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Objectifs pédagogiques :
1. Définir la MP
2. Décrire les signes cliniques et paracliniques de la MP
3. Faire le diagnostic d’une méningite P
4. Enumérer les principales complications et séquelles des MP
5. Enumérer les critères de guérison d’une MP
6. Décrire les grandes lignes de traitement d’une MP
PLAN
I. INTRODUCTION
II. SIGNES
III. DIAGNOSTIC
IV. TRAITEMENT
4.1. Buts
4.2. Moyens
4.3. Indications
4.4. Surveillance
V. CONCLUSION
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I. INTRODUCTION
1.1. Définition
Les MP ou Méningites bactériennes aigues sont des infections aiguës des
méninges par des bactéries pyogènes, responsables d’une suppuration, qui donne
au LCR un aspect trouble ou purulent.
1.2.1. Epidémiologique :
- Les MP constituent un problème de santé publique dans les pays en
développement. L’Afrique sahélienne est la plus touchée avec des épidémies
saisonnières de méningites à méningocoques (A, C) dans la « ceinture
méningitique » de LAPEYSONNIE (allant de L’ETHIOPIE à l’Est au SENEGAL à
l’Ouest.
- Au Burkina Faso qui fait partie de la ceinture de la méningite de LAPEYSONNIE,
les données statistiques de ces dernières années montrent l’émergence du
méningocoque sérotype W et du sérotype X.
- la méningite touche tous les âges surtout les enfants.
- Les méningites à Méningocoque sont des maladies à déclaration obligatoire
- Problème de santé publique grâce au potentiel épidémique de certaines formes
surtout dans les pays sahéliens
- Urgence médicale dont le diagnostic repose sur la ponction lombaire
- Importance d’un traitement antibiotique précoce et adapté
- Résistances croissantes aux antibiotiques (surtout les pénicillines)
- Le pronostic est éffroyable avec un risque de décès immédiat et de séquelles à
long terme.
Etiologie des MP
- Age :
Age de prédilection est de 6 à 12 mois.
- Germes:
3 germes sont responsables de 90 % des MP de l’enfant : Hémophilus influenzae b,
Pneumocoque, Méningocoque
Haemophilus Influenzae (Hi): C’est un coccobacille, immobile, Gram négatif,
Streptococcus pneumoniae (Sp) : C’est un cocci à Gram positif, immobile
Neisseria meningitidis (Nm): c’est un germe strictement humain commensal
des muqueuses du rhinopharynx. Ce sont des diplocoques à Gram négatif en
grain de café. Les Protéines de membrane externe (OMP) permettent la
classification sérologique des méningocoques en types et sous-types : A, B, C,
Y, W, X.
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Pathogénie
- Arrivée du germe aux méninges :
o Dans les méningites primaires : le germe arrive par voie sanguine à partir
du rhinopharynx sans lésion de voisinage
o Dans les méningites secondaires : le germe arrive à partir d’un foyer
infectieux préexistant (otite, sinusite, pneumonie, endocardite, fracture
cranio-faciale)
- Au niveau des méninges
Le germe va se multiplier entraînant une réaction inflammatoire avec des lésions
diffuses et suppuration méningée.
