stad e pr éco ce pour rédu ire l'étend ue de la
la préservat ion des follicules pileux localisés dans les couches nécro se cut a née. L'adm inistr ati on de vitamines B peut aide r
profond es de l'épider me. Des zones de tissu de granulat ion peu- dan s les cas d'atteinte hépat iqu e. L'infe ctio n cura née secon -
vent retard er la cicatrisatio n (S3), en part iculier sur les saillies dair e et les myiases doivent êt re contrôlées. Les lésions cut a-
osseuses telles qu e le pelvis. Une derma tite sèche a persisté pen- nées guéris sent bien malgré une nécrose étend ue, laissant des
dant plu s de deux ans chez cette vache. Cette affection survient cica trices et des plis.

82 83
-
26 Guide Pratique de Médecine Bovine

86

cutan ées parasitaires sont plus fréqu emment observées chez les
bovins en hivern age. Un grand nombre de ces infestatio ns ne peu-
84
vent être différenciées à l'examen cliniqu e et un exa men micro-
scopi que est nécessai re. Plusieurs infestations coexistent souvent,
par exemple, la ga le, la teigne et les po ux peu vent infester simul-
tanément des bovins en mauvais érat généra l. L'aspect et le siège
Couleur brune de la robe des lésion s d'acario se sont généralement caractéristiq ues d' un
Une care nce en cuivre affecte plusieur s systèmes (voir 423-427), acarien donn é bien qu e le diagnostic spécifique dépend e de l'exa-
mai s entraîne classiquement une perte de la cou leur de la robe . men micro scopiq ue des pièces buccales.
Cepend ant , la carence en cuivre n'est pas la seule caus e d'une
couleur brune de la robe. Les a nima ux mis a u pâtu rage a u prin-
temps peuvent con ser ver leur robe hivernale (84), not amment les Acarioses OU gales
jeunes vea ux et les génisses en premi ère lacta tion. Bien qu e pais -
sant sur la même pâture, l'ani mal plus âgé en a rrière-plan n'est Gale sarcoptique (à Sarcoptes scab;e~
pas affecté.
Du e à Sarcoptes scabiei var. bouts, les lésions siègent typiqu e-
Diagnostic différentiel : intoxication par le molybdène ment sur la rêre, le co u er j'a rrière-mai n (85). Notez la perte de
(752), rétentio n de la robe hivernale associ ée à un mau vais état poil et l'ép aississement marq ué de la peau (86). Les zo nes blan -
général. ches présentent des lésio ns seco ndaires liées au fro rtem ent.
Da ns les cas sévères, o n peu r avo ir une perte pr esque totale de
poils . Une vue rapp rochée (87) montre l'aspect sec et squ a-
Affections parasitaires meu x de la peau épaissie.
de la peau
Les bovins so nt affectés pa r quatre genres d'aca riens psoriq ues
(Sarcoptes, Chorioptes, Psoroptes et Dem odex ), six espèces de
Gale chorioptique
pou x, des helminthes cutan és (Stephanofilaria et Parafilaria), des La ga le chorioprique esr la ga le la plus fréqu ente chez les bovins.
myiases et diverses infestati on s par les mouch es. Les infestations Le pli de peau à côt é de la queue est le site ca ractéristique

85 87
Chapitre 3 : Affections des téguments 27

89
88

d'une infestat ion par Cho rioptes havis (88). Les lésions co m-
p rennent des croû tes épa isses reco uvrant un e zo ne d'exsud at
séreux hu mide. Elles so nt très irritantes. Dan s les cas p lus avan-
cés (89), des lésio ns pustuleuses rouges peuvent s'étend re jus-
qu'a u pé ri née.

Gale psoroptique
N otez l'épaississement de la pea u et la perte de po il chez cette
vache (90), les lésio ns s'étendent dep uis la vulve jusq u'à la
mam elle. L'affect ion débute au garrot et s'étend à to ut le corps.
Le p rur it est int ense. La ga le psoroptique (Psoroptes ovis) est une
ma ladie à déclar a tion obl igatoire en Amériq ue d u Nord où des
pro gr ammes d'éradication ont été mis en place depu is de nom -
breuses années. L'un des acariens responsables de ce type de gale
est Psoroptes nara lensis .

Gale démodécique (démodécie)


De pe tites papules sont visibles sur la peau blanche de cette vache
(91) ; on peut extraire de ces papules une substance cireus e, blan- 90
che, épaisse contenant de nombreux aca riens. Un aut re ca s (92)
mo ntre des pap ules sur la peau de l'épaule. Certains nodules so nt
seconda ire ment infectés par Staplrylococci. Cette mal ad ie est
géné ra lement bénig ne avec un e guérison spontanée. Une perte de
poils étend ue est rare.

