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Pr Korichi-Ouar M.N/ Dr. Touati D.

2021/2022

Diagnostic indirect d’une infection bactérienne


Sérologie bactérienne
Plan

I. Généralités

II. Définition de la sérologie

III. Production et évolution des anticorps


Production des anticorps
Cinétique des anticorps

IV. Indications du sérodiagnostic


Diagnostic sérologique
Inconvénients du diagnostic sérologique

V. Différentes techniques utilisée en sérologie


Importance des différentes techniques
Techniques utilisant des anticorps marqués
Technique immuno-enzymatique
Immunofluorescence indirect (IFI)
V. 3 Techniques basées sur le principe d’agglutination
V. 3 . 1 Agglutination directe
V. 3 . 2 Agglutination indirecte
V. 3 . 3 Tests d’agglutination spécifiques de la bactériologie
V. 4.Test immunochromatographie sur membrane
V.5Immuno-empreinte: Westernblot (WB) et Immunoblot (IB)

VI. Interprétations des sérologies bactériennes

VII. Techniques de diagnostic sérologiques en fonction de certaines bactéries


I. Généralités
Le diagnostic bactériologique est de deux types

• Le diagnostic direct qui permet la mise en évidence de l'agent pathogène, avec un


isolement et une identification de la bactérie pour la réalisation des tests de
sensibilités aux antibiotiques afin de traiter correctement l’infection bactérienne

Le diagnostic direct permet aussi la mise en évidence de l’antigène ou du gène bactérien.

• Le diagnostic indirect permet la mise en évidence de la réponse immunitaire


spécifique de l'organisme vis-à-vis du composant immunogène de la bactérie.

Ce diagnostic se définit par la recherche des anticorps, c’est la sérologie qui permet souvent
un diagnostic rétrospectif. Le diagnostic indirect est la mise en évidence de l’immunité de
l’hôte qu’est la capacité d’un organisme à se défendre quand il subit une agression par un
agent infectieux dans ce cas la bactérie.

Devant une agression bactérienne tout organisme va stimuler une réponse immunitaire qui
peut-être non spécifique d’abord puis peut-être spécifique
L’immunité spécifique est caractérisée par sa mémoire , et elle est de deux types ; cellulaire
ou humorale , cette dernière qui est caractérisée par la production d’ anticorps ou
immunoglobulines de types IgM et ou IgG.

II. Définition de la sérologie bactérienne


C’est une méthode de diagnostic indirect puisqu'elle ne cherche pas la présence de l'agent
pathogène mais la réponse du système immunitaire contre la bactérie.

Il s’agit de rechercher et de titrer les anticorps spécifiques qui apparaissent dans les
humeurs, en particulier le sérum ou le plasma et plus rarement dans le sang total on parle de
diagnostic sérologique. La présence d’anticorps peut être le reflet d’une infection aiguë,
chronique, latente ou guérie. Elle permet la mise en évidence des indices de présence de
pathogènes dans l'organisme, au moyen de différents tests.

III. Production et évolution des anticorps


Production des anticorps : se fait en deux temps:

- La phase précoce ou la primo-infection, il y a la production des anticorps de type IgM qui


sont des immunoglobulines à durée de vie limitée. Juste après il y a apparition d’une autre
classe d’immunoglobulines les IgG qui persistent plusieurs mois voire des années à de
faibles taux.

- dans la phase de réinfection, il y a réapparition rapides des IgG avec des taux importants,
c’est la réactivation de la mémoire.
Cinétique des anticorps

C’est l’évolution de la réponse immunitaire de type humorale :

-Pendant l’incubation et au début de l’infection il y a absence d’anticorps, on parle de fenêtre


sérologique, il s’agit d’une période entre le contage et l’apparition des anticorps spécifiques

-Le délai d’apparition des anticorps dépend de l’agent pathogène. En règle générale
l’apparition des anticorps se fait selon la physiopathologie de l’infection bactérienne.

- Primo-infection, apparition des IgM entre 7et 10 jours (ne persistent pas longtemps) et
apparition des IgG entre 15 et 20 jours qui peuvent persister jusqu’à quelques années

- En cas de réinfection ou réactivation, on assiste à une augmentation rapide du taux des IgG
, il s’agit d’un rappel

IV. Indications du sérodiagnostic


Diagnostic sérologique est indiqué :

Diagnostic d’une infection récente en primo-infection, réinfection ou réactivation : brucellose.

