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INSTITUT LA CONFÉRENCE H I P P O C R AT E
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La Collection Hippocrate
Épreuves Classantes Nationales
MALADIES INFECTIEUSES
RÉANIMATION - URGENCES
Piqûres et morsures
Prévention de la rage
1-11-213
Dr Patrick HOCHEDEZ
Chef de Clinique Assistant
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Piqûres et morsures
Prévention de la rage
Objectifs :
– Identifier les situations d’urgence et planifier leur prise en charge.
– Expliquer les mesures préventives vis à vis de la rage devant une mor-
sure d’animal errant.
A - Rappels généraux
● La peau saine constitue une barrière infranchissable pour la quasi totalité des agents infec-
tieux.
● La flore normale (Staphylocoques, Propionibacterium acnes, Corynebactéries), un pH bas, la pré-
sence d’acides gras saturés et la desquamation cutanée exercent un effet de barrière.
● Toute effraction cutanée, quelque soit son importance, comporte un risque infectieux.
3. Prélèvements
● Prélèvements locaux bactériologiques ++ .
● Prélèvements systématiques en cas de signe inflammatoire local, en cas de plaie profonde et
nécrotique, de lésion articulaire, de recours à la chirurgie et de terrain favorisant (immuno
dépression, diabète…).
● Hémocultures si signes d’extension : lymphangite, adénopathie satellite, fièvre.
4. Traitement antibiotique
● Indiqué devant toute plaie infectée ou signes généraux.
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● La conduite à tenir décrite précédemment est applicable aux différents types de morsures et
piqûres, un certain nombre de situations particulières doivent cependant être connues.
1. Pasteurellose
● Agent responsable : Pasteurella multocida (> P. septica) , BGN.
● Réservoir : animal (chat, chien, mammifères, oiseaux) et milieu extérieur.
● Contamination : morsure ou griffure , piqûre végétale.
● Incubation courte : 3 à 6 heures (< 24h).
● Clinique :
– Plaie douloureuse ++, oedèmatiée (main), écoulement (séro-sanglant).
– En cas d’inoculation oculaire : conjonctivite + adénopathies.
● Complications en l’absence detraitement) : lymphangite, adénopathies régionales (axillaire),
arthrites, phlegmons, bactériémies, endocardite. Tardivement : complications articulaires,
syndrome algo neuro dystrophique, érythème noueux.
● Confirmation : isolement du germe dans le pus ++ (culture difficile), hémocultures.
● Traitement antibiotique :
– Doxycycline 200mg/j (ou Fluoroquinolones).
* Age < 8 ans: amoxicilline ou macrolides (50mg/kg/j).
– Durée = 10 jours (15 jours si bactériémie).
– Chirurgie en cas de phlegmon des gaines ou de cellulite.
● Prévention discutée : doxycycline ou amoxicilline 5 jours.
3. Rouget du porc
● Agent responsable : Erysipelothrix rhusiopathiae (E. insidiosa).
● Contamination : piqûre (os de porc et mouton, arêtes de poisson, crustacés).
● Contexte professionnel (bouchers, pêcheurs, cuisiniers).
● Incubation : 12 à 48 heures (< 7j).
● Clinique : tableau aigu, inflammation cutanée (main++) violacée, sensation de prurit ou de
brûlure, œdème périphérique, fièvre modérée.
● Complications rares : endocardite, arthrite.
● Confirmation : mise en évidence de la bactérie (biopsie > prélèvement superficiel).
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● Traitement antibiotique :
– Péniciline G (12 à 20 MU/j), amoxicilline (quinolone si allergie).
– Durée : 10 jours ( 6 semaines en cas d’endocardite).
4. Tularémie
● Agent responsable : Francisella tularensis.
● Réservoir : rongeurs.
● Répartition géographique en France : Nord Est, Centre.
● Contamination :
– Manipulations de lièvres : morsure ou transcutanée.
– Piqûres de tiques (USA, Canada, Europe Est).
● Incubation: 1 à 14 jours (4 jours).
● Tableau clinique :
– Notion de manipulations de lièvres ou d’ulcération cutanée.
– Adénopathie inflammatoire axillaire.
– Fièvre.
● Confirmation du diagnostic : culture, sérologie.
● Evolution spontanée vers la suppuration chronique.
● Traitement antibiotique : fluoroquinolones, doxycyclines : durée 15 jours.
5. Morsures humaines
● Agents de la flore buccale : streptocoques, staphylocoques, entérobactéries, anaérobies.