Traite ment de la gale : les œu fs des ac ari en s éclosant en


deux semaines, deux tr ait ements pour-on aux or gan ophosphor és
o u deu x injections d'iverrnectine, à int er valle de :2 à 3 sem aines,
sont nécessaires. Une autre altern ative thé rap eut iq ue est une dose
uniq ue de doramectine o u d' èprinomecrine, deu x molécule s pos-
séda nt un e p lus gran de rémanence.

Poux (pédiculose)
Signes cliniques: les pOlL\: piqueurs (par exempl e, Haematopinus
eurysternus et Linognathu s vituli et, en Am érique du No rd,
Solenopotes capillatusi se déplacent plus lentem ent que les poux 91
-
28 Guide Pratique de Médecine Bovine

92 93

broyeurs (J)amalinia [Isouicola] havis). En plu s du prurir (la seu le peuven t être t rès efficaces, par exem ple le ph osm cr o u le co u-
lésio n ind uire par les pou x bro yeurs), les po ux piq ueurs peuve nt ma ph o s en po ur -o n o u en ba ins o u la perm érhrine en syne rgie
entra îner un e a némie sévè re, une baisse de l' ét a t généra l er mêm e avec le bur o xid e pip éron yl er le t étrachl orvinph os en sp ra ys ou
la mon. La péd icul ose esr plu s fr éq uen te pendanr les mois d'hi- en po ur -o n . Une ap p lication pour-on un ique de doram ectin e
ver. En eca r ta nt les po ils le long d u dos, on peur mettre en èvi- est éga leme nr t rès efficac e. Le bét ail très in festé peur avo ir
den ce de peti ts po ux marrons à peine visibles à l'œil nu . On les besoin de vita mi ne s.
ob ser ve so uven t plus facilemenr sur la peau nue de l'aine (93) .
Notez leur taill e va ria ble.
Cliniqueme nt, les in festation s se man ifestent par des fro tte -
ments, des mo rdillements, des grattages et un épaississement de la
peau . En 94, le veau tir e la langu e er penche la tête d'un cô té, un e
po stu re typique d u pru rit. Da ns les ca s précoces, le poi l dessine
des lign es ver ticales sur le co u et de petites zones alop éciq ues avec
des pellicu les blanch es ap pa raissent seco ndairement aux mor-
dil lemen rs. Da ns les ca s plus avancés, la peau est épais sie a utour
de la face et les lign es verrica les de po il sur le co u for menr des plis
épais co m me chez cerre vache Ayr shire adu lte (95). Cerra ins veaux
monrrenr un retard de cro issance et so nr aném iés. Une teigne est
so uvent associée à la péd icu lose: on o bserve des lésions récenres
sur l'épa ule (94). Des œ ufs ovales de co uleur beige pâ le (lentes)
coll és au x tiges des po ils sont so uvent visibles à l'œ il nu , en pa rt i-
cu lier sur l'oreille (96, pr ès de la bo ude a uriculaire). Ch ez les a ni-
ma ux pl us âgés , les po ils peuvent être agg lut inés pa r les lentes .

Traitement : les age nces na tiona les de co nrrô le suveillenr


l'urilisati o n des in secr icide s chez les bo vins . Les composés
orga noc hlo rés so nr tr ès eff icaces, mai s leur emploi esr inr erd it
dan s de no m bre ux pays. Les œ ufs éclo sen t sur une période de
2 à 3 semaines . Deux tra ite me nts à deu x sema ines d 'int er va lle 95

94
Chapitre 3 : Affections des téguments 29
iiiiiiiiiiiiii

96

98

Teigne (dermatophytose)
Définition: la teigne est une infection fongiqu e des tissus kéra- sieurs petites zones alopéciq ues peuvent devenir coa lescen ces
tinisés, morts, superficiels du pelage et de la peau ; Tricoplryton (98). Des anim au x plu s âgés peuvent présenter de petites lésions
uerruc osum est l'agent causal le plus courant chez les bovins. discr ètes généralisées (99). Après la perte de poil s, ces lésions
Occas ionne llement, Micro sporum sp. peur être impliqu é. La tei- deviennent érythéma teuses et n'ont plus une apparence sèche et
gne est une zoonose importante. squameuse comme en 97.
La teigne ent raîne une irritation et si les veaux atteints se
Signes cliniques : la dermarophyrose est le plus sou vent frottent contre les poteaux ou les mangeoires, ils peuvent dépo-
ident ifiée chez les veaux, mais elle n'est pa s rare chez les vaches ser des spores dont l'infectiosiré peut persister 4 ann ées.
laitières. On trouv e généralement les lésion s sur la tête et le cou
(97), mais elles peu vent affecter' n'importe qu elle région du Traitement et prévention: une guérison spo nta née est fré-
co rps. Les lésion s sont des zones alopéciques circulaires au quente. Pour les anima ux de valeur, le traitement commence par
niveau desq uelles la peau est épaissie ct sou vent très croûteuse. le retra it des croû tes, pu is se pour suit pa r l'ap plication su r le
Au co urs des premiers stades, on o bserve une alopécie progres- co rps entier d'un bain o u d'u n spray de nat am ycine ou par l'ad -
sive et un érythème cutané, les croûtes apparaissant pl us tardi- ministrat ion orale d'un anti biotiq ue fongistati qu e, la gr iséfu-
vement . Les lésion s s'éten de nt à pa rtir de la périphérie et plu- line. Il existe un vaccin vivant att énué efficace,

