Vous êtes sur la page 1sur 9

République algérienne démocratique et populaire

Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche


Scientifique

Université de constantine3
Faculté de médecine
Département de chirurgie dentaire

Comportements à risque et santé bucco- dentaire

Cours d’Odontologie Conservatrice/E à l’usage des étudiants de 2° année


Plan :

Introduction
I - Définition de la santé bucco-dentaire :
II- Les affections bucco-dentaires :
1. La carie dentaire
2. Les maladies parodontales
3. Les traumatismes alvéolo-dentaires
4. Les cancers de la sphère oro-faciale
5. L’érosion dentaire
III- Comportements à risque et leurs effets sur la santé bucco- dentaire :
1. Influence de l’alimentation
2. Hygiène bucco-dentaire
3. Addictions
4. Sports
5. Troubles du comportement alimentaire
Conclusion
Bibliographie

Présenté par :Dr. Nouri .S


assistante en OC/E

Année universitaire :2023/2024

1
Introduction :

Il est acquis actuellement, qu’une alimentation déséquilibrée et riche en sucres est l’un des facteurs
étiologiques principaux des affections dentaires. L’alimentation est donc l’un des principaux axes de
prévention bucco-dentaire dans le monde d’aujourd’hui.

Dans notre société actuelle plusieurs populations ont, de par leur maladie (trouble du comportement
alimentaire, diabète...), leur état de santé (personne âgées, femme enceinte...) ou leur mode de vie
(sportifs de haut niveau, végétariens...), des comportements particuliers avec l’alimentation,
l’hygiène, ou autre comportement pouvant être nocifs pour leur santé bucco-dentaire, et il est du
ressort du médecin dentiste d’adopter des mesures préventives propres à chaque individu, en prenant
en considération les dérives comportementales.

I - Définition de la santé bucco-dentaire :


La santé bucco-dentaire est le bon état de santé de la bouche d’une personne, en particulier la bonne
santé de ses dents et de ses gencives (OMS, 2003).
Être en bonne santé bucco-dentaire signifie ne pas souffrir de douleurs oro-faciales chroniques, de
cancers de la cavité buccale ou du pharynx (gorge), de lésions des tissus de la cavité buccale,
d’anomalies congénitales comme le bec de lièvre et la fente palatine, et d’autres maladies ou troubles
affectant les tissus buccaux, dentaires et maxillo-faciaux.

II- Les affections bucco-dentaires :


La morbidité bucco-dentaire est due principalement aux :

1. Caries dentaires
2. Maladies parodontales
3. Cancer de la bouche
4. Traumatismes de la sphère bucco-dentaire

La plupart de ces affections sont en grande partie évitables ou peuvent être traitées à un stade
précoce.

D’après l’étude sur la charge mondiale de morbidité 2017 (Global Burden of Disease 2017), ces
affections touchent près de 3,5 milliards de personnes dans le monde, la pathologie la plus fréquente
étant la carie des dents définitives. À l’échelle mondiale, on estime que 2,3 milliards de personnes
souffrent de caries des dents définitives et plus de 530 millions d’enfants de caries des dents de lait.

1) La carie dentaire :
Maladie infectieuse, transmissible post-éruptives des tissus durs de la dent (émail, dentine, cément).

C’est un phénomène complexe, d'origine multifactorielle, qui résulte d'un processus dynamique qui
entraîne une déminéralisation de ces tissus, allant d’une simple perte de minéraux non détectable à
l’œil nu, à une destruction complète de la dent.

Il existe 4 facteurs reconnus, décrits par Keyes, qui entrent en jeu dans l’apparition de la lésion
carieuse :

- Une alimentation contenant des hydrates de carbone fermentescibles,


Les glucides ont un rôle important dans le développement des caries. La petite taille des molécules
de sucre permet à la plaque de les métaboliser rapidement et efficacement. Saccharose, glucose et

2
fructose sont les trois types les plus fréquemment rencontrés et considérés comme très actifs.
Les glucides n'ont pas tous le même pouvoir cariogène. Les sucres extrinsèques, c'est-à-dire ajoutés,
ont des propriétés cariogènes beaucoup plus importantes que les sucres intrinsèques qui se trouvent
de façon naturelle dans la structure cellulaire de l'aliment.
A noter également que certains aliments salés contiennent des sucres « cachés », notamment les
chips et les gâteaux salés.

- Un hôte susceptible :
La salive est le principal système de défense contre les facteurs de virulence des bactéries cariogènes.
Toutes les fonctions salivaires sont impliquées dans le maintien de la santé orale et dentaire.
L'équilibre entre la déminéralisation et la reminéralisation est continuellement affecté par la
virulence des bactéries et le système de défense de l'hôte.
La salive est constituée principalement d'eau, d'électrolytes, de protéines et de glycoprotéines.

