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Chapitre 3
Introduction
La peau est le plus grand organc du corps et elle remp lit un grand
nombre de fonctions . C'est une pro tectio n mécanique contre les
Affections agressions physiques ct une barri ère contre les infections dont la
plupart ne se développ ent que lorsque l'intégrité de surface de la
peau est compromise par un traumatisme physique o u environ -
d.es téguments nem ental. Les récepteurs sensoriels détectent le to ucher et la dou-
leur. La vitamine D est synth étisée sous l'influence des rayonne-
ments ultraviolets. La peau joue le rôle principal dans le cont rô le
de la températ ure corpo relle, isolant cont re le cha ud et le froid ct
elle agit comme un régulat eur thermique par la transpiration . La
profondeur et l'épaisseur d u pelage sont les principa ux facteurs
affectant l'isolati on .
Les principa les races de bovins en Europ e ct CIl Amériq ue d u
Nord sont issues du Bos tauru s et ont une capacité de transpira-
tion limitée. Les bovins issus du Bos indicus (Brahman, aux
USA; African der, en Afrique) tels qu e le Santa Gertrudis, peu -
vent transpirer abo nda mment pendant de longues périodes bien
qu 'il y ait des différences considérables de production de sueur
d'une région de la surface du corps à l'aut re.
Un examen visuel de la peau est simple et permet d'identifier
une gra nde vari été de maladies. Des réactions anaphylactiques
peuvent entraîner de l'urtic aire. Une photose nsibilisario n peut
résulter de diverses int oxications incluant l'intoxication par
l'herb e de la Saint-Jean (H ypericum perforatum ] ou le lantanier
épineux (Lantana camara) et l'eczéma facial (voir aussi le
Chapitre 13,731,740-742). Les infestati ons pa rasita ires (pédicu-
lose et gale) ou fongiq ues (teigne), les infections bactériennes
(tu berculose cut anée) et les infesta tions par les mouc hes (myia-
ses et hypodermose bovine) entraînent toutes des lésio ns cuta -
nées décrite s dans ce chapitre. La dernière part ie co ncern e les
affections physiques telles que les hémato mes, les abcès, les gelu-
res et autres traumatismes cutanés. De no mbreuses lésion s cut a-
nées sont seconda ires à d'autres ma lad ies et ces dern ières sont
décrites dan s le Chapitr e adéquat, par exemple, la gangrène
secondaire à une mammite (voir 600) ou l'int oxication par l'er-
got de seigle (voir 415) ou les tuméfactions sous-cutanées asso -
ciées à une urolithiase (voir 513) ou encore les affections de l'om-
bilic (39).
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plante encore non identifi ée, ent raînant l'apparition de mul tipl es semaines p lus tard . Certains ca s so nt prétend umen t secondaires
pa p ules (œdé mate uses). à des morsures de serpent ou à des p iqûres d' ab eilles, mai s cela
reste à prouver.
Signes cliniques : l'ur ticaire appa raît bru talem en t. Les cas
sonr sporadiq ues, Cerre vache Friso nne (76) présente des élevu - Traitement: les cas bénins guérissent sponta né me nt . Dans les
res œdémateuses (bo ules d'œd èm e) sur la face et les épaules. Les cas plus sévères, l'adm inistr ati on de co rricoïdes à acti o n rapi de
paupières et le mufl e sont go nflés. La vache semble aba ttue, ou d'A IN S est b én éfique. Il n'existe auc un mo yen de pr évent ion à
mai s elle a co nse rvé l'appérir et co mme d ans de nombreux cas ce JOur.