97 99
30 Guide Pratique de Médecine Bovine

100 102

Helminthes de la peau Dermatite stéphanofilarienne


Q uatre genres d'h elminth es cuta nés affect ent les bo vin s, (« plaie de la bosse »)
On choc erca, l'elod era (Rhabditis bovis), Stephanofilaria et
Parafilaria. Transmise par des mouches, Stephanofilaria assam ensis produit une
dermati te irritante . La zone granuleuse, à vif, visible sur la bosse de
cette vache croisée Jersey du Bangladesh (102) induit une baisse de la
Stéphanofilariose cutanée
. production de lait et de la capacité de travail, et des lésions du cuir.
Les races exotiques sont plus affectées que les races indigènes.
Les microfi laires de St ep han ofilaria sti lesi so nt introdui te s
dans la peau de la ligne médiane ventra le par la mouche des
cornes (Haem atobia irritans) lor sq u'elle se nourrit, produi- Parafilariose (Infestation à Parafilaria)
sa nt de vas te s lésion s circulaires de de r ma tite , visibles ici sur
l'abdom en ventral (100). Les lésions récente s sont h umides Signes cliniques : la parafilariose est fréquente dans certaines
avec du san g o u un exsudat séreux alo rs qu e les lésions régions d'Asie, d'Afrique et d'Europ e. Transmise par les mouches du
a nciennes sont car actér isées par un e alopécie et un e hyperk é- gen re M usca, Parafilaria bouicola entraîn e des lésions sous-cuta-
rarose . nées douloureuses susceptibles d'altérer la productivité des animaux
de trait, mais plus important , d'induire de lourde s pertes écono-
miques lors de l'épluchage des carcasses des bovins de boucherie à
Otite stéphanofilarienne l'abattage. Le "er femelle perfore la peau de son hôte et pond dans
(otite parasitaire) le sang sourdant de la plaie. 103 illustre un « point hémor ragique "
typique sur la paroi thora cique de ce taureau d'Afriqu e du Sud. (Les
Ca usée pa r Stephano filaria zaheeri, l'ot ite para sitaire est plus souillures fécales sur l'encolure sont coïncidenrielles). Les mouches
fréq ue nte chez les bovins âgés, sous un climat humide. Notez se nourrissant du sang qui peur continuer de couler pendant plu-
l'inflammat ion érythé mateuse dou loureuse de la face int ern e sieurs heures, ingèrent des œufs contenant des microfilaires. 104
de l'oreille de cette vache Z ébu en Inde (101). En Afriq ue de montre un nod ule de ver femelle typique, très adhérent au cuir.
l'Est, un ncmatode libre, Rh abditis bo vis, peur éga lement
entraîner une otite puru lente po uvant affecte r l'ore ille Prévention : le cont rôle des mouch es, incluant des bo ucles
moyenne . aur iculaires imprégnées, est important pour la prévention.

