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COURS DE VIROLOGIE SYSTEMATIQUE

LICENCE MEDECINE/PHARMACIE FSS/UL

SEMESTRE 5

Professeur A. DAGNRA
Professeur M. SALOU
2

Virus de l’immunodéficience humaine (VIH)

Historique

IL existe 2 VIH (VIH1 et VIH2). Le VIH1 a été découvert en 1983 par Barré-Sinoussi et al ; le
VIH2 a été isolé en 1985. Le VIH1 est répandu dans le monde entier alors que le VIH2 reste limité
à l’Afrique de l’Ouest. Ces virus ont un tropisme pour les lymphocytes T CD4+ et sont responsables
du SIDA : syndrome d’immunodéficience humaine acquis.
Découvert

1. Epidémiologie

Répartition géographique
Pandémie concernant tout le monde entier mais avec des prévalences variant en fonction des
régions. En 2008, plus 33 millions de personnes vivent avec le VIH dont les 2/3 sont en Afrique au
Sud du Sahara. L’infection progresse en Asie dans des proportions inquiétantes. Au Togo la
prévalence dans la population générale est estimée à 3% soit 150 000 personnes vivant avec le VIH.
Cette prévalence est plus élevée dans certains groupes cibles : travailleuses de sexe, routiers et
corps habillés.

Voies de transmission ; le virus se trouve dans les secrétions biologiques (sang, sperme, secrétions
vaginales, le lait maternel etc.) La transmission se fait par :
- Voie sexuelle, de loin la voie la plus importante (transmission hétérosexuelle et homosexuelle)
- Transfusion sanguine et tout objet souillé de sang (seringue, ciseaux, couteaux, lames de rasoir).
- Transmission materno-fœtale surtout au moment de l’accouchement par voie basse. Transmission
in utero rare. La proportion de la transmission est 20-30% sans mesure préventive.
- Le lait maternel peut être une source transmission.
- Le VIH est présent dans la salive et les larmes mais la transmission par ces fluides n’a jamais été
démontrée. Pas de transmission par le moustique.

2. Caractères du virus

2.1. Structure

Famille des Retroviridae, genre Lentivirus


Virus enveloppé de 80-120 nm de diamètre.
- Génome viral : constitué de 2 molécules d’ARN monocaténaire qui sont associées à des enzymes :
une transcriptase inverse ou reverse transcriptase (RT), une intégrase et une protéase. Ces
enzymes sont indispensables pour la multiplication virale.
- Le core ou nucléoïde cylindrique portant la protéine p24 entoure le génome viral
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- Entre le core et l’enveloppe virale se trouve une protéine de matrice (P18)
- L’enveloppe virale : dérive de l’enveloppe membranaire. Elle est hérissée de glycoprotéines
d’origine virale : gp 41 intra-membranaire et gp 120 extra-membranaire

2.2. Variabilité génétique

Il existe 2 VIH : VIH1 et VIH2. L’organisation générale de leur génome est le même mais ils sont
différents par rapport au poids moléculaires des glycoprotéines d’enveloppe et des protéines
internes.
• Le VIH1 est subdivisé en 4 groupes M (groupe majeur), O (groupe accessoire), N (groupe
non M et non O) et tout récemment P (identifié en 2009) sur la base des variations génétiques
dues à erreur de l’ARN polymérase au cours de la réplication
• Groupe M (Majeur) comporte 9 sous-types (A-D, F-H, J et K). De nombreux recombinants
entre les sous types sont observés. Par exemple en Afrique de l’ouest c’est le CRF02_AG
(recombinaison entre le sous type A et le sous type G) qui est la sous la plus fréquente
• Groupe O (Outlier) : peu fréquents rencontré en Afrique Centrale (Cameroun, Gabon etc.)
• Groupe N (Non M Non O) : Cameroun
• Groupe P décrite tout en 2009 chez un sujet camerounais

Structure du VIH
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Variabilité génétique du VIH


2.3. Stabilité physico-chimique
Virus sensible aux :
- solvants des lipides et aux détergents (0,5% désoxycholate de sodium),
- chaleur (inactivé par chauffage à 56°C pendant 30 mn),
- nombreuses substances chimiques (inactivé en 5 mn par l’hypochlorite de sodium à 0,2%,
l’éthanol à 70%, le glutaraldéhyde à 0,2%).

3. Multiplication et Physiopathologie

3.1 Etapes de la multiplication virale

Principale cellule cible lymphocyte T CD4+.


Autres cellules infectées (Réservoir du VIH) : Monocytes, macrophages, Cellules de Langerhans
de la peau, Cellule de Kuppfer du foie, Cellules de la microglie du SNC
La multiplication virale se fait dans les LTCD4+ (cellule sensible et permissive) ; les étapes sont
les suivantes :
• Fixation grâce à gp120 au récepteur CD4. Cette fixation nécessite des co-récepteurs :
appartenant à la famille des chimiokines : le CCR5 (fixation sur macrphage/monocyte) ou
le CXCR4 (fixation sur les LTCD4+).
• Fusion de l’enveloppe virale et de la membrane cytoplasmique
• Entrée du Core dans la cellule et libération des 2 molécules d’ARN associées à la RT
• synthèse d’un ADN complémentaire de l’ARN viral par la RT, puis circuilarisation de
l’ADN néo-formé
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• Intégration de l’ADN viral dans le génome de la cellule hôte par l’intégrase. Les autres
étapes sont conformes à la réplication d’un virus à ADN. Les protéines virales sont
synthétisées sous forme de polyprotéines qui sont par la suite clivées par la protéase virale
en protéines fonctionnelles.
• La libération des virions se fait par bourgeonnement

3.2. Physiopathologie Cycle de multiplication du VIH


Les signes observés au cours de l’infection à VIH sont une conséquence de la diminution du nombre
de lymphocytes T CD4 (lymphocyte T helper), véritable chef d’orchestre de l’organisation du
système immunitaire dans la défense de l’organisme contre les microorganismes.
Les LT CD4 infectés sont tués soit par :
- les cellules cytotoxiques (LTCD8 et autres) car ils expriment à leur surface les glycoprotéines
du VIH
- apoptose
- effet cytolytique du VIH

Les personnes infectées rentrent dans le stade SIDA quand le nombre de TCD4 ≤ 200/ml de sang.
Certaines infections opportunistes peuvent déjà apparaître si LTCD4 compris entre 200-400/ml

4. Manifestations cliniques

Classification du CDC en 1987 modifié en 1993


- Stade I : primo-infection asymptomatique dans 90%.
Quelquefois, 2 à 6 semaines après contamination simule une MNI (fièvre, pharyngite, adénopathie,
mononucléose) ou une méningite lymphocytaire aiguë
- Stade II : portage asymptomatique ; peut durer plusieurs années ; le sujet est séropositif, peut
transmettre le virus. Le diagnostic biologique se fait lors d’un dépistage systématique.
- Stade III : lymphadénopathies chroniques
- Stade IV : signes cliniques ou pathologies associées
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- IVA : fièvre, amaigrissement de plus de 10 % poids du corps, diarrhée chronique
- IVB : atteintes neurologiques centrales ou périphériques (syndrome de démence)
- IVC : infections opportunistes liées à chute des lymphocytes T CD4 :
- majeures IVC1 : pneumocystose, toxoplasmose cérébrale, cryptococcose neuroméningée,
tuberculose extra-pulmonaire, candidose oesophagienne,
- mineures IVC2 : candidose orale, zona, tuberculose pulmonaire
Stade IVD : cancers associés à l’immunodéficience
- sarcome de Kaposi (surtout homosexuels)
- lymphomes non hodgkiniens

Risque d’apparition des évènements cliques


en fonction du taux de CD4

Taux de CD4/mm3 Manifestations possibles


Candidose orale
de 500 à 200 Tuberculose
Maladie de Kaposi
Pneumocystose
Herpès cutanéo-muqueux chronique
Cryptosporidiose
< 200 Cryptococcose
Candidose oesophagienne
Toxoplasmose cérébrale
Lymphome, cancer
Mycobactérie atypique
< 50 Infection à CMV
Toutes les infections sus-citées

5. Diagnostic biologique

5.1. Détection des anticorps


Se fait par techniques EIA ou par tests rapide. Il faut utiliser deux tests commerciaux de principe
ou de composition antigénique différents. Le patient est considéré comme séropositif si les deux
tests sont positifs. Au Togo, DETERMINE FIRST RESPONSE ET SD BIOLINE sont les tests
rapides les plus utilisés. En cas de discordance, faire le western Blot qui permet de rechercher les
antigènes dirigés contre toutes les protéines du VIH.
Indication : dépistage ou diagnostic chez les adultes et les enfants après 18 mois à cause de la
persistance des anticorps maternels.

5.2. Détection de l’antigénémie P 24


Par technique enzymatique. Indiqué chez le nouveau né et nourrisson nés de mère séropositve ou
suspicion d’une infection récente.

5.3. Culture du virus sur lymphocytes


Indication : recherche, tests de sensibilité aux antirétroviraux

5.4. RT-PCR
PCR en temps réel (Light Cycler).
Indication : Méthode de référence pour le diagnostic chez le nourrisson
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Utiliser pour le suivi des malades (détermine la charge virale) sous Antirétroviraux.

6. Traitement

6.1 Prévention des infections opportunistes


Cotrimoxazole (Bactrim forte un comprimé par jour).

6.2 Anti-rétroviraux

Objectifs
• Réduire la charge virale au dessous de 50 copies d’ARN VIH-1 par ml
• Maintenir cette réduction le plus longtemps possible
• Cibles des antirétroviraux :
– Transcription inverse
– Protéase
– Intégrase
Indications
• Patients symptomatiques (SIDA)
• Patients asymptomatiques (CD4< 350/mm3)
Médicaments

- Cible : transcription inverse

• Analogues des nucléosides


Inhibiteur nucléosidique de la transcriptase inverse (INTI)
Incorporés dans chaîne d’ADN ils bloquent élongation
• AZT, zidovudine, Retrovir®
• ddI, didanosine, Videx®
• ddC, zalcitabine, Hivid®
• d4T, stavudine, Zerit®
• 3TC, lamuvidine, Epivir®
• Zidovudine et lamuvidine : Combivir ®,

• Inhibiteurs non nucléosides (INNTI) agissent directement sur la transcriptase inverse


– NVP, nevirapine, Viramune®
– ddI Videx®
– DLV, delavirdine, Rescriptor®
– EFV, efavirenz, Sustiva®
- Inhibiteurs de protéases
Protéase du VIH-1 : clivage de précurseurs protéiques  protéines actives
– indinavir, Crixivan®
– ritonavir, Norvir®
– saquinavir, Invirase®, Fortonase®
– nelfinavir, Viracept®

Schéma thérapeutique au Togo


1ère ligne : AZT+3TC+NVP
2ème ligne associe une antiprotéase

NB : seule la trithérapie est efficace. La mono ou bithérapie est cause de résistance et d’échec
thérapeutique
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6.3 Prévention

Préservatifs systématiquement au cours des rapports sexuels occasionnels


Fidélité
Abstinence
Sécurité transfusionnelle : dépistage systématique du VIH sur tout prélèvement sanguin destiné à
la transfusion. Il faut noter l’existence de la fenêtre sérologique pendant laquelle les tests
sérologiques sont négatifs.
Prévention de la transmission mère-enfant (PTME) : elle comporte :
- le dépistage du VIH chez la femme enceinte
- le comptage des LTCD4 chez les femmes enceintes séropositives
- La trithérapie systématique si le taux de CD4< 350 chez la femme séropositive
- Allaitement artificiel exclusif ou allaitement maternel exclusif jusqu’à 6 mois maximum
- Ou la triprophylaxie chez la femme enceinte séropositive à partir de la 14ème semaine
- Le maintien de la triprophylaxie durant toute la période de l’allaitement
- Ou Prise de Névirapine de l’enfant jusqu’à l’ablactation totale à 6 mois
- Diagnostic précoce de l’infection à VIH chez l’enfant né de mère séropositive à la 6ème semaine
de vie par la biologie moléculaire
- Mise sous trithérapie dès la 6ème semaine si enfant séropositif

Diagnostic et traitement précoces des IST : les IST sont des facteurs favorisant la transmission
du VIH. Leur prise en charge correcte réduit le risque d’infection à VIH
Transmission en milieu de soin : accidents d’exposition au sang : laver abondamment la plaie à
l’eau et ou aux antiseptiques et faire une évaluation du risque en vue d’un traitement préventif
(trithérapie pendant un mois).
Evolution des marqueurs au cours de l'infection à VIH
HEPATITES VIRALES

Les virus responsables des Hépatites primitives

– Hépatite A (HAV)
– Hépatite B (HBV)
– Hépatite C (HCV)
– Hépatite D (HDV, agent delta
– Hépatite E (HEV)
– Hépatite G (HGV) non pathogène

Tableau : classification des virus des hépatites primitives

Famille Génome Taux de Infection Mode de


mortalité % chronique transmission

A HAV Picornaviridae ARN 0,2-0,4 non oral-fécal


B HBV Hepadnaviridae ADN 0,2-1 oui sanguin/sexuel
C HCV Filaviridae ARN 1-2 oui sanguin/sexuel
périnatal
D HDV Satellite ARN 2-20 oui sanguin/sexuel
E HEV Hepeviridae ARN 0,2-3 possible oral-fécal/viande
G HGV Flavirus ARN non sanguin

VIRUS DE L’HEPATITE A (HAV)

1. caractères du virus

HAV est un entérovirus (famille des PICORNAVIRIDAE) du genre Hépatovirus. Ce sont des virus nus
de petite taille à ARN monocatenaire (2,5 X106 daltons), capside cubique. L’ARN est à polarité positive.
C’est un virus résistant à la chaleur (1h à 60°C), à l’éther à 10% (24h à 4°C) et à l’eau de javel aux doses
utilisées pour la chloration habituelle des eaux de boissons.

2. Epidémiologie

C’est un virus à répartition mondiale mais les zones de forte endémie sont les régions tropicales
d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du sud.
Habitat : les virus sont éliminés dans le milieu extérieur par l’homme infecté à la phase préictérique (3
semaines avant l’apparition de l’ictère en cas de manifestation clinique).
Transmission : maladie du péril fécal ; transmission direct féco-orale ou indirecte par l’eau et les
aliments contaminés. Dans les zones tropicales la contamination se fait dans l’enfance (évolution sur un
mode endémique). Dans les régions à faible incidence, HAV évolue sur un mode épidémique.
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3. Pouvoir pathogène

3.1. Chez l’enfant


L’infection est souvent bénigne : forme inapparente ou pseudogrippale sans ictère, suivie d’une
immunisation définitive
3.2. Chez l’adulte
- hépatite aigue : début brutal avec ictère, fièvre, asthénie. L’évolution le plus souvent bénigne ou parfois
complication : hépatite fulminate mortelle.

HAV ne donne jamais d’hépatite chronique et n’est pas impliqué dans le développement de cirrhose ou
d’hépatocarcinome.

4. Diagnostic virologique

Le diagnostic est indirect par le dosage des anticorps de type IgM qui sont élevés.

5. Prévention

- Mesure d’hygiène universelle sur le plan individuel et collectif


- Vaccination ; vaccin à virus entier inactivé (souche HM175) ; vaccin efficace
Administration : 2 injections à 6 mois d’intervalle.
Indication : voyageur des pays tempérés vers les pays tropicaux, personnel travaillant en collectivité.

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VIRUS DE L’HEPATITE E (HEV)

Transmission féco-orale comme HAV


Evolution ; Hépatite grave chez la femme enceinte et habituellement bénigne ou aiguë chez les autres.
Quelques cas d’hépatite chronique sont rapportés actuellement
1. caractères du virus

- Classification : famille des Hepeviridae, genre hepevirus dont un seul représentant constitué de 4
génotypes : 1, 2, 3, 4
- Structure : virus nu, Taille du virus: 27-33 nm
Génome : ARN monocaténaire à polarité positive 5.2 à 5.5 kb
Capside : icosaédrique
- Enveloppe : absente
2. Epidémiologie

Maladie endémique dans les pays tropicaux et fréquente dans les pays développés
- 4 génotypes :
Afrique : génotype 1, 2. Génotype strictement humain à transmission oro-fécale
Europe et E-U : génotype 3 et 4, génotype zootique retrouvé chez le porc, bœuf, truite, moule etc.
transmission par la viande crue ou mal cuit.
-transmission parentérale possible en cas d’hépatite aigüe évolutive (dépistage avant transfusion non
recommandé pour l’instant)

3. Pouvoir pathogène

Incubation : 3-5 semaines


Clinque : tableau d’hépatite clinique classique avec :
- Phase prodromique d’une durée de 10 jours maximum est caractérisée par un syndrome pseudo-
grippal (fatigue, malaise, anorexie, fièvre à 38 et 39 °C pour la majorité des cas).
- Phase d’état, l’ictère est associé à des douleurs abdominales, une hépatomégalie, voire une
splénomégalie. L’évolution est le plus souvent favorable dans un délai de 3 à 5 semaines. Un tableau
de cholestase est observé dans 10 % des cas
- Phase de rémission

Les formes sévères avec des tableaux d’hépatite fulminante sont observées principalement au cours
d’épisodes épidémiques avec une fréquence de 1 % dans la population générale pouvant atteindre 45 %
chez les femmes enceintes et un taux de mortalité de 30%. La transmission materno-fœtale est possible
avec une hépatite aigüe néonatale

Hépatite chronique
Des formes chroniques d’infection par le virus de l’hépatite E – définies par la persistance de la détection
de l’ARN viral dans le sang ou les selles pendant plus de 6 mois – ont été décrites à partir de 2007. Elles
sont observées chez les immunodéprimés (Sida, transplanté, cancer).

Diagnostic :
Détection des IgM spéficique. IgG non recommandée car réinfections fréquentes
4. Traitement
Curatif :
Hépatite chronique : RIBAVIRINE+++ durée du traitement = 3 mois
Préventif : celui des maladies du péril fécal en Afrique. En Europe  ne pas consommer de viande
insuffisamment cuite
Existence du vaccin commercialisé en Chine. Vaccin efficace. Réinfection possible mais sans gravité

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VIRUS DE L’HEPATITE B

Intérêt

1. La prévalence dans les pays tropicaux, en Afrique Sub-Saharienne varie sensiblement de 5 à 10%
selon les pays.
2. Virus responsable d’infection aiguë provoquant une hépatite chronique qui elle-même peut se
compliquer d’une cirrhose et plus tard d’un cancer primitif du foie.
3. Un virus satellite défectif (VHD) qui emprunte au HBV son enveloppe, peut être associé à l’infection
au HBV.
4. Il existe un vaccin efficace contre le VHB.

1. Caractéristique du virus

Famille des Hepadnaviridae qui comprend plusieurs espèces pathogènes pour l’homme (HBV) et les
animaux (écureuil, canard etc.

