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Module : Immunologie
Cours d’Immunologie
L’immunologie est une branche de la biologie qui étudie la nature et le fonctionnement d’un
système physiologique qui est le système immunitaire (SI).
L’immunologie en tant que discipline, s’est développée à partir du constat que des individus guéris
de certaines maladies, étaient par la suite protégés contre ces mêmes maladies.
Le terme latin « immunis »: « dispensé de ou exempté de », est à l’origine du mot immunité qui
indique un état de protection contre telle ou telle maladie.
➢ La vaccination est basée sur une caractéristique du SI spécifique qui est la mémoire
immunitaire. Elle consiste à introduire un vaccin dans un organisme pour stimuler les
défenses immunitaires de ce dernier. La vaccination nous évite d’attraper certaines maladies
une deuxième fois, ce qui permet à l’organisme d’être protégé contre de futures expositions
au même pathogène.
➢ La sérothérapie consiste à injecter à un individu infecté, le sérum d’un autre individu
immunisé contre la même infection. Ce sérum contient des anticorps qui vont éliminer le
pathogène responsable de l’infection. C’est une action thérapeutique.
L’immunité passive peut apporter une solution rapide, elle est limitée et de courte durée, puisque les
cellules productrices de ces anticorps ne sont pas transférées.
En revanche, l’administration d’un vaccin ou une infection naturelle permet à l’individu la mise en
place de sa propre réponse immunitaire, qui va lui assurer une protection renouvelable et à long
terme contre l’organisme infectieux en cause. Cette protection à long terme est assurée par des
cellules mémoires.
Les organes lymphoïdes primaires sont le lieu de développement des cellules immunitaires et sont
représentés par la moelle osseuse et le thymus.
Les organes lymphoïdes secondaires coordonnent la rencontre entre l’Ag et les lymphocytes qui
lui sont spécifiques et assurent leur développement en cellules effectrices. Ces organes sont la rate,
les ganglions lymphatiques, les sites spécialisés de l’intestin et les tissus associés aux muqueuses
(MALT).
De façon remarquable, toutes les cellules sanguines sont spécialisées dans une fonction (GR,
macrophages, cellules dendritiques, lymphocytes). Toutes ces cellules dérivent d’un même type
cellulaire, la cellule souche hématopoïétique.
Une cellule souche est définie par deux particularités: la capacité de s’auto-renouveler et la capacité
de se différencier en divers types cellulaires.
Figure 4 : L’hématopoïèse
- Les lymphocytes B tirent leur appellation de leur site de maturation qui est la bourse de Fabricius
chez les oiseaux. L’équivalent de la bourse de Fabricius chez les mammifères est la moelle osseuse
(Bone marrow).
En plus des CD, Les LB expriment à leur surface des récepteurs BCR (B Cell receptor). Bien que
les populations de cellules B et T expriment une très grande diversité de récepteurs aux antigènes,
(plus d’un milliard), tous les récepteurs à la surface d’une cellule donnée sont identiques.
Après leur maturation dans la moelle osseuse, Les lymphocytes B matures quittent la moelle,
entrent dans la circulation et peuplent les organes lymphoïdes secondaires. Les LB sont considérés
comme naïfs tant qu’ils n’ont pas encore été stimulés par l’antigène. Le contact avec le pathogène
induit une prolifération et une différenciation à la fois en cellules effectrices et en cellules
mémoires. Les plasmocytes perdent l’expression des Ig de surface et deviennent hautement
spécialisées dans la sécrétion des Ac (chaque cellule peut sécréter plusieurs milliers d’Ac par
seconde).
Figure 6 : Les LB et les LT quittent les organes lymphoïdes primaires et rejoignent les organes
lymphoïdes secondaires pour devenir des cellules effectrices
-Les lymphocytes T tirent leur appellation de leur site de maturation dans le thymus. Elles
expriment à leur surface un récepteur unique de liaison avec l’Ag appelé TCR.
Contrairement aux récepteurs de LB qui peuvent reconnaitre des Ag solubles ou particulaires, les
récepteurs de LT ne peuvent reconnaitre que des morceaux d’Ag (généralement des peptides)
associés à des protéines membranaires appelées molécules du CMH.