101 103
Chapitre 3 : Affections des téguments 31
AM lai·iiiiiiiii

104
106

Besnoitiose
Autres affections bactériennes
et virales de la peau
Un parasit e spo rozoai re d e la famille des Sarcocy stidae,
Besnoitia hesnoiti, pe ut ent raîner une maladie généra le s'ac - Dermatophilose
compagnant de fièvre, de diarrhée et d'un e ad énopathie ou, {streptothricose cutanée}
comme dan s ce cas (105), d'u ne scléro dermie sèche. Ce ta ureau
sud- afr icain pr ésente un épa ississe ment tr ès importa nt de la Définition: lésions de la peau dues à un e infection par la ba c-
pe au (aspect de peau d'éléph ant) et une pe rte totale de poi ls térie Derm atophilus congolensis, parfois appelée à tort « der-
dan s les zones affectée s. Dan s les cas avanc és, la pea u peut se matose mycosiq ue » ; ces lésion s survie nnent ap rès de longues
crevasse r, pr édi spo sant l'ani mal à une infection bacr érjcnne pério des de temps humide.
secondaire o u à un e myiase et ent raînant un e pert e de po id s. Le
ta ux de morta lité est fai ble. Des cas de besnoi tio se ont été rap - Signes cliniques: sous un climat temp éré, les lésions sont béni-
portés dan s le sud de l'Europe, en Afri q ue, en Asie et en gnes, comme chez cette vache Frisonne (106) qui présent e des touf-
Amé riq ue du Sud . Les mo uches p iq ueuses ou les tiques peuven t fes de poils surélevées, non prur igineuses (que l'on peut facilement
transm ett re mécaniq uem ent B. besnoiti. Les signe s initiau x soulever) avec un exsudat cireux marron clair à la base. Sous des
peu vent se limiter à que lques kystes a u n iveau de la jonction climats plus cha uds, pa rticulièrement pendant les saisons tr ès
scl éro -conjoncrivale. humides associées à une acti vité accrue des mouches et des tiques,
les zoospores dormantes dan s l'épiderme peuvent devenir actives
Diagnostic: signes initiaux de kystes au niveau des muque uses dan s des proport ions presque épidémiques, entraînan t des lésion s
scléra les, con jonctivales et nasa les, suivis pa r de la fièvre et des cuta nées plus sévères et une inflammat ion secondaire. Cette vache
œdèmes vent raux douloureux (anasarque), et enfin pa r un e sclé- d'Ant igua (107) présente de petites pelotes de peau nodulaires, sur-
.ro dermie. O n peut ob server des bra dyzoïtes en forme de cro is- élevées, particulièrement au niveau des épaules et du CO Ll. Des
sant dan s les raclages cutanés ou con jonc tivaux. lésions plus avancées deviennent coalescentes et forment des
plaque s (vache des Ant illes, 108) à l'aspect presqu e verru q ueux. Les
Traitement et prévention : isolem ent et tra itement sym p- cas chroniques sévères peuvent souffrir d'émaciation .
tom at ique des bovins affec tés ; réd uction des insectes piqueurs
et des tiques ; possibilit é d'util iser un vacein vivant sur culture Diagnostic différentiel : hypod ermose bovine (115,116),
tissulaire. dermatose nodu laire contagieuse (666), der ma tophilose (322).

105 107
32 Guide Pratique de Médecine Bovine

110

rinc tes sur les trayons, Les verrues sont plus fréq uentes dans les
gran ds gro upes de jeu nes bovins. Les mouches et les pou x pour-
108 raie nt jou er un rôl e important dan s la transm ission .

Traitement et prévention : les bovins à l'étable peu vent Traitement : la p lupa rt de s verrues, mêm e les lésions pén ien-
disposer d'u stensil es d'au to -toil ettage tels qu e des bro sses mura - nes, guérissent spo ntanément avec le développement d'un e immu-
les. Fou rn ir un abri contre la plui e. L'ad min istration parentéra le nité virale. Les verrues pédi cu lées pe uvent so uvent êt re a rrachées,
d' antibiotiques peut être ut ile dans les cas sévères. parfois après ligature du pédicule. Il sem ble que des vaccins a uto -
gènes simples aient une certaine efficacité. Les zo nes de lésion s
étendues peuve nt développer un e infection seco ndaire q ui peu t
Fibropapillomatose
être co nt rô lée par lavage et désinfect ion sup erficielle.
(papillomatose, verrues)

Signes cliniques: des verrues, ob serv ées pr incip alem ent chez Tuberculose de la peau
les bovins âgés de 6 à 18 mois, ressembl ent à des bosses charnues (mycotuberculose atypique)
siégea nt sur la rêre er le cou . On pe ut éga lemenr obse rver de gros -
ses verrues péd icul ées sur le poir rail et le srern um . Leur taille est Signes cliniques: on o bserve des nodules indurés typiqu es, se
tr ès variable ; cela va du petit nodule jusre visible à la surface d u d évelop pa nt sur le rrajer des vaissea ux lym ph atiques so us-cura -
poi l à des grosses verru es de 5 cm de diamèrre (109). O n les o bser ve nés, co ura nt ob liq ue me nt en tr aver s des ép aul es er sur la face lare-
pa rfoi s dan s la régio n du co u che z les bovins de trait ad ultes rale du mem bre a nté rieur (111). Les lésions co nt iennent des bac-
comme chez cet te vache Balady native d' Egypre (110) . Les verrues tér ies acid o-r ésisra n rcs non pa thogènes pouvant affecte r la
peuvent également app a raî t re sur les tr ayon s (620-622), le pêni s réaction à la tuberculinat ion cura née pour le d épist age de la
(523) et dans la vessie (722) (lors de pr èridismc o u inroxicatio n tuberculose. Certains con sidère nt q ue ces chaî nes de nodules
par les fougères). Les verr ues cuta nées sont dues à des papovavi- sous -cutanés sont typi q ues des ani ma ux infectés p a r le virus de
ru s. On en a rép ertori é cinq espè ces, y compris trois espèces dis - l'immunodéficience bov ine (BIV), mais cela sem ble peu prob abl e.

109 111
Chapitre 3 : Affections des téguments 33

112

114

Lymphangite ulcéreuse
(pseudotuberculose)

Causée pa r Corynebacterium pseudotu berculosis, la lymphan-


gite ulcéreuse est avant to ut une maladi e des moutons et des chè-
vres, bien qu'elle puisse également affecter les bovins. De gros
nod ules caséeux se développ ent sur les vaisseaux lymphatiques
des antéri eurs (113) et peu vent envahir les nœud s lymphatiques
loco-région aux .

