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CHAPITRE 2
L’immunité adaptative
Nous avons vu dans le chapitre 1 que l’immunité innée, grâce à la réaction inflammatoire, avait le pouvoir
de bloquer la contamination des tissus par des agents pathogènes. Mais dans certains cas, la réaction
inflammatoire n’est pas suffisante, et la contamination perdure. Les cellules présentatrices de l’antigène,
des cellules actrices de la réaction inflammatoire, vont alors migrer dans le réseau lymphatique et
mobiliser l’immunité adaptative. De nouveaux mécanismes de défenses vont alors être activés, ayant pour
objectif la destruction finale de l’agent pathogène. Il n’y a plus d’échec possible, sinon, c’est la mort de
l’organisme.
Problématique : Comment les acteurs du système immunitaire interagissent-ils pour maintenir
l’intégrité de l’organisme ?
Bilan
La grippe est provoquée par un virus saisonnier, très répandu dans la population. Le virus présente un
danger pour les personnes âgées, les enfants et les femmes enceintes. Il provoque le déclenchement
d’une réaction inflammatoire dans les poumons: réponse primaire. La réponse immunitaire primaire
permet l’activation de l’immunité adaptative, donc de la réponse immunitaire secondaire. La réponse
immunitaire secondaire sera la plus efficace pour éliminer le virus de la grippe.
Lorsque qu’une personne est malade, il existe des signes visibles de cette maladie. Ces signes, nous les
avons vu dans le chapitre 1, sont les symptômes de la réaction inflammatoire : rougeur, œdème, chaleur
et douleur. Ce sont les signes de l’activité de l’immunité innée.
Mais si on s’intéresse de plus près au sang, par exemple, on peut y déceler les signes de l’activité de
l’immunité adaptative. Notamment, la production d’anticorps.
Problématique : Quelles sont ces molécules et comment agissent-elles pour éliminer l’agent
pathogène intrus ?
Bilan
Les anticorps sont des assemblages de chaînes protéiques, en forme de Y. Dans chaque anticorps,
on trouve deux chaînes lourdes et deux chaînes légères. Les chaînes sont maintenues entre elles par
des liaisons covalentes, les ponts disulfures. La majorité de la structure de l’anticorps correspond à
des parties constantes, présentes chez tous les anticorps de l’individu. Les extrémités de la fourche
présentent des régions variables contenant des zones hypervariables, les CDR, capables de reconnaître
des motifs structuraux particuliers, les antigènes. Cette complémentarité directe entre les CDR et
Bilan
La technique d’ELISA permet de mettre en évidence des anticorps spécifiques d’une maladie, dans le
sérum des patients. Cette approche permet une analyse sérologique, donc de déterminer si un patient
est séronégatif (jamais en contact avec l’antigène) ou s’il est séropositif (déjà en contact avec l’antigène).
Dans notre cas expérimental, il s’agit de personnes exposées au virus du Chikungunya, qui est très
souvent asymptomatique.
L’analyse des témoins permet de valider la fiabilité du test: le témoin négatif ne contient pas d’anticorps
et ne doit pas se colorer à l’issu du test et le témoin positif contient des anticorps dirigés contre l’antigène
testé et doit se colorer à l’issu du test.
L’analyse des échantillons des patients permet d’affirmer que les patients 3 et 5 ont bien été en contact
avec le virus. Le patient 5 serait d’ailleurs en pleine phase d’infection puisqu’il présente des symptômes
de la maladie.
Certains virus peuvent entraîner des infections graves. C’est pour cela, qu’il existe une vaccination pour
ces virus. Parfois avant de vacciner quelqu’un, on a besoin de savoir s’il est déjà immunisé ou non contre
ce virus.
Problématique : Comment est-il possible de mettre en évidence la trace d’une infection virale passée,
en recherchant des anticorps dirigés contre le virus ?
3. Construire une réponse au J’en déduis qu’il n’y a pas formation de complexes immuns
problème posé, explicative et donc pas d’anticorps anti-hépatite A donc pas d’immunisa-
cohérente intégrant les résultats = tion. Il faut vacciner le patient contre l’hépatite A.
je conclus.
