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L'HOMME, CE GLANDULAIRE INCONNU

par Marcel Jousse

Les premières exérèses endocriniennes eurent grand écho dans les quinze premières années du XXe
siècle. Les effets produits notamment par l'ablation de la glande thyroïde frappèrent le jeune étudiant
en médecine Jean Gautier, qui dès lors, va se passionner pour les greffes glandulaires : Serge
Voronoff lui dédicacera sa « Greffe des glandes endocrines» (1939).
En 1945, le Dr Jean Gautier s'installe comme endocrinologue et sort son premier livre « Dernières et
nouvelles connaissances sur l'homme » (1948), sorte de résumé de toute son oeuvre, puis « L'enfant
ce glandulaire inconnu » (1961) à compte d'auteur et fait tirer entretemps une série d'articles donnés
à La Vie Claire vers 1950. Il met au point une méthode d'opothérapie glandulaire et se rend célèbre
en « récupérant » nombre d'arriérés et mongoliens, améliorant les caractériels et retardés scolaires,
ou encore en rétablissant définitivement nombre de «patraques », désadaptés, asthéniques, émotifs,
dépressifs ainsi que de nombreux allergiques et asthmatiques...
LE DISSIDENT
Pour Gautier, ce sont les glandes qui régularisent tout l'être humain, depuis la formation et la nutrition
cellulaire jusqu'à là marche de l’esprit. Cette conception, qui accorde un rôle capital aux 4 glandes
endocrines principales - thyroïde, hypophyse, surrénale, génitale - n'est pas née de suppositions ou
d'hypothèses incontrôlables et n'a rien de comparable avec une idée affective, comme celle par
exemple qui a animé Freud à l'égard de la sexualité, (voir son livre « Freud a menti »)
Résultant de l’étude des rôles, distinctifs et complémentaires, des systèmes glandulaires et nerveux, de
l'influence de chaque glande sur les différentes parties de l'être humain, des particularités que ces
glandes font naître dans les diverses régions et selon les divers tissus, cette accumulation de
constatations physiologiques, embryologiques, histologiques d'une certitude inéluctable s’appuie sur
la méthode de l'absence ou de l'ablation des organes.
Bouleversant les notions officielles tant en médecine qu'en physiologie et en anthropologie, le Dr Jean
Gautier fait vite figure de dissident par l'originalité marquée de ses travaux. Sa démonstration s’appuie
sur des données classiques et admises par toute la Science, mais disséminées de telle sorte que, prises
individuellement elles n'ont qu'une valeur secondaire. Elles le conduisent à soutenir que c'est le
système glandulaire qui est prédominant sur le système nerveux dans le fonctionnement de
l'organisme humain et non l'inverse. Il le prouve surtout par les améliorations et les guérisons qu'il
multiplie dans des cas jugés incurables par ses confrères.
Interdit des revues où il souhaitait publier le bilan rigoureux de ses résultats scientifiques, il a du
publier à ses frais et a subi la traditionnelle conspiration du silence qui guette toute recherche menée
en dehors de certains cercles privilégiés.
La typologie glandulaire qu’il réalise, sert aujourd'hui de fondement à l’Endocrino-Psychologie. Elle
apparait comme une véritable caractérologie révélant une approche inédite. Cette discipline nouvelle
requiert une méthode totalement synthétique sans laquelle il est impossible d’accéder à une
authentique connaissance de l’homme, corps et esprit...
METABOLISMES CONSEQUENCES et non causes
La méthode analytique du laboratoire utilise les principes des sciences positives (examens
cytologiques, analyses de sang et d'urine) pour renseigner sur les divers fonctionnements des glandes.
Ceci suppose les phénomènes observés, constants et identiques à eux-mêmes.
Or, en théorie, ces tentatives analytiques sont condamnées par les échelles d'observation. Les réactions
chimiques appartiennent à la chimie, les mesures électriques à l’électricité, le microscope à la vision
grossissante.
L'être humain n'est pas un ramassis de métabolismes, d'actions de substances organiques et chimiques,
de sécrétions multiples, mais de fonctionnements qui intéressent entièrement et continuellement tout