Diagnostic différentiel: tuberculose de la peau (111), farcin


des bovins (112).

113

Diagnostic différentiel : lym ph a n gi t e u lcére use


Infestations par les mouches
(113) et fa rc in des bov ins (lymp ha ng it e et lym phad én it e Une grande variété de mo uches se no urrissent sur les bovins, les
purul entes caus ées par Nocardia farci nic a ) (112) , visib le plu s com munes étant les mou ches des cornes (Ha ematobia irri-
ici so us la form e d'un e lésio n p yo- gr anu lo m a t eu se pro li - tans ), Haem atobioa ex igua visibles sur le do s d'un buffle en 114,
fér ati ve sur la pea u de l'ép a u le . Hyd rotea irritons et Ivutsca autumnalis. En plus d'agacer les

115
34 Guide Pratique de Médecine Bovine

116

qu en res sont des lésion s cutan ées, mais d'autres lésions telles
qu 'un e para lysie rachidienne, un éto uffement par inflamma-
tion d e l'œs ophage et des réa ctio ns anaphylac tiques pe uvent
surveru r,

Signes cliniques : il existe de ux espèces d'hypoderme (mou-


che du talon ) : Hyp oderma bavis et H . lineatum. Les deu x dépo-
sent leurs œufs sur le po il de la partie dista le des membres. Les
lar ves qui éclosent pénètrent dans l'épid erme et migrent par voie
sou s-cut an ée vers la pea u du dos dans laquelle elles perforent des
orifices (pert uis) pour respirer, puis elles s'enkystent. Les larves
enkystées dan s les tissus sou s-dermiques produisent des tu méfac-
117 tions cut an ées molles appel ées va rrons (115). Sur une période de
4 à 6 sema ines, les larves d'hypoderm e subissent troi s mues; la
vaches et do nc de testreind re l'apport alimentaire, ces mouches larve du tr oisièm e stade, de cou leur crème clair à bru n foncé,
peu vent également ent raî ner un e ané mie et transmettre des émerge ensuite du pertuis respiratoire pour tomber sur le so l et se
ma ladi es, pa r exe mple, la k érat ocon jonc tivite bov ine infec- tran sformer en pupe. Une larve de la fin d u troi sième sta de lar-
tieuse due à Maraxe /la houis et la pa rafi lariose. vaire (116) a été ma nue lleme nt exp ulsée sur la pea u, en avant du
poitr ail. Une gra ppe de cinq pertuis respir atoires, avec des larves
en train de se nourrir en-desso us, est présent e sur la pea u, dorsa-
Hypoderme ou mouche du varron lemenr au rach is lombaire. Les pertes du es à l'hypodermose résul-
tent des lésion s des meilleur es pa rties du cuir, d'u ne baisse du
Définition : l'hypodermose bovine o u ma ladi e du varro n brourag e liée à la peur de la mou che adulte et de rares cas de
co mprend un e variété de syndro me s dus à des larves mig ra ntes paralysie secondaire à une hypersensibilité aux larves mortes
des esp èces Hypaderma et Dermatabia. Les lésions les plu s fr é- dans le can al rach idien .

118
Chapitre 3 : Affections des téguments 35

pour se métamorphoser en pupe. L'émergence des larves peut


entra îner une do uleur sévère et une irritation avec une infection
secondaire com me chez cette vache Zéhu (120).

Traitement : co mme pour la ma ladie du varron ; certa ines


lignées de bovins o nt développé une résistance à D. hominis.

Ver en vis ou myiase


Signes cliniques : les pa rasites appelés vers en vis so nt les
lar ves des mouches à viande Cochliomyia hominiuorax et
Chrysomyia bezziana. La mo uche adulte pond ses œufs sur des
blessures, sur l'o mbilic des no uveaux -nés ou sur des lésions d ucs
aux tiques (675). 121 mon tre une infestation récente. Des lésion s
plus avancées (122) peuvent être rempli es de lar ves à différent s
stades, cert ain es d'entre elles étant matures et pr êtes à émerger ct
à se métam orphoser en pup e sur le sol. Un exsuda t abond ant
119
d'odeur fétid e associé à des lésions cutanées étendues est
typique. La maladie est d'un e importa nce ma jeure en Amériq ue
du Sud et a été signalée en Afrique du Nord et en Asie du Sud.
Traitement et prévention : insecticides systémiq ues, par
exemple, des compo sés org ano phosphor és (co ntre-indiq ués Diagnostic différentiel: il est d'une importance vitale de dif-
chez les vaches en lact ation) o u des avermect ines . férencier le ver en vis des larves d'au tres mouches. Les larves
L'hypod erm ose bovine est une maladie à déclar ation obliga to ire mat ures sont roses, de 1 à 2 cm de long et avec des rangées de fins
dan s de no mbreux pays, y compris le Royaume Uni, et des piquants noirs sur la partie ant érieure de chaqu e segment.
mesures de contrôle spécifiques doivent être appliquées. Transportez les au laborato ire dans de l'alcool à 70% .