bénins simi lai res, elle a récupé ré en 36 heures. La vache
Simmenta l (77) était à un stade beaucoup plu s avanc é avec
hyperthermie et douleur vive. La téte tr ès gonflée par un œ dè me Photosensibilisation
sous-cutané reposa it souvent sur le sol. La pea u du mufle étai t
hyper érnique, Quelq ues zones loca lisées ont nécrosé quelques (dermatite photosensible)
Etiologie et pathogénie : la phorose nsibilisation a une inci-
dence mondiale. Les agents phoror éactifs accumulés sous la peau
convert issent les rayonnements ultra violets en énergie thermique,
entraina nr des lésion s inflammatoires qui pro du isenr d'a bord un
œd ème cut ané, puis plus tardivement, une éventuelle escarre. Seules
les robes de co uleur blanche ou de pigment clair sont affectées
puisq ue la coule ur noire empêch e l'absorption de la lumière solaire.
Les premiers agents phoro réaerifs ont pu être ingérés (photosensi-
bilisation prim aire) ou peuvent être pro duits secondairement à des
lésion s hépatiques (phorosensibilisation secondaire , h èparogène).
Chez les bovins, les principaux agent s phoror éacrifs sont les po r-
phyrines et les phyllo- érythrines, ces de rn ières éta nt des produits
de dégradation normaux de la chloro phylle, non m érabolisablcs.
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Les lésions hépatiqu es peuvent résulter de l'ingestion d'une grand e éga lement lor s d'une int oxicati on par le lant a nier épineux
variété de médicaments , de plant es ou de produit s chimiques. (Lantana camara] (731) et d'un eczéma facial (740-742). Un bilan
biochimiqu e ou une biopsie hépatiq ue peuvent con firmer les
Signes cliniques: dan s les stade s précoces, les animaux affec- lésions hépatiques.
tés pr ésentent une gêne et de la fièvre, avec un érythème et des
croûtes a uto ur des marges des nari nes (7S) et un érythème des Diagnostic différentiel : fièvre aph teuse (646-650), fièvre
trayons (79), co mme chez cette vache Simmental. Les trayons sont cata rrhale (659), rhélirc ulcérative virale bovine (o u infection à
très dou loureux et peuvent plus tard s'ulcérer et nécroser (SO) , her p èsvirus bovin type II) (610) et stomatite vésiculeuse conta-
rend ant la traite presque impossible. L'épaisseur de l'escarre cuta - gieuse (617, 618). Les cas précoces dans lesquels l'œdème cutané
née, mod érée dan s ce cas, dépend du degré de la lésion initia le. esr d ifficile à mettre en évidence, ressemb lent fortemen t à des
La première phase fébrile associée à un œdè me er à un épaissis- coliques.
sement de la peau blanch e étai t passée inaperçue chez cette
génisse (SI) et elle a été présentée en consulta rion avec des lam- Traitement: a u cours de la phase active de pho ros ensi bilisa-
beau x de peau blanch e, nécrosés, durs et secs, avec un nouvel épi- rion, les bovins doivent êrre ga rdé s à l'om bre o u mieux , à l'éta-
derme sous-jacenr. Sept semaines plus tard (S2), la no uvelle peau ble. L'administr ation parent érale de co rticoïdes et d'AINS peut
s'éta it bien développ ée. La repousse du poil a été poss ible grâce à être ut ile à un stad e pr éco ce pour rédu ire l'étend ue de la
la préservat ion des follicules pileux localisés dans les couches nécro se cut a née. L'adm inistr ati on de vitamines B peut aide r
profond es de l'épider me. Des zones de tissu de granulat ion peu- dan s les cas d'atteinte hépat iqu e. L'infe ctio n cura née secon -
vent retard er la cicatrisatio n (S3), en part iculier sur les saillies dair e et les myiases doivent êt re contrôlées. Les lésions cut a-
osseuses telles qu e le pelvis. Une derma tite sèche a persisté pen- nées guéris sent bien malgré une nécrose étend ue, laissant des
dant plu s de deux ans chez cette vache. Cette affection survient cica trices et des plis.