Elle protège les dents contre la carie dentaire en agissant de quatre façons :
*Par son flux (sa clairance), elle dilue, décompose et élimine les débris alimentaires vers le tube
digestif,
*Son pouvoir tampon neutralise l'acide produit par les bactéries de la plaque,
*Possède des propriétés antibactériennes grâce aux immunoglobulines sécrétrices (IgAs), lysozymes,
catalases, lactoperoxydases et autres enzymes qu’elle contient,
*Sa saturation élevée en ions phosphate, calcium et fluor, intervient dans l'équilibre entre la
déminéralisation et la reminéralisation de l'émail.

- Une microflore buccale spécifique :


La cavité buccale, comme toute surface corporelle, est colonisée par des microbes qui constituent sa
flore normale.
La flore commensale, en occupant le site, peut jouer le rôle de protection contre l’implantation de
germes pathogènes.
Les principaux groupes de bactéries impliqués dans la physiopathologie de la carie dentaire sont les
streptocoques mutans (SM) ainsi que les lactobacilles.
Les propriétés acidogéniques et aciduriques des streptocoques mutans en font les bactéries les plus
cariogènes de la plaque dentaire.

- Le temps durant lequel ces trois facteurs sont réunis en bouche pour interagir et provoquer une
baisse du pH sous le seuil de 5,5, auquel les cristaux d’hydroxyapatite commencent à se dissoudre.
La carie dentaire ne se manifeste que quand ces quatre facteurs sont réunis et peut être inactivée par
l’absence de l’un d’entre eux.

Selon un concept plus contemporain, d’autres facteurs tels les facteurs génétiques,
comportementaux et environnementaux, influenceraient également le développement de la carie
dentaire.

2) Les maladies parodontales (parodontopathies) :


Ce sont des pathologies inflammatoires d’origine bactérienne qui conduisent à la destruction du
parodonte. On distingue deux stades dans l’évolution de ces maladies parodontales :
*Les gingivites, qui sont limitées à la gencive marginale
*Les parodontites dans lesquelles le support osseux est atteint

En l’absence d’une hygiène bucco-dentaire adaptée, la plaque dentaire conduit à la formation de


tartre. L’accumulation de plaque dentaire et plus précisément la libération de toxines par les bactéries

3
Porphyromonas gingivalis, Actinobacillus actinomycetemcomitans et Tannerella forsythensis
aux abords du sulcus provoquent une inflammation de la gencive appelée gingivite.

Elle se caractérise par plusieurs signes cliniques, qui peuvent être :


- Gonflement de la gencive : qui devient rouge et parfois douloureuse.
- Saignement au brossage.
- Halitose : mauvaise haleine.
- L’œdème gingival, provoque l’apparition d’une poche gingivale ou pseudo-poche (espace situé
entre la dent et la gencive) propice à l’accumulation de la plaque bactérienne.
 Si elle est prise en charge à temps, cette gingivite est réversible et n’engendrera aucune séquelle.
 Si la maladie évolue, une destruction de plus en plus importante et irréversible du tissu de soutien
est observée, pouvant induire, en plus des symptômes de la gingivite, un déchaussement des dents,
des mobilités et parfois même des abcès. Au stade le plus avancé, la perte d’attache est totale et la
dent peut tomber.

3) Traumatismes alvéolo-dentaires :
Traumatismes accidentels, dus aux chocs directs et indirects portés sur le système oro-facial. Ces
blessures causent des problèmes esthétiques, fonctionnels, psychologiques et économiques.
Les causes principales sont les chutes ou les collisions / contacts avec une autre personne ou un
objet.

On peut diviser les traumatismes en trois catégories :


 Atteinte des tissus durs de la dent
 Fêlure ou fracture limitée à l’émail
 Fracture touchant l’émail et la dentine (sans exposition pulpaire)
 Fracture touchant l’émail et la dentine (avec exposition pulpaire)
 Fracture corono-radiculaire (touchant la dent et la racine)
 Fracture radiculaire (uniquement de la racine)
 Atteinte des tissus de soutien (parodonte) Concussion
 Subluxation
 Luxation latérale
 Extrusion
 Intrusion
 Expulsion complète de la dent
 Atteinte des bases osseuses : ces fractures concernent les rebords alvéolaires et les maxillaires
(maxillaire supérieur, mandibule).

