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II.
Les méningites bactériennes (MB) résultent de l’envahissement par voie hématogène
du LCS par une bactérie invasive et qui va s’y développer. Elles constituent un grave
problème de santé publique (mortalité - séquelles). Urgence diagnostique et
thérapeutique+++
Dans le monde, le nombre annuel des cas est estimé à plus d’un million .
- Leur incidence est beaucoup plus élevée chez le nourrisson puis décroit progressivement .
- on estime que 3 à 18 % des méningites infantiles sont d'origine bactérienne
- Colonise les voies respiratoires humaines et se transmet de personne à personne par les
gouttelettes aéroportées .
- 6 sérotypes décrits dont le b est le plus invasif et fréquent
- Des petits bâtonnets gram négatif
Depuis la mise en place d’une stratégie vaccinale d’abord contre l’ Haemophilus Influenzae puis contre le Streptococcus
(Pneumoniae on a observé une diminution nette des infections invasives y compris des méningites bactériennes.)
Le diagnostic d’une méningite bactérienne repose sur l’examen du LCS → Il est impératif de
réunir le plus rapidement possible les signes qui doivent conduire à la pratique d’une PL.
Tableau clinique
le diagnostic est facilement évoqué devant un tableau
associant :
- Syndrome infectieux : Fièvre, frissons, altération de l’état général, faciès toxique ...
- Syndrome méningé :
→Signes fonctionnels :Céphalées : (75% chez l’enfant > 5 ans), nausées , vomissements et
photophobie.
→Signes physiques : contracture méningée , attitude en chien de fusil, raideur de la nuque :
flexion douloureuse et limitée de la nuque : signe de kernig + signe de brudzinski
Le diagnostic est plus difficile
- Les signes cliniques sont souvent non spécifiques, ainsi il faut évoquer le diagnostic devant
toute fièvre chez un nourrisson présentant:
- Des troubles de comportement: enfant grognon, inconsolable, geignard, irritable ,hyporéactif,
iI peut sembler douloureux a la mobilisation, mauvaise prise des biberons .
- Des troubles neurologiques: somnolence ,convulsions, hypotonie de la nuque , poupée de
chiffon , fontanelle bombée ....
- Des troubles hémodynamiques: tachycardie, TRC > 3sec , cyanose … Et bien sûr : purpur
Examens paracliniques :
i. Examen du LCS +++ = confirmation du diagnostic.
CI non neurologique: +++++ CI neurologique :+++
- Infection cutanée étendue au site de ponction 1-Présence d’un ou des signes cliniques pouvant
- Instabilité hémodynamique ou respiratoire non témoigner d’un processus expansif intracrânien.
contrôlée ( à fortiori purpura fulminans ). - Signes de localisation (déficit moteur, déficit
- Troubles de l’hémostase connus sensitif, Sd cérébelleux).
(hémophilie,nombre de plq < à 50000/mm3 ) - Crises épileptiques focales et récentes .
- Prise de TRT anticoagulant à dose efficace 2- Présence de signes d’engagement cérébral:
quel qu’il soit (héparine ,AVK oral ). Troubles de la vigilance et un ou plusieurs des
- Saignements spontanés évoquant une CIVD. éléments suivants : anomalies pupillaires ,
dysautonomie , crises toniques postérieures,
réactions de décérébration ).
3- Crises convulsives persistantes empêchant la
réalisation de la PL.
Technique :
LCS dans les méningites bactériennes - Analgésie et sédation : une anesthésie locale doit être fournie dans
la mesure du possible lors de la PL chez les nourrissons et les enfants
- Trouble ou purulent - Position: On peut utiliser la position couchée latérale ou assise.