Il existe 3 particules virales :


- La particule de Dane (42 nm de Ө) qui correspond au virion infectieux : comprend acide nucléique,
capside et enveloppe.
- Les particules vides non infectieuses (22 nm) constitué de l’enveloppe virale portant l’antigène Hbs
(Ag Hbs). Elles sont rondes ou ovalaires.
- Les particules virales portant le génome du virus de l’hépatite D (37 nm de Ө)

1.1. Le génome viral


ADN circulaire partiellement double brin, associé à une polymérase virale.

1.2. Les protéines virales

 Protéines d’enveloppes (3 formes différentes):


- Protéine majeure ou petite protéine. Elle porte l’ag HBS (antigène AUSTRALIA) sous deux formes gp
27 ou p 25. Ag HBs induit la production des anticorps anti-HBS qui sont protecteurs.
- Protéine moyenne : sous 2 formes gp 34 ou p31. Les anticorps anti gp 34 sont protecteurs et donc cette
région est incluse dans les vaccins recombinants.
- Grande protéine dont les informations manquent encore pour sa caractérisation.
Dans tous les cas, ces trois protéines sont porteuses de l’Ag HBS.

 Protéines de la capside

- Protéine C. associé à l’ARN prégénomique pour constituer la nucléocapside. Elle n’est pas soluble.
Elle porte l’antigène HBC du virus qui n’est pas détectable dans le sérum.
- Protéine portant l’antigène HBe, excrété sous forme soluble et porte l’Ag HBe.
 Polymérase virale
 Protéine X
Exprimée chez le sujet infecté  induction d’ac anti-protéine X

2. Epidémiologie

On estime qu’au moins 350 millions de personnes sont porteuses de l’ag HBS dans le monde
 Répartition mondiale mais disparité
- Zone de forte endémicité prévalence ≥ 10% (Afrique, Asie du Sud- Est, Amérique du Sud)
- Zone de faible endémicité : Amérique du Nord, Europe, Australie etc.)
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 Voie de transmission
- voie sexuelle ; rapport sexuel non protégée
- voie sanguine : transfusion sanguine, objet souillé (milieu de soin), accidents d’exposition au sang
en milieu de soin (AES), toxicomanie intraveineuse.
- Transmission mère-enfant au cours de la grossesse et surtout au cours de l’accouchement

3. Manifestation clinique

Evolution clinique de l’infection à HBV chez l’adulte

HBV

80% Infection 20% Hépatite symptomatique


asymptomatique

3-5% hépatite chronique

1-3% cancer primitif du foie

3.1. Primo-infection

Incubation : 1-8 mois, moyenne 3-6 mois


Clinique : infection asymptomatique : 80%
Hépatite cytolytique de 20% (ictère cutanéo-muqueux, fièvre, asthénie, hépatomégalie
Biologie : ALAT ASAT

Exceptionnellement : insuffisance hépatocellulaire (trouble de biosynthèse des facteurs de la


coagulation), encéphalopathie hépatique grave entraînant coma (forme fulminante) et décès l’absence
de transplantation

La guérison spontanée dans 90-95% des cas.

3.2. Infection chronique

3,5% chez l’adulte, 70-90% chez l’enfant surtout le nouveau-né

4. Diagnostic Virologique

 Pas de culture de virus (virus non cultivable)


Diagnostic= détection des marqueurs spécifiques d’infection dans le sérum
 Marqueurs directs (appréciation de la réplication virale)
- antigènes viraux = protéines virales (Ag HBs, AgHbe) par la sérologie
- génome de virus par PCR qualitative ou quantitative (charge virale).
 Marqueurs indirects
-ce sont des anticorps dirigés contre les protéines du VHB (Ac anti-HBs, anti-HBe, ac anti-HBc)
 Ag HBe (technique radio immunologique ou ELISA)

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 Quantification de l’ADN viral dans le sérum par biologie moléculaire (seuil de détection 105
copies d’ADN/ml) ou par PCR (seuil 1 à 4.102 copies d’ADN/ml) reflète la réplication virale
hépatique

Interprétation des résultats (confère tableau)

Pathologie ALAT Ag Anti- Anti- Ag Anti-


HBs HBs HBc HBe Hbe
Hépatite aiguë
début élevées POS NEG NEG POS NEG
état élevées POS NEG POS POS NEG
(IgM)
Post-ictérique Elevées ou POS NEG POS POS POS
normales (NEG) (POS) (IgM) (NEG)
guérison normales NEG POS POS NEG POS
(IgG)
Hépatite chronique
+ multiplication virale Elevées ou POS NEG POS POS NEG
normales
Sans multiplication virale Elevées ou POS NEG POS POS POS
normales
Porteur asymptomatique
contagieux normales POS NEG POS POS NEG
Non contagieux normales POS NEG POS NEG POS
Sujet vacciné normales NEG POS NEG NEG NEG

5. Traitement

Il est inutile de traiter les infections aigues car la guérison spontanée est de 90-95%.

5.1. Traitement des infections chroniques


Traitement à vie
- Interférons (IFN) :
- Vidarabine
- lamividune : utilisé également dans le traitement du VIH.
- Tenofovir
famciclovir

5.2. Traitement des infections sévères

Transplantation hépatique dans les cirrhoses décompensées et des hépatites fulminates.

5.3. Prévention

Vaccination

Le vaccin conte HBV est efficace.


Les vaccins actuels sont obtenus par recombinaison génétique ; les gènes du VHB sont introduits dans
des cellules. Ils sont alors traduits en protéines recombinantes qui sont recueillies. Les protéines
recombinantes S et pré –S2 sont produits chez la levure ou dans les cellules eucaryotes CHO (cellule
d’ovaire d’hamster chinois)
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Différentes présentations Genhevac B Pasteur, Engerix B, HB-vax
Calendrier de vaccination : 4 vaccinations en 0-1-2-12 ou 3 vaccinations en 0-1-6.
Avant de faire des rappels il faut doser les anticorps anti-HBs sinon rappel tous les 5 ans.
Indication : professionnel de la santé, drépanocytaire ; mai actuellement la population générale.

Prévention en milieu de soin


- Sécurité transfusionnelle : dépistage systématique sur tout prélèvement de sang destiné à la
transfusion.
Utilisation de matériels à usage unique en milieu de soin

Virus de l’hépatite D (HDV)

Virus satellite du virus de l’hépatite B, sévit dans des zones endémiques du virus de l’hépatite B.
L’infection ne se développe que chez des patients infectés par HBV.
 Caractères du virus
- virus à ARN monocatenaire à polarité négative
- la capside virale est mal définie
- l’enveloppe dérive des enveloppes vides du HBV.
 Voies de transmission : les mêmes que les voies de transmission du HBV. Il peut s’agir d’une double
infection HBV-HVD ou d’une surinfection chez un patient infecté déjà par HBV.
 Il est difficile d’attribuer les manifestations cliniques à l’un ou l’autre des 2 virus car les tableaux
cliniques sont les mêmes.
 Traitement
Interféron gamma
Prévention : celle de HBV.

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VIRUS HEPATITE C (HCV)

Le virus de l’hépatite C (HVC) a été découvert en. En dehors de la voie de transmission parentale, le
mode de transmission est inconnu ou prête à confusion (Controverse).

1. Caratères du virus

1.1. Classification
Famille des FLAVIVIRIDAE, 3 genres dont 2 sont pathogènes à l’homme : Flavivirus, et Hepacivirus
avec une seule espèce : HCV.

1.2. Structure
 Génome viral : ARN monocaténaire, linéaire à polarité positive, non segmenté
 Capside : icosaédrique
 Enveloppe : donne la taille globale du virus ≈ 55 – 56 nm de diamètre. Elle est de nature lipidique
et porte 2 glycoprotéines E1 = gp 35 et E2 = gp 70
 Poids moléculaire du virus = 4.106 Daltons

1.2. Organisation génomique et cycle réplicatif

Le génome viral contient 2 gènes qui sont de grand cadre de lecture ouvert (open reading forme ou ORF)
- un gène codant les protéines de structure ; sa traduction dans les cellules infectées entraîne la
synthèse d’une protéine qui va être clivée en 3 protéines par des protéases cellulaires et virale
(Protéines C ou P21, E1= gp 31, E2 = gp 70)

- un gène codant une polyprotéine qui va être clivée en 6 protéines non structurales (NS2, NS3,
NS4A, NS4B, NS5A, NS5B) par une protéase virale. Cette protéase virale est l’une des cibles
des nouveaux antiviraux contre le HCV

TRADUCTION

CLIVAGE

Protéine C E1 E2 NS2, NS3 NS4A NS4B NS5A NS5B


ou P21 Gp 31 Gp 70
Protéase
hélicase
ARN
Cofacteur Fonction Polymérase
Pour la Inconnue
protéase
-

2. Epidémiologie
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HCV est ubiquitaire, présent sur tous les continents. En fonction de la prévalence, on distingue 3 zones :
- Zone de basse prévalence : 0,5% de prévalence retrouvée chez les donneurs (pays scandinaves, Suisse,
Canada, Australie)
- Zone de prévalence intermédiaire : 1% (Europe de l’ouest E-U)
- Reste du monde : prévalence serait de l’ordre de 2% - 6% voir plus. (Europe de l’Est, Asie, Afrique,
Amérique du sud)

Voie de transmission
 Transmission sanguine :
- Transfusion sanguine
- Toxicomanie intraveineuse
- AES

 Transmission sexuelle possible mais incidence faible

 Transmission mère - enfant : risque de transmission du HCV de la mère à l’enfant


- 3% si mère HIV-
- 20% si mère HIV+ réplication plus importante
Il s’agit d’une transmission au cours de l’accouchement ou dans la période post-natale.

3. Pouvoir pathogène

3.1 : Infection aiguë

Survient après 4-12 semaines d’incubation


Elle est :
- asymptomatique : 90% des cas
- Hépatite aiguë : 10% des cas : ictère, Hépatomégalie, asthénie, fièvre et taux élevé des
transaminases (ALAT : alanine amino transférase ; ASAT : asparagine amino transférase).
- Hépatite fulminante = exceptionnelle.

3.2. Infection chronique

L’évolution de l’hépatite aiguë :


- 20-35%  guérison
- 65-80%  Hépatite chronique

Clinique : asthénie, ictère ALAT et ASAT élevées.

Complication de l’hépatite chronique


L’hépatite chronique du HCV peut se compliquer dans 20% des cas de cirrhose après 10 ans d’évolution.
La cirrhose peut se compliquer d’un carcinome hépato-cellulaire (CPF = cancer primitif du foie) dans 5
% des cas.
Le rôle carcinogène direct du HCV n’est pas établi car, contrairement au HBV, il s’agit d’un virus à
ARN et son génome n’est pas intégré dans celui de l’hôte et interagir avec celui-ci.

4. Diagnostic au laboratoire

Cours virologie 2015


20
41.1. Tests de dépistage
C’est la détection dans le sang/sérum des anticorps anti-HCV dirigés contre les protéines du virus par la
sérologie. Ce sont des tests ELISA. Les tests actuellement utilisés sont de 3ème génération associant les
protéines :
- protéine C
- gp 31
- gp 70 parfois
- NS3, NS4, NS5

4.1.2. Test de validation = confirmation = Western blot


Les antigènes sont des protéines immobilisées sur des boulettes de nitrocellulose. Les autres étapes sont
identiques à celle des tests ELISA classiques.

4.2. Diagnostic direct

Indication et avantages :
- Infection aiguë (absence d’acide, fenêtre sérologique)
- Un malade guéri peut avoir des anticorps. Pour savoir si l’infection. Pour savoir si les malades
porteurs des anticorps sont réellement guéris.
- Evaluer l’efficacité thérapeutique

4.2.1. Dépistage des antigènes de capside du HCV.

4.2.2. Détection qualitative de l’ARN du HCV


-PCR (RT-PCR)
- TMA (transcription-mediated amplification) ou le NASBA (nucleic acid sequence-based
amplification) qui permet de fabriquer de l’ARN simple brin antisens.

4-2-3. Quantification de l’ARN viral = mesure de la charge virale


Reflète le niveau de réplication dans le foie ; c’est la PCR quantitative

5. Traitement

5.1. Traitement de l’hépatite C aiguë

Ce traitement est justifié car 60-80% des hépatites aiguës évoluent vers une hépatite chronique.
L’interféron  est la molécule utilisée. Elle permet de réduire de façon significative le nombre d’hépatite
chronique.

5.2. Hépatite chronique C

1er schéma : interféron ; efficacité : normalisation des transaminases chez 60% mais rechute possible.
Interferon n’est plus utilisé
- nouvelles molécules
- Inhibiteur de la protéase NS5/4A
1ère génération : Telaprevir (Janssen), Boceprevir (Merck)
2ème génération : simeprevir (Janssen), Paritaprevir/r (Abbvie), Asunaprevir (BMS, Japan)
3ème génération : Grazoprevir (Merck) ACH-2684 (Achillion)

- inhibiteur de la polymérase
- Inhibiteur nucléosidique Sofosbuvir (Gilead), MK-3682 , ACH-3422, AL-335 (Janssen)
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21

-Inhibiteur non nucléosidique : Beclabuvir, GS-9669 (Gilead)

- Inhibiteur de la protéine NS5 : Daclatasvir (BMS) Ledipasvir (Gilead), Elbasvir (Merck) ACH-3102
(Achillion, GS-5816 (Gilead)

3. Traitement des formes graves

En cas de cirrhose ou de CPF peut justifier une transplantation. Malheureusement, après la greffe la
réinfection du greffon par HCV est quasi constante ; elle se traduit habituellement par une hépatite aiguë
qui évolue le plus souvent vers une hépatite chronique.

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HERPESVIRIDAE

Famille constituée de nombreuses espèces infectant l’homme et les animaux ; 8 espèces sont pathogènes
pour l’homme. Elles sont ubiquitaires et responsables d’infection très fréquentes (50 à 90% de la
population adulte est infectée par certains de ces virus).

L’évolution clinique des infections dues aux Herpesviridae est caractérisée par :
- la latence : le virus persiste à vie dans l’organisme (ganglions sensitifs) après l’infection
primaire. Au cours de cette phase il n’y a aucune manifestation clinique (pas de réplication virale)
- La réactivation. Sous l’influence de certains facteurs, le virus se réplique de nouveau avec
production de nouveaux virions. Ces réactivations sont le plus souvent asymptomatiques chez le
sujet immunocompétent. Cependant elles sont graves chez le sujet immunodéprimé (HIV+++,
greffes, aplasie médullaire etc.).
Les herpesvirus sont une cause majeure d’infections opportunistes gravissimes et mortelle au stade
avancé du SIDA.

1. Classification des herpesvirus humains

Basée sur le tropisme cellulaire, siège de latence, la structure du génome et le séquence nucléotidique

Alphaherpesvirinae
Herpes simplex virus types 1 et 2 (HSV-1 et HSV-2)
Virus de la varicelle et du zona (VZV)
Bêtaherpesvirinae
Cytomégalovirus (CMV)
HHV-6, HHV-7 (herpes virus humains 6 et 7
Gammaherpesvirinae
Virus d’Epstein-Barr (EBV)
HHV-8

2. Caractères généraux

2.1 Structure

- Génome viral : virus à ADN bicaténaire linéaire de grande taille (120 à 240 KB) comportant des zones
d’homologie communes pour les virus humains et pour certains virus animaux.

- Capside : icosaèdre de 100 nm de diamètre constitué de 162 capsomères.

- Tégument : couche protéique amorphe située entre la capside et l’enveloppe virale. Bien visible en
microscopie électronique, il joue un rôle important dans le déclenchement du cycle de multiplication
virale.

- L’enveloppe virale : bicouche lipidique. Elle est hérissée des spicules de nature glycoprotéique.

2.2. Multiplication virale

- Fixation du virus au récepteur cellulaire par les glycoprotéines.


- Pénétration de la nucléocapside dans le cytoplasme cellulaire après fusion entre les deux membranes
- Intégration du génome viral dans le noyau cellulaire
- Transcription du génome viral par l’ARN polymérase cellulaire en 3 phases :
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23

 ARNm très précoces codant les enzymes virales qui vont prendre le relais de l’ARN polymérase
virale cellulaire et continuer le cycle de multiplication,
 ARNm précoces codant les enzymes et les protéines de régulation,
 ARNm tardifs codants les protéines de l’enveloppe, de la capside et du tégument

- Après assemblage, les virions ainsi formés vont être libérés par bourgeonnement en arrachant leur
enveloppe aux membranes nucléaire ou cytoplasmique.

2.3 Propriétés physicho-chimiques

A cause de la nature lipidique de l’enveloppe virale, les Herpesviridae sont des virus fragiles qui se
transmettent par des contacts étroits. Ils ne survivent pas dans le milieu extérieur et sont sensibles aux
détergents, aux antiseptiques (alcool, eau de javel etc..), aux rayons ultraviolets et à la température.

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Herpes simplex virus (HSV)

Il existe deux espèces ou sérotypes : HSV-1 responsable d’infection oro-pharyngée


HSV-2 responsable infection génitale (IST)
Intérêt

- médical : virus cosmopolite, infection bénigne chez l’immunocompétent mais grave chez le nouveau-
né et l’immunodéprimé (rétinite, encéphalite).
- Thérapeutique : efficacité de l’acyclovir

1. Caractères des HSV

1.1. Génome viral : ADN bicaténaire linéaire de 152 KB formé de 2 fragments, un fragment court et un
fragment long. Ces fragments sont encadrés par des séquences répétées.
Il code 75-80 protéines. Il y a 50% d’homologie entre les génomes de HSV-1 et HSV-2

1.2. Capside icosaédrique (constituée de 6 protéines) et le tégument

1.3. Glycoprotéines d’enveloppe au nombre de 11. Certaines sont communes aux 2 virus, d’autres sont
spécifiques d’espèce

2. Multiplication virale

Cellules sensibles et permissives :


- in vitro : Cellules diploïdes humaines, cellules de rein de singe, cellules du liquide amniotiques
- in vivo : cellules épithéliales

Après intégration du génome viral, 3 contingents d’ARNm sont transcrits :


 ARNm très précoces traduits en protéines de régulation qui font activées l’expression des gènes
précoces pour leur transcription.
 ARNm précoces traduits en protéines précoces qui sont des enzymes dont :
- ADN polymérase (réplication de l’ADN viral)
- Thymidine Kinase
 ARNm tardifs traduits en protéines de structure (capside, téguments et glycoprotéines).

Les autres étapes de la multiplication sont identiques pour la famille des HERPESVIRIDAE

3. Epidémiologie

Homme, seul réservoir des HSV.


Virus fragile ; transmission se fait par contact direct/étroit entre sujet infecté et sujet sain par les
particules virales présentes dans les lésions cutanées ou muqueuses.

HSV-1 infecte la muqueuse oro-pharingée ou oculaire. La primo-infection survient dans l’enfance avant
15 ans au cours du maternage.

HSV-2 infecte la muqueuse génitale. Les primo-infections survient ou cours des rapports sexuels. Il se
transmet aussi par voie congénitale au moment de l’accouchement (traversée de la filière vaginale) au
nouveau-né si la mère présente une infection herpétique génitale évolutive.