Les CMH de classe I sont exprimées à la surface de pratiquement toutes les cellules nucléées chez
les vertébrés et les CMH de classe II sont exprimées uniquement par les CPA.
Il existe deux types de lymphocytes T : les LT CD4+ et les LT CD8+, ayant des fonctions
complètement différentes.
Le rapport CD4+/CD8+ dans le sang périphérique humain est d’environ 2/1.
-Les lymphocytes T cytotoxique (CD8+), reconnaissent l’antigène associé aux molécules MHC I.
Ils induisent la mort de la cellule qui présente l’antigène.
Ils jouent donc un rôle fondamental dans l’élimination :
➢ des cellules infectées par des virus
➢ des cellules tumorales
➢ des cellules d’une greffe d’un tissu étranger.
Figure 7 : Induction de la mort d’une cellule présentatrice d’Ag (ici cellule infectée par un
virus), par un LTc
-Les TH1 régulent la réponse immunitaire vis à vis des pathogènes à multiplication intracellulaire.
-Les TH2 régulent la réponse envers les helminthes.
-TH17 aident à la défense contre les bactéries à multiplication extracellulaire et les champignons.
-Les TFH: les cellules T auxilliaires folliculaires jouent un rôle important dans le développement des
lymphocytes B.
-Les T REG: les lymphocytes T régulateurs sont des inhibiteurs de la réponse immunitaire. Ils sont
donc essentiels pour réprimer les réponses auto-réactives.
La sous population de cellules T helper qui domine lors d’une réponse dépend donc du type de
pathogène (extra ou intracellulaire) qui infecte l’organisme.
Figure 13 : Relation entre les capillaires sanguins et lymphatiques dans les tissus
Les Ag provenant des tissus infectés entrent dans le ganglion par les canaux afférents, rencontrent
les lymphocytes B et sont présentés aux lymphocytes T par les CPA.
La rate orchestre la réponse immunitaire contre les agents pathogènes véhiculés par le sang
Alors que les ganglions lymphatiques sont spécialisés dans la rencontre entre les lymphocytes et les
Ag venant des tissus environnants, la rate est spécialisée dans la filtration et la capture des Ag
amenés par le sang.
La rate est le plus grand organe lymphoïde secondaire, alimenté uniquement par les vaisseaux
sanguins.
Contrairement aux ganglions lymphatiques, la rate n’est pas alimentée par des vaisseaux
lymphatiques. En fait, les antigènes amenés par le sang, ainsi que les lymphocytes, sont apportés
par l’artère splénique et peuvent ressortir par la veine splénique.
La pulpe blanche est peuplé de lymphocytes B et T qui interagissent avec les pathogènes véhiculés
par le sang.
Figure 15 : La rate et ses microenvironnements
Les MALT organisent la réponse contre les antigènes qui pénètrent dans les tissus muqueux
Les muqueuses représentent une surface totale d’environ 400m2. Elles constituent les principaux
sites d’entrée des pathogènes.
Elles sont défendues par un groupe de tissus lymphoïdes organisés: tissu lymphoïde associé aux
muqueuses ou MALT (Mucosal Associated Lymphoid Tissue).
Le MALT permet la rencontre des cellules immunitaires avec les antigènes de l’environnement qui
traversent le tractus respiratoire, gastro-intestinal et uro-génital. Les Plaques de Peyer de l’intestin
et les amygdales dans l’oropharynx sont les exemples les plus organisés des tissus lymphoïdes
associés aux muqueuses.
Figure 16: Exemple de MALT : Les plaques de Peyer de l’intestin
Les cellules lymphoïdes se trouvent dans différentes régions à l’intérieur de la paroi intestinale. La
couche épithéliale de la muqueuse externe contient des lymphocytes intra-épithéliaux dont
beaucoup sont des lymphocytes T.
La lamina propria qui se trouve sous la couche de l’épithélium, contient un grand nombre de
cellules B, de plasmocytes, de cellules T activées et de macrophages.
