Vous êtes sur la page 1sur 7

Parasitologie

La Cryptococcose

2017-2018
Faculté de pharmacie Monastir
Troisième année
Pr.Jemli

La Cryptococcose
I- Introduction :
- Mycose opportuniste à évolution subaiguë ou chronique, localisations diverses.
- Méningo-encéphalite forme la plus sévère
- Sujets avec déficit de l’immunité à médiation cellulaire
- Fréquence +++ depuis 1985  SIDA
- 12ème rang infections opportunistes liées au SIDA
- Due à des levures du genre Cryptococcus.

II- L’agent pathogène :


- Organismes unicellulaires de genre Cryptococcus
- Sphériques ou ovoïdes 3 à 7 µm
- Parois épaisse + capsule gélatineuse
- Taille capsule variable selon l’environnement in vivo ou le milieu de culture in vitro
- Capsules constituée de polyosides (mannanes)
- Paroi constituée de complexes mannoproteïques
- Cytoplasme contient un noyau
- Multiplication par bourgeonnement uni ou multipolaire
- 1975 genre Cryptococcus rattaché aux basidiomycètes
- Espèce Cryptococcus neoformans se subdivise en 2 variétés :
 C.neoformans variété neoformans : sérotype A et D
 C.neoformans variété gattii : sérotype B et C
- D’autres espèces cosmopolites et saprophytes :
 C.albidus : lésions méningitiques, pulmonaires et du sang
 C.laurentii : saprophyte de grains, fruits, sol …
Lésions cutanées, abcès du poumon…

III- Epidémiologie :
1- Ecologie :
 C.neoformans : saprophyte de la nature, sols riches en matières organiques, fientes de
pigeons riches en acide urique, xanthine nécessaires à son développement.
 Très résistant : 2 ans dans la terre humide et ombragée 0° < 39°
 C.neoformans gattii : non isolé du sol, niche écologique dans les forêts d’eucalyptus
2- Répartition géographique :
 C.neoformans neoformans cosmopolite responsable des cas chez les malades SIDA
européens et américains publiés.
 C.neoformans gatti : zones tropicales et subtropicales d’Afrique, d’Asie du sud-est et
d’Australie.
3- Facteurs prédisposants :
 Champignon ubiquitaire, exposition fréquente
Pr.Jemli

 Résistance naturelle importante, cas très rare avant le SIDA


 80 à 90 % cas chez sujets HIV+
CD4< 100/mm3, svt révélatrice du stade SIDA
 Atteint aussi les sujets porteurs d’un déficit de l’immunité à médiation cellulaire
 Transplantation d’organes : corticothérapie et immunosuppresseurs
 Observée au cours des lymphomes
4- Mode de contamination
 Par inhalation, mode le plus fréquent
 Par voie digestive ou transcutanée, plus rares
 Prédilection pour le tissu nerveux, faible teneur en lymphocytes et en immunoglobulines
 Concentration en dopamine dans le cerveau favorise la virulence
IV- Clinique :
Porte d’entrée pulmonaire dans 90% des cas
1- Evolution :
 Forme primaire localisée au poumon symptomatique ou non
 Dissémination par voie sanguine ou lymphatique
 Forme neuroméningée et/ ou disséminée
2- Atteinte pulmonaire
 Souvent asymptomatique
 Sujet HIV +, signes fonctionnels dans 5 à 25 % des cas
 Dyspnée, toux, fièvre, douleurs thoraciques
 Sujets immunocompétents : signe régressant spontanément
3- Atteinte neurologique
 Méningoencéphalite subaiguë ou chronique
 Installation plus ou moins rapide selon le degré d’immunodépression
 Céphalées, résistantes aux antalgiques
 Somnolence, troubles du comportement
 Fièvre rarement > 39°
 Syndrome méningé avec raideur de la nuque dans 30% cas
 Crises convulsives tardives dans l’évolution de la maladie
 LCR hypertendu, souvent clair, lymphocytaire ou à formule panachée mais
paucicellulaire + hyperalbuminorachie + hypoglycorachie
 Souvent normal chez le sujet atteint de SIDA
4- Atteinte cutanée :
 10% cas, dissémination,
 Lésions papuleuses ou ulcérations à bords irréguliers indolores, face et cuir chevelu
5- Atteinte osseuse :
 5 à 10 % des cas
 Epiphyse, os du crâne et vertèbres, lésions multiples, lytique d’évolution lente
Pr.Jemli