4. Pouvoir pathogène
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25

4.1. Physiopathologie

Les infections aux HSV évoluent en 3 phases

- Primo-infection : multiplication virale avec ou sans manifestation clinique. Quelques particules virales
vont à partir du site de multiplication (cutanée ou muqueuse) atteindre les terminaisons nerveuses
sensitives puis migrer jusqu’au corps du neurone situé dans un ganglion sensitif : ganglions trigéminés
pour HSV-1 ou ganglions sacrés pour HSV-2

- Phase de latence : le gnome viral va persister dans les ganglions sensitifs sans se multiplier, ce qui
permet au virus d’échapper au traitement antiviral et à la réponse immunitaire de l’hôte.

- Phases de réactivation caractérisée par de nouvelles multiplications du virus ; le sujet redevient


contagieux. Le nombre des épisodes de réactivation varie en fonction des sujets. L’intensité clinique est
moindre par rapport à la primo-infection chez le sujet immunocompétent. Les facteurs favorisants la
réactivation sont : fièvre, maladies infectieuses, stress, facteurs hormonaux, rayons UV,
immunodépression +++

4.2. Manifestation clinique

HSV-1 est responsable des infections au dessus de la ceinture (orale, oculaire, et cérébrale)
HSV-2 est responsable des infections en dessous de la ceinture (génitale, nouveau-né))

4.2.1 Infection à HSV-1


 Primo-infection
Incubation 2-12 jours
Clinique : asymptomatique ou manifestations oro-pharyngée : gingivo-stomatite (enfant, pharyngite
(adulte), lésions cutanées vésiculaires et ulcérées. Signes associées : fièvre, adénopathies (ADP)
cervicales. Durées des signes = 2 semaines
 Récurrences
Prodromes : sensation de brûlure ou de prurit
Clinique : vésicules apparaissant à la bordure de la lèvre et persistent en 2jrs. Guérison spontanée.

4.2.2 Infection à HSV-2


 Primo-infection
Asymptomatique dans les 2/3 des cas et infection aigüe dans le 1/3 des cas.
Clinique : les lésions siègent sur les organes génitaux externes. Ce sont des lésions cutanées (vésicules,
pustules et ulcérations associées parfois à des douleurs, fièvre, dysurie, ADP inguinales. Complication
possibles : méningite lymphocytaire, méningo-radiculite.
 Récurrences
Manifestations plus brèves (7 jrs) et plus discrètes (irritation, vésicules génitales).

4.2.3 Infection oculaires

Espèce en cause : HSV-1+++


 Primo-infection = Kérato-conjonctivite
 Récurrence, très fréquente touchant les deux yeux. Peuvent entraîner une cécité
HSV-2 = cause majeure de cécité cornéennes dans les pays développés.

4.2.4 Encéphalite herpétique


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26
Espèce en cause HSV-1. Infection rare mais très grave. Le plus souvent il s’agit d’une réactivation que
d’une primo-infection
Clinique : céphalées, fièvre, confusion, hallucination, aphasie, déficit et crise comitiales focalisées.
LCR = hyperlymphocytose, protéinorachie légèrement augmentée.
Evolution le plus souvent mortelle.

4.2.5. Infection néonatale


Contamination au moment de l’accouchement par voie basse. Risque de contamination élevée si primo-
infection par rapport à la récurrence. Chez le nouveau-né, dissémination de l’infection avec atteinte du
foie (hépatite cytolytique fulminate), surrénales, cerveau, des poumons, peau et muqueuse.
Espèce en cause HSV-2 ++++, HSV-1+. Mortalité 60% si atteinte disséminée.

4.2.6. Infection herpétique chez l’immunodéprimé


La gravité des infections herpétiques est liée à la récurrence et à l’extension des lésions avec risque de
complication nécrotico-hémorragique. Parfois il s’agit d’atteinte viscérale sévère : œsophagite, hépatite,
pneumonie etc. Infection fréquente chez les patients infectés par le VIH avec un taux de
LTCD4<200cellules/ml

5. Diagnostic virologique

5.1. Diagnostic direct

5.1.1. Isolement du virus par culture


- méthode de référence
- prélèvement : vésicules cutanées (aspiration du liquide), gorge, nasopharynx, conjonctives, muqueuse
génitale, LCR (nouveau-né), liquide broncho-alvéolaire
- Cellules permissive : cellule VERO, cellules diploïde humaine,
- ECP : ballonisation des cellules en foyers puis détachement du support.
-Identification : par typage à l’aide d’anticorps monoclonaux spécifique.

5.1.2. Microscopie électronique


- Même prélèvement que précédemment
- Identification des particules de la famille des Herpesviridae
Inconvénient : ne permet pas de faire le diagnostic d’espèce

5.1.3. Techniques immunologiques


Permettent la détection des antigènes viraux dans les cellules infectées ou les liquides vésiculaires.
Moins sensible que la culture.

5.1.4. Biologie moléculaire (PCR)

PCR sur, le LCR +++, méthode de choix.

5.2. Diagnostic indirect


Recherche des anticorps (IgG et IgM) par technique ELISA.
Le diagnostic indirect n’a d’intérêt qu’en cas de primo-infection. Le résultat est non interprétable en
dehors de la primo-infection.

5.3. Indication
 Primo-infection = isolement par culture, sérologie (IgM, IgG sur 2 sérum)
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 Encéphalite herpétique = PCR sur LCR, sérologie comparative sérum et LCR.
 Rétinite herpétique = PCR sur prélèvement d’humeur ou du vitré
 Infection néonatale = Isolement par culture, PCR sur sérum ou LCR

6. Traitement

6.1. Curatif
Utilise des analogues des nucléosides dont les effets sont liés au mode d’action de 2 enzymes :
- La thymidine kinase (TK)
- L’ADN polymérase
L’acyclovir (dérivé acyclique de la guanosine)

Mode d’action : à l’intérieur des cellules infectées,


- Phosphorylation de l’acyclovir par la TK
- Intégration de l’acyclovir après phosphorylation dans la chaîne d’ADN viral en cours de synthèse
- Blocage de l’élongation de la chaine en cours de synthèse
De plus la molécule phosphorylée inhibe la polymérase virale

Valaciclovir : dérivé de l’acyclovir, a une meilleure biodisponibilité par voie orale.

Foscarnet : analogue de pyro-phosphate ; inhibe la polymérase virale. Mais grande toxicité hépatite

6.2. Prévention

Pas de vaccin

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28
Virus de la varicelle et du zona (VZV)

OBJECTIFS

A la fin de ce cours, l’étudiant qui l’aura suivi, doit être capable de :

- Décrire les trois phases de multiplication du virus VZV


- Décrire le diagnostic indirect du VZV et ses indications chez un patient

Le virus de la varicelle et du zona est responsable de la varicelle (primo-infection) au cours de l’enfance


et du zona autrefois chez les personnes âgées (réactivation).

1. Généralités

Virus strictement humain ; Virus neuro-dermotrope


Famille : Herpesviridae, genre : alphaherpesvirinae ; Herpesvirus humain 3.
2 manifestations : varicelle, primo-infection, infection généralisée chez l’enfant
Zona, réactivation du virus latent, infection localisée autrefois chez les
personnes âgées (réactivation). Actuellement le zona est l’une des manifestations cliniques précoces
chez les sujets jeunes immunodéprimés due au VIH/SIDA. Sa survenue doit motiver le dépistage de
l’infection à VIH pour une prise en charge du patient.
Toujours chez l’immunodéprimé, la réactivation (zona) peut se manifester sous forme de varicelle.

2. Aspects virologiques

Morphologie : structure identique aux autres Herpesviridae.


Génome : ADN génomique formé de 12000 paires de bases comportant une séquence unique longue
(UL) et une séquence unique courte (US) encadrées par des séquences répétées IR (internal repeat) et TR
(terminale repeat). Des homologies de séquences (séquences communes) existent avec d’autres
Herpesvirus

Conditions physico-chimiques : virus extrêmement fragile, rapidement inactivé à la température


ambiante.
Multiplication virale : cellules permissives sont cellules embryonnaires de poumon humain (MRC5),
cellules de mélanome humain et cellules de rein de singe.
L’ECP en quelques jours = foyers de cellules réfringentes, arrondies avec lyse progressive et inclusion
éosinophile intranucléaire caractéristique des Herpesviridae.

3. Epidémiologie

Maladie quais-obligatoire de l’enfance (plus de 90% des adultes ont des anticorps contre le VZV).
Transmissions = 2 voies : voie aérienne par l’intermédiaire des gouttelettes
Par l’intermédiaire des lésions cutanées très riches en virus.
Durée de la période de contagiosité : quelques jours avant les éruptions jusqu’à cicatrisation complète
des lésions. Varicelle = maladie très contagieuse : un sujet malade contamine 90% des sujets contacts
 évolution en petite épidémie scolaire ou familiale.
Varicelle = maladie de l’enfant : 75% avant 10 ans, 90% avant 15 ans
Le Zona n’est pas contagieux mais à partir des lésions, il peut y avoir transmission de la varicelle à un
sujet réceptif.

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4. Physiopathologie (voir les schémas A, B, C)

Varicelle
Multiplication initiale du virus dans les cellules de l’oropharynx
puis atteinte des cellules du système réticulo-endothélial
passage dans le sang (virémie) : dissémination du virus et atteintes des cellules épithéliales de l’épiderme
(apparition des éruptions)
Atteinte des ganglions sensitifs par voie nerveuse et ou hématogène avec installation d’une infection
latente qui va persister durant toute la vie de la personne infectée.

Zona
Au cours des réactivations dues à l’immunodépression liée à l’âge ou aux infections, le virus est
transporté par le nerf sensitif jusqu’à l’épiderme pour donne r une infection localisée : zona.

Macules rosées (quelques heures)

Vésicules

Croûtes (4-6 jours)

Cicatrice éventuelle

Evolution des lésions de la varicelle

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5. Clinique

5.1. Varicelle
5.1.1 Forme commune
Incubation : 2 semaines en moyenne (10-20 jrs)
Début : signe inconstant, fièvre et rash cutané
éphémère ; durée 1-2jours
Phase d’Etat :
- éruption avec une évolution caractéristique ;
elle débute au tronc et s’étend à tout le corps y
compris le cuir chevelu. Parfois atteint des
muqueuses buccales et génitales.
Durée de l’éruption = en moyenne 10 jrs avec
des poussées successives distantes de 2-4jrs. La
coexistence d’éléments d’âges différents sur un
même territoire est caractéristique de la
varicelle.
- prurit important
- fièvre modérée
Evolution bénigne
Complications habituelles chez l’enfant
immunocompétents : surinfections bactériennes
et ataxie cérébelleuse de bon pronostic

5.1.2. Formes compliquées


- enfants immunodéprimés (leucémies, HIV, corticothérapie)  éruption maligne
persistante parfois hémorragique, atteintes viscérales : pneumonie, encéphalite, hépatites
- Adulte : la varicelle chez l’adulte présente un caractère de gravité accentué pouvant se
compliquer d’une pneumopathie.
- Femme enceinte : forme sévère élevée, pneumopathie, mortalité de 10% si non traitée par
des antiviraux. Embryofoetopathie au cours des 20 premières semaines : lésions cicatricielle,
atteinte oculaire, hypotonie neuromusculaire, microcéphalie, retard mental. Si varicelle dans
les 10 jrs de la grossesse  risque majeur de varicelle maligne chez le nouveau-né.

5.2. Zona
Début : fièvre, adénopathie satellite et névralgie
Phase d’état : éruption ayant une topographie particulière : radiculaire et unilatérale
Siège le plus souvent intercostale ; autre localisation rare (céphalique, ophtalmique = zona
sévère). Nature de l’éruption comme varicelle.
Complications Les algies post-zostériennes fréquentes chez les personnes âgées
Complications chez les personnes infectées par le VIH : formes disséminées, atteintes
viscérales, formes récidivantes.
Chez la femme enceinte  aucune conséquence pour le fœtus

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6. Diagnostic

Dans les formes cliniques classiques le diagnostic de la varicelle et du zona sont avant clinique.
Le laboratoire joue un rôle important dans les formes graves et atypiques.
6.1. Diagnostic direct

● Prélèvement : Liquide de vésicule, grattage des lésions


● Isolement par culture sur MRC5 : recherche de l’ECP entre 2-7 jrs (cellules ballonisées) et détection
d’antigènes intracellulaires par immunofluorecence (IF).
● Détection d’antigènes intracellulaires par IF ou par ELISA sur les cellules obtenues par grattage.
● PCR (ADN viral).

6.2. Diagnostic indirect


Technique immuno enzymatique
Prélever 2 sérums à 8 jours d’intervalle à la recherche des IGM.
Indication : primo-infection varicelleuse, résurgences zonateuses, infections congénitales chez le
nouveau-né.

7. Traitement

7.1. Traitement symptomatique

- Lavages, 1 à 2 douches/jour (douches fraîches diminue les prurits).


- Couper ongles des enfants pour éviter pour éviter les lésions de grattage.
- Désinfecter (chlorhexidine) les lésions.
- Paracétamol pour diminuer (pas d’aspirine).

7.2. Traitements antiviraux

Utilise des analogues des nucléosides dont les effets sont liés au mode d’action de 2 enzymes :
La thymidine kinase (TK) et l’ADN polymérase
Acyclovir ZoviraxR(dérivé acyclique de la guanosine)
Mode d’action : à l’intérieur des cellules infectées, l’acyclovir phosphorylé par la thymidine kinase
virale, va être intégré dans la chaîne d’ADN en cours de synthèse à la place de la guanosine (inhibiteur
compétitif). Cette intégration est suivie du blocage de l’élongation de la chaîne en cours de synthèse
(arrêt de la multiplication virale).
De plus la molécule phosphorylée inhibe la polymérase virale.
Posologie : IV, 10 mg/kg/8 h pendant 7-10 j
Indications : immunodéprimé, formes graves de varicelle et zona.
Valaciclovir (ZelitrexR) (VO 1 g/8 h pendant 7 jours): dérivé de l’acyclovir, a une meilleure
biodisponibilité par voie orale. Indication : zona chez immunocompétent de plus 50 ans

7.3. Prévention

Gamma globulines spécifiques (immunodéprimés, adulte, grossesse) si contact avec un sujet atteint de
varicelle.
Vaccin vivant atténué : souche Oka
Indications :
- enfants immunodéprimés
- USA et Canada recommandée chez enfants depuis 1995
- prévention du zona du sujet âgé

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Références bibliographiques :
1. Saint-Leger E, Caumes E, Breton G, Douard D, Saiag P, Huraux JM, Bricaire F, Agut H, Fillet
AM. Clinical and virological characterization of acyclovir-resistant varicella-zoster viruses
isolated from 11 patients with AIDS. Clin Infect Dis 2001;33/2061-7.
2. VZV research Foundation: www.vzvfoundation.org consulté le 10 janvier 2013.
3. Fillet AM, Sadzot-Delvaux C, Rentier B. Virus Varicelle Zona. In : Huraux JM, Nicolas JC, Agut
H, Peigue-Lafeuille H. Traité de virologie médicale. Paris : Estem 2003 : 179 – 193.

Exercice :
1. Peut-on affirmer que le VZV est un virus dermotrope et neurotrope ? Expliquez
2. Comment se déroule l’infection latente due au VZV ?
3. En quoi la détection des anticorps IgG anti-VZV est-elle utile ?
4. Que proposeriez-vous à une femme enceinte séronégative au VZV mais exposée à ce virus.
5. Argumenter le pronostic de la varicelle et du zona chez une femme enceinte ?

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CYTOMEGALOVIRUS (CMV)

1. Généralités (intérêt)
Le cytomégalovirus est un Herpesviridae très ubiquitaire, responsable d’infections souvent
asymptomatiques, mais aussi d’infections graves voire mortelles. Sa réplication comporte, comme pour
les autres Herpesviridae, trois phases : « très précoce » avec synthèse de protéines activatrices ; « précoce
» avec synthèse de protéines enzymatiques dont une ADN polymérase virale ; et « tardive » avec
synthèse des composants protéiques de la capside et des glycoprotéines d’enveloppes. La réplication de
l’ADN viral sépare les phases précoces et tardives. Après la primo-infection s’installe une infection
latente dans de nombreux organes. Des infections secondaires par réactivation du virus endogène ou
réinfection exogène par une nouvelle souche peuvent survenir.
Comme tout virus à enveloppe, le CMV est fragile mais il peut persister quelques temps sur des objets
inertes (jouets des enfants en crèche, couches). Le CMV est peu pathogène chez l’immunocompétent. Il
est responsable de manifestations cliniques sévère chez le sujet immunodéprimé et chez le fœtus ou le
nouveau-né.

2. Aspects virologiques
2.1. Classification
Le cytomégalovirus humain (HCMV ou simplement CMV) appartient à la famille des Herpesviridae, à
la sous-famille des Betaherpesvirinae. C’est le seul type du genre Cytomégalovirus avec une taille de
150 – 200 nm et une morphologie identique à celle des autres membres de la famille des Herpesviridae.

2.2. Structure

- Génome ADN double brin linéaire.


C’est l’un des plus longs et des plus complexes parmi les Herpesviridae connus à ce jour.
Capside : icosaédrique avec un diamètre de 100 nm et est formée de 162 capsomères.
- Tégument situé entre capside et enveloppe
- Enveloppe : issue des membranes internes cytoplasmiques

2.3. Multiplication du virus


L’homme est le seul réservoir connu du CMV humain, et aucun animal de laboratoire n’est sensible à
ce virus.

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Divers types de cellules sont permissifs, mais seuls les fibroblastes humains permettent une production
de virions à titre élevé et sont donc les cellules de choix pour l’étude de la multiplication virale et le
diagnostic.
La réplication du virus dans la cellule se traduit par l’apparition d’un effet cytopathique (ECP)
caractéristique :
- foyers de cellules augmentées de volume et réfringents,
- inclusion intranucléaire
- inclusion intracytoplasmique éosinophile qui refoule le noyau devient réniforme (prend la forme
d’un rein)

3. Epidémiologie
Le réservoir du virus est strictement humain. C’est une infection fréquente dans les Pays en Voie de
Développement (Afrique, Asie), 90-100% de la population ont des anticorps anti-CMV.
Pour la transmission, le virus est présent dans les secrétions respiratoires, salive, sperme, sécrétions
vaginales et le lait maternel. La transmission se fait
- par des relations sexuelles,
- par voie transplacentaire ou par le lait maternel chez les enfants
- par transfusion sanguines ou transplantations d’organes de sujets séropositifs CMV

4. Physiopathologie
L’acquisition du virus par voie respiratoire, sexuelle, sanguine ou materno-fœtale est suivie d’une phase
de dissémination sanguine transitoire qui permet au virus d’atteindre des organes cibles.
La diffusion du virus se fait cellule par cellule. Les épithéliums forment l’interface entre l’organisme et
son environnement, et interviennent dans la pénétration et l’excrétion du virus sous formes de particules
libres ou de cellules infectées. Les fibroblastes sont une cible essentielle de l’infection dans de nombreux
organes comme le placenta, le poumon ou l’intestin.
Les cellules endothéliales infectées, capables de répliquer abondamment le virus, constituent l’interface
entre les différents organes et la circulation sanguine.
Après la primo-infection, le virus persiste à l’état latent dans l’organisme. La latence s’établit notamment
dans les cellules endothéliales, dans les progéniteurs médullaires et dans les monocytes circulants. Le
virus est également présent à l’état latent dans de nombreux tissus au niveau des cellules épithéliales,
des fibroblastes, des cellules du muscle lisse.
L’immunité à médiation cellulaire joue un rôle essentiel dans le contrôle de l’infection. L’immunité non
spécifique associant l’activité antivirale des interférons alpha et béta, et l’activité cytotoxique des
cellules NK constituent une première barrière à l’infection virale.