Les plaques de Peyer sont des nodules composés de 30 à 40 follicules lymphoïdes qui peuvent se
développer en follicules secondaires avec des centres germinatifs.
Figure 17 : Structure des cellules M et induction de la production des IgA.
Les cellules M, localisées dans les muqueuses, absorbent par endocytose, l’Ag venant de la lumière
des tractus digestifs, respiratoires et génito-urinaire.
Les cellules M sont spécialisées dans le transport des Ag à travers l’épithélium. Ce sont des cellules
dépourvues de microvillosités, elles possèdent une poche remplie de LT, LB et macophages.
L’Ag sera transporté jusqu’au follicule lymphoïde. Les LB activés se différencient en plasmocytes
producteurs d’IgA (classe d’Ac qui joue un rôle très important dans la lutte contre de nombreuses
infections au niveau des muqueuses).
La peau est une barrière de l’immunité innée qui contient des tissus lymphoïdes
La couche la plus externe de la peau, appelée épiderme, est composée de cellules spécialisées
appelées kératinocytes. Ces cellules sécrètent des cytokines capables d’induire une réaction
inflammatoire locale. Il existe aussi au niveau de l’épiderme des lymphocytes et des cellules de
Langerhans, ce sont des cellules dendritiques qui internalisent les Ag par phagocytose. A maturité,
les cellules de Langerhans peuvent migrer via les vaisseaux lymphatiques vers les ganglions
lymphatiques, où elles vont activer les LT naïfs.
Les mécanismes de défense de l’immunité innée interviennent immédiatement après l’invasion par
un pathogène. C’est la première ligne de défense de l’hôte vis-à-vis des pathogènes.
Le système immunitaire inné englobe les barrières anatomiques, les globules blancs (neutrophiles,
macrophages, cellules dendritiques et cellules NK), les protéines du complément et certaines
cytokines comme les TNF et l’interféron .
Après la liaison des PAMP à un dimère TLR, il y’a activation de différentes kinases qui activent à
leur tour des facteurs de transcription. Ceci conduit à l’activation de plusieurs gènes qui permettent
de lutter spécifiquement contre les pathogènes envahisseurs.
Quand il y’a une infection locale, une lésion tissulaire ou une exposition à des substances
dangereuses, les cellules immunitaires présentes dans les couches épithéliales (macrophages,
mastocytes et cellules dendritiques), sont activées par les PAMP et commencent à phagocyter les
pathogènes. Elles libèrent par la suite des médiateurs de l’immunité innée, comme les cytokines
pro-inflammatoires, les chimiokines et l’histamine. Ceci va entrainer le recrutement de populations
variées de leucocytes au site de l’infection.
Cette réponse inflammatoire se termine par l’élimination de l’infection et la réparation des tissus
endommagés.
Figure20 : Initiation de la réponse inflammatoire
En règle générale, un organisme n’induit pas de réponse immunitaire contre ses propres
constituants.
L’organisme est capable de reconnaître le « soi » du « non soi » donc de distinguer une substance
étrangère de ses propres constituants antigéniques.
Il y a tolérance vis à vis des antigènes du soi sauf en cas de maladie auto-immune.
➢ Alloantigènes : molécules variables selon les individus d’une même espèce, comme lesAg
des groupes sanguins (système ABO) et les Ag leucocytaires (système HLA).
➢ Néoantigènes : antigènes normalement non exprimés dans l’organisme : les Ag induits
(tumeurs).
➢ Autoantigènes : antigènes du soi normalement non reconnus par le SI
Haptènes
Petites molécules (< 10kD) trop petites pour être immunogènes, mais sont antigéniques.
Pour devenir immunogènes, elles doivent se lier à une protéine porteuse.
La valence d'un antigène et d'un anticorps
Le nombre d'épitopes existant sur un antigène définit sa valence. Il existe des antigènes
monovalents (haptène) et d’autres multivalents (protéines, etc.). La majorité de ces derniers est
formée d'une mosaïque d'épitopes en général différents les uns des autres (protéines) mais parfois
identiques et répétitifs (polysaccharides).
