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Endocrinologie - Métabolisme - Nutrition

A 58

Goitre diffus et nodule thyroïdien


Orientation diagnostique
Dr Sébastien NUNEZ, PR Jacques LECLÈRE
Service d’endocrinologie, CHU, hôpitaux de Brabois, 54511 Vandœuvre cedex

Points Forts à comprendre


Prévalence, épidémiologie,
physiopathologie
• Le goitre peut refléter l’adaptation de la thyroïde
à son environnement (goitre simple) ou s’intégrer 1. Goitres simples
dans le cadre de maladies thyroïdiennes diverses. – Le goitre endémique (plus de 10 % d’une population) touche plu-
sieurs centaines de millions de personnes dans le monde, dont trois
• Le goitre simple initialement diffus devient millions atteintes de crétinisme. La carence iodée est le principal fac-
hétérogène voire nodulaire, aboutissant aux teur goitrigène mais il en existe d’autres (goitrigènes alimentaires tels
complications classiques : hyperthyroïdie par le thiocyanate issu du manioc, carence en sélénium).
autonomisation, ou augmentation de volume de – Le goitre sporadique (moins de 10 % d’une population) peut être
certains nodules et phénomènes de compression. dû à une carence iodée modérée, certains facteurs hormonaux (GH,
hCG de la grossesse, insuline) ou intrathyroïdiens. Une prédisposi-
L’évolution des autres goitres est parallèle à celui tion génétique explique la distribution particulière du goitre simple
de la maladie causale. dans certaines familles (transmission autosomique récessive).
• Le nodule solitaire, tuméfaction localisée, Le goitre est plus fréquent chez les sujets âgés et chez les femmes
constituée d’une prolifération cellulaire mono- ou (sex-ratio = 6).
Le goitre simple tend à grossir et à devenir hétérogène morphologi-
oligoclonale, est fréquent, bénin dans 90 à 95 % quement et fonctionnellement (apparition de nodules pouvant com-
des cas. Du fait de la banalisation de primer la trachée (dyspnée), l’œsophage (dysphagie), le récurrent
l’échographie, il est de plus en plus recherché et (dysphonie) et s’autonomiser, entraînant une hyperthyroïdie (goitre
donc retrouvé, source d’inquiétude et de dépenses nodulaire toxique).
souvent injustifiées. Seule la prise en charge du 2. Goitres des maladies thyroïdiennes
nodule palpable ou échographique mesurant plus La physiopathologie et l’évolution du goitre varient selon la maladie
d’un centimètre est justifiée. causale : action des anticorps et infiltration lymphoplasmocytaire dans
les maladies auto-immunes, inflammation dans les thyroïdites, infil-
tration cellulaire néoplasique…

thyroperoxydase, des anticorps antirécepteurs de la TSH


Goitres diffus sera fonction de l’orientation clinique. On dosera l’iodu-
rie des 24 heures si on suspecte une carence isolée.
Le goitre diffus est une augmentation du volume de l’en-
semble de la thyroïde, par augmentation du nombre des 2. Examens morphologiques
thyréocytes (goitre simple) ou par infiltration thyroïdienne L’échographie est l’examen de choix, permettant de mesu-
au cours des pathologies thyroïdiennes auto-immunes, rer les dimensions de chaque lobe thyroïdien qui varie de
inflammatoires, néoplasiques… 4 à 6 cm en hauteur (h), de 1,5 à 2,5 cm en largeur (l) et de
1,5 à 2,5 cm en épaisseur (e) et d’évaluer ainsi le volume
Clinique thyroïdien (cf. formule).
Le goitre est souvent connu du patient et (ou) du médecin On notera l’échogénicité et l’homogénéité du goitre et on
depuis plusieurs années. Asymptomatique, « négligé », sim- vérifiera l’absence de nodule.
plement inesthétique, il est rarement motif d’inquiétude ou Cet examen ne permet pas d’explorer un goitre plongeant
de consultation (pas de phobie du cancer). Il peut être intrathoracique, du fait de l’interposition de la paroi tho-
« redécouvert » par le patient ou le médecin à l’occasion racique osseuse qui ne laisse pas passer les ultrasons.
d’une symptomatologie locorégionale (signe compressif Les répercussions du goitre sur les structures avoisinantes
ou gêne cervicale) ou fonctionnelle (dysthyroïdie), ou par peuvent être décelées par :
l’entourage.
Le volume de chaque lobe peut être estimé par la formule préconisée
Paraclinique par l’école de Nancy :
1. Biologie V (ml ou cm3) = 0,52 u h (cm) u 1 (cm) u e (cm)
En France, le goitre est défini par un volume thyroïdien total supé-
Le dosage de TSH est indispensable. Le dosage de la T4, rieur à 20 ml.
des anticorps antithyroïdiens antithyroglobuline et anti-

