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Rage

Pr AMMOURI WAFA
Année 2023
Médecine Interne, CHU Ibn Sina, Rabat

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"rage" dans la langue sanskrite 3000 ans av-jc

"Rabhas" ==== faire violence. 2


Maladie à declaration obligatoire

Journée mondiale contre la rage


28 septembre
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Introduction
 Une infection aigue grave du cerveau causée par
le virus de la rage.
 AnthropoZoonose qui touche les mammifères et
contamine l’homme de façon accidentelle.
 Une encéphalomyélite à issue fatale
 Dans beaucoup de pays en voie de développement
la rage représente un problème majeur.
 Il n’existe aucun traitement curatif de la rage
déclarée : l’issue est fatale à 100 % dès l’apparition
des premiers signes.

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Au Maroc
• Entre 2000 et 2020, un cumul de 414 cas de
rage a été enregistré au Maroc, avec une
moyenne annuelle de 20 cas.

• Le plus grand nombre de cas a été notifié en


2007.

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Epidémiologie
 Chaque année 10 Millions de personnes
reçoivent un TAR

 l’OMS: 50 000 décès / an


98% des cas recensés par l’OMS sont dûs à une rage canine.

 Dans 50% enfants


< 10 ans

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Epidemiologie
1/ Agent pathogène :
• Famille: Rhabdoviridae
• Genre: Lyssavirus
• Virus à ARN,
• Virus neurotrope
• 7 génotypes principaux

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Epidemiologie
2/ RESERVOIR :
La rage citadine
Chiens
Rongeurs
Chats
La rage sauvage :
Loup
Renard
Chauves souris ….
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• En 1885, le vaccin de Pasteur a permis le
traitement après exposition avec un succès
proche de 100 %.

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Physiopathologie SYSTEME
NERVEUX
CENTRAL
MORT

FLUX AXOPLASMIQUE
CENTRIFUGE

1 - Réplication locale du virus TISSUS

dans fibres motrices et/ou sensorielles FLUX AXOPLASMIQUE


NON NERVEUX
(GLANDES
SALIVAIRES)

Ou d’emblée migration vers le SNC CENTRIPETE

par voie rétroaxonale (25 à 50 mm/j) SYSTEME NERVEUX


PERIPHERIQUE
RECEPTEURS

Pas de dissémination par voie générale, TISSU NON NERVEUX


(CELLULES MUSCULAIRES)

2 - Diffusion rapide dans le SNC: thalamus,


cervelet, hippocampe..

3 - Enfin par voie axonale centrifuge


dissémination virale périphérique (glandes
salivaires, follicules pileux, cornées…)
= stade final de l’infection rabique.
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Transmission
• Inoculation : ++++ de l’animal à l’homme se
fait le plus souvent en phase d’excrétion
salivaire du virus par :

* morsure
* griffure
* léchage

• Aérosol : exceptionnel
 Séjour prolongé dans grotte où
vivent multitude de chauve-souris
 Accident dans labo de recherche où personnel non vacciné
préventivement.

• Interhumaine ??? 11
Clinique
 Phase d’incubation:

• Silencieuse
• 1 mois à 3 mois (< 10j à plus d’un an)

+++ pour la prise en charge TAR efficace pendant cette période

• Durée en fonction :
– Siège et gravité des plaies,
– Zone très innervée = risque plus élevé,
– Virulence du virus,
– État immunitaire du sujet….

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Clinique
 Prodromes
Non spécifiques, ils durent qlq jours
• Prurit et/ ou paresthésies au niveau des zone(s) mordue(s)
30 à 70%
• Malaise: « sensations bizarres »,
Tr. Digestifs : nausées, anorexie, vomissements,
Tr. Neuro. : céphalées, vertiges,
Modifications de l’humeur : anxiété, cauchemars, insomnie..
Dysphagie,
Fièvre inconstante.

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Clinique
 PHASE D’ETAT
Plusieurs tableaux cliniques décrits :
- rage furieuse
- rage paralytique
- rage atypique

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PHASE D’ETAT :
RAGE FURIEUSE OU SPASTIQUE
====) Tableau d’encephalite fébrile
• 70% des cas
• Fièvre élevée fréquente
• Hyperesthésies cutanée et sensorielle,
• Hypersalivation ++,
• Alternance phases de confusion, agitation, angoisses,
hallucination avec phases calmes et conscience
normale,
• Hydrophobie (50 à 80 %) ++++,
• Aérophobie,
• Dysphagie+++.

