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9 – Infections de l’Immunodéprimé
GENERALITES
Infection par le VIH et SIDA infections communautaires (surtout respiratoires) plus fréquentes et
plus sévères que chez l’IC et infections opportunistes
Autres situations
- Traitements : corticothérapie, IS, CT, RT, anticytokines (ex : anti-TNFalpha)…
- Diabète infections cutanées à staphylocoques, infections urinaires, candidoses génitales,
« pied diabétique » (infections des parties molles, ostéites)
- Alcoolisme et cirrhose pneumonies, bactériémies, infections du liquide d’ascite (bactérie
d’origine digestive : entérobactéries +++)
- IRC péritonites (dialyse péritonéale), bactériémies (hémodialyse) : staphylocoques +++
- Grossesse
INFECTIONS BACTERIENNES
1. Tuberculose
Fréquemment révélatrice d’une infection par le VIH sérologie VIH systématique chez un patient
tuberculeux
Mortalité importante chez l’ID
- Fréquence des formes extrapulmonaires ou disséminées
- Fréquence des souches résistantes chez le VIH + importance de tester la sensibilité aux AT
Diagnostic : mise en évidence du bacille tuberculeux (ED, culture)
Traitement curatif (bacilles tuberculeux sensibles) :
- Quadrithérapie (INH + RMP + EMB + PZA) pendant 2 mois puis bithérapie (INH + RMP)
pendant 4 mois, parfois > 10 mois (formes disséminées, ostéoarticulaires ou
neuroméningées) durée totale : 6 à > 12 mois
- En cas de coprescription d’IP : remplacer la rifampicine par la rifabutine
- Coprescription systématique de vitamine B6 (risque neuropathie sous INH)
- Problème de souches résistantes (surtout chez VIH+) : molécules alternatives, toujours en
milieu spécialisée, durée de traitement prolongée (12 – 18 mois après la négativation
bactériologique)
Interactions avec les ARV : Rifampicine = Inducteur enzymatique diminution des concentrations
plasmatiques en ARV (diminution de l’efficacité)
- Association CI avec les IP/r
- Préférer une association d’ARV interférant le moins possible : 2 INTI + 1NNTI
- En cas d’utilisation d’IP/r utiliser la rifabutine (moins inducteur)
o Attention : effet inducteur de la rifabutine sur les IP et effet inhibiteur des IP
(surtout si boostés au ritonavir) sur la rifabutine
o Précautions : diminuer la posologie initiale de rifabutine
- Multiplier les dosages plasmatiques adaptations posologiques
- Infections plus fréquentes et potentiellement plus sévères chez l’ID que chez l’IC
- Pneumopathies : S. pneumoniae (fréquence complications : bactériémie, détresse
respiratoire aiguë, méningite), Haemophilus influenzae, P. aeruginosa, entérobactéries, S.
aureus
- Infections digestives : salmonelles, Campylobacter
- IST : importance chez les sujets VIH+
INFECTIONS A HERPESVIRIDAE
1. Cytomegalovirus
Clinique
- Pneumopathie interstitielle (manifestation fréquente chez le transplanté de moelle ou
d’organe : menace le pronostic vital, favorise le rejet du transplant et les surinfectons
bactériennes ou à levures)
- Rétinite (manifestation la plus fréquente chez le VIH+, les plus souvent pour un taux
CD4 < 50/mm) traitement d’urgence pour éviter la destruction rétinienne
- Atteinte digestive (oesophagite, gastroduodénite, colite, cholangite)
- Atteinte neurologique (encéphalite, ventriculite, myéloradiculite, névrite, méningite)
- Cytolyse hépatique, glomérulopathie, pancytopénie, mycoardite, encéphalite…
Diagnostic
- Examen histologique : lésions inflammatoires ulcérées, cellules à inclusions virales
intranucléaires, immunohistochimie
- Culture ou surtout PCR (sang, urines, LCR, LBA, biopsie)
- Rq : fond d’œil caractéristique en cas de CD4 < 50/mm suffisant pour poser le diagnostic de
rétinite
Prévention primaire
- Sérologie CMV systématique lors de la PEC initiale d’un ID
- Surveillance chez le transplanté : PCR CMV (ou antigénémie pp65)
- Dépistage chez VIH+ si CD4 < 100/mm : fond d’œil et PCR CMV tous les 1 – 3 mois
- Sérologie annuelle si CD4 < 200/mm chez un patient CMV séronégatif
- Greffon de donneur séronégatif pour le CMV chez un receveur CMV séronégatif
- Traitement prophylactique non recommandé
2. HSV
Prophylaxie secondaire : valaciclovir p.o. (risque de sélectionner des souches d’HSV résistantes à
l’aciclovir estimé à – de 5%) en cas de lésions herpétiques sévères (herpès génital géant invalidant
chez un patient ayant des CD4 < 100/mm), d’herpès chronique ou fréquemment récidivant (> 4 à 6
épisodes/an)
3. Virus Varicelle Zona (VZV) : varicelle compliquée chez l’ID (état infectieux sévère, éruption
profuse, hémorragique et/ou nécrotique, localisations viscérales multiples, parfois CIVD, atteintes
neurologiques et oculaires), zona plus fréquent parfois généralisé (atteintes viscérales oculaires,
neurologiques, pulmonaires), mortalité importante
Aciclovir IV pendant 8-10 jours
1. Pneumocystose pulmonaire
Prophylaxie secondaire de la pneumocystose pulmonaire : cotrimoxazole tant que CD4 < 200/mm
2. Toxoplasmose cérébrale
4. Candidoses cutanéomuqueuses
Traitement curatif
- Candidose orale :
o Antifongique en bains de bouche = nystatine, miconazole (gel buccal ou cp buccal
muco-adhésif), amphotéricine B
o En cas de formes sévères ou à rechutes fréquentes : fluconazole ou itraconazole
jusqu’à disparition des signes cliniques (environ 7 jours)
- Candidose œsophagienne : fluconazole pendant 14 à 21 jours
Clinique : pneumopathie extensive fébrile nécrosante, résistante aux antibiotiques, chez un patient
neutropénique (greffé pulmonaire, allogreffé de MO +++) fièvre, toux, dyspnée, douleurs
thoraciques, hémoptysies
Imagerie : lésions nodulaires, épanchement pleural, signe du halo (précoce), signe du croissant
gazeux (tardif)
Prophylaxie pulmonaire
- Isolement protecteur du patient (secteur « protégé), alimentation contrôlée….
- Chimioprophylaxie chez les patients à risque (induction de LAM/SMD, allogreffe, GVH) :
posaconazole p.o.
6. Leishmaniose viscérale à L. infantum
Clinique : incubation de plusieurs mois puis phase d’état (fièvre « folle », pâleur cireuse,
hépatosplénomégalie, amaigrissement)
Chez les ID (VIH principalement) : fréquence des formes atypiques (localisations digestives,
cutanéomuqueuses, pleuro-pulmonaires…)
Diagnostic : mise en évidence du parasite (formes amastigotes) au MGG, culture sur milieu NNN,
détection de l’ADN par PCR (sérologie peu contributive chez l’ID)