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cutan ées parasitaires sont plus fréqu emment observées chez les
bovins en hivern age. Un grand nombre de ces infestatio ns ne peu-
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vent être différenciées à l'examen cliniqu e et un exa men micro-
scopi que est nécessai re. Plusieurs infestations coexistent souvent,
par exemple, la ga le, la teigne et les po ux peu vent infester simul-
tanément des bovins en mauvais érat généra l. L'aspect et le siège
Couleur brune de la robe des lésion s d'acario se sont généralement caractéristiq ues d' un
Une care nce en cuivre affecte plusieur s systèmes (voir 423-427), acarien donn é bien qu e le diagnostic spécifique dépend e de l'exa-
mai s entraîne classiquement une perte de la cou leur de la robe . men micro scopiq ue des pièces buccales.
Cepend ant , la carence en cuivre n'est pas la seule caus e d'une
couleur brune de la robe. Les a nima ux mis a u pâtu rage a u prin-
temps peuvent con ser ver leur robe hivernale (84), not amment les Acarioses OU gales
jeunes vea ux et les génisses en premi ère lacta tion. Bien qu e pais -
sant sur la même pâture, l'ani mal plus âgé en a rrière-plan n'est Gale sarcoptique (à Sarcoptes scab;e~
pas affecté.
Du e à Sarcoptes scabiei var. bouts, les lésions siègent typiqu e-
Diagnostic différentiel : intoxication par le molybdène ment sur la rêre, le co u er j'a rrière-mai n (85). Notez la perte de
(752), rétentio n de la robe hivernale associ ée à un mau vais état poil et l'ép aississement marq ué de la peau (86). Les zo nes blan -
général. ches présentent des lésio ns seco ndaires liées au fro rtem ent.
Da ns les cas sévères, o n peu r avo ir une perte pr esque totale de
poils . Une vue rapp rochée (87) montre l'aspect sec et squ a-
Affections parasitaires meu x de la peau épaissie.
de la peau
Les bovins so nt affectés pa r quatre genres d'aca riens psoriq ues
(Sarcoptes, Chorioptes, Psoroptes et Dem odex ), six espèces de
Gale chorioptique
pou x, des helminthes cutan és (Stephanofilaria et Parafilaria), des La ga le chorioprique esr la ga le la plus fréqu ente chez les bovins.
myiases et diverses infestati on s par les mouch es. Les infestations Le pli de peau à côt é de la queue est le site ca ractéristique
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d'une infestat ion par Cho rioptes havis (88). Les lésions co m-
p rennent des croû tes épa isses reco uvrant un e zo ne d'exsud at
séreux hu mide. Elles so nt très irritantes. Dan s les cas p lus avan-
cés (89), des lésio ns pustuleuses rouges peuvent s'étend re jus-
qu'a u pé ri née.
Gale psoroptique
N otez l'épaississement de la pea u et la perte de po il chez cette
vache (90), les lésio ns s'étendent dep uis la vulve jusq u'à la
mam elle. L'affect ion débute au garrot et s'étend à to ut le corps.
Le p rur it est int ense. La ga le psoroptique (Psoroptes ovis) est une
ma ladie à déclar a tion obl igatoire en Amériq ue d u Nord où des
pro gr ammes d'éradication ont été mis en place depu is de nom -
breuses années. L'un des acariens responsables de ce type de gale
est Psoroptes nara lensis .
Poux (pédiculose)
Signes cliniques: les pOlL\: piqueurs (par exempl e, Haematopinus
eurysternus et Linognathu s vituli et, en Am érique du No rd,
Solenopotes capillatusi se déplacent plus lentem ent que les poux 91
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broyeurs (J)amalinia [Isouicola] havis). En plu s du prurir (la seu le peuven t être t rès efficaces, par exem ple le ph osm cr o u le co u-
lésio n ind uire par les pou x bro yeurs), les po ux piq ueurs peuve nt ma ph o s en po ur -o n o u en ba ins o u la perm érhrine en syne rgie
entra îner un e a némie sévè re, une baisse de l' ét a t généra l er mêm e avec le bur o xid e pip éron yl er le t étrachl orvinph os en sp ra ys ou
la mon. La péd icul ose esr plu s fr éq uen te pendanr les mois d'hi- en po ur -o n . Une ap p lication pour-on un ique de doram ectin e
ver. En eca r ta nt les po ils le long d u dos, on peur mettre en èvi- est éga leme nr t rès efficac e. Le bét ail très in festé peur avo ir
den ce de peti ts po ux marrons à peine visibles à l'œil nu . On les besoin de vita mi ne s.