4) Cancer de la sphère oro-faciale :


Le cancer de la cavité buccale prend naissance dans les cellules de la bouche. La tumeur cancéreuse
(maligne) est un groupe de cellules cancéreuses qui peuvent envahir et détruire le tissu voisin. Elle
peut aussi se propager (métastases) à d’autres parties du corps. C’est aux ganglions lymphatiques du
cou que le cancer de la cavité́ buccale se propage le plus souvent. Le cancer de la cavité́ buccale peut
aussi être appelé cancer de la bouche.

Les facteurs de risque sont :


* L'alcool et le tabac : l'association des deux constituant indéniablement un facteur de risque majeur

* Les irritations chroniques de la muqueuse : qu'elles soient mécaniques, par frottement sur une
dent délabrée, une prothèse mal ajustée, ou par morsures répétées, ou qu'elles soient également

4
thermiques (rôle de la chaleur des cigarettes, d'une alimentation brulante)
* Les états carentiels : carences alimentaires
* Les terrains immunodéprimés (greffes, VIH, etc.).

5) L’érosion dentaire :
C’est une perte de substance dentaire (émail au début, puis dentine aux stades avancés) d’origine
chimique causée par le contact direct des dents avec des acides provenant notamment d'aliments et
de boissons ou d’origine gastrique.

Ce phénomène ne concerne donc pas la perte de substance d’origine bactérienne, ni celle causée par
le frottement des dents entre elles ou par un matériel extérieur comme la brosse à dent.

Le contact des dents avec des composés d’origine extrinsèque comme les boissons et aliments acides
ou d’origine intrinsèque (reflux gastro-œsophagien, vomissements) attaque et dissout
progressivement l’émail dentaire.

Les aliments acides comme les fruits à pépins, la vinaigrette, les sucreries acidulées et les boissons
telles que les sodas peuvent s’attaquer aux tissus durs de la dent d’autant plus quand leur prise est
répétée et leur temps de contact avec les dents est long.

L’anorexie et la boulimie peuvent aussi causer d’importants dégâts sur l’émail dentaire. En effet, les
vomissements répétés abaissent le pH en dessous du seuil critique de 5,5 occasionnant des lésions sur
l’émail puis sur la dentine. La perte des tissus durs est principalement localisée sur les surfaces
dentaires palatines et occlusales du maxillaire.

III- Comportements à risque et leurs effets sur la santé bucco- dentaire :

1- Influence de l’alimentation : A tous les âges, l’alimentation joue un rôle important, direct ou
indirect, dans la conservation de la santé bucco- dentaire.

*Effet de la mastication sur les dents :


- La mastication réduit le risque de caries.
- Les aliments durs à mâcher favorisent l’auto brossage dentaire. Les aliments fibreux par exemple
viennent se frotter contre l’émail et contribuent ainsi à éliminer les impuretés.

*Le développement carieux :


Il a été clairement établi que les aliments à base d’hydrates de carbone jouent un rôle capital dans les
mécanismes de formation de la carie : leur action cariogénique s’exerce directement sur la surface
des dents.
Les aliments les plus cariogènes : Les aliments les plus nocifs pour nos dents ; leur pouvoir carieux
étant la combinaison de différents paramètres (teneur en sucres, viscosité, texture entre autres).

Les boissons les plus cariogènes sont :


-Alcool
-Jus de fruits
-Boissons sucrées (limonades, sirops etc.)

Les aliments solides les plus cariogènes sont :


-Sucre -Confitures
-Chips -En-cas sucrés ou salés

5
-Gâteaux - Glaces
-Miel -Fruits secs
-Bananes -Pain -Pâtes

*Les éléments nutritifs protecteurs :


L’effet cariogénique des hydrates de carbone peut être modifié (augmenté ou diminué) de diverses
façons pas d’autres éléments nutritifs. Certains facteurs peuvent exercer soit un effet cariostatique,
soit un effet protecteur.

Sucres-alcool et édulcorants : Certains composants alimentaires peuvent protéger les dents, en


diminuant la déminéralisation ou en favorisant la reminéralisation, voire en augmentant le débit
salivaire et ce même en présence de glucides. Les sucres alcools, comme le mannitol, le sorbitol, ou
le xylitol sont souvent utilisés pour remplacer le sucre. Ils sont intéressants car non cariogènes.

Protéines et lipides : sont deux classes de nutriments considérés également comme cariostatiques
puisqu'ils n’entrainent pas de diminution du pH. Les protéines contribuent au pouvoir tampon
salivaire.
Quant aux graisses, elles peuvent, selon leur nature et leur mode d'utilisation culinaire, favoriser la
clairance orale des aliments. Les acides gras seraient adsorbés à la surface des membranes
bactériennes et modifieraient probablement leur perméabilité et leur métabolisme.
Le fait de consommer des lipides et des protéines juste après des glucides pourrait augmenter le pH
de la plaque.