Traitement : c'est une maladie à déclarat ion o bligatoire dans


Hypoderme tropical : Dermatobia
les pays qni mènent des campagnes d'érad ication. Le traitement
hominis (ver macaque) est local et systémiq ue (spray, bain) avec des compos és organo-
phosphorés et des avermectines.
Signes cliniques : Dermatobia hom inis est connu e sous le
nom d'hypo derme tropical. Elle sévit seulement ent re le sud du
Mexiq ue et l'Argent ine (en Amérique du Sud) où elle constitue un
problème majeur. Une infestat ion humaine est également poss i-
ble. L'adult e dépose ses œufs sur une grande vari ér é d'autres
insectes (49 espèces différentes ont été répertor iées) qui tran s-
mettent alors les œufs au bétail sur lequel ils se nourri ssent. On
peut voir les œufs entre les ailes de la mouche, Mu sca dom estica,
en 117. Lors de l'éclosion, les larves s'enterrent rap idement sous
la peau et s'enkystent po ur former un nod ule sous-cutan é, le var-
ron. On peut voir plusieur s nodul es fermes de ver macaq ue sur
cerre vache croisée H ereford du Brésil (118), en particulier sur les
flancs et les épaules. (Les nodu les d 'H ypoderma ne s'observent
que le lo ng du dos, 116). Après s'être nourri es pendant 40 à
50 jo urs, les larves matures émergent (119) et to mbent sur le sol

120 121
-
36 Guide Pratique de Médecine Bovine

(125) et de l'épaule. Des hématomes peuvent parfois s'étendre à la


cavité pelvienne, augmenta nt la pression inrrape lvienne cr interfé-
rant avec la miction et la défécatio n. Dan s le cas 124, l'hémato me
est apparu après que le bovin se soit coincé sous la eloison d'une
logette, ct l'hémato me du flanc (125) est survenu apr ès un coup de
corn e. Sans éclater, la majorité des petits hémat omes se réso rbent
en laissant d'épa is plis de peau . Un hémat ome peut pa rfois s'in-
fecter et évoluer en abcès. Un hématome peut parfois éclater en
libérant un caillot de sang. Dan s un tel cas (126), on peut observer

122

Affections traumatiques
et physiques
En plus d' être l'organe le plus grand du corps, la peau esr également
le plus expo sé. Les blessures som fréquentes, parti culièrement 124
lorsqu e le bétail est logé dans des locaux mal conçus et surpeuplés
et manipulé brutalement. Des locaux hum ides et sales compro-
mettent les défenses imm unitaires . Lorsque de tels facteurs sont
associés à une litière insuffisante et à des saillies des parois de la
stabulation, des abcès ou des lésions plus sévères sont possibles. Le
béta il peut supporter des températu res extrêmes, mais les gelures
sont possibles. Les hématomes sont souvent secondaire s à des bles-
sures physiques alors que les autres types de tum éfactions cutanées
résultent généralem ent d'une hern ie ou d'un e rupture.

Hématomes
Signes cliniques: les hématomes sont initialement des tum é-
factions molles, indolores, fluctuantes, remplies de liquide, d'ap-
pa rition soudai ne. Les localisations les plus courantes sont les
région s san s couvert ure musculaire au niveau desquelles un trau-
matisme de la peau contre l'os est possible ; il s'agit par exemple
des proé minence pelviennes (123), du rachis (124), du bas-flanc
125

123 126
Chapitre 3 : Affections des téguments 37

d'épais plis de peau car actéristiques, cr ânialement au gras-


set.

Diagnostic différentiel : abcès, déchirure du Hanc, hernie .

Traitement: dan s la plup art des cas, il est préférable de ne pas


int ervenir car la guériso n est souvent spo ntan ée. Certains héma -
tom es s'abcèdent et do ivent être drainés. Dans de rare s cas, les
lésion s sont si étend ues que l'animal doit être réformé.

Prévention : ident ifier, puis minimiser les sources de tr a u-


ma tisme .

Bursite du cou
En 127, une perte de po il sur la face crân iale de la lésion indique
qu e la bur site éta it secondaire au fait de pousser constamment la
bar rière d'aliment ati on. Co mme un hémat om e, la tum éfact ion
est molle, ind olore et flucrua nre, mais elle est apparue plus lente-
ment . La ponction révèle un liqu ide clair. Une bursite peut égale-
ment survenir sur le jarret (389) et le carp e (403) dans des loget- 128
tes conrenanr trop peu de litière.