ob ser ve so uven t plus facilemenr sur la peau nue de l'aine (93) .
Notez leur taill e va ria ble.
Cliniqueme nt, les in festation s se man ifestent par des fro tte -
ments, des mo rdillements, des grattages et un épaississement de la
peau . En 94, le veau tir e la langu e er penche la tête d'un cô té, un e
po stu re typique d u pru rit. Da ns les ca s précoces, le poi l dessine
des lign es ver ticales sur le co u et de petites zones alop éciq ues avec
des pellicu les blanch es ap pa raissent seco ndairement aux mor-
dil lemen rs. Da ns les ca s plus avancés, la peau est épais sie a utour
de la face et les lign es verrica les de po il sur le co u for menr des plis
épais co m me chez cerre vache Ayr shire adu lte (95). Cerra ins veaux
monrrenr un retard de cro issance et so nr aném iés. Une teigne est
so uvent associée à la péd icu lose: on o bserve des lésions récenres
sur l'épa ule (94). Des œ ufs ovales de co uleur beige pâ le (lentes)
coll és au x tiges des po ils sont so uvent visibles à l'œ il nu , en pa rt i-
cu lier sur l'oreille (96, pr ès de la bo ude a uriculaire). Ch ez les a ni-
ma ux pl us âgés , les po ils peuvent être agg lut inés pa r les lentes .
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Teigne (dermatophytose)
Définition: la teigne est une infection fongiqu e des tissus kéra- sieurs petites zones alopéciq ues peuvent devenir coa lescen ces
tinisés, morts, superficiels du pelage et de la peau ; Tricoplryton (98). Des anim au x plu s âgés peuvent présenter de petites lésions
uerruc osum est l'agent causal le plus courant chez les bovins. discr ètes généralisées (99). Après la perte de poil s, ces lésions
Occas ionne llement, Micro sporum sp. peur être impliqu é. La tei- deviennent érythéma teuses et n'ont plus une apparence sèche et
gne est une zoonose importante. squameuse comme en 97.
La teigne ent raîne une irritation et si les veaux atteints se
Signes cliniques : la dermarophyrose est le plus sou vent frottent contre les poteaux ou les mangeoires, ils peuvent dépo-
ident ifiée chez les veaux, mais elle n'est pa s rare chez les vaches ser des spores dont l'infectiosiré peut persister 4 ann ées.
laitières. On trouv e généralement les lésion s sur la tête et le cou
(97), mais elles peu vent affecter' n'importe qu elle région du Traitement et prévention: une guérison spo nta née est fré-
co rps. Les lésion s sont des zones alopéciques circulaires au quente. Pour les anima ux de valeur, le traitement commence par
niveau desq uelles la peau est épaissie ct sou vent très croûteuse. le retra it des croû tes, pu is se pour suit pa r l'ap plication su r le
Au co urs des premiers stades, on o bserve une alopécie progres- co rps entier d'un bain o u d'u n spray de nat am ycine ou par l'ad -
sive et un érythème cutané, les croûtes apparaissant pl us tardi- ministrat ion orale d'un anti biotiq ue fongistati qu e, la gr iséfu-
vement . Les lésion s s'éten de nt à pa rtir de la périphérie et plu- line. Il existe un vaccin vivant att énué efficace,
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Besnoitiose
Autres affections bactériennes
et virales de la peau
Un parasit e spo rozoai re d e la famille des Sarcocy stidae,
Besnoitia hesnoiti, pe ut ent raîner une maladie généra le s'ac - Dermatophilose
compagnant de fièvre, de diarrhée et d'un e ad énopathie ou, {streptothricose cutanée}
comme dan s ce cas (105), d'u ne scléro dermie sèche. Ce ta ureau
sud- afr icain pr ésente un épa ississe ment tr ès importa nt de la Définition: lésions de la peau dues à un e infection par la ba c-
pe au (aspect de peau d'éléph ant) et une pe rte totale de poi ls térie Derm atophilus congolensis, parfois appelée à tort « der-
dan s les zones affectée s. Dan s les cas avanc és, la pea u peut se matose mycosiq ue » ; ces lésion s survie nnent ap rès de longues
crevasse r, pr édi spo sant l'ani mal à une infection bacr érjcnne pério des de temps humide.