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GOITRE DIFFUS ET NODULE THYROÏDIEN

sanguin de cellules nucléées. La thyroïdectomie totale est


Technique de l’examen clinique le traitement adapté, permettant d’éviter les récidives.
de la thyroïde • Le goitre multihétéronodulaire toxique, complication
d’un goitre simple ancien, peut être également compressif.
On interroge le patient sur l’ancienneté et l’évolutivité du goitre (ou Il donne une image de fixation diffuse mais hétérogène à
du nodule), les traitements suivis, les apports iodés, une éventuelle
irradiation cervicale, d’éventuels signes fonctionnels de dysthyroïdie la scintigraphie. Son traitement est chirurgical, ou isoto-
ou de compression cervicale. Les origines ethniques, géographiques pique par I131 (sujet âgé).
et les antécédents de dysthyroïdie de la famille sont notés. • La thyroïdite subaiguë de De Quervain donne un tableau
L’inspection peut déceler le goitre ou le nodule en particulier chez un bruyant : goitre douloureux, apparu au décours d’une infec-
sujet mince, note la présence d’une cicatrice de cervicotomie anté-
rieure, recherche des signes de compression veineuse. La palpation
tion virale, hétérogène en échographie, ne fixant pas l’iso-
s’effectue en se plaçant derrière le patient assis, la tête en position tope et pouvant s’accompagner d’une dysthyroïdie transi-
anatomique et en le faisant déglutir ; puis éventuellement en décubi- toire avec phases d’hyper puis d’hypothyroïdie avant retour
tus dorsal, tête en extension. On évalue la consistance du goitre (molle, en euthyroïdie. Le traitement fait appel aux corticoïdes ou
ferme, cartonnée, pierreuse), son caractère vasculaire (thrill) confirmé aux anti-inflammatoires non stéroïdiens.
par un souffle auscultatoire, on vérifie son homogénéité (nodule ?) et
sa symétrie, on évalue ses dimensions. On recherche des adénopa- 2. Goitre diffus associé à une hypothyroïdie
thies cervicales jugulocarotidiennes, spinales et sous-maxillaires. La
mesure du périmètre cervical à l’aide d’un mètre-ruban donne un Une hormonothérapie substitutive est nécessaire.
moyen simple de suivi du goitre. On note sur un schéma l’ensemble • La thyroïdite chronique de Hashimoto s’accompagne d’un
des informations recueillies. goitre ferme et bosselé, souvent hétérogène et hypoéchogène
L’examen général complet recherche des signes physiques d’hypo- en échographie, caractérisée par la positivité des anticorps
ou d’hyperthyroïdie.
antithyroperoxydase, pouvant évoluer vers l’hypothyroïdie.
• Le goitre par carence iodée avec crétinisme est rare dans
– une radiographie du thorax, en cas de goitre plongeant nos régions.
endothoracique ; • Le goitre lié à des troubles de l’homogenèse à révélation
– des radiographies du cou recherchant un rétrécissement tardive.
du défilé trachéal ; • Les goitres iatrogènes (lithium, antithyroïdiens…) sont
– un scanner cervico-médiastinal en cas de goitre plongeant diagnostiqués par l’interrogatoire.
et compressif en préopératoire, pratiqué sans injection 3. Goitre diffus associé à une euthyroïdie
d’iode pour éviter la saturation thyroïdienne (qui gêne la