Traitement et prévention : les lésions individuelles guéris- Traitement : il est cons eillé de laisser les abcès mûrir jusqu 'à ce
sem spontan ément si l'an imal est éloigné de la source du tr aum a- qu 'une partie de la coque soit nettement plus mo lle; on ponc -
tisme. Si plusieurs anim au x sont affectés, des changements des tionne alors à cet endroit, on d raine et on rince. Un lavage r ép érè
cond itions de logement som indiquées, par exemple am éliorer la sous pression est également ut ile.
litière des logettes.
Hernie du flanc
Abcès de la peau
Signes cliniques: la hern ie du flanc de cette vache Ayrshire
Signes cliniques : les abcès som généra lement des tuméfac- (130) est apparue bru tale ment, pro ba blement suite à un coup de
tion s d ures, chaudes et légèrement dou loureuses qu i se dévelop- corne d'une autre vache, 2 mois avant la consultat ion. D'autr es
pent et grossissent lent ement, ce qui les différencie d'un héma- cas sont sponta nés, particul ièrement chez des vaches âgées pro -
tome (123) ou d'une herni e (130) qui app araissent généralement ches du terme, la pression intra -abdorninale étant alors un fac-
brutalement . Le bouvi llon Hereford (128) présente un abcès sté- teur pr édisp osant.
rile sur le cou, secondaire à l'injection d'un vaccin. L'injeetion
sous-cutan ée d'une solution de borogluconare de calcium â 40 %
peut cond uire â la formation d'une tum éfaction ferm e, stérile,
remplie de liquid e, en 3 à 6 semaines. La région poplitée est un
site fréque nt d'abcédation com me on le voit chez cette vache
Frisonn e (129). Une tum éfaction fluctuante de grande taille est
visible sur la jamb e gauc he, latéralement au grasset. L'ab cès est
souvent en pro fondeur dans le muscle et peur s'agrandir progres-
sivement en plusieur s mois.

127 129
38 Guide Pratique de Médecine Bovine
iiiiiiiiiiiiiiii

130 132

Traitement: chez l'adulte, de grasses hernies du flanc ne peuvent Nécrose de l'oreille par gelures
que rarement être corrigées avecsuccèspar la chirurgie; ellesont ten-
dance à s'agrandir en fin de gestation et à se réduire après le vêlage. Les extrémités des deux oreilles de cette vache Limo usine (133)
sont absentes; la cause est une gelure néona ta le. 541 illustre une
Rupture du tendon prépubien gelure scra ta le.

Diagnostic différentiel : une septicémie, par exemple, celle


La mamel le s'est relâchée venrralerne nr et le sac de peau et de
associée à une salmonellose suraiguë (55), une intoxicati on à la
muscles en avant de la mamel le cont ient des organes abdominaux
fétuque élevée (414) et une into xication à l'ergot de seigle (415) ,
(131). Une hyd ra -allant oïde a ent raîné la distension abdo minale
peuvent engendrer des lésions similaires des extrémités.
excessive et la ruptu re secondaire.

Traitement: la réparation chirurgica le est impossible et l'an i-


mal doit être réform é. Nécrose de la peau suite à l'utilisation
d'une pâte caustique d'écornage
L'utilisation excessive d'une pâte d'éco rnag e caustiq ue a entraîné
la nécrose de la peau couverte de cro ûtes, s'étendant depui s les
corni llons jusqu'aux yeux de ce veau Limousin (134).

131

Infection de la boucle auriculaire


Une infection d'une boucle aur iculaire survient lor sque le bord du
pavillon auriculaire ne dispose pas d'un espace suffisant po ur sa
croissance ou lor sque la boucle est insérée trop près de la base de
l'oreille. En 132, un tissu de granulation et un exsuda t purulent
humid e so nt visibles auto ur de la boucle. De relies lésions sont
douloureuses et prédisposées a ux myiases.

Traitement: la boucle doit être enlevée et la zone nettoyée ; la


blessure guérit alor s rapidem ent . 133
Chapitre 3 : Affections des téguments 39

134

Corne incarnée
136
Etiologie et pathogénie: l'extrém ité de la corne (135) qui a
mainten ant été enlevée, péné trait dans la pea u jusqu'au derme
sou s-jacent, produisant cette blessur e ulcéreuse et do uloureuse Le sinu s fro ntal éta it envahi par un tissu néop lasiqu e et du tissu
susceptib le de se co mp liquer d'une myiase. De te lles lésions ont de gran ulation. Des méta stases éta ient pr ésent es dans les nœ ud s
un retenti ssement cons idérable sur le bien-être de l'animal. lymp hatiques régiona ux.
Certa ins cas se développ ent su ite à une cro issa nce appa remment
normale des cornes chez des animaux âgé s, d'aur res résultent de Diagnostic différentiel : à un stade précoce , cett e tumeur
lésions anté rieures des cornes. pe ut simuler une sinusite fro nta le.