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l’organisme dans l'ensemble et les parties qui le composent, en raison d'activité d'adaptation.
Les métabolismes sont toujours des conséquences et jamais des causes.
Ainsi, les métabolismes que nous révèle la chimie minérale et organique ne sont qu’interprétations
selon les possibilités de l'esprit humain de phénomènes universels à l'échelle d'observation chimique
et non humaine..
2 causes organiques opposées comme une hypo et une hyperthyroïdie peuvent avoir comme effet des
symptômes absolument identiques qui sont ceux du dérèglement glandulaire et non comme on
pourrait s'y attendre des signes d'hypo et d’hyperthyroïdie..
Ces métabolismes subissent les influences les plus contraires provenant des 2 formes de réaction qui
constituent la véritable maladie du malade lui-même: l'agitation et la dépression quelle que soit la
maladie décrite par la Pathologie: Infection, intoxication, empoisonnement, brûlure, choc émotionnel,
trauma, maladie mentale. Fatalement dans ces 2 états pathologiques qui dépendent du « terrain »
tous les métabolismes sont modifiés, l'agitation étant un état d’hyperthyroïdie, la dépression une
hypothyroïdie. Ces constatations rendent vains les résultats des analyses de laboratoire au point de vue
des renseignements qu'on voudrait en tirer pour poser les diagnostics.
SYSTEMES NERVEUX ET GLANDULAIRE
Selon la Science Officielle, le Système nerveux règle et détermine tous les fonctionnements et
activités ce qui en fait le facteur déterminant de la personnalité. Elle se base sur le fait qu’il n'est pas
un organe, même glandulaire, qui ne puisse expérimentalement recevoir des instigations du système
nerveux (l'excitation électrique ou la section des nerfs semblent produire ou arrêter les activités les
plus variées: contraction musculaire, sécrétion des glandes, émotivité, sommeil, etc., )
Considérant justement que le système nerveux est pour l’organisme un moyen de localisation
physique et de précision intellectuelle (un nerf peut permettre de bouger seulement un membre ou
même un doigt), il lui faut admettre que, malgré l'intégrité des nerfs d'une région, la sensibilité peut
être compromise, et que la section d'un nerf sensitif peut fort bien ne pas faire cesser des sensations
douloureuses, comme chez les amputés.
De plus, comment expliquer que l’on ait constaté des réflexes, des jeux de physionomie, des émotions
et un gazouillis pendant les quelques heures de survie des anencéphales, c’est-à-dire sur les enfants
nés sans cerveau ni protubérance. D'après les conceptions officielles, l’absence de leur cerveau devrait
les priver de la plus petite parcelle de réaction émotionnelle.
Ni le cerveau ni le système nerveux ne donnent à l'enfant ses émotions, c'est la thyroïde. L’être qui ne
présente ni réflexes, ni jeux de physionomie, ni émotion, est l'Homme-Plante de Roesch, parce que
privé de thyroïde. Ainsi ce n’est pas le système nerveux qui donne les rudiments affectifs sur lesquels
s’établira la vie intellectuelle, mais bien la thyroïde.
Suite à blessures ou cancer, on a pu retirer à des humains les 2/3 du cerveau et les opérés ont gardé
l’intégrité de leurs mouvements, émotions, possibilités intellectuelles. Si ces possibilités provenaient
du cerveau lui-même, on ne peut concevoir qu'elles n'aient été grandement altérées par une semblable
perte de substance cérébrale. En revanche, les opérés totaux de ta thyroïde ne sombrent pas seulement
dans la torpeur, mais perdent d'abord toute spontanéité d'esprit, puis toute possibilité d'enregistrement
actuel, puis progressivement leurs connaissances, leurs souvenirs passés, puis insensiblement leur
langage, enfin leurs images verbales : ainsi leur intellect disparait petit à petit et ils deviennent des «
Hommes-Plantes » malgré l'intégrité de leur système nerveux...
Ainsi, négligeant qu’un autre système doué des mêmes propriétés et possédant, en plus, d'autres
attributions, puisse exister, l'imagination des scientifiques formés à l’école positiviste s’est circonscrite
aux cerveau et système nerveux.
Cette conception a le très grave défaut de ne donner que de très vagues explications des métabolismes,
des émotions, des états de choc, des maladies mentales, etc.
Le système nerveux est donc loin de réaliser toutes ces possibilités accordées si généreusement.