surveillance et le traitement postchirurgical en cas de lésion • Le goitre diffus simple, le plus fréquent des goitres euthy-
cancéreuse) ; roïdiens, est le plus souvent asymptomatique et découvert
– un examen ORL pour dépister une atteinte récurentielle fortuitement (cf. physiopathologie et traitement-prévention).
infraclinique, en préopératoire. • Les causes iatrogènes ou auto-immunes peuvent donner
un goitre euthyroïdien.
3. Examens fonctionnels • La rare thyroïdite fibreuse de Riedel donne un goitre dur
La scintigraphie thyroïdienne à l’iode ou au technétium, et adhérent, compressif, à opérer.
est de moins en moins pratiquée dans le goitre diffus, n’ap- • Le cancer thyroïdien à forme diffuse est exceptionnel.
portant aucune information supplémentaire par rapport à
l’échographie, en dehors du goitre plongeant où la scinti-
graphie à l’iode 123 est utile.
En cas de goitre nodulaire, elle est systématique lorsque la Prévention-traitement
TSH est basse (cf. nodule). du goitre simple
Traitement du goitre sporadique : il est nécessaire en raison des com-
Diagnostic étiologique et conduite à tenir plications potentielles.
A. – Traitements médicamenteux :
1. Goitre diffus associé à une hyperthyroïdie – l’iode : les conseils diététiques sont insuffisants. La prescription
médicale d’iode est freinée en France par la non-disponibilité d’une
• La maladie de Basedow comporte un goitre habituelle- forme galénique ;
ment vasculaire (thrill palpatoire et souffle auscultatoire), – l’hormonothérapie thyroïdienne : 75 à 125 µg/j de lévothyroxine
homogène en échographie. La scintigraphie montre une (Lévothyrox, L-Thyroxine) pour freiner la TSH est le traitement le
plus classique du goitre (efficacité jugée sur le volume thyroïdien par
fixation intense, diffuse et homogène. Une ophtalmopathie bilan échographique comparatif).
peut survenir. Le myxœdème prétibial est rare. Les anti- Dans certains pays, la prescription conjointe en un même médicament
corps antirécepteurs de la TSH sont positifs. Le traitement d’iode et de lévothyroxine, plus efficace et mieux tolérée, est pos-
sible.
en est médicamenteux (antithyroïdiens de synthèse), chi- B. – Le traitement radical (chirurgie) n’est indiqué qu’en cas de goitre
rurgical ou par iode radioactif. volumineux, plongeant endothoracique, ou compliqué (compressif,
• L’hyperplasie toxique de la thyroïde (hyperthyroïdie toxique).
Traitement du goitre endémique = correction de la carence iodée. Le
familiale diffuse non auto-immune) décrite il y a 15 ans but est de prévenir l’ensemble des troubles liés à la carence iodée.
doit être distinguée du Basedow par : un sex-ratio plus équi- Des programmes OMS de supplémentation en iode des aliments, de
libré, l’absence d’ophtalmopathie et d’auto-immunité anti- l’eau des puits (Afrique) voire par injections de lipiodol sont en cours.
thyroïdienne. Une mutation activatrice germinale du récep- Cette supplémentation comporte un risque de développement d’hy-
perthyroïdies chez les adultes porteurs d’un goitre déjà nodularisé.
teur de la TSH en est la cause, décelée sur prélèvement

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Nodule thyroïdien physique systématique, ou orienté par les antécédents per-