II. SIGNES
Signes physiques
- Hyperesthésie cutanée
- Raideur de la nuque objectivée par la limitation douloureuse de la flexion du
cou
- Signe de Kernig : l’élévation progressive des MI tendus chez un malade en
DD entraîne la flexion des genoux ; la mise en position assise entraîne la
flexion des genoux
- Signe de Brudzinski : chez un malade en DD, la flexion de la nuque entraîne
la flexion des 2 genoux, quand on essaie de plier un MI, le malade plie le
membre controlatéral
- Parfois attitude en chien de fusil (couché sur le côté, jambes fléchies, tête
déjetée en arrière)
Signes de gravité:
- Troubles de la conscience : obnubilation ou coma profond
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- Troubles hémodynamiques avec collapsus cardio-vasculaire
- Signes neurologiques : signes déficitaires (signes neurologiques de
localisation), signes neurovégétatifs
- Signes cutanés : raie méningée (traînée rouge congestive, provoquée par le
passage de l’ongle sur la peau) ou purpura en faveur d’un purpura fulminans
Bactériologie :
o Examen direct après coloration de GRAM permet de mettre en
évidence le germe :
diplocoques Gram négatif en grain de café (Méningocoque)
diplocoques Gram positif en flamme de bougie (Pneumocoque)
coccobacille Gram négatif (Hémophilus Influenzae)
o Culture doit être systématique: permet d’identifier le germe et tester sa
sensibilité aux antibiotiques
o Recherche d’antigènes solubles dans le LCR permet le diagnostic
des méningites à méningocoques, pneumocoques, Haemophilus
Influenzae b, streptocoque B et Escherichia Coli K1: surtout dans les
Méningites décapitée +++ (ATB)
NB :
o Dans le purpura fulminans, le LCR est souvent clair +++
o En cas de LCR hématique (faire l’épreuve des 3 tubes pour
différencier une PL traumatique d’une hémorragie méningée, le
LCR doit être ensemencé)
2. Autres examens
- Soit d’orientation vers une infection bactérienne
o NFS, CRP) , le dosage de la procalcitonine (PCT
- Soit de confirmation du germe responsable :
o hémocultures positives dans ¾ des cas
- La PCR
- Soit à la recherche d’une complication :
o ionogramme sanguin;
o échographie transfontanellaire chez le Nné et le jeune nourrisson à
fontanelle perméable (ETF); scanner ou imagerie par résonance
magnétique cérébrale chez les enfants plus âgés)
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2.1.3. Evolution et Pronostic
o Evolution
o Sous traitement : guérison complète en 10 jours, malgré le traitement (10%
au moins des patients décèdent dans les 48 heures, d’où l’importance d’un
traitement hyper précoce).
o Sans traitement il y a risques de séquelles neurosensorielles graves (10 à
20%) : troubles mentaux, paralysies. La mortalité est précoce, dans les 24
à 48 heures suivant l’apparition des symptômes.
o Pronostic
plus réservé en cas de troubles de la conscience
éléments du pronostic : jeune âge, précocité et qualité du
traitement, germe et sensibilité aux ATB
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- La gravité est liée à la mortalité et aux risques de séquelles neurologiques
(psychomoteur, surdité, hydrocéphalie).
Formes graves :
- Purpura fulminans de HENOCH: Il réalise une septicémie avec purpura
extensif et collapsus cardio-vasculaire. La mort survient dans les 12 heures
dans 43% des cas avant que le LCR ne devienne purulent
- Formes méningo- encéphalitiques : (39%) se manifestent par des troubles de
la conscience, des convulsions, et des paralysies.
2) Méningite à pneumocoque
survient parfois sur un terrain particulier (drépanocytose, malnutris,
VIH, splénectomisés)
Infection récente ou en cours des VA: otite, sinusite, pneumopathie
Début brutal, coma, convulsions, signes neurologiques focaux.
(hémiplégie)
3) Méningite à hémophilus
généralement entre 3 mois et 3 ans. Le début est insidieux et
progressif d’où un retard fréquent de diagnostic avec risque de
décès et des séquelles fréquentes.
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7. irrégularité du pouls, TA, respiration, température , respiration etc.
b) Séquelles
- Séquelles neurologiques :
o Hydrocéphalie
o Déficits neurologiques : hémiparésie, hémiplégie, paraplégie,
quadriplégie, paralysies faciales, etc…
o Comitialité
- Séquelles psychomotrices
o Régression ou retard du développement psychomoteur (tonus axial,
marche, motricité, langage, etc…)
- Séquelles neurosensorielles :
o Surdité , cécité, mutité
- neuropsychiques: troubles cognitifs et du comportement
3.2.1. Avant la PL
- Paludisme grave forme neurologique :
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- Tétanos
- Septicémies
- Fièvre typhoïde
- Méningisme
3.2.2. Après la PL
- Si LCR clair : méningites lymphocytaires
- .