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5. Clinique
La gravité de l’infection dépend du statut immunitaire du sujet. Chez le sujet immunocompétent,
l’infection est bénigne, mais en cas de déficit de l’immunité cellulaire, les manifestations cliniques
peuvent mettre en jeu le pronostic fonctionnel ou vital.
5.1. Infection du nouveau-né
Le CMV est le responsable de deux tableaux cliniques chez le nouveau-né.
5.1.1. Maladie des inclusions cytomégaliques (MIC) du nouveau-Né.
Observée en cas de primo-infection chez une femme enceinte. Dans ces conditions, l’enfant est infecté
in utero, alors qu’il n’y a pas d’anticorps maternels préexistants pour le protéger, d’où une infection
grave de l’embryon. La primo-infection maternelle est presque toujours inapparente, donc imprévisible.
Les symptômes observés sont graves et dépendent de l’âge de la grossesse :
 signes d’infection générale : hépatosplénomégalie, ictère, thrombopénie, pneumonie chez un
enfant de petit poids (< 2,5 kg, retard de croissance).
 signes d’atteinte céphalique : microcéphalie, calcifications intracérébrales périventriculaires,
choriorétinite.
Il en résulte une mortalité élevée ou de lourdes séquelles psychomotrices et sensorielles (surdité, cécité,
retard psychomoteur)

5.1.2. Infection bénigne du nouveau-né


La contamination du nouveau-né est due à une réinfection de la mère au cours de la grossesse liée à
l’immunodépression physiologique due à la grossesse. Les manifestations cliniques sont souvent rares
ou quand elles existent sont bénignes ; quelques cas de quotient intellectuel bas ont été rapportés

5.2. Infection de l’adulte immunocompétent


Infection généralement asymptomatique,
On peut observer rarement
- fièvre et/ou d’asthénie prolongée,
- syndrome mononucléosique
- leucopénie, hépatite aiguë (ni A, ni B, ni C),
- pneumonie ou encéphalite.

5.3. Infection chez l’immunodéprimé


Le CMV, virus responsable d’infection opportuniste chez les personnes immunodéprimées (greffe
d’organe, HIV/SIDA) quelque soit la modalité de l’infection : primo-infection exogène ou réinfection
endogène

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Chez les sujets plus profondément immunodéprimés (cas des greffes de moelle et du SIDA), les
manifestations cliniques sont graves et engagent le pronostic vital : encéphalite, choriorétinite avec au
fond d’oeil infiltrats cotonneux périvasculaires à l’origine de cécité (SIDA), ulcérations digestives
(bouche, oesophage, colon, anus), glomérulopathie, pneumonie, pancytopénie par infection médullaire.

6. Diagnostic

6.1. Diagnostic direct


6.1.1. Méthodes
- Culture sur fibroblastes humains : recherche en 6 semaines de l’ECP sous forme de grosses cellules
rondes en foyer. Il existe une grosse inclusion nucléaire, d’où le nom de cytomégalie. La culture peut
être couplée à la détection des antigènes viraux en 2-4 jours par immuno-cytologique,
immunofluorescence (IF) ou immuno-peroxydase (IP). On utilise pour cela un anticorps monoclonal
spécifique des antigènes très précoces.
- Antigénémie CMV : Plus rapide ; détection et quantification d’antigène viral directement sur le sang,
en immunofluorescence (IF), dans les noyaux des polynucléaires du sang circulant
- PCR :++++ La recherche de séquences génomiques virales en PCR a transformé le diagnostic des
infections du système nerveux, de l’oeil et congénitales. Rapide, très sensible et quantifiable, elle est
très utile au diagnostic d’infection active quand elle porte sur des compartiments clos comme le LCR
pour le diagnostic d’encéphalite, l’humeur aqueuse pour le diagnostic de choriorétinite, le liquide
amniotique pour le diagnostic d’infection congénitale à CMV. La PCR sur le sang, pour recherche et
quantification d’ADN viral, tend à remplacer actuellement la recherche de l’antigènémie.

6.2. Diagnostic indirect


Il est d’intérêt limité.
- Recherche d’IgG spécifiques par ELISA
Indiqué pour la sécurité transfusionnelle ou don d’organe chez le donneur et le receveur et le dépistage
des femmes séronégatives avant la grossesse
- Détection d’IgM spécifiques par ELISA est un argument en faveur d’une infection actuelle active mais
ce test n’est pas assez sûr pour qu’on le pratique à titre systématique chez les femmes enceintes. C’est
la mesure de l’avidité des IgG spécifiques qui permet d’éliminer éventuellement une infection récente
lorsque l’avidité est élevée.

7. Traitement
Il n’existe pas de vaccin actuellement contre le CMV.
On dispose de 3 médicaments antiviraux : Ganciclovir, foscarnet et cidofovir
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Indication : infections graves des sujets immunodéprimés.

8. PREVENTION
Contrôler l’immunité des femmes jeunes en âge d’être enceintes et susceptibles de soigner des
nouveau-nés atteints de maladie des inclusions cytomégaliques et écarter si possible les femmes
enceintes séronégatives des soins à de tels enfants.
En l’absence de connaissance du statut immunitaire ou en cas de séronégativité chez une femme
enceinte, ce d’autant qu’elle a déjà un premier enfant, appliquer les mesures préventives suivantes
durant les soins à ce premier enfant : se laver les mains après le changement de couche, ne pas
partager le linge de toilette ni la nourriture (ne pas sucer la tétine des biberons ou finir les petits pots).
Ces mesures sont appliquées à la mère et au père, la primo-infection de celui-ci pouvant
secondairement être transmise à la mère.

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Virus d’Epstein-Barr (EBV)

1. Généralités (intérêt)
L’EBV est un Herpesviridae découvert dans une tumeur par EPSTEIN et BARR : le lymphome malin
africain ou tumeur de Burkitt, décrit dans les années 1950 par Dénis Burkitt chez les enfants de 2 et 14
ans en Afrique. Elle touche les enfants au niveau des mâchoires. Elle sévit dans la zone intertropicale.
Elle est monstrueuse mais très radiosensible.
EPSTEIN et BARR ont montré que dans les cultures in vitro de cellules faites à partir du lymphome de
Burkitt, apparaissait, au fur et à mesure des subcultures, un Herpesviridae (virus à ADN, icosaédrique à
162 capsomères, à péplos). Les enfants porteurs de tumeur de Burkitt avaient tous dans leur sérum des
anticorps vis-à-vis de ce virus en immunofluorescence.
L’EBV est un virus ubiquitaire retrouvé chez 90% de la population mondiale.
2. Aspect virologique
2.1. Classification
L’EBV (Epstein Barr Virus) est encore appelé HHV-4 (Human herpes virus type 4).
Il appartient à la famille des Herperviridae et à la sous-famille des Gammaherpesvirinae.
L’EBV est du genre Lymphocryptovirus avec une taille de 200 nm.

2.2. Structure du virus

- Génome : ADN bicaténaire linéaire de 186 kbp. Il comprend des séquences terminales répétées de
petite taille, ainsi que des séquences répétées internes.
- C apside icosaédrique avec 125 nm de diamètre et 162 capsomères.
- Tégument
- Enveloppe est dérivée de la membrane nucléaire et du Golgi.

2.3. Multiplication

Cellules cibles = lymphoctes B


Pour la culture cellulaire, il existe deux types de lignées cellulaires : cellules lymphome de Burkitt et
lignées lymphoblastoïdes.
Cycle de réplication
L’EBV se fixe sur la membrane cellulaire par interaction entre la glycoprotéine d’enveloppe virale gp
350/220 et la molécule CD21 des lymphocytes B. Cette fixation induit la réplication lymphocytaire et
active la cellule B. le génome, linéaire, se circularise, et exprime 10 protéines de latence et deux ARN

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non codants. In vitro, le passage à la phase production virale ou cycle lytique peut survenir spontanément
dans certaines cellules, ou après activation par des agents inducteurs.
On distingue quatre types de latence (O, I, II, III), définies par le profil d’expression des gènes viraux
latents in vivo, in vitro en lignées cellulaires, ou ex vivo sur coupes tissulaires. La latence de type I
caractérise le lymphome de Burkitt. La latence de type II a été décrite ex vivo dans les biopsies de
carcinome nasopharyngé, de lymphome T et de maladie de Hodgkin. La latence de type III caractérise
les tumeurs du sujet immunodéprimé et les lignées lymphoblastoïdes. Chez le sujet séropositif pour
l’EBV, on trouve une latence de type O au niveau des lymphocytes périphériques.

3. Epidémiologie
L’EBV est un virus ubiquitaire qui infecte 95% de la population mondiale. C’est un virus fragile, et la
transmission s’effectue essentiellement par la salive (maladie du baiser) dans les conditions naturelles.
Le sujet infecté excrète le virus de façon prolongée, parfois plusieurs mois. La primo-infection survient
d’autant plus tôt que le niveau socio-économique est bas, passant alors souvent inaperçue chez le petit
enfant. A l’âge de 25 à 30 ans, la majorité des individus ont été infectés.
L’autre mode de transmission se fait par la transfusion des cellules sanguines et les greffes d’organes ou
de tissus, chez un sujet qui n’avait jamais été en contact avec le virus.

4. Physiopathologie
Au cours de la primo-infection, après contamination salivaire, le virus atteint les lymphocytes B
directement ou après avoir traversé le tissu épithélial amygdalien par transcytose. Ces lymphocytes B
prolifèrent et produisent des virus qui en infectent d’autres. A ce stade, on observe dans les lymphocytes
B une latence de type III appelée aussi programme de prolifération cellulaire. Pendant cette première
phase d’invasion virale, la réponse immunitaire se met en place et aboutit progressivement au contrôle
de la prolifération cellulaire par élimination des cellules en phase de latence de type III.
Au sein des organes lymphoïdes secondaires, peuvent se produire des proliférations de cellules B en
phase de latence de type III associée à une réplication virale. Cet état est rapidement contrôlé par la
réponse immunitaire cellulaire et se manifeste chez le sujet immunocompétent que par une excrétion
virale asymptomatique.

5. Clinique
L’infection du sujet immunocompétent très souvent asymptomatique, se traduit par une mononucléose
infectieuse, d’évolution généralement simple. Chez l’immunodéprimé, l’infection ou la réinfection a une
morbidité et mortalité très élevée.
L’EBV est associé de façon plus ou moins étroite à certaines maladies malignes.

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5.1. La Mononucléose infectieuse (MNI)
C’est une maladie bénigne de l’adulte jeune, caractérisée par l’association de 3 éléments cliniques et de
3 éléments biologiques
Signes cliniques
- Fièvre + fatigue très marquée
- L’angine se traduit par une douleur à la déglutition. C’est le plus souvent une simple angine
exsudative, mais parfois une angine à fausses membranes simulant une diphtérie ou une leucose aiguë.
C’est, dans tous les cas, une angine tenace, ce qui est inhabituel pour une angine.
- Les adénopathies, en particulier cervicales postérieures, sont quasi constantes. Une
splénomégalie est fréquente, et cette rate est fragile : exceptionnels cas de rupture spontanée.
Signes biologiques
- Signes hématologiques : à la numération formule sanguine, existe une augmentation
du nombre des éléments mononuclées, monocytes et lymphocytes, qui forment alors plus de 50 % de la
formule blanche. Surtout, en plus des lymphocytes et des monocytes normaux, on observe dans le sang
des cellules mononucléées anormales, car il s’agit de lymphocytes de grande taille et hyperbasophiles.
Ces lymphocytes anormaux font au moins 10 % des leucocytes. Le chiffre total des globules blancs n’est
que modérément augmenté, dépassant rarement 20 000/mm3. Au début, il est d’ailleurs normal. Tout
cela constitue le syndrome mononucléosique.
- Les signes biologiques de cytolyse hépatique : une augmentation du taux des enzymes d’origine
hépatique, transaminases, est observée dans presque tous les cas.
- Le troisième élément biologique est la présence passagère d’anticorps hétérophiles particuliers
dans le sérum.
 Ces anticorps hétérophiles ne sont pas les anticorps antivirus EB qui, eux, apparaissent et
persistent toute la vie. Le virus persiste également, dans les globules blancs, dans les lymphocytes
B uniquement, et cette infection latente se traduit de temps en temps par l’excrétion du virus dans
la gorge, dans la salive. C’est ainsi que le virus persiste et se répand dans la population humaine.
Complications de la MNI
Elles sont rares : encéphalite, myocardite, purpura, thrombopénie et rupture spontanée de la rate.
La plus importante est une lymphoprolifération B éventuellement mortelle chez les sujets
immunodéprimés. Cette lymphoprolifération est, dans un premier temps, polyclonale et régressive si
l’on peut corriger l’immunodépression, puis elle peut évoluer pour son propre compte sur un mode
monoclonal et malin, incontrôlable (lymphome B non hodgkinien).

5.2. Manifestations malignes associées à l’EBV


Le lymphome de Burkitt et le carcinome du nasopharynx sont souvent associés à l’EBV.

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- Le lymphome de Burkitt (LB) est une prolifération monomorphe lymphoblastique B, associée à
l’EBV. Le profil moléculaire du LB est typique car il est toujours monoclonal, associé à une translocation
impliquant d’une part le chromosome 8 (q24), d’autre part l’un des chromosomes 14, 2 ou 22.
- Le carcinome du nasopharynx (NPC) est un carcinome plus ou moins différencié, touchant les adultes
de 20 à 50 ans, deux fois plus souvent l’homme que la femme. Il est associé à l’EBV dans 100% des
cas. Les adénopathies cervicales sont révélatrices dans la moitié des cas, signe d’une diffusion
métastatique précoce. Les autres signes cliniques sont otologiques (insuffisance tubaire ou otite séreuse),
rhinologiques (obstruction nasale, rhinorrée purulente, épistaxis), neurologiques. L’évolution se fait vers
des métastases loco-régionales précoces en particulier ganglionnaires, puis à distance (os, foie,
poumons).

5.3. Affections associées à l’EBV chez les personnes infectées par le VIH
Au cours de l’infection par le VIH, sont fréquentes : la leucoplasie chevelue, les lymphomes non
hodgkiniens (LNH), la maladie de Hodgkin et des tumeurs.

6. Diagnostic
6.1. Diagnostic direct :
L’isolement du virus dans la gorge ou dans les globules blancs est impraticable en virologie courante
car ce virus ne se multiplie in vitro que dans les lymphocytes, lymphocytes B, et sans donner d’effet
cytopathique.
L’isolement du virus se fait par un test de transformation de lymphocytes de sang de cordon ombilical
en cellules lymphoblastoïdes par inoculation de lymphocytes ou de salive du patient. Les lymphocytes
de sang de cordon (prélevé à la naissance) sont incapables de se maintenir, de se multiplier en culture in
vitro tant qu’ils sont vierges de toute infection par le virus E-B (c’est le cas du nouveau-né « donneur »
de ces lymphocytes). En revanche, sous l’effet de l’infection par le virus E-B, ces lymphocytes
acquièrent la propriété de se multiplier indéfiniment sous forme de cellules lymphoblastoïdes
immortelles. D’où le nom de test de transformation. Il est plus facile de détecter le génome du virus par
PCR.

6.2. Diagnostic indirect :


C’est le sérodiagnostic spécifique de l’EBV. Il est possible de titrer les anticorps anti-EBV, mais
l’élévation du titre de certains d’entre eux échappe souvent aux investigations du fait que la
mononucléose infectieuse débute très progressivement : ainsi les anticorps VCA (contre l’antigène de
la capside virale) sont en général à leur titre maximal (au plateau) dans le premier sérum, et on ne peut
donc plus observer d’élévation de titre à l’examen comparatif des 2 sérums.

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Cependant, il existe d’autres anticorps antivirus E-B, les anticorps EBNA (contre un antigène
nucléaire) d’apparition beaucoup plus tardive. Ainsi, la présence dans le sérum d’anticorps VCA sans
anticorps EBNA évoque une primo-infection récente. Ce qui est confirmé par la mise en évidence
d’anticorps VCA de la classe des IgM.

6.3. Application au diagnostic de la mononucléose infestieuse à EBV :


Il repose sur la recherche des anticorps hétérophiles par MNI test et sur le diagnostic indirect : IgG
VCA+ et IgG EBNA-, avec confirmation par IgM VCA+. Le diagnostic différentiel de la mononucléose
à
EBV est pour l’essentiel le syndrome mononucléosique de la primo-infection à CMV ou surtout à HIV,
et aussi la toxoplasmose.
6.4. Application aux lymphoproliférations B induites par l’EBV chez les
immunodéprimés :
Pour les prévenir, on s’aide de la quantification du génome viral par PCR dans les lymphocytes sanguins
: passé un certain seuil, on craint la constitution d’un lymphome B, qu’on s’efforce d’éviter en réduisant,
si possible, l’immunodépression, au risque de perdre le greffon ; correction du déficit en lymphocytes
CD4+ d’un malade du SIDA, en optimisant le traitement anti-rétroviral). Ce « seuil d’intervention » est
en cours de détermination, sachant que la simple positivité de la PCR dans ces lymphocytes sanguins est
normale (1 lymphocyte infecté sur 106, environ).

7. Traitement et prévention
On ne dispose pas actuellement de vaccination, ni de traitement antiviral connu. Toutefois certains
nucléosides antiherpétiques, dont l’aciclovir, bloquent la réplication du virus Epstein-Barr in vitro,
justifiant des tentatives de traitement des infections graves des sujets immunodéprimés, en vue d’éviter
le passage au stade de lymphoprolifération monoclonale maligne.

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PICORNAVIRIDAE

Les Picornavirus sont de petits virus nus dont le génome constitué d'ARN (Pico- RNA- virus) est
contenu dans une capside icosaédrique. Ils sont très résistants et persistent longtemps dans le milieu
extérieur.