6- Cryptococcose disséminées :
 Tous les organes atteints
 Hémocultures positives
 Œil, cœur, prostate, 3 organes les plus souvent atteints
V- Diagnostic
- Diagnostic mycologique est aisé : positive du LCR dans les cryptococcoses prouvées 
ED : 60-80%
Culture : 95 %
- Sur le plan immunologique : conséquences du polysaccharide capsulaire 
 Induction T suppresseurs
 Suppression de la réponse spécifique et non spécifique
 Inhibition de la phagocytose
- Détection des Ac sériques ; pas d’intérêt diagnostique
- Méthodes de choix : détection de l’Ag soluble polysaccharidique
 Facteurs majeur de virulence
 Clairance très nette
 Sensibilité + spécificité
 Détection aisée par agglutination de particules sensibilisées par des Ac anti-
C.neoformans polyclonaux ou monoclonaux
1- Diagnostic mycologique
a) Prélévements :
LCR +++
LBA++ (lavage bronchoalvéolaire)
Sang
Urines
b) Examen direct :
Après centifugation du prélèvement
1 goutte du culot mélangée à l’encre de chine
Au microscope, cryptocoques nets sur fond noir, capsule formant un halo clair
ED : spécificité 100%, sensibilité +++
c) Culture
Sur milieu de Sabouraud + AB sans actidione
Ensemencer 2 tubes par prélèvement
Incuber à 37°C 4 à 6 semaines
Culture + après 48 heures
Variété gatti pousse mieux à 30°
Colonies crémeuses, à bords réguliers, brillantes
Colonies blanchâtres devenant ocre en 1 semaine
Milieu sélectif pour les produits très contaminés : milieu à l’inositol, seuls
cryptocoques utilisent ce sucre.
Pr.Jemli

d) Identification :
Le genre Cryptococcus est caractérisé par :
 L’absence de fermentation des sucres
 L’hydrolyse de l’urée par une uréase
Milieu urée indole
Incubation 3 heures à 25°
Virage au rose du rouge de phénol
 L’assimilation de l’inositol
 Sérotypage des souches dans un but :
Epidémiologique : utilisation de technique d’immunfluorescence avec des
anticorps monoclonaux
2- Diagnostic immunologique
 Mise en évidence des antigènes :
 Antigènes polyosidiques solubles ont un grand intérêt diagnostique
 Recherchés dans le sérum et le LCR
 Réaction la plus utilisée est l’agglutination de particules de latex sensibilisées
 Réaction très sensible et spécifique dans les méningoencéphalites 90% LCR+
 Réactions faussement + :
 Arthrite rhumatoïde, syphilis, cirrhose
 Communautés antigéniques avec levures (Trichosporon) ou bactéries
(Pseudomonas)
 Mise en évidence des anticorps :
 Très faible taux d’anticorps circulants :
Dépression immunitaire des malades ?
Faible antigénicité du champignon ?
Epaisseur de la capsule ?
 Difficilement décelables par les techniques classiques : agglutination, IFI, ELISA...
VI- Traitement :
Amphotéricine B : Guérison 50% des cas, diffusion méningée faible
FUNGIZONE ® Pas de résistance primaire ou secondaire
5 fluoro-cutosine : Active dans 95% des cas excellente diffusion dans le LCR
ANCOTIL® Résistance dans 35% des cas
Fluconazole : TRIFLUCAN® Hydrosoluble diffuse très bien dans le LCR
Resistance ?
VII- Conduite à tenir en cas de découverte de C.neoformans dans un plvt : liquide, pus,
biopsie.
1- Bilan d’extension :
 PL (1mL, 3mL)  ED à l’encre de chine + culture +recherche d’Ag polysaccharidiques
(titrage) + cytologie et biochimie
 ED + mise en culture des urines
 Hémoculture
Pr.Jemli

 Recherche d’Ag polysaccharidiques dans le sérum


 Symptômes pulmonaires  radiographie +/- scanner thoracique
 Examen des téguments avec biopsie / plvt de toute lésion suspecte + ED après coloration
+ mise en culture
2- Recherche de signe de pronostic défavorable en cas de méningite :
 Troubles des comportements, de conscience, déficit d’un nerf crânien …
 Œdème papillaire, dilatation ventriculaire
 LCR avec une hypoglycorachie ou < 20elts/mm3 ou pression > 250mm H2O
 Localisations extraméningées.
3- Traitement adaptée
4- Recherche de facteurs de risque s’il n’est pas connu/ lymphopénie, HIV, …
Pr.Jemli

Remarques et remerciements

Les cours de Pharmask sont mis à votre disposition comme compléments possibles à
votre méthode de travail. Ils n’ont pas vocation à remplacer votre présence aux cours
ou le cours magistral de l’enseignent. Les fiches ont été rédigées par des étudiants
comme vous, il est donc possible qu’il y ait des fautes (eh oui, la faute est humaine !).
Nous insistons sur le fait que les polycopiés de Pharmask soient des supports
pédagogiques, et absolument pas une manière de remplacer le cours à l'amphithéâtre.
Ils ne sont non plus une référence pour les examens.

N.B : les paragraphes en italique s’agissent d’une explication orale de l’enseignent.

 Un grand merci aux personnes qui ont donné de leur temps à la rédaction du
contenu :
 MAHDI Ons
 Fakhfekh Islem
 Benali Nadhir
 Bergaoui Hiba
Pour toutes suggestions, remarques et corrections, vous pouvez nous contacter.

Pharmask03@gmail.com

Vous aimerez peut-être aussi