secondaire o u à un e myiase et ent raînant un e pert e de po id s. Le
ta ux de morta lité est fai ble. Des cas de besnoi tio se ont été rap - Signes cliniques: sous un climat temp éré, les lésions sont béni-
portés dan s le sud de l'Europe, en Afri q ue, en Asie et en gnes, comme chez cette vache Frisonne (106) qui présent e des touf-
Amé riq ue du Sud . Les mo uches p iq ueuses ou les tiques peuven t fes de poils surélevées, non prur igineuses (que l'on peut facilement
transm ett re mécaniq uem ent B. besnoiti. Les signe s initiau x soulever) avec un exsudat cireux marron clair à la base. Sous des
peu vent se limiter à que lques kystes a u n iveau de la jonction climats plus cha uds, pa rticulièrement pendant les saisons tr ès
scl éro -conjoncrivale. humides associées à une acti vité accrue des mouches et des tiques,
les zoospores dormantes dan s l'épiderme peuvent devenir actives
Diagnostic: signes initiaux de kystes au niveau des muque uses dan s des proport ions presque épidémiques, entraînan t des lésion s
scléra les, con jonctivales et nasa les, suivis pa r de la fièvre et des cuta nées plus sévères et une inflammat ion secondaire. Cette vache
œdèmes vent raux douloureux (anasarque), et enfin pa r un e sclé- d'Ant igua (107) présente de petites pelotes de peau nodulaires, sur-
.ro dermie. O n peut ob server des bra dyzoïtes en forme de cro is- élevées, particulièrement au niveau des épaules et du CO Ll. Des
sant dan s les raclages cutanés ou con jonc tivaux. lésions plus avancées deviennent coalescentes et forment des
plaque s (vache des Ant illes, 108) à l'aspect presqu e verru q ueux. Les
Traitement et prévention : isolem ent et tra itement sym p- cas chroniques sévères peuvent souffrir d'émaciation .
tom at ique des bovins affec tés ; réd uction des insectes piqueurs
et des tiques ; possibilit é d'util iser un vacein vivant sur culture Diagnostic différentiel : hypod ermose bovine (115,116),
tissulaire. dermatose nodu laire contagieuse (666), der ma tophilose (322).
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rinc tes sur les trayons, Les verrues sont plus fréq uentes dans les
gran ds gro upes de jeu nes bovins. Les mouches et les pou x pour-
108 raie nt jou er un rôl e important dan s la transm ission .
Traitement et prévention : les bovins à l'étable peu vent Traitement : la p lupa rt de s verrues, mêm e les lésions pén ien-
disposer d'u stensil es d'au to -toil ettage tels qu e des bro sses mura - nes, guérissent spo ntanément avec le développement d'un e immu-
les. Fou rn ir un abri contre la plui e. L'ad min istration parentéra le nité virale. Les verrues pédi cu lées pe uvent so uvent êt re a rrachées,
d' antibiotiques peut être ut ile dans les cas sévères. parfois après ligature du pédicule. Il sem ble que des vaccins a uto -
gènes simples aient une certaine efficacité. Les zo nes de lésion s
étendues peuve nt développer un e infection seco ndaire q ui peu t
Fibropapillomatose
être co nt rô lée par lavage et désinfect ion sup erficielle.