Le lait et les produits laitiers possèdent en fait des constituants carioprotecteurs.


La présence des minéraux calcium et phosphore dans la plaque pourrait produire un effet tampon, et
augmenter le pH buccal, les rendant facteurs de carioprotection.

Les fromages, quant à eux, ont trois effets positifs au niveau buccal : une stimulation salivaire,
une augmentation de la teneur en calcium de la plaque et de l’adsorption des protéines à la surface de
l’émail.

Les fruits frais, excepté les bananes, sont peu cariogènes du fait de leur faible teneur en glucides et
de leur haute teneur en eau.

Les fruits à chair ferme tels que la pomme jouent même un rôle anti-carieux en stimulant le flux
salivaire. Riches en fibres, ils stimulent le brossage physiologique.

Autres aliments potentiellement carioprotecteurs : cacao, jus de canneberge.

2- Hygiène bucco-dentaire :
L’hygiène bucco-dentaire vise à préserver la santé bucco-dentaire des patients par la suppression
d’influences nocives s’exerçant sur les structures dentaires et muqueuses. En effet, elle a pour
objectifs de :
• Retirer par frottement les résidus alimentaires et la plaque dentaire à l’origine de la formation de
tartre
• Protéger l’email dentaire en neutralisant les réactions néfastes.
• Polir les dents
• Rafraîchir l’haleine.

6
Une hygiène bucco-dentaire défaillante favorise le développement du tartre et le développement
bactérien à l’origine d’affections bucco-dentaires (ADF, 2013).

Le biofilm dentaire (plaque dentaire) : Un biofilm est une accumulation de différentes espèces de
micro-organismes adhérant à une surface, le plus souvent en présence d’un milieu aqueux. Il a une
importance capitale dans la genèse des maladies de bouche qui varieront selon le type de biofilm.

Le tartre : Au bout de quelques jours, si la plaque dentaire n’est pas éliminée, les sels minéraux,
essentiellement d’origine salivaire, vont se calcifier et former du tartre.

Savoir se brosser les dents : Il est recommandé de se brosser les dents au moins 2 fois par jour et
pendant une durée minimale de 2 minutes.
Les techniques de brossage varient selon l’âge de la personne, actuellement on recommande les
techniques BROS et BASS.

Les accessoires bucco-dentaires utilisés pour une hygiène optimale sont :


- La brosse à dent (manuelle ou électrique
- Le dentifrice
- Le fil dentaire
- Les bossettes inter dentaires
- Les bâtonnets inter dentaires
- L’hydropulseur
- Le gratte langue
- Le révélateur de plaque

3- Addictions :
Les substances addictives créent une dépendance, et les sujets dépendants prennent souvent plusieurs
substances à la fois :
Alcool, tabac, benzodiazépines (des médicaments psychotropes) et drogues illicites. Les substances
consommées peuvent varier en fonction du temps et des possibilités d’approvisionnement.

Les patients souffrant d’addictions multiples perdent souvent leurs dents vers 40 ans à cause d’une
mauvaise hygiène et refus des soins dentaires, sècheresse buccale, parodontites et caries à
progression rapide, etc.

*Le tabac : La toxicité du tabac est la même pour les fumeurs et en cas de tabagisme passif :
- Augmentation du risque de cancers de la bouche.
- Augmente le risque de parodontite.
- Augmentation du risque carieux.
- Altération du goût
Le tabac contient des goudrons qui laissent un dépôt noir sur les dents. Il provoque une halithose
(mauvaise haleine).

*L’alcool :
Le premier impact de l’alcool sur les dents est traumatique : cannettes décapsulées avec les dents,
chutes, bagarres et accidents de voie publique.
- Les patients alcooliques sont souvent dénutris avec un risque élevé de parodontites, de
complications infectieuses.
- Risque de cancer : très aggravés en cas de tabagisme associé.
- Les patients alcooliques souffrant de cirrhose ont une baisse des plaquettes (thrombopénie) ou une

7
baisse du taux de prothrombine (TP) avec un risque d’hémorragie, surtout s’il y a une infection par le
virus de l’hépatite B, C ou autre.

*L’héroïne :
Les patients dépendants à l’héroïne présentent une forme typique de carie :
Les caries serpigineuses : Cette forme de carie progresse très rapidement, généralement des molaires
et des prémolaires vers les incisives et les canines, et détruisent les dents en quelques années.
Le patient peut être infecté par le virus de l’hépatite B, C ou le VIH et présenter alors un risque
infectieux et hémorragique supplémentaires.