Epitope T / épitope B
Les épitopes reconnus par les lymphocytes T sont distincts de ceux reconnus par les lymphocytes B:
1/ Définition
Les anticorps ou immunoglobulines (Ig) sont des glycoprotéines qui sont soit liés à la membrane
des lymphocytes B (forme membranaire), soit secrétés par ceux-ci (forme secrétée).
La forme membranaire sert de récepteur (BCR) qui va reconnaitre un antigène spécifique et activer
les LB. Les Ac secrétés fonctionnent comme des médiateurs de l’immunité humorale en engageant
divers mécanismes effecteurs moléculaires et cellulaires qui vont servir à éliminer les Ag liés par
les Ac.
Figure 23: Structure des Ig conçue à partir de l’analyse d’une séquence d’acides aminés
Les chaînes lourdes sont désignées par les lettres grecques (gamma) (mu), (alpha),
(delta), (epsilon) qui définissent les cinq classes d’immunoglobulines, respectivement IgG, IgM,
IgA, IgD et IgE.
Certaines classes sont divisées en sous classes comme pour les IgG (IgG1 à IgG4) et les IgA (IgA1
et IgA2).
Les chaînes légères sont de deux types de chaines légères communes à toutes les classes : le type
Kappa (60%) et le type Lambda (40 %).
Les chaînes légères sont reliées aux chaînes lourdes par des ponts S-S.
La région charnière est très flexible, elle peut faire un rotation de 60 à 1800, pour faciliter liaison à
l’antigène.
Sur les Ig, il y’a un pôle (fragment Fab) qui présente la capacité de varier à l'infini, pour pouvoir
reconnaître les antigènes. L'autre pôle, qui est le fragment Fc, ést au contraire conservé, pour
pouvoir assurer des fonctions effectrices spécialisées, dont le nombre est beaucoup plus restreint.
-L’ensemble des régions constantes d’une immunoglobuline comprend la fraction Fc et une partie
de la fraction Fab.
-Le fragment Fab est formé de la chaîne légère en entier (VL+CL) et d'une partie de la chaîne lourde
(VH+CH1).
- Les régions variables d’une immunoglobuline ne représentent qu’une partie de la fraction Fab
-Des régions hypervariables ont été identifiées au niveau des VH et VL qui forment le site de
liaison à l’Ag qu’on appelle CDR (Complementary Determining Region).
-Il existe 3 CDR (CDR1, CDR2 et CDR3), sur chaque chaîne lourde et légère.
Le transport intracellulaire des immunoglobulines du pôle basal vers le pôle apical (transcytose). Il
utilise le récepteur polylgR, qui se lie aux Ig possédant une chaîne J (lgM, IgA oligomériques). Il
est présent sur les cellules épithéliales des muqueuses.
Les IgA est produites par les plasmocytes présents dans la lamina propria ou dans les organes
lymphoïdes secondaires. La neutralisation des bactéries ou des toxines présentes dans la lumière
intestinale nécessite le passage des IgA à travers l'épithélium.
Au niveau de la surface basale des cellules épithéliales, les IgA se fixent au récepteur des
immunoglobulines polymériques et sont ainsi transportés vers la face apicale des cellules. Les IgA
sont relarguées sous la forme de dimères avec une partie du récepteur des immunoglobulines
polymérique, appelée pièce sécrétoire, qui confère aux IgA une protection essentielle contre les
enzymes protéolytiques et leur permet d'être maintenus dans la couche de mucus de l'épithélium.
➢ Les IgE : Produits en petites quantités mais sont très puissantes. Elles induisent la
dégranulation des mastocytes et la libération de molécules comme l’histamine. Elle joue aussi un
rôle important dans la défense anti-parasitaire et sont les médiateurs des réactions allergiques.
Figure 26: Rôle des IgE dans les réactions alergiques
Figure 27 : Les gènes codant pour les régions variables des chaines légères et lourdes
Nous avons vu que les cellules B naïves qui sortent de la MO expriment simultanément les IgM et
les IgD membranaires. Ces deux formes sont codées par le même transcrit de longue taille et la
décision de traduire une chaine lourde de type plutôt que s’effectue par épissage alternatif au
niveau de l’ARN.
