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CONDUITE A TENIR DEVANT UN PATIENT ATTEINT DU SIDA

PLAN

1- GENERALITES : C’est le syndrome d’immunodéficience ou dépression acquise

1-1 ETIOLOGIES-PATHOGENIE :

On note deux sous types de virus : VIH1 et VIH2

Le VIH2 se trouve essentiellement en AFRIQUE de l’ouest

1-1-1 Transmission :

 Patients homosexuels
 Usage de drogue par voie intraveineuse
 Contacts sexuels
 Sang et dérivés sanguins contaminés ou par le matériel qui sert à pratiquer des
injections intraveineuses
 Transmission de la mère à l’enfant pendant la grossesse

1-1-2 LES STADES DE L’INFECTION AU VIH :

1-1-2-1 La primo infection :

Apparait environ 01 à 06 semaines après l’exposition au virus, elle est asymptomatique et


peut se présenter sous forme d’un syndrome semblable à la mononucléose infectieuse (Rash
maculo-papulaire, fièvre, myalgie ou arthralgie, pharyngite et diarrhées, méningite et
encéphalite).

Le test est négatif à ce stade, mais la séroconversion se fait dans les 06 à 12 semaines.

1-1-2-2 La phase asymptomatique :

Elle fait suite à la primo infection, s’étend sur une période de 07 à 10 ans, on ne note aucune
manifestation clinique ou seulement une polyadénopathie fluctuante.

Biologiquement on note des anomalies d’où nécessité de suivre l’évolution.

Le sujet infecté mène une vie tout à fait normale durant cette période.

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1-1-2-3 ARC : Aids-related-complex :

Ce stade est caractérisé par la fièvre, la fatigue, diarrhées et perte de poids.

D’autres signes peuvent exister : anémie, lymphopénie et thrombopénie, on note aussi une
lympho-adénopathie généralisée, une candidose buccale qui est fortement prédictive d’une
progression de la maladie chez le sujet infecté.

1-1-2-4 Sida :

En plus des signes déjà cités , il existe des manifestations opportunistes, des manifestations
néoplasiques et neurologiques ainsi que des manifestations diverses, elles correspondent à une
dépression avancée.

Le délai moyen de survie après le diagnostic de SIDA est de 18 mois à 02 ans

1-2 CLASSIFICATION :

Selon le CDC (CENTERS FOR DISEASES CONTROL), elle repose sur trois catégories
selon les caractéristiques cliniques : A, B( non A, non C) et C ( SIDA), auxquelles elles
associent la numération des CD4 en attribuant le chiffre 1, 2 ou 03 en fonction de la
population lymphocytaire

En pratique :

 CD4> 500/mm3 : 01
 200< CD4< 400/mm3 : 02
 CD4< 200/mm3 : 03

Exemple : A(Asymptomatique) CD4< 200/m3 c’est A3

1-3 LES MANIFESTATIONS CLINIQUES :

1-3-1 Les infections opportunistes :

 Pulmonaires : pneumonies
 Oro-oesophagiennes
 Gastro-intestinales basses : Diarrhées, perte de poids, douleurs abdominales
 Cutanées : Infection à virus Herpes Simplex
 Neurologiques
 Oculaires

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 Disséminées

1-3-2 Les manifestations néoplasiques :

Elles sont représentées essentiellement par le sarcome de KAPOSI (Lésion indurée, violacée
et asymptomatique) et les lymphomes non hodgkiniens.

On note aussi les carcinomes et les mélanomes malins.

1-3-3 Les manifestations neurologiques :

 Encéphalite sub aigue


 Méningite aseptique
 Neuropathies périphériques
 Myélopathies vasculaires

1-3- 4 Autres manifestations :

Dermatites et purpura thrombopénique

1-4 LE DIAGNOSTIC :

Il repose sur :

 La présence d’une infection opportuniste ou d’une manifestation maligne spécifique


 La sérologie : Test ELISA (Enzyme-Linked immunosorbent assay) : Lorsque le test est
positif il faut confirmer le diagnostic par un test plus spécifique qui est la téchnique de
WESTERN-BLOT

1-5 LE TRAITEMENT ET LA PREVENTION :

A savoir qu’il n’ya pas de traitement pour éradiquer le virus ni de vaccin

 L’interféron Alpha : Donne des rémissions chez certains patients


 Zidovudine : RetrovirR
 Association d’antiviraux
 La trithérapie : AZT

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2- LES MANIFESTATIONS BUCCALES DU SIDA :

Peuvent être rencontrés à tous les stades, parfois elles sont révélatrices de l’infection à VIH

La présence de lésions buccales multiples, leur résistance aux traitements ou leurs récidives
doit pousser le praticien à demander un test sérologique pour rechercher une éventuelle
infection par le VIH.

