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Université de constantine3
Faculté de médecine
Département de chirurgie dentaire
Introduction
I - Définition de la santé bucco-dentaire :
II- Les affections bucco-dentaires :
1. La carie dentaire
2. Les maladies parodontales
3. Les traumatismes alvéolo-dentaires
4. Les cancers de la sphère oro-faciale
5. L’érosion dentaire
III- Comportements à risque et leurs effets sur la santé bucco- dentaire :
1. Influence de l’alimentation
2. Hygiène bucco-dentaire
3. Addictions
4. Sports
5. Troubles du comportement alimentaire
Conclusion
Bibliographie
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Introduction :
Il est acquis actuellement, qu’une alimentation déséquilibrée et riche en sucres est l’un des facteurs
étiologiques principaux des affections dentaires. L’alimentation est donc l’un des principaux axes de
prévention bucco-dentaire dans le monde d’aujourd’hui.
Dans notre société actuelle plusieurs populations ont, de par leur maladie (trouble du comportement
alimentaire, diabète...), leur état de santé (personne âgées, femme enceinte...) ou leur mode de vie
(sportifs de haut niveau, végétariens...), des comportements particuliers avec l’alimentation,
l’hygiène, ou autre comportement pouvant être nocifs pour leur santé bucco-dentaire, et il est du
ressort du médecin dentiste d’adopter des mesures préventives propres à chaque individu, en prenant
en considération les dérives comportementales.
1. Caries dentaires
2. Maladies parodontales
3. Cancer de la bouche
4. Traumatismes de la sphère bucco-dentaire
La plupart de ces affections sont en grande partie évitables ou peuvent être traitées à un stade
précoce.
D’après l’étude sur la charge mondiale de morbidité 2017 (Global Burden of Disease 2017), ces
affections touchent près de 3,5 milliards de personnes dans le monde, la pathologie la plus fréquente
étant la carie des dents définitives. À l’échelle mondiale, on estime que 2,3 milliards de personnes
souffrent de caries des dents définitives et plus de 530 millions d’enfants de caries des dents de lait.
1) La carie dentaire :
Maladie infectieuse, transmissible post-éruptives des tissus durs de la dent (émail, dentine, cément).
C’est un phénomène complexe, d'origine multifactorielle, qui résulte d'un processus dynamique qui
entraîne une déminéralisation de ces tissus, allant d’une simple perte de minéraux non détectable à
l’œil nu, à une destruction complète de la dent.
Il existe 4 facteurs reconnus, décrits par Keyes, qui entrent en jeu dans l’apparition de la lésion
carieuse :
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fructose sont les trois types les plus fréquemment rencontrés et considérés comme très actifs.
Les glucides n'ont pas tous le même pouvoir cariogène. Les sucres extrinsèques, c'est-à-dire ajoutés,
ont des propriétés cariogènes beaucoup plus importantes que les sucres intrinsèques qui se trouvent
de façon naturelle dans la structure cellulaire de l'aliment.
A noter également que certains aliments salés contiennent des sucres « cachés », notamment les
chips et les gâteaux salés.
- Un hôte susceptible :
La salive est le principal système de défense contre les facteurs de virulence des bactéries cariogènes.
Toutes les fonctions salivaires sont impliquées dans le maintien de la santé orale et dentaire.
L'équilibre entre la déminéralisation et la reminéralisation est continuellement affecté par la
virulence des bactéries et le système de défense de l'hôte.
La salive est constituée principalement d'eau, d'électrolytes, de protéines et de glycoprotéines.
Elle protège les dents contre la carie dentaire en agissant de quatre façons :
*Par son flux (sa clairance), elle dilue, décompose et élimine les débris alimentaires vers le tube
digestif,
*Son pouvoir tampon neutralise l'acide produit par les bactéries de la plaque,
*Possède des propriétés antibactériennes grâce aux immunoglobulines sécrétrices (IgAs), lysozymes,
catalases, lactoperoxydases et autres enzymes qu’elle contient,
*Sa saturation élevée en ions phosphate, calcium et fluor, intervient dans l'équilibre entre la
déminéralisation et la reminéralisation de l'émail.
- Le temps durant lequel ces trois facteurs sont réunis en bouche pour interagir et provoquer une
baisse du pH sous le seuil de 5,5, auquel les cristaux d’hydroxyapatite commencent à se dissoudre.
La carie dentaire ne se manifeste que quand ces quatre facteurs sont réunis et peut être inactivée par
l’absence de l’un d’entre eux.
Selon un concept plus contemporain, d’autres facteurs tels les facteurs génétiques,
comportementaux et environnementaux, influenceraient également le développement de la carie
dentaire.
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Porphyromonas gingivalis, Actinobacillus actinomycetemcomitans et Tannerella forsythensis
aux abords du sulcus provoquent une inflammation de la gencive appelée gingivite.