1. Classification
Les picornaviridae sont classés en 9 genres dont :
- 6 genres sont pathogènes pour l’homme : Enterovirus, Rhinovirus Parechovirus, Hepatovirus
Cardiovirus et Kobuvirus.
- 3 genres pathogènes uniquement chez les animaux : Aphtovirus (fièvre aphteuse chez les bovidés)
Erbovirus et Teschovirus

Genres Espèces Nombre de sérotypes (nouvelle nomenclature)


Poliovivurs 3 sérotypes
Enterovirus humains A 12 sérotypes:
Enterovirus coxsakievirus A2-A8, A10, A12, A14, A16, enterovirus 71
Enterovirus humains B 36 sérotypes :
Coxsakievirus B1-B6, echovirus 1-7, 9, 11-21, 24-27, 29-
33, enterovirus 69
Enterovirus humains C 11 sérotypes : coxsakievirus A1-A11, A13, A15, A17,-21,
A22, A24
Enterovirus humain D 2 sérotypes : enterovirus 68 et 70
Hepatovirus Virus de l’hépatite A 1 sérotype
Rhinovirus humains A 58 sérotypes
Rhinovirus Rhinovirus humains B 17 sérotypes
Rhinovirus non classés 25 sérotypes
Cardiovirus Thelovirus Virus de l’encéphalomyélite humaine à Vilyuisk (maladie
neurodégénérative en Sibérie)
Kobuvirus Aichi virus 1 sérotype (Gastro-entérite)

2. Caractères généraux

2.1. Structure

Taille : Petit virus nu de 20-30 mm de diamètre


Capside : icosaédrique
Génome : ARN monocaténaire de 2,5 x 106 daltons. ARN à polarité positive dont le cycle de
multiplication est le modèle des virus à ARN positif. La multiplication cellulaire aboutit à la lyse des
cellules.

2.2 Résistance physioco-chimique et conséquences épidémiologiques

Virus nu donc résistant dans le milieu extérieur, à l’alcool à 70°, à l’éther, au désoxycholate de sodium
et aux détergents. Ils se conservent longtemps à -20°C.
Les entérovirus résistent au pH acide (ce qui leur permet de franchir la barrière stomacale et de se
multiplier dans le tube digestif) alors que les rhinovirus sont rapidement inactivés à un pH acide.

2.3 Pouvoir pathogène

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A cause de leur persistance dans le milieu extérieur, tout individu fait plusieurs infections à
Picornaviridae au cours de sa vie. Ce sont généralement des infections inapparentes ou bénignes. Les
cas graves sont surtout observés avec les poliovirus et les entérovirus 68-71.

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POLIOVIRUS

Ce sont les virus responsables de la poliomyélite antérieure aigüe, maladie grave autrefois très fréquente
dont les Etats africains et l’OMS tente d’éradiquer par la vaccination de masse.

l. Classification

- Famille : Picornaviridae
- Genre : Enterovirus
Espèce : Poliovirus, 3 sérotypes classé de 1 à 3.

2. Caractères généraux
Structure et résistance physico-chimque sont celle des Picornanviridae.

2.1. Propriétés antigéniques

Il existe 3 sérotypes de poliovirus, sans communauté antigénique, d’où le caractère trivalent des vaccins.
Les souches vaccinales peuvent être différenciées des souches sauvages sur des critères immunologiques
(neutralisation), des caractères culturaux, de neurovirulence in vivo chez le singe et par la comparaison
des séquences génomiques.

2.2. Multiplication virale

La multiplication in vitro est facile sur les cellules cibles suivantes : cellules de primates, cellule de rein
de singe, les lignées humaines diploïdes et continues. Elle permet d’observer un effet cytopathique
caractéristique des Enterovirus.

3. Epidémiologie

La poliomyélite touche principalement les enfants de moins de cinq ans. Dans sa forme grave, l’infection
entraîne une paralysie irréversible (généralement des jambes). Parmi les enfants paralysés, 5 à 10%
meurent par suite de la paralysie des muscles respiratoires. Les cas de poliomyélite ont diminué de plus
99% entre 1998 (350 000 cas, selon les estimations) et 2006 (1997 cas déclarés). Cette réduction est le
résultat de l’effort mondial d’éradication de la maladie. En 2008, il ne restait plus au monde que quatre
pays d’endémie, alors qu’ils étaient plus de 125 en 1988. Les pays d'endémie restants sont l’Afghanistan,
l’Inde, le Nigéria et le Pakistan.

Tant qu’un seul enfant restera infecté, tous les enfants seront exposés au risque de poliomyélite. Entre
2003 et 2005, 25 pays précédemment exempts de la maladie ont été réinfectés à la suite d’une
importation du virus.

Au Togo, 6 cas de poliomyélite ont été rapporté en 2009 justifiant de nouvelles campagnes de
vaccination.
Les poliovirus se transmettent par voie oro-fécale directe ou indirecte par l’intermédiaire de l’eau et des
aliments.

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4. Pouvoir pathogène

4.1. Physiopathologie

Après contamination par voie orale, le virus va se multiplier dans l’oropharynx et le tube digestif. Dans
99% des cas l’infection reste limitée au tube digestif suivi de l’élimination du virus pendant plusieurs
jours dans les selles (diffusion à l’entourage et contamination de l’environnement). Dans 1% des cas le
virus se propage au tissu lymphoïde (amygdales et plaque de PAYER) et se généralise par une virémie.
Le virus atteint ainsi le système nerveux central et les neurones moteurs de la corne antérieure la
moelle épinière. Sa multiplication entraîne la destruction des neurones de la corne antérieure avec
comme conséquence l’apparition brutale des paralysies flasques.
L’infection entraîne la production d’anticorps circulants neutralisants protecteurs uniquement contre le
sérotype responsable.

4.2. Poliomyélite antérieure aigüe

1cas/1000 infections inapparentes. Forme la plus grave des infections à poliovirus.


Incubation 10 à 14 jours

Forme complète

Début : Fièvre, infection rhinopharyngée, associée à douleurs musculaires intenses


Phase d’Etat : installation brutale de paralysies flasques traduisant l’atteinte des neurones moteurs de la
corne antérieure de la moelle épinière. Siège de la paralysie = Membres inférieur +++ le plus souvent.
L’évolution le plus souvent se fait vers les séquelles fonctionnelles, amyotrophie d’un ou des deux
membres
L’atteinte des muscles respiratoires et des centres bulbaires met en jeu le pronostic vital.

Autres formes

Forme frustes : paralysie isolée d’un membre, méningite bénigne, paralysie d’un nerf crânien
Paralysies asymétriques membres inférieurs surtout. Si syndrome paralytique ascendant (muscles
respiratoires ou centres bulbaires) --> pronostic vital en jeu

5. Diagnostic virologique

5.1. Diagnostic direct

Selles, LCR, prélèvement de gorge

- Isolement sur cultures cellulaires

Inoculation sur cellules humaines ou simiennes. L’ECP précoce (24 - 48 h) : cellules réfringentes à l’état
frais qui s’étend rapidement à toute la nappe. A la Coloration, on observe une large inclusion
cytoplasmique éosinophile repoussant le noyau à la périphérie, classiquement en « banane ».
L’identification du virus se fait par séroneutralisation de l’ECP en utilisant des anticorps monovalents
antipoliovirus 1, 2 et 3.
Différenciation souche de poliovirus sauvage et souche vaccinale vivante atténuée : RCT (Reproductive
capacity Temperature) ; si la souche se multiplie à une température > 37°C, il s’agit d’une souche
pathogène

- Détection du génome des Enterovirus

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RT-PCR : ARN viral dans LCR
–Amplification 1 : Diagnostic rapide de méningite à Entérovirus
–Amplification 2 : polio 1, 2 et 3
Différencie entérovirus polio et non polio
Épidémiologie moléculaire : origine géographique des poliovirus sauvages non vaccinaux -> séquençage

Le diagnostic sérologique n’a pas d’intérêt

6. TRAITEMENT

Il n’existe aucun traitement antiviral efficace.

Prévention de la poliomyélite
2 types de vaccins : Vaccin inactivé (Salk) et Vaccin vivant atténué (Sabin)

Vaccin inactivé (Salk ; 1955)

- Contenant les 3 types de poliovirus inactivé par bêta-propiolactone


- Vaccin injectable par voie sous-cutanée (3 injections à 1 mois d’intervalle + rappel à un an, tous les 10
ans)
- Innocuité absolue (utilisable chez immunodéprimé)
- Les anticorps neutralisants empêchent la souche sauvage de gagner le Système Nerveux Central
- Pas d’immunité locale au niveau du tractus digestif, donc le sujet vacciné peut héberger et disséminer
des virus sauvages

Vaccin vivant atténué (Sabin ; 1963)

- Vaccin vivant atténué (Sabin) utilisant les souches ayant perdues leur neurovirulence pour le singe
- Administration par voie orale (1 dose par mois pendant 3 mois puis rappel à un an et tous les 5ans)
- Reproduit une infection inapparente avec immunité générale et locale (barrière digestive, IgA
sécrétoires) empêchant l’installation puis diffusion de poliovirus sauvage. Il est recommandé dans les
campagnes de vaccination de masse dans les pays en situation d’épidémie.
- Inconvénients du vaccin vivant atténué
Résurgence du pouvoir pathogène (1cas/3 millions de personnes vaccinées peut développer une
poliomyélite)
- Contre indiqué chez la femme enceinte et sujet immunodéprimé

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Enterovirus non poliomyélitiques

Ces virus ont les mêmes caractéristiques physico-chimiques que les poliovirus, en particulier une grande
résistance dans le milieu extérieur. Ils ont été isolés à l'occasion d'études sur la poliomyélite car ils sont
responsables de syndromes apparentés comportant notamment des manifestations neurologiques. Il
s’agit de 23 coxsackievirus A, 6 coxsackievirus B, 28 echovirus et 4 enterovirus numérotés 68 à 71.

1. Multiplication

Se fait sur les mêmes cellules cibles que pour le poliovirus.

2. Epidémiologie

Le réservoir de ces virus est humain, et l’enfant le vecteur essentiel de la diffusion des infections. Celles-
ci sont d’autant plus précoces et fréquentes que les conditions socio-économiques sont précaires. Dans
les Pays en développement, les infections sont endémiques et les enfants sont infectés très tôt au cours
de la vie.

Transmission par voie féco-orale directe ou indirecte. Les eaux souillées sont un vecteur important de
diffusion des enterovirus dans le milieu extérieur.

3. Physiopathologie

Comme celui du poliovirus : contamination par voie orale, multiplication au niveau de l’oropharynx et
de l’intestin, propagation aux tissus lymphoïdes (amygdales et plaques de PEYER) puis généralisation
par virémie ave atteinte de différents organes cibles : méninges (echovirus), le cœur (coxsachievirus),
les conjonctives, la peau etc.

4. Pouvoir pathogène

4.1. Infections aiguës non spécifiques

Habituellement l’expression clinique est rare. Majorité des infections inapparentes ou bénignes :
syndromes fébriles isolés, infections ORL et parfois respiratoires. Les gastro-entérites et infections
maculeuses parfois vésiculaires.

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50
Les manifestations cliniques plus graves sont :

- Méningites lymphocytaires
- Encéphalites : entérovirus 71, coxsakievirus A9, B3, B5, B6 ….échovirus.
- Paralysie flasque : enterovirus 71, coxasachievirus B en dehors de la pliomyélite.
- Infections sévères non spécifiques chez les immunodéprimés et les nouveau-nés : nécrose
hépatique, méningo-encéphalite, myocardite, péricardite.

4.2. Atteintes spécifiques

Types Syndromes spécifiques


Herpangine

Coxsackievirus A Eruptions cutanées

Maladie main-pied-bouche (A16)

Conjonctive hémorragique (A24)


Myocardite (B1-B5)

Coxsackievirus A Péricardites

Hépatites
Echovirus Exanthème de Boston (E16)
Enterovirus 68-71 Conjonctivites hémorragiques

Bronchiolites (E68)

Paralysie et pied-main-bouche (E71)

5. Diagnostic virologique

- Prélèvements : selles, et en fonction du contexte : ORL, LCR, biopsie, liquide amniotique etc.
Le diagnostic est direct (diagnostic indirect non indiqué)
- Isolement du virus par culture

ECP pareil que pour poliovirus mais plus lente pour autres entérovirus
Détection du génome des enterovirus basé sur un diagnostic du genre

6. Traitement

Pas d’antiviraux spécifiques, pas de vaccin


Prévention : amélioration du niveau d’hygiène, éducation pour la santé, disposition de l’eau potable.

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ROTAVIRUS

Structure du virus

Famille des Reoviridae, genre rotavirus découvert en 1974.

Morphologie : virus nu en forme de roue (rota en latin).


Capside : formée de 3 couches protéines classées en :
- Capside interne = core
- Capside intermédiaire ; elle porte la protéine VP6 qui
définit l’antigène de groupe
- Capside externe constituée de 2 protéines VP4 et VP7
Génome : constitué d’ARN bicatenaire segmenté (11
segmentés)
Protéines du rotavirus : le virus est constitué de 11 protéines
(11 segments d’ARN) classées en 2 groupes de virus : Microscopie électronique de rotavirus

- 6 Protéines structurales : VP1, VP2, VP3, VP4, VP6, VP7. Les protéines VP4, VP6, VP7, sont
utilisées pour la classification et le typage épidémiologique des épidémies de rotavirus.
- 5 Protéines non structurales (NSP) : NSP1, NSP2, NSP3, NSP4, NSP5

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RHINOVIRUS

1. Caractères du virus

Caractères généraux des entérovirus avec quelques différences : sensibles au pH acide < 6, et se
multiplient à 33°C et non 37°C. Il existe plus de 111 sérotypes.

2. Multiplication

Cellules cibles : cellules d’origine humaine : rein humain embryonnaire, fibroblastes humaines
embryonnaires.
L’ECP est tardif 7ème -22ème jour.

3. Pouvoir pathogène

Réservoir du virus : enfants par les sécrétions nasales. Ces virus peuvent être aussi transmis par les objets
et les mains.
Cellules cibles = cellules cylindrique ciliées de l’épithélium nasal
Clinique : rhume du cerveau : hypersécrétion de mucus, œdème
Complication : bronchite, bronchiolite chez l’enfant, pneumonie
Taux d’infection chez l’adulte = 0,7% par an.

4. Diagnostic virologique

Diagnostic direct
Isolement sur culture à 33°C
Détection du génome par RT-PCR plus sensible
Diagnostic direct indiqué uniquement dans les bronchiolites ou broncho-pneumonies. Pas pour des
rhinites simples.

Diagnostic indirect
Sans intérêt

5. Traitement

Il est symptomatique
Pas de vaccin

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53
ORTHOMYXOVIRIDAE

Les virus de la famille des Orthomyxoviridae sont constitués essentiellement des virus responsables de
la grippe. La grippe est une maladie saisonnière qui évolue sur un mode épidémique. La 1ère épidémie
de grippe a été décrite en 1510 par JOHNSTON. En 1918, a sévi la pandémie la plus meurtrière appelée
grippe espagnole avec 20-40 millions de décès.
Le 1er virus grippal a été isolé en 1933.

1. Caractères du virus

1.1. Classification

Famille : Orthomyxoviridae,
3 Genres : Influenza virus A ; espèce : virus grippal A
Influenza virus B
Influenza virus C ; il en existe 3 types : A, B, C.
Le virus influenza B est strictement humain, le sous type A est retrouvé chez l’homme (4 variants) et de
nombreux animaux (dont 17 variants aviaires). Le sous type C est exceptionnel chez l’homme.

1.2. Structure

● Génome
ARN monocaténaire segmenté à polarité négative. On distingue 8 segments pour les virus type A et B
et 7 segments pour les virus du type C. L’existence de plusieurs segments facilite un réassortiment
génétique (recombinaison entre les gènes) avec apparition de « nouveaux virus ».
L’ARN parce qu’il est à polarité négative est associé à un complexe de transcription/réplication qui sont
des protéines au nombre de 3 nommées PB1, PB2 et PA (ou P3 pour le virus de type C).

● Capside
De nature hélicoïdale formée de nucléoprotéine associée aux ARN. L’ensemble ARN et nucléoprotéines
forment des ribonucléoprotéines qui apparaissent circulaire du fait de la complémentarité des extrémités
5’ et 3’ de chacun des segments d’ARN.

● Protéine de la Matrice M1
Tapisse à la face interne de l’enveloppe virale et elle est associée à des protéines appelées NS2 (ou
NEP)

●Enveloppe
Dérive de la membrane plasmique de la cellule infectée et porte des spicules qui sont des glycoprotéines
(GP). Il existe 2 types pour les virus du type A et B :
- Les Hémagglutinines (HA ou A), transmembranaire
- Les neuraminidases (NA ou N) extra membranaires sous forme de champignon
Mais pour les virus du type C, il n’existe qu’un seul type de glycoprotéine = hémagglutinine estérase
(HE)
En dehors des GP, il existe une autre protéine sur la membrane : protéine M2 (sous type A), NB (sous
type B) et C (sous type C)

● Caractères antigéniques
Les virus du type A sont classés en sous types selon la nature de l’hémagglutinine et de la neuraminidase.
Ainsi il existe 15 types différents d’hémagglutinine classée de H1 à H15 et 9 types de neuraminidase
classé de N1 à N9

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Exemple de sous type
H2N2: grippe asiatique
H3N8:
H1N1: grippe espagnole
H3N2: grippe de Hong Kong
H5N1: grippe russe

● Variabilité antigénique : émergence de nouveaux virus


Les épidémies sont dues chaque année à des virus qui sont toujours différents de ceux responsables
des épidémies des années précédentes. Ceci est dû à la grande variabilité génétique des virus grippaux.
Cette variabilité s’exerce selon 2 mécanismes :

- glissement antigénique ou dérive (variations progressives ou mineures). Le glissement correspond à


des différences mineures dans l’antigénicité et la structure de HA et NA par rapport aux souches des
années précédentes. Le mécanisme serait la sélection par une population immunisée de particules virales
mutantes. Il s’agit souvent de mutations ponctuelles (délétion, insertion, substitution) sur les gènes HA
et NA.

- le saut antigénique ou cassure (variations majeures brutales). Il survient chez les virus influenza
animaux et humains et portent sur l’une ou les deux glycoprotéines. Ces variations entraînent
l’émergence d’un virus nouveau contre lequel la population n’est pas immunisée. La conséquence
clinique est une pandémie meurtrière. L’intervalle entre des variations majeures est de 10-30 ans. Les
raisons qui peuvent expliquer une variation majeure :
- transmission directe de virus animaux (virus de porc, oiseaux, chats, singes, poulet) ; c’est le cas
actuellement de la grippe aviaire H5N1 transmis accidentellement à l’homme. Il n’y a pas de
barrière d’hôte pour les virus influenza.
- Réassortiment génétique entre souches animales et souches humaines. Il peut s’agir soit de
réassortiment au hasard de segment entier d’ARN entrainant une haute fréquence de
recombinaison (remplacement d’un segment d’un virus animal par un segment d’un virus
humain par exemple), soit de recombinaison intra-génique entre des segments homologues
d’ARN (échange de fragment d’ARN entre deux virus humain et animal).

Le virus influenza B est strictement humain,


Le sous type A est retrouvé chez l’homme (4 variants) et de nombreux animaux (dont 17 variants
aviaires).
Le sous type C est exceptionnel chez l’homme.

