Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Sensibilité et Hyperesthésie
Année
Universitaire :
dentinaire
2020/2021
Cours de 3éme Année
Dr. H. CHARIF
Maitre Assistante en Odontologie Conservatrice
Endodontie
Sensibilité et Hyperesthésie dentinaire
SOMMAIRE :
INTRODUCTION
1. Rappels sur la pulpe dentaire.
1.1 Rappels sur l’innervation pulpo-dentinaire.
1.2 Physiologie de la pulpe saine.
1.3 Sensation.
2 Hyperesthésie dentinaire.
2.1 Définition.
2.2 Epidémiologie.
3 Etiologie.
4 Pathogénie.
5 Mécanismes de l’hyperesthésie dentinaire.
6 Sémiologie.
7 Thérapeutiques.
7.1 Thérapeutique en ambulatoire.
7.2 Thérapeutiques au cabinet.
7.2.1 Thérapeutiques non invasives.
7.2.2 Thérapeutique invasives.
8 Suivi.
CONCLUSION
DR. H. CHARIF 1
Sensibilité et Hyperesthésie dentinaire
INTRODUCTION :
En l’absence de moyens diagnostiques de routine non invasifs et fiables, la seule façon
d’approcher l’état physiologique de la pulpe reste la symptomatologie, c’est-à-dire l’étude
des sensations issues de la pulpe, qu’elles soient spontanées ou provoquées.
L’hypersensibilité dentinaire est définie comme une sensibilité exagérée à un stimulus qui,
habituellement, ne provoque pas de réponse sur une dent saine.
Enfin, elle a une fonction de réparation, assurée par des cellules progénitrices ayant
un potentiel de différenciation en cellules produisant un tissu minéralisé, la dentine
de réparation.
DR. H. CHARIF 2
Sensibilité et Hyperesthésie dentinaire
à la stimulation des fibres de type A δ .La façon dont s’opère la transduction n’est pas
encore élucidée. Plusieurs hypothèses ont été émises.
4-1) Définition :
L’hyperesthésie dentinaire se caractérise par des épisodes de douleurs brèves et perçantes
qui prennent origine dans des zones de dentine mises à nu. Ces douleurs sont déclenchées
en tant que réponse à des irritations thermiques, tactiles, osmotiques chimiques ou par
évaporation. Les épisodes algiques sont d’intensité et de fréquence variables et ne peuvent
pas être expliqués par d’autres pathologies (Addy, 2002).
4-2) Épidémiologie :
L’hypersensibilité dentinaire affecte environ
La prévalence actuelle est entre 10% et 30% de la population général.
72 à 98 % chez les patients traités en parodontologie.
Plus fréquente chez les individus entre 20-40 ans et chez les femmes que chez les
hommes.
plus fréquente dans les régions vestibulaires et cervicales des canines et des
Premières prémolaires, puis incisives, puis 2éme PM , et enfin les Molaires.
84%des patients souffrent d’hypersensibilité dentinaire cervicale.
La prévalence est plus élevée chez les patients atteints de parodontopathies.
Cependant une étude avec sept pays et ayant porté sur 3187 patients entre 18 et
35ans révèle une prévalence de 41,9%.
Un Pic de prévalence a été observé ces dernières années sur une tranche d’Age de
plus en plus jeune « 11 – 20 ans » les boissons sucrées sont les premières
incriminées.
DR. H. CHARIF 4
Sensibilité et Hyperesthésie dentinaire
4-3) Étiologie:
Pour qu’il y ait genèse de l’influx nerveux et par conséquent de douleur, il faut que la
dentine soit exposée mais aussi que les tubuli soient ouverts (pour créer une communication
entre la cavité buccale et le complexe dentino-pulpaire).
L’exposition de la dentine peut être secondaire à :
- la disparition de l’émail au niveau coronaire suite à une lésion cervicale d’usure non
carieuse, érosion, abrasion, abfraction, attrition,
- la disparition de cément au niveau radiculaire suite à une récession gingivale.
- La présence de problèmes parodontaux type déhiscences.
