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MENINGITES LYMPHOCYTAIRES
Objectifs
-Définir la méningite lymphocytaire
-Citer 4 étiologies des méningites lymphocytaires
-Poser le diagnostic d’une méningite lymphocytaire sur des arguments
cliniques et paracliniques.
Introduction
1. Définition
Les méningites lymphocytaires ou non purulentes ou méningites à liquide
clair sont une inflammation aiguë des méninges et ayant en commun un
syndrome méningé, un liquide céphalo-rachidien (LCR) clair eau de roche ou
opalescent et riche en lymphocytes.
2. Intérêt
-Epidémiologique : Elles sont très fréquentes chez l’enfant dans leur forme
aiguë, mais sont le plus souvent d’évolution bénigne. Elles ont connu un
regain d’intérêt avec l’avènement du VIH/SIDA.
-Diagnostique : il repose sur la ponction lombaire dont l'aspect
macroscopique clair est fortement évocateur des méningites non
purulentes.
- Thérapeutique : c’est une urgence thérapeutique. Le traitement est
fonction de l’étiologie qui est multiple.
-Pronostique : il s'agit d'une urgence médicale pouvant mettre en jeu le
pronostic vital. Le pronostic est très variable.
I. Rappels
I.1 Pathogénie
Le mécanisme de propagation de l’infection méningée peut se faire par voie
hématogène, par contiguïté d’une infection de voisinage, par traumatisme
ou par inoculation directe.
I.2 Facteurs favorisants
II.1.2 Début
Le début est habituellement net ; dans 20 % des cas les signes de la phase
prodromique s’accentuent.
Dans 80 % des cas, ce début est progressif mais on peut avoir un début
brusque.
Signes fonctionnels
- Fièvre, seul signe constant, dépassant 38°C et est irrégulière.
Signes physiques
- Raideur de la nuque évidente avec présence du signe de KERNIG et de
BRUDZINSKI.
- Couché sur le côté, le malade se présente volontiers en opisthotonos
avec la tête rejetée en arrière en chien de fusil.
- Hyperesthésie cutanée.
- Hypotonie de la nuque fréquente chez l’enfant.
- Fontanelle bombée, tendue ou déprimée chez le nouveau-né et ou le
nourrisson.
- La ponction lombaire en l’absence de contre-indication confirme le
diagnostic ; à la macroscopie le LCR hypertendu, clair ou légèrement
opalescent ou xanthochromique (coloration jaune).
Examen du LCR
Cytochimie
- Hypercytose modérée à prédominance lymphocytaire ou panachée : 20 à
400 éléments/mm3
- Albuminorachie augmentée souvent supérieure à 2g/l
- Hypoglycorachie : 0,40 à 0,20 g/l
- Diminution des chlorures.
- Bactériologie : la recherche de BAAR à l’examen direct est pratiquement
toujours négative. La confirmation se fait par la culture sur milieu de
Hyponatrémie fréquente.
II.1.4 Evolution
II.1.4.1 Eléments de Surveillance
a. Formes atténuées
Symptomatologie discrète ayant l’allure d’un syndrome grippal avec un
syndrome infectieux peu sévère, une nuque légèrement raide. La PL
confirme le diagnostic.
b. Formes foudroyantes
Syndrome méningé d’installation brutale.
Survenue rapide d’un état comateux avec crises convulsives généralisées.
Méningite syphilitique
C’est une méningite pouvant survenir aux différents stades de la syphilis.
L’évolution de la méningite syphilitique secondaire se fait habituellement
vers la guérison sous traitement précoce, sinon elle se fait vers la syphilis
tertiaire avec un tableau complexe laissant des séquelles neuropsychiques.
Autres étiologies
-Leptospirose
Elle peut se présenter avec des céphalées intenses, fièvre, photophobie,
vomissements et raideur de la nuque. La PL retrouve le plus souvent des
lymphocytes mais parfois des polynucléaires neutrophiles avec glycorachie
normale et protéinorachie modérée. La mise en évidence des leptospires à
l’examen direct est possible au microscope à fond noir. Les leptospires
peuvent être isolés du LCR durant les 7 – 10 premiers jours de la maladie. La
culture reste difficile et longue ; la PCR permet un diagnostic rapide et fiable
(réalisable par des laboratoires de référence).