A l’inverse le passage de l’expression de l’IgM à l’expression de toute autre classe d’anticorps
s’effectue par recombinaison de l’ADN grâce au processus de recombinaison de commutation de
classe. Ce changement d’expression conduit à la perte irréversible de l’ADN intercalaire.
Le locus de la chaine lourde Ig couvre environ 200Kb, la formation d’un gène de la chaine lourde
complet nécessite la coupure puis la réunion de la région constante désirée directement à coté de la
région VDJ réarrangée.
La commutation de classe s’effectue par recombinaison entre les régions swich qui contiennent des
motifs cibles de l’enzyme AID.
Chez les eucaryotes, l’épissage est un processus par lequel les ARN transcrits à partir de l'ADN
génomique, peuvent subir des étapes de coupure et ligature qui conduisent à l'élimination de
certaines régions dans l’ARN final. Les segments conservés s’appellent des exons et ceux qui sont
éliminés s’appellent des introns.
Pour un LB, les sIg les mIg ont en commun le même site antigénique et la plupart des régions
constantes.
Figure 29 : Les formes membranaires et sécrétées des Ig sont produites par épissage alternatif de
l’ARN
La queue cytoplasmique des mIg est trop courte pour transduire un signal d’activation cellulaire
Une mIg seule ne peut donc pas jouer le rôle de récepteur de la cellule B.
Pour transduire le signal, la mIg est associée un héterodimère Igα/Igβ dont le rôle est la
transmission du signal grâce au motif ITAM, mais n’est pas impliqué dans la liaison de l’Ag.
Constatation: les régions V et les régions C des Ig sont codées dans la lignée germinale par trois
familles de segments de gènes séparées par des kilobases d’ADN. Les segments d’ADN distants (un de
chaque famille) sont réunis uniquement dans le lymphocyte pour former un récepteur unique.
Pour chacune de ces chaînes il existe plusieurs gènes V, plusieurs gènes J, plusieurs gènes D et
plusieurs gènes C. Au niveau des précurseurs de la lignée B, ces gènes sont en configuration
germinale, autrement dit ces gènes sont non fonctionnels étant éloignés les uns des autres sur les
chromosomes.
Toute recombinaison est dirigée par des séquences RSS (Séquences Signales de Recombinaison),
qui bordent chaque gène V, D ou J. Les segments de gènes sont réunis par la recombinase RAG1 et
RAG2.
Figure 31 : Création de gène complet de chaine légère ou de chaine lourde par recombinaison
entre des segments de gènes.
D’autres mécanismes contribuent énormément à la diversité comme :
L’hypermutation somatique
Des mutations accélérées qui surviennent au niveau des unités variables VJ ou VDJ réarrangées
(lignée somatique). Ce processus survient dans les organes lymphoïdes secondaires après contact
avec l’antigène qui active une réponse cellulaire B. c’est donc un processus dépendant de l’Ag.
Le but de ce processus est de permettre une sélection des LB qui auront une meilleure affinité pour
l’antigène, afin d’obtenir des anticorps plus efficaces et des cellules mémoires plus spécifiques
après une deuxième infection.
Figure 33 : Modèle simplifié de l’ontogenèse des lymphocytes B avec les réarrangements des
gènes d’immunoglobulines (pro : progéniteur ; pré : précurseur)
Chapitre 6 : CMH et présentation des antigènes aux lymphocytes T
Les lymphocytes T reconnaissent, grâce à leur TCR, des morceaux d’antigènes peptidiques
présentés à la surface d’autres cellules (CPA).
Au cous de la réponse immunitaire innée, les CPA peuvent phagocyter les pathogènes ou être
directement infectées par un pathogène intracellulaire. Dans les deux cas les cellules apprêtent et
présentent des peptides issus des pathogènes sur les molécules du CMH de classe I et II, puis
migrent vers les ganglions lymphatiques ou la rate pour rentrer en contact avec les lymphocytes T
CD8 et TCD4 naïfs. Ces derniers reconnaissent respectivement les complexes CMHI/peptide et
CMHII/peptide.