- Malposition dentaires, traitement orthodontique …
Facteurs déclenchant :
o Stimuli, Le froid et la dessiccation de la dentine sont les stimuli les plus algogénes.
o La formation de lésions cervicales d’usure peut être due à l’utilisation de
dentifrices «abrasifs» et à une mauvaise méthode de brossage.
o Les principaux facteurs de prédisposition sont un brossage trop vigoureux, la
gingivite ulcéro-nécrosante aiguë, et les traitements parodontaux.
o L’éclaircissement entraîne très souvent une sensibilité plus ou moins transitoire
et plus ou moins importante.
o Quand une dent subit un traitement parodontal ou une préparation prothétique
avant la pose d'une couronne, les canalicules dentinaires sont exposés à
l'environnement.
o Une hypersensibilité des dents aux différences de température, au sucre, aux
acides et à la pression est très fréquente suite à des microtraumatismes dus au
bruxisme dans le cadre d´un Syndrome Algo-Dysfonctionnel de l'Appareil
Manducateur (SADAM).
5)- Pathogénie :
L’hypothèse hydrodynamique de Brännstrom, expliquerait la genèse de la stimulation
nerveuse douloureuse au niveau des fibres nerveuses de la pulpe.
En effet, dans les tubuli dentinaires exposés, le liquide intra- tubulaire subirait des
mouvements en réponse aux différents stimuli dans la cavité buccale. Cela va engendrer une
excitation des terminaisons nerveuses pulpaires à l’origine de la douleur provoquée.
DR. H. CHARIF 5
Sensibilité et Hyperesthésie dentinaire
o Conception hydrodynamique:
Selon laquelle les stimuli thermiques, tactiles ou chimiques appliqués près de la surface
exposée des tubuli altèrent l’écoulement des liquides (en l’augmentant ou en en modifiant la
direction) dans les tubuli dentinaires.
Ces mouvements créent une variation de pression à travers la dentine qui aurait pour effet
de stimuler les fibres A-δ et C et donnent lieu à la perception douloureuse.
o Le nombre de tubuli et le diamètre des tubuli dentinaires :
Dans le cadre d’une étude visant à établir une distinction entre les dents sensibles et non
sensibles, Absi et coll. ont noté que:
a) les dents non sensibles ne réagissaient à aucune stimulation et que très
peu de tubules étaient exposés.
b) À l’inverse, les dents sensibles présentaient un nombre beaucoup plus
élevé de tubules ouverts par unité de surface (jusqu’à 8 fois plus de
tubules à la surface radiculaire que les dents non sensibles).
c) De même, le diamètre moyen des tubules dans les dents sensibles était
près de 2 fois supérieures à celui des dents non sensibles (0,83 μm contre
0,4 μm).
7-Sémiologie :
La sensation douloureuse est induite par:
-Des stimuli thermiques (chaud/froid) à la suite de consommation de boissons ou aliments,
-Des stimuli mécaniques (mastication, brossage),
-Des stimuli osmotiques (sucres),
-Des stimuli chimiques (acides),
-Des stimuli évaporatifs (jet d’air).
DR. H. CHARIF 6
Sensibilité et Hyperesthésie dentinaire
8-Diagnostic :
L’hyperesthésie dentinaire est un diagnostic d’exclusion.
Avant de procéder à la prise en charge, il faut éliminer les autres affections qui présentent
des symptômes rappelant ceux de l’hyperesthésie dentinaire.
Symptomatologie : douleur d'apparition et disparition rapides en réaction au
froid (élément déclencheur le plus fréquent), au toucher, à l’air ou à des stimuli
osmotiques ou chimiques.
9-) Thérapeutiques :
9.1 Le traitement étiologique:
Cette phase a pour but l’amélioration de :
l’hygiène du patient car la douleur qui peut être ressentie par le patient au moment
du brossage peut interférer avec une hygiène correcte.
les dépôts importants de plaques ne peuvent qu’entretenir ce phénomène
douloureux.
DR. H. CHARIF 7
Sensibilité et Hyperesthésie dentinaire
Des instructions à l’hygiène bucco-dentaire sont alors données aux patients afin qu’il
améliore sa méthode de brossage (corriger le brossage horizontal) et conseiller un
brossage avec une brosse à dent médium et en évitant les dentifrices abrasifs.
Des conseils diététiques seront également prodigués.
*On conseillera au patient de : limiter la consommation des aliments acides.
*Se rincer la bouche à l’eau immédiatement après la consommation d’aliments et de
boissons acides.
*Différer le brossage d’une demi-heure afin de permettre au pouvoir tampon de la salive de
remonter le pH.
*On demandera au patient de se rincer la bouche avec de l’eau ou mieux encore avec une
solution fluorée.