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Il n’y a que peu de temps que les endocrinologues se sont rendu compte que le système nerveux est
entièrement « doublé » dans ses possibilités par le système endocrinien.
AUCUNE ACTIVITE DE L’ETRE HUMAIN N'ECHAPPE A CETTE INFLUENCE
GLANDULAIRE, ON NE PEUT EN DIRE AUTANT DU SYSTEME NERVEUX ...
En effet, on n’a jamais pu expliquer l’adaptation par le système nerveux.
LA SANTE: UNE ADAPTATION GLANDULAIRE
Quelques autres observations significatives :
1°) Un muscle n'obéit à une instigation nerveuse que si l'hormone thyroïdienne en permet la
contraction et, injecté d'acide lactique physiologique ou expérimental, il ne peut obéir au
système nerveux qu'après neutralisation par de l'adrénaline, ces 2 hormones ayant des
propriétés spécifiques sur la contraction musculaire. Preuve que le système nerveux ne peut
fonctionner sans l'intervention du système glandulaire.
2°) Il existe des processus physiologiques où le système nerveux n'intervient pas. Claude Bernard
sectionna chez un jeune lapin les nerfs d'une oreille et constata que le développement de
l'oreille opérée s'effectuait aussi bien et dans les mêmes conditions que pour la saine. Le
système nerveux n'est pour rien dans la croissance.
Il n'est pour rien non plus dans la puberté, la ménopause (phénomène glandulaire par excellence),
dans la procréation : la section de tous les aboutissants au système reproducteur de la femelle
et du mâle ne compromet pas leur possibilité reproductrice.
3°) Enfin il est établi que le système glandulaire entre en action avant le système nerveux.
Les endocrinologues reconnaissent que les glandes commencent à fonctionner chez le foetus
dès le 3e mois intra-utérin alors que lorsque l'enfant vient au monde, ni le bulbe, ni le cervelet,
ni les centres automatiques, ni le cerveau ne sont encore définitivement constitués et de ce fait
sont inaptes à tout fonctionnement.
4°) Le coeur foetal se met à battre sans posséder de nerfs. Vers le 4e mois de la grossesse, il
commence son travail au rythme de quelque 140 pulsations-minute. Il ne possède pourtant
aucun nerf, rien que quelques cellules nerveuses disséminées. C'est donc la thyroïde foetale et
maternelle qui donne à ce coeur une vitesse que l'on ne retrouve que dans l’hyperthyroïdie
comme la maladie de Basedow.
«Il est bien évident, qu'un système dont la formation définitive est postérieure à l'autre ne peut avoir
sur lui aucune influence dans sa formation et dans sa marche fonctionnelle».
« Cette question de la prédominance des glandes chez l'être humain détient la vérité fonctionnelle,
pathologique, thérapeutique. C'est parce qu'on n'a pas voulu la considérer et l'accepter que ces
branches de la médecine ne détiennent encore que des hypothèses et des idées empiriques. Elle est la
cause foncière de ses fonctionnements. Par conséquent, la solution de tous les problèmes que ceux-
ci peuvent poser ne réside PAS dans le système nerveux mais dans les diverses possibilités
endocriniennes. »
EN FAIT, LA SANTE EST UNE ADAPTATION GLANDULAIRE CONTINUE ET LA MALADIE
EST SURTOUT UNE DESADAPTATION ENDOCRINIENNE.
FONCTIONS ADAPTATIVES et THYROIDE
A la suite d’Alexis Carrel («l’Homme cet Inconnu »), Gautier pense que l’adaptation est un
phénomène des plus importants chez l'homme. Il lui permet de sauvegarder son existence, de se
soustraire aux forces dangereuses et de profiter au maximum des éléments bénéfiques qui concourent
à son épanouissement tant physique que psychique.
En effet, l'ADAPTATION n'intervient pas seulement dans la vie de relation, mais aussi dans les