(papillomatose, verrues)
Signes cliniques: des verrues, ob serv ées pr incip alem ent chez Tuberculose de la peau
les bovins âgés de 6 à 18 mois, ressembl ent à des bosses charnues (mycotuberculose atypique)
siégea nt sur la rêre er le cou . On pe ut éga lemenr obse rver de gros -
ses verrues péd icul ées sur le poir rail et le srern um . Leur taille est Signes cliniques: on o bserve des nodules indurés typiqu es, se
tr ès variable ; cela va du petit nodule jusre visible à la surface d u d évelop pa nt sur le rrajer des vaissea ux lym ph atiques so us-cura -
poi l à des grosses verru es de 5 cm de diamèrre (109). O n les o bser ve nés, co ura nt ob liq ue me nt en tr aver s des ép aul es er sur la face lare-
pa rfoi s dan s la régio n du co u che z les bovins de trait ad ultes rale du mem bre a nté rieur (111). Les lésions co nt iennent des bac-
comme chez cet te vache Balady native d' Egypre (110) . Les verrues tér ies acid o-r ésisra n rcs non pa thogènes pouvant affecte r la
peuvent également app a raî t re sur les tr ayon s (620-622), le pêni s réaction à la tuberculinat ion cura née pour le d épist age de la
(523) et dans la vessie (722) (lors de pr èridismc o u inroxicatio n tuberculose. Certains con sidère nt q ue ces chaî nes de nodules
par les fougères). Les verr ues cuta nées sont dues à des papovavi- sous -cutanés sont typi q ues des ani ma ux infectés p a r le virus de
ru s. On en a rép ertori é cinq espè ces, y compris trois espèces dis - l'immunodéficience bov ine (BIV), mais cela sem ble peu prob abl e.
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Lymphangite ulcéreuse
(pseudotuberculose)
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qu en res sont des lésion s cutan ées, mais d'autres lésions telles
qu 'un e para lysie rachidienne, un éto uffement par inflamma-
tion d e l'œs ophage et des réa ctio ns anaphylac tiques pe uvent
surveru r,
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Affections traumatiques
et physiques
En plus d' être l'organe le plus grand du corps, la peau esr également
le plus expo sé. Les blessures som fréquentes, parti culièrement 124
lorsqu e le bétail est logé dans des locaux mal conçus et surpeuplés
et manipulé brutalement. Des locaux hum ides et sales compro-
mettent les défenses imm unitaires . Lorsque de tels facteurs sont
associés à une litière insuffisante et à des saillies des parois de la
stabulation, des abcès ou des lésions plus sévères sont possibles. Le
béta il peut supporter des températu res extrêmes, mais les gelures
sont possibles. Les hématomes sont souvent secondaire s à des bles-
sures physiques alors que les autres types de tum éfactions cutanées
résultent généralem ent d'une hern ie ou d'un e rupture.
Hématomes
Signes cliniques: les hématomes sont initialement des tum é-
factions molles, indolores, fluctuantes, remplies de liquide, d'ap-
pa rition soudai ne. Les localisations les plus courantes sont les
région s san s couvert ure musculaire au niveau desquelles un trau-
matisme de la peau contre l'os est possible ; il s'agit par exemple
des proé minence pelviennes (123), du rachis (124), du bas-flanc
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Bursite du cou
En 127, une perte de po il sur la face crân iale de la lésion indique
qu e la bur site éta it secondaire au fait de pousser constamment la
bar rière d'aliment ati on. Co mme un hémat om e, la tum éfact ion
est molle, ind olore et flucrua nre, mais elle est apparue plus lente-
ment . La ponction révèle un liqu ide clair. Une bursite peut égale-
ment survenir sur le jarret (389) et le carp e (403) dans des loget- 128
tes conrenanr trop peu de litière.