*Restreindre les aliments acides aux seuls moments des repas
*Boire rapidement les boissons acides ou avec une paille, sans siroter.
*Si le patient présente par ailleurs des problèmes nutritionnels particulier tel que la boulimie
ou en présence d’un problème gastrique quelconque à l’origine de reflux acide, la
consultation d’un spécialiste est indispensable.
DR. H. CHARIF 8
Sensibilité et Hyperesthésie dentinaire
Remarque :
Les pâtes dentifrices sont utilisées pour le brossage quotidien 3 fois par jour.
Les bains de bouche en rinçage pendant 30 secondes 1 à 2 fois par jour.
Quant à la présentation en gel, elle s’utilise en applications locales, avec une brosse
souple ou avec le doigt, après le brossage habituel.
Le recours à des gouttières qui véhiculent le gel est également possible.
DR. H. CHARIF 9
Sensibilité et Hyperesthésie dentinaire
10- SUIVI :
Dans de nombreux cas, la douleur diminue grâce à l’utilisation d’un dentifrice
désensibilisant, mais elle se manifeste de nouveau si les patients cessent le traitement
recommandé et recommencent à utiliser leur dentifrice non médicamenteux habituel.
Dans ces cas, il faut aviser les patients qu’un traitement à long terme est nécessaire.
L’Echelle Visuelle Analogue (EVA) peut être utilisée pour scorer la douleur et faire le
suivi et vérifier l’efficacité de nos thérapeutiques.
DR. H. CHARIF 10
Sensibilité et Hyperesthésie dentinaire
Conclusion :
L’hyperesthésie dentinaire ne constitue pas une pathologie mais un ensemble de
symptômes.
La prévention des HD est possible par information précoce ainsi que par un enseignement de
mesures prophylactiques adaptées.
En face d’une hyperesthésie dentinaire déclarée, le premier traitement qui s’impose est un
traitement étiologique; celui –ci peut être associé à l’application d’un gel par voie topique.
DR. H. CHARIF 11
Sensibilité et Hyperesthésie dentinaire
Quelques définitions :
L’abrasion : Se définie par le résultat d’une friction entre les dents et un agent exogène.
L’abrasion se produit habituellement suite à l’excès de zèle du brossage dentaire, à une
mauvaise technique de brossage ou à une brosse à dents inadéquate, mais il existe d’autres
types d’abrasion par exemple générer le frottement provenant du bol alimentaire que l’on
nomme « abrasion de mastication ». Elle peut être préjudiciable à certaines habitudes orales
telles l’usage du cure-dent, l’usage de la pipe, l’onychophagie (se ronger les ongles) ou de
source professionnelle, comme par exemple, survient chez les tailleurs ou les couturières qui
rompent leurs fils avec leurs dents. L’abrasion peut également être provoquée par les
crochets de prothèses partielles amovibles.
Attrition : L’attrition quant à elle, est attribuable à l’usure des dents causées par leurs
frottements mutuels. L’attrition la plus sévère résulte habituellement du bruxisme et peut
aussi être imputable aux serrements des dents. Évidemment, l’âge entraînera
inévitablement de l’usure normale que l’on répertorie sous le nom d’attrition physiologique.
Érosion : L’érosion dentaire est le résultat d’un processus chimique qui provoque une
dissolution de l’émail et dans des cas plus grave de la dentine et du cément. Cette lésion ne
doit pas être attribuable à une action bactérienne et généralement elle touche plusieurs
dents. Les origines de ces pertes de substance peuvent être imputables à la consommation
abusive de boissons gazeuses, de boissons énergisantes ou de jus d’agrumes, des
vomissements chroniques ou répétitifs et certaines vapeurs industrielles acides, etc.
Abfraction :
L’abfraction se définie par la perte de microstructure dentaire dans la région cervicale de la
dent. Les études ont clairement démontré qu’une distribution non fonctionnelle de la charge
occlusale crée des contraintes de traction qui sont conduites dans la région cervicale de la
dent et qui perturbent les cristaux d’hydroxyapatites.
L’abfraction se développe dans une zone de flexion, qui se retrouve au collet de la dent, et la
perte de substance est le résultat de force biomécanique et de surcharge causée par
l’occlusion.
DR. H. CHARIF 12
Sensibilité et Hyperesthésie dentinaire
DR. H. CHARIF 13