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maladies microbiennes, les intoxications, les traumas. Elle doit nous rendre maître de la maladie et en
réduire les séquelles au maximum.
Ainsi, la Thyroïde en collaboration avec les autres glandes « organes de l’adaptation » contribue à la
marche de tous les organes et fonctions, elle est en première ligne contre les agressions, accidents de
toutes sortes, contre les influences climatiques, atmosphériques, l'électricité, les bruits, les ultrasons,
les infrarouges..
Nourritures dénaturées, excitants, conserves, modes d'existence stressants, la perturbent dans ces
fonctions ce qui génère le dérèglement des métabolismes organiques et des troubles de type :
surmenage, nervosité, fatigue générale ou encore maladie moderne...
Néanmoins, l'adaptation est fort variable selon les gens et dépend entièrement de leur équilibre
glandulaire.
La DESADAPTATION peut provenir de forces intenses et violentes. Elles amènent des
perturbations vitales importantes du système endocrinien. Elles prédisposent ainsi aux maladies
infectieuses, microbiennes et virales (grippe) ainsi qu'aux troubles mentaux.
Il est de plus en plus couramment admis qu'une forte émotivité peut engendrer grippe, pneumonie,
diphtérie et surtout tuberculose ; la peur implique souvent l’apparition ou l’aggravation des troubles
(effet nocebo) : la peur intense fragilise (épidémies) ; chez les femmes, hémorragies, cessation des
règles, interruption de la grossesse, sont monnaie courante de contrariétés émotionnelles; enfin, ce
sont encore les émotions qui sont à l'origine des ¾ des cas de zona, de nombreux eczémas.
Les vaisseaux peuvent se rompre sous l'influence d'une émotion intense.
Quand les forces sont peu intenses, mais durables, constantes, variables, ou répétées à rythme
accéléré, elles finissent par désorganiser l'équilibre glandulaire et créer des perturbations
importantes et durables de l'état endocrinien qui aboutissent souvent à un dérèglement perpétuel
des métabolismes de nutrition, d'oxydation / désoxydation cellulaire. Ces états finissent par altérer les
activités des organes et les cellules qui les composent. Ainsi, le poumon peut être atteint d'asthme ou
d'emphysème, l'estomac de gastrites diverses ou d'ulcères, l'intestin d'entérite, le coeur de palpitations,
d'arythmie, de coronarite.
A CHACUN SA FORMULE GLANDULAIRE
Il est bien évident qu'une même cause émotionnelle agissant en même temps sur plusieurs sujets ne les
affectera nullement de la même façon : les uns y resteront plus ou moins indifférents tandis que les
autres en seront fortement atteints. C'est l'équilibre glandulaire de chacun qui s'oppose aux influences
des forces extérieures. Cette stabilité physiologique, bonne chez les uns, est mauvaise chez les autres:
CHACUN POSSEDE UNE FORMULE GLANDULAIRE PROPRE, C'EST-A-DIRE DES
PREDOMINANCES ET DES INSUFFISANCES VARIEES ET PLUS OU MOINS DIFFERENTES
CORRESPONDANT AUX FONCTIONNEMENTS DES ENDOCRINES.
Pour préserver la santé ou la rétablir, il importe donc de maintenir ou de rétablir un équilibre
physiologique normal; celui-ci résultant indiscutablement de l'activité réciproque des glandes, c'est un
« traitement glandulaire » qui doit être mis en oeuvre, compte tenu du « type glandulaire auquel
appartient le sujet ».
En effet, si l'hypophyse préside en maitresse à la multiplication cellulaire, les autres glandes peuvent
influencer la formation de nos tissus CHACUNE A SA MANIERE.
«Ces particularités glandulaires sont comme une clé qui peut servir à ouvrir tous les coffrets dans
lesquels se trouvent tous les grands problèmes humains : adaptation, hérédité, libre arbitre, aussi bien
que les émotions complexes, les sentiments comme l'amour, ou bien les facultés et les tendances
rencontrées dans l'intellect humain.»
Le Dr Jean Gautier a cerné les actions de chaque glande, les rapports entre les différentes glandes et
les réactions que chacune exerce sur les autres, et c’est de cette façon qu’il a pu accumuler ses succès
dans les innombrables cas devant lesquels la médecine classique est demeurée impuissante : fatigues

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chroniques, névrose, dépression nerveuse, troubles mentaux, et avec des enfants arriérés, déficients
physiquement et mentalement, qui ont pu acquérir un bagage de connaissances suffisant pour la vie
en commun.
CONCLUSION : EQUILIBRE de l'UNIVERS
Les hormones, c'est à dire les secrétions glandulaires, semblent être le pivot incontournable des
aptitudes sensorielles, émotionnelles, affectives, psychologiques ou intellectuelles.
La très importante LOI DE L'EQUILIBRE GLANDULAIRE trouve son application dans les 3
Pubertés, (voir « l'Enfant ce Glandulaire Inconnu») dont l'objet n'est pas, comme l'ont prétendu les
savants, le développement de la sexualité, mais celle de l’Interstitielle qui préside à l'équilibre
glandulaire. Cette loi de l'Equilibre n'est pas seulement fondamentale de la physiologie humaine,
mais doit être considérée avec d'autant plus d'attention qu'elle représente le principe foncier et
fondamental de tout l’Univers.
Elle indique que la science actuelle basée sur les causes et les effets, et dont l'activité est
analytique, est une simple émanation de l'hypophyse, tandis que le fonctionnement de
l'Interstitielle permet d'accéder à l'interprétation du principe d'équilibre selon lequel est conçu
l’Univers...
Jean Gautier est né à Bordeaux en mai 1891 et est mort en octobre 1968

Bibliographie / Sources :
Remerciements particuliers
à Monsieur Jean du CHAZAUD de l'Université Paris V (Psychophysiologie) heritier spirituel de J.
Gautier,
à Monsieur Dominique ROUART qui nous a beaucoup aidé dans nos recherches bibliographiques
- Dr Jean GAUTIER : "L'Enfant, ce Glandulaire Inconnu" 1961
- Dr Jean GAUTIER : "Dernières et Nouvelles sur l'Homme" 1948
- Dr Jean GAUTIER : "Freud a Menti" Cevic 77 - Préface de Jean du Chazaud
- Dr Jean GAUTIER : "Révélations sur la Sexualité" Cevic 79
- Jean PALAISEUL: "Aux frontières de la Medecine" in "Noir et Blanc" 1957
- Dr Alexis CARREL: "L'Homme cet Inconnu" 1935
- Dr Alexis CARREL: "Réflexions sur la conduite de la vie" (posthume)
- Site de Jean du CHAZAUD: http://endocrinopsycho.free.fr

Source : http://biogassendi.ifrance.com - 05.12.2000

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