A noter que 50% des patients atteints présentent au moins une lésion buccale , les
manifestations peuvent être :

2-1 Infectieuses :

D’origine fongique, bactérienne et/ ou virale

2-1-1 Infections fongiques : Ce sont les candidoses et on décrit 04 formes :

 Pseudo membraneuse : Plaques blanches détachables et hémorragiques siégeant sur


n’importe quel point de la cavité buccale, le siège préférentiel est la langue, le palais dur
et mou et la muqueuse jugale
 Erythémateuse : Lésions rouges siégeant préférentiellement sur le palais et la face
dorsale de la langue.
 Hyperplasique : Plaques blanches non détachables au grattage siégeant sur les muqueuses
jugales de façon bilatérale.
 La chéilite angulaire ou stomatite angulaire : De couleur rouge, constituée de croutes
fissurées plus ou moins ulcérées et douloureuses, lorsqu’elle apparait chez le sujet jeune
cela signifie une suspicion de VIH sévère.

Autres formes de candidoses : Rares, Aspergillose, cryptococcose, histoplasmose

2-1-2 Infections bactériennes :

Elles sont constituées essentiellement par les pathologies parodontales ( Gingivites et


parodontites) réfractaires aux traitements conventionnels.

La gingivite- VIH est caractérisée par un érythème et œdème ne répondant pas à une hygiène
stricte.

La parodontite-VIH est caractérisée par la destruction rapide localisée ou généralisée du


parodonte.

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D’autres infections bactériennes peuvent exister :

 Les cellulites sous- mandibulaires


 L’actinomycose
 L’angiomatose épithéliale bacillaire voisine du sarcome de KAPOSI( Plaques ou nodules
rouges pouvant diffuser secondairement au niveau de la muqueuse buccale)

2-1-3 Les infections virales :

Elles sont représentées essentiellement par la leucoplasie chevelue et les stomatites


herpétiques

La leucoplasie chevelue : Lésion blanche irrégulière, ondulée avec des saillies et des replis
lui donnant l’aspect chevelu, elle est généralement asymptomatique et siège souvent de façon
uni ou bilatérale sur le bord de la langue, elle se manifeste au stade avancé de l’infection à
VIH et au stade de SIDA

Herpes du dos de la langue, de la gencive, du palais et/ou de la lèvre

2-2 Néoplasiques :

2-2-1 Le sarcome de KAPOSI :

Siège au niveau de la partie postérieure du palais dur

Au début il est asymptomatique érythémateux, puis augmente de volume et devient papulaire


ou nodulaire, la lésion ne blanchisse pas à la pression, elle est de couleur rouge, bleue ou
mauve et peut prendre l’aspect d’ecchymose

2-2-2 Lymphomes buccaux non hodgkiniens :

2-2-3 Carcinome cellulaire squameux buccal :

2-3 Neurologiques :

Il s’agit de neuropathies par atteinte du V donnant des neuropathies trigéminales, des


hyperésthésies , dysphagie et du VII donnant des paralysies faciales.

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2-4 Manifestations diverses :

 Ulcération aphteuse : Le siège est le palais et/ ou la muqueuse jugale


 Atteinte des glandes salivaires : Xérostomie associée à une hypertrophie des parotides.
 Purpura buccal : Pétéchies et ecchymose de la muqueuse buccale

2-5 Manifestations d’origine thérapeutique :

Elles varient selon la nature du traitement :

 Xérostomie
 Erythème multiforme
 Candidose
 Purpura, ulcérations, atteintes gustatives

3- PRISE EN CHARGE EN ODONTO-STOMATOLOGIE :

 Etablir un contact avec le médecin traitant


 Prévention de l’hémorragie : Demande du TS, TP et numération plaquettaire
 Prévention de l’infection : Antibioprophylaxie chez les patients au stade ARC et SIDA
pour éviter l’infection post-opératoire.
 Prévention du risque de transmission du VIH : A noter que le risque de transmission
du VIH au personnel soignant est rare (très< 01%, celui de l’hépatite B est de 06 à
30%)
 Le respect des mesures d’hygiène et d’asepsie : Utiliser du matériel jetable dans la
mesure du possible, le port de gants, de masque, de lunettes de protection, gestion des
déchets, barrières de protection, stérilisation des instruments aux normes (Autoclave
de catégorie B 121°C pendant 30 min à une pression de 02 barrs) et désinfection des
surfaces de travail.
 Prévoir des rendez vous en fin de matinée ou en fin de journée pour éviter les
infections croisées.
 En cas de prescription médicamenteuse : Eviter les salicylés et les anti inflammatoires
non stéroïdiens en cas d’association de thrombocytopénie

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4- CONDUITE A TENIR EN CAS DE BLESSURE :

 Nettoyer à l’eau et au savon puis rincer


 Désinfecter à l’alcool à 70° pendant 03 min ou à l’eau de javel 12° diluée à 1/10
pendant 10 min
 Sécher
 Isoler ou protéger la blessure
 Déclarer l’accident dans les 24 heures à son assureur
 Contacter rapidement le médecin du travail
 Test sérologique immédiat et avant 08 jours, puis 06 semaines après, 12 semaines et
au 06ème mois.

Si au bout de 12 semaines apparaissent : fièvre, rash et lymphadénopathie ce ci implique


qu’il y’a une infection à VIH récente

Il est recommandé l’administration préventive immédiate de Zidovudine : 1200mg/ jour

200mg toutes les 04 heures pendant 01 mois, puis 600 mg/jour

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