Bactérie non cultivable ( T. pallidum), bactérie intracellulaire de culture très lente de


quelques semaines à plus d’un mois Bartonella .

Bactérie en faible quantité ou non cultivable

Prélèvement inaccessible de réalisation difficile (H. pylori)

Enquête séro- épidémiologique (coqueluche)

Evaluation du statut immunitaire du sujet sain (diphtérie)

Evaluation du statut immunitaire vaccinal (tétanos)

Infection décapitée par une prise d’une antibiothérapie précoce (brucellose)

Diagnostic rétrospectif (typhoïde, tétanos, diphtérie)

Inconvénients du diagnostic sérologique

Interprétation parfois difficile, il existe des réactions croisées, il faut utiliser des seuils de
lecture

Un délai est nécessaire à l'apparition d'anticorps après le contage, en raison d’une réaction
immunitaire spécifique de l’agent causal.

Une sérologie positive signifie simplement que l'organisme a été en contact avec le micro-
organisme.
V. Différentes techniques utilisées en sérologie
Importance des différentes techniques

Il existe plusieurs techniques utilisées dans le diagnostic sérologique des infections


bactériennes, qu’on doit choisir en fonction de l’objectif du test sérologique
Immunoenzymatiques (ELISA, chimiluminescence) /Immunofluorescence
Agglutination (directe, indirecte) /Séroneutralisation
Immunochromatographie: tests rapides/Fixation du complément
Inhibition de l'hémagglutination/ Immuno-radiologie

La sensibilité et la spécificité varient d’une technique à une autre.


Pour un dépistage on cherche la technique la plus sensible
Pour une confirmation, on cherche la technique la plus spécifique.

Techniques utilisant des anticorps marqués


Technique immuno-enzymatique

Ou l’ELISA, c’est Les techniques les plus utilisés en routine ELISA indirect

Figure 1 : ELISA indirect

Cette technique est :


- Adapté pour les grandes séries.
- Temps d’exécution relativement rapide, elle se fait en moins de 04heures
- technique accessible.
Mais reste une technique assez spécifique qui est liée à la pureté des antigènes,pour des
antigènes natifs ou de lysat, il y a un risque de faux positifs,alors que pour des antigènes
recombinants les résultats sont plus sûr
L’ELISA est utilisée en bactériologie pour le diagnostic sérologique de différentes bactéries
mais surtout Borrelia burgdoriferi (maladie de Lyme), les différentes espèces du genres
Chlamydia, les Mycoplasmes, légionella pneumophila , Campylobacter, Yersinia.
Immunofluorescence indirect (IFI)

Pour cette technique on utilise des cellules infectées ou le microorganisme qu’on fixe
sur une lame porte-objet

Figure N2 : IFInd

IFInd est une technique rapide, d'utilisation facile avec une bonne fiabilité.
Mais avec une possibilité de réactions faussement positives ou faussement négatives, car il y
a une appréciation subjective du degré de fluorescence. Pour pallier à ce souci, il faut réaliser
un témoin négatif, et utiliser une caméra haute résolution afin d’harmoniser la lecture.

. V. 3 Techniques basées sur le principe d’agglutination

L’agglutination est une interaction directe des anticorps de type Ig G et ou Ig M avec des
particules comme le latex, la gélatine et les hématies, ces particules sont préalablement
sensibilisées par une suspension antigénique ( => agglutination macroscopique ( visible à
l’œil nu).
L'agglutination est une réaction entre un Antigène et un anticorps spécifique qui forme un
agglutinat visible.

Figure N3 : Agglutination

Agglutination directe est le résultat de l'interaction d'un anticorps soluble avec un antigène de
surface cellulaire ou une autre particule insoluble. On utilise ces réactions pour la
classification des antigènes de surface des bactéries et des globules rouges.
L’agglutination est simple d’utilisation, peu coûteux, rapides et relativement sensible, elle ne
nécessite pas d’équipement. Mais on peu avoir de faux positifs, avec de nombreuses réactions
croisées.