1.3. Multiplication

- Animaux sensibles
Les 3 virus infectent l’homme mais seul les sous types A et B sont responsables des épidémies annuelles
et seul le sous type A est responsable de pandémies. Les virus de la grippe infectent plusieurs animaux
(phoque, chien, porc, les oiseaux ++++). Les oiseaux aquatiques chez lesquels on retrouve les 15 sous
types de HA et les 9 types de N sont considérés comme le réservoir de la diversité génétique à partir
duquel de nouveaux sous-types viraux peuvent être introduit chez l’hômme.
- Le model expérimental
La souris infectée présente les signes d’une pneumonie
Le furet infecté présent les signes proche de l’homme : rhinite fébrile ou pneumonie
Les primates (singe, baboin et chimpanzé) constitue le meilleur model expérimental.
- Culture cellulaire
Cellule cible = lignée MDCK (cellule épithéliale de rein de singe)
Autres cellules : cellule VERO, fibroblaste embryonnaire de poulet, cellule amniotique d’œufs de poulet.

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Effet Cytopathique (ECP) caractéristiques : les cellules deviennent plus réfringentes, s’arrondissent
et finissent par se détacher et se fragmenter.

Cycle de réplication
- Attachement entre HA et le récepteur cellulaire = acide N-acétylneuraminique ou l’acide sialique
des cellules sensibles
- Pénétration par endocytose, formation d’endosome, fusion membranaire et libération dans le
cytoplasme de la ribonucléoprotéine (RNP) et migration dans le noyau
- Transcription sous l’action du complexe réplication/transcription PB1, PB2 et PA.
- Traduction
- Formation des RNP néoformé
- Formation des bourgeons
- Libération des nouveaux virus par l’activité sialidase de la neuraminidase

2. Epidémiologie

Répartition géographique : le virus de la grippe est responsable d’une épidémie saisonnière bien
documentée dans les pays tempérés. L’épidémie survient en hiver. Des pandémies ont été observée dont
la plus célèbre est la grippe espagnole responsable de plus de 20 millions de décès.
L’impact économique des épidémies de la grippe est estimé à 100 millions d’euro pour un million de
malade comme coût direct chaque année. Les épidémies sont dues chaque année à des virus différents
de ceux responsables des épidémies des années précédentes.
Voie de transmission : voie aérienne et oro-pharyngée. Le virus de la grippe est un virus très contagieux

3. Pouvoir pathogène

3.1. Physiopathologie
Le virus pénètre dans l’organisme par le nez et la gorge. La Neuraminidase va abaisser la viscosité du
flux muqueux et dénuder les récepteurs des surfaces cellulaires permettant ainsi la diffusion du liquide
infecté aux voies aériennes inférieures. L’inflammation du tractus respiratoire supérieur est fréquente.
La pneumonie est rare et plus souvent liée à une surinfection.

3.2. Clinique
Incubation : courte 1-2 jours qui dure 3-5 jours
Début brutal : frissons, fièvre d’emblée élevée, douleur courbature, myalgie, rachialgies, asthénie.
Parfois conjonctivite associée. Parfois signe respiratoires
Guérison rapide sans séquelle avec persistance l’asthénie

3.3. Complication
Elles sont souvent cause de décès et surviennent surtout chez des sujets aux défenses immunitaire
affaiblie : enfants, personnes âgées, immunodéprimés, patients soufrant d’affection chronique
(cardiovasculaires, asthme, diabète, insuffisance réale, mucoviscidose.
Cliniquement  pneumonie virale, œdème aiguë des poumons, bronchiolite, pneumothorax,

4. Diagnostic au laboratoire

4. 1.Indication
- atteinte respiratoire sévère
- Surveillance épidémiologique de souches
- Caractérisation des souches
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56

4.2.Prélèvement
-mucus nasal (lavage ou aspiration bronchique, écouvillon), sécrétion bronchique, crachats). Necessité
d’un milieu de transport protecteur et si possible conservé à +4°C ou mieux à 70°C.

4.3. Méthodes de diagnostic

● Isolement du virus ; méthode référence


- Ouf embryonné de poule de 10-11 jours
- Culture cellulaire. La multiplication virale est détectée par un test d’hémagglutination avec les
globules rouges d’origine humaine. L’identification est faite par inhibition de la l’hémagglutination
(IHA) à l’aide de sérums de référence spécifiques des différents types, sous types et variants.

● Détection des antigènes viraux


Les antigènes recherchés sont : proteine M2, nucléoprotéine, neuraminidase
Soit sur prélèvement soit après culture
Technique :
- immunofluorescence direct (IFD)
Immuno-enzymatique (EIA) à l’aide d’anticorp monoclonaux ; sensibilité = 50-100%

● Amplification génique : RT-PCR


- discrimine les types A, B, C et les sous types A en utilisant des amorces HA et NA. technique aussi
sensible que la culture

● Sérologie : aucun intérêt pour le diagnostic.


Mais peut utiliser pour la recherche des anticorps vaccinaux (technique de séroneutralisation ou
d’inhibition de l’hémagglutination).

5. Traitement
-symptomatique pour la plupart des patients : antipyrétique et antalgique (paracétamol)
En cas de surinfection  antibiotique
-Antiviraux
Indication : enfants, personnes âgées ou ayant un déficit immunitaire
Molécules :
- Amantadine (bloque la décapsidation)
- Rimantadine
- Zanamivir (bloque l’activité sialidase de la neuraminidase)
- Oseltamivir (TAMIFLU) (pareil que zanamivir)

Vaccination
Une fois par an car le virus change et il faut chaque année préparer un nouveau vaccin
Indication : personnes âgée, enfants, personnel de santé etc.

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LE VIRUS DE LA RUBEOLE

I. INTRODUCTION

Le virus de la rubéole est l’agent de la rubéole. Il s’agit d’une maladie généralement asymptomatique
dont le diagnostic est biologique.
Ce virus est responsable d’infections congénitales ayant pour conséquence des malformations dont la
gravité varie selon le terme de la grossesse.
Le dépistage est donc systématique en cours de grossesse et chez une femme en âge de procréer.
La vaccination contre le virus de rubéole existe et permet de pouvoir éviter ces malformations mais
puisque non subventionnée au Togo, elle n’est donc pas faite systématiquement.

II. CARTE D’IDENTITE DU VIRUS

II.1 CLASSIFICATION
Famille : Togaviridae
Genre : Rubivirus ; un seul type, le virus de la rubéole

II.2 Structure du virus


La particule virale mesure 60 à 70nm. Elle est constituée
● Génome : ARN monocaténaire de polarité positive de 10 kb (Kilobase). Il porte deux (02) groupes
de gènes codant des polypeptides non structuraux et des polypeptides structuraux.
● Capside : icosaédrique de 30 à 35 nm de diamètre.
● L’enveloppe : bicouche lipidique. Elle dérive de la membrane plasmique ? des cellules infectées.
Elle présente à sa surface, deux glycoprotéines virales E1 et E2 qui sont des spicules. E1 induit la
formation d’anticorps neutralisants et inhibant l’hémagglutination.
OK jusqu’ici

III. Multiplication du virus

Il s’agit d’un virus humain. Certains animaux peuvent être infectés par le virus de la rubéole,
cependant ils ne reproduisent pas les malformations observées chez l’homme.
III.1 Cultures cellulaires
Cellules sensibles : cellules de lignée continue, cellules Vero.
Il n’induit pas effet cytopathique ou l’induit de façon discrète.
La mise en évidence de la multiplication se fait par : hémagglutination, immunofluorescence ou
RT-PCR.
III.2 Cycle de multiplication
Fixation sur la cellule par liaison à des récepteurs de nature non élucidé puis entrée par endocytose.
La nucléocapside est donc relarguée dans le cytosol.
Il ya réplication de l’ARN viral, synthèse des protéines non structurales et non puis maturation
avec formation de la capside qui intègre ARN génomique.
L’ensemble acquiert l’enveloppe à partir des membranes intracellulaires (appareil de golgi) ou de
la membrane plasmique par bourgeonnement; les spicules étant accumulés au site de
bourgeonnement.
Libération des néo-virions formés.
IV. EPIDEMIOLOGIE

Réservoir de virus
L’homme est le seul réservoir, c’est une maladie strictement humaine.
Voies de transmission

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58
C’est un virus enveloppé donc nécessite des contacts interhumains étroits. La transmission est
possible :
- Par voie respiratoire : la période de contagiosité est délimitée d’une semaine avant à une
semaine après l’apparition des éruptions.
- Par voie verticale : de la mère à l’enfant .Elle se fait généralement après une primo-infection
maternelle. En cas de réinfections au cours de la grossesse, la transmission est exceptionnelle.

V. POUVOIR PATHOGENE

V.1 Rubéole post-natale


 Primo-infection

Elle peut être asymptomatique ½ cas.


Incubation : 13-20 jours
Si symptomatique, de discrètes éruptions apparaissent sous forme de macule au niveau du visage puis
sur les membres et tronc. Ces symptômes durent peu et peuvent être atypiques. On observe :
- Des adénopathies
- Des arthralgies : souvent retrouvées en cas de rubéole post-natale, rares en période pubertaire
- Une fièvre

Des complications à type d’encéphalite, de purpuras thrombopéniques, hémorragies muqueuses


peuvent subvenir.
L’association chez une femme enceinte d’éruptions, arthralgies et d’une fièvre doit faire suspecter une
rubéole.

Diagnostic différentiel :
Infections à EBV, parvovirus B19, adénovirus, HHV-6
La primo-infection entraine une immunité qui ne protège pas des réinfections.
 Réinfections

Elles sont généralement asymptomatiques. Leur diagnostic est purement biologique et sans aucune
incidence connue sur la grossesse.

V.2 Rubéole congénitale


Une femme enceinte en primo-infection contamine son fœtus entrainant des malformations. Le risque
des malformations est très élevé si la primo-infection survient avant la 11e semaine d’aménorrhée(SA).
Ce risque est variable entre la 11e et 18e SA ; et s’annule après.
Les lésions observées sur le fœtus sont multiples et passent inaperçues à l’échographie. Il s’agit :
- La nécrose non inflammatoire. Elle touche les yeux, le cœur, le cerveau, l’oreille.

- Ralentissement des mitoses entrainant une inhibition du développement des organes

- Le virus peut être responsable de processus apoptiques participant à la destruction des cellules,
cause d’anomalies de l’organogénèse.

Les conséquences de ses différentes lésions sont :


- Niveau yeux : microphtalmie, cataracte, rétinite

- Oreille : surdité de sévérité variable

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- Cerveau : microcéphalie, paralysies spastiques, retard mental, troubles du comportement et du
langage

- Cœur : hypoplasie de l’artère pulmonaire, persistance du canal artériel

Un retard de croissance intra-utérin est observé. Un diabète peut être observé et dû à un phénomène
auto-immun.

VI. DIAGNOSTIC AU LABORATOIRE

VI.I Diagnostic direct


Les indications du diagnostic direct sont: la primo-infection et la rubéole congénitale.
Les prélèvements se font à partir de la gorge, des urines, le LCR (6 premiers mois de vie), sang du
cordon, liquide amniotique.
La culture est possible mais difficile et longue (ECP n’est pas visible).
La recherche directe peut se faire par RTPCR (Real Time PCR) mais est réalisée dans les laboratoires
spécialisés.

VI.II Diagnostic indirect


Le diagnostic de la rubéole est généralement indirect par titrage des anticorps (IgM, IgG) par diverses
techniques :
- ELISA

- Inhibition de l’hémagglutination

- Agglutination de particules de latex

Les indications du diagnostic indirect sont:


- primo-infection

- Suspicion d’un contage

- Désir de grossesse

- Diagnostic de la rubéole congénitale chez nouveau-né

La détection d’IgM signe soit :


- Une primo-infection

- Une rubéole congénitale : la recherche se fait entre 3 à 6 semaines après éruption ou 5 à 8


semaines après contage. En dehors de cette période, cette détection n’a pas de valeur
diagnostique.

- Une réinfection

La détection d’IgG signe soit :


- une immunisation

- une séroconversion

- Les IgG apparaissent au moment des éruptions ou quelques jours après.

 Cas de rubéole congénitale

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60
En cas de suspicion de rubéole congénitale :
• on recherchera chez le nouveau né une élévation de titre: 2 sérums à 3 semaines d’intervalle
par la même technique et le même labo pour confirmer.

NB: un titre élevé isolé n’a pas de valeur diagnostique. Il faut toujours deux sérums prélevés à
2 ou 3 semaines d’intervalle.
• Rechercher chez la mère l’indice de l’avidité des IgG pour dater l’infection. En effet en début
d’infection, cet indice est faible ; elle est forte dans les infections anciennes et les réinfections.

 Sérologie pour suspicion d’éruption de rubéole

IgG - + - +
rubéoliques

IgM - - + +

Interprétation Éruption non Éruption Primo-infection Primo-infection


rubéolique chez non 2e test: Stimultion
une personne non rubéolique apparition IgG non spécifique en
immunisée si le sérum cas d’éruption virale:
a été EBV, CMV, B19
prélevé
dans les 5
sem
suivant
apparition
éruption
Tableau 1 : Sérologie pour suspiçion d’éruption de rubéole

 Démarche diagnostique chez une femme enceinte

Le dépistage de la rubéole est systématique chez une femme enceinte. Il faut donc titrer des anticorps,
et généralement seul les IgG sont dosés. Ainsi pour un taux :
• IgG ≥ seuil: immunité assurée (patiente protégée)

• IgG< seuil: absence d’immunité. Un second test est réalisé à 20 SA. Il faut obligatoirement
vacciner la dame après accouchement avant sa sortie de la maternité.

VII. TRAITEMENT ET PREVENTION

Aucun traitement n’existe. On prévient la rubéole par vaccination.


Il s’agit d’un vaccin vivant atténué (après 77 passages en culture cellulaire : vaccin HP77). Il est
administré en sous-cutanée ou intra-musculaire à 2ans d’âge. Un rappel peut être effectué entre 3 et 6
ans.
Généralement le vaccin est associé à d’autres. Il s’agit du ROR (Rougeole Oreillon Rubéole).
Il est contrindiqué chez la femme enceinte.

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VIRUS DE LA RUBEOLE
1) Généralité sur les TOGAVIRIDAE
2) Caractéristiques du virus :
2.1 Structure
2.2 Multiplication au laboratoire
3) Epidémiologie
3.1 Réservoir du virus et répartition géographique
3.2 Voie de transmission
4) Pouvoir pathogène
4.1 La rubéole de l’enfant et de l’adulte
4.2 La rubéole congénitale
5) Diagnostic biologique
5.1 Isolement du virus IgM
5.2 Diagnostic sérologique
IgG
- IHA
- ELISA

6) Traitement et prévention
- TTT = O
- prévention vaccination
1. Généralité

Le virus de la rubéole appartient à la famille des TOGAVIRIDAE


Cette famille comprend 2 genres
Genre Alphavirus arbovirus qui comporte
Togaviridae
Genres Rubivirus qui comporte

Une seule espèce = virus de la rubéole.


2. Caractéristiques du virus
2.1 Structure physico-chimique
- Taille du virus : virus sphérique de 70 nm de O (50 à 100 nm O)
- Génome viral : ARN monocaténaire à polarité positive de 3,8 X 106 daltons
- Capside : symétrie Cubique
- Enveloppe : virus enveloppé. Cette enveloppe porte des spicules d’hémagglutinine

2.2 multiplication au laboratoire


 absence de modèle animal expérimental
 culture possible sur de nombreuse lignées cellulaires mais l’ECP est si peu apparent et
difficile à visualiser.

La présence du virus est recherchée par la détection d’ag dans les cellules en culture par immuno
fluorescent ou immuno peroxydase à l’aide d’anticorps monoclonaux spécifiques
3. Epidémiologie
3.1 réservoir du virus
l’homme est le seul hôte naturel du virus
3.2 voie de transmission

virus fragile (enveloppe)


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Transmission voie respiratoire à l’occasion de contacts interhumains rapprochés. Virus présent ans la
gorge environ 5 à 8 jours avant et après l’apparition de l’éruption, ce qui délimite la période de
contagiosité.
4. Pouvoir pathogène
4.1 La rubéole de l’enfant et de l’adulte

Incubation environ 2 semaines


Cliniquement :
 Eruptions = éléments maculeux rose pale, petits à topographie d’emblée généralisée
prédominance M sur les fesses
 Phase ADP X ples (siège cervical postérieur)
 Fièvre environ 38°C 38°5
 Arthralgies

50% des formes asymptomatiques


Guérison 99 jours
L’infection PVQ une immunité quasidéfinitve les réinfections sont possible mais elles passent inaperçu
4.2 Rubéole congénitale

Ne survient qu’au cours de la primo-infection chez une femme enceinte suite à une virémie.
En cas de virémie, le virus traverse la barrière placentaire et va se multiplier dans les tissus de l’embryon
et ou du fœtus.
Il va ainsi donner :
- des cassures chimiques
- Des arrêts de mitose
- Des thromboses vasculaires

Plus l’infection est précoce plus les dégâts sont important 1er trimestre de la Z donne Embryopathie
- Cardiopathie
- Cataracte pfx avortement
- Surdité

Fœtopathie (qui fait suit l’epathie)


A la NN donne atteinte polyviscérale :
- HSM
- Ictère
- Purpura
- Thrombopénie

Si l’infection survient après 20 semaines d’aménorrhée le risque apathie et de fœtopathie est écarté.
En revanche en cas de réinfection, il n y pas de virémie et due à des accidents produits au cours de la
primo-infection
5. Le diagnostic biologique

Indications :
- Eruption cutanée chez une femme enceinte ou dans son entourage
- Suspicion de rubéole congénitale.
5.1 Isolement du virus

Indication :
- Nombre né souffrant de rubéole congénitale
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63
- CI femme en ceinte car délai trop long pour prendre une décision

Prélèvement plv- et gorge et d’urines


5.2 le diagnostic sérologique
5.2.1 Recherche des IgM

Techniques de recherche : IHA (inhibition de l’hémagglution ELISA


Les IgM séruf sont séparés des IgG par ultra centrifugation
Indications :
- Rubéole congénitale IgM ne passe pas
- Eruption cutanée chez une femme enceinte

Inconvénient :
- son évolution est fugace
- IgM disparaissent rapidement

Recherche des IgG


C’est en pratique que l’examen qui permet de faire le Ac des infections rubéoliques de préciser s’il s’agit
d’une primo-infection ou d’une réinfection.
Méthode :
- IHA
- ELISA

Conclusion
Faire 2 prélèvements à l’intervalle de 2 semaines pour déceler une séroconversion
On développe signification du titre de ac de 1à4 si c’est IHA ou du triple ou double de la densité optique
(DO) en ELISA les 2 prélèvements doivent être techniques le même jour par le même technique dans le
même labo simultané si interprété n’est pas le cas le résultat est inter
TTT =O
Prévention : vaccination
Vaccin = virus vivant atténué
Inconvénient :
- CI chez la femme
- Peut donner des réactions cutanées (éruption)
- Arthrologie (adulte)

Calendrier : vaccination des enfants avant l’âge d’un (1) an. Ou aboutissement tardives des ou
adolescents entre 11 et 13 ans ou des jeunes femmes avant leur 1er 7. (Vaccination rubéolique
monovalent)

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VIRUS DE LA RUBEOLE

La rubéole est une maladie éruptive d’origine virale bénigne chez l’enfant. Si la primo infection
survient chez la femme enceinte elle détermine une infection grave chez l’embryon et le fœtus
(embryofoeto pathie)
Le virus de la rubéole a été découvert en 1962 et 4 ans plus tard 1966 Paul D. Parkam et Coll mettaient
au point le vaccin HP V77 ( high passage virus : 77ème passage sur PAGM/C
Structure
Structure des Togaviridae
Clinique : Virus fragile résiste mal à + 4° et – 20°C mais se conserve pendant des années à – 70°C
Multiplication Virale
L’homme est le seul hôte naturel
Cellule cible :
- cellule d’amnias humain
- cellule RK 13 lignée continue de cellule rénale de lapin
- cellule rénale de rein de singe vert africain en primo culture PAGMK = primary african green
monkey kidney.