- il peut être clair au début d’évolution - LCS est recueilli dans trois tubes: analyse biochimique, cyto et
bactério
- Généralement > 1000 élts / mm3 avec LCS normal:
prédominance de PNN - limpide ( eau de roche) dépourvu de cellules ( < 5 élts /mm3 )
- Biochimie : Glycorachie s’interpréte en fonction de la glycémie
- Hyperproteinorrachie > 0,5 g/L ( valeur normale 2/3 de la glycémie ) / Protéinorachie / Lactates
- Hypoglycorachie < 40% de la Glycémie - Examen direct :coloration Gram systématique
- Mise en culture systématique
- ATBgramme avec détermination des CMI
L’examen direct du LCS après la coloration de GRAM:
- Négatif : n’exclut pas le diagnostic. Complications post ponction lombaire :
- Permet dans 50% à 90% des cas d’identifier la bactérie - Céphalées :dans 5-15%
- Les caractéristiques morphologiques des -infection : méningite, abces péridural,
agents pathogènes courants: ostéomyélite
Diplocoque Gram + : S. pneumoniae - Hématome rachidien
Diplocoque Gram - : N. meningitidis - Engagement cérébral: la plus grave, cela
Coccobacilles Gram - : HI (b ) peut se produire lorsque la PL est effectuée
Cocci Gram + : streptocoque du groupe B chez un patient présentant une HIC
Bacille Gram + : L. monocytogene - Tumeur épidermoïde : rare
Mise en culture du LCS:
- Quelque soit le nombre d’éléments le LCS est ensemencé sur des milieux de cultures adaptés aux
bactéries recherchées
- Affirmation du diagnostic
- Identification du germe responsable
- Réalisation d’un antibiogramme
Recherche d’antigènes solubles
- Intérêt dans les méningites décapitées
- Mise en évidence des polysaccharides capsulaires de bactéries libérés dans les liquides biologiques
- Détection des antigènes solubles de streptocoque du groupe B, de Neisseria meningitidis , d'
Escherichia coli sérotype K1, d' H. influenzae sérotype b et de S. pneumoniae.
ii. PCR:
- Détection bactérienne /amplification génique directe(biologie moléculaire): N. meningitidis ,
S. pneumoniae, H. influenzae … etc
- Utile en cas de forte suspicion de MB et d’examen direct(-) ou en cas de méningite décapitée.
- Permet un diagnostic rapide
iii. Autres examens biologiques :
- NFS: Hyperleucocytose à PNN / Leucopénie (facteur de gravité)
- CRP élevée
- Procalcitonine sérique ( PCT ) +++ : > 0,5 ng / ml plus sensible et plus spécifique que la CRP .
- Bilan de CIVD
- Hémoculture: systématique avant toute ATBthérapie
- Prélèvements bactériologiques au niveau d’une porte d’entrée
iv. Imagerie: TDM ou IRM
L'imagerie n’est pas un examen systématique indiquée :
▪ En urgence : En cas de suspicion clinique de PEIC et/ou en présence de signes d’engagement
cérébral
▪ Au cours de l’évolution :En cas d’aggravation à la recherche de complications infectieuses : abcès
intraparenchymateux, empyème ou mécaniques : HTIC menaçante , HSD...