4- Sports :

*Risque traumatique / Traumatismes bucco-dentaires : Ces traumatismes sont causées par divers
chocs que peuvent recevoir les sportifs, pour les éviter il est recommandé de porter un protège dent
dans la pratique des sports à risque de collision et les sports de contact (boxe, arts martiaux...etc).

Ce port est non seulement utile contre les traumas dentoalvéolaires mais diminue aussi les
commotions cérébrales en cas de choc sur la mandibule.

Le protège dents doit protéger, être confortable, flexible, résistant, inodore, insipide, peu coûteux,
facile à fabriquer, et ne doit pas gêner la parole.

* L’hygiène bucco-dentaire se lie à l’alimentation et la digestion des sportifs :


Le risque d’érosion, de caries dentaires et d’inflammations parodontales est plus élevé chez un
athlète, ceci est principalement dû à l’ingestion d’aliments.
Ce dernier, s’il consomme des aliments riches en carbohydrates et des boissons énergétiques et
énergisantes régulièrement, augmente les risques pour sa santé bucco- dentaire.

5- Troubles du comportement alimentaire :


Ce sont des perturbations graves du comportement alimentaire et du rapport à la nourriture. Le
comportement est considéré comme anormal parce qu’il est différent des pratiques alimentaires
habituelles, mais surtout parce qu’il a des répercussions négatives sur la santé physique et mentale de
l’individu.

On décrit quelques manifestations bucco-dentaires de l’anorexie et de la boulimie :

* Les érosions dentaires : causées principalement par les vomissements :


L’érosion en progressant va exposer la dentine et même parfois la pulpe. Il en résulte une
hypersensibilité aux différences de température, à la mastication et au brossage.
Des changements occlusaux vont apparaître : une perte de la dimension verticale ainsi qu’une béance
antérieure.
Les patients souffrant de troubles du comportement alimentaire ont 5 fois plus de risque d’érosions
dentaire.

*Les caries dentaires : Le risque carieux serait élevé du fait de :

 La consommation excessive de sucre


 La fragilité de l’émail déjà érodé par les vomissements
 L’hygiène buccodentaire faible

8
*L’hypertrophie des glandes salivaires : affections chroniques salivaires de causes encore
méconnues, qui ne sont ni des infections ni des tumeurs, et qui entrainent une augmentation de
volume des glandes salivaires (principalement la glande parotide).

*La xérostomie : c’est un état de sècheresse de la cavité buccale et des lèvres ressenti par le patient
et induit soit par une diminution du flux salivaire (hyposialie) ou une absence de sécrétion salivaire
(asialie).
On constate une réduction du flux salivaire au repos (sans stimulation) chez les patients souffrant de
crise boulimique-vomissement. Les prises de psychotropes et l’automédication à base de laxatifs et
de diurétique sont la cause principale de la diminution du flux salivaire.

*Parodonte et muqueuse buccale : L’impact des troubles du comportement alimentaire sur la santé
parodontale n’est pas concrètement démontré, les données sont contradictoires. Une gingivite
érythémateuse généralisée peut survenir, due à plusieurs facteurs :
- Des carences nutritionnelles vitaminiques, protéiniques et en sels minéraux.
- Une irritation chronique des muqueuses liée aux régurgitations acides régulières.
- Une xérostomie entrainant la perte de la couche protectrice et lubrifiante de la muqueuse.
- L’état parodontal est souvent altéré par la présence de plaque dentaire. Le manque d’hygiène orale
est plus souvent retrouvé chez les patients souffrant d’anorexie que de boulimie.

La muqueuse orale (palais, le pharynx, la partie postérieure de la langue) peuvent être traumatisés
par l’action de se faire vomir.
Une chéilite angulaire, des candidoses et glossites ainsi que des ulcérations de la muqueuse
consécutives à la déshydratation et aux carences nutritionnelles sont observées chez les patients.

Conclusion :
Le facteur alimentaire seul ne peut être responsable de la survenue de pathologies buccodentaires,
mais il augmente ce risque lorsqu’il est associé à d’autres facteurs comme une mauvaise hygiène
bucco-dentaire des troubles du comportement alimentaire ou la consommation de tabac et d’alcool.
Le médecin-dentiste reste en première ligne pour le dépistage d’affections bucco-dentaires la mise en
place de mesure préventives et l’information des patients.

Bibliographie :

Vous aimerez peut-être aussi