L’ECP est discret tardif et incomplet. Parfois on observe de petits foyers de 15 à 20 cellules
réfringentes
Epidémiologie
La répartition géographique est mondiale :
 L’homme est le seul réservoir du virus
 Voie de transmission aérienne par inhalation

La période de contagiosité va approximativement de 5 à 8 jours avant à 5 à 8 jours après le début de


l’éruption.
La rubéole est répandue chez les petits enfants de 4 à 9 ans à la crèche et à l’école mais certains enfants
y échappent d’où des épidémies dans certaines collectivités de jeunes gens.
Physiologie
Inhalation et xcation dans la muqueuse respiratoire et les gg cervicaux. Puis l’infect° se généralise
donnant une virémie détectable 7 jours avant l’éruption et une virémie des ADP généralisées
précédent habituellement l’éruption et correspondent à des sites de xction virale demain.
La rubéole congénitale relève d’une primo-infection précoce apparue durant les trois 1er mois de la Z.
Elle est due à une virémie maternelle avec ou sans éruption.
Les lésions observées sont de 4 types :
- Nécrose de tissus embryonnaires
- Altérations vasculaires
- Altérations chromosomiques
- Inhalation des mitoses

Les conséquences sont variables :


- Mort de l’embryon et avortement
- Naissance d’un enfant malformé
- NN d’un enfant sain

Si l’infection survient en fin de grossesse, une infection de NN est observé mais sans gravité (pas de
malformation du point de vue virologique, le NN infecté excrelit le virus par la gorge, larmes, urines,
sang, pendant des années avec comme chaque épidémies de rubéole dans l’entourage
Clinique
1) Chez l’enfant
Incubation : 16 jours
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65

 Eruption cutanée congestive discrète


 Plyadémopathies

Elle est précédée du infectieux discret


Elle est faite d’éléments maculeux rose, pale de petite taille, fugaces
Elle dure environ 3 jours qq 4-5 jours

Dc différentiel : Virus ECHO


Coxasackie
Adenovirus Rien de typique
Virus Epstein Barr
Toxoplasmose
Allergie

Dans 50 % des cas il n’existe pas d’éruption

2) Chez l’adulte (Z en cente)


- Eruptions
- ADP + fièvre
- Autres manifestation :
*arthralgies
*arthrite
*thrombopénie
*encéphalite : 1/6000

En pratique, évoquer la rubéole devant toute éruption maculo populeuse ou purpurique survenant chez
une femme enceinte ou dans l’entourage d’une femme enceint non immunisée et confirmé le De par le
labo.

3.) NN –fœtus- Embryon

Diagnostic de la rubéole

Indications :
- Diagnostic étiologique d’une éruption
- Contage possible
- Diagnostic de rubéole congénitale
- Détermination de statutimmuniaite

Techniques : 3
1- Isolement du virus
2- Titrage des ac rubéolique dans le sérum total
3- Recherche IgM rubéolique

Isolement du virus

Indication : Diagnostic de rubéole congénitale.


Méthode : culture sur cellule VERO (cellule rénales de singe vert africain passés spontanée en lignée
continue) avec recherche de l’hémagglutinine dans le milieu de culture par IF.

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66
Tirage des ac rubéolique
Virus hémagglutinine et antigéniquement unifié sans réaction croisé avec les Togavirus.
Technique : Inhibition de l’hémagglutination (IHA) fondée sur l’aptitude de ces ac à lyser en psce du
complément les hématies sensibilisées par l’ag viral

Interprétation
Pour reconnaître une infection actuelle, il faut examiner simultanément 2 sérums précoce et tardif,
pour déceler une séroconversion ou une élévation significative du titre d’ac de 1 à 4 ou plus.

Recherche du IgM Rubéoliques


Ces IgM sont fugaces contrairement au IgM du rubéole. Les réinfections ne mobilisent que la IgG
rubéoliques la détection d’IgM signe la primo-infection,

Techniques : IHA sur la IgM sérique

Indications :
- Recherche de primo-infection chez la femme en Z
- Diagnostic d’une rubéole congénitale chez le NN

Pas d’antiviral
Prévention vaccination vise à supprimer la rubéole congénitale pour les enfants à venir vaccin atténué.
Infection S/C indication : enfants tout sexe, femme en âge de procréer

Grossesse = CI absolue.

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67

LE VIRUS DE LA RAGE
1- Classification

Famille des RHABDOVIRIDAE comportant 3 genres pathogènes pour l’homme


- Vésiculovirus (modèle : virus de la stomatite vésiculaire VSV)
- Lyssavirus (modèle : virus de la rage)
- Ephémérovirus (modèle : virus de la fièvre éphémère bovine.)

Genre Lyssavirus :
Il existe quatre (4) sérotypes du genre Lyssavirus seul le séroptype, est responsable de la rage
Sérotype 1 génotype 1 : virus de la rage
Sérotype 2 génotype 2 : virus Lagos Bat virus apparentés au virus de la rage
Sérotype 3 génotype B : virus Mokola
Sérotype 4 génotype 4 : virus Duvenhage

2- Caractères du virus

2.1 Morphologie

Les rhabdovirus ont une forme cylindrique avec une extrémité arrondie et l’autre aplatie. Cette forme
leur confère un aspect en balle de revolver.
Taille du virus : Longueur environ 100 à 300 nm ; Diamètre du cylindre environ 75 nm
- Le génome : ARN linéaire, monocaténaire, non segmenté de polarité négative de 11932 nucléotides
de
Il code 5 protéines :
- La glycoprotéine G
- La protéine de matrice M
- La nucléoprotéine N associé à l’ARN viral
- La phosphoprotéine NS
- L’ARN polymérase ARN dépendante L
- Capside : à symétrie hélicoïdale
- L’enveloppe virale dérive de la membrane cytoplasmique de la cellule infectée. Elle est hérissée de
spicule (glycoprotéines)

2.2 Protéines et antigènes viraux

La protéine de matrice tapisse intérieurement l’enveloppe virale. Cette protéine est traversée par des
trimères de glycoprotéines G (spicules) qui constituent l’anti récepteur du virus de la rage. Le
récepteur du virus de la rage n’est pas connu, les gangliosides, les phospholipides et les sucres seraient
impliqués dans l’attachement du virus aux cellules hôtes.
La glycoprotéine G est le principal antigène du virus. Elle induit la synthèse d’anticorps neutralisants
conférant une protection contre l’infection du virus
La nucléoprotéine N et la phosphoprotéine NS sont aussi antigéniques mais ne confèrent pas de
protection face à une infection par le virus de la rage.

1.3 Propriétés physico-chimiques

A cause de la présence de l’enveloppe virale, le virus de la rage est fragile ; il est détruit par : la
chaleur (15mn à 50°C), la lumière, les rayons UV

Il est inactivé par les solutions savonneuses : les solvants des lipides (éther, chlonfus ovule
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68
- la B priolactone
Il est conservé à froid (-80°C).

3. Multiplication virale
(A décrire)
4. Epidémiologie

Nombre mondial de décès par an = 35 000

Plein de pays africain n’ont aucun. Système de dépistage de surveillance et de déclaration des cas de
rage mal.
La rage est une maladie animale transmise accidentelle à l’homme. Les pepaux vecteurs sont : chiens,
chacals à mangoustes, renard (Europe)
Depuis l’utilisation de vaccins antirabiques contenus dans des appâts (1970), le nombre de cas de rage
animale a sensiblement diminué en Europe.

5. Voie de contamination

99,8% morsure animal


Autre voies ; griffures, léchage sur une plaie ou une muqueuse, inhalation d’aérosols, la transplantation
cornéenne etc

Le risque de l’accroissement de la rage est d’autant plus élevé que la morsure siège à la face, la tête ou
dans une région richement innervée.

Physiopathologie :
Après inoculation ( virus contenu dans la salive

SN : niveau des terminaisons nerveuses périphériques libres et des jonctions neurolaire

Puis d’en suit une progression rapide centripète vers SN central

Diffusion centrifuge :
- salive
- Pancréas
- Reins

Clinique chez l’homme


 Méningo-encéphalite développe toujours mortelle lorsqu’elle est déclarée

Inoculation : 1-2 mois (une semaine au 10ème année,)


Début de l’infection banol, pseudo-grippal
Phase d’état : spasme des pharyngés qui survient tous de la dégluions puis lors de l’évocation d’un
liquide :

Hydrophobie
De même un souffle d’air déclenche le spasme

aérophobie

Autres signes : paralysie, rage paralytique, hallucination, excitation convulsion, coma, aboiement
comme un chien mort au 27è jours

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Chez l’animal

Deux types de rages


- Rage spastique : chien, chat (aboiement particulier bitonal
- Rage paralytique : ovins et bovins

Les animaux sauvages perdent leur prudence vis-à-vis de l’homme et se laissent approchés.
Les animaux deviennent agressifs, ce qui favorise la disséminât du virus.
L’élément se fait lentement vers la mort.
Les chauves souris semblent être des porteurs asymptomatiques.

6. DIAGNOSTIC
Doit se faire dans un laboratoire spécialisé

Prélèvements :
- Chez le malade : LCR (anticorps et ag
- Salaive recherchez les virus
- Biopsie cutanée

(Follicules pileux de la nuque et du menton)


- Appositions cornéenes (sur le …)
- Sang sur tube sec (serum) rechercher anticorps circulant IgM, Igl

 Chez l’animal

Evolue rapidement mortelle de la maladie, avec paralysie progressive possède une très grande valeur
diagnostique.
Un animal suspect doit-être suivi par un vétérinaire.
En général il meurt en 12 jours

- P/V anti : l’animal complèt


- Fguite d’un Céphale
- Bête

Techniques diagnostiques
- ag

- Virus entier

- Génome

- Diagnostic direct :
1) Techniques d’immunofluorescence ou immunoferoxydase
Rèche d’ag viraux dans les cellules infectées sous la forme de grosses inclusions rondes ou ovales
constituées par des nucléo casides virales (corps de Néfri°
2) Isolement du virus

 Inoculation au souriceau par voie intracérébrale


 Culture sur cellule de neuroblastome murin.
3) Technique moléculaire

RT. PCR confrontation du diagnostic si méthode pcdte échoué.


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70

4) Histologie
La mise en évidence des corps de Négri
Ce sont des inclusions rondes ou ovales taille = 025 à 27 mn retrouvées dans les cellules infectées :
- Cellule moléculaire
- Cellule du lavelet
- Groupe spinaux
- Neurones
- Glande salivaire

La méthode histologique est moins spécifique que la technique d’immufluorescence directe.

Diagnostic indirect

 Tirage des accident neutralisants effective sur jour / jour


Puis sur culture cellulaire
 ELISA sur LCR permet d’affirmer l’infection

Indications

Diagnostic post mortem

 IF direct sur cellule nerveuse (cellule de la corne d’Ammon du cerveau)


 Isolement in vitro du virus à partir de prélèvements de cerveau
 RT-PCR si doute diagnostique

Diagnostic anté mortem de la rage humaine


- IFD sur biopsie cutanée et empreinte corné ag
- Isolement sur cellules
- RT-PCR
- Recherche d’accident neutralisants dans du LCR er le sérum sanguin

7) Traitement
La rage déclarée est mortelle.
7.1. MT en cas d’exposition
- ITT de la blessure : lavage abondante de la plaie à l’eau savonneuse
- anti septique
- parage de la plaie soins suture
- antibiothérapie (Pasteurella)
- prophylaxie antitétanique
- mettre l’animal sous surveillance chez un vétérinaire

ITT Antirabique

 L’animal sous surveillance meurt


 Diagnostic de la rage chez l’animal
 Chien errant

Vaccination antirabique (vaccin rabique Pasteur)

5 injections J0, 3, 7, 14, 28, ou J0, J3, J7, J28, J90


IM profonde dans le deltoïde
Sérothérapie
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Complète la vaccination
Injection d’immunoglobulines spécifique
Les Ig humaines

Prophylaxie
- Personne exposées (vaccination)
- Vaccination animaux sauvages
- Elimination des animaux domestique errants
- Vaccination des animaux domestiques.

Lyssavirus : virus de la rage

Famille des Rabdoviridae : virus à ARN à polarité négative, enveloppé. La rage est une maladie animale
(zoonose) transmise accidentellement à l’homme par morsure d’un animal enragé, le plus souvent
domestique (chien ou chat). Les vecteurs du virus sont les chiens, chacals et mangoustes. L’incubation
est longue au moins 40 jours ce qui permet de vacciner la victime. La rage déclarée est toujours mortelle.
Elle évolue en 3 phases :
- début : irritabilité, angoisse, associées à une douleur au site de la blessure à type de paresthésie et
parfois hyperesthésie cutanée.
- phase d’état :
- hydrophobie : spasme des muscles pharyngés qui survient à la déglutition des liquides
- aérophobie : un simple souffle d’air déclenche des spasmes
- signe d’encéphalite : hallucination, convulsion
- coma
Parfois la clinique est dominée par des paralysies
Dans tous les cas la mort survient en 2 à 7 jours par arrêt respiratoire ou par paralysie des muscles
respiratoires.
Traitement après exposition
- traitement de la blessure : lavage abondant à l’eau savonneuse, application d’antiseptiques (alcool,
solution iodée), parage sans suture de la plaie ; antibiothérapie contre la pasteurellose et vaccination
antitétanique
- Traitement antirabique : dans les cas suivants, mort de l’animal mordeur dans les 15 jours, morsure
par un chien errant. Le vaccin rabique est un vaccin non réplicatif préparé à partir de culture cellulaire
Administration : 5 injections à J0, J3, J7, J14, J28 associée à une immunothérapie.
Si profession à risque (vétérinaire, forestier etc.) : 3 injections à J0, J7, J28, 1 rappel à 1 an puis tous les
5 ans.
Contrôle de la maladie : lutte contre les chiens errant, vaccination des animaux domestiques dans le
contexte togolais

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ARBOVIRUS

DEFINITION
Arbovirus signifie : arthropod-borne virus = virus qui se multiplie chez les arthropodes. Ce sont des
virus qui sont transmis à l’homme par piqûre d’insectes qui sont des vecteurs. Les arthropodes qui
transmettent les arbovirus sont les moustiques, tiques ou phlébotomes. L’insecte s’infecte en piquant
un vertébré. Le virus va se multiplier dans le tube digestif de l’insecte et va gagner les glandes
salivaires.
Les arboviroes sont des zoonoses (maladies animales, souvent des primates) transmises
accidentellement à l’homme. Leur répartition géographique est étroitement liée à celle du vecteur. La
définition des arbovirus est donc écologique et épidémiologique.
Les virus faisant partie des arbovirus appartiennent à 3 familles : Flaviviridae, Bunyaviridae et
Togaviridae.

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FLAVIVIRUS

INTRODUCTION

Les membres du genre Flavivirus appartiennent à la famille des Flaviviridae. Ce sont de petits virus
enveloppés ayant comme génome un ARN à simple brin de polarité positive. Ces virus sont véhiculés
par des arthropodes moustiques ou tiques. Les flavivirus ont un large spectre d’hôtes. Chez l’homme, ils
sont responsables de syndromes infectieux indifférenciés ou de manifestations graves, telles que des
fièvres hémorragiques et d’encéphalites mortelles. La fièvre jaune, la dengue et l’encéphalite japonaise
sont les principales arboviroses à flavivirus des régions tropicales. Les autres flaviviroses d’importance
en santé publique sont l’encéphalite européenne transmise par les tiques et l’encéphalite de West Nile
(Nil occidental).
1. ASPECTS VIROLOGIQUES

1.1. La carte d’identité des flavivirus


Les flavivirus sont responsables de fièvres hémorragiques et d’encéphalites mortelles chez l’homme. Le
virus de la fièvre jaune est le prototype de ce genre. C’est un arbovirus (pour rthropod-borne virus)
responsables de maladies humaines : la fièvre jaune, la dengue, l’encéphalite japonaise, l’encéphalite
européenne transmise par les tiques et l’encéphalite de West Nile. Sa taille est de 40 à 60 nm de diamètre.
Son génome est un ARN linéaire à simple brin, de polarité positive, de 10,5 kb. La réplication est
cytoplasmique. L’assemblage du virion se fait en association avec les membranes du réticulum
endoplasmique.
1.2. Taxonomie des flavivirus
Les flavivirus sont classés dans la famille des Flaviviridae parmi les arbovirus (pour arthropod-borne
virus). Le genre Flavivirus comprend environ 70 membres répartis en plus de huit complexes
antigéniques. Plus des deux tiers des flaviviroses sot transmises par les moustiques, comme la fièvre
jaune, la dengue, l’encéphalite de Saint-Louis, l’encéphalite japonaise et l’encéphalite de West Nile.
Moins d’un quart des flavivirus sont véhiculés par les tiques, tels que ceux responsables de l’encéphalite
européenne, de la fièvre hémorragique d’Omsk et de la maladie de la forêt de Kasyanur.
1.3. Structure
Ce sont des virus enveloppés de 40 à 60 nm de diamètre. Le génome est ARN monocaténaire de polarité
positive, d’environ 10,5 kb. La nucléocapside qui protège l’AR viral est constituée de la protéine de
capside C. Elle enveloppée par une double couche lipidique issue des membranes du réticulum
endoplasmique (RE), dans laquelle sont ancrées la protéine d’enveloppe (E) et la protéine de membrane
(M). la protéine E est impliquée dans la reconnaissance du récepteur viral à la surface cellulaire, dans
l’activité fusogène du virion, e elle induit des anticorps neutralisants.