Traitement et prévention : les lésions individuelles guéris- Traitement : il est cons eillé de laisser les abcès mûrir jusqu 'à ce
sem spontan ément si l'an imal est éloigné de la source du tr aum a- qu 'une partie de la coque soit nettement plus mo lle; on ponc -
tisme. Si plusieurs anim au x sont affectés, des changements des tionne alors à cet endroit, on d raine et on rince. Un lavage r ép érè
cond itions de logement som indiquées, par exemple am éliorer la sous pression est également ut ile.
litière des logettes.
Hernie du flanc
Abcès de la peau
Signes cliniques: la hern ie du flanc de cette vache Ayrshire
Signes cliniques : les abcès som généra lement des tuméfac- (130) est apparue bru tale ment, pro ba blement suite à un coup de
tion s d ures, chaudes et légèrement dou loureuses qu i se dévelop- corne d'une autre vache, 2 mois avant la consultat ion. D'autr es
pent et grossissent lent ement, ce qui les différencie d'un héma- cas sont sponta nés, particul ièrement chez des vaches âgées pro -
tome (123) ou d'une herni e (130) qui app araissent généralement ches du terme, la pression intra -abdorninale étant alors un fac-
brutalement . Le bouvi llon Hereford (128) présente un abcès sté- teur pr édisp osant.
rile sur le cou, secondaire à l'injection d'un vaccin. L'injeetion
sous-cutan ée d'une solution de borogluconare de calcium â 40 %
peut cond uire â la formation d'une tum éfaction ferm e, stérile,
remplie de liquid e, en 3 à 6 semaines. La région poplitée est un
site fréque nt d'abcédation com me on le voit chez cette vache
Frisonn e (129). Une tum éfaction fluctuante de grande taille est
visible sur la jamb e gauc he, latéralement au grasset. L'ab cès est
souvent en pro fondeur dans le muscle et peur s'agrandir progres-
sivement en plusieur s mois.
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Traitement: chez l'adulte, de grasses hernies du flanc ne peuvent Nécrose de l'oreille par gelures
que rarement être corrigées avecsuccèspar la chirurgie; ellesont ten-
dance à s'agrandir en fin de gestation et à se réduire après le vêlage. Les extrémités des deux oreilles de cette vache Limo usine (133)
sont absentes; la cause est une gelure néona ta le. 541 illustre une
Rupture du tendon prépubien gelure scra ta le.
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Corne incarnée
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Etiologie et pathogénie: l'extrém ité de la corne (135) qui a
mainten ant été enlevée, péné trait dans la pea u jusqu'au derme
sou s-jacent, produisant cette blessur e ulcéreuse et do uloureuse Le sinu s fro ntal éta it envahi par un tissu néop lasiqu e et du tissu
susceptib le de se co mp liquer d'une myiase. De te lles lésions ont de gran ulation. Des méta stases éta ient pr ésent es dans les nœ ud s
un retenti ssement cons idérable sur le bien-être de l'animal. lymp hatiques régiona ux.
Certa ins cas se développ ent su ite à une cro issa nce appa remment
normale des cornes chez des animaux âgé s, d'aur res résultent de Diagnostic différentiel : à un stade précoce , cett e tumeur
lésions anté rieures des cornes. pe ut simuler une sinusite fro nta le.
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40 Guide Pratique de Médecine Bovine
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Chapitre 3 : Affections des téguments 41
Traitement : le mei lleur moye n d 'en lever les féco lit hes est d e
commen cer par craquer l'annea u fécal sec ent re de ux su rfaces
dures. Les rubans marqueurs do ivent êt re en levés d ès q u'ils ne
sont plus nécessa ires.
Mélanocytome (mélanome)