V. 3. 1 Tests d’agglutination spécifiques de la bactériologie

Brucella : le test de Wright est une agglutination en tube, lecture après une incubation à
35°C pendant 18h

Salmonelles typhoïdique et paratyphoïdique : le test de Widal-Félix est une agglutination


en tube avec une lecture après 18h d’incubation pour les différents anti-O et anti-H afin de
faire la différence entre les trois fièvres typhoïde

Streptococcus pyogenes : anti-streptolysines (ASLO)/ anti-strepdornases / anti-


streptokinases. Ces tests permettent de suivre le risque d’un RAA ou une GNA après une
angine à Streptococcus pyogenes

Treponema pallidum : Treponema pallidum hémagglutination (TPHA), test


d’immobilisation de Neslen (TPI)

V 4.Test d’immunochromatographie sur membrane = Tests rapides d’orientation


diagnostic ( TDR, TROD), dépistage rapide

Réaction rapide , simple, assez spécifique,pas besoin d’équipements et d’électricité,coût


faible,conservation à température ambiante,peut être utilisé sur sérum/plasma/sang prélevé au
bout du doigt
Mais il y a risque de faux positifs : nécessité de confirmation
-H.pylori

V.5Immuno-empreinte: Westernblot (WB) et Immunoblot (IB)

Consiste à analyser la spécificité antigénique des anticorps


Principe WB:
Un fractionnement préalable des protéines bactériennes par une électrophorèse dénaturante
sur gel de polyacrylamide qu’on va transférer sur un support en nylon ou en nitrocellulose et
la révelation se fait par la technique ELISA
Principe IB:
Dépôt directement sur membrane des protéines bactériennes ou virales recombinantes et/ou
oligopeptides synthétiques. Il s’agit de test de confirmation d’une infection bactérienne

V.6 Fixation du complément

La formation d’un complexe anticorps /antigène lors d’une infection, nécessite la


consommation du complément présent, et seul le complément non consommé peut encore
lyser des globules rouges sensibilisés. La réaction de fixation du complément (RFC) : met
en évidence la présence d'IgG, se positive plus tardivement que les réactions d'agglutination et
le reste plus longtemps positive. Le diagnostic de la brucellose suraiguë et chronique.
VI- Interprétation de la sérologie bactérienne
Avant de faire une interprétation d’une sérologie bactérienne, il faut faire attention à
plusieurs points

La sensibilité de la réaction qui varie chez l’enfant et l’immunodéprimé

La classe d’Ac -> IgM , IgG, IgA ( anticorps secretoires)

La possibilité d’automatisation

Le titrage des Ac par une courbe d’étalonnage qui permet le suivi cinétique des Ac

On doit donc pratiquer deux tests sérologiques à 15 jours d’intervalle : un sérum le plus
précoce possible après le début clinique (souvent négatif), un sérum tardif 15 jours plus tard.

Si ce 2ème test est positif, on parle de séroconversion (apparition d’anticorps spécifiques).

La mise en évidence d’une ascension des titres d’anticorps est aussi un bon signe en faveur
d’une infection en évolution (souvent une primo-infection).

Seule une augmentation du titre de 4 fois ou plus en deux semaines est vraiment significatif
d'une infection récente

Cependant les réactions antigéniques croisées sont fréquentes avec d’autres bactéries.

Infection antérieure : cicatrice sérologique et la vaccination.

Interprétation de la sérologie Séronégatif / Séropositif

La séroconversion est le passage d'une séronégativité à une séropositivité :

Apparition d’anticorps spécifiques: 1er sérum est négatif et le 2ème sérum est positif
Ascension des titres d’anticorps: 1er sérum est faiblement positifs et le 2ème sérum est
fortement positif
Détection d’Ig M spécifiques

Diagnostic d’une infection récente:

Notion de séroconversion.
Présence des IgM
Variation significative avec un taux fois 04 d’anticorps, sur 2 prélèvements consécutifs,
prélevés à 15 jours d’intervalle.

Diagnostic d’une infection ancienne chronique :

Présence des IgG spécifiques


Techniques de diagnostic sérologiques en fonction de certaines bactéries
Brucellose : agglutination (Wright), Antigène tamponné ou Rose Bengale, IFI, ELISA,FC
Legionellose :IFI, ELISA
Borréliose : IFI, ELISA, Western-blot
Leptospirose : ELISA
Mycoplasmes : FC, ELISA
Chlamydia : ELISA,IF
Salmonelloses :Widal-Félix
Streptocoques du groupe A anti-streptolysines, anti-strepdornases , anti-streptokinases
Syphilis TPHA, FTA, TPI, ELISA
Yersiniose à Yersinia enterocolitica agglutination
Tularémie agglutination
Listeriose : ELISA
Rickettsioses – Coxiella : IFI
Campylobacterioses :ELISA
Helicobacter pylori :TROD, WB, ELISA

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