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PHASE D’ETAT:
RAGE PARALYTIQUE OU R. MUETTE

• Environ 30% des cas,


• Paralysie flasque ascendante, ROT abolis,
• Évolution vers quadriplégie
• Angoisse
• Hydrophobie

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Evolution
• Paralysie des centres cardio-respiratoires
• Troubles du rythme cardiaque
• Hémorragies gastro-intestinales…

===) Coma et décès constant

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Biologie
Laboratoire de référence Institut Pasteur

• Même si clinique évocatrice


Dg rage = dg biologique

• Principaux prélèvements :
 Ante mortem :
 Salive +++ (excrétion virale intermittente,
nécessité de répéter les prélèvements),

 Biopsie follicule pileux +++

 LCR (AC à la phase tardive),


 Post mortem :
 tissu cérébral (bulbe, hippocampe, cortex).

• Détection des antigènes du virus par IF


• Détection de l’ARN du virus par PCR
• Microscopie électronique(culture cellulaire)
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Traitement
En zone d ’enzootie rabique considérer tout animal
mordeur comme potentiellement enragé.

– Analyser les facteurs de risque et le type d’exposition

– Aucune contre-indication pour initier le TAR s’il est


nécessaire
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Traitement local non spécifique:
Laver abondamment la plaie avec de
l’eau et du savon
Rincer à l’eau claire
Appliquer un antiseptique local!: Bétadine,
Dakin stabilisé, chlorhéxidine, etc.
Éviter de suturer immédiatement la plaie.
Antibiothérapie

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LE VACCIN ANTIRABIQUE

• 1885
Louis Pasteur sauve Joseph Meister, un jeune garçon mordu par
un chien enragé

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Recommandations TAR post-exposition:

• Schéma à 5 doses

• Schéma à 4 doses

D0 D7 D21

Injections à pratiquer dans le muscle deltoïde,


ou dans la face antérolatérale de la cuisse chez le petit
enfant
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Serum antirabique

• Pourquoi :
Pour assurer la présence d’anticorps antirabiques
dans l’intervalle séparant l’injection des
premières doses de vaccin de l’apparition de la
réponse immunitaire active du sujet.
• But :
Prévention de la diffusion du virus le long des nerfs
jusqu’au SNC.
• A utiliser uniquement en association avec le
vaccin 23
Résumé: Exposition post rabique
1 - Traitement local
des plaies

2 - Immunothérapie
passive

3 - Immunothérapie
active
(Recommandations OMS. Technical Report Series 931)

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Les personnes en post-exposition à un animal
suspect (préventif):+++
– Lavage immédiat et soins locaux+++
– Vaccination (J0, J7 et J21)
– Sérothérapie selon l’indication
Des cas de rage humaine (après début de
symptômes):
– Pas de traitement spécifique
– Traitement symptomatique

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Lutte contre la rage
• Lutte contre les animaux sauvages ou errants
abattage??
vaccination
• Lutte contre la rage des animaux domestiques
la vaccination de masse
• Mesures de contrôle aux frontières, l’importation
illégale d’animaux sauvages étant un danger
véritable pour la santé publique humaine et
vétérinaire.
• Prévention humaine de la rage

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Vaccination antirabique préventive

• Recommandée pour tous les sujets exposés à un risque accru de contact


avec le virus de la rage :
– Personnel de laboratoire,
– Vétérinaires,
– Animaliers,
– Chiroptérologues,
– Cyclotourisme ou jogging
– Voyageurs aventureux…

• Le risque le plus élevé concerne les enfants vivant dans les zones
d’enzootie rabique.
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Schéma de vaccination

J0 J7 J21-J28 An1
3 doses
+ rappel après un an 1 1 1 1

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Conduite à tenir en cas de morsures,
griffures par un animal
1 Prévenir la rage
2 Evaluer le risque de tetanos
3 Evaluer l’état de la lésion:
===) si lésion profonde ou infectée ou necrosée
- Prélèvement bacteriologique
- Lavage ++++
- Désinfection locale ± suture
- Antibiotherapie si risque infectieux
- ± Chirurgie

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Conclusion :

NOUVEAUX ASPECTS D’UNE VIEILLE MALADIE


• Pas encore de véritables progrès dans l’approche
conceptuelle du TAR

TAR actuel = TAR simplifié de Louis Pasteur

• Eradiquer la rage humaine = contrôler la rage


animale,
• L’éducation des populations et la formation des
professionnels +++
• La vaccination des animaux
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