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1.4 Multiplication
La réplication des flavivirus se déroule dans le cytoplasme, en association étroite avec les membranes
intracellulaires. Elle se passe selon le même mode de réplication des virus à ARN à polarité positive.
2. LA FIEVRE JAUNE
2.1. HISTORIQUE
L’histoire de la fièvre jaune est très instructive. C’est une hépatonéphrite connue depuis le 17e siècle
pour donner des grandes épidémies urbaines de part et d’autre de l’Atlantique, principalement en Afrique
et en Amérique. Mais de temps en temps, elle était introduite dans les ports d’Europe Occidentale, en
France. C’est la fièvre jaune qui a décimé les Français qui sous la direction de Ferdinand De Lesseps et
tentaient de creuser le canal de Panama. C’est en 1901 que le virus amaril a été reconnu par Walter
Reed, médecin militaire américain. La fièvre jaune ravageait les troupes américaines qui combattaient à
Cuba contre les Espagnols. Walter Reed a tiré profit de l’observation d’un médecin cubain, Carlos
Finlay, qui avait reconnu que la fièvre jaune sévissait là où il y avait le plus de moustiques.
Walter Reed a pris des « volontaires » (Américains, Cubains, Espagnols) et a démontré qu’on pouvait
transmettre la maladie par inoculation du sang de malades. Il a démontré le caractère filtrant de l’agent
(à l’époque, c’était le seul critère définissant un virus) et le rôle des moustiques comme vecteur.
Dès lors, des campagnes d’éradication des moustiques ont été lancées, et ont abouti à une disparition
rapide de la fièvre jaune de Cuba et des grands centres d’épidémies.
Mais en 1928, à Rio de Janeiro, éclatait malgré tout une épidémie qui prouvait que l’épidémiologie de
la fièvre jaune n’était pas aussi simple que le pensait Walter Reed.

2.2. EPIDEMIOLOGIE
La fièvre jaune est une zoonose dont les hôtes principaux sont les primates. Il existait en fait deux cycles
de transmission virus de la fièvre jaune chez l’homme.
Ainsi, la fièvre jaune est, pour l’essentiel, une maladie de singes de la forêt tropicale, et l’on n’a aucun
moyen de contrôler ce cycle.
Il existe des passerelles entre ces deux cycles. Les hommes allant en forêt peuvent être piqués par des
moustiques de singes (notamment les bûcherons qui abattant des arbres amènent au niveau du sol les
moustiques qui vivent avec les singes au sommet des arbres). Inversement, les singes poussés par la faim
s’approchent parfois des villages et des vergers et se font piquer par Aedes aegypti. Dans les deux cas,
s’amorce un cycle humain.

Fièvre jaune urbaine et Fièvre jaune forestière


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75
Homme Singes

moustiques domestiques moustiques de singe (Aedes ægypti)


(Haemogogus)

2.3. Clinique
La fièvre jaune est la forme la plus complète de l’infection à virus amaril, la majorité des infections
étant inapparentes ou réduites à un syndrome fébrile douloureux. Ces formes inapparentes sont la règle
chez les autochtones, partiellement protégés par des infections à d’autres arbovirus apparentés au virus
amaril mais non pathogènes.

La fièvre jaune évolue en deux phases :


 Après une incubation de 3 à 6 jours, la phase rouge est faite de fièvre, douleurs, nausées, et d’un
aspect congestif du visage avec douleurs diffuses, rachialgies. La fièvre disparaît souvent
transitoirement avant la deuxième phase.
 Cette dernière est marquée par une hépatonéphrite : phase jaune.
Dans les formes graves apparaissent des hémorragies, notamment digestives, avec vomissements de
sang noir (vomito negro), ictère, anurie (arrêt de la production d'urines), protéinurie massive (taux
anormalement élevé de protéines dans les urines).
La mortalité de la fièvre jaune varie de 5 à 50 %. La marque histologique est une nécrose hépatique
médiolobulaire sans réaction inflammatoire.

3. La dengue
C’est la principale arbovirose des régions tropicales, avec plus de cent millions de cas rapportés par an.
La transmission est assurée par les moustiques hématophages du genre Aedes. Les enfants sont les
principales victimes de la maladie. Plus de cinq cent mille hospitalisations sont récencées annuellement
et les décès se comptent par milliers.
La fièvre de la dengue (FD) est la forme la plus courante de la maladie et s’apparente à une fièvre non
différenciée dite « grippe des tropiques ». Après une période d’incubation d’environ d’environ une
semaine, le patient manifeste des douleurs rétro-orbitaires et présente un érythème. Entre le 3è et le 4è
jour, on observe générallement une rémission des symptômes. L’état général du patient peut aussi
brutalement s’aggraver avec l’apparition des signes hémorragiques qui caractérise la fièvre
hémorragique de dengue (FHD).

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4. Encéphalite de West-Nile et Encéphalite européenne


L’encéphalite de West Nile est une zoonose endémique en Afrique, au Moyen-Orient, et en Asie du Sud-
Est. Les oiseaux migrateurs sont les réservoirs du virus West Nile et la transmision est assurée
principalement par les moustiques du genre Culex. Ce virus peur être responsable d’encéphalite mortelle
chez l’homme. Les cas mortels d’encéphalite de West Nile concernent principalement des patients âgés
de plus de 50 ans.
Le virus de l’encéphalite européenne transmise par les tiques est présent en Europe de l’Ouest et centrale,
mais les formes les plus sévères sont observées en Europe de l’Est. La transmission vectorielle est
principalement assurée par les tiques Ixodes. La généralisation de la vaccination contre cette encéphalite
a réduit son incidence en Europe. L’encéphalite européenne se manifeste chez l’homme par une fièvre
de type pseudo-grippal qui apparaît au moins une semaine après la piqûre par une tique infectée. Elle
s’accompagne fréquemment de céphalées, de vomissements, d’une anorexie et d’une photophobie.

5. Encéphalite japonaise
Elle est présente à l’état endémo-épidémique dans toute l’Asie du sud-Est. C’est une zoonose. La
transmission vectotielle du virus est assurée par les moustiques du genre Culex. Elle se manifeste par
une encéphalité aigue et une forte fièvre avec des céphalées Les porcs et les cygnes étant des réservoirs
potentiels.la vaccination et la désinsectisation ont réduit son incidence.

6. Diagnostic
Le diagnostic d’une flavivirose est fondé sur la recherche des anticoprs spécifiques par fixation du
complément, neutralisation, inhibition d’hémagglutination. Le titrage des anticorps se fait à partir de 2
sérums (précoce au début des signes et tardif 10 à 20 jours après l’incubation).
La recherche d’IgM spécifiques 4 à 5 jours après le début de la maladie, dans le sérum donne plus
précocement le diagnostic.
Le virus amaril est un Flaviviridae (flavus = jaune) que l’on isole à partir du sang prélevé en phase
aiguë, rapidement transporté et inoculé par voie intracérébrale au souriceau nouveau-né. On peut aussi
inoculer des Toxorhynchites, moustiques de grande taille, non piqueurs, où l’on recherche la
multiplication virale par immuno-cytodiagnostic sur un étalement du cerveau obtenu par écrasement de
la tête du moustique entre deux lames.

7. TRAITEMENT ET PREVENTION
Il n'existe aucun traitement curatif sinon symptomatique : réhydratation, dialyse rénale, transfusion.
Le traitement préventif repose sur deux mesures :
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 La vaccination : seule protection efficace recommandée pour la fièvre jaune, l’encéphalite


européenne et l’encéphalite japonaise.
Pour la fièvre jaune, le vaccin 17 D, vivant, atténué, préparé par passages sur embryon de poulet
est utilisé.
Une seule injection donne une immunité très solide, durant au moins 10 ans et probablement bien
d’avantage. Bien que vivant, il n’est pas contre-indiqué chez la femme enceinte qui en aurait besoin,
compte tenu de la gravité de la fièvre jaune. Toute personne se rendant en zone d’endémie doit avoir été
vaccinée.

 La destruction des moustiques et de leurs repaires et la protection par habits couvrants,


repulsifs et moustiquaire.
On contrôle ainsi la fièvre jaune urbaine, mais la fièvre jaune des singes persiste en Amérique et en
Afrique intertropicale où, incontrôlable, elle est une menace permanente pour l’homme.

Tableau 1 : Principaux flavivirus d’intérêt médical

Vecteurs Complexes Principaux virus Distribution Symptômes


géographique chez l’homme
Dengue Dengues types 1, 2, Régions Fièvre
3 et 4 tropicales hémorragique
Fièvre jaune Fièvre jaune Afrique, Fièvre
Amérique du hépatonéphrite
Moustiques Sud
Encéphalite Asie du Sud-Est
japonaise
Encéphalite West Nile Europe, Asie, Encéphalite
Afrique,
Amérique
Encéphalite de Etats – Unis
Saint Louis
Encéphalite Europe, Asie Encéphalite
Tiques Encéphalite européenne Centrale
Fièvre Fièvre
hémorragique Sibérie hémorragique
d’Omsk

Togaviridae

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Comporte des arbovirus regroupés dans le genre Alphavirus. Plus de 26 espèces d’alphavirus sont
décrits avec plusieurs variants géographiques.
Quelques espèces importantes : virus Chikungunya (CHIKV), virus de l’Encéphalite équine de l’Est
(EEEV), virus de l’Encéphalite du Venezuela (VEEV) etc.

1. Structure
- Génome : ARN simple brin à non segmenté polarité positive
- Capside à symétrie icosaédrique
- Enveloppe de nature lipidique

2. Epidémiologie
La répartition géographique varie en fonction des espèces d’alphavirus. Mais ces virus sont
endémiques dans certaines régions d’Afrique ou d’Asie. Les alphavirus sont en général responsables
d’épidémie de faible étendue.

3. Manifestation clinique
La manifestation des infections à alphavirus est souvent asymptomatique. En cas de signes cliniques, 2
tableaux sont décrits :
- Syndrome fébrile arthralgique : le type de description est celui de l’infection au virus
CHIKUNGUGNA. Le début est brutal associant fièvre, céphalées, arthralgie. Les signes associés
sont, hémorragie mineure, nausée, vomissement et parfois douleurs abdominales.
L’évolution se fait dans la majorité vers la guérison sans séquelle. Le traitement est
asymptomatique (repos, anti-inflammatoire, antalgique).
- Encéphalite : virus en cause (VEEV, EEEV, WEEV). Rapporter surtout en Amérique Centrale, et
du Nord. L’incubation est de courte durée 24 heures à 6jours. Cliquement = fièvre, frissons,
myalgies, céphalées et asthénie, signes méningés (photophobie, vomissement, prostration,
hyperesthésie. la proportion d’encéphalite est faible inférieur à 5% chez l’adulte.
Il n’existe pas de traitement spécifique. Le traitement est symptomatique.

BUNYVIRIDAE

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3.1. Classification
Famille Bunyaviridae
Genre = 4 : Bunynavirus, Nairavirus, Hantavirus, Phlebovirus
Espèces importantes :
Bunyavirus = Bunyamwera
Phlebovirus= virus des fièvre de la vallée du Rift (fièvre hémorragique)
Nairovirus Virus Crimé Congo (fièvre hémorragique)
N.B. Les hantavirus ne sont pas des arbovirus car ils sont transmis par des rongeurs et non des
des moutiques

3.2. Structure
Virus sphérique de taille de 70-80 nm de diamètre
- Génome : ARN monocaténaire ségmenté = 3 segments L (large), M (medium) et S (small). L’ARN
est associé à la nucléoprotéine N et à une polymérase L. Le génome est à polarité négative ou ambisens
(segment S des phlébovirrus).
-Capside hélicoïdale
- Enveloppe de nature lipidique dérive des membranes de vésicules de l’appareil de Golgi. Elle est
hérissée de deux spicules = glycoprotéines G1 et G2.

3.3. Epidémiologie et clinique


Virus ubiquitaire retrouvé sur tous les continents, régions tropicales +++

Les virus importants pour l’Afrique sont :

-virus de la fièvre de la vallée du Rift (RVFV) qui est responsable d’épizootie des ruminants (moutons,
chèvre, bovins). Chez l’homme les formes sont graves associant fièvre, nécrose hépatite massive et
hémoragie. En cas de guérison  séquelle signe neurologique, rétinite, cécité etc.

-virus de la fièvre hémorragique de Congo-Crimée (FHCCV) transmis par les tiques et provoque de
nombreuses épidémies de fièvres hémorragiques avec des tableaux graves et un taux de mortalité très
élevé (50-60%). En 2001 des cas de fièvre hémorragique à FHCC ont été observés à KOSOVO.

3.4. Diagnostic au laboratoire

Dans les formes graves, le diagnostic est important pour faire la différence avec les autres causes de
fièvre hémorragiques comme les virus EBOLA et MARBURG.
Les méthodes
- Isolement du virus par culture : les cellules de mammifères ou les cellules de moustique peuvent
être utilisées.
- Techniques de biologie moléculaire ont l’avantage d’être rapide et très sensible
- Sérodiagnostic par recherche d’anticorps IgG ou IgM.

Cours virologie 2015


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VIRUS DES FIEVRES HEMORRAGIQUES

Ensemble d'infections virales systémiques graves caractérisées par:


• Une contamination humaine à partir d’un réservoir animal avec la possibilité d’une
diffusion secondaire par une transmission interhumaine.
• un Syndrome Hémorragique diffus dans 5 à 70 %
• un taux de létalité élevée pouvant atteindre 90 %

• La contamination humaine se produit :


• lorsque l’homme pénètre dans ce foyer naturel (forestiers, agriculteurs,
chasseurs, troupes)
• lorsque l’équilibre écologique est rompue (pluie ou sécheresse, déforestation,
guerre, peuplement)
• Génome : virus à ARN
• virus enveloppés, donc fragiles et sensibles à eau de javel, eau chlorée, glutaraldéhyde, solvants
des graisses (savon, détergents), alcool, chaleur
• Conservation à la température de : moins 80°C
• Cultivables : lignées cellulaires VERO/cellules d’insectes
• Diagnostic par RT-PCR : méthode de référence
• Incubation : 1 à 3 semaines
• Début brutal
Syndrome grippal
• Phase d’état
Fièvre +++
Signes associés
 Diarrhées
 Céphalées
 Fatigue
 Saignements
Classification
1. Flaviviridae
2. Bunyaviridae
3. Arenaviridae
4. Filoviridae
• Flaviviridae
.Fièvre jaune 1927
.Dengue 1944
.Kyasanur 1956
.Omsk 1956
• Bunyaviridae
.Rift Valley 1931
.Crimée-Congo 1956
. Hantavirus 1976
• Arenaviridae
.Lassa 1969
.Argentine (junin) 1958
.Bolivie (machupo) 1959
.Vénézuela (guanarito)1989
.Brésil (sabia) 1990
• Filoviridae
.Marburg 1967
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.Ebola 1976

1. Flaviviridae

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VIRUS DE LA DENGUE
• Zone urbaine : réservoir homme
• Vecteur : Aedes aegypti
• Répartition géographique
• Asie Sud Est, Inde,
• Afrique
• Amérique Sud/Centre
• Océanie (îles)
• Caraïbes (Cuba)
Impact de la dengue
• 2,5 milliards de personnes infectées
• 10 millions de cas
• 500 0000 hospitalisées/an
• 5-10% (25 000-50 000) de décès/enfants+++

2. BUNYAVIRIDAE

Virus de la fièvre de la vallée du Rift (RVFV)


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• Arbovirus transmis par nombreuses espèces de moustiques
• Répartitions: Afrique australe, Egypte, Mauritanie, corne de l’Afrique
• Epizootie des ruminants (moutons, chèvres, bovins)
• Epidémie-Epizootie
Virus de la fièvre hémorragique Crimée-Congo (CCHFV)

• Arbovirus transmis par morsure Tiques


• Contamination par aérosol (carcasse d’animaux)
• Répartitions: Afrique, Russie, Asie, Moyen-Orient
• Hôte naturel: herbivores
• Nombreux foyers épidémiques
• Evolution grave  50-80% taux de mortalité

ARENAVIRIDAE (Virus de Lassa)

• 1969, Nord-Est Nigéria, 2 infirmières atteintes, 1 décès


• 1970, même hôpital : 1 cas primaire 28 cas secondaires / 24 soignants
• Plusieurs épidémies Afr. Ouest
• 4000 à 30 000 cas/an selon OMS
• Epidémie actuelle, Bénin 9 morts
• Transmission inter-humaine +++
• Létalité : 15-20 %
• Nombreuses formes asymptomatiques ou frustes
• 50 % des maladies fébriles non spécifiques au Sierra Leone
• réservoir est un petit rongeur Mastomys, dont l’aire d’habitat s’étend aux 2/3 de l’Afrique

• Problème de santé publique Afrique de l’ouest: Sierra Leone, Libéria, Nigéria, Guinée;
épidémie en cours au Nord-Bénin
• Transmission respiratoire à partir des poussières souillées par déjections de Mastomys ou après
chasse et dépeçage des rongeurs
Transmission nosocomiale par contact direct avec le sang, sécrétions, linge souillé, instruments,
manipulation des cadavres.

FILOVIRIDAE

• 1967 : Marburg , Francfort


• cultures de cellules primaires à partir de reins de singes verts venant d’Ouganda
• 25 employés de labo + 6 soignants : 7 décès
• Identification du virus Margburg
• 1975 :Johannesburg 1 touriste venant de Namibie; 2 cas secondaires : virus marburg isolé
chez les 3
• Juillet 1976 :
S-W Soudan; Nzara 70 cas/33 décès
Maridi : 229 cas/117 décès;
76 cas de personnel santé /44 décès
• Sept 1976 :
Zaïre Yambuku (318 cas/280 = 88%)
• Virus Ebola très proche du marburg

Transmission primaire: contacts étroits avec liquides biologiques ou corporels et organes


 Consommation de viandes de brousse, chauves-souris par les populations en zones
d’endémie ou d’épidémie
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 Transmission animaux/homme
 manipulation d’animaux porteurs du virus, vivants ou morts : chimpanzés, gorilles,
singes, chauves-souris, antilopes et porcs-épics etc..
 Transmission homme/homme par contact direct avec
- Sang,
- Sécrétions et liquides biologiques: urines, selles etc.
- Organes
Risque important de transmission
• au cours des soins aux malades à domicile
• des enterrements par la famille
• lors de la prise en charge des cas par le personnel de santé

Etude virologique
Ebolavirus, Filoviridae (Ebolavirus, Marburgvirus, Cuevavirus)
5 espèces connues : Zaïre, Soudan, Reston, Forêt de
Taï, Bundibugyo
◘ Virus enveloppés, de forme allongée (14 μm), de
diamètre 80 nm
◘ Génome ARN simple brin de polarité négative, long
de 19 kb, très variable :
3’ – NP – VP35 – VP40 – GP – VP30 – VP 24 – L – 5’
◘ La glycoprotéine (GP) est l’antigène majeur; elle est aussi
responsable de plusieurs effets biologiques contribuant au
pouvoir pathogène

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HFV: Mesures de contrôle


1ère étape : confirmation rapide des premiers suspects
• Culture sur cellule Véro/cellule de moustique, confinement P4
• Biologie moléculaire RT-PCR; Confinement P3
• Sérologie IFI, ELISA, WB,
• Importance de respect des règles d’hygiène universelles des soins
• Tenues protectrice appropriées
ème
2 étape : Couper la transmission interhumaine
• Unité d’isolement, avec salle de soins organisée,
• Hygiène et assainissement
• Tenues adaptées surblouse, gants, lunette et/ou cagoule
• Limiter les prélèvements au strict nécessaire
• En cas de décès, pas de vérification, Enterrement sécurisé
3 étape : Comment couper la chaine de transmission entre l’homme et vecteur/hôte naturel
ème

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