Traitement: vérifiez l'espace ent re l'ext rémité de la co rn e et la Traitement: a ffection incurable.


peau dan s tou s les cas suspects. L'extrémi té de la co rne est insen-
sible et peur être co upée sa ns anes thésie locale.
Nécrose du bout de la queue
Epithélioma du corps de la corne
Signes cliniques: la néc rose de l'extrémité de la qu eu e (137)
Définition : épithélioma spinocellula ire de la muqueuse du est une pathologie de gro upe surve na nt chez les bouvill on s, les
sinus fro nt a l se développant dans les races à co rnes ou écornées, géni sses er les ta urillon s élevés sur caille bo t is da ns des locau x
part iculièrement fréqu ent da ns le so us-co nt inent Indien. su r peup lés. 137 montre u ne vu e rappro ch ée d'une lésion
typ iqu e de nécrose de l'ex trémité de la qu eu e. Le bour de la
Signes cliniques: 136 montre un cas sévère de ca ncer d u corps qu eu e est piéti né ; cc tr a u matisme initia l se co mpl ique d'un e
de la co rne chez un e vache H ol stein âgée de 6 ans, d u Royaume- suppuration et d'un risque d 'infectio n ascendante et de pro pa -
Uni , écorné e à l'âge de deux an s. La tum eur a d'ab ord évolué len-
tement , a att iré les mo uches, pui s s'est bru ta lement développée.

135 137
40 Guide Pratique de Médecine Bovine

140

Prévention : changements des cond itions d'élevage pour


rédui re le surpe uplement et amé liorer la litière.
13 8
Séquestre de la queue
Signes cliniques: des fractures de la q ueue peuvent faire suite
gatio n sepncemique vers d'autres orga nes. La nécro se de la
à des manipu lations bruta les ou à un traumatisme, par exemple
queue chez ce ta urillon (138) a ent raîné une infecti on ascen-
lor sq ue la queue est piétinée par une autre vache da ns une cour
da nte à Arcanoha cterium pyogel1es et l'att eint e du nerf coccy-
surp euplée ou évent uellement coincée dans un portail. Des frac-
gien proxima l a provoq ué une paralysie de la queu e. Les fac-
tures simp les ent raî nent une déviation de la queue au point de
teurs de risque inclu ent les sols en béton avec caille botis, la
fracture et gênent peu l'anima l. Les fract ures complexes et celles
surpo pulation et les atmos phères hum ides. La qu eue est coin-
contenant un séquestre osseux prod uisent une fistule chron ique
cée de man ière répétée ent re le jarret ct le sol lor sq ue l'animal
puru lente et une gêne com me en 139. L'amputation est la seule
tente à plusieurs rep rises de sc relever. Des cas ind ividu els so nt
opt ion thérapeutique.
poss ibles chez les vaches laitières. Les blessur es ont la même
étiologie ou hien résultent de man ipu latio ns et de co nt rai ntes
brutales. Le diagn ost ic est facile. Fécolithe
Traitement: le dia gnosti c do it être pr écoce et le t raitement est Etiologie et pathogénie : les fécolithes {accumulations
l'amputation de la queue associée à une antibioth érap ie. dures de fèces secs sur la queue, apparais sant apr ès un épisode

139 141
Chapitre 3 : Affections des téguments 41

d c di arrh ée) peuvent sur ven ir sp onran èmen t o u se développer


a u to ur d 'un ruban marqueur sur la q ueuc. Lo rsqu e la masse
fécale s èche, elle sc contracte, cn rrainanr un e co nstri ct ion du
flux san gu in, un e tu méfact io n et une ulc éra tio n, comme sur la
gauche d e ce fécolirhe (140). Après ab lat ion du féco lithe, o n
aperço it l'érendue d e la nécrose ischémique (141). L'extremite
de la queue fini r par se nécroser et to m ber. D e tell es lésio ns peu-
vent éga leme nt être seco nd a ires à la pose inco rr ecte d'un ruha n
m arqueur.

Traitement : le mei lleur moye n d 'en lever les féco lit hes est d e
commen cer par craquer l'annea u fécal sec ent re de ux su rfaces
dures. Les rubans marqueurs do ivent êt re en levés d ès q u'ils ne
sont plus nécessa ires.

Mélanocytome (mélanome)

Définition: rumeur bovin e spo rad iq ue se d évelopp anr pa rtir â

des rn élanocyres de la peau o u d e la toi le sous-cutan ée, so uvent


chez le bét ail jeune, pa rfois co ngé n ita le.

Signes cliniques: ce mé la no me bén in di scret su r le jarret ga u-


che dc cerre génisse croisée Charola is âgée d e 3 sema ines (142)
éta it présent à la nai ssa nce. Il est lobulé et s'éte nd rnèdialernenr et
latér alement. De couleur grise ou no ire, no n d oul oureux , il co ns -
142 rime un d éfaut esthe tiq ue évid en t.

Traitement : d ans de nombreux cas, l'ex ér èse ch ir urgica le est


possible; dans le cas illus tr é ici, il n' y a eu aucune r écidive dans
les deux a n né es sui vantes.

Vous aimerez peut-être aussi