▪ En cas de méningites récidivantes
▪ ATCD de geste neurochirurgical ou ORL
▪ Notion d’otorrhée ou rhinorrhée
- L’ âge / Statut vaccinal / Début brutal ,notion de cas similaires dans l’entourage et / ou notion de
purpura (Méningocoque )
- Terrain d’immunodépression, splénectomie , récidive ,porte d’entrée ORL, traumatisme crânien et
des troubles neurologiques d’apparition brutale ( Pneumocoque )
- Le début insidieux ou syndrome d’allure grippal chez un NRS ou jeune enfant ( Hib )
Hospitalisation
- Mise en condition
- contrôle de la ventilation et de l’état hémodynamique
- Voie veineuse périphérique
- Oxygénothérapie si nécessaire
(diplocoque Cocci
ATB de 1ere
Méningocoque
intension (Ceftriaxone 100mg/kg/j en 1 ou 2 perfusion)
selon (SPILF) 2018 en IV C é fo t a x i m e 20 0 mg / k g / j en IV
Gram N)
Peni G
Alternatives Thiamphenicol (en cas d'allergie aux β lactamines)
ATB de
Ceftriaxone 100mg/kg/j en 1 ou 2 perfusion en IV
Sans signes de gravité
1ere
Céfotaxime 300mg/kg/j en IV
intension
*
Sans PSDP
Peni G
Et/ou
de traitement:
ou
ATB de Ceftriaxone/céfotaxime
1ere +
intension Vancomycine
*
avec PSDP
Corticothérapie de 4j - Dexaméthasone IV à
TRT assosié 0,15mg/kg/6h chez l'enfant
- 10mg/kg en IVD chez l'adulte
Réévaluation au bout de
ATB de
influenzae (BGN)
1ere Ceftriaxone/céfotaxime
intension
Amoxicilline ou ampicilline
Alternatives
Thiamphenicol (en cas d'allergie aux βlactamines)
En cas de survenue d'un abcès , empyème cérébral, - 7 jours pour Haemophilus influenzae b
Ie traitement antibiotique sera modifié avec - min 10j (10 -14 j) pour Ie Pneumocoque.
- Diagnostic présumé de MB sans certitude microbiologique mais décision de trt probabiliste par ATB
chez le NRS de 3 à 12 mois.
- Diagnostic microbiologique initial évocateur de méningite bactérienne à Pneumocoque ou à H.I
-Déclaration obligatoire ++
-Isolement type « gouttelettes » jusqu’à guérison clinique
-Chimioprophylaxie :
administrée dans les + brefs délais 24 à 48h après le
diagnostic (inutile si contact >10 jours)
III.
- infection banale, fébrile, du pharynx avec parfois une éruption et le syndrome méningé apparaît au
bout de quelques jours avec persistance de la fièvre, céphalées, vomissements, raideur de la nuque.
- Les convulsions et les troubles de la conscience sont rares ( sauf en cas d'encéphalite associée )
- Il peut s’agir d’un tableau d’une fièvre élevée mal tolérée( faisant parfois craindre un état septique
d’origine bactérienne .
- manifestations trés variées : (syndrome pieds-mains-bouche),
(pharyngite,herpangine, stomatite), (conjonctivite), , (douleurs
abdominales, diarrhée), (péricardite,myocardite), autres (atteintes de la
corne antérieure ,polyradiculonévrite ,myélite).
La confirmation diagnostic = Ponction lombaire
- Pleiocytose : formule panachée ( PNNA + Lymhocytes) ( au début de la maladie)
Réaction essentiellement lymphocytaire
- Glycorachie : normale ou légèrement abaissée mais avec un ratio LCS/sang > ou = à 0,4.
- Protéinorachie variable: peut être normale ou augmentée.
- Les antigènes solubles sont négatifs / CRP normale/ Culture stérile
- RT-PCR multiplex
souvent rapide
- On observe une amélioration clinique spectaculaire aprés la PL
- L’inconfort résiduel chez l'enfant est généralement peu sévère, sans signes de gravité, et amélioré
par le paracétamol.
IV.
la conséquence d’un processus inflammatoire atteignant le parenchyme cérébral et les
méninges ( Généralement l’atteinte du parenchyme cérébral prédomine sur l’atteinte
méningée et on parle avec ou sans atteinte méningée )
Critère majeur ( obligatoire ): Critères mineurs :
- Altération de l’état général / trouble de la - Fièvre > ou égale à 38°
conscience/léthargie/trouble du comportement. - Crises épileptiques partielles ou généralisées
- Durée > 24 heures - Signes neurologiques focaux
- Après avoir éliminer les autres causes identifiées - Pleiocytose
(TC, trouble ionique...) - Lésions IRM récentes
- Ralentissement du tracé de fond sur l’EEG