Autres étiologies
-Virus des oreillons (paramyxovirus), virus de la rougeole (Morbillivirus), virus
de la rubéole ;
-Infection à Entérovirus : ECHOvirus ; coxsackie virus ; poliovirus,
-Varicelle (virus varicella zona) ;
-Primo-infection à VIH.
Autres étiologies
-Plasmodium falciparum (Neuropaludisme).
-Amibiase (Coloration á l’hématine éosine).
-Helminthiases (diagnostic orienté par l’hyperéosinophilie).
Autres étiologies
-Candida Albicans : coloration à l’encre de chine, culture LCR et hémoculture
sur milieu de Sabouraud.
-Autres mycoses : aspergillose, histoplasmose,…
Signes physiques
-Raideur méningée
-Signes de focalisation
-Déficit moteur
-Atteinte des nerfs crâniens
-Trouble de la conscience
-Crises convulsives
-Troubles neurosensoriels
-Signes de choc
-Eruptions cutanée
Signes biologiques
-LCR : clair ; cytologie : prédominance lymphocytaire (10 à 500 cellules/mm 3)
ou mixte ; chimie : varie en fonction de l’étiologie.
IV. Diagnostic différentiel
On discutera :
-Réaction méningée secondaire : abcès du cerveau ; empyème sous dural ;
anévrysme mycotique ;
-Méningites carcinomateuses : cellules anormales dans le LCR;
-Lupus érythémateux disséminé ;
-Méningite aseptique de Mollaret.
V. Traitement
V.1 Traitement curatif
V.1.1 Buts
- Stériliser le foyer infectieux
- Prévenir les complications
V.1.2 Moyens
Moyens médicaux
Antibiotiques
-Ampicilline : 200mg/kg/j
-Gentalline: 3mg/kg/j en IM
-Antituberculeux (Isoniaside 5mg/kg/j - Ethambutol 20mg/kg/j - Rifampicine
10mg/kg/j - Pyrazinamide 30mg/kg/j).
-Extencilline : 2 400 000 à 4 800 000 U.
-Erythromycine : 2 g/j pendant 15 jours.
-Doxycycline : 300 mg/j pendant 15 jours.
Antiviraux
Aciclovir : 10mg/kg/8heures en perfusion IV pendant 15 à 21 jours.
Antimycosiques
-Amphotéricine B : 0,5 à 1mg/kg/j pendant 15jours.
-Fluconazole : 400mg/j par voie IV pendant 4heures puis relais par voie orale
200mg/j.
-Flucytosine : 100 – 200mg/kg/j à répartir en 4 administrations.
Antiparasitaires
-Trimethoprime + sulfamethoxazole (Bactrim*) en perfusion IV puis relais par
la voie orale ;
-Pentamidine : 4 mg/kg par voie IV en 1 ou 3 cures à une semaine d’intervalle.
-Malarsoprol : 3,6 mg/kg/j tous les 2 jours.
-Antihelminthiques.
Moyens adjuvants
-Anticonvulsivants : Diazépam : 0,5 – 1mg/kg/j en IV.
-Corticothérapie : 0,5mg/kg/j.
-Anti-œdémateux : Glycérotone ou Mannitol 500ml/j
-Antipyrétiques : paracétamol 40mg/kg/j toutes les 6 heures.
-Mesures de réanimation : solution de remplissage, sonde urinaire,
oxygénothérapie.
V.1.3 Indications
- Méningite tuberculeuse : quadrithérapie antituberculeuse pendant 9 mois ;
corticothérapie dans formes avec troubles neurovégétatifs
- Méningite syphilitique : Extencilline ; Erythromycine ; Doxycycline
- Méningite herpétique : le traitement repose sur l’aciclovir
- Méningite à cryptococcoque : Amphotericine B, Fluconazole, 5 flucytosine
- Méningite de la trypanosomiase : Pentamidine ; Arsobal
- Méningite toxoplasmique : Trimethoprime + Sulfaméthoxazole.
Conclusion
Les méningites à liquide clair sont caractérisées par leur polymorphisme
clinique en rapport avec les multiples étiologies. Elles constituent de
véritables urgences médicales. Il est donc essentiel de bien connaître la
clinique de ces méningites à liquide clair et avoir la ponction lombaire facile
(en l’absence de contre-indications) pour poser un diagnostic précoce,
condition de succès.
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