sonnels ou familiaux de dysthyroïdie ou de néoplasie endo-
Tuméfaction localisée et arrondie du corps thyroïde, bien crinienne multiple 2 (NEM2).
individualisée par rapport au reste du parenchyme, soit soli-
Parfois c’est la symptomatologie qui attirera l’attention sur
taire, constituée d’une prolifération cellulaire mono- ou oli-
la thyroïde : signes compressifs cervicaux, signes de dys-
goclonale rarement maligne ; soit multiple, formée de fol-
fonctionnement thyroïdien ou signes évocateurs d’un car-
licules hétérogènes remaniés, souvent bénins, au sein d’un
cinome médullaire de la thyroïde (CMT) : flush (à l’in-
goitre multinodulaire.
gestion d’alcool), diarrhée…
Le nodule thyroïdien est fréquent. La prévalence est de 2,5
à 4 % à la palpation (nodule > 8 mm), 27 à 51 % en écho- • Paraclinique : une échographie thyroïdienne prescrite
graphie (nodule > 2 mm), et supérieure à 50 % dans les devant un signe d’appel peut révéler la présence d’un
études nécropsiques. La prévalence est plus importante nodule thyroïdien non palpable (mesurant moins de 8 mm,
chez la femme, le sujet âgé, les patients habitant dans une ou de localisation postérieure). L’échographie ne doit pas
zone de carence iodée, ou ayant reçu une irradiation dans être un examen de dépistage, compte tenu de la fréquence
l’enfance. dans la population des nodules infracentimétriques, source
d’inquiétude et de dépenses inutiles (scintigraphie). Enfin
Diagnostic positif le nodule peut être décelé par une imagerie cervicale pres-
crite pour un autre motif (doppler cervical, scanner cervi-
1. Mode de découverte
cal).
• Clinique : le nodule est le plus souvent découvert de
manière fortuite, par le patient ou son entourage notant une 2. Examen de la thyroïde
voussure cervicale ; par le médecin au cours d’un examen
On perçoit le nodule sous la forme d’une hypertrophie
arrondie et localisée, cervicale antérieure, et sous-hyoï-
On considère habituellement qu’un nodule ne doit faire l’objet d’une
prise en charge spécifique que s’il mesure au moins un centimètre. dienne, mobile à la déglutition dont on notera le siège, la
consistance, les dimensions, la sensibilité et les contours.

Stratégie diagnostique et thérapeutique devant un nodule > 1 cm


sans contexte clinique particulier

TSH normale TSH ? TSH basse

Échographie Scintigraphie

Nodules multiples nodule goitre toxique


= Nodule toxique multinodulaire
goitre multinodulaire solitaire

Iode radioactif
CHIRURGIE (patient âgé)
Surveillance Liquidien pur
clinique CHIRURGIE anéchogène ? non
échographique
CYTOPONCTION maligne
oui

échoguidage suspecte
ponction
évacuatrice
non contributive bénigne CHIRURGIE
impossible diagnostic
histologique

oui échec ? non SURVEILLANCE


récidive ?
clinique
échographique
alcoolisation

chirurgie

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3. Paraclinique permettant d’établir la nature du nodule et d’éviter une chi-