1/Structure du TCR γδ
Les lymphocytes avec le TCR γδ sont très minoritaires
Le TCR γδ est formé de 2 chaines γ et δ avec des segments variables présentant une diversité
limitée par rapport aux régions variables des TCR αβ.
Les Ag de nature phospholipidique reconnus par le TCR γδ sont fréquemment rencontrés sur des
bactéries (Mycobacterium tuberculosis) et parasites. Ces Ag sont ni apprêtés ni présentés dans le
cadre du CMH.
Le nombre de LT γδ augmente après une infection par M. Tuberculosis, Malaria ou Leishmania.
Les LT γδ sont considérés comme faisant partie de la branche de l’immunité innée.
2/ Structure du TCR αβ
Le TCR αβ est formé de l’association de 2 chaines α et β liées par des ponts disulfures.
Les domaines amino terminaux (V et V) contiennent trois régions hypervariables équivalentes
aux CDR des anticorps.
Les lymphocytes T avec un TCR αβ constituent la majorité des lymphocytes circulant chez
l’homme et reconnaissent surtout des peptides.
Deux voies selon l’origine de l’Ag: Voie endocytaire (Ag exogène) et voie cytosolique (Ag
endogène)
Voie endocytaire : apprêtement d’antigènes exogènes et présentation par les molécules du
CMH de classe II
Les protéasomes sont des complexes enzymatiques multiprotéiques, ils se trouvent dans le noyau,
le cytosol et associés au réticulum endoplasmique. Leur fonction principale est de dégrader les
protéines mal repliées ou dénaturées de manière ciblée. La protéine est ainsi découpée en peptides
longs de 7 à 9 acides aminés qui seront ensuite hydrolysés hors du protéasome. Les protéines sont
marquées pour la dégradation par une protéine appelée ubiquitine.
TAP est un hétérodimère ancré dans la membrane du RER, il est indispensable pour le transport des
peptides dégradés vers le RER où ils seront associés aux molécules CMHI avant de rejoindre
l’appareil de golgi puis la membrane plasmique.
Chapitre 7 : Le système du complément
1/ Définition
Le terme complément fait référence à un ensemble de protéines sériques qui coopère à la fois avec
l’immunité innée et adaptative pour éliminer les pathogènes sanguins et tissulaires.
Les protéines du complément interagissent les unes avec les autres dans une cascade catalytique
pour effectuer plusieurs fonctions :
Il y’a une trentaine de protéines du complément, synthétisées majoritairement dans le foie. Ce sont
souvent des proenzymes (ou zymogènes).
Les protéines du complément sont désignées par des numéros (C1, C9) selon l’ordre de découverte.
Elles sont activées par protéolyse avec séparation d’un fragment inhibiteur et d’un fragment
catalytique.
Les fragments du complément entrent en interaction pour former des complexes fonctionnels.
Activation : reconnaissance d’un complexe immun et fixation du C1q sur le domaine CH2 des Ac.
Les IgM et certaines sous classes d’IgG peuvent se fixer le C1q et activer la voie classique du
complément.
La portion Fc d’une immunoglobuline libre (sans antigène fixé sur le Fab) est incapable de lier C1q.
➢ Induction de l’opsonisation
Le terme opsonisation est la capacité qu’ont les anticorps et certains composants du complément à
recouvrir les antigènes dangereux qui peuvent alors être reconnus par les récepteurs Fc ou par les
récepteurs du complément présents sur les cellules phagocytaires.
Figure 49: Opsonisation des bactéries par les composants du complément (C3b) et les anticorps
1/Définition
Les cytokines sont des molécules qui permettent la communication entre les cellules du système
immunitaire.
Ce sont généralement des molécules solubles, mais certaines existent également sous forme
membranaire.
Ce sont des protéines ou des glycoprotéines relativement petites (PM<30KDa).
Comme toute molécule de signalisation, les cytokines peuvent être classées sur la base de la
distance entre la cellule sécrétrice et la cellule cible.