- Si LCR hémorragique : soit PL traumatique (épreuve des 3 tubes), soit
hémorragie méningée
IV. TRAITEMENT
Moyens:
- Antibiotiques adaptés
- Béta-lactamines :
- Amoxiciline ou Ampicilline: 200 mg/kg/j (3- 4 IVD)
- C3G: Céfotaxime: 200 à 300 mg/kg/j (3-4 IVD),
Ceftriaxone: 100 mg/kg/j (1 ou 2 IVD)
- Glycopeptides : Vancomycine: 40-60 mg/kg/j (4 perfusions)
- Aminosides : Gentamicine: 3-5 mg/kg/j ou Amikacine (15 mg/kg/j) ou
Nétilmycine (6 à 7 mg/kg/j ) en 2 IVD
- Mesures de réanimation
- Traitement adjuvant
- antipyrétiques
- anticoagulants
- Hydratation
- anticonvulsivants
- Corticothérapie
4.1.3. Indications
1) Antibiothérapie
Le plus précocement possible, à adapter éventuellement après l’antibiogramme, voie
IV +++
Nouveau-né et nourrisson : Bi-antibiothérapie
- Ampicilline ou Amoxicilline ou C3G type ceftriaxone ou Cefotaxime+ aminoside
2) Traitement symptomatique
- Fièvre : Paracétamol ou Salicylés 50 à 60 mg/kg/j en 3 ou 4 IVD
- Convulsions : Diazépam 0,5 à 1 mg/kg en IVL, Phénobarbital 2 à 5 mg/kg en IM.
- Apport calorique hydro-électrolytique suffisant
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- Macromolécules en cas de collapsus
- Transfusion éventuelle dans les formes hémorragiques
- Corticothérapie : Hémi-succinate d’hydrocortisone 10 mg/kg/j en 2 injections IVD
ou Dexaméthasone 0,5 à 1 mg/kg/j en 2 injections IVD pendant les 3 à 5 premiers
jours du traitement.
4.1.4. Surveillance
a) Clinique :
- T°, Pouls, T A, Conscience, Diurèse,
- PC tous les 2-3 j chez le nouveau-né et le nourrisson
b) Biologique :
- PL de contrôle 48 h après le début du traitement
- PL à la fin du traitement
c) Critères de guérison :
- 5 jours d’apyrexie franche
- LCR stérile avec moins de 10 éléments dont moins de 10 % de PNN,
normalisation de la chimie
d) Après la sortie de l’hôpital
- Suivre le développement psychomoteur, l’état neuropsychique
- Surveiller les organes sensoriels: Audiogramme, Acuité visuelle
- EEG, Echographie transfontanellaire, Scanner en cas de complications
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Milieu scolaire
Voisins de classe
Personnel médical et paramédical
Aspiration sans masque, bouche à bouche
Pas d’intérêt si délai > 10 j / dernier contact avec le cas
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NB : En Cas d’épidémie de MCS (méningocoque) se conformer aux Directives
Nationales
Ceftriaxone 100 mg/kg/j en IVD pendant 5 jours
V. Conclusion
Les méningites purulentes sont des urgences diagnostiques et thérapeutiques. Ils
constituent un problème de santé publique dans les pays situés dans la ceinture
méningitique, du fait du pouvoir épidémiogène de certaines formes. La ponction
lombaire en l’absence de contre indication, est la clé du diagnostic.
La prévention par la vaccination est essentielle pour réduire les poussées
épidémiques.
Rien ne doit retarder la mise en route du traitement antibiotique adaptée en cas de
méningite purulente.
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