L’échographie est l’examen-clé, véritable prolongement de rurgie à but diagnostique dans 50 % des cas.
la palpation cervicale. Elle permet d’en confirmer l’exis-
4. Examens morphologiques fonctionnels
tence, d’en apprécier l’aspect, d’en préciser la taille, consti-
tuant ainsi un bon moyen de surveillance ultérieure. Elle En échographie, le caractère anéchogène pur ou hyper-
apprécie le parenchyme thyroïdien adjacent et permet de échogène est en faveur de la bénignité. L’échographie peut
déceler d’autre(s) nodule(s). Ainsi deux tiers des nodules aider à la cytoponction, soit classique effectuée immédia-
uniques à la palpation, sont en fait inclus dans un goitre tement après repérage échographique, soit échoguidée per-
multinodulaire. mettant d’orienter la ponction sur un nodule non ou diffi-
cilement palpable.
Diagnostic étiologique La scintigraphie thyroïdienne n’apparaît pas assez spéci-
= diagnostic de malignité. fique pour le diagnostic de malignité et n’est plus pratiquée
Conduite à tenir = faut-il opérer ? partout de manière systématique. Les dogmes classiques
Le terme de nodule fait naître immédiatement chez le selon lesquels un nodule chaud est bénin et un nodule froid
patient la crainte du cancer, mais : suspect, sont à nuancer. La scintigraphie garde toute sa
– la plupart (90-95 %) des nodules thyroïdiens sont bénins ; valeur en cas de TSH basse, pour caractériser le type de
– l’incidence du cancer thyroïdien est faible l’hyperthyroïdie : nodulaire (nodule toxique) ou diffus
(2,5/100 000 personnes/an) ; (goitre nodulaire toxique).
– le pronostic des formes nodulaires de cancer différencié
5. Stratégie(s) diagnostique(s)
de la thyroïde est bon.
La seule certitude diagnostique est anatomopathologique, Elles sont basées selon les écoles sur la scintigraphie, l’écho-
mais on ne peut pas l’appliquer à tous les nodules en fai- graphie ou la cytologie. Une des propositions de l’ANDEM
sant opérer tous les patients. (Agence nationale pour le Développement de l’Expertise
Médicale) basée sur l’association échographie-cytoponction
1. Clinique est indiquée dans l’algorithme de la figure. Il résume la pra-
La chirurgie peut être indiquée devant un caractère clini- tique la plus répandue dans la plupart des pays.
quement suspect du nodule (consistance dure, caractère Les patients non opérés devront être soumis à une sur-
fixé, signes de compression, adénopathies suspectes, aug- veillance clinique, échographique et cytologique régulière
mentation rapide de volume) ; l’existence de signes évo- et l’indication chirurgicale sera réévaluée. Le traitement
cateurs de CMT (diarrhée motrice, sensibilité du nodule, freinateur par hormonothérapie n’a pas fait la preuve de
flush ou un contexte de NEM2 personnel ou familial), son efficacité sur le nodule. ■
confirmé par une élévation du taux de calcitonine ; le sou-
hait du patient pour des raisons esthétiques ou d’anxiété ;
l’impossibilité d’une surveillance d’un nodule au sein d’un
goitre plongeant. Enfin certains individus ont un risque
relatif (RR) accru de cancer thyroïdien au sein du nodule : Points Forts à retenir
le sexe masculin (RR = 4), les sujets âgés, les enfants
(RR = 2) et les patients irradiés au niveau cervical dans leur
enfance. • La découverte d’un goitre apparemment isolé
doit faire rechercher une dysthyroïdie, par
En revanche aucun signe clinique ne permet d’exclure le l’interrogatoire, l’examen et le dosage de la TSH,
diagnostic de malignité. pour le rattacher à sa cause, souvent auto-
2. Biologie immune, et entreprendre le traitement étiologique.
Le dosage de la TSH est nécessaire. S’il est normal, le Si aucun désordre thyroïdien n’existe, il s’agit
dosage systématique des hormones thyroïdiennes est d’un goitre simple, dont la fréquence et la
inutile. Le dosage de calcitonine permet de dépister le CMT morbidité sont sous-estimées du fait de son
caractère asymptomatique. Néanmoins la prise
et s’impose donc devant tout nodule. La thyroglobuline ne
en charge doit être précoce, pour éviter
doit pas être dosée. les complications évolutives (compression,
3. La cytologie hyperthyroïdie).
Il s’agit de la méthode diagnostique la plus efficace pour • La stratégie diagnostique et thérapeutique
estimer la probabilité de bénignité ou de malignité du du nodule, basée sur un faisceau d’arguments
nodule. Pratiquée depuis longtemps dans certains pays, la cliniques, échographiques et surtout cytologiques,
ponction cytologique à l’aiguille fine doit être réalisée par conduit à poser l’indication d’une intervention,
un praticien entraîné, et le frottis lu par un cytologiste averti. ou d’une surveillance régulière. La bonne valeur
diagnostique préopératoire de la ponction
Il s’agit d’un examen simple, rapide, bien supporté, ne
cytologique minimise sans l’annuler le risque
nécessitant aucun équipement spécial, réalisé en consulta- de laisser évoluer un cancer thyroïdien et permet
tion. Cette technique peut atteindre une sensibilité supé- de diminuer le nombre des interventions
rieure à 90 % et une spécificité de 70 à 80 % pour le dia- « inutiles » à but diagnostique.
gnostic de cancer. C’est le seul examen préopératoire

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