3) Traumatismes alvéolo-dentaires :
Traumatismes accidentels, dus aux chocs directs et indirects portés sur le système oro-facial. Ces
blessures causent des problèmes esthétiques, fonctionnels, psychologiques et économiques.
Les causes principales sont les chutes ou les collisions / contacts avec une autre personne ou un
objet.
* Les irritations chroniques de la muqueuse : qu'elles soient mécaniques, par frottement sur une
dent délabrée, une prothèse mal ajustée, ou par morsures répétées, ou qu'elles soient également
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thermiques (rôle de la chaleur des cigarettes, d'une alimentation brulante)
* Les états carentiels : carences alimentaires
* Les terrains immunodéprimés (greffes, VIH, etc.).
5) L’érosion dentaire :
C’est une perte de substance dentaire (émail au début, puis dentine aux stades avancés) d’origine
chimique causée par le contact direct des dents avec des acides provenant notamment d'aliments et
de boissons ou d’origine gastrique.
Ce phénomène ne concerne donc pas la perte de substance d’origine bactérienne, ni celle causée par
le frottement des dents entre elles ou par un matériel extérieur comme la brosse à dent.
Le contact des dents avec des composés d’origine extrinsèque comme les boissons et aliments acides
ou d’origine intrinsèque (reflux gastro-œsophagien, vomissements) attaque et dissout
progressivement l’émail dentaire.
Les aliments acides comme les fruits à pépins, la vinaigrette, les sucreries acidulées et les boissons
telles que les sodas peuvent s’attaquer aux tissus durs de la dent d’autant plus quand leur prise est
répétée et leur temps de contact avec les dents est long.
L’anorexie et la boulimie peuvent aussi causer d’importants dégâts sur l’émail dentaire. En effet, les
vomissements répétés abaissent le pH en dessous du seuil critique de 5,5 occasionnant des lésions sur
l’émail puis sur la dentine. La perte des tissus durs est principalement localisée sur les surfaces
dentaires palatines et occlusales du maxillaire.
1- Influence de l’alimentation : A tous les âges, l’alimentation joue un rôle important, direct ou
indirect, dans la conservation de la santé bucco- dentaire.
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-Gâteaux - Glaces
-Miel -Fruits secs
-Bananes -Pain -Pâtes
Protéines et lipides : sont deux classes de nutriments considérés également comme cariostatiques
puisqu'ils n’entrainent pas de diminution du pH. Les protéines contribuent au pouvoir tampon
salivaire.
Quant aux graisses, elles peuvent, selon leur nature et leur mode d'utilisation culinaire, favoriser la
clairance orale des aliments. Les acides gras seraient adsorbés à la surface des membranes
bactériennes et modifieraient probablement leur perméabilité et leur métabolisme.
Le fait de consommer des lipides et des protéines juste après des glucides pourrait augmenter le pH
de la plaque.
Les fromages, quant à eux, ont trois effets positifs au niveau buccal : une stimulation salivaire,
une augmentation de la teneur en calcium de la plaque et de l’adsorption des protéines à la surface de
l’émail.
Les fruits frais, excepté les bananes, sont peu cariogènes du fait de leur faible teneur en glucides et
de leur haute teneur en eau.
Les fruits à chair ferme tels que la pomme jouent même un rôle anti-carieux en stimulant le flux
salivaire. Riches en fibres, ils stimulent le brossage physiologique.
2- Hygiène bucco-dentaire :
L’hygiène bucco-dentaire vise à préserver la santé bucco-dentaire des patients par la suppression
d’influences nocives s’exerçant sur les structures dentaires et muqueuses. En effet, elle a pour
objectifs de :
• Retirer par frottement les résidus alimentaires et la plaque dentaire à l’origine de la formation de
tartre
• Protéger l’email dentaire en neutralisant les réactions néfastes.
• Polir les dents
• Rafraîchir l’haleine.
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Une hygiène bucco-dentaire défaillante favorise le développement du tartre et le développement
bactérien à l’origine d’affections bucco-dentaires (ADF, 2013).
Le biofilm dentaire (plaque dentaire) : Un biofilm est une accumulation de différentes espèces de
micro-organismes adhérant à une surface, le plus souvent en présence d’un milieu aqueux. Il a une
importance capitale dans la genèse des maladies de bouche qui varieront selon le type de biofilm.
Le tartre : Au bout de quelques jours, si la plaque dentaire n’est pas éliminée, les sels minéraux,
essentiellement d’origine salivaire, vont se calcifier et former du tartre.
Savoir se brosser les dents : Il est recommandé de se brosser les dents au moins 2 fois par jour et
pendant une durée minimale de 2 minutes.
Les techniques de brossage varient selon l’âge de la personne, actuellement on recommande les
techniques BROS et BASS.