Les cytokines peuvent agir efficacement via ces 3 modes d’action : autocrine, paracrine et
endocrine.
Contrairement aux hormones (insuline ou glucagon) qui ont un mode d’action endocrine, la
majorité des cytokines agissent à courte distance de façon autocrine ou paracrine.
La liaison d’une cytokine induit la dimérisation des sous unités du récepteur ce qui conduit à une
phosphorylation des tyrosines kinases.
Les récepteurs sont multimériques et la transduction du signal nécessite une dimérisation ou
polymérisation (si c’est plus de deux unités).
Figure 53: Modèle général de transduction du signal activé par la plupart des récepteurs des
cytokines
➢ Une cytokine ayant différents effets biologiques en fonction de la cellule cible a une action
pléïotropique.
➢ Les cytokines qui induisent des fonctions semblables sont dites redondantes.
➢ Quand l’effet combiné de deux cytokines est plus grand que celui des effets de chaque cytokine
pris séparément: synergie.
➢ Quand les effets d’une cytokine inhibe ceux d’une autre cytokine: antagonisme.
➢ Lorsque l’action d’une cytokine sur une cellule cible conduit cette dernière à produire d’autres
cytokines: induction en cascades.
Figure 54: Les différents modes d’action des cytokines
La famille de l’IL-17
Les IL-17 (17A, 17B, 17C, 17D et 17F) sont pro-inflammatoires.
L’IL-17E favorise la différenciation des TH2 anti-inflammatoire et réprime la réponse TH17:
rétroaction négative.
Les chimiokines
Contrôlent la migration des cellules immunitaires vers les organes lymphoïdes secondaires pour
rencontrer l’Ag ou vers le site d’inflammation.
Parmi elles on compte IL-8 qui recrute les polynucléaires neutrophiles.
Certaines chimiokines présentent une affinité avec les carbohydrates sur les cellules endothéliales et
peuvent se fixer à la surface interne des vaisseaux sanguins et mettent en place un gradient qui
dirige le mouvement des leucocytes qui quittent la circulation sanguine et s’infiltrent dans les tissus
enflammés.
Ce processus débute par une liaison faible entre les leucocytes et les cellules endothéliales, liaison
où interviennent les sélectines (E- et P-sélectine) et les motifs glucidiques (jouant le rôle de ligands
comme sialyl LewisX). Dans les circonstances normales, cette faible interaction, combinée au flux
sanguin, résulte en un mouvement de roulement des leucocytes à la surface de l'endothélium.
Cependant, au site de l'inflammation, les cellules endothéliales relarguent des chimiokines. Ces
molécules ont pour rôle d'immobiliser les leucocytes roulants et de favoriser leur traversée de
l'endothélium. Pour cela elles activent, grâce à un signal intracellulaire, les intégrines, autres
molécules d'adhérence présentes à la surface des leucocytes. Les intégrines activées se fixent sur
les I-CAM-1, qui sont fortement exprimées sur l'endothélium au site de l'inflammation, provoquant
ainsi une immobilisation totale du leucocyte. En se déformant, celui-ci migre vers le tissu en
passant entre les cellules endothéliales. Une fois dans le tissu, les leucocytes assurent deux rôles :
reconstruire le tissu endommagé et en cas de lésion septique et éliminer les agents pathogènes.
Figure 55: Rôle des chimiokines dans la migration des leucocytes vers le site de l’inflammation
5/ Balance Th1/Th2
- Les cellules Th1 dirigent l’immunité cellulaire qui permet d’éliminer les pathogènes
intracellulaire, les cellules cancéreuses et de prévenir les réactions d’hypersensibilité de la peau.
- Les cellules Th2 dirigent l’immunité humorale permettant la destruction des organismes
extracellulaires grâce aux anticorps sécrétés.
- L’équilibre entre les deux sous populations de lymphocytes T permet de maintenir une
homéostasie fonctionnelle générant une réponse immunitaire appropriée.
La balance Th1/Th2 est considérée comme déterminant dans l'immuno-pathologie des maladies
allergiques.