Bilan
Le test d’Ouchterlony permet de mettre en évidence la présence d’anticorps dans le sérum du patient, et
donc son statut sérologique pour un antigène donné :
• Lorsqu’un arc se forme entre deux puits, cela signifie que l’antigène est reconnu par des anticorps. Les
complexes immuns se forment et précipitent sur place. L’antigène ayant été reconnu par des anticorps
du sérum, cela signifie que le sérum contient des anticorps dirigés contre l’antigène considéré, le
patient est séropositif, il est protégé. Pas besoin de vacciner le patient.
• Lorsqu’aucun arc se forme entre deux puits, cela signifie que l’antigène n’est pas reconnu par des
anticorps. Les complexes immuns ne se forment pas. L’antigène n’ayant pas été reconnu par des
anticorps du sérum, cela signifie que le sérum ne contient pas d’anticorps dirigé contre l’antigène
considéré, le patient est séronégatif, il n’est pas protégé. Il faut donc vacciner le patient.
Depuis que nous parlons des anticorps, nous insistons sur le fait qu’un anticorps ne peut reconnaître
qu’un seul antigène, et donc qu’il est très spécifique.
Problématique : Dans ces conditions, comment le système immunitaire fait-il pour sélectionner le bon
anticorps correspondant à l’antigène responsable de l’attaque ?
VIII. Le VIH
Le virus du VIH est l’une des maladies virales les plus répandues sur Terre. En cause, son mode de
transmission par le sang et les fluides génitaux.
Le virus du VIH est un virus à ARN, comme le virus de la grippe, et possède une membrane lipidique
issue de la cellule dans laquelle il s’est répliqué. D’ailleurs, la cellule qu’il infecte est très particulière,
puisqu’il s’agit des lymphocytes T CD4 !
Bilan
L’immunité adaptative est la moins répandue et la plus récente, d’un point de vue évolutif. Elle nécessite
un apprentissage des cellules pour qu’elles apprennent à reconnaître l’antigène et agit donc dans un
second temps. On peut distinguer deux types de réponse :
• Réponse humorale : sécrétion d’anticorps par les lymphocytes B différenciés en plasmocytes. Les
anticorps se fixent à un antigène bien spécifique et forme un complexe immun. Ceci permet de neutra-
liser l’antigène puis de le faire phagocyter afin de l’éliminer.
• Réponse cellulaire : contact physique entre un lymphocyte T CD8 devenu cytotoxique et une cellule
infectée ou tumorale. Destruction de la cellule-cible par perçage de la membrane.
L’activation des lymphocytes se fait grâce aux CPA et/ou aux cellules infectées ou modifiées. En effet, la
reconnaissance de l’antigène placé dans le CMH, par les récepteurs T pour les lymphocytes T CD4 et CD8
ou la reconnaissance directe de l’antigène par des anticorps membranaires des lymphocytes B, permet
de déclencher la réaction immunitaire.
Les lymphocytes T CD4, activés par les CPA, se transforment en lymphocytes T auxiliaires. Ils libèrent
des interleukines qui favorisent l’amplification cellulaire et la différenciation des autres lymphocytes. Ils
jouent ainsi un rôle pivot car sans eux il n’y a pas de réponse immunitaire.
Ces mécanismes aléatoires engendrent une diversité telle que tous les antigènes possibles sont en
principe reconnaissables.
Dans la diversité produite, une première sélection élimine ce qui est incompatible avec le soi, évitant des
réactions immunitaires qui se déclencheraient contre des parties saines de l’organisme.
Les cellules restantes de l’immunité adaptative circulent dans un état dormant dans le sang et dans
la lymphe. Lors d’une deuxième phase de sélection, quelques-unes sont activées après une première
rencontre avec un antigène particulier. Les phénomènes de sélection, d’amplification et de différenciation
clonales qui s’ensuivent expliquent le délai de la réaction adaptative (plusieurs jours chez l’être humain).