3- Addictions :
Les substances addictives créent une dépendance, et les sujets dépendants prennent souvent plusieurs
substances à la fois :
Alcool, tabac, benzodiazépines (des médicaments psychotropes) et drogues illicites. Les substances
consommées peuvent varier en fonction du temps et des possibilités d’approvisionnement.
Les patients souffrant d’addictions multiples perdent souvent leurs dents vers 40 ans à cause d’une
mauvaise hygiène et refus des soins dentaires, sècheresse buccale, parodontites et caries à
progression rapide, etc.
*Le tabac : La toxicité du tabac est la même pour les fumeurs et en cas de tabagisme passif :
- Augmentation du risque de cancers de la bouche.
- Augmente le risque de parodontite.
- Augmentation du risque carieux.
- Altération du goût
Le tabac contient des goudrons qui laissent un dépôt noir sur les dents. Il provoque une halithose
(mauvaise haleine).
*L’alcool :
Le premier impact de l’alcool sur les dents est traumatique : cannettes décapsulées avec les dents,
chutes, bagarres et accidents de voie publique.
- Les patients alcooliques sont souvent dénutris avec un risque élevé de parodontites, de
complications infectieuses.
- Risque de cancer : très aggravés en cas de tabagisme associé.
- Les patients alcooliques souffrant de cirrhose ont une baisse des plaquettes (thrombopénie) ou une
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baisse du taux de prothrombine (TP) avec un risque d’hémorragie, surtout s’il y a une infection par le
virus de l’hépatite B, C ou autre.
*L’héroïne :
Les patients dépendants à l’héroïne présentent une forme typique de carie :
Les caries serpigineuses : Cette forme de carie progresse très rapidement, généralement des molaires
et des prémolaires vers les incisives et les canines, et détruisent les dents en quelques années.
Le patient peut être infecté par le virus de l’hépatite B, C ou le VIH et présenter alors un risque
infectieux et hémorragique supplémentaires.
4- Sports :
*Risque traumatique / Traumatismes bucco-dentaires : Ces traumatismes sont causées par divers
chocs que peuvent recevoir les sportifs, pour les éviter il est recommandé de porter un protège dent
dans la pratique des sports à risque de collision et les sports de contact (boxe, arts martiaux...etc).
Ce port est non seulement utile contre les traumas dentoalvéolaires mais diminue aussi les
commotions cérébrales en cas de choc sur la mandibule.
Le protège dents doit protéger, être confortable, flexible, résistant, inodore, insipide, peu coûteux,
facile à fabriquer, et ne doit pas gêner la parole.
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*L’hypertrophie des glandes salivaires : affections chroniques salivaires de causes encore
méconnues, qui ne sont ni des infections ni des tumeurs, et qui entrainent une augmentation de
volume des glandes salivaires (principalement la glande parotide).
*La xérostomie : c’est un état de sècheresse de la cavité buccale et des lèvres ressenti par le patient
et induit soit par une diminution du flux salivaire (hyposialie) ou une absence de sécrétion salivaire
(asialie).
On constate une réduction du flux salivaire au repos (sans stimulation) chez les patients souffrant de
crise boulimique-vomissement. Les prises de psychotropes et l’automédication à base de laxatifs et
de diurétique sont la cause principale de la diminution du flux salivaire.
*Parodonte et muqueuse buccale : L’impact des troubles du comportement alimentaire sur la santé
parodontale n’est pas concrètement démontré, les données sont contradictoires. Une gingivite
érythémateuse généralisée peut survenir, due à plusieurs facteurs :
- Des carences nutritionnelles vitaminiques, protéiniques et en sels minéraux.
- Une irritation chronique des muqueuses liée aux régurgitations acides régulières.
- Une xérostomie entrainant la perte de la couche protectrice et lubrifiante de la muqueuse.
- L’état parodontal est souvent altéré par la présence de plaque dentaire. Le manque d’hygiène orale
est plus souvent retrouvé chez les patients souffrant d’anorexie que de boulimie.
La muqueuse orale (palais, le pharynx, la partie postérieure de la langue) peuvent être traumatisés
par l’action de se faire vomir.
Une chéilite angulaire, des candidoses et glossites ainsi que des ulcérations de la muqueuse
consécutives à la déshydratation et aux carences nutritionnelles sont observées chez les patients.
Conclusion :
Le facteur alimentaire seul ne peut être responsable de la survenue de pathologies buccodentaires,
mais il augmente ce risque lorsqu’il est associé à d’autres facteurs comme une mauvaise hygiène
bucco-dentaire des troubles du comportement alimentaire ou la consommation de tabac et d’alcool.
Le médecin-dentiste reste en première ligne pour le dépistage d’affections bucco-dentaires la mise en
place de mesure préventives et l’information des patients.
Bibliographie :