● Traitement antibiotique : amoxicilline + inhibiteur de bêta lactamase ou macrolides +
métronidazole, synergistines (staphylocoque).
6. Morsures de rat
a) Haverhilliose (streptobacillose)
– Agent responsable : Streptobacillus moniliformis (Haverhillia multiformis).
– Incubation courte : 72h.
– Clinique : fièvre + arthralgies + éruption cutanée maculo-papuleuse.
– Confirmation : hémocultures, ponction, syndrome inflammatoire.
b) Leptospirose
– Leptospira canicola, Leptospira ictero-hemorragiae.
– Champagne-Ardenne, Franche-Comté, Sud-Ouest, Nouvelle Calédonie ++.
– Loisirs (animaux, baignades) > expo pro.
– Incubation: 6 à 14 jours.
– Clinique : fièvre, myalgie, ictère, méningite, atteinte rénale.
– Diagnostic : hémoculture (avant J10), ECBU (après J15).
– Traitement: Pénicilline G, amoxicilline 10j.
c) Sodoku
– Agent responsable : Spirillum minus.
– Répartition géographique : Sud Est asiatique.
– Incubation : 15j (2 à 40 jours).
– Clinique: tuméfaction inflammatoire dure, fièvre, arthralgies, éruption cutanée.
– Traitement antibiotique : pénicilline G.
7. Infection à Capnocytophaga
● Agents responsables: Capnocytophaga canimorsus et Capnocytophaga cynodegmi.
● Rare mais grave ++.
● Contamination : morsure de chien.
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8. Charbon (anthrax)
● Agent responsable : Bacillus anthracis.
● Contamination : contact avec animaux (peaux, laines ou poudres d’os contaminés).
● Clinique: lésions cutanées, œdème.
● Incubation environ 4j.
● Antibiotiques : amoxicilline, ciprofloxacine.
● Pasteurellose : 3 à 6 h.
● Rouget : 12 à 48 h.
● Pyogènes : 2 à 3 j.
● Haverhillose : 3 j.
● Charbon : 4 j.
● Tularémie : 4 j (1 à 14j) .
● Leptospirose : 6 à 14 j.
● Sodoku : 15 j (2 à 40j).
● Lymphoréticulose bénigne d’inoculation : 20 j (7 à 60j) .
1. Généralités
● La rage déclarée étant constamment mortelle, sa prévention en cas d’exposition constitue
une priorité absolue.
● Après contamination, la vaccination débutée dès le contact infectant fait apparaître une
immunité avant l’apparition de la maladie.
● Le réservoir est avant tout animal avec trois grands cycles naturels : rage sauvage des car-
nassiers (renard en Europe), rage canine, rage des chiroptères (chauves-souris).
● Grâce à la vaccination orale des renards, il n’y a plus de cas de rage sauvage depuis 1998. La
lutte contre la rage animale associe aussi la vaccination des animaux domestiques (bovins,
chiens et chats).
● Des cas de chauve-souris infectés par le virus de la rage ont été observés sur tout le territoi-
re ; ces animaux peuvent être porteurs asymptomatiques. Le risque de transmission est sur-
tout important pour les chiroptèrologues et considéré comme faible pour la population géné-
rale.
● Des cas de rage animale sont régulièrement constatés chez des animaux importés en période
d’incubation et ayant échappé au contrôle vétérinaire.
● La transmission se fait par la salive des animaux à l’occasion d’une morsure, d’une griffure
plus souvent que par voie muqueuse (léchage, doigts souillés) ou par inhalation (grottes
infestées de chauves-souris).
● Incubation longue : 30 à 40 jours (10 jours à un an).
● La maladie déclarée est une encéphalite toujours mortelle : rage furieuse (spastique) avec
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POINTS FORTS
● Devant toute morsure (ou griffure animale) et en cas de plaie par objet inerte, la
conduite à tenir doit systématiquement associer :
– La prévention du tétanos et de la rage.
– Les soins locaux et un avis chirurgical si besoin.
– Les prélèvements bactériologiques.
– Un traitement antibiotique devant toute plaie infectée et/ou signes généraux
(Amoxicilline-acide clavulanique en l’absence d’orientation étiologique).
– Eviter l’usage des anti-inflammatoires.
● La rage déclarée est constamment mortelle, sa prévention en cas d’exposition
constitue une priorité absolue.
● Le traitement vaccinal et la prescription d’immunoglobulines spécifiques sont réa-
lisés dans un Centre Antirabique.
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